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Actualité France - Page 385

  • Hé oh, la gauche !

     

    par Hilaire de Crémiers

     

    157e493dd19d0d2ee135205f081739f9_Hilaire.jpgQuand Macron annonce qu’il veut sortir du vieux clivage gauche-droite, il ne fait que répéter une très vieille antienne que Bayrou a reprise en son temps. Mais alors il faut aller jusqu’au bout… et renier un régime qui ne vit que de la lutte des partis. Chiche !

    La France attend l’homme fort. Les sondages, d’ailleurs, confirment, chez les Français, le dégoût du régime et l’attente d’une solution énergique ; pour certains, elle est même militaire, voire monarchique : un chef, un seul, en qui il soit possible d’avoir confiance et qui remette de l’ordre. Cette aspiration est aussi simple qu’essentielle. Il n’est pas besoin d’être grand clerc ni expert en matières politiques pour comprendre cet appel que lance l’âme française aujourd’hui, comme elle le fit déjà dans le passé, de siècle en siècle, chaque fois que le pays traversait une période d’anarchie, subissait l’invasion, allait de désastre en désastre et ne se reconnaissait pas dans de faux chefs qui profitaient de la situation pour s’emparer du pouvoir et pour en abuser. Oui, il est rassurant de penser que 85 % des Français ne font plus confiance aux hommes politiques, aux partis, aux syndicats, aux médias, en un mot au système ; ce mot que tout le monde comprend et emploie tant il est significatif. Nous n’avons plus d’État, nous n’avons qu’un système.

    La république oligarchique

    Certes, ces Français qui protestent en leur for intérieur, ne sont jamais entendus ; cependant, ce sont eux qui font marcher la France effectivement, qui font tourner ses usines, ses commerces, son agriculture, qui livrent des produits remarquables à l’exportation dont le gouvernement peut encore se flatter – avions, navires, sous-marins de haute performance –, qui lui donnent une armée, une gendarmerie, une police qui, en dépit des méfiances et des inepties du régime, effectuent leur service au mieux de leur possibilité. Un général Soubelet qui se fait démettre de ses fonctions, est un cas typique. Dans aucune instance officielle ces Français, en tant que tels, ne sont représentés ou ne peuvent faire valoir leurs justes demandes. Politiquement ils n’existent pas. Partis et syndicats se sont emparés de tous les leviers de pouvoir, de la représentation et des organes de décision.

    On fait croire au peuple que l’élection est un choix ; c’est évidemment archi-faux ; c’est au mieux un exutoire, on dirait maintenant un défouloir. Et, en ce moment, en Europe comme en Amérique, en Autriche dernièrement, irrités par l’incurie de leurs gouvernants, les peuples s’essayent à récuser les élites officielles. Mais ces réactions sont toujours précaires et nul ne sait où elles mènent vraiment. Le jeu électoral, surtout en France, est tel qu’il n’est en fin de compte réservé qu’aux seuls dignitaires du régime ou à ceux qui y font allégeance. Le Conseil constitutionnel, d’ailleurs, contrairement aux principes démocratiques, vient de valider la réforme électorale qui privilégie les candidats du système. Il est impossible d’en sortir. Des coups de boutoir sans doute et tant mieux, mais, comme l’expérience l’a prouvé à toutes les générations, le régime finit toujours par l’emporter. C’est la seule chose qu’il sache fort bien faire : se défendre.

    Quel est donc ce régime qui permet à un Hollande de devenir chef de l’État ? Voilà la vraie question qu’il faut se poser. Quelle est cette moulinette qui transforme les opinions profondes des Français en bouillies électorales dont se nourrissent indéfiniment les partis du système ? Et qui donnent au final une représentation faussée ? Il y a au cœur du problème français une question d’institutions. Chacun le sait fort bien mais personne ne veut le voir ni le dire.

    Cependant, le rejet en est si total que les médias en dissimulent la violence. On feint de croire à l’importance de révoltes gauchardes, comme Nuit debout, qui s’essayent à récupérer l’insupportable malaise français, alors que la Manif pour tous, les Veilleurs, toutes les vraies révoltes du pays réel ont été constamment occultées et vilipendées. Alain Finkielkraut a appris à ses dépens la sordide réalité de cette chienlit. On met en scène les moindres revendications catégorielles – en ce moment les intermittents du spectacle, les cheminots – sans même attacher le moindre regard aux usagers des transports qui pâtissent tous les jours ni à ceux qui triment à longueur de journées pour tenter de survivre.

    La CGT, entre autres, ne représente plus rien, mais c’est elle qui fait la loi. Elle publie une affiche qui insulte les forces de l’ordre ; le gouvernement ne proteste même pas. L’Unef n’est qu’une misérable officine où se concoctent les carrières des futurs élus de la gauche qui y apprennent tout à la fois et « le baratin » à servir pour réussir dans le système et la manière de rafler les mises, y compris financières ; telle était déjà l’Unef dans les années 60 qui a donné les apparatchiks actuels du parti socialiste, telle elle est encore aujourd’hui. Toute cette engeance qui ne vit que de la société et qui s’est installée au chaud dans de belles places garanties et bien payées, s’adonne au jeu de la révolution permanente, mais qui ne va jamais jusqu’à les remettre en cause eux-mêmes… évidemment ! Il n’est pire conservatisme que celui des stipendiés de la révolution totalitaire !

    La fin du régime ?

    L’État n’est plus qu’une administration sans âme dont la lourdeur pèse d’un poids accablant sur le pays : 57 % de la richesse produite est accaparée par un monstre qui ne remplit plus les hautes fonctions régaliennes, mais qui se mêle de tout avec des ministères et des secrétariats d’État aux appellations grotesques. Plus aucune autorité ne se dégage des institutions. Le chef de l’État n’est plus rien qu’un sujet de dérision et qui s’imagine encore être quelqu’un ; quand il s’exprime en public, comme dans sa dernière « prestation » télévisée, il est toujours pitoyable, incapable de s’élever à la hauteur de son rang ; on dirait d’un maquignon content de lui et qui discute du bout de gras. Avec toutes les dernières aventures législatives où l’incohérence le dispute à la pitrerie, de la déchéance de nationalité à la loi El Khomri, il devient de plus en plus légitime de se demander à quoi servent les parlementaires quand on sait comment sont fabriquées et votées les lois ?

    Chacun ne pense plus qu’à son élection ou sa réélection. Stéphane Le Foll lance au service de son chef de parti son dérisoire « Hé oh la gauche ! ». Valls répand la manne de l’État sur la jeunesse pour acquérir ses voix, RSA et bourses à volonté, puis il saupoudrera de subventions et d’augmentations les catégories que la gauche voudrait récupérer. Déjà on annonce, sur un seul chiffre mensuel, la baisse du chômage. On parle de libéraliser le cannabis. Macron fonde En marche pour se mettre à part et se définir comme au-dessus des partis.

    Dans cette atmosphère délétère, on oublie l’état d’urgence qui sera pourtant prolongé ; les forces de l’ordre sont harcelées, moquées, épuisées. Les risques n’ont pas diminué : les attentats, les vagues migratoires que nul au niveau de l’État n’envisage vraiment dans leur ampleur, la crise économique et sociale, peut-être bientôt financière et monétaire. Qui sait ce qui restera de l’Europe dans un mois, dans deux mois ? L’Angleterre ? La Grèce ? L’Allemagne elle-même ? Une question se pose, de plus en plus évidente : la France peut-elle survivre avec un tel régime ? 

  • Terrorisme : Présomption républicaine

     

    par Olivier Pichon

    La république est présomptueuse. Elle pense déradicaliser les terroristes potentiels. Cela a été annoncé à grand renfort de trompes médiatiques.

    Radical, déradicalisation : c’est, au sens étymologique, arracher les racines. La question se pose donc de savoir si les intéressés ont des racines, ce dont on peut douter. Nés en France pour la plupart, ils s’inventent  en réalité des racines qu’ils supposent être celles de leur origine ethnoculturelle. En revanche leur structure psychologique est simpliste : une dose de fascination pour la violence, beaucoup de frustration, une eschatologie vague sur le retour du califat et l’illusion qu’ils se déterminent seuls alors qu’ils sont le jouet des puissances du théâtre de la guerre en Syrie : Turquie, Qatar et Arabie saoudite. Mais ils sont aussi le jouet des puissances occidentales qui sont allées chercher au Proche-Orient des succès militaires aventureux pour détourner l’attention sur leurs problèmes internes. Il suffit de considérer la gourmandise avec laquelle notre président de la République s’est emparé des attentats de 2015. Enfin, le terroriste potentiel se sent «  autre », étranger au pays où il est né : le rejet de l’altérité non islamique va chez lui jusqu’à la névrose.

    Echec prévisible

    Le résultat est prévisible : la « déradicalisation » sera un échec. On peut cesser d’être djihadiste, on peut difficilement modifier sa façon de l’être. La taqyia aidant, les  « travailleurs sociaux » créés à cette fin seront dupes de la dissimulation. D’ailleurs, nos radicaux  «  indigènes » ne le sont-ils pas toujours ? Voyez Jean-Marc Rouillan. L’assassin d’Action directe a déclaré que les petits gars du Bataclan avaient bien travaillé mais qu’ils auraient pu faire mieux… Nous ne savons pas si ce sinistre personnage, qui était en liberté surveillée, est retourné en prison. Dans son cas, on aurait tendance à soupçonner les juges de quelque indulgence. Car la vraie question est là. La déradicalisation étant vouée à l’échec, il faut incarcérer ou expulser. Seulement, les juges si prompts à traquer des arrière-pensées racistes chez le péquin lambda, ne peuvent agir contre les terroristes islamistes qu’en cas de passage à l’acte. Et pourtant, imaginons, ce qu’à Dieu ne plaise, qu’un militant d’extrême droite soit soupçonné de radicalisation… Pas besoin d’être Jérémie comme disait ce cher Brassens pour deviner le sort qui lui serait réservé !

