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  • « L'insincérité » budgétaire de la République en fin de règne Hollande : un scandale à onze milliards d'euros

     

    Par Jean-Philippe Chauvin

     

    1262631406.jpgUne « insincérité » à 11 milliards d'euros (si l’on en croit la presse économique qui avance ce chiffre), peut-être plus encore : c'est le petit cadeau d'adieu du gouvernement de M. Cazeneuve et particulièrement de son ministre des Finances M. Sapin, révélé par Le Canard enchaîné et la Cour des comptes dans son audit des finances publiques du pays.

    Cela mettrait ainsi le déficit de la France à 3,2 % du PIB quand M. Hollande avait promis qu'il serait à 2,8 % en 2017, pour se conformer aux exigences de l'Union européenne et plus exactement des règles issues du traité de Maëstricht, mais aussi aux promesses faites par la France à ses partenaires européens. Comme le signale dans son édition du 29 juin le quotidien libéral L'Opinion : « Pour la première fois, elle sera le seul et unique pays de la zone euro à être en déficit excessif », alors que les autres pays de la zone euro annoncent des déficits moins élevés, voire des excédents budgétaires comme le voisin allemand qui prévoit environ 15 milliards d'excédent (quand la France est, chaque année, à environ 70 milliards de déficit, qui se rajoutent à la dette actuelle)... Peut-on mieux résumer par ces quelques chiffres le désastre budgétaire de la République française en Europe ? 

    Cette situation, qui complique encore le travail de l'actuel gouvernement, affaiblit la France au moment même où elle cherche à retrouver sa place sur la scène internationale, et elle nous menace d'une situation « à la grecque », même s'il s'agit, pour l'heure, d'une menace plutôt que d'un risque avéré et immédiat. 

    Il serait bon et très pédagogique que les responsables du dernier dérapage budgétaire, de cette « insincérité », soient traduits en justice, au moins pour le principe et pour le symbole : après tout, n'est-ce pas ce qui arrive quand un Kerviel est accusé d'avoir fait perdre « quelques » milliards à la Société Générale ? Sa condamnation à 5 milliards d'euros, remise en cause depuis, avait été applaudie, à l'époque, par certains milieux économiques, alors que sa manœuvre financière ne concernait, à l'origine, que la banque dans et pour laquelle il travaillait. Quant à M. Cahuzac, il a été condamné à deux ans de prison pour une fraude de quelques centaines milliers d'euros qui en a fait perdre à l’État quelques dizaines de milliers, loin des 11 milliards d'aujourd'hui. La politique passée de M. Sapin, elle, affecte le pays tout entier, aujourd'hui, ses finances comme ses contribuables : pourquoi s'en tirerait-il à si bon compte, avec seulement quelques articles vengeurs qui ne l'affectent guère et ne provoquent, jusqu'à cette heure, aucune réaction de sa part, ni contestation ni regret ? Un grand procès qui permette de comprendre les mécanismes des dérives budgétaires et de « l'insincérité » financière serait aussi une occasion de responsabiliser ceux qui nous gouvernent. 

    Bien sûr, il ne s'agit pas de punir toute politique économique gouvernementale qui échouerait à atteindre ses objectifs initiaux et d'empêcher toute prise de risque qui, parfois, peut s'avérer utile, plus à moyen et long termes qu'immédiatement. Mais il s'agit d'en finir avec des pratiques irresponsables et surtout malhonnêtes et fort coûteuses pour les contribuables français. 

    Je suis surpris, je l'avoue, par la discrétion des médias et des politiques devant cette véritable « fraude en bande organisée » dont, à mon sens, les principaux coupables, peut-être plus que le Président ou le Premier ministre, sont le ministre des Finances et, plus encore, un système plus sensible aux quelques dizaines de milliers d'euros acquis immoralement par MM. Fillon et Ferrand (mais légalement, semble-t-il, et jusqu'à plus ample informé) qu'aux milliards pris dans la poche des Français... 

    45658831_p.jpgEn 1934, l'escroquerie de M. Stavisky, favorisée par les milieux politiques de la République et ses usages malvenus, dénoncée par Le Canard enchaîné et L'Action française, avait provoqué une crise de la République qui ne s'en était sortie qu'en faisant tirer sur la foule des indignés du moment et en jetant le discrédit sur les protestataires, qualifiés de « fascistes » ou de « factieux » : « qui veut noyer son chien l'accuse de la rage », dit le proverbe. En 2017, la République, en ses autorités les plus importantes et forcément temporaires, peut voler des milliards aux contribuables, rien ne semble devoir se passer... Où sont les justes colères du pays contre les voleurs ?  

    M. le Président de la République s'honorerait en appelant les protagonistes de « l'insincérité » à assumer leurs responsabilités et leurs fautes. Le fera-t-il ? Il est vrai qu'en République, la morale est brandie plus qu'elle ne règne, en somme... Mais, en ce cas particulier, il s'agit de faire œuvre, plus encore que de morale, de justice. De justice sociale, pourrait-on ajouter...  

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • L'avilissement par les médias

     

    En deux mots.jpgDe toute évidence, l'un des facteurs qui contribue le plus à l'avilissement de notre société, ce sont les médias.

    Parmi ces derniers, France inter occupe une place particulière. A raison de son audience, de la cléricature idéologique qu'y exercent des journalistes d'un professionnalisme indéniable, en raison enfin du fait que cette grande station publique a été privatisée par une bande. Professionnelle, de qualité, mais une bande. On s'y coopte comme se cooptent rue de Grenelles, au ministère de l'Education Nationale les pédagogistes et les fonctionnaires gauchards qui, depuis trois-quarts de siècle, travaillent au déracinement des enfants de France. Et ont transformé l'Ecole en ce que Jean-Paul Brighelli appelle sans trop d'exagération, « la fabrique du crétin ». On peut façonner de même un peuple d'adultes.

    A France Inter, Patrick Cohen avait succédé à Nicolas Demorand et voici que Nicolas Demorand vient de succéder à Patrick Cohen. Symptomatique chassé-croisé ! Même obédience idéologique et même équipe, même bande.

    L'audience de France Inter est considérable : quatre millions d'auditeurs pour la Matinale. La Grand-Messe des bobos de gauche ou d'extrême-gauche. Certains de nos lecteurs nous ont jadis critiqués de nous y intéresser : il suffisait d'ignorer, de ne pas écouter ... Peu importaient les quatre millions d'autres ? Attitude individuellement compréhensible mais irresponsable pour qui entend mener une action politique. Et se soucie du Bien Commun des Français. 

    La cléricature lors de la matinale de France Inter a ses deux grands prêtres : Thomas Legrand pour ce qui est de la politique intérieure ; Bernard Guetta qui officie dans le domaine géopolitique. 

    La chronique de politique intérieure de Thomas Legrand est la plus écoutée de France. Elle consiste dans son fond à discerner ce qui dans la politique intérieure française est bien conforme aux grands principes de 1789 ou ce qui par malheur pourrait s'en écarter et devrait être aussitôt anathémisé. La grandeur de la France historique n'est pas son affaire. Seule lui importe l'observance des grands principes.

    Bernard Guetta prêche inlassablement pour l'établissement universel de la démocratie, y compris dans les pays où elle n'est pas une tradition, où, de fait, elle n'aboutit qu'à instaurer le chaos ; et pour l'édification de l'unité européenne, sous une forme naturellement fédérale. Au nom de quoi l’on flétrira le Brexit, l’on condamnera Vladimir Poutine, l’on sera interventionnistes en Syrie où l’on soutiendra les improbables démocrates, l’on se prononcera pour Hilary Clinton contre Donald Trump, etc…

    Les interviewers, Patrick Cohen et la très grossière Léa Salamé seront inquisitoriaux avec qui n’est pas de leur boutique et dérouleront le tapis rouge aux autres, leur réserveront sourires, amabilités, et complaisance.

