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  • Monde & Cultures • Richesses orientales

    Par Charles de MEYER*

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    La foule bigarrée de l’aéroport de Beyrouth provoque deux sentiments selon que l’on est pressé et fatigué ou disponible.

    L’impatient fulminera des heures, tant l’attente est longue, alors que le curieux interrogera la richesse cosmopolite de la foule. Distrait par le charme des douanières, le voyageur pourrait manquer les clercs qu’il croisera pourtant, immanquablement. Les uns, souvent latins, n’attireront pas son attention. Ils négligent le vêtement pour une croix discrète qui ne pourra pas disputer l’attention aux œillades orientales. Les autres, entre capuchons, chapeaux, voiles en losange ou bures impeccables, le feront entrer dans la féérie des tenues cléricales des chrétiens d’Orient.

    portrait-pape-gregoire-guido-reni-7-138-iphone.jpgLe goût pour l’orientalisme, si cher aux Français, s’en trouve comblé. Mais l’essentiel est ailleurs. Ces costumes n’ont pas l’intérêt de leur exotisme mais celui d’une longue cristallisation de querelles spirituelles, dogmatiques ou politiques qui intéressent l’histoire de la foi et donc celle des hommes. Histoire consubstantielle à l’Église romaine puisqu’elle intéressa déjà Grégoire XV quand il fonda en 1627 le Collegium Urbanum de Propaganda Fide. Fernando Filoni nous rappelle ainsi son objectif dans son maître ouvrage L’Église dans la Terre d’Abraham¹ : « aider à creuser la véritable identité des Églises d’Orient, mais encore mieux connaître leur union organique, leur communion, leur variété, leurs rites, leur discipline, et leur spiritualité, tant dans le monde catholique que dans le monde orthodoxe. » Des norias de dominicains en firent l’œuvre de leur vie, des franciscains y offrirent leurs plus belles années, et quelques évêques aventuriers perdirent la vie sur le chemin de l’évêché latin de Babylone.

    Cette fresque historique est un trésor. Un trésor de nuances liturgiques et de raffinements théologiques dont Elisa Bureau propose une présentation pédagogique dans son petit opuscule Les chrétientés orientales, aux éditions Persée². Nourrie d’une irremplaçable expérience au Liban et en Syrie, vraie amoureuse des Orientaux, elle rappelle le message que Jean-Paul II adressa à l’assemblée spéciale pour le Liban en 1997 :

    « L’unité n’est pas à chercher dans l’uniformité mais dans l’amour mutuel, le don de soi et ses richesses, la charité qui unité toutes les Églises.»

    Comme le voyageur du Rafic Hariri International Airport, le lecteur pourra choisir son escale. Il se souviendra que l’Église est originellement missionnaire, que Pierre et Paul déambulèrent dans les ruelles d’Antioche – aujourd’hui quasiment vidée de ses chrétiens –, Jude et Barthélémy en Perse, Marc et Matthieu en Egypte, en Éthiopie. L’Église des premiers temps fut aussi une aventure formidable, un élan surnaturel, assis sur l’incroyable mouvement de la raison qui assura à Jérusalem, en 50, l’universalité du baptême, et perpétué par les génies araméens et grecs. Héritiers de la fille aînée de l’Église, nous sommes les débiteurs d’une énergie et d’un génie de l’acculturation sensibles jusqu’aux confins du Kerala indien et dans des diocèses orientaux installés en Australie, au Brésil ou en Californie.

    Theophany_Crucession_in_Bulgaria.jpgDe ces histoires particulières naquirent des divisions théologiques, par la condamnation des hérésies (arianisme, nestorianisme, monophysisme). En 1453, le grand schisme rompit l’unité entres les mondes byzantins et romains. Elisa Bureau raconte de manière fort accessible les conséquences ecclésiales de ces divisions entre l’Église maronite, qui fut toujours unie à Rome, ou l’Église syriaque catholique qui le fut en 112 puis en 1783. La conséquence politique la plus terrible de ce rythme d’union et de désunion fut la facilité consentie à l’islam dans la conquête des territoires. La conséquence providentielle est plus réjouissante : la diversité des liturgies, la complexité des chants, l’originalité des rapports aux gouvernements, aux sectes musulmanes, sont une richesse pour le christianisme du XXIe siècle. Une richesse que chacun peut choisir de saisir, en renouant avec sa propre histoire. Fille aînée de l’Église, la France est petite-fille des Églises orientales. C’est aussi pour cela que le voyageur est heureux de son café arabe dans l’aéroport de Beyrouth, heureux comme le fils prodigue à son retour.   

    1.Fernando Filoni, L’Église dans la Terre d’Abraham, Editions du Cerf, 2009
    2.Elisa Bureau, Les Chrétientés orientales, Editions Persée, 2018
    On peut retrouver une série d’émissions précises sur la question sur la chaîne YouTube de SOS Chrétiens d’Orient.
    * Président de SOS Chrétiens d’Orient
    Charles de Meyer
    PM
  • Patrimoine cinématographique • La Chinoise

     

    Par Pierre Builly  

    La Chinoise de Jean-Luc Godard (1967)

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    Encore plus détestable que tout le reste 

    Beaucoup de ceux qui ont apprécié La Chinoise argumentent de façon quelquefois séduisante sur les aspects qui leur paraissent innovants et intéressants dans le cinéma de Godard.

    Ils font mine de ne pas attacher plus d'importance que ça au fond du sujet, estimant même que le Genevois a simplement capté l'air du temps qui, de fait, était à Mao.

    lachinoise-6.jpgEt, comme j'avais 20 ans très engagés (évidemment pas du tout de ce côté là) en 67, je peux témoigner de l'étrange séduction que la Chine exerçait sur les étudiants, alors infiniment plus politisés qu'ils ne le sont aujourd'hui. 

    Tout cela aurait sa pertinence si le parcours ultérieur de Godard, en Mai 68 et surtout ensuite ne montrait que le cinéaste a partagé, tout au moins un bon moment les utopies, les folies, les aveuglements, de cette génération cinglée.

    La Chinoise.10.jpgCinglée, assurément… En exemple la conversation surréaliste dans un train entre Véronique (Anne Wiazemsky) et Francis Jeanson, censé être son ancien professeur de Philosophie. 

    Francis Jeanson, en termes révolutionnaires, ce n'est pas de la gnognote : c'est l'organisateur des réseaux de soutien qui faisaient passer fonds, armes et explosifs aux terroristes qui plaçaient ensuite des bombes dans les cafés les plus fréquentés pour faire le maximum de victimes (revoir La bataille d'Alger). En somme un type effrayant, avec plein de sang sur les mains, mais d'une grande cohérence avec ses idéaux anticolonialistes.

    La Chinoise.3.jpgMais, dans le film il est effaré, stupéfait, presque démuni devant l'amateurisme, l'absence de vraie conscience politique et de sens du rapport de force de la jeune fille. Pourquoi ? Elle se propose, avec deux ou trois de ses camarades, d'aller placer des bombes dans les amphis des universités afin de tuer assez de professeurs et d'étudiants pour que, la panique venant, le Gouvernement soit obligé de fermer toutes les écoles ainsi qu'on vient de le faire dans la Chine de la Révolution culturelle sous prétexte de régénération. 

    La stupeur de Jeanson irait plutôt dans le sens de la moquerie de Godard envers ses personnages si ses critiques ne portaient pas sur l'irréalisme du projet, mais plutôt sur son horreur, qui ne le gêne pas du tout. Ce genre de trucs a ensuite conduit à toutes les dérives, en Europe (Action directe, la Fraction Armée rouge) et, sur une échelle industrielle, au Cambodge, avec les Khmers rouges. Ça ne fait rien : ça paraît toujours un peu ridicule mais bien sympathique… Caprices d'enfants gâtés, péchés de jeunesse bien pardonnables, exaltations généreuses finalement sans importance… 

    90be1da95fbcdc300a76c1adf693213c.pngVoire ! Comment se fait-il que les gens qui ont accroché au maoïsme (entre 25 et 70 millions de morts, selon les sources), qui sont nombreux et bien installés dans les allées de tous les pouvoirs puissent venir la ramener aujourd'hui alors que, s'ils avaient eu la moindre esquisse de sympathie pour le nazisme ils seraient disqualifiés à jamais (à tort ou à raison) ? C'est un des côtés les plus dégueulasses du film de Godard : faire mine que tout cela n'a pas d'importance. 

