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  • « Le collier du Saint Esprit, symbole de la Monarchie Française est entre les mains de celui qui incarne désormais la tradition royale »

    Par Julien Auroux

    Article paru sur La Couronne le 20 janvier.

    A noter qu'à compter du décès de son père, Monseigneur le Comte de Paris, le Prince Jean est le Chef de la Maison de France.

    le-collier-du-st-esprit-de-henri-6.pngVoici le collier de l’Ordre du Saint-Esprit ayant été remis au futur Roi Louis-Philippe (alors Duc de Chartres), par le Roi Louis XVI en 1788 et que porta le même Louis-Philippe, alors Duc d’Orléans, lors du sacre de Charles X. Transmis à l’aîné des descendants de Louis-Philippe, il fut la propriété de Monseigneur le Comte de Paris (Henri VI de France) qui le prêta au clergé de Reims pour être exposé au palais du Tau. 

    Le prêt terminé, ce collier de l’Ordre du Saint-Esprit fut liquidé dans la succession de Monseigneur le comte de Paris, lors d’une vente aux enchères chez Sotheby’s en 2015. Il fut heureusement racheté in-extremis par le Prince Jean de France qui en est aujourd’hui l’heureux propriétaire. Le prince Jean de France sauva également de la dispersion lors de cette vente, la précieuse croix double en or émaillé réalisée entre 1791 et 1814 pour Louis-Philippe alors Duc d’Orléans. L’avers de la croix est ornée des attributs habituels de l’Ordre du Saint-Esprit et le revers est orné d’un médaillon de grande qualité figurant Saint Michel terrassant le Démon avec sa lance, ceint de la devise de l’Ordre de Saint Michel. En faisant l’acquisition de ces pièces historiques de premier plan, le prince Jean avait souhaité que ces souvenirs des derniers rois demeurent au sein de la Maison royale de France.  

    Le dernier chef de la Maison de France à avoir porté les insignes de l’Ordre du Saint-Esprit est Philippe VIII de France, Duc d’Orléans (+1926). Durant son règne de Jure, Philippe VIII fît nommer dans l’ordre du Saint-Esprit : son frère Ferdinand, Duc de Montpensier ; son cousin Emmanuel, Duc de Vendôme ; son neveu Manuel II, Roi de Portugal ; son cousin Ferdinand, Roi de Bulgarie. Il avait aussi nommé à titre posthume le Maréchal Lyautey (on ne sait pas si c’est St Esprit ou St Louis) et le Général-Baron Charrette de La Contrie (chevalier de St Louis à titre posthume). Le dernier membre nommé dans l’Ordre du Saint-Esprit est décédé en 1944. 

    Aujourd’hui, selon les statuts de l’Ordre du Saint-Esprit écrit par le roi Henri III (conservés actuellement à la grande Chancellerie de France) « le Grand Maître et chef Souverain » est le Chef de la Maison de France, Monseigneur le comte de Paris. Selon ces même statuts, « Nous avons dés-à-présent unie et incorporée à la Couronne de France, sans qu’elle en puisse jamais être séparée par Nous, ni par nos successeurs, pour quelques causes et considérations qui se puissent présenter », de ce fait, les chefs successifs de la maison de France ont toujours été et seront toujours de droit et de fait, Grand Maître et Chef Souverain de l’ordre du Saint-Esprit. Aujourd’hui, l’Ordre du Saint-Esprit n’est plus attribué ni porté par le Chef de la Maison de France. Toutefois, les Princes de la Maison de France continuent à être de droit Chevaliers des Ordres du Roi, soit à leur baptême (pour les Fils de France) soit à leur 15ème anniversaire pour les Petits-Fils de France et les Princes du Sang de France. 

    Le Prince Jean de France relèvera-t-il les Ordres royaux lorsqu’il sera Chef de la Maison de France ? Personne ne le sait, mais ce qui est sûr, c’est que en rachetant en 2015, le Collier de l’Ordre du Saint-Esprit de son ancêtre, le prince Jean à démonté une fois de plus, qu’il était un prince de devoir, fidèle à la mémoire de son grand-père . Aujourd’hui, le collier du Saint Esprit, symbole des Rois de France et de la Monarchie Française est désormais entre les mains de celui qui incarnera un jour, après son père, la tradition Royale et qui démontre chaque jour, par son action et par ses prises de parole, son sens des responsabilités. Un simple  symbole ? Non ! Le sens de l’Histoire… Car comme le disait son grand-père et comme aime à le rappeler l’actuel Dauphin de France : « l’avenir dure longtemps » 

    La Couronne

  • Le vrai mal : la République jacobine et oligarchique

    Par Yves Morel

    Le mouvement des Gilets jaunes signe la déchéance représentative du pouvoir politique et, plus gravement, la faillite de nos institutions. Soubresauts violents et résignation contrainte se partagent le cœur des Français et des Gilets jaunes. 

    Les actes V, VI, VII, VIII et autres de la mobilisation des Gilets jaunes ont révélé un essoufflement incontestable du mouvement en même temps qu’un certain durcissement. Les annonces du président Macron ont relativement porté. La stratégie gouvernementale est parvenue à diviser le mouvement et à réduire le courant de sympathie dont il jouissait. Beaucoup de gens inclinent à croire que les mesures annoncées sont de peu de poids, n’auront aucune incidence positive réelle, et, de fait, seront annulées par d’autres initiatives gouvernementales, mais ils doutent que la prolongation du mouvement puisse avoir des retombées fastes et que l’exécutif puisse vraiment mettre en œuvre une politique alternative à celle qui a été la sienne jusqu’à présent. Les Français comprennent les Gilets jaunes, dont ils partagent les conditions de vie et les problèmes pécuniaires, mais ils ne croient pas que leur mouvement, prolongé sine die, puisse contribuer à améliorer leur quotidien. Et les Gilets jaunes eux-mêmes baignent dans cet état d’esprit. Devant les caméras, beaucoup d’entre eux, non convaincus par le discours présidentiel du 11 décembre dernier et par les vœux du 31 décembre, et déterminés à persévérer dans leur action, reprochent à Emmanuel Macron de rester muet sur les moyens de financement des mesures sociales qu’il vient d’annoncer et le soupçonnent, à terme, de vouloir “reprendre d’une main ce qu’il a accordé de l’autre”.

