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  • Où Atlantico s'interroge sur un sujet essentiel et apporte la réponse juste qui contredit Macron et nous donne raison ...

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    RETOUR EN GRÂCE

    La nation, réponse existentielle à la crise occidentale ? Pour la revue américaine de référence en matière de relations internationales, la réponse est oui.

    Le magazine Foreign Affairs a consacré un numéro au nationalisme. Il y est décrit comme une forme presque indépassable de la politique.  ■

  • Moyen-Orient : États-Unis, Russie, chacun son sommet

    Mike Pence - Mike Pompeo

    Antoine de Lacoste 

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    Deux sommets internationaux concurrents se sont tenus, le 14 février dernier : l’un à Varsovie, à l’initiative des États-Unis, et l’autre à Sotchi, sous l’égide de la Russie.

    Le sommet de Varsovie était intitulé « La paix et la sécurité au Moyen-Orient ». Derrière ce titre onctueux et rassurant se cachait, en réalité, un objectif plus vraisemblable : comment neutraliser l’Iran ? Car l’Iran est l’ennemi numéro un actuel de l’administration américaine.

    C’est le vice-président américain, Mike Pence, qui était aux manettes à Varsovie. Le ghota du monde sunnite était représenté : Arabie saoudite, Yémen, Jordanie, Égypte, Tunisie, Maroc, Émirats arabes unis. Israël également, bien sûr, que le régime iranien inquiète au plus haut point. Manquaient à l’appel le Qatar, fâché avec Riyad, et la Turquie, en froid avec Washington.

    Mike Pompeo, le secrétaire d’État américain, a résumé l’ambiance : « Il n’est pas possible d’atteindre la paix et la stabilité au Moyen-Orient sans affronter l’Iran. » Ce qu’il y a de distrayant, avec les États-Unis, c’est que leur volonté de paix est toujours contrariée par des méchants à qui, la mort dans l’âme, il faut faire la guerre.

    Mais l’Iran n’est pas l’Irak ou la Serbie et on ne peut pas aussi facilement lancer l’aviation de l’OTAN sur Téhéran pour lui apprendre où est le camp du bien. Surtout, il manquait l’Europe à ce sommet, à commencer par la France et l’Allemagne, qui n’ont envoyé que des représentants de second plan à Varsovie. Les Européens sont très réticents sur la stratégie américaine contre l’Iran, dont ils ne voient pas où elle peut mener. Une piste apparaît tout de même assez clairement : en marge du sommet se tenait Rudy Giuliani, l’ancien maire de New York, qui a rencontré des Moudjahidine du peuple, mouvement d’opposition iranien en exil. Giuliani, avocat personnel de Trump, a clairement appelé à un changement de régime en Iran.

    Mais ce ne sont pas les sanctions américaines contre Téhéran qui vont lui attirer les sympathies du peuple iranien qui en souffre cruellement.

    n3672142-6887104.jpgPendant ce temps, à 2.000 kilomètres de là, Poutine, Erdoğan et l’Iranien Rohani discutaient, à Sotchi, de l’avenir de la Syrie. Les avancées ont été maigres : Erdoğan, qui a renoncé à sa demande de changement de régime à Damas, fait du problème kurde sa priorité absolue et il exige l’élimination des YPG (branche armée kurde) de l’est de l’Euphrate. Position qui ne peut que réjouir la Syrie, qui attend avec impatience de retrouver sa souveraineté territoriale. Mais cela passe, bien sûr, par le retrait américain, toujours reporté.

    Poutine, de son côté, aimerait bien régler la question de la province d’Idleb, où des dizaines de milliers d’islamistes sont regroupés sous l’égide de l’ex-Front al-Nosra, Hayat Tahrir al-Cham. Mais les troupes turques sont bien installées dans la région et Erdoğan n’a qu’un langage : Idleb contre les Kurdes. Rohani observait cela avec détachement, tout en renforçant son implantation sur le territoire syrien. Mais il faudra bien trouver un accord pour éliminer ce nid d’islamistes qu’est Idleb.  

    Retrouvez l'ensemble des chroniques syriennes d'Antoine de Lacoste dans notre catégorie Actualité Monde.

  • Algérie : La candridature de Bouteflika pour un 5e mandat qualifiée d' « humiliation » et de « mascarade »

    Bouteflika est depuis 2013 terrassé par un AVC, diagnostiqué au Val-de-Grâce à Paris 

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgUne fois de plus, nous laissons la parole au site marocain en ligne, Le360 - toujours bien informé et pertinent - pour rendre compte, vue d'un pays voisin, de la situation en Algérie à l'approche de l'élection présidentielle. Chacun sait que cette dernière est d'ores et déjà marquée par la  candidature choquante d'Abdelaziz Bouteflika. Il nous a semblé utile de faire connaître la perception de l'événement au Maroc. L'article qui suit est sous la plume de notre confrère M'Hamed Hamrouch et a été mis en ligne le 11 février. Quant à la France, elle est de toute évidence concernée par les risques qu'elle courrait si se produisait une dégradation grave de la situation en Algérie. LFAR    

     

    1964773036.jpgL’officialisation de la candidature d’Abdelaziz Bouteflika pour un 5è mandat, dimanche 10 février à Alger, lors d’un meeting pré-électoral du FLN, a été accueillie avec une vive émotion par le célèbre commentateur sportif algérien, Abdelhafid Derraji. Voici sa réaction.  

    « Nous avons honte .. Ce qui s’est passé hier, (dimanche 10 février, à la Coupole du complexe d'Alger - Ndlr) n’est qu’une honte, Bouteflika n’a pas présenté de candidature, il ne peut le faire, ni faire campagne, encore moins prêter serment, à plus forte raison remplir ses obligations constitutionnelles ». 