    La bande ne serait pas complète s’il n’y avait celle des humoristes, ou prétendus tels, dont le seul souci est de moquer, salir, pourchasser tout ce qui ressort de l’identité française, des mœurs normales, ordinaires, au profit de tout ce qui est déviant, sale, drogué, faussement transgressif. Cela en termes salaces, vulgaires, au-dessous de la ceinture … Comment ces gens-là – essentiellement, plusieurs heures par jour, Charline Vanhoenacker et Alex Vizorek - ont-ils pu obtenir un quasi-monopole de l’humour, sur France Inter ? Dans la matinale, le soir à cinq heures, la nuit, après minuit ? Mystère !  

    Michel Onfray a déclaré un jour ne plus vouloir intervenir sur cette radio privée. Il voulait dire : dont une bande s’est emparée.

    N’allongeons pas exagérément un tableau aussi sombre. Mais à supposer qu’il se soit installé ou s’installe un jour un Pouvoir qui veuille redresser la France, croit-on qu’il a quelque chance d’y parvenir, s’il ne nettoie pas ces écuries d’Augias ?  Le dégagisme devrait ne pas concerner les seuls parlementaires. Ils sont, à la limite, plus inoffensifs.

  • « Vous êtes ridicules » : Juncker face à un Parlement européen vide ...

    Le président de la Commission européenne (gauche) Jean-Claude Juncker, le président du Parlement européen Antonio Tajani et le président du conseil européen Donald Tusk à Strasbourg, le 1er juillet 2017 © REUTERS

     

    C'est l'Express qui a révélé hier [4.06] cet échange - un véritable morceau de bravoure - entre Jean-Claude Junker et Antonio Tajani, respectivement présidents de la Commission et du Parlement européens. A lire, à voir et écouter. Comment voudrait-on que les peuples respectent les dirigeants de l'Union Européenne, alors qu'eux-mêmes ne se respectent pas ? Se considèrent comme ridicules ? Nous n'avons jamais, ici, été hostiles à un projet de construction européenne, conduite aussi loin que possible sur la base des réalités nationales et des Etats. Force est de constater que les institutions mises en place à ce jour ont failli et que, si cela reste possible, c'est une complète refondation de l'Europe qui s'impose. A partir de zéro, ou presque, s'agissant des institutions existantes.  LFAR  

     

    Les propos du président de la Commission européenne ont provoqué un vif échange avec le président de l'assemblée, Antonio Tajani.

    Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a fustigé mardi les eurodéputés, peu nombreux lors d'un débat en session plénière à Strasbourg, les qualifiant plusieurs fois de « ridicules », jusqu'à déclencher un vif échange avec le président de l'assemblée, Antonio Tajani. 

    « Je salue ceux qui se sont donné la peine de se déplacer ici, mais le fait qu'une trentaine de députés seulement [sur 751] assistent à ce débat démontre à suffisance que le Parlement n'est pas sérieux, et je voulais le dire aujourd'hui », a-t-il déclaré devant un hémicycle quasiment vide.

    « Veuillez utiliser un langage différent »

    « Le Parlement européen est ridicule, très ridicule », a-t-il martelé en français. « Vous êtes ridicules », « le Parlement est totalement ridicule », a-t-il ensuite insisté en anglais, à l'ouverture d'un débat matinal consacré au bilan de la présidence maltaise de l'UE, qui s'est achevée fin juin.

    Le président du Parlement, l'Italien Antonio Tajani, l'a interrompu pour le rappeler à l'ordre. « Monsieur le Président, je vous en prie, veuillez utiliser un langage différent, nous ne sommes pas ridicules, je vous en prie », lui a-t-il lancé sur un ton ferme.

    « Ce n'est pas la Commission qui doit contrôler le Parlement »

    « Vous pouvez critiquer le Parlement, mais ce n'est pas la Commission qui doit contrôler le Parlement. C'est le Parlement qui doit contrôler la Commission », a fait valoir Antonio Tajani, membre de la même famille politique européenne que Jean-Claude Juncker, le PPE (droite), dont le groupe est majoritaire au Parlement. « Il n'y a qu'un faible nombre de députés à la plénière pour contrôler la Commission », a rétorqué Jean-Claude Juncker, ironique, affirmant qu'il n'assisterait « plus jamais à une réunion de ce type ». 

     

     

  • En titre du Figaro d'aujourd'hui ...

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgQuant à nous qui ne sommes jamais lassés de discours de belle tenue, de culture et de lettres, de simple amour de la Patrie, d'amour aussi de sa langue, de son histoire, des vertus de l'intelligence française quand elle s'emploie à servir son pays, et de fierté nationale lorsqu'elle n'est pas faite seulement d'exaltation, nous savons aussi ce que valent les paroles et les pensées tant qu'elles ne se traduisent pas en actes. Et nous savons de surcroît quelle est la situation de la société française. Aussi nous donnerons-nous pour règle, non plus tellement de disserter sur les discours, de risquer des supputations sur les intentions, comme si nous étions encore dans la campagne de la présidentielle, mais plutôt de scruter les actes eux-mêmes et de les passer au crible de la réflexion. La nôtre et celle de beaucoup d'autres qui, comme nous, ont le souci de l'avenir de la France.   

     

    Lafautearousseau

     

  • Les bonnes intentions de la loi Veil et l’enfer de la catastrophe démographique

     

    Par Marc Rousset

    Un utile rappel [Boulevard Voltaire, 3.07] à l'heure des louanges sans nuances qui accompagnent la disparition de Simone Veil.  

     

    f682426fee04086bb84efa58fc9b3d8e.jpeg.jpgSimone Veil a participé à la Manif pour tous ! Les bonnes intentions justifiées de la loi Veil auraient dû rester immuables et fixées dans le marbre ! Il n’en a rien été et l’IVG, au fil des années, est devenu un acronyme administratif, un droit à tuer, en lieu et place des considérations humaines, morales, exceptionnelles et de détresse de la loi Veil.

    Le résultat des courses, c’est plus de 220.000 naissances par an qui manquent à la France, remplacées par 250.000 immigrés extra-européens. Le seul continent où la population continue de baisser est bien l’Europe. L’Europe représente, aujourd’hui, 10,3 % de la population mondiale contre 25 % en 1900. En France, le taux de fécondité de 1,6 enfant par femme d’origine européenne est inférieur au taux de remplacement à l’identique des populations de 2,1 enfants par femme.

    Les cocoricos démographiques français sont des mensonges cyniques qui proclament, en fait, le Grand Remplacement des populations puisque au-delà de l’invasion migratoire annuelle des 250.000 immigrés extra-européens, le taux de fécondité des populations immigrées est de plus du double de celui des populations européennes, soit 3,4 enfants par femme. 

    L’Histoire, c’est la démographie, disaient les grands historiens français Pierre Chaunu et Fernand Braudel. L’enfant, c’est l’avenir, il n’y a plus d’espoir quand 220.000 enfants disparaissent tous les ans – autant que la mortalité infantile sous Louis XIV.

    Le pape François a pu dire : « Ainsi, tu peux visiter le monde, partir en vacances, avoir une maison à la campagne, être tranquille. Et c’est sans doute mieux, plus commode, d’avoir un petit chien, deux chats… » Combien d’Européens se retrouvent dans une maison de retraite sans aucun enfant pour leur rendre visite ? « Seigneur, préservez-moi, disait Victor Hugo […] de jamais voir l’été sans fleurs nouvelles, la cage sans oiseaux, la ruche sans abeilles, la maison sans enfants. » 

    Une société qui avorte et qui ne veut pas d’enfants est une société qui se laisse envahir et qui meurt. L’Empire romain s’est effondré sous les coups des barbares lorsqu’il a préféré le pain, les jeux, la jouissance et l’insouciance du lendemain à la perpétuité de sa race.