    Impuissance du catéchisme républicain

    Nous baignons ainsi dans la plus totale hypocrisie. La marâtre républicaine a ses chouchous. Elle va servir à ces graines de radicaux un prêchi prêcha sur les fameuses mais introuvables valeurs de la république ! Catéchisme bien pauvre qui, précisément, sera de nature à renforcer leur radicalité puisque c’est justement ce moralisme à deux sous qui les révulse.

    En plus, le terrorisme étant totalement décentralisé, ses acteurs agissent de façon indépendante, aléatoire voire improvisée. Ils ne sont pas des soldats ou des militants d’un parti, construits sur la rationalité de la guerre idéologique ou militaire.  Inutile de vouloir les «  retourner » ou les «  convertir ». Les chances de conversion sont d’autant plus minces que la République n’a, en ce domaine, absolument pas les moyens de ses ambitions. Son corpus idéologique, proposé comme prix de la conversion, est trop faible, trop léger.

     Il reste une solution, mais celle-là n’appartient pas à la République. C’est la conversion de Dismas, le bon larron, au Golgotha : «  Ce soir tu seras avec moi en paradis ! ». Ce paradis n’est certes pas celui du Coran. Quant au paradis terrestre socialiste et républicain, nous avons déjà donné pour les lendemains qui chantent…   

    Enseignant, journaliste et homme politique français

  • Mort aux portables !

    © Copyright : dr 

    Par Péroncel-Hugoz

    Excédé par les bruyants bavardages en public des « portablomanes », notre confrère montre ses dents avec rudesse – mais propose peut-être un début de solution …

     

    peroncel-hugoz 2.jpgJe n’en peux plus, je suis à bout … Depuis l’invention diabolique du portable, mahmoul, natel ou mobile, on n’est plus tranquille nulle part. Trains, bus, taxis, cafés, restaurants, jardins publics, plages, piscines, zoos, parcs d’attractions et même cinémas voire lieux de culte (je l’atteste pour les églises, mais des orants m’ont affirmé que des sonneries intempestives avaient même retenti dans des mosquées …), partout on doit subir, depuis des années, en arabe, en français, en berberarabe, voire en espagnol, en bambara ou en ouolof, les bavardages, le verbiage, la logorrhée, la diarrhée verbale de gens racontant à haute, très haute voix leurs affaires privées ou professionnelles, comme s’il étaient seuls. Et avec parfois des détails intimes frisant l’indécence, de sordides histoires de fric, etc. Sans parler des maladies, des uns et des autres. Sans oublier les voix nasillardes, métalliques, criardes, un vrai supplice pour les oreilles. 

    L’autre jour j’étais seul dans un wagon de 1ère entre Casa et Rabat. Hélas ! à Aïn-Sbâa, au moment où je commençais à jouir du silence, où j’allais ouvrir un nouveau petit livre sur Tanger, « Socco » de Philippe Guiguet, et m’abandonner aux délices de la lecture dans un bon fauteuil, une dame genre « executive woman », pantalon noir, veste noire, lunettes noires, sac noir, est arrivée en jacassant déjà dans son portable mordoré. Je me suis dit : « Patientons, soyons galant, elle va sans doute finir sa communication et on sera tranquille … » Eh ! bien pas du tout, elle a continué à hurler ses affaires jusqu’à l’Agdal. Je m’étais déplacé à l’autre bout du wagon où, malheureusement, sa voix aiguë venait encore me fouailler. Et culot suprême, quand elle est passée près de moi avant de descendre, elle m’a lancé sur un ton ironique : « J’espère, Monsieur, que je ne vous ai pas trop dérangé – eh ! bien si, Madame, et si vous étiez bien élevée, vous auriez baissé le ton en mettant les pieds dans ce train. Et puisque vous avez l’air d’une femme moderne, vous devriez savoir que les portables dernier cri, comme le vôtre, permettent de parler très bas sans aucun inconvénient pour être bien entendu par son correspondant … ». La bavarde invétérée a haussé les épaules. 

    Le supplice sonore qu’elle impose, comme des milliers d’autres « portablomanes », à ses voisins de train ou d’ailleurs, est sans doute dû à son exhibitionnisme, maladie contractée en regardant les émissions de téléréalité, où chacun vient déballer ses drames personnels pour l’édification du reste de l’Humanité, une mode venue naturellement d’Amérique du Nord … 

    Suggestion

    Les Chemins de fer de Chérifie devraient imiter certaines compagnies ferroviaires européennes ou asiatiques qui ont créé dans leurs trains des « wagons silence » où les portables doivent être éteints sous peine d’expulsion voire d’amende. D’une manière générale, on devrait pouvoir passer une partie de la journée avec son mahmoul fermé sans être aussitôt traité de « sauvage » ou d’« associal » … 

    Morale théorique 

    La mondialisation « portablomaniaque » illustre à merveille les effets pervers d’une invention au départ géniale ; elle me rappelle ce mot d’un lord anglais des années 1970, lançant à Londres en pleine Chambre haute, à propos de je ne sais plus quels effets dommageables d’une innovation : « L’ennui, avec le progrès, c’est que quand on l’a déclenché, on ne peut plus l’arrêter … » 

    Morale pratique 

    Après l’incident avec la dame ultrabruyante, j’ai recommencé à voyager en seconde dans la navette Casa-Rabat. Tout le monde bien sûr y est accro en permanence à son portable mais, dans le brouhaha général, mêlant toutes les conversations, en plusieurs langues, au moins on ne comprend plus le sens des bavardages et on se laisse « étourdir » par cette bouillie verbale sans queue ni tête… La vraie solution serait peut être que je recommence à utiliser mon auto entre Casa et Rabat, malgré la présence sur routes et autoroutes d’un autre danger bien connu des Marocains : les criminels du volant … Encore un sujet brûlant à traiter… 

    Péroncel-Hugoz

    Repris du journal en ligne marocain le 360 du 06.05.2016

  • Le renouveau français

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    On peut voir les images presque tous les jours sur les chaînes d’information : Paris, Lille, Nantes, Rennes (pour ne citer que les villes les plus représentatives) sont secouées par de véritables émeutes au cours desquelles des bandes se réclamant ouvertement de l’ultra-gauche européenne cassent tout ce qui peut l’être et s’en prennent aux forces de l’ordre avec une rare agressivité, au point que près de trois cents policiers et gendarmes ont été blessés depuis deux mois. Et ce en plein état d’urgence ! M. Delage, secrétaire général du syndicat Alliance, s’étonne : « Il y a des schémas d'assignation à résidence pendant l'état d'urgence. Des individus sont connus, fichés par les services de renseignement, ils pourraient être interpellés à titre préventif et assignés à résidence. » (Europe 1, 4 mai). Oui, mais ce n’est pas fait. Incompétence ou complicité ?

    Ce n’est qu’un exemple mais il vient après tellement d’autres du même ordre… Du coup, les propos du Premier secrétaire du Parti socialiste semblent totalement sans rapport avec la réalité de notre quotidien. On savait M. Cambadélis bon petit soldat du hollandisme, on sait maintenant qu’il ne manque pas d’aplomb : n’a-t-il pas eu en effet le culot de parler de « redressement national » et de « renouveau français » à propos du bilan de M. Hollande (siège du P.S., 2 mai) ? Certes, ce dernier avait donné le ton avec son désormais célèbre « ça va mieux » (France 2, 14 avril), dont le seul mérite aura été de nous épargner l’insupportable « c’est moins pire » que l’on entend chaque jour sur les ondes. Et, devant un parterre tout socialiste (colloque « La gauche et le pouvoir », 3 mai), le président, se prenant alternativement pour Léon Blum et François Mitterrand, a de nouveau fait preuve d’une grande autosatisfaction.

    La France va donc mieux ? Peut-être - ce n’est même pas sûr - le croiront certains de ceux (jeunes, enseignants, agriculteurs, fonctionnaires, ménages modestes) à qui s’adresse sa gabegie électoraliste sous forme d’enveloppes budgétaires accordées ou simplement envisagées. M. Zemmour , lui, n’est pas dupe, qui ironise : «  Il se pare du chapeau mou et de l’écharpe rouge de Léon Blum, et reprend son imitation pour fin de banquet de François Mitterrand, avec ses intonations de voix rauque pour les envolées lyriques […] Hollande, c’est mini-Blum et mini-Mitterrand, mais il distribue le maximum ! » (RTL, 5 mai).

