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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Rassembler ses forces, par La RÉDACTION de L’ASAF.

    Régu­liè­re­ment nous avons pris l’habitude de publier les réflexions de l’ASAF, l’association de sou­tien à l’armée fran­çaise, sur les ques­tions géos­tra­té­giques évo­quées du seul point de vue de l’intérêt de la France. L’armée rom­pue aux opé­ra­tions exté­rieures et aux repré­sen­ta­tions mili­taires par­tout dans le monde est bien pla­cée pour nous pré­sen­ter ses propres ana­lyses. (NDLR)

    Menaces

    Ces der­niers mois ont vu la France mise à rude épreuve sur la scène inter­na­tio­nale en rai­son de la remise en cause – jusqu’à la contes­ta­tion – de cer­tains de ses inté­rêts stratégiques.

    - En pre­mier lieu, la rup­ture sans pré­avis du contrat « du siècle » de 12 sous-marins signé avec l’Australie, sous la pres­sion des États-Unis et avec la conni­vence de la Grande-Bre­tagne. Il est pos­sible que le par­te­na­riat stra­té­gique, noué à cette occa­sion il y a quelques années entre la France et l’un des 5 pays anglo-saxons du réseau de ren­sei­gne­ment très fer­mé Eche­lon, ait pu deve­nir gênant pour ces 2 États. Mais c’est sur­tout la riva­li­té sino-amé­ri­caine dans l’Indo-Pacifique qui en est la cause ; elle confère en effet à l’Australie une impor­tance stra­té­gique majeure dans le dis­po­si­tif amé­ri­cain visant à conte­nir l’empire du milieu.

    - D’autre part, après avoir pous­sé un pion en Répu­blique cen­tra­fri­caine, la Rus­sie s’apprête à prendre pied au Mali grâce au groupe Wag­ner, véri­table faux nez de ses ser­vices de ren­sei­gne­ment. Ain­si, la pré­sence de ce groupe russe pour­rait conduire le Pré­sident fran­çais à déci­der de quit­ter ce pays du Sahel où pour­tant la France est enga­gée et com­bat avec plus de 5 000 hommes et où elle a déjà per­du plus de 50 sol­dats. La France a‑t-elle une stra­té­gie géné­rale, c’est-à-dire une poli­tique, à la fois claire et réa­liste en Afrique ? La ques­tion est d’autant plus légi­time qu’il en va de la vie de nos soldats.

    - Enfin, à quelques semaines du 3e réfé­ren­dum qui, le 12 décembre 2021, scel­le­ra l’avenir de la Nou­velle-Calé­do­nie, la Chine ren­force ses opé­ra­tions d’influence sur ce ter­ri­toire hau­te­ment stra­té­gique pour la France, dans le but de rendre le résul­tat de cette 3e consul­ta­tion favo­rable à l’indépendance. Pour la France, l’indépendance de cette col­lec­ti­vi­té d’outre-mer engen­dre­rait une perte consi­dé­rable. En effet, ce ter­ri­toire de 19 000 km², situé à 1 500 km à l’est de l’Australie, 4e pro­duc­teur mon­dial de nickel, lui donne une zone éco­no­mique exclu­sive (ZEE) de plus de 1,4 mil­lion de km2. Il consti­tue par ailleurs un remar­quable porte-avions de 400 km de long situé à 18 000 km de Paris.

    Ce sont donc les États-Unis, la Rus­sie et la Chine que la France doit affron­ter, lâchée par une Union euro­péenne impuis­sante, tant les inté­rêts des nations qui la com­posent sont hélas diver­gents sur les ques­tions stratégiques.

    Face à ces évè­ne­ments et à ces concur­rents, les Fran­çais doivent prendre conscience des mul­tiples menaces qui pèsent sur eux et qui mettent en cause leur sécu­ri­té, leur liber­té et leurs emplois par­tout dans le monde. Il leur faut admettre que les rela­tions inter­na­tio­nales reposent d’abord sur des rap­ports de force.

    Cré­di­bi­li­té

    Pour résis­ter, puis ripos­ter et atteindre ses objec­tifs, il importe que la France res­taure d’urgence sa cré­di­bi­li­té aux yeux des autres nations faute de quoi elles se tour­ne­ront vers les puis­sances qui paraissent les plus fiables.

    - Tout d’abord, assu­rer son inté­gri­té ter­ri­to­riale tant en Métro­pole que dans les DROM- COM en y affec­tant les moyens néces­saires. Ces ter­ri­toires consti­tuent des bases inter­ar­mées néces­saires pour contrô­ler les res­sources de notre ZEE de plus de 11 mil­lions de km2 (la 2e du monde).

