La "majorité" aux minoritaires : Réflexions sur les représentations de l'opinion publique nationale et, de la base au sommet, les illégitimités du Pays Légal... (II/II)
Mais il y a une deuxième chose, qui vient aggraver encore cela...
La deuxième carence des diverses représentations de l'opinion publique, à tous les échelons de la vie politique, est d'une nature tout autre. Elle est propre à la France, et ne se retrouve dans aucun autre pays du monde, et elle ferait rire si le sujet n'était pas d'importance, puisqu'il engage la vie de la Nation, dans un sens qui n'est pas celui souhaité par les citoyens.
Depuis trois décennies, il s'agit de l'insincérité des résultats de l'ensemble des élections, héritage empoisonné - et victoire posthume permanente... - du florentinisme machiavélique de François Mitterand, stupidement accepté ou subi par "la droite la plus bête du monde", qui se laisse dicter sa conduite (!) par le Terrorisme idéologique d'une gauche et d'une extrême-gauche qui détiennent, depuis 1945, les leviers qui permettent de manipuler et façonner l'opinion (Université, presse écrite et parlée...).
Tout le monde le sait, le dit, mais rien n'y fait : la gauche, grâce à l'oukase qu'elle a décrété contre "l'extrême-droite", remporte les élections partout, là où il est normal qu'elle l'obtienne, puisqu'elle est majoritaire, mais aussi et y compris là où elle n'est pas majoritaire.
Là aussi, parfaitement légal, ce "mécanisme" revient, de fait, à une représentation faussée et insincère du pays, et à l'attribution de pouvoirs considérables à des personnes qui ne devraient pas les exercer. Il ne s'agit bien, sûr, pas de prendre parti pour un camp contre l'autre camp : il s'agit simplement de demander une représentation fidèle et vraie de l'état de l'opinion à un moment donné. Or, le tableau politique de la France, actuellement, est faux, dans toutes ses parties, et à tous les étages. Et cela n'est pas normal, et cela n'est pas sain.
De fait, là où la gauche est majoritaire, elle gère Communes, Cantons, Départements et Régions, ce qui est absolument normal; mais elle gère également des Communes, des Cantons, des Départements et des Régions où elle est minoritaire, et là, ce n'est pas normal du tout.
Comme pour les non-inscrits, les abstentionnistes et les votes blancs, les partisans de la politique de l'autruche, ceux qui ne veulent pas voir les choses comme elles sont, pourront toujours s'abriter derrière l'argument fallacieux du "c'est leur droit" : après tout, si la droite est assez bête pour refuser de s'allier avec "l'extrême-droite", alors que la gauche s'allie avec l'extrême-gauche, c'est son droit. C'est vrai. Il n'en demeure pas moins que l'argument est fallacieux car, au bout du compte, il revient, de fait, à une situation insincère, donc faussée, et à confier des pouvoirs à des personnes qui ne devraient pas les exercer, dans le cadre d'une pratique démocratique normale : et donc, parfaitement légale, là aussi, cette pratique aboutit, de fait, à quelque chose de parfaitement illégitime, puisque ne reflétant pas la vérité des situations de l'opinion...
Ceci étant, deux précisions, de taille, doivent être apportées, avant de conclure ces réflexions, afin de bien recentrer le débat et de bien clarifier les choses :
1. Si nous constatons ce que nous venons de décrire, cela ne signifie nullement que nous soyons "pour" ou "contre" l'un des camps en présence : nous ne sommes ni pour ni contre "la droite" ou "la gauche", notions d'ailleurs en train de devenir très largement obsolètes : nous sommes contre l'idéologie, qui est la vraie ligne de fracture, et qui se trouve dans tous les camps : un Hubert Védrine, par exemple, ferait un excellent ministre des Affaires étrangères du Roi de France...
2. Pour nous, ce qui est néfaste c'est le Système, que ce soit "la droite" ou "la gauche" qui soit aux manettes. La France a connu bien des Chambres "de droite" et bien des Chambres " de gauche" : le Système l'a toujours fait aller dans le même sens. Ainsi, par exemple, c'est "la droite" qui a accompli la plupart des réformes néfastes de la Vème République (pour ne s'en tenir qu'à elle) : un seul exemple, l'Education nationale. Le Plan Langevin-Wallon, pensé par les marxistes-léninistes, et qui a tué l'enseignement français, a été appliqué à 80/90% par des gouvernements "de droite" ("Collège unique" par René Haby etc, etc, etc...)...