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  • Mieux connaître le Duc de Vendôme, nouveau chef de la Maison de France : 52' d'entretien sur KTO en 2009

     

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgMonseigneur le Duc de Vendôme, nouveau Chef de la Maison de France à la suite du décès de son père, le Comte de Paris, doit être connu des Français et, naturellement, des royalistes eux-mêmes. Y contribuer nous paraît être une action utile. Notamment dans un contexte où les Français ont le sentiment d'une absence flagrante de légitimité à la tête du Pays. Les obsèques du Comte de Paris se dérouleront à Dreux samedi 2 février. Aussi nous proposons-nous de mettre en ligne ces jours-ci des documents permettant de retrouver où découvrir la vie, la pensée, ou la personnalité même du Chef de la Maison de France. Bonne écoute !    Lafautearousseau

    Cet entretien a été diffusé sur KTO le 20 juin 2009. Le prince vient alors de se marier ; il s'apprête à publier l'automne suivant son livre Un Prince français. Il expose ici les lignes de force de sa pensée personnelle et politique.      

    52 minutes

    Autres publications : voir notre catégorie Famille de France, Prince Jean (Cliquer)

  • Quand l’islam 2.0 fascine les Latino-américaines [2/2]

    Mexique: 300 Indiens tzotzils se sont convertis à l'islam

    Par Sylvie TAUSSIG

    Islam Sudamérique.jpgNous proposons (...) à nos suiveurs un article fouillé de S. Taussig paru récemment dans la revue internationale en ligne The Conversation. Créée en 2011 en Australie, ce site est vite devenu le rendez-vous de la fine fleur de l’intelligentsia universitaire mondiale, et il dispose maintenant d’une version francophone, d’où nous avons ramené cet article. Bonne lecture !  Péroncel-Hugoz 

     

    AVT_Sylvie-Taussig_4260.jpgRecherche du « vrai » islam 

    Le plus surprenant est sans conteste la recherche, pour les femmes, de l’homme musulman indépendamment de sa personnalité. Cette quête est en outre encouragée dans les milieux musulmans qui prônent voire prêchent un islam conservateur du point de vue des mœurs, sur la base de l’affirmation répétée que « le mariage est la moitié de la religion ». 

    file-20181113-194485-g5mnct.pngLes conversions à l’islam concernant principalement les femmes, la convertitis crée chez les nouveaux croyants le zèle du néophyte et le désir d’un respect intégral de ce qui leur est présenté comme le vrai islam. (Photo : Site Facebook, sur l’homme idéal et le mariage « musulman ». Facebook, Author provided)  

    Comme l’islam est une nouvelle religion dans la région – bien que l’arrivée de musulmans dans les Amériques depuis Christophe Colomb soit attestée, l’islam a été à peu près oublié jusqu’à sa réactivation dans les années 1980 – sa définition est bouclée par ceux qui en font la prédication, la dawah, et qui en proposent une version essentiellement déculturée. 

    La communication virtuelle de l’islam est supervisée par un magistère islamique parfois autoproclamé parfois adoubé par des autorités religieuses des pays majoritairement musulmans, parfois dotées de diplômes en sciences islamiques parfois appartenant de façon plus ou moins informelle à une organisation internationale (comme l’organisation IslamInSpanish). 

    Tahar Ibn Ali, prédicateur d’origine marocaine ayant une certaine popularité en Amérique latine

    Ce magistère singulier, pour une religion qui théoriquement n’en connaît pas, mais indispensable pour guider de nouveaux fidèles et les mettre dans la communauté – selon le principe de formatage du nouveau croyant de la part de l’institution religieuse démontré par Loïc le Pape, énonce des règles et avertissements au sujet des dangers potentiels du mariage et procède à la reconfiguration d’une figure classique, le wali, ou tuteur. 

    Celui-ci, qui est un acteur secondaire dans cet acte civil qu’est le mariage dans les pays musulmans, réglés le plus souvent par un code personnel musulman, crée dans les pays d’Amérique latine le mariage musulman comme un mariage religieux et a une action performative : par l’obligation d’avoir un tuteur, les femmes deviennent des mineures, de majeures qu’elles étaient suivant la définition laïque du mariage. 

    Le wali peu à peu n’est plus seulement le témoin du mariage ; il peut être l’entremetteur (pour une musulmane qui cherche un mari musulman et ne veut pas passer par des sites de rencontre) ; s’il ne présente pas le fiancé, il mène une enquête de moralité, c’est-à-dire de « musulmanité » sur le promis. 

    Quant à la cérémonie même, ce tuteur peut n’avoir une présence que virtuelle, via WhatsApp, et si ceux que j’ai interrogés affirment que leur intervention n’est pas rétribuée, l’activité doit cependant être lucrative car les wali se multiplient sur les réseaux. Il faut néanmoins noter que ce phénomène demeure ultra minoritaire à l’échelle des pays, cette activité étant invisible pour la société en général. 

    Cette reconfiguration du rôle du wali illustre également le paradoxe des cours d’endoctrinement via des chaînes YouTube vendant un islam rigoureux qui interdit le marivaudage, le flirt et le sexe en dehors du mariage. Le site « noviazgo y fornicación » en est un exemple. 

    Connaissances religieuses prémâchées 

    Les réseaux sociaux sont devenus le principal moyen de prédication et de diffusion du savoir, où se mêlent toutes sortes de traditions. Les nouveaux musulmans trouvent toute une gamme de doctrines dans des articles, des vidéos et des publications qui leur permettent d’obtenir leurs connaissances religieuses dont ils mesurent mal à quel point elles sont prémâchées. 

    Les formats numériques, qui impliquent une information simplifiée pour une lecture rapide et sont prêts au « partage », sont très largement utilisés par les initiatives de dawah à côté de la distribution des prospectus sur le modèle des religions évangéliques et postchrétiennes, et du travail social. 

    Ces médias sont fondamentaux pour la formation religieuse islamique en Amérique. Les stéréotypes des femmes musulmanes attachées aux traditions les plus conservatrices de l’islam sont diffusés et présentés comme des pratiques acceptables et souhaitables, voire comme une obligation pour une bonne pratique religieuse, telles que le mariage de gré à gré (mariage à la fatiha), l’utilisation de la hijab et parfois la polygamie. 

    Islam New Age 

    À l’autre extrémité de cette pratique, nous trouvons les groupes qui diffusent une version new age de l’islam, mélangée à des pratiques chamaniques, des rituels autochtones, des rites de guérison, qui proviennent principalement des États-Unis et ont trouvé un moyen idéal de diffusion sur le Web. 

