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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1493

  • TV : Bartolone chez Ruquier

     

    par Nicolas Julhiet

     Descendu de son perchoir pour s’installer dans le fauteuil, moins confortable, d’invité politique, Claude Bartolone était reçu par Laurent Ruquier dans On n’est pas couché ce samedi soir. Raison de sa présence : une candidature à la présidence de la région Ile-de-France, pour le compte du Parti socialiste.

    Sur le fond, on pourrait s’étonner. Le quatrième personnage de l’Etat, comme il a aimé le rappeler à plusieurs reprises avec un sourire satisfait, dans une émission de divertissement pour subir l’interrogatoire de deux chroniqueurs et d’un animateur télé… Est-ce vraiment sa place ?

    Claude Bartolone est arrivé en toute décontraction. Sourire impeccable – presque figé -, et léger accent fleurant bon la Méditerranée. L’homme conta son enfance, celle d’un fils de sicilien et de maltaise arrivés de Tunisie en France à la fin des années 50. Une histoire familiale qui, évidemment, ne le prédestinait pas à occuper la place qui est la sienne aujourd’hui. « C’est pas mal, quand même, la République », glissait l’intéressé. Effectivement, devenir un apparatchik dans ces conditions, c’est pas mal.

    Passés ces souvenirs d’enfance n’intéressant pas grand monde à part Laurent Ruquier, les chiens furent finalement lâchés. Pas très féroces. Ils se sont contentés de mordiller l’élu du 9-3, sans vraiment le blesser. Pourtant, ce n’est pas la matière qui manquait. Le rapport – à charge – de la Cour des comptes sur son bilan à la tête de la Seine-Saint-Denis et l’enquête tout juste ouverte sur la possible attribution d’un emploi fictif constituaient des morceaux de choix pour bêtes affamées.

    Hélas, les coups de crocs de Léa Salamé sont restés inoffensifs et le président de l’Assemblée nationale, bien préparé pour l’émission, les esquiva tous sans efforts apparents. Pire, la chroniqueuse se laissa accuser par l’invité de ne pas avoir préparé ses questions et ne pas savoir lire un rapport. Accusations dont elle eut bien du mal à se défendre… L’arroseur arrosé.

    S’ensuivit un échange, initié par Yann Moix, sur le rôle du président de la République et sur la durée de son mandat dans le cadre institutionnel actuel. Depuis quelques temps, le socialiste milite pour un septennat afin d’inscrire la présidence dans le « temps long ». En revanche, il n’estime pas nécessaire un renouvellement dudit mandat, arguant que le président serait plus « fort » s’il n’avait à préparer, au bout de quelques mois d’exercice seulement, une campagne pour assurer sa réélection. Léa Salamé tenta de remettre son grain de sel dans la conversation, expliquant que « ce qu’on reproche au président de la République, c’est son côté monarque ». Pardon, Léa, mais d’où sortez-vous une chose pareille ?

    Le débat glissa ensuite sur la politique menée par le gouvernement de François Hollande. Moment le plus pénible pour Claude Bartolone qui répondit systématiquement à côté, accusant Nicolas Sarkozy d’avoir laissé la France dans un état calamiteux… Pauvres socialistes ! Et 2017 alors, le sujet qui passionne les foules ? Pour l’invité, il ne fait aucun doute que le Front national « sera au second tour de l’élection présidentielle ». Ce fut bien la seule chose à retenir sa prestation. 

  • Syrie : Quand la République idéologique tue ses propres enfants...

     

    Par Academos 

     

    academos.jpgSyrie : Six djihadistes Français de plastique tués par les frappes des Rafales ? Ou : quand la République idéologique tue ses propres enfants...

    Jacques Chirac, Premier ministre du Président Giscard d'Estaing, est à l'origine des suicidaires et scélérats décrets de 1975 sur le regroupement familial. Il n'a jamais voulu reconnaître sa faute, ni qu'il avait touché la France au coeur, si l'on peut dire, c'est-à-dire dans la constitution même du peuple de France : car ses décrets, accordant automatiquement la nationalité française par le jeu incontrôlé du droit du sol, ont abouti tout simplement à changer le peuple. Pas encore complètement, certes, mais à introduire au coeur même du vieux pays des masses de Français de plastique, des français « légaux », mais qui, pour reprendre les termes du Père de Foucauld, n'ont ni le coeur ni l'esprit français; et, pire, qui ne souhaitent acquérir ni l'un ni l'autre mais, bien au contraire, ne rêvent que d'une chose : nous imposer leur coeur et leur esprit : l'Islam. Merci, Chirac !