    Quand on en arrive à 220.000 avortements par an, cela ne regarde plus seulement des femmes, leur vie personnelle, mais bien la nation tout entière dans la question de son renouvellement et, partant, de sa pérennité. Le libertaire Macron s’occupe des entreprises jeunes pousses, mais il n’a toujours pas compris que les familles nombreuses et les enfants sont des jeunes pousses encore plus importantes pour la survie et l’avenir d’une nation et d’une civilisation.   

    Économiste
     
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  • Atlantico : Pourquoi l'hypothèse d'une troisième guerre mondiale n'est plus un fantasme d'addict à la catastrophe

     

    A une semaine de la réunion du G20, les tensions entre les Etats-Unis et la Russie se multiplient. Dans le même temps, la situation géopolitique au Moyen-Orient est loin de s'apaiser.Atlantico s'en est entretenu avec le général Jean-Bernard Pinatel ... On prendra connaissance de cet entretien avec grand intérêt.  LFAR
     

    geneve_1_octobre_2015_img_1219_1.jpgA une semaine de la réunion du G20, les tensions entre les Etats-Unis et la Russie se multiplient. Mardi dernier un avion russe Tu-154 VIP  a été intercepté par des avions de l'OTAN au-dessus de la mer Baltique. Ce lundi c'est le sous-marin Yuri Dolgoruky qui a procédé à des tests de lancement de missile intercontinental. Du côté américain, la politique étrangère est régulièrement jugée imprévisible. Alors qu'une rencontre Trump-Poutine est envisagée en marge du G20, quel état des lieux peut-on faire de la situation actuelle ? 

    Quels sont les risques de voir les deux nations s'opposer directement ? 

    Les analystes sont aujourd’hui dans l’incertitude sur la politique étrangère de Trump. En effet, durant la campagne pour l’élection présidentielle Trump avait clairement indiqué qu’il souhaitait s’entendre avec Poutine car son ennemi principal était Daech. Depuis lors, il semble que le lobby militaro-industriel ait repris le contrôle sur Trump. En effet le gigantesque complexe militaro-industriel américain, dénoncé dans une adresse radio-télévisée à la nation américaine en avril 1953 par le Président Eisenhower comme une menace pour la démocratie, a besoin d’un état de tension dans le monde pour justifier aux yeux des citoyens américains les sommes fabuleuses annuelles de 600 milliards de dollars qu’ils payent chaque année avec leurs impôts. La preuve de cette reprise de contrôle sur Trump : il vient d’annoncer qu’il allait augmenter en 2017 le budget de la Défense de 9% soit 54 milliards de dollars, c’est-à-dire d’une somme équivalente au budget militaire de la France. Cette somme représente à elle seule les deux tiers du budget militaire annuel de la Fédération de Russie. Les provocations américaines via l’OTAN comme l’interception d’avions russes dans l’espace aérien international sont destinées au public américain qui ignore dans sa grande majorité les réalités internationales. Cela dit le concurrent potentiel des Etats-Unis en termes de leadership mondial n’est pas la Russie mais la Chine. En effet le budget militaire russe ne représente que 13% du budget américain et son PIB est au 12ème rang mondial derrière celui de la Corée du Sud. En revanche la Chine  avec le second PIB mondial possède un budget militaire en forte croissance qui représente déjà 42% du budget US (250 milliards de dollars). Cela dit,  la Russie a une force de dissuasion nucléaire qui interdit toute escalade aux extrêmes avec les Etats-Unis mais cela n’exclut pas des tensions et des confrontations locales là où les enjeux ne sont pas vitaux pour les deux puissances.

    Quels sont les liens à établir entre cette hausse des tensions et la situation géopolitique au Moyen-Orient ? Notamment avec l'échec des Etats-Unis sur le dossier syrien et les tensions entre le Qatar et l'Arabie Saoudite ? 

    Trump avait déclaré durant la campagne électorale "sans notre protection, l'Arabie saoudite ne survivrait pas une semaine". Les saoudiens ont compris le message et lors de la visite de Trump à Riyad les 20 et 21 mai derniers ils  ont ouvert largement leur bourse pour acheter leur sécurité. En effet, le ministre saoudien des Affaire étrangères, en clôture de la visite du président américain, a annoncé des contrats immédiats et à venir d’un montant de 380 milliards de dollars (340 milliards d’euros) dont 110 milliards de contrats militaires. Trump, le business man, contre des espèces sonnantes et trébuchantes, a clairement adopté la ligne traditionnelle des républicains : l’alliance avec les sunnites contre l’Iran chiite soutenu par la Russie. Ces deux derniers pays qui possèdent des intérêts communs en tant que riverains de la mer Caspienne détiennent avec le Qatar 50% des réserves mondiales prouvées de gaz naturel. Par ailleurs l’Iran soutient l’Irak à dominante chiite et la Syrie où la Russie possède la base navale de Tartous. Il y existe une concurrence géopolitique d’influence traditionnelle entre la Russie et les anglo-saxons dans cette région du monde où la politique de retrait d’Irak et de réserve d’Obama sur le dossier Syrien a permis le retour en force de l’influence russe.

    Quels seraient les prochaines étapes envisageables dans l'optique d'une confrontation ? Quelles sont, pour les deux nations, les lignes rouges à ne pas franchir ? 

    La prochaine étape envisageable, mais le pire n’est jamais le plus sûr, est une désinformation identique à celle que Bush junior avait utilisée pour envahir l’Irak. C’est de dénoncer l’utilisation d’armes chimiques par le régime syrien. Notons que Trump a déjà commencé à utiliser ce prétexte puisque dans la nuit du 6 au 7 avril il a ordonné des frappes contre une base syrienne seulement deux jours après l’attaque chimique de la ville de Khan Cheikhoun qu’il a imputée, évidemment sans preuve (Il est impossible pour un service secret dans un délai aussi court d’avoir recueilli des preuves sur le terrain à moins d’être partie prenante de cette affaire), à l’armée syrienne. Or on sait qu’Al Nosra (Al Qaïda) a utilisé l’arme chimique fournie par Erdogan pour essayer entrainer les occidentaux à entrer en guerre contre Assad. Or il est évident qu’aujourd’hui Assad avec l’aide de la Russie a rétabli la situation militaire et n’a aucun intérêt à s’attirer la réprobation mondiale alors que plus aucun analyste sérieux ne pense qu’il puisse être exclu d’un règlement de la crise syrienne. Je veux rendre ici hommage au courage et à la clairvoyance de notre nouveau Président Emmanuel Macron car bravant les bonnes consciences bobo comme BHL, dont Hollande subissait l’influence, a déclaré à juste titre qu’il « ne voyait pas de successeur légitime à Assad », démontrant ainsi le pragmatisme qui  doit être la règle dans les relations internationale pour défendre et promouvoir les intérêts de la France. Néanmoins sur le dossier syrien un coup de théâtre est toujours possible. Souhaitons qu’il soit positif et qu’il découle d’une rencontre Trump-Poutine le 8 ou le 9 juillet prochain.   

    Jean-Bernard Pinatel

    Général (2S) et dirigeant d'entreprise, Jean-Bernard Pinatel est un expert reconnu des questions géopolitiques et d'intelligence économique.

    Il est l'auteur de Carnet de Guerres et de crises, paru aux éditions Lavauzelle en 2014.

    Il anime aussi le blog : www.geopolitique-géostratégie.fr

  • L'immigration et l'islam crispent de plus en plus les Français : Des informations non-négligeables

     

    C'est une note du Figaro du 3.07, signée Esther Paolini, qui nous l'apprend : ces chiffres nous ont paru intéressants. A avoir en tête  ... Notamment ceux qui concernent l'immigration.  LFAR

     

    AAnEnU.pngD'après une nouvelle étude, 65% des Français estiment qu'il y a trop d'étrangers en France. Ils sont 60% à trouver que la religion musulmane est incompatible avec les valeurs de la société française.

