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Actualité France - Page 386

  • Débats • Marion Maréchal-Le Pen : pour en finir avec le cléricalisme républicain…

    Illustration Boulevard Voltaire 

     

    Il paraît que Marion Maréchal-Le Pen se rendrait bientôt à un colloque de l’Action française. Et alors ?

    par Nicolas Gauthier

    Journaliste, écrivain
     

    Nicolas Gauthier.pngDans les années 90, en introduction de son essai, Ni droite, ni gauche, Français !, un certain Samuel Maréchal, alors directeur du Front national de la jeunesse, rappelait cette phrase de Jean-Jacques Rousseau : « La république, c’est la res publica, la chose publique. En ce sens, la monarchie est aussi une république. »

    Plus de vingt ans après, comme aurait dit Alexandre Dumas, la petite Marion Maréchal-Le Pen, élevée par qui vous devinez, remet aujourd’hui les pendules à l’heure quand, interrogée par nos confrères de i>Télé, elle explique : « J’appartiens à une génération un peu saoulée par les valeurs de la République qu’on sert en permanence et dont on ne sait pas ce qu’elles recouvrent, ce qui évite d’aller au fond des idées. »

    La petite peste blonde prise en délit de récidive ? Oui, car récemment, dans l’excellente revue Charles, elle affirmait déjà : « La France n’est pas que la République ; la République, c’est un régime politique. Je ne comprends pas cette obsession pour la République. Pour moi, la République ne prime pas sur la France. »

    Ayant été plus qu’impliqué dans la rédaction de l’ouvrage plus haut évoqué, je me permettrai, quitte à employer ce « je » définitivement haïssable, de rappeler une récente discussion avec un républicain d’envergure et ministre mitterrandien de haute volée, Roland Dumas. Thème de la causette ? France et République, les deux à la fois et dans quel ordre ?

    Je cite de mémoire, car c’était un peu du « off », mais je connais assez bien l’homme pour savoir qu’il ne m’en voudra pas : « Bien sûr que la France a précédé la République. Après, quand la France est-elle née ? Baptême de Clovis ? Fête de la Fédération ? 14 juillet 1789 ? Et avant ? Vercingétorix ? Nos ancêtres gaulois ? Vaste débat… » Débat auquel Marion Maréchal-Le Pen apporte sa modeste contribution, ne serait-ce qu’en permettant qu’on puisse, enfin, tant qu’on en a le droit, débattre de la question.

    Après, laissons nos opinions au vestiaire. Et concentrons-nous sur les faits. Pacte républicain ? OK. Mais signé quand et par qui, sachant qu’il faut être au moins deux pour signer un contrat, même en cas de divorce. Qui sont ces « deux », donc ? Valeurs républicaines ? Pourquoi pas. Mais lesquelles ? La méritocratie élitiste des hussards noirs de la République ou la tyrannie « elgébétiste » de Caroline Fourest et le déballage mammaire des Femen ? La loi sur la préférence nationale à l’embauche, votée à l’instigation de la CGT, de Roger Salengro et de Léon Blum ? Ou la guignolade, tout aussi républicaine, finalement, de SOS Racisme ayant consisté à dresser Français de branche contre Français de souche, ou l’inverse ?

    D’un point de vue historique, on se contentera de noter que la « République » – avec un « R » majuscule et entre guillemets, SVP –, ne représente finalement pas grand-chose dans une histoire française se comptant en dizaines de siècles. Soit deux cents ans tout au plus, soit une infime période ayant vu se succéder cinq républiques (six en comptant celle de Vichy), le retour de trois rois qui ne savaient plus trop bien où ils habitaient, et deux empires dont le legs juridique et historique mériteraient largement d’être revus à la hausse.

    Il paraît que Marion Maréchal-Le Pen se rendrait bientôt à un colloque de l’Action française, et que cela ferait grand bruit, jusqu’au sein même de son propre parti. Et alors ?

    Traditionnellement partisan de l’alliance du trône et de l’autel, du sabre et du goupillon, c’est-à-dire à la fois de droite et de gauche et même parfois d’ailleurs, je ne peux qu’approuver.

    Il est possible que je ne sois pas le seul.   

     
    Journaliste, écrivain
    [Boulevard Voltaire, 29.04] 
     
  • Campagne contre les discriminations : l'antiracisme à sens unique

     

    Par André Bercoff

    HUMEUR - Pour lutter contre les discriminations à l'embauche, le gouvernement a lancé la campagne #LesCompétencesD'Abord. André Bercoff s'étonne [Figarovox - 27.04] du deux poids deux mesures qui a cours quand il s'agit de combattre le racisme. Bien-sûr, à la manière d'André Bercoff : style direct, bon sens, talent ...  On est d'accord sur presque tout.

     

    449832132.3.jpgLe ministère du Travail nous l'affirme, et pourquoi ne pas l'écouter ? La France est raciste. Discriminante. Réactionnaire. Sclérosée. Corsetée dans son refus de l'autre en son infinie diversité. D'où la campagne nationale à coups d'affiches, de clips et de posters intitulée « Les compétences d'abord ». Il s'agit de combattre ce deux poids deux mesures indicible, honteux mais réel, qui empêcherait les patrons d'employer des hommes et des femmes qui n'auraient pas la même couleur qu'eux. Ainsi, sur une image divisée en deux, on voit par exemple, à gauche une jeune femme blanche à qui l'on susurre : « à demain » et à droite, une jeune femme basanée à qui l'on déclare: « désolé, on ne cherche personne ».

    Que le racisme soit une tare aussi haïssable que condamnable, nul ne le conteste. Mais désigner, depuis des années, le Blanc comme l'archétype du beauf, des Dupont-la-Joie ; psalmodier en permanence qu'il n'existe pas de racisme anti-blanc alors qu'une foultitude de faits divers prouve le contraire, c'est ajouter, au mécontentement ambiant, une frustration et un sentiment d'injustice qui nuisent à la cause même que l'on prétend défendre. Depuis près de quarante ans, de la naissance de SOS Racisme aux mouvements pro-migrants d'aujourd'hui, on ne cesse de clamer : « Touche pas à mon pote ». A une seule condition : défendons ardemment le pote si celui-ci est africain, oriental ou asiatique. Mais s'il s'agit d'un visage pâle ou d'une « face de craie », alors il est normal que l'on s'acharne sur lui et que l'on trouve des excuses à ses agresseurs, puisque, par essence, ce Français « de souche » est un colonialiste, un coupable, un oppresseur, qui doit expier tous les péchés de ses ancêtres qui ont occupé, pillé et massacré des populations entières. Par exemple, selon la doxa régnante, seuls les Occidentaux auraient été esclavagistes et il n'y aurait eu aucune traite négrière organisée et soutenue pendant des siècles par des Africains et des Arabes, ni aucune épuration ethnique au Soudan et au Rwanda, au Biafra et au Yémen : cela ne se peut. Seul l'hémisphère Nord a le monopole des génocides.

    Récemment, en France, par exemple, on a appris que pourrait se tenir cet été un « camp décolonial » interdit aux blancs. En fait, ce qui se construit ici, à l'insu du plein gré de responsables sourds et aveugles, c'est l'exact pendant des racismes propres à l'extrême-droite de l'entre-deux guerres et d'aujourd'hui. Une espèce de délire de la différence qui, par vengeance mémorielle et commémorations à l'envers, s'attache à répandre, heureusement pour le moment à basse température, les théories qui firent le bonheur de l'Allemagne et de l'Italie des années 30. Ce n'est pas en pratiquant le retour haineux de balancier et la discrimination à l'envers que l'on fera avancer les mœurs et les esprits dans une France moins apaisée que jamais, et où, pour certains, faire de la politique consiste à ajouter encore plus d'huile sur un feu qui couve de moins en moins. Les compétences d'abord ? Absolument. A condition que les Gribouille cessent d'être à la manœuvre. 

