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  • Covid-19 : la fin de nos libertés ?, par Jean Bouër.

    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

    Gavés d’interdictions, les Français n’ont jamais si bien senti à quel point l’État voulait leur bonheur. Le juge administratif a néanmoins tempéré ces ardeurs.

    Sous prétexte de lutter contre l’épidémie de Coronavirus, on est allé loin dans la restriction des libertés publiques. Plus besoin de guerre ou d’émeutes. Non seulement en plein confinement mais même après, car la vie « normale » est loin d’avoir repris. Le 11 mai 2020 met juste fin à un régime d’interdiction. En effet, si, avant cette date, l’interdiction de sortir était la norme et la liberté l’exception, strictement, les libertés restent toujours aménagées, car soumises à un certain nombre de conditions. Ce n’est pas parce que l’on est dispensé d’attestation que l’on fait ce que l’on veut. En fait, jamais dans l’histoire d’une République qui se dit libérale et démocratique on n’a autant accepté de limites aux libertés.

    Revenons sur ces mesures inquiétantes décidées pour le « bien » des Français… Prenons la mesure la plus emblématique : l’interdiction des rassemblements. Imposée initialement par décret du 23 mars 2020, elle a été maintenue avec une barre faisant office de seuil fatidique : ne pas dépasser 10 personnes. « Tout rassemblement, réunion ou activité sur la voie publique ou dans un lieu ouvert au public, mettant en présence de manière simultanée plus de dix personnes, est interdit sur l’ensemble du territoire de la République », affirmait le décret du 31 mai 2020. La situation n’aurait pas été ironique si les Parisiens, médusés, n’avaient immédiatement assisté, le 2 juin dernier, au rassemblement sauvage de plus de 20 000 personnes pour Adama Traoré, devant le tribunal judiciaire de Paris ! Illégalement, ces milliers de personnes ont pu se réunir pour protester contre la supposée mort par plaquage ventral d’un jeune poursuivi pour extorsion de fonds en juillet 2016. Ironie du sort : certains manifestants ont porté un masque, tout en cassant ou en mettant le feu aux poubelles… Finalement, il a fallu attendre que l’interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes soit neutralisée en passant sous les fourches caudines du juge administratif. En effet, le Conseil d’État, saisi par des syndicats, a suspendu la mesure. Dans une ordonnance rendue le 13 juin 2020, il estimait que cette interdiction ne pouvait être justifiée que si les « mesures barrières » ne pouvaient être respectées ou que si l’événement risquait de réunir plus de 5 000 personnes. Le Gouvernement a donc été prié de revoir sa copie. Cela ne met pas pour autant fin à l’interdiction des réunions de plus de 5000 personnes prévue jusqu’au 31 août 2020. Au passage, certains n’ont pas attendu que le Conseil d’État tranche. Les partisans d’Adama Traoré ont saccagé la place de la République le jour même où le juge demandait à l’État d’assouplir les interdictions…

    La contestation des normes et « archipélisation » de la France

    Bien sûr, l’État n’avait pas osé interdire après le 11 mai les déplacements dans les transports – on est effectivement plus de 10 dans le bus ou dans le métro… –, mais les parcs et jardins ont pu être ouverts, et sur les charmantes pelouses vertes, on a souvent été plus de 10 à prendre l’apéro… Autre exemple de contradiction : les bars et les restaurants. Pas question de boire ou de manger dedans mais cela a été permis en terrasse dans les départements classés en zone dite orange, ce qui visait l’Île-de-France. Finalement, l’interdiction – quelque peu hypocrite – a été levée le lundi 15 juin 2020, le lendemain de l’annonce d’Emmanuel Macron à 20 h… Les restrictions auront été rudes, mais aussi cacophoniques, ce qui résume assez bien la situation actuelle. Plus près de nous, toujours à Paris, on s’est encanaillé près du canal Saint-Martin pour siroter lors de la fête de la musique le 21 juin dernier. Cette fois-ci, les interdits marchent difficilement au nom de la « teuf ». Il y a une chose que ce régime d’interdiction a révélé : les cassures profondes de la société française, son « archipélisation » (Jérôme Fourquet), qui fait que les normes ne sont pas les mêmes partout et pour tous, parce qu’au fond, personne n’y croit vraiment, les « Gaulois » pas plus que ceux d’origine étrangère. Les interdictions, ce n’est donc pas pour tout le monde, que ce soit avant le 17 mars ou après le 11 mai. Et certainement après le 10 juillet 2020, la date officielle retenue pour la fin de l’état d’urgence sanitaire. D’ailleurs, ce sont les communautés – au sens large – qui ont contesté – violemment ou pacifiquement – ces interdits.

    Des libertés sauvées par le juge ?

    Finalement, c’est le juge administratif qui a retoqué certaines interdictions. Un autre exemple de restriction mal vécue, mais corrigée par le juge administratif, peut être cité : la liberté de culte, ressuscitée – sans ironie pour les chrétiens qui nous lisent – par une décision du 23 mai dernier. En effet, dans son décret du 11 mai 2020, le Gouvernement avait interdit tout exercice du culte. Il aurait donc fallu attendre le 2 juin pour que les fidèles puissent participer à des offices religieux. Saisi par plusieurs associations catholiques et par des particuliers, le Conseil d’État estime que l’interdiction est trop générale et absolue par rapport aux circonstances sanitaires qui l’ont justifiée. Sous huitaine, le Gouvernement a donc dû revoir sa copie. Le 23 mai 2020, il a autorisé la reprise du culte en exigeant le port du masque et le respect des gestes barrières (ouf !). Depuis, les catholiques sont contents de pouvoir pratiquer, même si d’autres restrictions peuvent poser problèmes (l’inscription obligatoire à la participation au culte, etc.). On mesure comment une liberté a pu être restaurée, mais en acceptant de saisir le juge. Et surtout comment, dans la léthargie générale, ce sont les « minoritaires » qui demandent à remettre les points sur les « i ». Pas besoin d’être racaille pour le demander… Non seulement l’État impose des restrictions, mais c’est son appareil lui-même (les juges administratifs en l’espèce) qui reconnaît que quelque chose ne va pas…

    La perpétuation du système

    Il serait insuffisant de lire ces mesures à la lumière de la seule pandémie qui a touché notre pays. Ce que révèlent les restrictions est loin d’être circonstanciel. Covid-19 ou pas, les atteintes aux libertés publiques sont dans l’air du temps. Ces interdictions traduisent une singulière tournure qui affecte les sociétés contemporaines. C’est l’ère du « capitalisme autoritaire » ou du « capitalisme policier ». La démocratie devenant atone et fatiguée, le système partisan étant sérieusement affaibli et géré par un « bloc central » qui ne représente que 20% des électeurs, il ne reste plus que la contrainte pour gérer le « gros animal ». Les croyances sont liquéfiées. Ainsi, aux dernières élections municipales, les candidats de centre, de droite et de gauche ont proposé les mêmes programmes dans les métropoles : ils sont tous paysagistes ou veulent planter des arbres à chaque coin de rue. On se rattrape donc sur les normes et le bâton coercitif. Car sinon, comment faire tenir ensemble des Français qui se communautarisent ou qui sont encore plus consommateurs que citoyens ? Les Français ne croient plus en rien, mais il reste encore la peur du gendarme. Le Covid-19 permet donc au système de se perpétuer avec une crise de nature inédite, qui n’avait pas de précédent dans la mémoire collective. À quand de vraies libertés ? Au fond, la situation actuelle – et cocasse – peut rappeler un ouvrage d’un éminent professeur de droit public : la République contre les libertés[1]. On est en plein dedans.

    [1]. Jean-Pierre Machelon, La République contre les libertés ?, Paris, Presse de la Fondation nationale des sciences politiques, 1976.

    Illustration : Qu’importe l’émotion pourvu que vous ayez un masque ! La République et ses Normes à Géométrie Variable ®.

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  • L'alerte démographique, par Jean-Philippe Chauvin.

    La question démographique n’est pas une question secondaire, et le croire serait une erreur autant vitale que sociale : l’avenir d’un pays repose sur sa capacité à vivre et à transmettre et, quand la vie semble négligée, seules les ruines encombrent le paysage sans qu’elles ne parlent d’autre chose que d’un monde disparu, mort.

     jean philippe chauvin.jpgLes peuples et les nations sont mortels, et pas seulement comme sociétés : l’histoire est un immense cimetière de civilisations, et de nombreuses chaînes de transmission ont été brisées faute d’entretien démographique, moral ou politique. Il serait fort dommage que la France (ce qu’elle est et porte dans l’histoire du monde et des hommes) disparaisse à son tour dans une globalisation d’amnésie bien-pensante et de féodalismes identitaires et techno-financiers, d’où ce souci démographique qui anime ceux d’entre nous qui veulent un avenir français sans, pour autant, méconnaître les autres manières d’être au monde.  

     

    Or, les chiffres de la natalité et de la fécondité françaises de cette dernière année ne sont pas bons et peuvent même paraître inquiétants : le taux de fécondité (le nombre d’enfants par femme en âge de procréer) s’établit pour 2020 à 1,84 et le nombre des naissances n’a jamais été aussi bas depuis… 1945 ! Entrons-nous dans un nouvel hiver démographique, ou n’est-ce que la conséquence passagère d’une crise sanitaire dont nous ne savons pas encore la fin ? Or, au début du premier confinement, l’idée courante (mais fausse) était que l’enfermement contraint allait provoquer une embellie démographique neuf mois après, ce que la réalité vient de cruellement démentir. En fait, la crise sanitaire a accéléré un processus antérieur qui voit la fécondité française diminuer et la natalité avec, sachant que, déjà, le nombre de femmes en âge de procréer a logiquement diminué ces dernières années, conséquence du premier « baby krach » du milieu des années 1970 et de l’élévation de l’âge de la première maternité (presque 31 ans en moyenne pour les femmes françaises aujourd’hui) qui « étire » ainsi la natalité dans le temps.

     

    Mais l’une des causes principales de la baisse de la natalité est politique, ce que rappelle le démographe Gérard-François Dumont dans un entretien très instructif publié par Le Figaro dans son édition du vendredi 12 mars dernier, intitulé, avec raison, « La France paie le démantèlement de sa politique familiale » : « Si l’on considère les niveaux de fécondité des pays européens et les différentes politiques familiales, le résultat est clair : les pays dont la politique familiale est faible ont les fécondités les plus basses. Ceux dont la politique familiale est moins timorée ont les fécondités les plus élevées. Jusqu’au milieu des années 2010, la politique familiale de la France lui permettait d’avoir la fécondité la plus élevée d’Europe, un temps devancée seulement par l’Irlande. C’était une politique qui, avec ses multiples déclinaisons financières, fiscales et de facilitation de la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale, satisfaisait les Français. Puis, sous le quinquennat Hollande, un démantèlement systématique est intervenu : fin de l’universalité des allocations familiales ; diminution de l’équité fiscale ; réforme du congé parental rendant celui-ci considérablement moins attractif ; forte diminution de l’autonomie fiscale des collectivités locales contraintes de revoir à la baisse leurs systèmes de grade de jeunes enfants. » Ainsi, la politique pratiquée par les socialistes au pouvoir a oublié qu’il ne faut jamais mélanger les genres et que confondre politique sociale et politique familiale entraîne une déstabilisation de cette dernière : c’est bien ce qui s’est passé, et la chute fut brutale, le taux de fécondité passant de 2,01 en 2014 à 1,84 en 2020, ce qui s’est concrètement traduit par une baisse significative du nombre de naissances.

     

    Or, cette nouvelle situation démographique a des conséquences sociales et pas seulement sur les moyen et long termes, comme le souligne M. Dumont : « La dénatalité exerce des effets économiques à court terme sur la demande et sur le dynamisme économique, puisque l’enfant est un élément « actif » de l’économie. A moyen terme, c’est la population active qui diminue, par conséquent un potentiel moindre de création de richesses. » Des naissances en moins, ce sont des classes en moins, des professeurs en moins, des écoles en moins, et cela dès les premières années après le « creux » de la natalité : « En France métropolitaine, il naît désormais 100.000 enfants de moins qu’il y a dix ans. C’est un phénomène spectaculaire », explique dans la même édition du Figaro Yvon Sérieyx, chargé de la conciliation vie familiale-vie professionnelle à l’Unaf, et c’est un phénomène qui n’incite guère à l’optimisme.

     

    Mais il y a un autre souci économique et social, c’est le financement des retraites qui risque d’être lourdement impacté par cette baisse de la natalité française, et cela dans un délai de quelques décennies, affectant aussi le système de santé ainsi que celui de l’assurance-chômage, du moins si le système d’une « solidarité nationale » effective et inter-générationnelle (retraites par répartition, sécurité sociale, etc.) perdure, ce qui reste à défendre face aux pressions de la mondialisation dérégulatrice et d’une Union européenne moins protectrice que ne peut l’être, malgré tous ses défauts (et ils peuvent être lourds…), l’État français hérité des années 1936-1962…

    Alors, que faire ? Il serait évidemment nécessaire que l’État, qui n’est pas pour autant le maître des chambres à coucher, travaille à la mise en place d’une véritable stratégie, non pas seulement nataliste, mais familiale au sens le plus complet du terme, et qu’il s’appuie sur tous les acteurs économiques (sociaux, « corporatifs » et locaux) de l’ensemble français, pour la faire advenir : en somme, « susciter plutôt qu’imposer », en favorisant les familles et en soutenant les parents isolés, et toutes celles qui souhaitent avoir des enfants et en sont empêchées par les difficultés économiques du moment ou par les contraintes du milieu professionnel. Car il est un élément à prendre en compte, c’est le désir d’enfants en France qui est, pour les femmes en âge de procréer, de 2,3 : un chiffre supérieur à ceux que nous constatons aujourd’hui et qui est une promesse et une espérance si notre société sait répondre à cette attente ! Bien sûr, de la théorie à l’effectivité, il y a parfois une marge importante, mais il semble que l’enjeu en vaut la chandelle. De plus, il faut rendre aux familles et à leurs enfants qui sont « les parents de demain » des perspectives d’intégration au monde du travail et des possibilités d’une meilleure qualité de vie, et promouvoir une politique audacieuse d’aménagement des territoires, fondée sur le désir de plus en plus fort d’une vie extra-urbaine par exemple (désir exprimé par une part croissante de la population)  ou d’une alternative « heureuse » à la société de consommation. En fait, ce ne sont pas les pistes qui manquent, et c’est aussi ce qu’avance le Haut-commissaire au Plan François Bayrou en train de préparer une note sur ce sujet. Encore faut-il que ce souci démographique ne soit pas la proie des seuls économistes, mais qu’il devienne une des priorités de l’État : en ce domaine comme en d’autres, « Politique d’abord » ! C’est la volonté politique qui peut permettre un rétablissement durable de la natalité, non dans l’excès mais dans la mesure et la raison qui, toujours, doivent guider l’action politique envers la société et les citoyens. La République en est-elle encore capable ? Il n’est pas certain que la réponse soit positive...