    Ces groupes fonctionnent parfois comme des étapes initiatiques dans la conversion religieuse, car certains convertis commencent leur chemin dans des groupes de méditation, poursuivent avec un groupe du philosophe et ésotérique George Gurdjieff, puis se rapprochent de l’islam par une branche soufie plus ou moins orthodoxe, par exemple, respectivement, Yerrahi et Naqshbandi. 

    Certains de ces groupes tolèrent des pratiques telles que l’homosexualité, la consommation de drogue et d’alcool. Cependant, une partie des femmes qui approchent ainsi l’islam adopte par la suite des pratiques plus conservatrices telles que l’utilisation du hijab et le mariage à un musulman. 

    « Empowerment » des femmes 

    Malgré la propagande dont témoigne ces sites, certains sont parfois occupés par des femmes qui ont eu des désillusions avec des musulmans en tant que tels et qui s’emploient par leurs commentaires et récits à dissuader celles qui sont tentées de faire venir leur habibi dans leur pays. 

    D’autres répondent par la description idyllique de leur mariage, et rappellent que leur mari serait un excellent wali. La diffusion d’un islam orthodoxe passe par l’empowerment des femmes. 

    Lire ces pages demande un certain recul et une connaissance des acteurs, pour discriminer le récit sincère du propos du troll ou du prosélyte. À l’inverse, des sites créés pour l’expression de la douleur de la trahison sont parfois trollés par des acteurs qui font un travail de dawah. On pense ainsi à Isa Garcia, un prédicateur d’origine argentine célèbre, traducteur du Coran désormais installé en Colombie, et dont la moindre expression circule aussi vite que l’éclair. 

    L’analyse effectuée sur les paroles des femmes, prises dans cet enchevêtrement entre désirs d’islam et désirs amoureux, outils numériques et prosélytisme, montre aussi une certaine logique de la part d’acteurs précis, souvent lointains, tendant à créer des conflits de loyauté dans un pays où l’État n’est pas régi par des lois islamiques.    [Série, suite et fin].

    Sylvie Taussig
    Chercheuse, CNRS, Institut français des études andines

    Voir dans Lafautearousseau ...

    De Péroncel-Hugoz : Sylvie TAUSSIG, de Gassendi à l’islamisation via le roman moderne et Richelieu…
    Quand l’islam 2.0 fascine les Latino-américaines [1]
  • Humour Gilets jaunes ....

    Ce n'est pas très gentil mais il doit y avoir du vrai. Et ce n'est ni vulgaire ni salace ... 

  • ARMÉE EUROPÉENNE ? POLITIQUE D’ABORD !

    Par Georges-Henri Soutou

    Europe. Le rêve d'une armée européenne est aussi ancien que la Communauté européenne du charbon et de l'acier. De Gaulle avait échoué à ranger l’Allemagne sous la tutelle française. Macron poursuit une chimère insaisissable. 

    4095725311.jpgDevant le Bundestag, le président de la République a récemment proclamé la nécessité de créer une « Armée européenne », expression qui va beaucoup plus loin que les formules plus fréquentes de « défense européenne » ou de « personnalité européenne de sécurité et de défense ». Car là il ne s’agit plus de simplement coordonner, mais d’ « intégrer » et même d’unifier. Mme Merkel a repris l’expression devant le Parlement européen. Cela nous ramène aux années 1950, quand on désignait par le raccourci d’« Armée européenne » ce qui était en fait le projet de Communauté européenne de défense (CED) imaginé par la France pour contrôler le réarmement allemand, que souhaitait Washington ; et que Paris pensait bien diriger. Quand il devint évident que ce ne serait pas le cas, et qu’en outre la France perdrait une large partie de sa souveraineté pour la politique extérieure et la défense, le traité de la CED échoua devant le parlement français (30 août 1954).

    L’idée cependant d’une « défense européenne » à côté de l’Alliance atlantique (mais sans l’intégration et la supranationalité prévues par la CED) ne disparut pas. Elle était présente dans l’esprit du général de Gaulle quand il conclut avec la RFA le traité de l’Élysée en janvier 1963 : celui-ci était bilatéral mais il était aussi une pierre d’attente pour reprendre le projet d’union politique interétatique à six (couramment appelé « Plan Fouchet ») que nos partenaires avaient finalement repoussé en 1961. Rappelons ce que le Général avait dit à la Führungsakademie de Hambourg le 7 septembre 1962 : « La coopération organique de nos armées en vue d’une seule et même défense est donc essentielle à l’union de nos deux pays ».

    Le traité de l’Élysée prévoyait, outre les réunions régulières des principaux responsables politiques et des chefs d’état-major, une coopération étendue en matière de politique extérieure, « en vue de parvenir, autant que possible, à une position analogue » sur tous les problèmes d’intérêt commun. Le traité comportait en matière de défense un volet important. Le préambule constatait « la solidarité qui unit les deux peuples […] au point de vue de leur sécurité ». L’objectif était ambitieux. Outre des échanges de personnels et un travail en commun en matière d’armements dès le stade d’élaboration des projets, il prévoyait que « sur le plan de la stratégie et de la structure, les autorités compétentes des deux pays s’attacheront à rapprocher leurs doctrines en vue d’aboutir à des conceptions communes. Des instituts franco-allemands de recherche opérationnelle seront créés. »

    Tout cela allait loin, et nous verrons plus loin qu’Emmanuel Macron a repris ces objectifs. Mais tout cela était d’abord politique, et reposait sur un accord géopolitique fondamental entre de Gaulle et le chancelier Adenauer : la crise de Cuba à l’automne précédent avait prouvé la nécessité pour les Européens de reprendre en mains leur sécurité, car en cas de crise les Américains penseraient d’abord à eux. En outre de Gaulle comme Adenauer pensaient tous deux que la nouvelle stratégie américaine de « riposte flexible » rendait la garantie nucléaire de Washington beaucoup moins crédible. Il existait entre les deux hommes un profond accord politico-stratégique.

    L’Allemagne choisit la souplesse et la modestie

    Mais le Bundestag et les élites politiques allemandes dans leur majorité ne partageaient pas l’analyse du chancelier Adenauer et ils firent précéder le traité, lors du débat de ratification, d’un Préambule qui réaffirmait le rôle primordial de l’Alliance atlantique. Et ce non seulement parce que Washington, effectivement, avait procédé à Bonn à une reprise en mains, mais aussi parce qu’une majorité de responsables allemands n’avaient nulle envie d’être les brillants seconds de Paris.

