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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • L'Action Française dans la Grande Guerre [6] Guerre totale contre lʼEurope

     Film Au revoir là-haut 

     

    Guerre totale contre l'Europe  

    Si lʼon sʼessaye à prendre de la hauteur, on en vient vite à partager le point de vue du pape Benoît XV qui voyait dans la Première Guerre mondiale un « suicide de lʼEurope ». Or, ne peut-on pas même aller plus loin en se demandant sʼil sʼagit plutôt dʼun meurtre contre lʼEurope ? Ce qui implique que lʼAction Française, pourtant dirigée par de fins esprits, à-qui-on-ne-la-fait-pas, aurait été dupée par ceux qui auraient prémédité ce meurtre de, pardonnez du peu, dizaines de millions dʼâmes. 

    « Homicide » volontaire des peuples européens 

    Un tel angle dʼattaque reprend peu ou prou les réflexions de lʼhistorien américain dʼorigine luxembourgeoise Arno Mayer, réflexions quʼil développe dans son ouvrage Political origins of the New Diplomacy, publié en 1959. Sa thèse est la suivante : le « Grand Capital », craignant une crise internationale gravissime, aurait favorisé la guerre pour écraser le prolétariat.      

    Deux films récents sont imprégnés par cette vision des choses. Au revoir là-haut, réalisé par Albert Dupontel et qui est sorti en 2017, montre la difficulté de la « sortie de guerre » pour les Poilus, cʼest-à-dire du retour à la vie civile pour les anciens combattants, tout en pointant du doigt les profiteurs de guerre, des marchands de canons aux politicards stipendiés, tous rouages essentiels de la « Bancocratie », en passant par les margoulins de la pire espèce, qui sʼengraissent par le truchement du tas encore chaud des cadavres en mal de sépulture digne. 

    105595.jpgLe second est plus ancien. Il sʼagit du film Les enfants du marais de Jean Becker (1999), qui commence au moment de la démobilisation, et dépeint les différentes strates de la société française de lʼentre-deux-guerres. À la dérobée, le spectateur apprend au détour dʼune conversation entre gens de bonne compagnie, à lʼintérieur du salon richement décoré dʼun capitaine dʼindustrie, que lʼélite capitaliste nʼen a pas eu assez avec la boucherie de 14-18. Craignant, à la manière dʼun Ortega y Gasset, lʼirruption dʼune révolte des masses, le bon bourgeois lâche : « Il nous faudrait une bonne guerre ». 

    En nous appuyant sur ce quʼenseigne la sociologie réticulaire, lʼon en parvient, visant le but de déterminer les mécanismes profonds sur lesquels repose le fonctionnement du capitalisme – comment, en somme, sʼarticule sa dynamique indomptable et féroce –, à la conclusion selon laquelle la franc-maçonnerie joue un rôle décisif dans ce déploiement. Des personnes aussi différentes, pour ne pas dire antagonistes, que Karl Marx et Léon Trotsky dʼune part, et Henri Delassus et Ernest Jouin dʼautre part, en sont arrivés à une telle affirmation.      

    La franc-maçonnerie, que Charles Maurras décrivait comme un « quartier » du pays légal, autrement dit lʼun des quatre états confédérés dressés contre la France de Clovis, de Jeanne dʼArc et de Saint Louis, constitue le réseau interne de coordination de la mécanique capitaliste, sa courroie de transmission occulte. Des éléments factuels vérifiables mettent en lumière que la Grande Guerre a résulté de la volonté de la coterie maçonnique. Celle-ci est la vraie responsable de la Première Guerre mondiale, et non le nationalisme, nʼen déplaise à MM. Mitterrand et Macron. 

    Dans la revue LʼUnivers du 12 novembre 1882, on peut lire : « Les plans de subversion universelle, les projets abominables qui tendent à couvrir lʼEurope de ruines et de sang en vue de substituer partout la République aux monarchies, lʼidéal matérialiste et révolutionnaire à lʼidéal spiritualiste et chrétien, sortent aussi des ateliers et des convents maçonniques. »      

    1711052148.jpgDe surcroît, à lʼoccasion dʼune visite, le 23 juin 1916, de lʼempereur Guillaume II (photo) à lʼabbaye de Maredret, en Belgique, celui-ci pose cette question à lʼabbesse son hôte, Mère Cécile de Hemptinne : « Savez-vous une des grandes causes de la guerre ? » Elle lui répond par la négative. Et le kaiser Hohenzollern de lui répartir : « Les franc-maçons ».      

    À la fin du conflit, en 1918, le Grand Orient de France prononce cette sentence : « La guerre actuelle est profondément révolutionnaire. Elle prépare un ordre nouveau ». Il suffit, pour se convaincre de la véracité de ces faits, de consulter la plateforme Gallica, où la Bibliothèque nationale de France (B.N.F.) publie en ligne une pléthorique documentation historique numérisée[1]

    Outre la Première Guerre mondiale, la franc-maçonnerie fut à lʼorigine de l’instauration de la République dite française. Justement, une initiative était vue comme très menaçante aux yeux des républicains à lʼorée de la Grande Guerre.   (A suivre)  ■ 

    [1]  Cf. lʼinterview de Thierry Maquet publiée par LafauteàRousseau le 17 novembre 2018.

    Articles précédents ...
    L'Action Française dans la Grande Guerre [1] La guerre sans l'aimer
    L'Action Française dans la Grande Guerre [2] Un prescripteur d’opinion de plus en plus important 
    L'Action Française dans la Grande Guerre [3] L’Union Sacrée : un ralliement ?
    L'Action Française dans la Grande Guerre [4] L’Union Sacrée : un ralliement ?

    L'Action Française dans la Grande Guerre [5] L’« affaire des panoplies »

     

    lafautearousseau

  • Le legs d'Action française (IX/X) : Le catholique pro-soviétique Pierre Debray converti au royalisme

    MAURRAS BAINVILLE DAUDET.jpg

    (Conférence de Gérard Leclerc, donnée au Camp Maxime Réal Del Sarte - 2019)

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    Figure étonnante que celle dc Pierre Debray. C’est après un débat singulier avec Boutang qu’il arrive à l’Action française. L’an dernier, j’avais fait une conférence sur lui, qui a été reproduite dans le numéro spécial que lui a consacré la Nouvelle Revue universelle cet été. On peut s’y reporter. En deux mots, quand même, il est né en 1922 et mort en 1999 : cadet de six ans de Boutang, il est mort un an après lui. Nous fêterons son centenaire en 2022. C’est un bleu de Vendée, de tradition républicaine, élevé par un grand-père anarcho-syndicaliste : il se réclamera toujours de cette tradition, notamment de Proudhon et, d’une certaine façon, de Georges Sorel. Dans le sillage du catholicisme de gauche, Pierre Debray se trouve entraîné après la guerre dans une collaboration avec le Parti communiste qui va aller très loin. Il fait partie des cadres de ce que l’on appelait à l’époque les structures parallèles du Parti communiste. Non seulement il collabore à la presse communisante, mais il est secrétaire de France URSS et membre du bureau du Mouvement de la paix. Il se rend en URSS et en revient en publiant un livre glorifiant Staline : Un catholique retour de l’URSS. C’était au moment du procès Kravchenko, un Russe d’abord communiste, qui a fui l’URSS et dénoncé en Occident les crimes du stalinisme dans un ouvrage au titre célèbre : J’ai choisi la liberté. Ce qui provoque une gigantesque polémique, les communistes étant évidemment vent debout contre lui. Cela donne un procès retentissant où tous les ténors du Parti communiste viennent témoigner – et Pierre Debray avec eux – pour soutenir Staline contre Kravchenko. Vous le voyez, les choses sont quand même allées très loin !

    En même temps – ce qui va se passer là est quand même assez stupéfiant –, Pierre Boutang et Pierre Debray entament un dialogue qui va aboutir à la conversion totale de Debray à Maurras et à l’Action française. Il y entre en 1954, peu de temps avant que Boutang ne quitte la maison pour fonder La Nation française. Alors le vieux Maurice Pujo, à trois ans de sa mort, comprend que l’Action française ne pouvait pas se passer d’un intellectuel de haut niveau. Il impose donc la nomination de ce nouveau converti dans le rôle de successeur intellectuel de Boutang.