    Sujets phares de la campagne présidentielle, l'immigration et l'islam fracturent les Français. D'après l'enquête annuelle d'Ipsos en partenariat avec la fondation Jean-Jaurès et Le Monde publiée ce lundi, cette fracture s'élargit encore davantage en 2017.

    Plus de la moitié des Français estiment ne plus se sentir chez eux

    Comme en 2016, 65% des sondés considèrent qu'«il y a trop d'étrangers en France». Cet avis est partagé par 77% des ouvriers interrogés, 66% des employés, 57% des professions intermédiaires et 46% des cadres. Sans surprise, 95% des partisans du Front national ont ce sentiment. Chez Les Républicains (LR), ils sont en nette augmentation: 83% contre 76% en 2016. 30% des sympathisants de La France Insoumise (LFI) sont de cet avis, 46% chez ceux du Parti socialiste (PS), égaux à ceux de La République en marche (LREM).

    Si 54% des sondés reconnaissent que l'intégration en France est difficile pour un immigré, 61% estiment que «d'une manière générale, ils ne font pas d'efforts pour s'intégrer en France». Signe d'une crispation de plus en plus forte, 60% affirment ne plus se sentir «chez soi comme avant».

    Autre thématique étudiée par l'institut de sondage, le regard que portent les Français sur la religion musulmane est lui aussi de plus en plus sévère. Quatre Français sur dix (40%) affirment que la pratique de l'islam est compatible avec les valeurs de la société française. Un nombre en baisse depuis les attentats de 2015, où ils étaient 47%. À un niveau presque identique depuis 2014, 74% des sondés affirment que l'islam souhaite «imposer son mode de fonctionnement aux autres». Un avis partagé par 94% des sympathisants FN, et 85% des soutiens LR. Plus surprenant, ce sentiment est également ressenti par 54% des électeurs socialistes et 53% de partisans LFI.

    85% des sondés ont le sentiment que l'intégrisme religieux est un «problème de plus en plus préoccupant». Le malaise qu'il soulève est toujours plus prégnant, avec deux points de plus par rapport à 2016. Concernant l'islam radical, 46% des Français interrogés estiment que «même s'il ne s'agit pas de son message principal, l'islam porte malgré tout en lui des germes de violence et d'intolérance». Un chiffre en augmentation de cinq points par rapport à l'année dernière et qui témoigne d'une société française de plus en plus fracturée.

    Trois autres chiffres à retenir de cette étude

    - 71% des Français interrogés estiment que les notions de droite et de gauche sont dépassées. C'est le cas de 86% des sympathisants LREM, 76% des électeurs frontistes, 66% des socialistes, 58% des soutiens des Républicains et 50% des LFI.

    - Les Français sont moins sévères envers les chômeurs qu'en 2016 : 55% des sondés estiment qu'ils pourraient trouver du travail s'ils le voulaient vraiment, contre 57% l'année précédente. Dans cette même idée, le sentiment que la société évolue vers trop d'assistanat est en baisse de 8 points: ils étaient 70% à partager cet avis en 2016 et ne sont plus que 62% en 2017.

    - 64% des personnes consultées affirment qu'«en France, c'était mieux avant.» Un chiffre qui indique que les Français idéalisent un peu moins le passé qu'en 2016, où ils étaient 70% dans cette catégorie. 

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    Echantillon: 1000 personnes constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Sondage effectué du 21 au 27 juin 2017, par Internet. Méthode des quotas (sexe, âge, profession, région et catégorie d'agglomération).

  • L’utile inutile

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    La littérature a très vite été partie prenante de la genèse de la nation française, au point qu’aujourd’hui encore les deux se confondent dans notre inconscient collectif. De façon plus explicite, et à titre d’exemples, une universitaire américaine, Mme Ferguson, a pu écrire un petit pavé de trois cents pages intitulé « La France, nation littéraire » et M. Rouart, académicien, souligner publiquement (Pékin, décembre 2014) « l’importance que revêt pour elle la littérature au cœur même de l’État ». 

    Il est vrai que les premiers présidents de notre Ve République étaient des hommes de lettres. De Gaulle, quoique militaire de formation, restera dans l’Histoire comme un politique parfois controversé mais aussi (et surtout ?) comme un mémorialiste de haut vol. Pompidou, agrégé de lettres, est pour les connaisseurs l’auteur d’une remarquable Anthologie de la poésie française. Descendons une marche : MM. Giscard d’Estaing et Mitterrand auront eu au moins le mérite d’afficher une préférence, Giscard pour Maupassant, Mitterrand pour Chardonne ; dans Une histoire de la littérature française Kléber Haedens qualifiait le premier de « bon petit réaliste » et disait du second qu’il « aima par-dessus tout la belle prose »… Puis, quelques marches plus bas, rien ou presque, concernant MM. Chirac, Sarkozy et Hollande - sauf peut-être les propos consternants de M. Sarkozy sur La Princesse de Clèves. 

    Or, sur la photo officielle de M. Macron, on voit un livre ouvert à sa droite : ce sont les Mémoires de guerre du général de Gaulle. On apprend par ailleurs dans la presse que deux autres livres (Stendhal, Le Rouge et le Noir ; Gide, Les Nourritures terrestres) sont posés sur sa gauche mais fermés. Ces trois ouvrages dans la prestigieuse collection de La Pléiade. Précision qui n’est pas anodine car, au delà de la simple communication, cette photo est aussi un acte politique.  La primauté donnée à un De Gaulle ouvert et à main droite constitue une sorte de « métaphore visuelle » de la filiation politique dans laquelle semble vouloir s’inscrire M. Macron. Après tout, peut-être lui aussi s’est-il fait toute sa vie « une certaine idée de la France » - ce qui serait d’ailleurs plutôt rassurant : mieux vaut De Gaulle que Robespierre.  

    Le choix de Gide et Stendhal mérite qu’on s’y arrête davantage. Les deux ouvrages, quoique très différents dans la forme (un roman et une sorte de long poème en prose agrémenté de passages versifiés) ont pu être en leur temps considérés comme des oeuvres quelque peu « subversives ». C’est ce qui a dû séduire M. Macron. Sans doute s’est-il, après tant d’autres, reconnu dans le héros stendhalien, Julien Sorel, ce jeune plébéien ambitieux et énergique… Mais il ne devrait pas oublier que la destinée de Julien est tragique puisqu’elle le conduit à l’échafaud. Peut-être aussi a-t-il lu le livre de Gide, au titre si évocateur, comme le bréviaire de toutes les remises en cause sociétales visant à la libération de l’individu. Mais il ne devrait pas oublier non plus qu’aujourd’hui, la destruction de la règle étant devenue une règle, c’est la société tout entière qui est en voie de décomposition. 

    Pas si inutile que cela donc, la littérature. Et même parfois très utile. Elle est « l’utile inutile » comme la définit si bien Claude Roy dans son dernier chapitre de Défense de la Littérature.  

  • Deuils, hommages et célébrations ambigües

     

    En deux mots.jpgCe sont deux personnalités en réalité bien dissemblables - par la nationalité, le sexe, la vie, les fonctions exercées, l’envergure politique, la marque, enfin, qu’ils laissent sur leur époque et même sur l’Histoire - dont la disparition presque simultanée est commentée si l’on peut dire conjointement et très largement ces jours-ci. Un concert d’hommages unanimes salue leur départ. Mais nous ne trouvons pas que ces hommages soient fondés sur des considérations très justes.   

