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Politique et Religion - Page 61

  • Le Pape a osé critiquer la théorie du genre : il doit être exécuté, et c'est NVB qui s'y colle...

     

    Mur-bleu gds.jpgNotre ministre de l’Éducation accuse carrément le Pape - avec l'air moqueur qui est le sien, et qui ne lui réussit pas du tout... -  de relayer « la campagne de désinformation massive conduite par des intégristes » lorsqu'il dénonce l’ « affabulation » (sic) d’une « théorie du genre qui n’existe pas ».

    Elle a oublié qu'elle fut secrétaire du Parti Socialiste aux questions de société (dans les années 2011, elle qu'elle militait, alors, pour le maintien de cette même « théorie du genre » contre des parlementaires demandant son retrait des manuels : « Le politique... doit changer la société, déclarait-elle. La théorie du genre, qui explique l'identité sexuelle des individus... a pour vertu d'aborder la question des inadmissibles inégalités persistantes entre les hommes et les femmes ou encore de l'homosexualité, et de faire œuvre de pédagogie sur ces sujets. »  

    Et aujourd'hui, dans les écoles, c'est d'une façon devenue habituelle, donc « normale », que l'on fait tout pour « dépréciser, c'est-à-dire neutraliser » les repères sexués des enfants. On invite à modifier le prénom des élèves, ou à les désigner avec un pronom neutre ! Pour expliquer « le genre », cette « théorie qui n'existe pas », il a même circulé, à un moment, une sorte de bande dessinée d'une fabrique où rentrent des petits personnages indifférenciés sexuellement ; là, ils se font attribuer un kit de fille ou de garçon ; puis, à la fin, ils sont invités à échanger leur kit... 

    Cette façon de procéder est devenue tellement courante, donc invisible, que le ministre peut bien affirmer, en effet, avec la plus parfaite hypocrisie : la théorie du genre n'existe pas, puisqu'elle elle imbibe tout, elle est sous-entendue partout, comme une évidence qui ne se discute même plus ; elle est passée dans les faits, les habitudes, les programmes ; on dirait presque : les mœurs enseignantes... 

  • Société & Religion • La Manif pour tous toujours présente

     

    Par Gérard Leclerc

     

    XVM495e5cb0-8a51-11e6-8bce-57b23a9183a7-100x108.jpgLa Manif pour tous a toujours des possibilités de mobilisation que peuvent lui envier bien des organisations. Ceux qui escomptaient un progressif effacement d’une cause à leurs yeux dépassée ou obsolète en seront pour leurs frais. Sans doute, la foule n’était pas, hier, de l’ampleur de celles qui avaient manifesté au moment du débat sur le mariage pour tous. Il en va ainsi des mouvements militants, qui ne sont pas toujours au maximum de leur essor possible. Mais dans le cas précis de La Manif pour tous, il ne s’agit pas d’un événement contingent, mais de la structure même de notre société et de son avenir. Nous avons connu dans le passé d’immenses rassemblements à propos de l’école, des retraites, de l’emploi, du code du travail… Ce ne sont sûrement pas des sujets mineurs, et il est probable que dans un laps de temps assez proche ces sujets donneront lieu à d’autres contestations. Mais aucun d’entre eux n’affecte le corps social avec autant d’intensité que celui de la famille et de la filiation.

    À peu près aucun observateur patenté n’avait anticipé ce qui s’est passé il y a trois ans. La plupart pensaient qu’il y avait quelque chose d’irréversible dans un mouvement qui bouleversait les mœurs des sociétés occidentales. Les refus ne pourraient être qu’extrêmement minoritaires voire résiduels. De là, la surprise face à cette gigantesque protestation qui concernait notamment les couches les plus jeunes de la population. Je suis témoin, pour ma part, des effets du mouvement auprès de jeunes gens qui se sont engagés, très au-delà des manifestations, dans de nouvelles formes de militantisme. Cela n’a rien de superficiel, car une véritable prise de conscience de génération a débouché sur une réflexion intense, d’ordre philosophique et anthropologique. Cela a eu des effets immédiats avec la révélation de jeunes talents dans le monde de la culture, de la politique, du journalisme. Non, ce qui a commencé il y a trois ans n’a pas fini de développer ses conséquences. Et il est inutile de préciser la dimension spirituelle et théologique de cette cause dont, d’une façon prémonitoire, Urs von Balthasar écrivait qu’elle se referait directement au mystère de fécondité de la Trinité telle qu’elle se manifeste dans l’humanité créée à son image.* 

    * Hans Urs von Balthasar, L’état de vie chrétien, Johannes Verlag

    France Catholique

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 17 octobre 2016

  • Éric Zemmour : « Cette gauche qui déteste le pape quand il rappelle qu'il est catholique…»

     

    Par Eric Zemmour

    Éric Zemmour dit l'essentiel dans cette chronique du Figaro [7.10] où il analyse comment le pape François - dont il ne dissimule pas l'ambivalence, et les prises de position parfois dangereuses et négatives - prend toute sa part dans la lutte contre le totalitarisme du genre. Pourvu que ça dure ! conclut-il. Nous aussi. LFAR

     

    522209694.4.jpgLa gauche aime le pape François. Quand il vilipende le capitalisme, la mondialisation, les inégalités entre riches et pauvres. Quand il ramène dans ses bagages des familles de migrants musulmans. Quand il met sur le même plan une théorique violence catholique et une bien réelle violence islamique.

    La gauche aime le pape quand François se soumet de bonne grâce au diktat de la bien-pensance et semble avoir fait siennes les fameuses « vertus chrétiennes devenues folles » de Chesterton.

    Mais la gauche déteste le pape quand il fait savoir qu'il est resté catholique. Quand il défend le mariage et vitupère contre « la guerre mondiale » qui lui est menée. La gauche morigène même le pape quand il ose dénoncer ces ouvrages scolaires français qui expliquent à nos enfants qu'« on ne naît pas femme, on le devient », selon la célèbre phrase de Simone de Beauvoir.

    La gauche honnit le pape quand il distingue entre les individus - homosexuels, voire transsexuels, humbles pécheurs que l'Eglise doit accueillir comme les autres - et le dogme catholique qui sacralise le mariage, le seul authentique, entre un homme et une femme, et la famille traditionnelle. Bref, la gauche ne supporte plus ce pape quand il fait son métier de pape.

    Najat Vallaud-Belkacem a pris son air d'institutrice pour tancer la « légèreté » de François; on se souvient que la même avait déjà brocardé les « pseudo-intellectuels » qui contestaient sa réforme du collège. Notre ministre de l'Education nationale a la particularité de vouloir boxer au-dessus de sa catégorie. Elle a aussi le don de maquiller la vérité avec un fard épais.

    Notre ministre et la gauche estiment que la théorie du genre n'existe pas. Elle disait pourtant le contraire il y a quelques années. La théorie du genre n'existe plus puisqu'elle a été rebaptisée « concept de genre ». Plus c'est gros, plus ça passe. Les mots changent, les idées restent. Il s'agit toujours de nous convaincre que la différence entre homme et femme ne relève en rien - c'est le rien qui est essentiel - de la biologie, et en tout des habitudes sociales qui, au fil des siècles, ont édifié des préjugés innombrables sur les rôles respectifs des hommes et des femmes.

    Préjugés qu'il s'agit de déconstruire et de détruire pour être enfin « libre et égal ». C'est exactement ce qu'on explique dans les écoles de France, au gré d'exemples divers, de ces garçons qui voulaient danser des ballets classiques avec les filles ou de ces filles qui devenaient karatékas. De ces papas qui portent une jupe ou de ces enfants qui ont deux papas.

    Devant la bronca contre l'« ABCD de l'égalité » d'il y a deux ans, la propagande s'est affinée. Mais c'est toujours de la propagande. Cela devient une tradition au Vatican: le pape Jean-Paul II combattait le totalitarisme communiste; le pape François prend toute sa part dans la lutte contre le totalitarisme du genre. Pourvu que ça dure ! 

    Eric Zemmour           

    A lire aussi dans Lafautearousseau ...

    François et la théorie du genre : surprise, le pape est... catholique !

    Il est contre la « colonisation idéologique » : François, Janus aux deux visages... 

  • La Russie, puissance musulmane ?

