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Les Grecs et les Phéniciens (actuel Liban) sont deux peuples de navigateurs et de commerçants.
Au nom du réalisme, ils s'accordent sur une sorte de "partage du monde" : aux Grecs, la navigation dans le nord de la Méditerranée, aux Phéniciens la navigation dans le sud.
On ne connaît pas, alors, les limites du monde, ni en Europe, ni en Afrique, ni en Asie; et, bien sûr, on ignore l'existence des Amériques et de l'Océanie...
Protis et ses 150 compagnons partirent sur un "pentécontore" (navire à 50 rameurs) de plus de cent pieds. Ces grands bateaux, très légers et agiles à la manœuvre, pouvaient filer 10 nœuds et étaient tirés à terre chaque soir. Phocée (dont l'emblème est le Phoque, car on en trouvait à l'époque dans la baie, d'où le nom de la ville) est une ancienne cité grecque sur la côte Est de la mer Égée, aujourd'hui en territoire turc. Elle a été fondée entre le 10ème siècle et le 8ème siècle avant J-C (il y a donc environ 3.000 ans) par des Grecs venus de Grèce continentale.
Les Grecs de Massalia (Marseille) fondent de nombreux comptoirs le long de la côte méditerranéenne :
- Nikaia (la victoire, qui deviendra Nice) et Antipolis (la ville d'en face, c'est-à-dire Antibes); - Olbia (Hyères), Agathé (la bonne fortune, Agde) et jusqu'à Ampurias, en Catalogne (dont le nom vient d'Emporion, le marché) : les Massaliètes s'aventurèrent jusque dans l'extrême sud, a Hemeroscopion et Maenake, près de Gibraltar, mais ces comptoirs furent perdus devant les Phéniciens...
Le commerce s'étend très loin : en Espagne, en Egypte, vers la Bretagne et la Baltique. Le cratère de Vix est très probablement un témoin de l'importance des échanges de Massalia avec le reste du monde (voir notre Ephéméride du 6 janvier)...
Dans le Sud-est de la France, la culture de l'olivier remonte à l'arrivée des Grecs, qui l'ont implanté en Gaule, en même temps que la vigne : si celle-ci a pu, par la suite, s'étendre sur la plus grande partie du territoire, l'olivier, lui, ne peut se développer que dans les zones méditerranéennes... La vigne et l'olivier sont donc, chez nous, contemporains de la plus vieille ville de France...
...l'un des éléments essentiels des paysages de la "Douce France"...
En France, la viticulture s'est d'abord implantée à Massalia, comme la culture de l'olivier, acclimatée, comme elle, par les fondateurs Phocéens, 600 ans avant l'ère chrétienne.
Elles s'est, par la suite, considérablement développée à l'époque gallo-romaine.
Enfin, les moines du Moyen Âge ont contribué d'une manière décisive à son évolution et à sa maîtrise.
Certains ont parlé, à son propos, de "Christophe Colomb de l'Antiquité" : l’histoire de Pythéas et de son voyage est cependant peu et mal connue, étant donné son éloignement dans le temps…
On sait que Pythéas est né à Massalia, vers 380 avant J.-C, dans cette colonie grecque qui constitue, alors, un marché florissant pour les produits originaires du nord de l'Europe : ambre, métaux précieux, étain...
Poussé par ses concitoyens et dans un but évidemment commercial, Pythéas, citoyen cultivé et aisé, décida de partir à la découverte du nord de l'Atlantique.
(Illustration : tirée de la partie II, en anglais : "hypothetical voyage of Euthymenes of Marseille").
1. S’agissant d’un événement encore plus lointain dans le temps (au moins deux siècles plus tôt…), on dispose d’encore moins de sources - et de certitudes... - pour le voyage d’Euthymènes que pour celui de Pythéas… Dans un récit perdu, le navigateur Massaliète Euthymènes raconte son voyage sur une mer qui s'apparente à l'Océan Atlantique (la "mer extérieure", c'est-à-dire l'océan extérieur qui entourait le monde, selon la vision et les connaissances des hommes de l'époque...). Ce récit peut être considéré comme étant du VIème siècle avant notre ère, les théories qu’il mentionne étant similaires à celles de Thalès de Milet, l'un des sept sages, qui vécut à la même époque. Comme le récit de Pythéas, le texte complet d'Euthymènes a été perdu : il ne nous est connu que grâce à des fragments, présents chez les auteurs antiques qui traitent de la question des sources du Nil.
Le 25 Août 218 avant Jésus-Christ, après avoir franchi les Pyrénées, et avant de franchir les Alpes, Hannibal traverse le Rhône, très probablement entre Arles et Avignon.
S'agissant d'un événement aussi lointain, on n'aura jamais de certitude absolue sur telle ou telle date précise, mais le jour du 25 août est communément retenu par plusieurs spécialistes pour le franchissement du fleuve.