     

    Mais, la bonne santé démographique d’une nation n’est pas la seule condition de la force de celle-ci, même si Jean Bodin expliquait au siècle de François 1er que, vraiment, « il n’est de richesses que d’hommes » : il faut y ajouter l’envie de vivre et de transmettre, le besoin de cette amitié nationale qui favorise l’unité des peuples du pays autour d’un axe fédérateur et qui doit s’imposer aux égoïsmes individuels ou communautaires, tous nécessaires mais devant être apprivoisés pour ne pas être empoisonnés… Que la Monarchie royale en France puisse s’apparenter à un État-famille, et que la France soit une « famille de familles », pourrait aider à la vie pérenne et toujours renouvelée de ce pays, « le plus beau royaume qui soit sous les cieux »… 

    Source : https://jpchauvin.typepad.fr/

  • Agaceries au sein du couple stratégique franco-allemand, par Georges-Henri Soutou.

    L’Allemagne et la France sont d'accord pour promouvoir une défense européenne. Mais Berlin aimerait que Paris abandonne à Berlin la maîtrise d'ouvrage, et qu'on laisse les Américains diriger de loin. Il n'est pas certain que la France y trouve son avantage.

    Le dernier sommet de défense franco-allemand, début février, mérite l’attention. Il a porté essentiellement sur le système de combat aérien du futur (le SCAF), franco-germano-espagnol, et sur le projet de drone européen.

    4.jpgLe premier projet, à horizon de vingt ans, pour un coût évalué à une centaine de milliards d’euros, repose sur un avion de combat dit de sixième génération, gérant un essaim d’engins sans pilote de tout type, le tout dans une architecture informatique très complexe, en vue de missions diverses et ambitieuses, y compris à long rayon d’action. C’est incontestablement pour la défense de l’Europe un projet « structurant ».

    Paris et Berlin sont d’accord pour estimer que les Européens doivent parvenir à une indépendance plus grande par rapport aux Américains en matière d’armements (une indépendance totale ne serait pas réaliste, actuellement 80 % des armements européens dépendent peu ou prou des fabrications ou au moins des brevets d’Outre-Atlantique). Mais au moins conviendrait-il d’assurer cette indépendance pour un système majeur comme le SCAF, et également pour le projet lui aussi essentiel de drone, sachant que la loi américaine ITAR impose l’accord des États-Unis pour toute exportation d’armes comportant des composants américains, et leur agrément pour toute participation de sociétés ou d’individus travaillant sur des programmes utilisant ces composants.

    Une nouvelle fois deux avions concurrents ?

    Mais l’accord s’arrête là. En effet, Mme Merkel estime que Dassault, maître d’œuvre du SCAF, tire trop la couverture à lui et ne fait pas assez de place aux industriels allemands, aussi bien pour les fabrications que pour le partage de l’expertise. Tandis que le président français souhaite que l’on signe le plus vite possible les accords lançant le programme et fixant son budget, quitte à régler par la suite la question des participations. En effet Paris est pressé : le Bundestag ne s’engage pour le budget préliminaire d’étude de faisabilité que par périodes de six mois, et ne veut pas aller plus loin avant les élections de septembre prochain en RFA. Or il est tout à fait possible que la future majorité refuse le programme SCAF, auquel les Verts sont opposés et qui divise la SPD (précisons que le Bundestag, à la différence de l’Assemblée française, intervient dès le début des programmes, y compris pour les études préliminaires).

    Pour le drone, on a un problème comparable : un drone d’observation est acceptable pour l’ensemble des partis allemands, un drone armé pose un problème beaucoup plus délicat (du pur point de vue du droit international, c’est d’ailleurs exact). Éventuellement on pourrait s’en sortir avec deux versions (observation et combat) dont la mise au point serait de toute façon nécessaire, la RFA ne faisant pas l’acquisition de la version armée. Mais cette solution industrielle ne répondrait pas au vœu affiché de coopération stratégique accrue entre la France et l’Allemagne.

    Quant au SCAF, si on tient compte en outre de ses coûts considérables dans une ambiance budgétaire problématique, le risque existe de voir la France faire cavalier seul avec Dassault, tandis que l’Allemagne soit achèterait des matériels américains (l’option a été envisagée l’an dernier, elle a été simplement suspendue, pas écartée, et là aussi la décision dépendra du prochain Bundestag) soit lancerait un autre programme, autour d’Airbus et avec d’autres partenaires. Ce serait un « remake » du duo Rafale-Eurofighter dans les années 1980, au lieu de l’avion européen unique envisagé au départ. Il est évidemment impossible de dire dans quelle mesure chacun de ces deux programmes aboutirait, mais il est évident que le doublon grèverait lourdement des ressources européennes en tout état de cause rares, et réduirait considérablement la portée de la coopération franco-allemande en matière de défense.

    Les arrière-pensées nucléaires

    Pour les Français, le SCAF sera l’un des deux vecteurs de l’arme nucléaire, à côté des sous-marins, remplaçant là aussi les Rafales, dont c’est l’une des missions. D’où l’importance essentielle du programme pour Paris : c’est en effet un élément clé dans la modernisation des forces nucléaires. Mais cette dimension n’existe pas à Berlin, ce qui explique peut-être le moindre intérêt qu’on y éprouve pour le SCAF.

    Ce n’est pas que la RFA n’ait pas un rôle nucléaire : on sait que vingt bombes thermonucléaires sont stockées sur une base américaine, destinées à être emportées le cas échéant par des avions allemands. Mais cela n’aurait évidemment lieu que dans le cadre de l’OTAN et de sa stratégie de dissuasion nucléaire. En outre ce rôle nucléaire lui-même est contesté en Allemagne, et pourrait être abandonné à l’issue des prochaines élections, étant donné la force des courants antinucléaires et antiaméricains.

    En face, le président de la République a réaffirmé devant l’École de Guerre, le 7 février 2020, la doctrine française de dissuasion, qui n’évolue d’ailleurs pas fondamentalement et reste nationale, malgré une invitation aux partenaires européens à participer à des exercices de nos forces de dissuasion. Cela n’a pas convaincu en RFA : ou bien on y conteste la notion même de dissuasion nucléaire, ou bien on ne la conçoit que dans un cadre atlantique, en dehors de quelques voix isolées.

    On peut même craindre que l’accent mis ici sur le rôle nucléaire du futur SCAF, à côté de ses autres missions, ne complique encore ce dossier à Berlin.

    Mais le nucléaire n’est pas tout

    Il y a un point sur lequel malgré tout Berlin et Paris convergent : la dégradation du système international rend la perspective de conflits majeurs, de « haute intensité », impliquant l’Europe, à nouveau pertinente. Le papier rendu public début février par la ministre allemande de la Défense, Mme Kramp-Karrenbauer, et l’Inspecteur général de la Bundeswehr rejoint les déclarations récentes des chefs militaires français, les généraux Lecointre (CEMA) et Burkhard (CEMAT).

    Mais les conclusions tirées ne sont pas les mêmes : Paris insiste sur sa capacité de frappes aériennes à longue distance, affirme son engagement dans la zone indopacifique, réaffirme le rôle de notre base à Djibouti, ne renonce pas à une présence militaire importante au Mali, avec une action anti-djihadiste dans l’ensemble du Sahel. La réponse comporte ici une ambition globale.

    La réponse allemande est différente, elle est résolument centrée sur la défense de l’Europe. La Bundeswehr doit devenir un « partenaire d’appui » pour les pays voisins, aux moyens militaires limités, en leur permettant de rationaliser et de potentialiser ceux-ci, et de former ainsi une sorte de « plaque tournante » au sein de l’Alliance atlantique et de l’Union européenne, de façon très pragmatique, par une série d’accords bilatéraux. Par exemple la RFA, l’Autriche et la Suisse collaborent déjà dans le format dit DACH (d’après les plaques minéralogiques D, A et CH !) et l’Inspecteur général de la Bundeswehr vient de proposer aux Suisses de former, avec Berlin et Vienne, « une alliance alpine » pour la défense aérienne, problème d’ailleurs crucial. Cette orientation en fait défensive est plus facile à faire admettre en Allemagne, où la plupart des responsables n’ont aucune envie de compliquer leurs relations avec la Russie et la Chine, partenaires commerciaux essentiels.

    Il existe donc une possibilité de voir Berlin réaliser dans les faits une forme de défense européenne commune concrète, quoiqu’informelle, et « faire un plus », comme le disait le très réaliste Frédéric-Guillaume Ier de Prusse, le père de Frédéric II (« Ein Plus machen »).

    Alors que les plans français de « souveraineté européenne stratégique », certes plus ambitieux, se heurtent à l’opposition américaine, au scepticisme des partenaires, au manque de moyens, et en outre au probable refroidissement de la coopération militaire avec Londres, à cause des suites mal maîtrisées du Brexit. Les enjeux sont énormes, et on ne peut que recommander un dialogue stratégique approfondi avec nos partenaires.

    Illustration : Le SCAF. Ou plutôt sa maquette. Belle comme un projet. Profilée comme un mausolée.

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Dette publique : ce que l’on voit, ce que l’on ne voit pas, par Olivier Pichon.

    Toute dette publique est d'abord et au final une décision politique, et donc une décision de violence politique : violence de l'impôt, surtout quand il est justifié par des considérations extra-nationales et moralisantes. Une violence qui s'exerce surtout à l'encontre des classes pauvres.

    4.jpgIl est entendu comme une évidence que la dette n’est pas un problème tant le déferlement de monnaie de singe (le quantitative easing, assouplissement monétaire) devrait continuer par la grâce de la BCE. Il est vrai que le coût du service de la dette, en France, a baissé logiquement en raison de taux nuls ou négatifs : en 2018 les intérêts représentaient 3 % de la dépense publique contre plus de 6 % dans les années 90 pour une dette plus modeste. Mais le service de la dette, avant Covid, était quand même de plus de 40 milliards par an, qui seraient les bienvenus pour les ministères régaliens. C’est ainsi que la classe politique se pense à l’abri de la contrainte de la dette et peut se montrer dispendieuse des deniers publics qui lui permettent encore, dans un contexte de pandémie et d’effervescence sociale et politique, d’acheter à bon compte la paix sociale. Mais jusqu’à quand ?

    Le ratio dette publique sur PIB (115 % du PIB, déficit budgétaire à 9,2 %) ne semble pas inquiéter les créanciers qui ne paraissent pas vouloir s’assurer du risque par des taux plus élevés. En revanche, elle pénalise les épargnants quand les obligations de l’État ont un rendement des plus médiocres. Cette étrangeté quasiment sans précédent dans l’histoire économique ne s’explique pas exclusivement par la générosité de la BCE, tandis que les agences de notation ne déclassent pas non plus la France à raison de ses dettes.

    Le monopole de la violence

    L’explication tient au monopole de la violence que possède l’État et à sa capacité à obtenir par la contrainte des ressources fiscales sans cesse croissantes, souvent dissimulées, avec l’aide de la Commission européenne, sous le couvert de la norme et de l’écologiquement ou sanitairement correct, voire de morales à deux sous, telles “sauver la planète”, “aider au développement”, “promouvoir des comportements inclusifs”. C’est pourquoi on peut considérer la dette comme le moyen d’une forme de tyrannie. Ainsi, l’État est solvable non pour des raisons économiques (équilibres financiers) mais pour des raison politiques. Il faut donc s’interroger sur les conséquences de cette dette. Elles sont de deux ordres : monétaires et sociologiques.

    Conséquences monétaires

    En bonne logique, sur le plan monétaire, la France débitrice devrait connaître un taux de change défavorable et sa monnaie, si elle en avait une en propre, se déprécierait à raison de ce taux défavorable. On sait que l’euro, réputé monnaie unique en théorie, la protège de ce risque mais, là aussi, le risque n’est pas totalement écarté, car les Target [1] pourraient faire apparaître que l’euro français est plus faible que l’euro allemand (c’est encore plus vrai pour l’euro italien) : nous serions alors dans un régime de monnaie commune.

    La dette favorise l’expansion d’une classe de rentiers.

    Par ailleurs, cette dette est détenue à 60 % au moins par l’étranger, ce qui produit de l’évasion de richesses et est un gage d’affaiblissement de la puissance. Et, d’un autre côté, les impôts que lève cet État tout puissant enchérissent les coûts de la main d’œuvre en France. Plus encore, les taux d’intérêt négatifs pour l’État incitent ce dernier à ne pas se réformer, autrement dit à ne jamais réduire les dépenses improductives, généralement idéologiques (remarquons que l’ordre et la sécurité sont mal assurées en France, les fonctions régaliennes étant réduites à la portion congrue). L’État est moins fécond dans la dépense et sa captation de richesses produit un effet bien connu d’éviction par les investissements publics – surtout lorsqu’ils s’encombrent des contraintes politiciennes du discours à la mode (écologie, antiracisme, et maintenant l’arsenal woke) –, moins productifs qu’un investissement privé.

    Une classe de rentiers de l’État par la dette publique

    Sur le plan sociologique, la dette favorise l’expansion d’une classe de rentiers au détriment de l’activité réellement productive. Cette classe s’accommode facilement de la financiarisation mondiale de l’économie aux antipodes d’une nation adonnée à l’industrie : là gît la désindustrialisation française. Une classe d’oisifs qui ne travaillent guère et une classe d’actifs sur lesquels pèse le poids de cette dette. La République qui affiche l’égalité partout, dans ces conditions fiscales, s‘accommode d’une inégalité entre ceux qui peuvent bénéficier des revenus de la dette et ceux qui paient via l’impôt les intérêts de cette dette.

    Plus grave encore : par la contrainte réglementaire, l’État a obligé les établissements financiers (établissements majoritairement dirigés par d’anciens hauts fonctionnaires), banques, compagnies d’assurances et caisses de retraite, à être détenteurs de la dette française. Ce qui revient à assurer la protection d’un régime financier favorable aux élites financières et administratives du pays, car la porosité est grande entre le secteur financier et la haute administration.