    Mosquée d'Akhmad Kadyrov à Grozny

     

    Par Péroncel-Hugoz

    Le rôle grandissant joué par Moscou sur la scène arabo-musulmane conduit notre chroniqueur à rappeler certains chiffres, faits et vérités un peu trop négligés, selon lui.

     

    peroncel-hugoz 2.jpgOn sait bien sûr que diplomates et militaires russes s’activent de plus en plus autour du dossier proche-oriental, notamment dans son volet syrien, et que cet interventionnisme choque ou étonne nombre de gens en Occident et en Arabistan. On connaît moins certaines données justifiant aux yeux des Russes eux-mêmes leur présence de plus en plus visible sur le théâtre musulman. 

    En effet : l’actuelle Fédération de Russie est historiquement et démographiquement une puissance mahométaine : 20 à 25 millions de musulmans autochtones, soit environ 15% de la population russe totale, vivent en 2016 dans la Fédération. Et c’est à noter, en bonne intelligence avec des non-musulmans, surtout depuis que s’est terminée la guerre de Dix-Ans, en Tchétchénie, en 2009. 

    LE CONGRÈS DE GROZNY 

    C’est précisément dans le chef-lieu tchétchène, Grozny, où se trouve désormais la plus vaste mosquée de toute la Fédération russe et à l’ombre de ses minarets, que s’est discrètement tenu en août 2016 un « Congrès sunnite » international, convoqué par les autorités russo-tchétchènes ; ce Congrès a réuni quelques 200 savants religieux reconnus, tous dûment enturbannés ou encalottés, venant de divers pays du Sunnistan : Turquie, Jordanie, Soudan, Yémen, Syrie, Russie, Egypte, Europe occidentale, etc. Le maréchal Sissi avait envoyé rien de moins que le grand-mufti d’Egypte et un ancien prestigieux grand-imam d’El Azhar, tandis que Damas en pleine guerre civile avait néanmoins délégué son grand-mufti. Si Bachar El Assad est né dans la minorité chiito-noçairie (ou alaouite, sans rapport avec la dynastie marocaine), il a épousé une compatriote sunnite et il va prier dans des mosquées sunnites. 

    Le Maroc n’était représenté à Grozny qu’à « titre privé » et cela a un peu étonné car c’est la pensée aâcharite, dont l’ « Islam de Juste Milieu » du Maroc se réclame plus que jamais, qui a été à l’honneur au Congrès. L’imam médiéval irakien Aboul Hassan El Aâchari est, tout de suite après son aîné le grand juriste arabe Malik Ben Anas, l’inspirateur du sunnisme marocain réputé donc malékite aâcharite. 

    Cependant Rabat, proche allié de Ryad, ne pouvait officiellement être représenté à un Congrès dont le but avoué était de décréter « non orthodoxe » la doctrine wahabite*, en vigueur depuis le XVIIIe siècle au sein du sunnisme séoudien ; les congressistes ont qualifié le wahabisme de « non-conforme » avec la pensée musulmane classique et ils l’ont accusée d’être à présent «  dangereusement proche » de Daech, quant à l’idéologie. 

    En tout cas, sur le terrain maghrébin, nul n’ignore que le rigorisme wahabite est en contradiction avec le bienveillant soufisme nord-africain, populaire ou littéraire. Pareillement, en Fédération russe, Tchétchénie et Daguestan sont de vieilles terres soufies. 

    KAZAN « LA BELLE MUSULMANE » 

    A 700 km de Moscou, la superbe ville de Kazan, présentée par les voyagistes russes du XXIe siècle comme « la Belle Musulmane », fait figure de métropole de l’Islam de Russie. C’est souvent de Kazan que partent livres, films et idées vers les 8000 actuelles mosquées russes (12 000 avant la Révolution bolchévique de 1917, 343 seulement à la chute du communisme en 1989). 

    C’est en pensant à cet Islam-là que Vladimir Poutine, lui-même s’affichant comme « croyant » (chrétien orthodoxe), a proclamé en août 2012 : « les traditions de notre Islam sont basées sur les valeurs éternelles de bonté, miséricorde et justice ». Rappelons pour finir que la Russie est depuis 2005 un très présent membre observateur à l’Organisation de la coopération (ex-conférence) islamique (OCI), institution née au Sommet islamique de Rabat en 1969 et siégeant depuis lors à Djeddah. La France, qui a à peu près le même pourcentage de musulmans que la Russie parmi ses habitants, n’a pas eu l’idée d’emboîter le pas à Moscou sur la question de l’OCI. Sans doute par manque d’audace et aussi parce que Paris n’a plus de vraie politique islamique depuis 30 ou 40 ans.   

    * Par refus des modes et en accord avec la graphie française classique des mots arabes, j’écris wahabite avec un seul « h » et Séoudite et non pas Saoudite. 

    Péroncel-Hugoz

    Repris du journal en ligne marocain le360 du 07.10.2016

  • François et la théorie du genre : surprise, le pape est... catholique !

     

    Par Alexis Feertchak  4.10

    Le pape François a estimé que la théorie du genre était une « colonisation idéologique ». Gérard Leclerc expose comment la gauche s'est trompée en croyant que l'évêque de Rome obéissait aux canons du progressisme. [Figarovox - 4.10]

     

    XVM495e5cb0-8a51-11e6-8bce-57b23a9183a7-100x108.jpgLe pape François a vivement critiqué les manuels scolaires qu'il juge imprégnés par la théorie du genre. Il a employé des termes forts, notamment celui de « colonisation idéologique ». Cela vous étonne-t-il ?

    Ce n'est pas la première fois qu'il emploie le terme de colonisation. J'ai le sentiment que, comme Argentin, le pape a une sensibilité à vif sur ces phénomènes d'intoxication idéologique à grande échelle que le continent sud-américain a historiquement bien connus. On importe sur certains continents des idéologies venues d'ailleurs.

    Par ailleurs, on sait que le Vatican est un lieu de réception tout à fait exceptionnel de l'information à l'échelle planétaire car Rome est au centre de réseaux divers, diplomatiques mais pas seulement, qui couvrent le monde entier. Je ne pense pas que ce soit sans biscuit que le pape s'est embarqué ainsi. Il y a un tas d'informations qui lui remontent du monde entier sur cette idéologie du genre qui fait partout des ravages.

    À gauche, Najat Vallaud-Belkacem a rapidement réagi, expliquant que le pape avait été victime d'une campagne de désinformation. Cela vous paraît-il crédible ?

    Non, pas du tout. Il y a deux choses néanmoins. Il y a le fait que le pape se réfère à un témoignage personnel venu de France : un papa qui a été très étonné de la réaction de son fils quand celui-ci lui a dit qu'il voulait devenir une fille. D'après le père en question, cela venait de l'école. Mais au-delà de ce témoignage personnel, n'oublions pas que c'est en 2011 sous le ministère Chatel que les manuels scolaires de Sciences & Vie de la Terre ont introduit en classes de Première quelques éléments de la théorie du genre. Il ne faut pas non plus sous-estimer l'enseignement direct. Souvent, les professeurs eux-mêmes transmettent ces idées-là à leurs élèves. Ce n'est d'ailleurs pas étonnant car ce sont des idées qui courent le monde.

    Le ministre de l'Éducation nationale a ajouté que la théorie du genre n'existait pas. Ces idées qui courent le monde et que vous venez d'évoquer sont-elles assumées ouvertement ?

    Certains journaux de gauche sont quand même gonflés ! Ils nous ont vanté depuis le début de notre jeune siècle les mérites de Judith Butler, intellectuel génial et qui aurait renouvelé le champ de la philosophie et des sciences humaines. Ils nous l'ont vendue comme une révélation bouleversante qui dynamitait la culture ancienne. Pensons aux débats au moment du Mariage pour tous: Christiane Taubira parlait alors d'un véritable changement de civilisation. Alors, il faudrait savoir ! S'est-il vraiment produit une révolution dans le champ culturel et anthropologique ? Avec le Mariage pour tous, a-t-on vraiment assisté à une rupture de civilisation ? Il faudrait qu'ils se mettent d'accord avec eux-mêmes car aujourd'hui les mêmes journaux et les mêmes réseaux nous serinent qu'il n'y a pas de théorie du genre, mais qu'il n'y a en fait que des « études de genre » (gender studies) qui ne seraient structurées par aucune philosophie, mais qui reposeraient uniquement sur des méthodes d'observation. On serait dans le domaine de la pure scientificité. Évidemment, c'est se moquer du monde car il est bien certain que tout ce secteur des sciences humaines qui s'est développé d'une façon absolument démesurée est structuré par des courants philosophiques, ne serait-ce que par la fameuse French Theory qui eut des conséquences considérables dans le monde universitaire américain en important la pensée de philosophes français comme Louis Althusser, Gilles Deleuze, Jacques Derrida, Michel Foucault et bien d'autres.