    Le fatalisme face à l’omnipotence du pouvoir économique et à l’impuissance du politique

    Les intéressés n’accordent donc aucune confiance au président de la République quant à l’application des mesures qu’il a énumérées. Et les Français en général partagent cette défiance.

    Fort bien. Mais une pleine et exacte compréhension du discrédit qui atteint ainsi le président, le gouvernement et la classe politique, exige l’élucidation de la nature profonde de cette défiance. En quoi consiste exactement cette dernière ? On peut l’entendre comme une accusation tacite contre ce « président des riches », qui applique une politique favorable aux détenteurs de capitaux et défavorable aux travailleurs, aux petits retraités et aux agriculteurs. Mais on peut également l’interpréter comme une absence de confiance en la capacité de l’État à pratiquer une politique qui ne répondrait pas aux exigences des « riches » et serait plus soucieuse des intérêts des salariés et des petits entrepreneurs. La défiance viserait alors surtout l’impuissance de l’État et du gouvernement – et, pour tout dire, l’impuissance du politique – face au pouvoir économique, qui est le vrai pouvoir, celui qui a la faculté d’imposer sa loi et la prévalence de ses intérêts ; et qui se trouve en mesure d’obliger les pouvoirs publics et toute la population à identifier ses intérêts propres à ceux de la nation… et aux intérêts mêmes des travailleurs, dont le sort dépend de la décision des capitalistes d’investir ou de ne pas le faire, de laisser vivre ou de fermer les entreprises, de maintenir l’emploi sur place ou de délocaliser. Ces deux manières de concevoir la défiance à l’égard de la politique économique et sociale de l’exécutif ne s’excluent d’ailleurs pas. Et les propos tenus par les Gilets jaunes eux-mêmes, et par les Français interrogés sur le mouvement et la situation actuelle, montrent que, dans la tête de la plupart des gens, elles vont de pair.

    8904178-14111076.jpgNos compatriotes inclinent à percevoir le président comme le représentant des maîtres du pouvoir économique, et ne pensent pas que, de toute façon, même s’il le désirait, ou même s’il était remplacé par quelque autre, il puisse mettre en œuvre une politique qui ne satisferait pas les intérêts des détenteurs de capitaux. Ils sont, au fond, pénétrés de cette conviction fataliste que la politique d’austérité est « la seule politique possible », comme disait Alain Juppé, au temps où il était Premier ministre, en 1995. À cette époque, les Français ne se résignaient pas à ce douloureux principe de réalité, et ils partaient en grève à la moindre annonce de réforme de la SNCF ou du régime des retraites. Puis, vaincus par le découragement et par l’expérience vécue de la dégradation continue de leurs conditions de vie, déçus par les mensonges et palinodies des partis (à commencer par le PS), ils ont accepté ce qu’ils refusaient quelque vingt ans plus tôt : la réforme du Code du Travail, la réforme de la SNCF, celle des études secondaires et de l’accès aux études supérieures, etc. Ils ont, certes, montré avec le mouvement des Gilets jaunes les limites de ce qu’ils pouvaient supporter. Mais ils sont néanmoins sans illusion. Et cela explique à la fois la résignation de ceux qui souhaitent un arrêt du mouvement, persuadés de l’inanité de la poursuite de cette action, et la détermination désespérée de ceux qui rechignent à lever le camp, refusant que tout continue comme avant. C’est la révolte de l’impuissance, de tous ceux qui sont écrasés par des forces économiques qui les asservissent, et qui ne voient pas comment s’en délivrer pour améliorer leur sort, et qui croient leurs dirigeants politiques aussi incapables qu’eux-mêmes de changer les choses (les socialistes, en 1981, disaient « changer la vie »), à supposer qu’ils en aient l’intention. Ce que révèle le mouvement des Gilets jaunes, c’est que les Français sont des victimes impuissantes, et qui croient leurs dirigeants eux aussi impuissants. Et ce ne sont pas les derniers événements qui vont infirmer ce jugement. Dernièrement, nous avons vu Ford refuser tout net le sauvetage de son usine de Blanquefort, malgré ses promesses, à la colère de notre ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, qui ne peut rien faire d’autre que se déclarer « indigné » et « écœuré », c’est-à-dire trépigner d’une rage impuissante. Certes, M. Le Maire, inspecteur des Finances, connaît très bien le monde de l’industrie et du business, et est donc peut-être moins surpris et indigné qu’il ne l’affirme. Mais cette hypothèse confirmerait alors l’idée d’une collusion entre le pouvoir politique et le pouvoir économique (nonobstant certains accrocs), et cela n’est pas fait pour réconcilier les Français avec leurs représentants et dirigeants.

    La nocive illusion référendaire

    Nos compatriotes sont si mécontents de ces derniers qu’ils demandent l’institution d’un référendum d’initiative citoyenne. Ce référendum pourra être législatif (un citoyen ou un groupe propose une loi, soumise au vote national en cas d’approbation préalable par 700 000 signataires), abrogatoire (suivant les mêmes conditions, pour faire abroger une loi), constituant (pour proposer une modification constitutionnelle) ou révocatoire (visant à démettre tout élu de son mandat).

    Ce type de référendum irait beaucoup plus loin que ceux, de nature comparable, existant en d’autres pays, où ils restent encadrés par de strictes conditions d’application. Les partis « extrêmes » (RN, LFI) s’y montrent favorables, ceux « de gouvernement » (LREM, LR, PS) ne le sont guère. Mais, de toute façon, on se demande à quoi cela avancerait. Les grands problèmes demeureraient dans toute leur acuité, et leurs solutions, quelles qu’elles fussent, impliqueraient des sacrifices dont le refus par une majorité d’électeurs se révélerait une source de paralysie et d’enlisement. M. Macron envisage une grande consultation nationale sous les deux formes de cahiers de doléances et de plateformes en ligne, destinés à recueillir les attentes des Français dans tous les domaines. L’idée est nocive : l’exemple des cahiers de doléances de 1789 montre que le pouvoir recourt à ce type de consultation quand il a échoué dans tous ses essais de réforme, qu’il ne sait plus que faire, qu’il se sent acculé au point de s’en remettre à l’expression des desiderata de ses administrés. Et alors ? Soit cela n’avance à rien, soit c’est la porte ouverte à l’irruption des revendications les plus disparates, les plus contradictoires et les plus irréalistes. De là à penser qu’une révolution (avec toutes ses convulsions et ses misères) puisse se produire, comme en 1789, il y a peut-être un pas, mais plus court qu’on pourrait le croire. Un pouvoir qui demande leurs doléances à ses administrés est un pouvoir qui abdique parce qu’il ne se sent plus maître de la situation, ne sait plus gouverner, et sent vaciller son autorité. Tel est le cas de notre pouvoir actuel, coincé entre ce qu’il estime sans doute être « la seule politique possible » (mondialiste, européenne et néolibérale) et la nécessité que Macron reconnaît, depuis les derniers événements de « prendre le pouls de la France », sans conviction, sans savoir où il va, et en essayant de faire baisser la température par des mesures économiques auxquelles il ne croit pas, qu’au fond il réprouve, et qui, de toute façon, ne résoudront rien… si elles n’ont pas un effet délétère.