    André Bercoff

    A lire aussi ...

    Un « Camp d’été décolonial », ou le racisme anti-blanc assumé

    Un « camp décolonial » interdit aux blancs par Eugénie Bastié

     

  • Marion Maréchal-Le Pen « un peu saoulée par les valeurs de la République »

    Orange avec AFP, publié le 27 avril 2016

     

    Voici ce que l'on pouvait lire hier [27.04] à la rubrique Actualités du portail Orange, repris, d'ailleurs, sur de nombreux autres sites et médias. Outre leur intérêt propre, ces propos de Marion Maréchal-Le Pen confirment sa participation - dans le camp républicain - au colloque d'Action Française « Je suis royaliste, pourquoi pas vous » du samedi 7 mai, à Paris. (Voir nos annonces, par ailleurs).  LFAR

     

    La députée FN du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen a de nouveau pris ses distances avec la "République" française. Elle a déclaré mercredi 27 avril sur iTELE appartenir à "une génération un peu saoulée par les valeurs de la République". Elle était interrogée sur des propos où elle disait ne pas "comprendre cette obsession pour la République".

    Je les "assume totalement, je suis d'une génération un peu saoulée par les valeurs de la République qu'on nous sert en permanence et dont on ne sait pas ce qu'elles recouvrent, ce qui évite d'aller sur le fond des idées", a critiqué la benjamine du Palais Bourbon, âgée de 26 ans.

    On dit 'valeurs de la République' et on exclut du pseudo-champ républicain" le Front national, a-t-elle regretté.

    - "La France a commencé avant la République" -

    Dans le trimestriel politique Charles en juin 2015, elle avait dit: "La France n'est pas que la République (...). C'est un régime politique (...). Je ne comprends pas cette obsession pour la République. Pour moi, la République ne prime pas sur la France", avait-elle dit. "Tout ce que je dis, c'est que je défends la Ve République, c'est un système auquel je suis attaché, mais la Ve République, c'est un régime politique, la France c'est mon pays, je ne confonds pas tout à fait les deux. La France a commencé avant la République", a-t-elle précisé mercredi. "J'invite nos dirigeants à dire ce que sont les valeurs de la République" a-t-elle poursuivi.

    Marion Maréchal-Le Pen était initialement interrogée sur sa participation prochaine à un colloque de l'Action française, un mouvement royaliste, le 7 mai. "C'est un débat entre républicains et royalistes, et je suis dans le camp républicain. J'aime assez le débat d'idées, même si ce n'est pas un débat brûlant aujourd'hui en France", a-t-elle reconnu en souriant. 

  • Emmanuel Macron va présider les fêtes de Jeanne d'Arc à Orléans ... Redira-t-il qu'il nous manque un roi ?

     

    Invité par le maire LR, Olivier Carré, le ministre de l'Économie et des Finances présidera le 8 mai prochain les fêtes de Jeanne d'Arc à Orléans. Fêtes johanniques qui se dérouleront dans les rues d'Orléans, du 29 avril au 8 mai.

    Une première pour un membre du gouvernement depuis 2008, nous dit-on. Cela fait six ans qu'un ministre en exercice n'avait pas été invité aux fêtes orléanaises en tant que président d'honneur. Le dernier en date ? L'ancienne Garde des Sceaux et Ministre de la Justice, Rachida Dati.

    Interrogé par le Figaro, le cabinet d'Emmanuel Macron a naturellement démenti toute intention politicienne de la part du ministre et a ajouté : « Il a accepté, car le 8 mai est une fête nationale. Si l'on fête la fin de la seconde guerre mondiale, on célèbre aussi la libération de la France par Jeanne d'Arc. Une figure nationale.»

    Le cabinet d'Emmanuel Macron a encore précisé qu'il était du devoir de l'homme politique de rappeler la véritable « filiation » qui unit la Pucelle d'Orléans à la France. « Si Emmanuel Macron est convié à cette fête, c'est pour redonner du sens à notre histoire. Il ne faut pas laisser Jeanne d'Arc au Front National.» Ce qui est, d'ailleurs, justifié, car c'est l'Action Française qui a imposé au régime, en 1920, à la IIIe République d'alors, la Fête Nationale de Jeanne d'Arc, célébrée, depuis, tous les deuxièmes dimanches de mai. Il en avait coûté 10 000 jours de prison aux camelots du roi... Le cabinet du ministre a encore précisé : « Il pourra lors de ces fêtes s'exprimer sur notre histoire et ses racines.»

    Fort bien. Mais Emmanuel Macron, à l'exemple de Jeanne, ira-t-il au fond des choses ? Gardera-t-il au moins à l'esprit ses propres déclarations de l'été 2015 qui, pour étonnantes qu'elles fussent, n'en ont pas moins été faites et publiées ? Déclarations où il méditait sur l'incomplétude de la démocratie, datait la réalité de la dite incomplétude en France, de la mort de Louis XVI, dont il se disait en plus persuadé que les Français ne l'avaient pas voulue, constatait que depuis lors, hormis quelques rares et brèves périodes d'exception, la fonction de Chef de l'Etat n'était plus vraiment occupée, et, pour finir, concluait fort logiquement qu'il nous manque un roi. 

    Ce que dira - ou ne dira pas - Emmanuel Macron à Orléans - notamment « sur notre histoire et ses racines » - devra être suivi avec attention. Il est encore, avons-nous écrit ici, un objet politique non identifié. Se définira-t-il à Orléans ? Et en quel sens ? A suivre ... LFAR 

     

    Retrouvez les publications de Lafautearousseau sur les  « déclarations Macron »

    Décidément, nous aurons tout lu, tout vu, tout entendu ! La voie est libre !  [9.07.2015]

    Le buzz s'est fait autour du remarquable entretien donné par E. Macron [10.07.2015]

    Quelle extraordinaire déclaration d'E. Macron, chers lecteurs de LFAR   [16.07.2015]

    Le réalisme commande le Roi par François Marcilhac [20.07.2015] 

    Royaliste, Emmanuel Macron ? Ce qu'en pense Bertrand Renouvin [27.07.2015]  

    Un royaliste dans le gouvernement français par Peroncel-Hugoz [10.08.2015]

    J. Leroy : Macron m’inquiète Le prendre au sérieux avant qu’il ne soit trop tard [18.04.2016]

     

  • Zemmour : « Quand la CGT casse du flic et perd sa base »

     
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    Une matraque, du sang, et un insigne de CRS. La CGT n’a pas fait dans la dentelle pour sa dernière affiche. Le slogan n’est pas non plus un modèle de subtilité nuancée : "La police doit protéger les citoyens et non les frapper."

    C’est un retour aux sources pour la confédération de la Porte de Montreuil. Aux temps héroïques où ­Clemenceau, en 1906, envoyait l’armée pour mater les grévistes de la toute jeune CGT qui ­venait d’être fondée dix ans plus tôt. Ou plus tard, après la Seconde Guerre ­mondiale, lorsque les grèves insurrectionnelles de la CGT de 1947 laissaient craindre que les communistes français n’imitent leurs ­camarades de l’Est, et ­provoquaient la réaction du socialiste Jules Moch, ­ministre de l’Intérieur, qui s’appuya sur les ­Compagnies républicaines de sécurité. CRS qui seraient traités de SS, vingt plus tard, par de jeunes fils de bourgeois qui se prenaient pour Jean Moulin et confondaient de Gaulle et ­Pétain. Alors, la CGT et les ouvriers ne mangeaient déjà plus de ce pain ­gauchiste-là.