    Que pensez-vous des personnes qui, à gauche, s'étonnent des propos du pape François ? Ces derniers expliquent en substance que les mots du pape sur la théorie du genre sont en inadéquation avec ses propos progressistes sur les questions économiques, sociales, écologiques et migratoires. Qu'en est-il ?

    Ces personnes ont fabriqué une image stéréotypée du pape François sur un modèle préfabriqué de type progressiste qui ne correspond pas du tout à la réalité. Ils ont retenu un certain nombre de choses : son discours écologique, ses sorties contre l'argent, sa défense des migrants, mais ça ne veut pas dire pour autant que le pape est un parfait progressiste selon leurs canons à eux. Ils choisissent dans les propos du pape ce qui les arrange. Car s'ils étaient un peu sérieux, ils s'apercevraient que ce pape aurait de quoi leur faire peur ! Par exemple, c'est le premier pape que je vois citer avec autant de force un auteur comme le terrible Léon Bloy. Dans sa première homélie de pape, François a cité l'écrivain en disant : « qui n'adore pas le Christ adore le diable ». D'ailleurs, parmi les papes modernes, François est sans doute celui qui ose le plus parler du satanique et du diabolique. C'est un jésuite formé aux disciplines de la spiritualité de saint Ignace. C'est quelqu'un d'extrêmement rigoureux, qu'on ne prendra pas en défaut sur la doctrine catholique. On objectera tout ce qui a eu lieu et ce qu'il a dit à propos de la famille, notamment de l'ouverture de l'eucharistie aux personnes divorcées. Mais, à mon sens, on a surévalué cet aspect-là car le pape, même quand il veut opérer une ouverture sur ce côté, se montre très prudent avec des conditions qui font que l'exercice de cette ouverture eucharistique est quand même soumise à des canons en définitive très limités. À mon sens, il y a un mythe qui s'est constitué autour d'un François progressiste. On est très loin du personnage réel. 

    Gérard Leclerc est un journaliste, philosophe et essayiste. Il est éditorialiste à France catholique et à Radio Notre-Dame.

    Alexis Feertchak   

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  • Après Estrosi et Bertrand, Juppé sera-t-il, demain, un Président « de droite » élu par la gauche ?

     La Une de Libération, le 22.12.2014... Déjà ! 

     
    Mur-bleu gds.jpgLe « Front républicain » est la tendance actuelle du Système; lequel, comme les virus, mute en permanence : non pas pour perdre sa nocivité, bien au contraire, mais pour mieux la et se conserver. Aujourd'hui, pour « barrer la route » à ce qu'ils appellent « extrême droite » (alors qu'ils disent, curieusement, « la gauche de la gauche »), les politiciens de tous bords, intellos et « médiacrates » de tout poil, ont imaginé de faire bloc contre l'extrémisme; et de baptiser ce bloc - ou prétendu tel - « Front Républicain». C'est ce danger extrême, qui prétend se lever contre l'extrémisme, qu'il faut dénoncer et combattre aujourd'hui, comme le premier et le plus grand de tous les dangers immédiats.
    Ce Front Républicain a marché aux dernières Régionales, où - dans le Nord et en Provence - Xavier Bertrand et Christian Estrosi ont été élus par une alliance contre nature et ont réussi à fausser le jeu normal d'une élection qui aurait, sinon, porté les deux candidates Front national aux commandes de ces deux Régions.
    Aujourd'hui, pour la Présidentielle, « on » s'apprête à refaire le coup, mais avec Alain Juppé, cette fois. Il fallait l'entendre et le voir, sur RTL, lancer un appel jubilatoire à la gauche pour venir voter pour lui à la primaire... de la droite ! N'importe qui voit dans ces tactiques douteuses le dévoiement illégitime d'une saine représentation de la réalité vraie de l'opinion publique. N'importe qui, mais pas la classe politique. Dérouter ainsi les gens, fausser ainsi la représentation nationale, cela ne gêne pas nos grandes consciences, promptes à donner par ailleurs des leçons de morale à la terre entière.
    Ces basses manoeuvres politiciennes s'exercent, aujourd'hui en faveur d'Alain Juppé. Que l'on peut clairement désigner comme le candidat de l'Islam en France. « Dhimmi volontaire » - comme l'a appelé un de nos lecteurs/commentateurs - Juppé n'a-t-il pas offert à l'imam de Bordeaux, Tarek Oubbrou - dont certains disent qu'il en ferait un ministre - un vaste terrain pour la construction d'un gigantesque centre « culturel » (bien entendu, avec mosquée, puisque, en Islam, culturel et cultuel ne font qu'un). Si ce n'est pas une violation flagrante de la loi de 1905...
    Voilà l'homme que, demain, le Front Républicain, cette dégénérescence dans laquelle est tombé le Système, voudrait placer à la tête de l'Etat. Au moins, hier, il ne s'agissait que - si l'on peut dire - de deux Régions... 
  • Un pavé de plus dans la mare

     

    par Louis-Joseph Delanglade 

     

    C’est un petit pays d’Europe (moins de cent mille km2 et à peine dix millions d’habitants). Un pays souvent malmené par l’Histoire, un pays qui a connu la domination ottomane et le joug soviétique, un pays brutalisé par le traité de Trianon (1920) qui l’amputa des deux tiers de son territoire au profit de ses voisins immédiats. Mais c’est aussi un pays essentiellement européen, situé au milieu du milieu de l’Europe, dont le peuple est toujours chrétien depuis l’an mille, dont les élites souvent brillantes ont toujours été partie prenante de la grande culture de notre continent. Petite par la taille mais grande par ce qu’elle symbolise, c’est la Hongrie. Cette Hongrie incarne désormais l’esprit de résistance. Résistance à l’immigration imposée, d’abord modérée puis envahissante comme on peut le constater dans les pays d’Europe occidentale. Résistance aussi au « multiculturalisme » mortifère tel qu’il est vécu ailleurs, c’est-à-dire à l’implantation forcenée des pratiques religieuses et culturelles de populations manifestement allogènes.

     

    Les hypocrites subtilités lexicales (migrants, réfugiés, persécutés, etc.) n’ont eu cette fois aucun effet. Pourtant, le pape François avait fait de leur accueil un devoir pour les catholiques, l’agence de l’Onu qui leur est dédiée s’était émue de leur sort, l’organisation « Amnesty International » avait dénoncé « l’illégalité » des mesures prises à leur encontre… Ignorant injonctions et menaces, M. Orban, Premier ministre hongrois, a maintenu son référendum. Et, à la question si dérangeante pour les bonnes consciences « Voulez-vous que l’Union européenne décrète une relocalisation obligatoire de citoyens non hongrois en Hongrie sans l’approbation du Parlement hongrois ? », les Hongrois ont donc répondu non. A 92%, tout de même, fût-ce sans que que le quorum de 50% des votants ait été atteint. Au fond, peu importe le nombre de ceux qui ont voté non ce dimanche 2 octobre, seul compte ici le principe.

     

    5005847_7_dd89_le-premier-ministre-hongrois-viktor-orban_26c41939bea66d5be2029435b2515122.jpgC’est ce qu’avaient bien compris ces journalistes et politiciens français qui, dans leur majorité, avaient par avance condamné Budapest. Rien d’étonnant à cela. Une fois de plus, leur malhonnêteté intellectuelle aura été sans limite aucune. Pas du tout remis du vote britannique actant la sortie du Royaume Uni de l’Europe de Bruxelles, ils ont donc ciblé cette semaine notre petite Hongrie et ses dix millions d’habitants, ces racistes qui ont le culot de préférer ce qu’ils sont à ce que sont les autres, ces xénophobes qui par principe détestent les migrants fauteurs de troubles et de violences.