    C’est en ces termes que le célèbre pourfendeur du régime algérien, Abdelhafid Derraji, a réagi à l’officialisation de la 5è candidature de Bouteflika, par son parti le FLN (au pouvoir depuis l'Indépendance de l'Algérie, en 1962), en présence de ses trois alliés : le Rassemblement national démocratique (RND du premier ministre Ahmed Ouyahya), le parti Tajamou'e Amal Jazaïr (TAJ), et le Mouvement populaire algérien (MPA). 

    « Nous avons honte d'appartenir à cette génération misérable qui accepte l’humiliation, admet que sa patrie et son honneur soient bafoués par un gang vicieux aux pratiques mafieuses », a-t-il encore asséné, dans un message posté sur son compte Facebook. 

    Atteint d’un fâcheux Accident vasculaire cérébral (AVC), diagnostiqué en 2013, à l’hôpital militaire Val-de-Grâce, à Paris, Abdelaziz Bouteflika est depuis en panne de motricité, combinée à la perte de toute capacité d’élocution, au point de le faire disparaître des écrans radars.  

    A la tête de l’Etat algérien depuis 1999, Bouteflika détient le record peu reluisant de longévité au pouvoir. L’annonce de sa candidature pour un 5è mandat, dans un message transmis à l’APS, porte-voix du clan présidentiel, soulève à nouveau un tollé chez le peuple algérien frère, livré en proie à l’incurie et à l’appétit vorace de généraux et de politiciens très peu scrupuleux. Pas moins de 1000 milliards de dollars ont en effet été dilapidés, entre 2000 et 2016, sous le « règne » de la famille Bouteflika, à leur tête le frère du président, Saïd Bouteflika, qui est le véritable détenteur des clefs du palais Mouradia.  

    Économie basée sur la rente pétrolière (98% des exportations algériennes), corruption devenue au fil des passe-droits quasi instituionnelle, incompétence gouvernementale pathétique, armement à tour de bras imposé par des généraux avides de rétrocommissions et, last not least, une crise sociale sans précédent aggravée par le plongeon des cours de pétrole.  

    Voici le triste legs des quatre précédents mandats de Bouteflika, que les apparatchiks octogénaires veulent encore reconduire à la tête de l'Etat algérien, ou ce qu'il en reste. Pitié !  

    M'Hamed Hamrouch

    Et encore ... Vidéo. Algérie : manifestation monstre contre la candidature de Bouteflika pour un 5e mandat 

    La manifestation qui a eu lieu samedi 16 février en Kabylie, est certainement la plus grande jamais enregistrée depuis l'annonce de la candidature de Bouteflika pour un 5è mandat. 

     

  • Mathieu Bock-Côté parle d'or : « À propos de la Ligue du LOL »

    Par Mathieu Bock-Côté 

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    CHRONIQUE - Ce ne sont plus seulement de jeunes abrutis qui se sont comportés en harceleurs numériques, mais de jeunes mâles blancs, ce qui rendrait apparemment leur comportement encore plus grave. [Le Figaro, 15.02]. Qu'ajouter à la chronique de Mathieu Bock-Côté qui est aussi, in fine, un coup de gueule, même s'il est fortement motivé ? Lisez ce texte malgré tout jubilatoire car l'on y pressent que la réaction du « mâle blanc » reste possible. S'il ne continue pas à s'adonner inconsidérément à la sauvagerie décérébrante des réseaux sociaux.  LFAR 

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    L'étrange affaire de la Ligue du LOL a quelque chose d'ubuesque.

    À ce qu'on en comprend, pour l'instant, une petite bande de journalistes parisiens s'est comportée de la plus goujate des manières pendant des années sur Twitter, en intimidant virtuellement des internautes, souvent des femmes. Avec un total sentiment d'impunité, ils insultaient et pouvaient même s'amuser à défaire les réputations. L'histoire demeure encore nébuleuse et certaines parties du récit demeurent difficiles à comprendre et à valider. Les témoignages sont souvent contradictoires.

    Sermonneurs de métier

    On ne peut pourtant s'empêcher de le noter: les journalistes et personnalités médiatiques impliqués appartiennent pour l'essentiel à la presse de gauche la plus sermonneuse, qui n'aime rien tant que combiner snobisme et sentiment de supériorité morale au nom de la dernière cause progressiste à la mode. Dans les médias, le progressisme n'est pas qu'une philosophie, c'est aussi un plan de carrière. Obligés de s'expliquer, ils paniquent et multiplient les excuses grandiloquentes et piteuses. Comment ne pas voir derrière cela des garçons apeurés à l'idée de disparaître socialement et médiatiquement ?

    carron-glad-doucet-ligue-du-lol.jpgUn peu plus et on les entendra parler de leur double maléfique, comme autant de Mehdi Meklat à demi-schizophrènes, tiraillés entre leur vertu affichée d'un côté et leur désir d'injurier de l'autre. Ils font penser à ces politiciens américains ultraconservateurs faisant campagne sur leur moralité supérieure et dont on découvre ensuite une double vie en contradiction radicale avec ce qu'ils prêchent. Il faudrait toujours se méfier des sermonneurs de métier.

    La controverse pourrait s'arrêter là. Mais une mouvance idéologique qui verse dans le féminisme intersectionnel et l'antiracisme indigéniste entend récupérer cette minable histoire de cyberintimidation à son avantage. L'occasion est trop belle pour ne pas sortir la carte victimaire. Ainsi, ce ne sont plus seulement de jeunes abrutis qui se sont comportés en harceleurs numériques, mais de jeunes mâles blancs, ce qui rendrait apparemment leur comportement encore plus grave. On a vu des militantes qui se prennent pour des journalistes soutenir, dans une tribune publiée sur le site Internet du Monde , que cette crise serait révélatrice de la « domination masculine fondée sur la cooptation et l'entre-soi entre hommes, blancs et hétérosexuels ».

