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  • Lu sur La Couronne : Ce samedi, Mgr le comte de Paris assistera à la messe célébrée pour feu le comte de Paris

     

    Le chef de la Maison royale de France, Monseigneur le comte de Paris, accompagné de plusieurs membres de la Famille royale de France, assistera à 11h ce samedi 23 mars, à la messe célébrée à la demande de L’œillet Blanc pour le repos de l’âme de de son père, feu Monseigneur le comte de Paris, Henri VII de France. Cette messe de quarantaine sera donnée en l’église de Saint-Germain-l’Auxerrois, ancienne paroisse des rois de France, face au Louvre. 

    Soyons présents autour du Chef de la Maison Royale de France pour rendre hommage au prince Henri d’Orléans, comte de Paris.

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    Samedi 23 mars à 11h en l’église Saint-Germain-l’Auxerrois
    2 Place du Louvre, 75001 Paris, Métro : Louvre – Rivoli

  • Éric Zemmour : « Bernard Tapie, l'homme qui aurait pu être Trump ou Berlusconi »

      

    fond-degrade-bleu-fonce_1258-1364.jpgL'ancien président de l'OM avait tout pour plaire à l'électorat populaire mais il n'a pas compris l'histoire qu'il pouvait écrire. (Figaro Magazine du 15.03). Zemmour en trace un portrait saisissant :  celui d'un destin manqué. Il aurait pu être « le premier populiste français »... LFAR  

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    « Comme un remords vain. »

    Même amaigri et vieilli par la maladie, Bernard Tapie a conservé cette pugnacité de boxeur, ce charme animal qu'il possédait à ses heures de gloire.

    L'ouverture de son dernier procès - encore et toujours la querelle autour d'Adidas et du Crédit lyonnais - nous ramène plus de trente ans en arrière, au cours de ces années 80, dont il fut l'une des incarnations. La gouaille, le culot, l'irrévérence, la brutalité étaient alors ses atouts maîtres. Il était l'éléphant-entrepreneur dans le magasin des porcelaines d'apparatchiks socialistes. Il faisait entrer les codes de l'entreprise dans la politique française. Il était l'imitateur français de l'italien Berlusconi.

    830x532_bernard-tapie-alors-president-om-fete-joueurs-apres-victoire-contre-milan-ac-27-mai-1993.jpgCelui-ci avait fait fortune dans l'immobilier et connu la gloire sportive avec le Milan AC. Tapie avait fait une belle pelote en rachetant des entreprises en difficulté et s'aventurait aussi sur les terrains de football avec l'OM. Tapie n'était ni énarque ni bourgeois. Son côté parvenu déplaisait à l'establishment mais avait tout pour plaire à l'électorat populaire qui commnçait à se détacher de la gauche. Tapie l'ignorait mais il avait inventé Trump avant Trump.

    « Les hommes font l'histoire, mais ne savent pas l'Histoire qu'ils font », nous a appris Raymond Aron. Bernard Tapie n'a pas compris l'histoire qu'il pouvait écrire. Il n'a pas compris qu'il était le premier populiste français.

    Capt -Tapie-Mitterrand Francois.JPGIl a cru que la protection du président Mitterrand était sa meilleure armure. Elle fut sa tunique de Nessus. Il mit sa truculence au service d'une gauche démonétisée et de ses codes idéologiques bien-pensants. Il entraîna Le Pen dans un combat de rue. Il traita les électeurs du FN de « salauds ». Il s'appropria le discours de la doxa antiraciste sur l'immigration. Il se fit l'instrument d'une mondialisation économique qui marginalisait les classes populaires. Il fit ami-ami avec certains journalistes qui crachaient leur mépris d'un peuple français « fascisé ». Il tenta même de corriger son image de « macho » par de grandes déclarations d'amour à sa femme - fort touchantes, mais qui le transformaient de manière risible en adolescent boutonneux. Au lieu de devenir le héros des classes populaires, il devint celui des quartiers d'immigrés. Au lieu de combattre les élites, il mit toute son énergie à se faire accepter d'elles. Au lieu d'être le pourfendeur du « système », il voulut être son ultime paladin. Le « système » montra son ingratitude habituelle pour ses serviteurs méprisés. Il perdit sur les deux tableaux. L'alliance des oligarchies administratives et financières le fit chuter. Et les classes populaires détournèrent le regard de celui qu'elles avaient fini par considérer comme un membre de l'establishment.

    Tapie n'aura été ni Berlusconi ni Trump car il n'a pas compris les enjeux idéologiques qui se jouaient à l'heure de la mondialisation. On peut d'ailleurs imaginer que sa sollicitude remarquée pour les « gilets jaunes » est la marque d'une compréhension tardive des enjeux. Comme un remords vain.   

  • Racines & Histoire • Le cheval dans la diplomatie {3/3]

    jeanlouis-gouraud (1) cartouche.jpgPar Jean-Louis Gouraud

    Conférence prononcée par Jean-Louis Gouraud au XIe Salon du Cheval à Mazagan-Eljadida (Maroc) en octobre 2018. Parution en 3 parties dimanche 17, lundi 18 et ce mardi 19 mars.  

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    L’autre grand pourvoyeur de chevaux diplomates aux dirigeants français fut l’Empire ottoman, et son principal bénéficiaire l’empereur Napoléon 1er.

    téléchargement.jpgLe Janissaire, Le Soliman, Le Bacha, Le Bajazet lui ont été offerts en 1808 par le sultan Mahmoud II [Photo], inquiet que le résultat de la rencontre à Tilsit, l’année précédente, entre Napoléon et le tsar Alexandre 1er, ne lui soit défavorable.