     

    Sur le plan politique, le vote hongrois pourrait bien enclencher une dynamique positive. M. Juncker a bien vu le danger pour l’Union : « Si des référendums sont organisés sur chaque décision des ministres et du Parlement européen, l'autorité de la loi est en danger. » D’autant que la Hongrie n’est pas seule. Déjà Slovaquie, République tchèque et Roumanie avaient, comme elle, voté contre le projet de politique migratoire porté par l’Allemagne dès septembre 2015, faisant valoir, horresco referens, « que leurs sociétés ne sont pas prêtes à accueillir autant d'étrangers, qui, de surcroît, sont musulmans ». De surcroît : comme c’est bien dit. 

  • M6 : Bernard de La Villardière a parlé vrai dans son « Dossier tabou » sur l'Islam

    L'imam Abdelali Mamoun 

     

     
    Mur-bleu gds.jpgBernard de La Villardière a parlé vrai dans son « Dossier tabou » sur l'Islam
     
    Et d'abord, quand il confirme qu'un tel reportage est un peu inquiétant, et que la caméra n'est pas bienvenue, même dans les lieux publics. Il se réfère - prudemment ? - à un certain imam Abdelali Mamoun, qui explique qu'il n'y a pas d'Islam « de France » mais un Islam « en France », qui plus est géré par des autorités étrangères.
     
    Nous n'avons jamais dit autre chose sur Lafautearousseau, ni les nombreuses personnalités bien documentées auxquelles nous avons plusieurs fois donné la parole, comme Annie Laurent.
     
    Bernard de La Villardière rappelle cette « bousculade » en banlieue avec des jeunes « très excités » qui le bousculent et s'en prennent à la caméra :  « on a préféré battre en retraite mais on n'a pas appelé les forces de l'ordre. ». On imagine la réaction des médias si des jeunes d'AF, mécontents d'un reportage sur eux, s'en étaient pris au journaliste et à sa caméra : mieux vaut ne pas penser à l'hystérie qui en aurait résulté ! Et aux propos de NKM !..
     
    A Sevran, le maire « un peu tout » Stéphane Gatignon a aidé une école musulmane rigoriste à ouvrir : dans cette école, ni la Mairie ni le Ministère n'ont leur mot à dire. Tiens, mais, n'y a-t-il pas une certaine loi de 1905 ? Le maire a quand même été un peu gêné... Mais pourquoi, direz-vous, écrivons-vous « maire un peu tout » ? Parce que, d'abord communiste, le maire a quitté le parti et est devenu « EELV », puis il a quitté EELV et est devenu « Ecologiste », et le voilà maintenant rabatteur de voix musulmanes. Que voulez-vous ? Si l'on veut être élu, ou réélu, il faut ce qu'il faut !
     
    Bernard de La Villardière, au moins, n'a pas mâché ses mots sur ce maire « gobe-tout » : « Cet homme fait partie des élus locaux qui ont composé avec les musulmans (comme Juppé à Bordeaux, ndlr), pour ne pas dire plus, qui se bouchent les yeux pour ne pas voir et qui vont dans le sens du vent. Ils se disent qu'il y a un vote musulman et qu'il faut se le mettre dans la poche. Comment ? En cédant aux multiples pressions pour permettre, par exemple, la création d'une école musulmane, qui visiblement n'est contrôlée ni par l'Education nationale ni par la Mairie... » 
     
    M6, mercredi 28 septembre, Magazine « Dossier tabou », de 21h à 22h50
  • Hollande et le financement public du culte musulman

     

    par Yves Morel

    François Hollande a finalement dit non, en août dernier, au projet de financement public du culte musulman. Ouf ?

    Manuel Valls semblait tenté par cette mesure, de nature, selon lui, à juguler les financements occultes de l’islam et à limiter et contrôler les subventionnements étrangers. On sait les uns et les autres opaques et vecteurs potentiels d’intégrisme. Mais ce projet bafouait la loi de séparation de l’église et de l’État (9 décembre 1905) qui interdit tout financement public des cultes à l’État et aux collectivités locales.

    Il revenait à octroyer à un culte un statut dérogatoire lui permettant, à lui seul, de bénéficier d’un financement public, pendant que toutes les autres confessions auraient continué à ne devoir compter que sur la générosité de leurs fidèles. Le tout, alors que la laïcité de l’État aurait toujours été considérée comme consubstantielle à la République ! En outre, il s’agissait d’une capitulation devant la violence : on subventionnait publiquement un culte parce que certains de ses fidèles assassinent lâchement des centaines de personnes.

    Et, par là même, cette mesure eût été dangereuse. Elle aurait galvanisé les islamistes, enhardis par ce recul de l’ennemi. Elle aurait incité à la surenchère revendicative les musulmans modérés qui n’auraient pas manqué de réclamer de nouvelles facilités pour la manifestation de leur religion ou le respect des prescriptions de leur morale.

    Enfin, ce projet, incongru, illustre toute l’aberration de la morale politique et civique de notre République. Alors que les sanglants attentats perpétrés depuis janvier 2015 mettent au grand jour l’erreur fondamentale de notre option polyethnique et muticulturelle au nom de la « diversité », nous persistons dans cette erreur, au nom du refus de l’« amalgame », de la tolérance, de l’État de droit et des valeurs républicaines.

    À l’évidence, ils appellent plutôt à une révision déchirante et à un raidissement vis-à-vis de cultures et de principes éthiques incompatibles avec les nôtres.

    Si bien qu’en effet, dès lors que l’on s’interdit tout sursaut défensif au nom des droits de l’homme et de la démocratie, il ne reste plus qu’à accorder facilités et concessions à l’adversaire pour tenter de l’amadouer… en vain, on peut en être sûr. Puisque nous nous interdisons solennellement de nous défendre, il n’est plus d’autre parti que d’en appeler à l’humanité de nos agresseurs.

    C’est la seule voie que nous nous autorisons, l’équivalent de ce qu’en matière sociétale on appelle « l’effet cliquet », fantôme auquel on feint de croire par lâcheté.

    Aussi, il n’y a pas à se réjouir outre mesure du « niet » de Hollande. Car l’état d’esprit qui inspire le projet demeure plus que jamais, autorisant ses partisans à ne pas désespérer de le voir, quelque jour, devenir réalité. 

     

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  • « Femmes de djihadistes » : Matthieu Suc, l'homme qui sait écrire un livre mais ignore le sens du mot « martyr » ...

     

    Travestir les mots, en inverser le sens, c'est aussi jouer avec les choses, triturer les réalités, à des fins de subversion. C'est, selon Camus, « ajouter au malheur du monde ». Et c'est, en l'occurrence, prêter la main à notre propre malheur.

    Mur-bleu gds.jpgJournaliste à Médiapart, Matthieu Suc est venu présenter son livre sur France info. Il a tenu des propos surprenants et choquants sur ceux qu'il appelle les « martyrs », propos par lesquels il démontre sa méconnaissance crasse du sens de ce mot.

    Donnons donc un petit cours d'éthymologie à Matthieu Suc : qu'est-ce c'est qu'un martyr ? Du grec « marturos », qui signifie « témoin », ce mot s'emploie pour celles et ceux qui ont souffert la mort pour leur foi religieuse, pour une cause à laquelle ils et elles se sont sacrifiés (historiquement par exemple, les Chrétiens mis à mort ou torturés en témoignage de leur foi, qu'on appelle aussi des « Confesseurs »). Il s'agit donc de quelqu'un à qui on enlève sa vie, mais qui, lui, n'enlève pas celle des autres ; de quelqu'un que l'on tue, pas de quelqu'un qui tue (celui-là est un assassin, comme le sont sont ses complices directs et ceux qui, d'une manière ou d'une autre, même indirectement, l'aident dans son acte); n'est pas martyr celui qui « fait » violence, est martyr celui à qui « on fait » violence, même s'il l'accepte « joyeusement », d'une joie non pas humaine - bien sûr - mais « spirituelle », comme le Père Maximilien Kolbe, qui s'offre joyeusement pour mourir à la place d'un père de famille, qui conservera ainsi sa vie; mais le martyr n'aime pas cette violence, elle lui répugne, et s'il l'accepte c'est par devoir et par esprit de sacrifice; l'autre - non pas martyr mais assassin - s'en réjouit et s'en vante...

    En parlant comme il l'a fait, Matthieu Suc a déformé, défiguré et travesti le sens du mot martyr, jusqu'à lui faire dire exactement le contraire de ce qu'il veut dire en réalité. Il n'est, du reste, pas le seul...  

