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Rechercher : qu'est ce que le système ?

  • Un nouveau Régime ? par Hilaire de Crémiers

    (Voici l'analyse politique d'Hilaire de Crémiers, parue dans le numéro de juin de Politique magazine)

    « L’ affaire » dont tout le monde parle, ne peut qu’inciter à une nouvelle réflexion politique. Car ce sont les principes mêmes du régime qui sont remis en cause.

     

    La République est fondée sur la vertu. Le mérite individuel en est la loi fondamentale. C’était, ce sont encore, en France, les « grands » principes, appris des « grands » auteurs, qui se répètent dans les « grands » discours et qui s’enseignent dans toutes les « grandes » institutions. 

    strauss kahn concupiscent.jpg

    Concupiscent ?.... 

    Les Français qui ne sont pas tous des sots, savent bien qu’il y a les mots et la chose ; et les mots sont loin d’être en adéquation avec la chose. L’histoire républicaine est un long tissu de scandales qui sont autant de défis à la vertu, le plus corrompu osant s’offrir comme le plus méritant. Mais il n’empêche que l’idée apprise domine les esprits, même encore aujourd’hui, de telle sorte que tous les vainqueurs électoraux – et c’est vrai singulièrement en France en raison de cette éducation spéciale à la chose politique – se croient toujours comme auréolés d’une sorte de gloire vertueuse qui manifeste et authentifie leurs mérites essentiels. Cela se vérifie à tous les niveaux mais plus encore quand il s’agit du sommet de l’État. Des Giscard, des Mitterrand, des Chirac, des Sarkozy, parce qu’ils ont obtenu 52 ou 53 % des voix des votants, ont aussitôt conçu le plus sincèrement et le plus narcissiquement du monde cette idée simple et forte qu’ils étaient les meilleurs. Il suffit de les voir et de les écouter. Sur ce point, ils sont tous inaccessibles au doute. L’heureux élu est persuadé d’être, du coup, le plus intelligent, le plus doué, peut-être le plus retors mais en l’occurrence pour le bien qui se confond avec sa personne, et en tout cas le plus apte à exercer la fonction. Voilà ce qu’ils pensent. C’est leur mérite qui, dans leur esprit, est justement couronné ; et ce mérite leur donne le droit de commander aux autres et de disposer du sort, voire de la vie de leurs compatriotes. Intime et inébranlable conviction qui les autorise aussi à s’affranchir des règles ordinaires, pourvu que l’apparence soit sauve. Dieu seul sait ce qu’il leur a fallu faire pour parvenir là où ils sont parvenus. Et pour y rester.

     

    La théorie des « meilleurs »

    On dira que c’est partout pareil. En Europe, en Asie, en Amérique… et en Afrique donc ! Soit. Cependant c’est en France que le discours a été le plus fondamentalement, le plus rationnellement théorisé, même si les excès n’y sont pas nécessairement les pires, les satrapes de tous les pays se faisant facilement concurrence dans ce genre d’exercices. Les Français croient volontiers ce qu’on leur enseigne et leur répète à longueur de temps en la matière, en dépit des innombrables affaires et des ténébreuses pratiques qui leur prouvent régulièrement le contraire. Jusqu’où ne va pas la crédulité ? Eh bien, il n’y a pas à hésiter à l’affirmer : c’est cette théorie même du pouvoir qui est inepte. Radicalement inepte. Peut-être admissible, tolérable, même efficace, pour des raisons historiques, en certains pays, en certains États, elle est absurde en France. Comme l’expérience le montre amplement. La seule, première et grande réforme constitutionnelle que la France doit faire, c’est sur ce point précis : trancher avec cette conception du pouvoir suprême. Et c’est possible.

     

    « L’affaire » révélatrice

    Voilà un homme qui passait pour extrêmement doué, charmeur et aux yeux de tous par conséquent essentiellement bon. Ses mérites véritables ou supposés, sans cesse loués, avaient été les meilleurs agents de ses succès électoraux comme de ses ambitions politiques que chacun, même l’adversaire, trouvait justifiées. Il avait été ministre – ministre de gauche ! – qualifié d’excellent et disculpé, en raison de ses capacités reconnues et de sa valeur personnelle, de tous les soupçons de prévarication dont il avait pu être accusé au cours de sa carrière, en cela semblable à tant d’autres depuis les origines de la République. Combien d’affaires jamais élucidées ?

    Il avait été nommé directeur du Fonds monétaire international, toujours en raison de ses mérites et de ses compétences, si incontestables que tout le monde convenait, y compris le président de la République française, son adversaire théorique, que nul n’était mieux placé que lui pour remplir cette fonction. En raison précisément de ce qu’il était.

    Et pour cette même raison de ce qu’était sa personne, depuis plus d’un an, le monde politique et médiatique trouvait normal, donc légitime, qu’il puisse revendiquer la première place en France. 

    Il était fait pour devenir, pour être président de la République. 

    À ses côtés, les plus nobles et les plus justes ambitions pensaient à s’effacer devant sa candidature. L’évidence était là. Aux dires des sondages, le pays même, presque dans son ensemble, semblait approuver cette préférence.

    Homme d’argent, homme de sexe, cela se savait, mais qu’importait ! 

    La République se retrouvait en lui et lui reconnaissait ce mérite républicain, cette vertu non moins républicaine qui suffisait à justifier la prétention.

    Et patatras ! La révélation fut cruelle. Surtout pour les hommes du système. Ce n’était pas tant la femme de chambre que la définition même de la République qui était chiffonnée, forcée, violée, profanée. Où est la liberté dans une répugnante agression ? Où est l’égalité dans une relation violemment imposée ? Où est la fraternité dans le mépris que supposent de tels actes ? Où la vertu ? Où le mérite ? Où la République, cette République pourtant déjà si intimement assimilée à l’homme qui avait toutes les chances d’en devenir le président, l’incarnation même du régime ? La sélection républicaine ne l’avait-elle pas déjà… sélectionné ? Alors ? 

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    Qui dirigera le FMI ? Cette question a été sûrement agitée dans les coulisses du G8 de Deauville...

     

     

    Une autre solution

    Quelle démonstration a contrario ! Qui ne comprendrait maintenant que ce système de sélection pour la plus haute fonction nationale peut et doit être remis en cause ? Il est voué à l’échec ; il le sera de plus en plus. Cet homme ou un autre, une autre, la réalité n’en changerait pas pour autant. Le président de 2012 n’arrivera à rien qu’à empirer les affaires de la France, quel que soit son mérite ou sa vertu. La question n’est pas là ; le système est inapproprié : nul, par ce mode de sélection défectueux, n’est en situation de remplir correctement la fonction de chef de l’État. Le système a donné le sentiment de marcher pendant tant d’années par un jeu d’illusions successives, mais avec l’usure du temps il est fini. « L’affaire » aura été une illustration supplémentaire de sa perversité.

    Cette « affaire » ne contient-elle pas, d’ailleurs, un aveu ? 

    N’est-ce pas l’homme lui-même qui, par une sorte « d’acte manqué », parfaitement réussi, comme les plus fins observateurs le notent, a, d’une certaine manière, contrarié le destin ? Voulait- il vraiment de cette présidence française ? Voulait-il même encore de la direction du FMI ? Tout ce qu’il dit et écrit depuis l’incident est fait pour laisser la plus excellente image ; il le fait à dessein, car mieux qu’un autre il sait ce que les meilleurs experts savent, à savoir que les peuples et les marchés, étrangement mais profondément conjurés et sans même s’en douter, sont sur le point de réduire à néant la politique qu’avec tout un réseau de financiers et de politiques, surtout français, il a mené au cours de ces dernières années pour sauver la zone euro et le système monétaire international. Aucun homme politique, aucun financier n’est de taille aujourd’hui à affronter la situation qui se crée peu à peu et de manière irréversible. Comment arriver à se défausser ? Terrible question, surtout si l’on veut rester comme celui qui… Oui, encore et toujours, le meilleur, le parfait et, en quelque sorte, le plus méritant et, pourquoi pas, le plus vertueux des dirigeants ! Cela au moment précis où tout commence à s’effondrer.

    Esquive consciente, inconsciente, devant une responsabilité trop lourde et qui lui permettra de se refaçonner une innocence. Il lui sera plus facile de prouver qu’il a été méconnu dans sa vertu profonde qui va bien au-delà des sinistres équivoques de « l’affaire » dont d’autres, bien sûr, ont profité ! Mais oui !

     

    Un autre régime ?

    Ainsi il aura échappé aux lendemains tragiques qu’au plus profond de lui-même il se refusait à assumer, au prix certes d’un déshonneur… mais dans l’espoir d’une réhabilitation qui se conjuguerait avec un regret universel de ce qu’il fut et de ce qu’il aurait pu être… Est-ce trop inventer ? Tout va si vite. Comme celui de Deauville, les sommets internationaux vont se succéder sous la pression terrible de nécessités de plus en plus prégnantes… et jusqu’où ? Les lecteurs de Politique magazine se souviendront qu’ils auront été avertis.

    Crise financière, crise institutionnelle, crise de régime, tout est là demain que compliquent encore les catastrophes naturelles. Il importe assez peu de savoir si Strauss-Kahn sauvera son image. La seule question qui vaille la peine d’être posée, est de savoir si le système dont nous vivons et qui va à sa perte, mérite d’être maintenu. La réponse devient de plus en plus clairement : non. Aucun candidat ne saura transformer sa mécanique. Ce n’est pas une question d’hommes, c’est une question d’institutions.

    Il faut à la France un autre régime. Celui qu’elle a connu pendant mille ans, évidemment modernisé, comme il a toujours su le faire, en s’adaptant aux temps, vrai nouveau régime où la responsabilité politique au sommet de l’État est totalement assumée, en vertu d’une charge historique dont la légitimité tient au service rendu et non à quelques concours de discours et de votations. L’exercice de la fonction suprême en charge du bien commun exige le temps, la vision et la stabilité dans le progrès. A l’heure où, comme le souligne excellemment un Jean-Christophe Fromantin, maire de Neuilly, dans un essai remarquable intitulé Mon village dans un monde global (François Bourin éditeur, 160 p., 19 €), il convient pour tirer notre pays de son marasme de renouer avec un fort sentiment d’appartenance et de mieux ancrer dans ses propres territoires les réelles capacités de notre pays afin de mieux affronter le développement inéluctable de la mondialisation et s’en faire même un atout, il apparaît qu’une ambition française ne peut plus se concevoir qu’avec la plus tenace et la plus intelligente des politiques dans le long terme. Aucun parti politique, aucun homme, aucune femme, si remarquable, si vertueux, si supérieur aux autres soit-il, n’est à la hauteur de l’enjeu. Leur échec est programmé. Ce n’est pas eux dont la France a besoin. Puissent un jour les Français au bout de l’épreuve accepter de retrouver leur histoire en retrouvant leur dynastie. ■

  • Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français... : L'entretien avec Le Dauphiné libéré (IV/V)...

    lafautearousseau se propose ici de vous faire découvrir Un patriote, nommé Maurras. Maurras est en effet inconnu du grand public, parce que volontairement ignoré par la conspiration du silence, entretenue par le Système pour lequel Maurras n'est pas "dangereux", mais "le seul dangereux", car il en a dénoncé les bases idéologiques et parce qu'il l'a remis en cause dans ses fondements révolutionnaires.

    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

    Du début février au 23 mars (fin de la première partie de notre campagne de sensibilisation pour la sauvegarde de la maison de Maurras) nous présenterons divers textes ou documents relatifs à Maurras, sa vie, son oeuvre... 

    Nous avons passé les trois dernières semaines en bonne compagnie, avec Axel Tisserand, d'abord, puis Jean-François Mattéi et sa très belle intervention dans le jardin du Chemin de Paradis, le 1er septembre 2012; puis avec une sorte de reportage, tiré de nos riches archives, sur ce que fut cette journée d'hommage du 1er septembre 2012, à l'occasion du soixantième anniversaire de la mort de Maurras.

    Le rappel de cette journée montre bien ce qu'était la Maison de Maurras jusqu'à ce que la Mairie de Martigues n'en interdise l'accès, ne la "ferme", aussi sournoisement que brutalement; n'érige autour d'elle comme une sorte de Mur de Berlin, aussi réel qu'invisible...

     "Avant", tout le monde pouvait aller admirer le lieu, et  nous ne nous privions pas, à l'Union Royaliste Provençale. Ces jours heureux sont, pour l'instant, révolus. Jusqu'à quand ? C'est toute la question, et la raison de notre protestation, qui ne cessera que lorsque nous aurons obtenu ce que nous demandons :

    1. Des informations claires et précises sur les travaux promis, et un calendrier, même approximatif, concernant le déroulement de ces travaux, qui doivent aboutir à la réouverture de la Maison au public...

    2. Et, en attendant, la remise à disposition du public du libre accès au jardin, sans autres conditions que celles qui prévalent en n'importe quel autre endroit public du pays, selon les règles et normes en vigueur partout...

    Cette semaine - avant-dernière avant que notre Campagne de sensibilisation ne prenne une autre forme, dès le lendemain des élections municipales - nous vous présentons une conséquence directe de cette journée d'hommage du 1er septembre 2012 : Georges Bourquart, journaliste au Dauphiné libéré, nous a écrit trois jours après pour nous demander de lui faire visiter la Maison et le Jardin, et de lui présenter Charles Maurras... (IV/V)

    L'antisémitisme de Maurras...

    Nous avons surabondamment parlé de ce sujet sur le Blog, en répondant, par exemple, à des articles ou des déclarations d'un Bernard-Henry Lévy, d'un Alain-Gérard Slama ou d'autres....

    Comme pour de précédentes questions, nous avons donc renvoyé Georges Bourquard à ce qui se trouvait sur Lafautearousseau, et notamment à notre PDF M. le Maudit ...