    Or nous sommes en train de rejouer la même séquence. En septembre et octobre 2017 Paris a fait une série de propositions pour relancer la « Politique de sécurité et de défense commune » évoquée par le traité de Lisbonne : établissement d’une « coopération structurée permanente » entre pays volontaires ; création d’un Fonds européen de défense ; « initiative européenne d’intervention » pour les opérations extérieures ; et appel à une « culture stratégique partagée », par des échanges d’officiers dans les états-majors et les écoles de Guerre, ce qui rappelle 1963. Mais Berlin n’accepta pas la création d’un « Quartier Général européen commun », annoncé dans le programme électoral d’Emmanuel Macron. Ce point ne fut donc pas finalement repris dans le discours du président de la République à la Sorbonne le 26 septembre. Or il est essentiel : l’Union européenne ne dispose que d’un petit état-major de planification, les opérations importantes relèvent toujours des états-majors de l’OTAN (les accords de 1996 qui devraient permettre à l’OTAN de mettre des moyens à disposition de l’Union européenne ont toujours été bloqués par la Turquie).

    Certes, Paris et Berlin sont d’accord pour penser que la résurgence de la Russie et les incertitudes et la brutalité américaines doivent pousser les Européens à s’unir davantage en matière de défense. Mais l’accord s’arrête là : « la coopération structurée » a été signée par 23 pays sur 28, beaucoup plus que ne le souhaitait Paris, qui voulait un petit groupe très structuré pour des opérations « dures », alors que Berlin préférait un grand ensemble souple pour des opérations plus modestes. Avec un souci qui se comprend : ne pas paraître, aux yeux des autres partenaires, vouloir tout régenter à partir de Paris et Berlin. Mais ainsi conçue, et sans quartier général commun, l’« armée européenne » n’aurait aucune substance.

    Sans même parler du siège de la France au Conseil de Sécurité de l’ONU, que l’Allemagne nous réclame ! et sans évoquer tous les problèmes que poserait une véritable armée commune (quel recrutement ? quelle organisation ? quel degré d’acceptation par les peuples?), bien des problèmes politico-stratégiques non résolus se posent. Que faire de la dissuasion nucléaire française ? Peut-on raisonnablement la partager (et plus seulement laisser entendre qu’elle peut être « étendue » à nos voisins, comme il est dit depuis le Livre blanc de 1972) ? Et peut-être, surtout : d’où vient la principale menace, de l’Est ou du Sud, sachant que Berlin est peu convaincu de la pertinence de notre politique africaine ?

    D’autre part, si l’Armée fait partie des organismes de l’Union européenne elle relèvera de la juridiction de la Cour de Justice européenne de Luxembourg. Cela compliquera beaucoup la gestion d’éventuelles opérations extérieures. À l’heure actuelle, force est de constater que les avancées les plus concrètes ont lieu dans le domaine des armements, avec des programmes multinationaux et la création d’un Fonds européen de Défense qui va financer des recherches et des fabrications et qui est doté d’un important budget (13 milliards d’euros). C’est certes indispensable, mais cela correspond à l’approche et à la méthode de la construction européenne depuis la Communauté europénne du charbon et de l’acier en 1950 : la création de structures économiques et techniques communes supposée conduire à l’émergence d’un sentiment d’appartenance et d’une volonté politique partagés.

    Or les armements ne peuvent jamais être compris en dehors de leur contexte politique, intérieur et extérieur, de leur environnement économique, social, voire culturel.

    Faute de volonté politique commune, faute de conceptions stratégiques communes, il ne peut y avoir de Défense européenne. Et même les programmes d’armements communs trouveront vite leurs limites dans la multiplication des versions « nationales » et les hésitations doctrinales. On en a eu de nombreux exemples par le passé…  

    Georges-Henri Soutou
    Historien, membre de l'Institut
  • Quand l’islam 2.0 fascine les Latino-américaines [1]

    Jeunes femmes autochtones priant à San Cristobal de Las Casas, État du Chiapas, Mexique, 2016

    Par Sylvie TAUSSIG

    Islam Sudamérique.jpgNous proposons (...) à nos suiveurs un article fouillé de S. Taussig paru récemment dans la revue internationale en ligne The Conversation. Créée en 2011 en Australie, ce site est vite devenu le rendez-vous de la fine fleur de l’intelligentsia universitaire mondiale, et il dispose maintenant d’une version francophone, d’où nous avons ramené cet article. Bonne lecture !  Péroncel-Hugoz 

     

    AVT_Sylvie-Taussig_4260.jpgLes réseaux sociaux jouent un rôle considérable dans tous les domaines de la mondialisation, y compris la spiritualité, la religion et la foi. Le pape s’exprime par tweet, le dalaï-lama donne des cours en ligne, et le phénomène des imams sur le web est bien étudié. 

    Il existe cependant une réalité musulmane encore peu étudiée pour l’Amérique latine, mais bien vivante, et qui prospère d’autant plus que la population musulmane y est clairsemée. De fait l’implantation musulmane est faible dans la plupart des pays (voir l’étude du Pew Research Center pour une estimation totale) mais structurée par les grands courants prosélytes depuis les années 1980. Nous sommes dans bien des cas dans un islam de deuxième génération, qui prétend à une certaine visibilité. Je me limite ici aux pays principalement hispanophones, le Brésil présentant un cas particulier d’islam plus local.

    Documentaire de Vice sur les musulmans mexicains. 

    La structuration de ces musulmans en Amérique hispanophone passe le plus souvent par une connexion forte soit avec les pays d’origine, soit avec des groupes très actifs aux États-Unis (et l’un n’empêche pas l’autre), et donc par la circulation de prédicateurs et de biens symboliques. En marge de ces connexions transrégionales, il existe de façon surprenante des sites de rencontre spécifiquement musulmans, spécialement conçus pour mettre en contact des hommes vivant dans des pays musulmans avec des femmes latino-américaines, dans le but de contracter un mariage temporaire ou permanent, via l’immigration. 

    Dans certains cas, Internet réalise la projection de la sociologue marocaine Fatima Mernissi, à savoir que l’amour, facilité par Internet, permet de dépasser le fossé entre islam et occident ; dans d’autres cas, l’abus de confiance est caractérisé. 