    « Femmes de djihadistes »est un livre de Mathieu Suc, édité chez Fayard

  • Les 4 formes du djihad

     

    Un texte de référence, diffusé par le Docteur Max Rouselle, ancien du Maroc, directeur de l'Hygiène sous le roi Hassan II, auteur de « Médecin du bled », publié en 1990 et préfacé par Michel Jobert, ministre et homme d'Etat français né à Meknès. Un texte de référence pour connaître et comprendre le phénomène djihadiste. Transmis par Péroncel-Hugoz.  LFAR  

    Plus que d’islamistes et de musulmans, il convient de parler de djihad.

    Il y a quatre sortes de djihad à l’époque contemporaine :

    1. Le djihad MILITAIRE, c’est à dire le terrorisme.

    2. Le djihad CIVIL, c’est à dire
    La délinquance systématique
    Les violences
    Les agressions
    Les razzias
    Le harcèlement sexuel
    Les viols
    Les insultes
    Les intimidations
    Les comportements asociaux
    La guérilla permanente de moyenne intensité contre les autorités (police, pompiers, bâtiments publics…)

    3. Le djihad POLITIQUE, c’est à dire la revendication ininterrompue de privilèges sans cesse plus nombreux, qui étendent l’emprise territoriale des musulmans, qui augmentent de facto leur poids politique bien au-delà de ce qui découle de la loi démocratique, et qui se transforment imperceptiblement en autant
    d’obligations et de restrictions imposées aux non-musulmans :

    Port du voile
    Ramadan
    Alimentation hallal
    Prière dans les lieux publics et dans l’entreprise
    Interdiction de l’alcool
    Tribunaux islamiques
    Finance islamique
    Occupation autoritaire et illégale de l’espace public
    Refoulement progressif des non-musulmans au-delà des zones occupées par les musulmans
    Infiltration des organes de pouvoir : police, armée, services publics, postes électifs, organisations communautaristes, etc.

    En d’autres termes : imposition progressive de la charia.

    Et enfin :

    4. Le djihad JURIDIQUE, c’est à dire le dépôt de plainte pour n’importe quel motif contre n’importe qui émettant la plus petite critique contre l’islam ou mahomet, afin de contraindre les non-musulmans à perdre temps et argent pour se défendre, ce qui va aussi inévitablement amener certains à être condamnés car ils commettront des erreurs de procédure ou tomberont sur des pourris qui chercheront à donner des
    gages de dhimmitude aux musulmans en les condamnant lourdement. Le djihad juridique va amener les moins courageux des non-musulmans à s’autocensurer, ou à parler uniquement dans des cercles restreints. (remarquez INSIDIEUSEMENT on y est déjà ! )

    Le djihad JURIDIQUE permet aussi aux « modérés » de désigner les cibles à abattre aux « extrémistes », sous couvert de respect de leurs « droits ».

    De ces quatre types de djihad, seul le djihad MILITAIRE est perpétré exclusivement par ceux qu’on appelle communément islamistes ou radicaux.

    Le djihad CIVIL est perpétré par des musulmans qui ne sont, en apparence, même pas modérés, puisque, la plupart du temps, les Occidentaux ne les perçoivent même pas comme musulmans. Et il est encouragé en arrière-plan par des chefs religieux ou un milieu familial qui peuvent être “islamistes” (c’est à dire manifestement extrémistes), mais aussi “modérés” : les traditions et les textes sacrés de l’islam
    contiennent tout ce qu’il faut pour inciter subtilement à l’agression antioccidentale, sans pour autant se livrer à des discours ouvertement incendiaires.

    Le djihad POLITIQUE est, dans une large mesure, perpétré par des musulmans que les Occidentaux perçoivent comme “modérés”, même si les “radicaux”, à l’évidence, s’y livrent eux aussi à plus forte raison.

    Le djihad JURIDIQUE a donné naissance à une nouvelle terminologie médiatique : les « islamistes modérés » ! , c’est à dire des musulmans plus extrémistes que les « musulmans modérés » tout en étant plus modérés que les simples islamistes…

    Or, les quatre djihads sont aussi dangereux les uns que les autres. Ils se renforcent mutuellement.

    C’est parce que la menace d’attentats terroristes du djihad MILITAIRE n’est jamais totalement écartée que le djihad CIVIL, le djihad POLITIQUE et le djihad JURIDIQUE rencontrent aussi peu de résistance. L’effet d’intimidation fonctionne à plein.

    C’est pourquoi il est illusoire de se satisfaire de ce que les islamistes extrémistes ne seraient qu’une petite minorité (si tant est que ce soit vrai, ce qui est tout à fait contestable).

    Lesformesdedjihad 3.jpgEnfin, il faut bien comprendre que les musulmans vraiment “modérés”, c’est à dire qui ne se livrent à aucune des quatre formes de djihad, ont néanmoins un rôle majeur dans cette guerre de conquête. Plus leur nombre croît, plus les actions des quatre formes de djihad acquièrent du poids. La simple présence visible de cette population constitue une intimidation muette, qui tend à faire céder les autorités aux pressions.
    Même s’ils n’ont aucun rôle actif, les “modérés silencieux” contribuent au djihad en donnant de l’argent aux collectes diverses et variées organisées pour la “communauté” :

    en finançant la taxe hallal qui nourrit le djihad

    en s’abstenant de dénoncer les islamistes qui trouvent aisément refuge en leur sein

    en s’abstenant de lutter politiquement contre l’islam djihadiste

    et en rendant acceptable et familier l’islam “inoffensif”. Qui est simplement un paravent inséparable de l’islam “dur”.

    Gérard Pince avait déjà publié en 2004, à partir des chiffres de l’INSEE, une étude sur les coûts de l’immigration de ce qu’il appelle « les pays tiers », c’est à dire non-européens, qui aboutissait à un déficit annuel de 50 milliards d’euros. Il actualise aujourd’hui cette étude dans un document de quelques pages publié sur
    www.freewordlacademy.com.

    La méthode de Gérard Pince relève de la macro-économie. Pour échapper à toute critique concernant les données, il part des chiffres de l’INSEE (tout en entremêlant des données de 2005, 2007, 2008 et 2010) et des comptes globaux de la nation concernant les dépenses et les recettes

    Les dépenses consenties en faveur des immigrés du tiers monde sont selon Gérard Pince de 132 milliards d’euros, les recettes de 61 milliards. Le déficit est de 71 milliards sur lequel il affecte de ne pas prendre position. « Après tout quand on aime on ne compte pas. (L’immigration irrégulière n’est pas comptée dans les statistiques de l’INSEE)

    Un certain nombre de medias qui n’ont pas hésité, comme nous l’avons montré, à affirmer que l’immigration était tout bénéfice pour la France en instrumentalisant l’étude de l’Université de Lille III qui ne traitait nullement du coût de l’immigration mais seulement de celui de la protection sociale à partir de données de 2005 …et parfois de 1993. On a en effet pu lire et entendre un peu partout que « l’immigration rapporte 12 milliards d’euros à la France », en oubliant que cette estimation ne concerne que… l’année 2006 comme le reconnaît l’auteur lui-même.

    Dans ses derniers travaux l’auteur conclue toujours à un gain net de 8,886 milliards d’euros, mais toujours sur l’année 2005. La grande différence entre ses estimations et celles de Jean-Paul Gourévitch vient de ce qu’il se fonde sur des chiffres de 2005 et nous sur ceux de 2010 à 2012. Il fait également l’impasse sur les coûts de l’immigration irrégulière, les coûts de structure, les coûts sécuritaires, les coûts sociétaux et même la plus-value apportée au PIB par le travail des immigrés.

    Quand on a envie de croire et de faire croire que l’immigration dégage un solde positif, on n’hésite pas à falsifier l’information et à considérer comme compagnons de route du lepénisme tous ceux qui préfèrent la vérité des chiffres aux incantations vertueuses. 

    Illustration ci-dessus : Le regretté grand ethnologue et docteur honoris causa de près de 14 universités dans le monde.

  • Les messages du « voile »

     

    par Annie Laurent

     

    1214153452.jpgLe port du "voile" et son développement actuel comportent des signes adressés aux musulmans et au reste du monde. Ils invitent également à des réflexions concernant aussi bien le regard que l’islam porte sur l’être humain que sur son projet conquérant.
     