    Pour l’Action française, c’est une sorte de prise de guerre. Debray est une personnalité intellectuelle de premier ordre, il est déjà très connu. Il permet au mouvement d’élargir son cercle, son milieu social et intellectuel, et de faire entrer en son sein un personnage qui défie les normes courantes. Il va apporter beaucoup au mouvement et au journal, notamment la perspicacité de son regard sur l’évolution de la société industrielle. A la différence d’un Boutang, très centré, je l’ai dit, sur sa dimension philosophique, Debray, historien et sociologue, va se vouer, avec un grand sens pédagogique, à appliquer aux réalités nouvelles la méthode de l’empirisme organisateur, qui répond directement au matérialisme dialectique avec lequel il a frayé pendant plusieurs années.

  • Communiqué de l'Action française Restauration Nationale : Giscard toujours vert.

    Valé­ry Gis­card d’Estaing n’est plus. Ceux qui ont la foi prie­ront pour son âme. Les autres s’acquitteront du res­pect dû aux morts en rap­pe­lant qu’aucun homme n’est tout à fait mau­vais et en se sou­ve­nant du jeune homme de 19 ans enga­gé volon­taire en 1945 dans la 1ère armée du géné­ral de Lattre, où il subit fort hono­ra­ble­ment l’épreuve du feu, ou du vieil homme qui sou­te­nait, tout récem­ment encore, la juste cause de l’association SOS Chré­tiens d’Orient.

    À l’Action fran­çaise nous nous rap­pe­lons aus­si d’une cir­cons­tance net­te­ment moins hono­rable : sa can­di­da­ture à l’Académie fran­çaise au fau­teuil de Léo­pold Sedar Sen­ghor, qui fut aus­si celui de Charles Maur­ras. Le jeu­di 11 décembre 2003, un impro­bable « Comi­té Bokas­sa de sou­tien à la can­di­da­ture de Gis­card à l’Académie fran­çaise » fit irrup­tion place de l’Ins­ti­tut au 23, quai de Conti. L’Académie avait encore en mémoire le cha­hut estu­dian­tin orches­tré par l’Action fran­çaise lors de l’é­lec­tion de Charles Jon­nart, pré­fé­ré à Maur­ras en 1923. Autre temps, autre vic­time, mais tou­jours l’AF en pre­mière ligne pour dénon­cer avec humour la même absur­di­té : un homme poli­tique entrant sous la Cou­pole pour suc­cé­der à de grands auteurs alors que son œuvre lit­té­raire est inexis­tante. Notre ban­de­role « Comi­té Bokas­sa, les dia­mants sont éter­nels » était à peine expo­sée que des poli­ciers arri­vaient de tous côtés avec de nom­breux jour­na­listes. Les images feront le tour des rédactions… 

    Nous n’oublions pas non plus que si VGE n’est pas la cause de tous nos maux, — la plu­part d’entre eux, qu’il s’agisse de la mas­si­fi­ca­tion de l’école, du déman­tè­le­ment de la famille, de l’intégration euro­péenne ou de l’invasion migra­toire, avaient, en effet, été lar­ge­ment ini­tiés par ses pré­dé­ces­seurs —, il n’a rien fait pour amé­lio­rer les choses. Bien au contraire, dans tous ces domaines, ses déci­sions entre 1974 et 1981 ont consi­dé­ra­ble­ment aggra­vé la situa­tion et contri­bué à faire perdre à la France le sta­tut de grande puis­sance res­pec­tée qui était encore le sien à l’orée des années 70. Une poli­tique se juge à ses résul­tats et de ce point de vue, Gis­card d’Estaing res­te­ra « l’homme du passif ». 

    Le bureau poli­tique de l’Ac­tion française

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Trois patronymes de militants retrouvés (pour l'instant...) dans la chronique ”Ligue d'Action française” du quotidien...

    LAFAUTEAROUSSEAU sans inscription.jpgOu : premiers résultats inattendus de notre plongée dans l'immense fond d'archive que constitue la collection de L'Action française...

    Lorsque nous préparions notre seizième anniversaire, l'année dernière, nous cherchions une idée originale : nous la trouvâmes en nous demandant pourquoi nous ne nous plongerions pas - en emmenant nos lecteurs et amis avec nous - dans l'immense opportunité que nous offrait, tout simplement, la lecture des numéros de L'Action française. Et ce fut l'invention de notre nouvelle Catégorie "Grandes "Unes" de L'Action française..." 

    Nous nous doutions bien que nous trouverions force choses intéressantes "là-dedans", mais nous ne nous doutions pas que nous en trouverions autant, et d'aussi inattendues...

    Pour nous en tenir au seul aspect personnel, nous sommes trois, pour l'instant, à avoir retrouvé notre patronyme inscrit dans le quotidien : manifestation émouvante de la fidélité et du militantisme de nos parents et grands-parents...

    • Le premier qui trouva son nom fut notre Rédac'chef, Jean-Baptiste : dès que l'idée fut lancée, il trouva, dans les jours qui suivirent l'annonce suivante... :

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    ... dans le numéro du 23  Juillet 34, Rubrique "Mariages", juste en dessous de la Chronique quotidienne "Ligue d'Action française".

    Germain Collomb, "ligueur de Marseille", et Gabrielle de Gombert sont les grands-parents de Jean-Baptiste Collomb, notre Rédacteur en chef, à lafautearousseau... "Ligueur de Marseille", Germain Collomb a, évidemment, participé, le 6 Février précédent, à la grande "manif" de Marseille (car "le 6 février" eut lieu non seulement à Paris mais partout en France...) aux côtés de mon père et de Louis Ducret, le Trésorier de la Section de Marseille lorsque j'entrai pour la première fois dans notre beau local du 9 rue Saint-Suffren, à Marseille, et qui me raconta par le menu la-dite manif...

    • Ensuite, rien, pendant presqu'un an, jusqu'à la livraison de notre dernière série sur les terribles inondations de 1910. La série - assez longue... - commença avec le numéro du 20 Janvier et s'acheva avec ceux de la dernière semaine de février; et voilà que, coup sur coup, dans deux numéros à la suite (ceux du 20 et du 21 février, donc, les tous derniers que nous consultions pour cette livraison) nous tombons sur les deux textes suivants :

    • À Toulon, dans le numéro du Dimanche 20 Février 1910 (page deux), l'Union Fraternelle de Prévoyance de l'Action française a renouvelé son bureau... :

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    Si ma famille paternelle est bien "de Martigues", et depuis des générations (voir ici et ici) une branche quitta la ville pour s'installer à Toulon, au début du siècle dernier : c'est grâce à elle que mon père obtint son premier emploi, à l'Arsenal (il avait - comme on le voit avec le portrait de Maurras qu'il réalisa, à la plume et à l'encre de chine - un réel don pour le dessin); son adresse était, alors, "Villa Les Olivettes - Chemin Foulcon, Petit-Bois, Cap brun".

    Il y eut trois enfants dans ma famille martégale : deux garçons (Raoul et mon père) et une fille, Noëllie. Raoul quitta très vite la Provence, attiré par l'Hôtellerie-Restauration; mon père vint se fixer à Marseille, après avoir rencontré et épousé ma mère; et ma tante Noëllie, à force d'aller à Toulon, visiter notre "branche exilée", y rencontra Tòni Rufo, un artisan boulanger-patissier, qu'elle épousa, se fixant elle aussi, à son tour, à Toulon. Du coup, restés seuls à Martigues, mes grands-parents vinrent aussi s'installer à Toulon, où ils aidèrent à la boulangerie familiale, quartier des Routes...

    La "branche toulonnaise" de ma famille paternelle était évidemment restée ardemment royaliste et militante, comme en témoigne le compte-rendu ci-dessus...

     

    • Et enfin, dans le numéro du lendemain, Lundi 21 Février 1910, en "Une", s'il-vous-plaît, sixième colonne :

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    ( si vous souhaitez lire l'ensemble du compte-rendu "de notre envoyé spécial", c'est ici :

    Guy Bertran de Balanda : quatre ans déjà, toujours présent !

    La famille Bertran de Balanda est l'une des plus anciennes familles catalanes, et même sa "branche marseillaise" se rend toujours à La Tour / Bas-Elne, où elle est fixée depuis des temps lointains. Guy, militant de toujours de l'URP, ne dérogeait pas à la règle, et voilà pourquoi nous citons ce passage de L'A.F. qui concerne le Roussillon mais, aussi, par Guy, l'URP...