    Il suivait en cela l’exemple de son cousin et prédécesseur Selim III, qui avait offert à Bonaparte, au début du règne de ce dernier, un cheval si extraordinaire, Le Vizir, que Napoléon ne voulut jamais s’en séparer, pas même lorsqu’il dût partir en exil à l’île d’Elbe !

    La légende raconte que lorsqu’il vit partir ce bel étalon gris pour la France, Selim [Photo] s’adressa à lui en ces termes : « Va, mon cher III._Selim.jpgVizir ! Va pour Mahomet, et va pour ton sultan ! Va, et deviens le plus illustre cheval de Napoléon. »

    Son vœu fut exaucé.

    Si le fait d’offrir un cheval a été souvent un moyen diplomatique assez efficace, une bonne façon de se concilier les bonnes grâces d’un concurrent, ou de se réconcilier avec un adversaire, il est arrivé au moins une fois que cela déclenche au contraire une véritable crise politique.

    Ce fut le cas, par exemple, lorsque François Mitterrand reçut, en 1993, un superbe cheval akhal-téké du président d’une républiquette gazière d’Asie centrale, le Turkménistan.

    86982_mazarine-une.jpgAu lieu de faire comme tous ses prédécesseurs – à savoir remettre l’animal à l’administration des Haras nationaux –, Mitterrand commit l’erreur de chercher à cacher ce qu’il allait en faire : l’offrir secrètement à sa fille naturelle, Mazarine, passionnée d’équitation. Pourquoi secrètement ? C’est qu’à l’époque, l’existence même de la petite Mazarine, fille illégitime du président, était un secret d’État bien gardé.

    Akhal_Teke_Stallion_-_Goklen.jpgTrop curieux sans doute, certains passionnés de chevaux – catégorie à laquelle j’avoue appartenir – finirent par découvrir que le bel étalon (d’ailleurs un peu caractériel) était logé dans une discrète résidence des environs de Paris, où la fille clandestine du président venait souvent passer ses week-ends. La révélation de cette double vie d’un homme usant d’un double langage et s’affranchissant allègrement de la séparation des affaires publiques des affaires privées provoqua un scandale qui, c’est certain, gâcha un peu ses dernières années de règne.

    On le voit : offrir un cheval n’est jamais un geste anodin. ■  (Suite et fin)

    Voir dans Lafautearousseau ...

    De Péroncel-Hugoz : JEAN-LOUIS GOURAUD, « LA PLUS BELLE CONQUÊTE DU CHEVAL »

    Racines & Histoire • Le cheval dans la diplomatie  [1/2]   [2/3]

  • Archipel à la dérive

    par Louis-Joseph Delanglade 

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    « Où allons-nous ? » 

    Quand on se saisit du dernier essai de M. Fourquet, analyste politique reconnu, c’est d’abord le bandeau rouge surajouté par l’éditeur (Seuil) qui frappe : « où allons-nous ? ».

    A cette interrogation inquiétante sur l’avenir de la France semble répondre par avance le sous-titre affirmatif de l’ouvrage : « naissance d’une nation multiple et divisée ».

    9782021406023-200x303-1.jpgQuant au titre, L’archipel français, il évoque de façon métaphorique la réalité d’une France brisée, disloquée, écartelée, que tout le monde connaît. Cartes, tableaux et graphiques à l’appui, sont ainsi rappelées quelques évidences. Celle-ci d’abord, qui ne fait pas forcément plaisir : différents indices (le rapport à la mort, aux animaux, à la sexualité, etc.) montrent la dislocation du « socle judéo-chrétien » et, par voie de conséquence, de la « matrice catho-républicaine » de la France contemporaine. De même, M. Fourquet, en écho au mouvement des Gilets jaunes qui s’en trouve justifié, rappelle la « sécession des élites » :  regroupées dans certains quartiers des grandes métropoles urbaines, elles « ignorent » tout simplement la majorité de la population française dite « périphérique ». Mais, au fond, tout cela on le savait et M. Fourquet lui-même en avait parlé dans d’autres ouvrages ou sur les ondes. L’intérêt du livre est ailleurs. 

    prenom.pngD’abord, M. Fourquet établit que 18% des prénoms donnés en France chaque année sont désormais des prénoms « arabo-musulmans » (au sens large : sont concernés Maghreb, Turquie et Afrique subsaharienne). Or, lui-même cite volontiers MM. Besnard et Desplanques, sociologues : « Un prénom doit permettre de s’identifier à ceux dont on essaie de se rapprocher et de s'éloigner de ceux dont on essaie de se différencier » (Un prénom pour toujours). Se rapprocher ou s’éloigner : 7898682_5d8f1ccc-be68-11e8-bd58-3e3e477d3eac-1_1000x625.jpgvoilà qui donne indirectement raison à M. Zemmour, lequel avait reproché en septembre dernier, avec sa franche brutalité mais aussi tout son talent de polémiste, à Mme Sy, chroniqueuse de télévision franco-sénégalaise, de se prénommer « Hapsatou », prénom fort exotique s’il en est. 

    Ensuite, M. Fourquet contourne l’interdiction des statistiques ethniques. Celles-ci constituent un des tabous du politiquement correct, que M. Lançon définit excellemment comme « une forme de puritanisme renouvelé par les sirènes du progressisme et la colère des minorités » (Le 640_lancon.jpgLambeau). Dans ce contexte, ce 18% a de quoi inquiéter. Il est en effet avéré que, si les courbes démographiques observées depuis l’an 2000 ne s’inversent pas, alors, et mécaniquement par le seul jeu du renouvellement des générations, la proportion des populations d’origine arabo-musulmane sera vite de 20%, puis de 25%, puis de… Certains ont nommé cela « le grand remplacement ». 