    Protéger la femme et assurer sa liberté ; rassurer l'homme et garantir sa vertu

    Le jilbâb, dans ses variantes, met le corps féminin à l’abri de la concupiscence des hommes. "C’est un bouclier" (Bruno-Nassim Aboudrar, Comment le voile est devenu musulman, Flammarion, 2014, p. 155). La liberté et la sécurité de la musulmane sont conditionnées par le port de cet habit spécifique.

    L’imam Hassan Amdouni, établi en Belgique, opposé au voile intégral, donne un sens identique au hidjâb.

    "Le hidjâb est le moyen par lequel Dieu – qu’Il soit loué – honore la femme et met fin au marchandage forcé de son charme, et à l’agression répétée du regard convoitant des hommes ! A ce niveau, le hidjâb œuvre à la fois contre une déstabilisation de l’ordre social et contre le ravalement de la femme au niveau de l’objet" (Le hidjâb, Maison d’Ennour, Paris, 2001, p. 86).
     
    Leïla Babès, sociologue française d’origine algérienne, en tire cette remarque : "Le mot d’ordre est le suivant : le corps de la femme est objet de désir sexuel, elle doit donc le voiler pour assurer la tranquillité des hommes" (Le voile démystifié, Bayard, 2004, p. 11).

    Faut-il penser que l’islam considère l’homme incapable de maîtriser ses sens, au point de devoir enfermer la femme, soit chez elle, soit dans un vêtement enveloppant au dehors ?

    "En déduire comme l’ont fait les exégètes, tout comme le font les musulmans aujourd’hui par la surenchère à laquelle ils se livrent, que la prescription a un caractère éternel et non circonstancié, c’est reconnaître que les hommes musulmans sont des hommes sans éducation, incapables de contrôler leurs instincts animaux"(L. Babès, op. cit., p. 32).

    La retenue est pourtant recommandée à l’homme par le Dieu du Coran :"Dis aux croyants : de baisser leurs regards, d’être chastes. Ce sera plus pur pour eux. – Dieu est bien informé de ce qu’ils font"(24, 30). 
     
    Enfin, revêtu par une jeune fille, le "voile" indique que celle-ci est pieuse et sérieuse, donc prête à être épousée. Mais que dire de ces étudiantes qui portent un hidjâb arrangé avec affectation et coquetterie, sur un visage très maquillé et avec un pantalon moulant, comme on le voit en Egypte ou en Syrie ? Seule la chevelure présenterait-elle un élément troublant pour l’homme au point que la cacher devienne obsessionnel ?

    Rappeler ou réintroduire la condition traditionnelle de la femme en islam

    Lorsqu’il est imposé, et quelle qu’en soit la forme, le "voile" réintroduit dans l’univers mental musulman une conception traditionnelle de l’islam qui postule l’infériorité de la femme.

    Il en devient l’emblème : « porter le voile de façon stricte, c’est vouloir se conformer à la Sunna du Prophète et assumer tout le discours coranique de la relation entre les deux genres » (Viviane Liati, De l’usage du Coran, Mille et une nuits, 2004, p. 271).

    Négation de la femme en tant que personne

    Le voile intégral suggère la négation de la femme en tant que personne, puisque l’expression du visage (tristesse, joie, rire, pleurs, etc.), reflet de l’intériorité, est le vecteur privilégié du dialogue entre semblables. Ce qui poussait Jihane Sadate, l’épouse de l’ancien président d’Égypte, à qualifier ses concitoyennes qui le portaient de "tentes ambulantes".

    Témoignage d’une musulmane qui, ayant été contrainte de porter le niqab, recevait les félicitations de ses proches pour sa "perfection" : "Pourtant, en moi, il n’y avait plus rien. J’étais devenue rien. Sans visage, sans nom, sans volonté, sans désirs" (Zeina, Sous mon niqab, Plon, 2010, p. 88). Non sans souffrance, elle est parvenue à se libérer de ce voile oppresseur.
     
    Obstacles à des rapports humains paisibles et sains, le niqab et la burqa provoquent le regard des autres, ce qui est paradoxal.

    "Ces musulmanes d’Occident [qui portent le voile intégral] se comportent comme des images. Et cela pour exprimer une religion, affirmer une culture qui abomine l’ostentation en général, celle des femmes tout particulièrement, et proscrit les images" (B.-N. Aboudrar, op. cit., p. 19).
     
    Le voile, quel qu’il soit, sépare. Il est ségrégatif et, comme tel, postule aussi la méfiance envers la femme.

    "En voilant la femme, l’islam instaure le doute et la suspicion, non seulement à l’égard de celles qui ne se conforment pas à la norme, mais à l’égard de toutes les femmes. Car, en même temps qu’il dé-montre la femme, le voile en suggère toute la puissance magnétique sur les hommes. Voilée ou non, la femme reste donc un être dangereux, réduit à un corps qui fascine et qui inquiète." (L. Babès, op. cit., p. 44).

    Un féminin masculin

    C’est contre cette conception, inséparable de l’obligation du port du voile, que se sont élevés les pionniers du féminisme arabo-musulman, notamment le premier d’entre eux, l’Égyptien Qasim Amin (1863-1908), diplômé en droit de l’université de Montpellier et auteur de La libération de la femme, ouvrage qu’il publia au Caire en 1899.

    Constatant l’absence de clarté du Coran qui, de toute façon, n’interdit pas aux femmes de montrer leurs visages, il en déduit que le voile relève de coutumes habillées d’un vernis religieux et qui n’ont rien de sacré. "Le voile n’est qu’une affaire de mœurs, pas de religion"(cité par Le Point, n° 2277, 28 avril 2016).

    Il faut donc, explique Amin, adapter la tenue des femmes au bien de la société contemporaine. Or, à ses yeux, l’isolement, à la maison ou sous le voile dans la rue, est négatif socialement car il empêche les femmes d’être des "êtres complets" et de contribuer au progrès des sociétés islamiques. La pensée d’Amin encouragea les musulmanes à se débarrasser de leurs voiles. Le ton fut donné par sa compatriote Hoda Chaaraoui, qui se dévoila publiquement à Alexandrie en 1923.
     
    D’autres intellectuels arabes ont suivi la voie d’Amin. L’un des plus connus est le Tunisien Tahar Haddad (1899-1935), auteur de La femme tunisienne devant la loi et la société (1930), ouvrage qui inspira le Code du statut personnel promulgué en 1956 à l’initiative du futur président Habib Bourguiba. Les femmes étaient désormais libres de choisir leur conjoint, de poursuivre des études, de travailler hors de leur foyer, de voter et d’être des citoyennes à part entière.

    Ainsi, de nouvelles habitudes se sont propagées un peu partout jusque dans les décennies 1970-80, c’est-à-dire jusqu’à ce que l’islamisme influence le retour du voile, par les idées, la persuasion et la finance.

    Aujourd’hui, dans le chiisme (moins figé que le sunnisme), notamment en Iran, des savants se prononcent contre l’obligation faite aux femmes de se couvrir les cheveux. La réforme qu’ils préconisent est conçue comme allant de pair avec l’émancipation féminine. Ce courant se développe depuis l’élection, en 2013, de l’actuel président, Hassan Rohani.
     
    Promouvoir le communautarisme, affirmer une identité et engager une stratégie de conquête

    Le "voile" constitue une sorte de "certificat d’islamité", d’appartenance à la "meilleure communauté suscitée parmi les hommes" (Coran 3, 110), qui permet de distinguer les musulmanes des "mécréantes". "On se pose en s’opposant. Il y a une altérité irrémédiable et revendiquée" (V. Liati, op. cit, p. 270).

    Promotion du communautarisme

    Le "voile" accompagne des revendications identitaires qui s’affirment dans la vie privée et sociale (cf. le refus de la mixité entre adultes) par la réclamation de droits spécifiques, conformes à la charia (loi islamique), et, sous l’excuse de la liberté religieuse, favorise le communautarisme.

    Telle est la position affirmée par Ahmed Jaballah, président de l’Union des Organisations islamiques de France (UOIF, affiliée aux Frères musulmans), le 21 novembre 1989, à l’intention du Premier ministre d’alors, Lionel Jospin, au moment de la première "affaire du voile" à l’école, survenue à Creil.

    "Vous laissez entendre que le Coran n’impose pas le foulard. Or le livre sacré des musulmans est très clair et très explicite, et ne laisse aucun doute sur le devoir de chaque musulmane de porter le voile"(Le Monde, 22 novembre 1989, cité par Gilles Kepel, À l’ouest d’Allah, Seuil, 1994, p. 280).