    Il serait même nécessaire de mettre en place des « formations sur le traitement médiatique des questions de genre et des minorités sexuelles ». Autrement dit, la mauvaise conduite des petites canailles de la Ligue du LOL devrait justifier une autocritique de toute la profession pour la convertir aux exigences de la pensée correcte. La chasse au mâle blanc est même lancée. « Il est plus que temps de casser les “boys club” […] et d'embaucher, en masse, des femmes, des personnes racisées, des personnes LGBTQ+ aux postes clés des rédactions. » En somme, le lobby diversitaire veut transformer la bêtise des uns en occasion de rééducation des autres.

    Ce lobby n'est pourtant pas étranger lui-même aux cabales médiatiques. Il suffit par exemple de suivre de près ou de loin la campagne de harcèlement permanente dont un Laurent Bouvet est la cible pour s'imaginer à quel point il peut être pénible de participer à la vie publique sous la surveillance mesquine d'inquisiteurs scrutant les moindres détails de son existence dans l'espoir de l'épingler et de le mettre à mort socialement. Étonnamment, les coups qu'il reçoit n'indignent pas autant que d'autres. Il est vrai qu'en tant que défenseur de la laïcité républicaine, il est classé parmi les suspects.

    Sauvagerie des médias sociaux

    ligue-du-lol-la-mairie-de-paris-aussi-touchee-1327761.jpgQue Twitter soit par excellence le lieu où une coalition de brutes qui carbure à l'humiliation harcèle et cherche à détruire des réputations ne fait pas de doute. La sauvagerie des médias sociaux n'est plus à démontrer et ceux qui la subissent savent à quel point elle est pénible. On trouve sur les réseaux sociaux une meute toujours à la recherche de sa cible du jour, et qui s'ennuie lorsqu'elle ne lynche pas. C'est l'utopie de la conversation démocratique désinhibée qui se retourne contre elle-même. Il arrive que le peuple s'exprime sur les réseaux sociaux. Il arrive aussi que la foule s'y défoule.

    Mais ce qu'on constate aujourd'hui, c'est que même les individus qui devraient être les plus sensibles à la civilité démocratique peuvent se comporter de la plus vile manière. Comme quoi le fait d'être socialement privilégié n'immunise pas contre la bêtise. Que cette affaire soit l'occasion de méditer sur les bonnes manières dans le débat public, tous en conviendront. Mais qu'elle justifie, comme d'habitude, le procès du grand méchant homme blanc hétérosexuel, on repassera. Il y a des limites à soumettre le réel à la monomanie idéologique.    

    Mathieu Bock-Côté 
    Le-nouveau-regime.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Ses derniers livres : Le multiculturalisme comme religion politiqueaux éditions du Cerf [2016] et le Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).   
     Lire aussi dans Lafautearousseau ...

    Éric Zemmour : « La Ligue du LOL ou Tartuffe chez les bien-pensants »

  • Vrai ou faux ? On dira - au mieux - qu'il n'a pas fait grand-chose de bien*

    * La nouvelle REVUE UNIVERSELLE N°54 - 4° trimestre 2018

  • Retrouver notre série de 8 articles « Nietzsche par temps bleu »

    ooooooooooooo

    images.jpgCette série de huit articles de Rémy Hugues, « Nietzsche par temps bleu » , s'est étalée du 11 au 18 février. Elle a été rédigée à l'occasion de la publication du dernier ouvrage du docteur ès Lettres et agrégé de philosophie Philippe Granarolo, intitulé En chemin avec NietzscheRémi Hugues s'et proposé de nous faire découvrir ou redécouvrir l'essence de la pensée de l'auteur de Naissance de la tragédie. Voici les liens qui vous permettront, si vous le souhaitez de relire en continu les huit articles de cette série. Bonne lecture !  LFAR

    Nietzsche par temps bleu
    [1]   [2]   [3]   [4]   [5]   [6]   [7]   [8]
     

  • LE DÉBAT PERMANENT ? ET APRÈS ?

    Par Hilaire de Crémiers 

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    Il a beau dire, Macron n'est jamais qu'un politicien comme un autre. 

    Emmanuel Macron s'est engouffré dans son grand débat.

    C'est qu'il s'imagine qu'il trouvera une issue au bout de ce tunnel. Personne n'y voit rien ; et qui sait comment ça va finir ? Lui, il a la foi ; il a même la vision. Tout, dit-il, va se clarifier. Il en vient maintenant à estimer que le tunnel en lui-même est une issue ! Aussi a-t-il déclaré péremptoirement qu'il veut rendre le débat « permanent », le prolonger indéfiniment, mieux encore : « l'institutionnaliser ».

    La France ou le débat ?

    Après l'étape du mois de mars où seront censés mis en ordre et présentés les voeux et les doléances des Français sur les sujets proposés au débat d'aujourd'hui, après même le référendum qui se profile à l'horizon comme hypothèse la plus prévisible, il est dès maintenant question de continuer, de relancer encore et encore le débat. Pas la France, pas le projet national, pas une politique de sauvegarde de notre pays. Non, le débat, vous dis-je !

    Le chef de l'État, l'homme qui en principe décide, c'est-à-dire qui se doit précisément de clore tout débat par sa décision, souhaite donc que la France et les Français soient en débat perpétuel. Car, de là, affirme-t-il, les idées ne cesseront de jaillir qui seront comme autant de solutions à tous les problèmes des Français. Et lui-même alors ? Problème ? Solution ? Pourquoi ne pas en débattre, après tout ? Mais non ; justement non ! Et pas non plus ce qu'il a acté ! Alors ? En fait, dès le départ, Macron a ignoré la France et ses intérêts. Il ne pensait qu'à l'Europe de ses rêves et au monde futur de son imagination. Il a méprisé les attentes et les besoins des Français. Il n'a jamais débattu que pour faire valoir ses conceptions « progressistes », seules acceptables, seules acceptées !