    La France serait donc peut-être en passe de devenir au mieux (?) comme le Brésil, ou même les Etats-Unis ; au pis (?) comme le Liban, ou l’ex-Yougoslavie. Retour donc, in fine, à LA question, celle du bandeau rouge : où allons-nous ? Le 12 mars, les journalistes de R.M.C. qui recevaient M. Fourquet lui ont demandé, dans leur inimitable langue médiatique, « comment, dans ces conditions, faire nation ». Comme s’il y avait un mode d’emploi ou une notice pour procéder au montage de ce qui sera une nation. On avait déjà la nation-contrat, on a maintenant la nation-ikea. M. Goldnadel, présent ce jour-là, a quand même relevé la contradiction quasi-insurmontable soulignée dans le sous-titre de l’essai de M. Fourquet (« naissance d’une nation multiple et divisée »). 

    InvasionClandestinsTerriblePhotoExc-448x270.jpgOn pourrait peut-être espérer pouvoir réconcilier les parties de la population qui ont, malgré tout, encore quelques points de référence en commun - ne serait-ce que la langue, le drapeau, le territoire, ou encore les noms propres, la littérature, la gastronomie, etc. Mais comment se concilier avec une trop grande partie de ceux qui sont venus, d’au-delà des mers et bien récemment, avec d’autres références religieuses et/ou socioculturelles, références qu’ils entendent conserver si ce n’est imposer ? Les promoteurs de l’immigration de masse ont eu raison, semble-t-il, de l’homogénéité ethnoculturelle du pays. Tout n’est sans doute pas encore perdu. Ce qui est sûr, c’est que sur la « dislocation des références culturelles communes », sur les ruines de la France, il y aura(it)  on ne sait quoi mais certainement plus la France.  

  • Que cache l’interminable feuilleton du dernier réduit de Daech en Syrie ?

    Antoine de Lacoste 

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    C’est une fin qui n’en finit plus. L’affaire devait durer quelques jours, voire quelques semaines, et elle traîne en longueur depuis plusieurs mois malgré les intenses bombardements américains.

    Les FDS, ces combattants recrutés par les Etats-Unis et composées de Kurdes dans leur grande majorité, avancent plusieurs explications pour justifier le piétinement de leurs troupes devant ces deux misérables kilomètres carrés à reconquérir.

    La principale est le nombre de civils vivant à Baghouz ou dans les tunnels creusés par Daech, et ses prisonniers. Ces civils se sont enfuis vers les lignes kurdes pour certains, mais la plupart ont été autorisés à rejoindre les FDS. Quelques centaines au début, par petits groupes, puis en nombre croissant. Certains jours, de très longs cortèges de femmes en noirs accompagnées de nombreux enfants et d’hommes sans identité pour beaucoup, se pressaient vers les troupes kurdes.

    Des combattants kurdes, des peshmergas.jpgAujourd’hui, les FDS [Photo] estiment que ce sont près de 60 000 personnes qui ont ainsi quitté le territoire lilliputien de Daech, où ils mourraient de faim. Il a été beaucoup dit que l’Etat islamique se débarrassait ainsi de bouches inutiles. Voire !

    Une autre thèse est également envisageable : il s’agit de permettre aux épouses et veuves de sauver les enfants afin d’en faire de futurs combattants islamistes. Les déclarations entendues sur de nombreuses chaines de télévision ou de radio sont très éloquentes à cet égard. Quant aux hommes, ils n’étaient jamais des combattants mais affectés à des tâches manuelles et subalternes. Qui peut croire cela ?

    Daech adapte en fait sa stratégie à sa défaite du moment : le califat est mort et, à la notion de territorialité, vont se substituer les combats clandestins, les coups de main et les attentats aveugles.

    Les FDS ont également reconnu que de longues négociations avaient eu lieu pour la libération de prisonniers kurdes détenus par Daech ; en échange de quoi ? On sait que lors de la chute de Raqqa, la capitale syrienne de l’Etat islamique, plusieurs centaines de combattants islamistes ont été autorisés à partir vers Baghouz. Les Américains avaient tenté de s’y opposer, mais quand on fait faire le travail par les autres…

    les-USA-prennent-en-otages-les-réfugiés-syriens-d’al-Rokbane-20190304-1728x800_c.jpgUn autre point retient l’attention dans cet étrange imbroglio : à l’automne, les FDS affirmaient qu’environ 2000 combattants et leurs familles se trouvaient dans le dernier réduit de Daech. On en est à 60 000 ! Comment l’armée américaine peut-elle se tromper à ce point ? C’est un mystère mais, de ce fait, la gestion de tous ces prisonniers est impossible. Cela expliquerait la récente demande de Donald Trump concernant le rapatriement des djihadistes dans leur pays d’origine. C’est un risque immense pour tous les pays concernés, mais les Américains font valoir que le risque de voir tous ces combattants disparaître dans la nature est plus grand encore.

    Il est certain que les Kurdes ont bien expliqué qu’ils n’avaient pas vocation à jouer les gardes-chiourmes du monde entier. Or le camp de réfugiés qu’ils gèrent, à Al-Hom, est aujourd’hui saturé avec 55 000 personnes. Qu’en faire ?

    Le califat est mort, mais pas ses militants. 

    Retrouvez l'ensemble des chroniques syriennes d'Antoine de Lacoste parmi les articles de dans notre catégorie Actualité Monde.

  • Racines & Histoire • Le cheval dans la diplomatie [2/3]

    jeanlouis-gouraud (1) cartouche.jpgPar Jean-Louis Gouraud

    Conférence prononcée par Jean-Louis Gouraud au XIe Salon du Cheval à Mazagan-Eljadida (Maroc) en octobre 2018. Parution en 3 parties dimanche 17, lundi 18 et mardi 19 mars.  