    Revendication identitaire

    Par ailleurs, le retour du voile, qu’il soit volontaire ou qu’il relève d’un conditionnement familial ou social, postule une identité qui ne veut pas se laisser corrompre par l’influence des mœurs occidentales, jugées néfastes. En témoigne cette discussion qui s’est déroulée dans l’Algérie française entre une métropolitaine, Marie, épouse d’un musulman mais refusant de se voiler, et sa belle-mère.

    Marie : "Dieu n’a pas fait la figure des femmes pour la mettre derrière un rideau, honteusement ".
    Sa belle-mère : "Les femmes de chez nous sont des filles de soumission et de patience et non des effrontées dont chacun, dans les rues, peut connaître le visage pour ensuite salir l’honneur" (B.-N. Aboudrar, op. cit., p. 93).

    Stratégie conquérante

    La propagation du "voile" en Europe, la solidarité envers les musulmanes "victimes" de la laïcité et la mobilisation de l’Oumma (la communauté islamique) sont au service d’une stratégie de conquête mise en œuvre par les réseaux liés aux Frères musulmans. C’est ce que démontre  Paul Landau, spécialiste de l’islamisme, dans son enquête sur l’UOIF, Le Sabre et le Coran (éd. du Rocher, 2005). Projet auquel s’oppose le mouvement Objectif France, présidé par Rafik Smati, Français d’origine algérienne.

    "L’évolution vers le radicalisme religieux au fil du temps me confirme dans la conviction que le foulard islamique n’est pas un attribut religieux, mais un outil de conquête politique. Ne soyons pas naïfs : le voile est un étendard de l’islamisme !" (Site Nouvelles de France, 27 avril 2016).

    Pour conclure

    Ce n’est pas en tant que vêtement – sauf dans ses formes aliénantes ou disgracieuses – que le voile islamique pose problème mais à cause du projet dont il est le vecteur, aussi bien dans les pays de tradition musulmane en cours de réislamisation que dans les pays où l’islam s’établit à travers l’émigration.

    Selon Hanifa Chérifi, membre du Haut-Conseil à l’Intégration, les atermoiements de l’Etat français ont entraîné un processus dangereux pour l’unité nationale.

    "Si l’on s’était donné le temps de la réflexion, on se serait rendu compte que le port du voile est un obstacle au processus d’intégration scolaire, sociale et, surtout, d’intégration dans le monde du travail"(Le Monde, 16-17 décembre 2001).

    Il reste aux Etats européens à ouvrir les yeux sur cette réalité et à prendre les mesures qui s’imposent. Saisie d’une affaire concernant l’employée musulmane d’une entreprise belge qui refusait de retirer son foulard islamique sur le lieu de son travail, l’avocate générale de la Cour de Justice de l’Union européenne a estimé, dans ses conclusions, que cette interdiction "peut être licite car elle ne constitue pas une discrimination directe fondée sur la religion, dès lors que cette interdiction s’appuie sur un règlement général de l’entreprise interdisant les signes politiques, philosophiques et religieux visibles sur le lieu de travail" (Le Figaro, 1er juin 2016). 

    Repris de Clarifier, La Petite Feuille Verte, juin 2016

    Journaliste, essayiste, conférencière, spécialiste du Proche-Orient, de l'Islam et des chrétiens d'Orient. Docteur d'Etat en sciences politiques. Thèse sur "Le Liban et son voisinage" (Université Paris II). A participé comme experte au Synode spécial des Evêques pour le Moyen-Orient, convoqué par Benoît XVI en 2010.
    Ouvrages : Guerres secrètes au Liban (1987) - Vivre avec l'Islam ? - Saint-Paul (1996) - L'Europe malade de la Turquie (2005) - Les chrétiens d'Orient vont-ils disparaître ? (2005) - L'islam peut-il rendre l'homme heureux ? (2012) 

  • La République et l’Islam

     

    par Hilaire de Crémiers

    S’imaginer que l’islam est soluble dans la démocratie et que la République va le régenter comme elle a régenté, à sa façon, l’Église de France, est une illusion mortelle. Les premiers à en payer le prix seront les musulmans français.

    hilaire-de-cremiers-510x327.jpgLe Conseil d’État a tranché. Saisie en référé-liberté par la Ligue des droits de l’homme et le Collectif contre l’islamophobie en France, la haute juridiction administrative, le vendredi 26 août, a suspendu en appel l’arrêté municipal pris le 5 août dernier par le maire de Villeneuve-Loubet, le député LR Lionel Luca. Cet arrêté interdisait sur les plages de sa commune jusqu’au 15 septembre le port de ce costume de bain couvrant intégralement le corps, qu’on appelle « le burkini », en raison du trouble à l’ordre public et de la provocation que pouvait constituer cette tenue ostentatoire dans l’espace public pour une population traumatisée par les récents attentats.

    Le Conseil d’État par son ordonnance prend ainsi parti sous des allures d’impartialité juridique et constitutionnelle. Et de manière décisive puisqu’il crée à cette occasion une jurisprudence qui ne manquera pas d’être étendue non seulement à tous les arrêtés municipaux pris dans le même sens, mais encore à tous les cas similaires – et il y en aura et ils seront créés exprès ! Les autres arrêtés, celui de Cannes déjà, bientôt celui du maire de Nice sont tous voués au même sort… Ainsi qu’à l’avenir – il faut le prévoir – toute décision de la puissance publique ou de toute autorité, quelle qu’elle soit, y compris professionnelle, qui s’essaierait à arrêter ou freiner des manifestations d’appartenance affichée à un islamisme militant, sachant, de surcroît, que probablement la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg et la Cour de justice de l’Union européenne à Luxembourg auront tendance, l’une et l’autre, à incliner leur jurisprudence sur la même pente du laxisme généralisé.

    Incompréhension et méconnaissance

    La rapidité des décisions, accélérée par les procédures en référé, aggrave le sentiment tragique d’une incompréhension totale de la situation par de hauts magistrats qui, sous des lambris dorés, bien payés, archi-protégés et déchargés des soucis de la vie, de plus par position affiliés, à quelques exceptions près, à l’idéologie dominante de la prétendue « gouvernance » actuelle, décident – car, au-delà du vocabulaire juridique, c’est le vrai sens de leur décision – qu’il n’y pas, qu’il ne saurait y avoir en République française de problème avec l’islam. Rien : les attentats n’existent pas, la volonté de « radicaliser » les rapports sociaux et de s’approprier l’espace public de la part d’un islam conquérant, non plus. Donc pas de trouble à l’ordre public, affirme le Conseil d’État. Donc liberté doit être assurée – liberté de conscience, liberté d’aller et venir, liberté d’opinion – de revêtir la tenue de son choix dans l’espace public, y compris sur la plage, du moment qu’il n’est pas porté atteinte aux lois de la République ; le burkini n’est pas la burqua ni le voile intégral.

    D’ailleurs de fins esprits n’ont pas manqué de rappeler que le même Conseil d’État, après la loi de 1905, avait suspendu un arrêté municipal qui interdisait le port de vêtements sacerdotaux dans l’espace public communal ! À un siècle de distance, le même principe de juste laïcité aurait inspiré le même genre de décisions. La religion mahométane a droit au même traitement que la religion catholique qui, elle, a été réduite, comme il convient en République, à « sa portion congrue ». Et Bernard Cazeneuve, notre ministre des Cultes, de se féliciter de cet esprit républicain d’égalité et d’équanimité.

    Islamisme et musulmans

    Et, pourtant, voilà la France divisée. Pour une question de costume de bain ! Avouons que c’est franchement ridicule. Les maires concernés n’en démordent pas et ils ont raison : c’est de leur responsabilité. Des députés de droite voudraient, du coup, légiférer. Une loi de plus, et sur un costume de bain ! Il y aurait mieux à faire. Et d’abord, comprendre ce qui se passe. L’islam, en tant que tel, bien que divisé à l’excès, a réussi à s’imposer auprès des autorités françaises. Les attentats l’ont servi, puisque, plus il est dangereux, plus la République le considère et, en quelque sorte, le chérit en tout premier lieu ; ses provocations pareillement intimident les gouvernants qui ne cessent de lui offrir des garanties pour « apaiser » la situation. Hollande est prêt à tout pour tenter de le séduire. Lui et tous ses pareils ne connaissent rien, ni à l’islam, ni au Coran, ni à l’histoire de la conquête islamique.