    Les Français, non plus, ne sont pas dupes. Ils ne pensent manifestement pas que le pays « va mieux » : ils « jugent sévèrement le bilan économique de François Hollande [81% d’opinions négatives], mais ne semblent pas plus convaincus par l'opposition de droite [F.N. compris], selon un sondage B.V.A. » (Le Point, 4 mai). Paradoxalement, voilà peut-être la bonne nouvelle. Le rejet, toujours plus fortement réitéré, des partis - aucun n’y échappe - et de leur politiciennerie érigée en politique montre que le temps est sans doute venu de tout (tout !) remettre à plat. Peut-être en sortirait-il alors un vrai « renouveau » pour le pays. Peut-être…  

  • Aujourd'hui 14 h : En direct le colloque « Je suis royaliste, pourquoi pas vous ? » sur Lafautearousseau

     

    Mais également :

    Pierre de Meuse  Reynald Secher   Pierre Muller  Benoît Dakin  Vincent Coussedière  Roland Hureaux   Geoffroy Lejeune  Dominique Jamet  Jean-Philippe Chauvin  Antoine de Crémiers   François Marcilhac 

     

    En direct de 14 à 19 h 

    Rencontre entre royalistes et républicains ayant en commun leur attachement à la France.  

     

    Présentation, programme, plan d’accès, réservations... 

    Cliquez sur l'image ci-dessous pour accès au site de l'événement.

     
  • Nous ne sommes pas en Mai 68... [1]

     

    Par Jean-Philippe Chauvin

     

    arton8470-7b8cd.jpg« Le mois de Mai s'annonce couvert », ironisait l'un de mes amis l'autre jeudi quand, au centre de Rennes, les fumées lacrymogènes grisaient l'horizon et faisaient tousser nos voisins, tandis que, devant ou à côté de nous, des lycéens et quelques étudiants s'amusaient à provoquer les forces de l'ordre en une sorte de carnaval plus qu'en une émeute organisée : il est vrai que nous étions en après-midi et loin du lieu des principaux affrontements du midi, ceux-là mêmes qui avaient coûté un œil à un étudiant en géographie... La violence n'était plus, à l'heure où nous arpentions les abords de l'esplanade Charles-de-Gaulle, qu'un vague souvenir et les vitriers étaient déjà à pied d’œuvre alors même que les manifestants mimaient encore cette révolution dont ils n'ont pas, en définitive et pour la grande majorité d'entre eux, une idée claire, voire pas d'idée du tout... « C'est une révolte ? Non, sire, c'est un chahut », pouvait-on murmurer au milieu des clameurs juvéniles rennaises... 

    Comprenez-moi bien : je ne minimise pas ce qui est en train de se passer à travers le pays et principalement dans quelques grands centres urbains et universitaires, mais j'essaye d'en saisir tous les aspects pour mieux le comprendre et, éventuellement, en tirer profit, intellectuellement ou politiquement (ou les deux à la fois). 

    La contestation contre la loi de Mme El Khomry n'est qu'un révélateur ou un symptôme, nullement, à l'heure qu'il est et sous réserve de l'avenir, une révolution : cela ne veut pas dire qu'il n'y aurait pas de (bonnes et mauvaises) raisons aux événements en cours, et que certaines réflexions échangées lors des débats ou des « Nuit debout » ne méritent aucune attention. Mais la confusion qui règne désormais place de la République (tout un symbole !) et dans les rues du pays ne profite guère à la réflexion et au débat... 

    Et pourtant ! Il y aurait tant à dire sur la situation de notre pays, sur l'état du monde, sur la corruption des paysages et de l'environnement, sur ce consommatorisme et ce globalitarisme qui se parent des noms de « société de consommation » et de « mondialisation » ; il y aurait tant à dénoncer et tant à proposer, tant à détruire et tant à refonder, tant à dire et à écrire... 

    Nous ne sommes pas en Mai 68, et je ne sais pas vraiment s'il faut s'en féliciter ou s'en plaindre : d'ailleurs, Mai 68 fût, il faut le dire, une belle occasion manquée et son bilan, tiré de façon magistrale par Jean-Pierre Le Goff dans « Mai 68. L'héritage impossible », n'est guère brillant... Pourtant, « tout était possible », avec les risques du pire et les espérances du meilleur (comme le signalèrent alors les monarchistes Pierre Debray et Gérard Leclerc, mais aussi Maurice Clavel...), et cette période me rappelle la formule du comte de Chambord à propos de l'année 1789, à la fois implicitement dénonciatrice de ce sur quoi elle avait débouché et nostalgique de ce qu'elle aurait pu être et donner : « Avec vous, et quand vous voudrez, nous reprendrons le grand mouvement de 1789 »... Une formule que le royaliste Bernanos ne cessait de rappeler lui-même en fidèle de la légitimité royale incarnée par le comte de Paris, lui-même soucieux de renouer ce fil de la continuité française jadis tranché... 

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • Maurice Barrès : Quand nous allons célébrer la Fête Nationale de Jeanne d'Arc ...

     Ignacio Zuloaga, Portrait de Maurice Barrès devant Tolède, 1913

     

    prev66.jpg« Il n'y a pas un Français, quelle que soit son opinion religieuse, politique ou philosophique, dont Jeanne d Arc ne satisfasse les vénérations profondes. Chacun de nous peut personnifier en elle son idéal. Etes-vous catholique ? C'est une martyre et une sainte, que l'Eglise vient de mettre sur les autels. Etes-vous royaliste ? C'est l'héroïne qui a fait consacrer le fils de Saint Louis par le sacrement gallican de Reims. Rejetez-vous le surnaturel ? Jamais personne ne fut aussi réaliste que cette mystique ; elle est pratique, frondeuse et goguenarde, comme le soldat de toutes nos épopées... Pour les républicains, c'est l'enfant du peuple qui dépasse en magnanimité toutes les grandeurs établies. [...] Enfin les socialistes ne peuvent oublier qu'elle disait : "J'ai été envoyée pour la consolation des pauvres et des malheureux. "Ainsi tous les partis peuvent réclamer Jeanne d'Arc. Mais elle les dépasse tous. Nul ne peut la confisquer. C'est autour de sa bannière que peut s'accomplir aujourd'hui, comme il y a cinq siècles, le miracle de la réconciliation nationale. »  • 

     

    Maurice Barrès

    le 14 avril 1920

  • La guerre civile aura bien lieu

     

    par Jean-Pierre Fabre-Bernadac 

    Tous les facteurs – politiques, économiques, sociaux – d’une crise majeure sont réunis. Pour Jean-Pierre Fabre, à l’origine de cette situation qui risque de dégénérer en conflit explosif, il y a une idéologie : le multiculturalisme. C'est ce qu'il expose dans la dernière livraison de Politique magazine.

     

    « Cela va exploser ! » « La situation va dégénérer ! » « La France est mûre pour la guerre civile ! »…

    Voilà des expressions que l’on entend chaque jour aussi bien dans les cafés du commerce que dans les bureaux les plus feutrés. Ces mots sont dits avec fatalisme ou répulsion, mais ils explicitent une prise de conscience. Ils indiquent mieux que de longues phrases l’état d’une société.

    Dans une situation explosive, il faut deux protagonistes pour s’affronter. Actuellement nous en avons trois : la population autochtone encore enracinée venant généralement des peuples d’en bas, la masse migratoire communautarisée et souvent islamisée et les « élites » mondialisées et « boboïsées » issues des classes supérieures. La confrontation de ces diverses strates de populations et la lente maturation de ce face à face conduit inexorablement à la guerre civile ou au minimum à une intervention de la force armée.

    Je ne suis pas le seul à le penser.

    Des voix se font entendre partout en Europe

    Eric Zemmour explique ainsi depuis longtemps que, pour lui, « la guerre civile est inévitable » en France. Michel Onfray n’est pas en reste qui, parlant du polémiste, s’écrit : « La France est dans une situation de guerre civile, et l’on n’est plus capable de débattre. » Il y a un mois, Yvan Rioufol écrivait un livre spécifique sur le sujet : « La guerre civile qui vient ». Enfin, Jean Raspail, interrogé par Boulevard Voltaire le 28 avril dernier, prédit le pire : « Il n’y aura pas de solution sans force et comme la force ne peut s’employer qu’avec une certaine violence, il n’y aura pas de solution sans une certaine violence. Ce n’est pas ce que je souhaite, c’est ce que je vois. »

    Cette levée de bouclier n’est pas le fait de l’hexagone. Dans toute l’Europe des voix se font entendre qui expriment une forte inquiétude devant les évolutions de nos sociétés. En Allemagne :  Henryk Broder et Necla Kelek. Aux Pays-Bas : Geert Wilders. Au Danemark : Nicolai Sennels. En Italie : Oriana Fallaci. D’autres, d’origine musulmane, comme Hamid Zanaz, Boualem Sansal (2084) Zineb El Rhazoui et Ayan Hirsi Ali font entendre aussi leur voix discordantes.

    Derrière eux, la peur et la colère s’emparent d’une partie des peuples européens. Ces émotions fortes traduisent des positions politiques radicales voire activistes. Même les pays européens réputés jusque là pour leur esprit de tolérance tels la Suède, le Danemark, la Norvège, la Finlande se sont joints à ce mouvement. Tous sont les porte-voix d’une réalité que des gouvernants inconscients, irresponsables et cyniques ne veulent prendre en compte.

    Pourtant, ils font une erreur, celle de brandir leurs justes analyses comme des épouvantails et non comme une réalité future. Ils sont les sonneurs d’une destinée funeste, les annonceurs d’un conflit incompris des puissants mais veulent croire encore que l’ont peut stopper le cataclysme.

    L’origine du mal

    Pour moi nous n’en sommes plus là, la tragédie s’est codifiée, la guerre civile est devenue inexorable. La lente érosion durant cinquante ans de notre société, sans qu’aucune autorité ne se dresse pour la stopper, à entraîner cette conjoncture. Aujourd’hui, il ne s’agit plus que d’une simple question de temps avant que l’incendie ne se propage.