    Inflation, faillite, croissance nulle, un bilan

    Enfin, on ne peut exclure que cette cascade monétaire induise une forte inflation comme cela a commencé aux États-Unis. Dans ce cas aussi l’inflation va creuser les inégalités selon que vous serez en revenus fixes ou en revenus indexables sur les prix ; retraités, salariés, épargnants en seront aussi victimes, tandis que vendeurs et acheteurs à taux bas verront croitre leurs revenus, au moins nominalement. Au surplus, si les États évitent les faillites, ils ne font que reporter le risque sur la banque centrale qui, en monétisant leur dette, « encaisserait » à tous les sens du terme le risque de faillite, sans compter que, avant même cette échéance fatale, la politique d’assouplissement monétaire n’a pas été capable de favoriser la croissance en Europe qui connaît les taux les plus bas du monde. Enterrement de première classe de la thèse de Keynes selon lequel laquelle la « cheap money » produit de la croissance.

    Pour l’heure, le système semble tenir, mais il contredit l’affirmation d’indépendance de la BCE voulue par les traités puisque celle-ci doit sa survie à la force et à la contrainte, celle du monopole, celle d’accepter sa monnaie, celle des États qui composent le système de l’euro et qui utilisent la violence légale – la France étant ce coup-ci au premier rang. C’est pourquoi l’euro est bien un enfant bâtard du jacobinisme français et c’est ainsi que s’explique l’attraction des monnaies numériques alternatives, que la BCE veut contrer par son projet de monnaie numérique monopolistique.

     

    Illustration : L’Euro est une traite permanente tirée sur les revenus des européens les plus pauvres.

     

    [1] . Le système Target 2 est un organe du SEBC entré en vigueur en 2007, grosso modo ; les soldes Target 2 tracent le passage des frontières (eh oui, elles existent) par les euros. En cas de déficit de la balance des paiements entre la France et l’Allemagne, par exemple, si les banques commerciales allemandes, par manque de confiance, ne font plus crédit à leurs homologues françaises, le seul recours est la BCE. Comme il y a davantage d’euros français qui passent de la France à l’Allemagne, ce pays se retrouve avec plus d’euros que ceux créés par ses propres banques (soldes Target). On imagine aisément ce qui se passerait si les monnaies n’étaient pas intégrées au SBCE : une dépréciation conduisant à la dévaluation, Target 2 étant là pour sauver l’euro.

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Sans l’indépendance de l’État, il n’y a pas de libertés, EDITORIAL de Philippe SCHNEIDER (la lorraine Royaliste).

    Nous vivons depuis main­te­nant près de 2 ans sous le signe du « Covid », de ses déri­vés et des consé­quences impo­sées par notre gouvernement.

    Dans le temps, ces mesures paraissent contra­dic­toires, impro­vi­sées.

    Cela est dû en grande par­tie à des contraintes maté­rielles : manque de masques, de lits dans les hôpi­taux, sur­tout en réani­ma­tion, mau­vaise orga­ni­sa­tion de notre sys­tème de san­té, beau­coup trop cen­tra­li­sé, à l’administration ten­ta­cu­laire et oné­reuse, etc.

    Des leçons sont à tirer de cet état de fait. Nous pou­vons repro­cher à notre gou­ver­ne­ment de ne rien faire pour amé­lio­rer la situa­tion pour pou­voir avoir les moyens de faire face lors d’une nou­velle épi­dé­mie, ce qui arri­ve­ra fata­le­ment. L’histoire nous montre que cela arrive régu­liè­re­ment et sans « pré­ve­nir ». Il faut donc être prêt. Au contraire, sans doute pour faire des éco­no­mies, il semble que le pou­voir aggrave les choses pour l’avenir : il y aurait eu encore des sup­pres­sions de places dans les hôpi­taux alors qu’il fau­drait en créer !

    Dans le monde, nous consta­tons des réac­tions très dif­fé­rentes d’un pays à l’autre. Cer­tains n’ont pris aucune mesure par­ti­cu­lières, se conten­tant de pré­co­ni­ser de la pru­dence dans les rela­tions entre les per­sonnes (Suède, cer­tains États des USA,…) et d’autres ont pris des mesures très strictes (confi­ne­ments, fer­me­tures des écoles,…) un peu comme la France avec tous les inter­mé­diaires pos­sibles. Or, il semble, pour l’instant, que le pour­cen­tage de morts par rap­port aux habi­tants soit à peu près le même quelque soit la poli­tique sui­vie. Pour­cen­tage d’ailleurs très faible com­pa­ré à d’autres pan­dé­mies ! Ajou­tons que dans cer­tains pays, il y avait des poli­tiques de trai­te­ments dès les pre­miers symp­tômes alors que d’autres ne soi­gnaient que plus tar­di­ve­ment. Tous, par contre, ont comp­tés sur les dif­fé­rents vac­cins pour jugu­ler l’épidémie. Rai­son pour laquelle ils furent dis­tri­bués très vite avant même que les essais ne soient ter­mi­nés (ils ne le sont tou­jours pas, rai­son pour laquelle il est dif­fi­cile et sans doute illé­gal de les rendre obli­ga­toires).  Ces vac­cins – ceux auto­ri­sés en France comme les autres – semblent dimi­nuer les risques du moins pour les formes graves de la mala­die. C’est déjà quelque chose mais cela jus­ti­fie-t-il un tel achar­ne­ment ? Et puis il y a quand même des incer­ti­tudes sur les consé­quences  à moyen et long terme sur­tout pour les vac­cins à base d’ARN mes­sa­gers, selon de nom­breux scien­ti­fiques. Risques faibles sans doute mais risques. Cela jus­ti­fie l’objection de conscience d’ailleurs recon­nue par les Évêques de France, du moins tant que les périodes d’essai ne seront pas terminées.

    Le gou­ver­ne­ment, conscient de ce pro­blème, tourne le pro­blème en impo­sant un « passe sani­taire » pour de nom­breuses acti­vi­tés, ce qui revient à rendre le vac­cin pra­ti­que­ment obli­ga­toire ! Remar­quons qu’il doit dou­ter de son effi­ca­ci­té car, autre­ment,  il ren­drait d’abord ce « passe » obli­ga­toire là où il y a le plus de pro­mis­cui­té, en par­ti­cu­lier les trans­ports en com­mun (bus, métros, trams, RER,…) et non pas dans les cafés et res­tau­rants, sur­tout les ter­rasses, où cela ne sert à rien !

    Nous pou­vons nous deman­der à quoi rime réel­le­ment ce « passe sani­taire » pour nos gou­ver­nants ? Et là nous nous rap­pe­lons que cer­tains comme Jacques Atta­li, le « men­tor » de Macron, mais aus­si le créa­teur du forum de Davos, Klaus Schwab, ou le sul­fu­reux George Soros et leurs amis sou­hai­taient l’apparition d’une épi­dé­mie afin de tes­ter des sys­tèmes de contrôle de la popu­la­tion comme le « passe sani­taire » ! Ensuite, cela pour­rait être géné­ra­li­sé s’il n’y avait pas trop de réac­tions. Ain­si, avec ce « contrôle » et la mon­dia­li­sa­tion, la finance inter­na­tio­nale pour­rait mul­ti­plier ses pro­fits… Com­plo­tisme ? Non car un com­plot est par défi­ni­tion secret et mis en place par un ou des groupes occultes. Là, ce n’est pas le cas, car les per­son­nages cités et d’autres ont clai­re­ment annon­cé cet objec­tif par écrit ou lors de confé­rences publiques et lar­ge­ment dif­fu­sées. Phi­lippe de Vil­liers en donnent toutes les preuves dans son der­nier livre « Le Jour d’après ». Et c’est cela qui jus­ti­fie plei­ne­ment les mani­fes­ta­tions du same­di qui ras­semblent des cen­taines de mil­liers de per­sonnes. Nous remar­que­rons que plus il y a de monde, moins il est dénom­bré de mani­fes­tants par la pro­pa­gande officielle !

    Que l’on com­prenne bien, il se pour­rait très bien qu’un « passe sani­taire » put être utile à un moment ou un autre dans la vie d’un pays et qu’un pou­voir indé­pen­dant l’impose à ce moment là. Il serait en place pour un moment don­né et sans arrière pen­sée. Mais, jus­te­ment, il faut pour cela un pou­voir indé­pen­dant, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, en répu­blique. Com­ment ne pas pen­ser que nos « diri­geants » suivent les direc­tives de leurs « com­met­tants » ? Sur­tout que cela peut per­mettre aus­si de contrô­ler les élec­teurs ! Remar­quons que dans le même temps, dans ce même but de « contrôle », d’autres liber­tés sont sup­pri­mées visant en par­ti­cu­lier les familles comme l’enseignement à la mai­son, les écoles hors contrat, les auto­ri­sa­tions don­nées aux mineurs sans l’autorisation des parents…

    Ici comme dans tous les autres domaines, sans l’indépendance de l’État, il n’y a pas de liber­tés et, en France, il n’y a qu’un seul pou­voir indé­pen­dant pos­sible, celui de notre Roi. Et nous ne pou­vons faire confiance à aucun des can­di­dats à la pré­si­den­tielle de 2022 car, même s’il y en avait un qui sou­hai­te­rait aller vers plus d’indépendance il serait pris dans le sys­tème et ferait comme les autres !

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • La France entre l’Œdipe algérien et celui des « décoloniaux »…, par Bernard Lugan.

    Le « Système » algérien et les « décoloniaux » accusent la France d’être responsable de leurs problèmes. Une attitude œdipienne déjà bien décrite en son temps par Agrippa d’Aubigné quand il écrivait que :
    « Le cadavre de France se décompose sous l’œil de deux enfants : le premier est félon et le second parasite. L’un est tourné vers la mort et l’autre vers la dévastation. »

    bernard lugan.jpgAu mois de janvier 2021, un journaliste algérien complaisamment relayé par les médias français, exigea même de la France un dédommagement pour le « pillage » du fer « algérien » qui, selon lui, aurait servi à fabriquer la Tour Eiffel !!!

    Or, comme l’a montré Paul Sugy, les pièces composant l’emblématique monument furent fondues en Lorraine, dans les aciéries de Pompey, à partir de minerai de fer extrait de la mine de Lurdres, également située en Meurthe-et-Moselle…

    La prétention aussi exorbitante que surréaliste de ce stipendié du « Système » algérien n’est pas le coup de folie d’un illuminé. Elle s’inscrit tout au contraire dans une stratégie de surenchère revendicatrice destinée à obtenir des excuses, puis des réparations « sonnantes et trébuchantes » de la part de la France.

    Or, il faut bien voir que, jusqu'à l’arrivée de François Hollande au pouvoir, la position algérienne avait été relativement « retenue ». Ni Georges Pompidou, ni Valéry Giscard d'Estaing, ni François Mitterrand, ni Jacques Chirac et ni Nicolas Sarkozy n’auraient en effet accepté de telles demandes d’excuses. Or, tout a changé avec les déclarations irresponsables de François Hollande suivies de celles d’Emmanuel Macron au sujet de la colonisation. A partir de là, la France s’étant auto-humiliée, l’Algérie s’est donc trouvée en position de force pour exiger toujours plus d’elle. D'autant qu’acculé par la rue, sa survie étant même en jeu, le « Système » algérien n’a plus que deux moyens pour tenter de détourner la marée de la contestation populaire  qui menace de l’emporter :

    1) S’attaquer au Maroc, comme en 1963 quand la « Guerre des Sables » lui a permis de mettre en parenthèses le soulèvement kabyle. Mais, avec le Maroc, qui s’y frotte s’y pique…

    2) Rien de tel avec le chapon français dont les actuels dirigeants n’osent pas rappeler à leurs homologues algériens qu’en 1962, la France « mère généreuse », légua à sa « chère Algérie » selon la formule du regretté Daniel Lefeuvre, un héritage composé de 54 000 kilomètres de routes et pistes (80 000 avec les pistes sahariennes), de 31 routes nationales dont près de 9000 kilomètres étaient goudronnés, de 4300 km de voies ferrées, de 4 ports équipés aux normes internationales, de 23 ports aménagés (dont 10 accessibles aux grands cargos et dont 5 qui pouvaient être desservis par des paquebots), de 34 phares maritimes, d’une douzaine d’aérodromes principaux, de centaines d’ouvrages d’art (ponts, tunnels, viaducs, barrages etc.), de milliers de bâtiments administratifs, de casernes, de bâtiments officiels, de 31 centrales hydroélectriques ou thermiques, d’une centaine d’industries importantes dans les secteurs de la construction, de la métallurgie, de la cimenterie etc., de milliers d’écoles, d’instituts de formations, de lycées, d’universités avec 800 000 enfants scolarisés dans 17 000 classes ( soit autant d’instituteurs, dont deux-tiers de Français), d’un hôpital universitaire de 2000 lits à Alger, de trois grands hôpitaux de chefs-lieux à Alger, Oran et Constantine, de 14 hôpitaux spécialisés et de 112 hôpitaux polyvalents, soit le chiffre exceptionnel d’un lit pour 300 habitants. Sans parler du pétrole découvert et mis en exploitation par des ingénieurs français. Ni même d’une agriculture florissante laissée en jachère après l’indépendance, à telle enseigne qu'aujourd’hui l’Algérie doit même importer du concentré de tomates, des pois chiches et jusqu'à la semoule du couscous…

    Tout ce qui existait en Algérie en 1962 avait été payé par les impôts des Français. En 1959, l’Algérie engloutissait ainsi 20% du budget de l’Etat français, soit davantage que les budgets additionnés de l’Education nationale, des Travaux publics, des Transports, de la Reconstruction et du Logement, de l’Industrie et du Commerce ! Et tout ce que la France léguait à l’Algérie avait été construit à partir du néant, dans un pays qui n’avait jamais existé puisqu'il était directement passé de la colonisation turque à la colonisation française. Même son nom lui avait été donné par la France…

    L’attitude des « décoloniaux » relève quant à elle d’un complexe œdipo-existentiel doublé d’une dose de schizophrénie.