    Habibi latino 

    Alors que les courants musulmans orthodoxes remettent en question le caractère haram (illicite) des relations virtuelles entre hommes et femmes non mariés, et argumentent moins sur la dimension éthique que sur des concepts de légalité islamique et de relation entre les sexes. Certains sites Web (où les usagers communiquent en espagnol et parfois en anglais) et pages Facebook, parfois des « groupes secrets » et réservés aux femmes (Musulmanas latinas por un matrimonio halal, Enamorada De Un Musulman, CUÉNTANOS TU HISTORIA (TENGO PAREJA MUSULMANA), Amor Arabe Enamorada, Casada de un Arabe o Musulman, Quien es mi habibi) ont spécifiquement ouvert un nouvel espace de réflexion sur la violence contre les femmes.

     

    Enamorada de un musulm

    Un mariage religieux plutôt que laïque 

    Ces pages poursuivent différents types d’objectif – soit facilitation de la rencontre en vue du mariage, soit expression de doléances, soit vérification que le « habibi » en vue n’est pas déjà le « habibi » d’une autre, soit enquête informelle sur la sincérité du galant –, et elles ont souvent une durée de vie limitée car elles sont à un moment ou un autre « trollés » et investis par des officines prosélytes ou des individus voulant vendre tel ou tel type de services. 

    Les pages Facebook de femmes latino-américaines – interdites aux hommes sur la base d’un questionnaire d’entrée- racontent leurs terribles histoires de tromperie et désillusion, où se font jour de nombreux éléments de la violence faite aux femmes. Les femmes racontent comment elles ont été abusées par leur habibi, qui parfois en drague plusieurs à la fois ; parfois elles leur ont envoyé de l’argent pour qu’il vienne les rejoindre et n’en ont jamais vu la couleur ; certaines se sont même rendues dans le pays du habibi, où elles se sont vu retirer leur passeport et ont vécu des choses qui relèvent du crime. Elles viennent raconter, informer, dissuader, conseiller ou simplement pleurer pour se reconstruire par l’écoute. On constate que ces hommes s’attaquent plus facilement à des personnes fragiles (par leur âge, leur physique, leur situation de famille, etc.) 

    C’est particulièrement le cas lorsque les mariages ne sont célébrés que par religion et non sous une forme civile. Ces sites ouvrent aussi une fenêtre sur des pratiques moralement douteuses, soit des hommes qui draguent plusieurs femmes en même temps, soit des femmes qui tâchent de s’emparer des « habibis » des autres, dont elles savent tout via l’indiscrétion virtuelle. 

    Dans ce cas, alors que les pays d’Amérique latine exigent, comme en France, un mariage civil, cette problématique montre comment les exigences religieuses peuvent s’opposer à la normativité juridique laïque. Ainsi certains religieux en font même un instrument prosélyte. 

    Le wali pakistano-péruvien que j’ai rencontré affirme que l’islam constitue une meilleure protection pour les femmes que l’État de droit qui, pour un croyant, crée une culpabilité morale intérieure et génère une loyauté divisée (tension par rapport à ce qu’on doit à Dieu). En effet, le mariage « islamique » où la femme est nécessairement accompagnée de son témoin garantirait selon lui une protection supérieure au mariage civil. 

    L’Arabe glamour de la télénovelas 

    Le vaste travail de terrain que j’ai mené, principalement au Mexique, au Pérou et au Chili met d’abord en lumière la manière dont se constitue et se véhicule une image de l’Arabe idéal, à travers les telenovelas et sur la série el clon et son succès au Brésil et les réseaux sociaux, sur la base d’un goût « oriental » déjà ancien. 

    Trailer de « El clon » (le clone) série diffusée depuis 2010. Met en scène une histoire d’amour entre Lucas, son clone et une belle jeune femme exotique car « arabe », Jade.

    Prince sur son cheval, émir du pétrole, bellâtre caractérisé par son romantisme et sa douceur avec les femmes, par opposition au machiste latino – la violence conjugale est effectivement un thème majeur – l’arabo-musulman jouit d’une représentation favorable (à côté de formes non moins certaines de xénophobie). 

    Cette dernière est encouragée par les réussites spectaculaires d’un Carlos Slim et autres hommes d’affaires d’origine du Levant, que l’on retrouve d’un pays à l’autre, en politique ou dans le mécénat. Ceci est aussi répercuté par les sites musulmans. 

    La valorisation, qui part d’une ambivalence liée à la mise en avant d’une source arabe de l’identité espagnole des Latinos, va jusqu’à la « glamourisation ».   [Série suite et fin demain].

    Sylvie Taussig
    Chercheuse, CNRS, Institut français des études andines

    Voir dans Lafautearousseau ...

    De Péroncel-Hugoz : Sylvie TAUSSIG, de Gassendi à l’islamisation via le roman moderne et Richelieu…
  • TV Libertés • Où le Prince Jean, nouveau Chef de la Maison de France, parle du retour de l’idée monarchique

    La Chapelle Royale de Dreux sous la neige.

     

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgMonseigneur le Duc de Vendôme, nouveau Chef de la Maison de France à la suite du décès de son père, le Comte de Paris, survenu le 21 janvier, doit être connu des Français et, naturellement, des royalistes eux-mêmes. Y contribuer nous paraît être une action utile. Notamment dans un contexte où les Français ont le sentiment d'une absence flagrante de légitimité à la tête du Pays. Les obsèques du Comte de Paris se dérouleront à Dreux samedi 2 février. Dans les jours qui viennent, nous nous proposons de mettre en ligne des documents permettant de retrouver où découvrir la biographie, la pensée, ou la personnalité même du Chef de la Maison de France. Voici le premier de ces documents : un entretien donné à TV Libertés, fin 2017. Bonne écoute !    Lafautearousseau

     

    Le 30 octobre 2017, le prince Jean de France, Duc de Vendôme était sur TV Libertés. 

    Présentation de TV Libertés

    Jean d’Orléans, duc de Vendôme, a pour devise : « Je pense en prince chrétien, j’agis en prince français ». Celui qui se veut l’héritier des 40 rois de France s’exprime très rarement à la télévision. Il a choisi TV Libertés pour évoquer son parcours, la restauration de la monarchie mais aussi le président Macron ou la Vème République finissante.  

    Une émission à regarder absolument.  

