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  • L'évasion de Louis XVI ? Quelle soirée sur France 2 !...

                Force est de constater, en guise de réaction à chaud, juste après avoir vu le film, que nos rêves secrets les plus fous ont été largement pulvérisés, et de très loin, par la révélation de la soirée : le tandem de choc Sélignac/Petitfils, révélation de la soirée, de l'année, du siècle !....

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                On parlera longtemps, et abondamment, de cette petite bombe que nous venons de voir, ce soir. Certes, modérons nos ardeurs, une hirondelle ne fait pas le printemps, diront les sensés et les raisonnables. Et ils n'auront pas tort. 

                Mais, si elle ne fait pas le printemps, elle l'annonce, répondront les plus ardents. Et ils n'auront pas tort non plus.

     
     
     
     

                Il n'est pas exagéré de le dire : c'est la première fois que l'on voit cela, que l'on entend cela à la télé. Et à la télé officielle, s'il vous plaît, sur une chaîne publique. Voir quoi ? Entendre quoi ? Mais la vérité, tout simplement. Nous ne demandons pas autre chose.

                Nous ne demandons pas la vengeance, ni des réparations ou des indemnisations; nous ne demandons pas la révolution en sens contraire, et que tombent les têtes de ceux qui ne sont pas d'accord avec nous. Nous demandons simplement que la Vérité soit faite et soit dite sur l'intégralité de ce qui s'est passé, afin que toutes ces horreurs puissent, enfin, passer, et que la France puisse fermer cette page douloureuse de son histoire ouverte en 1789, clôturer un grand cycle, néfaste et bâti sur le mensonge.

                 Pour cela, il faut tout simplement, comme ce soir, que l'on raconte les choses comme elles se sont vraiment déroulées, et non selon l'ignoble vérité officielle de ceux qui persistent dans leur mémoricideintrinsèque, qu'a si justement dénoncé Reynald Sécher, et qui ne sont en fin de compte que des révisionnistes et des négationnistes.

                Après tout, le mensonge officiel n’a pas plus que d'autres choses les promesses de l’éternité. Comme les virus ou les épidémies, les idéologies et les vérités officielle mensongères peuvent, elles aussi, s’épuiser, finir leurs cycles, cesser d’être virulentes. N'assistons-nous pas, avec la projection de ce soir, à la première manifestation, et -souhaitons le- la première étape, d'un nouveau temps où, enfin, on va dire les choses en vérité, à cause de l'essoufflement et de la mort du mensonge d'Etat ?

                Il faut, comme on l'a fait ce soir, que la parole, en France, cesse d’être anti historique. Qu’elle assume au contraire l’intégralité de notre histoire nationale et qu’elle accepte une saine critique des phases les plus destructrices de la période révolutionnaire et postrévolutionnaire (martyre des rois Louis XVI et Louis XVII ; de la reine Marie-Antoinette ; génocide de la Vendée ; années de Terreur et toutes leurs victimes ; guerres révolutionnaires et post révolutionnaires ; destructions du patrimoine ; luttes antichrétiennes etc...).

     

                 La roue tourne. L'excellent film de ce soir en est une illustration indéniable. Et cela ne pourra pas rester sans conséquence(s). Poussons donc à la roue, pour qu'elle tourne encore plus vite....

  • En marge d'une exposition: pourquoi il faut faire vivre Versailles.....(2)

              .....Avec Versailles, c'est un peu la même chose, mais dans un autre domaine, qui n'est nullement secondaire bien au contraire: la France s'affirme et triomphe dans le domaine de l'art de vivre, du raffinement, de la Civilisation tout court. Une civilisation vécue et partagée par l'ensemble d'un peuple policé et éduqué lui aussi, à la suite de ses élites (4). Et ceci non seulement n'est pas secondaire, mais c'est même supérieur, c'est essentiel: car pourquoi nous battons-nous? Pour une "technique", une "forme" de gouvernement? Ou -ce qui est bien sûr le cas- pour que la société s'épanouisse dans une authentique Civilisation brillante et raffinée?

              Écoutons Alain Decaux: "Que découvre l'étranger qui, en 1788, parcourt la France? Un pays de 26 millions d'habitants -le plus peuplé d'Europe- dont l'opulence le frappe. Une nation en pleine expansion économique. Une agriculture de plus en plus prospère. Un commerce florissant. Paris est, pour le monde entier, l'incarnation d'une civilisation portée à son plus haut degré. Toute l'Europe parle français." (5)

              C'est avec ce "miracle français" dont Versailles nous renvoie  l'image que nous voulons renouer, par delà la coupure révolutionnaire. Mais ce "miracle", bien sûr, ne s'est pas produit tout seul: il a été rendu possible "par" et "avec" le régime qui a fait la France, et qui a fait sa grandeur....

              Quand nous disons qu'il faut faire vivre et re-vivre Versailles, c'est précisément et essentiellement pour cette raison de fond: Versailles, c'est la Royauté prouvée non plus par l'Histoire mais par la qualité de vie qu'elle a apporté; c'est la Royauté prouvée par la civilisation et le raffinement qu'elle a su créer; c'est la Royauté prouvée par la Beauté, par l'Art, par la Culture qu'elle a fait éclore.

              Versailles c'est le témoin de notre grandeur passée; c'est le témoin de la grâce et de l'élégance, du raffinement et de la distinction que nous avons connu grâce à la Royauté. Et le sens de notre combat, politique, est précisément de renouer avec cette institution qui, après avoir "fait" la France, l'a mené aussi loin et aussi haut. 

              "Qui n'a pas connu l'Ancien régime ne sait pas ce que sait que la douceur de vivre", disait Talleyrand. De cette douceur de vivre, Versailles n'est-elle pas la meilleure illustration? à nos propres yeux et à ceux, admiratifs, du monde entier?....

    (4): une civilisation et des moeurs qui n'ont pu se développer qu'à l'abri de ce "parapluie" que représentait le pouvoir royal: voilà une bonne illustration du "politique d'abord" !...

    (5): "26 millions de royalistes""Journal de l'Histoire 1788", paru dans "Le Figaro", du 13 juillet 1988 au 25 août 1988.

  • La tragi-comédie de la parité...

               Il faut croire que, malgré l'accumulation des urgences, on a encore malgré tout du temps à perdre du côté des "officiels". N'a-t-on pas appris, le 2, que la promotion du 1° Janvier de la Légion d'Honneur était retardée ?

               Selon l'Elysée, ce retard de publication est dû au fait que la promotion du 11 novembre dans l'ordre du Mérite n'est pas "sortie" parce que la parité n'y était pas assurée. Et ce blocage a donc entraîné la non-parution du début janvier ("L'une ne peut être publiée sans que la précédente le soit également", indiquent les sources présidentielles). Sans craindre le ridicule, les mêmes sources se lancent dans des explications dont la complexité le dispute au grotesque: "Pour la promotion du Mérite du 11 novembre, le Président a retourné des propositions aux différents ministères parce qu'il estimait que la parité n'était pas du tout appliquée. Par là même, les dossiers ont dû être revus et cela a retardé la promotion de la Légion d'Honneur", explique-t-on, en rappelant qu'en juillet dernier le réseau d'associations féministes "Demain la Parité" avait dénoncé le faible pourcentage de femmes promues au titre de la Légion d'Honneur lors de la promotion du 14 juillet 2007: 23,13%. Ouf ! On s'étonnera après du divorce entre le Pays Légal et le Pays Réel, et que ce divorce aille croissant !.....