    Un pouvoir qui a perdu toute légitimité représentative

    1159295351.jpgÀ l’évidence, un tel pouvoir ne peut plus prétendre représenter la nation. Souvenons-nous, d’ailleurs, que M. Macron n’est que l’élu des deux tiers de 43% d’électeurs inscrits, autrement dit d’une très étroite minorité. L’affaire des Gilets jaunes aura aggravé ce déficit de légitimité. Il est d’ailleurs inquiétant de songer à la possible influence de ce mouvement sur notre vie politique. À quoi ressemblerait une république des Gilets jaunes ? À une sorte d’anarchie, sans dirigeants, sans hiérarchie, sans représentants élus. Quelle peut être l’influence des Gilets jaunes sur les élections ? Une phénoménale abstention, ou des listes ou candidatures individuelles de Gilets jaunes absolument dissonantes. Cela promet.

    En définitive, ce mouvement aura surtout fait apparaître en pleine lumière, mais en filigrane, l’inanité, l’épuisement et la faillite finale de notre République d’inspiration jacobine. Il conviendrait de voir là l’occasion d’une refondation de notre modèle politique.     

    Docteur ès-lettres, écrivain, spécialiste de l'histoire de l'enseignement en France, collaborateur de la Nouvelle Revue universelle 
  • UN MOUVEMENT QUI REFUSE DE MOURIR

     

    Les tous derniers événements confirment la perte de légitimité du pouvoir actuel.

    1482558-madrid-nombreux-drapeaux-espagnols-ornent.jpgÀ peine Macron a-t-il annoncé, dans son discours de fin d’année, l’ouverture d’un « grand débat national » cadré par une Lettre aux Français à paraître au milieu de ce mois, que le collectif des Gilets jaunes, La France en colère, lui écrit une lettre ouverte, datée du 3 janvier, destinée à expliquer que non seulement son propos ne les a en rien convaincus, mais qu’ils restent plus que jamais déterminés à poursuivre leur action, persuadés qu’ils sont de sa légitimité, nonobstant les sondages. Ce fléchissement, d’ailleurs, quoique important, est relatif, puisque les Gilets jaunes peuvent encore compter sur 55% d’approbations, selon un sondage tout récent (4 janvier) d’Odoxa Dentsu consulting. Sous la plume de Priscilla Ludovsky, Éric Drouet et Maxime Nicolle, le collectif accuse le pouvoir de chercher à endormir les Français, et affirme sa résolution de relancer le mouvement, prévoyant la possible transformation en « haine » de la « colère » populaire, au cas où le président persisterait à ignorer leurs revendications. Et de relancer, dans la foulée, l’exigence de la tenue du fameux référendum d’initiative citoyenne, dont nous avons dit, plus haut, ce que nous en pensions.

    Qualifiant de « mesurettes » les concessions annoncées le 11 décembre (hausse du SMIC, défiscalisation des heures supplémentaires, baisse de la CSG pour les retraités percevant une pension inférieure à 2 000 euros mensuels, annulation des hausses des carburants… en 2019), les Gilets demandent « une baisse significative de toutes les taxes et impôts sur les produits de première nécessité », ce qui exprime leur détresse et leur révolte face à une situation matérielle qui ne cesse d’empirer, et « une baisse significative de toutes les rentes, salaires, privilèges, et retraites courantes et futures des élus et hauts fonctionnaires d’État », ce qui traduit une exaspération face aux faveurs dont jouit la nomenklatura qui nous dirige. Ces avantages sont perçus comme une inégalité de condition jugée non seulement injuste, mais profondément humiliante à l’égard de la masse de nos compatriotes. Le ton de la lettre ouverte est particulièrement virulent, les Gilets jaunes taxant de « piège » la consultation nationale prévue, dénonçant la répression exercée à leur encontre, stigmatisant le mépris du président à l’égard du peuple, et exprimant leur rejet total des dirigeants actuels en exigeant l’intervention, dans les discussions, d’une personnalité non politique et exempte de tout soupçon au plan judiciaire et financier.

    Le mouvement s’essouffle peut-être, mais apparemment, la braise continue à couver sous la cendre, et il n’est pas impossible qu’elle provoque un incendie.  ■  

    YM

  • Prince Jean de France : Réflexion à propos du 21 janvier 1793

     

    2380807990 - Copie.jpg10h22 ce matin à ma montre.

    Comment ne pas avoir une pensée émue pour le roi Louis XVI, victime de la froideur révolutionnaire, le 21 janvier 1793. Père de famille exemplaire, roi très chrétien, il aura été mal jugé de tout temps. On oublie malheureusement et trop souvent, pour laisser parler seulement la caricature, que ce descendant d’Henri IV et de Louis XIV fut un bourreau de travail, entouré de ministres talentueux, et que ses qualités politiques ont contribué à renforcer le prestige militaire et politique de la France avec la guerre d’indépendance américaine.

    En rompant le lien personnel que la monarchie avait avec les Français, ce pacte fort et réel entre le roi et ses sujets, la révolution a précipité les Français dans l’ère des masses, a laissé l’homme seul sans défense face à l’État, a cassé la dynamique d’un pays en sapant avec brutalité ses fondations morales, culturelles et spirituelles au prix de massacres comme le génocide vendéen.