    Dans son aveuglement, Chirac était même allé, devenu Président, jusqu'à déclarer que ces jeunes des cités, qui haïssent tout de nous, de nos racines, de notre Être profond, étaient « les enfants de la République ». Enfants de la République idéologique, peut-être; enfants de la France, certainement pas ! Chirac a peut-être cru, ce jour-là, réussir une belle (!) envolée lyrique, il n'a réussi qu'à mériter le fameux « errare humanum est, perseverare diabolicum ».

    Et voilà qu'aujourd'hui on apprend que nos Rafales ont détruit un camp d'entraînement de terroristes islamistes qui, en Syrie, préparaient leurs sales coups, leurs attentats, leurs assassinats; et que, dans le tas des tués (bon paradis d'Allah, les gars !) il y avait (il y aurait) six Français.

    Valls refuse de confirmer, mais, quoi qu'il en soit, une seule chose est sûre : il n'y avait aucun Français parmi ces assassins en puissance. Il n'y avait que des ennemis de notre peuple, de notre culture, de nos traditions, de nos héritages culturels et religieux. Ils sont morts là-bas, s'étant enfermés dans la logique mortifère qu'ils ont librement choisie et qu'ils ont suivie en toute liberté : mieux vaut cela que de les avoir laissés venir ici se faire exploser au milieu d'innocents qui n'ont rien demandé...

    Mathias Léridon s'est permis de dire - et il a mille fois raison - qu'on n'est pas Africain parce qu'on naît en Afrique, mais parce que l'Afrique bat dans votre coeur.

    Eh bien, ce que l'on permet de dire à Mathias Léridon, ils serait piquant que l'on nous interdît de le dire, à nous, accommodé à la réalité française : on n'est pas Français parce que l'on naît en France ou parce qu'un Système haineux de notre Histoire et de notre passé, de notre culture et de nos traditions vous a - follement - donné un petit rectangle de plastique. On est Français, si l'on est naturalisé, parce que la France bat dans votre coeur. 

    Et, sinon, non ! 

    * On n'est pas Africain parce qu'on naît en Afrique, mais parce que l'Afrique bat dans votre coeur.

  • Contre-emploi

     

    Une analyse de Dominique Jamet

    Une très perspicace rétrospective des positions réciproques de François Hollande pour la France et d'Angela Merkel pour l'Allemagne, dans le déroulé de la crise des migrants. Mais aussi, in fine, une évocation de l'évolution des esprits et des réactions en Allemagne face à l'afflux inouï des réfugiés et la soudaine baisse de popularité de la chancelière. Cet afflux, Dominique Jamet le définit très justement comme « une grande migration qui est autre chose qu’un phénomène saisonnier ». Or, il est douteux que François Hollande et Angela Merkel, qui ne sont en fait ni l'un ni l'autre de grands dirigeants, en aient dès l'origine mesuré l'ampleur. Et peut-être même pas encore aujourd'hui. L'ampleur et les gravissimes conséquences. D'où la pertinence des réflexions de Dominique Jamet.  LFAR 

     

    3312863504.jpgUn contre-emploi, dans le spectacle, c’est un rôle qui ne correspond pas à la personnalité, ou en tout cas à l’image, de celui qui l’interprète et, donc, à l’attente de son public.

    Face à une grande migration qui est autre chose qu’un phénomène saisonnier, l’Allemagne de Mme Merkel et la France de M. Hollande, également prises au dépourvu, jouent depuis quelques semaines à contre-emploi.

    Compte tenu de ses nobles postures, de ses beaux discours, de ses grands élans, de ses traditions, de sa réputation, pour ne pas dire de sa légende, on pouvait s’attendre que la France, la France des droits de l’homme et des zintellectuels, la France lumière du monde et flambeau de la démocratie, la France éternelle de Victor Hugo, de Jean Jaurès, de Stéphane Hessel (mais aussi de Gobineau et de Charles Maurras) ouvrirait largement ses portes et son cœur aux malheureux chassés de leurs foyers par la guerre, l’oppression, la misère et la peur comme elle accueillit, dans le passé, Grecs, Polonais, Arméniens, juifs d’Europe centrale ou Espagnols républicains.