    Mais voilà, l’eau a coulé sous les ponts de la Seine, et le sang aussi, le sang de Charlie, de l’Hyper Cacher et du Bataclan. Les CRS ne sont plus les SS qu’il était de bon ton de détester, mais des flics de la République qu’on embrasse. Même le vieux rebelle Renaud avoue sa passion nouvelle pour ces policiers qu’il vouait ­naguère aux gémonies arpégées.

    L’affiche de la CGT est pire qu’un crime, c’est une faute. Une faute de goût, une faute de temps. Après qui court-elle ? Les "casseurs" de Notre-Dame-des-Landes ou de la Nuit debout place de la République à Paris ? Les jeunes qui crient à la discrimination parce que la police est encore la seule à combattre - ou ­plutôt à faire mine de combattre car les ordres des supérieurs et des politiques interdisent tout travail sérieux - la loi des caïds de la drogue dans les ­banlieues ? Croit-elle qu’elle va retenir ses innombrables ouvriers et même militants qui l’abandonnent pour le vote FN en cassant du flic ? 

    Les patrons de la CGT, comme les élites des autres syndicats et des partis poli­tiques, sont à des années-lumière de leur base. Aujourd’hui, ce sont les classes ­populaires qui réclament l’ordre et la protection de la police, contre les trafiquants de drogue et les djihadistes. Entre les deux, il n’y a parfois d’ailleurs qu’une question de temps. Déjà, en mai 1968, le cinéaste italien Pasolini disait : "Entre un CRS et un étudiant gauchiste, je choisis un CRS car lui est un fils d’ouvrier." Plus la centrale ouvrière perd ses adhérents, plus elle retrouve des réflexes gauchistes dont on la croyait vaccinée. Le gauchisme est la maladie sénile du communisme. 


    Paru dans Le Figaro Magazine, 22 avril 2016
  • Un « Camp d’été décolonial », ou le racisme anti-blanc assumé

     

    par Gabriel Robin

    Il est ici question d'un « camp d'été décolonial » qui se tiendra du 25 au 28 août près de Reims. Un camp de « formation à l'antiracisme politique » ... qui exclut les blancs. Initiative qui se veut « dans la tradition des luttes d'émancipations décoloniales anticapitalistes et d'éducation populaire » de la gauche radicale. Gabriel Robin a excellemment analysé l'esprit de cette opération dans Boulevard Voltaire [22.04].  LFAR 

     
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    Les tiers-mondistes pensent que le processus de décolonisation n’est pas encore achevé.

    Les gauches radicales, chaotiques et protéiformes, issues des luttes marxistes culturelles entamées à l’orée des années 1960, trouvent une seconde jeunesse au sein du mouvement Nuit debout. Enfin, disons plutôt qu’elles se radicalisent et se médiatisent. Pour faire court, ces militants estiment que les Occidentaux sont ontologiquement des oppresseurs, et ne conçoivent l’histoire du monde qu’en une succession de rapports de domination. Le dominant étant, dès l’origine, l’homme blanc cisgenre (c’est ainsi que les hétérosexuels sont désignés dans leur jargon).

    Dans les années 1980, personne n’a compris que l’antiracisme, appliqué au champ politique, et sorti du cadre de la simple morale élémentaire, n’était en réalité que le cache-sexe d’un racisme inversé, qui s’exerçait à l’encontre des personnes d’origine européenne. Héritiers des Black Panthers, et de l’affirmative action états-unienne, les Indigènes de la République développent une pensée politique articulée autour de la haine de l’Occident, de l’Europe et, en dernier ressort, de la France. Haine qui vise prioritairement les peuple historiques de ces entités politiques et charnelles.

    Les tiers-mondistes pensent que le processus de décolonisation n’est pas encore achevé. Souhaitant poursuivre la mission eschatologique que se sont donnée les « damnés de la terre », en collaboration avec un faiseur d’opinions comme Alain Badiou, ils ont décidé de ne plus se mélanger aux Français blancs. Ce concept de « non-mixité » s’est ainsi matérialisé, en marge des manifestations contre la loi portant réforme du Code du travail, avec une réunion intitulée « Paroles non blanches : rencontres autour des questions de race », ou bien encore par un « Camp d’été décolonial » réservé aux personnes « victimes du racisme d’État », qui se tiendra à Reims au mois d’août.

    Une multitude de groupuscules ont ainsi vu le jour : les susnommés Indigènes de la République, mais aussi des entités plus baroques, tels le collectif Stop le contrôle au faciès ou le collectif Mwasi, qui s’adresse aux « femmes cisgenres et transgenres noires/métisses africaines et afro-descendantes ».

    Ce capharnaüm postmoderne se nourrit de toutes les confusions contemporaines engendrées par les sociétés complexes, multiethniques et multiculturelles. Nous assistons à une véritable surenchère victimaire et narcissique : genre, ethnie…

    Laquelle surenchère profite d’une impunité totale. Les propagandistes de l’anti-France peuvent tout dire. Ils ont pignon sur rue. Pire : leur haine est niée au sommet de l’État. En témoigne la campagne à 100 millions d’euros, financée par vos impôts, qui ne fait jamais mention du racisme anti-blanc, nous livrant à la vindicte de personnages revanchards.

    Trois choses interpellent particulièrement dans ce phénomène. D’abord, la prise en otage des Français noirs ultramarins, sommés de se solidariser à des luttes qui leur sont profondément étrangères.

    Ensuite, la collusion contre nature entre ces idéologies et l’islam politique, pourtant à milles lieues de ces thèses, démontrant que nous sommes proches d’une insurrection.

    Enfin, last but not least, sur un registre plus comique, on peut se demander pourquoi ces gens vont se « décoloniser » à Reims, capitale spirituelle des rois de France ? Ils ne vont pas se « décoloniser » au Liberia. S’ils n’aiment pas la France, ne se sentent pas aimés en retour, ne se vivent pas en Français, ils peuvent toujours quitter le pays. Personne ne les en empêchera. Mais peut-être veulent-ils nous contre-coloniser ?   

    Juriste
  • « Un résultat historique » qui affole les médias : au cœur de l'Europe, l'Autriche réagit !

     

    Présence invasive de l'Islam, déferlante massive des migrants : ces questions majeures dominent aujourd'hui la scène européenne et les préoccupations des peuples, malgré tous les efforts, malgré le matraquage incessant, des grands médias pour y faire face.

    Le Monde [24.04] explique ainsi le résultat du 1er tour de l'élection présidentielle autrichienne :

    « La campagne électorale a été dominée par la question du droit d’asile. Le gouvernement a établi des restrictions drastiques en la matière, l’extrême droite lui reprochant de ne pas en faire assez, et les défenseurs des droits de l’homme trouvant qu’il est allé trop loin.

    L’Autriche a enregistré 90 000 demandes d’asile en 2015. Rapporté à sa population (8,58 millions de personnes), c’est un chiffre qui la place parmi les premiers pays d’accueil en Europe.

    Mais la campagne n’a pas tourné qu’autour des migrants. L’usure des partis au pouvoir a aussi largement pesé. »

    Mais l'usure des partis au pouvoir n'est pas un phénomène autrichien. Croit-on que la France et la plupart de ses partenaires européens ne sont pas dans le même cas ? LFAR

     

  • La reine et le président

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    On peut reprocher à la monarchie britannique de n’être tout simplement pas une république ou, à l’inverse, de n’être guère plus qu’une sorte de démocratie couronnée. Il n’empêche… Jeudi 21 avril, M. Calvi consacre son émission quotidienne (« C dans l’air », France 5) à la Grande-Bretagne, fêtant ainsi à sa façon les quatre-vingt dix ans de la reine Elizabeth II. Un reportage parmi d’autres montre que l’éloge de la souveraine prononcé par M. Cameron à la Chambre des Communes soulève une approbation unanime : aucune opposition, même de la part des plus « républicains » des députés travaillistes. M. Calvi, (faussement ?) naïf, demande à ses invités si ce qui fascine de ce côté-ci de la Manche, ce n’est pas justement que les Britanniques, dans leur grande majorité et dans les grands moments de leur Histoire, se rassemblent ainsi autour de leur souverain(e), quand les Français ne font le plus souvent que se déchirer à propos de leur président.  