    - Ensuite, ren­for­cer la cré­di­bi­li­té des forces armées en dotant celles-ci de res­sources accrues leur per­met­tant d’accélérer la moder­ni­sa­tion de leurs équi­pe­ments, la mise à niveau de leurs stocks de muni­tions et leur capa­ci­té à durer. Ce n’est pas en 3 ans que notre armée va com­bler ses lacunes et remon­ter en puis­sance alors que pen­dant 40 ans le bud­get de la Défense n’a ces­sé de dimi­nuer. Nous enga­gions 450 héli­co­ptères pen­dant la guerre d’Algérie il y a 60 ans, 120 il y a 30 ans dans la guerre du Golfe et maintenant…16 dans l’opération Bar­khane. Tout est dit ou presque !

    - Enfin, pour satis­faire ces besoins, réta­blir l’équilibre bud­gé­taire est un impé­ra­tif abso­lu afin de retrou­ver à terme des marges de manœuvre et pou­voir faire face à l’imprévu. Aujourd’hui notre dette repré­sente 120 % du PIB soit 2 450 Mds € à com­pa­rer aux 40 Mds du bud­get de la Défense en 2021 !

    Fier­té

    Dans le même temps, il importe de réaf­fir­mer la fier­té d’être Fran­çais et la volon­té de demeu­rer une nation forte, libre et rayon­nante. À cet égard les leçons du par­cours d’Hubert Ger­main, der­nier Com­pa­gnon de la Libé­ra­tion, sont à même de nous inspirer.

    - Son choix fait à 19 ans de ser­vir la France jusqu’au sacri­fice au prix de son inté­rêt per­son­nel. Il nous fait com­prendre que le droit à la liber­té indi­vi­duelle ne peut exis­ter que si le pre­mier devoir que consti­tue la défense col­lec­tive est assu­ré. En 1940, le ter­ri­toire natio­nal est décou­pé en 6 zones, Paris est sous la botte alle­mande, la France en tant que pays libre n’existe qu’à tra­vers ceux qui se battent pour sa libé­ra­tion tant en Métro­pole qu’à l’étranger. Quand on est vain­cu, on devient l’esclave du vain­queur ; se battre est donc le gage de la liber­té ! Après Bir Hakeim de Gaulle écri­ra :« À Bir Hakeim où le rayon de sa gloire renais­sante a cares­sé le front san­glant de nos sol­dats, le monde a recon­nu la France ».

    - Pla­cer le cou­rage comme pre­mière ver­tu. Pas ques­tion pour Hubert Ger­main de se réfu­gier dans un autre pays en paix, de deman­der asile… Un seul devoir : com­battre pour la liber­té de la Patrie qu’il ché­rit. Il sait et nous rap­pelle « qu’un homme sans cou­rage est une chose ». C’est une France forte, libre et com­bat­tante qui peut et doit rayon­ner sur le monde.

    Dans une époque mar­quée comme tou­jours par l’incertitude et, pour la France, par un sen­ti­ment de déclin, d’affaiblissement et de déclas­se­ment, le salut passe par la volon­té de nous redres­ser, de nous rele­ver, de com­battre, cha­cun dans notre domaine mais de manière coor­don­née, avec un sens du col­lec­tif et le sou­ci de l’intérêt géné­ral et du bien com­mun. Nous devons retrou­ver le goût d’être les meilleurs.

    Le che­min de l’excellence est le seul qui vaille pour nous et pour notre pays. Nous y sommes condam­nés si nous vou­lons vivre debout.

    www.asafrance.fr

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    Relayé par : https://www.actionfrancaise.net/

  • Éphéméride du 12 juin

    1867 : Naissance de Charles Fabry, co-découvreur (avec Alfred Perot) de la couche d'ozone

     

     

     

     

    1672 : Ils ont traversé le Rhin ! 

     

    Lors de la guerre contre la Hollande (1672/1678), les Dragons de Louis XIV franchissent le Rhin au Gué de Tolhuys et envahissent les Pays-Bas. Le lieu-dit Tolhuys désigne la maison de douane, près d’Arnhem, où l’armée franchit le Rhin à gué (Arnhem fait, ajourd'hui, partie de l'agglomération Arnhem-Nimègue). 

    Les Dragons de Noailles sont nés en 1688 sous la direction de la famille de Noailles. 

    Dès l’hiver 1674-75, ils ont à leur tête Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon, maréchal de France et vicomte de Turenne, connu comme Monsieur de Turenne...

    Ci dessous, Dragon vers 1705 :

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    Écouter : 

    Les Dragons de Noailles (chanté).mp3 

    Les dragons de Noailles.mp3 (43ème Dragons de Lille) 

     

    • Dans notre album L'aventure France racontée par les cartes, voir la photo Vers le Rhin et les deux suivantes. 