    Selon eux, la France qui les accueille, les nourrit, les habille, les soigne, les loge et les éduque, est une nation « génétiquement esclavagiste, raciste et colonisatrice », dans laquelle les descendants des colonisées sont dans une « situation coloniale », c’est-à-dire de « dominés ». D'où leur prétendue « marginalisation ». A cette affirmation victimaire s’ajoute un sentiment à la fois revanchard et conquérant bien résumé par Houria Bouteldja, une des figures de proue de ce courant:

    « Notre simple existence, doublée d’un poids démographique relatif (1 pour 6) africanise, arabise, berbérise, créolise, islamise, noirise, la fille aînée de l’Eglise, jadis blanche et immaculée, aussi sûrement que le sac et le ressac des flots polissent et repolissent les blocs de granit aux prétentions d’éternité (…) ».

    Authentiquement francophobes, haïssant la France, les « décoloniaux » rejettent donc tout ce qui se rattache à elle. Hafsa Askar, vice-présidente du syndicat étudiant UNEF, a ainsi écrit le 15 avril 2019, jour de son incendie :

    « Je m’en fiche de Notre-Dame de Paris, car je m’en fiche de l’histoire de France… Wallah … on s’en balek (traduction : on s’en bat les c…), objectivement, c’est votre délire de petits blancs ».

    Cependant, exprimant leur ressentiment et leur haine de la France dans la langue du « colon » honni, et s’affirmant intellectuellement à travers ses références philosophico-politiques, les « décoloniaux » ont une attitude schizophrénique…

    Là n’est cependant pas le moindre paradoxe de ces sycophantes dont la « pensée » a germé sur le terreau philosophique de la révolution de 1789. En s’attaquant frontalement, et d’une manière œdipienne, aux dogmes de leurs géniteurs - « valeurs de la République », « droits de l’homme », « vivre ensemble » et « laïcité » -, les « décoloniaux » ont en effet pulvérisé l’armature doctrinale et morale de cette gauche universaliste qui, depuis des décennies, est le vecteur de la décadence française. Comme elle ne survivra pas à la mort de son idéologie et de ses « valeurs fondatrices », la voilà qui sort donc peu à peu de l’histoire, dégageant ainsi la voie à un changement de paradigme.

    Aux porteurs de forces créatrices de saisir cette opportunité historique !

    - Pour la critique de l’histoire officielle de l’Algérie écrite par le FLN et par Benjamin Stora, l’on se reportera à mon livre Algérie, l’histoire à l’endroit.

    - Pour l’analyse et la réfutation de l’idéologie « décoloniale », on consultera mon livre Répondre aux décoloniaux, aux islamo-gauchistes et aux terroristes de la repentance.

    Source : http://bernardlugan.blogspot.com/

  • Affaire Ghosn, affaire Renault-Nissan, affaire française ?

    Par François Reloujac

    Carlos Ghosn, grand capitaine et citoyen mondial, mettait moins sa fortune au service du bien commun qu’il ne mettait en péril le bien commun pour sa propre fortune. Ou comment la philosophie financière d’un leader en vient à fragiliser une industrie nationale. 

    À la fin du mois de novembre, le monde interloqué a appris l’arrestation au Japon, à sa descente d’avion, du patron du premier groupe automobile mondial, considéré jusque-là comme le modèle de tous les capitaines d’industrie actuels. Il ne s’agit pas ici de porter un jugement sur une affaire en cours dont la justice est saisie mais, à cette occasion, de réfléchir sur ce qu’elle révèle des fragilités d’un système économique mondialisé par la finance.

    Le groupe Renault, fleuron de l’industrie française

    Avec plus de dix millions de voitures vendues en 2017 (9 % du marché mondial), ce que l’on appelle en France le « groupe Renault » est devenu le premier constructeur automobile au monde, devant Volkswagen, General Motors et Toyota. Ce groupe est considéré comme le fleuron de l’industrie française et, pour le maintenir à cette place, l’État en détient 15 % du capital et 22 % des droits de vote. Il désigne un membre du Conseil d’administration et en « propose » un autre au vote de l’Assemblée générale des actionnaires. Mais, à y regarder de plus près, la « nationalité » française du groupe n’est pas aussi clairement assumée. Tout d’abord le capital de l’ensemble se trouve réparti entre le Japon, la France, la Russie, l’Allemagne, tandis que les voitures vendues par le groupe sont commercialisées sous les marques Nissan, Renault, Mitsubishi, Lada, Dacia, Alpine… Il faut y ajouter des filiales, dites stratégiques, qui ont pour but d’optimiser les résultats financiers et la pression fiscale, comme la filiale d’assurance domiciliée à Malte. Mais ce qui est le plus significatif, c’est que la société qui joue le rôle de holding (mais qui est une filiale 50/50 de Renault et de Nissan) est domiciliée à Amsterdam pour permettre au groupe de bénéficier de ce qui est connu dans le jargon des conseillers fiscaux comme le « sandwich hollandais ». Il en résulte qu’en 2017, si l’on en croit les chiffres officiellement publiés, le montant de l’impôt sur les bénéfices payés en France par Renault était inférieur à 15 % du bénéfice. Mais il n’y a pas que l’optimisation fiscale que peuvent s’offrir les grands groupes multinationaux, il y a aussi une optimisation sociale. C’est ainsi que la réussite du groupe Renault-Nissan, sous l’impulsion de Carlos Ghosn, a été en partie due à une « externalisation » de la sous-traitance, à des mises à la retraite anticipées – dont la conséquence première est de faire prendre en charge par la collectivité des rémunérations perçues par ces nouveaux retraités – et à des délocalisations massives. Aujourd’hui, sur les 181 350 salariés que compte le groupe, à peine 48 000 travaillent en France. Et on pourrait continuer la liste de ces avantages ouverts aux seules multinationales, simplement organisées autour de liens financiers et jonglant avec des systèmes juridiques entremêlés.

    Les multinationales au-dessus des droits communs

    Le groupe, tel qu’il est organisé, semble bien, en effet, « optimiser » aussi le droit¹. Il repose sur un système de participations croisées entre Renault qui détient plus de 43 % du capital de Nissan et Nissan qui détient 15 % du capital de Renault. Sans compter que Renault détient 2,17 % de son propre capital (en pratique cette « autodétention » débouche sur un gonflement artificiel du capital nominal, dont le droit dit qu’il est la garantie des créanciers). Au regard du droit français, Nissan n’a donc pas le droit de prendre part aux votes affectant la direction de Renault. Mais on constate que si Nissan détient un poste d’administrateur, privé du droit de vote en vertu de la loi, un autre administrateur est élu « sur proposition de Nissan » ; rien ne s’oppose donc à ce qu’il participe aux décisions. De plus, la « tête » du groupe est la société Alliance BV dans laquelle il n’y a pas de participations croisées et où Nissan et Renault sont à parité. Et c’est Alliance BV qui prend les décisions stratégiques. Cette « optimisation » juridique permet d’éviter nombre de contraintes imposées tant par le droit des sociétés que le droit de la concurrence² (sans parler bien sûr du droit fiscal).

    Que sert à l’homme de gagner l’univers ?

    cover-r4x3w1000-5bf3f56429a3c-b9e10bb0539b41666e194f723d5936e3d7a7e22c-jpg.jpgUne autre information est frappante. Carlos Ghosn est vraiment un homme universel. Il sait tout faire. Ce n’est pas pour rien que, jusqu’au début de l’affaire, il était président de Renault, Nissan, Mitsubishi et Alliance. Mais, au-delà, il était aussi impliqué dans diverses opérations immobilières, notamment au Brésil et dans le nord du Liban, ainsi que dans la gestion d’un domaine viticole. Etant ainsi un homme universel, que l’on voyait un jour à Maubeuge auprès du président Macron, un autre à Moscou avec le président Poutine, un troisième à Pékin avec le président Xi Jinping et un autre au forum de Davos, il partageait son temps entre ses divers domiciles, à Beyrouth, Tokyo, Paris, Amsterdam, Rio de Janeiro, sans compter Beaulieu, sur la Côte d’Azur. On comprend qu’il ait eu besoin d’un avion privé pour pouvoir se rendre rapidement de l’un à l’autre. On comprend aussi que les Libanais, fiers de « leur » enfant, aient émis un timbre à son effigie et que les Japonais reconnaissants aient imaginé un manga dont ce « samouraï » d’aujourd’hui est le héros. On comprend enfin que pour assurer sa défense devant les juridictions japonaises il fasse appel à un célèbre cabinet d’avocats américains. Que restera-t-il de tout cela demain ? En attendant, il bénéficie provisoirement d’une nouvelle résidence, qu’il n’a ni choisie ni fait aménager spécialement pour lui.

    Trois leçons

    De ce rapide tour d’horizon, il y a au moins trois leçons principales à tirer. La première est que, dans un groupe multinational comme Renault-Nissan, un événement – quelles qu’en soient la cause et la nature – se produisant dans un pays entraîne des conséquences qui peuvent affecter gravement l’économie d’un autre pays, sans que les autorités de celui-ci puissent intervenir. La seconde est qu’un Conseil d’administration composé de membres éminents choisis pour leur appartenance à « l’élite » politico-administrative, et comportant presque autant de femmes que d’hommes, est impuissant à comprendre les agissements du président ; en l’occurrence, ils n’ont rien vu venir et ils sont incapables de prendre la défense dudit président qu’ils sont pourtant chargés d’accompagner et de surveiller. Plus grave : s’il s’agit d’un complot proprement japonais au profit de Nissan, qui se grefferait sur l’affaire, ce qui peut évidemment se supputer, voilà les Français dans l’incapacité de réagir !

    Enfin, les entreprises d’aujourd’hui n’ont rien à voir avec celles que l’on présente aux étudiants dans les Universités et dont Schumpeter a vanté les mérites. Dans le modèle enseigné, les entrepreneurs étaient des hommes qui risquaient leur fortune personnelle au service d’un projet qu’ils avaient conçu et qui donnait du travail à d’autres pour servir le bien commun ; aujourd’hui, le capitaine d’industrie est quelqu’un qui utilise l’argent des autres en faisant la promotion d’un projet qui lui est extérieur et pour lequel il est prêt à sacrifier de nombreux travailleurs afin d’en retirer une fortune personnelle.   

    1. Nous n’aborderons pas ici le droit boursier car les variations observées sur les cours des actions ne sont pas caractéristiques des sociétés multinationales mais du fonctionnement de ces « casinos » appelés Bourses.
    2. Dans ce domaine, on doit aussi se poser la question de la « coopération » avec l’Allemand Daimler qui détient 3 % du capital de Renault et autant de celui de Nissan.
     François Reloujac
    Journaliste, spécialiste des questions économiques
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    Revers de fortune
  • Gilets jaunes antifascistes : les nouveaux idiots utiles, par Laurent Vergniaud.

    Le rassemblement contre la dissolution de Génération identitaire du 20 février 2021 donna lieu à une arrestation remarquée de Jérôme Rodrigues aux côtés des contre-manifestants gauchistes. Profitons donc de l’occasion pour effectuer l’autopsie du cadavre du mouvement des Gilets jaunes.

    Compte tenu du contexte électrique, on aurait pu s’attendre, en ce samedi de février, à ce que la manifestation contre la dissolution de Génération identitaire livre les rues de Paris à un chaos sans précédent. Pendant des semaines, les anathèmes ont fusé depuis les rangs de la gauche plurielle, sur les plateaux télés, les réseaux sociaux et dans les communiqués : racistes, terroristes, milices fascistes ! Des reportages chocs ont été ressorti de derrière les fagots, du fait divers sordide pour choquer le bon notable de gauche. On a rappelé l’invasion du Capitole, un océan plus loin. Nombreux avancèrent que l’État de droit était assurément menacé par les actions du groupe, que nous étions au bord de la guerre civile. Comme de bien entendu, les antifas parisiens ne manquèrent pas à l’appel.

    Les antifas entrent en scène

    Dans une déclaration aux accents insurrectionnels publiée sur la plateforme de propagande appeliste ACTA, l’Action antifasciste Paris-Banlieue a appelé fermement à contre-manifester. Toutes les gymnastiques intellectuelles furent de mise pour convaincre son auditoire de cette nécessité révolutionnaire : si le Système dissout Génération identitaire, c’est un complot pour mieux renforcer l’extrême droite, et dissimuler au peuple que les idées identitaires sont déjà au pouvoir. Mieux encore, si le pot au rose n’est pas dénoncé, c’est le Rassemblement national qui sera le grand gagnant de l’histoire. Plus direct, le mouvement de jeunesse marxiste Jeune Garde a salué une dissolution qu’il réclamait de longue date et a annoncé continuer son action sur le terrain de la rue en publiant sur les réseaux sociaux des photos de militants prêts à en découdre. « Ça va swinguer ! » promettaient-ils, singeant les codes du hooliganisme. Syndicats d’extrême gauche, partis politiques, pages Facebook insurrectionnelles, tous contresigneront. Des appels qui pousseront la préfecture à déployer par prudence un important dispositif policier, dans le souci d’éviter une bataille rangée entre extrêmes.

    Le jour J, chacun fut donc au rendez-vous pour y jouer sa partition, rassemblement et contre-rassemblement. Mais ce que les caméras auront montré, c’est un sans-faute en termes de mobilisation et communication de la part du camp identitaire. De bons Français indignés mais respectueux des lois, le soutien de nombreux élus de droite, un rassemblement à l’organisation sérieuse, une place remplie, des profils variés à mille lieues de l’image d’Épinal du terroriste en puissance au crâne rasé. Bien embêtés devant l’absence des ligues fascistes prêtes à renverser la République, les caniches du système tenteront en dernier recours de débusquer un salut hitlérien. Une pathétique manœuvre qui sera rapidement débunkée par les prudents décodeurs de l’AFP.

    Le clown Jérôme Rodrigues

    La seule échauffourée notable ne mettra pas en scène des militants antifas ultraviolents, au grand dam du spectacle médiatique, mais quelques poignées de Gilets jaunes avinés. Pas de romantiques affrontements entre bandes rivales, pas de choquantes agressions fascistes, juste quelques perturbateurs expulsés sans ménagement par le service d’ordre. Introuvables sur le terrain, les militants antifascistes auront manqué leur coup. En mobilisant à leur place les Gilets jaunes pour aller au contact du rassemblement identitaire, l’intention initiale était très certainement de montrer que l’opposition au fascisme ne venait pas de militants radicaux, mais du peuple, éternelle chimère de tous les gauchismes. Raté sur toute la ligne, le contribuable français ne s’est pas reconnu dans ce Lumpenprolétariat dégénéré, ces chômeurs-casseurs qui n’ont plus d’identité nationale ou de patrimoine à conserver. Point ici de large mobilisation antifasciste de la France d’en bas, mais le triste spectacle d’une poignée de gogos paumés aux revendications peu identifiables. Affaibli et brisé par des mois de mobilisation et de répression dont le sens lui échappe, le Gilet jaune survivant n’a plus grand-chose à voir avec le terreau dont il est issu. Il manifeste, par tradition religieuse, tous les samedis. Ne se définissant plus que par leurs « gilets », ces nouveaux damnés de la terre lutteront jusqu’au bout, peu importe contre quoi. Face à ces déclassés, ces « intouchables », on aura vu se dresser la France, de toutes les classes, de tous les horizons, fédérée par le drapeau, unie dans la défense de la liberté d’expression. Deux mondes qui se regardent de chaque côté d’une ligne de CRS. L’aboutissement de cette récupération du Gilet jaune aura seulement eu pour effet de mettre dans les pattes de l’extrême gauche de rue cet encombrant boulet.