    Nous ne devons pas craindre de parler franchement de l'antisémitisme de Maurras. Au contraire, il faut l'expliquer, le remettre dans son contexte et, le comparant à d'autres, montrer que Maurras fut finalement bien moins antisémite que beaucoup de gens lourdement encensés de nos jours. Et, en tout cas, bien différemment.

    Il faut être sérieux, et, surtout, il faut être juste et honnête. Ce que l'on n'est pas, avec Maurras et son antisémitisme...

    Sans remonter plus loin que lui - ce qui nous fait tout de même presque 2.000 ans... - force est de constater que, depuis que l'Empereur Titus, accomplissant la prédiction de Jésus, a détruit le Temple de Jérusalem, et emporté à Rome tout ce qu'il contenait, l'antisémitisme est une réalité assez largement partagée, qui transcende les époques, les pays, les peuples, les religions, les philosophies, les partis politiques. 

    Celui qui se donnerait pour tâche de collecter les citations antisémites du monde entier, toutes cultures, toutes religions, toutes couleurs de peau, toutes époques, toutes opinions politiques ou philosophiques etc. confondues réaliserait sans peine un gros bouquin. Et l'on serait surpris des gens que l'on y "rencontrerait". D'ailleurs, nous réaliserons ce travail, un jour.

    Nous avons donc rappelé à notre interlocuteur que Napoléon dispose d'un tombeau grandiose aux Invalides, lui qui déclarait sans sourciller des juifs : "Ce sont des sauterelles et des chenilles qui ravagent la France" ! Et que Voltaire avait, lui aussi, les honneurs officiels, au Panthéon. Il a pourtant bien écrit ceci : "C'est à regret que je parle des Juifs : cette nation est, à bien des égards, la plus détestable qui ait jamais souillé la terre". (Voltaire, Article "Tolérance" du Dictionnaire philosophique. Il appelle ailleurs les juifs "...ces ennemis du genre humain...", un "peuple barbare, superstitieux, ignorant, absurde", et un "peuple ignorant et barbare, qui joint depuis longtemps la plus sordide avarice à la plus détestable superstition et à la plus invincible haine pour tous les peuples qui les tolèrent et qui les enrichissent..."

    Vraiment, le Système honore de ces gens, et a de ces fréquentations !

    N'est-il pas étrange, dans ces conditions, d'entendre toujours et à tout bout de champ le refrain "Maurras antisémite", alors que nul ne s'émeut du grandiose hommage rendu à ces deux antisémites que furent Napoléon et Voltaire ? Ou bien on rêve, ou bien on vit dans le mensonge, la tartuferie, l'hypocrisie. Et, comme on ne rêve pas, la conclusion s'impose, d'évidence.

    Un exemple éloquent du traitement particulier réservé à Maurras : alors que Léon Poliakov, dans le tome III de son Histoire de l'Antisémitisme, fait de Voltaire "le pire antisémite français du XVIIIème siècle", Roland Desné défend Voltaire : "Ce n'est pas parce que certaines phrases de Voltaire nous font mal que nous devrions le confondre dans la tourbe du persécuteur".

    Ah, bon ? On fait pareil pour Maurras, alors ?

    Sinon, pourquoi deux poids et deux mesures ? La réponse est claire, ne soyons pas naîfs : c'est qu'il s'oppose au Système sur le fond; qu'il en a fait une critique, au sens propre, radicale, au point que nombre de ses démonstrations, de ses conclusions, sont, en fait, passées dans le domaine public; que ses adversaires, eux-mêmes, en sont imprégnés, s'en servent, les reprennent; et que l'idéologie qui sous tend le système s'en trouve irrémédiablement affaiblie. Est-ce pardonnable ?      

    Ceux qui reprochent son antisémitisme au seul Maurras - et pas aux autres ! - feraient bien de... lire Maurras ! Ils y trouveraient, par exemple, cette phrase :

    "L'antisémitisme est un mal si l'on entend par là cet antisémitisme de "peau" qui aboutit au pogrom et qui refuse de considérer dans le Juif une créature humaine pétrie de bien et de mal, dans laquelle le bien peut dominer. On ne me fera pas démordre d'une amitié naturelle pour les Juifs bien nés."

    Il est intéressant de rapprocher cette phrase de Maurras de ce cri de "Mort aux Juifs" que l'on entend, aujourd'hui, de façon tout à fait habituelle et banale (et "l'affaire Ilan Halimi" n'est pas si loin...), dans ces 1.500 (et plus...) zones sensibles répertoriées par le Système. Car il s'agit bien là d'un antisémitisme de peau, d'un racisme que, justement, Maurras condamne.

    Et le parti qui doit se sentir le plus gêné aujourd'hui avec l'antisémitisme, c'est le Parti socialiste, le parti du Président, qui a raflé 93% du "vote muslman" dans ces banlieues où règne et s'étale un antisémitisme chaque jour plus agressif et plus décomplexé.

    La vérité toute simple est que l'antisémitisme existait bien avant Maurras, et n'avait pas eu besoin de lui pour naître, croître et prospérer; de même, l'antisémitisme existe toujours après Maurras, et n'a toujours pas besoin de lui pour continuer sa course.

    Enfin, sur le ton de la plaisanterie, mais appliqué à une chose sérieuse, nous avons rappelé à Georges Bourquart cette phrase de Lionel Jospin, parlant de l' "héritage" de Mitterand, qu'il acceptait "sous réserve d'inventaire". Georges Bourquart se souvenait évidemment très bien de ce moment de télévision, et est convenu que, ce que l'on permettait à Jospin, on devait le permettre aux royalistes et à ceux qui se réclament de Charles Maurras...

    Alors, oui, nous pouvons et nous devons faire un inventaire de l'héritage de Maurras. Que cet inventaire remette en cause son antisémitisme, celui qu'il professait, ou non. Ou d'autres points, de sa pensée ou de son oeuvre.

    Et, lorsque nous nous adressons à des jeunes de 18 ans, quels en sont les aspects qui nous intéressent le plus et que nous leur présentons ? 

    A l'intérieur, c'est le Maurras de L'Avenir de l'Intelligence, celui qui a démonté le mécanisme qui nous a conduits à notre actuel Âge de fer, dans lequel les forces de l'Argent, de l'Or, dominent sans partage et ont tout asservi...

    A l'extérieur, c'est le Maurras de Kiel et Tanger, celui qui a montré comment la France, dès qu'elle renouera avec sa politique et sa diplomatie traditionnelle, pourra "manoeuvrer et grandir" : il lui suffira de recommencer à faire ce qu'elle a toujours fait, au cours des siècles, c'est-à-dire fédérer autour d'elle les petites et moyennes nations, qui, seules, ne peuvent s'exprimer, mais, si elles s'unissent à la France, forment - avec elle - un bloc capable de parler aux plus grands empires... 

    Oui, Maurras a encore quelque chose à nous dire ici et maintenant, et sur les sujets majeurs de notre aujourd'hui; oui, on a besoin de Maurras; et ceux qui se privent de son intelligence, et qui privent l'Intelligence française de sa contribution, au motif qu'il professait un certain antisémitisme – qui, après tout, s’apparente, derrière la violence des mots, à l’attitude politique que De Gaulle et Mitterrand, eurent parfois à l’égard des Juifs - ne rendent pas un bon service au Pays...

    Le second président de la Vème République, George Pompidou, lors d’un discours à l’école libre de sciences politiques, le 8 décembre 1972, cita un passage de Kiel et Tanger : 

    « S’agissant de la France, de sa place et de son rôle dans le monde, il faut d’abord en prendre la mesure. Quelqu’un qui n’a jamais été mon maître à penser, tant s’en faut, Charles Maurras, a, dans Kiel et Tanger, dès 1910, prévu le monde actuel, je cite : « composé de deux systèmes : plusieurs empires avec un certain nombre de nationalités petites ou moyennes dans les entre-deux. Un monde ainsi formé, continue Maurras, ne sera pas des plus tranquilles. Les faibles y seront trop faibles, les puissants trop puissants et la paix des uns et des autres ne reposera guère que sur la terreur qu’auront su inspirer réciproquement les colosses. Société d’épouvantement mutuel, compagnie d’intimidation alternante ». C’est bien là ce que nous voyons, n’est-ce pas ? J’en conclus que l’action de la France, aujourd’hui puissance moyenne typique, est simple et évidente...»

    (à suivre...)

    lafautearousseau

  • Bienheureux Coronavirus ! ! ! (partie I), par Antoine de Crémiers, Pierre de Meuse, Henri Augier.

    Avant propos

    Nous ouvrons aujourd’hui un débat   interne à notre mouvement proposé par des militants de longue date, inscrits dans l’histoire de l’Action française et connus pour leurs actes et leurs écrits. Ils font un constat lucide de la faillite du politique dans notre pays appuyé par une partie de l’«  élite  » intellectuelle  engagée pour la dissolution de la nation dans un mondialisme impersonnel, technocratique et aveugle aux besoins des peuples. Mais en dehors de ce constat que nous partageons tous, ils nous proposent de réfléchir, à l’occasion  éclairante de la pandémie brandie comme «  l’Armageddon  », ensemble à des alternatives possibles, pour le jour d’après, dans tous les domaines  :  Sociaux, économiques, culturels… pour rapprocher les français et trouver des outils susceptibles de contrer les agissements d’un système autiste, et méprisant toute tentative de prendre en compte l’expression populaire en la taxant de populiste, c’est-à-dire aux yeux des libéraux libertaire  :  Extrémiste et intolérante, ce qui est un comble quand on connait l’arsenal répressif déployé par le pouvoir contre toutes formes d’opposition dans notre pays. Étant donné la longueur de ce texte, il paraitra en deux parties. Nous commençons par le constat et nous continuerons sur la mise en «  ordre de bataille  ».

    Olivier Perceval

    2.jpgIl est effectivement grand temps de nous mettre en ordre de bataille pour « le jour d’après » qui sera sans doute sanglant.

    Nous sommes en 1929 et bientôt en 1933 ? Mais avec une nuance toutefois. A l’époque, la crise marque pour beaucoup la fin du libéralisme et son échec pour des causes endogènes, impossibles à dissimuler. Les libéraux dépriment et en 1938 dans la revue de Paris, Louis Rougier déplore que les partisans du libéralisme apparaissent comme « de donquichottesques paladins attardés à défendre une cause perdue ». Le libéralisme semble alors représenter une catégorie définitivement réfutée par l’histoire. Il faudra des années pour que ses adeptes le ressuscitent après l’épisode de l’État providence.

    Aujourd’hui :

    Depuis assez longtemps déjà, le système marchait vers l’abîme, condamné à patiner de plus en plus vite sur une glace de plus en plus mince, appuyé sur un endettement délirant suscité par la crise des années 2007/2008 époque où les Etats avaient répondu au problème de la dette par plus de dettes en transformant par un tour de passe-passe les dettes privées en dettes publiques. Dans un mouvement sans fin alimenté par des taux maintenus au plus bas, parfois même négatifs, et une création monétaire apparemment inépuisable dont la part essentielle, sans s’investir dans l’économie tournait en rond dans la sphère financière, le système ressemblait fort au catoblépas cet animal fabuleux tellement bête qu’il se dévorait lui-même. Nos hommes politiques ne savaient plus que faire pour dissimuler leur folie sachant que l’implosion était proche, mais qu’il   paraissait possible de la retarder indéfiniment ou du moins jusqu’au passage du relais à leurs successeurs.

    3.jpgMais l’heure des règlements de compte approchait dangereusement, lorsque survint comme par enchantement le coronavirus. Bienheureux coronavirus dont il faut à tout prix noircir et dramatiser les effets pour permettre de se déguiser en chef de guerre sans craindre le ridicule, lui attribuer tous les maux du temps présent, exonérer ceux qui en sont responsables et tuer l’économie qui ne pourra être sauvée à nouveau que par une création monétaire délirante et en «  en même temps  » tenter de rassurer les peuples par des promesses intenables, L’État devant jouer le rôle d’un assureur tous risques. Leur seule arme, c’est la planche à billets. Cette cause réputée purement exogène vient donner un répit au système. Répit qui sera de courte durée toutefois, les comparaisons rassurantes qui sont faites avec la période 2007/2008 étant nulles et non avenues  ; on voit même des prévisionnistes et analystes économiques, ceux qui se trompent toujours, expliquer doctement que oui, il y aura un moment difficile, mais dès le troisième trimestre et surtout au quatrième, la croissance repartira… Nous constaterons très vite le décalage entre promesses et réalisations. Nos économies sont à l’arrêt et beaucoup d’entreprises et de professions indépendantes cesseront leurs activités ce qui mécaniquement entraînera des baisses de rentrées fiscales et une augmentation du chômage…Or, nous ne savons pas quand la production pourra repartir, quelle sera l’importance du chômage et celle des personnes sans ressources et pas davantage combien de banques et d’assureurs vont faire faillite, nous ne savons pas… Et le jour d‘après risque fort d’être celui de la colère contre les «  habiles » qui ne peuvent cacher leurs méfaits, incapables de fournir du gel hydro alcoolique, des masques, des respirateurs, des lits, des tests, qui tiennent des propos contradictoires, prennent des décisions qui ne le sont pas moins, révélant leur dramatique incurie. Ce sera la colère des maires, celle des forces de l’ordre, du personnel médical et hospitalier et de ceux, nombreux, trompés et abusés par des menteurs professionnels qui ne feront plus illusion.

    Et pendant ce temps là… les « habiles » non seulement plaident non coupables, mais répètent qu’ils avaient raison et préparent dans les coulisses leur retour sur le devant de la scène.