     

    • Et, dans notre album Drapeaux des Régiments du Royaume de France

    voir la photo : Régiment de Noailles, devenu Régiment de La Tour d'Auvergne...

     

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    1709 : Louis XIV écrit à la Nation

     

    La longue et terrible Guerre de succession d'Espagne - qui visait à mettre un Bourbon sur le trône d'Espagne, conformément aux voeux du dernier roi Habsbourg et du peuple espagnol - dure depuis presque dix ans; les forces françaises sont presque partout défaites; l'hiver est peut-être le plus rigoureux que la France ait connu...

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    L'épuisement du pays est tel que le Roi a proposé la paix à nos adversaires, mais ceux-ci exigent de lui des conditions humiliantes et impossibles à satisfaire : il faudrait abandonner le roi d'Espagne - le petit-fils de Louis XIV ! -, livrer Bayonne et Perpignan, rétablir dans le royaume la religion prétendument réformée, et remettre aux huguenots les places fortes de Bordeaux et de La Rochelle. Il faudrait faire boucher le port du Havre et raser Dunkerque. Il faudrait céder l'Alsace et la Franche-Comté, le Da12 juin,louis xiv,guerre de succession d'espagne,philippe v,audimat,cathelineau,nantes,saumur,vendéens,grande armée catholique et royale,turenne,dragons de noaillesuphiné et la Provence !...

    Louis XIV aura alors ce mot : Puisque l'on me force à faire la guerre, j'aime mieux la faire à mes ennemis qu'à mes enfants... (ci contre, Philippe V, roi d'Espagne, petit-fils de Louis XIV)

    Il adopte donc le parti d'écrire à tous les habitants du royaume une Lettre, dans laquelle il leur explique la situation et leur demande de poursuivre l'effort de guerre.

    Cette lettre sera lue en chaire, le dimanche, par tous les prêtres et dans toutes les paroisses du royaume. Près de huit à neuf habitants sur dix se rendant à l'église le dimanche, dans la plupart des provinces, on peut considérer que l'ensemble du peuple français a été touché, directement ou par relation directe :

     

    12 juin 1709

    Messieurs, l’espérance d’une paix prochaine était si généralement répandue dans mon Royaume, que je crois devoir à la fidélité que mes peuples m’ont témoignée pendant le cours de mon règne, la consolation de les informer des raisons qui empêchent encore qu’ils ne jouissent du repos que j’avais dessein de leur procurer.

    12 juin,louis xiv,guerre de succession d'espagne,philippe v,audimat,cathelineau,nantes,saumur,vendéens,grande armée catholique et royale,turenne,dragons de noaillesJ’aurais accepté, pour le rétablir, des conditions bien opposées à la sûreté de mes Provinces frontières; mais plus j’ai témoigné de facilité et d’envie de dissiper les ombrages que mes ennemis affectent de conserver de ma puissance et de mes desseins, plus ils ont multiplié leurs prétentions, en sorte qu’ajoutant par degrés de nouvelles demandes aux premières, et se servant ou du nom du Duc de Savoie, ou du prétexte de l’intérêt des Princes de l’Empire, ils m’ont également fait voir que leur intention était seulement d’accroître aux dépens de ma Couronne les États voisins de la France, et de s’ouvrir des voies faciles pour pénétrer dans l’intérieur de mon Royaume, toutes les fois qu’il conviendrait à leurs intérêts de commencer une nouvelle guerre. Celle que je soutiens, et que je voulais finir, ne ferait pas même cesser, quand j’aurais consenti aux propositions qu’ils m’ont faites : car ils fixaient à deux mois le temps où je devais de ma part, exécuter le Traité, et pendant cet intervalle ils prétendaient m’obliger à leur livrer les Places qu’ils me demandaient dans les Pays-Bas et dans l’Alsace, et à raser celles dont ils demandaient la démolition. Ils refusaient de prendre de leur côté d’autre engagement, que de faire cesser tous actes d’hostilités jusqu’au premier du mois d’Août, se réservant la liberté d’agir alors par la voie des armes, si le Roi d’Espagne, mon petit-fils, persistait dans la résolution de défendre la Couronne que Dieu lui a donnée, et de périr plutôt que d’abandonner des peuples fidèles qui depuis neuf ans le reconnaissaient pour leu12 juin,louis xiv,guerre de succession d'espagne,philippe v,audimat,cathelineau,nantes,saumur,vendéens,grande armée catholique et royale,turenne,dragons de noaillesr Roi légitime. Une telle suspension, plus dangereuse que la guerre, éloignait la paix plutôt que d’en avancer la conclusion; car il était non seulement nécessaire de continuer la même dépense pour l’entretien de mes armées, mais le terme de la suspension d’armes expiré, mes ennemis m’auraient attaqué avec les nouveaux avantages qu’ils auraient tiré des Places où je les aurais moi-même introduits, en même temps que j’aurais démoli celles qui servent de remparts à quelques-unes de mes Provinces frontières. Je passe sous silence les insinuations qu’ils m’ont faites, de joindre mes forces à celles de la Ligue, et de contraindre le Roi mon petit-fils à descendre du Trône, s’il ne consentait pas volontairement à vivre désormais sans États, et à se réduire à la simple condition d’un Particulier. Il est contre l’humanité de croire qu’ils aient seulement eu la pensée de m’engager à former avec eux une pareille alliance. Mais quoique ma tendresse pour mes peuples ne soit pas moins vive que celle que j’ai pour mes propres enfants, quoique je partage tous les maux que la guerre fait souffrir à des Sujets aussi fidèles, et que j’ai fait voir à toute l’Europe que je décidais sincèrement de les faire jouir de la paix, je suis persuadé qu’ils s’opposeraient eux-mêmes à la recevoir à des conditions également contraires à la justice et à l’honneur du Nom Français.