    Combien de réformes, modernes pour l’époque, que ce souverain a initiées, ont été malheureusement oubliées par notre Histoire nationale. Loin d’être ce personnage falot que l’on tente de nous présenter régulièrement, et même s'il fut parfois mal conseillé, Louis XVI fut un roi dévoué à son royaume et soucieux du bien-être des Français à chaque jour de son règne. C’est sa mémoire que j’honore aujourd’hui. Et si je n’exonère pas le vote du duc d’Orléans qui appartient désormais à l'Histoire, je porte avec fierté, en tant que dauphin de France, l’héritage d’une famille, d’un roi, d’un prince, d’un homme que le destin aura rendu à Dieu beaucoup trop tôt. 

     

    Le prince Jean de France
    Page Facebook officielle
  • La voie étroite

    par Louis-Joseph Delanglade 

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    On se rappelle qu’à la suite de l’échec de la conférence de Rambouillet (6 février - 22 mars 1999), l’Otan avait déclenché une campagne de frappes aériennes pour faire plier la Serbie et lui faire accepter l’inacceptable indépendance du Kosovo.

    Preuve était faite que l’organisation, ayant perdu son essentielle raison d’être depuis la fin de l’Union soviétique, n’était plus qu’une force au service de la politique étrangère américaine. Dix ans après, M. Sarkozy, dit « l’Américain », commettait la faute impardonnable, puisque rien ne le justifiait au regard de notre intérêt national, de nous faire revenir dans le commandement intégré de l’Otan. 

    15581327.jpgAujourd’hui, ironie de l’Histoire, voilà que les Etats-Unis, par la bouche de leur erratique président, semblent remettre en cause leur propre appartenance à l’Otan. Cette organisation, ce sont les Etats-Unis plus vingt-huit autres Etats membres. Les arguments comptables de M. Trump sont parfois contestables mais, finalement, il est exact que ce sont bien les Etats-Unis qui financent l’Otan pour l’essentiel (25% du budget de l’organisation et jusqu’à 70% de ses dépenses d’intervention). Arguant de cet état de fait, M. Trump vient donc d’évoquer la possibilité d’un retrait pur et simple si les autres membres ne se décident pas à payer davantage. Cela aurait pour première conséquence de laisser les Européens en tête-à-tête avec la Russie de M. Poutine : inutile de préciser que cette perspective ne déclenche pas de ce côté-ci de l’Atlantique les habituelles moqueries médiatiques à l’encontre du président américain. Il s’agirait en fait d’un véritable séisme géopolitique résultant de la simple mise à nu de la vérité : il n’existe pas de défense européenne, l’Union ayant toujours été incapable de sortir de sa matrice commerciale et financière. Plus de « parapluie nucléaire » américain donc, sauf pour la France et la Grande-Bretagne. 

    star-wars-1728x800_c (1).jpgIl faut toutefois comprendre que cet éventuel retrait américain, ou pas, de l’Otan est l’option basse et qu’existe aussi une option haute car, avec M. Trump, les choses ne sont pas aussi simples que peuvent le penser les simplistes commentateurs de la presse française. En réalité, en bon manager, M. Trump menace un peu pour peut-être obtenir encore plus : il vient en effet d’annoncer également son intention de relancer la fameuse « guerre des étoiles », cette idée de feu M. Reagan, abandonnée après la chute de l’URSS car jugée chère et inefficace. Ce serait la seule option stratégique propre à protéger efficacement les Etats-Unis et… les alliés qui accepteraient de payer encore davantage que pour la seule appartenance à l’actuelle Otan. Option basse ou option haute, l’alternative pour la France est la même : en passer par les exigences de M. Trump ou envisager une solution plus conforme à l’idée que nous pouvons nous faire de l’indépendance nationale.

    Force-de-dissuasion-nucleaire-quel-est-le-projet-de-Hollande.jpgLa voie est étroite et c’est au pouvoir politique qu’est dévolue la tâche essentielle de conjuguer au mieux alliances et souveraineté. Pour l’instant, l’Allemagne reste l’horizon indépassable de l’Elysée. M. Macron retrouvera ainsi Mme Merkel à Aix-la-Chapelle, demain, 22 janvier, pour la signature conjointe d’un nouveau traité franco-allemand, cinquante-six ans après celui de l’Élysée (on n’a pas beaucoup avancé depuis). Ce énième traité est très critiqué alors qu’on nous le certifie avant tout « symbolique » ; sa seule innovation résiderait dans la création d’un Parlement franco-allemand, un parlement sans pouvoir (tant mieux) mais un parlement de plus (à quoi bon ?). M. Macron devrait au plus vite se  rappeler que, s’il n’est ni Jupiter ni Louis XIV, il reste le chef de l’Etat français et qu’à ce titre il est le chef des armées et le décisionnaire ultime et quasi monarchique en matière de dissuasion nucléaire, ce qui l’ « oblige » en quelque sorte. ■

  • Le krach dès 2019 plutôt que l’effondrement ultérieur du Système

    Par Marc Rousset    

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    Les investisseurs broient à nouveau du noir et anticipent un scénario très négatif de ralentissement de la croissance mondiale.

    Le CAC 40 perd environ 10 % depuis le début de l’année, tandis que le DAX allemand affiche une chute de l’ordre de 20 %. Les valeurs plus petites et moyennes à la Bourse de Paris ont chuté, elles aussi, d’environ 20 %, avec des baisses spectaculaires de plus de 50 % pour Vallourec, Pierre et Vacances, Derichebourg, Marie-Brizard. Quant à l’indice PMI manufacturier de la zone euro, il est au plus bas depuis août 2016, Allemagne incluse.

    Un indicateur suggère que l’activité américaine et mondiale est davantage susceptible de ralentir que d’accélérer : l’inversion de la courbe des taux conduit généralement à la récession. Tout récemment, le taux d’intérêt à cinq ans sur la dette des États-Unis est passé en dessous de celui à trois ans. L’écart entre le taux d’intérêt de la dette à dix ans (2,952 %) et à deux ans évolue à son plus bas niveau depuis 2007. Les taux à trente ans ne s’élèvent qu’à 3,22 %. James Powell, le président de la Fed, a déclaré que les taux d’intérêt actuels se trouvaient juste en dessous de leur position neutre, ce qui laisse penser qu’il va encore augmenter les taux à court terme en décembre 2018, mais sans doute arrêter de les relever ou moins les relever en 2019, contrairement aux annonces précédentes.