    A quoi se résument en définitive les mérites de Simone Veil, si amplement célébrés et même magnifiés ? Tout d’abord d’avoir subi la terrible épreuve de la déportation et des camps. Peut-être s’y est-elle personnellement comportée avec courage ou même un certain héroïsme, mais un héroïsme vécu dans une situation subie, du simple fait de sa naissance, non pas à raison d’un quelconque choix ou d'un engagement pouvant être qualifié d’héroïque. Comme il y en eut un certain nombre, de divers ordres, au cours de la guerre. Ensuite, d’avoir, dit-on, œuvré à l’émancipation des femmes, à la défense de leurs droits, comme on dit aujourd’hui, et, finalement, d’avoir fait voter la loi sur l’avortement. On nous excusera de ne pas y voir un mérite, mais plutôt une étape de notre décomposition sociale. Rien, en tout cas, qui pût servir la grandeur de la France. Enfin, Simone Veil est créditée d’avoir présidé le parlement européen, d’avoir œuvré pour l’unité de l’Europe. Mais que reste-t-il aujourd’hui de tout cela ? Quelles réalités ? Si ce n’est des désillusions et des nuées ? On pourra bien faire entrer Simone Veil au Panthéon. Cela ne changera rien à l’importance de son existence pour la France. Soit négative, soit plutôt médiocre. 

    4963bcc_5562504-01-06.jpgHelmut Kohl est d’une tout autre envergure. Celle d’un homme d’Etat véritable qui a servi son pays, ce qui ne nous paraît pas être le cas de Simone Veil. Il a certes poursuivi les efforts entamés par Charles De Gaulle et Konrad Adenauer pour pacifier les relations franco-allemandes, y compris dans l’ordre de la mémoire. Sans-doute était-il aussi animé d’un certain esprit « européen », en un sens compatible avec les patriotismes des divers peuples d’Europe. A commencer par le sien. Mais c’est, à notre avis, à tort qu’on le crédite en premier lieu de cette disposition d’esprit. Le grand œuvre de Kohl, ce n’est assurément pas la construction européenne, si mal en point de nos jours, mais bien davantage la réunification allemande, qu’il a voulue, menée, décidée, d’une main ferme, d’une volonté souveraine et en patriote allemand. Là est, d’ailleurs, l’un des faits décisifs qui ont marqué l’histoire européenne des trente dernières années et la marquent encore d’un poids considérable. Considérable, même s’il ne fut pas à notre avantage et sans-doute pas non plus à l’avantage du projet de construction européenne. 

    Il n’y a, en vérité, guère de commune mesure entre la destinée politique et nationale de Simone Veil et celle d’Helmut Kohl. 

  • Famille de France • Adhérer à Gens de France, soutenir l’action du prince Jean de France

     

    Publié le 10 juin 2017 - Réactualisé le 3 juillet 2017

    « Gens de France » est  l’association officielle de S. A. R. le prince Jean de France. L’association « Gens de France », a pour objet de réunir autour du prince et de sa famille, les gens de France qui souhaitent favoriser la relation entre les personnes, contribuer au bien de notre pays et à son rayonnement à l’étranger. Parmi les diverses actions que mène l’association du prince grâce au soutien de ses adhérents, la principale consiste à permettre à des personnes ou groupes de personnes d’accéder à l’histoire à travers le patrimoine, en particulier le Domaine Royal de Dreux et sa Chapelle Saint-Louis.

    Soutenir Gens de France, c’est non seulement soutenir le prince dans sa mission au service de la France et des Français mais c’est également soutenir un beau projet que le prince à récemment rappelé : Qu’est ce que Gens de France?

    Le moindre soutien est déjà un signe de votre présence, adhérez si vous n’avez pas encore sauté le pas. Renouvelez votre adhésion si vous ne l’avez pas encore fait, ou bien, vous pouvez encore faire un simple don à l’association.  N’oubliez pas : 66 % de vos cotisations et dons sont déductibles de votre impôt sur le revenu, dans les limites légales applicables. Un don de 100 euros ne vous coûte que 34 euros !  •

     

    Pour adhérer, merci d’imprimer le bulletin d’adhésion ci-dessous et de le retourner avec votre cotisation à :

    ASSOCIATION GENS DE FRANCE

    Domaine Royal, 2 Square d’Aumale 28100 DREUX

    Bulletin d’Adhésion à Gens de France

    Source La Couronne

     
    Voir aussi dans Lafautearousseau ...
     
  • Culture • Loisirs • Traditions

  • Famille de France • Le Prince Jean de France : Inauguration du musée franco-américain de Blérancourt

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpg« Samedi dernier avait lieu la réouverture du musée franco-américain de Blérancourt après plusieurs années de travaux.

    Nous y étions invités avec Philomena par les amis américains du château. En présence du ministre de la culture, des représentants de l’ambassade américaine, des amis français et américains de Blérancourt, des divers conservateurs et de nombreuses autres personnalités. 

    Une belle journée à la campagne placée sous les auspices de l’amitié franco-américaine à laquelle est dédié le musée. La Guerre d’Indépendance des États-Unis d’Amérique tout d’abord où de nombreux officiers français se sont illustrés avant de voir le roi Louis XVI y apporter la forte contribution de notre pays. La Guerre de Sécession aussi avec une salle dédiée. La première guerre mondiale ensuite et l’évocation de l’engagement d’Anne Morgan à quelques jours des 100 ans de l’entrée en guerre des États-Unis. La Seconde Guerre mondiale enfin.

    Cette journée s’est terminée à Compiègne par la visite du palais impérial construit par Gabriel sous Louis XV, résidence Napoléonienne par excellence et qui a vu le mariage du roi Léopold avec la princesse Louise, fille du roi Louis-Philippe. » 

     

    Jean de France, duc de Vendôme
    Le 25 juin 2017 

    Le site du Prince Jean de France

  • Polémique « Nique la France » : derrière l'antiracisme des Indigènes de la République, le racisme anti-blanc

     

    Par Gilles William Goldnadel           

    Défendant la liberté de dire « Nique la France » et s'interrogeant sur les raisons de déclarer « Vive la France », la député insoumise, Danièle Obono, a provoqué de vives réactions. Gilles-William Goldnadel dénonce ici avec raison [Figarovox, 26.06] le racisme anti-blanc, la haine de la France. LFAR

     

    XVM50cce1a8-4a93-11e7-9fe8-035f9d604401.jpgL'affaire Obono est un tristement banal concentré de tout ce qui abrase quotidiennement et progressivement la société française.

    C'est d'abord l'histoire d'une hypocrite imposture. Lorsqu'au micro d'une radio que je connais bien, la nouvelle député prétendument insoumise raconte qu'elle ne soutient l'expression « Nique la France ! » qu'au nom de la sacro-sainte liberté d'expression, elle ment effrontément. Il suffit de lire la pétition qu'elle a signée en faveur du groupe rap qui avait mis en musique la formule consacrée pour se convaincre qu'elle adhère à l'idéologie anti-vieille France effrayante diffusée par ces Indigènes de la République indigents avec lesquels elle fraye.

    Contrairement aux dénégations de son camarade Alexis Corbière, les tweets de la « camaradobono » sont moins mensongers qu'elle : « meufs , indigènes et salle comble, bougnoulesunited pour les 10 ans du PIR à St Denis , la classe» (8 mai 2015). Pour l'ambiance, je rappellerai également un autre de ses doux gazouillis : « la police vous parle tous les soirs à 20h ,manifgaza, Israël assassin, Hollande complice » ce tweet est daté du 19 juillet 2014, date mémorable d'une manifestation pro Hamas ou l'on entendit force slogans antijuifs.

    Il est, en tout état de cause, piquant de constater que ceux qui se sont empressés de voler au secours de la député insoumise par soumission idéologique et feint de croire à sa fable sur la liberté d'expression appartiennent précisément au camp de ceux qui traquent la phrase déviante. Un souvenir, à ce sujet, me revient. Je défendais un syndicat de policiers, émus par la chanson du groupe rap « Ministère Amer » intitulée « Sacrifice de poulets ». Mathieu Kassovitz était venu fièrement défendre à la barre la liberté totale d'expression. Je lui demandai alors s'il défendait aussi celle de Jean-Marie Le Pen. Le silence qui s'ensuivit fut encore plus pesant que celui que prit Mme Obono pour confirmer sans enthousiasme qu'elle pouvait bien murmurer « Vive la France »…

    L'affaire Obono symbolise également la complaisance médiatique qui accueille dans le cadre d'un psychodrame névrotique tous les débordements commis par les tenants de l'affrontement ethnique ou racial au nom de l'immigration souffrante. A fortiori, lorsque leurs militants invoquent le combat social-révolutionnaire. C'est ainsi qu'une pétition en faveur d'une Houria Bouteldja qui pose à côté du slogan « sionistes au goulag » a les honneurs du Monde.

