Feuilleton : "Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu"... : Léon Daudet ! (161)
(retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)
Aujourd'hui : 11 Novembre 1918 : le défilé de la victoire... Mais le Pays légal "perdit" la Victoire...
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ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...
Le défilé de la victoire devant la porte Saint Denis, le 11 novembre 1918, par Jean Leprince, XXème siècle, musée Carnavalet, Paris
De "Paris vécu", Première série, rive droite, pages 195/196 :
"...Le 11 novembre 1918, ce fut l'armistice de la Grande Guerre, attirée sur nous par le désarmement, l'incurie démocratique et l'aveuglement de tous les gouvernements de la République, auxquels cette terrible épreuve, du reste, n'a pas servi.
L'Action Française prit place dans le vaste défilé qui s'organisa de la place de l'Étoile aux Tuileries, au milieu d'un enthousiasme délirant.
Il n'y en avait que pour Clemenceau, qui faillit être étouffé et écrasé, en se rendant à une estrade, sise place de la Concorde, non loin de la rue Saint-Florentin.
Des petites boutiques aux couleurs alsaciennes, aux noms de villes et de bourgs d'Alsace, où l'on vendait des drapeaux et des cocardes, décoraient l'avenue redevenue glorieuse, que garnissaient, de chaque côté, des centaine set des centaines de caissons et de canons, pris aux Boches par l'armée Mangin.
Des avions traversaient l'air, volant bas, au milieu d'acclamations, de chants, de fanfares.
C'était le débordement de la joie, le déliement de l'angoisse immense, aussi vaste que la nuit, et que l'océan.
Tout avait la couleur, le goût, le tressaillement de l'aube. Un puissant espoir se levait au-dessus du charnier le plus pathétique de l'histoire moderne, charnier voulu PAR TOUTE L'ALLEMAGNE et par toutes les créatures de l'Allemagne, par malheur insuffisamment châtiées.
La France brillait tel un beau fruit, au sommet de l'arbre dur de la dure victoire.
Mais le ver, la République, restait dans le fruit. On allait le voir".
Mais le Pays légal "perdit" la Victoire...
De "La pluie de sang", page 270 :
"...Aide-toi, le Ciel t'aidera", dit le proverbe.
Clemenceau et Foch ont eu le tort de ne pas s'aider suffisamment, de ne pas pousser la victoire jusqu'à Berlin.
Le démembrement de l'Allemagne, ainsi devenu inévitable, garantissait, pour 150 ans, la paix du monde..."