    En revanche, ce n’est pas vers l’Allemagne, vers le pays de Bismarck, de Hitler et de Schäuble (mais aussi d’Emmanuel Kant, de Karl Marx et d’Heinrich Heine), vers le pays qui portait comme une tache indélébile la terrible responsabilité de l’extermination des Héréros, de la tentative de génocide des juifs, du massacre de ses prisonniers russes, de la persécution des tsiganes, que l’on pensait voir un jour se tourner les yeux, les regards et les bras de millions de fugitifs quittant l’Asie et l’Afrique au péril de leur vie dans l’espoir d’un accueil chaleureux et d’un monde meilleur. Qu’attendre, au demeurant, d’une chancelière qui gérait sa boutique avec la prudence et la parcimonie d’une petite épicière de quartier ?

    Or, dans un premier temps, l’attitude du gouvernement français et celle du gouvernement allemand, à rôles inversés, ont déjoué toutes les prévisions et surpris également professionnels, critiques et spectateurs. Tandis que Mme Merkel déclarait superbement Ja, ich kann, non seulement je peux mais je dois accueillir autant de demandeurs d’asile qu’il en viendra, j’ouvre mes bras et mes frontières à tous ceux qui piétinent aux portes de l’espace Schengen, qu’ils viennent, il y a chez moi de la place et du travail pour tous, tandis que les Allemands se rendaient par milliers dans les gares et les centres de tri, pour y souhaiter la bienvenue à leurs visiteurs éberlués, M. Hollande, les pieds mouillés par la marée montante, faisait de son mieux pour détourner de lui le calice et noyer son refus sous le déluge habituel des grands mots qui ne coûtent rien et des promesses qui n’engagent que ceux qui les écoutent. Deux évidences dictaient sa conduite au président français : un pays, celui dont il a voulu et dont il assume la direction, qui n’est pas fichu d’instruire, d’employer et de loger ses propres ressortissants n’est pas en mesure, à moins de pénaliser encore un peu plus ses nationaux, d’offrir des conditions de vie et de travail acceptables à des centaines de milliers d’immigrants. Son gouvernement en prendrait-il le risque, il ne ferait qu’aggraver encore la très dure sanction qui l’attend au début de décembre prochain. Donc, pas question de charger encore un peu plus un pédalo qui fait déjà eau de toutes parts.

    Où en sommes-nous aujourd’hui ? Trois semaines seulement ont passé depuis le choc déclenché par la trop fameuse photo d’un enfant mort sur une plage turque, et chacun des deux partenaires revient tout doucement, insensiblement, à des positions plus proches de son personnage habituel.

    De ce côté du Rhin, la gauche, la gauche irresponsable et vertueuse, celle qui continue de faire la pluie et le beau temps dans les médias et à la tribune des assemblées, celle devant laquelle la droite comme il faut, intimidée, finit toujours par s’incliner, empoigne ses mégaphones et prend sa plus grosse voix pour dicter la conduite irresponsable qui s’impose selon elle : les immigrants ne sont pas une charge mais un atout ; 24.000, 120.000, 500.000, peu importe, nous sommes assez riches pour faire face à la demande, il ne serait conforme ni à nos traditions ni à nos intérêts de reprendre le contrôle de nos frontières, la porte de la France est ouverte à qui veut entrer. Et Mme Merkel, dégrisée, joint sa voix au chœur des Bienveillantes : l’Allemagne, murmure-t-elle, ne peut accueillir toute la misère du monde, il faut que la France en prenne sa part.

    C’est que sur l’autre rive du fleuve, on a la gueule de bois des lendemains d’Oktoberfest. 44 % des Allemands étaient disposés à héberger les 800.000 et quelques migrants annoncés cette année ; ils ne sont plus que 35 %. L’enviable cote de popularité de Mme Merkel est tombée de 63 à 54 %. Ce ne sont plus seulement la Bavière et la CSU, mais les porte-parole de la CDU, ministres compris, qui ont mis de l’eau dans leur bière. Il n’est pas jusqu’à ses alliés et partenaires de la SPD qui ne crient casse-cou, et PEGIDA, hier marginalisée, voit de nouveau grossir ses rangs.