    MATHIEU LAINE : Dans un livre récent intitulé « Il faut sauver le monde libre » L’auteur défile les propos convenus d’un libéralisme tranquille pourtant menacé par des ennemis qui deviennent chaque jour plus dangereux :

    « Alors qu’objectivement le monde va mieux ! Les ouvrages se multiplient relayant l’idée du crépuscule de notre civilisation, condamnant pêle-mêle l’économie de marché, la faillite de la démocratie représentative, une mondialisation à mille lieues du « doux commerce » de Montesquieu, les frictions identitaires, le désengagement citoyen ou l’individualisation d’un monde obsédé par le matérialisme  ; et il poursuit : « Du lointain boulangisme qui rassemblait les bonapartistes, les monarchistes et les républicains, tous opposés à la IIIème république, aux cinquante nuances de jaunes des années Macron, d’Orbanen Hongrie, au parti vérité et justice en Pologne, jusqu’au régime autoritaire de Maduro au Venezuela et celui d’Erdogan en Turquie en passant par l’alliance italienne entre le mouvement cinq étoiles et la ligue derrière Salviniou l’administration Trump, et désormais Boris Johnson, le populisme ramasse, mixe, et fait son miel de la multitude des frustrations, des colères et des insatisfactions, comme on drague sans nuance le fond des océans. Il prend autant de visages que d’incarnations et communie, contre la rationalité historique, contre les preuves statistiques, au rejet enflammé de tout ou partie des valeurs fondatrices du monde libre. »

    Olivier Perceval.jpgMathieu laine accuse les contestataires de sombrer dans le racisme, l’antisémitisme, l’obscurantisme, foulant aux pieds le fondement vital de nos démocraties que sont les droits essentiels, les institutions, les votes, les élus et leurs mandats. La très grande puissance du monde libre réside dans sa capacité à changer de dirigeants par le vote et non par la force. Certains l’ont manifestement oublié. (Interdit de rigoler ! ! !) Cette radicalisation est une insulte à la raison, une mise en marge de la république et une menace profonde pour l’avenir de notre communauté humaine. Et dans un paragraphe intitulé la convergence des brutes, il ajoute « l’époque n’a pas seulement redonner vie dans un concert mêlant comme jamais auparavant le vrai et le faux aux promesses les plus démagogiques elle a aussi fait resurgir les fantômes du passé. En France le mouvement des gilets jaunes, parti d’une jacquerie fiscale a réveillé le serpent de mer de la lutte des classes, des places, et des crasses. Comme à la grande époque de la convergence des brutes, le jaune a fini par s’assombrir et ressusciter une sinistre pandore délirant inexorablement au jaune rouge et au jaune brun.

    Dans un article paru dans le Figaro du mercredi 1er avril ( !) Mathieu Laine, psychorigide et monomaniaque poursuit l’analyse que lui dicte son idéologie et lui fait tenir des propos absurdes : « En ces temps tragiques où nous luttons contre un mal invisible et pleurant nos morts, mesurant dans nos chairs l’importance parfois oubliée du primat de la liberté ( !) l’heure a sonné de penser nos lendemains… A ce moment-là, un premier piège nous tendra les bras : le repli durable sur nous-mêmes. Parce que nombreux sont ceux qui associent l’épidémie à la mondialisation, la tentation sera grande de maintenir nos frontières fermées et nos volets baissés sur le pas-de-porte de l’altérité. Notre monde y allait tout droit, cédant aux injonctions de la peur, de la colère et de l’envie tout en niant les apports objectifs de la circulation des biens, des hommes et de la connaissance. Ce serait là une erreur majeure…

    ALAIN MINC  ou les raisons d’être optimistes  ! ! !

    A son tour, manifestant la même incompréhension du temps présent, et tout aussi psychorigide, Alain Minc dans un article du figaro du mardi 31 mars nous donne « des raisons sérieuses d’espérer » car dit-il,  les pouvoirs publics ont tort de proclamer que nous vivons une crise pire qu’en 1929, c’est paradoxalement grâce à eux que nous éviterons la grande dépression qui prennent les bonnes mesures : « Politique budgétaire unanime et incroyablement expansionniste, création monétaire sans limite, monétisation aussi large que nécessaire des dettes publiques, volonté de garder les effectifs professionnels et et d’éviter le chômage de masse. »

    Nous ne sommes pas non plus poursuit-il, en 2008, époque où le système bancaire aurait pu exploser et l’économie de marché sombrer. « Aujourd’hui, l’univers bancaire est efficace, alimente les circuits économiques qui fonctionnent à 65 % et demain sans doute davantage, compte tenu des redémarrages en vue. L’économie réelle marche fut-ce à vitesse réduite et sera en situation de redémarrer, une fois la crise finie, au prix d’un plan de relance ». Ayez confiance donc et résistons aux « passions tristes car, dans un monde qui ne cessait de disqualifier chaque jour l’action politique, jamais celle-ci n’a pris depuis des décennies une telle légitimité. » A voir ce libéral saluer l’action des pouvoirs publics, certains pourraient penser, à tort, que ce renforcement du rôle de l’État signe le faire-part de décès du libéralisme, il n’en est rien, bien au contraire, le renforcement de l’action des pouvoirs publics visant, c’est une constante, à sauver le marché et les règles de la concurrence, Alain Minc est un vrai libéral, il en assume complètement les contraintes. Comme le disait si bien Durkheim « L’Etat a été le libérateur de l’individu. C’est l’Etat qui, à mesure qu’il a pris de la force a affranchi l’individu des groupes particuliers et locaux qui tendaient à l’absorber, famille, cité, corporation… L’individualisme a marché dans l’histoire du même pas que l’étatisme »

    LUC FERRY : Il ne manquait plus à ce florilège de propos imbéciles que ceux du vieux barbon républicain et kantien. Dans un article du figaro, daté du jeudi 26 mars il s’attaque violemment aux « vautours » aux oiseaux de malheur qui « sonnent le réveil ». « L’avenir nous dit-il, montrera vite que cette crise ne changera au final que peu de choses. Certes, elle touchera durement des personnes et des entreprises, mais pas le système de la mondialisation libérale (Ouf !) que consacre au contraire la logique des GAFA : jamais smartphones et tablettes n’ont autant servi ! Oui, il y aura des faillites, une récession colossale et un endettement inévitable, néanmoins dramatique… Un Etatendetté, voire en faillite, n’en restera pas moins un Etatfaible. La croissance libérale mondialisée repartira donc en flèche dès que la situation sera sous contrôle. Les revenus de nos concitoyens auront diminué, certes, mais ils auront aussi fait des économies et elles inonderont le marché dès la fin du confinement. Donc, «  Ce sera reparti non pas comme en 14, mais comme dans les périodes d’après-guerre. Business as usual est l’hypothèse la plus probable, et du reste aussi la plus raisonnable, n’en déplaise aux collapsologues. »

    Les trois positions évoquées ci-dessus ne peuvent que nous laisser sidérés, elles sont assises sur une absence totale de logique, de cohérence et de cette incapacité des idéologues à comprendre le réel qui les transforment, comme le dit si bien Charles Gave à propos de Macron en parfait crétins, mais dangereux comme le montrera très certainement la suite des évènements.

  • Mai 68...

              C'est bien connu, et nous en avons tous fait l'expérience: il y a des jours où l'on se dit qu'on aurait mieux fait de rester couchés ! A l'inverse, et nous en avons aussi tous fait l'expérience, il y a des jours, comme çà, où sans que l'on s'y attende le moins du monde, on a une bonne surprise. C'est ce qui arrive aujourd'hui avec ce texte puissant, publié par Patrice de Plunkett sur son blog: http://plunkett.hautetfort.com

              Nul n'a pu, aussi distrait soit-il, ne pas se rendre compte que les différents médias nous bombardaient depuis longtemps déjà de commémorations sur Mai 68, et pas toujours d'un grand intérêt...: or voilà une réflexion qui, pour le coup, fera date. Nous la publions donc dans son intégralité car, son auteur nous pardonnera notre familiarité, ce texte "vaut vraiment le coup".

              Et c'est peu de le dire....

           LA REPENTANCE N'EST PAS DANS L'AIR

    Liquider Mai 1968 : vaste programme, eût dit de Gaulle.  Il faut voir où l’on met les pieds.

    Peut-on regarder 68 comme un drame politique dont on pourrait dresser le bilan, à la façon des Livres noirs du communisme et du colonialisme ? 

    Ce serait une erreur.

    J’en témoigne. J’avais vingt ans cette année-là et j’étais sur le terrain. Etudiants « réacs » [1]  de Nanterre et du Quartier latin, nous nous sommes bien amusés –  mais sans y croire une seconde ! Nous ne sommes pas allés sur les Champs-Elysées le 30 mai. Pas un instant nous n’avons gobé que « les rouges » voulaient « prendre le pouvoir ». Ni que la « révolte étudiante » était « dirigée et exploitée par des meneurs au service d’une puissance sans visage qui agit partout à la fois dans le monde », comme l’écrivait alors Mauriac dans son bloc-notes... La panique bourgeoise nous faisait rire. La droite jouait à la contre-révolution, mais il n’y avait pas de révolution ; les cris de guerre des gauchistes sonnaient faux, leurs slogans avaient l’air d’un décor. La société qu’ils dénonçaient n’existait pas. Le danger qu’ils proclamaient (la « fascisation du capitalisme ») était imaginaire et absurde.

    Mais nous qui étions dans le bain, contrairement à la droite, nous sentions qu’il y avait tout de même un esprit du mouvement de Mai : et que cet esprit était autre chose que son apparence.

    On devinait un volcan qui n’était pas politique [2].

    Sous les gesticulations pseudo-marxistes courait en réalité une fièvre irrésistible d’individualisme, vouée à brûler tout ce qui paraissait freiner encore un peu  le règne de l’ego.

    Mai 68 allait aider – sans le vouloir –  à installer une société consumériste, fondée sur l’exploitation commerciale des pulsions du Moi les plus déshumanisantes : une société où le travail allait devenir aussi flexible que la morale,  comme  dans  le  film  de  Ken  Loach It’s a free world [3]. Cette société allait fusionner la gauche et la droite comme des gérantes du même hypermarché. Pierre Legendre l’écrira en 2001 : « Notre société prétend réduire la demande humaine aux paramètres du développement, et notamment à la consommation »[4] .

    Pour que la société puisse devenir ce terrain vague, il fallait raser les ultimes valeurs supérieures à l’individu, les dernières « haies », les vestiges d’un art de vivre plus ancien que la bourgeoisie moderne.

    Cette destruction fut l’œuvre de l’esprit de 68.  Il a agi comme un incendie. Ce n’était pas difficile : les « haies » étaient desséchées par le néant moral des Trente Glorieuses...  « Notre mode de vie focalisé sur le confort et l’utilitaire ne satisfait pas la jeune génération », affirmait en 1967 le journaliste italien Giorgio Bocca. Son diagnostic surestimait le mobile des jeunes, mais il était presque exact sur un point : la faillite éthique des vieux.

     

    La prophétie de Boutang

     

    Quelqu’un avait vu cette faillite plus nettement, en France, deux ans avant 1968. C’était le philosophe Pierre Boutang, et sa vision [5] a l’air d’une prophétie lorsqu’on la relit en 2008 :

    « Une part de la réalité de l’homme est en train de s’évanouir, ou changer de sens ; subissant à la fois les techniques de massification (perdant de plus en plus son visage, la ressemblance avec Dieu) et la rhétorique de l’humanisme le plus vague et dégoulinant, le citoyen des démocraties modernes et développées a laissé tomber […] sa réalité d’homme, vivante et en acte. Il a cessé d’agir comme père, d’exercer comme un père une autorité familiale (or nul n’est homme s’il n’est père, dit Proudhon). […] Pour cela, les fils s’éloignent (même en restant là) et haïssent ou méprisent  à la fois le fils que fut leur père, et le père qu’il n’est pas. Leur ‘‘protéïsme’’, leur capacité de désir de prendre toutes les formes animales, jusqu’au refus du visage humain et de la détermination sexuelle, n’est que le constat d’absence, mais d’absence molle et pesante, d’un être de l’homme, à l’image de Dieu, chez l’adulte. »

    Ce texte de 1966 était une prémonition du processus de Mai 68 :

    - d’abord la nullité morale des pères, bourgeoisie « traditionnelle » déboussolée qui s’attirait le mépris des enfants ;

    - puis la dislocation psychologique des enfants, « jusqu’au refus du visage humain et de la détermination sexuelle ».

    En mai 2008 ces enfants ont la soixantaine. Leur refus de naguère est devenu l’esprit d’une néo-bourgeoisie : l’âme d’un monde sans âme, où la droite et la gauche desservent par roulement  – à des heures différentes – le rayon des « nouvelles mœurs » à l’enseigne du Grand N’importe Quoi.  Le philosophe Bernard Stiegler conclut [6] à leurs torts partagés : 

    « On a souligné un paradoxe à propos de Mai 68 : on a pensé que le capitalisme était porté par la droite, qui défend les ‘‘valeurs traditionnelles’’, et que c’est un mouvement de gauche (Mai 68) qui a voulu symboliquement détruire ces valeurs. Mais en réalité, ce qui a réellement organisé cette destruction des valeurs, c’est le capitalisme… Le capitalisme est contradictoire avec le maintien d’un surmoi… Une société sans surmoi s’autodétruit. Le surmoi, c’est ce qui donne la loi comme civilité. Un récent rapport du préfet de la Seine-Saint-Denis expliquait la violence dans les cités par cette absence de surmoi, qui se traduit alors par le passage à l’acte… »

    Selon la formule d’un autre philosophe de 2008, Jean-Claude Michéa, il est « impossible de dépasser le capitalisme sur sa gauche ». Ainsi les postures dominantes aujourd’hui sont libérales-libertaires : elles cultivent les transgressions « qui servent à la bonne marche des affaires » ; « elles rompent les solidarités effectives, en isolant plus encore l’individu dans une monade où se perd ‘‘le goût des autres’’, où il n’est plus qu’un rouage. [7] »

    En détruisant le français et l’histoire à l’école, par exemple, les pédagogues post-68 ont fait table rase au profit de l’idéologie marchande  – qui exploite l’amnésie et parle en basic english.

