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Actualité France - Page 390

  • Insulter Jeanne d'Arc ... c'est le rôle du service public ? Il a été privatisé par une bande !

     

    De quoi s'agit il ici ? En théorie, de la chronique d'une humoriste, Charline Vanhoenacker, hier matin, sur France Inter, un peu avant 8h.  Et ce dans le cadre de la matinale - ou 7-9 - dont Patrick Cohen est le patron.

    En réalité, sous le masque et sous le prétexte de l'humour, il s'agit d'une chronique militante et naturellement gaucharde où l'on se moque systématiquement via toutes sortes de plaisanteries grossières, vulgaires et salaces de tout ce qui est français, singulièrement de tout ce qui est chrétien, catholique, ou, très accessoirement de toute autre croyance. Et très généralement de tout ce qui ressort de la tradition ou de la culture française.

    Il s'agit donc ici d'humour à assez bon marché aux dépens des de Villiers et de Jeanne d'Arc. Un humour qui fait surtout rire - assez niaisement - les présents dans le studio de France Inter.     

    Est-ce à ce genre d'exercice que doit être utilisé le Service Public ? A moins que - comme Michel Onfray l'a dit lors d'un récent On n'est pas couchéFrance Inter ne soit plus un Service Public, ayant été privatisé par la bande à Cohen. Ce qui semble bien être le fait à suivre la chaîne avec quelque attention ...

    Ces gens-là doivent être dénoncés, montrés du doigt et renvoyés. LFAR  •

     

    2'30''

  • Gilles-William Goldnadel : « La Belgique, c'est la France multiculturaliste, en pire »

     

    L'élue écologiste Sarah Turine, islamologue de formation, déclarait dans Libération, dimanche 20 mars : « Salah Abdeslam n'a pas de soutien de la communauté de Molenbeek ». Pour Gilles-William Goldnadel, un tel aveuglement est coupable. Il a évidemment raison. [Figarovox - 22.03] LFAR 

    Ne sentez-vous pas dans l'air, ce parfum capiteux de capitulation qui s'insinue, nonobstant l'air du temps, dans toutes les sphères ?

    Mme El Khomri a vidé sa loi de toute sa substance, en y ajoutant pour les jeunes une vaine assistance. Et pourtant, on avait connu les troupes de Martine, Martinet et Martinez autrement plus nombreuses.

    En revanche, il y a peu de risque de modification de l'article 6 de la loi, qui prévoit que dans l'entreprise « la liberté du salarié de manifester ses convictions y compris religieuses, ne peut connaître de restrictions…». Apparemment, le fait de glisser délicatement un tapis de prière sous le pied des islamistes ne dérange plus personne. Vous ne sentez rien ?

    François Hollande a choisi le jour de la défaite et des accords violés pour commémorer la guerre d'Algérie. Manifestement, la tristesse des harkis et des rapatriés pèsent moins lourd dans la balance politique et idéologique que le ressentiment entretenu d'une Algérie à la dérive.

    Dans le même temps, l'Europe a accepté de payer une capitation au sultan ottoman pour la reprise sur son sol de milliers de migrants, principalement musulmans, échoués sur les côtes grecques.

    Le sultan a beau être mal aimable et versatile, bref n'inspirer aucune confiance, il a beau nourrir, en bon frère musulman, le désir contraire de voir islamiser l'Europe, rien n'y fait.

    Tout est mieux que de devoir assumer soi-même la défense de ses frontières.

    Vous ne sentez rien ?

    Pourtant, notre Commissaire européen aux affaires économiques, Pierre Moscovici, impavide, préfère morigéner dans Le Figaro (le 17 mars) : « l'Europe rabougrie, peureuse et cloisonnée des populistes » et y opposer : « une Europe progressiste et pleinement assumée, comme les sociaux-démocrates réunis à Paris samedi autour de François Hollande ont commencé à le faire »…

    C'est vrai qu'avec des hommes d'une telle trempe et d'une telle vision, les peureux rabougris se sentent rassurés.

    Comme on se sent rassuré de savoir que le pouvoir socialiste et sa mairie de Paris ne capituleront jamais devant ces jusqu'au-boutistes du XVIème qui refusent de voir installer un camp de migrants à l'intérieur du bois de Boulogne. Mme Cosse, au micro de France Inter (le 17 mars) ne décolérait pas de voir des salauds de riches se prendre pour des zadistes devant le préfet de police. Bien sûr, pour la bonne cause, notre gracieuse ministre a dû prendre quelques libertés avec la vérité pour prétendre, contre l'évidence, qu'on n'installerait que de braves SDF sous les feuillus. Ou que la concertation avait joué puisque le permis de construire « datait de trois ans »… alors qu'il n'avait pas trois jours. Bien sûr encore, telle une féministe gauchiste à Cologne, l'ancienne patronne démissionnée des Verts a-t-elle dû, une nouvelle fois, trahir ses idées écologiques en oubliant qu'on avait déjà arraché 75 arbres pour mener à bien le projet punitif. Et peu importe que les gens du quartier - et leur maire Goasguen - demandent simplement que le centre soit installé dans un meilleur endroit du 16e.

    Le pouvoir, avec eux, ne capitulera pas…

    Pas de quoi non plus tellement pavoiser après l'arrestation de M. Abdeslam.

    Je ne sais si Alain Marsaud, député républicain et ancien responsable du parquet antiterroriste, a raison de pointer l'inefficacité et la lenteur de la police belge et de ses services de renseignements dans l'arrestation d'un terroriste qui planquait sa barbe sous leur nez. Ce que je sais, c'est que le gros poisson a vécu longtemps paisiblement dans l'eau de Molenbeek. Ce que je sais c'est que la Belgique, qui a brutalement fermé ses frontières il y a quelques semaines, c'était encore hier la France xénophile, en pire. Je conseille à celui qui s'agace devant certains éditoriaux de notre vespéral parisien de lire le Soir de Bruxelles. Je conseille également à celui qui s'énerve devant le monolithisme latéral de l'audiovisuel de service public français de regarder la RTBF. La dernière fois que j'ai tenté douloureusement cette expérience masochiste, un islamiste expliquait gentiment à son intervieweuse qu'il espérait voir prochainement la charia appliquée en Belgique. À aucun moment la dame ne l'a interrompu ni ne s'est étonnée. Le propos semblait relever de la banalité. Ce que je sais encore, c'est que pendant la capture de ce poisson, dont on ne sait encore si il est pilote ou poltron, les policiers belges ont été insultés ou caillassés. Mais dès le lendemain, l'air de la stigmatisation était redevenu un refrain à la mode et un article de Libé titrait joyeusement, contre l'évidence aveuglante, qu'à en croire une élue écolo du cru : « Salah Abdeslam n'a pas de soutien à Molenbeek ». Vous ne sentez pas l'odeur de poisson de la capitulation des esprits ?

    Pendant qu'à Calais tout opposant, fût-il général, à l'immigration clandestine est promis à l'emprisonnement, le préfet de Paris autorisait samedi, malgré l'état d'urgence, une manifestation organisée notamment par le collectif des sans-papiers (dépêche AFP). Les manifestants pouvaient, eux, librement stigmatiser les violences policières, les frontières qui tuent, et appeler en passant « au boycott d'Israël ». Ce qui est paraît-il un délit. Vous ne sentez vraiment rien ?

    À la télévision, le même soir, sur la seconde chaîne nationale, on vantait l'initiative antiraciste de l'association « tous unis contre la haine » qui se propose de lutter contre « l'islamophobie » et, de manière très légitime, contre les actes anti musulmans. Des images de fiction montraient, pour les stigmatiser, des agressions violentes. Mais la bande-son, insidieusement, faisait parler des Français de souche qui disaient leur peur de l'islamisation de leur pays. Cet amalgame-là ne semble gêner personne. Ceux qui veulent résister résolument contre l'immigration islamique forcée sont forcément des anti-immigrés, islamophobes et d'extrême droite.

    Il est, par ailleurs, étrange de se prétendre « tous unis contre le racisme » et oublier le racisme anti-blanc et anti-chrétien, vecteur principal de la haine islamiste.

    Malgré la résistance passive du peuple, moi je sens que la capitulation médiatique et politique se poursuit activement.

    Et vous ? 

    Gilles William Goldnadel           

    Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain.

  • Capture d'Abdeslam : la propagande djihadiste mise à l'épreuve ?

     

    Mathieu Slama expose ici [Figarovox - 21.03] comment l'arrestation de Salah Abdeslam vient fissurer la mythologie du djihadiste jusqu'au-boutiste et déterminé. Mais en dehors de quelques rappels factuels, l'intérêt de fond de cette analyse nous paraît être qu'elle met en lumière ce qui fonde la motivation de ceux qu'il faut bien appeler nos ennemis et, par comparaison, les faiblesses de nos sociétés dont eux-mêmes ont participé. Ce sont sans-doute ces faiblesses qui donnent son ampleur et sa gravité au défi terroriste.  LFAR      

     

    « Il s'agit d'un coup important porté à Daesh » a affirmé le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve à la sortie du dernier Conseil de défense, évoquant l'arrestation de Salah Abdeslam. On a également vu François Hollande se mettre en avant dans des photos très étudiées, à la manière d'un Obama suivant en direct de son QG l'opération menée pour tuer Ben Laden.