    On pourrait répondre à M. Calvi que désormais M. Hollande fait lui aussi (presque) l’unanimité, mais contre lui, son problème étant de prêter le flanc à toutes les critiques. Un reproche récurrent concerne son manque d’autorité, inquiétant pour un chef de l’Etat - même pas capable de se faire respecter par Mme Salamé, la journaliste mal élevée de l'émission « Dialogues citoyens » (France 2, 14 avril). De toute façon, ayant accédé à la fonction suprême en politicien démagogue du Parti socialiste, il a été bien évidemment incapable de tenir, dans presque tous les cas, ses fameuses promesses électorales (« Moi, président, je… »). Avec lui, ce n’est pas seulement un homme, c’est aussi le parti qui l’a mandaté et son idéologie qui font faillite sous nos yeux. 

    Mais pas seulement : tout un système donne l’impression d’être à bout. Il a souvent été reproché à la Ve République, par ses adversaires, d’être « monarchique ». Convenons que, par certains des pouvoirs qu’elle confère à son président et par son éloignement originel manifeste à l’égard des partis, elle a constitué un réel progrès par rapport aux IIIe et IVe Républiques. Cependant, trop faible dans ce qu’elle a de fort, elle aura été incapable de résister à la réappropriation du pouvoir par les grands partis. Le président élu aura au fond toujours été l’homme d’une faction, mais il est arrivé qu’il l’oublie; désormais, la mise en pratique d’une élection « primaire » a pour effet de favoriser et d’étaler au grand jour tous les calculs partisans, le résultat de l’élection elle-même y paraissant de fait subordonné : ainsi dit-on déjà que celui qui gagnera la primaire des « Républicains » sera élu contre Mme Le Pen au second tour ! 

    On peut se moquer des Britanniques et du charme désuet de leur monarchie. Ils se retrouvent pourtant en elle qui incarne, au delà des rivalités partisanes, l’unité du pays. Elle rassemble. « Notre » république peut bien proposer des concepts qui fleurent bon l’utopie (« Liberté, Egalité, Fraternité »), personne n’y croit. Elle reste le régime des partis, rien d’autre. Elle ne rassemble pas, elle oppose. 

     

  • Enfumages et paradis fiscaux

    Crocodile panaméen géant  © Copyright dr

    Par Peroncel-Hugoz  

    Très perplexe devant les « Papiers de Panama », notre confrère plante ses crocs cette semaine dans ce qu’il estime être « les vrais centres mondiaux de la finance douteuse ».

     

    peroncel-hugoz 2.jpgDepuis plus d’un quart de siècle, l’opinion mondiale ( et singulièrement en Occident où, selon une idée reçue bien ancrée, « la presse est la plus libre du monde »), est régulièrement abreuvée d’annonces tonitruantes, de la part de ses plus hauts dirigeants politiques, proclamant la fin « immédiate » ou « prochaine », « progressive » ou « définitive » des paradis fiscaux et autres lieux où l’on cache des fortunes bien ou mal acquises, de l’argent demandant une bonne lessive pour être présentable et autres faits du même acabit … 

    La plus péremptoire, la plus spectaculaire de ces déclarations a sans doute été, le 23 septembre 2009, celle du président Nicolas Sarkozy, claironnant, quelques mois après le Sommet G20 de Londres qui avait, dit-on, planché « sérieusement » sur le sujet : « les paradis fiscaux, le secret bancaire, la fraude organisée, c’est TER-MI-NÉ ! ». Il n’y eut guère alors, à travers la planète, à part peut-être quelques obscurs journalistes, que deux institutions en vue pour proclamer haut et clair leur scepticisme : le Comité catholique contre la faim et l’ONG anglo-saxonne OXFAM qui passent toutes deux pour échapper aux influences de Washington et Londres. 

    Tout récemment nous avons eu droit aux « révélations » contenues dans les Papiers panaméens qui, si elles sont exactes, même partiellement, réduisent en miettes les propos sarkozyens de 2009. Les grands quotidiens européens y sont allés alors, une nouvelle fois, de leurs listes exotiques, de leurs cartes des cinq continents, égrenant les endroits où se cachent l’ « argent sale », l’ « argent détourné », l’ « argent fuyant les taxes », etc.  Une fois de plus ont défilé devant nos yeux blasés les noms déjà archiconnus en la matière des Iles anglo-normandes, du Sultanat de Bruneï, des Principautés du Liechtensteïn, d’Andorre ou de Monaco, des Antilles hollandaises, de l’archipel de Vanuatu, que sais-je encore ? 

    Une fois de plus le brave peuple, érigé à son corps défendant en « opinion mondiale », est grugé car tous ces noms sonores jetés en pâture au public, coupables ou non, ne sont que très-très-très faiblement détenteurs des trésors cachés. Les milieux bancaires internationaux vraiment informés — et donc toujours muets — savent eux, de toute éternité, qu’on amuse ainsi la galerie tandis que les trois principaux centres mondiaux de l’argent malpropre ou propre, dissimulé ou placé secrètement sont, par ordre d’importance : 

    —  La City de Londres

    —  Le minuscule Etat américain du Delaware

    —  Des banques israéliennes 

    Rassurez-vous, le prochain G20, ce printemps, promet de s’attaquer enfin pour de bon aux « paradis fiscaux » et d’en publier une liste « complète et définitive » … Je doute fort que les trois « centres » cités supra figurent sur la nouvelle liste promise …

    Encore un mot quand même : s’il y a des « paradis fiscaux », c’est qu’il y a aussi des « enfers fiscaux » … dont les lois confiscatoires sont en partie responsables de l’existence de « refuges », de « tax-haven », comme disent eux-mêmes les Anglo-américains. Vous voulez savoir ce que sont des lois confiscatoires ? Eh ! bien, consultez le code des impôts de la République française ou, pis, celui du Royaume de Danemark ! Vous serez édifiés. Quant au code fiscal marocain, il figure, lui, parmi les plus bénins, les plus libéraux des cinq continents.  

    Peroncel-Hugoz

    Repris du journal en ligne marocain le 360 du 22.04.2016

  • Fondamentaux d'Action Française • Le « coup de force »

     

    par Stéphane BLANCHONNET

    Un Article de Stéphane BLANCHONNET paru sur à-rebours.fr et dans L'AF2000. Et un article parmi plusieurs autres qui rappellent utilement les fondamentaux de la politique d'Action française.  LFAR

     

    659173882.jpgL'originalité de l'Action française ne se voit nulle part aussi nettement que dans sa doctrine du « coup de force ». N'ayant jamais cru que la question du régime puisse être tranchée par le jeu ordinaire des élections, elle n'est pas un parti royaliste. N'ayant pas la naïveté de penser que le pouvoir puisse être pris par une conspiration de « cagoulards » isolés et sans relais dans les corps constitués, elle n'est pas non plus un groupuscule tenté par la clandestinité.

    Sa vocation est de conspirer « à ciel ouvert », de créer un « état d'esprit royaliste » en répétant sans cesse ses raisons contre la République et pour la monarchie, mais aussi un état d'esprit favorable au coup qui renversera un régime que sa faiblesse condamne nécessairement et régulièrement à des crises susceptibles de le tuer.