              Soyons sérieux! Cette quête de la "parité" à tout prix est quelque chose d'absurde et de grotesque. Le contraire d'un excès n'est pas l'excès contraire, mais le bon sens et le juste milieu. On a effectivement commis une grossière erreur lorsque, sous l'influence de la bourgeoisie voltairienne qui a largement contribué aux mutations de la Révolution, on a -pendant plus d'un siècle- comme exclu de fait les femmes de la vie politique au sens large. Ce n'est pas une raison pour qu'aujourd'hui, après avoir corrigé dans les faits cette erreur, on tombe dans l'excès inverse: la seule justification à la promotion des personnes doit être bien sûr leurs qualités personnelles, leurs compétences, et non le fait qu'il s'agisse d'hommes ou de femmes, dans le but de simplement respecter une absurde parité....

              Gustave Thibon nous a plusieurs fois répété qu'une société qui fonctionnait correctement était une société qui avait un minimum de lois mais un maximum de moeurs. La formule est juste. N'est-il pas au sens propre du terme aberrant de frétiller aujourd'hui au seul mot de "parité" ? Comme si l'on avait trouvé "la" panacée, le remède miracle à tous les maux de notre société !

              Nous sommes d'autant plus à l'aise pour dire cela qu'on ne peut nous accuser d'être hostiles à la participation des femmes à la vie politique. L'apport décisif qui peut être le leur, au service de la France, pour nous c'est un fait acquis, qui relève de l'histoire ancienne! Nous écrivions ici même, le 27 juillet (1):

              "Le "pays légal" républicain s'interroge sur un statut officiel pour la "première dame de France", après l'entremise de Cécilia Sarkozy dans l'affaire des infirmières bulgares. On rappellera juste à nos compatriotes qu'avec pas loin de 1000 ans d'avance sur la république, la Royauté a, six fois dans son histoire, donné tout le pouvoir à des femmes (à l'occasion des Régences); et, qui plus est, quatre fois à des femmes "étrangères" ! : Blanche de Castille (régente pour Saint Louis); Anne de Beaujeu (pour Charles VIII); Louise de Savoie (pour François I°); Catherine de Médicis (pour Charles IX); Marie de Médicis (pour Louis XIII); Anne d'Autriche (pour Louis XIV); anti "racisme" et promotion de la femme, république ou royauté: où est la modernité ?...."

    (1): voir la note "Six à zéro....Quatre à zéro..." dans la Catégorie "République ou royauté ?"

  • Humeur: Méritée, une bonne baffe n'a jamais fait de mal à un ado ou à un enfant, bien au contraire...(2/2)

              Il est malgré tout amusant et réconfortant de voir que les choses ont évolué, et rapidement. Au tout début les journalistes avaient fixé le cadre: le méchant professeur (incarnation du mal absolu) et le gentil petit (l'ange exempt de toute tâche).

                 C'est cette "version" qui a prévalu, sur les antennes, disons pendant une demi-journée. Très vite -et c'est là que se mêlent l'amusant et le réconfortant- on a entendu des premières voix discordantes, devenant de plus en plus plus nombreuses, et mettant en pièce l'angélisme du tableau de base. Des parents d'élèves entre autres ont déclaré, avec un bon sens qui les honore, que s'il y avait bien eu baffe il y avait eu malgré tout et d'abord insolence caractérisée et inadmissible. Du coup est venue une réaction des autorités du Ministère qui, s'étant laissé déborder au début, on continué leur "suivisme" mais dans l'autre sens, et ont demandé que le gamin écope malgré tout d'un renvoi (de trois jours...). Histoire de ré-équilibrer un peu, mais trop peu et trop tard, une situation que l'on avait laissé se créer et se dégrader en se laissant surprendre et, comme d'habitude, en "n'osant pas".....

                 Quelle peut être la morale de cette lamentable histoire? On peut en tirer de nombreux enseignements, entre autre celui-ci: les Français doivent savoir que, dans les écoles, on a entassé des élèves qui n'ont ni les moyens ni l'envie de s'y trouver, qui n'y sont pas heureux parce qu'ils ne peuvent pas s'y épanouir, et qui seraient mieux à leur place en apprentissage. Et que l'on maintient ces élèves "en classe" à grands frais, en stérilisant une quantité d'argent considérable, soustraite par exemple à la Recherche, qui en manque tant. Et, plutôt que de leur transmettre une Culture et de les préparer à la vraie vie, on les maintient dans un assistanat dé-responsabilisant pendant plusieurs années. Bref, on fabrique non seulement des "crétins" comme le dit Brighelli -dont on peut contester au moins le titre, mais il s'agit d'un pamphlet....- mais aussi et surtout des mutants. Et l'École, ainsi dénaturée par la double action de ces élèves qui ne devraient pas y être et de ces théories malfaisantes, aboutit à son exact contraire: au lieu de former, elle dé-forme; au lieu d'éduquer elle des-éduque, et tout cela à coups de milliards allègrement gaspillés!....

                  Sortons maintenant du fait divers, prenons du recul et allons respirer sur les sommets, un peu plus haut que là où se situent ces enfants mal-élevés (au sens non seulement très pratique mais aussi au sens presque philosophique du terme...); ces enfants et leurs parents coupables, et leurs éducateurs dés-éducants, leurs formateurs dé-formants....Et puisque Georges Steiner publie cette semaine un excellent entretien dans "Le Point" (3) nous lui emprunterons notre conclusion, et profiterons une fois de plus de sa sagesse pour élever le débat. Il a tout dit des rapports du maître et de l'élève lorsqu'il évoque ce souvenir: "Je dois au lycée français tout ce que je suis devenu. Je me souviens d'une rentrée des classes à Janson-de-Sailly. Le professeur est entré dans la classe et il nous a dit : « Messieurs, c'est vous ou moi. » Voilà toute ma pédagogie".....   (fin).

    (3): "Le Point" du 24/01/2008 (n°1845), Propos recueillis par Elisabeth Lévy (Il connaît Homère et Shakespeare par coeur, il écrit et enseigne en quatre langues. A 78 ans, George Steiner, l'un des derniers grands humanistes européens, ébauche, sous la forme de courts essais, quelques-uns des livres qu'il n'a pas écrits. Lumineux.)