    Mon but n’est pas d’émettre un jugement sur ce type de lutte armée et de jouer un rôle moralisateur. Mon but est d’analyser l’enchaînement futur de ce conflit intérieur inéluctable.

    Mais d’abord, quelles en sont les causes ?

    Tout vient au départ de l’idéologie multiculturaliste qui ignore les réalités d’une cohabitation impossible entre des populations vivant sous le même toit. Cela a commencé par la disparition progressive des civilités qui autorisent un vivre ensemble paisible. Puis par l’ethnicité des zones de non droit. Ensuite ce fut l’apparition de clans criminels allant de pair avec le mépris puis la haine du pays d’accueil. Enfin émergea la montée d’un Islam radical et revendicatif se nourrissant dans les banlieues d’un manque d’idéal. Si vous ajoutez une crise économique mondiale qui n’en finit pas et une perte de pouvoir d’achat des classes moyennes et populaires, vous obtenez tous les ingrédients d’un cocktail Molotov qui n’attend plus qu’une mèche pour exploser.

    Pendant ce temps, nos fausses élites, telles des autruches, ont mis la tête dans le sable de peur de découvrir la réalité : l' « Homo Universalis » n’est qu’une vue de l’esprit conduisant à l’abîme. 

  • Academos : « Une seul attitude pour les royalistes : militer, à temps et à contretemps, et soutenir le Prince »

     

    Un commentaire reçu hier d'Academos à propos de

    Le prince Jean explique le sens de son récent voyage en Syrie : « Témoigner de l'amitié de la France »  [Lafautearousseau 4.05]

     

    JBD Résolution 150.jpg« Voilà un point de vue qui me confirme dans mon avis sur le Prince : il est là, il envoie des signes forts (comme on dit dans le jargon) mais certains ne savent pas les voir ni les entendre. Le Prince et sa famille modèle sont la présence sereine, calme, le recours, le remède à côté du mal lorsque la France en aura besoin, quand le Système (comme en 39 ou en 58) s'effondrera. Une seule attitude pour les royalistes : militer, à temps et à contretemps, et soutenir le Prince, « l'Héritier des siècles », là aussi à temps et à contretemps. Pas de sinistrose, de grincheries, de passéismes; le temps est à se préparer pour les évènements graves qui arrivent, et ce sera pour la France, avec le Prince. » •

    Nous ajouterons deux points :

    1. Telle est bien la ligne que maintient notre quotidien. Laquelle est d'ailleurs l'un des fondamentaux de l'Action française : le soutien aux princes d'Orléans, devenus les héritiers de la tradition royale française à la suite du comte de Chambord, Henri V de France.

    2. Ce n'est pas trahir un grand secret que de dire qu'Academos est le pseudonyme qu'utilise François Davin dans nos commentaires. Et ce nous est l'occasion de rendre hommage à celui sans qui ce blog n'aurait pas été créé en 2007 et n'aurait pas eu l'expansion qu'il a connue. François Davin continue d'ailleurs d'y participer au quotidien.

     

    L'équipe de Lafautearousseau

     

  • Mathieu Bock-Côté : « L'homme sans civilisation est nu et condamné au désespoir »

     

    A l'occasion de la sortie de son nouveau livre, Mathieu Bock-Côté a accordé un entretien fleuve à FigaroVox [29.04] où il proclame son amour de la France et fait part de son angoisse de voir le multiculturalisme détruire les identités nationales. Nous avons souvent dit notre proximité avec la réflexion de Mathieu Bock-Côté et, pour cette raison, l'avons beaucoup cité. Cette proximité de fond se révèle ici une fois de plus.  LFAR 

     

    En tant que Québécois, quel regard portez-vous sur la société française ?

    Je m'en voudrais d'abord de ne pas dire que j'aime profondément la France et que j'hérite d'une tradition très francophile, autrefois bien présente chez nous, qui considère encore un peu votre pays comme une mère-patrie. La France, en un mot, ne nous est pas étrangère. Vous me pardonnerez ces premiers mots, mais ils témoignent de mon affection profonde pour un pays avec lequel les Québécois entretiennent une relation absolument particulière. En un mot, j'ai le sort de la France à cœur!

    La pénétration de l'idéologie multiculturelle, que vous dénoncez dans votre livre, est-elle en France aussi forte que dans les pays d'Amérique ?

    Le multiculturalisme prend un visage tout à fait singulier au Canada. Au Canada, le multiculturalisme est inscrit dans la constitution de 1982, imposé de force au Québec, qui ne l'a jamais signé. Il a servi historiquement à noyer le peuple québécois dans une diversité qui le privait de son statut de nation fondatrice. Pierre Trudeau, le père de Justin Trudeau, était radicalement hostile au peuple québécois, à son propre peuple, qu'il croyait traversé par une tentation ethnique rétrograde. C'était faux, mais c'était sa conviction profonde, et il voulait désarmer politiquement le Québec et le priver de sa prétention à constituer une nation.

    Dans l'histoire du Canada, nous étions un peuple fondateur sur deux. Avec le multiculturalisme d'État, on nous a transformés en nuance identitaire parmi d'autres dans l'ensemble canadien. Il faut rappeler ces origines oubliées du multiculturalisme canadien à ceux qui n'en finissent plus d'idéaliser un pays qui a œuvré à oblitérer sa part française.

    Je vous donne au passage ma définition du multiculturalisme, valable au-delà du contexte canadien : c'est une idéologie fondée sur l'inversion du devoir d'intégration. Traditionnellement, c'était la vocation de l'immigré de prendre le pli de la société d'accueil et d'apprendre à dire nous avec elle. Désormais, c'est la société d'accueil qui doit se transformer pour accommoder la diversité. La culture nationale perd son statut: elle n'est plus qu'un communautarisme parmi d'autres. Elle devra toutefois avoir la grandeur morale de se dissoudre pour expier ses péchés passés contre la diversité.

    Retour au Canada. Au fil du temps, le multiculturalisme canadien s'est autonomisé de sa vocation antiquébécoise et en est venu à représenter paradoxalement le cœur de l'identité canadienne. Il a remplacé ce qu'on pourrait appeler l'identité historique canadienne par une identité idéologique fondée sur la prétention. Ce qui tient lieu d'identité commune au Canada aujourd'hui, et cela plus encore depuis l'arrivée au pouvoir de Justin Trudeau, que la France regarde étrangement d'un air enamouré, c'est le sentiment d'être une superpuissance morale, exemplaire pour l'humanité entière, une utopie réussie représentant non seulement un pays admirable, mais la prochaine étape dans le progrès de l'humanité.

    L'indépendantiste québécois que je suis a un regard pour le moins sceptique devant cet ultranationalisme canadien qui conjugue la fierté cocardière et l'esprit post-moderne.

    Plus largement, au Canada, le multiculturalisme sert de machine à normaliser et à banaliser les différences les plus extrêmes, les moins compatibles avec ce qu'on appellera l'esprit de la civilisation occidentale ou les mœurs occidentales. C'est le pays du communautarisme décomplexé, c'est aussi celui où on peut prêter son serment de citoyenneté en niqab avec la bénédiction des tribunaux et du premier ministre, qui y voit une marque admirable de tolérance.

    C'est le pays qui banalise sous le terme d'accommodements raisonnables un relativisme généralisé, qui peut aller très loin. C'est le pays où certains iront même jusqu'à dire que le niqab est peut-être même le symbole par excellence de la diversité canadienne, puisque son acceptation par les élites témoigne de la remarquable ouverture d'esprit de ceux qui le dirigent et des institutions qui le charpentent. Pour le dire autrement, le Canada pratique un multiculturalisme à la fois radicalisé et pacifié.

    En France, le multiculturalisme semble moins agressif ...

    Il domine aussi l'esprit public mais n'est pas nécessairement revendiqué par les élites, qui entretiennent, à travers la référence aux valeurs républicaines, l'idéal d'une nation transcendant sa diversité. On sait bien que la réalité est autre et que la référence républicaine s'est progressivement désincarnée et vidée de sa substance nationale depuis une trentaine d'années.

    En fait, la France fait une expérience tragique du multiculturalisme. Elle se délite, se décompose sous nos yeux, et la plupart de mes interlocuteurs, ici, me confessent avoir une vision terriblement pessimiste de l'avenir de leur pays. J'ajoute, et je le dis avec tristesse, que les Français semblent nombreux, lorsque leur pays est attaqué, à se croire responsable du mauvais sort qu'ils subissent, comme s'ils avaient intériorisé pleinement le discours pénitentiel occidental, qui pousse nos nations à s'autoflageller en toutes circonstances.

    Le multiculturalisme s'est imposé chez vous par une gauche qui, depuis le passage du socialisme à l'antiracisme, au début des années 1980, jusqu'à la stratégie Terra Nova, en 2012, a été de moins en moins capable de parler le langage de la nation, comme si cette dernière était une fiction idéologique au service d'une majorité tyrannique désirant écraser les minorités.

    Il s'est aussi imposé avec l'aide des institutions européennes, qui sont de formidables machines à dénationaliser les peuples européens.

    La droite, par ailleurs, toujours prompte à vouloir donner des gages au progressisme, a peu à peu abandonné aussi la nation, ou s'est du moins contentée de la définir de manière minimaliste en en évacuant l'histoire pour retenir seulement les fameuses valeurs républicaines.