    Un des côtés les plus dégueulasses, mais pas le seul : le cinéaste fou furieux multiplie ses tics et ses obsessions de filmage : prises de vue frontales, omniprésence des couleurs primaires (jaune, bleu, rouge), bavardages prétentieux, insertions de maximes, irruption de la bande-son, enfantillages prétentieux et arrogants, sans finesse ni subtilité. 

    Mais comment ce sale type irresponsable a-t-il pu avoir du succès ? Ma génération me fait souvent honte…                 

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    DVD autour de 13 € si on a l’idée saugrenue de regarder ça

    Retrouvez l'ensemble des chroniques hebdomadaires de Pierre Builly sur notre patrimoine cinématographique, publiées en principe le dimanche, dans notre catégorie Culture et Civilisation.
  • Culture • Loisirs • Traditions

    Ce visuel a pour seul objet de marquer l'unité des articles du samedi et du dimanche, publiés à la suite ; articles surtout culturels, historiques, littéraires ou de société. On dirait, aujourd'hui, métapolitiques. Ce qui ne signifie pas qu’ils aient une moindre importance.  LFAR

  • Famille de France • Importante mise à jour de la page Wikipédia de Monseigneur le comte de Paris

    oooooooooooooo

    La page Wikipédia de Monseigneur le comte de Paris, Jean IV de France, a fait l’objet d’une importante mise à jour donnant accès à une biographie complète et à la pensée politique du Prince pour la France .

    Pour la découvrir, cliquez sur ce lien : 

    La page Wikipédia de Monseigneur le comte de Paris

    LA-COURONNE.ORG

  • Société & Médias • Le Grand Remplacement et le journal Le Monde

    Par Alexis Lecœur

    Après la tragique tuerie de Christchurch en Nouvelle-Zélande le 15 mars dernier, le journal Le Monde publia un « éclairage » au sujet de la « théorie du Grand Remplacement ». On le sait, le tueur avait utilisé l’expression « The Great Remplacement » comme titre du manifeste qu’il publia pour expliquer son acte. 

    Nouveau Microsoft Publisher Document.jpgL’article du Monde, mis en ligne le jour même du massacre et signé par quatre journalistes, cherchait à analyser cette expression inventée par Renaud Camus.

    Dès l’introduction, les auteurs qualifient Renaud Camus d’écrivain d’extrême-droite. L’appellation est commode car elle disqualifie immédiatement celui qui est visé et délivre un brevet de vertu à celui qui porte le coup. Or, Renaud Camus s’est toujours défendu d’une telle assimilation politique, et il s’en est expliqué très clairement : « je n’ai aucune sympathie particulière ou complaisance pour le totalitarisme, le nazisme, le fascisme, le négationnisme, Vichy, la collaboration, les différents types de dictature civile ou militaire ; je n’ai pas le moindre goût pour les groupes ou les activités paramilitaires et n’ai jamais fréquenté le moindre ; j’éprouve une nette répulsion à l’égard de la violence et suis très attaché à l’État de droit. […] J’ajoute que mon type particulier de culture est fort éloigné des traditions réactionnaires » (Journal, 30 novembre 2014)

    La seule position politique de Camus est son opposition à la forme actuelle de l’immigration extra-européenne. Mais cela suffit aux principaux médias pour le classer à l’extrême-droite. Camus estime, c’est le cœur de toute son approche, que cette immigration est si massive qu’elle change en profondeur la population française. C’est ce qu’il appelle le Grand Remplacement.

    Mais ce n’est pas une « théorie », c’est une thèse. Et c’est surtout une expression qu’il a proposée pour qualifier un phénomène historique. On pourrait en employer d’autres. Camus lui-même use également indifféremment de l’expression « Changement de peuple et de civilisation », qui est une autre manière de dire la même chose, mais qui n’est toujours pas une théorie. C’est une manière de nommer ce qui advient : l’évolution des sociétés occidentales vers une nature multiculturelle, ce que les thuriféraires d’une mondialisation heureuse décrivent pudiquement par la « diversité ».

    Ensuite nos quatre journalistes du Monde entrent dans le cœur du sujet. Ils expliquent que cette « théorie est d’essence raciste, puisqu’elle se fonde sur la question de la couleur de peau et de l’ethnie comme critère d’appartenance. » La principale faute commise ici est de mêler allègrement racisme et étude des races. Le racisme est une approche orientée du sujet, hiérarchique, qui va bien au-delà de la seule prise en compte de la question des « races » humaines.

    Or les questions d’inférieur ou de supérieur n’intéressent nullement Renaud Camus dans le cas présent et ne font absolument pas l’objet de sa réflexion sur la question du Grand Remplacement. La question est celle du changement de peuple.

    En revanche, ce sont bien dans tous les courants « progressistes » actuels que la question de la race revient sans cesse. Les continuelles attaques sur « l’homme blanc » ou même sur le « féminisme blanc » sont une nouveauté du discours politique porté par la gauche. La question de la race obsède la gauche « progressiste » d’aujourd’hui, et c’est même une troublante nouveauté dans le discours politique français, qui remonte jusqu’au Président de la République.

    L’article du Monde se poursuit en expliquant que les chiffres contredisent cette peur du remplacement, car il n’y a en France que 5 % d’immigrés et de descendants d’immigrés d’Afrique et d’Asie. Les chiffres sont formels, disent-ils. Nous y reviendrons.

    Changement de peuple et de civilisation

    Molenbeek-islamisation.jpgIl y a ces chiffres. Et puis il y a le réel. L’évidence. L’évidence se voit tous les jours, dans toutes les villes de la France, du nord au sud de la métropole, de Lille à Marseille, de Paris à Bordeaux. Il suffit d’ouvrir les yeux pour voir que le visage de la France a changé. Notre peuple n’est plus le même que celui qui formait le corps traditionnel français. Aussi divers était-il, selon les régions, avec ses accents, ses patois, ses cuisines, il restait néanmoins « de race blanche et de culture chrétienne », pour citer le général de Gaulle. La population présente sur le sol de la métropole est désormais beaucoup moins homogène, faite d’individus beaucoup moins semblables. C’est une population d’une plus grande diversité, avec une forte proportion de Noirs et d’Arabes répartis partout en France, dans toutes les couches de la société, dans tous les corps de métiers.

    Et sans même parler des « territoires perdus de la République », il est des endroits où le Français de souche est l’exception quand il n’a pas tout bonnement disparu.

    Nous décrivons là simplement la France ordinaire, celle que l’on croise dans les commerces, dans les TGV, dans les centres des villes de province, dans les écoles. Rien de plus saisissant que de regarder les photos de classes de notre jeunesse avec celles des classes de nos enfants. Ou encore de voir les photos de mariés publiées par les mairies. La population française a changé. Il suffit de sortir dans la rue.

    On peut simplement constater le phénomène et ne pas avoir d’avis. Estimer que c’est ainsi, que ces gens sont là désormais et que l’histoire de France s’écrira maintenant avec eux.

    On peut s’en réjouir et estimer que cette nouvelle population « apporte sa richesse », car l’on « s’enrichit de nos différences » selon le bréviaire psalmodié par le PS pendant des décennies.

    Cela peut être aussi une véritable revendication : la France a changé, « elle est plus colorée », elle est multiconfessionnelle, « elle est riche de sa diversité », et donc il faut que la représentation politique reflète cette « diversité ». Beaucoup à gauche s’offusquent par exemple que l’Assemblée nationale soit encore largement majoritairement « blanche ». Une ministre de la culture de triste mémoire avait en 2018 pris l’engagement de changer la télévision française qui était encore trop blanche. Certains voudraient même imposer ce changement.