    Il suffira pour s’en convaincre de regarder l’intervention ubuesque du clown borgne Jérôme Rodrigues au micro de Russia Today. Sans crainte du ridicule, il ânonne une bancale démonstration dont on peine à distinguer les tenants et les aboutissants. On comprend vaguement que le pauvre homme serait en guerre contre « Macron » et « l’Allemand » – Jérôme Rodrigues veut parler de Lallement, Didier de son prénom, préfet de police de son état. Hier c’étaient les Allemands, aujourd’hui c’est « l’Allemand ». Le Gilet jaune est pour la liberté d’expression, il doit donc manifester contre Génération identitaire car tous les points de vue doivent se faire entendre. Eh oui, en dissolvant Génération identitaire, Macron a fait le choix de leur donner parole ! La manifestation des identitaires n’a pas été interdite par « l’Allemand », on en déduit donc que les identitaires sont de mèche avec lui. À moins que ce ne soit l’inverse. Les argumentaires calculés des théoriciens antifascistes sont mis à nus. Privés du jargon sociologique et de leur lyrisme militant, dans le cerveau brouillon du gogo Rodrigues, ils retournent à leur état naturel de bouillie inintelligible. Point d’orgue de cette clownerie, le nouveau bouffon du roi se plaindra piteusement d’un violent toucher aux testicules par les forces de l’ordre. L’État tremble devant tant d’ardeur révolutionnaire et le public se gausse. On croirait entendre un de ces délinquants banlieusards se victimiser sur le plateau de Konbini pour tirer les larmes et les sous du bobo bien-pensant. Révélateur de la castration mentale et de la soumission totale de celui qui, on le rappelle, rejoindra prochainement le cirque d’Hanouna comme chroniqueur.

    L’art du recyclage idéologique

    Bien avant la « récupération » gauchiste, c’est la société du spectacle qui aura terrassé les Gilets jaunes. Le 17 novembre 2018, acte un des Gilets jaunes, il n’y avait précisément pas de « gilets jaunes », il y avait des Français en colère qui se plaignaient du matraquage fiscal. Sur Internet, on parlait de « mouvement national contre la hausse des taxes », de « France en colère ». Le gilet jaune n’était qu’un outil pour se reconnaître, on portait le gilet jaune, on n’était pas « un Gilet jaune ». Puis la mise en scène permanente fit naître l’identité du Gilet jaune. On était plus Gilet jaune parce qu’on voulait payer moins d’impôt, on était Gilet jaune car on défilait tous les samedis et qu’on se revendiquait comme tel sur les réseaux. Les Gilets jaunes étaient une grande famille, une communauté dans la communauté. Au fur et à mesure que le mouvement perdait en dynamique, au fur et à mesure que la fracture avec le Français moyen s’accentuait, la tentation de se reposer sur le tissu associatif de la gauche pour continuer d’exister et de se faire entendre devenait de plus en plus importante. Il fallait prêter allégeance au dogme de la convergence des luttes. Le Gilet jaune devenait l’homme de tous les combats : écolo, antiraciste, syndicaliste même ; dans une totale contradiction avec ses revendications de départ. Mieux encore, par opposition à la police, seule constante du mouvement, il fallait adopter les slogans et les codes visuels du black block et par extension de l’antifascisme. L’identité du Gilet jaune antifasciste était née. D’abord construction médiatique pour assimiler le mouvement aux « casseurs », la synthèse finit par devenir réalité.

    La pieuvre identitaire gauchiste, habituée à assimiler en son sein tous les combats d’arrière-garde, était impuissante, dépassée, larguée face à la mobilisation spontanée du peuple français. Des Gilets jaunes cependant, elle n’aura fait qu’une bouchée. Sa spécialité reste de rabattre les multiples identités que revendiquent les proscrits pour les rallier à la haine de l’homme bourgeois blanc, personnifié par le flic et par le militant de droite. La gauche intersectionnelle a cela de magique qu’elle multiplie les cautions au fur et à mesure qu’elle perd les masses. À défaut d’avoir eu les prolos, elle aura eu les Gilets jaunes. On a connu le Beur de service pour se dédouaner du racisme, on a à présent le Gilet jaune de service pour se dédouaner du mépris de la France périphérique. Encombrant allié, mal à l’aise devant les caméras, inutile dans la rue, mais nécessaire pour préserver l’illusion morale que la lutte gauchiste est celle des « sans-dents » contre les élites.

    On a pu longtemps débattre du statut d’« idiots utiles du système » des antifas, personne ne niera aujourd’hui que les Gilets jaunes sont devenus les idiots utiles de la gauche.

    Source : https://www.revue-elements.com/

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    Toujours "contre nous", par essence et d'une façon existentielle, pourrait-on dire - et cela depuis les Cimbres et les Teutons, il y a maintenant plus de...21 siècles ! - nos ennemis allemands de "l'Allemagne politiquement unifiée" ont monté une sorte de coalition militaire anti-française avec l'Italie, l'Espagne et la Suède pour créer un successeur au char Léopard 2. Sans la France, évidemment, qui a fabriqué le remarquable char Leclerc, cela va de soi !

    Nos Rois avaient bien compris "le danger d'outre-Rhin", quel que soit le nom qu'il porte dans l'Histoire, depuis les Cimbres et les Teutons il y a 21 siècles, jusqu'à Hitler, en passant par Bismarck et Guillaume II. Ils avaient réussi ce "chef d'oeuvre absolu" (le mot est de notre immense Bainville) qu'étaient les Traités de Westphalie : en émiettant les Allemagnes, non seulement ils faisaient disparaître tout danger à l'Est mais, mieux, les Allemands des principautés et villes libres sans nombre devenaient nos amis, et le Maréchal de Saxe grand maître des Armées françaises sous Louis XV, remportait la bataille de Fontenoy, aux côtés du Roi (dont le rôle fut, là, décisif, au dire même de Napoléon, qui s'y connaissait, en batailles... ).

    Cette heureuse division des Allemagnes dura jusque sous Louis XVI, et nous permit de réunir au Royaume l'Alsace, la Franche-Comté, la Flandre gallicante, une petite partie du Hainaut, La Lorraine (n'oublions pas le Roussillon !).

    Nous serions arrivés à "réunir" ce qu'il nous manque de la rive gauche du Rhin sans les Encyclopédistes prussophiles, et leur Révolution, leur République et leur Empire qui, follement, au nom du calamiteux et idéologique "principe des nationalités", ont lancé le mouvement d'unification allemande (la "médiatisation" et le "recès" de Napoléon 1er!) puis ont laissé, toujours aussi follement, ce processus d'unification aller à son terme (Napoléon III) : on a eu les conséquences : 1870 et la perte de l'Alsace-Lorraine, 1914 et son million et demi de "jeunes français couchés froids et sanglants, sur leur terre mal défendue" (Maurras) : tous, Encyclopédistes, révolutionnaires, républicains et Empires ont "bien travaillé" (!) contre les intérêts supérieurs et vitaux de la Nation française, et en "intelligence avec l'ennemi" !

    Encore pouvions-nous, après la brillante mais affreuse victoire de 18, obtenir une rive gauche du Rhin "nettoyée de la Prusse", selon l'heureuse expression de L'Action française : en soutenant le séparatisme rhénan. Mais, là encore, nos ennemis anglo-saxons (cette fois) et, surtout, le Régime, le Système veillaient : détruisant l'Empire catholique Austro-hongrois avec lequel nous pouvions nous réconcilier et qui nous aurait aidé contre les germains du nord, le Régime perdit lamentablement la paix, et laissa l'Allemagne intacte, se contentant de la "mettre en république" croyant que, par la magie des mots, elle deviendrait, ainsi, fréquentable et pacifique : comme le lucide et clairvoyant Bainville l'avait analysé (et l'Action française, et l'Armée, et les Patriotes avec lui...), nous eûmes - et le monde entier avec nous - Hitler et le nazisme et la Seconde Guerre mondiale vingt ans après ! (voir ici et ici).

    Même de Gaulle, intimement royaliste, demanda à Staline, en 44/45, de fixer sur le Rhin la limite ouest de "l'Allemagne maintenue" (comme il venait, par la force brute, de fixer sur la "ligne Oder/Neisse" sa limite est). Staline ne répondit pas aux attentes de de Gaulle, et l'Allemagne fut bien divisée, mais en deux seulement... et l'on connaît la suite.

    Maintenant, bien longtemps après tout cela, nous avons à manoeuvrer avec une Allemagne réunifiée qui, plus faible que nous militairement - et c'est heureux ! - grâce à notre arme atomique, ne nous pardonne justement pas d'être "un pas derrière nous", et a préféré se faire le 51ème État des États désunis d'Amérique plutôt que de jouer loyalement le jeu, avec nous, d'une Europe totalement indépendante de la Maison Blanche...

    Et qui a profité de son impossibilité de dépenser des sommes importantes dans l'arme atomique (comme nous) pour se concentrer exclusivement sur son économie, en faire une arme de guerre redoutable contre nous et tous les européens, à qui ils ont réussi à imposer leur mark, sous le faux nez et le faux nom d'euro, ce qui a achevé de déstabiliser complètement notre économie. Il faut cependant dire, à leur décharge, que - depuis Giscard... - les politiques insensées de notre Système et de notre Pays légal les ont bien aidés...

    Voilà où nous en sommes aujourd'hui : on nous pardonnera la longueur de ce rappel historique mais, une fois de plus, il nous permet de constater la justesse du mot d'Auguste Comte : "Les vivants sont de plus en plus gouvernés par les morts"...

    Et ce n'est pas avec un Régime et un Système "essentiellement" prussophiles que l'on pourra agir et traiter avec les Allemands, mais en retrouvant notre Régime traditionnel, l'institution qui a fait la France et qui l'avait débarrassé du "danger de l'est" : sa Royauté...

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    1. D'Eugénie Bastié (qui a bien raison) sur Le Puy du Fou, et son succès colossal, dont nous parlions ici-même, avant-hier

    "Le Puy du fou n’ pas la prétention de donner un cours d’histoire, mais de faire rêver par la légende, d’unir par l’imaginaire. Plus qu’une réussite commerciale, il s’agit d’une victoire culturelle. Les déconstructeurs ne le supportent pas...
    Le Puy du Fou l'assume, il est un des rares lieux qui renoue avec le roman national..."
     
    (extrait vidéo 3'59)
     
     
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    2. En direct, avec Morandini, au coeur du trafic de drogue à Melun... Dénis Cieslik a commencé par écouter les habituelles excuses victimaires des délinquants vendeurs de mort puis a rappelé à ces "jeunes" de banlieue qu’ils sont entièrement responsables de la vie pourrie qu’ils imposent aux autres. Cela ne leur a manifestement pas plu... :

    (extrait vidéo 2'12)

    https://twitter.com/DenisCieslik/status/1699755757401407913?s=20

     

    Regardez Denis Cieslik, haut-fonctionnaire, interpellé par des jeunes en  direct dans « Morandini Live » depuis Melun

     

    3. C'est à signaler : Pascale Martin, députée LFI de Dordogne, annonce courageusement son soutien à l'interdiction du port de l'abaya à l'école. Elle a raison, elle fait bien et elle est "gonflée", comme on dit familièrement. Déjà, Andréa Kotarac avait quitté ce parti islamo-gauchiste il y a pas mal de temps, maintenant; on souhaite bonne chance à Pascale Martin, et l'on verra bien comment se passent les choses pour elle...

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    4. (Source : Zone Bourse) L'Allemagne a arrêté ses centrales nucléaires, ce qui a eu un impact majeur sur  la disponibilité de son électricité et  le bilan carbone de son mix électrique.

    https://www.zonebourse.com/cours/action/EON-SE-3818998/actualite/Plus-d-importations-d-electricite-apres-l-arret-des-centrales-nucleaires-allemandes-44782210/

    5. Cela ne nous rassure pas, mais force est de constater que, dans le domaine de l'effondrement sur elles-mêmes, nos ennemis d'Allemagne font encore mieux (c'est-à-dire pire) que nous !

    C'est dans Breizh-Info : Allemagne. Polygamie : des Afghans autorisés à faire venir leur seconde épouse dans le cadre du regroupement familial...

    https://www.breizh-info.com/2023/09/07/224241/allemagne-polygamie/

     

    6. D'accord avec Alexandre del Valle :

    7. lafautearousseau y sera, et appelle tous ses lecteurs, amis, sympathisants, et tous ceux qui pourront être libres et sur place ce samedi 1er octobre à se joindre à cette manifestation d'amitié et de soutien à nos frères arméniens...

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    À DEMAIN !

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  • L'argent est partout ? C'est vrai ! Question : Argent, qui t'a fait roi ?....

    C'est un Patrice de Plunkett enthousiaste qui nous recommande sur son blog ( http://plunkett.hautetfort.com/ ) la lecture du livre de Jean Bastaire, Pour un Christ vert (1). 

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    On le remercie pour son conseil, que l'on va suivre en cette période de vacances où l'on a un peu plus de temps. D'autant plus que l'on retrouvera dans cet ouvrage l'une des préoccupations essentielles dont nous avons déjà parlé à nos lecteurs. Nous leur avons annoncé il y a quelques temps que nous étions en train de relire L'Avenir de l'Intelligence, texte magistral de Maurras datant de 1901. Et de travailler à une présentation nouvelle de ce texte qui, dans la forme a beaucoup vieilli, ce qui le rend de fait illisible aujourd'hui, du moins pour le grand public; alors que son analyse, elle, n'a pas pris une ride dans sa fulgurance et dans la globalité de l'analyse.