    Voilà, pour l'instant, l'un des résultats de nos recherches.

    Rendez-vous bientôt, peut-être, pour de nouvelles trouvailles, concernant d'autres militants...

    François Davin

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  • Quand le « politologue » Jean-Yves Camus traite de l'Action française en Provence : le vrai et le faux

     

    Nous revenons sur les réponses apportées au quotidien La Provence par le politologue Jean-Yves Camus  sur les activités de l'Action française dans la région provençale, à la suite des manifestations d'étudiants d'Action française de décembre et janvier, à Aix, pour réclamer la démission du député PS Jean-David Ciot. Lequel fait partie des divers élus PS des Bouches-du-Rhône qui ont fait - ou font encore - l'objet d'informations judiciaires pour détournement de fonds publics, créant, d'ailleurs, de sérieux problèmes et remous au sein même du Parti Socialiste où le malaise grandit et des têtes sont demandées, comme c'est aujourd'hui de notoriété publique.

    Voici donc le jeu des trois questions-réponses publiées par le quotidien La Provence [27.01.2016] et les quelques réflexions que nous y ajoutons en notes.

    Et comme il est bon de savoir qui est Jean-Yves Camus qui nous décrit, nous évalue et, en un sens, nous juge, nous y ajoutons in fine un lien permettant de lire la fiche que lui consacre Wikipédia. On y verra que l'objectivité du chercheur et spécialiste est relativisée par ses propres orientations politiques. PS, bien-entendu ! Neutralité non garantie !  Lafautearousseau. 

     

    jean-yves-camus-source-streetpress.jpgSpécialiste de l'extrême droite [1] en France et chercheur à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), Jean-Yves Camus n'est pas surpris par les apparitions désormais récurrentes du groupuscule Action française. [2] 

    1. Comment faut-Il interpréter ces deux opérations à Aix en moins de deux mois ?

    Il y a une tradition assez ancienne de l'Action française à Aix et Marseille. Cela est très lié au fait que Maurras était de Martigues. La maison qu'il avait offerte à sa ville de naissance, où une très belle bibliothèque prend la poussière, a longtemps été un lieu de pèlerinage pour les militants royalistes. La section de Marseille est particulière. Son leader, pendant la Seconde Guerre mondiale, était un collaborateur, coupable d'exactions [3], ce qui n'était pas vraiment le parti pris de l'Action française. Ces nationalistes n'aimaient pas voir une armée d'occupation. Certains s'accommodaient toutefois de la devise de Pétain. Depuis, l'Action française a toujours su entretenir la flamme, même par petits groupes, ne serait-ce qu'en organisant des rassemblements réguliers aux Baux-de-Provence.

    2. Constatez-vous un regain récent de ces groupes dans notre région ?

    Depuis deux ou trois ans a émergé, notamment à Marseille, une nouvelle génération plus activiste et plus tapageuse qu'avant. On le voit notamment grâce à l'activité sur internet de groupes comme La faute à Rousseau [4] ou le Mouvement d'action sociale qui reflètent la particularité marseillaise. Ces noyaux, que l'on retrouve sous une autre forme à Nice ou à Aix, sont issus d'une bourgeoisie de l'Action française qui existait déjà dans les années 30 et qui n'a pas disparu par enchantement. Il y a d'ailleurs une certaine qualité intellectuelle dans certains de ces noyaux où l'on trouve des racines universitaires.

    3. Faut-il rapprocher ce regain d'activité des soies du Front national et de la personnalité de Marion Maréchal-Le Pen ?

    Le climat est effectivement assez favorable et l'arrivée de Marion Maréchal sur le devant de la scène a créé un regain de confiance. Elle aime les catholiques traditionnels et les gens de l'Action française le sont. Elle s'est mise en première ligne au côté de la Manif pour tous et ils y étaient. Elle s'est entourée d'identitaires comme Philippe Vardon sur ses listes et, même si les familles sont différentes, tous se retrouvent derrière elle dans ses meetings. Recueilli par François TONNEAU 

    Notes

    [1] On est libre de nous classer comme on veut. Nous mêmes, nous ne nous situons pas à l'extrême-droite. Mais « ailleurs », car nous ne participons pas au jeu des partis et n'en sommes pas un. De plus, cette appellation est utilisée de façon systématique dans un but évident de stigmatisation.

    [2] « Groupuscule » est du même ordre. D'intention péjorative et stigmatisante.

    [3] Jusqu'à preuve du contraire, cette assertion est fausse. Une accusation ausi grave peut-elle être portée par un chercheur sans donner de nom, de preuve, et de précisions ? Drôle de procédé ... Même si le patriotisme de l'Action française est affirmé dans la phrase qui suit.  Et si, plus loin, quelques appréciations censées positives sont exprimées, comme concédées.  

    [4] « L'activité sur internet de (...) Lafautearousseau » est présentée comme faisant partie de celles qui auraient émergé depuis deux ou trois ans. A Marseille. Or Lafautearousseau existe depuis huit ans et son audience est nationale. Jean-Yves Camus est-il aussi informé qu'il devrait l'être ? Nous n'avons d'ailleurs jamais eu de sa part aucun contact ni demande d'information. Est-ce normal dans l'activité professionnelle d'un chercheur IRIS ? Nous sommes au moins consultables ...

    Jean-Yves Camus - Wikipédia

    Voir aussi

    « Violences de l'Action française contre le PS à Aix-en-Provence » ? Ou lamentations d'une fédération déchue ?  [Lafautearousseau]

  • L'Action Française dans la Grande Guerre [10] LʼArmistice et ses suites. Une paix à la Pyrrhus

    La SDN - Genève  

     

    Un nouvel ordre mondial 

    De surcroît, le projet de S.D.N. est lʼobjet de la part de Maurras dʼun jugement sévère. Dʼaprès lui, ça nʼétait quʼun machin, pour reprendre le vocable que de Gaulle aimait employer à propos de l’ONU. Dans son éditorial du 25 mars 1917, le « Maître de Martigues » soutient que le projet de S.D.N. est une « jeune vieillerie déjà périmée » et quʼil « peut faire naître des illusions pleine de périls dans les intelligences mal défendues. » 

    Il écrit en outre : « La ʽʽsociété des nationsʼʼ nʼappartient ni au présent ni à lʼavenir : cʼest une survivance des formulaires du passé. On ne la trouve pas en avant, mais en arrière. Nous nʼy allons pas, nous en venons. […] On fera une société des nations, autrement quʼen paroles creuses, quand on possédera une communauté de pensée et de sentiment, ce que le Moyen Âge appelait une unité de foi, ce que les modernes ont appelé une unité de conscience. » 

    Lʼordre qui sʼinstaure après lʼarmistice est clairement wilsonien, et plus largement anglo-américain. Au détriment des intérêts français, comme le souligne lʼhistorien Jean-Baptiste Duroselle : 

    HerbertClarkHoover.jpg« La France va-t-elle faire triompher ses idées ? […] On le croyait encore au moment de lʼarmistice. Et pourtant, tout allait sʼeffondrer, du fait dʼune politique américaine financièrement toute-puissante et fortement inspirée par un partisan sans condition de la liberté (à lʼintérieur) contre le dirigisme, Herbert Hoover (photo), le ʽʽgrand ingénieurʼʼ que Wilson avait nommé ʽʽFood Administratorʼʼ, cʼest-à-dire directeur du ravitaillement. […] Les Anglais se déclarèrent initialement dʼaccord avec les thèses françaises. Lorsquʼils comprirent que les États-Unis allaient dénoncer et lʼarme économique (pourquoi des armes dans la paix ?) et le dirigisme interallié, ils abandonnèrent les thèses françaises. Hoover, appuyé par la grande majorité des ʽʽbusinessmenʼʼ, lʼemporta au début de 1919 – les organisations interalliés furent dissoutes –, et la France nʼobtint à peu près aucune garantie pour ses approvisionnements en matières premières. 