    Au-delà du dispositif de communication très visible (auquel on est désormais habitué de la part de ce gouvernement), on peut s'étonner d'un tel emballement politique au regard du profil de Salah Abdeslam. L'enquête et son jugement seront décisifs pour déterminer son rôle dans les attentats du 13 novembre dernier mais deux choses sont certaines: 1. Abdeslam n'a pas pu passer à l'action ; 2. l'Etat islamique n'a à aucun moment fait référence à Abdeslam dans sa propagande post-attentats, là où les autres terroristes impliqués le 13 novembre (et morts en martyrs) ont eu droit à plusieurs éloges appuyés, que ce soit dans les magazines ou les vidéos des branches médiatiques de l'organisation.

    A première vue, Abdeslam se range, si l'on considère les profils-types des djihadistes, du côté des « bras cassés », des « losers », du côté de ceux qui ont raté leur mission ou qui n'ont pas eu le « courage » de passer à l'acte. Or, on le sait, la mythologie djihadiste est peuplée de figures « héroïques », de martyrs qui ont sacrifié leur vie pour leur cause. L'incroyable aura entourant Mohamed Merah en est le meilleur exemple. De nombreux djihadistes français voient en lui une icône de la guerre sainte, et l'Etat islamique a, dans sa propagande, exhorté les Français musulmans à « prendre exemple sur [leur] frère Mohamed Merah » (alors même que ce dernier se réclamait d'Al-Qaïda). Dans l'imaginaire djihadiste rempli de mythes et de violence, la figure du martyr est la figure la plus noble, la plus enviée aussi. Des images de propagande récentes de l'Etat islamique mettaient en scène un père en train d'adouber son fils adolescent avant que ce dernier ne commette un attentat suicide à la voiture piégée en Syrie. La fierté du père qui envoie son fils à la mort, difficilement supportable, illustre pourtant un aspect essentiel de la propagande djihadiste. Le chercheur Romain Caillet évoquait en novembre dernier le terme d « inghimasi », inspiré d'une tradition prophétique et omniprésent depuis deux ans dans le champ lexical djihadiste sur les réseaux sociaux, qui s'applique « à celui qui combat les armes à la main avec une ceinture explosive actionnée seulement lorsqu'il n'aura plus de munitions ou qu'il se sentira piégé ». Il semble que ce soit ce modèle qui ait inspiré à la fois Mohamed Merah, les frères Kouachi, Coulibaly ou encore les terroristes du 13 novembre.

    On aurait tort de sous-estimer l'influence d'une telle propagande. On ne le répétera jamais assez, l'imaginaire djihadiste et l'idéologie qui le sous-tend n'est pas un simple folklore horrifique et nihiliste. Il constitue, pour certains, une forme d'absolu qui est le miroir inversé de la crise spirituelle occidentale (notons d'ailleurs que ceux qui passent à l'acte, les Kouachi, Merah, Coulibaly, ont tous le même profil de jeunes de banlieue qui ont connu les pires travers des sociétés occidentales : consumérisme poussé à l'extrême, inégalités sociales, culture du divertissement et individualisme). La figure du martyr est aussi celle qui nous fait le plus peur. Les terroristes islamistes nous apparaissent comme des êtres déterminés qui tuent de sang-froid, machinalement, parce qu'ils n'ont pas le moindre doute sur la foi et l'idéologie qui les animent, et parce qu'ils n'ont pas peur de la mort. « La mort, je l'aime comme vous vous aimez la vie » avait répondu Merah aux négociateurs qui encerclaient son appartement.

    Cependant, les Abdeslam et autres terroristes « ratés » viennent contredire cette perception du djihadiste jusqu'au-boutiste et déterminé. Ils introduisent du même coup un grain de sable dans la propagande djihadiste. Car derrière la figure du « loser » et du lâche, autre chose est en jeu. Dans le cas d'Abdeslam, son inefficacité le ramène, aussi paradoxal que cela puisse paraître s'agissant d'un homme impliqué dans le pire attentat terroriste jamais mené sur le territoire français, à son humanité. A-t-il failli par peur ? par compassion ? par incompétence ? L'enquête permettra peut-être de comprendre ce qui s'est passé. Certains témoins qui l'ont rencontré après les attentats l'ont décrit en pleurs, paniqué, les suppliant de ne pas le « balancer ». D'après l'information d'une chaîne d'information en continu (à prendre avec des pincettes donc), Abdeslam aurait voulu se faire exploser au Stade de France. Malgré les nombreuses incertitudes et zones d'ombre qui nous empêchent de formuler une hypothèse définitive, il semble qu'il y ait eu chez Salah Abdeslam, alors qu'il se préparait à agir, une fragilité, une lutte intérieure qui l'ont rapproché de notre condition humaine. La capture d'Abdeslam n'est certainement pas, comme le prétend le ministre de l'Intérieur, un « coup porté à Daesh ». Mais elle vient rappeler à tous les djihadistes que derrière leur idéologie absolutiste, il y a toujours un impondérable qui est la nature humaine, en proie au doute, à l'échec et parfois à la lâcheté, jamais vraiment bonne mais jamais complètement mauvaise non plus.   

    Mathieu Slama           

  • Vidéo - Événement : l’arrivée de l’anneau de Jeanne d’Arc au Puy du Fou !

     

    Boulevard Voltaire était au Puy du Fou dimanche 20 mars pour assister au retour de l’anneau de Jeanne d’Arc en France…

    Regardez ce reportage extraordinaire et écoutez l’émotion des Français qui témoignent de leur amour pour sainte Jeanne !

     

     10 minutes

    Merci à Boulevard Voltaire de notre part, nous qui célèbrerons Jeanne d'Arc, le dimanche 8 mai prochain et qui n'oublions pas que la Fête Nationale de Jeanne d'Arc fut instituée [10 juillet 1920) gâce aux campagnes de l'Action française et des Camelots du Roi. Remerciements surtout et gratitude envers Philippe de Villiers et le Puy du Fou. 

    Boulevard Voltaire

     

  • Provence : Rassemblement d'extrême-gauche contre l'Action Française ? « On s'en fiche, on combat pour la France »

     

    Samedi dernier, 19 mars, l'extrême-gauche appelait à manifester contre l'Action française à Aix en Provence. Résultat ? Un écho médiatique supplémentaire pour les dynamiques groupes de jeunes militants d'Action française de la région Aix-Marseille. De fait, le PS et ses amis n'acceptent pas d'être contestés, contredits ou chahutés. Encore moins d'être mis en cause et traités de voleurs alors même qu'ils ont été poursuivis pour corruption, et que leur corruption ne fait guère de doute pour la majorité de la population ... Le quotidien régional La Provence, en position de quasi monopole en PACA, s'est spécialisé dans les comptes rendus en défense de la gauche PS et en relai des protestataires d'extrême-gauche. Non sans donner la parole, cette fois-ci au moins, aux militants d'Action française, comme on le lira ci-dessous. Hormis le langage automatique, la culture mécanisée, le vocabulaire obligé (groupuscule, extrême-droite, violence physique, etc.) le reportage signé C.R. [Caroline Richard] est intéressant et les réponses des jeunes d'Action française sont pertinentes. De fait, elle est plutôt sympathique cette jeunesse intelligente et turbulente qui combat pour la France et prolonge l'œuvre de ses aînés.  LFAR   

     

    La_Provence_(logo).svg.pngLA RÉACTION DE MILITANTS DE L'ACTION FRANCAISE

    Pas d'impair. À l'Action française, on est du genre à respecter les consignes à la lettre, comme à l'année. Posté en observateur de la manif contre la loi El Khomri le 9 mars près de la Rotonde, Kama ('C'est mon surnom", dit-il, refusant de décliner sa vraie identité), carrure de rugbyman et sweet à capuche, a vite botté en touche à notre approche : 'Pas d'interview. il faut voir ça avec les chargés de communication'. La "cellule corn'', et seulement elle, est habilitée à gérer les relations avec les médias. Elle rappelle sur le portable, fixe les rendez-vous et répond aux questions des journalistes, le dictaphone sur 'on" pour tout enregistrer. À la section d'Aix, c'est Luc, 24 ans, étudiant en droit. et Elie. 21 ans, inscrit à la fac d'économie, qui endossent le costume de porte-parole. À l'étage d'un bar aixois, devant un verre de cidre, ils assument haut et fort les coups d'éclat enchaînés ces derniers mois. Menaces crachées dans le mégaphone le 2 décembre à l'IEP, intimidations, bousculade musclée et échanges de coups de poing le 25 janvier aux vœux du député PS Jean-David Clot, traité au passage de voleur, tout a été calculé et soigneusement préparé. 'Ce n'est pas le genre d'actions qu'on est capables de mener du jour au lendemain. C'est le fruit de tout un travail en amont et d'un effort d'organisation, se félicite Luc, entré à l'AF il y a trois ans après un déclic intervenu au moment de la Manif pour tous. Chaque section gère le militantisme comme elle l'entend. Dans k Sud on est un peu plus sanguins, nos actions sont plus médiatiques qu'ailleurs' Plus médiatiques parce que basées sur la violence physique. Cette singularité locale a valu au groupuscule plusieurs plaintes déposées depuis décembre et l'ouverture de deux enquêtes par le commissariat d'Aix.

    Pour autant, Luc et Elie disent ne pas avoir eu connaissance "de militants approchés ou entendus par la police' Au PS comme au PC, on a bien compris que les opérations de ces activistes d'extrême droite - qualifiés 'd'exemplaires' par le sénateur-maire FN dur 7e secteur à Marseille Stéphane Ravier - étaient plus assimilées à "du chahut' qu'à de véritables démonstrations de force passibles de sanctions pénales. Pour éviter de franchir la ligne, la soixantaine d'activistes de la section Aix-Marseille "sont tous formés intellectuellement' à l'école des Maurras, Bainville et autre Léon Daudet. Avec pour devise : 'tout ce qui est national est nôtre".