    Donald Trump, malgré ses taxes punitives sur les marchandises importées, fait face à un déficit commercial record depuis dix ans, en octobre 2018, de 55,5 milliards de dollars, dont 38,18 avec la Chine et 15,05 avec l’Union européenne. Trump juge ridicules les nouvelles hausses de taux de la FED et s’inquiète des banques américaines en difficulté. L’action Goldman Sachs a baissé de 35 % depuis son plus haut historique de février 2018. Le cours de Bourse moyen des 24 plus grandes banques américaines a baissé de 22,5 % depuis le 26 janvier 2018, tandis que celui des petites banques régionales a plongé de 22,3 % depuis le 8 juin 2018.

    La Commission européenne a adopté une recommandation visant à promouvoir une utilisation plus large de l’euro dans les transactions internationales et les secteurs stratégiques clés tels que l’énergie, mais tout cela semble relever de vœux pieux, avec un manque de détermination géopolitique. Les ambitions de Macron semblent contrariées puisque le MES (mécanisme européen de stabilité) pourra porter secours à une banque européenne menacée de faillite ou à un État en crise en 2024 au plus tard, avec faculté d’agir en moins de 24 heures, sans attendre un feu vert du Bundestag ; mais les krachs bancaires, boursiers et immobiliers auront lieu bien avant…

    Quant à un autre outil européen « anti-crise », le système européen de garantie des dépôts bancaires, il a été reporté, faute d’unité des pays membres. Enfin, de nombreux États restent hostiles au projet de mini-budget de « stabilisation » sur la zone euro, cher à Macron. Trois schémas semblent prévaloir, après les élections européennes de mai 2019 : soit l’Italie met de l’eau dans son vin et se « grecquise », la France la suivant dans la roue, soit l’Italie sort de l’union monétaire, soit l’Allemagne sort de l’union monétaire.

    La zone euro est l’objet d’inquiétudes suite à la situation des banques et de l’Italie. Qui achète de la dette italienne depuis 2015 ? Essentiellement la BCE, qui détient aujourd’hui environ 280 milliards d’obligations, tandis que les investisseurs italiens désinvestissaient. 3.000 chefs d’entreprise de la Confindustria viennent de faire savoir à Turin qu’entre la réforme des retraites et le revenu de citoyenneté, le budget coûtait 18 milliards d’euros et « ne faisait rien pour la croissance »« Ça suffit, la campagne électorale permanente et les politiques qui pénalisent notre capacité à investir ! Basta ! » Un défaut de l’Italie serait dix fois plus grave que la faillite de Lehman et de la Grèce.

    Autrefois la France et l’Italie, sans l’euro, auraient fait fonctionner encore davantage la planche à billets et tout serait déjà terminé depuis longtemps par une gigantesque dévaluation qui aurait ruiné tous les épargnants. Macron aurait mieux fait de dire qu’avec l’euro, à défaut de baisser la dépense publique et d’arrêter net l’immigration, l’enjeu de la fiscalité écologique était en fait un faux alibi pour éviter la faillite de la France.. ■  

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    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise
  • Marseille & Région, ce lundi 21 janvier, conférence-débat avec André Bercoff ... A ne pas manquer ! C'est ce soir !

    Programme du lundi 21 janvier 2019 à Marseille

    À 19h, Messe à la mémoire du roi Louis XVI et des victimes de la Révolution, en la Basilique du Sacré-Coeur, 81 avenue du Prado. La Messe, chantée, avec musique et orgue, sera célébrée par Monseigneur Jean-Pierre Ellul, recteur de la basilique. L'homélie sera donnée par le père Antoine Deveaux. 

     A 20h30, conférence-débat avec André Bercoff, invité exceptionnel 2019 : « SITUATION EXPLOSIVE DE LA FRANCE ET DU MONDE ». 

    Inscriptions urgentes

    Lieu de l'événement : Maison des Travaux Publics & du Bâtiment, 344 bd. Michelet - 13009 Marseille (Parking gratuit)

    Conférence-débat et buffet-dînatoire : 25 € - Jeunes 15 €

    Renseignements par courriel, texto ou téléphone 

    Courriel : urp@outlook.fr  - Téléphone : 06 08 31 54 97

    Règlements de préférence par PayPal (Noter : « 21 janvier »)

     
    Le nombre de places étant limité, il est conseillé de s'inscrire au plus tôt.
    A noter qu'il ne sera pas envoyé d'invitations par poste. Pour s'inscrire ou se renseigner, prière d'utiliser téléphone ou courriel.
    A faire suivre, diffuser, transmettre ... Merci.
  • Culture • Loisirs • Traditions

    Ce visuel est destiné à marquer l'unité des articles du samedi et du dimanche, publiés à la suite ; articles surtout culturels, historiques, littéraires ou de société. On dirait, aujourd'hui, métapolitiques. Ce qui ne signifie pas qu’ils aient une moindre importance.  LFAR

  • Livres & Actualité • Demain la Dictature

    César, Musée de l'Arles antique

    Un entretien avec Philippe Bornet

    La dictature en France marque la fin d'un cycle. L'analyse du processus dictatorial paraît d'une intéressante actualité. 

    Quelle différence entre une Dictature et une Tyrannie ?

    Le Tyran ne dispose que de la potestas (puissance) ; il règne par la contrainte uniquement sans légitimité. Le Dictateur dispose de la potestas et de l’auctoritas (autorité). Disons même qu’il est le grand restaurateur de l’autorité. Le propre du Dictateur est que sa magistrature est parfaitement légale et qu’il bénéficie d’un large consensus populaire. Paradoxalement, seuls les pays libres connaissent des Dictatures. Seuls les peuples d’esclaves, capables de s’incliner sous le joug de la puissance injuste, les ignorent. Renan l’a dit et expliqué, seuls les Latins ont des Dictateurs. Les peuples germains admettent la loi du plus fort (faustrecht) : celui qui a la puissance a toujours, de facto, l’autorité.

    Le recours au dictateur est-il plus ardemment souhaité par les extrêmes ou par les soutiens de l’ordre établi ?