    Le multiculturalisme est la dynamique idéologique dominante de notre temps, et cela en Amérique du nord comme en Europe occidentale. Chez les élites, il suscite la même admiration béate ou la même passion militante. Il propose toujours le même constat: nos sociétés sont pétries de stéréotypes et de préjugés, elles sont fermées à la différence et elles doivent se convertir à la diversité pour enfin renaître, épurées de leur part mauvaise, lavées de leurs crimes. Pour emprunter les mots d'un autre, le multiculturalisme se présente comme l'horizon indépassable de notre temps et comme le seul visage possible de la démocratie.

    La gauche européenne, en général, y voit d'ailleurs le cœur de son programme politique et idéologique.

    Je note autre chose: le multiculturalisme est partout en crise, parce qu'on constate qu'une société exagérément hétérogène, qui ne possède plus de culture commune ancrée dans l'histoire et qui par ailleurs, renonce à produire du commun, est condamnée à entrer en crise ou à se déliter. Lorsqu'on légitime les revendications ethnoreligieuses les plus insensées au nom du droit à la différence, on crée les conditions d'une déliaison sociale majeure.

    Mais devant cette crise, le multiculturalisme, loin de s'amender, loin de battre en retraite, se radicalise incroyablement. Pour ses thuriféraires, si le multiculturalisme ne fonctionne pas, c'est qu'on y résiste exagérément, c'est que les nations historiques, en refusant de s'y convertir, l'empêchent de transformer pour le mieux nos sociétés selon les termes de la promesse diversitaire.

    Il faudra alors rééduquer les populations pour transformer leur identité et les amener à consentir à ce nouveau modèle: on cherche, par l'école, à fabriquer un nouveau peuple, ayant pleinement intériorisé l'exigence diversitaire. On cherchera à culpabiliser les peuples pour les pousser à enfin céder à l'utopie diversitaire.

    C'est la tentation autoritaire du multiculturalisme, qui est tenté par ce qu'on pourrait appeler une forme de despotisme qui se veut éclairé.

    Quels sont les points communs et différence avec la France ?

    L'histoire des deux pays, naturellement n'est pas la même. La France est un vieux pays, une vieille culture, une vieille civilisation qui se représente généralement comme un monde commun à transmettre et non comme une utopie à exporter, même si la révolution française a eu un temps cette tentation.

    En un mot, la France a des ressources inouïes pour résister au multiculturalisme même si elle ne les mobilise pas tellement le discours culpabilisateur inhibe les peuples et les convaincs que l'affirmation de leur identité relève de la xénophobie et du racisme.

    Mais encore une fois, il faut le dire, c'est le même logiciel idéologique qui est à l'œuvre. Il repose sur l'historiographie victimaire, qui criminalise les origines de la nation ou réduit son histoire à ses pages noires, sur la sociologie antidiscriminatoire, qui annihile la possibilité même d'une culture commune, dans la mesure où elle n'y voit qu'une culture dominante au service d'une majorité capricieuse, et sur une transformation de la démocratie, qui sera vidée de sa substance, dans la mesure où la judiciarisation des problèmes politiques et le transfert de la souveraineté vers le gouvernement des juges permet de désarmer institutionnellement un peuple qu'on soupçonne de céder au vice de la tyrannie de la majorité.

    En un mot, si l'idéologie multiculturaliste s'adapte à chaque pays où elle s'implante, elle fait partout le même diagnostic et prescrit les mêmes solutions: c'est qu'il s'agit d'une idéologie, finalement, qui pose un diagnostic global et globalement négatif sur l'expérience historique occidentale.

    Vous définissez aussi le multiculturalisme comme la créature de Frankenstein du marxisme. Mais cette idéologie est née dans les pays anglo-saxons de culture libérale. N'est-ce pas paradoxal ?

    Je nuancerais. Le multiculturalisme comme idéologie s'est développée au cœur des luttes et contestations qui ont caractérisé les radical sixties et les radical seventies et s'est alimenté de références idéologiques venant des deux côtés de l'Atlantique. Par ailleurs, de grands intellectuels français ont joué un rôle majeur dans la mise en place de cette idéologie, née du croisement d'un marxisme en décomposition et des revendications issues de la contre-culture. Michel Foucault et Alain Touraine, par exemple, ont joué un grand rôle dans la construction globale de l'idéologie multiculturaliste. En fait, je dirais que la crise du progressisme a frappé toutes les gauches occidentales. Chose certaine, il ne faut pas confondre l'idéologie multiculturaliste avec une simple expression globalisée de l'empire américain. C'est une explication trop facile à laquelle il ne faut pas céder.

    En France, vieux pays jacobin qui a fait la révolution, le multiculturalisme reste contesté malgré la conversion de la majorité de nos élites …

    Il est contesté partout, il est contesté au Québec, il est contesté en Grande-Bretagne, il est contesté aux États-Unis, il est aussi contesté chez vous, cela va de soi. Sur le fond des choses, le refus du multiculturalisme repose sur le refus d'être dépossédé de son pays et de voir la culture nationale transformée en identité parmi d'autres dans une citoyenneté mosaïque. Il serait quand même insensé que la civilisation française devienne optionnelle sur son territoire, certains pouvant s'en réclamer, d'autres pas, mais tous cohabitant dans une fausse harmonie que de vrais propagandistes nommeront vivre-ensemble.

    Le drame de cette contestation, c'est qu'elle est souvent inhibée, disqualifiée ou criminalisée. La simple affirmation du sentiment national a longtemps passé pour de la xénophobie plus ou moins avouée, qu'il fallait combattre de toutes les manières possibles. D'ailleurs, la multiplication des phobies dans le discours médiatique, qui témoigne d'une psychiatrisation du débat public: on veut exclure du cercle de la respectabilité démocratique ceux qui sont attachés, d'une manière ou d'une autre, à l'État-nation.

    On ne sortira pas de l'hégémonie multiculturaliste sans réaffirmer la légitimité du référent national, sans redonner ses lettres de noblesse à un patriotisme enraciné et décomplexé.

    Depuis quelques années, on observe également en France la percée d'un féminisme identitaire qui semble tout droit inspiré de Judith Butler. Quelle a été son influence au Québec et plus largement en Amérique du Nord? Ce féminisme est-il une variante du multiculturalisme ?

    Ce féminisme est dominant dans nos universités et est particulièrement influent au Québec, surtout dans une nouvelle génération féministe très militante qui voit dans la théorie du genre l'expression la plus satisfaisante d'une certaine radicalité théorique qui est pour certains une drogue dure. La théorie du genre, en d'autres mots, est à la mode, très à la mode (et elle l'est aussi plus généralement dans les universités nord-américaines et dans les milieux culturels et médiatiques), et il est mal vu de s'y opposer. Il faut pourtant dire qu'elle est portée par une tentation nihiliste radicale, qui entend tout nier, tout déconstruire, au nom d'une liberté pensée comme pure indétermination. C'est le fantasme de l'autoengendrement. La théorie du genre veut éradiquer le monde historique et reprendre l'histoire à zéro, en quelques sortes, en abolissant la possibilité même de permanences anthropologiques.

    On peut certainement y voir une autre manifestation de l'héritage des radical sixties et de l'idéologie diversitaire qui domine généralement les départements de sciences sociales et au nom de laquelle on mène la bien mal nommée lutte contre les discriminations - parce qu'à force de présenter toute différence à la manière d'une discrimination, on condamne toutes les institutions à la déconstruction. Devant Judith Butler, la tentation première est peut-être de s'esclaffer. Je comprends cela. Il faut pourtant prendre son propos très au sérieux, car sa vision des choses, et plus largement, du courant néoféministe qu'elle représente, est particulièrement efficace dans les milieux qui se veulent progressistes et craignent par-dessus tout de ne pas avoir l'air assez à gauche.

    Depuis les attentats de janvier 2015, le débat autour de l'islam divise profondément la France. Cette question est-elle aussi centrale en Amérique du Nord? Pourquoi ?

    Elle est présente, très présente, mais elle est l'est de manière moins angoissante, dans la mesure où les communautarismes ne prennent pas la forme d'une multiplication de Molenbeek, même si la question de l'islam radical et violent inquiète aussi nos autorités et même si nous avons aussi chez certains jeunes une tentation syrienne.

    Mais la question du voile, du voile intégral, des accommodements raisonnables, se pose chez nous très vivement - et je note qu'au Québec, on s'inquiète particulièrement du multiculturalisme. Nos sociétés sont toutes visées par l'islamisme. Elles connaissent toutes, aussi, de vrais problèmes d'intégration.

    Généralisons un peu le propos : partout en Occident, la question de l'Islam force les pays à se poser deux questions fondamentales: qu'avons-nous en propre, au-delà de la seule référence aux droits de l'homme, et comment intégrer une population qui est culturellement très éloignée, bien souvent, des grands repères qui constituent le monde commun en Occident ?

    Cela force, à terme, et cela de manière assez étonnante, plusieurs à redécouvrir la part chrétienne oubliée de notre civilisation. Non pas à la manière d'une identité confessionnelle militante, évidemment, mais tout simplement sous la forme d'une conscience de l'enracinement.

    Les musulmans qui arrivent en Occident doivent accepter qu'ils arrivent dans une civilisation qui a longtemps été le monde chrétien, et où sur le plan symbolique, l'héritage chrétien conserve une prédominance naturelle et légitime.

    Cela ne veut pas dire, évidemment, qu'il faille courir au conflit confessionnel ou à la guerre des religions: ce serait désastreux.