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    Souffleur : ce fut le triste sort réservé deux siècles plus tard à un autre cheval venu d’Afrique du Nord.

    Nous sommes en 1975, l’Algérie a accédé à l’indépendance depuis une douzaine d’années lorsqu’enfin le président de l’ancienne métropole s’y rend en visite officielle. C’est un événement, que le président algérien de l’époque, Houari Boumédiène, veut marquer d’un geste solennel.

    image174145-640x320-1461772744.jpgBien que simple fantassin et n’ayant jamais mis ses fesses sur un cheval, il connaît la haute valeur symbolique qu’on accorde, dans le monde arabe, au don d’un cheval : c’est un geste de confiance et d’amitié. Il ordonne donc de trouver dans ce qui reste d’un cheptel largement décimé par la guerre et par l’épidémie de peste équine qui frappa le pays dans les années 1966/1967, un bel étalon à offrir au président Giscard d’Estaing.

    32335_4970940080919_1577214104_n_zpsae5d5645.jpgOn en trouve un, dénommé Ouassal, un barbe pur, typique de sa race, gris, 1 m 54 au garrot, âgé de 6 ans. Plus embarrassé qu’honoré par cet encombrant cadeau, le président français en confie la garde aux Haras nationaux, qui ne savent trop qu’en faire, la race n’étant plus reconnue en France depuis 1962, c’est-à-dire la fin de la guerre d’Algérie et la dissolution des derniers régiments de Spahis. Alors on le relégua, le malheureux, au rôle un peu humiliant de simple renifleur… jusqu’à ce que, quinze ans plus tard, et donc en 1989 ou 1990, la race soit à nouveau reconnue (et je me flatte d’y être pour quelque chose !) en France. Voilà alors le brave Ouassal, qui n’est plus tout à fait jeune – il a un peu plus de vingt ans –, mais est encore vigoureux, autorisé enfin à saillir des juments en toute légitimité. A sa troisième saillie, le 1er janvier 1991, son cœur s’arrête brutalement. Mort d’émotion, sans doute.

    414ohBTr3AL.jpgLoin d’être oubliée, cette triste histoire a connu ces dernières semaines un rebondissement inattendu. Dans un ouvrage intitulé « Le soleil ne se lève plus à l’est » (Plon, 2018), Bernard Bajolet, l’ancien patron de la DGSE – les services secrets français – raconte ses souvenirs de diplomate. Il a de quoi raconter, en effet, ayant été en poste, avant de diriger le Renseignement extérieur, à Sarajevo, Ammam, Alger, Bagdad et Kaboul. Evoquant son premier poste en Algérie, comme simple attaché d’ambassade, il raconte que (je cite) « c’était fâché que j’avais quitté l’Algérie de ce premier séjour en 1978 ». Fâché pourquoi ? Parce qu’on ne l’avait pas autorisé à emmener avec lui un cheval dont il s’était entiché, « un superbe étalon barbe à la robe blanche et aux crins argentés », appelé Qalbi, ce qui en arabe, précise-t-il, signifie Mon cœur : « Les autorités refusèrent, raconte-t-il, de m’accorder le permis d’exportation en dépit de multiples démarches, sous le prétexte que ce cheval appartenait à une race protégée ».

    timthumb.jpgCes explications ont aussitôt déclenché dans la presse algérienne une vague de protestations d’autant plus véhémentes que Bernard Bajolet [Photo en compagnie de Bouteflika], dans d’autres passages de son livre, n’est pas tendre pour le régime algérien : « S’il semble avoir laissé son cœur en Algérie, écrit non sans ironie la journaliste Ghania Oukazi dans Le Quotidien d’Oran, en enjambant l’histoire, Bernard Bajolet a dû même y laisser sa mémoire ! ».

    L’ancien patron des services secrets français semble oublier en effet qu’à l’époque des faits, c’est la France, et non l’Algérie, qui avait nié l’existence du barbe en tant que race d’élevage. Comment reprocher dans ces conditions aux Algériens d’avoir pris, en limitant les exportations, des mesures de sauvegarde de la race ? Interrogé par le journaliste, le Dr Benaïssa, que tout le monde connaît pour avoir été l’un des fondateurs – et le secrétaire général – de l’OMCB (Organisation mondiale du cheval barbe), a rappelé cette chronologie, qui aurait dû amener Bajolet à un peu plus de modération dans ses propos.

    Une espèce de fatalité pèse ainsi sur les relations entre la France et l’Algérie à propos des chevaux. Après l’affaire Ouassal, il y eut, en 2003, l’affaire Mebrouk, un cheval offert par le lointain successeur de Boumédiène, Abdelaziz Bouteflika, au lointain successeur de Giscard, Jacques Chirac : pour des raisons qui m’échappent, cet étalon fut jugé par les zootechniciens français auxquels il fut confié, indigne de représenter la race barbe pure, et fut déclassé en « arabe-barbe ». Puis il y eut l’affaire Kheir : ce beau barbe, né comme Ouassal à Tiaret, alors âgé de 4 ans, fut offert à Nicolas Sarkozy. Hélas, à peine arrivé en France (en mars 2008), le pauvre animal – qui devait devenir le reproducteur de référence des Haras français – est atteint par l’épidémie d’artérite virale qui sévit alors… et doit être castré !