    Comme quoi il est risqué de jouer à contre-emploi. 

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    Dominique JametJournaliste et écrivain - Boulevard Voltaire

  • La machine infernale ?

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    « Craignez-vous que le conflit syrien dégénère en 3e Guerre mondiale ? », cest la question, pertinente au regard de la mécanique du déclenchement des deux premiers conflits mondiaux, posée par Le Figaro aux lecteurs de son édition électronique.

     

    On se rappelle M. Hollande à la tribune de lONU : « Assad est à l'origine du problème, il ne peut pas faire partie de la solution » - niant ainsi que la lecture « démocratique » de lembrasement du Proche-Orient ait fait long feu. Aveuglés par le fantasme ridicule du « printemps arabe », MM. Juppé et Fabius ont fourvoyé la diplomatie française dans un soutien stupide à une prétendue opposition « libre » au régime de Damas. Or, les « groupes rebelles affiliés à lArmée syrienne libre » (Le Monde) sont devenus, de facto, au sein dune « Armée de la Conquête » les alliés objectifs des djihadistes salafistes dAl-Nosra et Ahrar Al-Sham, ouvertement financés par les monarchies sunnites du Golfe et en partie aidés par la Turquie, elle aussi sunnite.

     

    Tous les ennemis de M. Assad sont donc sunnites, à commencer bien entendu par les combattants de lEtat islamique. Il ne faut pas sen étonner. En effet, quels que soient les excès de son régime (mais lequel, dans la région - et ailleurs -, peut se targuer d’être « innocent » ?), M. Assad a maintenu une forme de coexistence fondée sur la protection des minorités et trouvé un soutien indéfectible dans lIran chiite. Le conflit actuel ressemble donc furieusement à un affrontement de type religieux entre les frères ennemis et irréconciliables de lIslam.

     

    Lintervention brutale mais efficace de la Russie a dabord le mérite de donner indirectement raison à tous les politiques qui, en France même, pensent que M. Assad fait partie de la solution. Par exemple à M. Védrine, lequel dénonce dans toute approche exclusivement morale lorigine de « l’échec de la stratégie occidentale » et prône une alliance pragmatique avec Damas contre « Daesh ». Ou encore à M. Chevènement, plus radical dans ses propos :  « L'élimination dAssad ouvrirait les portes de Damas à Daech ». Cela dit, lengagement russe pourrait bien nous impliquer dans une conflagration apocalyptique par le simple jeu de lengrenage des alliances.

     

    Signe inquiétant en effet : la sur-réaction de la Turquie et de lOTAN aux formes prises par les frappes russes. En fait, la Turquie (et, derrière elle, laxe sunnite tout entier) voit dun très mauvais oeil s’éloigner la perspective pourtant promise dun renversement de M. Assad et pourrait pousser ses alliés à une sorte de surenchère démagogique. Il est donc urgent de signifier que notre seul ennemi dans la région est lEtat islamique (à qui dautre pourrait sadresser lallusion de M. Hollande à la légitime défense ?) et que MM. Poutine et Assad - dont les autres objectifs ne constituent pas une menace pour la France, ni même pour ses alliés - doivent être considérés comme des partenaires. Sinon… 

     

  • VIDEO • SOS Education !

     

    « Najat Vallaud-Belkacem sape tout ce qui pourrait participer à la transmission des fondamentaux ». Jean-Paul Mongin, Délégué général de SOS Éducation.

    Au lendemain de la manifestation contre la réforme des collèges en principe applicable en 2016, cet entretien {Vidéo] paru dans Boulevard Voltaire nous a semblé particulièrement intéressant.

    Nous relayons depuis plusieurs années, dans Lafautearousseau, les prises de position de SOS éducation. Il en va, en effet, avec la formation des enfants, non seulement de leur avenir individuel mais aussi de l'avenir français dans son ensemble. 