    "Le rassemblement ? Il ne va rien changer"

    Le rassemblement contre les violences de l'extrême droite en général et celles de l'Action française en particulier ? 'Sincèrement on s'en fiche, ça ne va rien changer, sourit Elle. Ceux qui ont appelé à cette manifestation, le parti communiste en tête, essayent d'exister à travers nous. Aujourd'hui, on impose un rythme politique et ils sont obligés. par réaction. de s'accrocher à nous. Ils ont tous entre 50 et 60 ans, il n'y a plus aucun souffle." Eux sont jeunes, de 18 à 30 ans. Et réfutent l'idée qu'ils puissent défendre une idéologie passéiste et xénophobe. 'Nous n'avons pas un ennemi en soi. On combat pour la France. On est dans l'amour de la patrie et la volonté de la défendre". Avec le rêve de voir un jour naître en France une nouvelle monarchie : "Il faut s'ôter de la tête l'idée que l'histoire va dans un sens et que c'est irrémédiable Il y a 40 ans, en Espagne il y avait une dictature, on est passé à la monarchie". Hier après-midi, l'Action française n'a tenté aucune intrusion dans k rassemblement. "À quoi ça aurait servi ? À se faire agresser!". Contrairement aux autres samedis, ils n'ont pas non plus proposé leur journal à la vente, place des Prêcheurs. "À quelques heures de la manif. ça aurait pu étre pris pour de la provocation". La consigne a été bien suivie là encore : ne pas dépasser la limite.  C.R. 

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    Le 2 décembre 2015, les jeunes d'Action française Provence perturbent une réunion PS à l'IEP d'Aix en Provence. Ils ne l'ont pas digéré ...

  • Humeur • Hollande / Valls : pourquoi leur fin de règne sera interminable

     

    Une humeur d'André Bercoff qui en dit long en forme imagée, vivante et concrète, sur la nullité du Système institutionnel et gouvernemental actuel [Figarovox, 18.03]. Une humeur attestant qu'au sommet de l'Etat, il manque un roi, selon l'analyse même de l'actuel ministre de l'économie du ministère Valls, sous mandat présidentiel de François Hollande... Un roi qui, même si sa présence, à elle seule, ne suffirait pas à reconstituer une société française digne de ce nom, neutraliserait, au moins en son sommet, les luttes des hommes, des clans et des lobbies idéologiques ou financiers pour le pouvoir. Et surtout celui de nuire, déconstruire, précipiter la chute de notre nation. Bref, de l'excellent Bercoff qui ne dit pas tout ce nous venons de dire mais qui suggère au moins la médiocrité mortifère du Système en place.  Lafautearousseau  

     

    photo.jpgIls avancent. Ils ne savent pas où ils vont, mais ils y vont. Trop facile de les accuser de tous les maux du royaume: crise économique, crise identitaire, crise du pouvoir, tout cela fait beaucoup pour les deux roseaux pensants de l'exécutif qui essayent, contre vents et marées, d'exhiber leur vertu social-libérale en prêt-à-porter, à un peuple à ce point divisé qu'il erre entre résignation et jacqueries de rues et de champs.

    A chaque fois, la comédie se répète, dans une langueur monotone que les plus endormis de nos concitoyens supportent de moins en moins: loi travail, déchéance de nationalité, aéroport nantais, pour ne citer que les derniers actes. Scène 1: on bâcle, on fonce, on présente, on est fier, on réforme audacieusement et radicalement. Scène 2: des corporations s'enflamment, des syndicats hurlent, des lycéens cauchemardant sur leurs retraites descendent dans la rue, cette gauche qui n'est plus de gauche indigne les marxistes des tranchées, la droite veut approuver tout en s'opposant, l'heure est au foutoir dans la cour de récréation. Scène 3: nos deux têtes pensantes se concertent et pratiquent, avec une résignation lasse, le coïtus interruptus qui leur sert de morale depuis quelques mois. Vous n'en voulez pas? Cent fois sur le métier nous remettrons notre ouvrage. Nous sommes, sachez-le, des ayatollahs du consensus. Nous voulons tellement, au fond, faire plaisir à tout le monde…

    La preuve? Chers fonctionnaires, voici la manne céleste, notre arbre de Noël à nous, notre valorisation de point d'indice et n'oubliez pas 2017. Chers jeunes, nous vous aidons, vous accompagnons, vous entretenons, faisons tout pour vous, et vous osez encore baguenauder au lieu d'étudier? Et pour couronner le tout, l'épilogue: prière ultime prononcée dans le luxueux bureau de l'Elysée: Sésame, ouvre-toi! Courbe, inverse-toi!

    Dans son célèbre discours du Bourget, François Hollande se demandait: «Est-ce que les jeunes vivront mieux en 2017 qu'en 2012?» Dans un livre qui vient de paraître, intitulé «Le pari», deux journalistes rapportent ces propos du même François Hollande datant de juillet 2015: «La déchéance de nationalité, cette chose de droite qui n'apporte rien à la lutte contre le terrorisme». On connaît la suite. Le tango du revirement, le ballet des contradictions, les promesses qui, comme d'habitude, n'engagent que ceux qui les écoutent.

    Hollande et Valls sont, jusqu'en mai 2017, dans le même bateau, chantant mezzo voce «Je t'aime moi non plus». Tomberont-ils ensemble à l'eau? Hollande ira-t-il jusqu'au bout de l'impopularité en se représentant à la présidentielle dans un élan de samouraï corrézien, pratiquant le seppuku en pleine terre brûlée? Poussera-t-il Valls dans le chaudron, tel un François Fillon rongé par cinq ans d'occupation sarkoziste? Ce qui est sûr, c'est que la fin de règne a bien commencé. Et qu'elle sera longue. Et qu'ils le savent. D'où leur démarche chaloupée, boiteuse, un pas en avant, deux pas en arrière, qui n'embrouille plus personne parce que, désormais, tout est vu et connu. 

    André Bercoff              

  • Fondamentaux d'Action Française • Le nationalisme intégral

     

    par Stéphane Blanchonnet   

     

    3411685988.jpgLe « nationalisme intégral » n'a jamais désigné autre chose pour Maurras que la monarchie elle-même, en tant qu'elle répond « intégralement » aux attentes des nationalistes français. Toute autre interprétation, notamment celle qui en ferait l'expression d'un nationalisme exacerbé, est erronée ou malveillante.

    Le grand mérite de Maurras est d'avoir réussi, à l'aube du XXème siècle, à opérer la synthèse de la contre-révolution et du nationalisme. Le « nationalisme intégral » est à la fois le symbole et le résultat de cette synthèse. Le propre de l'Action française est ainsi de rappeler la formule traditionnelle, royale, d'un ordre spécifiquement français dans le contexte et avec le vocabulaire de la politique moderne.

    À la lumière de ce qui précède, l'erreur d'interprétation évoquée plus haut se révèle être un contresens radical. En effet, le « nationalisme intégral » est un nationalisme modéré, tempéré par la tradition, un nationalisme en quelque sorte vacciné contre les dérives du césarisme, du fascisme ou du totalitarisme. Ces formes de « nationalitarismes » (terme forgée par les maurrassiens pour s'en distinguer) répondent à des logiques (légitimité charismatique, divinisation du peuple et de la volonté générale) fondamentalement étrangères au modèle de la monarchie traditionnelle et décentralisée que nous défendons. 

    Repris de A rebours

  • Histoire & Actualité • La date maudite du 19 mars 1962

     

    par Jean Monneret

     

    Le 18 mars 1962, les négociateurs d’Evian signaient un accord de cessez-le-feu entre l’armée française et le FLN qui dirigeait la rébellion indépendantiste. Le texte était accompagné de « déclarations gouvernementales » censées garantir la sécurité des Européens présents en Algérie, comme de ceux, de toutes origines, qui s’étaient opposés au FLN. Les harkis (1), supplétifs de l’armée française n’étaient pas mentionnés. La promesse, toute verbale, du FLN qu’il n’y aurait pas de représailles contre eux, fut jugée suffisante par L. Joxe. (2)

    Le texte d’Evian fut publié le 19 mars 1962. Depuis, certaines organisations « anticolonialistes » considèrent cette date comme celle de la fin de la guerre d’Algérie. Or, loin que le conflit s’apaisât, le 19 mars ouvrit une période de violences sans précédent.Il en fut ainsi non seulement jusqu’au 3 juillet, lorsque Paris reconnut l’indépendance de l’Algérie, mais jusqu’à l’automne 1962 et au-delà.

    Les victimes musulmanes du FLN furent probablement plus nombreuses durant ces six mois qu’elles ne l’avaient été durant les huit années précédentes. Le nombre des Pieds-Noirs enlevés quintupla (3), contraignant l’immense majorité d’entre eux à un exil définitif résultant d’une épuration ethnique pure et simple. Ajoutons que durant ce semestre abominable, nombre de militaires français furent tués ou enlevés ; 177 d’entre eux demeurent portés disparus à ce jour (chiffre provisoire sans doute inférieur à la réalité). 

    Donner la date du 19 mars à des places, à des rues, à des ponts (prochainement à Toulouse), fêter cette journée, prétendre y voir la fin du conflit algérien, est donc une insulte à toutes les victimes de cette époque, un outrage à l’Armée française, un défi au sens national le plus élémentaire et une injustice criante.