    JCC0609013.jpgSous le règne du président Hollande, nouvelle malchance : en 2012, le président Bouteflika offre à son nouvel homologue français cette fois non pas un cheval mais deux chevaux. Un mâle et une femelle : un cadeau exceptionnel ! S’il est en effet de tradition d’offrir des étalons, il est rarissime d’offrir des poulinières, sauf à vouloir honorer tout particulièrement le récipiendaire qui se trouve ainsi en mesure de perpétuer une lignée. Hélas, la forte charge symbolique dut échapper au président Hollande, les deux animaux étant séparés dès leur arrivée en France, le mâle confié au Haras du Pin, où d’ailleurs on ne pratique plus de saillies, et à la femelle à la jumenterie de Pompadour, où d’ailleurs l’État a cessé de faire naître des poulains.

    L’échange de chevaux s’est toujours mieux passé entre la France et le Maroc. Mais je ne m’étendrai pas sur le sujet.* (À suivre, demain mardi)  ■

    * J’évoquerai tout de même l’arrivée à Versailles le 16 février 1699 d’un lot de chevaux offerts par le Sultan du Maroc, Moulay-Ismaïl, à Louis XIV. Et l’heureuse surprise de Pierre Loti, lors de son voyage au Maroc, au printemps 1889, d’y voir la descendance de « trois juments normandes offertes par le gouvernement français au sultan Moulay-Hassan » vers 1885.
    Voir dans Lafautearousseau ...

    De Péroncel-Hugoz : JEAN-LOUIS GOURAUD, « LA PLUS BELLE CONQUÊTE DU CHEVAL »

    Racines & Histoire • Le cheval dans la diplomatie [1/2]

  • Grenoble ce lundi 18 mars au Centre Lesdiguières, une conférence d'Henri Augier un débat à ne pas manquer !

    Le CENTRE LESDIGUIERES

    vous convie le lundi 18 mars à 20h à une conférence 

    d'Henri Augier

    « Immigration, osons en débattre » 

    Sujet : La politique familiale, démographique et migratoire de la France dans sa relation avec les nations européennes et francophones.

    Le centre Lesdiguières a proposé à ses membres, au cours des trois les dernières années, d’étudier la question migratoire sous différents aspects :

    l’évolution des flux migratoires dans le temps et dans l’espace,; les enjeux pour l’avenir des pays d’origine et des pays d’accueil; avec Jean-paul Gourévitch.

     la politique migratoire des divers gouvernements au XXème siècle, avec François Bel-Ker ( Le Bien Commun) et les propositions des nationalistes attachés à l’indépendance et la pérennité de la France;

     Le malaise provoqué par la position de l’Église sur l’immigration, avec Laurent Dandrieu (Valeurs Actuelles) .

     la question que pose l’Islam à la France, notamment du fait de ces flux migratoires qui s’accentuent, avec Annie LAURENT.Le traité de Marrakech, signé fin 2018, consacre l’idéologie mondialiste et le suicide de la France.

    Lors des débats engagés par le pays réel en gilets jaunes sur les rond-points, depuis novembre 2018, la question de l’immigration affleure dès que l’on s’interroge sur le sort du peuple et de la nation française.

    Les études démographiques indiquent un net accroissement de la population allogène aux dépens des indigènes, la France n’assurant plus le renouvellement des générations.

    Le Centre Lesdiguières invite le public dauphinois à venir discuter ensemble de ce sujet essentiel.

    Les risques d’une guerre civile et d’un effondrement social sont élevés.

    Il nous paraît important d’identifier les enjeux d’une politique familiale, démographique et migratoire qui satisfasse le Bien Commun et tourne le dos aux idéologies, cela sous le double éclairage de nos liens avec les autres nations européennes et les pays francophones dans le monde.

    Henri Augier présentera le sujet avant de laisser place au débat. 

    10 place Lavalette, 38000 Grenoble - salle du 1er étage (Tram: arrêt « Notre-Dame ») (Participation aux frais) Courriel: centrelesdiguieres@gmail.com Merci de nous informer de votre participation par retour de courriel

  • Culture • Loisirs • Traditions

    Ce visuel a pour seul objet de marquer l'unité des articles du samedi et du dimanche, publiés à la suite ; articles surtout culturels, historiques, littéraires ou de société. On dirait, aujourd'hui, métapolitiques. Ce qui ne signifie pas qu’ils aient une moindre importance.  LFAR

     

  • Société • Vers un monde sans hommes ni femmes ?

    Par Mathieu Bock-Côté 

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    Cette tribune - de celles que nous reprenons souvent pour leur pertinence - est parue dans le Journal de Montréal du 14 mars. Qu'on le lise ! Tout simplement. LFAR  

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    « Les savants fous ont pris le contrôle. » 

    Notre époque est traversée par un fantasme terrifiant : l’effacement programmé et délibéré de la différence entre l’homme et la femme. De toutes les manières possibles, il faudrait déconstruire ce qui les distingue, pour qu’advienne un jour un être humain sans aspérités, ni homme ni femme, à moins qu’il ne soit les deux à la fois, selon son choix.

    Pour peu qu’on scrute l’actualité en ayant cela en tête, on trouve mille exemples confirmant cette tendance.

    Genre

    Hier, l’hebdomadaire français L’Obs nous apprenait ainsi que des chercheurs danois en lutte contre les « stéréotypes de genre » avaient présenté dans un festival technologique texan une voix numérique absolument neutre, qu’on ne saurait dire masculine ou féminine.

    Apparemment, cette voix non genrée contribuerait à la lutte contre les discriminations, ce qui n’est peut-être qu’une confirmation parmi d’autres que ce pseudo-combat généralement célébré relève trop souvent du grand n’importe quoi.

    Car si la simple distinction entre l’homme et la femme passe désormais pour une marque de discrimination, c’est bien la preuve que nous venons de basculer dans un univers parallèle. La norme véritable de l’humanité serait-elle asexuée ?