    Mais simplement dit, la question de l'islam nous pousse à redécouvrir des pans oubliés de notre identité, même si cette part est aujourd'hui essentiellement culturalisée.

    L'islamisme et ses prétentions hégémoniques ne sont-ils pas finalement incompatible avec le multiculturalisme qui suppose le « vivre ensemble » ?

    L'islamisme a un certain génie stratégique: il mise sur les droits consentis par les sociétés occidentales pour les retourner contre elles. Il se présente à la manière d'une identité parmi d'autres dans la société plurielle: il prétend s'inscrire dans la logique du multiculturalisme, à travers lui, il banalise ses revendications. Il instrumentalise les droits de l'homme pour poursuivre l'installation d'un islam radical dans les sociétés occidentales et parvient à le faire en se réclamant de nos propres principes. Il se présente à la manière d'une identité parmi d'autres qui réclame qu'on l'accommode, sans quoi il jouera la carte victimaire de la discrimination. C'est très habile. À travers cela, il avance, il gagne du terrain et nous lui cédons. Devant cela, nous sommes moralement désarmés.

    Il faudrait pourtant se rappeler, dans la mesure du possible, que lorsqu'on sépare la démocratie libérale de ses fondements historiques et civilisationnels, elle s'effrite, elle se décompose. La démocratie désincarnée et dénationalisée est une démocratie qui se laisse aisément manipuler par ses ennemis déclarés. D'ailleurs, au vingtième siècle, ce n'est pas seulement au nom des droits de l'homme mais aussi au nom d'une certaine idée de notre civilisation que les pays occidentaux ont pu se dresser victorieusement contre le totalitarisme. Du général de Gaulle à Churchill en passant par Soljenitsyne, la défense de la démocratie ne s'est pas limitée à la défense de sa part formelle, mais s'accompagnait d'une défense de la civilisation dont elle était la forme politique la plus achevée.

    Comment voyez-vous l'avenir de la France. Le renouveau conservateur en germe peut-il stopper l'offensive multiculturaliste de ces 30 dernières années ?

    On dit que la France a la droite la plus bête du monde. C'est une boutade, je sais, mais elle est terriblement injuste.

    Je suis frappé, quant à moi, par la qualité intellectuelle du renouveau conservateur, qui se porte à la fois sur la question identitaire et sur la question anthropologique, même si je sais bien qu'il ne se réclame pas explicitement du conservatisme, un mot qui a mauvaise réputation en France.

    Je définis ainsi le conservatisme : une philosophie politique interne à la modernité qui cherche à la garder contre sa tentation démiurgique, contre la tentation de la table-rase, contre sa prétention aussi à abolir l'histoire comme si l'homme devait s'en extraire pour se livrer à un fantasme de toute puissance sociale, où il n'entend plus seulement conserver, améliorer, transformer et transmettre la société, mais la créer par sa pure volonté. Le conservatisme rappelle à l'homme qu'il est un héritier et que la gratitude, comprise comme une bienveillance envers le monde qui nous accueille, est une vertu honorable. C'est une philosophie politique de la finitude.

    Réponse un peu abstraite, me direz-vous. Mais pas nécessairement: car on aborde toujours les problèmes politiques à partir d'une certaine idée de l'homme. Si nous pensons l'homme comme héritier, nous nous méfierons de la réécriture culpabilisante de l'histoire qui domine aujourd'hui l'esprit public dans les sociétés occidentales. Ce que j'espère, c'est que la renaissance intellectuelle du conservatisme en France trouve un débouché politiquement, qui normalement, ne devrait pas être étranger à l'héritage du gaullisme. Pour l'instant, ce conservatisme semble entravé par un espace politique qui l'empêche de prendre forme.

    Et pour ce qui est du multiculturalisme, on ne peut bien y résister qu'à condition d'assumer pleinement sa propre identité historique, ce qui permet de résister aux discours culpabilisants et incapacitants. Il faut donc redécouvrir l'héritage historique propre à chaque pays et cesser de croire qu'en l'affirmant, on bascule inévitablement dans la logique de la discrimination contre l'Autre ou le minoritaire. Cette reconstruction ne se fera pas en quelques années. Pour user d'une image facile, c'est le travail d'une génération.

    Le multiculturalisme peut-il finalement réussir le vieux rêve marxiste de révolution mondiale? La France va-t-elle devenir les Etats-Unis ou le Canada ?

    À tout le moins, il s'inscrit dans la grande histoire du progressisme radical et porte l'espoir d'une humanité réconciliée, délivrée de ses différences profondes, où les identités pourraient circuler librement et sans entraves dans un paradis diversitaire. On nous présente cela comme une sublime promesse: en fait, ce serait un monde soumis à une terrible désincarnation, où l'homme serait privé de ses ancrages et de la possibilité même de l'enracinement. L'homme sans histoire, sans culture, sans patrie, sans famille et sans civilisation n'est pas libre: il est nu et condamné au désespoir.

    En un sens, le multiculturalisme ne peut pas gagner : il est désavoué par le réel, par la permanence de l'authentique diversité du monde. Il pousse à une société artificielle de carte postale, au mieux ou à la décomposition du corps politique et au conflit social, au pire. Et il est traversé par une vraie tentation autoritaire, chaque fois. Mais il peut tous nous faire perdre en provoquant un effritement de nos identités nationales, en déconstruisant leur légitimité, en dynamitant leurs fondements historiques.

    Et pour la France, permettez-moi de lui souhaiter une chose: qu'elle ne devienne ni les États-Unis, ni le Canada, mais qu'elle demeure la France.

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    Propos recueillis par Alexandre Devecchio@Alex_devecch

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie et chargé de cours aux HEC à Montréal. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille: mémoire, identité et multiculturalisme dans le Québec post-référendaire (Boréal, 2007). Mathieu Bock-Côté est aussi chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Son dernier livre, Le multiculturalisme comme religion politique vient de paraître aux éditions du Cerf.

  • Le prince Jean explique le sens de son récent voyage en Syrie : « Témoigner de l'amitié de la France »

    Le prince Jean de France au Krak des Chevaliers 

     

    ENTRETIEN. L'héritier des rois de France, le prince Jean, accompagnait Mgr Rey en Syrie, du 28 mars au 2 avril dernier, semaine pascale. Il a donné à Politique magazine l'entretien qui suit [Numéro de mai – Chrétiens d’Orient, encore un souffle]

     

    P Jean Syrie.jpgMONSEIGNEUR, POUVEZ-VOUS EXPLIQUER VOTRE PRÉSENCE EN SYRIE AVEC LA DELEGATION FRANCAISE

    Mgr Rey est un ami. Il sait que j'ai tissé des liens forts avec le Proche-Orient. En octobre dernier, il m'a donc demandé de prononcer quelques mots après un concert caritatif organisé à Toulon au profit de SOS Chrétiens d'Orient. La recette a permis de financer une maison pour handicapés à Yabroud, ce qui me tenait à coeur. Quand il m'a proposé de l'accompagner en Syrie pour ce voyage, je n'ai pas hésité une seconde.

    PARLEZ-NOUS DE CES LIENS...

    Je ne connaissais pas la Syrie, mais je me suis rendu à quatre reprises au Liban. A chaque fois dans des perspectives différentes : politiques, sportives, amicales... J'y ai même présidé le bal des débutantes en 2010 ! Au Liban ou en Syrie, il me semble qu'en tant qu'héritier des rois de France, descendant de saint Louis et de François Ier, mon rôle est de donner un témoignage vivant de l'amitié historique qui unit notre pays et les chrétiens d'Orient. Et tant pis pour les vicissitudes politiques du moment. D'ailleurs, pour ma part, je ne vois pas comment on pourrait ne pas intégrer Assad dans la résolution du conflit sans risquer un chaos complet.

    CE N'EST PAS LA POSITION ACTUELLE DE NOTRE GOUVERNEMENT.. QUE PENSEZ-VOUS DE LA SITUATION EN SYRIE ?

    L'erreur est de plaquer nos habitudes de pensées et nos notions propres sur les réalités complexes de l'Orient. Hélas, c'est ce que font la plupart des médias occidentaux ! Ici, c'est l'équilibre confessionnel qui détermine le « vivre ensemble ». C'est pourquoi je suis persuadé que la voix de l'Église est très importante, car elle est à la fois réaliste et modérée. Minoritaires, les chrétiens sont aujourd'hui un symbole d'espérance pour ce pays. Ils reconstruisent écoles, logements, églises... Aidons-les à se réinstaller ! Cela facilitera le rétablissement des relations entre communautés. De mon côté, j'y trouve un encouragement à continuer mon travail sur l'enracinement, action que je mène avec mon association Gens de France auprès des jeunes générations et en particulier celles d'origine immigrée...

     

  • En voilà un qui ne manque pas de toupet ! Le relance par le migrant ... Ben voyons !

    Source : Site Le Figaro

  • Mode vestimentaire musulmane : et si nous en tirions un enseignement ?