    De la lecture des textes de stratégie écrits par Maurras (qu'il s'agisse du subtil Mademoiselle Monk ou du vigoureux Si le coup de force est possible) se dégagent deux concepts clés : l'occasion et la direction. L'occasion, c'est la crise, que le peuple soit dans la rue contre le pouvoir ou que la nullité des institutions ait provoqué un désastre militaire ; la direction, c'est notre capacité à influencer le restaurateur de l'ordre, dont la survenue est aussi inéluctablement écrite dans les lois de la physique sociale que les conditions qui auront produit la crise, d'une part à tenter le coup, d'autre part à donner à ce coup une issue royale.

    Les conséquences pratiques de ce programme sont claires : la nécessité de connaître et de propager notre doctrine de salut public, en particulier auprès des élites civiles et militaires du pays réel, la nécessité d'entretenir dans nos rangs et dans l'opinion l'état d'esprit favorable à l'insurrection (état d'esprit qui ne se confond pas avec un simple romantisme de l'action), la nécessité de construire des réseaux solides dans tous les secteurs de la vie nationale, qui seront en mesure de faciliter et de servir le coup. 

    Repris de A rebours

    Voir aussi ...

    Fondamentaux d'Action Française • Le nationalisme intégral

    Le Quadrilatère maurrassien

    La Monarchie que nous voulons

     

  • Religion & Société • L'islam, principale ligne de fracture entre les intellectuels

     

    par Vincent Trémolet de Villers

    Une remarquable réflexion pour Le Figaro [22./04] sur un sujet maintes fois évoqué dans Lafautearousseau mais qui est ici approfondi et actualisé.

     

    ob_b41265_vincent-temolet-de-villers.jpgAlain Finkielkraut, Michel Houellebecq, Michel Onfray ou Eric Zemmour ont longtemps été les seuls à dire sans tricher ce qu'ils voyaient. Mais, depuis les attentats islamistes de Paris et de Bruxelles, la prise en compte du réel est en train de modifier profondément le monde de la pensée.

    On peut avoir le visage découvert, les cheveux aux vents et se voiler volontairement l'esprit. Ce port du voile-là n'a jamais été obligatoire mais celui qui, en France, se risquait à le retirer pour voir les conséquences d'une immigration inconséquente, celui qui osait exprimer sa crainte de voir fleurir les barbes et pousser les minarets a longtemps subi le supplice réservé aux apostats. Les gardiens du dogme le jetaient dans les ténèbres, les comités de surveillance le faisaient poursuivre par les juges, les relais d'opinion accolaient à son nom tous les péchés du monde.

    S'il lui prenait la fantaisie de ne plus chercher les convulsions antisémites dans les salons de la vieille France ou les sacristies des églises mais dans les territoires délaissés par l'école, la police, la justice, on criait au racisme. Il valait mieux raser les murs et rester bien au chaud derrière la bonne grille de pensée. Le nouveau clergé disait le bien et le mal, le salut et l'enfer. Nul n'y croyait guère mais, l'histoire le prouve, on peut aussi pratiquer une religion sans y croire.

    Accepter de voir

    Et puis, un à un, malgré tout, essayistes, philosophes, écrivains ont arraché le voile. Ils ont accepté de voir. Ils ont même accepté de dire. Les gardiens de la révolution ont bien tenté de les poursuivre, de les faire renvoyer de leurs journaux, de leurs télévisions, de leurs radios, de les mener de force devant les juges: rien n'y fit, leur succès était trop grand et la population les portait aux nues.

    Ils pouvaient être journalistes comme Eric Zemmour, philosophes comme Alain Finkielkraut et Michel Onfray, romanciers comme Michel Houellebecq, essayistes comme Pascal Bruckner et Elisabeth Lévy. Par paresse (ou par malveillance), ils furent assimilés les uns aux autres, sous le vocable de néoréactionnaires. Pourtant, en l'espèce, il était hasardeux de faire des amalgames. Leur seul point commun était d'avoir retiré le voile, d'avoir appelé un chat un chat et un attentat islamiste, un attentat islamiste.

    En dix ans, ce surgissement du réel a bouleversé toutes les lignes de la vie des idées. L'antiracisme a perdu la tête et la main jaune est devenue folle. Les potes d'hier se sont déchirés et la génération SOS a essaimé au Parti socialiste, certes, mais aussi chez Dieudonné. Bernard-Henri Lévy s'est élevé contre le drapeau noir du califat tandis qu'Edwy Plenel a fait du musulman le prolétaire, la victime, le juif du XXIe siècle.

    La gauche morale à l'heure de l'examen de conscience

    « Le catholique zombie », voilà l'ennemi, proclamait Emmanuel Todd quelques mois après que les fous d'Allah eurent tué de sang-froid journalistes, policiers et juifs de l'Hyper Cacher, tandis que des bouffeurs de curés prenaient la défense des chrétiens d'Orient. Il a fallu un deuxième carnage, le 13 novembre, pour que d'autres, à leur tour, viennent dire ce que chacun voyait à l'œil nu. La gauche morale, enfin, faisait son examen de conscience. Celle qui ne combattait que des ennemis déjà vaincus - le fameux homme-blanc-de-plus-de-50-ans - a découvert dans la nuit de Cologne que « la victime » pouvait être « un bourreau ». Elisabeth Badinter qui, elle, n'a jamais été dupe, a souligné la hiérarchie morale du parti de l'Autre : « Ce que cette affaire de Cologne a démontré c'est que, quand ce sont des étrangers qui sont en cause, alors les priorités changent. »

    La gauche, qui ricanait devant Le Petit Journal sur tout ce qui ressemblait de près ou de loin à de la transcendance, s'est souvenue que l'homme était un animal religieux. Jean Birnbaum (Un silence religieux, Seuil) s'est fait l'écho de Saint- Exupéry qui, au milieu de la guerre, écrivait au général X : « Rendre aux hommes une signification spirituelle, des inquiétudes spirituelles, faire pleuvoir sur eux quelque chose qui ressemble à un chant grégorien […] Rien qu'à entendre un chant villageois du XVe siècle, on mesure la pente descendue. » Cette lettre, celle d'un homme plongé dans la nuit du monde entre la croix gammée et le drapeau rouge, résonne curieusement aujourd'hui. L'auteur de Citadelle, en effet, connaissait l'ennemi, mais se demandait si cette connaissance suffisait au sursaut d'un pays et d'une civilisation.

    L'État islamique et ses épigones ne nous disent pas autre chose. L'islamisme conquérant, celui des bombes mais aussi celui du voile intégral et des prières de rue, nous pose la même question: « Qui êtes- vous ? ». Nous, nous savons qui nous sommes, nous disent les djihadistes, mais vous qui êtes-vous ?

    À cette question, les réponses sont multiples : « Je suis Charlie », « je suis terrasse », « je suis Bruxelles ». « Qui est Charlie ? » se demande-t-on, tout de même. Certes, la terrasse du Petit Carillon à la nuit tombée illustre un peu de notre art de vivre, mais peut-on répondre au cri d'« Allah est grand » par un verre de mojito ? Et Bruxelles est-elle la « ville-monde » que le maire vante comme un modèle pour tout l'Occident ou « la capitale de l'Europe des soumis, d'une infinie laideur » dont parle l'écrivain Jean Clair ?

    Dans Situation de la France, Pierre Manent en appelle à la « marque chrétienne » de notre pays. Mais quelle est cette marque ? Celle d'Alain Juppé et du pape François qui la revendiquent pour justifier l'accueil sans mesure des réfugiés, ou celle de Philippe de Villiers qui s'incline devant l'anneau de celle « qui voulait bouter les Anglais hors de France » ?