    En effet, contrairement à ce qui s’affirme parfois avec légèreté, le FLN représenté par Krim Belkacem , à l’époque homme fort de ce mouvement, a bien signé et paraphé les accords d’Evian. Cette organisation a donc délibérément violé le texte auquel elle avait souscrit (et qu’elle négocia durement). Elle a donc totalement engagé sa responsabilité morale et matérielle dans ce qui suivit. La participation ouverte de ses commandos, de son armée et de ses militants aux enlèvements massifs et aux exécutions durant les neuf mois postérieurs au 19 mars devrait inspirer une condamnation unanime. Ce n’est pas le cas, ce qui illustre le relativisme troublant de l’idéologie des droits de l’homme, devenue le fondement de l’univers occidental actuel. L’opprobre ne devrait d’ailleurs pas épargner certains responsables politiques français de l’époque.

    Dès le 17 avril 1962, l’encre d’Evian étant à peine sèche, le FLN inaugura le terrorisme silencieux, les enlèvements massifs d’Européens à Alger, à Oran, dans la campagne oranaise et en Mitidja. Ces rapts prenaient pour prétexte : la lutte contre l’Organisation Armée Secrète (OAS). (5) Après l’échec du putsch des généraux en avril 1961, les partisans de l’Algérie française avaient en effet rejoint cette organisation clandestine qui refusait ledit cessez-le-feu.

    Les « anticolonialistes » qui donnent le ton aujourd’hui dans les médias et les milieux officiels font de l’OAS la responsable de l’échec d’Evian et de l’exil des Pieds-Noirs. C’est un procédé commode mais peu honnête. L’organisation secrète, en fin de course, en juin 1962 n’avait plus ni stratégie, ni tactique. Il en résulta des dérives diverses et une confusion chaotique terminées par une (pseudo) négociation avec le FLN. (6) A ce stade, l’OAS menaça de pratiquer la « terre brûlée ». Des historiens de pacotille lui imputent cette politique depuis sa naissance, alors qu’elle ne dura qu’une semaine.

    L’histoire de l’OAS s’étend sur seize mois, de mars 1961 à juin 1962. Quelles que furent ses errances finales, indéniables , en faire le bouc-émissaire de tous les échecs ultimes des autorités françaises n’est qu’une manière peu subtile d’exonérer le pouvoir d’alors et de blanchir le FLN de ses crimes vis-à-vis de l’Algérie, des harkis et des Pieds-Noirs.

    Car après le ratissage de Bab-el-Oued, ces derniers subirent aussi la fusillade du 26 mars 1962 rue d’Isly (7), puis la longue succession des crimes des nouveaux maîtres du pays. Un exemple en donnera une idée : en mai 1962 ,272 Européens furent enlevés en Alger contre 44 en avril. A la fin du mois de juin, on évaluait à près de 1000 les victimes européennes de rapts dans la seule capitale.A partir du 17 juin, à la suite d’un accord FLN-OAS, les enlèvements ralentirent. Ils reprirent de plus belle après le 3 juillet, date de la proclamation de l’indépendance. Deux jours après, le 5 juillet à Oran, une manifestation venue des quartiers musulmans submergea le centre-ville européen. Quelque 700 Pieds-Noirs et une centaine de Musulmans (sans doute pro-français) furent massacrés.(8) Ceci accentua l’exode et le rendit irréversible.

    Les victimes les plus nombreuses se situent toutefois parmi les Musulmans. Dès la signature des accords du 19 mars, des harkis furent attaqués à Saint-Denis.A Saïda, des membres du commando Georges furent enlevés et tués par l’organisation indépendantiste alors même que plusieurs d’entre eux étaient des officiers français. Après le 3 juillet, les représailles contre les Musulmans ayant combattu le FLN s’intensifièrent. Des dizaines de milliers furent assassinés, emprisonnés ou persécutés de diverses manières. (9) Quelque 90000 harkis, familles comprises, furent transférés en France grâce à l’action clandestine de quelques officiers. Les autorités militaires, tout en signalant les épreuves subies par nos compatriotes musulmans, n’en relayèrent pas moins des recommandations insistantes et répétées de ne pas les faire venir en France. Ces faits largement établis historiquement n’en sont pas moins dissimulés voire niés aujourd’hui par quelques chercheurs « engagés ».Ceux qui ont vécu les événements de ce vilain temps en sont marqués à jamais. La date du 19 mars 1962 demeurera celle d’une ineffaçable duperie. 

    1. Harkis : supplétifs mobiles de l’armée française. Par extension, tout Musulman ayant combattu le FLN.
    2. Ministre d’Etat chargé des affaires algériennes, dirigeait la délégation française à Evian.
    3. JJ Jordi, Un silence d’état. Soteca, 2011, p. 155, chiffre à 300 les Européens disparus avant le 19 mars et à 1253 après. S’y ajoutent 123 personnes dont les corps furent retrouvés et 170 cas incertains.
    4. A ce jour, le gouvernement français a refusé d’ouvrir ces archives concernant ces militaires disparus. Seuls les civils ont été étudiés.
    5. M. Faivre, Les archives inédites de la politique algérienne, ed. L’Harmattan 2001. Vers la Paix en Algérie, collectif, ed. Bruylant, Bruxelles 2003. Les pages signées y sont reproduites.
    6. L’OAS fut créée à Madrid le 10 février 1961 et devint active en mars et surtout à l’automne suivant. Le FLN et ses séides prétendent aujourd’hui que les enlèvements ciblaient des militants de l’OAS. Dans La Phase Finale de la Guerre d’Algérie (ed. L’Harmattan, 2011) nous avons montré que les rapts pouvaient toucher aveuglément n’importe quel Européen.
    7. Voir notre ouvrage : Une Ténébreuse Affaire : La Fusillade du 26 mars 1962 (ed. L’Harmattan, 2009).
    8. Jordi, op.cité, p.155.
    9. M.Faivre, Les combattants musulmans de l’Armée française, ed. L’Harmattan, 1995.

     
     
  • Militantisme • Pour un « parti des politiques » ? C'est ce dont la France a besoin !

     

    Le Centre Royaliste d'Action Française a publié en date d'hier un communiqué dont les termes et l'esprit ne peuvent qu'être approuvés et suivis. Il trace à notre famille de pensée active une ligne politique juste et adaptée aux besoins présents et futurs du pays. Selon nous, cette position, que tous les royalistes peuvent faire leur, doit aussi donner forme aux activités de nos organisations sur le terrain, de même qu'il définit quelle sorte d'image doit être la nôtre dans les circonstances présentes. Le tout pour être utile au développement de l'Action Française et au pays lui-même.

    S'agissant de ce que fut, en son temps, le parti des politiques, nous publions plus loin un extrait significatif de la Satire Ménipée, qui a été l'un des textes fondateurs du parti des politiques, lequel fut, en définitive, victorieux. Lafautearousseau   

     

    La France est confrontée à une crise majeure de son histoire, non seulement sur les plans économique et financier, mais également social et culturel. 

    Outre les conséquences propres de l’invasion migratoire, nos élites mondialisées veulent dissoudre le peuple français dans une « République de la diversité », où il s’agirait de « faire société commune dans une société diverse », selon le titre d’un rapport fameux commandé en 2013 par le gouvernement. Parler de « peuple français » est devenu pire qu’une incongruité : c’est une « Marianne » marquée au fer rouge sur le front des malpensants. Alors que l’unité nationale — nous ne disons pas ethnique — du peuple français, reposant sur sa civilisation millénaire, est évidemment la condition sine qua non de son existence comme peuple, les Français sont au contraire poussés vers leur effacement en tant que pays réel. La question ne se situe plus tant au plan des divisions politiques, comme on a pu les connaître par le passé, qu’au plan existentiel.

    C’est pourquoi, par-delà l’incantation quasi-magique aux « valeurs républicaines » et à un « vivre ensemble » comme expression d’un communautarisme exacerbé, qu’invoquent nos élites dénationalisées pour mieux opérer ce dépassement du peuple français en une société « inventive » et « pluraliste », autant dire éclatée, il convient aujourd’hui d’engager, aux côtés de tous les patriotes de bonne volonté, une lutte décisive pour l’avenir du pays. Décisive, car cette lutte du pays réel pour sa survie doit conduire les Français à reprendre le pouvoir à une élite qui l’a confisqué au profit d’une oligarchie mondialisée.

    C’est à cette fin que L’Action Française ouvre aujourd’hui une grande enquête sur les conditions du redressement national, préalable nécessaire à l’action politique, auprès d’intellectuels et d’hommes politiques qui refusent ce que Boutang appelait en 1958 dans La Nation Française — ces mots sont toujours d’actualités car les maux dénoncés sont plus pressants que jamais — « le désordre et la maladie d’une société singulière, celle de la France présente ». Car oui, il s’agit bien d’obtenir « un large assentiment analogue à celui qui permit, à l’heure d’Henri IV, la victoire théorique et pratique du “parti des politiques” sur les rancunes » — les vieilles oppositions devenues obsolètes — « et le fanatisme », aujourd’hui celui des tenants d’un système aux ordres de cet empire absolu, et absolument étranger à la France, qu’est le faux-village planétaire. 

    vendredi 18 mars 2016 , par Action Française

     

  • Histoire & Actualité • « Nous aurons un Roi qui donnera ordre à tout » ...

     

    Nous aurons un Roi qui donnera ordre à tout, et retiendra tous ces tyranneaux en crainte et en devoir, qui châtiera les violents, punira les réfractaires, exterminera les voleurs et pillards, retranchera les ailes aux ambitieux, fera rendre gorge à ces éponges et larrons des deniers publics, fera contenir un chacun aux limites de sa charge, et conservera tout le monde en repos et tranquillité.