  • Monsieur Diène en dit trop ou pas assez.....(2)

              Mais c'est un autre paragraphe qui nous paraît le plus intéressant: "Doudou Diène a affirmé qu'"il était essentiel que le président français, Nicolas Sarkozy, sache que le discours de Dakar a causé une blessure profonde". "Dire devant des intellectuels africains qu'ils ne sont pas entrés dans l'histoire s'inspire des écrits racistes des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles." Voilà qui est fort intéressant, mais qui peut emmener beaucoup plus loin que ce qu'avait peut-être imaginé monsieur Diène. Si l'on attend ses précisions sur le XVII°, le XVIII° siècle n'est-il pas précisément ce fameux "Siècle des Lumières", poursuivi et prolongé par les écrits de tous ceux qui, au XIX°, ont justement voulu aller au bout de ces fameuses "Lumières", et les pousser jusqu'à leurs conséquences ultimes? Car il fallait "oser les Lumières", puisqu'elles devaient nous apporter, avec et par le règne de la Raison, ce bonheur et cette rationalité dans l'organisation des sociétés que le monde attendait depuis si longtemps.....

              Que veut donc dire monsieur Diène? Il faut qu'il nous explique le fond de sa pensée, et qu'il soit beaucoup plus clair. Comme nous le disions en titre, il en dit trop ou pas assez: car s'il met en cause les XVIII° et XIX° siècle -et l'on conviendra sans peine que c'est bien ce qu'il semble faire...- nous aimerions qu'il fasse preuve de la même énergie et de la même expression "carrée" qu'il a employé pour insulter gratuitement Nicolas Sarkozy. Mais c'est dommage, il est moins disert quand ça devient vraiment intéressant, quand il s'agit des "écrits racistes" au XVIII° siècle. Et non seulement "racistes" (terme assez général, donc un peu vague...) mais encore plus précisément "anti sémites"(et là, curieusement, monsieur Diène ne dit rien, il ne pousse pas jusqu'à l'anti-sémitisme....).

              Certes, pour nous, la "face obscure" des Lumières n'est pas une découverte: on se souviendra par exemple de cette soirée où, invité à côté d'un parterre de philosophes, notre ami Gérard Leclerc, devant un plateau de télévision antichrétien médusé, avait rappelé que l’ant-sémitisme moderne ne trouve pas son origine dans le christianisme mais dans les Lumières....

              Doudou Diène avait-il conscience, en prononçant sa charge virulente contre Nicolas Sarkozy, que ses propos tenus à l'encontre du Président français pouvaient -dans une sorte d'effet boomerang- se retourner contre ces fameuses "Lumières", dont on se sera tant gargarisé? tout simplement parce que -c'est lui, Doudou Diène qui nous le dit- elles se sont aussi illustré par des écrits racistes et (horresco referens...)....anti sémites! Monsieur Diène avait-il conscience, en prononçant ses paroles, de leur "claire ambiguïté", et du fait qu'on pourrait lui retourner et lui opposer ses propres propos? Et, en lui demandant des éclaircissements, d'oser aller au fond des choses?

              Et que s'il voulait parler du XVIII° siècle et des sources du "racisme" moderne (comme de l'anti semitisme, même si ce n'était pas son propos, semble-t-il) on pourrait lui dire: "chiche": vous voulez qu'on en parle, et bien parlons-en....."?

              Ceci dit, s’il est un racisme effectif aujourd’hui, ce nous paraît être bien plutôt un néo-racisme anti-blanc. Mais ceci est une autre histoire.....et nous en reparlerons!                      (fin).

  • L'Arche de Zoé : quelle leçon en tirer ?

              On reste confondu devant ce qu'a essayé de faire l'association "L'arche de Zoé". Qualifier ses membres de "pieds nickelés", comme ont choisi de le faire de nombreux journalistes, ou de "zozos", comme l'a fait Julliard sur LCI, lors de son habituel débat avec Luc Ferry, est encore beaucoup trop gentil: il semble s'agir bien plutôt de personnes ayant perdu tout esprit critique, tout bon sens, toute claire perception des réalités. Bernard Kouchner nous semble plus proche de la réalité lorsqu'il parle d'une "sinistre histoire", celle d'un "humanitaire dévoyé", estimant que l'association avait enfreint des "règles de base" et notamment celle "du respect des autres" (il devait d'ailleurs commettre un lapsus révélateur en parlant de "l'arche de zozo"!...).

              On se souvient de la pertinente formule de Chesterton parlant des idées révolutionnaires comme "des idées chrétiennes devenues folles": ici il s'agit aussi d'idées devenues folles: la charité, la solidarité, la générosité dévoyées par l'idéologie.... La vérité vraie est qu'on a affaire à des gens qui, de quelque façon que l'on tourne et retourne la chose, et quels que soient leurs prétendues sincérités de départ, se sont livré à la traite négriere, un point c'est tout.

              Mais, si tout ou presque a semble-t-il été dit sur ce sujet, il nous semble utile de revenir quelques instants sur ce qui, à nos yeux, restera comme le meilleur commentaire, en tout cas le plus "politique", de cette ahurissante histoire; c'est Eric Zemmour qui en est l'auteur (1). Le problème que pose, au fond, l'acte insensé de "la bande à Breteau" est en réalité très simple, mais il est de taille: c'est tout simplement -horresco referens...- celui du néo-colonialisme. A quoi reviennent, en effet, les incantations d'un Bernard-Henry Lévy, par exemple, sur le "droit d'ingérence"?

              Immédiatement relayées sur le terrain par cet illuminé de Breteau et sa compagne, non moins allumée que lui, c'est exactement une nouvelle façon de vivre et d'organiser -pour la seconde fois (2)- une mise sous tutelle de l'Afrique, un néo-colonialisme de fait dont on voit mal ce qui le distingue du premier dans le regard porté sur l'Afrique et les Africains: même constat d'incapacité de l'Afrique à s'administrer; même sentiment de supériorité de l'élite européenne (pourvu qu'on pense qu'elle est incarnée par eux évidemment....); même bonne conscience d'aller sauver les gens; bref, de BHL le "penseur" à Breteau, qui traduit sur le terrain cette pensée, la boucle est bouclée et la logique est clairement respectée.

              Il restera tout de même a assumer cette prétention incroyable, pour les néo-colonialistes, et cette fois sans hypocrisie. Cette prétention à connaître la vérité et à pouvoir (à devoir!) l'imposer, par un interventionnisme délirant et dangereux; et à nous expliquer sur quoi se fonde cette prétention à la supériorité: qui à donné, qu'est-ce qui a donné à BHL et aux siens, "la" lumière sur ce sujet? D'où tire-t-il son assurance inébranlable d'avoir raison, et d'avoir donc le droit de tout bousculer: les frontières, les États, les moeurs locales etc...,?

              On le voit, le fait divers de l'arche de Zoé en soi n'a que fort peu d'intérêt, sauf si l'on s'en sert pour remonter à la source intellectuelle du danger qu'il met en évidence. Quant à savoir si l’Afrique est ou n’est pas capable de s’auto-administrer, c’est évidemment une autre question. Elle ne peut être ni posée ni résolue par des zozos.....

     

    (1): il est d'ailleurs coutumier du fait: c'est toujours un régal que de lire ses articles ou de l'entendre sur les plateaux télés, et de le voir si souvent -parfois seul contre plusieurs....- tenir tête aux tenants du conformisme, et leur administrer courageusement, non sans humour, une volée de bois vert bien méritée...