    Les communicants et les publicitaires ont bien compris la chose en utilisant désormais continuellement le « format Benetton » dans leur imagerie. Le message publicitaire n’est plus uniquement porté par le visage d’un homme ou d’une femme blanche, mais il y a désormais plusieurs personnes, de plusieurs ethnies. Lors du dernier concours de miss France, la moitié exactement des candidates étaient « issues de la diversité ».

    9782021406023-200x303-1.jpgMais les démographes ne se censurent pas tous. On connaît les travaux de Michèle Tribalat. D’autres études contournent l’interdiction en France des statistiques ethniques pour parvenir à quantifier le phénomène. Ainsi l’ouvrage récent de Jérôme Fourquet pointe le fait que près de 20 % des garçons qui naissent en France aujourd’hui portent un prénom arabo-musulman.

    La nature ethnique et culturelle de la France a changé

    Il s’agit donc de nommer ce phénomène. La population française de 2020 n’est plus la même que celle de 1960. En soixante ans, de De Gaulle à Macron, la nature ethnique et culturelle de la France a changé comme jamais elle n’avait changé de toute son histoire. C’est incontestable et c’est tout simplement ce que Renaud Camus a appelé le changement de peuple et de civilisation, ou plus brièvement le Grand Remplacement. C’est incontestable et les journalistes de gauche refusent de le voir, ils s’interdisent de dire l’évidence. Ils n’osent pas voir ce qu’ils voient.

    La deuxième attaque contre Camus est l’accusation de « complotisme ». Ils prêtent à Renaud Camus l’idée qu’il y aurait « une sorte de grand plan global et secret, ourdi par des groupes mystérieux [dotés] de pouvoirs immenses ». Or là encore, Renaud Camus s’en est plusieurs fois défendu. Il n’a jamais supposé qu’il y avait eu des complotistes réunis un soir dans une salle secrète pour mettre en œuvre ce Grand Remplacement. Car il n’est nullement nécessaire de se dissimuler. Cela s’appelle tout simplement le capitalisme, l’économie de marché, l’abolition des frontières, la circulation des hommes, les migrations. L’industrie a besoin de bras. Pour un industriel, la culture, l’individualité, la nature profonde de son ouvrier ne lui importe en rien. Il a besoin d’un ouvrier.

    D’autre part, il est évident que l’appel aux traditions ou les questions d’héritage chrétien ou l’idée même de « culture française » n’ont jamais été du goût des hommes politiques français comme des idéologues de la pensée progressiste régnant sur les ondes de France Inter ou de France Culture ou s’épanchant entre les pages du Monde ou de Libération. L’homme moderne, l’homme nouveau est, selon leur souhait, un citoyen du monde. Il est ouvert, pioche à un peu toutes les cultures, a délaissé le christianisme et soutient les migrants syriens ; il est solidaire, écoresponsable, consomme une world food et boit du café équitable. Mais il met ses enfants dans le privé à l’entrée au collège.

    Un complot n’est donc nullement nécessaire pour mettre entre œuvre cette double force économique et culturelle qui encourage la circulation des hommes. Pour appuyer l’idée que Renaud Camus serait complotiste, Le Monde prétend que cette question du « mondialisme » serait la reprise d’une idée ancienne, caractéristique de l’extrême-droite (puisqu’on nous a dit qu’il était d’extrême-droite, tout est logique) des années trente. C’est faire bon marché de tous les discours des internationales ouvrières nées au XIXe et de tous ceux qui contestaient ou l’organisation mondiale du capitalisme, ou les empires colonialistes…

    838_000_dv1942743.jpgMais laissons Renaud Camus conclure et nous dire lui-même ce qu’il pensa de l’article : « Comme il fallait s’y attendre l’article le plus hostile est celui du Monde. Toutefois il est bien plus remarquable par son invraisemblable nullité que par sa hargne, pourtant vive, à mon endroit. Les contributeurs se sont pourtant mis à quatre pour venir à bout de la tâche : un échotier d’officine, qu’on sent coutumier des basses œuvres et des mauvais coups, et quelques thésards impatients de placer des références absconses à leurs petits travaux, n’eussent-ils strictement rien à voir avec les miens. Le résultat doit être un des points les plus bas jamais atteints, et ce n’est pas peu dire, par l’ex-journal de référence depuis le début de sa longue dégringolade morale, déontologique et professionnelle. C’est absolument fascinant. Pas une information qui ne soit fausse, ou, sinon fausse, approximative, floue, forcée, confuse, vague, emberlificotée, tendancieuse, inexacte. Avec beaucoup d’autorité toute sorte de tournures me sont prêtées entre guillemets ou en italiques, quoiqu’elles n’aient jamais paru sous ma plume. Il est beaucoup question des remplaceurs, par exemple, mot que je ne sache pas avoir jamais utilisé. Un des plus beaux passages soutient que Soumission procède très largement de conversations entre Houellebecq et moi (qui ne nous sommes jamais rencontrés, ni seulement parlé) — il va être content, Houellebecq, si cet infâme brouet arrive jamais jusqu’à lui… »   ■

    Alexis Lecœur

    Lire aussi dans LAFAUTEAROUSSEAU 
    Archipel à la dérive
  • Cinéma • Le chant du loup

    Par Guilhem de Tarlé     

    A l’affiche : Le chant du loup, un film français d’Antonin Baudry, avec François Civil (Chanteraide – dit « Chaussette » - l’ « oreille d’or »), Mathieu Kassovitz (l’Alfost, Amiral commandant les Forces Océaniques Stratégiques), Reda Kateb (Grandchamp, Commandant de L’Effroyable,  Sous-marin Nucléaire Lanceur d’Engins ou SNLE, ), Omar Sy (d’Orsi, Commandant du Titane, Sous-marin Nucléaire d’Attaque ou SNA) et Paula Beer (Diane).

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    « Une  fiction passionnante qui met à l'honneur la Royale »

    La publicité du Chant du loup  est ainsi faite que j'en avais retenu le seul nom d'Omar Sy, et je ne m'étais pas intéressé à son côté animalier.

    Or, si j'aime bien les bêtes, et mon épouse davantage encore, l’« intouchable » Omar Sy m'insupporte et je craignais un scénario 5da40.jpgautour de lui, une mise en scène de l'acteur, raison d'être exclusive  de la réalisation ; peu m'importait d'ailleurs de savoir quel rôle il y jouait du loup ou du chanteur.

    Pourquoi l'avoir ainsi mis en avant quand le casting est ce qu'il est ?

    La plaisanterie est triviale de dire dans l'armée qu’avant d'obéir à un ordre il faut attendre le contrordre pour éviter le désordre…

    le-chant-du-loup-copier.jpgC'est tout le sujet du film.

    Une  fiction passionnante qui met à l'honneur la Royale et la force dissuasive nucléaire française en cas de crise internationale grave.  

     
    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plusieurs dizaines d’autres sur mon blog Je ciné mate.
  • Nous courrons droit à ... À quoi exactement ?

     

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    « Comment sortirons-nous des troubles en cours ? Sur quoi finiront-ils par déboucher ? »

    C'est là une question qui colle parfaitement à l'actualité étrange que nous vivons. Un lecteur l'a formulée ainsi : « à défaut de vraie remise en cause, nous courons droit… À quoi exactement ? » 

    XVMce09c996-c4f0-11e8-8ab8-0865eb3bb52c.jpg« Une vraie remise en cause » s'entend sans-doute des principes sur lesquels se fondent l'idéologie dominante, le régime politique qui l'incarne, la politique qu'il conduit. Or, cette remise en cause du Système n'existe pas de façon efficiente si elle ne s'agrège pas une doctrine de la remise en ordre. Cette dernière manque de toute évidence aussi bien aux braves gens exsangues qui manifestent dans la rue depuis quatre mois, qu'à ceux qui sont censés gouverner la France. Des premiers il ne reste plus grand monde, depuis le phagocytage de le-palais-des-tuileries-jardin-des-tuileries-et-le-palais-du-louvre-musee-et-monument-historique-francais-paris-france-17e-siecle-gjbjrh.jpgleur mouvement - les Gilets jaunes - par l'ultragauche. Les seconds - les gouvernants - n'ont pas d'autre politique qu'euro-mondialiste, multiculturaliste, diversitaire, immigrationniste. Etc. À quoi s'ajoute une volonté constante de révolution sociétale. Ne doutons pas que - passée la crise, si elle passe - cette politique polymorphe ne demande qu'à reprendre son cours, se pérenniser. Elle détruit la France historique dont elle n'a que faire... 