    Enfin, nous voulons un Roi pour avoir la paix, mais nous ne voulons pas faire comme les grenouilles, qui, s'ennuyant de leur Roi paisible élurent la cigogne qui les dévora toutes. Nous demandons un Roi et chef naturel, non artificiel; un Roi déjà fait, et non à faire; et n'en voulons point prendre le conseil des Espagnols, nos ennemis invétérés, qui veulent être nos tuteurs par force, et nous apprendre à croire en Dieu et en la foi chrétienne, en laquelle ils ne sont baptisés, et ne la connaissent que depuis trois jours. Nous ne voulons pour conseillers et médecins ceux de Lorraine, qui de longtemps béent après notre mort. Le Roi que nous demandons est déjà fait par la nature, né au vrai parterre des fleurs de lis de France, jeton droit et verdoyant du tige de Saint Louis. Ceux qui parlent d'en faire un autre se trompent, et ne sauraient en venir à bout. On peut faire des sceptres et des couronnes, mais non pas des Rois pour les porter; on peut faire une maison, mais non pas un arbre ou un rameau vert: il faut que la nature le produise, par espace de temps, du suc et de la moelle de la terre, qui entretient le tige en sa sève et vigueur. On peut faire une jambe de bois, un bras de fer et un nez d'argent, mais non pas une tête. Aussi pouvons-nous faire des Maréchaux à la douzaine, des Pairs, des Amiraux, et des Secrétaires et Conseillers d'État, mais de Roi point ; il faut que celui seul naisse de lui-même, pour avoir vie et valeur. Le borgne Boucher, pédant des plus méchants et scélérés, vous confessera que son œil, émaillé d'or d'Espagne, ne voit rien. Aussi un Roi électif et artificiel ne nous saurait jamais voir, et serait non seulement aveugle en nos affaires, mais sourd, insensible et immobile en nos plaintes...

    En un mot, nous voulons que Monsieur le Lieutenant sache que nous reconnaissons pour notre vrai Roi légitime, naturel, et souverain seigneur, Henri de Bourbon, ci-devant Roi de Navarre. C'est lui seul, par mille bonnes raisons, que nous reconnaissons être capable de soutenir l'Etat de France et la grandeur de la réputation des Français, lui seul qui peut nous relever de notre chute qui peut remettre la Couronne en sa première splendeur et nous donner la paix.  

    Relation burlesque des États Généraux de 1593 manipulés par la Ligue et les Espagnols. Le titre évoque le philosophe cynique grec Ménippe (IIIème siècle av. J.-C.). Cette œuvre collective est surtout rédigée par le juriste Pierre Pithou. Elle défend la paix, l'indépendance nationale et l'hérédité dynastique française.

    Ce fut l'une des expressions littéraires les plus remarquables du parti des politiques. En France, après trois décennies de guerre civile, cet ouvrage connut un grand succès auprès du gouvernement et des élites. Principal auteur, P. Pithou (1594)

  • Religion & Médias • Torrent de boue contre le Primat des Gaules

     

    Par Jean-Louis Faure

    [Reçu dans les commentaires, le 18.03]

    Nous aurions tort de ne regarder le torrent de boue contre le Primat des Gaules comme uniquement une attaque anticléricale qui arriverait à un moment opportun (lequel ?). Je regarde cette ignominie comme la signature de notre société très malade, dans laquelle nous avons eu le grand tort de considérer des dérives portant atteinte à la biologie et aux lois sacrées de la Vie comme des crises d’acnés passagères. Je suis absolument convaincu que l’attaque vient des réseaux homosexuels dont on sous-estime absolument le pouvoir de nuisance et les ramifications au plus haut niveau de l’État (ou ce qu’il en reste …).

    Je reviens sur quelques exemples par ordre chronologique :

    - un certain Sarkozy fut toujours fasciné par cette communauté, au point d’en nommer à de très hauts postes de la République, tel Chef d’État Major des Armées dont tous les copains de promo à Saint Cyr n’ignoraient rien de sa tendance. Ce monsieur est aujourd’hui le Grand Chancelier de la Légion d’Honneur ! De passage à Paris, un général américain connu pour sa grande gueule (Stanley McKrystal) l’avait traité de « queer » (tarlouze) quasiment en public, provoquant gêne et hilarité.

    - l’attaque contre le grand rabbin de France, Gilles Bernheim, qui eut l’impardonnable initiative de publier en octobre 2012 une dissertation de 25 pages impeccablement documentée qui fait référence (Benoit XVI la mentionna) « Mariage homosexuel, homoparentalité et adoption : ce que l’on oublie souvent de dire.». Dans les semaines qui ont suivi, les mêmes relais médiatiques qu’aujourd’hui, sortirent du chapeau une vague accusation de plagiat dans une de ses précédentes études, tintamarre suffisamment orchestré et assourdissant pour le pousser à la démission. Quel fut le rôle de sa propre communauté ?

    Notre corps social est profondément atteint comme des vers sont dans un fruit. Je suis pour cette raison violemment révolté quand j’entends dans les diners en ville, des intellos bobos qui jouent les grands tolérants devant une série d’ignominies. Quant à notre monde politique, il patauge dans la lâcheté au point de ne plus réagir sur aucune mise en cause de la dignité de l’humanité. Ne parlons pas d’être chrétien … 

  • Médias & Société • Quand Stéphane Guillon et consorts (se) font les Guignols La bien-pensance ne rigole pas

    (Photo : SIPA.00609727_000031)

     
    par Franck Crudo
     
    Journaliste. Il a notamment participé au lancement de 20 Minutes. Il nous donne à passer, ici, un excellent moment.
     
    franckcrudo.jpgUn sketch des Guignols sur le FN aura suffi à faire se boucher le nez, dans un même élan, Stéphane Guillon, Daniel Cohn-Bendit, Philippe Sollers, Alain Soral... Mais de quoi peut-on encore rire aujourd'hui ?
     
    « On peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui », disait Pierre Desproges… au siècle dernier. Une époque où l’humour en France ne restait pas, pour des questions de principe, confiné dans la prison étroite du politiquement correct. Peu importe la manière dont on faisait rire, l’important était de le faire. Pas d’enclos idéologique ou de police de la pensée. La liberté de rire, sans être jugé. Un autre temps.

    Aujourd’hui, le siècle n’est plus le même et le pays de la liberté d’expression non plus. Le sketch des Guignols sur Marine et Jean-Marie Le Pen, lundi dernier au Grand journal de Canal+, a fait grincer quelques dents et suscité une petite polémique.

     

     

    A la limite, le plus rigolo dans l’histoire, c’est moins le sketch que la réaction de la plupart des invités sur le plateau. Il faut dire que diffuser ce genre de parodie dans une émission qui rivalise avec celle de Ruquier (le samedi soir sur France 2) pour le titre honorifique d’« émission la plus bobo de gauche du PAF », c’est un peu comme proposer un concert d’André Rieu dans certains quartiers nord de Marseille : le succès n’est pas garanti.

    Maïtena Biraben est mal à l’aise. Daniel Cohn-Bendit confie en riant que « ça ne le fait pas rire » et trouve ça « con ». Histoire d’élever le débat, Philippe Sollers confirme en riant que « c’est con » et l’écrivain Cécile Ladjali regrette que ces marionnettes rendent « très sympathiques » les Le Pen. C’est vrai quoi, affubler Jean-Marie de la gueule d’une gargouille avec de faux airs du garde de Jabba le Hutt dans Star Wars, lui faire brandir une matraque puis ânonner une série de clichés racistes, ça attire illico la sympathie.

    Deux jours plus tard, Stéphane Guillon, qui regarde visiblement Le Grand journal en replay, dégaine un tweet outragé (à l’instar d’Alain Soral peu après) :

    Guillon - Soral.jpg

    L’humoriste de gauche — pléonasme car c’est le seul vrai humour qui fait rire sainement — regrette les anciens auteurs des Guignols. La grande époque, version Bruno Gaccio et consorts, celle où l’on avait le cœur bien placé. Celle surtout où l’on savait sur quels sujets et sur quels individus où pouvait rire ou ne pas rire. Des Guignols emblématiques de cette gauche que Philippe Val juge atteinte de « rouge-brunisme » et qu’il décrit comme « anticapitaliste, antisioniste et qui voit dans l’islam la religion des opprimés ». Ah, c’était le bon temps ! Presque deux décennies pendant lesquels Stéphane Guillon a pu se bidonner grâce aux gags récurrents sur l’église catholique et la pédophilie…

     


    Beaucoup moins souvent sur l’islam, car c’est tout de suite moins drôle et ça risquerait de faire le jeu de qui on sait. C’est un peu plus périlleux également… Guillon a pu tout de même se poiler à maintes reprises grâce à la marionnette de Ben Laden, systématiquement représenté en bédouin débonnaire, espiègle et jovial, limite sympa, qui met tous les rieurs de son côté.



    Evidemment, cela ne choque alors nullement Stéphane car il a le sens de l’humour et le fameux esprit Canal. En plus, Twitter n’existe pas à l’époque. Il n’y a qu’un réac pisse-froid pour s’étonner de la complaisante représentation du terroriste. Ou d’un tel décalage dans le traitement « humoristique » des deux religions.

    Et puis Stéphane s’est sans doute aussi tapé des barres sur les inusables sketchs antiaméricains et anticapitalistes avec la marionnette de Stallone en symbole de la World Company.

     


    Avec les anciens auteurs, non seulement on se marrait, mais on ciblait et hiérarchisait les vrais dangers. On avait (beaucoup) moins souvent l’occasion de se bidonner sur le communisme et l’extrême gauche en général, lesquels il est vrai présentaient un bilan globalement positif et une alternative crédible à Monsieur Sylvestre et ses sbires. Mais sur le capitalisme et les Etats-Unis en revanche, qu’est-ce qu’on se boyautait ! D’ailleurs, lors de la chute du mur de Berlin, les Allemands de l’Est se sont précipités à l’Ouest pour pouvoir rigoler à nos côtés.