    On le constate aussi régulièrement avec la fameuse question des trans.

    On doit naturellement faire preuve de la plus grande ouverture envers ceux et celles dont l’identité sexuelle est confuse au point de se sentir étrangers à leur propre corps. C’est une forme d’humanisme élémentaire. Mais on ne saurait faire de leur situation dramatique la nouvelle norme censée représenter l’ensemble de la population, qui n’a jamais douté un instant de son identité sexuelle, même si on cherche à la fragiliser délibérément. Il en est de même lorsqu’on parle de la fluidité de ceux ou celles qui ne se reconnaissent pas particulièrement dans un sexe et dont l’identité serait flottante et non binaire. L’importance médiatique gagnée par ces catégories idéologiques est symptomatique du fait que nous sommes sous hypnose idéologique.

     

    Autre exemple qui ne surprend plus. On a récemment débattu en France du remplacement sur les formulaires administratifs des catégories père et mère par parent 1 et parent 2. Il faut dire que cette manie est partout présente en Occident, y compris au Québec.

    Qu’il faille ajuster notre vocabulaire administratif pour l’adapter à la réalité des familles homoparentales, personne n’en disconvient. Mais fallait-il pour cela abolir le père et la mère, ou les rendre invisibles, alors qu’il s’agit de fonctions symboliques inscrites dans les profondeurs de la psyché humaine ?

    Ce qu’on voulait encore une fois renverser, c’était la différence sexuelle.

    Folie

    On pourrait en revenir à cette évidence plurimillénaire que ne peut perdre de vue qu’une civilisation décadente : le masculin n’est pas le féminin, un homme n’est pas une femme, et ces différences sont fondatrices pour l’humanité.

    Lorsque nous ne sommes plus capables de reconnaître les réalités élémentaires de la condition humaine, c’est bien la preuve que nous basculons dans un monde où les savants fous font la loi. ■   

    Le-nouveau-regime.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Ses derniers livres : Le multiculturalisme comme religion politiqueaux éditions du Cerf [2016] et le Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).   
  • Racines & Histoire • Le cheval dans la diplomatie [1/2]

    jeanlouis-gouraud (1) cartouche.jpgPar Jean-Louis Gouraud

    Conférence prononcée par Jean-Louis Gouraud au XIe Salon du Cheval à Mazagan-Eljadida (Maroc) en octobre 2018. Parution en 3 parties dimanche 17, lundi 18 et mardi 19 mars. 

     

    téléchargement.jpgLorsque le président Mao Tse Toung, soucieux de réchauffer les relations – jusqu’ici glaciales – entre son pays, la Chine, et les États-Unis, offrit au président américain Richard Nixon venu lui rendre visite (c’était en 1972) un couple de ces gros oursons qui ressemblent à des peluches portant des lunettes de soleil, on se mit à parler d’une « diplomatie du panda ».

    The_Qianlong_Emperor_in_Ceremonial_Armour_on_Horseback.jpgDeux siècles auparavant, se pratiquait en Chine une autre façon de témoigner sa bonne volonté et son désir de nouer de bonnes relations : en offrant non pas des nounours mais des chevaux.

    Le musée Guimet, à Paris, possède un splendide rouleau panoramique dû à un peintre de cour montrant ainsi l’empereur Quianlong [Photo], sous le règne duquel la Chine connut son apogée (c’était au XVIIIe siècle), recevant trois magnifiques chevaux des mains d’ambassadeurs kirghizes ou kazakhs venus faire allégeance.

    Ainsi, lorsque le président Macron, croyant sans doute bien faire, offrit récemment (en janvier 2018) au président Xi Jinping un cheval, certaines mauvaises langues – dont la mienne – se demandèrent si le président français avait ainsi voulu marquer son allégeance au président chinois.

    Sans doute pas, mais à cette ambiguïté s’ajouta dans cette affaire une maladresse : le cheval offert, prélevé sur les effectifs de la Garde républicaine (qui est d’environ quatre cents chevaux) en effet, était un hongre !

    1034662968.jpgOr, entre souverains et hommes de cheval, on le sait bien, on ne s’offre que des chevaux entiers. Donner un cheval qui ne peut pas reproduire équivaut à refiler une pendule qui ne marque pas l’heure : c’est presque une insulte.

    Heureusement, il semblerait que le président chinois se soit montré malgré tout très satisfait du cadeau, ce qui tendrait à prouver qu’en Chine aussi les bons usages se perdent.

    Dans le cas d’Emmanuel Macron, on avait eu déjà la preuve de son manque d’éducation en la matière lorsque, à peine élu, il avait réservé sa première visite en dehors de France au corps expéditionnaire envoyé dans le nord du Mali pour tenter d’en éradiquer la menace islamiste. Apprenant cette visite, le président du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta – dit IBK – était venu à la rencontre du président français, qui avait fait poser son avion non pas à Bamako, la capitale, mais à Gao, la principale ville du nord. Pour honorer son hôte, le président malien non seulement fit l’effort de le rejoindre à Gao mais lui proposa un bel étalon gris de race locale. Ce que Macron – je ne sais pas en quels termes exactement – refusa. Gentiment, j’espère ! Autrefois, ce genre d’affront aurait provoqué une rupture des relations diplomatiques.

    gettyimages-161558892-1024x1024.jpgCette histoire me rappelle un peu celle du cheval offert au milieu du XVIIIe siècle par le bey de Tunis, Hussein Ben Ali, au roi de France, Louis XV. Une histoire bien connue, puisqu’elle a été merveilleusement racontée (et enjolivée) par deux grands écrivains populaires : Eugène Sue en 1846 et Maurice Druon [Photo] en 1957. L’animal, appelé Cham, n’avait pas eu l’heur de plaire à Louis XV, qui avait ordonné d’en débarrasser ses écuries. La pauvre bête se retrouva alors sur le pavé parisien à tirer une carriole, jusqu’à ce qu’un Anglais, de passage à Paris, discerne un formidable potentiel dans la misérable haridelle qu’était devenu ce cheval.