    Ne restent plus que les affrontements de la rue, ce qu'il reste des Gilets jaunes - rougis - et les hordes Black Blocs surentraînés, suréquipés, aguerris au combat de rue, qui tiennent tête aux forces de l'ordre, les attaquent avec la dernière violence et finissent par les déborder au point qu'elles ne suffisent plus et que, craignant pour la sécurité des bâtiments officiels (!), le Pouvoir doit se résoudre, comme il était prévisible que cela finirait par s'imposer, à utiliser l'armée ... Avec tous les risques y afférents. Les armes des militaires ne sont pas celles des policiers ...

    01-Antifas.jpgLes Blacks Blocs - contre lesquels rien de sérieux n'a jamais été tenté - décideront-ils une suspension d'armes ? Estimeront-ils qu'il est temps d'arrêter la lutte pour la reprendre à la première occasion favorable ? Ou de la déplacer ? Ailleurs dans Paris ? En province ? Ou simplement de la poursuivre. C'est à eux en tout cas que le Pouvoir est affronté en réalité. Et ce sont eux qui ont l'initiative. N'oublions pas pour finir le risque toujours menaçant d'embrasement ou de sécession des banlieues, « républiques islamiques en puissance » comme le pense Éric Zemmour.  

    federacion-14-julio-1790-grabado-siglo-xviii-location-musee-carnavalet-P30936.jpgAu sein de ces événements chaotiques, peut-être devons-nous admettre avec simplicité que nous nous trouvons dans l'un de ces moments de l'Histoire où il n'est guère possible de prévoir ou même d'imaginer de quoi demain sera fait. L'on a cru que la révolution était terminée avec la fête de la Fédération. Presque personne n'était républicain parmi les têtes pensantes et agissantes de la Révolution en marche quasiment jusqu'à la veille du vote de la Convention qui décida - comme on le sait, à une voix de majorité - la mort de Louis XVI. 

    Qui sait aujourd'hui ce qui va arriver ? Comment sortirons-nous des troubles en cours ? Sur quoi finiront-ils par déboucher ? Une rupture systémique - mais laquelle ? - ou un Xème sauvetage du Système ? Il nous semble presque impossible à cette heure, de nous faire une opinion sur ce point-là.  

    Nos certitudes sont d'un autre ordre. Dans le chaos actuel des politiques et des idées, leur pertinence est une évidence. 

    lafautearousseau
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    En deux mots, réflexion sur l'actualité
  • LE ROI, PLUS QUE JAMAIS !

    Par Stéphane Blanchonnet 

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    « Le Prince  pour retisser mieux que quiconque le tissu social horriblement déchiré de la France contemporaine. »

    Aujourd’hui l’invocation des valeurs républicaines apparaît dans le meilleur des cas comme une rengaine usée et inintelligible à force d’être proférée par toutes les bouches, en toute occasion, pour dire à peu près tout et son contraire, et dans le pire des cas comme une formule conservatrice et hypocrite visant à empêcher toute remise en cause du système politico-médiatique et du politiquement correct.

    La fonction présidentielle connaît la même tragique dévaluation. Il semble qu’élection après élection, l’état de grâce du nouveau locataire de l’Élysée se réduise comme peau de chagrin. Le fameux monarque républicain apparaît de moins en moins monarque, c’est-à-dire consensuel, paternel, rassembleur, et de plus en plus républicain : un chef de majorité parlementaire accaparant tous les pouvoirs pendant cinq ans à l’occasion d’un hold-up électoral permis par un mode de scrutin qui trahit fondamentalement toute véritable représentation du peuple.

    Alors pourquoi ne pas remonter hardiment à la source ? Pourquoi ne pas tourner le regard vers la monarchie capétienne dont les institutions moribondes actuelles tirent le peu de vie et d’éclat qu’elles conservent encore ? Ce qui pouvait paraître une belle idée mais une idée impraticable dans les faits il y a quelques années encore, quand les partis politiques, la gauche et la droite, les idéologies, et la République elle-même, donnaient l’impression d’une certaine force, quand alternance rimait encore avec espoir de changement, commence à réapparaître comme une solution possible aux problèmes politiques concrets du pays.

    Les obsèques du comte de Paris, nous ont donné un court instant l’image de ce que pourrait être ce retour aux fondamentaux de l’âme française avec ce recueillement de tous, simples militants royalistes ou prestigieux représentants d’autres principes dynastiques, autour de la dépouille d’un prince qui avait su aimer la France et les Français simplement, sans calcul, sans exclusive, et qui aurait su retisser mieux que quiconque le tissu social horriblement déchiré de la France contemporaine.  ■ 

    LBC-N5-archive-A4 1.jpgtéléchargement.pngStéphane Blanchonnet
    Professeur agrégé de lettres modernes
    Président du Comité directeur de l'Action française

     

  • LE CLIMAT DÉLÉTÈRE DANS LEQUEL EST ENTRÉ LE QUINQUENNAT

    Par François Marcilhac 

    3466611312.jpgLe climat délétère dans lequel est entré le quinquennat d’Emmanuel Macron ne semble pas près de se dissiper, même si, à l’heure où nous écrivons, les sondages semblent lui être moins défavorables.

    C’est évidemment dû à cette partie fluctuante de l’opinion qui ne se détermine que sur l’apparence. C’est malheureusement elle qui décide du résultat des élections, par sa frilosité (voter contre les candidats extrémistes), voire sa passivité (s’abstenir) : c’est en ce sens-là aussi, que le suffrage universel est conservateur. Prête à soutenir, de loin s’entend, les gilets jaunes dans un premier temps, pour recueillir les fruits de leur action, chose faite, ou à peu près, en matière de pouvoir d’achat – les mesurettes de Macron de décembre dernier –, elle préfère tourner la page.

    emmanuel-macron_5_0.jpgLes citoyens actifs sont peu nombreux. Et il est normal qu’il en soit ainsi. Tous les citoyens n’ont pas vocation à faire de la politique, du moins au plan national, ou n’ont pas le caractère assez trempé pour manifester, ou, tout simplement, la possibilité matérielle de le faire. On doit même se féliciter d’une mobilisation aussi durable, même s’il est normal qu’elle s’essouffle. Il y a de l’abnégation chez les Gilets jaunes, d’autant qu’ils ont à faire face à une oligarchie impitoyable, qui a rompu avec l’État de droit, car elle sait, mieux encore que les Gilets jaunes eux-mêmes, que ce mouvement la condamne sans appel. C’est pourquoi elle a si peur et ne lâchera rien, bien sûr, ni sur les plans économique et financier, ni sur celui de l’Europe, ni sur celui de la transformation sociale et sociétale de notre pays, tout simplement parce que tout se tient.

    Emmanuel-Macron-a-l-Arc-de-Triomphe-apres-les-violences.jpgC’est l’oligarchie qui a désigné l’ennemi, dans sa diversité, mais par-delà ses contradictions, en accusant aussitôt les gilets jaunes d’homophobie, après avoir fait de même de la Manif pour tous en 2013. Par-delà les contradictions sociales, qui interdisent encore toute convergence des luttes, il n’y a pas de solution de continuité de la Manif pour tous aux gilets jaunes... Comme si le sociétal était le marqueur de cette oligarchie, ce qu’il est, en fait.