     

    Mai 68, portier du matérialisme mercantile

     

    Mai 68 n’est donc pas l’antithèse de 2008.

    Il n’est pas l’inverse de notre société libérale-libertaire (ou ultralibérale, c’est la même chose).

    Il n’est pas l’opposé de « notre monde postmoderne avec sa politique cacophonique et vide, et sa contre-culture devenue marché de masse » [8]… 

    Au contraire : 68 en fut le point de départ ! Fausse révolution, vraie pulvérisation. Transformation de la société en une dissociété : le tout-à-l’ego. Mutation de l’homme « familial enraciné » en « individu dans la foule », sans attaches ni foyer stable... Mai 68 a lancé l’idée que toute stabilité était « fasciste », et cette diabolisation du durable [9] a fleuri en tous domaines. L’économique y a vu son intérêt.  Le capitalisme s’y est reconnu.  Ayant  succédé  aux pères  bourgeois, les fils bourgeois ont séparé la bourgeoisie et les « valeurs traditionnelles ». Ils ont transposé 68 dans le business, comme le pubard ex-trotskiste incarné par Maurice Bénichou dans une merveille de film passée inaperçue en 1997 :  La Petite Apocalypse de Costa Gavras.  Ce fut l’époque où l’ex-mao François Ewald devenait le philosophe du Medef, sous la houlette d’un autre soixante-huitard passé au néocapitalisme : Denis Kessler.

    Ainsi a surgi  ce que Luc Boltanski et Ève Chiapello, dans leur enquête parue à la fin de la dernière année du XXe siècle, ont appelé Le nouvel esprit du capitalisme [10]:

    « Nous avons voulu comprendre plus en détail […] pourquoi la critique […] s’éteignit brutalement vers la fin des années 70, laissant le champ libre à la réorganisation du capitalisme pendant presque deux décennies […], et pour finir, pourquoi de nombreux soixante-huitards se sentirent à l’aise dans la nouvelle société qui advenait, au point de s’en faire les porte-parole et de pousser à cette transformation. »

    Quelle physionomie a cette nouvelle société ? Stiegler l’indique : « Puisque le désir est le moteur qui nous fait vivre et nous meut (ce qui détermine en profondeur notre comportement), le capitalisme de consommation cherche par tous les moyens à en prendre le contrôle pour l’exploiter comme il exploite les gisements pétrolifères : jusqu’à épuisement de la ressource… » 

    Mais d’abord, cette forme de capitalisme devait « détourner la libido des individus de ses objets socialement construits par une tradition, par les structures prémodernes comme l’amour de Dieu, de la patrie, de la famille. »

    Boltanski et Chiapello (1999) confirmeront ainsi la vision de Boutang  (1966)  sur  l’absence inéluctable du « père » et du familial  – matrice de toute société –  dans la société nouvelle :

    « La famille est devenue une institution beaucoup plus mouvante et fragile, ajoutant une précarité supplémentaire à celle de l’emploi et au sentiment d’insécurité. Cette évolution est sans doute en partie indépendante de celle du capitalisme, bien que la recherche d’une flexibilité maximale dans les entreprises soit en harmonie avec une dévalorisation de la famille en tant que facteur de rigidité temporelle et géographique, en sorte que […] des schèmes similaires sont mobilisés pour justifier l’adaptabilité dans les relations de travail et la mobilité dans la vie affective… [11] » 

     

    Alors que son idéologie prétendait « contester la société de consommation », 68 a préparé le terrain au triomphe absolu de cette société. Car le centre nerveux de l’esprit de 68 n’était pas idéologique, mais psychologique, sous la forme d’un double rejet :

    - le rejet du familial  (avec une virulence dont se souviennent les lecteurs du Charlie Hebdo  des grandes années) ;

    - le rejet du spirituel (avec la même virulence, n’en déplaise à feu Maurice Clavel qui fut seul à voir le Saint-Esprit sur les barricades du 3 mai).

    Rejeter le familial et le spirituel, c’était rejeter l’essentiel de la condition humaine et nous soumettre à un sort injuste : « nous forcer à passer nous-mêmes à côté de notre propre vie, et ainsi laisser la promesse de vie s’enfuir dans la banalité  pour finir dans le vide [12] ».   Une telle mutilation révoltait Patrick Giros, qui allait mourir à la tâche au service des SDF : « Rendez-vous compte, cette logique soixante-huitarde, que je connais parce que je suis un des fils de 68, eh bien les premières victimes qu’elle fait ce sont les petits, les jeunes, les fragiles, ceux qui ont une famille explosée, ou des fragilités psychologiques… [13] »

    Or ce rejet soixante-huitard du spirituel et du familial, est aussi le centre nerveux de la société consumériste. Celle-ci réduit le monde humain à la consommation matérielle individualiste  (une fuite en avant égocentrique : une vie réduite à l’insatisfaction acheteuse). Elle ampute l’existence de dimensions qui sont les clés de la condition humaine.

    Là est l’imposture de Mai 1968 : s’être présenté comme l’ennemi de la société de consommation, alors qu’il anéantissait tout ce qui freinait le triomphe de celle-ci.

    L’esprit de 68 a vomi tout ce qui n’était pas le caprice individuel (d’où le célèbre slogan : « il est interdit d’interdire »). Il ouvrait ainsi la voie au matérialisme mercantile. Celui-ci allait se substituer à tout, en  installant :  1. le caprice individuel comme ressort du marketing ; 2. le marketing comme seul lien du vivre-ensemble...  Ainsi les slogans de 68 furent récupérés en bloc par le marketing, et ce fut la naissance de la sous-culture des années 1980-2000 : plus besoin de chercher le sens de la vie, il suffisait d’être « soi-même », de « penser avec son corps », de se contenter d’exister, de « bouger »  – et finalement, d’acheter.  Le marketing ne demandait rien de mieux aux consommateurs : ne plus se poser de questions, devenir dociles et ductiles. 

    Ces noces de Mai et du Marché auraient horrifié, dix ans plus tôt, les soixante-huitards extrêmes : ceux qui rêvaient d’abolir l’argent, d’en revenir au troc et de proclamer « l’An 01 » avec le dessinateur Gébé. Pourtant c’est ce qui est advenu... Cela n’aurait pas étonné le vieux Marx, qui félicitait le capitalisme (cent trente ans plus  tôt) de son pouvoir de destruction-innovation :   

    « La bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner constamment les instruments de production, ce qui veut dire les rapports de production, c'est-à-dire l'ensemble des rapports sociaux. […] Ce bouleversement continuel de la production, ce constant ébranlement de tout le système social, cette agitation et cette insécurité perpétuelles distinguent l'époque bourgeoise de toutes les précédentes. Tous les rapports sociaux […] se dissolvent […] Tout ce qui avait solidité et permanence s'en va en fumée. [14] »

     

    Les sociaux et les mondains

     

    Alors, critiquer Mai ?  Oui. Mais n’en faisons pas un prétexte.  Ne disons pas que tout va bien aujourd’hui ; ou qu’il suffirait, pour que tout aille mieux, de liquider l’esprit de 68.

    Je préfère être avec Benoît XVI, lorsqu’il demande que l’on change le modèle économique  global [15].

    Et avec les évêques de la planète catholique, lorsqu’ils appellent à lutter contre « des injustices qui crient vers le ciel » [16].

    Et avec les anciens soixante-huitards qui ont lancé en France l’économie solidaire… Ceux-là ont su ne pas suivre l’esprit de 68 dans son transfert ultralibéral.  En se faisant entrepreneurs sociaux, ils ont à la fois pris le contrepied du matérialisme mercantile et de 1968 (la « déconstruction » ravageuse).

    La fusion de 1968 et du consumérisme ne légitime pas le consumérisme ; le triomphe actuel du consumérisme ne nous dispense pas de chercher des solutions pour en sortir.

    À gauche de la gauche, quelques-uns  commencent à voir le rôle de l’esprit de 1968 dans l’hypermarché qu’est la société présente. Ainsi le journal La Décroissance  [17] donnant la parole au maire de Grigny (Rhône), René Balme, qui accuse le slogan « interdit d’interdire » d’avoir ouvert un boulevard à la marchandisation de tout : en effet, dit-il, la libre concurrence « ne doit être bridée par rien »… Le psychiatre Jean-Pierre Lebrun ajoute : « Beaucoup de gens sont aujourd’hui dans une grande confusion, car ils croient être débarrassés des interdits. Si plus rien n’est interdit, plus rien ne veut rien dire. » Selon Lebrun, spécialiste des comportements,  la « stratégie néolibérale » disloque la condition humaine en niant que les limites soient « utiles et fondatrices » ; elle fait ainsi « sauter les verrous les uns après les autres » : « Le néolibéralisme […] dans son versant consumériste donne l’illusion que l’on peut avoir accès facilement à la satisfaction de  nos prétendus besoins, et cela sans aucun renoncement. Mais la vie humaine ne se résume ni à cette satisfaction, ni à ces prétendus besoins. »

    Beaucoup de gens trouvent que la société de consommation ne pose aucun problème. Ce n’est pas mon avis, mais ce que vous venez de lire n’est qu’un regard personnel.

    Il y a d’autres regards...

    Leur diversité et leur confrontation sont un service que rend ce livre. Car l’heure vient de réparer l’un des pires dégâts collatéraux de Mai : avoir pollué l’exercice du débat dans ce pays.  L’esprit de 68 ajoute en effet à ses caractéristiques celle d’être futile et manichéen en même temps. Il brandit la dérision, mais il voit le monde en noir et blanc. Camp du Bien contre camp du Mal ! Dans ce climat, les nuances disparaissent et l’échange d’idées devient impossible : il n’y a que des imprécations, des anathèmes contre les horreurs ultimes et les abominables relents dont on affuble l’adversaire. Personne n’est plus en mesure d’analyser les données, de faire la part des choses. Quarante ans après 68 on est toujours dans cette ornière : quand le professeur Alain Badiou proclame, en chaire, que  « Sarkozy est le nouveau nom du pétainisme » [18], c’est 1968 qui continue ; toujours la manie de l’exorcisme (« CRS - SS ») substitué au raisonnement...   Et quand Jean-François Kahn fait rire tout le monde en 2007 avec cette entrée de son Abécédaire mal pensant [19]: 

    «  – ‘‘Abject’’ : équivalent à ‘‘contestable’’ dans les livres de Bernard-Henri Lévy »…

    …les lecteurs songent-ils que la démesure dans l’invective est un legs de Mai 68 ? 

    En 2006, je dînais dans une grande ville française avec le patron d’un quotidien régional et sa femme. Lui et moi avions presque le même âge. L’épouse était plus jeune.  Après nous avoir écoutés évoquer le joli mois de mai, elle nous a coupé la parole :

    –  Au fond, la génération de 1968, vous emme

  • Le gouvernement des fantômes, par Édouard SCHAELCHLI.

    « La plus brillante étude sociale et poli­tique que j’ai lue sur la crise de la Covid19 » (Michel Michel)

    « … comme un évè­ne­ment pré­vu depuis tou­jours et cepen­dant comme une sur­prise, un per­son­nage inquié­tant qui pou­vait tout lais­ser en place, qui pou­vait tout chan­ger, le sens de l’ac­tion, la trame des mobiles, qui avait sur le texte éta­bli de tou­jours l’as­cen­dant pro­di­gieux, étrange du vivant… »

    Ben­ja­min Fon­dane, 1942

    Une science fan­tôme, au ser­vice d’un gou­ver­ne­ment fan­tôme, pour gou­ver­ner des fan­tômes, dans une socié­té fan­tôme, en temps de démo­cra­tie fan­tôme ? Pour qui ne croit plus en rien (ou en tout), la situa­tion pré­sente (en France sûre­ment et pro­ba­ble­ment par­tout dans le monde) aurait quelque chose d’é­mi­nem­ment comique si, en même temps, ne se des­si­nait pas, par trans­pa­rence, une forme de réa­li­té pro­pre­ment ter­ri­fiante. Le pro­blème, avec les fan­tômes, c’est qu’on a beau ne pas y croire, ils font peur, ils font réel­le­ment peur. Ils sont en effet le retour du même quand pré­ci­sé­ment le même est deve­nu tout autre.

    Il y a, nous dit-on, un virus extrê­me­ment viru­lent qui cir­cule à grande vitesse par­mi nous. Invi­sible, évi­dem­ment, il ne se mani­feste nulle part direc­te­ment, mais tou­jours indi­rec­te­ment, par les chiffres inquié­tants qui signalent à notre atten­tion, après-coup, sa ter­rible capa­ci­té à se répandre dans nos rangs quand nous avons l’im­pru­dente insou­ciance d’ou­blier sa pré­sence, en sorte qu’il faut à tout ins­tant nous rap­pe­ler qu’il est là, pour que nous ne deve­nions pas, à notre insu, les com­plices incons­cients et irres­pon­sables de son action. Car le dan­ger, pré­ci­sé­ment, n’est pas en lui. Il est en nous. En lui-même, le virus ne fait pas grand-mal, pas beau­coup plus en tout cas que les dizaines de grippes très ordi­naires qui, en même temps que lui, sans doute (mais ces chiffres, jus­te­ment, nous ne les avons pas), font autant ou plus de vic­times que lui. Qui sait en effet, chaque jour, com­bien de gens ne meurent pas du virus, mais d’autre chose ? Cela n’a aucune espèce d’im­por­tance : ce qui compte seul, c’est le taux d’in­ci­dence de ce virus, parce que ce virus, contrai­re­ment aux autres (contre les­quels nous savons nous défendre, contre les­quels nous avons le réflexe de nous défendre), tra­vaille sour­de­ment avec nous. Sub­ti­le­ment, comme une sorte de per­vers nar­cis­sique étran­ge­ment doué de socia­bi­li­té, il se sert de nous, de notre appa­rente bonne san­té, de l’ab­sence en nous du moindre symp­tôme sus­cep­tible de nous aver­tir du dan­ger que nous pour­rions consti­tuer pour les autres. Il fait de nous, secrè­te­ment, les agents de sa viru­lence. Il fait de tout ce qui consti­tue notre être social le véhi­cule d’une mala­die qui ne nous touche pas indi­vi­duel­le­ment, mais collectivement.