    Non, décidément, les anciens Guignols, c’était d’un autre niveau. C’était moins beauf, plus subtil. On riait moins gras. Ah la belle époque où l’on se tordait en matant la marionnette de Bernadette Chirac en train de se masturber avec son sac à main ! Où l’on se gondolait devant Amélie Mauresmo, dépeinte en bodybuilder avec une voix de mâle dominant.

     


    Et puis, surtout, les auteurs des Guignols avaient trouvé la parade pour ne pas faire le jeu du Front national. Ne surtout pas en parler. Ne pas caricaturer Le Pen. Se foutre de la gueule de tous les gouvernements et d’une grande partie du personnel politique, sauf de Le Pen. Stratégie imparable. On persifle quotidiennement sur la gauche et la droite, on traite quasiment toutes les semaines nos présidents de Super Menteur ou de Super Voleur et on épargne la bête. Pour ne pas lui faire de la pub. On divertit le bobo, mais aussi le poujado, le gars du bistrot qui braille « tous pourris ». En vingt-cinq ans, le Front national passe de 10 à 30%. Mais au moins, on s’est marré tous les soirs sur Canal.

     

    Stéphane Guillon ne supporte pas les gags pas drôles et les dérapages honteux. Il a bien raison, il sait de quoi il parle. En mars 2015, il sort une vanne sur Twitter qui provoque l’hilarité générale. Ou presque.

    Tweet 2.jpg

    Pendant des années, avant de se faire virer, ses chroniques matinales sur France Inter sont des exemples de drôlerie et de bon goût. Comme ces vannes sur le physique d’Eric Besson, « une taupe du FN aux yeux de fouine », ou de Martine Aubry, « un petit pot à tabac ». Irrésistible. Dommage que le président de Radio France, Jean-Luc Hees, nous la joue alors bégueule en rappelant à l’humoriste que « l’attaque personnelle, fondée sur le physique de la personne, fait partie de ces valeurs infranchissables ».

    Il y aussi cette chronique hilarante au lendemain de l’accident d’avion du président polonais Lech Kaczynski, où il rêve d’une tragédie du même type pour Nicolas Sarkozy, puis balance une énième vanne sur la taille du président et la tête de fouine d’Eric Besson. Les plaisanteries sur le physique et les accidents d’avion, c’est visiblement l’un des principaux ressorts comiques de l’artiste. Le seul ? Certes, c’est un peu facile, mais en attendant, qu’est-ce qu’on se marre ! Comme le dit Woody Allen : « Il n’y a que deux sortes d’humour : le comique de répétition et le comique de répétition. » Dommage pour Guillon que son patron n’ait, lui, aucun humour. Lassé par ses dérapages répétés et plus ou moins contrôlés, Hees licencie le comique (de répétition) quelques mois plus tard, déclarant notamment : « Si l’humour se résume à l’insulte, je ne peux le tolérer pour les autres mais également pour moi (…). Je considère que cette tranche d’humour est un échec. »

    « L’homme ordinaire est exigeant avec les autres. L’homme exceptionnel est exigeant avec lui-même », disait Marc-Aurèle. Stéphane Guillon n’est ni exceptionnel, ni stoïcien. Il est ordinaire et de gauche. De cette gauche surreprésentée dans la sphère médiatique, coupée de la majorité de la population française aujourd’hui, et qui encadre non seulement la façon de penser, mais aussi la façon de rire. Aujourd’hui, on ne peut pas rire avec n’importe qui, mais on ne peut aussi plus rire de tout. Ou plutôt, tout dépend qui fait rire. Car avec le politiquement correct érigé en gardien du temple, l’égalitarisme et l’antiracisme en horizon indépassable, le rubicon peut être franchi à tout moment. Le rire ne peut plus se contenter d’être drôle, il doit aussi être acceptable. Et tant pis si on étouffe dans ce carcan. Le rieur, surtout s’il est blanc et pas forcément de gauche, devient instantanément un suspect potentiel. Sous sa bouche, toute plaisanterie mal calibrée comme dirait l’autre devient très vite sexiste, antisémite, raciste, homophobe.

    Il n’existe que deux parades : être de gauche ou faire partie d’une minorité. La suspicion s’éloigne d’emblée. Se gausser de tous les clichés racistes en les reprenant à son compte, c’est souvent très drôle dans la bouche des jeunes talents du Jamel Comédie Show, de Thomas Ngijol ou de Fabrice Eboué. On peut même se moquer des Roms de façon très politiquement incorrecte comme le fait avec brio le Comte de Bouderbala :



    Imaginez maintenant le même sketch joué par un humoriste blanc, populaire et franchouillard, disons au hasard Jean-Marie Bigard, et certains sourires se crispent aussitôt. Un avocat du Mrap attend peut-être déjà dans sa loge…

    Quand en 1995, Patrick Sébastien se grime en Le Pen, fredonnant « Casser du noir » sur l’air d’une chanson de Patrick Bruel, il fait scandale :



    Sans doute un tournant. C’est l’une des premières fois où la bien-pensance médiatique se déchaîne. Le célèbre imitateur cumule les handicaps : il est blanc, pas de gauche et parfois grossier. Bref, un beauf potentiel. Le coupable idéal.

    Quand Guy Bedos traite à plusieurs reprises une femme politique de droite de « connasse », c’est décapant, c’est corrosif, c’est tout simplement de l’humour. Imaginons maintenant un comique populaire et franchouillard, disons au hasard Laurent Gerra, qui balance la même insulte, pardons la même vanne sur une femme politique de gauche, disons au hasard Christine Taubira… et le lendemain Libé sort trois pleines pages sur le scandale.

    Remontons le temps un instant et imaginons, pour la déconne, ce que donnerait en 2016 une interview de Coluche sur le racisme, un sketch de Pierre Péchin (le match de tennis), un autre de Fernand Reynaud (le douanier), et de Michel Leeb (l’épicerie africaine), ou encore une satire des Inconnus (Les Envahisseurs). En fait non, on n’ose pas imaginer…

    Plus inquiétant encore, le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) se fait aujourd’hui le relais de la bien-pensance en matière d’humour et se montre de plus en plus interventionniste en la matière. A l’instar de ce sketch de Jarry, le 13 octobre dernier sur France 2 dans une émission animée par Stéphane Bern. Pour être honnête, c’est plutôt lourdingue. Mais pas bien méchant non plus. L’autorité audiovisuelle n’a toutefois pas hésité à adresser une mise en garde à la chaîne publique, estimant notamment « que les gestes de l’humoriste envers la chroniqueuse étaient très vulgaires, voire dégradants » et rappelant que « le service public se doit d’être exemplaire en matière de promotion de l’image et de la place de la femme dans les programmes ».

    Le CSA n’existait heureusement pas du temps de Desproges, qui n’a du coup pas été mis en garde lorsqu’il a balancé : « Plus je connais les hommes, plus j’aime mon chien. Plus je connais les femmes, moins j’aime ma chienne ». Encore heureux également que le Conseil supérieur de l’audiovisuel ne supervise pas la littérature. Il censurerait allègrement Alphonse Allais (« Tout ce qui est public devrait être gratuit : l’école, les transports et les filles »), Sacha Guitry (« Son sommeil était de beaucoup ce qu’elle avait de plus profond. »), Noctuel (« Si tant de femmes ne quittent pas leur mari alors qu’elles ont déjà fait leur valise, c’est qu’elles n’arrivent pas à les fermer ») ou Raymond Queneau (« Elle était aussi bien de fesses que de face »).

    Avec le CSA, Stéphane Guillon et ses amis, le sens de l’humour est en train de prendre une bien mauvaise direction. 

    Franck Crudo

    [Causeur, 18.03]

  • La République, l'Europe, le monde

    Sommet européen de Bruxelles. Attitude ridicule, langage amphigourique, Hollande tel qu'en lui-même.

     

    ANALYSE. Le monde politicien, président en tête, a les yeux fixés sur 2017, alors que le ciel de 2016 s'alourdit déjà de mille menaces plus inquiétantes les unes que les autres.

    Par Hilaire de Crémiers

     

    hilaire-de-cremiers-510x327.jpgLa Ve République n'est plus qu'une IVe finissante. À moins qu'elle ne connaisse un effondrement tragique et soudain comme la IIIe sous quelques coups de boutoir, financier, économique, social, politique, terroriste, tout à la fois peut-être, avec des risques trop certains d'affrontements multiples et d'éclatement national.

    Le dernier remaniement gouvernemental ne manifeste aucunement un souci d'intelligence nationale. Les noms des entrants en sont à eux seuls une preuve. Qu'est-ce donc qu'Ayrault ? Et Cosse ? Et Placé ? Même les socialistes les plus guindés se sont esclaffés devant ces choix d'un ridicule achevé. Tout le monde a compris qu'il ne s'agit pour Hollande que de préparer 2017 : 38 ministres et secrétaires d'État ! Uniquement pour tenter de se recomposer une base électorale ! Quand on sait ce que coûte réellement un ministre avec tous les frais afférents... et quelle escroquerie recouvrent les organigrammes de tous ces ministères plus ou moins « bidon » où se niche la clientèle et où prospère le copinage !

    LA TARTUFFERIE POLITICIENNE

    Ajoutez-y les régions nouvellement recomposées et qui ne l'ont nullement été en vue de répondre à des réalités historiques, économiques et sociales, mais parce qu'elles sont devenues - et plus encore qu'avant comme l'ont montré les dernières élections - des échelons de pouvoir dans des configurations uniquement partisanes avec tous les tripatouillages et toutes les manigances qui s'imposent en pareil cas. Le clientélisme y règne évidemment comme à tous les innombrables étages de l'organisation territoriale. Nombre de maires, en ce moment, sont vent debout, eux qui cherchent à sauver leurs terroirs et qui luttent contre les stipendiés de la politicaillerie et de la finance crapuleuses, liguées pour faire main basse sur tout ce qui vit encore. Personne ne les écoute.