    Car la PMA pour toutes, avant la GPA pour tous, comme la tentative de supprimer les mots père et mère des formulaires scolaires, disent la vérité de la déconstruction mondialiste de notre société, que le gilet jaune, qu’une Église devenue élitiste a repoussé, comme le bourgeois encore catholique, refusent d’un même élan, celui d’une loi naturelle encore ancrée en eux, comme l’expression du bon sens, tout simplement – c’est en ce sens-là aussi que le suffrage universel était conservateur et ne l’est peut-être plus : le bon sens est aujourd’hui devenu un délit.

    4597967lpw-4598702-article-bercy-sapin-eckert-macron-jpg_3650828_660x281.jpgComme nous l’écrivions déjà en 2013, fustigeant la frilosité de Marine Le Pen à soutenir la Manif pour tous au nom de sa priorité sociale, celui qui n’avait pas encore revêtu un gilet jaune pour défendre sa dignité n’a pas envie que sa fille soit condamnée, un jour, à louer son ventre pour manger. Tout se tient. Mais qui le sait ? Le militant de la Manif pour tous, par sa culture démocrate-chrétienne et, souvent ce qu’il croit être son intérêt, est évidemment pro-européen et appartient, de manière contradictoire, au camp progressiste et mondialiste, tout en en récusant les conséquences au plan sociétal. Le Gilet jaune est objectivement, voire consciemment eurosceptique : d’où sa criminalisation par l’élite. D’où, aussi, le recours décomplexé au complotisme par l’État, relayé par la grande presse, la loi sur les fake news et une campagne européenne qui s’annonce sous haute surveillance. Il n’est pas certain, toutefois, qu’abreuvé depuis la maternelle des bienfaits de l’Europe, le Gilet jaune ose aller jusque-là : désigner la prison des peuples comme l’ennemi immédiat.

    On croit souvent que l’événement décide de tout : or il ne décide de tout que lorsque qu’une minorité suffisamment éclairée de citoyens peut lui donner l’inflexion nécessaire, au moment opportun. Éclairer le choix de nos concitoyens pour y participer activement, telle est notre raison d’être.   

  • De l'Amoco Cadiz à Grande America : les tristes marées noires.

     

    Par Jean-Philippe Chauvin

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    Le 16 mars 1978 au soir, le pétrolier Amoco Cadiz s’échouait, se brisait en deux, puis coulait au large de Portsall, libérant des centaines de milliers de tonnes de fioul saoudien et iranien : je m’en souviens comme si c’était hier, et c’était pourtant il y a 41 ans et c’est encore aujourd’hui, avec ce nouveau naufrage d’un « navire poubelle » comme le qualifie Le Figaro dans son édition de vendredi dernier.

    Le nom de ce nouveau cauchemar s’appelle « Grande America », et son carburant, ainsi que l’huile et l’essence des vieilles voitures qu’il transportait, s’apprête à souiller les côtes charentaises et guyennaises, au grand désespoir des Français des bords de l’Atlantique et de tous les amoureux du littoral français. Un désastre écologique, au moment même où deux manifestations d’importance viennent d’avoir lieu dans notre pays, vendredi et samedi, pour sensibiliser nos concitoyens aux questions environnementales et alerter les pouvoirs publics sur les dangers de notre société de consommation : triste concordance des temps et dramatique collision des événements ! 

    Amoco_Cadiz_1_edit1.jpgIl y a quatre décennies, le bilan environnemental du naufrage de l’Amoco Cadiz [Photo] avait été particulièrement lourd, comme le rappelle Aujourd’hui en France ce dimanche 17 mars : « L’« Amoco Cadiz » a tué plus de 20.000 oiseaux, vitrifié 5 % de la flore et 30 % de la faune marine sur une superficie de 1.300 km2 ». Pour moi, adolescent, c’était la crainte de voir arriver sur notre plage de Lancieux ce fichu mazout et de retrouver nos mouettes engluées et étouffées par ce maudit pétrole : en fait, ce ne fut que « la queue de la pollution », et quelques grosses flaques et boulettes noires, visqueuses, mais quelques oiseaux, trop nombreux, en furent aussi les victimes au pied de l’Islet. Ce ne fut pas le même tabac un peu plus à l’ouest, et la colère saisit alors tous les amoureux de la Bretagne, comme le présentateur de la Première chaîne de télévision de l’époque, Roger Gicquel, qui le fit bien comprendre aux auditeurs de ses journaux du soir ! 

    Après l’Amoco Cadiz, il y eut l’Erika en 1999, puis le Prestige en 2002, avec des conséquences environnementales encore pires qu’en 1978 : les navires étaient devenus de plus en plus énormes et le rythme des circulations maritimes n’avait cessé de s’accélérer et de multiplier les flux, mondialisation oblige. Parmi tous les bateaux croisant sur les mers, combien de « navires poubelles » ? Trop, encore trop, toujours trop ! D’autant plus que celui de cette semaine emportait dans ses flancs et sur son pont des conteneurs de vieilles voitures, considérées comme trop polluantes en Europe et destinées aux marchés africains, moins regardants sur les questions environnementales au nom d’un « développement » qui consiste juste à préparer l’entrée de nouveaux pays et de nouvelles populations dans la société de consommation et de croissance : immense hypocrisie d’un système qui vante (parfois) l’écologie, en particulier lors des grandes marches pour le climat et des différentes COP, et qui se débarrasse de ses déchets pour quelques profits supplémentaires près de personnes qui, elles, n’ont visiblement pas droit aux mêmes attentions sanitaires ! 

    1903185873.pngQuels risques, aujourd’hui, pour nos côtes ? Dans Libération du lundi 18 mars, le maire de La Rochelle évoque une possible pollution au fioul de grande ampleur : « Ma plus grande préoccupation c’est la culture marine, les ostréiculteurs, les mytiliculteurs ou encore les sauniers. Sur les huitres ou les moules, les dommages peuvent être irréversibles et avoir un impact sur l’économie locale. » Et le journal de poursuivre : « S’il est impossible d’évaluer les répercussions, les conséquences sur l’activité des professionnels de la mer pourraient en effet être dramatiques, notamment en termes d’image. ». Car il ne faut pas oublier que toute catastrophe environnementale est aussi une catastrophe sociale, et qu’elle peut peser fortement sur certaines professions et sur l’emploi des régions touchées : ceux qui séparent l’environnemental du social commettent une erreur d’analyse, mais c’est une erreur désormais moins courante qu’il y a quelques décennies, et la réponse n’est plus seulement, et heureusement, de simples indemnités mais une stratégie visant à préserver et pérenniser les activités professionnelles locales. Est-ce suffisant pour autant ? Pas toujours, malheureusement, et cela ne répare pas ce qui est détruit, pour un temps plus ou moins long, c’est-à-dire la nature et ses richesses, aujourd’hui déjà fragilisées par les aspects et effets de la société de consommation. 

    1929471531.jpgCe qui est certain, c’est que ce nouveau naufrage et la difficulté qu’il y a à savoir ce que contenaient exactement les conteneurs reposent crûment quelques questions sur un modèle économique et idéologique qui, pour être dominant, n’en est pas moins dangereux pour la planète et ceux qui la peuplent ou y vivent, du végétal à l’animal, sans oublier, évidemment, les humains. Penser l’avenir français, pour notre cas spécifique, force à penser l’écologie : pour le vieux royaliste que je suis, celle-ci ne peut être qu’intégrale, c’est-à-dire éminemment politique et, pour la France, royale.  

     Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • Journée de la francophonie : Message de Monseigneur le comte de Paris

    jean-d-orlean-dans-paris-patch2-400x250.pngDéfendre la langue française

    Comme Chef de la Maison de France, je m’associe à la Journée Internationale de la Francophonie, qui célèbre chaque 20 mars depuis 21 ans, notre belle langue française.