    Maurras y montre bien l'origine de la prise du pouvoir par l'Argent, et le siècle de Fer que cela inaugure. En ceci, ce petit ouvrage et son analyse sont infiniment précieux, puisqu'il s'agit de la première -et de la seule- étude de cet évènement considérable, dans sa globalité et son intégralité. 

    S'il est bon de décrire, comme le fait Bastaire cité par Plunkett, le fait que l'argent, naguère, devait composer avec d'autres pouvoirs alors qu'il est devenu aujourd'hui le référent suprême; ou de dénoncer comme le fait la librairie La Procure, dans sa présentation de l'ouvrage, "le totalitarisme de l'Argent qui engendre une société de prédation et de consommation"; on va dans le même sens que Bastaire et la Procure en cherchant à savoir et à comprendre pourquoi et comment on en est arrivé là; comment et pourquoi cela s'est passé; en cherchant à dater et à avoir une vision claire des origines de cette prise du pouvoir par l'Argent.

    Ceci d'autant plus qu'Helène et Jean Bastaire se placent exclusivement, semble-t-il, et d'après ce que nous en savons par Plunkett, en attendant de l'avoir lu nous-mêmes, sur le seul terrain religieux. Il sera bon, semble-t-il, de doubler cette réflexion d'une réflexion proprement politique -ce qui est notre rôle à nous, dans ce blog....

    Voici donc, d'abord, la note enthousiaste de Plunkett sur l'ouvrage des Bastaire, et la présentation qu'en fait l'éditeur. Nous présenterons à grands traits, demain, L'Avenir de l'Intelligence.

    Chacun pourra alors juger sur pièces s'il n'y a pas d'étonnantes convergences entre les deux réflexions...

    ''Pour un Christ vert''

    C'est le nouveau livre du philosophe catholique Jean Bastaire (éd. Salvator), pour une révolution chrétienne mondiale :

    Voilà un écho philosophique et français à Caritas in veritate : non au passéisme, à la récupération utilitaire des "valeurs spirituelles" (?) par les gérants de la post-démocratie française, au vieux ménage défunt "entre la foi d'hier et la cité d'hier"... Le nouveau livre de Jean Bastaire pose en termes révolutionnaires le problème de l'avenir du christianisme, toujours potentiellement jeune et neuf.

    Face au christianisme : l'argent. Naguère l'argent n'arrivait pas "à contrecarrer et à neutraliser totalement les autres puissances. Il devait composer avec elles… Des concessions et rétrocessions intervenaient où l'argent passait des compromis avec les armes, le droit, l'éducation, les croyances, la culture." Mais aujourd'hui l'argent "accède au rang de référent suprême, de maître absolu". L'argent "est devenu le maître et nous manipule dans un extraordinaire tohu-bohu", qui conduit finalement "à une réduction au chaos". "Commerce de masse, commerce totalitaire" : "briser par tous les moyens la résistance du consommateur...". "Alors que le nécessaire continue de faire défaut à une proportion importante de la société occidentale et majoritaire de la société mondiale, le superflu entre aussi dans la catégorie de ce dont on ne peut se passer. Tout devient nécessaire. La notion de superflu disparaît..."

    Ennemi direct "contre lequel les chrétiens doivent mobiliser toute leur foi et toute leur action" : le consumérisme, où "l'offre suscite, commande, impose la demande". L'accroissement constant de la consommation, présenté comme la base même de la civilisation, est l'idéologie de masse du matérialisme mercantile. D'où le pillage de la planète, et la sourde angoisse qui gagne l'opinion publique devant les conséquences – humaines et écologiques – de ce pillage. D'où aussi le conflit, de plus en plus évident, entre ce système et le christianisme. Pour le christianisme, "tout est donné à l'homme et rien ne lui appartient".

    La propriété privée (célébrée classiquement comme "de droit naturel") a ses limites et ne doit pas accaparer les ressources vitales de l'humanité. Il y a donc "opposition frontale" entre le consumérisme et le christianisme, dont l'une des missions est "d'appliquer la Trinité aux réalités économiques" : en d'autres termes, "placer l'Amour au centre des relations de subsistance que l'homme entretient avec ses semblables et le reste de la Création". Il ne s'agit pas "d'introduire plus de justice dans la dévoration", mais "de dénoncer la dévoration comme le désordre de base". L'exigence est celle "d'une conversion", un retournement à 180 degrés de l'attitude intérieure de l'homme, un "demi-tour existentiel" : "au souci du nombril doit succéder l'inquiétude pour la communion universelle" .

    D'une part, le système nous veut voraces. D'autre part, notre inquiétude pour l'avenir de nos enfants, notre conscience (qui se réveille) nous commandent de devenir sobres. On ne peut être à la fois sobres et voraces, souligne Bastaire ! Il y a donc conflit entre le système économique mondial et notre conscience. Particulièrement si elle est chrétienne. "Le rajeunissement du christianisme est comme toujours de revenir à ses fondamentaux en les interprétant selon les conditions de la société actuelle. A partir de sa tradition, il est d'inventer une nouvelle expression de la foi et une nouvelle manière de la vivre..."

    Aujourd'hui l'exigence décisive est "de faire front contre la suprématie de l'argent",qui a enfermé la planète dans une situation invivable. Face à cela, l'amour et la vérité commandent une révolution. Elle doit être écologique, dit Bastaire : c'est "la réponse chrétienne à l'agonie de notre temps, à la lutte sans merci que l'humanité livre contre le mal pour sauver en Christ l'homme et l'ensemble des créatures" .

    Dans le sillage des papes (Jean-Paul II, Benoît XVI), le philosophe en appelle au "Christ vert" pour qui "sauvegarde et salut de la Création vont de pair. Il s'agit à la fois de mener à bien la réforme des coeurs dans la gestion de l'univers et de consommer en Christ la promotion finale de toutes choses pour que le Christ les offre toutes au Père... Telle est l'annonce onéreuse et joyeuse qu'on attend des chrétiens aujourd'hui. La nouvelle évangélisation passe par là... Nous sommes au terme d'un cycle. L'impérialisme de l'argent a fini d'avaler toutes les autres valeurs, comme ce capitalisme financier en quoi se résorbe dans une bulle gigantesque la totalité de l'économie mondiale. Le Christ vert est seul capable de crever cette bulle et de sauver l'homme solidaire de l'univers." 

    J'applaudis et je salue Jean Bastaire, maître-pionnier de l'écologie catholique. Lisez son livre ! 

    (1) :

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    Édition Salvator, 122 pages, 12,26 euros
     
     
     Présentation de l'éditeur :
     
    Hélène Bastaire, médecin, et Jean, son mari, écrivain chrétien, ont déjà publié une dizaine d’ouvrage d’orientation écologiste, des poèmes, des essais, des ouvrages sur Péguy.

    Pour le fond, on peut dire qu’il s’agit d’un ouvrage de théologie morale dont la thèse peut se résumer ainsi :
     
    Une révolution est nécessaire pour rendre la santé à une société qui s’étouffe. Cette révolution doit être une conversion des cœurs impliquant un regard évangélique sur l’argent et la consommation, qui ne sont pas mauvais en soi, mais seulement quand ils deviennent tyranniques et totalitaires et sont vécus dans une perspective de prédation, comme c’est le cas aujourd’hui. Dans la recherche de plus de justice et d’une meilleure répartition des ressources de la planète, il ne s’agit pas de partager des richesses dans un esprit d’accaparement et de faire des petits riches avides et envieux, mais de recevoir ces biens de la terre comme un don immérité appelant la louange, et de les gérer dans l’esprit de pauvreté prêché dans les Béatitudes. Donc dans un esprit d’oblation et de générosité impliquant une certaine sobriété, le renoncement au superflu qui nous est imposé par la publicité et dont le résultat est une formidable production de déchets et un universel gaspillage.
  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

     

    "EMPRISE DE L'ALLEMAGNE : De la puissance militaire à la puissance économique, permanence de l’impérialisme allemand..."

    "Réservé aux abonnés", le simple titre de ce bon article d'Atlantico dit, à lui seul l'essentiel...

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    Herr Scholz, Chancelier du Quatrième Reich, bien obligé de supporter la pilule très amère d'une France puissance nucléaire (et, lui, pas) mais bien décidé, aussi, à nous le faire payer chèrement...

    Nos ennemis allemands sont prêts à tout. Tout, comme par exemple devenir le 51ème État des États désunis d'Amérique; ou faire de l'Europe une succursale états-unienne, une arrière-cour de la Maison blanche : tout, plutôt que d'être un tant soit peu dans un ensemble où la France serait "une case devant"...

    Et, bien entendu, tout faire pour "casser" tout ce que l'on peut "casser" de cette France que l'on veut toujours dominer : en particulier son EDF et son nucléaire... notre pauvre semble-président Macron disant "Amen" à tout, dans son utopie du "couple franco-allemand" qui n'a jamais existé ailleurs que dans les têtes de nos dirigeants; et qui ne rêve que d'être, non pas le président de la France, mais d'une Europe qui - selon l'idée qu'il s'en fait - n'a jamais existé et n'existera jamais...

    L'extérieur a changé : plus de casque à pointe ni de croix gammée, c'est sûr; l'impérialisme allemand porte aujourd'hui costard/cravate : cela passe mieux, dans l'opinion. Mais l'expansionnisme germanique, sa volonté de puissance, pour être seulement économique, aujourd'hui, n'en reste pas moins destructeur et ravageur, en particulier pour nous, dans ses conséquences économiques, bien sûr, mais aussi... politiques !

    "Devant l'Allemagne éternelle" est le titre d'un livre de Maurras. Nous avons toujours aujourd'hui devant nous, et contre nous, cette Allemagne unifiée que le Système et Clemenceau n'ont pas voulu abattre en 1918...

     

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    1. Une citation de Charette, dans Le Figaro de ce lundi...

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    Actualité/modernité de Charette, dont ces propos recoupent exactement ceux de Simone Weil, un siècle et demi plus tard : 

    "L'enracinement est peut-être le besoin le plus important et le plus méconnu de l'âme humaine. C'est un des plus difficiles à définir. Un être humain a une racine par sa participation réelle, active et naturelle à l'existence d'une collectivité qui conserve vivants certains trésors du passé et certains pressentiments d'avenir. Participation naturelle, c'est-à-dire amenée automatiquement par le lieu, la naissance, la profession, l'entourage. Chaque être humain a besoin d'avoir de multiples racines. Il a besoin de recevoir la presque totalité de sa vie morale, intellectuelle, spirituelle, par l'intermédiaire des milieux dont il fait naturellement partie." 

     

    2. Entièrement d'accord avec Grégoire de Fournas : les pitreries et autres gamineries d'esprits bas de plafond et totalement déconnectés du réel, n'ayant que "la com" pour principe, cela commence à bien faire !... :

    "Zéro solution contre la concurrence étrangère déloyale ou les normes absurdes qui tuent nos agriculteurs, mais un nouveau gadget : des moutons et des poules dans la cour de l’Assemblée nationale ! Les agriculteurs ne veulent pas de la démagogie mais des solutions !"

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    3. On sait que, pour Dupond-Moretti, "la France n'est pas un coupe-gorge", ce que dément quotidiennement l'actualité la plus angoissante. Par contre, ce qui indéniable, c'est qu'elle est devenue, par la faute et l'action du Système, un gigantesque foutoir/pétaudière, dont les péripéties prêteraient presque à sourire, s'il ne s'agissait de personnes qui, peut-être, ont déjà tué et vont, du coup, peut-être recommencer...

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    Merci Éric !

    Si ce "détenu" fait quelque chose de grave un jour prochain, on s'en souviendra, et on saura à qui le rappeler !!!!!

     

    4. Europhobe a raison :

    "Au lieu de l'affaire #Palmade, c'est la fermeture des deux usines #Latécoère (Labège, Montredon) qui devrait faire la une des chaînes info ! L'avionneur français a une avance technologique dans le LIFI (Internet par la lumière). #Macron laisse les Américains tout rafler !"

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    LE SYTÈME ET SON CHEF (?) ACTUEL NE DEFEND PAS LA FRANCE :

    IL LA VEND "À LA DÉCOUPE' !

     

    5. "L’avenir d’EDF se joue à Bruxelles et dépend de la réforme du marché européen de l’électricité". Les prochains mois seront décisifs pour l’entreprise française, perçue par la Commission européenne comme un Léviathan industriel et monopolistique, constate, dans sa chronique, Jean-Michel Bezat, journaliste au Monde... :

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/02/27/l-avenir-d-edf-se-joue-a-bruxelles-et-depend-de-la-reforme-du-marche-europeen-de-l-electricite_6163512_3232.html

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    6. MacLesggy ne dit pas merci aux "verts" allemands : soit, il a raison. Mais il ne faut pas dire merci, non plus, au Pays légal allemand tout entier, et à son chancelier Herr Scholz, qui est complice et marche à fond dans la combine !...

    "Hallucinante quantité de CO2 émise au kWh en Allemagne ce matin : 714 g eqCO2/kWh ! Sans une base nucléaire conséquente, les énergies intermittentes, EN EUROPE, font le lit du gaz et du charbon, et accélèrent le changement climatique. Pas merci "die Grünen" !"

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    VIVE LE NUCLÉAIRE, HERR SCHOLZ !

    ET N'OUBLIEZ PAS :

    HITLER KAPUT !

     

    7. Peut-on lutter contre le "frérisme", et comment ? Matthieu Bock-Côté reçoit Florence Bergeaud-Blackler, anthropologue, chargée de recherches au CNRS :

    "On a mis 40 ans pour commencer à réaliser le projet des frères musulmans parce que les études sur l'islamisme ont été ostracisées et coupées de fonds au profit d'études sur l'islamophobie. Il faudrait que l'UE arrête de financer les assos antiracistes qui financent le frérisme."

    (extrait vidéo 2'10)

    https://twitter.com/IslamismeFrance/status/1630264129666666499?s=20

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    416 pages, 25 euros

    Ce livre présente le mouvement islamiste issu de l’internationalisation du mouvement des Frères musulmans, tel qu’il s’est développé en Europe : Florence Bergeaud-Blackler le nomme frérisme. Elle explore ici, de façon factuelle et documentée, l’origine du mouvement, son fondement doctrinal, son organisation et ses modes opératoires, ainsi que ses méthodes de recrutement et d’endoctrinement. Elle montre comment il étend son emprise au cœur même des sociétés européennes en s’appuyant sur leurs institutions, en subvertissant les valeurs des droits de l’homme ou en « islamisant » la connaissance.
    Ni réquisitoire ni dénonciation complotiste ou militante, c’est le résultat d’une enquête de fond étayée et référencée, menée selon les méthodes des sciences humaines, et qui cerne précisément un objet, l’islamisme frériste, qui construit un système-islam décliné dans trois directions : une vision, une identité, un plan. Le propos ne vise ni une religion ni une communauté de croyants, mais décrit un mouvement qui cherche à se servir d’eux pour imposer une stratégie d’islamisation des pays non musulmans dans toutes sortes de domaines, de l’économie à l’écologie, de l’école à l’université.