    On ne dira aussi jamais assez combien le chavezisme confortable de M. Mélenchon bénéficie également d'une bienveillance médiatique exceptionnelle.

    L'affaire Obono montre également clairement comment se met immédiatement en place non seulement le phénomène de victimisation raciale de l'intéressée mais également de culpabilisation raciste de celui qui ose mettre celle-ci en cause. On trouve ici la marque de l'obsession de la race propre à l'antiracisme gauchisant. C'est ainsi que le journaliste qui questionne une député qui vient de soutenir « Nique la France » sur un éventuel soutien à « Vive la France » n'est pas censé avoir questionné une militante racialiste issue de la LCR et du NPA mais, selon Mélenchon et autres, une malheureuse jeune femme noire…

    Mais ce qu'il faut surtout comprendre, c'est que si je m'arrêtais là dans la description des causes de cette affaire symptomatique de la désagrégation de la société française, je n'aurais rien dit.

    Car dans le creux de cette affaire de mensonges, d'impunité, de victimisation, de culpabilisation, se niche le non-dit: celui de la haine du blanc. C'est pour cela qu'on veut niquer le pays maudit dans lequel il est encore majoritaire, c'est pour cela que l'on veut tuer ses juifs qui ne sont plus depuis longtemps des métèques mais des super blancs, et c'est pour cela aussi que l'on déteste ses policiers forcément racistes.

    Mieux qu'un dessin, une preuve: ce gazouillis de Daniel Simonnet, représentante insoumise parisienne : « Vive la France ? Oui, sauf celle des vieux cons blancs qui exigent d'une jeune député noire de le dire ! »

    Mon imagination est impuissante à décrire la réaction médiatique ou judiciaire, si un obscur conseiller cantonal d'un parti très à droite, en réaction à quelque « Nique la France », avait invectivé électroniquement cette nouvelle France des « jeunes cons noirs ».

    M. Mélenchon , une réaction ?

    L'excellente Cécile Pina se demandait dans ces colonnes si on pouvait être député d'une nation que l'on déteste.

    Je pose à mon tour une question plus existentielle : quelle sorte de nation est encore celle qui ne montre que faiblesse envers ceux qui la détestent et le professent ? 

    « Dans le creux de cette affaire de mensonges, d'impunité, de victimisation, de culpabilisation, se niche le non-dit : celui de la haine du blanc. » 

    Gilles William Goldnadel   

    Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain.         

    Peut-on être député d'une nation que l'on déteste ?

  • Culture & Action Française • Quand Boutang dialoguait avec François Davin et Pierre Builly...

    Pierre Boutang interrogé par François Davin et Pierre Builly...

     

    La relation de Pierre Boutang avec l'Action Française n'est plus de l'ordre du Mouvement. Du moins pour ce qui est de l'organisation et du quotidien.

    Sa réflexion nous aide à discerner, même si nous ne nous trouvons pas forcément d'accord avec ses conclusions, ce qu'il y eut de formes historiques accidentelles, dans l'Action Française, et ce qu'elle a de foncier, d'essentiel. Qui doit être transmis et prolongé.

    Boutang, d'autre part, invite notre temps à réinventer, non seulement l'idée d'un ordre qui soit légitime et profond, mais aussi une idée du Pouvoir. Reprendre le pouvoir, en un sens, c'est aujourd'hui, le réinventer, et le reconstruire.

    Deux siècles de Démocratie enseignent qu'il n'est d'autre pouvoir libre et légitime que celui du Prince chrétien.   

     

    F.D./P.B. : Pierre Boutang, il est inutile de vous demander si vous êtes royaliste, catholique et maurrassien ?

    Pierre BOUTANG : Cela ne fait de doute pour personne, en effet. Je suis royaliste et je l'ai toujours été : c’est vraiment la seule conviction politique que j'aie jamais eue. Dans l'ordre religieux, j'ai toujours été catholique et je n'ai jamais douté sérieusement de la foi catholique : je n'ai jamais été entamé par la partie de Maurras qui était, disons « non-chrétienne ».

    Le Maurras du « Mont de Saturne » ne vous a jamais gêné ?

    Jamais ! Quand vous me parlez du « Mont de Saturne », cela me parait tout proche : c'était pendant la captivité de Maurras. J'avais fait deux ou trois articles sur le livre et j'ai reçu une longue lettre de Maurras. dans laquelle il me disait : « Vous m'embarrassez beaucoup, c'était une bluette. Vous avec voulu lui donner un sens caché, cohérent et complet, mais en réalité je n'avais pas tant cherché ! » Maurras affirmait, d'autre part. qu'il n'était pas philosophe, qu'il ne pouvait y avoir des maurrassiens. Il avait raison : quand je dis que je suis maurrassien, c'est parce que le mot est commode : cela veut dire que je suis profondément fidèle à Maurras et que ma reconnaissance est grande. Je ne dirai pas, comme Bainville que hormis le jour. je lui dois tout, car il y a l'Église mais, dans l'ordre temporel, je lui dois tout ; tout ce que j'ai appris, je l'ai appris à travers lui. Je suis resté à l'intérieur de mon choix, en sachant que mes raisons ont changé en cours de route. C’est-à-dire que je me trouve aussi fidèle à Maurras que jadis, pour des raisons très différentes de celles de mes 17 ans à la réunion de Roquemartine, mais tout autant. Tout s'est concilié assez secrètement, assez mystérieusement avec ce que j'ai pu apprendre d'autre, avec tout le reste. Lorsque Plon m'a récemment demandé de faire un vrai livre sur Maurras, j'ai répondu : « Donnez-moi dix ans ». Ils étaient un peu affolés. Nous sommes finalement convenus d'un délai de deux ans : je peux faire ce livre maintenant en toute sécurité, avec la certitude d'être fidèle à la pensée de Maurras et, en même temps, de n'être nullement fidèle à la littéralité des positions prises dans un moment donné. D'ailleurs, ce sera un « Maurras » et je ne parlerai pas surtout de l'Action française. La période qui précède la dernière guerre avait ses charges, ses lourdeurs, ses pesanteurs telles que si on jugeait Maurras et le maurrassisme en fonction de cette période, on tomberait sur des bêtises et sur ce qui heurte le plus certaines des passions qui ont suivi immédiatement. D'un autre côté, en prenant le Maurras d'avant 1914, on arriverait à des résultats très différents : lorsque j'ai lu certaines choses dans l'admirable livre du Comte de Paris avec lequel je suis d'accord sur tant de thèmes, j'ai souri - par exemple lorsqu'il indique que c'est son attitude en matière sociale qui l'aurait écarté de l'Action Française. Il est vrai qu'il y avait, à l'A.F. des ganaches effroyables, comme il y en a partout, et il est vrai qu'en dehors de prototypes d'ouvriers, de paysans, nous avions dans l'ensemble une clientèle en partie bourgeoise, en partie hobereaute et aristocratique. Maurras leur avait injecté, par son génie, certaines doctrines, mais ils ne les vivaient presque jamais profondément. Le Prince sentait que ça ne collait pas, mais, pour la doctrine, l'A.F. allait encore bien plus loin que lui en matière sociale. Les « cercles Proudhon » ne sont pas un accident ou une bizarrerie de son histoire ! Il y a quelques années, j'ai travaillé avec quelqu'un sans lequel - c'est assez curieux - De Gaulle ne serait pas tombé... Marcel Loichot ...