    Cette langue simple et claire, expression de notre génie français, qui fait partie d’un patrimoine dont nous pouvons être fiers, est parlée dans 88 pays et par 300 millions de personnes, présentes sur les cinq continents. Langue de la diplomatie, elle est un atout incomparable pour la France. Au cours de mes nombreux voyages - du Liban au Québec, de l’Asie à l’Amérique Latine en passant par l’Afrique - j’ai pu constater que la langue française suscitait un engouement qui ne se dément pas depuis le règne de François Ier.

    Moteur de croissance durable, le Français et ses multiples accents, représenté par l’organisation internationale de la Francophonie (OIF), est aussi un facteur d’unité et de cohésion qui rassemble tous les peuples à travers un dénominateur culturel, économique et géopolitique commun.

    Langue de paix qui a donné à l’Europe ses plus grands auteurs, une académie prestigieuse que l’on nous envie, elle est un trésor à défendre et à partager car elle exprime non seulement une identité mais définit aussi des exigences qui ne peuvent être bafouées au nom d’un quelconque progressisme, comme l’écriture inclusive, la novlangue ou l’intrusion d’anglicismes, qui risqueraient d’en changer la nature profonde.

    Ciment de notre histoire, la langue française est notre patrie dans ce qu’elle a de national et celle de bien d’autres peuples dans ce qu’elle a d’universel.

    Jean, Comte de Paris Domaine Royal, le 19 mars 2019

     

    Le prince Jean de France

  • LE MOUVEMENT DES GILETS JAUNES ATTESTE DE LA FAILLITE DE LA RÉPUBLIQUE

    Marlène et Cyril, vivantes allégories de « La Politique se réconciliant avec le Peuple ».  

    Par Yves Morel

    Politique. Le mouvement des Gilets jaunes signe-t-il la fin prochaine de la République ? La question est moins incongrue qu’il n’y paraît. Ce qu’a révélé de façon éclatante ce mouvement, c’est le total discrédit de la démocratie républicaine, et l’inanité de ses principes.

    La démocratie républicaine fonctionne grâce à trois éléments constitutifs : les partis politiques, les organisations professionnelles (de salariés et d’employeurs) et les associations à finalité civique ou autre (cultuelle, culturelle, environnementale, sportive, etc.). Or, le mouvement des Gilets jaunes montre que les partis politiques et les organisations syndicales ont perdu tout crédit au sein de la population, que les manifestants fluorescents représentent assez bien (on ne saurait le nier, eu égard à ce qu’ils sont et au soutien populaire massif auquel ils ont eu droit – aujourd’hui en baisse, mais toujours majoritaire), et ne parviennent pas à sortir des limbes en lesquels ils sont tombés. Or, ils sont absolument essentiels – voire consubstantiels – à notre démocratie.

    Les partis et les hommes politiques sont le moteur de la démocratie

    Et les partis le sont plus encore que les autres. Les partis politiques, et les hommes politiques. Il convient de rappeler ici que les uns et les autres sont des inventions et des pièces maîtresses de la démocratie contemporaine, la démocratie anglaise, issue de la monarchie parlementaire à la fin du XVIIe siècle, la démocratie américaine, née au XVIIIe, et la démocratie républicaine et jacobine surgie de la France révolutionnaire entre 1789 et 1792.

    51rUZt68i1L.jpgAvant 1689 en Angleterre, avant 1789 en France, il n’existe ni parti politique, ni homme politique. Des hommes comme Thomas More [ci-contre], Thomas Cromwell, Buckingham, Strafford, Oliver Cromwell en Angleterre, Suger, Nogaret, Sully, Colbert, Louvois, Fleury, Maupeou, Necker, en France, furent des hommes d’État, souvent affectés à un domaine précis, mais ils ne furent pas des hommes politiques. Ces derniers se réclament d’une idéologie, d’une conception philosophique de l’homme, du monde et de l’histoire, et défendent un projet de société et un programme de gouvernement. Ils mettent en avant des idées et des convictions qui, la plupart du temps, ont une orientation humaniste, là où les grands ministres de la monarchie œuvraient selon les lois de la nécessité, au nom du Roi, institué en son royaume par la volonté de Dieu afin d’en assurer la sauvegarde et la prospérité, et d’y maintenir un ordre régi par une morale chrétienne supra-rationnelle soustraite à toute discussion et imprégnant toute la société. L’homme politique et le parti politique sont les produits d’une société laïcisée et libérale, où les individus ne sont plus intriqués exclusivement dans la sphère d’existence constituée par leur naissance et leur situation sociale (liée à celle-ci), et évoluent dans l’espace public selon leurs désirs, leurs ambitions, leurs centres d’intérêt (lesquels ne se limitent plus à ceux de leur classe d’origine), leurs intérêts particuliers et les aléas d’un ordre économique qui n’a pas la stabilité (ou la lenteur d’évolution) de celui d’autrefois. Les partis et les hommes politiques proposent aux hommes (et aux femmes) des projets de société et des programmes de gouvernement répondant (théoriquement et en gros) à leurs besoins et aspirations, à leur idéal, désormais indépendant de toute morale religieuse, et donc variable suivant les personnes et les classes (et autres groupes sociaux). En une société désormais dépourvue de fondements religieux et moraux indiscutés, et où, par conséquent, les individus, les classes, les groupes divers (économiques et autres) poursuivent leurs propres fins sans égard pour les autres ou la communauté, ils jouent le rôle de guides, d’auxiliaires et de garde-fous, d’intermédiaires entre les intérêts divergents, voire opposés, des uns et des autres ; et, de par la synthèse qu’ils opèrent, des revendications les plus disparates, ils garantissent, vaille que vaille, grâce au jeu du suffrage universel, un minimum de cohésion et de continuité sociales. Ils sont le moteur de la démocratie.

    Aujourd’hui oublié, Charles Millon définissait l’homme politique, durant les années 1990, comme un médiateur entre d’une part le citoyen de base et d’autre part le décideur (l’État), lui-même éclairé par le spécialiste et limité, dans son action, par les détenteurs de la puissance économique et les organisations syndicales. Et il déplorait que ce rôle eût pratiquement disparu.

    Les partis ont perdu tout pouvoir réel et toute légitimité

    000_14h4p1.jpgEh bien, si cela était déjà le cas il y a au bas mot vingt-cinq ans, cela n’a fait qu’empirer depuis. Plus exactement, on peut dire que la situation actuelle confirme le diagnostic de Charles Millon. Les Français d’aujourd’hui, plongés dans des conditions d’existence de plus en plus difficiles, sacrifiés à l’ordre économique néolibéral européen et mondialiste, se révoltent directement contre l’État macronien qui représente ce dernier dans leur pays, sans s’en remettre à des partis qui les ont trompés depuis quatre décennies, et qui, de toute manière, ne peuvent absolument pas les aider, dans la mesure même où ils ne pèsent d’aucun poids face aux puissances économiques et financières mues par une logique implacable, et qui se jouent des peuples, des intérêts nationaux et des gouvernements. À l’égard des Français de base comme vis-à-vis de ces puissances, les hommes (et femmes) politiques ont perdu tout pouvoir réel et toute légitimité, et nous assistons à la dilution pure et simple du politique. Il est à craindre que, désormais, notre vie politique se caractérise, non plus par un affrontement entre partis opposés ou entre employeurs et syndicats, mais par un affrontement direct entre l’État et les citoyens, et entre les patrons et les salariés. Cela signifie la fin de la démocratie républicaine. Sous nos yeux, sans que nous en soyons bien conscients, les piliers de la démocratie républicaine s’effondrent. Nos compatriotes n’éprouvent plus le moindre intérêt à l’égard des partis et des hommes politiques, qu’ils ne détestent même plus, tant ils les jugent impuissants et insignifiants. Souvenons-nous que le taux d’abstention atteignit 57% des électeurs inscrits lors de la dernière élection présidentielle. Autrement dit, M. Macron, porté au pouvoir par 66% des suffrages exprimés, n’est que l’élu des deux tiers des 43% d’électeurs inscrits qui ont daigné voter le jour du scrutin. Il n’est d’ailleurs que de constater l’état de déliquescence des partis. Également impuissants à infléchir le cours des choses, tous prisonniers de la logique infernale du nouvel ordre économique mondial, tous condamnés à poursuivre la même politique, contraire aux intérêts vitaux de nos compatriotes, tous pareils et interchangeables, ayant tous répudié leurs convictions propres pour se replier sur les « valeurs de la République », les « Droits de l’Homme » et l’attachement à une société libérale-libertaire frelatée, ils ne représentent plus rien. Il n’est que de considérer les noms insignifiants, insipides et passe-partout qu’ils se donnent : La République en marche, Les Républicains, Rassemblement national, Les Patriotes, Debout la France, La France insoumise. Nous assistons à la mort des idées, des convictions, des valeurs (sauf les « valeurs de la République », bien entendu), et à la mort du politique. Il est à craindre que les prochaines élections (les européennes, puis les autres) se traduisent par des scores phénoménaux d’abstention, ou des listes aussi nombreuses que disparates, qui émietteront l’électorat, ou par des listes anarchiques de Gilets jaunes (ou de Stylos rouges ou de Bonnets rouges). Bref, c’est la République elle-même qui vacille sur ses bases.