    Voi­là pour­quoi il faut abso­lu­ment que nous por­tions tous, par­tout, à tout ins­tant, non pas un, mais le masque. En soi, un masque ne pro­tège per­sonne en par­ti­cu­lier. Aucune sta­tis­tique au monde ne per­met de savoir si chaque indi­vi­du por­teur du virus a réel­le­ment, à un moment don­né, com­mis l’im­pru­dence de tom­ber le masque ou enfreint les dis­tances de sécu­ri­té. Le masque ne pro­tège per­sonne – il nous pro­tège tous, non de ce virus ou d’un autre, mais bien de la dou­lou­reuse néces­si­té d’a­voir à répondre per­son­nel­le­ment de nous-mêmes. Il est le signe que nous nous sen­tons tous ensemble res­pon­sables de la cir­cu­la­tion du virus et que nous nous sen­tons col­lec­ti­ve­ment concer­nés par lui. En ce sens, il témoigne de notre être social, quand notre être social, pré­ci­sé­ment, est en train de dis­pa­raître. Il nous fait dire « Je suis le virus », quand pré­ci­sé­ment le virus se confond à nos yeux avec notre socia­li­té, tout comme, naguère, il nous fal­lait à tous dire « Je suis Char­lie » pour nous iden­ti­fier à une forme de liber­té d’ex­pres­sion qui n’est que la cari­ca­ture mor­ti­fère d’une liber­té plus haute – elle défi­ni­ti­ve­ment per­due. Pas ques­tion d’al­ler, tel Dio­gène avec son ton­neau, se moquer d’une agi­ta­tion for­cée qui vient à point nom­mé jus­ti­fier tous les abus d’un pou­voir déjà lour­de­ment enclin à réduire toute liber­té au nom d’une sacro-sainte sécurité.

    On pour­rait assu­ré­ment se conten­ter de rire, sous cape, d’une telle mas­ca­rade. L’en­nui, c’est qu’il y a, der­rière l’é­cran sur lequel défilent les images de notre psy­cho­drame col­lec­tif, une réa­li­té qui se construit, len­te­ment, inexo­ra­ble­ment : celle d’un monde où cha­cun sera, à tout moment, som­mé de répondre du moindre de ses gestes devant le miroir d’une science qui ne sera à pro­pre­ment par­ler celle de per­sonne, mais qui s’im­po­se­ra à tous avec une telle évi­dence que nul ne pour­ra invo­quer contre elle le témoi­gnage de sa conscience.

    Aujourd’­hui, bien sûr, on ne nous demande que de res­pec­ter des règles qui peuvent paraître, dans la mesure où elles ne sont que tem­po­raires, ano­dines : por­ter un léger masque, évi­ter de nous regrou­per, nous laver régu­liè­re­ment les mains. N’est-il pas évident qu’aus­si­tôt que la menace poli­cière se sera relâ­chée, nous retrou­ve­rons nos habi­tudes natu­relles et que notre rap­port à autrui n’y aura rien per­du ? Rien n’est moins sûr, pour­tant. D’a­bord parce qu’en réa­li­té, même si nous ne nous plions à ces règles pro­fon­dé­ment anti-sociales que par crainte d’être ver­ba­li­sés, ces règles n’en répondent pas moins à un besoin de sécu­ri­té lar­ge­ment répan­du, comme le prouve le nombre de per­sonnes qui, alors même que rien ne les y oblige, se font tes­ter et se prêtent au jeu mal­sain de la dénon­cia­tion des cas-contacts, comme pour se prou­ver à eux-mêmes qu’ils ne sont cou­pables d’au­cune com­pli­ci­té avec l’en­ne­mi com­mun. Que pen­se­ront-ils demain de leur voi­sin s’ils apprennent que, non content de refu­ser tout test et tout vac­cin, il ouvre volon­tiers sa porte à n’im­porte qui et n’hé­site pas à fré­quen­ter des SDF ? Non seule­ment ils l’é­vi­te­ront et s’abs­tien­dront de tout contact avec lui, mais au moindre bruit d’une pos­sible recru­des­cence de l’é­pi­dé­mie, ils le signa­le­ront à la police (ou aux ins­tances sani­taires) et se trou­ve­ront fon­dés à le consi­dé­rer comme un dan­ge­reux irres­pon­sable, si ce n’est comme un ter­ro­riste poten­tiel. Quelque chose, là, est en train de se pas­ser qui nous ren­voie aux temps les plus obs­curs de notre his­toire, ceux où il fal­lait tout de même un étrange cou­rage pour résis­ter aux sug­ges­tions de la col­la­bo­ra­tion. Qu’est-ce qui peut nous rendre cer­tains que cette épreuve de notre capa­ci­té à obéir à la peur ne nous a pas ren­dus défi­ni­ti­ve­ment inca­pables de résis­ter à la ten­ta­tion totalitaire ?

    Car la ques­tion demeure de savoir si toute cette mise en scène de l’ur­gence sani­taire ne fait pas par­tie d’une stra­té­gie glo­bale de trans­for­ma­tion de nos socié­tés. Peu importe, en ce sens, que ce virus soit effec­ti­ve­ment ce qu’on nous dit qu’il est ou qu’il relève d’une fan­tas­ma­go­rie plus ou moins scien­ti­fique. Il consti­tue de toutes façons un puis­sant levier pour agir sur des popu­la­tions qu’on sait de plus en plus réti­centes à se lais­ser gou­ver­ner par des classes poli­tiques soup­çon­nées à très juste titre de ser­vir des inté­rêts étran­gers à la vie des peuples. En France comme dans toute l’Eu­rope, la ten­dance au repli natio­nal, régio­nal, voire local tra­duit d’a­bord un refus de voir les jeux d’in­té­rêts trans­na­tio­naux prendre le pas sur les inté­rêts col­lec­tifs héri­tés de l’his­toire. De plus en plus net­te­ment, l’in­gé­rence d’ins­tances ano­nymes comme le « Mar­ché » ou « la Crois­sance » se heurte à un sen­ti­ment très pro­fond d’at­ta­che­ment à des valeurs iden­ti­taires qui ne se laissent pas négo­cier en termes éco­no­miques. C’est ce qui a don­né à la révolte des Gilets jaunes toute sa force, à un moment où la com­mu­ni­ca­tion gou­ver­ne­men­tale, confron­tée à l’ur­gence cli­ma­tique, com­men­çait à s’embrouiller trop visi­ble­ment. On a vu alors la vio­lence poli­cière se déchaî­ner, non pas tant contre les élé­ments pré­ten­du­ment per­tur­ba­teurs que contre une masse de braves gens qui, de toute évi­dence, n’a­vaient pas une très grande expé­rience de l’a­gi­ta­tion urbaine mais avaient en revanche le tort d’ex­pri­mer très sim­ple­ment le malaise de toute une socié­té. Il fal­lait d’ur­gence arrê­ter un mou­ve­ment à la fois mul­ti­forme et mal enca­dré, capable dans sa logique non concer­tée de rup­ture, d’en­traî­ner après elle dans une forme de révolte inédite (parce que non pen­sée) tout ce qui, dans le pays, souffre de ne plus très bien savoir où nous allons.

    Il le fal­lait d’au­tant plus que, sur ce malaise géné­ra­li­sé de la socié­té, qui, sur le plan poli­tique, a fait la for­tune d’un Macron venu à point nom­mé sau­ver le monde libé­ral de la conta­gion popu­liste, se déve­loppe une ten­dance à inter­pré­ter sys­té­ma­ti­que­ment tous les actes gou­ver­ne­men­taux comme une pan­to­mime des­ti­née à mas­quer un des­sein de grande ampleur, d’en­ver­gure mon­diale, visant à faire des ins­ti­tu­tions éta­tiques de simples cour­roies de trans­mis­sion d’un ordre dans lequel les dif­fé­rences natio­nales ont à se dis­soudre pure­ment et sim­ple­ment en ver­tu d’une logique essen­tiel­le­ment mer­can­tile qui se sou­cie aus­si peu de l’in­té­rêt com­mun que de l’é­qui­libre pla­né­taire. Qu’on pense ou non expli­ci­te­ment à un com­plot au sens strict du terme (impli­quant médias, classes poli­tiques, show-busi­ness et milieux finan­ciers), le sen­ti­ment n’en a pas moins pour effet de ras­sem­bler objec­ti­ve­ment tous ceux qui défendent des inté­rêts col­lec­tifs locaux ou une vision sou­ve­rai­niste des choses contre une menace glo­bale de déré­gu­la­tion des sys­tèmes natu­rels et sociaux.

    C’est dans ce contexte qu’il faut inter­pré­ter l’heu­reuse coïn­ci­dence qui a per­mis de sub­sti­tuer à l’ur­gence poli­ti­cienne d’ar­rê­ter un mou­ve­ment social incon­trô­lable une forme d’ur­gence dési­déo­lo­gi­sée, sus­cep­tible de trans­cen­der les contra­dic­tions natio­nales et inter­na­tio­nales, d’une manière encore plus effi­cace que la lutte contre le ter­ro­risme, laquelle avait pour incon­vé­nient d’exa­cer­ber cer­tains sen­ti­ments d’o­ri­gine eth­nique ou cultu­relle : l’ur­gence sani­taire, qui se situe au niveau le plus élé­men­taire où l’être social s’i­den­ti­fie à la pure ani­ma­li­té. La peur de mou­rir, en effet, exerce sur l’in­cons­cient col­lec­tif et indi­vi­duel une puis­sance capable d’a­néan­tir tous les impé­ra­tifs moraux qui, ordi­nai­re­ment, rap­pellent cha­cun à sa digni­té fon­da­men­tale. En temps de peste ou de cho­lé­ra, tout est per­mis, et le seul moyen de ras­sem­bler les foules est alors de dési­gner des res­pon­sables sur les­quels exer­cer une légi­time violence.

    Mais quand la mala­die, loin d’être le sur­gis­se­ment, dans la vie sociale, d’un prin­cipe étran­ger de désordre qui échappe à tout contrôle (et qui, donc, peut ouvrir une brèche dans l’ordre impo­sé des rela­tions humaines par où le regard d’une trans­cen­dance supra-humaine peut conduire à ren­ver­ser les rôles, comme à l’oc­ca­sion d’un gigan­tesque car­na­val), se pré­sente comme un phé­no­mène bien déter­mi­né, tech­ni­que­ment mani­pu­lable et sus­cep­tible d’en­gen­drer des rap­ports de cause à effet dont on peut maî­tri­ser l’en­chaî­ne­ment et auquel cor­res­pondent des pro­to­coles bien pré­cis, alors, les choses changent, et même si les pou­voirs ins­ti­tués se révèlent çà et là défaillants dans la ges­tion des choses rela­tives au mal, ils n’en perdent pas pour autant, glo­ba­le­ment, le contrôle, bien au contraire. On l’a si bien vu, en l’oc­cur­rence, que la Chine, pour­tant d’emblée accu­sée d’a­voir, en ver­tu de ses vices spé­ci­fiques d’é­tat archaï­que­ment tota­li­taire, contri­bué, en faus­sant l’in­for­ma­tion, à la dif­fu­sion si rapide du virus, est vite deve­nue le modèle d’une effi­ca­ci­té essen­tiel­le­ment fon­dée sur l’u­ti­li­sa­tion à grande échelle des moyens de communication.

    Il est frap­pant en effet de voir qu’a­lors même que la méde­cine se révèle par­fai­te­ment inca­pable de lut­ter contre le mal, la cer­ti­tude scien­ti­fique n’en acquiert pas moins une auto­ri­té pra­ti­que­ment sans limite pour impo­ser des normes de com­por­te­ment qui contrastent si bru­ta­le­ment avec les modes de vie habi­tuel­le­ment carac­té­ris­tiques du monde moderne qu’on est en droit de se deman­der si on n’as­siste pas à une véri­table révo­lu­tion cultu­relle, infi­ni­ment plus pro­fonde et irré­ver­sible que celle qu’a­vait ten­té d’im­pul­ser Mao. Peut-être est-ce là d’ailleurs ce qui explique l’é­trange apa­thie des intel­lec­tuels de gauche, type Badiou, par rap­port à ce qu’ils n’ar­rivent pas encore à inter­pré­ter autre­ment que comme une crise de crois­sance du capi­ta­lisme mori­bond. L’am­pleur de la trans­for­ma­tion qui se pro­file est telle qu’ils ne peuvent faire autre­ment que d’y sous­crire, de tout leur être spi­ri­tuel, évi­dem­ment fas­ci­nés qu’en­fin se pro­duise la grande liqui­da­tion de toutes les super­struc­tures à laquelle ils n’ont jamais ces­sé de rêver depuis mai 68.