     

  • Svetlana Alexievitch, Nobel de littérature : la position d'Hélène Richard-Favre

     

    A la suite de l'attribution du Nobel de littérature 2015 à Svetlana Alexievitch, Hélène Richard-Favre, auteur spécialiste du monde russe, a tenu à nous faire part de sa position - que nous relayons bien volontiers. Ajoutant à son message le commentaire suivant : « Dans mon sujet, je n’ai évoqué que le HuffingtonPost mais c’est la quasi totalité des médias qui ont repris les propos que je cite et qu’elle a tenus en conférence de presse. Ma prise de position a été saluée et appréciée de nombre de personnes, russes ou non, toutes conscientes de la gravité de tels dires, surtout venant de la part d’un écrivain qui déclare faire du mensonge le fer de lance de son combat. »  

     

    479082707.jpgLe Nobel de littérature a été attribué.

    Il couronne Svetlana Alexievitch, écrivain et journaliste biélorusse.

    A lire l'article que lui consacre le Huffingtonpost, on comprend tout à fait que les idées politiques de cette écrivain rejoignent la plupart des standards occidentaux et bien leur en prenne, des goûts et des couleurs, on ne discutera pas ici.

    Mais quand on lit de cette Nobel de littérature que, je la cite, cette Russie en arrive à 86% à se réjouir quand des gens meurent dans le Donbass, non, là, c'est plus que de l'indécence ou de l'insulte. C'est un outrage lancé à la Russie et surtout à la mémoire de milliers de victimes qui n'ont jamais demandé à l'être.

    En arriver à exprimer de tels propos alors qu'on vient de se voir récompensé du prix le plus prestigieux qui soit, est inqualifiable. 

    http://www.huffingtonpost.fr/2015/10/08/svetlana-alexievi...

    Voix - le blog d'Hélène Richard-Favre

  • Loisirs • Culture • Traditions ...

  • VOYAGES & HISTOIRE • Un quid marocain d'hier et d'aujourd'hui

    Le Maroc vu par Matteo Brondy © Copyright : DR

     

    Par Péroncel-Hugoz

    Jean-Pierre Péroncel-Hugoz s’est régalé cette semaine de la lecture d’un nouvel « Annuaire » foisonnant, sorte de Quid marocain, même s’il y mordille quelques petites erreurs …

    peroncel-hugoz 2.jpgD’abord quelle attrayante couverture néo-mauresque sur un splendide fond jaune citron-de-Berkane ! Mais je ne sais pas qui est ce «  John Franklin », natif d’Alger et fils d’une pied-noir. Ça explique sans doute son tropisme nord-africain, lequel, s’est spontanément étendu au Maroc.


    Le titre de son travail, « Annuaire amoureux du Maroc éternel » , m’a un peu agacé par son côté «  tendance » mais cette petite irritation a vite disparu à mesure que je découvrais l’incroyable richesse de ce volume, ses révélations, ses notes insolites, ses illustrations ; et cela va des sportifs aux écrivains, des parcs nationaux aux Sept-Saints de Marrakech, de Titouan Lamazou à Marcel Cerdan, des pistes de jadis aux autoroutes flambant neuves, de la Marche verte de 1975 aux bédés locales, de Léon l’Africain à Mohamed VI via les israélites autochtones, les célébrités étrangères nées au Maroc du téléaste Georges Pernoud au ministre gaullien Dominique de Villepin, etc. etc.

    Une forêt d’érudition vivante et souvent (mais pas toujours) actualisée. Il m’a fallu remonter jusqu’aux « Livres d’Or » du Maroc (1934) et d’Algérie (1937) pour rencontrer autant d’informations de ce type regroupées. J’ai quand même trouvé dans ces deux cents pages grand format quelques inexactitudes : non, il n’ y a jamais eu de cathédrale à Casa (seulement à Tanger et Rabat, là où le pape a nommé des évêques) et le tégévé marocain Tanger-Casa ne circulera qu’en 2017… 

    John Franklin, «  Annuaire amoureux du Maroc éternel », Col.Xénophon, Ed. Atelier-Folfer, 28260 - La Chaussée- d’Ivry / www.atelier-folfer.com/ 205 p. illustr. 30 € . Bientôt diffusé par les bonnes librairies au Maroc 

  • LIVRES & SOCIETE • Quand les politiques se la jouent écrivains…

      

    par Gabriel de Noves

    Un billet dont on appréciera l'exhaustivité et l'humour. 