    (2): Un siècle après, BHL s'inscrit ainsi dans la droite logique de Jules Ferry, lequel a tout de même osé écrire cette phrase "grandiose" (?!): "Il est du devoir des races supérieures d'éduquer les races inférieures"! BHL et Bréteau, la "race supérieure"?....

  • Le 21 mars 1908 paraissait le premier numéro de l'Action Française quotidienne...

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              Un siècle a passé depuis la parution de ce premier numéro de l’Action Française quotidienne et soixante quatre ans depuis sa disparation, en août 1944.

    284943449.jpg          Ce gros tiers de siècle, ne l’oublions pas, est traversé par deux guerres mondiales et, sans doute, l’on ne pourrait rien comprendre aux combats de l’Action Française quotidienne, à leur intensité, si on ne les resituait pas d’abord dans ce contexte que domine de toute sa force la confrontation franco-allemande. Pour une large part, si MAURRAS, BAINVILLE, DAUDET et leurs amis, en ce printemps 1908, veulent la Monarchie, c’est pour éviter à la France la guerre qu’avec une particulière lucidité ils voyaient se profiler. Ou, à tout le moins, pour l’y préparer plus sérieusement que ne le faisait la IIIème république et limiter, autant qu’il se pourrait, les immenses destructions matérielles et humaines que l’on aurait à connaître à peine six ans plus tard. Cette hantise de la guerre et de la guerre perdue, comme on le verrait trente ans après dans l’effondrement de juin 40, est l’une des clés de l’histoire de l’A.F. quotidienne. Pendant 36 longues années, MAURRAS et BAINVILLE n’ont cessé d’en prévenir les Français, de faire la démonstration mille fois répétée des faiblesses de notre système politique, de tenter d’en conjurer les conséquences… « Pourquoi faut-il de tels retours ? » écrira MAURRAS lors de la débâcle de 1940 … Dans l’insouciance tragique de beaucoup, l’A.F., certes avec le style de son temps, et ce qui nous semble aujourd’hui ses excès, était bien cette « pensée qui sauve » dont Pierre BOUTANG parlera plus tard.

              Qui tient un tel rôle aujourd’hui, face aux défis en partie bien différents – mais en partie seulement - que la France moderne a ou aura à affronter ? Il est bel et bon, il est sans doute même nécessaire, d’étudier avec un regard critique l’histoire de l’A.F. quotidienne, mais lorsqu’on considère les niveaux où se complaisent bien souvent nos médias et dont ils vivent au mépris de toute considération supérieure, ne serait-il pas légitime de nourrir une certaine nostalgie de ce que furent les grands combats de l’Action Française ?

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              C’était d’ailleurs l’autre volet essentiel - celui-là plus actuel que jamais - de ce « printemps du maurrassisme » qu’a étudié PAUGHAM, une autre tragique inquiétude : le déclin prévisible de toute une civilisation de l’ordre et de l’esprit, qui avait été la nôtre, la montée en puissance d’un nouvel « âge de fer », d’un nouvel âge barbare, où l’esprit, l’intelligence ne pèseraient plus grand-chose face aux forces matérielles, notamment celles du nombre et de l’argent. De ce déclin de toute civilisation, de cet asservissement de l’esprit, dont nous sommes témoins tous les jours, MAURRAS avait analysé les origines et tracé les sombres perspectives, dans ce maître livre que fut et que reste L’AVENIR DE L’INTELLIGENCE. Et c’est pour conjurer cet âge de fer, éviter ce règne barbare, empêcher ce temps d’inculture et de vulgarité où nous vivons aujourd’hui, que l’A.F. quotidienne rêva, quotidiennement, pendant 36 ans, de refaire un peuple, de rebâtir un Pouvoir politique, dignes de ce nom, de recréer les conditions d’une Civilisation ….

              A tout prendre, et toutes corrections au titre du changement d’époque effectuées, il ne serait sans-doute pas si mal qu’aujourd’hui la France dispose, pour la servir, de jeunes hommes de la trempe de ceux qui, le 21 mars 1908, firent paraître le premier numéro de l’A.F. quotidienne ...

  • Rassemblements royalistes de Montmajour.....

                 Depuis quelques temps, vous disposiez d'un album photo restituant, en 57 vues qui sont, maintenant, autant de documents d'archives, un peu de l'ambiance et de l'aventure des Rassemblements royalistes de Montmajour.
                 En complément de cet album, voici maintenant un montage vidéo -en deux parties, de deux vidéos chacune- qui, à son tour et différemment, vous permettra de suivre certains moments forts de ces Rassemblements. Et d'écouter Gustave Thibon, Michel de Saint-Pierre, Jacques Maurras, Jacques Luporsi, Pierre Debray....(pour les deux premières vidéos), mais aussi Marcel Jullian, Jean-Marc Varaut, Gérard Leclerc, Jean Sévillia et, bien sûr les Princes... (pour les deux suivantes).
                 Jointes à l'album photo, que vous pouvez également consulter ici, après les vidéos, cette page sonore audio visuelle se veut donc un document d'archive permettant de restituer une part non négligeable de ce que fut en Provence, par les Rassemblements Royalistes et grâce à eux, l'intense travail de prolongation de la pensée, de l’action, de l’œuvre intellectuelle et politique des maîtres du royalisme français; elle constitue un témoignage éloquent de ce qui a été fait, sur plus de trente ans, et qui a marqué l'histoire du royalisme français.....
                
                 Première partie: deux vidéos des Rassemblements Royalistes de Montmajours (1969/70/71) et Saint Martin de Crau (1972).
                
             Première vidéo: voix de Pierre Chauvet, Jacques Maurras, Gustave Thibon, Jacques Luporsi...
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    Cliquez sur l'image
             
    Deuxième vidéo : voix de Pierre Debray, Michel de Saint-Pierre.....
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    Cliquez sur l'image
                Deuxième partie: Les Princes aux Baux en 2002, reçus dans leur mairie d'Arles et des Baux par les maires de ces deux villes, puis prenant la parole au Rassemblement, à côté de Marcel Jullian, Jacques Trémollet de Villers, Jean-Marc Varaut, Gérard Leclerc, Jean Sévillia.... 
                                          Première vidéo: Les maires d'Arles et des Baux reçoivent dans leur Mairie le Prince Jean.....
      
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                                        Deuxième vidéo: Sur le terrain, discours de Marcel Jullian, Jacques Trémollet de Villers, Jean-Marc Varaut, Gérard Leclerc, Jean Sévillia...

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    "Tenons serré le lien qui nous tient réunis
    avec les Pères de notre esprit et de notre goût"

    Charles MAURRAS - Préface d’Anthinéa (1942)


    A Montmajour, puis aux Baux, nous avons, tous ensemble, prolongé la pensée, l’action, l’œuvre intellectuelle et politique des maîtres du royalisme français.
    C’est en 1969 que s’est tenu le 1er rassemblement royaliste de Montmajour, prélude à une série de rassemblements qui se sont ensuite tenus régulièrement à Montmajour, à Saint Martin de Crau et, de longues années, aux Baux de Provence.