  • On ne bâtit rien sur des mensonges

    Par François Reloujac 

    Emmanuel Macron et le gouvernement d’Edouard Philippe se piquent de rétablir la vérité et de bannir les mensonges. Leurs propres paroles, leurs omissions, les angles morts de leurs politiques et même les mesures qu’ils annoncent révèlent pourtant une manière singulière de concevoir la vérité. 

    En présentant ses vœux aux Français, le président de la République a tellement insisté sur ce qui n’est qu’un truisme que l’on peut se demander si ce n’est pas « la poule qui a fait l’œuf qui chante ». Il s’agit là, pour lui, d’une idée récurrente qui l’a conduit, entre autres, à la fameuse loi sur les « fake news¹ ». Car, pour répondre à la lancinante question de Pilate, « qu’est-ce que la vérité ? », il faut désormais se référer au George Orwell de 1984.

    Vérité et mensonge sur la responsabilité du Gouvernement

    Comme chacun le sait, la révolte des Gilets jaunes a explosé avec la mise en place d’une nouvelle taxe sur les carburants. Le gouvernement ne pouvait pas faire autrement que de mettre cette taxe en vigueur puisque ce sont les Français qui, par leur mode de vie, par leur recours insensé à la voiture pour se déplacer, par leur choix d’aller habiter loin de leur lieu de travail et des écoles de leurs enfants dans des zone où les transports en commun ont été supprimés faute de rentabilité, sont responsables de la pollution qui s’ensuit et donc du réchauffement climatique.

    Si les impôts ne sont pas suffisants pour couvrir les dépenses c’est parce que les grands groupes multinationaux, les artistes, les sportifs et les patrons qui gagnent en un an ce que les représentants des classes moyennes ne gagneront pas pendant toute leur vie, ne payent pas suffisamment d’impôts en France. Le Pouvoir exécutif actuel ne peut quand même pas être tenu pour responsable des lois fiscales (nationales et internationales) qu’il n’a fait qu’accentuer et dont ses représentants, les députés et les sénateurs bénéficient aussi.

    Si Monsieur Philippe, à son corps défendant, a dû céder sur certaines revendications qui ont fait boule de neige et mettent à mal le budget prévisionnel, c’est parce que le mouvement de révolte, non encadré par des syndicats qui ne représentent plus grand-chose, n’a pas pourri aussi vite qu’on pouvait l’espérer. Pourtant, on n’avait pas lésiné sur les mises en garde médiatiques, l’emploi des gaz lacrymogènes, les gardes à vue et les condamnations en comparution immédiate.

    7873473_fd89cdf2-adf7-11e8-8010-2a80f23ffc3e-1_1000x625.jpgLes membres du gouvernement, trop intelligents, trop subtils, ne sont pas responsables du fait que ce peuple de Gaulois est réfractaire au progrès et aux réformes, bref au changement.

    Vérité ou mensonge sur l’état de l’économie

    Les rentrées fiscales prévues par le Gouvernement ont été calculées avec un taux de croissance de 1,7 % en 2018 et en 2019, pour être approuvées par la Commission européenne. Que la Banque de France ait constaté, dans ses études de conjoncture que la croissance réelle, pendant les trois premiers trimestres de 2018, soit d’à peine 0,7 %, ce n’est pas grave car si l’économie française connaît un passage à vide, c’est la responsabilité des Gilets jaunes qui ont empêché les citoyens d’aller acheter des produits venus de Chine, pour fêter dignement la fin de l’année. Qu’importe que le déficit public estimé pour l’exécution du budget reste attendu à 86,7 milliards d’euros alors que celui enregistré sur les neuf premiers mois était déjà de 104,9 milliards ?

    Le Pouvoir actuel ne peut quand même pas être tenu pour responsable des lois fiscales qu’il n’a fait qu’accentuer !

    cover-r4x3w1000-5bd083837e3c7-150069-opel-corsa-gsi-502064.jpg« Tout va très bien, Monsieur le petit marquis » : le marché de l’automobile s’est bien comporté en 2018, tiré notamment par les ventes de voitures françaises. Pensez donc, si la croissance du nombre de voitures neuves vendues s’établit à 2,97 %, c’est grâce au groupe Peugeot dont les ventes ont bondi de plus de 13,3 %. Qu’importe que cette augmentation provienne des voitures Opel/Vauxhall, qui n’y sont comptabilisées que depuis la mi-2017 ? Ne parlons donc pas de Renault qui, avant même que n’éclate l’affaire Carlos Ghosn, n’avait vu ses ventes augmenter que de 2,48% (moins bien que l’ensemble du marché). Quant aux ventes du mois de décembre, il est trop tôt pour tirer les conclusions d’une chute de près de 20% ; n’en parlons pas.

    Il ne convient pas non plus d’évoquer ici la question de la réforme des retraites puisque notre régime par répartition attribue des droits en fonction des cotisations vieillesse des actifs du moment et ne permet en rien de préparer sa propre retraite future. Un euro cotisé ne peut donc pas donner en tout temps le même montant de droit à la retraite. Comme le disait Alfred Sauvy, « nous ne préparons pas nos retraites par nos cotisations mais par nos enfants ». Pas grave, dit-on, puisque les migrants viendront travailler en lieux et places des enfants que les Français n’ont pas eus. Il faudra d’ici là qu’ils deviennent plus productifs car force est de constater qu’aujourd’hui le taux de chômage est de 9,1 % pour les natifs, contre 20 % pour les néo-migrants et 23 % pour ceux de la deuxième génération.

    Vérité et mensonge sur la démocratie

    Comme chacun le sait, dans un système démocratique la loi est l’émanation de la volonté du peuple qui la vote par ses représentants. C’est d’ailleurs à cela que servent les élections législatives qui reviennent tous les cinq ans. Mais, outre le fait que de nombreuses lois ne sont que la transposition de règlements venant de Bruxelles, les députés ne représentent plus le peuple. Élus dans la foulée des élections présidentielles et pour la même durée de mandat que le président, ils font campagne, non pour représenter le peuple, mais pour donner une majorité au président et mettre ainsi dans ses mains, à côté du pouvoir exécutif, la réalité du pouvoir législatif. Les députés sont donc devenus les véritables missi dominici du chef de l’État et si l’un d’entre eux ose ne pas voter les lois proposées par celui-là, il est exclu du groupe parlementaire présidentiel et n’aura donc plus les moyens financiers de briguer un nouveau mandat. D’ailleurs, le président du groupe parlementaire présidentiel, en bon pédagogue, est chargé de veiller à ce que tous les députés utilisent les mêmes « éléments de langage ».

    avocat.jpgOn feint de continuer à croire que, par ses représentants, le peuple consent à l’impôt. Mais c’est oublier que plus de la moitié des électeurs ne payent pas d’impôt direct et que les plus fortunés savent qu’ils peuvent compter sur la complexité des lois fiscales préparées par les hauts fonctionnaires de Bercy pour trouver, avec l’aide des cabinets d’avocats internationaux, les moyens d’éviter la spoliation. Pourtant le montant des impôts directs perçus augmentent. Mais c’est un nombre de plus en plus restreint – les plus productifs mais aussi les moins représentés – qui supportent une facture toujours plus lourde.