    Les hommes politiques croient bon d’envahir émissions de radio et de télévision avec des livres censés anoblir leur statut aux yeux de l’opinion. Leurs chiffres de ventes font parfois très mal.

    Parmi la panoplie de trucs dont dispose l’homo politicus pour faire valoir la légitimité suprême de sa petite personne, le livre est devenu un incontournable. En lui-même, son contenu n’a pas grande importance. Parodie hugolienne ébouriffée chez un Villepin, balbutiement de programme chez une Pécresse, laborieuse copie de khâgneux chez un Guaino ou dernièrement un Fillon, peu importe. L’essentiel est comme toujours de vendre une image. Des mots contre une image, voilà le deal. Voilà la seule ambition de ces livres que personne n’a envie de lire, cadeaux de hantise pour tous les pères de famille…

    Le deal est des plus sommaires, mais l’homme politique s’y laisse prendre, s’émerveillant de son propre charme dans ce rôle pourtant grotesque de Chateaubriand des temps modernes, de chevalier prêt à défendre ses « convictions » sur tous les plateaux de télé qu’il rencontrera – grâce au plan de bataille bien vissé entre son éditeur, son dircom et les journalistes, bien entendu indépendants.

    Le but est de nous faire croire que, lui, a du fond. Il a un projet, des idées. Il est victime de ce temps médiatique qui va trop vite et qu’il aimerait pouvoir arrêter. Alors il écrit un livre, pour se montrer tel qu’en lui-même. Assez de ces miroirs déformants ! Il y a de la révolte dans son geste… Pendant que la France batifolait sur les plages, un Juppé par exemple, s’est retiré tout l’été, comme faisait Cicéron, dans une thébaïde où il a pris du recul et mûri cet ouvrage qu’il vient humblement nous présenter… Allez Alain, on y croit !

    Seulement « se vendre », même pour des gens qui en ont fait profession, n’est pas toujours simple. Les chiffres de ventes d’ouvrages écrits par des politiques qui tombent depuis quelques mois parlent d’eux-mêmes. Quoique très éloignés des résultats annoncés par les maisons d’édition, qui donnent volontiers le total des livres mis en rayon dans les librairies et non effectivement vendus, le trio gagnant affiche des scores honorables, en tenant compte des dates de sortie :

    Jean-Luc Mélenchon avec Le Hareng de Bismarck  (Plon), paru le 7 mai 2015 : 37.323 exemplaires,
     François Fillon avec Faire (Albin Michel) paru le 16 septembre 2015 : 15.864 exemplaires,
     Alain Juppé avec Mes Chemins pour l’école (Lattès) paru le 26 août 2015 : 9.764 exemplaires.

    Fillon l’emporte donc avec Faire, titre pourtant calamiteux, qui résonne comme un aveu d’impuissance pour un homme qui, précisément, a disposé de cinq ans pour « faire » et n’a pas su.

    Ensuite, c’est la dégringolade, pour ne pas dire la catastrophe industrielle. Les titres sont parfois de vrais poèmes surréalistes, mention spéciale à Cécile Duflot qui s’est effectivement fait virer…

     Rama Yade avec Anthologie regrettable du machisme en politique (Editions du Moment): 989 exemplaires
     Cécile Duflot avec Le Grand Virage (Les Petits Matins) : 665 exemplaires
     Fin du fin, Jean-Christophe Cambadélis avec A gauche, les valeurs décident de tout (Plon): 326 exemplaires.

    Un score particulièrement indigent pour le premier secrétaire du parti socialiste qui a bénéficié d’une large exposition médiatique avec, entre autres, un passage chez Ruquier…

    La bérézina éditoriale continue de plus belle :

     Delphine Batho avec L’insoumise : 715 exemplaires,
     L’ineffable Michel Sapin avec L’écume et l’océan : 346 exemplaires. Chef-d’œuvre de ridicule, la couverture nous montre un Sapin conquérant, qui dans la tempête, ne craint pas de relever le col de sa veste toute neuve. Le sous-titre précise : Chronique d’un ministre du travail par gros temps…

    Sapin 

     Claude Bartolone, Je ne me tairai plus : 268 exemplaires.