    Cazeneuve pour renforcer, dit-il, l’islam de France, lui accorde tout dès maintenant, bafouant pour lui les règles élémentaires de la laïcité : une Fondation pour ses œuvres dont Jean-Pierre Chevènement serait le premier président (!), une nouvelle association cultuelle qui lui permettra de se financer en toute transparence (!), une nouvelle représentation qui ouvrira (!) l’islam sur l’ensemble de la société française, des imams formés au Coran par nos soins (!) avec des chaires d’islamologie, etc. En s’imaginant que le contrôle de l’État sur un islam qui ne connaît que l’Oumma aura un quelconque effet. Sarkozy s’y est déjà trompé. L’islam de France relève pour l’essentiel de pays étrangers et d’autorités non reconnues.

    Il est possible, bien sûr, de s’entendre avec les musulmans de France, mais les musulmans surtout en France respectent ceux qui se respectent eux-mêmes et non ceux qui se renient. Ils savent parfaitement que tous ces Français qui tiennent l’État et les organismes publics, ont tout rejeté de leur passé, de leur foi, de leurs mœurs, de leur tradition : leur République n’a plus rien à voir avec la France réelle. Le mépris de tous ces politiciens, fils de famille, pour l’être même de la France, ne peut qu’entraîner en retour un pareil mépris à leur égard de la part des musulmans. Comment ne pas les comprendre ?

    D’autant que tous ceux qui se sentent français, devinent à une telle attitude que la République s’apprête à les lâcher à la première occasion au profit de ceux qui jouent de la terreur. Comme autrefois en Algérie ! Le drame est en train de se nouer.
    Le terrorisme, les provocations sont voulus, dans un premier temps, pour ébranler l’opinion publique française et, dans un deuxième temps – il ne faut jamais l’oublier –, pour ressaisir et enfermer la population musulmane sur elle-même en la terrorisant, moralement d’abord, intellectuellement ensuite, physiquement enfin. C’est en cours. Combien de Molenbeek en France ? Comme avait dit le ministre de la Ville, pour une fois bien inspiré.

    Le pire est à venir

    Le terrorisme islamique a fait plus de victimes dans le monde musulman que partout ailleurs. Qui se souvient des 90 000 harkis d’Algérie assassinés dans des supplices atroces ? Qui pense aux centaines de milliers de victimes de la guerre civile algérienne ? Et partout dans le monde aujourd’hui ? La République par sa politique absurde, par sa laïcité qui n’en est pas une et qui n’est qu’un reniement, par son incompréhension totale non seulement de l’islam mais du monde musulman, semblable d’ailleurs à son incompréhension encore plus grave de la France réelle, des Français de chair et d’os et de religion chrétienne, elle qui ne connaît que ses propres concepts abstraits et que des individus massifiés qui sont autant d’électeurs potentiels, est en train de préparer sur notre sol les pires drames qui se puissent imaginer.

    Nos frères chrétiens d’Orient nous en avertissent. Mais la République se moque des chrétiens, malgré les voyages en risettes du président François auprès du pape François, comme elle se moque des musulmans qu’elle prétend manipuler à sa façon. Car, pour elle, tout est toujours manipulation : l’opinion, la politique, la religion. « Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse. »    

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  • Les religions en royauté

     

    par Hilaire de Crémiers

    Publié le vendredi 09 octobre 2015 - Réactualisé le vendredi 9 septembre 2016 

    Nous conseillons vivement d'écouter cette intervention d'Hilaire de Crémiers, lors du colloque « Dessine-moi un roi » du 9 mai 2015, à Paris. 

    L'esprit de ce colloque était de dessiner les contours de ce que pourrait être, dans différents domaines, la royauté que nous souhaitons pour la France. Excellente perspective à laquelle ce colloque a tenté - et à notre avis réussi - de donner le tour le plus concret possible.

    1765778246.2.jpgParmi les sujets évoqués, Hilaire de Crémiers devait traiter des religions dans leurs rapports avec la société et avec l'Etat. Thème dont on aurait pu croire qu'il avait perdu de son importance il y a vingt ou trente ans par l'effacement progressif des religions, mais qui tout au contraire a repris, aujourd'hui, toute son acuité. On comprendra aisément pourquoi en considérant l'actualité la plus quotidienne.

    Hilaire de Crémiers, traitant parfaitement le sujet qui lui avait été donné, dresse, dans une première partie, un état des lieux de la question des religions, sous notre République et des problèmes aigus qu'elle recouvre; puis, dans une seconde partie, il évoque ce que serait, en matière religieuse, la position, la politique d'un roi de France. Il s'agit là d'un véritable précis de politique religieuse dont nos lecteurs doivent avoir connaissance. 

    Ne doutons pas qu'il s'agit, en réalité, d'un problème capital qui touche à l'identité française elle-même.    LFAR   

     

     Durée 28 minutes

     

  • Le treizième travail d’Hercule

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    L’été aura confirmé l’importance dangereuse, démesurée et anxiogène que revêt la présence de l’islam en France. C’est bien au nom de l’islam, même si certains veulent voir là une sorte d’usurpation, qu’a été perpétré à Nice un assassinat de masse au camion puis qu’a fait polémique une grotesque et ostentatoire tenue de bain féminine. Du coup, voici M. Chevènement impatronisé à la tête d’une « Fondation pour l'islam de France ». Son premier mérite est de ne pas abuser de la langue de bois si chère aux politiciens : « c’est le communautarisme [musulman, bien entendu] qui pose problème » et son corrélat « le multiculturalisme » (Le Figaro, 30 août). Il entend donc prendre toute mesure visant à tarir les financements étrangers (exemple : la taxe « halal ») et à aider tout ce qui ne relève pas du culte proprement dit (exemple : « la formation civique, juridique, linguistique des imams »). 

    En conseillant « la discrétion » aux musulmans, M. Chevènement a peut-être compris le problème de fond que pose l’islam. Si le communautarisme musulman est inacceptable c’est d’abord parce que la communauté musulmane, en tant que telle, est une pièce rapportée. Certes, les Français de confession musulmane devraient pouvoir, c’est souhaitable à titre individuel, se sentir chez eux n’importe où en France, comme les autres, mais l’existence d’une communauté musulmane est proprement insupportable et tout à fait impossible dans le cadre national : partout où elle se manifeste, son caractère étranger est patent. On ne pourra jamais mettre sur le même plan le tintement des cloches de nos églises et les attroupements orientaux autour des mosquées de quartier. 

    On peut pourtant reprocher à M. Chevènement de se référer moins à la France qu’à « la République ». Or, si celle-ci est « une et indivisible », celle-là est riche de ses diversités provinciales, qui n’ont rien à voir avec les antagonismes inconciliables générés par la récente immigration de masse. Cette France-là, la vraie, celle qui se reconnaît dans son Histoire millénaire et dans ses territoires, n’est pas un tissu de prétendus bons sentiments à l’intention de la planète entière. C’est en s’assumant qu’elle pourra accueillir et intégrer une quantité raisonnable d’individus aux racines étrangères. 

    Raisonnable ? M. Chevènement a cru bon de reprendre le nombre de quatre millions de musulmans (INED, 2008) alors que les estimations sérieuses les plus récentes vont de six à neuf millions et que le ressenti des Français est très au-delà : peut-être a-t-il le souci de ne pas les inquiéter davantage. En effet, conjugué à l’ « étrangeté », le nombre favorise le communautarisme. Moins que la foi et/ou la fréquentation de la mosquée, c’est bien l’attachement à l'islam en tant que composante culturelle et historique d’une identité qui doit être retenu comme critère principal. Or cette identité n’est pas individuelle, elle est collective. D’où cette osmose, sur le territoire français, entre beaucoup de Français musulmans et de musulmans étrangers, tous se reconnaissant dans l’« ummat islamiyya », c’est-à-dire la « Nation Islamique ». Celle-ci correspond et correspondra toujours à un projet sociétal et civilisationnel incompatible avec la nation française : se pose bien un problème de double allégeance.

    M. Chevènement s’avoue « inquiet » et ne méconnaît pas les « risques de guerre civile ». Il veut croire cependant que l’émergence d’un islam de France est possible. Pour l’instant, on a plutôt de bonnes raisons d’être sceptique.  •