    Ce n'est pas un homme politique, absolument pas. Cet énarque n'a que des idées, aussi vagues que sa philosophie ; et en revanche, ou « en même temps », il a la précision du technocrate qui vous accable de ses combinaisons d'administration et d'organisation aussi implacables que vaines et destructrices. Dans son esprit, le débat conduira au triomphe de telles combinaisons qui s'imposeront par leur caractère nécessaire. Ainsi les logorrhées du débat auront la vertu cathartique d'apaiser les passions ; là crise débouchera d'elle-même sur des solutions, les siennes évidemment !

    Le débat, vous dis-je ! Il suffit d'aller de l'avant, de marcher, de parler, de débattre. N'est-ce-pas la formule même du candidat qu'il fut à l'élection présidentielle avec son En Marche ? E.M. comme Emmanuel Macron, souvenez-vous ! C'était lui déjà qui indiquait le sens, celui du « progrès » à l'encontre de tous les « conservatismes ».

    maxresdefault.jpgAujourd'hui il reprend l'opération, mais avec en plus l'autorité du chef de l'État. Il décide du débat, des termes dans lesquels il est contenu, et s'il en fait nommer des garants en principe indépendants mais inféodés au système, c'est bien lui qui en détermine le sens général dont l'achèvement mènera à des conclusions incluses dans les prémisses. Celles qu'il a lui-même posées. Admirable tour de passe-passe d'un sophiste qui prétend parvenir à ses fins de gouvernement par l'habileté intellectuelle de ses brillants raisonnements dont l'irrémédiable défaut est tout uniment de n'être pas en accord avec la vérité des choses, la simple et si complexe réalité. Tel est Macron, tel il a toujours été. Un moderne Gorgias qui se croit maître de la cité par sa parole toute puissante, créatrice de fictives et futures réalités !

    Le maître d'oeuvre

    Alors, il est vrai - et on le comprend fort bien - qu'il a pris à bras-le-corps ce grand débat qu'il a programmé, tel un jeune lutteur enthousiaste, comme au premier temps de sa campagne électorale d'il y a deux ans. Il l'anime lui-même et presque seul. Son Premier ministre, ses ministres s'y essayent quelque peu ; il les encourage sur sa lancée ; mais en fait ça ne prend pas vraiment. Et ne parlons pas des députés de La REM, tous plus gourdiflots et godichons les uns que les autres.

    Macron en est réduit à faire le chef et la troupe. C'est ainsi qu'il a toujours fonctionné. Il est plus solitaire que jamais. Le voilà donc en bras de chemise devant les maires ; au fond des régions, à l'improviste et en impromptu toujours bien calculés, avec chacun, avec tous, Gilet jaune à ses côtés. La proximité, quoi ! Des heures d'affilée, toute question épuisée jusqu'au dernier iota technique. Il a réponse à tout ; il sait tout ; il prévoit tout. On s'étonne de telles prestations qui tournent à la performance. Les braves gens sont censés en ressortir ébaudis et convaincus.

    Après les territoires qu'il prétend reconquérir, voici le tour des jeunes et, mieux encore, des banlieues. Il ose affronter ; il reste persuadé que sa dialectique qui s'adapte à tous les milieux l'emportera. Il annule des rendez-vous internationaux et le fait savoir pour répondre aux exigences populaires. Ce qui ne l'empêche pas de réunir à Versailles « en même temps » de potentiels investisseurs étrangers, car s'il prend en charge le souci des Français, il n'abandonne pas pour autant sa croyance aux bienfaits essentiels de la mondialisation. Il est à noter que, dans ses réponses, n'est jamais énoncée la pensée que la France, en tant que nation, pourrait reprendre son destin en main. Tout son art consiste à faire croire que ses vastes conceptions ne sont en rien contradictoires avec l'intérêt de chacun des Français ; il se met à parler de « peuple », de « nation », un vocabulaire qui lui était jusqu'à présent étranger, voire odieux. Il ne faut pas s'y tromper : il est toujours ce même homme qui a prononcé le discours de Davos, celui qui a signé le pacte de Marrakech sur les migrations le u décembre dernier et le traité sur la coopération et l'intégration franco-allemande d'Aix-la-Chapelle le 22 janvier. Macron persiste, signe et resigne.

    Il sera le dernier en Europe à toujours miser sur l'Europe de Bruxelles, de Junker et de Moscovici au point de lui remettre à l'avance tous les attributs de la souveraineté. Son discours est ambigu parce qu'il ne renonce à rien de ses visées, tout en étant obligé de composer avec les réactions violentes qu'elles suscitent naturellement dans le peuple français.

    Un référendum ?

    D'où cette idée que Macron laisse germer dans l'opinion pour la reprendre à son profit, celle d'un référendum qui serait la réponse appropriée au grand débat et lierait « en même temps » le problème français et la question européenne.

    Déjà la date du 26 mai est annoncée, malgré la brièveté de l'échéance ; les Français seraient appelés « en même temps » à voter pour les élections européennes et à répondre au référendum proposé et qui porterait essentiellement sur les réformes constitutionnelles en trois ou quatre points, tirés prétendument du grand débat et censés améliorer la démocratie participative : référendums, proportionnelle, non-cumul, nombre de députés, loi de fiscalité...

    ob_d92ffa_gilet-jaune-macron-demission.jpgLe tour serait joué. Il fut prévu dans ces colonnes dès le mois de décembre. Ce n'est pas encore fait, tant c'est énorme. Macron pense ainsi obtenir une plus large participation et, selon sa stratégie éprouvée au cours des deux années passées, être le seul adversaire en face du Rassemblement National, évincer ses autres concurrents, battre le populisme, clore l'épisode des Gilets jaunes, éliminer l'opposition, faire passer sa réforme constitutionnelle sans faire appel au congrès et poursuivre sa politique dite progressiste qui va s'ouvrir bientôt aux questions dites sociétales.