    Pour une poignée d’avoine, il l’achète, l’amène à Londres où, après mille péripéties, le bestiau se retrouve dans le haras d’un aristocrate passionné de courses, Lord Godolphin. L’endroit est prestigieux mais Cham y est relégué au simple rôle de souffleur. On disait, à l’époque, agaceur, ou boute-en-train. Un job assez frustrant : il s’agit pour le cheval d’aller renifler l’arrière-train d’une jument afin de déterminer si la dame est disposée, ou non, à recevoir l’hommage d’un étalon. Si c’est non, la femelle proteste vigoureusement en décochant à celui qui la renifle quelques belles ruades. Si c’est oui, on ramène le malheureux souffleur à l’écurie, pour laisser la place à un étalon de prix, auquel on ne voulait pas faire prendre le risque d’un coup de pied malencontreux.

    hqdefault.jpgUn jour, il faut le comprendre, Cham finit par se révolter. Rompant ses liens, il alla honorer une belle alezane qui passait par là. De cette union imprévue naquit onze mois plus tard un poulain extrêmement rapide à la course. Du coup, si je puis m’exprimer ainsi, le propriétaire débaptisa Cham pour lui donner son propre nom, Godolphin, qui devint le principal reproducteur de son élevage, ainsi que l’un des fondateurs d’une race appelée à un bel avenir, que les Britanniques ont le culot d’appeler le « pur-sang anglais » [Photo](À suivre, demain lundi et mardi)  

    Voir dans Lafautearousseau ...

    De Péroncel-Hugoz : JEAN-LOUIS GOURAUD, « LA PLUS BELLE CONQUÊTE DU CHEVAL »

  • Patrimoine cinématographique • Le monocle rit jaune

     

    Par Pierre Builly

    Le monocle rit jaune de Georges Lautner (1964) 

    20525593_1529036520490493_4184281983923317414_n.jpgQue la France était belle ... 

    On réévaluera sûrement un jour le cinéma de Georges Lautner qui eut un immense succès mais qui fut vilipendé, méprisé, insulté par tout ce que la production française compte de prescripteurs et de têtes pensantes.

    On rappellera les films avec Belmondo (Flic ou voyou, Le guignolo, Le professionnel) ou avec Delon (Les seins de glace, Mort d'un pourri) et naturellement avec Mireille Darc, qui, à elle seule aura symbolisé la liberté de la fin des années Soixante (Galia, La grande sauterelle, Fleur d'oseille et bien d'autres...). 

    Mais naturellement, on devra revenir au meilleur, ce pourquoi Lautner restera : l'introduction de l'insensé dans le cinéma français de comédie ; je n'écris pas le burlesque, le terme semblant réservé à ce genre bizarre imité du muet, illustré (?) par le muet Pierre Etaix. L'insensé, c'est l'alliance entre la folie des situations et la subtilité outrancière des dialogues ; ceux de  Michel Audiard dans Les tontons flingueurs et Les barbouzes, ceux de Jacques Robert dans la série engagée avec Le monocle noir, qui s'achève, malheureusement, avec le chef-d’œuvre du genre, Le monocle rit jaune. 

    hqdefault.jpgVoir le sidérant trio composé de Paul Meurisse, Marcel Dalio et Robert Dalban chanter sur une scène de beuglant hongkongais J'irai revoir ma Normandie est déjà magnifique ; mais entendre le troisième couplet de cette romance niaise passer sur un rythme de swing est plus sidérant que toutes les audaces de la prétendue Nouvelle Vague. Lautner ne craignait rien, n'hésitait devant rien, se moquait des règles et des bien-pensances ; en trois ou quatre ans (en gros de L’œil du monocle à Galia), il a sûrement été un des cinéastes français les plus inventifs, les plus polissons et les moins conformistes. 

    03-le-monocle-rit-jaune.jpgSituations délicieuses tournées avec des bouts de ficelle (Lautner raconte assez drôlement le tournage dans le supplément du DVD) et dialogues exceptionnels, dits par un Meurisse sublime ; ainsi le propos du commandant Dromard avec cette fière allure parfaitement décalée, déjà rodée dans les deux premiers opus de la série, à l'arrivée dans la baie de Hong Kong, le propos qu'il tient à son fidèle compagnon, le sergent Poussin (Robert Dalban) : Sentez-vous le parfum des alizés qui vous apportent les douces senteurs de l'Empire du Milieu ? Entendez-vous le tintinnabulement des porcelaines Ming dans des palais verdoyants où des mandarins laissent s'écouler le temps paisible en compagnie de concubines lascives ?. Comment résister ? Et comment résister au grand moment du discours funéraire déclamé par Meurisse en imitation des vastes périodes de Bossuet ? 

    Le-Monocle-rit-jaune-1964a-DVDrip-by-Galmuchet-mkv-snapshot-00-2.jpgLe monocle rit jaune est un très très bon film, surtout si l'on passe sur l'insignifiance de l'intrigue et quelques faiblesses de distribution ; ainsi le jeune blanc-bec interprété par Olivier Despax, un de ces beaux garçons interchangeables (comme Gil Vidal ou Jean Sorel) qui tentaient alors de faire la pige à Alain Delon, et qui est particulièrement exaspérant... 