    Le système républicain est arrivé dans l’impasse où devaient le mener ses principes mêmes

    C’est le système républicain lui-même qui est implicitement récusé à travers le mouvement des Gilets jaunes (qui ne veut décidément pas s’arrêter) et l’exigence de l’instauration d’une procédure de référendum d’initiative citoyenne, qui est, de fait, la récusation du fonctionnement actuel de la démocratie. Cette exigence référendaire est présentée, par ses partisans, comme la régénération et l’approfondissement de la démocratie républicaine, mais elle n’en est pas moins, en réalité, son rejet, et elle ne pourra pas la sauver (à supposer qu’elle soit satisfaite).

    7795704609_des-gilets-jaunes-a-rochefort-le-24-novembre-2018.jpgEn réalité, elle force la république, d’origine révolutionnaire et d’essence collectiviste, à aller jusqu’au bout de sa logique, et à tenir effectivement ses promesses de démocratie absolue, de justice parfaite et d’égalité intégrale et effective (et non pas seulement théorique et juridique). C’est oublier qu’une telle démocratie idéale ne peut advenir et durer, que la république actuelle n’écorne ou ne viole (suivant les circonstances) ses principes que dans la mesure où elle ne peut pas faire autrement (sous peine de plonger le pays dans le plus grand marasme), et qu’un système politique en lequel un État ou un gouvernement ne pourrait prendre que des mesures approuvées par le suffrage universel se verrait incapable de tenir longtemps et d’œuvrer dans l’intérêt général de nos compatriotes. Il suffit d’ailleurs d’en imaginer le fonctionnement pour comprendre cela.

    En définitive, c’est bien la démocratie républicaine elle-même qui, à la faveur de cette contestation des Gilets jaunes, atteste de l’impasse en laquelle elle se trouve, et où ses propres principes et sa propre logique ne pouvaient que la mener.     

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    Les foulards rouges, forces vives de La République en Marche !, défilent triomphalement

    Docteur ès-lettres, écrivain, spécialiste de l'histoire de l'enseignement en France, collaborateur de la Nouvelle Revue universelle 
  • Attentat de Christchurch : « Quand les tenants du ‘'pas d'amalgames'' pratiquent les pires des amalgames »

    Par  

    fond-degrade-bleu-fonce_1258-1364.jpgGilles-William Goldnadel écrit cela [Figarovox, 18.3] comme à son ordinaire : avec courage, lucidité, sans craindre de dire les choses. Il a raison. Saluons ! C'est rare.  LFAR

     

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    « J'aurais aimé que les multiples massacres de chrétiens reçoivent le même traitement que celui réservé à juste titre à l'ignoble tuerie néo-zélandaise. »

    Il eût été étonnant que l'idéologie névrotique et morbide qui accable notre pays depuis trop longtemps ne se soit pas emparée du drame des mosquées de Christchurch. 

    Commençons par un constat incontestable. L'ensemble, sans la moindre exception, de la classe politique, médiatique et intellectuelle française ont manifesté dans ces circonstances tragiques leur réprobation totale devant un acte inexcusable commis par un criminel exécrable et leur compassion à l'égard des 49 victimes musulmanes innocentes, dont un petit enfant de trois ans.

    Ceci fermement posé, certaines réactions constatées à l'occasion de ce carnage montrent la perversion intellectuelle d'une idéologie qui, ordinairement, blâme toute «instrumentalisation» d'un événement dramatique, selon le terme qu'elle utilise sans trop d'économie.

    Lorsqu'un attentat islamiste est commis, la réaction pavlovienne de cette idéologie que je ne peux nommer autrement qu'islamo-gauchiste, encore qu'elle soit différemment quantifiable à des degrés divers chez les individus observés, est immédiatement d'interdire tout amalgame avec l'ensemble de la communauté musulmane ou avec la religion coranique dont les assassins se réclament.

    Ce réflexe de bon aloi semble le plus souvent inutile, tant les sondages montrent qu'il ne vient pas à l'esprit des Français de reprocher à l'ensemble des musulmans des actes commis par les tenants les plus extrêmes de l'islamisme radical le plus extrémiste.

    Parallèlement, et par capillarité, une bonne partie de la classe médiatique est parfois tentée de suggérer une approche psychiatrique ou une explication-excuse sociale, quand elle ne classe pas le criminel dans la catégorie du loup solitaire et désespéré. 

    Or, dans le cadre de la tragédie néo-zélandaise on constate, au rebours, que certains tenants du « pas d'amalgame », ont pratiqué le pire de tous avec une jouissance infinie.

    La-ministre-Education-nationale-Najat-Vallaud-Belkacem-22-fevrier-2016-Havre_2_730_502.jpgL'exemple le plus grotesquement écœurant nous aura été servi par l'ancienne ministre Najat Vallaut-Belkacem. Dans un gazouillis sur Twitter, celle-ci instrumentalise ainsi le massacre: « Oui toutes nos pensées vont aux victimes de l'abject attentat de Christchurch, et oui cela devrait tous nous rassembler. Mais découvrir ici des messages d'indignation hypocrite y compris de ceux qui ont contribué, année après année, à promouvoir ça… Comment dire ? Nausée .»

    Après quoi, un doigt rageur pointe les hebdomadaires désignés à la vindicte publique, coupables d'avoir armé le bras de l'assassin antimusulman pour avoir mis en cause l'islamisme radical ou l'immigration massive: Courrier International, le Figaro Magazine, l'Express, Valeurs Actuelles, Marianne, le Point, sans oublier le magazine L'Histoire, coupable d'avoir consacré sa couverture aux Arabes de la Mecque et aux banlieues de l'islam…

    Très probablement, l'ancienne et inoubliable ministre de l'Éducation Nationale est-elle allée chercher sa liste des coupables sur la toile électronique, dans une islamismosphère innommée qui en est à dresser la liste nominative des complices de la tuerie.

    Sans doute encore Mme la ministre moraliste mais distraite, a-t-elle oublié qu'elle vit dans un pays où certains fanatiques massacrent des journalistes coupables d'avoir offensé l'islam et ont le coup de couteau facile. Ce pays qui, pourtant, Dieu merci, n'a pas dressé de listes de journaux ou d'intellectuels responsables des massacres qui l'ont ensanglanté et continuent de le faire.

    Certes, Mme la ministre n'est pas seule, chez les « pas d'amalgame », à cultiver l'amalgame névrotique et dangereux.

    Un journal du soir croit très intelligent d'insister lourdement sur le misérable pathos de l'assassin crétin qui fait sienne l'analyse du grand remplacement démographique en livrant en pâture le nom de son concepteur intellectuel Renaud Camus, en oubliant, petit détail sans doute sans importance, que celui-ci ne prône aucunement la violence, comme le rappelle opportunément Jean-Yves Camus (Le Figaro 16-17 mars). Étrangement, le vespéral n'incrimine pas Karl Marx et le président Mao alors que l'assassin indique apprécier beaucoup la Chine communiste. Curieusement encore, et en dépit de son approche, le Monde n'avait pas cru devoir reprocher à Emmanuel Todd d'être apprécié de Ben Laden, ce dont ce dernier n'avait pas eu tort de ne point se justifier.