    Il voudrait duper tout le monde, une fois de plus. Cependant, peut-il y réussir ? Les résultats ne sont pas là ; ce n'est qu'un plan et tout s'y oppose, jusqu'aux règles constitutionnelles. L'Europe aujourd'hui est celle de la viande avariée, de la migration continue, du Brexit impossible, de l'Italie qui s'en moque jusqu'à risquer sa survie financière, des pays de l'Est et du Nord qui n'en veulent plus, d'une Allemagne inquiète et fragilisée politiquement et économiquement au point de n'être plus fiable. La France concrètement est un paquet de dettes, une économie poussive qui traîne un chômage de masse, un ensemble de prélèvements qui pèsent près de la moitié de son PIB, les plus lourds des pays de l'OCDE, une société totalement éclatée avec des zones entières irrécupérables où pas un homme politique n'irait se promener, un pays où les services publics se dégradent et qui paye à haut prix des politiques d'État contradictoires où le citoyen se sent continuellement bafoué.

    Non, Macron n'en a pas fini. Et le débat ne saurait être une solution. Le débat n'est pas un sauveur ni un salut. Macron, non plus. La France est orpheline et malheureuse. Les Français l'expriment en quelque sorte confusément. Ils ne se sentent ni gouvernés ni représentés. Jusqu'où faudra-t-il descendre pour qu'ils comprennent ?  

    Hilaire de Crémiers

  • Il suffira d’un éclair pour déclencher la tempête économique

    Par Marc Rousset    

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    Le CAC 40 est remonté, le 15 février, à 5.153,19. La semaine dernière, à Dubaï, Christine Lagarde, lors d’une réunion au sommet de la gouvernance économique mondiale, a pu déclarer : « Quand il y a trop de nuages, il suffit d’un éclair pour déclencher la tempête. » Et cet éclair, ce ne sera pas le Brexit, ni le ralentissement de la croissance mondiale, ni les éventuelles taxations douanières de 200 milliards d’importations chinoises par Trump, ni encore la surtaxation de 200 milliards de dollars de voitures allemandes, coréennes ou japonaises afin de réduire les déficits commerciaux…

    Alors que s’amoncellent les nuages noirs à l’horizon, chaque éclaircie fait grimper les cours de Bourse, les banquiers s’intéressant exclusivement aux bonnes nouvelles. L’éclair ne peut venir, suite au surendettement généralisé, que de la faillite d’une banque, de la banqueroute d’un État, d’un krach boursier en raison d’une perte subite de confiance, d’une augmentation des taux d’intérêt, d’une diminution des liquidités suite à un assouplissement quantitatif monétaire à l’envers par les banques centrales.

    Pourquoi les bourses montent-elles depuis fin janvier ? Parce que le président de la Fed américaine a dit qu’il allait se calmer sur les taux et qu’il serait très flexible sur la politique d’assouplissement quantitatif monétaire à l’envers, quitte à l’inverser, d’où les taux bas assurés avec la fin du risque de krach obligataire aux États-Unis et des bénéfices plus élevés.

    bank_of_america_merrill_lynch_-_banner_feKu4oJ.jpgSelon un rapport mensuel de Bank of America Merrill Lynch du 12 février, les indices vont encore monter car les gérants de fonds possèdent les plus grosses quantités de liquidités à placer depuis dix ans. Le Système poursuit donc sa folle marche en avant vers la catastrophe auto-entretenue par la Fed, avec des difficultés, chaque jour de plus en plus grandes, pour revenir en arrière en réduisant la quantité de monnaie émise et en augmentant les taux d’intérêt.

    Trump peut faire varier les cours de Bourse, mais la raison de l’effondrement à venir sera le surendettement. Au cours des deux dernières semaines, la dette américaine, suite à la réforme fiscale et à la hausse des dépenses militaires, a augmenté de 90 milliards de dollars, pour atteindre un record historique de 22.000 milliards de dollars, tandis que le déficit américain, pour 2018, en augmentation de 17 %, s’élève à 779 milliards de dollars et qu’il devrait dépasser les 1.000 milliards d’ici 2020. Macron, en France, parle beaucoup mais agit peu et affaiblit l’Europe face à l’inexorable hausse de la dette, incapable de réduire le déficit public.

    endettement-mondial-etat-richesse-entreprises-crise-dette.jpgQuant à la dette mondiale, elle dépasse l’imagination, avec des chiffres différents, selon la BRI, le FMI ou l’IIF. Le FMI vient de découvrir l’éléphant au milieu du couloir avec une dette mondiale estimée à 184.000 milliards de dollars en 2017, soit 225 % du PIB mondial au lieu de 100 % en 1950, avec une très forte augmentation des pays émergents. Selon l’Institut de la finance internationale (IIF), la dette mondiale serait, en fait, de 244.000 milliards de dollars en 2018, soit 318 % du PIB mondial, dont 175.800 milliards de dollars pour les pays développés et 68.400 milliards de dollars pour les pays émergents.

    En Italie, les populistes Salvini et Di Maio prennent leurs désirs (« l’or appartient aux Italiens ») pour des réalités en lorgnant les 2.452 tonnes d’or de la banque centrale, pour le vendre, afin de ne pas augmenter, l’année prochaine, le taux de TVA, déjà à 22 %. Cela n’a aucune chance d’arriver pour deux raisons : les taux d’emprunt de l’Italie augmenteraient d’une façon exponentielle avec banqueroute immédiate, et la disparition de ces réserves, contrepartie de l’Eurosystème, entraînerait l’exclusion automatique de l’Italie de la zone euro.