    Le recours au dictateur commence généralement par une négociation dans les coulisses pour désigner le repreneur d’entreprise en faillite.  Le futur Dictateur se voit présenter un cahier des charges qui consiste généralement à reprendre le personnel politique précédent et à le reclasser. En général, les choses se passent à l’amiable et le peuple n’est convié que pour applaudir. C’est ce qui s’est passé le 18 brumaire où l’abbé Sieyès changea au dernier moment le nom du premier rôle, qui aurait pu être Moreau ou Joubert. Bonaparte était disponible, n’ayant pas d’engagement ailleurs. La question du souhait populaire n’a donc guère d’importance. Il semblerait cependant que contrairement à une idée convenue, les électeurs centristes sont peu imbus de sens démocratique comme le montre les dernières enquêtes d’opinion.

    La dictature est-elle un moment systématique du cycle du pouvoir républicain ?

    Rome a connu 64 dictateurs et plus de dictatures jusqu’à Marius, Sylla, Pompée, César. Paradoxalement Octave Auguste n’a jamais été dictateur, il a même refusé de l’être. C’est dire si cette magistrature, inventée par la république romaine, faisait partie intégrante des institutions romaines. En France, nous avons connu une dictature à chaque fin de République. La dictature marque l’achèvement d’un cycle. Elle peut se transformer en Monarchie ou en une nouvelle République car, contrairement à ce qu’on dit, le Dictateur dépose souvent sa dictature soit parce qu’il se sent trop âgé, soit qu’il est fatigué du pouvoir.

    Y a-t-il en France un climat insurrectionnel ou révolutionnaire qui mènerait à l’instauration d’une Dictature ?

    Oui, la perspective d’une nouvelle Dictature me paraît maintenant inéluctable. Il existe une succession de douze étapes qui mènent à l’apparition d’une dictature : 1. désordre dans la rue, 2. impéritie du gouvernement, 3. mécontentement dans l’armée et la police, 4. guerre ou menace de guerre, 5. échec et peur des élites, 6. prestige d’un général, etc. Nous sommes à la phase 5 et déjà des noms de généraux circulent sur les réseaux. La crise des Gilets jaunes à laquelle personne ne s’attendait il y a deux mois est venue renforcer cette impression. Pour les sept dernières étapes, je me permets de vous renvoyer à mon ouvrage. Tout y est expliqué à partir des exemples antiques et modernes.

    Le Dictateur est-il le méchant du Politique ?

    Certains veulent lui voir endosser ce rôle. En fait, le Dictateur restaure l’autorité. Il fait preuve d’une désobéissance contraire. Contrairement à Prométhée, il ne lève pas l’étendard de la révolte mais refonde un système, ferme une parenthèse ou restaure un régime.

    Le Dictateur est le gentil de l’Histoire. Je dirais même qu’il est une figure christique et Cicéron lui-même écrit dans le De Republica que les Dictateurs vont au paradis !  

     

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    Philippe Bornat

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    Demain la Dictature, de Philippe Bornat, aux Presses de la Délivrance, 250 pages, 22 euros.

  • Patrimoine cinématographique • Allemagne année zéro

    Par Pierre Builly

    Allemagne année zéro de Roberto Rossellini (1948)

    20525593_1529036520490493_4184281983923317414_n.jpgLe peuple du désastre

    C’est un film prenant et important, comme Rome ville ouverte et comme Païsa du même réalisateur, avec qui il constitue une trilogie du désastre. Un moyen métrage (74 minutes) qui braque la caméra non plus sur les victimes, mais sur les bourreaux et qui, d'une certaine façon, porte donc un regard humaniste sur la guerre. 

    images.jpgIl y a, d'ailleurs, dans Allemagne année zéro tout un discours sur le retournement des valeurs induit par le conflit : les chefs de famille sont des parasites inutiles, malades ou confinés dans leur maison et la nostalgie de ce qu'ils ont été ; les jeunes filles sont contraintes d'émoustiller les occupants alliés dans les dancings pour gagner quelques cigarettes, les bons soldats, qui se sont battus jusqu'au bout pour leur pays sont obligés de se terrer en craignant d'être arrêtés par la police...

    Et le personnage principal du film, c'est un enfant, Edmund Kohler (Edmund Meschke), un garçon de douze ans, qui porte sur ses épaules le poids de sa famille et symbolise particulièrement le sort du pays vaincu : il n'est évidemment pas coupable du nazisme et des horreurs de la période, mais il en subit au premier rang le choc et la responsabilité. 

    Jusqu'à être, dans sa fragilité, complètement déséquilibré par le poids que font peser sur ses épaules les discours des adultes, celui de son père malade, qui ne cesse de geindre sur lui et sur les siens et appelle la mort, celui de son ancien instituteur, nazi et libidineux qui lui envoie dans la tête un plaidoyer eugéniste appelant à l'élimination des faibles et des malades.

    Allemagne_annee_zero.jpgEt lorsque Edmund, ayant finalement accompli ce que ces adultes/références avaient commandé, et devant la perception de son crime se rend compte de l'horreur et veut retrouver son âge, il est, presque symboliquement, exclu de la bande des gamins avec qui il voudrait jouer au football. 

    Dès lors, comment s'étonner que, dans le vertige du basculement de tout ce qui a été inculqué et qui n'existe plus, ou qui ne peut plus être pratiqué, la seule issue d'Edmund soit le vide du suicide, puisqu'il ne peut s'appuyer sur rien de stable ? Il ne comprend ni ce qu'il a fait, ni ce qu'il va devenir... 

    Allemagne-année-zéro.jpgRoberto Rossellini filme précisément l'éclatement d'un monde dans les longues séquences sur Berlin dévasté. Voilà ce qu'il a écrit : La ville était déserte, le gris du ciel coulait dans les rues et, à hauteur d'homme, on dominait les toits du regard ; pour retrouver les rues sous les décombres, on avait déblayé et entassé les gravats ; dans les fêlures de l'asphalte, l'herbe commençait à pousser ; le silence régnait, chaque bruit en était le contrepoint et le soulignait davantage ; un mur solide au travers duquel il fallait passer était constituer par l'odeur douceâtre de matières organiques corrompues ; on flottait sur Berlin. Peut-on mieux décrire à la fois la forme des images et le fond du film ? 