    La palme revient tout de même à Christine Boutin avec Qu’est-ce que le parti chrétien démocrate ?, qui n’a écoulé que 38 exemplaires… Sa famille ?

    Alors, qui intéressent-ils ? Qui entendent-ils représenter ? Le pire, c’est que la plupart campent à la télévision, enchaînent les matinales, persuadés de captiver les foules alors que les Français se moquent de leur avis, de leur baratin, de leurs effets de plume. Et bien sûr, on se gardera de mettre leurs chiffres en rapport avec ceux d’Eric Zemmour – près de 500 000 exemplaires vendus pour Le suicide Français-, de Michel Onfray, Laurent Obertone… Tous ennemis revendiqués du système.

    Dernier exemple en date, et non des moindres : le livre de Philippe de Villiers Le moment est venu de dire ce que j’ai vu, dont Albin Michel a tiré plus de 71 000 exemplaires. Entre 5 000 et 7 000 copies s’écouleraient par jour depuis le 1er octobre selon l’éditeur, ce qui place l’ouvrage en tête du classement des meilleures ventes et, si l’engouement se prolonge, devant Eric Zemmour. L’œuvre est celle d’un politique d’un genre particulier, puisque le fondateur du MPF y exprime son dégoût progressif envers un système autocratique dont il n’a pas voulu devenir l’otage, dézinguant à tout va ceux qui ne gouvernent pas mais font du « consumérisme politique », par exemple, en essayant de vendre des livres…

    Souverainiste, réactionnaire et gros vendeur… La nouvelle donne éditoriale ? De quoi donner des idées à Nadine Morano… Qui sait, peut-être engagerait-elle un nègre… 

     - Collaborateur de Politique magazine

     

     

  • Théâtre • Etonnante Anne Roumanoff

     

    par Madeleine Gautier

    La longévité de sa carrière commencée en 1988 au Théâtre des Blancs-Manteaux, Anne Roumanoff la doit à la qualité ses textes et la complicité spontanée qu’elle sait installer avec son public. « On ne fait pas rire avec le bonheur », dit-elle ; vu l’état de notre société, la matière ne manque pas. Son nouveau spectacle Aimons-nous les uns les autres inspiré de notre quotidien, est savoureux. Jonglant de sujet en sujet, son humour efficace et fin claque à chaque coin. Le regard malicieux, rivé sur l’actualité, l’artiste affûte son art pour évoquer les affres du célibat, la phobie administrative, la relation parents/enfants , l’UMP (Union des Malins qui savent faire disparaître les Preuves, la « bobo » consultant le « net coquin » pour raviver son couple et qui déprime encore plus en voyant ce qui existe et ce qu’elle a , la résurrection de l’emploi avec pôle emploi, le prix d’une tasse de café à 16 euros, sans doute préparé par Georges Clooney, Quant aux « sans dents », elle leur conseille de prier pour obtenir un remboursement par la Sécurité sociale. Sans compter cet esprit bien français détestant les inégalités mais restant accrocher à ses privilèges. A travers ce petit jeu de massacre très espiègle où se croisent l’ironie et l’autodérision, Anne Roumanoff, comme toujours, nous éblouit comme un grand soleil. 

    « Aimons-nous les uns les autres », dans une mise en scène de Gil Galliot

    Alhambra
    21 rue Yves Toudic
    75010 Paris
    Réservation : 01 40 20 40 25

  • Retour à l'actualité ...

      

    2930543338.jpgLes Lundis de Louis-Joseph Delanglade

    Ce sont des réflexions - hebdomadaires (hors vacances) - sur l'actualité politique (politique intérieure et politique étrangère généralement alternées) qui synthétisent ou définissent les positions - la ligne politique - de Lafautearousseau.

    C'est pourquoi ces chroniques sont regroupées depuis leur origine (20.11.2012) et toutes consultables dans une annexe de Lafautearousseau :  

    Les lundis de Louis-Joseph Delanglade

    en permanence à votre disposition.  

    Vous pouvez donc consulter l'ensemble des chroniques déjà parues, en cliquant sur l'icône les lundis de Louis-Joseph Delanglade. (Page d'accueil, colonne de droite)

     

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