    Pauvre Mozart, apprécié d'Adolf Hitler, et en passe d'être classé dans le parti nazi.

    Le même Monde, dans un autre article du 16 mars de son correspondant local, encore que l'exercice soit difficile, tente d'accrocher Donald Trump en rappelant le drame antisémite de Pittsburgh commis par un membre de l'ultradroite. Amalgame quand tu nous tiens. 

    À ce degré de finesse intellectuelle, on n'oubliera pas Aude Lancelin, nouvelle responsable de la chaîne cathodique et chaotique Le Média qui a finement tweeté : « le tueur de Christchurch, 49 morts, se revendique de Renaud Camus (2019). Anders Breivik, 77 morts, se revendique de son ami Alain Finkielkraut (2011) qui l'invite sur la radio publique. Les idéologies criminelles que la France exporte aujourd'hui sont d'extrême droite. »

    La même gracieuse dame, la semaine précédente, hurlait pourtant au charron, parce qu'une interview de son mentor Alain Badiou, qui, lui, assume superbement les millions de morts du totalitarisme communiste, n'était pas publiée dans le Monde

    À ce stade de décomposition de la pensée et de la morale publique, nul ne m'empêchera d'écrire, moins pour apaiser mon amertume, que pour expliquer les fondements de l'idéologie mortifère qui nous tue, combien j'aurais aimé que les multiples massacres de chrétiens en terres d'Orient, en Égypte, au Nigéria, aux Philippines ou ailleurs reçoivent le même traitement que celui réservé à juste titre à l'ignoble tuerie néo-zélandaise. Mais manifestement, les massacres quand ils ne sont pas commis par des Occidentaux et que l'on ne peut amalgamer à d'autres occidentaux n'intéressent aucunement l'Occident névrotique.

    Au-delà de la névrose intellectuelle et de la nécrose morale, il fait peu de doute que la tentative d'amalgamer un crime commis dans l'autre hémisphère avec des intellectuels innocents en tentant de faire son marché gourmand dans les obsessions d'un assassin relève également de la tentative d'intimidation et du désir inavoué de la gauche dite intellectuelle de se refaire une santé morale lourdement abîmée.

    Au risque de la décevoir, il est peu probable que le désir de lutter sans violence ni haine des innocents contre l'islamisme radical et l'immigrationnisme forcé s'en trouvera très affecté, tant ses excommunications ne troublent plus le sommeil des honnêtes gens.   

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    Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain.  Son dernier ouvrage, Névroses Médiatiques. Le monde est devenu une foule déchaînée, est paru chez Plon.
  • Lourdes questions

     

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    « C'est contre la stratégie du Pouvoir qu'il convient aujourd'hui de porter les plus graves accusations. »

    Quelle aura été la stratégie du Pouvoir face aux Gilets jaunes ? Peut-on seulement imaginer qu'il n'y en ait pas eu une ? Et si la réponse est non, en quoi a consisté cette stratégie ?  

    « Lourdes questions », comme on l'a dit. Et réponses tout aussi lourdes. Gravement accusatoires. 

    Comment transmuer une saine révolte d'un Pays Réel exsangue, exaspéré par la voracité d'un Système désormais détesté dans son essence, en une troupe de casseurs marginaux, ultra-violents d'où la masse des gilets jaunes des débuts s'est retirée peu à peu, inexorablement, de semaine en semaine ? Comment lui ravir le soutien de l'opinion ? Elle est là évidemment la stratégie du Pouvoir. 

    87876175_o.jpgLaquelle ? Pourrir la révolte populaire, celle des « braves gens » des débuts qui avaient fait reculer Macron en décembre par leur nombre, par leur sincérité et par leur détermination et qui l'avaient effrayé aussi à cause du soutien que leur apportaient plus des deux-tiers des Français, ramenant la popularité du Chef de l'État à presque rien. L'allié inavoué de cette opération, l'auxiliaire précieux du pourrissement, ce seront les hordes de l'ultragauche, troquant ou non, selon le cas, leurs cagoules, leurs capuches et leurs sinistres habits noirs, pour un gilet jaune. L'on ne distinguerait que rarement entre vrais et faux gilets jaunes. Ces derniers on les confondrait avec les vrais gilets jaunes. L'on appellerait l'ensemble  indifférencié « les manifestants ». Comme si les Black Blocs étaient des « manifestants » ! Les médias se chargeraient comme un seul homme de l'amalgame sans besoin d'instructions ni de consignes. Le soutien populaire au mouvement  Gilets jaunes s'effriterait lui aussi de semaine en semaine. Quoique, encore aujourd’hui, il avoisine toujours 50%.

    c05aa9dd4efdd196e5863951bf0e74120c023044_field_image_principale.jpgOn établirait des parallèles de diversion, dépréciatifs. Par exemple, l'on monterait en épingle les manifestations écologistes, si nombreuses, si paisibles et par-dessus le marché si « festives ». Le concept tant apprécié ! Il n'y aurait ni Baudelaire ni Murray pour dire son fait à  ce « festivisme » nigaud et parfaitement déplacé quand à quelques encablures les Champs-Élysées brûlent. Et puis l'on lancerait le Grand débat, réplique moderne, façon 2019, des États-Généraux de 1789, mais transformés en One man show présidentiel, ce que Louis XVI, roi d'une France organique et non d'un peuple atomisé, n'eût jamais osé faire en admettant que l'idée alors inconvenante lui en fût venue.  

    On ne tentera donc rien pour neutraliser les violents : Black Blocs, Antifas, racailles et pillards. Les mêmes ou à peu près que l'on avait vu se greffer sur les occupants plus ou moins alternatifs de Notre-Dame des Landes, les mêmes venant de toute l'Europe en appoint des troupes locales. Pour casser, détruire, exercer leur pleine violence révolutionnaire anarcho-nihiliste. Rien n'a été fait pour les neutraliser préventivement et peu de choses sur le terrain. Manque de moyens, désorganisation de la Préfecture de police, absence d'instructions claires et appropriées à la gravité de la situation, de la part des « politiques », trop d'effectifs de police - et les plus aguerris - affectés à la protection des bâtiments officiels plutôt qu'à la rue, comme le pense Alain Bauer ?  Ou stratégie du pourrissement, du discrédit et de l'amalgame ? Mais ces deux explications s'excluent-elles ? Et pourquoi donc ? Leur cumul, tout au contraire nous semble parfaitement vraisemblable. Et, en fait, conforme à la réalité. 

    La vérité est qu'on n'a pas voulu (Macron, Philippe, Castaner) se priver des précieux auxiliaires que l'on s'est trouvé depuis quatre mois pour se tirer d'affaire. Pauvres, pauvres Gilets jaunes ! 

    XVM4b9a4ea0-4d58-11e8-8fb1-21d07020916d-805x453.jpgDans un peu plus d'un mois, ce sera le 1er mai et ce seront les défilés traditionnels convoqués par des syndicats fantomatiques qui n'ont plus ni adhérents, ni troupes, ni gros bras pour expulser les indésirables. Plus question d'incriminer les gilets jaunes. Comme le 1er mai 2018, [Photo] les Black Blocs et autres similaires engeances se chargeront de la casse sur le dos des centrales syndicales frappées d’obsolescence et d'impuissance. Rendez-vous est pris. Il serait bien étonnant que les Black Blocs ne l'aient pas déjà inscrit à leur agenda. Ce sont des révolutionnaires organisés et efficaces. Nous verrons bien. Accusera-t-on les syndicats de la casse ?

    C'est contre la stratégie du Pouvoir dans l'affaire des Gilets jaunes qu'il convient aujourd'hui de porter les accusations les plus lourdes.   

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