     

    par Yves Morel

     

    La polémique

    De grandes sociétés commerciales de produits vestimentaires (Dolce et Cabana, Marks & Spencer, H & M, Uniqlo) se lancent à la conquête de la clientèle musulmane, désormais très présente sous nos latitudes, et lui proposent des gammes de vêtements aussi couvrants qu’élégants. En France, cette offensive commerciale donne lieu à une polémique, surtout depuis que Mme Laurence Rossignol, ministre des Droits des Femmes, a fustigé ces grandes maisons, complices objectives de l’asservissement de la gent féminine à la Charia, allant même, dans son emportement, jusqu’à dérailler au point de comparer l’attitude des musulmanes adeptes de cette mode vestimentaire (qualifiée d’islamique), à celle des « nègres » (sic!) d’Amérique qui, au milieu du XIXè siècle affirmaient préférer demeurer des esclaves humiliés mais nourris par leurs maîtres plutôt que de devenir des hommes libres à la dignité enfin reconnue, mais sans moyens de subsistance. Si l’emploi de cette épithète raciste de « nègre » a valu à Mme Rossignol des volées de bois vert de toutes les associations antiracistes « et pour l’amitié entre les peuples » (un adhérent du FN ou même de la droite « républicaine » aurait eu droit à une assignation judiciaire), elle a reçu le soutien de toutes les organisations féministes.

    Une dizaine d’entre elles félicitent la ministre d’avoir « réagi avec force et indignation à la banalisation du port du voile islamique ». Mme Danielle Bousquet, présidente du « Haut Conseil à l’Egalité entre les Femmes et les Hommes » (cela ne s’invente pas) estime que la ministre « a eu raison de dénoncer l’irresponsabilité des grandes marques qui, au nom du profit, n’hésitent pas à reprendre à leur compte une stratégie fondamentaliste politico-religieuse ». Mme Badinter, elle, appelle à boycotter ces produits. Les hommes de gauche (ou tout simplement « républicains ») ne sont pas en reste. M. Gilles Clavreul, « délégué interministériel, chargé de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme » (Diantre !) vole au secours de Mme Rossignol « dont le seul crime est de défendre la dignité et la liberté des femmes contre les noces barbares du cynisme marchand et de la bigoterie ».

    Héroïque Laurence Rossignol, émule laïque de sainte-Geneviève, qui tente d’arrêter les barbares modernes. Pierre Bergé, millionnaire affairiste de la haute couture se juge fondé à prodiguer des leçons de morale à ses confrères : « Renoncez au fric, ayez des convictions. Vous êtes là pour embellir les femmes », leur a-t-il lancé avec un bel aplomb. Un bel aplomb, oui, car ce chevalier qui vole au secours de la femme opprimée (en même temps que des gays) a montré, tout au long de sa carrière, que lui-même ne renonçait pas facilement au « fric », tout au contraire (cf ses condamnations passées pour délit d’initié, etc…) et qu’au cours des années 1960, il vendait (force publicité à l’appui) des vêtements orientaux totalement couvrants destinés aux musulmanes et promus dans ses catalogues où l’on pouvait voir des femmes voilées (par ses soins). Notre Premier ministre lui-même y est allé de son couplet : « Ce que représente le voile, non ce n’est pas un phénomène de mode, non ce n’est pas une couleur qu’on porte, non c’est un asservissement de la femme ».

    Comment ne fondrions-nous pas devant tant de protestations indignées émanant de si irréprochables professeurs de vertu ?

    Ils ont pourtant tout fait pour en arriver là

    En vérité, l’irruption, en Europe occidentale, de cette mode vestimentaire islamique est riche de méditations auxquelles se livrer, et d’enseignements à tirer.

    Tout d’abord, de quoi se plaignent tous ces républicains et gens de gauche ? Durant des décennies, tout particulièrement pendant toutes les années 1980 et tout le septennat de M. Mitterrand, ils n’ont cessé de promouvoir le droit à la différence dans tous les domaines, d’inciter les immigrés à ne pas s’assimiler à notre société et, au contraire, à promouvoir leur propre culture d’origine, en opposition à la nôtre. Dans certains hypermarchés, des pancartes étaient rédigées en arabe à leur intention. Il était jugé très seyant d’arborer la fameuse épinglette « Touche pas à mon pote ». Les socialistes affirmaient qu’ainsi « la France s’enrichirait de ses différences » (propos de Gérard Collomb, entre bien d’autres) ; M. Mitterrand déclarait, sur le ton péremptoire de l’exigence comminatoire : « Je veux qu’on bouscule les traditions, les habitudes et les usages français » (pas à l’Elysée, ni à Latché, cependant), tandis que son épouse Danielle défendait expressément « le port du tchador » (à vrai dire, elle confondait voile et tchador).

    Eh bien, c’est fait : nos musulmans ne se sentent pas français, n’aiment pas la France, rejettent peu ou prou notre société, ne souhaitent pas s’y intégrer, et se contentent d’une citoyenneté purement juridique et du respect superficiel de nos lois. Ils s’amarrent à qui mieux mieux à leur culture d’origine, et, pour quelques-unes d’entre eux, basculent dans l’islamisme radical. Ils n’ont que faire de nos principes républicains, libéraux, démocratiques et laïques, cherchent à nous imposer leur mode de vie, leurs coutumes alimentaires, le respect de leur religion, et fustigent nos femmes, trop libérées et découvertes à leur gré. Nos gens de gauche, et d’ailleurs presque toute notre classe politique, notre intelligentsia, nos « élites », ont voulu cela, et ont fait en sorte que cela advienne. Il est donc tout à fait déplacé, voire scandaleux, de leur part, de critiquer certains des effets, pourtant très prévisibles, de la situation qu’ils ont eux-mêmes créée. Et il n’y a rien d’étonnant, ni même de scandaleux (d’un point de vue strictement logique) à ce que, dans une société « polyethnique et multiculturelle », cultivant à l’envi la « diversité » et le « droit à la différence », en laquelle le marché est devenu l’étalon unique de toute valeur, les musulmanes achètent des vêtements conformes aux exigences éthiques de la culture arabe et de l’islam.

    Et il n’y a rien de scandaleux, non plus, du même point de vue, à ce que des sociétés de confection et de vente de vêtements, cherchent à attirer cette clientèle. L’apparition de cette mode vestimentaire musulmane n’est que l’une des très nombreuses et très logiques conséquences de toute notre politique d’immigration, suivie depuis le début des années Mitterrand, et préparée dès avant, avec la loi Pleven en faveur des immigrés (1972) et le décret Giscard d’Estaing-Chirac-Durafour autorisant le regroupement familial (1976). Et elle constitue une preuve de plus de l’inanité de notre modèle républicain d’intégration.

    Mais elle nous interpelle également au sujet de notre conception de la dignité de la femme. Mme Rossignol et autres nous présentent ces musulmanes élégamment couvertes comme des êtres dégradés, asservis et dénaturés au point d’aimer leur servitude et d’en assurer la défense, l’illustration et la promotion.

    En vérité, qui est asservi ? Qui est libre ?

    Mais enfin, Madame la Ministre, Mesdames et Messieurs les Députés (imitons le langage rituel des débats de notre Assemblée nationale), mesdames et messieurs les femmes et hommes politiques, les haut(e)s fonctionnaires, les journalistes et autres hérauts (et héros ?) de la modernité, de la « diversité » et de la « multiculturalité » (en même temps que de la « liberté »), réfléchissez un tout petit peu et appliquez à vous-mêmes et à vos propres idées la salutaire distance critique que vous préconisez pour l’examen de quantité de questions relatives à notre identité culturelle, à notre passé et à tout ce qui va à l’encontre de votre vision du monde. Après tout, comment pouvez-vous être si certains que toutes les femmes musulmanes voilées sont ces créatures asservies, humiliées, dégradées et aliénées que vous présentez, et que nos femmes occidentales prétendûment libérées et souvent vêtues de manière provocante sont des personnes humaines fières et dignes, maîtresses de leur corps et de leur âme, saines d’esprit, droites de jugement, éclairées et moralement supérieures ?

    En réalité, tout montre que les secondes, sous l’apparence d’une libération provocante, sont complètement asservies à un univers perverti par une sexualité débridée et une marchandisation de toutes les « valeurs » et du corps (qu’il s’agisse de celui de la femme ou de l’homme). L’Occidental, homme ou femme, n’est plus qu’un obsédé de la chair, qui voit et met du sexe partout, et en fait la seule dimension de l’existence et la seule finalité de notre espèce, ravalée au rang de l’animal. Il se croit libre, mais n’a jamais été aussi aliéné qu’à notre époque frelatée. Est-il donc impensable, dans ce contexte, qu’une jeune fille, une jeune femme arabo-musulmane saine d’esprit, intelligente, digne, un peu fière, ayant une certaine force de caractère, fasse le choix de vivre conformément à une éthique religieuse qui prescrit le refus de la mise à l’étalage de la chair et de la réduction du corps à un objet (convoité mais méprisé) de concupiscence, soumis aux lois du commerce ? S’il existe incontestablement des femmes asservies à la tyrannie des mâles et à une conception obscurantiste de la religion, dans beaucoup de cas, le port de vêtements couvrants illustre le refus de la décadence matérialiste, mercantile et perverse de notre société occidentale et le choix d’un mode de vie plus digne, plus moral et plus respectueux du corps et de la dignité de la femme, en même temps que de l’homme.

    Dans les amphis, les bibliothèques universitaires, les médiathèques des grandes villes, on peut voir des jeunes filles et des jeunes femmes studieuses, intelligentes, instruites, cultivées, saines de corps et d’esprit, tout à fait capables de jugement et de libre arbitre, et qui pourtant, conformément aux préceptes de leur éthique religieuse, portent le voile traditionnel (qui laisse apparaître leur visage) ; et on peut gager sans risque qu’elles sont, du point de vue intellectuel et moral infiniment plus libres et maîtresses d’elles-mêmes et de leur corps que bien des écervelées françaises de souche légèrement vêtues, adonnées à toutes les frasques sexuelles possibles, accros à tous les sites pornographiques, et qui se bousculent dans les boîtes de nuit , discothèques et autres salles de spectacle.