    Lorsque, dans les années 1960, le général de Gaulle appellera constamment ʽʽAnglo-Saxonsʼʼ les Américains et les Britanniques réunis, les deux peuples sʼen irriteront. Pour la Société des Nations de la guerre et de lʼaprès-guerre, lʼexpression est parfaite. Alors que les Français comptent, pour lʼavenir, sur le désarmement de lʼAllemagne, sur le maintien de lʼʽʽéquilibre européenʼʼ, sur les alliances, lʼidée de Wilson, dans sa ʽʽnew diplomacyʼʼ, condamne lʼéquilibre européen et les alliances comme des causes essentielles de la guerre – avec lʼappui du ʽʽmilitarisme prussienʼʼ. Il est convaincu que les puissances centrales sont comptables de la guerre, non le peuple allemand. Sa ʽʽNew diplomacyʼʼ a pour fondement essentiel une Société, ou plutôt une ʽʽLeagueʼʼmondiale où lʼEurope et son équilibre disparaissent, mais où la paix serait assurée par la majorité des États pacifiques, tous égaux en droits, grands et petits, au sein de la ʽʽSociété des Nationsʼʼ, composée en principe de démocraties et qui assurerait la sécurité. »[1]     

    file____C__Users_Gérard_Desktop_Scan Affiche & Manifeste_.jpgCette League of Nations, qui siégera à Genève, indique Scott G. Blair dans sa thèse de doctorat rédigée sous la direction de Maurice Vaïsse intitulée La France et la Société des Nations (1991), eut pour pères fondateurs, outre Wilson et le Britannique Robert Cecil, les Américains David Hunter Miller, le colonel House et Cecil Hurst. 

    Du caractère polémogène de lʼâge démocratique 

    Et Bainville, le 1er janvier 1918, de railler lʼesprit démocratique et droit-de-lʼhommiste qui sous-tend la fondation de la S.D.N, esprit se situant dans le sillage de la logique de la tabula rasa chère à René Descartes, des Lumières et des valeurs de 1789 : « Le propre des régimes démocratiques, cʼest de croire que le monde nʼexistait pas avant eux, cʼest dʼignorer lʼexistence du passé ou dʼen faire fi comme si elle ne leur était pas applicable. La ʽʽguerre des démocratiesʼʼ nʼa pas manqué à cette règle. »[2]  

    Journal_1901-1918___par_Jacques_[...]Bainville_Jacques_bpt6k34125784.jpgBainville reproche aux chantres de la démocratie dʼêtre aveugles au passé, dʼêtre atteints par le syndrome dʼOrphée[3]. Et il considère que le principe des nationalités, qui est au fond lʼapplication de lʼesprit démocratique aux relations internationales, nʼest que de la poudre aux yeux. Il ne voit pas en quoi le droit des peuples à disposer dʼeux-mêmes rompt avec ce qui est un impondérable de la politique mondiale, à savoir le rapport de force. Le 13 février 1918 Bainville compose ces lignes : « Du moment que ce droit des peuples est reconnu, nous nous demandons ce quʼil y aura de changé »[4]

    Effectivement, cʼest au nom du droit des Übermench quʼHitler, dont lʼascension fulgurante se fit grâce à la légitimité née des urnes (légale-rationnelle – sic – dirait Max Weber ), revendiqua une Pax Germanica qui supposait notamment les annexions de la Pologne, des Sudètes et de lʼAutriche, ainsi quʼune colonisation des territoires slaves et quʼune expulsion-neutralisation de la Bürgergesellschaft (société civile bourgeoise) des « nomades » et marginaux, comme les Juifs, les Tziganes et les homosexuels.   

    images.jpgCe principe des affaires internationales qui triompha après la Première Guerre mondiale, comme lʼavait parfaitement remarqué Carl Schmitt dans Le Nomos de la Terre, se plaignant de la substitution de la morale à la politique quʼil entérinait, ne fut nullement un frein à la volonté de puissance – ou même hybris – du national-socialisme allemand, mais même un catalyseur. La démocratie, ainsi, nʼest pas pacificatrice, mais polémogène. On lʼa vu, récemment, avec la Révolution « orangée » dʼUkraine et les Printemps arabes. Finalement, la démocratie cʼest la guerre. (FIN)  ■ 

    [1]  Jean-Baptiste Duroselle, La Grande Guerre des Français, Paris, Perrin, 2002, p. 308-309.
    [2]  Jacques Bainville, idem.
    [3]  Jean-Claude Michéa, Le complexe dʼOrphée, Paris, Flammarion, 2014.
    [4]  Jacques Bainville, ibid., p. 206.

    Retrouvez l'ensemble des dix articles ...
    Dossier - L'Action française dans la Grande Guerre
     

    lafautearousseau

  • Action française Compiègne : hommage à Louis XVI. Jeunes comme anciens, nous tenons à nos traditions et à notre identité

    Nous sommes réunis aujourd’hui à Compiègne, nous royalistes, ou encore nous, Français attachés à notre pays et sensible à son histoire, pour rendre hommage au roi Louis XVI. Louis XVI est mort martyr de la révolution dite française le 21 janvier 1793. Assassiné parce que roi, parce que représentant un rempart face aux folies de quelques émeutiers parisiens révolutionnaires.

    Louis XVI fut pourtant un roi proche du peuple et réformateur : il abolit le servage, accorda un état civil aux protestants, abolit les tortures de la question. Les révolutionnaires n’ont pas tué Louis XVI pour le punir particulièrement lui, ils l’ont fait car ils avaient en haine ce qu’il représentait : à savoir la royauté et le catholicisme. Si le roi représente et signifie, comme un symbole, il n’en reste pas là, il incarne des principes. Le comte de Chambord, petit fils de Charles X exprimait très bien cela, il disait : « ma personne n’est rien, mon principe est tout. » C’est ainsi qu’on ne peut rendre pleinement hommage à Louis XVI si on ne rend pas hommage, si on ne rappelle pas ce qu’est et ce qu’a apporté la monarchie à notre pays.
    « Il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du Roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n'a pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif : le Roi n'est plus là ! On a essayé ensuite de réinvestir ce vide, d'y placer d'autres figures : ce sont les moments napoléonien et gaulliste, notamment. Le reste du temps, la démocratie française ne remplit pas l'espace. On le voit bien avec l'interrogation permanente sur la figure présidentielle, qui vaut depuis le départ du général de Gaulle. Après lui, la normalisation de la figure présidentielle a réinstallé un siège vide au coeur de la vie politique. Pourtant, ce qu'on attend du président de la République, c'est qu'il occupe cette fonction. Tout s'est construit sur ce malentendu. » Ces mots ne sont pas les miens, mais ceux d’Emmanuel Macron alors ministre de l’Economie.
    Le roi était le père de la nation, il faisait l’unité entre tous les Français comme un père de famille la réalise entre ses enfants, sans distinction d’amour entre chacun. Faisons le parallèle avec nos jours, le président, chef suprême de la nation est élu, par une faction contre une autre, ce ferment de division, apporté au plus haut sommet de l’Etat est nocif ! Comment le président pourrait-il s’intéresser au bien commun, s’il est issu d’une faction? On nous dit que c’est le jeu de la démocratie, que les vaincus s’inclinent. Mais dans les faits que se passe-t-il ? Personne ne se résigne jamais, c’est la guerre civile larvée et permanente ! Les Français sont bien incapables de se mettre d’accord entre eux, et le roi constitue cette figure d’arbitre, et c’est parce qu’il n’est pas issu d’une faction il peut pleinement assumer ce rôle.
    Avant d’être guillotiné, Louis XVI clama ceci : « Je souhaite que mon sang puisse cimenter le bonheur des Français. » Puisse votre voeux Louis être exaucé, et nous le croyons, il le sera si nous renouons avec la monarchie, dans la continuité des 40 rois qui ont fait la France !
    Maurras, au début du siècle dernier, nous a légué une synthèse de la monarchie et de ses vertus celle que nous souhaitons !
    La monarchie sera héréditaire ! Le roi lègue la couronne à son fils, cela permet des successions paisibles. Mais surtout ! Comme un homme veut naturellement le bien de son fils, il est forcé de bien gouverner car son fils hériterait des malheurs qu’il aurait laissé.
    La monarchie sera populaire et antiparlementaire ! Le parlementarisme divise, et représente très mal la société. Nous préférons les corps sociaux, les corporations, les corps intermédiaires, les communes, les provinces, les familles à une assemblée qui résulte d’une fraction des votants, pure abstraction mathématique.
    La monarchie sera fédérative et décentralisée ! Nous souhaitons que l’Etat s’occupe essentiellement du domaine régalien. Comment ne pas voir aujourd’hui la faillite de l’Etat dans tous ces domaines, frontières, justice, sécurité, monnaie, infrastructure, quand l’Etat prétend décider de nous confiner à 18h, à son bon gré, pour pallier à ses propres faillites (masque, lits d’hôpitaux, tests etc) et de nous coller un masque sur le museau sous peine du amende, dehors !
    Enfin la monarchie sera traditionnelle ! Elle est catholique depuis toujours, et a ses lois propres. Elle a son héritier désigné.
    Comment parler de royauté sans parler de transcendance ! Comment ne pas voir dans la royauté, qu’il y a quelque chose de sacré, quelque chose qui dépasse notre pure humanité. La royauté française, et ce qu’incarnait bien Louis XVI, était une alliance entre le Trône et l’Autel. Comment ne pas voir que le sacre donnait au roi, une légitimité qui lui venait du Ciel, et qui l’obligeait gravement dans ses responsabilités ? Et Louis XVI, ce roi trop bon, était plus que dévoué au Ciel, je vous propose d’entendre quelques extraits de son testament :
    Au nom de la très sainte Trinité, du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Aujourd'hui vingt-cinquième jour de décembre mil sept cent quatre-vingt-douze, moi Louis, seizième du nom, roi de France, étant de puis quatre mois renfermé avec ma famille dans la Tour du Temple, à Paris, par ceux qui étaient mes sujets, et privé de toute communication quelconque, même depuis le onze du courant, avec ma famille, de plus impliqué dans un procès dont il est impossible de prévoir l'issue, à cause des passions des hommes, et dont on ne trouve aucun prétexte ni moyens dans aucune loi existante ; n'ayant que Dieu pour témoin de mes pensées et auquel je puisse m'adresser, je déclare ici, en sa présence, mes dernières volontés et sentiments. »