    Le créateur de l'Union Pancapitaliste ?

    Oui. Son idée était d'abolir la condition salariale, ce qui est profondément royaliste, et maurrassien. Abolir le salariat ! De Gaulle a voulu tenter ça avec la participation.

    Brisée par la révolte de la classe politicienne ...

    Et de l'argent ! Je pense à certaines choses admirables qu'a dites le Prince sur le Roi qui ne doit jamais être l'homme d'un parti, d'un mouvement, et encore moins d'un philosophe. C'est l'idée même dc Maurras dans « L'Avenir de l’intelligence ». Il faut que l'intelligence se soumette à quelque chose, fasse allégeance et, par là, se subordonne, dans l'ordre temporel, en s'inclinant absolument. Seulement. bien sûr, il ne faut pas que le pouvoir temporel se prenne pour un pouvoir spirituel. Mais le pouvoir spirituel, au fond, il n'y en a qu'un : Catholique. Maurras ne souhaitait pas être le pouvoir spirituel, un philosophe : il n'était philosophe que de la Monarchie, et philosophe soumis à son objet.

    Donc. en s'éloignant des aspects conjoncturels de la pensée de Maurras...

    AVT_Pierre-Boutang_2022.jpegQui ont malheureusement dominé ! Peut-être parce qu'il y avait autour de lui - c'est la rançon du génie ! - des gens qui, lorsque Maurras disait : « Il pleut » pour des raisons conjoncturelles, alors qu'il faisait plein soleil, s'écriaient : « il pleut encore plus que vous ne le dites ». Cette sottise des appareils a beaucoup nui à Maurras. Il travaillait pour 1950. Quand on lui demandait un homme d'action, après 1914 (et après l'assassinat de Marius Plateau), il s'est dit : « Que vais-je faire ? Si je leur donne un homme d'action, ou ils accepteront, et tout ira très bien, puisque je travaille pour 1950 ; ou ils partiront ; dans les deux cas, ils me laisseront travailler ». Voilà pourquoi les reproches fondés du Prince, après 1934, s'en prenaient au risque réel de créer le fascisme ; Maurras, par ses insuffisances dans l'action, a empêché la création d'un fascisme français.

    L'hommage national à Maurras sortant de prison, c'est pour vous la préfiguration d'une crainte ?

    Mais oui ! J'y étais avec quelques amis : c'était magnifique et affreux. Maurras sentait que la Monarchie pleine et entière, malgré les 40.000 personnes de la réunion, n'était pas encore assez mûre et que quelque chose d'immédiat aurait été très dangereux. Le Prince, lui, voulait aboutir et Maurras lui donnait raison, disant qu'un prétendant qui ne voudrait pas régner à tout prix ne serait pas digne de régner. « Il piaffe. Il a raison de piaffer ! » disait Maurras, alors que d'autres lui reprochaient cette impatience. Pour en revenir, d'assez loin, à De Gaulle, il avait une certaine idée de la légitimité. S'il a refusé l'Algérie au Comte de Paris, je pense qu'il a eu raison. Le Prince a eu raison de n'être pas satisfait, mais De Gaulle a eu raison de refuser. Imaginez-vous le Prince homme du Rocher Noir ? Portant le chapeau de ce qu'a dû faire Christian Fouchet ?

    Passons à un autre thème... Pensez-vous qu'on puisse faire du royalisme sans Maurras ?

    Qu'est-ce que cela veut dire « du royalisme sans Maurras » ? D'abord, il ne faut pas faire du royalisme. On est royaliste, on se battra, mais la Providence fera les choses. Oui, il faut agir, oui il faut se battre : je ne regrette pas les coups donnés et reçus ; mais il y a une limite à tout : à partir du moment où on prend une barre d'acier pour se casser le crâne, où la violence règne partout, où c'est la guerre civile, alors, non ! J'ai cru longtemps que nous aurions un grand compte à régler avec les communistes, agents d'une puissance étrangère ; je me suis aperçu finalement que d'être ainsi des agents de l'étranger était heureux car, souvent habiles et puissants, ils auraient déjà pris le pouvoir si on ne leur avait pas interdit de le prendre de l'extérieur ! Pris individuellement, les communistes ne demandent qu'à se démarquer de cet état de chose. Maurras m'écrivait un jour de sa prison : « J'ai lu un numéro de l'Humanité et je l'ai dévoré jusqu'aux marges ! », et il insistait sur la façon dont ils avaient joué le jeu national, comme ils le rejouent actuellement. Vous rendez-vous compte que Marchais a dit dernièrement : « Tout ce qui est national est nôtre !".

    Nous devons exploiter absolument à fond ce consensus national, cette idée nationale qui est profonde. Elle est, c'est vrai, transformée ; mais, remarquez bien, la Monarchie n'était pas nationaliste, les monarchistes ne l'étaient pas non plus : il est désolant et attristant, disait Maurras, qu'on ait été obligé, pour défendre la Patrie et la Nation, de créer un état d'esprit nationaliste. Les humeurs et l'état d'esprit nationalistes sont, au fond, une mauvaise chose et il faut redéfinir le nationalisme. Qu'est-ce qui dispense du nationalisme conçu comme une humeur, ou comme un chauvinisme ? C'est justement le sentiment qu'il y a une naissance, quelque chose que l'homme ne choisit pas et sur laquelle, dans l'ordre temporel, butent et la force, et l'argent et même l'opinion, en tant qu'elle est divisée. Quand Maurras disait que le suffrage universel ne peut pas se tromper sur certains points - alors qu'il se trompe quand il est fragmenté - il indiquait ce qu'on commence à sentir aujourd'hui, que le suffrage universel ne peut pas se tromper sur des points essentiels lorsqu'on aborde les questions de fond : car il n'est pas possible que les mécanismes de défense ne réagissent pas, pour l'homme et les cités créées, de la même manière que les organismes réagissent aux infections. Ainsi le suffrage universel est-il une forme limite du salut, une réaction ultime du salut. Et puisqu'aujourd'hui il est entré dans les moeurs, il équivaut tout à fait à l'acclamation du Roi par les barons, jadis. Simplement. il faut en user judicieusement, le mettre à l'abri de ces formes fragmentées dans lesquelles il est manipulé par l'argent. Ceux qui le manipulent se sont rendu compte qu'il fallait de plus en plus d'argent, puisqu'on ne pouvait plus s'en servir au plan national et que les réactions des peuples pouvaient être vives.

    Qui sont-ils ?

    Les Américains, les multinationales. Puisqu'on ne peut plus avoir assez d'argent pour développer les propagandes qui endorment le peuple, on agit au plan international, qui permet de mieux dissimuler tout cela : il s'agit d'obtenir d'un peuple comme la France son propre renoncement et sa propre démission et de les obtenir spontanément ; à cet égard. l'affaire européenne est exemplaire.

    Pour lutter contre cela. il faut d'abord « reprendre le pouvoir » ; c'est le titre d'un de vos derniers ouvrages. 

    Oui, mais attention : « Reprendre le pouvoir », ne signifie pas cela. Cela veut dire réinventer l'idée de pouvoir. Le Pouvoir n'est pas à prendre et il ne doit pas y avoir de guerre civile. La seule chose est qu'il faut rectifier les idées fausses sur le Pouvoir de telle sorte que le Pouvoir légitime puisse s'imposer.

    État d'esprit qui débouche sur l'idéal du « Prince Chrétien ».

    En effet. Le Comte de Paris n'a pas caché son accord et son assentiment complet sur ce que j'ai écrit, sur tout le livre. Cette convergence ne compromet d'ailleurs personne, puisque nous y sommes arrivés chacun de notre côté, après une expérience tout à fait indépendante.