    Quel rêve, en effet ! Tout n’est-il pas per­mis, désor­mais ? Oui, « tout est per­mis », selon le mot d’I­van Kara­ma­zoff emprun­té à saint Paul, puisque, toute loi étant abo­lie, il appar­tient à des pou­voirs libé­rés de toute entrave, de tout pré­ju­gé et de toute consi­dé­ra­tion juri­di­co-reli­gieuse ou éthi­co-poli­tique de prendre en main le des­tin d’une huma­ni­té enfin rame­née à son rang d’es­pèce domi­nante de la pla­nète pour lui apprendre enfin à se com­por­ter comme il faut : non comme des ani­maux, certes, au sens où on pou­vait l’en­tendre quand l’a­ni­ma­li­té ren­voyait à la sau­va­ge­rie d’une nature encore indomp­tée, mais comme des êtres réel­le­ment domes­ti­qués, gui­dés non par leur ins­tinct de conser­va­tion, mais par un pur sou­ci de res­ter pré­ser­vés de ce qui, en eux, pour­rait souf­frir d’être ain­si trai­tés, cette part à la fois divine et ani­male qui fait de la liber­té, pré­ci­sé­ment, un bien supé­rieur à la vie. Gui­dés ? Pas même : télé­gui­dés, sans même avoir besoin d’être tou­chés par des mains impures – en ce sens, très sem­blables, dans ce délire sani­taire, à ces fana­tiques qu’un ordre occulte pousse vers nos Églises pour y égor­ger de simples bre­bis, cou­pables, sans doute, de res­ter fidèles à une com­mu­nion dans laquelle âmes et corps mêlés font une seule chair, pour l’ins­tant livrée au pou­voir de la mort et du péché, mais pro­mise au même salut, à la même déli­vrance, par l’u­nique Esprit qui vivi­fie quand la lettre tue. Il y a, entre le ter­ro­risme et l’ordre sani­taire, d’é­tranges affi­ni­tés. Si l’un tue, aveu­glé­ment, n’im­porte qui, pour sus­ci­ter l’an­gois­sante sen­sa­tion que le dan­ger est par­tout, l’autre fait de cha­cun d’entre nous le poten­tiel por­teur d’un mal qui se confond avec le bien. Ter­ro­riste asymp­to­ma­tique, le por­teur sain a toutes les rai­sons de s’a­van­cer masqué.

    Égle­tons, le 12 novembre 2020.

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Libérer le génie français : à la ”Une” du n° d'avril de Politique magazine

    avril 2014.jpg

    Au Sommaire de ce numéro d'avril (128) : SOMMAIRE AVRIL 2014.jpg 

    Voici l'Editorial de Jean-Baptiste d'Albaret, Rédacteur en chef : Pour une vraie victoire...

    Pour une vraie victoire

    A l’heure de boucler ce numéro de Politique magazine, le second tour des élections municipales n’a pas encore eu lieu. Mais il y a fort à parier qu’il confirmera les tendances apparues au premier tour.  

    Selon le jeu de bascule habituel de nos institutions, ces élections, dites « intermédiaires », ont confirmé le « vote sanction » contre la majorité socialiste que tout le monde prévoyait. Les listes de gauche au premier tour n’ont rassemblé que 43% des votes, contre 48% en faveur des listes de la droite et du centre et 7% pour les listes du Front national limitées aux seuls endroits où il a pu se présenter. Au soir du premier tour, des bastions du socialisme municipal comme Niort, Limoges, Quimper, Roanne, Dunkerque, Angoulême ou Amiens sont ébranlés ou d’ores et déjà perdus. Le scrutin final tournera-t-il à la débâcle pour le parti de la rue de Solférino ? Dans de nombreuses communes gérées par les socialistes, la droite est en position de force. C’est le cas à Angers, Caen, Pau ou Toulouse. Mais l’UMP a le triomphe modeste : nombreuses sont les villes où ses listes devraient composer avec un Front national au plus haut. Sa prudente stratégie du « ni-ni » en cas de triangulaire ou de quadrangulaire pourrait lui coûter encore plus cher que celle du « front républicain » dont ses sympathisants ne veulent plus entendre parler. 

    rassemblement bleu marine.JPGC’est une des principales leçons de ces élections municipales. Partout où il était présent, le parti de Marine Le Pen a démontré ses capacités à s’implanter localement. Sa victoire à Hénin-Beaumont en est un symbole fort. Résultat d’un long travail d’ancrage local et militant, ce retentissant succès pourrait en appeler d’autres. Les scores élevés obtenus par les listes labellisées « Front national » et « Rassemblement bleu Marine » à Béziers, Saint-Gilles, Fréjus, Forbach ou Perpignan, prouvent leur capacité à jouer les premiers rôles. à Marseille, à Nice, à Toulon, elles ont même surclassé celles du Parti socialiste ! Et, là où il a dépassé les 10 %, le FN est en position d’arbitre et compliquera sérieusement, au-delà même des municipales, la tâche de l’UMP. « C’est la fin d’un mouvement de balancier automatique qui faisait passer les Français d’un camp à l’autre », s’est félicitée Marine Le Pen.  

    Toujours est-il que, si la droite semble en mesure de reprendre à la gauche quelques grandes villes et de conserver la plupart de celles qu’elle détenait et qui semblaient menacées, que si le Front national obtient une représentation accrue dans les conseils municipaux, on ne peut cependant parler de vague bleue. Il n’y a pas, en apparence, de bouleversement spectaculaire du paysage politique. Et, encore moins, des tendances électorales. Car, avec plus de 36% des électeurs inscrits restés chez eux, le « premier parti de France » reste le « parti des abstentionnistes ». Sa progression continue, d’élection en élection, marque une défiance de plus en plus grande des Français vis-à-vis de la classe politique. Même, et les commentateurs feignent de s’en étonner, au niveau local ! Ce n’est pas le spectacle pitoyable des combinaisons électorales de l’entre-deux tours qui les fera changer d’avis… 

    abstention schtroumpf.jpgIl apparait donc clairement qu’un certain système démocratique est en crise. Abstentions et votes pour les listes « anti-système » en témoignent. Le problème de la représentation des Français se pose avec de plus en plus d’évidence. Plus seulement à l’échelon national, mais aussi, quand les partis s’en mêlent, au niveau local. Il faudra bien, un jour, en tirer toutes les conséquences. 

    Ce jour peut venir assez vite. Les élections européennes en mai sonneront le glas d’une certaine façon de faire de la politique. La sanction sera encore plus terrible qu’aux municipales. Au point qu’Hollande et les siens cherchent des solutions pour se garer des conséquences. En vain et quoiqu’ils fassent. L’heure est venue de penser un projet national sérieux.

  • Veut-il faire porter l'étoile jaune aux Français qui votent Front national ? On a bien entendu, à la télé, le sonore ”Ta

    harlem-desir-imposture.JPG

     On connaissait les "désirs d'avenir" de Ségolène; Harlem aurait-il des "désirs" lui aussi ? Des "désirs d'étoiles" ? Jaunes ?...

    En fait, Désir est indigné : "le pauvre homme !", comme dit Molière, dans Le Tartuffe, ou l'Imposteur...

    On a envie de lui dire, en l'absence de Georges Marchais qui n'est plus là pour "meubler" les écrans : "dés-indignez-vous, mon pauvre, et cessez donc de donner des leçons de morale, vous qui êtes condamné !"

    Mais, au fait, pourquoi Désir-le-condamné, secrétaire d'un Parti qui compte tant de condamnés, est-il indigné ?

    Parce qu'il a peur. Et, peur de quoi ? Tout simplement de perdre les élections, les unes après les autres, et, donc, de perdre le pouvoir.

    L'exclusion de fait d'une partie des Français, fruit d'une entente entre une gauche cynique et la droite la plus bête du monde, a peu à peu permis, jusqu'ici au PS, minoritaire, de tout diriger, un "échelon" après l'autre, et ce depuis des décennies. L'un des meilleurs (!) exemples étant Michel Vauzelles, président socialiste de la Région Provence Alpes Côte d'Azur, Région qui a presque partout voté à droite à plus des deux tiers, mais se retrouve dirigée par un ultra minoritaire, dont l'un des propos grandioses restera qu'il est fier de diriger une grande région musulmane ! (sic)... C'est beau, la démocratie façon Harlem !...

    Mais voilà, ce "système" craque de toutes parts, et il semble bien prêt de voler en éclat. Et, si c'est le cas, comme tout semble l'indiquer, "adieu veau, vache, cochon, couvée..." pour le PS et sa nomenklatura de privilégiés, qui profite bien douillettement dudit Système, du bon "fromage"...

    En témoigne, par exemple, la position "inacceptable" et "indigne" - dit-il - de Jean-François Copé et François Fillon ! Ceux-ci, à ses yeux, "préparent les esprits à des alliances locales avec l'extrême droite", ce qui est "une dérive grave pour le pays" !

    Harlem, donc, prend peur, et il n'est pas le seul. Alors, il fait ce qu'il sait le mieux faire : stigmatiser, discriminer, eh oui !... Il espère que la vieille menace marchera encore, qu'il pourra encore tétaniser ceux qui veulent bien se laisser tétaniser, et il crie, le malhonnête, "Au loup!". Le loup étant, en l'occurrence, devenue louve, puisqu'il s'agit maintenant de la fille du père... 

    Le tort d'Harlem-le-condamné, est d'abord, évidemment, de dire n'importe quoi; il est, ensuite, de ne pas être franc : s'il pense qu'il y a des "sous-français" (ceux qui votent FN); s'il est "discriminant" et "stigmatisant" pour une partie de la population française qui paie ses impôts et jouit de ses droits civiques, mais, qu'il le dise carrément ! S'il est "politiquement raciste" et qu'il exclut de la communauté nationale 30%, 40%, 50% de la population, voire plus, selon les endroits, mais, qu'il assume ses convictions, qu'il le dise franchement, qu'il le proclame bien haut et bien fort : je veux l'étoile jaune pour les français qui votent "Front national" !...

    On ne peut exclure 25% des Français de l'effort national sous prétexte qu'ils votent communiste, disait - en son temps - le précédent comte de Paris. Il avait raison. Comme ont raison ceux qui disent, aujourd'hui, qu'on ne peut exclure 20%, 30%, 40% de Français, et parfois plus, selon les régions, sous prétexte qu'ils votent Front national.

    Mais n'allez pas dire cela à Harlem/Jean-Philippe : il risquerait de nous faire un infarctus !

  • ”Une espérance pour la France: la monarchie”, préfacé par le prince Jean de France

    CERCLE VAUBAN 2.jpgLe deuxième numéro des Etudes du Cercle Vauban est paru : le premier portait sur Les PME : revitaliser la France (1), celui-ci traite de Une espérance pour la France : la Monarchie.

    Il est préfacé par SAR le prince  de France, duc de Vendôme; y ont collaboré : Pïerre de Meuse, Laurent de Jessey, Christian Franchet d'Espèrey, Laurent de Rambuteau, Jean-Pierre et de plusieurs autres participants du Cercle Vauban, groupe d'experts issus de diverses disciplines, et réunis pour réfléchir ensemble aux grands sujets qui préoccupent les Français et engagent l'avenir du pays.

    Cette collection de qualité n'en est donc qu'à ses débuts : elle est d'un prix volontairement modique (6 euros) afin de pouvoir être proposée au plus grand nombre; les prochaines études seront consacrées à la famille, la justice, l'éducation, la défense, la laïcité, l'Europe, le politique étrangère, les relations internationales... 

    CERCLE VAUBAN 2 2.jpgCERCLE VAUBAN 2 1.jpg

     Claude Wallaert a fait une bonne présentation de ce deuxième numéro dans Politique Magazine :

    "Vous aimez profondément votre pays et vous vous inquiétez pour  son avenir ? Vous êtes déçu par la démocratie à la française ? Vous êtes atterré par la médiocrité du personnel politique aux affaires et dans l'opposition ? Vous estimez que les partis politiques accaparent le pouvoir sans pour autant représenter les intérêts des citoyens ?

    Si la réponse est « oui » à au moins une de ces questions, je vous suggère la lecture d'un petit ouvrage revigorant réalisé par un groupe du cercle Vauban, intitulé « Une espérance pour la France : la monarchie ».

    Il peut paraître extravagant de vanter, 220 ans après la mort de Louis XVI, 165 ans après la chute de Louis-Philippe, un tel système politique, auquel sont encore associés, dans l'esprit de beaucoup, les idées d'arbitraire, d'archaïsme, de privilèges, et d'abus de toutes sortes. C'est oublier qu'une part importante des pays européens concilient démocratie, libertés publiques  et monarchie, et que ces nations se montrent très attachées à leur famille régnante. C'est oublier également un peu vite que la monarchie française a conduit notre patrie au premier rang des nations, au long de quinze siècles de stabilité dynastique. La conjoncture nationale incertaine, trouble et dangereuse qui s'impose à nous révèle impitoyablement non seulement la médiocrité des hommes, mais aussi et surtout les failles énormes d'un système politique à bout de souffle, et par conséquent l'urgence brûlante d'un véritable changement de nos institutions.

    Les rédacteurs de « Une espérance pour la France », au fil d'un travail précis et argumenté, proposent une réflexion en profondeur sur les besoins réels des français en matière de gouvernement, de libertés publiques, de prise en compte des grands défis contemporains dans le respect affirmé de notre identité et de notre indépendance : c'est ainsi par exemple que sont abordées les questions relatives à l'endettement national, la souveraineté, la restauration économique, les valeurs fondatrices de la nation, le patrimoine national, le problème des institutions européennes...Rien n'est esquivé, et la démarche reste toujours empreinte à la fois de lucidité et d'optimisme, car les rédacteurs sont guidés par l'attachement au réel, aux antipodes de toute idéologie. En effet, et ce n'est pas le moindre de ses mérites, cette démarche est une réponse remarquable de bon sens et de sérénité à l'athéisme d'Etat qui prévaut toujours chez nous, et aux mythes de l'illusion démocratique, que sont, comme l'a écrit Denis Sureau, l'Etat souverain, l'Etat créateur, l'Etat rédempteur." 

     

    Cercle Vauban : « Une espérance pour la France : la monarchie », avant-propos du duc de Vendôme, éditions Regalia, 118 pages, 6 euros.
    Pour se procurer la plaquette : envoyer un chèque de 8 euros (prix franco de port) à l'ordre de Regalia, au Cercle Vauban, 1 rue de Courcelles - 75008 PARIS.