    Je pardonne de tout mon cœur à ceux qui se sont faits mes ennemis sans que je leur en aie donné aucun sujet ; et je prie Dieu de leur pardonner, de même qu'à ceux qui par un faux zèle ou par un zèle mal entendu, m'ont fait beaucoup de mal. Je recommande à Dieu ma femme et mes enfants, ma sœur, mes tantes, mes frères, et tous ceux qui me sont attachés par les liens du sang ou par quelque autre manière que ce puisse être ; je prie Dieu particulièrement de jeter des yeux de miséricorde sur ma femme, mes enfants et ma sœur, qui souffrent depuis longtemps avec moi ; de les soutenir par sa grâce, s'ils viennent à me perdre, et tant qu'ils resteront dans ce monde périssable. »

    Je recommande à mon fils, s'il avait le malheur de devenir roi, de songer qu'il se doit tout entier au bonheur de ses concitoyens ; qu'il doit oublier toute haine tout ressentiment, et nommément ce qui à rapport aux malheurs et aux chagrins que j'éprouve ; qu'il ne peut faire le bonheur des peuples qu'en régnant suivant des lois : mais en même temps qu'un roi ne peut les faire respecter, et faire respecter, et faire le bien qui est dans son cœur, qu'autant qu'il a l'autorité nécessaire; et qu'autrement étant lié dans ses opérations et n'inspirant point de respect, il est plus nuisible qu'utile." »
    Je pardonne encore très volontiers à ceux qui me gardent, les mauvais traitements et les gênes dont ils ont cru devoir user envers moi. J'ai trouvé quelques âmes sensibles et compatissantes : que celles-là jouissent dans leur cœur, de la tranquillité que doit leur donner leur façon de penser !.... Je finis en déclarant devant Dieu, et prêt à paraître devant lui, que je ne me reproche aucun des crimes qui sont avancés contre moi. »
    « Dieu veuille que ce sang ne retombe pas sur la France. » Puisse votre voeux Louis être exaucé !
    Il y a 228 ans, vous avez été décapité, pour laisser place à la république. Mais nous 228 plus tard, nous sommes ici réunis parce que nous croyons fermement que la monarchie sauvera la France. Cette même France, qui est aujourd’hui éclipsée et salie par la république. Cette même République, qui tue le pays. Que ce soit l’économie, la vie sociale, notre identité, nos traditions, la République brade tout, et laisse entrer des populations qui méprisent la France quand celles-ci ne nous égorgent pas dans les églises, ou qu’elles ne nous décapitent pas !
    Vous, Louis XVI, donnez-nous la force de croire à un retour à la monarchie, Donnez le courage, de continuer ce combat. Nous nous efforçons de suivre vos pas, de vous rendre fier. Nous nous efforçons de ne pas enterrer l’Histoire, et de vous garder dans nos mémoires.
    Nous ne sommes pas nés royaliste, nous le sommes devenus. Alors laissez-nous crier haut et fort :
    Le roi est mort, VIVE LE ROI !
  • Maurras, entre Shakespeare, Baudelaire et Edgar Poe par Jean-François Mattéi

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    Jean-François Mattéi a bien voulu nous transmettre - et nous l'en remercions - une rédaction de son intervention lors du colloque "Maurras 60 ans après", organisé, le samedi 27 octobre, à Paris, par le Cercle de Flore. Nous publions, ici, ce remarquable article.  

    Baudelaire écrivait dans son recueil de Fusées : « De Maistre et Edgar Poe m’ont appris à raisonner » (aphorisme 27). Pour suivre le principe d’analogie, on pourrait dire aussi bien de Maurras : « Shakespeare et Edgar Poe m’ont appris à raisonner ». Ces cinq auteurs, Shakespeare, De Maistre, Baudelaire, Poe et Maurras envisagent en effet la réalité de l’homme et de la politique à partir de ce que Baudelaire nommait « l’universelle analogie », et Mallarmé « le démon de l’analogie ».

    Remarquons au passage que la formule de Mallarmé relève elle-même de l’analogie puisque le poète compare l’« analogie », qui est une ressemblance entre deux éléments, à un « démon », au sens grec, qui est une ressemblance avec un dieu et une ressemblance avec la figure rhétorique en question. On pourrait plus simplement parler de « correspondance », dans le sens baudelairien, pour définir le principe qui met en relation deux mondes, le monde matériel et le monde spirituel, ou le monde humain et le monde divin. Disons plus simplement la terre et le ciel. C’est d’ailleurs ce que laisse entendre le mot grec d’analogia qui implique un mouvement ascensionnel de pensée, logos, de bas en haut, ana. Pour qu’il y ait analogie, ou correspondance, il faut que le monde et les êtres qui l’habitent soient disposés selon une hiérarchie naturelle, comme l’échelle de Jacob ou la relation du microcosme au macrocosme. L’analogie est verticale et, à ce titre, inégalitaire.

    Or, cette analogie est la clef de la pensée hiérarchique de Charles Maurras qui s’est inspiré, dans ses vues politiques, des correspondances qu’il a trouvées chez Shakespeare et Edgar Poe, moins chez Baudelaire qu’il appelait, après l’avoir goûté très tôt, « notre mauvais enchanteur ». Il faut comprendre, en effet, qu’un choix intellectuel, qu’il soit religieux, philosophique ou politique s’exprime toujours à travers un jeu d’images qui ressortit de l’analogie. Pour prendre un exemple célèbre, la condition humaine chez Platon se définit à travers le réseau d’analogies qu’incarne l’image de la caverne, présente, sous une forme ou une autre, dans toute la tradition de pensée occidentale.

    Ce qui distingue donc les choix religieux, philosophiques ou politiques, c’est le style des métaphores adaptées à ces choix. Chez les partisans d’une hiérarchie entre les hommes, c’est-à-dire les partisans d’un gouvernement aristocratique, c’est l’analogie d’une échelle hiérarchique qui s’impose, ou d’une montée vers les hauteurs. C’est le cas chez Platon où le prisonnier libéré sort de la caverne et monte vers le soleil pour accroître ses connaissances par un mouvement d’anabase, qui est exprimé par une analogie, « un discours vers le haut ». La symétrie de retour dans la caverne n’est pas exacte, car la katabase du prisonnier, sa redescente vers ses compagnons, conserve le souvenir premier de l’anabase, et donc de l’analogie. En clair, le philosophe vient apprendre aux prisonniers, tout en bas, à prendre de la hauteur.