    Quelle administration équitable et efficace peut résister aux miasmes d'un si mauvais esprit ? Les résultats sont là ; la France se meurt; la France réelle : le monde paysan dont les politiciens - le ministre de l'Agriculture en premier - « se foutent » littéralement, sauf en périodes électorales, le monde du commerce et de l'artisanat qui n'intéresse en rien les prébendés de la République, le monde industriel sacrifié sur l'autel de la pseudo-concurrence et bradé toujours aux moindres coûts, sauf les pôles d'excellence qui, par nature, échappent heureusement à l'incompétence des carriéristes de la médiocrité républicaine.

    Autant François Hollande a tenu bon face aux familles françaises quand il s'est agi de détruire la famille avec son mariage pour tous et tout ce qui s'ensuit dans l'ordre de la filiation, autant, après avoir fait semblant, comme son maître Mitterrand, de déclarer.la guerre à l'argent, il s'essaye depuis 2014 à se rabibocher avec tout ce qui peut compter financièrement et économiquement en vue des élections présidentielles. En politicien avisé, il a toujours été en symbiose avec un certain monde du « fric », celui qui n'a ni foi ni loi, celui qui tient les médias, celui qui anime une certaine finance qui se moque de tout. Le « Hollande socialiste » est une sorte d'oxymore aussi comique que naguère le « Mitterrand socialiste » et ami des communistes. Ces bourgeois, très bourgeois, qui jouent les « partageux » n'ont jamais rien partagé de leurs propres biens, ni coupé leurs manteaux, au grand jamais ! En revanche, ils ont fort bien disposé du bien d'autrui, mis en coupe réglée le pays, pillé les poches des contribuables pour payer leurs largesses ! Qui ne se souvient de ces étranges financiers qui ont soutenu Hollande en 2012 et qui avaient acheté une bonne partie de la presse d'opinion à cet effet ? Ils sont toujours là et ils veillent.

    OPPORTUNISME RÉPUBLICAIN

    Le prétendu retournement de 2014 s'explique fort bien, quand on connaît le personnage et son entourage. C'est une politique voulue : le montage, d'ailleurs stupide, du CICE, l'arrivée de Valls, la venue de Macron, la loi Macron dite de libéralisation économique, les engagements contre le terrorisme, la loi sur le renseignement pour se donner l'allure martiale, l'état d'urgence et sa possible constitutionnalisation, enfin, comme un bouquet final, la loi El Khomri de réforme du Code du travail qui sera présentée au Conseil des ministres début mars et qui, déjà, fâche les socialistes... vraiment socialistes ! En fait, Hollande se « recentre », tout en continuant à assurer qu'il est de gauche. Ô sublime habileté ! Il prendrait exemple sur Schröder en Allemagne. En réalité, plus simplement, comme ses prédécesseurs des IIIe et IVe Républiques, après avoir usé jusqu'à la corde les antiques oripeaux du socialisme et la tunique archaïque du radicalisme, selon la bonne vieille loi d'évolution de tout politicien de service en France, il revêt maintenant l'habit plus seyant du libéralo-conservatisme et de l'opportunisme républicain, à la manière, jadis, des Ferry, des Millerand, des Briand, des Clemenceau, des Sarraut, des Doumergue, des Blum même, des Auriol, des Mendès, des Mollet. Valls est sur la même partition, en plus vigoureux, au cas où Hollande ferait soudain défaut. Alors, primaire à gauche ? Cambadélis en est réduit à l'offrir à Hollande à son choix, alors que la France atterrée se rend compte à l'évidence que le bonhomme, toujours grotesque dans son attitude et embarrassé dans sa rhétorique, n'a jamais eu l'étoffe ni le langage d'un chef d'État !

    Dans ces circonstances, alors que la situation empire, les candidats de droite se durciraient-ils ? Ils envisagent des réformes au pas de course comme en rêvaient déjà dans les années 3o, avec le succès que l'on sait, les Tardieu, les Doumer, les Daladier et les Reynaud, juste avant guerre, juste avant le désastre mille fois prévisible ?

    Nos caciques d'aujourd'hui sont tels que leurs prédécesseurs ; ils veulent réformer l'irréformable à coups d'ordonnances, de 49-3, comme, autrefois, on le faisait à coup de décrets-lois. Quelle illusion aujourd'hui comme hier ! Rien ne résistera aux évènements. Leur catéchisme républicain est déjà pulvérisé. En habitudinaires, ils n'appréhendent pas ce qui se passe autour d'eux. Les jeunes générations les quittent, physiquement, politiquement, moralement. Les Français les méprisent. L'Europe les lâche, l'Angleterre d'abord, les pays de l'Est ensuite, bientôt, parions-le, l'Allemagne et les pays du Nord pendant que le Sud fera faillite. L'islamisme leur sautera de nouveau au visage alors qu'ils en nient encore l'existence ; les flux migratoires, les villes survoltées, les banlieues incontrôlées les submergeront ; l'Union européenne, sur qui ils ont tout misé, va leur exploser à la figure et, peut-être, en même temps, la finance mondiale, la leur, d'ailleurs, en premier lieu, tandis que le monde instable et fou qu'ils ont contribué à créer, les laissera tout simplement tomber et, sans doute, les accablera dans leur désastre. Le sage Montaigne disait déjà de ceux qui de son temps prétendaient tout sauver par la hardiesse de leurs discours, qu'il convenait d'abord de réfléchir aux conditions nécessaires du redressement : « La décharge du mal présent n'est pas guérison, s'il n'y a en général amendement de condition ».

     

  • François Lenglet: « Notre continent n'est pas armé pour les intempéries actuelles »

    Pour le journaliste économique, auteur de La Fin de la mondialisation (éd. Fayard), l'Europe est démunie face à la conjonction des crises économique, migratoire et terroriste [Entretien Figarovox du 16.03]. Où en sommes-nous donc pour qu'une personnalité aussi avisée, médiatisée, professionnellement liée au politiquement correct, tienne de tels propos, se livre aux analyses qu'on va lire ? C'est nous semble-t-il que si « le vent souffle où il veut », comme il a été rappelé hier, joliment, dans nos commentaires, il ne souffle plus désormais sur le monde dans le sens qui était annoncé. Finkielkraut l'a dit : « nous vivons la fin de la fin de l'Histoire », cette utopie vulgarisée par Francis Fukuyama, japonais américanisé, il y a un quart de siècle. L'Histoire est évidemment de retour (n'étant jamais partieet le monde actuel bouillonne de conflits et de tragédies. Sans-doute sommes-nous aussi entrés dans un processus de fin de la mondialisation -  selon la thèse de Lenglet soi-même. Enfin, le mouvement de dislocation de l'UE, ici décrit par François Lenglet, est déjà en marche, ce qui n'est pas nécessairement, peut-être au contraire, une cause supplémentaire d'affaiblissement de l'Europe réelle. Deux réactions seulement au propos lucide de François Lenglet : la première est que nous ne voyons pas en quoi le Brexit changerait grand chose aux rapports utiles pouvant exister déjà entre France et Grande Bretagne : pour elle, dedans ou dehors est à peu près du pareil au même... La seconde tient à l'optimisme - à notre sens imprudent - de François Lenglet quant au renouvellement paisible de l'Allemagne ou Germania, par l'immigration. Nous verrons bien si ce renouvellement sera ou non paisible. De premiers signes apparaissent qui démentent cette hypothèse selon nous hasardeuse et même contraire aux enseignements de l'Histoire. Sinon ... accord assez général avec les présentes analyses de François Lenglet. Là aussi : signe des temps ! Lafautearousseau    

     

    XVM020cc0f8-eb9c-11e5-9545-c2bafd267b1f.jpgPour soutenir la croissance en berne de l'Europe, la Banque centrale européenne (BCE) vient d'abaisser le taux principal à 0%, s'attirant ainsi les foudres de Berlin. L'Europe n'est-elle pas déjà beaucoup endettée ?

    Ces politiques monétaires non conventionnelles sont des palliatifs. Elles ont permis de différer l'explication finale, c'est à dire le défaut de paiement quasi généralisé dans la zone euro et l'explosion de l'union monétaire. Mais elles n'ont rien réglé. Les dettes continuent de s'accumuler, alors que le pouvoir de la BCE s'affaiblit - c'est comme l'héroïne, il faut augmenter les doses à chaque fois. Et il est possible qu'on le fasse jusqu'à l'overdose, c'est-à-dire la crise de confiance à l'égard  de l'euro, non pas venant des marchés financiers, mais des acteurs de l'économie réelle, qui chercheront à s'en débarrasser. Le risque est donc plus élevé que jamais, même si les marchés financiers ne le perçoivent pas. Pour prolonger l'action de la BCE,  des voix éminentes nous enjoignent de « réformer » le marché du travail des pays membres. Mais c'est complètement illusoire de penser que la flexibilité ramène mécaniquement la croissance. Elle ne fait qu'augmenter la réactivité  de l'emploi à la conjoncture, à la hausse comme à la baisse. Si la conjoncture reste hostile, il n'y aura pas de miracle avec les réformes du marché du travail.

    Il y a pourtant des pays qui recréent  de l'emploi massivement, l'Espagne par exemple.