    Contradiction et échec de notre modèle républicain

    On ne peut pas à la fois souhaiter que notre nation devienne le melting pot de toutes les cultures jusqu’à voir son identité profondément altérée, et refuser les conséquences naturelles de l’introduction des cultures étrangères en France. Lors de la mémorable émission du 26 septembre dernier On n’est pas couché, M. Yann Moix lançait à la figure de Mme Morano (qui avait commis le crime inexpiable de définir notre nation comme étant « de tradition judéo-chrétienne et de race blanche ») que « demain, la France sera peut-être musulmane », et que l’observation de notre valeur républicaine de laïcité imposait de ne surtout rien tenter pour prévenir cette évolution. Seulement voilà : M. Yann Moix se trouve justement, en tant que républicain démocrate et libéral, hostile à l’islamisme et à toutes les tenues vestimentaires musulmanes qui lui paraissent asservir la femme. Eh bien, mon cher Monsieur, c’est bien regrettable : vous ne pouvez pas, sans une insoutenable contradiction, accepter l’islamisation de la France et rejeter les préceptes moraux et les coutumes de l’islam. Accepter l’islamisation de notre nation dans le cadre républicain, laïque et libéral, c’est vouloir tracer un cercle carré.

    En définitive, cette polémique autour de mode vestimentaire dite islamique est une excellente occasion de nous remettre en question, de nous interroger sur la prétendue supériorité absolue de notre modèle républicain ouvert à tous les vents et censément propre à intégrer les cultures les plus diverses. En cela, cette mode est plutôt une bonne chose. 

    Docteur ès-lettres, écrivain, spécialiste de l'histoire de l'enseignement en France, collaborateur de la Nouvelle Revue universelle

  • Fondamentaux d'Action Française • La civilisation

     

    par Stéphane BLANCHONNET

    Un Article de Stéphane BLANCHONNET paru dans à-rebours.fr et dans L'AF2000. Et un article parmi plusieurs autres qui rappellent utilement les fondamentaux de la politique d'Action française.  LFAR

     

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    Contrairement à ce qu'affirment les préjugés à son égard (et ils sont légion !), Maurras n'a jamais fait de la nation un absolu. Nous avons déjà évoqué ce point dans deux autres chroniques doctrinales (sur « la nation et la nationalité » et sur le « nationalisme intégral »). Elle est à ses yeux la forme la plus complète, au temporel, des cercles communautaires. Rien de moins, rien de plus. Enfin, un peu plus tout de même !

    La France pour Maurras appartient à un ensemble plus vaste auquel elle nous relie. Cet ensemble, c'est la civilisation. Il s'agit en quelque sorte d'un universel concret qui ne doit surtout pas être confondu avec l'universalisme abstrait, négateur des réalités nationales, ethniques et religieuses, défendu sous ce même nom par les partisans du cosmopolitisme.

    Maurras n'a aucun mépris pour les cultures différentes de la nôtre. Toutes à ses yeux méritent le nom de civilisation « parce qu'il n'y a point de société sans tradition, ni d'hommes sans société. » Mais il n'est pas non plus aveuglé par un absurde apriori égalitariste. Si toutes les civilisations consistent en un capital moral et matériel transmis, une seule, LA civilisation, a donné au monde la juste conception du beau, du bien, du vrai et de la raison, c'est la civilisation gréco-romaine, prolongée par le catholicisme, dont la France n'est pas la seule héritière dans la modernité mais sans conteste la plus éminente. 

    Repris de A rebours

    Voir aussi ...

    Fondamentaux d'Action Française • Le nationalisme intégral

    Le Quadrilatère maurrassien

    La Monarchie que nous voulons

    Le « coup de force »

  • Histoire & Actualité • Emmanuel Macron fêtera Jeanne d’Arc ? Bonne nouvelle !

     

    Pour une fois que la République s’incline devant l’Histoire qui la précède, ne soyons pas bégueules.

    par Charlotte d'Ornellas

    Nous ne savons pas si Charlotte d'Ornellas a bien raison [Boulevard Voltaire - 30.04] de se féliciter que « la République s’incline devant l’Histoire qui la précède », dimanche 8 mai à Orléans  - en la personne très médiatique d'Emmanuel Macron. A vrai dire, on aurait de sérieuses raisons d'en douter : elle l'a fait tant de fois, à Orléans ou ailleurs, par la voix de ses plus hautes autorités sans que cela ne change rien à ce que Maurras appelait la mécanique de nos malheurs, ceux qu'induit ce régime, si souvent antihistorique, antifrançais ! Hommages, donc, sans conséquences ni engagements... Quant à Macron, il semble se définir essentiellement comme l'homme des banques, de la mondialisation et de la culture libéralo-libertaire ... Quelles paroles - sur notre Histoire et nos racines - prononcera-t-il donc à Orléans, dimanche prochain ? Seront-elles seulement des paroles de circonstance ou bien de vérité ? Y mettra-t-il quelque profondeur ? Sans-doute en serait-il capable et, pour ce qu'il reste de forces saines et vives au sein du Pays Réel, pour leurs combats futurs, ce ne serait pas indifférent. Dans ce cas, Charlotte d'Ornellas aurait eu raison. C'est pourquoi nous écouterons ou lirons Emmanuel Macron avec attention, dimanche prochain, Fête Nationale de Jeanne d'Arc.  LFAR

     

    9fcfe4689efe7a4738249e7060ebd6bf.jpeg.jpgQue personne ne s’affole, Emmanuel Macron ne « kidnappera » pas Jeanne d’Arc, d’abord parce que les Orléanais ne se laisseront pas faire ! Le 8 mai, à Orléans, personne n’a jamais réussi à récupérer la libératrice : les fêtes ne s’y prêtent pas, elle seule les préside réellement.

    Cette année, les fêtes johanniques seront présidées par le ministre de l’Économie et des Finances, et c’est une bonne nouvelle car en effet, c’est la première fois depuis 10 ans qu’un ministre en exercice tiendra ce rôle.

    Il ne sera pas là seulement en tant qu’Emmanuel Macron, mais bien en tant que ministre, c’est-à-dire en tant qu’il représente l’Etat. Et ce dernier doit bien ça à la petite Lorraine.

    Le 8 mai 1429, Jeanne d’Arc libère la ville des Anglais, et lance une procession d’action de grâce, suivie par tous les Orléanais. Depuis, et chaque année à quelques exceptions près (dues aux guerres notamment), la population fidèle à son héroïne rejoue la victoire.

    L’adage veut que « la moitié des orléanais regarde défiler l’autre moitié » lors de ces fêtes qui rassemblent les ordres civils, militaires et religieux. Seuls les Orléanais y parviennent encore, parce qu’ils ont eu la sagesse de ne s’attacher qu’à Jeanne, au moins ce jour là.

    Tous les présidents de la République se sont succédés à la tribune pour glorifier la Pucelle, un 8 mai, à Orléans. C’est depuis l’accession au poste de Nicolas Sarkozy que la tradition est rompue, sans que les raisons ne soient d’ailleurs connues, et c’est bien triste.

    Quelles qu’aient été les étiquettes politiques des maires d’Orléans, tous ont participé à ces fêtes avec la même ferveur et admiration pour celle que la ville honore comme une sainte, comme une héroïne française et comme un chef de guerre admirable.

    Aucun d’entre eux n’a songé a bouder la messe d’action de grâces qui est célébrée chaque 8 mai au matin dans la cathédrale d’Orléans, nul n’a pensé à supprimer le défilé militaire qui est le deuxième plus important en France après le 14 juillet, nul n’a jamais refusé de remettre le 7 mai au soir l’étendard de Jeanne – gardé par la mairie toute l’année – à l’évêque de la ville, parce que tous ont trouvé normal qu’il revienne à l’Eglise le jour où ses plis décorés des noms de « Jésus et Marie » sont à l’honneur.

    1913205714.jpgC’est dans cette tradition intacte que s’inscrira Emmanuel Macron, parce qu’il existe encore des petits bouts de France si miraculeux qu’ils échappent à nos légitimes querelles politiques.

    Si Jeanne d’Arc anime des passions politiques en France, elle réunit à Orléans et il était tant qu’un ministre en exercice vienne rassurer ses habitants : non, l’État n’a pas oublié l’héroïne qu’elle est !

    Il y a à ce titre bien plus de sens dans la venue d’Emmanuel Macron que dans celle de l’invitée précédente qu’était Audrey Pulvar d’ailleurs.

    Jacques Chirac, Valéry Giscard d’Estaing ou François Mitterand ont célébré Jeanne d’Arc au même pupitre que Régine Pernoud et Denis Tillinac. Et tous ont salué avec la même puissance la France qu’ils avaient en commun, incarnée par Jeanne d’Arc…

    Notre pays est en train de crever de désespérance, mais il y a chaque 8 mai, à Orléans, une toute jeune fille au parcours terrestre si mystérieux qui continue à rassembler. Posons les armes et savourons, ne serait-ce que le temps d’une (trop courte) journée.

    Et puis entre nous, pour une fois que la République s’incline devant l’Histoire qui la précède, ne soyons pas bégueules et laissons les Orléanais chanter une fois encore, avec les invités qu’ils veulent, « vive Jeanne, vive la France ! » 

    Journaliste indépendante

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