    Il était important qu’en présentant ses vœux aux Français, le président leur dise que « l’on ne bâtit rien sur des mensonges ». Car, si l’on regarde le passé de la Cinquième République, on constate que le mensonge a été omniprésent et qu’elle s’est pourtant maintenue. Mais pour cela, avec l’aide du Conseil constitutionnel, elle a souvent changé le sens des mots : le mariage n’est plus, comme il l’a été pendant des millénaires, l’union d’un homme et d’une femme mais le contrat passé entre des individus qui s’aiment ! Il semblerait désormais que ce que l’on appelait autrefois un « régime policier » s’appelle maintenant un « État de droit »… et ainsi de suite. N’est-ce pas ce changement-là que les Français attendent ? Alexis de Tocqueville avait raison quand il disait, en regardant le fonctionnement de la démocratie en Amérique : « l’omnipotence de la majorité, en même temps qu’elle favorise le despotisme légal du législateur, favorise aussi l’arbitraire du magistrat. La majorité étant maîtresse absolue de faire la loi et d’en surveiller l’exécution, ayant un égal contrôle sur les gouvernants et les gouvernés, regarde les fonctionnaires publics comme ses agents passifs, et se repose volontiers sur eux du soin de servir leur dessein ».

    Sans ce changement fondamental, on ne peut que constater avec le général de Villiers que « l’État n’est plus au service de la Nation, c’est la Nation qui est au service de l’État ». Comment, dans ces conditions rétablir la confiance nécessaire qui doit exister entre les dirigeants et les dirigés ? Cela ne peut se faire par le mensonge. 

    1. Ce type de mensonge est désigné par une expression qui n’appartient pas à la langue française… ni à sa culture ? 
    François Reloujac
    Journaliste, spécialiste des questions économiques
  • Sylvie TAUSSIG, de Gassendi à l’islamisation via le roman moderne et Richelieu…

    929029399.jpgIncroyable, indéfinissable, inclassable Sylvie Taussig, ce petit bout de femme française, cette mère de famille moderne mais rangée, et qui est bonne sur tous les sujets qu’elle aborde !

    Cela, évidemment, ne lui donne pas que des amis, surtout dans le monde universitaire, incroyablement envieux envers ceux qui, en ce milieu, sortent des clous par leur singularité. 

    Jésus et Épicure

    PierreGassendi.jpgSylvie Taussig a d’abord forgé sa plume avec Gassendi (Photo), ce philosophe méridional du Grand Siècle qui voulait (et pourquoi pas ?) montrer que Jésus et Épicure étaient compatibles ; elle a ensuite publié des romans oniriques à l’écriture décoiffante ; elle nous a donné un plus classique Richelieu mais débordant de vie et qui montrait également que le grand cardinal-ministre de Louis XIII, fut, en toute discrétion, un bon prêtre ; ensuite elle contribua à soulever le voile, c’est le cas de le dire, sur l’islamisation de moins en moins rampante qui avance inexorablement dans notre pays, depuis plus de 30 ans ; elle joua alors un  rôle moteur dans un hors-série de la revue Cités, en 2004, l’Islam en France (une nuée de contributaires les plus divers dans un volume de 725 pages qui a fait date) ; sur cette lancée islamologique, Sylvie Taussig est partie comme chargée de mission du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), en Amérique latino-amérindienne, basée dans la province mexicaine puis à Cuzco, au cœur du Pérou inca. Elle a opéré, sous ces latitudes, des découvertes absolument inattendues sur le recul du catholicisme*, non seulement devant les évangéliques, bras armé et financé par l’hégémonie étatsunienne dans la région (cela on le savait)** mais désormais, et ça c’est la découverte de S. Taussig, l’Islam grignote aussi l’ex-monopole catholique sud-américain. 

    L’Islam coranisateur

    Et l’Islam coranisateur, en Amérique du Sud, attire une majorité de femmes. Pourquoi, alors que la religion de Mahomet passe pour être « anti-femmes » ? Parce que les ultra-féministes  latino-américaines ont massivement tapé sur le machisme latin, qui n’est en fait qu’un mot dépréciatif pour désigner cette vertu qu’est la virilité. Voulant de « vrais hommes », nombre de Sud-américaines se sont tournées vers des mâles arabes… Merci mesdames Bachelet, Kirchner, Roussef et cie !

    Francois-rencontre-Mohammed-Issa-secretaire-general-Ligue-mondiale-musulmane-Vatican-20-septembre-2017_0_729_486.jpgSur ce phénomène inédit et passablement inquiétant pour l’Eglise (que fait notre pape italo-argentin ? Il vante l’accueil des musulmans en Europe !) 

    Nous proposerons demain à nos suiveurs un article fouillé de S. Taussig paru récemment dans la revue internationale en ligne The Conversation. Créée en 2011 en Australie, ce site est vite devenu le rendez-vous de la fine fleur de l’intelligentsia universitaire mondiale, et il dispose maintenant d’une version francophone, d’où nous avons ramené cet article. Bonne lecture !   [Série à suivre demain et après-demain].

    *  Voir l’article de S. Taussig sur « la théologie musulmane de la libération » in les Temps modernes N° 700, octobre-décembre 2018.
    ** Voir notamment notre Petit journal lusitan (Domens 2001, Privat-Le Rocher  2007)

    Mini-glossaire arabe

    Habibi: Mon chéri
    Fatiha: Sourate d’ouverture du Coran servant à marier des couples musulmans; Fatiha est aussi un prénom féminin assez répondu parmi les mahométans.
    Hidjab: voile complet des femmes musulmanes.
  • Ch. Guilluy : « Les Gilets jaunes ont gagné la bataille, les élites ne pourront plus faire comme si cette France n'existait pas »

     

    Grand entretien donné à Atlantico le 26 janvier 2019.  A suivre.

    Nous y reviendrons.