    Les partisans d’une égalité parmi les hommes, c’est-à-dire les démocrates, renversent l’analogie d’une ascension intellectuelle vers le haut, même lorsqu’ils parlent aujourd’hui d’« ascenseur social » pour tous ; ils utilisent plutôt la katalogie d’un discours qui abaisse tous les hommes au même niveau. Un ascenseur ne se contente pas de monter, il descend également pour satisfaire tous les usagers. Ce même mot, cette fois en français, le catalogue, est une liste complète de tous les objets qui sont mis sur le même plan, quels que soient leur diversité et leur prix. Une conception aristocratique de l’existence utilise alors toutes les ressources de l’analogie, parce qu’elle implique une hiérarchie de niveaux, alors qu’une conception démocratique inverse l’analogie en une katalogie, parce qu’elle recherche une suppression des hiérarchies au profit d’une égalité des conditions.

    Voyons-le, non pas chez Platon, sans doute l’antidémocrate le plus radical, tant dans le mythe de la caverne que dans le livre VIII de La République, mais chez Shakespeare dans la tragédie Troïlus et Cressida. L’action se passe pendant la guerre de Troie. C’est Ulysse, un héros mythique de Maurras, qui s’adresse aux Grecs pour justifier l’ordre de la cité qui reproduit l’ordre du monde :

    « Les cieux mêmes, les planètes et ce centre où nous sommes [la Terre]

    Observent avec le rang, la place, et le degré,

    Position, direction, saison, mesure et forme,

    Coutumes et fonctions, en tout ordre donné » (I, 3, v. 85-88).

    Shakespeare reprend ici la thèse aristocratique qui domine la pensée grecque, chez les poètes épiques, les poètes lyriques ou les poètes tragiques, et chez les philosophes. La formule la plus nette se trouve chez Homère, quand il fait dire par Hippoloque à son fils Glaucos dans l’Iliade (Chant VI, vers 208) : « il faut être partout le meilleur (aristeuein) et surpasser tous les autres ». Le « vrai Shakespeare », comme l’écrit Maurras dans La Musique intérieure, est peut-être celui des « fééries » parce que les contes, comme les mythes, ont une structure analogique et hiérarchique : il n’y a pas d’égalité entre les bonnes fées et les mauvaises fées, entre les ogres et les hommes, entre Blanche Neige et les sept nains, entre le Chaperon rouge et le loup, etc.

    Maurras reconnaît sa dette envers Shakespeare et Homère, mais surtout envers Edgar Poe, quand il écrit, dans Entre Bainville et Baudelaire : « Il a fallu que [l’idée de hiérarchie] leur revint d’Amérique [les peuples européens], dans la belle prose de son traducteur parisien, et telle que Poe l’avait recueillie, déjà presque telle quelle, dans le Troïlus et Cressida de Shakespeare, telle que Shakespeare l’avait tirée de ce beau chant de l’Iliade où Homère montre son cher Ulysse argumentant à coups de bâton sur l’échine d'un anarcho-démocrate, le nommé Thersite, ennemi des peuples et des rois ». Maurras nomme alors l’idée de hiérarchie une « chaîne sacrée » qui a été rétablie au XIXe siècle par Baudelaire et Poe après avoir été défaite par la démocratie moderne.

    Voyons donc Poe, dans la traduction de Baudelaire. Les références à Poe et à ses Histoires extraordinaires qui jouent toutes, selon le mot de l’auteur dans La Lettre volée, sur « le monde matériel [qui] est plein d’analogies exactes avec l’immatériel », sont nombreuses chez Maurras. Entre Bainville et Baudelaire, déjà cité, fait allusion à deux nouvelles de Poe, Colloque entre Monos et Una et Mellonta Tauta. C’est surtout dans la nouvelle du Chemin du Paradis, « Les Serviteurs », que Maurras, en 1891, préconise pour la première fois d’instaurer la société sur une hiérarchie qui fait explicitement appel à Poe. « S’il me fallait invoquer ici d’autres modèles que ceux que j’ai reçus de mes maîtres français ou grecs et latins, je me référerais à ces lignes si belles de l’auteur du Colloque entre Monos et Una ». Et Maurras de citer alors Poe dans la traduction de Baudelaire : « En dépit de la voix haute et salutaire des lois de gradation qui pénètrent si vivement toutes choses sur la Terre et dans le Ciel, des efforts insensés furent faits pour établir une Démocratie universelle… » J’ajoute le passage précédent que Maurras n’a pas repris et qui renforce l’idée d’analogie et la hiérarchie qu’elle commande : « Entre autres idées bizarres, celle de l’égalité universelle avait gagné du terrain ; et à la face de l’Analogie et de Dieu, en dépit de la voix haute et salutaire, etc. » 

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    Cette citation a souvent été reprise par Maurras. Dans ses Trois Idées politiques, consacré à Chateaubriand, Michelet et Sainte-Beuve, l’épigraphe de tout l’ouvrage est cette même phrase d’Edgar Poe sur « les lois de gradation » opposées à la « Démocratie universelle ». De nouveau, la déclaration de Monos à Una se trouve en épigraphe de la deuxième partie sur « Michelet ou la démocratie » pour dénoncer l’illusion de cette forme de gouvernement. Il est à noter que les deux personnages de Poe, Monos et Una, l’homme et la femme, parlent d’entre les morts comme si la « démocratie universelle », dont parle l’auteur, les avait conduit au trépas comme elle détruira la civilisation. L’homo democraticus, qu’Edgar Poe découvre avec stupeur en 1841 aux États-Unis avec ce Colloque entre Monos et Una, mais aussi L’Homme des foules, un peu après Tocqueville qui publie De la démocratie en Amérique en 1835 et 1840, est l’homme qui impose une démocratisation des conditions en tous domaines et refuse la hiérarchie naturelle des êtres.

    Albert Thibaudet avait déjà noté l’influence d’Edgar Poe dans Les Idées de Charles Maurras en 1920. Maurras cite encore Poe dans L’Observateur français, en mai 1891, à propos d’André Walter, le double d’André Gide, en le rapprochant de Dante et de Baudelaire. Dans « De la volonté politique pure », où l’on trouve les deux remarques : « La démocratie accourt, les yeux bandés, au cimetière. Mais elle y mène, et c’est moins gai », Maurras renchérit encore, avec l’aide de Poe, sur la critique de la démocratie. De cette dernière, il écrit ceci : « Nos aïeux, même les moins sages, ne s’étaient rien figuré de tel. Nos neveux, s’ils en réchappent, n’y voudront pas croire. C’était déjà l’avis d’Edgar Poe, il y a cent ans, lorsqu’il écrivait l’admirable “ Parabole des chiens de prairie ” ».

    Cette parabole se trouve dans la nouvelle Mellonta tauta, c’est-à-dire « Des choses dans l’avenir ». Je cite le passage sur la démocratie de Poe que Maurras reprend presque entièrement. Le narrateur parle d’un homme qu’il a rencontré récemment :

    «Il a passé toute la journée à essayer de me convaincre que les anciens Américains se gouvernaient eux-mêmes ! - a-t-on jamais entendu pareille absurdité – qu’ils vivaient en une sorte de confédération du chacun pour soi, à la manière de ces “chiens de prairie” dont la fable nous parle. Ils disaient qu’ils partaient de l’idée la plus bizarre qui se puisse imaginer, à savoir que tous les hommes sont nés libres et égaux ” ; et ce, en dépit des lois de la gradation qui marque si visiblement toutes choses dans l’univers moral comme dans l’univers physique ».

    On retrouve, chez Poe comme chez Maurras, le même enseignement que dans le Colloque entre Monos et Una. Maurras parle d’une admirable parabole dont il ne donne pas la fin chez Poe. Car le poète américain termine son texte en montrant qu’un américain, nommé Mob, la « Plèbe » ou la « Canaille », prit le pouvoir démocratique et instaura un despotisme qui finit par le tuer. Et Poe de commenter, ce que ne fait pas Maurras : « Il ne faut jamais aller complètement à rebours des analogies naturelles », comme le montre « le cas des “chiens de prairie”, exception qui semble prouver que la démocratie est une très admirable forme de gouvernement pour les chiens ».