    Le monde se dirige donc vers l’augmentation continue et irrésistible de l’or, déjà à 1.321 dollars l’once au lieu de 280, en janvier 1999. Les particuliers comme les banques centrales sont de plus en plus à l’achat. La seule chose impossible à prévoir, c’est la date d’apparition de l’hyperinflation vénézuélienne (148.107 % !), le jour de l’explosion du Système où le prix de l’or, comme en Allemagne en 1923, montera à la verticale ! Le Japon, pionnier en matière de laxisme monétaire, résiste en effet miraculeusement, depuis vingt-cinq ans, avec des taux bas, mais c’est bien Lagarde qui a raison : il suffira, en fait, d’un seul éclair, peut-être demain matin ? Ce que Macron, perdu dans ses rêves fédéralistes européens, ne semble pas du tout réaliser. ■  

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    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise
  • Nietzsche par temps bleu [8]

    Par Rémi Hugues

    images.jpgÀ l'occasion de la publication du dernier ouvrage du docteur ès Lettres et agrégé de philosophie Philippe Granarolo, intitulé En chemin avec NietzscheRémi Hugues nous a proposé une suite de huit articles « Nietzsche par temps bleu ». Il s'agit de tenter de nous faire découvrir ou redécouvrir l'essence de la pensée de l'auteur de Naissance de la tragédie.  Nous avons suivi ce chemin au fil des derniers jours. Il se clôture aujourd'hui.. Bonne lecture !  LFAR    

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    La duperie des Lumières 

    Mais comment lʼhomme régule-t-il, tempère-t-il, organise-t-il lʼordre et la proportion ? Par quels moyens fabrique-t-il à partir de ce qui a été élaboré par son Créateur ?

    CarlSchmittLeoStrauss.jpgCʼest par le truchement de lʼ « organum organorum », lʼorgane suprêmement noble, cʼest-à-dire ses mains, quʼil est rendu apte à la production artificielle, étant entendu depuis Leo Strauss dans sa critique de Carl Schmitt que lʼart, ontologiquement culturel, se manifeste toujours en fonction dʼune certaine nature. 

    Lʼabeille et lʼarchitecte 

    Par lʼactivité artistique, lʼhomme atteint un stade suprasensible et même supra-intelligible. Il sʼélève au-dessus de sa nature, rejoint la sphère métaphysique, car lʼordre de lʼimagination, lʼordre de lʼabstraction, se situe au-delà de la matrice existentielle, il projette lʼartiste vers lʼidéal, un idéal qui lʼémancipe, le rend pas seulement indépendant ou libre mais envahi par le bonheur. Cette projection suprasensorielle est décrite par Thomas dʼAquin dans Somme théologique (I, 15) : « Artifex intendit domum assimilare formae quae in mente concipit », que lʼon pourrait traduire de la manière suivante : lʼartiste procède dans la réalisation de son œuvre en ayant à lʼesprit lʼidée de la chose à réaliser.

    Marx dit quelque part que « ce qui distingue lʼarchitecte le plus malhabile de lʼabeille la plus adroite, cʼest que lʼarchitecte porte dʼabord la maison dans sa tête ». Il y a donc, chez lʼhomme, immersion dans un au-delà, assez proche au fond du monde des idées (ou essences) de Platon. Le projet qui nʼest au départ que réalité en filigrane provoque une vibration de lʼâme. Cela sʼexplique par la relation qui se noue alors entre le Créateur et sa créature. Lʼidée de lʼœuvre dʼart à produire, qui existe inchoativement dans lʼexemplaire divin, est prédéterminée par lʼopération cognitive de lʼartiste qui est amenée à la concevoir puis à la fabriquer. Le fil qui se crée, reliant (« religare ») le mortel à la transcendance, est cause de plaisir pour lʼartiste.

    Boileau.jpgLa volupté quʼil en retire nʼest pas la béatitude mais le bonheur, puisque la béatitude est un état propre à lʼau-delà céleste, ce que Nietzsche dénomme « arrière monde » et que le Fils a appelé Son royaume. Ce lien donne à lʼartiste un pouvoir démiurgique ; comme la référence de lʼesthétique classique, Boileau, le mit en évidence :

    « Il nʼest pas de serpent, ni de monstre odieux

    Qui par lʼart imité ne puisse plaire aux yeux »

    Il nʼy a pas dʼautre tâche à laquelle il nous faut sʼadonner sans relâche que lʼImago Dei, la réalisation du Soi, car elle est la voie du salut, si tant est que lʼon comprenne que lʼart est traversé par la lutte eschatologique.          

    Lʼaveu de Zarathoustra 

    Nous dirions, pour clore cette recension, que Nietzsche est un immense poète dont Granarolo est le grand exégète. Mais il nous semble indispensable dʼajouter que notre auteur se fourvoie par sa lecture littérale de Nietzsche, qui doit être avant tout considéré comme un poète, plutôt que comme un philosophe. Et que disait Nietzsche-Zarathoustra des poètes ? Quʼil faut se méfier des sentences quʼils prononcent, quʼil ne fait pas se laisser berner par leur génie... qui est signe avant dʼêtre sens. 

    En atteste ce chapitre dʼAinsi parlait Zarathoustra intitulé « Des poètes » :

    « Pourtant que te disait un jour Zarathoustra ? Que les poètes mentent trop. – Mais Zarathoustra lui aussi est un poète. […] Zarathoustra secoua la tête et se mit à sourire. ʽʽLa foi ne me sauve point, dit-il, la foi en moi-même moins que tout autre.