    Par leur durée, leur régularité, la liste impressionnante des personnalités qui y ont pris la parole, l’excellence et la pertinence des idées qui y ont été émises, les Rassemblements de Montmajour et des Baux ont marqué l’histoire du royalisme français. Vous êtes nombreux à y avoir pris part et à en avoir gardé le souvenir.
    Pour regarder l'album, cliquez sur l'image :
    MANIFESTE MONTMAJOUR.jpg
  • Nouvelle attaque de la Cour Européenne des droits de l'homme contre les racines chrétiennes de l'Europe. Les contre-atta

                La Cour européenne des droits de l'homme a estimé, le mardi 3 novembre, que la présence de crucifix dans les salles de classe en Italie est "une atteinte à la liberté de conscience". On notera juste que, dans le même temps, de nombreuses entités, et parfois la Cour des droits de l'homme elle-même, ne cessent de reconnaître à de nouveaux venus en Europe le droit à des signes distinctifs.

                La ficelle n'est-elle pas un peu grosse ? D'un côté, toujours le même, on prétend effacer toutes traces de ce qui est chrétien, pour ne pas effaroucher "les autres", "les nouveaux", qui ont le droit -eux- de ne pas être agréssés par les symboles religieux d'un continent chrétien, héritier d'une histoire bi-millénaire chrétienne. Mais d'un autre côté -et là aussi, toujours le même- on ne cesse de reconnaître à ces "nouveaux venus" et "différents" leur droit à vivre et afficher leurs différences: que ce soit dans la rue (burqas) ou dans l'intimité (excision, charia). Et sans se poser la question de savoir si cela nous agresse, nous.

               Question naïve: pourquoi n'aurions-nous pas, chez nous, sur notre continent, dans nos pays, le droit à nos signes distinctifs ? La Cour européenne des droits de l'homme serait, d'ailleurs, bien embarassée si on lui demandait d'expliquer clairement pourquoi et en quoi un crucifix serait une atteinte à la liberté de conscience. Et si on lui demandait de rédiger sa réponse par écrit, en la motivant par des arguments de droit....

                Face à cette inconscience -ou complicité ?- dans laquelle on peut voir, au fond, une façon de vivre et pratiquer le Je te prends ton pays et tu la fermes... les réactions, heureusement, n'ont pas manqué. En voici deux, en attendant les autres car, manifestement, l'affaire ne passe pas et les réactions hostiles à la Cour se multiplient...

    Réaction n° 1: celle du Ministre italien de l'Enseignement:

                "La présence du crucifix dans les classes ne signifie pas une adhésion au catholicisme, mais c'est un symbole de notre tradition. L'histoire d'Italie passe aussi à travers des symboles: en les supprimant on supprime une partie de nous-mêmes. Dans notre pays, personne ne veut imposer la religion catholique".

                "Personne, et encore moins une cour européenne idéologique, ne réussira à supprimer notre identité. Notre Constitution reconnaît en outre, justement, une valeur particulière à la religion catholique".

    Réaction n° 2 : celle du Vatican

                 "Il est surprenant qu'une Cour européenne intervienne de façon lourde dans un domaine très profondément lié à l'identité historique, culturelle (et) spirituelle du peuple italien. Il semble qu'on veuille désavouer le rôle du christianisme dans la formation de l'identité européenne, qui, au contraire, a été et demeure essentielle".

                  A noter, parallèlement, la réaction du cardinal Bertone, entre humour et sagesse:

                  "Malheureusement, cette Europe ne nous laisse que les citrouilles et nous prive des symboles les plus chers... Nous devons chercher à conserver de toutes nos forces les signes de notre foi, pour ceux qui croient et ceux qui ne croient pas..."

        Question à la Cour: A quand le texte sur l'interdiction des citrouilles ?....

    P.S.: l'affaire est à suivre, car elle fait des vagues en Italie. Les sondages sont ce qu'ils sont, et valent ce qu'ils valent, mais 84% des personnes interrogées, qu'elles soient pratiquantes ou non, ont répondu qu'elles avaient été choquées par l' "arrêt" de la Cour... L'exaspération des peuples monte ? Elle monte.....

  • Le projet est présenté demain, 1er mars : la reconstruction de la tour nord de la Basilique de Saint Denis est décidée !

    Ce mois de mars 2013 était déjà un mois faste pour tous les amoureux du Beau, des Racines, des Traditions, car la cathédrale Notre-Dame de Paris retrouve son ensemble de cloches d'origine, refaites à l'identique, qui sonneront pour la première fois, le 23 mars, comme elles sonnaient jusqu'au décret de la Convention, ordonnant la fonte de toutes les cloches des églises de France, sauf une, conservée pour avertir la population (ce qui, de fait, sauva le bourdon "Emmanuel", offert par Louis XIV...).

    Une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule, cette autre nouvelle concernant Saint-Denis l'accompagne, et, une fois de plus, c'est sur l'excellent Patrimoine en Blog, de Benoît de Sagazan, que l'on trouve cette information riche de sens. Espérons simplement qu'elle signifiera, parallèllement, que les travaux de fond, gigantesques, pour sauver l'édifice dans son ensemble seront, eux aussi financés... car, on ne le sait que trop, la Basilique est en vrai péril.

    "Il est venu le temps de reconstruire la flèche.", lit-on dans le texte ci-après. Oui, certes, mais il est surtout venu le temps de sauver, tout simplement, ce joyau incomparable qu'est la Basilique de Suger, première manifestation de cet art "ogival", ou "français" qui, pour reprendre l'heureuse expression de Jean Dutourd, allait "étonner le monde"...

    Mais, pour l'instant, et s'il faut bien sûr oeuvrer pour aller beaucoup plus loin, prenons la bonne nouvelle et ne boudons pas note "plaisir" : c'est un pan majeur de notre Histoire, de notre Être profond qui peut, qui va revivre : "multa renascentur..."

    http://patrimoine.blog.pelerin.info/2013/02/27/saint-denis-veut-reconstruire-la-fleche-de-sa-basilique/?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+PatrimoineEnBlog+%28Patrimoine+en+blog%29 

    On aura deux pensées, plus particulièrement, demain :

    1. D'abord, que cela sera un formidable encouragement pour ceux qui oeuvrent pour réenraciner la France dans le terreau fécond de ses origines, comme l'Association "Reconstruisons Saint Cloud !" ; ou ceux qui oeuvrent pour la reconstruction des Tuileries...        