    Dans l'entretien qu'il a accordé au Figaro-Magazine, le Prince semble exclure la primogéniture, et parler plutôt d'une sorte de cooptation dans sa famille.

    C'est très important. Dans un récent article de « Paris-Match », j'explique d'abord la dimension familiale de la Monarchie. La durée véritable est, de nos jours où l'on vit plus vieux, la durée du grand-père au petit-fils. car on a le mène temps que ses fils, à peu près, et on a les mêmes problèmes, les mêmes querelles ; mais quand on arrive au petit-fils, on a la bonne durée politique. Les imbéciles disent que, pour veiller à la vie spirituelle dés enfants, il faut des parrains jeunes ; moi, mon parrain était un vieux meunier : mon arrière-grand-père. On prenait l'arrière-grand-père pour relier symboliquement le plus lointain et le plus proche, l'avant-hier et l'après-demain. Dans la famille royale, c'est la mémé chose. Le fils aîné du Comte de Paris ne souhaite, semble-t-il, pas régner, mais il y a les deux petits-fils, Jean, 13 ans, et Eudes, 12 ans. Vous savez que le Prince suit beaucoup ses petits-fils, par conjonction de la nature et de la volonté. Je crois donc qu'il n'y a pas de difficulté insoluble dans cette famille de France qui, comme le disait Bernanos, est notre famille. La réponse à la question que vous posez est, en quelque sorte, indiquée par les faits et vient tout naturellement. Pour clore ce sujet, vous devez noter que les premiers Capétiens faisaient sacrer leur fils de leur vivant et renouveler les serments des barons. Il faut refaire accepter l'hérédité, il faut qu'il y ait une première coïncidence - comme pour les barons électeurs de Hugues Capet - puis une acceptation volontaire du peuple, se rendant compte qu'il serait trop bête de retomber à nouveau dans le suffrage universel fragmenté : la naissance, qui favorise l'unité foncière et non le principe mauvais des deux partis, le bon et le mauvais, le majoritaire et le minoritaire.

    Ce que vous dites s'applique admirablement au monde actuel. On a pu dire, par exemple, en Belgique, que le seul Belge est le Roi. Mais que pensez-vous de la Monarchie espagnole ?

    Je n'en sais rien. Je croyais, comme tout le monde, que Juan Carlos était à la fois trop docile et trop snob. Je le trouvais trop bien lavé.

    Giscardisé ?

    Tout de même pas ! Il a tous ses cheveux. Mais surtout, il n'a pas l'intention, qui est la grande idée de Giscard, de communiquer au peuple les vices de la bourgeoisie et de la fausse aristocratie. Car c'est cela, son idée : une politique de la jouissance, de la destruction des êtres, d'un peuple. C'est le mal et la mort. Je ne déteste plus rien en politique, plus personne, sauf Giscard... Pour en revenir à l'Espagne, je crois que la Monarchie tiendra parce que les Espagnols ont peur de retomber dans la guerre civile. Ils ne peuvent pas se passer de la Monarchie pour reconstituer leurs forces, pour se refaire, pour avoir des relations avec l'extérieur, et pour en arriver à l'oubli de l'horreur de la guerre civile.

    Mais ce n'est pas la seule force de la Monarchie que d'être le moindre mal et je crois qu'il y a des gens qui réapprennent la fidélité.

    Mais la Monarchie espagnole n'est-elle pas trop libérale. à vos yeux ?

    Ce n'est pas très grave. Considérez le « personnalisme » - qui était, d'ailleurs, la philosophie de Jean-Paul Il quand il était évêque. Cette doctrine, avec des gens lâches et stupides, donne des horreurs. Mais quand elle est défendue et prônée comme ce qu'elle est, c'est la meilleure façon de résister au totalitarisme.

    Voyez-vous, l'Europe, pour un Espagnol, ce n'est pas terrible : les particularismes ne sont pas comme chez nous des particularismes d'abandon ou de relâchement. Chez nous, Pierre Mauroy déclare qu'il est profondément européen ; il ne dit pas qu'il se sent plus Européen que Français, mais c'est bien ce que l'on comprend en l'écoutant. En Espagne. ce n'est pas cela du tout : les régionalismes, en tension avec Madrid, sont eux-mêmes en tension avec le monde entier. En France, pour des raisons de confort matériel, on veut tout fondre dans une uniformisation de bien-être, tant il est vrai qu'on peut pourrir un peuple et le dissoudre de cette façon. Quant à l'idée libérale, la finance, l'argent, je crois que l'Espagne pourra corriger des tendances mystiques par des tendances « sanchesques », mais je crois que Sancho sera toujours converti par Don Quichotte : d'ailleurs, Sancho est encore plus Don Quichotte que Don Quichotte lui-même, à sa manière... Rassurez-vous, « ils » n'auront pas l'Espagne. Et puis, quand on a un Roi, par définition, il est là : et il s'opposera à « l'Europe ». Ne voyons pas les choses en noir : certains se lamentent, et se réfugient dans l'éloge systématique de Franco. Bien sûr, j'ai vu des ivrognes insulter le portrait de Franco, dans un café, et être laissés en paix. Mais c'est vrai aussi qu'au niveau supérieur, l'Espagne était assez jugulée. Certains s'imaginent qu'on est en train de liquider le prodigieux héritage de Franco. Je crois que c'est faux. Personnellement je ne médirai jamais de Franco car il a sauvé son pays : il était Galicien et manœuvrier, et il a empêché que l'Espagne fût prise et traversée par les Allemands. Elle n'a pas basculé et cela a été décisif pour l'issue de la guerre. Je ne dis jamais de mal de Franco, mais, du point de vue politique, c'était court de vue, quant à l'idée même de l'Espagne...

    Pour en revenir au royalisme, voulez-vous nous dire si l'on peut être royaliste sans être maurrassien ?

    Il y a eu des royalistes avant qu'on puisse lire un mot de Maurras, mais Maurras a retrouvé la tradition.

    Alors peut-on être royaliste et sérieux, sans être maurrassien ?

    Voulez-vous dire sérieux ou théoricien ? Je me méfie des théoriciens ; si on l'est, il faut l'être beaucoup, vraiment beaucoup, car à ce moment-là on arrive à passer au-dessus de la barrière et à travailler sur la réalité. C'est comme la métaphysique qu'on peut expliquer à de tout petits-enfants... On peut donc être monarchiste sans Maurras. Mais on peut difficilement être un intellectuel monarchiste sans en revenir à Maurras. Ce qu'a dit le Prince dans ses Mémoires est décisif : sans Maurras, il n'y avait rien. Si Maurras n'avait rien déclenché par sa réflexion - en des temps où l'opinion des intellectuels comptait beaucoup plus que maintenant - il n'y aurait eu peut-être quelque chose que beaucoup plus tard. Ce qui est important, c'est ce déclenchement que Maurras a donné, qui exige de tous la reconnaissance et la fidélité les plus profondes.

    Depuis l'émission télévisée consacrée aux mémoires du Prince, nous ressentons beaucoup d'espérance et d'enthousiasme...

    J'ai de tous côtés cette réaction. Sans-doute cette espérance ne m'a-t-elle jamais lâché, car je ne crois pas tellement à l'existence du temps...

    Alors, que faut-il faire ?

    Il faut maintenant vous attacher à faire passer toute une dialectique complexe sur la constitution du pouvoir, la légitimité, l'autorité et le consentement. Vous savez quand on ressent le besoin d'autorité, c'est que l'autorité manque. Mais attention ! L'autorité est une composante du pouvoir, elle n'est pas l'essentiel du pouvoir.

    On a toujours trop tendance à prendre le parti de Créon, contre Antigone.

    Oui, et pourtant, l'Ordre c'est Antigone... 

     

    Propos recueillis par François Davin et Pierre Builly (octobre 1979).

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    Quand Jean Raspail répond aux questions de François Davin et Pierre Builly (février-mars 1978)