    Dans un carton placé au tout début du film, Rossellini indique qu'il a réalisé Allemagne année zéro pour apprendre aux enfants allemands à re-aimer la vie. Ne peut-on voir un signe d'espérance dans cette belle séquence qui est presque à la fin où les enfants errants dans les ruines s'arrêtent, émerveillés en entendant, venant d'une église désaffectée un inconnu jouer à l'harmonium le Largo d'Haendel (Ombra mai fu)... 

    Allemagne-Annee-zero-DVD.jpg

    DVD autour de 13 € .

    Retrouvez l'ensemble des chroniques hebdomadaires de Pierre Builly sur notre patrimoine cinématographique, publiées en principe le dimanche, dans notre catégorie Culture et Civilisation.
  • Culture • Loisirs • Traditions

    Ce visuel est destiné à marquer l'unité des articles du samedi et du dimanche, publiés à la suite ; articles surtout culturels, historiques, littéraires ou de société. On dirait, aujourd'hui, métapolitiques. Ce qui ne signifie pas qu’ils aient une moindre importance.  LFAR

  • Famille de France • Quand « L’Incorrect » évoque le Prince Jean de France face aux « débats » en cours

    ®Benjamin de Diesbach pour L'Incorrect

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgCet article est paru sur le site de L’incorrect [17.01]. Il est consacré au Prince Jean de France et à ses dernières déclarations où le Dauphin de France se positionne dans les débats qui agitent le pays. C'est le style et la vision de l'Incorrect. Vif, incisif et intéressant.  LFAR

     

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    JEAN D’ORLÉANS S’ADRESSE DE NOUVEAU AUX FRANÇAIS

    Descendant du dernier roi des Français, Jean d’Orléans est un des potentiels héritiers au trône de France, vacant depuis la chute de la monarchie en 1848. En adressant ses vœux aux Français par le biais d’un communiqué mis en ligne sur son site officiel, le prince se positionne dans le grand débat institutionnel qui s’amorce dans « l’Hexagone ». 

    2128386616.jpgSa tribune publiée le 9 octobre dans le Figaro appelant « à rétablir la constitution dans la perspective tracée par de Gaulle », qui avait songé un temps à rétablir la monarchie, avait été saluée par les constitutionnalistes. Alors que la France est plongée dans une grave crise institutionnelle et sociale, avec le mouvement des gilets jaunes « qui cristallise toutes les fractures de notre société », le prince Jean d’Orléans pose les fondations d’un projet dont il dessine avec précaution les contours tout en gardant la hauteur que lui imposent son héritage et sa future charge, si le destin devait l’appeler un jour à ceindre la couronne de France. 

    Sur les réseaux sociaux, qu’il suit avec assiduité, les messages se sont multipliés ces derniers mois pour qu’il se montre aux Français et qu’il s’investisse plus dans le champ politique. Le prince est un homme de réflexion. Il entend suivre les pas de son grand-père, le comte de Paris, Henri d’Orléans avec lequel il partage les mêmes yeux bleus azurs.  « Un prince doit rester indépendant : pour faire de la politique, il ne faut pas en faire…Il faut aussi prendre le temps d’écouter.

    Il n’est pas nécessaire que j’intervienne à tout bout champ. Au contraire, mes propos auront d’autant plus de poids que je m’en tiendrai à l’essentiel (…). Pour beaucoup de nos compatriotes, les temps sont d’autant plus difficiles à vivre qu’ils ne savent pas où va la France. Les Français n’ont plus de repères. Il est donc de mon devoir de leur dire quels sont les miens (…). Ma passion, c’est la France !» déclare le prince Jean d’Orléans. 

    Le retour à la monarchie, une solution en ces temps troublés ? « Notre pays doit affronter depuis plusieurs années une profonde crise de structures. Malaise social, crise économique, mais crise aussi de nos institutions (…) qui s’expliquent par la tentation de nos gouvernants d’abandonner à l’Europe la direction de nos affaires.

    Bon nombre de Français s’interrogent (…) et si les Français se posent ces questions (et je sais qu’ils le font), s’ils s’inquiètent pour la France (et les nombreuses alternances que nous connaissons depuis un quart de siècle en sont un indice), alors je crois qu’ils viendront, tout naturellement, à peser dans leur réflexion, les avantages d’un régime, la monarchie qui vise à garantir l’indépendance, la stabilité et l’équité du pouvoir suprême »  affirme le duc de Vendôme, titre de courtoisie qu’il a reçu en 1987, et qui confessait encore récemment, sur les ondes de la radio Europe 1, son admiration pour la monarchie constitutionnelle espagnole. 

    « Croyez-moi, la monarchie est une idée neuve en Europe » surenchérit-il avec humour mais toujours avec le sérieux qui le caractérise comme on a pu l’apercevoir cette année sur la chaîne de télévision France 2,  lors d’une émission consacrée au monarchisme et pour laquelle il avait été brièvement interrogé.

    « La monarchie, c’est un prince dont l’arbitrage est admis par tous, n’étant l‘homme d’aucun camp, il ne peut être soupçonné de favoriser l’un au détriment de l’autre (…). La monarchie, enfin, c’est un rapport direct-personnel, entre le roi et le peuple. Ce lien s’établit entre autres, grâce au référendum, dont l’usage malheureusement se perd,  comme si l’on craignait que le peuple ne déjuge celui qu’il a élu ». 

    2307869059.jpgDrapé dans l’héritage capétien de Saint-Louis, ce père de 5 enfants a déjà tracé les lignes d’un début de programme, à travers un livre-entretien paru en 2004, intitulé  Jean de France, un prince français, évoquant tous les sujets dans lesquels il est investi tels que l’éducation, la justice, la foi, la culture, l’économie, la politique étrangère, la défense nationale ou encore celui des institutions.

    Dans ses vœux aux Français, le prince Jean d’Orléans semble s’afficher indubitablement comme un prétendant naturel, en arbitre crédible à l’heure où le peuple se cherche une authentique figure sacrée à laquelle se rattacher.  

    Frederic de Natal
    frederic.natal@lincorrect.fr
  • Littérature & Politique • LA FONTAINE ET BOUTANG

     Par Axel Tisserand 

    1964667714.jpgLa Fontaine politique de Pierre Boutang vient d'être réédité par les éditions les Provinciales. Quand langue, philosophie et politique trouvent leurs rythmes, leurs rimes et leurs sens.  