Il emmène avec lui cinquante mille hommes, neuf mille chevaux et trente-sept éléphants de guerre, sans compter ses impedimenta: Polybe, Sénèque, Tite Live, Varron (et, plus généralement, l'ensemble du monde antique) ont considéré cette marche d'Hannibal comme l'un des exploits les plus fascinants de l'Histoire.
Cet épisode, qui frappa l’imagination des anciens, fut considéré comme un exploit Herculien parce que c’était la première fois qu’une armée entière le réalisait.
Encore faut-il préciser qu’Hannibal, parti de Carthagène avec 100.000 hommes, avait déjà perdu la moitié de ses effectifs en arrivant au Rhône, et qu'il allait en perdre encore la moitié puisque, sur les 50.000 hommes qui franchissent le Rhône avec lui, seuls 26.000 entreront en Italie...
Pro salute non pro gloria certari (combattre non pour la gloire mais pour sa propre survie, écrit l'historien romain Salluste)...
Voici le récit de l'une des pages les plus extra-ordinaires non seulement de notre propre histoire mais de toute l'Histoire universelle. L'événement s'est passé en Provence, en 102 avant Jésus-Christ...
En 113 avant Jésus-Christ, des catastrophes naturelles s'abattent sur une vaste région de l'Europe du nord : Jutland, Danemark, Baltique sont frappées par des raz de marée et des inondations, qui rendent insupportable la vie dans ces contrées, où elle est déjà très difficile en temps ordinaire.
Il faut dire que si Marius croit à ce point en sa chance, pour accepter une tâche que tous s'accordent à juger impossible, c'est parce qu'il ne fait rien sans consulter les oracles.
Or, la prophétesse Marthe, une Syrienne, lui a prédit la victoire, et qu'il réussirait là où tous avaient échoués avant lui : qu'il écraserait les Cimbres et les Teutons, et qu'il sauverait Rome...
Nous sommes maintenant en 102, les barbares sont de nouveau là, et cette fois ils ne partiront plus. Le choc décisif est maintenant inéluctable et imminent.
A partir de là, mais ils ne le savent pas, tout est joué d'avance; les barbares sont perdus et la victoire de Marius est certaine. Encore faut-il la concrétiser, car dans les esprits le défaitisme fait des ravages; et si Marius et Marthe ne doutent pas une seconde du succès final, ils sont bien les seuls.
Depuis onze ans les populations du sud de l'Europe vivent dans l'angoisse et la terreur; dans la certitude que tout est perdu et que les barbares vont ravager les dernières terres qu'ils n'ont pas encore réduites en cendres.
C'est avec cette armée démoralisée que Marius (et Marthe...) vont remporter la bataille décisive, et ce faisant sauver Rome, et la Civilisation.
Non loin de là, la petite ville de Maillane renferme également la racine Marius, mais sous sa désinence grecque Caïe Maïe (car on est dans la Massalie, grecque), et l'on appelle toujours aujourd'hui Caïou ces chemins ouverts par le consul pour l'acheminement des vivres et des munitions.
Et sur les rochers des Baux de Provence se dressait le camps ultime du consul, l'endroit où - en cas de défaite - il se serait retiré avec les débris de son armée vaincue : on appelle toujours aujourd'hui Costa Pera cette Costa per alta, ce haut plateau qui fait face au rocher du village et du château des Baux.
"Les massaliens fermèrent leurs vignes de haies faites d'os de morts et les corps étant pourris et consumés dessus leurs champs par les grandes pluyes qui tombèrent dessus l'hiver ensuivant, les terres en devinrent si grasses, et en pénétra la gresse si profond en dedans, que l'esté ensuivant elles rapportèrent une quantité incroyable de toutes sortes de fruits." (Plutarque, traduction d'Amyot).
Marius fit brûler toutes les dépouilles qu'il ne réservait pas à son futur Triomphe, à Rome, et ordonna un immense sacrifice aux Dieux.
De Jules César, "De la Guerre des Gaules", Livre I...
"Toute la Gaule est divisée en trois parties, dont l'une est habitée par les Belges, l'autre par les Aquitains, la troisième par ceux qui, dans leur langue, se nomment Celtes, et dans la nôtre, Gaulois.
Ces nations diffèrent entre elles par le langage, les institutions et les lois.
Les Gaulois sont séparés des Aquitains par la Garonne, des Belges par la Marne et la Seine.
Avant la conquête de Jules César, la Gaule est d'abord organisée en quatre provinces : l'Aquitaine, la Lyonnaise et la Belgique, qui forment les trois Gaules.
La Narbonnaise, déjà conquise par une République expansionniste, qui préfigure sur ce point l'Empire, qui va naître bientôt, est administrée directement par le sénat romain...