    J'ai dit tout le bien que je pensais de Paul Meurisse, séduisant, délicieux, flegmatique, lunaire, irrésistible.

    ob_3520b5_monoclejaune07.jpgUne mention à l'immortel Dalio qui, en plus, interprète un personnage merveilleux de petit Juif de ghetto polonais qui a trouvé en France sa vraie patrie, l'a libérée, a traqué le Boche jusqu'à Berlin, s'est engagé et s'est battu à Dien-Bien-Phu,  puis a servi son pays d'adoption en traficotant dans l'import-export aux portes de la vaste Chine.

    Belle émotion quand, tué dans un combat qu'on voyait bouffon, son camarade de combat Dalban le salue d'un Au revoir, petit Normand ! qui touche vraiment juste. 

    La France décide, pour sauver le monde de l'emprise de pacifistes frénétiques, d'agir seule, sans la paralysante approbation de l'O.N.U. La Chine ressemble à ce qu'elle aurait dû rester : celle de Tintin et du Lotus bleu ; entrelacs des rues, des passages ombreux et des jonques ; celle des tandems, des pousse-pousse, des fumeries d'opium. 

    Bref, nous avons beaucoup perdu à la mondialisation.                       

    s-l1600.jpg

    DVD autour de 9 € .

    Retrouvez l'ensemble des chroniques hebdomadaires de Pierre Builly sur notre patrimoine cinématographique, publiées en principe le dimanche, dans notre catégorie Culture et Civilisation.
  • Culture • Loisirs • Traditions

    Ce visuel a pour seul objet de marquer l'unité des articles du samedi et du dimanche, publiés à la suite ; articles surtout culturels, historiques, littéraires ou de société. On dirait, aujourd'hui, métapolitiques. Ce qui ne signifie pas qu’ils aient une moindre importance.  LFAR

    Les Tambours de Bâle - voir ci-dessous -  ouvriront de belle manière nos pages weekend !

  • Racines & Tradition • Les Tambours de Bâle ...

     

    l'Europe que nous aimons, que nous souhaitons ...

    Passez donc 6'31'' époustouflantes avec eux !   

     

    Top Secret Drums Basel from Jacques-O. REUBI on Vimeo.

    l'Europe que nous aimons, que nous souhaitons ? 

    C'est l'Europe des nations, des traditions, des cultures, toutes différentes, mais issues de fondamentaux communs, jaillissant d'un même tronc solide et puissant, comme les multiples branches d'un arbre vigoureux qui élance ses branches haut vers le ciel parce qu'il pousse ses racines profondément dans la terre...  

  • Famille de France • Les records généalogiques de Monseigneur le Comte de Paris

     

    Le nouveau Comte de Paris, le prince Jean d’Orléans, est depuis le décès de son père, le 21 janvier dernier, l’héritier et le successeur légitime des quarante rois qui ont fait la France.

    Le Prince Jean d’Orléans, est né le 19 mai 1965 à Boulogne-Billancourt, fils de feu le comte de Paris, Henri VII de France et de la princesse Marie-Thérèse de Wurtemberg ; duchesse de Montpensier ; le prince est apparenté à la plupart des familles royales régnant en Europe. 

    Alors que le prince tient ses droits au trône de France de son ancêtre Louis XIII, le prince (et son père avant lui), est souvent présenté dans les médias comme « LE » descendant du Roi Louis-Philippe et dans la littérature des partisans de Don Luis Alfonso de Borbón, surtout comme le descendant du régicide Philippe Égalité. 

    Descendant en ligne directe de St Louis, d’Henri IV, de Louis XIII et bien sûr du roi Louis-Philippe, l’actuel chef de la Maison royale de France, Monseigneur le comte de Paris, possède également une impressionnante généalogie, acquise au grès des mariages de ses prédécesseurs :

    Par son père, feu le comte de Paris, Henri VII de France, l’actuel comte de Paris, descend  5 fois de Louis-Philippe, son ancêtre direct, plus de 20 fois de Louis XIV (notamment par la reine Marie-Amélie de Bourbon-Siciles, épouse de Louis-Philippe) et plus de 30 fois de Louis XIII. Et bien sûr, des milliers de fois de saint Louis.

     Du fait de son ascendance maternelle le prince bat les records généalogiques de son père. Sa mère Madame la duchesse de Montpensier, descend en effet en droite ligne d’une fille de Louis-Philippe et de la reine Marie-Amélie, Marie d’Orléans, mariée au duc de Wurtemberg. De ce fait, le nouveau Chef de la Maison royale de France, est également, par sa grand-mère maternelle, le premier prétendant au Trône de France à descendre non seulement de Louis-Philippe, mais également de Louis XV, de Charles X et de son fils le Duc de Berry. 

    Le prince compte donc, plus de 50 fois Louis XIV parmi ses ancêtres et plus de 80 fois Louis XIII et bien sûr, des milliers de fois de saint Louis. Le prince Jean d’Orléans, comte de Paris est donc non seulement en vertu des lois fondamentales, l’héritier et le successeur légitime des rois de France, mais également aujourd’hui, le seul prince français à posséder autant de sang royal de France dans sa généalogie.

    En raison de la loi d’exil votée en 1886, sous la Troisième République, visant les chefs des familles ayant régné en France et leurs héritiers directs dans l’ordre de primogéniture, loi abolie et abrogée en 1950 ; soit 17 ans après la naissance de son père, feu le comte de Paris Henri VII de France, le prince Jean de France est également le premier prétendant au trône de France depuis 1883 à pouvoir être né en France et à avoir toujours vécu sur le sol de France.  

    Source : la Couronne.