    2. Ensuite, que les Russes ont reconstruit le plus fidèlement qu'il était possible la cathédrale du Christ Sauveur, à Moscou, dynamitée par Staline. Il existe une vidéo montrant l'écroulement de cette merveille devant un Staline hilare, au moment où le marxisme-léninisme triomphait partout : oui mais voilà, la roue a tourné, Staline est mort, et le marxisme-léninisme aussi, et nul ne s'en plaint; et la cathédrale du Christ Sauveur a été reconstruite à l'identique, et même encore plus belle : à Saint-Denis, qui fut longtemps dirigée par un maire communiste, le lien précédent montre qu'un maire, pourtant communiste, s'est lui aussi longtemps battu, jusqu'à sa mort, pour ce projet de reconstruction. Que les Français puissent ainsi se retrouver, par-delà les légitimes divergences d'opinions, dans des projets communs, donc fédérateurs, et qui les ramènent aux grands moments de leur Histoire, en "tirant vers le haut", voilà un beau signe, réconfortant, dans la grisaille d'un quotidien vraiment très morose...  

    saint denis intact.JPG

    La basilique, "avant"...

     

    On nous permettra juste de profiter de l'occasion pour signaler notre Album (49 photos) : La Basilique de Saint Denis, nécropole royale.... et ce même Album, mis "en musique et en mouvement" par Neige, et adapté au "format" d'Hautetfort par Estelle :

     

     

  • EXPOSITION • Madame Vigée Le Brun, retour en grâce au Grand Palais

    La princesse Anna Alexandrovna Golitsyna,de Élisabeth Louise Vigée Le Brun (vers 1797). - Crédits photo : MHood

    Eric Biétry-Rivierre, pour le Figaro, a donné sur cette exposition - en cours jusqu'au 11 janvier 2016 - des aperçus qui encouragent à s'y rendre. En tout cas, vous voilà informés !   

    Le Grand Palais consacre une belle rétrospective à celle qui fut la portraitiste préférée de Marie-Antoinette avant de devenir celle de la plupart des grandes cours d'Europe.

    Ce peintre souffre d'un triple handicap. Et il fallait bien le Grand Palais pour redresser l'image. Primo: Élisabeth Louise Vigée Le Brun (1755-1842) a servi de caution féminine à l'histoire de l'art. Quand elle est mentionnée, c'est surtout comme un caractère ayant eu le courage de s'imposer dans un milieu masculin. Secundo: ayant traversé les temps agités, du crépuscule de l'Ancien Régime au règne de Louis-Philippe, Vigée a écrit. Beaucoup. Au soir de sa vie, ses Souvenirs étaient devenus très épais. Ils constituent aujourd'hui une source de première main sur les cours et les salons d'Europe dans laquelle les historiens puisent à plaisir. Mais, du coup, voilà notre dame réduite à son rôle de grand témoin; d'abord chroniqueuse avant que d'être peintre. Tertio: quand Vigée est tout de même étudiée comme telle, on évoque essentiellement ses premiers succès. Ceux qui la conduisent à devenir la portraitiste préférée de Marie-Antoinette. Or la majeure partie de sa production est postérieure à 1789. L'exposition décline cette dernière au premier étage du Grand Palais, après avoir rappelé au rez-de-chaussée la formation, les amis, les concurrents (et aussi les concurrentes!), l'établissement à l'Académie et à Versailles, enfin la gloire, notamment acquise comme reine de la mode puis comme maître des scènes de tendresse maternelle.

    Digne de Chardin

    On découvre alors une artiste qui connaît parfaitement ses classiques, qui traite les carnations avec l'ambition d'un Rubens (dont elle se rêvait la compagne) ou d'un Van Dyck, qui joue parfaitement du langage de la couleur, qui s'attache à la précision des matières et à la vivacité des étoffes avec le soin des génies romains, vénitiens ou bolognais. Enfin, Vigée excelle dans l'art délicat d'enjoliver sans que cela se voie. Ses modèles ne sont jamais trahis par un excès de tricheries. Toutefois, celles-ci existent.

    Cette science infuse de la grâce, sans doute l'a-t-elle acquise également à l'étude de Raphaël. Au Grand Palais, alors qu'on ignore l'identité de la majorité des modèles, les portraits émeuvent. Le sourire d'une bouche pulpeuse découvrant volontiers ses dents, un regard pétillant, sérieux ou rêveur, la superficialité en réalité très travaillée des chapeaux ou des rubans à la mode, tout, jusqu'à ce sang bleuté qui semble circuler sous les peaux laiteuses, concourt à un sentiment de fraîcheur, de délicatesse et de liberté sensuelle. Tant chez les hommes que chez les femmes. Et, par-dessus tout, chez les enfants. À commencer par ses plus proches: son frère cadet, Étienne, et sa fille unique, Julie. Le premier, Vigée le peint alors qu'elle n'a que 14 ans. Voilà d'emblée un chef-d'œuvre digne de Chardin. Campé de trois quarts, coiffé d'un tricorne et muni de son matériel de dessinateur, Étienne nous fixe avec une fierté d'adulte seulement démentie par ses joues roses. Ironie de l'histoire, à la Révolution, il deviendra membre du Comité de nationalisation des biens du clergé. Autant dire un ennemi pour Vigée la monarchiste. De son côté, Julie, qu'on découvre en bébé aux grands yeux, lovée dans un giron maternel rayonnant, se métamorphose en Vénus adolescente (Rubens encore). Sa mine mélancolique prélude aux pires orages. Ils ne manqueront pas et la rupture sera vécue comme un échec par Vigée. Le seul peut-être d'une carrière et d'une vie en tous points exceptionnelles. •

    « Elisabeth Louise Vigée Le Brun » au Grand Palais. 3, av. Eisenhower (VIIIe). Tél.: 01 44 13 17 17. Horaires : de 10 h à 20 h sf mar., mer. jusque 22 h. Jusqu'au 11 janvier. Cat.:RMN, 432 p., 50 € .   

    Eric Biétry-Rivierre            

  • SOCIETE • Les nouveaux dogmes…

     

    Par Camille Pascal  

    Camille Pascal dit son point de vue dans Valeurs actuelles sur le sujet qu'on va découvrir et il nous paraît bon qu'il l'ait fait. Qui plus est en temps opportun. Il est un littéraire et un politique. Pas un de ces scientifiques auxquels, par accroc, il se réfère ici. Mais, après tout, le simple bon sens surclasse parfois les hypothèses de la science. Et, par ailleurs, Claude Allègre qui est, lui, un pur scientifique, ne nous semble pas penser autrement que Camille Pascal sur ce sujet controversé où, souvent, se déploie et s'impose un conformisme plutôt irritant. Parfois même suspect. Nous aurons tendance comme Camille Pascal à ne pas y succomber. LFAR   

    Gare à qui s’avise de remettre en cause le catastrophisme climatique. Témoin le tollé médiatique contre le livre de Philippe Verdier.

    Camille%20Pascal_22222222222222.pngLe dogme de l’Immaculée Conception, défini par le pape Pie IX en 1854, fut longtemps la cible de toutes les railleries anticléricales. Les catholiques ont cru et baissé la tête sous le regard ironique des libres-penseurs, mais, à ma connaissance, personne n’a été condamné ni même inquiété en France pour avoir contesté ce dogme tardif de l’Église catholique. Il semble qu’il n’en soit pas de même aujourd’hui pour ceux qui ont le malheur de remettre en cause la réalité, ou tout simplement la portée réelle, du réchauffement climatique.