    En créant le Printemps républicain, Laurent Bouvet a déclaré vouloir retrouver les fondements de la laïcité à la française. Mais est-ce celle de Viviani, qui voulait éteindre une à une les étoiles du ciel ? Celle de Ferdinand Buisson, qui rêvait d'instituer une religion républicaine ? Celle de Christiane Taubira, qui invoque la laïcité pour justifier le développement infini des droits individuels ? Celle de Jean-Louis Bianco ou celle de Manuel Valls ? Celle de Joseph Pagnol, le maître d'école universel, ou celle des transhumanistes ?

    « Que faut-il dire aux hommes ? », s'interrogeait Antoine de Saint-Exupéry à la fin de sa lettre. L'islamisme conquérant nous impose, à son tour, cette question.

    Dans un dialogue inoubliable publié cet été par Le Figaro Magazine, Alain Finkielkraut et Michel Houellebecq tentaient d'y répondre. « Dieu est parti, disait l'auteur de L'Identité malheureuse, et il ne dépend pas de nous de le faire revenir. Je crois que ce qui est mort pour de bon en France comme dans le reste du monde occidental, c'est la croyance en la vie éternelle.» Il poursuivait : « On ne peut pas décider de croire à nouveau dans la vie éternelle - et c'est le destin de l'Occident. » … « Alain, je suis en net désaccord là-dessus, répondait Michel Houellebecq.Ce sont ceux qui croient à la vie éternelle qui survivent. La religion gagne toujours à la fin. » Plutôt que de s'écharper sur les menus à la cantine et les coiffes des hôtesses de l'air, on rêve d'un débat qui soit à cette altitude. C'est peut-être illusoire, mais il n'est pas interdit d'essayer. 

    Vincent Tremolet de Villers

  • Livres & Société • Les Saint-Just du samedi soir

     

    par Jean-Philippe CHAUVIN 

     

    arton8470-7b8cd.jpgIl est en France un philosophe qui s'oppose à la « ferme des mille vaches » et à la construction d'un aéroport à Notre-Dame-des-Landes, et qui use de sa notoriété médiatique pour dénoncer les conditions indignes de l'élevage productiviste et les absurdités de la course à la bétonnisation aéroportuaire et mondialiste : en somme, certains, à cette rapide description, pourraient croire qu'il était, au regard de ces combats qu'il est l'un des seuls intellectuels français à assumer publiquement en France, le bienvenu sur cette place de la « Nuit debout » contestatrice de tant de scandales environnementaux et sociaux... Et pourtant ! Après quelques dizaines de minutes passées à écouter les intervenants des débats, Alain Finkielkraut en a été chassé comme un malpropre par quelques extrémistes qui, le plus souvent, n'ont même pas pris le temps de le lire, se contentant de quelques slogans et arguments faciles. Quelle déception, quelle colère peut-on éprouver devant une telle situation absurde et, il faut le dire, éminemment révoltante ! 

    Le philosophe Alain Badiou, maoïste pas vraiment repenti, n'a pas, lui, hésité à discuter avec son confrère maudit par les nouveaux Saint-Just du samedi soir, et un livre en est né, qui mérite d'être lu*. D'autres, qui n'ont pas la notoriété de Badiou ou de Finkielkraut, ont été invités dans l'émission que ce dernier anime, depuis des années, sur France-Culture, sans censure aucune, et ont pu faire valoir des idées parfois fort éloignées de celles de leur hôte...  

    Je suis d'une tradition dans laquelle on discute beaucoup, et je n'ai jamais hésité à franchir quelques barrières idéologiques pour chercher à comprendre, mais aussi à convaincre mes adversaires, parfois en vain. Je me souviens, entre autres, d'un débat sur la question universitaire organisé par le groupe anarchiste de l'université de Rennes2 auquel je m'étais rendu, accompagné de quelques monarchistes : la surprise était grande parmi les libertaires qui, refusant d'entamer le dialogue avec nous, avaient préféré annuler leur réunion et quitter les lieux... Cela, en définitive, m'avait plus agacé qu'amusé car j'ai toujours trouvé choquant ce genre d'attitude d'exclusion et de fermeture : que l'on ne parle pas de débat et de liberté d'expression si l'on n'accepte pas celle des autres !  

    Il n'est de pire sourd que celui qui ne veut entendre, dit le proverbe, et les excités qui ont poursuivi M. Finkielkraut de leur vindicte l'ont aisément et méchamment prouvé en refusant, non même sa parole, mais sa simple présence, sans doute trop bruyante à leur ouïe délicate de maîtres censeurs... « Messieurs les censeurs, bonsoir ! », lâchait Maurice Clavel en quittant le plateau de télévision après le caviardage d'une phrase de son reportage sur la Résistance, phrase qui mettait en cause le président Pompidou... Son cri du cœur est aussi celui de ceux qui, aujourd'hui, veulent pouvoir parler envers et contre tout, même si cela n'a pas l'heur de plaire aux Saint-Just qui, en un héritage qui n'a rien d'illégitime au regard de son histoire, se revendiquent d'une République qui ressemble trop, ainsi, à une place de Grève ou de la Révolution façon 1793... 

    La République, par ces quelques fanatiques (qui ne peuvent être, je le crois, confondus avec les premiers initiateurs de la Nuit debout chantant la Marseillaise en descendant dans le métro, le premier soir...), retrouve ses mauvais démons qui, semble-t-il, ne l'ont jamais quittée... Il est dommage que, du coup, ils assassinent un mouvement qui, malgré ses excès et son folklore, avait quelque légitimité à être et à faire valoir... 

    * L'explication, débat entre MM. Badiou et Finkielkrault, animé par Aude Lancelin, éditions Lignes, 2010.

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • JEUNESSE : LA FAILLITE MORALE DE LA GAUCHE

    par François Marcilhac 

    500021990.jpgJusqu’où la gauche descendra-t-elle ? Je ne parle ni des sondages ni des élections partielles, mais de sa faillite morale. Il ne s’agit pas des nombreuses affaires dans lesquelles elle est engluée. Le candidat Hollande, en 2012, avait fait de la jeunesse sa priorité.  

    Quatre ans plus tard, le gouvernement socialiste, incapable d’offrir un emploi aux jeunes Français, cherche à les appâter en libéralisant l’usage de la drogue. Fumez, vous ne penserez plus que votre avenir est bouché ! Qui dira après cela que Hollande, à douze mois de la prochaine présidentielle, ne fait pas à nouveau de la jeunesse sa priorité ? D’autant qu’un drogué est rarement inscrit au chômage et cherche plus rarement encore du travail. Il n’apparaît dans aucune statistique de Pôle Emploi : c’est gagnant-gagnant ! Alors que le Premier ministre annonçait en parallèle, le 11 avril dernier, une série de mesures en faveur de l’insertion professionnelle des jeunes pour un coût de 400 à 500 millions d’euros par an, Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement, a souhaité sur BFM TV que « le Parti socialiste ouvre un débat sur la fin de la prohibition » du cannabis. Certes, ce médecin de profession reconnaît que le cannabis « est une très mauvaise chose pour la santé publique, en particulier chez les jeunes », mais, compte tenu de sa large consommation, « il faut peut-être aller vers des mécanismes de légalisation contrôlée ».

