François le mal-aimé
par Louis-Joseph Delanglade
Dans un an, en principe, nouvelle élection présidentielle. On ne sait s’il faut se réjouir ou se lamenter au vu des piteux résultats obtenus par M. Hollande à ce jour et au peu de crédit que l’on peut raisonnablement accorder à ses concurrents. La responsabilité de M. Hollande reste entière d’avoir tout donc trop promis : on se rappelle la fameuse anaphore (« c’est maintenant ») de son discours du Bourget le 22 janvier 2012. En promettant le paradis socialiste hic et nunc, il s’inscrivait comme il se doit dans la pure tradition de la démocratie élective par nature démagogique. Rien d’étonnant donc si son quinquennat est, pour l’essentiel, une succession d’échecs - d’une diplomatie guidée par une imbécile hostilité à M. Poutine à une incapacité évidente à inverser la courbe du chômage. Même sa tentative de récupération politicienne des attentats de 2015 a vite fait long feu et, la semaine dernière encore, on a eu droit à sa renonciation à la déchéance de nationalité tandis que la rue manifestait son hostilité au projet de loi de Mme El Khomri.
Reconnaissons deux exceptions, mais de taille et d’une certaine façon exemplaires - pour des raisons opposées. La première concerne l’intervention française au Mali : M. Hollande, transfiguré par son aura de chef des Armées, fit un temps illusion et consensus; mais, s’il put adopter une telle attitude, cela tient à des institutions qui lui confèrent un pouvoir quasi monarchique en matière de Défense nationale. La seconde concerne la loi sur le « mariage pour tous » : elle restera son « grand oeuvre », imprégnée qu’elle est de toutes les dérives idéologiques et sociétales de l’intelligentsia gaucharde.
En 2012, M. Hollande a donné à tous une leçon d’opportunisme : le petit Premier secrétaire du P.S. est venu à bout du président sortant en sachant profiter au mieux d’un certain rejet vis-à-vis de M. Sarkozy. Mais, remporter une élection est une chose, être chef de l’Etat en est une autre. Dans cette fonction, M. Hollande aura déçu jusqu’à ses plus chauds partisans : le dernier sondage Odoxa fait ainsi état d’une cote de popularité au plus bas en France (moins de 20%). Son problème est au fond d’être ce qu’il est : un chef de parti d’abord soucieux de l’échéance de 2017 et, pis sans doute, un chef d’Etat sans charisme, manifestement incapable d’être au niveau de sa fonction.
Il est vrai qu’avant lui M. Sarkozy n’a pas davantage réussi. Mais, au fond, le pouvaient-ils, politiquement parlant, l’un et l’autre ? La Ve République, taillée sur mesure pour un De Gaulle, est affaiblie de fait par le quinquennat et en proie à la résurgence de velléités parlementaristes (certains rêvent même d’une VIe République qu’ils parent de toutes les vertus « démocratiques »). Dans le même temps, l’Etat voit ses fonctions régaliennes plus ou moins remises en cause par les concessions faites à l’européisme (dont la conséquence ultime sera de le réduire à un état croupion). Si rien n’interdit, bien sûr, d’espérer en l’homme (la femme) providentiel(le), il est évident que la solution politique, c’est-à-dire s’inscrivant dans la durée, reste d’ordre institutionnel. •
Commentaires
C'est la grenouille qui veut devenir aussi grosse que le boeuf ! effectivement un petit secrétaire de parti n'a pas les capacités nécessaire pour accomplir les fonctions de Président de la République
Tres bien....
Sur l'intervention au Mali, il a eu la chance d'avoir un conseiller militaire (Gal Puga) de grande qualité qui l'a décidé à agir et pour mener les opérations, des chefs (officiers généraux et supérieurs) dont les carrières avaient été préparées par les précédents CEMA.
Tous ces chefs avaient été nommés par son prédécesseur
Le présent se construit sur le passé et fabrique l'avenir.Avec mon grand âge , je peux m'instruire du passé que j'ai vécu. La république et son représentant le plus puissant de la terre n'a pas su prendre le tournant du monde moderne, quel que soit son président. Nous avons la gestion des sots, puisque nous sommes dépendant de l'intelligence de nos élus. L'intelligence c'est la vérité bien raisonnée. Pour notre malheur nous acceptons les mensonges à la place des vérités , intrinsèques et mondiales, nous acceptons de revenir au tribalisme. Cette vision semble avoir été comprise par les jeunes qui revendiquent une démocratie participative, celle que nos charmants élus, enfin leurs prédécesseurs nous ont supprimée au moment de la terreur. Avec notre société de caste, nous passons à coté du progrès technologique qui donnerait du pain à tous. Les jeunes viennent de la comprendre,
Paraphrasons Corneille : "Ces petits souverains qu'on fait pour cinq années, voyant d'un temps si court leur puissance bornée,"...
Bravo, Roger Carcellé !