    C’est ce qui vient d’arriver à un certain Philippe Verdier, présentateur météo de France 2, dont l’ouvrage intitulé Climat investigation a tenté de démontrer que, loin des prévisions apocalyptiques que l’on nous présente comme autant de vérités révélées, le réchauffement climatique pourrait avoir des effets relativement bénéfiques pour les sociétés occidentales. Que n’avait-il pas dit là à quelques semaines de la conférence de Paris qui doit, nous promet-on, annoncer d’immenses choses pour la sauvegarde de la planète ? En l’espace de quelques heures, ce livre, très anodin sur le fond, était dénoncé du haut de toutes les chaires médiatiques comme blasphématoire et sacrilège, l’auteur déclaré “climatosceptique” — entendez par là incroyant — et frappé immédiatement d’excommunication télévisuelle.

    Pour tenter de sauver son âme et son poste, le malheureux a expliqué qu’il n’avait pas remis en question le dogme sacro-saint mais simplement cherché à “relativiser” la portée du discours millénariste de ces nouveaux anachorètes qui prêchent la fin du monde depuis des palaces internationaux. Relativiser, là est le crime impardonnable car aucune religion, surtout lorsqu’elle est toute neuve, ne tolère le relativisme. Ainsi, en quelques décennies, une poignée de ces prédicateurs est parvenue à imposer une nouvelle religion vaguement teintée de spinozisme qui assimile Dieu à la nature. L’homme porte désormais un nouveau péché originel, et il doit pour cela expier dans la décroissance, la marche à pied et les patates “bio”.

    Un historien comme Emmanuel Le Roy Ladurie a pourtant démontré, archives à l’appui, qu’à l’échelle de l’histoire humaine le climat avait connu de fortes variations sans aucun lien avec l’activité des hommes. L’histoire géologique, quant à elle, est une succession de bouleversements climatiques bien antérieurs à l’apparition de l’espèce humaine… Enfin, pour abdiquer sa liberté de raisonnement face à un discours scientifique, il faudrait avoir perdu toute lucidité. Le Club de Rome nous annonçait déjà, il y a un demi-siècle, l’épuisement des ressources non renouvelables avant 2010. Ces éminents scientifiques avaient tout simplement oublié de prévoir la découverte de nouveaux champs pétrolifères et l’essor du gaz de schiste. Il est bien possible que le malheureux Philippe Verdier — on a les Galilée que l’on peut — vienne à résipiscence devant le tribunal de la nouvelle inquisition écologiste pour reconnaître que la Terre est menacée, mais nous serons toujours quelques-uns à penser : et pourtant, elle continue de tourner…   

     

    Camille Pascal

     

     

     

  • THEATRE Deux sorties en famille ... avec vos enfants ♦ Par Bruno Stéphane-Chambon

    ChaperonRouge             

    A la médiocrité des programmes télévisuels à destination des enfants, on préfèrera les accompagner dans une salle de spectacle, pour assister à une comédie musicale ou un spectacle de magie. 

    La folle histoire du petit chaperon rouge

    Mise en scène de Léon.
    Avec Emmanuelle Bouaziz, Anjaya, Arnaud Delmotte, Yohann Bertinetti, Nicolas Giraud, Pascal Joseph.
    Chansons : Pascal Joseph et Nicolas Giraud. Direction musicale : Nicolas Giraud. Création lumière : Eric Charansol. Décors : Sébastien Barbot.

    Sur un fil conducteur inspiré par ce conte populaire que déjà les paysans français du XIème siècle colportaient et qui nous a été transmis par Charles Perrault en France et par les frères Grimm en Allemagne, une jolie et loufoque comédie musicale se joue à Paris.

    La mise en scène et la chorégraphie a été assuré par Léon, pseudonyme de Nathalie Cogno, qui nous avait réjoui l’année dernière avec un très joli conte de Noël, L’Enfant au grelot.
    On y retrouve donc le personnage principal, plus préadolescente qu’enfant, une grand-mère farfelue, un bûcheron cocasse et un loup facétieux avec une allure de Dick Rivers.

    Sur une musique très jazzy et endiablée mais de très bonne qualité, l’histoire se déroule avec de nombreux rebondissements et un final en forme de tour du monde très réussi. Tous les acteurs possèdent des voix très justes et une parfaite maîtrise de la chorégraphie. La présence de deux musiciens sur scène qui accompagnent en direct les différentes phases du spectacle et une excellente trouvaille. Les parents ne regretteront pas d’y avoir accompagné leurs enfants. ♦

    Théâtre des Nouveautés
    24 boulevard Poissonnière 75009 Paris
    Location 01 47 70 52 76
    Les mercredis, samedis à 14h et dimanches à 13h30 jusqu’au 31/12.
    Les samedis à 14h et dimanches à 13h30 à partir du 03/01. Dates supplémentaires pendant les vacances scolaires (voir calendrier)
    1h10 sans entracte
    Places : de 20 à 30€ en plein tarif et de 9€ à 14 € en tarif réduit.

    Tom le magicien

    Avec Thierry Batteux.

    Tom le magicien

    Ce diable d’homme surnommé Tom n’est pas seulement un talentueux prestidigitateur, mais aussi chanteur, acrobate, jongleur, musicien et danseur. Homme de spectacle complet, il fut formé à l’école du cirque d’Annie Fratellini, puis a intégré la troupe d’Alice Dona. Il a aussi le don de savoir animer, dialoguer avec les enfants, et parfois les inviter sur scène pour partager un numéro. Ses tours sont époustouflants et on retiendra notamment le passage de la lévitation, numéro exercé avec élégance et grande sensibilité et une séance d’ombres chinoises surprenante.

    La trame du spectacle consiste à raconter son enfance auprès d’un père, lui-même prestidigitateur, pardon magicien, connu sous le nom de Gilbat. La qualité du spectacle est grandement étoffée par la vénération qu’il porte à ce père qui l’a initié aux mystères de cet art. A la fin du spectacle les parents et enfants applaudissent à tout rompre et sortent émerveillés.
    Seul reste sur scène un tableau, une affiche nimbée d’un halo de lumière représentant…son père.  ♦

    Théâtre La Boussole (200 places)
    29 rue de Dunkerque – 75010 Paris
    01 85 08 09 50
    contact@theatrelaboussole.com
    Mercredi, samedi et dimanche à 14h
    Place : 18 €

    NB : Pour se rendre au théâtre, on évitera de descendre à la station de métro de la gare du Nord, et parcourir des couloirs à l’infini au milieu de la cohue.
    Il est préférable d’utiliser le bus. Lignes 38, 39, 42, 43, 46 et 302. 