    Qu’en termes délicats ces choses-là sont dites ! Comme si la solution était de baisser les bras en encadrant le mal ! Comme si l’augmentation de la consommation de drogue n’était pas l’effet d’une situation anxiogène dû avant tout à la crise et au délitement social ? Est-ce d’ailleurs un effet du hasard si, dans le même temps et alors que l’ouverture, voulue elle aussi par le pouvoir socialiste, d’une salle de shoot dans le Xe arrondissement de Paris, adossée à l’hôpital Lariboisière, fait toujours débat, la Fédération française d’addictologie recommande dans un rapport rendu public lundi 18 avril 2016 que la consommation de drogue soit également permise dans les centres d’accueil pour toxicomanes ? Ce qui aboutirait à une dépénalisation de fait non plus seulement de la consommation des drogues prétendument douces, telles que le cannabis, mais aussi des stupéfiants les plus dévastateurs.

    Que la gauche en soit arrivée là en dit long sur sa déliquescence morale. Quelle déchéance que de ne proposer comme horizon à la jeunesse de son pays que la libéralisation du cannabis, l’ouverture de salles de shoot et l’assistance avec la création, dès 18 ans, d’un revenu minimum d’existence, en remplacement, au nom d’un égalitarisme simpliste, du maquis actuel des minima sociaux. Oui, la gauche paniquée par la perspective en 2017 d’un nouveau 21-Avril, ne gouverne plus : elle fait campagne, tous azimuts, cherchant à raccrocher, par tous les moyens, même nauséabonds, des électorats qu’elle croyait captifs et qu’elle voit lui échapper. La dégradation préméditée de l’instruction, à laquelle préside Najat Vallaud-Belkacem, certes entamée par ses prédécesseurs de droite et de gauche, mais accélérée de manière méthodique par l’actuel gouvernement, est une composante de cette politique en direction à la fois de la jeunesse et de certaines « communautés ». Un peuple mal instruit est plus malléable, notamment à ces discours de haine qui, sous couvert de vivre-ensemble, sont ceux du communautarisme militant.

    Même si cela n’a pas profité au candidat socialiste aux régionales en Île-de-France, il est toutefois patent que la gauche cherche à communautariser, voire à racialiser de plus en plus sa propagande, opposant la France « périphérique », constituée des Français de souche et des immigrés assimilés, à la « diversité », soutenue par ces dhimmis masochistes qui ont les moyens de s’enfermer dans leurs beaux quartiers et espèrent que leur argent leur assurera durablement la tranquillité au sein du grand remplacement civilisationnel qu’ils ont d’ores-et-déjà acté. Il en est des spots « Tous unis contre la haine » prétendant dénoncer le racisme comme des 2 000 affiches visant à condamner les discriminations à l’embauche : en insultant, tout en l’inventant comme catégorie économique et sociale, le « Français blanc » comme profiteur et raciste, ces deux campagnes gouvernementales en cours cherchent, par un racialisme grossier, à créer cet apartheid mental que Valls a infusé dans le discours politique en janvier 2015, dans le seul but d’opposer de manière irrémédiable deux électorats : d’un côté les Français périphériques jugés irrécupérables car désormais tournés vers le FN, de l’autre, la « diversité », électorat de remplacement en cours de constitution.

    Cette politique racialiste et communautariste de la gauche est d’autant plus violente qu’il lui faut réparer deux bévues qui lui ont aliéné un électorat qui lui avait été acquis en 2012 : sa politique étrangère de lutte contre le terrorisme islamiste entamée dès janvier 2013 au Mali, comme la politique sociétale — mariage pour tous, théorie du genre enseignée à l’école. Comme quoi, contrairement à ce que pensent des esprits courts au FN, qui risque de s’en mordre les doigts en 2017, la gauche sait, elle, qu’il n’y a pas de sujets « bonsaïs » en politique. Comment ne pas voir également que les propos de mars 2015 de Vallaud-Belkacem sur le porc comme « aliment confessionnel » étaient un message communautariste envoyé à certains jeunes ?

    Rien ne dit évidemment que cette tactique abjecte réussira. Les « quartiers » sont d’autant moins revenus dans le giron de la gauche qu’elle en a perdu de nombreux et que la droite molle et le centre tiennent désormais le même discours et pratiquent la même politique. Hollande, qui dévisse dans les sondages, a peur : plus généralement la jeunesse, quelles que soient ses origines, lui échappe. Celle qui vote destine ses voix en majorité à la droite parlementaire ou au Front national. La gestion des manifestations, notamment de lycéens, contre la loi El-Khomri, comme celle de Nuit Debout sur la place de la République à Paris, pâle reflet des Indignados espagnols du début des années 2010, est délicate. Il s’agit d’éviter avant tout la constitution d’un Podemos français.

    Les violences policières, encouragées par le pouvoir et occultées par les médias aux ordres lorsqu’elles étaient dirigées contre les pacifiques Manif pour tous ou autres Veilleurs, pourraient, cette fois largement médiatisées, faire à gauche le jeu des dissidents. C’est pourquoi le pays légal ferme les yeux, partout en France, sur les nombreux actes de vandalisme des antifâ et autres gauchistes qui, largement infiltrés, lui ont toujours servi de police supplétive. Laisser libre cours au vandalisme — les commerçants de Nantes, Rennes ou Paris en font régulièrement les frais —, dans l’espoir d’en rendre responsable et de réprimer l’adversaire qu’on jugera utile de désigner, les patriotes, évidemment, qu’on prétend en toute bonne conscience « citoyenne » interdire d’expression : cette politique d’une gauche aux abois est vieille comme la République. A Marseille, les locaux de l’Action française ont été ces jours derniers plusieurs fois vandalisés et nos militants menacés de mort par les idiots utiles du système, sans que cela inquiète autrement la police, voire avec une certaine complaisance des médias de l’oligarchie. L’évocation récurrente par le gouvernement d’un risque de guerre civile n’a rien d’innocent. Pour la gauche, sera « républicain » tout ce qui permettra son maintien au pouvoir. 

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    L’ACTION FRANÇAISE 2000

  • Hijab Day : quand Sciences-Po hisse les voiles du politiquement correct

     

    Des étudiants de Sciences-Po Paris ont lancé l'opération «Hijab Day», invitant leurs camarades à « se couvrir les cheveux d'un voile le temps d'une journée », ce mercredi. Une initiative idéologique et déconnectée des réalités, estime Laurent Cantamessi. [Figarovox 20.04] Dans une tribune faite d'humour, d'imagination et de bon sens ...  LFAR

     

    A Sciences-Po chaque jour est une fête. Grâce à un bureau des étudiants hyperactif, l'année est plus rythmée qu'une semaine au Club Med. On connaissait bien sûr la Queer Week, «espace d'action et de réflexion autour des genres et des sexualités», organisée depuis 2010, dont la marraine était cette année la «lesbienne invisible» Océane RoseMarie. Cette année, durant une semaine en mars 2016, les étudiant-e-s et leurs professeur-e-s ravi-e-s ont pu admirer les stands de la Brigade du Stupre, ou celui du collectif GARCES dont l'animatrice confie « arpenter les manifs pour crier des misandries intersectionnelles et emmerder les mascu ». Après Océane Rosemarie, il se dit que le Concombre Masqué parrainera l'édition 2017, placée sous le signe de l'intersectionnalité heureuse et du mascu vaincu.