    Maurras a continué par la suite à se référer à Poe, et, à travers lui, à la tradition aristocratique de l’analogie entre le monde matériel et le monde spirituel, ou entre la réalité physique et la transcendance métaphysique. Dans le recueil d’articles de 1919 Les trois aspects du président Wilson, il revient une nouvelle fois sur la gradation de Poe et cite le même passage : « Un grand Américain dont la leçon est à la base d’un grand nombre de nos études disait : “En dépit de la voix haute et salutaire des lois de gradation qui pénètrent si vivement toute chose sur la terre et dans le ciel, des efforts insensés furent faits pour établir une démocratie universelle”. Le génie d’Edgar Poe donnait à ces paroles un accent de commisération et de plainte qui ne s’éteindra qu'avec les suprêmes résonances de l’esprit humain. » (10 avril 1917). Quelques mois plus tard, le 5 septembre 1917, on lit ces lignes dans le même ouvrage : « Une telle démocratie selon le cœur de Platon, d’Aristote et de ce prodigieux aristocrate virginien Edgar Poe, est certainement conciliable avec tous les régimes qui sont, qui furent ou qui seront en vigueur dans notre Europe entre l’an 1200 et l'an 2000 ».

    À la fin de sa vie, alors que Charles Maurras est hospitalisé à l’Hôtel-Dieu de Troyes, il répond le 20 août 1951 par une longue lettre au professeur Jean F. David, de l’université de Washington, qui l’avait interviewé sur les lettres françaises. Voici ce texte qui condense toutes les idées métaphysiques et politiques de Maurras sur l’analogie qui gouverne le monde et les hommes :

    « Pour sortir du chaos moral, il faut rétablir l’ordre moral ; à plus forte raison, sans l’intelligence, ne peut-on débrouiller le chaos social. Ni la bonne volonté ne suffit, ni les bons sentiments ; il est un ordre supérieur qu’il faut connaître et observer si l’on veut penser et agir. C’est l’ordre dont parle votre Edgar Poe dans le Colloque entre Monos et Una : “en dépit de la voix haute et salutaire de lois de gradation qui pénètrent si vivement toute chose sur la terre et dans le ciel, des efforts insensés furent faits pour établir une démocratie universelle”

    Stéphane Giocanti avait donc raison, dans sa biographie, de qualifier Edgar Poe de « maître américain de Maurras »[1]. L’auteur du Colloque entre Monos et Una, les bien nommés puisqu’ils illustrent l’unité de l’homme et du monde soumis à la loi de gradation continue des choses et des êtres, restait fidèle à une tradition aristocratique dont le premier modèle, avant Shakespeare et Baudelaire, furent les penseurs grecs.

  • L'industrie de défense française face aux risques informationnels, par Julien Rémy.

    Source : https://urbvm.fr/

    L’industrie de défense est un outil et un enjeu de stratégie nationale en France. Elle évolue en effet dans un milieu d’interdépendances complexes : entre réglementation américaine contraignante et souveraineté étatique, le secteur de l’armement français est tenu en formation serrée. De fait, ce dossier s’établit à partir de l’étude d’une bataille que se livrent industriels et grandes puissances à l’échelle internationale.

    À l’échelle globale, la France, troisième pays exportateur de matériel de guerre, est un acteur de proue du secteur dont la réussite à l’export ces dernières années (sous-marins en Australie, Rafale en Inde) n’a pas échappé à ses concurrents. En témoignent la condamnation d’Airbus pour corruption, la campagne malveillante contre Naval Group à l’œuvre en Australie, ainsi que la modification de la norme ITAR visant à la rendre plus contraignante entre 2019 et 2020.

    La menace d’une guerre de l’information planant sur les industriels français est indéniable : l’exportation du matériel de guerre Made in France se déroule dorénavant sous le feu des projecteurs. Ce rapport étudie d’abord les articulations contextuelles du secteur de l’armement afin de mettre en avant les enjeux de cette industrie stratégique pour la France. Il s’agit ensuite d’identifier, à travers une analyse de risque, les vulnérabilités du secteur à l’attaque par l’information. Cette évaluation est élaborée à partir d’une échelle d’impact basée sur des cas d’étude. L’objectif est de mettre en avant la marge de manœuvre dont dispose l’industrie de défense française pour se montrer plus résiliente face à ces risques. Les troisième, quatrième et cinquième partie sont consacrées à l’analyse des risques informationnels selon quatre catégories distinctes basée sur leur nature : juridique, humaine, réputationnelle et économique.

    Anna-Maria Bagnato, Sophie Casuccini Bonci, Hippolyte Chanteur, Paul-Erwan De Buttler, Gauthier Larivière,

    Morgane Le Coguic, Manon Lemercier, Sarah Maréchal

    Source : https://infoguerre.fr/2020/06/lindustrie-de-defense-francaise-face-aux-risques-informationnels/

    Lire le PDF : IndustriesdeDéfenserisquesinformationnels

  • Un beau texte sur la page facebook Action Française Bordeaux :

     Bravo, merci pour leur beau message à nos amis de l'AF Bordeaux :

    In Memoriam : le 9 novembre 1918, le poète nationaliste Guillaume Apollinaire, combattant de la terrible Grande Guerre, s'éteint à Paris à l'âge de 38 ans.
    Nous vous partageons cet extrait de "La poésie" dans laquelle Apollinaire ne cache pas son admiration pour Charles Maurras.

  • Action française Mulhouse : manifestation contre le pass sanitaire et la tyrannie républicaine.

    Nous étions hier en première ligne de la manifestation contre l'odieux pass sanitaire.
    Depuis un an et demi la République n'a de cesse de faire porter sur les Français la responsabilité de son propre échec dans la gestion de la pandémie à travers une batterie de mesures toujours plus aberrantes et liberticides.
    Appliquons le bon mot de Charles Maurras "Les libertés ne s'octroient pas elles se prennent".
    Français : soulevez-vous !!

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  • Communiqué de l'Action française Chalon sur Saône : Sauvons nos agriculteurs.

    Kévin Guillon, jeune éleveur laitier installé près de Coutances, en quatre ans d'activité, il a enchaîné les difficultés et n'arrive plus à s'en sortir. Sa dette s'élève à 39 830 euros, il a lancé sur le site internet Leetchi une cagnotte pour tenter de sauver son exploitation.

    L'histoire de Kévin Guillon n'est malheureusement pas exceptionnelle. Depuis de nombreuses années, le monde agricole exprime une véritable détresse, une détresse qui parfois tourne au drame... L'Union Européenne tue nos paysans (1 suicide tous les 2 jours) FREXIT !

    L'Action Francaise Chalon-Sur-Saône appelle à boycotter les grandes surfaces, privilégiez les circuits courts et nos producteurs locaux. Soutenons le pays réel, notre militantisme commence dans notre assiette et notre verre !

    Article de presse : https://france3-regions.francetvinfo.fr/…/reve-agriculteur-…

  • L'Action Française dans la Grande Guerre [9] LʼArmistice et ses suites. Une paix à la Pyrrhus

    La SDN - Genève  

     

    Un nouvel ordre mondial 

    Le président du Conseil Georges Clemenceau sʼest fait, lui reprochent en substance Bainville, le caniche du président américain Woodrow Wilson (photo), qui, de concert avec les 800px-Ww28.jpgBritanniques, craignent quʼune avancée des troupes jusquʼà Berlin, ainsi quʼune partition de lʼex-IIème Reich, favoriseraient une trop grande domination française sur le continent européen. 

    Les Français, lʼAction Française incluse donc, qui entendaient faire lʼéconomie dʼune nouvelle guerre contre le voisin allemand, se virent soupçonner par les Anglo-Saxons de se vouloir substituer à lʼAllemagne en tant que puissance ambitionnant de modeler à son profit une Europe qui deviendrait alors le terrain dʼune hégémonie sans partage. 

    Après 1918 la France dut ainsi se contenter dʼobéir au nouvel ordre wilsonien, imposé de lʼintérieur par les radicaux Clemenceau et Édouard Herriot, lʼami du fervent partisan de la création de la Société des Nations (S.D.N.) René Cassin[1].

    Aux yeux des penseurs de lʼAction Française, ni le traité de Versailles, ni le projet de mise en place de la S.D.N., ni même le principe des nationalités, qui prescrit le droit des peuples à disposer dʼeux-mêmes, ne sont légitimes. Mais, étonnamment, la révolution bolchevique ne leur semble pas une si terrible chose... tant quʼelle ne traverse pas les frontières hexagonales. 