  • Aveuglement et entêtement

    par Louis-Joseph Delanglade 

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    Alors même qu’il n’était pas encore signé par M. Macron et Mme Merkel, le traité d’Aix-la-Chapelle était dénoncé par « le camp souverainiste ».

    Comme d’habitude, les chroniqueurs de France Inter ont été parmi les premiers et les plus zélés défenseurs de M. Macron contre Mme Le Pen et M. Dupont-Aignan, parlant « d’exagérations et de fausses informations » (M. Haski, 21 janvier), voire de « délires » (M. Legrand, 23 janvier). Certes, ces chroniqueurs avaient raison de rappeler que ledit traité ne prévoyait ni la cession de l’Alsace-Lorraine à la Prusse ni le partage du siège de la France au Conseil de sécurité de l’Onu. En affirmant le contraire, Mme Le Pen et M. Dupont-Aignan ont donc donné du grain à moudre à leurs détracteurs et, peut-être, desservi leur cause, à moins que leur calcul politicien de procès en « trahison mondialiste » ne se révèle payant en cette période de campagne pré-électorale. 

    traite-elysee-1963-mae.pngOn peut bien sûr benoîtement penser que M. Macron est allé signer un traité bilatéral visant à renforcer une alliance équilibrée, c’est-à-dire une alliance où chacun des partenaires trouve son compte : ce faisant, il se serait inscrit dans la conception gaullienne de coopération entre nations souveraines, de Gaulle lui-même ayant signé avec Adenauer le fameux « traité de l’Elysée » (22 janvier 1963). Si l’on se donne la peine d’aller au fond des choses, on doit pourtant admettre que le traité d’Aix-la-Chapelle n’est pas si anodin que cela - on le prétendait même « symbolique » à l’Elysée. Derrière les mots se cachent des réalités. 

    Voici donc un traité qui vise explicitement à renforcer la convergence et l’harmonisation des économies française et allemande, d’abord de part et d’autre de la frontière, zone choisie pour l’application stricte de toutes les directives et réglementations édictées par la techno-structure bruxelloise, ce laboratoire géographique constituant le début d’un processus élargi. Ce traité, dans l’esprit de la philosophie transfrontalière qui le sous-tend, vise en fait la diminution et si possible à terme l’effacement des souverainetés nationales, conformément à une logique « impériale », très germanique (rappelée le 21 novembre par Mme Merkel elle-même) mais radicalement étrangère à notre Histoire. 

    l_allemagne-indice-zew-repli-octobre.jpgPosons donc les bonnes questions. Que pèsera, face au mastodonte allemand, une France industriellement exsangue dans une « zone économique franco-allemande dotée de règles communes » ? Comment Paris gardera-t-il la main sur des « eurodistricts » bénéficiant de compétences supranationales ? Est-il raisonnable d’envisager ne serait-ce que des fiançailles avec un pays à la balance commerciale duquel la monnaie commune rapporte bon an mal an près de deux cent cinquante milliards quand elle nous en coûte près de soixante-dix ? 

    Il est douteux que nous obtenions des réponses satisfaisantes. La démarche germanophile de M. Macron, fondée sur un dangereux cocktail d’aveuglement et d’entêtement euro-fédéralistes est plutôt suspecte ; elle justifie en tout cas les critiques dont elle est l’objet, même s’il vaut mieux se garder de toute outrance. ■

  • Les doléances royalistes dans le grand débat national. [Partie 1]

    Par Jean-Philippe Chauvin 

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    Depuis quelques semaines, les cahiers de doléances sont de retour, et cela nous rappelle aussi à notre propre histoire nationale et politique : le précédent de 1789 a ouvert la période révolutionnaire, dénaturant d'ailleurs rapidement le sens même des doléances rédigées dans les 60.000 cahiers issus de tous les coins et recoins du pays.

    Il est intéressant de noter que certains républicains pur jus s'inquiètent de ce « retour » d'une forme de consultation « pré-révolutionnaire », voire « contre-révolutionnaire » car ne s'inscrivant pas exactement dans le cadre de la démocratie représentative qui, parfois, porte si mal son nom !

    Cahier-Doleances.jpgEn fait, c'est la première fois depuis l'audacieuse demande du roi Louis XVI adressée aux « peuples du royaume », que l’État prend, à une telle échelle et sous cette forme ancienne, la responsabilité de demander à tous les Français, dans leur commune, leurs souhaits, leurs revendications, leurs propositions, au moment même où les colères, multiples et parfois incontrôlées, débordent et s'affirment en tumultes parfois incontrôlables. 230 ans que ce que l'on pourrait qualifier de « pays réel », entier et pluriel, n'a pas été ainsi appelé par « l’État légal » à prendre la parole... 

    Dans les cahiers de doléances finistériens et yvelinois étudiés par le quotidien Le Monde en son édition du dimanche 13-lundi 14 janvier 2019, et même si, à ce jour, la participation reste fort modeste et souvent œuvre de retraités, sans doute plus mobilisés par l'exercice du fait de la dévalorisation progressive des retraites, quelques revendications ressortent régulièrement, entre rétablissement de l'ISF (déjà repoussée par l'exécutif) et maintien, voire amélioration du pouvoir d'achat des gens modestes, entre suppression des avantages des anciens présidents de la République et mise en place du désormais célèbre Référendum d'Initiative Citoyenne, le RIC... Des revendications principalement matérielles avec une pointe de demande institutionnelle, comme pour rappeler que le « divorce » de plus en plus flagrant entre les classes dominantes « parisiennes » (au sens législatif du terme) et les classes dominées, souvent travailleuses et provinciales (sans méconnaître la part des populations franciliennes qui se sent aussi marginalisée au cœur même du système « parisien » mondialisé), mérite d'être évoqué et, surtout, surmonté. 

    Le grand débat national ne fait que commencer, et les cahiers de doléances n'en sont qu'un des aspects, mais que nous aurions tort de négliger ou de laisser à d'autres. Pourquoi bouder cette initiative, même si l'on peut légitimement être sceptique sur ses débouchés concrets et que l'on peut, même, s'inquiéter de certaines dérives liées aux effets de masse ou aux manipulations des groupes « féodaux », politiques comme syndicaux ? L'idée d'associer les maires à l'organisation du débat, ceux-là mêmes qui sont souvent les plus proches des préoccupations quotidiennes et qui forment, d'une certaine manière, « le pays réel des notables légaux » (mais sans grand pouvoir législatif, faute d'une décentralisation mieux ordonnée et plus poussée), est une bonne idée dont il faut souhaiter qu'elle ne soit pas le moyen de « court-circuiter » les citoyens actifs, ceux qui proposent et s'engagent dans les « discussions du concret ». 