    Ferrat.jpgMais en admettant que quelquʼun dise sérieusement que les poètes mentent trop : il aurait raison, – nous mentons trop. Nous savons aussi trop peu de choses et nous apprenons trop mal : donc il faut que nous mentions. […] Hélas ! il y a tant de choses entre le ciel et la terre : car tous les dieux sont des symboles et des artifices du poète. »[1] Oui, contrairement à ce que chantait Jean Ferrat à propos dʼAragon, le poète nʼa pas toujours raison.    (Suite et fin  

    [1] Friedrich Nietzsche, Œuvres, Paris, Robert Laffont, 1993, pp. 382-3. 

    A lire de Rémi Hugues Mai 68 contre lui-même ...

    (Cliquer sur l'image)

    Couverture_livreM68.png

  • Sacré Verlaine ! ... pour qui « tout blanc L’avenir flotte avec sa Fleur charmante »

     

    Devant l'incapacité, les errances et la dramatique théâtralité de nos politiques, il nous revient à la mémoire ce long poème de Verlaine (Sagesse XII) dont voici les premières et dernières strophes. 

    Or, vous voici promus, petits amis,
    Depuis les temps de ma lettre première,
    Promus, disais-je, aux fiers emplois promis
    À votre thèse, en ces jours de lumière.

    Vous voici rois de France ! À votre tour !
    (Rois à plusieurs d’une France postiche,
    Mais rois de fait et non sans quelque amour
    D’un trône lourd avec un budget riche.)

    À l’œuvre, amis petits ! Nous avons droit
    De vous y voir, payant de notre poche,
    Et d’être un peu réjouis à l’endroit
    De votre état sans peur et sans reproche.

    Sans peur ? Du maître ? Ô le maître, mais c’est
    L’Ignorant-chiffre et le Suffrage-nombre,
    Total, le peuple, « un âne » fort « qui s’est
    Cabré », pour vous espoir clair, puis fait sombre.

    ....................

    Vous, nos tyrans minuscules d’un jour
    (L’énormité des actes rend les princes
    Surtout de souche impure, et malgré cour
    Et splendeur et le faste, encor plus minces),

    Laissez le règne et rentrez dans le rang.
    Aussi bien l’heure est proche où la tourmente
    Vous va donner des loisirs, et tout blanc
    L’avenir flotte avec sa Fleur charmante

    Sur la Bastille absurde où vous teniez
    La France aux fers d’un blasphème et d’un schisme,
    Et la chronique en de cléments Téniers
    Déjà vous peint allant au catéchisme.

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    Tout est dit, ne trouvez-vous pas ?    

    Merci à Sylvie Hueber

  • Sur notre Page Facebook : Personnes atteintes : 115.199/Interactions : 21.631...

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    Comme le disait Léon Daudet, un Camelot du Roi triste serait un triste Camelot du Roi ; nul besoin d'être toujours sérieux pour "toucher" nos compatriotes : preuve est fait qu'avec un peu d'humour, et beaucoup de réactivité, on atteint beaucoup plus de personnes que par de longs discours, parfois ennuyeux.

    Maurras ne disait-il pas "Sans Léon (et sa jovialité, ses bon mots, sa truculence, ndlr) nous serions un journal de professeurs."

    Telle est notre ligne de conduite, à lafautearousseau : parler des choses graves et sérieuses, justement parce qu'elles sont graves et sérieuses, et qu'elles engagent l'avenir; mais sans jamais se départir d'une certaine légèreté, d'un solide sens de l'humour, et sans jamais trop nous prendre au sérieux...

    La semaine dernière, cet unique visuel a atteint 115.199 personnes, et suscité 21.631 interactions... Notre Page, elle, atteignait 182.200 personnes et suscitait 42.200 interactions...

     

  • Culture • Loisirs • Traditions

    Ce visuel a pour seul objet de marquer l'unité des articles du samedi et du dimanche, publiés à la suite ; articles surtout culturels, historiques, littéraires ou de société. On dirait, aujourd'hui, métapolitiques. Ce qui ne signifie pas qu’ils aient une moindre importance.  LFAR

  • Mémoire [Vidéo] • A Marseille, basilique comble, ferveur à la messe du 21 janvier et superbe homélie du père Deveaux

     

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgCe sont des dizaines de messes pour Louis XVI qui ont été dites en France et à l'étranger autour du 21 janvier. Nous en avons annoncé ici près de quatre-vingt, auxquelles s'ajoutent toutes celles dont nous n'avons pas eu connaissance. Mais aussi beaucoup de rencontres, conférences, débats et manifestations diverses. En ces temps de trouble et d'inquiétude, le besoin de racines, de retour aux sources, nationales et historiques, apparaît ainsi bien plus prégnant qu'aux époques d'insouciance. Ainsi ces évocations des horreurs révolutionnaires, prennent-elles un tour très actuel.   

     

     

    A Marseille, lundi 21 janvier, une messe, fervente et recueillie, a été célébrée par Mgr. Jean-Pierre Ellul, recteur de la basilique du Sacré-Coeur, comble ce soir-là, et ce avant la conférence-débat qui devait se tenir ensuite autour d'André Bercoff. Une rencontre unanimement appréciée.  