    Oui, l'Espagne a créé plus d'un million d'emplois, mais elle en avait détruit quatre pendant la crise. La France, sur la même période, en a détruit 700 000 seulement, alors que l'économie française est deux fois plus importante que celle de l'Espagne ! Même après une bonne année 2015, l'Espagne reste loin de son niveau d'emploi et de PIB d'avant la crise. Le seul exemple de reprise réussie en zone euro est l'Irlande, qui a fait près de 8 % de croissance en 2015. Mais c'est un pays tourné massivement vers l'export, et il a consenti des sacrifices inouïs, comme la baisse du salaire d'embauche des jeunes de 30 %. Sans compter sa politique fiscale non coopérative, qui siphonne les investissements du continent. De ce point de vue, l'Irlande est un flibustier.

    Le redressement économique de la Grèce est-il sur la bonne voie ?

    Non. La Grèce entame sa neuvième année de récession consécutive. Jamais un pays n'a connu une telle punition, sinon lors de guerres ou d'épidémies. Le pays s'enfonce dans la nuit, sans aucune perspective de redressement. Il va bientôt quémander un nouveau plan d'aide et l'annulation de ses engagements, comme tous les dix-huit mois. Son « sauvetage » aura coûté plusieurs centaines de milliards d'euros, en pure perte. Le pays est exactement dans le même cas de figure que l'Afrique francophone d'il y a vingt ans, plombée par un franc CFA qui était bien trop fort pour elle, et à qui l'on demandait des plans d'ajustement structurels stupides et inopérants. Il faut évidemment que  la Grèce sorte de l'euro, qu'elle dévalue et qu'elle convertisse sa dette en drachme, ce qui permettra de l'amoindrir, tout en restant dans l'Europe. Il faudrait rétablir une sorte  de SME, qui permettrait à la BCE de stabiliser le cours de la nouvelle drachme face à l'euro et d'éviter la panique. Faute de cela, le pays va se vider de ses ressources qualifiées, et devenir un parc d'attractions estival pour les Allemands, soutenu à grands frais. C'est triste.

    La sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne sera-t-elle le coup de grâce porté au continent ?

    Pas forcément. Il y a deux scénarios. Le mauvais, c'est que l'Angleterre nous laisse dans un tête-à-tête  avec l'Allemagne, alors que la France décroche au plan économique par rapport à son voisin. Nous avions fait l'union monétaire pour ceinturer  la puissance allemande, et elle l'a au contraire consacrée... Par ailleurs, nous perdrions beaucoup au départ  de Londres. La France et le Royaume-Uni ont fait leur révolution au même moment, industrielle pour les Anglais, politique pour les Français, deux événements jumeaux, au tournant  du XVIIIe siècle, qui ont forgé les outils  de l'essor de l'Occident. Ils se pensent dans le monde de la même façon, comme deux anciens empires. Enfin, par-delà l'agacement réciproque, Paris et Londres sont des partenaires militaires et stratégiques naturels l'un pour l'autre. Comme l'a dit récemment Manuel Valls, les deux pays ont toujours été côte à côte lors des désastres sanglants du XXe siècle. Ce n'est pas rien.

    Et l'autre scénario ?

    Ce serait le bon : que la sortie du Royaume-Uni conduise les autres membres à s'interroger sur cette Europe en crise : est-ce que cela vaut toujours  le coup ? À quelles conditions ? Et que voulons nous faire désormais ensemble ? L'ère de la bonne volonté européenne automatique est révolue. C'est la France qui va avoir le plus de mal à cette révolution mentale, car si elle n'a plus  la perspective européenne comme futur, elle redevient une puissance moyenne sur le déclin. Alors que l'Allemagne a au moins une stratégie de remplacement, avec la consolidation de son hinterland,  à l'est, en plein essor. Elle peut devenir  le centre d'une « Germania » industrielle, tout à la fois pacifique et puissante, renouvelée progressivement par l'immigration.

    La survie de l'Europe passe-t-elle par un système à deux vitesses, avec un noyau dur (mené par le couple franco-allemand) et des satellites ?

    Le statu quo est en effet difficilement envisageable. Parce que la construction européenne est un navire de beau temps, qui a été conçu et fabriqué pour naviguer dans une période de calme tout à fait inhabituel, la fin du siècle dernier. Il n'est pas armé pour les intempéries actuelles, comme la simultanéité des crises économique, migratoire, terroriste...  La meilleure preuve, c'est que l'on est revenu en quelques semaines seulement sur la libre circulation des personnes, avec le rétablissement des frontières nationales. Tout comme sur celle des capitaux, en Grèce et à Chypre. Alors, y a-t-il une stratégie de substitution à l'Europe actuelle qui soit collective ? C'est ce que vous appelez l'Europe à deux vitesses. Ce serait le retour à l'Europe  des Six, ou celle des Douze. Ce serait souhaitable, mais ce n'est pas le plus probable. La tentation va être forte  d'en revenir aux frontières nationales. 

    Entretien par Marie-Laetitia Bonavita            

  • Une jeunesse conservatrice ?

    Manifestation à Nantes contre la loi Travail |17.03] Crédits photo : LOIC VENANCE/AFP 

     

    Par Alexandre Devecchio   

    Au-delà des cortèges de l'UNEF, Alexandre Devecchio voit une nouvelle génération conservatrice émerger. Elle ne veut pas changer le monde, mais empêcher qu'il se défasse. Conservatrice, est-ce le mot juste ? On sait qu'il commence mal et que du monde de la postmodernité il n'y a plus grand chose à conserver. Mais au delà des mots, il y a les choses mêmes, les réalités, les aspirations de la jeunesse dont traite ici Alexandre Devecchio. Où elle peut se reconnaître.  LFAR         

     

    Devecchio.jpgLes jeunes sont-ils devenus des « vieux cons » ? Une fois n'est pas coutume, François Fillon et Nicolas Sarkozy sont d'accord sur ce point. Les moins de 20 ans, en particulier ceux qui se mobilisent contre la loi Travail, seraient déjà « conservateurs ». Dans la bouche des anciens président de la République et premier ministre, l'adjectif sonne comme un « gros mot », voire une injure.

    « Tous dans la rue pour que rien ne bouge : voilà le message de ces conservateurs qui n'ont pourtant pas encore 20 ans », raille le député de Paris. « Les lycéens sont au mieux une marge de manœuvre utilisée par des conservateurs qui plongent le pays dans une crise dont il ne se redressera pas », persifle le patron des Républicains. Voir deux des principaux représentants de la droite française fustiger ainsi «le conservatisme » est pour le moins paradoxal. Cependant, sans le vouloir,  les deux hommes mettent le doigt sur une vérité profonde de l'époque. Oui, une partie non négligeable de la jeunesse devient « conservatrice ».

    Tandis que les politiques contemporains de gauche comme de droite, enfants de Mai 68, sont majoritairement acquis à l'idéologie libérale-libertaire, les enfants de Fukuyama rêvent d'un retour du vieux monde. Le monde nouveau dont ils ont hérité n'est pas celui de la fin de l'Histoire et de la globalisation heureuse, mais celui de l'identité malheureuse, de la crise, de l'indifférenciation et du terrorisme. Ils sont en quête de repères, de racines et de limites. Comme l'écrivain George Orwell, quand on leur présente quelque chose comme un progrès, ils se demandent avant tout s'il les rend plus humains ou moins humains. Certes, une certaine jeunesse ultraconnectée et privilégiée, celle qui anime la « Macronmania », s'épanouit dans un univers globalisé. Mais ils ne forment qu'une minorité. Et depuis un vendredi sanglant de novembre 2015, eux aussi savent que l'Histoire est tragique.

    Le lien avec la jeunesse est rompu

    Ce conservatisme nouveau prend différentes formes. Sur le plan économique, au-delà du militantisme professionnel des apparatchiks de l'Unef et des traditionnelles foucades lycéennes aux premiers rayons de soleil, la mobilisation contre la loi El Khomri traduit le réel malaise d'une jeunesse précarisée. Cette génération pigeon, endettée dès la naissance, en a assez  des stages, des CDD et des chambres de bonne. Elle ne veut plus vivre dans la peur du lendemain. « Justement, cette loi travail rendra plus facile d'accès le CDI et relancera l'emploi des jeunes », assurent la bouche en cœur les « élites » politiques dirigeantes. Peut-être, mais le lien avec la jeunesse est rompu.

    Dans la France périphérique, l'angoisse économique se double d'une insécurité culturelle. La nouvelle génération n'a pas connu les usines de ses parents, mais veut préserver ce qui lui reste : son identité. Elle rêve de rétablir les frontières et de rebâtir l'État-nation. Cette jeunesse-là n'emmerde plus le FN, mais le plébiscite à chaque nouvelle élection. Enfin, une troisième jeunesse qui a notamment peuplé les rangs de la Manif pour tous,  se bat pour préserver la vie dans un futur qui s'annonce digne du Meilleur des mondes. À l'heure du transhumanisme et de l'intelligence artificielle, elle considère que le progressisme est devenu fou. Cette jeunesse prône l'écologie intégrale et veut retrouver le sens des limites.

    Au sens où l'entendait Albert Camus, cette génération est bien conservatrice. Elle sait qu'elle ne refera pas le monde, mais sa tâche consiste « à empêcher qu'il se défasse ».   

    Alexandre Devecchio

    Alexandre Devecchio est journaliste au Figaro en charge du FigaroVox. Chaque semaine, il y observe le mouvement des idées. Passionné par le cinéma, la politique et les questions liées aux banlieues et à l'intégration, il a été chroniqueur au Bondy blog. Il est également co-fondateur du Comité Orwell. Retrouvez-le sur son compte twitter @AlexDevecchio