    NVGeibGPd0bcIk8YdzNixp0Jfv0.jpgIl est des thèmes que les cahiers de doléances n'ont pas encore, semble-t-il, abordés et qui peuvent l'être en ces deux mois de débats et de rédactions, et que les royalistes auront à cœur d'évoquer : sur les questions régionales, par exemple, la nécessité d'un nouveau découpage territorial qui prenne aussi en compte les particularités historiques, comme en Alsace ou en Bretagne, avec le rattachement souhaitable de la Loire-Atlantique à la région administrative bretonne ; sur les questions d'aménagement du territoire avec un véritable « redéploiement rural » qui permette de redonner vie et vitalité à nos villages, et les nouvelles techniques de communication peuvent favoriser, par le télétravail par exemple, cette nécessaire politique ; sur les questions environnementales avec une meilleure prise en compte des intérêts locaux pour la préservation des paysages, ce qui éviterait bien des conflits et des blocages, comme on l'a vu jadis à Notre-Dame-des-Landes, dont la population a longtemps été tenue à l'écart des décisions prises « d'en haut » quand elles concernaient aussi les gens « d'en bas » ; sur les questions économiques, avec un soutien, étatique comme régional, plus actif au « Produire français » et un meilleur contrôle des pratiques de la grande Distribution ; sur les questions agricoles, avec le soutien aux agriculteurs qui veulent se dégager du productivisme et des jeux mortifères d'un Marché qui ne favorise plus que les « gros » quand il faut permettre à tous de vivre du travail de la terre et de la ferme ; sur les questions patrimoniales, avec une politique de rénovation et de valorisation à grande échelle de ce qui fait la richesse de notre pays en tous ses territoires, et pour lesquelles Stéphane Bern et tant d'autres ne cessent de se mobiliser malgré les petites manœuvres de Bercy ; sur les questions scolaires, avec la nécessité d'une plus grande autonomie de fonctionnement des établissements, de la maternelle à l'université, dans le cadre de la commune et de la région plutôt que dans celui de l’État qui ne doit jouer qu'un rôle d'arbitre et, éventuellement, d'investisseur (ou de facilitateur) pour certaines branches de la Formation des intelligences françaises... 

    Ne laissons pas à d'autres le monopole du débat et sachons, en tant que royalistes politiques et enracinés, soucieux du Bien commun et des libertés françaises, saisir l'occasion qui nous est donnée de faire entendre des idées que nous ne cessons de défendre depuis des décennies, non pour le plaisir mais pour le bien de la France, de ses territoires comme de ses habitants... ■ 

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     Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • Une station locale de Radio France incendiée : condamner les violences ? Oui, bien sûr ! Mais...

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    La station locale de Radio France Bleu Isère a été incendiée et totalement détruite, dans la nuit de dimanche à lundi...∗

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  • Culture • Loisirs • Traditions

    Ce visuel est destiné à marquer l'unité des articles du samedi et du dimanche, publiés à la suite ; articles surtout culturels, historiques, littéraires ou de société. On dirait, aujourd'hui, métapolitiques. Ce qui ne signifie pas qu’ils aient une moindre importance.  LFAR

  • Histoire & Mémoire • C'étaient les Camelots du Roi, à Marseille sur la Canebière dans les années 1930 [2]

     L'Action Française sur La Canebière, Marseille, 193.

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgL'un des participants à la conférence-débat avec André Bercoff du 21 janvier dernier à Marseille, lui-même Camelot du Roi*, nous a remis la photographie en en-tête. Il s'agit d'un défilé d'Action Française d'avant-guerre (seconde moitié des années 1930). C'est un document d'archive. Il est bon que nous gardions nos traditions, que nous nous souvenions de quelle histoire nous sommes les héritiers et les continuateurs ; et que les jeunes qui nous rejoignent le sachent eux aussi !  

    IMG - Copie (2).jpgLes Camelots du Roi défilent en tête sur la célébrissime Canebière non encore envahie et défigurée par l'Afrique. Les premiers sont venus avec leur bicyclette. Si l'on y regarde de plus près, on remarque que tous portent à la boutonnière de leur veston l'insigne des Camelots du Roi. Celui-là même que, pour certains d'entre nous, nous portons aussi aujourd'hui encore et que nous remettons au fil du temps à des jeunes qui ont fait la preuve de leur engagement à l'Action Française, de leur disponibilité, et de cette libre discipline que nous acceptons tous comme condition d'efficacité.

    Le Camelot en tête du cortège est Georges Boulon, lui-même fils de Marcel Boulon, lui aussi Camelot du Roi - des toutes premières générations. Ainsi va la fidélité à l'Action Française. Quelques-uns d'entre nous ont connu les deux hommes. Marcel Boulon, déjà âgé et son fils Georges, notre aîné. Mais, par surcroît, leur petit-fils et fils, Yves Boulon, Camelot de troisième génération, était présent à la soirée Bercoff où cette photo nous a été remise. Il y a reconnu son père ... La fidélité et la transmission sont elles aussi des valeurs fondatrices qu'il faudra bien réapprendre ! 

    Autres photos déjà publiées sur Lafautearousseau ... Regroupées ici

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    Les plus anciens reconnaîtront au premier plan à droite de la photo ci-dessus, Jean Lavoëgie, qui fut l'avant-dernier chef des Camelots du Roi de Provence. Il a été après guerre (1960-1990), Secrétaire Général de l'Union Royaliste Provençale, la fédération régionale de l'Action Française. Pierre Chauvet, qui fut, avant-guerre, le dernier Chef des Camelots du Roi de Provence, fut, après-guerre, président de la même Union Royaliste Provençale. 

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    À remarquer que les Camelots du Roi des années trente, défilaient en ordre, correctement habillés, souvent chapeautés, y compris les plus jeunes, quoique toutes les classes sociales y fussent mêlées. Nous ajouterons qu'ils défilaient en silence, sans cris ni folklore ni agressivité quelconque. C'étaient des gens sérieux, portés par l'amour de la France.  LFAR  

    *Merci à Didier Arnoux 

    Voir aussi dans Lafautearousseau ...

    Histoire • Action Française : Les royalistes sur la Canebière
    Histoire • Action Française : Les affrontements des années 30 à Marseille