C’est la République qui a besoin du peuple et non l’inverse, par Thierry Thodinor
Ces lignes parues dans Boulevard Voltaire parlent d'elles-mêmes. Elles marquent cette lassitude qui enfle en tous secteurs de l'opinion française envers ce que l'auteur nomme assez justement la psalmodie des psaumes républicains. Et cette lassitude n'émane plus seulement des milieux royalistes traditionnels. Elle s'étend très au delà et s'enracine désormais dans une critique de fond qui n'attache plus grand prix aux valeurs républicaines. Réaction conservatrice ? Oui si l'on entend pas là non pas la conservation du Système mais des valeurs françaises historiques, qui ont leurs racines au plus profond de notre Histoire. LFAR
La guerre aux peuples est déclarée. Des bas-fonds des réseaux mafieux aux élites affidées de Wall Street, un seul mot d’ordre : tous les hommes sont des immigrés.
De fait – et cela est conforme à l’histoire du monde -, avant d’être esclave, on est généralement immigré (populations vaincues ou razziées). Pour fabriquer des immigrés, il convient de liquider les identités collectives : les esclaves de Cosmopolis ont un destin d’épaves narcissiques.
Une caste d’apparatchiks issue des incubateurs élitaires anglo-saxons se charge de la besogne avec entrain. Sa feuille de route : maintenir l’illusion démocratique, surveiller les masses, punir les déviants.
Pour faire d’un peuple résistant – rejet récurrent des réformes structurelles et de la colonisation de peuplement en France, refus de la mise en esclavage pour dette en Grèce – un immigré de l’intérieur, on doit s’attaquer à son système de représentations.
Ainsi, dans le cas français, la réforme des collèges et l’abandon de Palmyre, c’est tout un : c’est le spectacle de notre annihilation culturelle sous l’œil badin d’élites « fonctionnelles et dénationalisées ».
L’ubuesque « ennemi des riches » qui a annexé la République invente la cité chimérique du vivre ensemble, lui insufflant « l’esprit » d’une unité nationale en carton-pâte après la farce unanimiste du 11 janvier 2015.
Et de psalmodier les psaumes républicains :
• Destruction de la culture populaire française et de ses marqueurs (préjugés, stéréotypes) identitaires = Liberté !
• Désastre scolaire = Égalité !
• Chaos migratoire = Fraternité !
La République française utilise ce qui lui reste de souveraineté pour démoraliser son peuple :
• Surveillance généralisée de la population combinée à une politique pénale accommodante pour les délinquants ;
• Propagande immigrationniste diffusée en boucle dans les médias du service public ;
• Politique de peuplement et relégation de la France européenne dans les périphéries de la détresse sociale (cf La France périphérique, de Christophe Guilluy).
Mais au-delà de son système de représentations, c’est à la substance même du peuple de France qu’est déclarée la guerre. Faisant fi de la volonté populaire, un préfet de la République distribue les droits d’asile aux émeutiers africains de Calais tandis que le ministre Cazeneuve encourage les clandestins à demander l’asile en France (« C’est la meilleure chance pour eux », déclare-t-il).
Du nord au sud du pays, les arrivées en masse de clandestins sèment le chaos impunément. De l’école à la prison, les maux qui accablent la société française sont les symptômes d’un fait anthropologique majeur : la France se tiers-mondise et perd sa substance européenne.
Or, un peuple, c’est avant tout une origine commune ; la loi du sang permet l’émergence de la philia aristotélicienne, cette amitié confiante qui fonde et maintient la cohésion de la Cité. En revanche, la forme républicaine du gouvernement est accessoire ; c’est la République qui a besoin du peuple et non l’inverse.
L’impératif catégorique de l’État est d’offrir à son peuple les conditions de sa perpétuation : sécurité physique, autonomie alimentaire, sanctuarisation du territoire. Si la République n’est plus apte à assumer cette tâche, alors elle n’est plus qu’un fétiche institutionnel, une divinité laïque putréfiée qui trouvera sa place dans les poubelles de l’Histoire.
Devant la nécessité anthropologique de l’identité, les formes encore indécises d’un communautarisme européen émergent et le désir de sécession s’affirme. Les Français doivent remonter le fleuve de leur histoire : le seul souvenir d’un Bayard ou d’un Saint Louis pulvérisera irrémédiablement la légitimité des usurpateurs. En renouant avec sa tradition de résistance à l’oppression, le peuple français rendrait un service signalé au monde ; les parasites qui prospèrent sur le malheur des peuples ne s’en relèveraient pas.
Thierry Thodinor - Fonctionnaire international - Boulevard Voltaire