    Source : Politique magazine -   

  • Bernard Maris, amoureux de la France, vu par Jean-Philippe Chauvin

     

    Et si on aimait la France ? Pour autant, tout n'en serait pas réglé aussitôt. Mais ce pourrait être, en effet, pour la France, le socle d'un recommencement.  LFAR

     

    arton8470-7b8cd.jpgAimer la France est une passion que certains voudraient aujourd'hui éradiquer comme une maladie honteuse : or, il n'y a pas de honte à aimer, et aucune à aimer la France en particulier, cette particulière historique qui, Français, nous est propre, nés que nous sommes sur sa terre et inscrits dans son histoire et son présent. D'autres n'ont pas cette chance natale mais viennent y frayer, parfois s'y joindre et, par leur amour nouveau qui lui redonne toujours quelques couleurs supplémentaires, confirmer la belle formule de Bainville : « Le peuple français est un composé. C'est mieux qu'une race. C'est une nation. »

    Assassiné en janvier dans les circonstances que l'on sait, l'écrivain Bernard Maris, à qui l'on doit quelques textes forts de dissidence économique et une très belle étude sur Genevoix et Jünger, laisse en héritage un livre qui va paraître ces jours prochains et qui s'intitule « Et si on aimait la France » : les longs extraits publiés dans l'hebdomadaire Marianne cette semaine (17-23 avril 2015) dévoilent quelques aspects de cet amour vrai pour une France qui, si nous n'en voyons pas tous les mêmes attraits et n'en sommes pas tous amoureux de la même manière, n'a jamais cessé d'inspirer les plus nobles sentiments et, parfois, les actions les plus folles. 

    S'il n'apprécie guère le Maurras de la « divine surprise », il n'en rend pas moins hommage à bien d'autres qui peuvent agacer les Bernard-Henri Lévy et Fleur Pellerin, par exemple, ces cuistres actuels de la « culture de gôche » qui prônent le libéral-nomadisme et refusent l'enracinement. A ceux-là, Maris préfère « les historiens dits de droite, de Bainville à Tocqueville en passant par Pierre Chaunu et Patrick Buisson ». Il poursuit : « Je lis même courageusement le Dictionnaire amoureux de la France de Tillinac, sympathique Gault et Millau de la franchouille, avec Cyrano et d'Artagnan, et Jeanne la Bonne Lorraine, et les nichons de la Pompadour qui donnèrent forme à nos coupes de champagne », et rappelle qu'il a connu « des Français pleins de gaieté. Authier, Lapaque et leur bande, par exemple ». « Et si j'écrivais pour eux ? Pour les désespérés si drôles ? Houellebecq, Cabu, Reiser, Cioran ? » En fait, Bernard Maris écrit pour beaucoup d'autres et, en particulier pour tous les Français et ceux qui, même loin d'elle, aiment la France. 

    Il nous rappelle aussi que cet amour de la France n'est la propriété privée de personne mais la possibilité publique de tous : que des anarchistes, que l'on croit parfois sans attaches, soient des passionnés de la France ne nous surprend pas, nous qui avons jadis lu Proudhon et qui savons que ce sont aussi (et entre autres) des anarchistes espagnols qui participèrent, sous les ordres du monarchiste Leclerc, à la Libération de Paris ! Ainsi, Maris évoque, par exemple, François Cavanna comme l'un des « plus grands défenseurs de la France (…), anarchiste, fils de maçon immigré italien, fondateur de Hara-Kiri puis de Charlie-Hebdo, rat d'archives et grand connaisseur de la période des rois dits fainéants, incroyable goûteur et apprêteur de la langue, ennemi radical du point-virgule que j'adore, et le meilleur conteur de l'histoire et de l'architecture de Paris. » 

    La France aimée, y compris de ceux qui n'y sont pas nés et qui valent mille fois mieux, bien souvent, que ces libéraux mondialisés de type Pascal Lamy ou Pierre Moscovici, ces salopards en costume qui méprisent notre pays, « trop petit » selon eux, ou « trop irréaliste » ! Bernard Maris vante ainsi « Mustapha, algérien, correcteur de son métier, immigré, Mustapha dont la syntaxe est tellement parfaite qu'il en remontrerait au Bon Usage – fait par un Belge, si j'ai bonne mémoire. » Et l'on pourrait y ajouter Max Gallo, Andreï Makine, ou Milan Kundera et, bien sûr, Léopold Sedar Senghor ! 

    Maurras parlait de la déesse France : elle est, en tout cas, notre éternelle passion, et nous aimons qu'elle soit aimée des nôtres et des autres... 

     

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

     

  • ” France, mère des arts, des armes et des lois ”...

    arton7720.jpgFrançois Marcilhac vient de publier dans l'Action française 2000* une note qui nous paraît tout à fait opportune, à props de l'entretien que le Comte de Paris a accordé à Politique magazine, dans sa parution de jullet-août; il a raison, nous semble-t-il, de souligner la hauteur de vue du Prince comparée à la médiocrité des discours politiques habituels; et, surtout, pour différencier la France à l'identité malheureuse qui est, hélas, celle d'aujourd'hui, de la France historique, celle qui fut "mère des arts, des armes et des lois", il a eu le bon goût de rappeler et de transcrire le superbe sonnet de Du Bellay qui porte ce titre. Nous le publierons demain g  Lafautearousseau.    

    Dans un entretien récent [1], le comte de Paris rappelle ses trois fondamentaux : « Bien connaître les Français a toujours été mon souci majeur. C’est même l’histoire “d’une grande amour” qui ne tient compte d’aucun obstacle ni d’aucun clivage » ; puis « connaître nos racines et notre histoire [...] pour prévoir l’évolution probable du monde dans lequel nous vivons » ; enfin , « la base de tout », l’enseignement notamment « de notre langue, de notre éthique », comme « exigence de civilisation ». 

    Henri VII (Photo : La Couronne)

    Comment ne pas être frappé de l’abîme entre la hauteur de vue du Prince et la médiocrité d’un personnel politique qui tente de dissimuler son renoncement à assurer le bien public, en ânonnant à intervalles réguliers, face aux périls qui les menaceraient, les fameuses « valeurs républicaines au fondement de notre pacte social » : une liberté de plus en plus fantomatique dont législateurs et juges ne cessent de s’occuper activement, une égalité mortifère à l’ombre de laquelle prospère la loi impitoyable de l’argent, une fraternité qui se résout dans un communautarisme de division et de haine.

    Car tel est le legs d’une république qui emporte dans la déliquescence de sa propre idéologie le pays lui-même. Le peuple français meurt d’une imposture qui lui a imposé de se renier lui-même tout en le réduisant à une fausse trinité que l’Europe institutionnelle, en s’identifiant avec la démocratie universelle, voudrait accomplir en anéantissant les peuples historiques. Aussi notre seule France ne saurait-elle être celle dont la devise est inscrite sur les portes de nos prisons. C’est au contraire la « France, mère des arts, des armes et des lois » [2] qui, à l’instar de l’Attique, « au bel instant où elle n’a été qu’elle-même [...] fut le genre humain » [3].

    François Marcilhac 

    - [1] Politique Magazine n° 131, juillet-août 2014, propos recueillis par Nicolas Pénac
    - [2] Joachim du Bellay
    - [3] Charles Maurras - Anthinéa 

    * ÉDITORIAL de L’Action française 2000 n°2891