    Voici, aujourd'hui, la vidéo, non pas de la totalité de la messe, mais essentiellement de la remarquable homélie qui y a été donnée par le père Antoine Deveaux. Les images sont d'excellente qualité. Pour le son, il faudra tendre l'oreille. en raison de l'écho peu évitable dans la basilique. Bonne écoute !  LFAR      

  • Patrimoine cinématographique • Nocturama

     

    Par Pierre Builly

    Nocturama de Bertrand Bonello (2016)

    20525593_1529036520490493_4184281983923317414_n.jpgEt on tuera tous les affreux 

    Une dizaine de garçons et de filles (deux filles, en fait seulement), un peu plus ou un peu moins de vingt ans, venus de milieux sociaux évidemment très différents et d'origines ethniques diverses (euphémisme pour dire qu'il y a des Français de souche et d'autres issus de l'émigration) ravagent Paris dans le même instant : quatre attentats terroristes, l'assassinat d'un grand patron. Ils se retrouvent, la nuit venue, dans l'immensité d'un grand magasin. Ils attendent le matin. Ils sont repérés, abattus sans aucune pitié par les forces spéciales. Le film a été tourné à l'été 2015, c'est-à-dire quelques mois après les tueries de Charlie-Hebdo et de l’hyper casher, mais avant les massacres du Bataclan et des rues adjacentes. Y a-t-il un rapport ? Non ! Le film a été écrit en 2011 et ne fait naturellement pas référence à une revendication islamique. 

    nocturama033.jpgÀ qui fait-il penser, alors ? À Action directe, par l'effusion de sang gratuite, les meurtres sans états d'âme de gens qui sont, certes, des cibles politiquement identifiées, mais aussi des quidams qui avaient le simple malheur de se trouver là où qui, par leur métier, sont des symboles sociaux insupportables à l'Ultragauche (des vigiles, forcément chiens de garde du Capital). En fait, regardant le film, j'ai songé à deux sectes : l'une, bouffonne, farfelue et fantasmagorique, c'est la cohorte des Yams (Y'en a marre !) dans l'assez médiocre film La vengeance d'une blonde de  Jeannot Szwarc ; l'autre beaucoup plus sérieux, inquiétant et ancré dans la réalité, le groupe de Tarnac, accusé d'avoir saboté des caténaires de chemins de fer. Son fondateur et gourou, Julien Coupat est issu d'une famille très bourgeoise et diplômé de grandes écoles mais il a développé une sorte d'utopie alternative anticapitaliste, nihiliste, anarchisante dans un phalanstère corrézien. 

    Quelles sont les cibles, au fait, détruites à peu près simultanément par la remarquable organisation de nos jeunes terroristes assassins ? Une aile du Ministère de l'Intérieur (normal : c'est le ministère de la police, donc de l'oppression) ; un étage d'une tour, à La Défense qui abrite la multinationale Global - peut-être est-ce Total ? - (normal : c'est une grande entreprise, donc une organisatrice de l'oppression) ; quatre voitures garées aux alentours de la Bourse (normal : c'est le symbole de la finance anonyme sans cœur) ; et enfin la statue de Jeanne d'Arc, place des Pyramides (normal : Jeanne d'Arc est un symbole identitaire de la France ; et puis c'est là que l'extrême-droite aime se recueillir). Si on donnait les clés de la ville aux Blacks-Blocks, aux No Borders, aux triomphateurs de Notre-Dame des Landes, c'est assurément ce qu'ils détruiraient en premier (le château de Versailles est un peu trop grand pour eux). 

    Nocturama-2016-00-02-59.jpgDonc un ramassis de petites crapules idéalistes, après avoir fait de drôles de coups, se retranche dans l'étrange structure d'un grand magasin ; c'est, en fait, la carcasse de La Samaritaine, sur les quais de Seine qui est en train d'être réhabilitée pour devenir hôtel et centre commercial de luxe (pauvres enfants, vous n'avez pas deviné, donc, que c'est toujours l'argent qui gagne ?). On se demande à la fois pourquoi l'idée farfelue est venue aux anarchistes de se réfugier là et surtout comment ils ont pu si vite être repérés par la police (ou alors ils faut métaphoriser un maximum et conclure que la Révolte est toujours acculée aux dernières limites par la Réaction, quoi qu'elle fasse). 

    114919855_o.pngToujours est-il que dans le temple consumériste à la fois détesté et adulé par nos jeunes gens (excellent moment où l'un des terroristes, forcément révolté, se retrouve face à face avec un mannequin exactement habillé comme lui, Nike, Docker et Adidas : on n'échappe pas à la connerie de son époque, finalement). 

    Dans le capharnaüm du fric, les pauvres petits tueurs retrouvent peu à peu leurs réflexes d'enfants du Siècle : ils bâfrent, boivent, pillent les rayons, jouent des musiques sauvages, font l'amour. Jusqu'au moment où la réalité, au matin, arrive avec les Robocops de la police qui vont faire de jolis cartons. 

    nocturama-bonello.jpgDeux heures presque un quart pour montrer ça ? Pourquoi Pas ? Bertrand Bonnello n'est pas tout à fait un cinéaste manchot et il sait très honnêtement monter un film assez prenant, tout au moins au début : ainsi le cheminement des terroristes qui, dans le métro, dans les rues, se croisent, se frôlent, se retrouvent et se séparent pour placer leurs engins de mort est-il extrêmement bien filmé ; et le silence sur leurs absurdes criminelles motivations est aussi bien venu : comment, à dire vrai, expliquer la folie anarchiste ? Mais une fois les bombes posées, les attentats commis, le réalisateur reste un peu coi et tire à la ligne... 

    Restent de jeunes acteurs qui sont tous brillants et intéressants ; une mention spéciale pour André, le jeune bourgeois qui dit préparer l'ENA (Martin Petit-Guyot), Sabrina (Manal Issa) et le couple David (Finnegan Oldfield)/Sarah (Laure Valentinelli) ; certains, paraît-il, ont été rencontrés dans des lycées autogérés, des manifestations d'ultragauche. C'est bien ça qui fait frémir. Ces jeunes gens sont fous. L'avenir s'annonce tragique et sanglant. 

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    DVD disponible pour environ 15 € .

    Retrouvez l'ensemble des chroniques hebdomadaires de Pierre Builly sur notre patrimoine cinématographique, publiées en principe le dimanche, dans notre catégorie Culture et Civilisation.