     

    (1) : le premier numéro :

     

    LETTRE 23 AVRIL 2012 4.jpg

  • Royauté, Modernité.....

              Quel gâchis ! quelle débauche d'énergie, de temps, de force, d'argent ! oserons nous dire: quel scandale ? oui, que de capacités et de qualités gaspillées en pure perte pendant cette campagne de l'élection présidentielle ! et pendant ce temps là, que font nos voisins Danois, Hollandais, Suédois, Norvégiens...? Pendant que nos candidats s'insultent et nous promettent la fin du monde si c'est l'autre qui passe, les pays qui ont la chance de vivre en Royauté continuent à travailler pour le Bien Commun, dans le calme et la sérénité que leur apporte précisément la Royauté. On est aussi libre qu'ici, probablement plus d'ailleurs (car le conformisme est moins fort, et la police de la pensée moins institutionnalisée...); on vote comme ici, et l'on choisit, comme ici, de renouveler ou de changer l'équipe dirigeante.

              Mais ces libertés de choix et d'opinion, s'exercent dans un cadre serein et permanent; on poursuit ou on change une politique dans le cadre d'une Nation qui, elle, s'inscrit dans la durée et dans l'Histoire: bref, les élections sont aussi sérieuses et valables qu'ici mais elles ne revêtent pas cet aspect malsain (et d'ailleurs aussi puéril...) de psychodrame de mauvais goût; cette frénésie, souvent de bas niveau; ce mensonge permanent, finalement insultant pour le Peuple tant il est massif et répété, que constituent ces promesses électorales dont on voit bien qu'il est absolument impossible qu'elles soient tenues; alors, pourquoi les faire? quel est ce régime qui s'abaisse à tolérer une façon de faire, aussi dégradante pour ceux/celles qui les font que pour le public qui les "reçoit" ?

              Chez nous, tout l'espace a été accaparé par les partis, qui passent leur temps à s'affronter en une lutte perpétuelle, stérile et épuisante, alors que les attentes fortes du Pays sont reléguées au second plan: le système s'est ainsi, peu à peu sclérosé, et cette sclérose -en se figeant- est devenue un archaïsme. Comment retrouver une façon de faire qui réponde mieux aux urgentes nécessités de l'époque ? Et qui soit, donc, au sens fort du terme, "moderne" ?. 

               Qu'on nous comprenne bien: il est bon de représenter, tous les cinq ans, l'opinion du Peuple qui souhaite une alternance ou une continuité de la politique gouvernementale; mais  la tête de l'État, elle, devrait être libérée de cette guerre civile permanente: puisque les citoyens se sont prononcés, qu'ils ont envoyé au Parlement une majorité qui "détermine et conduit la politique de la Nation", pourquoi ne pas laisser la tête de l'État, son sommet, représenter ce qui ne l'est plus en France depuis l'instauration de la République: la Permanence de la Nation, ses intérêts supérieurs et constants qui, eux, transcendent les clivages des partis ?

              Si nos voisins Danois, Hollandais, Suédois, Norvégiens...sont en avance sur nous dans la plupart des domaines concernant la vie quotidienne (ne prenons que l'exemple de la protection de l'environnement et des énergies renouvelables...), ce n'est pas parce qu'ils sont plus intelligents ou moins stupides que nous; ou que nous serions moins intelligents ou plus stupides qu'eux; c'est parce que leur système est moins archaïque et plus moderne, c'est parce qu'ils sont en Royauté, et qu'au lieu de passer leur temps à se déchirer, à se neutraliser, à s'annuler, ils choisissent la politique qu'ils souhaitent, puis ils l'appliquent dans un cadre stable et serein; chez nous, la classe politique passe son temps à conquérir le pouvoir, puis à attendre les prochaines élections pour recommencer... !

              Faire progresser les Institutions actuelles de la France, en gardant tout ce qu'elles ont de positif et en les enrichissant de cette Stabilité bénéfique est possible, et très simple: il suffit de proposer aux Français, qui continueront à choisir leurs députés -et donc leur gouvernement- que le rôle de Chef de l'État soit confié au Chef de la Maison de France...

  • Le piège du ”racisme”...

              Nous disposions d'une grande liberté de parole et de pensée  sous les Rois: c'est aujourd'hui que la pensée est surveillée, que la parole n'est plus tout à fait libre, que le conformisme règne en maître et que le conformatage des esprits est devenue une triste réalité. Le meilleur exemple de cet étouffement de toute pensée libre, de tout débat, de toute parole en dehors du politiquement correct, nous est donné par l'anti racisme, promu Valeur Suprême. Le chef de l'État lui même ne cesse d'appeler à la vigilance sur ce sujet, qui est devenu "la" référence absolue, l'alpha et l'oméga universels....

             Il est bon, naturellement, que nul ne puisse impunément diffuser ou faire l'apologie de thèses racistes (1): tout le monde est d'accord là dessus et ce n'est bien sûr pas ce qui nous choque, pas plus que le fait d'avoir déclaré le racisme "délit" et non "opinion". Cest la manipulation du mot par la police de la pensée qui est dangereuse, cette police de la pensée étant exercée par une minorité trotskiste, gardienne autoproclamée du politiquement correct, dont la machiavélique machination a été parfaitement analysée par Finkielkraut (2)... 

              Le problème est autre: on voit bien qu'à tout propos, et surtout lorsqu'on évoque la déferlante migratoire et la sur-délinquance qui s'y rattache (évaluée entre 50% et 80%) certaines personnes et certaines associations n'hésitent pas à dénoncer du racisme imaginaire là ou il n'y a que rappel à la loi (par exemple, dans le cas d'expulsion d'immigrés clandestins, c'est à dire de hors la loi que certains persistent à appeler "sans papiers"). Et là, on n'est plus dans le cadre du racisme et de l'anti racisme, mais dans le cadre de la supercherie, de la tartufferie; dire : "du complot" serait peut être excessif, quoique certains fassent vraiment tout pour aboutir à accréditer cette idée...

              On cherche manifestement par là à faire taire ceux et celles qui trouvent qu'on a laissé entrer beaucoup trop d'étrangers en trop peu de temps, ce qui rend impossible toute intégration, et encore moins toute assimilation. Evoquer le sujet c'est immanquablement -au mieux- se faire suspecter de "racisme" et -au pire- se faire traiter de "raciste": une fois l'injure proférée, le cri de ralliement poussé, on voit aussitôt toute l'intelligentsia, tout l'établissement, tous les conformistes et les conformatés ne faire plus qu'un bloc pour essayer de faire taire celui ou celle...qui n'a fait que constater la montée des violences et des insécurités, et qui ose poser la question du pourquoi.

              Ce terrorisme intellectuel aboutit déjà à une auto censure certaine (voyez l'affaire Redeker...) et devient une menace mortelle pour la liberté de pensée, donc a terme pour la pensée tout court....Le Système en place s'est fait une spécialité de vivre, dans les faits de tous les jours, le contraire de ce qu'il annonce, en paroles: on écrit "Liberté" sur tous les monuments, mais l'une des plus plus fondamentales et des plus indispensables de nos libertés, celle de penser et de parler, est mise en danger et se voit limitée et surveillée. On est bien loin de l'optimisme et des belles promesses des "philosophes" du XVIII° qui, eux, vivaient dans une société policée et raffinée, ou l'esprit était roi... 

    (1) ; Voir la première partie de la Conférence "Contre la France métisse";

    (2) : Pour faire court, se rendant bien compte que leur marxisme-léninisme avait échoué, mais ne voulant ni reconnaître leur erreur, ni perdre leur situation procurée par l'agit-prop, les trotskistes ont imaginé de remplacer le marxisme par l'immigration, pour casser les vieilles Nations historiques d'Europe, et de discréditer toute tentative de réaction des peuples européens sous l'accusation infâmante de racisme. Un tel plan requiert évidemment la rencontre et l'entente au moins tacite entre le trotskisme, une fraction du monde économique (patronat attiré par une main d'oeuvre bon marché) et une autre fraction de la classe politique. On a là un cas typique de la malfaisance du Système en place, qui est bien le premier délinquant de France, et sans lequel les patrons avides ou les trotskistes révolutionnaires ne pourraient pas avoir la même influence, ni obtenir les mêmes résultats....

    ( http://www.planetenonviolence.org/Finkielkraut-et-violences-urbaines-Traduction-integrale-de-l-interview-du-Haaretz_a309.html )

  • Le Coran ? Un petit livre épatant !....

              Depuis huit ans que dure "l'affaire" (le mot "scandale" conviendrait mieux...), on a bien compris à quoi joue Khadafi. La première des choses est qu'il n'a pas le courage d'assumer, face à son opinion publique, l'impéritie de son régime (en l'occurrence les conditions déplorables dans lesquelles se trouve le système de santé libyen...); il utilise donc un système vieux comme le monde, archi employé par tous les dictateurs de tous les continents et de toutes les époques: "trouver" des boucs émissaires, accusés de tous les maux dont il est en réalité, lui Khadafi, le seul responsable (avec le régime qu'il a imposé depuis le coup d'état par lequel il s'est emparé du pouvoir).

              Les chercheurs les plus éminents (dont le français Luc Montagnier) ont fait justice de l'accusation abracadabrante selon laquelle les cinq infirmières bulgares et le médecin palestinien -incarcérés depuis- auraient transmis le virus du Sida à 438 enfants: cette contamination a, en réalité, été rendue possible par les très mauvaises conditions d'hygiène dans les hôpitaux libyens, conditions franchement déplorables pour être tout a fait juste...

              La deuxième chose est plus sordide: en demandant, en gros, un million de dollar d'indemnisation par enfant, il cherche à récupérer les indemnisations financières qu'il a été contraint de verser aux victimes des deux attentats qu'il a commandités: celui contre le Boeing de Lockerbie en 1988 et celui contre le DC-10 d'UTA en 1989. Mais comment a-til pu trouver le "truc", l'astuce, qui lui permette de jouer et semble-t-il -du moins pour l'instant...- de gagner ce coup fumant ?....

               ...C'est assez simple: il a suffit que la plus haute instance judiciaire libyenne décide de commuer en peine de prison à perpétuité la peine de mort infligée aux quatre infirmières bulgares et au médecin palestinien; cela est permis, et même prévu et organisé, si l'on peut dire, par le Coran: c'est "le prix du sang"; si une famille dont on a assassiné l'un des membres le souhaite, elle peut accepter un dédommagement matériel, qui efface et annule le crime. N'entrons pas dans une critique des moeurs et des coutumes d'autres populations, dont nous pouvons simplement constater qu'elles n'ont pas la même conception du Droit que nous et qu'elles nous sont, sur ce point comme sur tant d'autres, radicalement étrangères...; après tout, c'est leur affaire, et même si nous avons le droit d'en être surpris, voire choqués, au fond c'est leur problème...

              Par contre on peut dénoncer l'ignominie d'un dictateur, ainsi que l'écoeurante manipulation des choses et des gens auxquelles il se livre. En somme, on assiste, sous couvert et par le truchement de l'Islam, qui sert en quelque sorte de caution moralo-juridique, à une sorte de "légalisation/banalisation" de l'enlèvement; c'est la Mafia institutionnalisée, à qui l'on accorde le statut d'honorabilité et de respectabilité diplomatique et internationale. L'Honorable Société aura fini par exister vraiment au grand jour et avec tous les honneurs: est-ce parce que cela se fait dans et par un pays musulman qu'on ne dit pas grand'chose, et qu'on tolère ce qu'on ne tolérerait certainement pas de la part d'un pays de tradition religieuse et sociétale autre ?... 

  • A propos des Journées du Patrimoine...(2)

              Notre deuxième réflexion sera moins amère, moins nostalgique et moins polémique aussi; elle ne sera pas tournée vers ce passé de destructions stupides, qui condamnent un système; elle sera au contraire tournée vers l'avenir: un avenir qui peut être prometteur dans le domaine de l'entretien et de la pérennisation de ce "capital transmis" (1). Encore faudra-t-il savoir saisir la nouvelle chance que nous offre ce patrimoine extraordinaire que nous ont légué nos ancêtres....Cette année, les Journées ont été justement placées sous le signe des métiers d'art liés à la restauration des monuments historiques. Écoutons un passionné, Christophe Eschlimann (directeur des Ateliers Eschlimann et président du GMH, groupement des entreprises de restauration et de conservation du patrimoine). Celui-ci évoque, ainsi, des "métiers du passé pleins d'avenir"; "Sans le savoir-faire pour les conserver, nos monuments ne feront peut-être pas partie des générations futures!".

              Nous l'avons souvent dit, le savoir faire (ce que Christophe Eschlimann appelle "l'intelligence de la main") est l'une des formes du savoir, nullement inférieure aux autres; et l'actuelle dépréciation des métiers manuels dans notre système éducatif, qui marche sur la tête, est une absurdité doublée d'un crime: à quoi sert-il, au nom d'un pseudo-égalitarisme ahurissant, exclusivement idéologique, d'obliger des enfants et des adolescents à rester pendant plusieurs années sur les bancs d'écoles d'où ils sortiront, au final, sans aucune formation, et sans d'autres perspectives que le chômage? (le fameux "échec scolaire", et tous les drames personnels qu'il induit, pouvant aller jusqu'au suicide...) Ne vaudrait-il pas mieux laisser libres, dès quatorze ans, toutes celles et tous ceux qui, n'ayant que peu de goût et peu d'attrait pour des études "théoriques" longues, préféreraient prendre leur envol et se former tout de suite à des métiers manuels, pour lesquels ils se sentent attirés et dans lesquels ils pourraient rapidement s'épanouir, puis donner leur pleine mesure? Au lieu de traîner pendant des années dans des salles de classe où ils sont malheureux, tout simplement parce qu'ils n'y sont pas à leur place?