    Un document de référence, qui éclaire un phénomène souvent mal cerné. Un livre précieux pour sa mesure et sa lucidité, qui nourrit le débat de faits plutôt que d’anathèmes idéologiques.

    Florence Bergeaud-Blackler est anthropologue, chargée de recherche CNRS (HDR) au groupe Sociétés, religions, laïcité à l’École pratique des hautes études. 

     

     

    À DEMAIN !

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  • GRANDS TEXTES (3) : ”Reprendre le Pouvoir” (Postface), de Pierre Boutang.

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    Voici un extrait - court, mais, malgré tout, significatif... - de la Postface du "Reprendre le Pouvoir", de Pierre Boutang, intitulée "VERS LA LEGITIMITE REVOLUTIONNAIRE".

    On reconnaîtra dans notre illustration la couverture du livre de Boutang: il s'agit de l'une des têtes des Rois de Juda, stupidement décapitées en 1793 - les vandales croyant qu'il s'agissait des Rois de France... - puis jetées au sol et abandonnées, et qui devaient être retrouvées bien plus tard, et déposées depuis au musée...

    Boutang propose ici aux Français sidérés par tant de bassesse de la part du Système, une pensée qui sauve, une pensée des profondeurs, capable de restaurer l'ordre légitime et profond, en lieu et place de la désolante pourriture aujourd'hui dominante.

    « Reprendre le Pouvoir » s'entend d'abord en ce sens. 

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     REPRENDRE LE POUVOIR » (POSTFACE, extrait, 1978)  

                 

    "...Et nous, qui essayons d'être chrétien, sans renoncer à une foi politique, qu'oserons-nous proposer, indiquer à l'horizon du désir, qui ne soit objet premier du mirage ? La réflexion sur Foucault nous a, bizarrement, conduit à l'idée, ou au mythe d'une légitimité révolutionnaire, d'une révolution pour instaurer l'ordre légitime et profond. Ce n'est pas que nous n'éprouvions du dégoût pour le mot de révolution. Nous savons d'expérience, comment elles se terminent toutes, et nous n'envions, pour nous ni pour nos fils, les prestiges de leur commencement.

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    "Et nous, qui essayons d'être chrétien, sans renoncer à une foi politique, qu'oserons-nous proposer...
    La réflexion sur Foucault nous a, bizarrement, conduit à l'idée, ou au mythe d'une légitimité révolutionnaire, d'une révolution pour instaurer l'ordre légitime et profond"

               

     

    Il y aurait pire que l'usage - indirect ou adjectif - de ce mot : ce serait l'illusion que la société par nous héritée, puis empirée, est compatible avec une légitimité quelconque, qu'un État légitime peut être greffé ou plaqué sur cette désolante pourriture. Mais, si corrompue qu'elle soit par le mal universel de l'usure (plus encore que par la pornocratie et l'alphabétisme idiot), chaque enfant d'une race et d'une langue, chaque nouveau-né recommence l'énorme aventure, retrouve la chance de tous les saluts ; le tissu premier de la politique, la source et l'objet du pouvoir sauveur, c'est la naissance.

    Chaque naissance dans une famille est le modèle idéal et réel des renaissances nationales ; l'apparition effective d'une telle renaissance exige la conjonction (pas plus invraisemblable, certes, que celle dont la révolution marxiste ne peut théoriquement se passer : une concentration du prolétariat dépossédé, et une volonté révolutionnaire) d'un état de la corruption ploutocratique avec une décision de rétablissement de la nature politique et du droit naturel. Que cette conjonction doive être héroïque, cela résulte de l'extrême contrainte exercée, à l'âge moderne, par l'extrême artifice, et par les techniques d'avilissement. Le noyau naturel de notre présence terrestre est attaqué de telle sorte que la nature même ne peut plus être que l'objet d'une reconquête. Que cette reconquête puisse demeurer pacifique est probablement une illusion dont les écologistes sérieux ne soutiennent pas la vraisemblance. 

     

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    Giambattista ou Giovanni Battista Vico (1668 - 1744), philosophe italien, précurseur de la philosophie de l'histoire.   

            

               

    Lorsque « l'âge de l'homme » décrit - nous l'avons vu, de manière ambiguë - par Vico, tombe, à l'occasion de l'un des ricorsi, bien au-dessous des Lumières, et produit la société d'usurpation et de mensonge que nous connaissons, il n'y a plus qu'à attendre et préparer activement le nouvel âge héroïque. Cela malgré les surprises que nulle prévision ne nous épargnera, malgré la difficulté liée à l'existence d'un autre type de corruption dans d'autres sociétés ou nations concurrentes, malgré la perte d'énergie considérable que les systèmes sociaux, comme les systèmes physiques, éprouvent au cours de tous leurs changements majeurs. Une théorie du pouvoir associée à une foi politique doit prévoir quelle entropie elle peut supporter et risquer, et quelle « néguentropie » elle apporte avec elle, comme toute décision vivante. Il doit - on est tenté de dire il va - y avoir un moment où survivre dans cet état de pourriture apparaîtra, dans un éclair comme indigne et impossible.

    Cette prévision ne diffère de celle des marxistes que par les sujets de l'impossibilité vécue : là où les marxistes les déli­mitaient comme prolétariat victime du salariat, nous reconnaissons en eux les Français (et les diverses nations d'Europe selon une modalité particulière), en tant qu'hommes empêchés de vivre naturellement, soumis à des objectifs étatiques tantôt fous, tantôt criminels. Quelques-uns parmi eux, sont capables de guetter la conjonction libératrice, mais, à l'instant élu la communauté tout entière, par l'effet de l'universelle agression qu'elle a subie, peut être capable de consentir à la décision, d'initier un nouvel âge héroïque. Il ne sera certes pas celui des philosophes, nouveaux ni anciens. Les philosophes, s'ils se délivrent de leur préjugé que l'Esprit doit être sans puissance et que tout pouvoir est mauvais y pourront jouer un rôle moins absurde, finalement que celui de Platon à Syracuse. Quant aux spirituels, c'est l'un d'eux, Martin Buber, qui prophétisait la bonne modification du pouvoir en un nouvel âge 

     

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            Martin Mordekaï Buber (1878 - 1965) philosophe israélien et autrichien.

     

                 

    "Je vois monter à l'horizon avec la lenteur de tous les processus dont se compose la vraie histoire de l'homme, un grand mécontentement qui ne ressemble à aucun de ceux que l'on a connus jusqu'ici. On ne s'insurgera plus seulement, comme dans le passé, contre le règne d'une tendance déterminée, pour faire triompher d'autres tendances. On s'insurgera pour l'amour de l'authenticité dans la réalisation contre la fausse manière de réaliser une grande aspiration de l'aspiration à la communauté. On luttera contre la distorsion et pour la pureté de la forme, telle que l'ont vu les générations de la foi et de l'espoir." Un "nouveau Moyen Âge" comme l'ont entrevu Berdiaeff et Chesterton ?

    Les ricorsi ne sont pas de pures répétitions ni même de simples renouvellements. Sûrement : une manière de rendre vaine l'opposition de l'individualisme et du collectivisme, telle qu'en usent, pour leurs courtes ambitions, les barbares et les freluquets. L'âge des héros rebâtira un pouvoir ; il n'est pas de grand siècle du passé qui ne se soit donné cette tâche même aux âges simplement humains, où les familles, lassées de grandeur, confiaient à quelque César leur destin, à charge de maintenir le droit commun, le pouvoir reconstruit gardait quelque saveur du monde précédent. Notre société n'a que des banques pour cathédrales ; elle n'a rien à transmettre qui justifie un nouvel "appel aux conservateurs" ; il n'y a, d'elle proprement dite, rien à conserver. Aussi sommes-nous libres de rêver que le premier rebelle, et serviteur de la légitimité révolutionnaire, sera le Prince chrétien."

     

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    "Notre société n'a que des banques pour cathédrales ; elle n'a rien à transmettre qui justifie un nouvel "appel aux conservateurs" ; il n'y a, d'elle proprement dite, rien à conserver..."
     

     

     

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    Retrouvez l'intégralité des textes constituant cette collection dans notre Catégorie

    "GRANDS TEXTES"...

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  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    N'étant pas des charognards, nous n'allons pas "cracher sur vos tombes", inspirateurs de Jacques Delors et Jacques Delors vous-même, qui vous revendiquiez "successeur de Jean Monnet et Robert Schumann"...

    • Nous nous contenterons de ne pas nous associer à cette palinodie d'hommage national pour quelqu'un qui ne se pensait plus - politiquement, mentalement... - comme "français" mais comme "européen";

    • nous nous contenterons de rappeler ce que disait de Gaulle de Monnet :

    "L’Europe intégrée, ça ne pouvait pas convenir à la France, ni aux Français… Sauf à quelques malades comme Jean Monnet, qui sont avant tout soucieux de servir les États-Unis..."

    • et nous proposerons de nouveau au lecteur notre note :

    À la découverte du fonds lafautearousseau (8) : Philippe de Villiers règle leur compte à Jean Monnet et Robert Schuman...

    Pour le reste, nous sommes entièrement d'accord avec Guillaume Bigot :

    1. La natalité a baissé de 7% par rapport à l'année dernière, selon l'INSEE. Le commentaire d'Eugénie Bastié :

    "La natalité est un enjeu fondamental des politiques publiques. Si elle n'est relancée notre pays n'aura pas d'autre choix que d'abandonner l'état providence ou recourir à une immigration massive. Ceux qui affirment que l'incitation à la natalité n'a pas d'impact se trompent. Une étude de la chercheuse Nelly Ekmallakh a montré que les réformes désastreuses de Hollande sur les allocations familiales avaient eu un impact décisif sur la fertilité des françaises read.dukeupress.edu/demography/art Ceux qui affirment qu'inciter à la natalité serait anti-féministe se trompent. Le désir idéal d'enfants est de 2.3 en France soit supérieur à la fécondité réelle (1.8) ce qui signifie que les femmes n'auraient pas autant d'enfants qu'elles le voudraient, pour des raisons matérielles ou organisationnelles. En quoi permettre aux femmes qui le désirent d'avoir plus d'enfants, en créant des places en crèches, en conciliant davantage vie pro et familiale, en mettant en place des avantages fiscaux serait-il contraire aux féminisme? A moins qu'on considère que le féminisme est une libération de "l'aliénation maternelle" ce qui est malheureusement bien souvent le cas en France, marquée par l'héritage beauvoirien."
     
    (extrait vidéo 1'31)
     
     
    Graphique: La chute de la natalité se confirme en France | Statista
    Avec 726.000 bébés nés en 2022, nombre en recul de 2,2 % par rapport à 2021, la France avait déjà enregistré le nombre de naissances le plus faible qu'elle ait connu depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Ce nombre devrait être encore plus bas pour l'ensemble de 2023 : entre janvier et novembre 2023, 621.691 bébés sont nés...

     

    1 BIS. Certes, une baisse de natalité s'explique toujours par une approche "multifactorielle", comme on dit dans le jargon. Il n'empêche : de toute évidence, il faut revenir sur la folle politique du nullissime Hollande qui a "touché" aux allocations familiales (pour les baisser, évidemment, pour ceux qui sont les plus haïs par le Système : les classes moyennes et supérieures) et supprimer sa calamiteuse "réforme"...

    Ce que François Hollande a vraiment enlevé aux familles

     

    3. Trouvé sur tweeter... 

    LIBERTÉ ?

    ÉGALITÉ ?

     

    FISCALITÉ !!!!!

     

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    4. De Philippe De Villiers, sur le Traité de Maastricht :

    "C'est une Europe wokiste, qui est en train d'islamiser toutes les nations européennes..."

    (extrait vidéo 1'40)

    https://x.com/CNEWS/status/1743338811029959106?s=20

    Rappel : la France a rejeté "Maastricht", et Sarkozy nous l'a imposé deux ans après : merci Sarko, d'avoir bien montré que nous n'étions ni en république, ni en démocratie, et que ces deux mots - employés "ad nauseam" (1) - ne recouvrent, en réalité qu'une gigantesque farce, une sinistre imposture...

    (1) : voir notre note :

    (1/2) Ces mots qu'il nous faut "reprendre", et auxquels il faut rendre leur vrai sens : l'alter-révolution passe aussi par la sémantique...

    29 mai 2005 : Le non gagne en France, la ratification du traité continue en  Europe

     

    5. De Front populaire (sur tweeter) :

    "Toute honte bue, Pierre #Moscovici admet qu'il a retenu la publication du rapport de la Cour des Comptes sur le coût de l'immigration illégale afin de ne pas « interférer » dans le débat politique. Mais il n'a pas toujours eu ce genre de pudeurs…"

     

    5 BIS. Et dans Front Populaire, à propos de Darmanin et des violences de la nuit du 31 décembre, l'article de Daniel FREDERICK :

    "Incendies de la Saint-Sylvestre : le mensonge est à la politique ce que le vin est à la vigne

    CONTRIBUTION / OPINION. À chaque nouvel an son lot de voitures brûlées… et de mensonges gouvernementaux. Une tradition dont on se passerait bien.

    Le nombre de voitures incendiées, lors de la nuit de la Saint-Sylvestre, met en perspective, depuis plusieurs années, deux approches différentes de la situation.

    S’agissant du camp des pyromanes, il n’échappera à personne qu’il s’agit, pour l’essentiel, avec toute la bêtise et la méchanceté qui sied à leurs auteurs, d’un concours, à commencer par celui des grandes métropoles. Le but qu’on imagine sans peine est, bien entendu, de faire mieux que son voisin, si j’ose dire. Il faut qu’on parle de nous !

    Dans le camp que représente notre prétendue élite, il s’agit de présenter aux médias mainstream une lecture acceptable, quitte à tronquer les chiffres ou leur présentation. Voitures brûlées de 2022 : 874 ; 2023 690 ; 2024 : 745 Selon le ministre de l’Intérieur, il y a eu 10 % de baisse cette année. Comprenne qui voudra ! A priori, personne pour relever l’entourloupe ? La ficelle est tout de même grosse ? Un mensonge de plus, me direz-vous. Ah ! j’oubliais, nous abordons une année d’élections. On pourrait en rire si le sujet n’était pas aussi grave.