    La Fontaine aura accompagné Boutang toute sa vie. 

    arton771.jpgDes articles, à la fin des années quarante, sur celui que Sainte-Beuve appelait « notre Homère », salués à ce point par Maurras, alors prisonnier, que celui-ci lui demande de les récrire en vue d'un livre - la lettre de 1950 du prisonnier de Clairvaux servira de préface à ce La Fontaine politique qui ne sortira qu'en 1981, avant un autre livre, moins épais, La Fontaine. Les « Fables » ou la langue des dieux, en 1995 : Boutang et La Fontaine ne se sont jamais quittés. 

    Pourquoi « notre Homère » ? Parce que, comme l'Iliade et l'Odyssée pour les petits Athéniens, les Fables de La Fontaine sont, devraient redevenir, la maïeutique de chaque petit Français, à savoir le lieu où la langue exprime, au plus haut point, le lien entre l'âme et le corps, la cité et l'universel, la race - il ne faut pas avoir peur du mot, qui n'a ici rien de biologique - et la civilisation, la force, qu'il faut réhabiliter, en ces décennies d'hypocrite faiblesse, et le spirituel que pourrait signifier, sinon, la force d'âme ? —, enfin, entre la raison et l'imagination - plus encore qu'entre le concept, mot que n'aimait pas Boutang, et l'image : l'intelligence des choses, ni des hommes, encore moins du cœur, n'est réductible à la raison ratiocinante, contrairement à ce que pensait Descartes. L'analogie - merci Thomas, merci Vico - n'est-elle pas maître des Fables, comme de l'Odyssée ? C'est pourquoi, « chaque fois qu'un enfant apprend sa langue, il imite et prolonge l'aventure capétienne du rassemblement d'une terre dans l'unité de sa parole maîtresse, gardienne de l'unité du cœur. » 

    Poésie et politique, au plus vrai de l'être humain  

    Le corbeau, la gazelle, la tortue, et le rat.jpgAvec La Fontaine politique, nous entrons dans un registre, encore jamais étudié avant Boutang, celui de la jonction de la poésie et de la politique à partir de La Fontaine - qui n'est pas l'étude biographique des rapports de La Fontaine avec le pouvoir royal. Le premier enseignement, des multiples que contient l'ouvrage, est que restauration du politique et restauration du langage vont de pair, puisque le langage assure le lien entre les membres d'une communauté : « Comme au spirituel pur, celui de la transcendance, la charité commande tout ainsi au spirituel politique, le juste parler, la parole vivante sont toute la morale et le corps même des autres biens. » Il existe donc bien un spirituel politique, fondant le juste sens d'un politique d'abord que les fables illustrent à leur manière, essentielle. Car la restauration de l'intégrité de la langue, en cela véritable restauration nationale, est le préalable de la restauration politique à la condition, toutefois, de reposer sur la langue des dieux que parlent les Fables, depuis toujours, et non cette langue des hommes, qui est celle, post-cartésienne, de l'ère démocratique. Langue des dieux qu'ils parlent, suprême paradoxe de l'analogie, à travers des animaux qui livrent, dans les fables, pour l'homme, le secret de ces universaux fantastiques, de ces genere fantastici, ces « "généralités" sans abstraction », qui sont l'expression d'un universel analogique pré-rationnel. Sont-ce eux que l'enfant expérimente dans son besoin de nommer, cette connaissance préscientifique des formes ou des essences ? Au contraire, moderne, Descartes l'est, ou plutôt la modernité est cartésienne, en tant qu'il est le premier à tourner le dos à l'homme et à l'histoire par « sa réduction de l'homme, (et de l'histoire par là même annulée) au discours de "l'âge de l'homme': » Et Boutang d'ajouter : « Descartes abandonne tout le territoire de l'imagination à la machine, et avec l'imagination le monde effectivement réel de la vie ». 

    la-fontaine-politique.jpgCette édition est non seulement bienvenue - et nous ne pouvons que saluer le courage des éditions Les Provinciales qui republient, un à un, les textes essentiels de Boutang -, elle forme également un beau livre, dont la conception fait penser à l'édition de la traduction du Banquet de Platon par le même Boutang, chez Hermann, accompagnée de dessins de Maria Elena Vieira da Silva. L'édition présente est illustrée de trente-six animaux à l'encre de Chine de Gérard Breuil. De la belle ouvrage, pour les yeux et l'esprit.    

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    La Fontaine Politique,
    Pierre Boutang
    Ed. Les Provinciales. 352 p. 26 €
  • Cinéma • Casse-Noisette et les quatre royaumes

    Par Guilhem de Tarlé 

    A l’affiche : Casse-Noisette et les quatre royaumes, un film américain de Lasse Hallström et Joe Johnston, avec Mackenzie Foy (Clara), Morgan Freeman (Drosselmayer), Keira Knightley (la fée Dragée), Helen Mirren (Gingembre), Jayden Fowora-Knignt (Phillip), adapté du conte d’Hoffmann Casse-Noisette et le Roi des souris (1816).

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    C'est il y a 6 ans exactement, en décembre 2012, que nous sommes allés voir au cinéma le ballet de Tchaïkovski ... et nous en sommes partis, honteux, à l'entracte... en nous cachant de nos amis ou relations que nous avions croisés au début de cette soirée artistique et mondaine.

    Mais Casse-Noisette et les quatre  royaumes, j'en avais  entendu une bonne critique que je crois quand même justifiée.

    C'est surtout un film  pour enfants, et j'aurais pu m'y initier à la beauté d’un « ballet pour les nuls ».

    17626947lpw-17627169-article-jpg_5763011.jpgC'est raté, et même le jeune public qui remplissait la salle semblait davantage intéressé par ses paquets de bonbons et de pop-corn, si je me réfère au bruit qui couvrait les voix trop basses des actrices.

    J'espère qu'il a au moins bien assimilé le me(ti)ssage mondialiste qui impose à ce conte allemand  un quota de « diversité » avec, notamment, Drosselmayer, le parrain de Clara, et Phillip, le garde Casse-Noisette.    

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plusieurs dizaines d’autres sur mon blog Je ciné mate.