              Alors que les métiers d'Art, extraordinaire vivier d'emplois stupidement méconnu et sous-exploité, leur tendent les bras! "Dépositaire de l'art des grands bâtisseurs", le GMH souhaite "faire perdurer un témoignage architectural porteur de valeurs identitaires fortes."Voilà de quoi enthousiasmer et re-motiver ces cohortes de jeunes déboussolés et mal à l'aise dans "l'abstraction": "Je dirais que ces métiers du passé ont un formidable avenir, grâce à un va-et-vient permanent entre techniques modernes et anciennes, toujours dans un soucis de respect du monument.", reprend Christophe Eschlimann, intarissable, et lyrique lorsqu'il parle de sa passion pour ces métiers manuels nobles et exaltants, qui développent "les valeurs de dextérité et de sang-froid, mais aussi d'intuition, de sensibilité, d'esprit d'équipe et de sens de l'initiative."..."La richesse patrimoniale de notre pays est sans commune mesure. Les enjeux ne sont pas seulement historiques, culturels et esthétiques, dans un monde en perte de repères....mais touristiques et économiques....Le patrimoine fait partie du quotidien, du cadre de vie, c'est pour cela qu'on doit chercher à le préserver."

              On le voit, le Patrimoine peut nous emmener fort loin du Patrimoine: c'est qu'il se trouve à la confluence de ces deux richesses que sont notre Héritage et notre Jeunesse; la pensée de Jean Bodin est bien connue, et souvent citée: "Il n'est de richesse que d'Hommes". Favoriser la rencontre entre des jeunes aujourd'hui mal à l'aise dans une société où ils ne trouvent pas leur place, et ces témoins de notre Être profond, de toutes nos racines, que sont nos monuments historiques: pourrait-il y avoir meilleure manière de réaliser le souhait cher à Maurras, lorsqu'il écrivait dans sa préface à "Anthinéa", en 1942: "Tenons serré le lien qui nous tient réunis avec les Pères de notre esprit et de notre goût."?.....

    (1): c'est la définition que donnait Maurras de la Civilisation.

     

  • La Dizaine de MAGISTRO...

                 MAGISTRO, une tribune libre et indépendante d'information civique et politique, en ligne depuis 2008 : Présentation de Magistro par François Georges Dreyfus.pdf


    * Liens : - http://www.democratiedirecte.fr/  (Yvan Blot)

                 - http://www.henrihude.fr/ (le Blog de Henri Hude)  

    * Béatrice BOURGES Présidente de l'Association pour la Protection de l'enfance, Porte parole du Collectif pour l'enfant : Nicolas Sarkozy et le mariage entre personnes de même sexe  
    * Jacques BICHOT, Economiste, Professeur émérite à l’université Lyon 3 : Abécédaire : La TVA  
    * Chantal DELSOL, Professeur de philosophie politique, Membre de l'Institut : Les bobos contre le peuple 
    * Basile de KOCH, Journaliste : Intouchable, "Intouchables" ?   
    * Jacques BICHOT, Economiste, professeur émérite &agr ave; l’université Lyon 3 : Défense et illustration du quotient familial 
    * Philippe BILGER, Ancien avocat général près la cour d'appel de Paris, Conseiller spécial au cabinet D'Alverny, Demont et Associés : Un amateurisme non éclairé  
    * Roland HUREAUX, Essayiste : La grande démolition   
    * Ivan RIOUFOL, Journaliste, Ne tirez pas sur Standord and Poor's ! 
    * Maxime TANDONNET, Haut fonctionnaire : Aveuglement ou hypocrisie ? 
    * Yves-Marie LAULAN, Docteur d’Etat de sciences économiques : Après la perte du triple A de la France    * Denis TILLINAC, Ecrivain, chroniqueur : Déraison électorale 
    * Ivan RIOUFOL, Journaliste : Il reste aux politiques à affronter leurs erreurs passées 

    Extrait du Delsol, Les bobos contre le peuple (premières lignes) :

                                    "Bourgeois et bohème, c’est un oxymore. La contradiction est en effet caractéristique de ce groupe social, qui cultive à la fois les qualités bourgeoises de la vie quotidienne et les spécificités d’une pensée fantaisiste, artiste, se voulant sans préjugés. Il faut voir comment s’arrangent les contraires. Et pourquoi ils se cherchent.
            Le bobo est un révolté contre le système et les systèmes. En général un soixante-huitard, et à ce titre "en lutte contre". Cependant, depuis Mai 68, il a fait du chemin et, comme il appartenait à l’élite douée, il a réussi, a occupé des places élevées, a vécu confortablement. C’est donc quelqu’un qui a mérité une vie moelleuse, voire luxueuse, tout en tenant à longueur d’année dans la main le pétard pour fustiger la société qui l’abrite.
            Cette contradiction produit des personnalités bien particulières. Il y a là une discordance radicale entre la vie et la pensée : une vie bourgeoise et une pensée révolutionnaire, en tout cas en permanence révulsée, indignée, scandalisée par la société même dans laquelle s’établit cette vie bourgeoise, rangée, organisée, cossue. On va dire qu’aucun d’entre nous n’applique totalement ses idées à soi-même : il est si facile de parler et si difficile de faire… bien entendu !...."

  • La ”majorité” aux minoritaires : Réflexions sur les représentations de l'opinion publique nationale et, de la base au so

            Mais il y a une deuxième chose, qui vient aggraver encore cela...

            La deuxième carence des diverses représentations de l'opinion publique, à tous les échelons de la vie politique, est d'une nature tout autre. Elle est propre à la France, et ne se retrouve dans aucun autre pays du monde, et elle ferait rire si le sujet n'était pas d'importance, puisqu'il engage la vie de la Nation, dans un sens qui n'est pas celui souhaité par les citoyens.

            Depuis trois décennies, il s'agit de l'insincérité des résultats de l'ensemble des élections, héritage empoisonné - et victoire posthume permanente... - du florentinisme machiavélique de François Mitterand, stupidement accepté ou subi par "la droite la plus bête du monde", qui se laisse dicter sa conduite (!) par le Terrorisme idéologique d'une gauche et d'une extrême-gauche qui détiennent, depuis 1945, les leviers qui permettent de manipuler et façonner l'opinion (Université, presse écrite et parlée...).

            Tout le monde le sait, le dit, mais rien n'y fait : la gauche, grâce à l'oukase qu'elle a décrété contre "l'extrême-droite", remporte les élections partout, là où il est normal qu'elle l'obtienne, puisqu'elle est majoritaire, mais aussi et y compris là où elle n'est pas majoritaire.

            Là aussi, parfaitement légal, ce "mécanisme" revient, de fait, à une représentation faussée et insincère du pays, et à l'attribution de pouvoirs considérables à des personnes qui ne devraient pas les exercer. Il ne s'agit bien, sûr, pas de prendre parti pour un camp contre l'autre camp : il s'agit simplement de demander une représentation fidèle et vraie de l'état de l'opinion à un moment donné. Or, le tableau politique de la France, actuellement, est faux, dans toutes ses parties, et à tous les étages. Et cela n'est pas normal, et cela n'est pas sain.

            De fait, là où la gauche est majoritaire, elle gère Communes, Cantons, Départements et Régions, ce qui est absolument normal; mais elle gère également des Communes, des Cantons, des Départements et des Régions où elle est minoritaire, et là, ce n'est pas normal du tout.

            Comme pour les non-inscrits, les abstentionnistes et les votes blancs, les partisans de la politique de l'autruche, ceux qui ne veulent pas voir les choses comme elles sont, pourront toujours s'abriter derrière l'argument fallacieux du "c'est leur droit" : après tout, si la droite est assez bête pour refuser de s'allier avec "l'extrême-droite", alors que la gauche s'allie avec l'extrême-gauche, c'est son droit. C'est vrai. Il n'en demeure pas moins que l'argument est fallacieux car, au bout du compte, il revient, de fait, à une situation insincère, donc faussée, et à confier des pouvoirs à des personnes qui ne devraient pas les exercer, dans le cadre d'une pratique démocratique normale : et donc, parfaitement légale, là aussi, cette pratique aboutit, de fait, à quelque chose de parfaitement illégitime, puisque ne reflétant pas la vérité des situations de l'opinion...

            Ceci étant, deux précisions, de taille, doivent être apportées, avant de conclure ces réflexions, afin de bien recentrer le débat et de bien clarifier les choses :

    1. Si nous constatons ce que nous venons de décrire, cela ne signifie nullement que nous soyons "pour" ou "contre" l'un des camps en présence : nous ne sommes ni pour ni contre "la droite" ou "la gauche", notions d'ailleurs en train de devenir très largement obsolètes : nous sommes contre l'idéologie, qui est la vraie ligne de fracture, et qui se trouve dans tous les camps : un Hubert Védrine, par exemple, ferait un excellent ministre des Affaires étrangères du Roi de France...

    2. Pour nous, ce qui est néfaste c'est le Système, que ce soit "la droite" ou "la gauche" qui soit aux manettes. La France a connu bien des Chambres "de droite" et bien des Chambres " de gauche" : le Système l'a toujours fait aller dans le même sens. Ainsi, par exemple, c'est "la droite" qui a accompli la plupart des réformes néfastes de la Vème République (pour ne s'en tenir qu'à elle) : un seul exemple, l'Education nationale. Le Plan Langevin-Wallon, pensé par les marxistes-léninistes, et qui a tué l'enseignement français, a été appliqué à 80/90% par des gouvernements "de droite" ("Collège unique" par René Haby etc, etc, etc...)...

  • LA CHUTE DE LA MAISON STRAUSS-KAHN.....

    (réactvité face à un évènement politique majeur : cette note a été publiée dimanche matin, à 9h05, pour la photo et le titre, et rédigée ensuite, au fur et à mesure des confirmations, jusqu'à douze heure, heure à laquelle elle a été définitivement "envoyée"...)

    Ariane EXPLOSION.jpg

    explosion en vol, désintégration.... 

            Ce n’est pas en nous plaçant sur le terrain de la morale privée, ni sur celui des attaques personnelles, que nous réagirons à l’affaire Strauss-Kahn. Nous dirons simplement que, ne surmontant pas ses pulsions et ne maîtrisant pas ses penchants personnels, bien connus, Dominique Strauss-Kahn, vient, paradoxalement, de s’exclure, de lui-même, de la participation à un Système dont il est, pourtant, l’archétype.

            La vie privée des souverains qui ont régné sur la France ou sur l’Europe n’a pas toujours été  exemplaire, si celle de certains autres l’a, par contre, été. Ces Princes, ces Rois, s’inscrivaient dans une Tradition, une Lignée, une Légitimité, dont ils n’étaient, somme toute, qu’un maillon, et, s’ils n’étaient à l’abri ni des critiques, ni des conséquences et sanctions de leurs actes, leurs fautes ne remettaient vraiment en cause ni la continuité des Institutions, ni la pérennité des États ni la cohésion de la société civile.

            Les Pouvoirs politiques nés de notre Révolution ne se prévalent ni de ce type de Légitimité, ni de notre Histoire qu’ils nient, rejettent et combattent, au nom d’une idéologie. Ils ont voulu que leur pouvoir relève de la Raison, appliqué à la mise en œuvre de cette idéologie, censée organiser le monde nouveau sur des bases nouvelles, et gérer des citoyens, des hommes nouveaux, sans roi et sans dieu. Aujourd’hui, le monde, le Système, dont ces principes ont accouché nous répugne. A nous et à beaucoup. Est-il permis de rêver à autre chose ? Nous dirons que ce rêve devient un devoir, qu’il doit se métamorphoser en une volonté d’autre chose

            La mondialisation est, d’évidence, presque au sens étymologique, une fiction sans souveraineté ni souverain, où, en quelque sorte, la seule « autorité », la seule incarnation d’une unité, bien-sûr strictement réduite à l’économique, est,  en pratique, le Directeur Général du FMI, au numéro 700 de la 19ème rue à Washington, États-Unis d’Amérique. De notre planète ainsi et prétendument mondialisée, Dominique Strauss-Kahn était une sorte de Pape, régnant, depuis son Vatican de la Finance, Urbi et Orbi. Pour toutes sortes de raisons tenant à ses racines, à sa culture, à ses amitiés, à son « expertise » économique et financière, et, aussi, à son deuxième mariage, il était, en apparence, parfaitement, si l’on peut dire, adéquat à cette Haute Fonction ….  Constitué pour …

            Exit le règne de la Raison, exit l’expertise financière, exit le politique avisé, exit l’éventuel candidat du Parti Socialiste à l’élection présidentielle française, exit le Pape de la mondialisation. Au moins sur un point, Sarkozy ne s’est pas trompé lorsqu’il affirmait à ses amis que DSK ne pourrait pas tenir le choc d’une campagne présidentielle. Il n’aura même pas tenu le choc de la précampagne ; il devra, très probablement, jeter l’éponge avant même qu’il ait déclaré son intention d’y prendre part.  Le « misérable petit tas de secrets » - qui tient aux misères de la nature humaine inchangée, vient, en effet, comme un « coup de tonnerre », d’envahir les ondes, les écrans, les feuilles de papier journal.

            Inculpé d’agression sexuelle, de tentative de viol, de tentative de séquestration, passible de poursuites pénales lourdes pour des faits considérés aux États-Unis comme extrêmement graves, arrêté, in extremis, dans un avion en partance pour Paris, Dominique Strauss-Kahn a (très probablement) terminé , non pas sa vie de luxe et de richesse extrêmes qui lui ont, sans-doute, donné l’illusion que tout lui était permis, que tout s’achète, que tout s’obtient par le Pouvoir et par l’Argent, du moins sa carrière politique, ….. dans une chambre d’hôtel de New-York.

             Sic transit….