    Je compatis bien entendu à la peine et au désarroi de la personne qui subit de tels actes de violence gratuite de la part d’irresponsables et, sans doute, irrécupérables pour notre société. Je nous laisse imaginer le coût induit chaque année pour notre propre assurance. Plutôt que parler pour ne rien dire, je propose à nos têtes pensantes trois leviers d’action :

    Cesser, une fois pour toutes, de publier le « challenge » annuel des voitures incendiées. C’est pour ces imbéciles une forme d’encouragement.

    Agir avec fermeté pour « mettre la main » sur une partie, fut-elle minime, de cette engeance.

    Produire des peines de justice exemplaires de nature à décourager cette délinquance abjecte."

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    7. SOS PARIS a raison :

    "Alors que le prochain PLU bioclimatique, censé préserver les espaces verts parisiens, est en cours de préparation, les destructions de jardins de pleine terre se poursuivent. Exemple avenue de Saint-Mandé (12ᵉ). Rejoignez nos associations pour nous aider à empêcher ces massacres."

    (extrait vidéo 2'20)

    https://x.com/SOSParis/status/1587947023428456448?s=20

    Densification : au tour du 96 avenue de Saint-Mandé ! : Le Quartier Bel-Air  Sud
     
    Densification : au tour du 96 avenue de Saint-Mandé ! : Le Quartier Bel-Air Sud...
     

     

     

    À DEMAIN !

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  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     
    C'est donc un Amazone, un Himalaya d'éloges ("ad nauseam"...) qui nous est infligé et nous submerge depuis la mort de Robert Badinter, essentiellement au motif qu'il a porté la loi sur l'abolition de la peine de mort...
     
    Trois remarques, pour démarquer les anti-conformistes et révolutionnaires que nous sommes de cet idyllique tableau, évidemment à sens unique :
     
    1. Nous l'avons déjà dit ici-même : la peine de mort n'a jamais été abolie en France, et il y a gros à parier qu'elle ne le sera jamais. C'est uniquement la Société qui s'est privée d'une arme pour lutter contre la criminalité, et c'est une décision "à sens unique" : les criminels, eux, se sont bien gardés d'abolir cette peine de mort ! Ils la prononcent et l'appliquent au contraire par dizaines et par centaines de fois chaque année : en 2023, rien que pour Marseille et les Bouches-du-Rhône, ils l'ont appliquée, immédiatement et parfois avec la plus extrême cruauté, 49 fois ! Les trémolos des journaleux et des intervenants, tous dans la surenchère, à chaque fois, par rapport au précédent, se situent donc quelque part entre "le grand n'importe quoi" et la  schizophrénie : à eux de choisir et de se situer, mais on serait heureux qu'ils nous épargnent leurs larmes de crocodiles...
     
    2. Il est indécent, et c'est une insanité, d'entendre (là aussi, "ad nauseam"...) les bandes sonores où Badinter explique l'horreur de la guillotine : un corps vivant coupé en deux. Mais qu'a fait l'immonde révolution avec Louis XVI, l'homme animé des meilleures intentions dans "son Europe de carnassiers" (le mot est de Jacques Bainville) ? Et avec Marie-Antoinette, arrachée à ses enfants par une bande se soudards ayant perdu depuis longtemps toute humanité ? Et les terroriste révolutionnaires avec leur Génocide vendéen, où la guillotine fut absente, certes, mais où l'on commença par fusiller et canonner à tout va, puis, lorsque les balles et obus manquèrent, car on assassinait, trop, se contentèrent de noyer, dans les puits ou dans la Loire ? Un Système fondé sur "les principes de 1789" (comme le dit le Préambule - à supprimer et remplacer - de la Constitution) devrait avoir un peu plus de décence : pleurez Badinter, si cela vous paraît la chose à faire, mais commencez donc par balayer devant votre porte ! Là-aussi, les tenants du Système sont quelque part entre "le grand n'importe quoi" et la schizophrénie...
     
    3. Enfin, et là on sombre dans le "hors sol" complet, on est dans une autre galaxie, on est où on veut mais certainement pas, certainement plus, "sur terre" : Badinter voulait étendre l'interdiction de la peine de mort au monde entier ? Mais, allez donc dire cela aux mollahs barbus sous la dictature desquels gémit la grande, l'immense Perse où l'on pend les homosexuels, livrés en spectacle aux passants, mais qui n'ont pas de François Villon ou de Michel Berger "pour chanter pour ceux...". Allez donc dire cela aux Houthis du Yémen : France 2 nous a montré avant-hier un reportage horrible d'une pendaison de masse d'homosexuels, spectacle en plein air pour une foule dont on se demande bien ce qu'elle a dans la tête, à l'instar de ses "dirigeants" (?). Et l'on s'arrêtera là, car la liste serait trop longue... Au fait, pour finir sur un trait d'humour, malgré tout, ce petit conseil aux thuriféraires trop zélés : attention à... l'islamophobie !
     
    P.S. : le lecteur appréciera, nous l'espérons, que - par pure charité chrétienne - nous n'ayons pas trop insisté sur le paradoxe et la tartufferie de ces gens qui se proclament "démocrates" (= pouvoir donné à "la majorité") tout en sachant pertinemment qu'ils s'asseyent sur la démocratie, puisque la majorité des Français est favorable à la peine de mort...
     

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    Le "remaniement" (?) poussif et laborieux ? On ne sait si c'est une farce ou une tragédie, s'il faut en rire ou en pleurer, voyant les abîmes de politicaillerie, médiocrité et combinazione misérables dans lesquelles s'enferre le Système, mais surtout dans lesquelles il plonge la France...

    Vincent Trémolet de Villers en parle très bien, dans son édito politique, chez Dimitri Pavlenko :

    "Platon écrit quelque part que la démocratie peut tourner à la théâtrocratie, c’est-à-dire que la vie publique n’est plus qu’un mauvais théâtre : nous y sommes. La pièce du #remaniement était poussive, son intrigue pauvre et son dénouement accablant..."
     

    (extrait vidéo 3'51)

    Remaniement : beaucoup de bruit pour RIEN - Gauche Républicaine et  Socialiste
     

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    1. De Gabrielle Cluzel, sur ce pseudo-remaniement, qui s'apparent plus à un jeu de "chamboule-tout" :

     
    Chamboule tout - Location matériel tous thèmes confondus/Animation - La  festibox
     

    2. (Dans Front populaire, extrait de l'article de Marc Hellebroeck) : Crise paysanne : sortir de l’UE, sortir le carnet de chèques ou sortir la matraque ?

    "CONTRIBUTION / OPINION. Les paysans français sont pris en étau entre une concurrence internationale déloyale d’un côté et des normes environnementales et administratives de Bruxelles de l’autre. Confronté à la révolte paysanne, notre gouvernement européiste va-t-il sauver ou achever ceux qui nous nourrissent ?

    Pour mettre fin à la contestation paysanne, le gouvernement ne disposait que de deux options : soit quitter l’Union européenne pour préserver la souveraineté alimentaire de la France, soit recourir à la politique du carnet de chèques pour prolonger l’agonie des paysans par des aides financières ponctuelles. C’est cette seconde option qu’a choisie le Premier ministre Gabriel Attal en annonçant le 1er février un soutien de 400 millions d’euros (selon Bercy) pour les agriculteurs. Déjà, dans son discours de politique générale prononcé à l’Assemblée nationale le 30 janvier dernier, il avait annoncé que les aides de la Politique agricole commune seraient versées avant le 15 mars : la PAC est responsable de la ruine de notre agriculture et la solution choisie par nos Diafoirus de l’économie, c’est… encore plus de PAC !

    Entre les paysans français et le projet ultralibéral européomondialiste, le gouvernement a donc fait son choix : l’agriculture est évidemment sacrifiée, comme l’a déjà été l’industrie, et comme le sera la défense une fois l’arme nucléaire léguée à l’Union européenne, c’est-à-dire à l’OTAN, c’est-à-dire aux États-Unis, c’est-à-dire à Wall Street.

    Après un duo théâtral avec ses partenaires et complices du gouvernement, la FNSEA, dont la direction défend les intérêts d’une caste de gros céréaliers gagnants de la mondialisation, a décidé de lever les barrages. Mais il est probable que sa base, ainsi que d’autres syndicats paysans et des indépendants, choisisse de reprendre la lutte à brève ou moyenne échéance, quand ils constateront que la perfusion financière n’a pas suffi. Viendra alors inévitablement le temps de la répression.

    Les paysans, des Gilets jaunes en sursis

    Si la contestation paysanne devait perdurer par des blocages sporadiques ou reprendre après un temps d’apaisement, le gouvernement a probablement prévu d’appliquer la jurisprudence Gilets jaunes, en usant de nouveau du diptyque éprouvé de la diabolisation/répression..."

    Mobilisation des agriculteurs à l'appel de la FUGEA (Fédération Unie de Groupements d Eleveurs et d Agriculteurs) contre le Mercosur à Bruxelles en mars 2018CRÉDITS ILLUSTRATION : © SIPA

     

    3. On parlait de lui ici-même, et pas plus tard qu'hier... De Haïastan (sur tweeter) :

    "[AZERBAÏDJAN] / Les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) dénoncent l’élection présidentielle azerbaïdjanaise. ——— Réélu pour un cinquième mandat avec 92% des voix, l’élection du dictateur Ilham Aliyev est gravement critiqué par l’OSCE."

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    Commentaire de Jean-Christophe Buisson :

     
    "Chassés de leur terre d'#Artsakh par le tyran de Bakou, Aliev, réélu hier à 92 % par son peuple asservi et privé de liberté,100.000 réfugiés #armeniens tentent de survivre et de refaire leur vie en #Armenie. 1 reportage video poignant pour

    https://video.lefigaro.fr/figaro/video/en-armenie-les-refugies-du-karabakh-entre-espoir-et-desillusions/?utm_source=app&utm_medium=sms&utm_campaign=fr.playsoft.lefigarov3

     

    4. De Bernard Accoyer, dans Figaro Vox : "La France aurait pu éviter l’explosion du prix de l’électricité..."

     

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    (extrait/entame de l'article d'Alexandre Devecchio)

    ENTRETIEN - La flambée du prix de l’électricité est en grande partie due à des mauvais choix de nos gouvernants, argumente l’ancien président de l’Assemblée nationale Bernard Accoyer*, qui cible l’ouverture du marché de l’électricité et l’investissement insuffisant dans le nucléaire.

    * Ancien président de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer est le président de l’association Patrimoine nucléaire et climat (PNC-France).

    LE FIGARO. - Le 1er février 2024, particuliers et professionnels ont vu leurs factures d’électricité augmenter. C’est une hausse contenue par l’État, s’est défendu Bruno Le Maire. Était-il cependant possible d’éviter cette hausse ?

    BERNARD ACCOYER. - L’électricité aurait pu rester moins chère pour les Français, et échapper à l’expl

  • A souverain exceptionnel, émission exceptionnelle : sur France 2, superbe ”François premier, le roi des rois”, le dernie

    FRANCOIS PREMIER.jpgA la tête de l'Etat, un souverain exceptionnel; une France en pleine expansion; une joie de vivre, une créativité, une inventivité dans tous les domaines qui en impose à toute l'Europe, et qui vient à bout de la super puissance de Charles Quint, qui fut à deux doigts de réaliser son rêve d'Empire universel... : quelle différence avec la France d'aujourd'ui, et le triste état dans lequel l'a mise le Système !...

    François premier a protégé les Lettres, les Sciences et les Arts : il a soutenu Guillaume Budé pour la création du Collège de France (1530); il a attiré une foule d'artistes italiens - et pas seulement le plus célèbre d'entre eux, Léonard de Vinci -non pas pour copier l'art d'Italie, mais pour inventer, avec les artistes français, la Renaissance française; il nous a laissé, avec d'autres oeuvres magistrales, la merveille de Chambord (intégralement pillé à la Révolution), qui annonce Versailles, et dont son ennemi juré, Charles Quint, devait déclarer :  "Chambord est un abrégé de ce que peut effectuer l'industrie humaine"...

    Il a considérablement agrandi le Royaume : il l'a "fermé", à l'Ouest, en réunissant définitivement la Bretagne, par son mariage avec la reine Claude (à qui les gourmands rendent hommage à chaque fois qu'ils dégustent une prune de cette variété qu'elle aimait, et à qui elle a donné son nom); en son centre, il a supprimé le danger que représentaient les terres du connétable de Bourbon, qui avait trahi, en les réunissant au domaine royal...

    Il a établi la Paix perpétuelle avec nos voisins et amis Suisses, après son triomphe de Marignan : seule la bêtise révolutionnaire et les monstrueux assassinats des Suisses, qui servaient loyalement la France depuis 1515 (ils furent plus d'un million), rompirent ce pacte unique dans l'Histoire...

    Dans un temps difficile (prémices des guerres de religion, menace de l'hégémonie des Habsbourgs), François premier a gouverné avec sagesse, grandeur, faste, sans être epargné par les malheurs et les revers (désastre de Pavie, prisonnier à Madrid - lui d'abord, ses deux fils ensuite, dont le futur Henri II). Mais, au bout du compte, et au jugement de l'Histoire, quelle tajectoire éblouissante, et comme la France s'est trouvée bien d'avoir à sa tête un roi pareil : une leçon pour nos jours sombres d'aujourd'hui...

    Voilà ce que Stéphane Bern a montré dans sa superbe émission, bien épaulé par la pléiade de spécialistes dont il s'est entouré : un Gonzague Saint Bris passionnant; un Franck Ferrand toujours excellent; un Jack Lang ne tarissant pas d'éloges sur ce "roi magnifique"... Stéphane Bern a ainsi rendu, une fois de plus, un service signalé à la Culture et à l'Esprit public, en permettant à des millions de Français de se ré-approprier leur Histoire, d'en être fiers - car il y  a de quoi - malgré ses pages moins brillantes, qui n'ont pas été cachées. On ne peut que savoir gré à Stéphane Bern de l'excellent travail qu'il accomplit ainsi, et pour l'action bonne et utile qu'il mène, sans relâche, pour montrer aux Français la France et son Histoire, et les leur faire aimer... 

    Encore une soirée faste dans le processus de dé-révolution des esprits : vivement la prochaine !