    Si le mois de mars était celui de la guerre des genres, du dévoilement transgressif et de la chasse au mascu, en avril en revanche on ne se découvrira pas d'un fil à Sciences-Po puisqu'un autre collectif « d'étudiant-e-s » a décidé d'organiser cette fois un « hijab day » dans les murs de la vénérable institution qui doit quelquefois se fatiguer elle-même d'être de tous les combats. Après la récente polémique de la mode islamique, les étudiants de Sciences-Po ont dû penser qu'il était temps d'inverser la vapeur et de hisser les voiles pour voler au secours des minorités opprimées tout en restant trop tendance. Non mais c'est vrai quoi : H&M se lance dans le burkini et le petit hijab fashion et Sciences-Po devrait rester les bras croisés sans réagir ? Pas question, quand on étudie à deux pas des plus jolies enseignes parisiennes, de laisser passer la sortie d'une nouvelle collection printemps-été ! Et puis afficher sa solidarité avec les femmes voilées c'est bien, Esther Benbassa l'avait dit et Europe-Ecologie-Les Verts avait organisé une ‘journée hijab' contre la voilophobie il y a près de trois ans, en août 2013, dans le sillage de la styliste américaine Nazma Khan qui a lancé l'initiative reprise aujourd'hui dans 140 pays… sauf la France, se désolaient il y a quelques mois les initiateurs du World Hijab Day Lyon, « un événement destiné à déconstruire les préjugés », malheureusement interdit en janvier dernier par le méchant préfet Delpuech et la préfecture de Lyon, sous couvert d'état d'urgence. Heureusement que Sciences-Po Paris est là pour rattraper le coup ! Quand on pense que 116 pays ont pu tranquillement organiser une journée du hijab, que la ville d'Ottawa a même accepté que s'organise une journée d'ateliers d'essayage pour inviter les non-musulmanes à « porter le foulard islamique pour mieux comprendre la réalité des hijabis, leurs sœurs voilées », on comprend qu'un collectif d'étudiants de Sciences-Po ait décidé qu'il était temps que la patrie d'Yves Saint-Laurent, Dior et Chanel soit moins voilophobe et textilorétrograde. Et puis même Geneviève de Fontenay est d'accord : « Moi je les soutiens ces femmes musulmanes ! Quand on voit la mode française avec ses jeans troués et rapiécés, tout cet exhibitionnisme, soyons au moins tolérants ! » Avec une caution pareille, comment ne pas se sentir légitime ? Pour remercier Geneviève, les étudiants de Sciences-Po auraient dû imposer en sus du hijab celui du chapeau à large bord pour toutes les étudiantes. Que les réfractaires se rassurent cependant, Fatima Elo, présidente-fondatrice de l'association Politiqu'Elles, association féministe soutenant l'initiative du Hijab Day de Sciences-Po, expliquait ce mercredi matin à l'antenne de Jean-Jacques Bourdin sur RMC, que « personne ne sera forcé à porter le voile, c'est du volontariat ». Par contre, on ne s'assiéra plus à côté des grincheux voilophobes à la cantine.

    Fatima Elo expliquait également ce matin chez Bourdin que derrière l'initiative du Hijab Day de Sciences-Po, « l'idée était d'aborder la question du voile avec humour ». Apporter son joli foulard pour aborder avec humour le traitement des femmes voilées et même dans certains coins de banlieue de France où le port du voile n'est pas vraiment présenté comme du volontariat, c'est vrai que la blague était à faire, et les nombreuses intéressées qui subissent menaces, insultes et violences quand elles refusent de porter le voile ont dû bien rire à cette bonne blague et être soulagées que les étudiants de Sciences-Po s'intéressent enfin à leur sort. Comme les y invitait ce matin une twitto : « Aux nanas de @sciencespo qui font le #HijabDay n'oubliez pas de servir les garçons à table à midi et de mettre des gants pour serrer la main. »

    Mais la blagounette a l'air d'être mal passée, à en juger par l'avalanche de réactions négatives qu'elle a provoqué dans la presse. On pourrait presque croire que le sujet est devenu ces derniers temps un peu sensible… Et comme on n'est jamais aussi bien trahi que par les siens, voilà que l'antenne FN de Sciences-Po Paris produit un communiqué assassin : « Ce geste relève de l'imposture politique d'une bourgeoisie parisienne déconnectée des réalités sociales, qui exacerbe par ce jeu naïf les tensions communautaires ». Maudit Richard Descoings ! En instituant ses antennes ZEP et ses bourses à destination des étudiants plus défavorisés, l'ex-vénéré directeur de Sciences-Po a fait rentrer dans les murs une cohorte de jeunes loups qui ont grossi les rangs du parti lepéniste et lui ont permis de faire une entrée fracassante dans le pré carré du progressisme éclairé où il vient désormais s'autoriser à gâcher la fête en toutes occasions.

    Et puisqu'un malheur n'arrive jamais seul, voilà qu'un collectif d'empêcheurs de voiler en rond s'est rassemblé contre le Hijab Day pour proposer de contrecarrer l'initiative de l'association Politiqu'Elles, en organisant une odieuse agitprop' vestimentaire : « En réaction au « Hijab Day », qui propose aux étudiants de Sciences Po de venir voilés, nous proposons une journée pour s'habiller comme on veut : du crop top à la jupe longue, tout est permis ! (Sauf les collants chairs, évidemment depuis la jurisprudence Cristina Cordula). Pour les plus audacieux, un bikini peut même se tenter ! », proclame la page Facebook du « Bikini/Jupe/Robe/Whatever Day à Sciences-Po », organisé aujourd'hui à partir de 8h.

    Au XVIIe siècle, Miguel de Cervantès s'était moqué de la querelle des Anciens et des Modernes, opposant les partisans de l'imitation des modèles antiques à ceux qui voulaient s'en détacher:

    «Dans ce grand tumulte tous ensemble se jettoient leurs Livres à la teste, & se faisoient des armes de leurs Ouvrages. Vous jugez bien que les auteurs de petite taille, comme vous pourriez dire les In-Douze, n'eurent pas l'avantage dans ce démêlé ; certains géants qu'on appelle les Infolio les battirent à plate couture, et c'étoit une pitié de voir comme on en accabloit d'autres, qui n'avoient que des feuilles volantes pour leur défense.»

    La civilisation de l'écrit étant sur le déclin, nous voici parvenus à l'ère du bout de tissu politisé et médiatisé. A l'image des auteurs de Cervantès, verra-t-on à Sciences-Po, en ce jour de confrontation entre Hijab Day et N'importe quoi Day, les porteuses de voiles et leurs adversaires se battre à coups de foulards et de minijupes, le petit top skinny se confrontant au burkini, les hijabs volant dans les plumes des robes à frou-frou et la bretelle apparente lutter pied à pied contre la tunique musulmane de chez Mark&Spencers? L'affrontement promet d'être tendu comme une ficelle de string.

    Pour leur prochain coup d'éclat, les assos étudiantes de Sciences-Po devront en tout cas faire encore plus assaut d'originalité pour être à l'avant-garde de la subversion. Après la Queer Week et le Hijab Day, il va falloir sérieusement se creuser les méninges pour trouver quelque chose de nouveau et d'innovant. A l'approche de la clôture des primaires américaines, on pourra leur proposer d'organiser en juin un «Donald Trump Day». Chaque étudiant sera invité à venir coiffé d'un postiche blond pour rendre hommage au tribun new-yorkais d'avoir déconstruit de manière foucaldienne l'establishment politique de nos voisins d'outre-atlantique et fichu un fameux boxon au parti Républicain. Après la Queer Week, le Hijab Day et les Class Actions de tout acabit, ce serait la classe américaine, tout simplement. 

    Laurent Cantamessi    

    Laurent Cantamessi est co-animateur du site Idiocratie.        

  • « M. le Maudit » ? Non, Maurras contemporain capital

     


    2242691526.jpgAu jour anniversaire de sa naissance - 20 avril 1868 - Maurras est cité, honoré dans Le Réveil du Vivarais, le journal d’Annonay et du Nord-Ardèche.

    La citation reprise par ce média régional est d'une singulière actualité. Maurras est bien, selon l'expression d'Olivier Dard, un contemporain capital.

    Maudit seulement en apparence...  Présent en réalité.