    Révolution en Russie 

    slide_16.jpgAinsi Bainville espérait le triomphe des spartakistes Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht (photo) en Allemagne, agrandissant le foyer révolutionnaire à la patrie de Karl Marx, qui était restée une hyperpuissance industrielle en dépit de la guerre, son territoire nʼayant pas été le théâtre de combats. Peut-être Bainville ne mesurait point lʼeffet considérable de contagion quʼaurait provoqué la victoire spartakiste sur le reste du monde, et la capacité militaro-industrielle dont aurait disposé le communisme mondial. 

    Pour lui, le bolchevisme était dʼessence asiatique, mongole. Le bolchevisme traduisait selon lui la part asiatique de lʼidentité dʼun pays-continent à cheval entre lʼEurope et lʼAsie, tiraillé depuis trois siècles entre cette idiosyncrasie « mongole » et celle occidentale, que Pierre-le-Grand mit particulièrement en avant. 

    À la date du 6 février 1918, figure dans le Journal de Bainville le raisonnement suivant : « La Russie offrait lʼexemple dʼun collectivisme asiatique couronné par la dictature tsarienne. En trois cents ans, les Romanov nʼont pu démongoliser leur Empire et Nicolas II a fini par succomber à la lutte entre la tendance orientale et la tendance occidentale. Aujourdʼhui, cʼest lʼAsie qui lʼemporte avec le maximalisme, et le socialisme intégral se réalise par la dictature du prolétariat. »[2]               

    lenin-speaking-quizards-696x464.jpgToutefois la révolution dʼOctobre nʼest pas venue de lʼest mais de lʼouest, des grandes centres urbains, Moscou et Saint-Pétersbourg en premier chef, et les idées révolutionnaires (socialisme, nihilisme, populisme...) se sont répandues au XIXème siècle par le truchement des instituteurs, qui en étaient les principaux colporteurs dans les endroits les plus reculés, en Sibérie et dʼailleurs. Lesquels instituteurs avaient été formés dans les universités du pays, qui se trouvent en majorité à lʼouest.      

    Red_Guard_Vulkan_factory.jpgEn outre, avec le recul historique, si lʼon observe les mutations quʼont connues des pays communistes tels que la Chine ou le Vietnam, on peut plutôt soutenir quʼun régime marxiste-léniniste est un facteur dʼoccidentalisation – sans doute le plus efficace de tous car se présentant sous les traits dʼune critique radicale de la culture occidentale – ; vraisemblablement ce qui amenait Bainville à croire dans cette « asiaticité » du communisme est son messianisme sans frontières, dʼinspiration largement judaïque[3]. Marx était, ne lʼoublions pas, le descendant dʼune lignée de rabbins. Il est à cet égard possible que Bainville « mongolisait » les bolcheviques car il voyait en eux un groupe fortement influencé par des descendants de Khazars, appelés ensuite ashkénazes.      

    Or Hannah Arendt nʼa pas manqué dʼinsister sur lʼ « européanité » de la communauté juive moderne – en témoigne le phénomène Haskalah dont Marx fut avec Freud le plus célèbre résultat – lorsquʼelle avançait que « lʼélément juif » était « cosmopolite et inter-européen »[4]

    Sous les tranchées, lʼÉtat-monde en gestation 

    300px-Bundesarchiv_Bild_102-00678,_Genf.-_Haus_des_Völkerbundrates.jpgDu reste, il y avait quelque rapport entre lʼinternationalisme prolétarien et lʼuniversalisme démocratique qui guida ceux qui établirent la S.D.N. Bainville ne se montrait pas farouchement hostile à ce Saint-Siège profane que le protestant idéaliste Emmanuel Kant appelait de ses vœux dès la fin du XVIIIème siècle dans Idée dʼune histoire universelle dʼun point de vue cosmopolitique. Mais Bainville estimait, le 18 janvier 1918, quʼelle aurait une valeur seulement si la menace allemande était écartée : « Pour que la Société des Nations […] entre dans les faits, il faut dʼabord que lʼAllemagne ne puisse plus nuire. »[5] Une S.D.N. qui reconnaîtrait une Allemagne une et indivisible, considérait-il, serait inepte autant quʼillégitime.  (A suivre)  ■ 

    [1]  http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2018/05/02/ce-menacant-monsieur-cassin-6048031.html
    [2]  Jacques Bainville, ibid., p. 206.
    [3]  Jean Bouvier, « Les révolutionnaires du yiddishland », Vingtième siècle, n°3, 1984, p. 115-117.
    [4]  Hannah Arendt, Sur lʼantisémitisme. Les origines du totalitarisme, Paris, Gallimard, 2002, p. 40.
    [5]  Jacques Bainville, ibid., p. 202.

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  • Action française • Images du 1er Rassemblement Royaliste de Montmajour le 8 juin 1969

     

    3578948983.jpgVoici quelques images du premier rassemblement royaliste de Montmajour, il y a près de cinquante ans, le 8 juin 1969. Images fort anciennes, donc. Elles n'ont pas la qualité technique d'aujourd'hui. Il s'agit plutôt d'un document d'archives, à regarder comme tel. Précieux parce qu'il restitue un moment d'histoire du royalisme français, un instantané de l'histoire de l'Action française, au sortir des événements de mai 68. Et à la fin de l'ère gaulliste.  LFAR  

     

    Rassemblement Royaliste Montmajour 1969 - Lafautearousseau- Vimeo 

     

    Après les désordres de mai 68, l’Action Française apparaît comme le seul mouvement à pouvoir contrer le marxisme tout en contestant le système dans ses bases mêmes. Réunions publiques et meetings s’enchaînent pendant toute l’année. On utilise les affiches, les tracts et tous les moyens de communication de l’époque. L'Action française multiplie les activités et se fait entendre partout. 

    581613045.jpgEt les royalistes provençaux décident d’organiser un rassemblement royaliste qui a lieu le 8 juin 1969 à Montmajour, dans le majestueux site de l’abbaye du même nom, près d’Arles, près de la Camargue, près de la Vendée provençale. 

    Des milliers de tracts et d’affiches sont diffusés dans toute la Provence et l’action porte ses fruits. Le jour dit, le public est nombreux à se rassembler sur le plateau de Montmajour. 

    Le site a été préparé par les responsables et les militants de l’Union Royaliste Provençale. Les orateurs annoncés sont présents. 

    Les journalistes sont frappés de voir les visiteurs et les militants tirer à la carabine sur Marianne et sur les politiciens du moment. Certains quotidiens en feront leur titre. 

    Des panneaux d’information montrent l’intensité militante de l’année écoulée. 

    La réunion est ouverte par Pierre Chauvet, président de l'Union Royaliste Provençale, qui lit les nombreux messages de soutien reçus. 

    Xavier Vallat dénonce la stupidité du suffrage universel appliqué à la désignation du chef de l’Etat. 

    Pierre Pujo, directeur d’Aspects de la France, l'hebdomadaire de l'Action française, pointe les échecs désastreux des diverses républiques. 

    Hilaire de Crémiers rappelle que nous sommes royalistes parce que nous en avons assez du pouvoir de l’Argent et que nous voulons que le travail français soit protégé. 

    Pierre Debray dénonce la technocratie au pouvoir qui veut détruire la France pour réaliser son rêve européiste. 

    Gérard de Gubernatis appelle chacun à l'engagement, dans la ligne de l'Action française et l'esprit des camelots.

    Ce rassemblement sera le premier de trente-cinq autres couvrant une large plage de l'histoire de l'Action française. 

    Quelques personnalités ou militants reconnaissables par ordre d'apparition dans ce document ...

    Jacques Davin - Thierry Laurens - Fabrice O'DRISCOLL - Jean LAVOËGIE - Alain BOURRIT - Xavier Vallat - Gérard LECLERC - Pierre DEBRAY - Didier ARNOUX - Pierre CHAUVET - Suzanne IMBERT (Reine du Félibrige, à la tribune avec Xavier VALLAT) - Pierre PUJO - Hilaire de CREMIERS - Gérard de GUBERNATIS - Bernard LUGAN - Patrice BERTIN.

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