    12 juin,louis xiv,guerre de succession d'espagne,philippe v,audimat,cathelineau,nantes,saumur,vendéens,grande armée catholique et royale,turenne,dragons de noaillesMon intention est donc que tous ceux qui depuis tant d’années me donnent des marques de leur zèle, en contribuant de leurs peines, de leurs biens, et de leur sang, à soutenir une guerre aussi pesante, connaissent que le seul prix que mes ennemis prétendaient mettre aux offres que j’ai bien voulu leur faire était celui d’une suspension d’armes, dont le terme borné à l’espace de deux mois, leur procurait des avantages plus considérables qu’ils ne peuvent en espérer de la confiance qu’ils ont en leurs troupes. Comme je mets la mienne en protection de Dieu, et que j’espère que la pureté de mes intentions attirera la bénédiction sur mes armes, je veux que mes peuples, dans l’étendue de votre Gouvernement, sachent de vous qu’ils jouiraient de la paix, s’il eût dépendu seulement de ma volonté, de leur procurer un bien qu’ils désirent avec raison, mais qu’il faut acquérir par de nouveaux efforts, puisque les conditions immenses que j’aurais accordées, sont inutiles pour le rétablissement de la tranquillité publique.

    12 juin,louis xiv,guerre de succession d'espagne,philippe v,audimat,cathelineau,nantes,saumur,vendéens,grande armée catholique et royale,turenne,dragons de noaillesJ'écris aux archevêques et évêques de mon royaume d’exciter encore la ferveur des prières dans leurs diocèses; et je veux en même temps que mes peuples sachent qu’ils jouiraient de la paix, s’il eut dépendu seulement de ma volonté de leur procurer un bien qu’ils désirent avec raison, mais qu’il faut acquérir par de nouveaux efforts.

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    Procédé étonnamment moderne et novateur : 250 ans avant que la télé n'entre dans chaque foyer, Louis XIV n'a-t-il pas établi, ainsi, une sorte de record d'audience, difficile à battre, même pour les "audimats" d'aujourd'hui ?  

     

     

     

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    1750 : Naissance d'Anne-Éléonore Franchi

     

    Bien peu connue du grand public, son rôle - et celui de son mari... - durant l'évasion de Varennes méritent qu'on lui donne la place qui lui revient.

    Née en Toscane, d'un père costumier d'une troupe de comédiens ambulants, Éléonora épousa, à quinze ans, l'un des danseurs de la troupe, Martini. Devenue comédienne, son mari étant mort, elle devint la maîtresse du duc de Wurtemberg, puis de l'Empereur d'Autriche lui-même, Joseph II (le frère de Marie-Antoinette), jusqu'à ce que la mère de celui-ci lui ordonnât de disparaître.

    Elle quitta donc Vienne, et alla se fixer à Paris, où elle se maria, pour la deuxième fois, avec un certain Sullivan, frère d'un diplomate anglais. Parti avec elle aux Indes, pour faire fortune, Sullivan y fit fortune en effet, mais y mourut aussi : à nouveau seule, mais cette fois fort riche, elle revint à Paris, où elle tomba amoureuse d'un homme encore plus riche, l'Écossais Quentin Crawfurd (voir l'Éphéméride du 22 septembre)...

    Fervents royalistes tous les deux, Éléonora fut non seulement l'une des instigatrices de l'évasion de Varennes, mais c'est elle qui la finança, prenant tous les risques en commandant la berline du voyage et les faux passeports de la famille royale à son nom... Elle - et son époux - firent preuve en cette circonstance d'un courage peu commun...

    Une fois la Terreur passé, Talleyrand, qui était leur ami, obtint leur radiation de la Liste des émigrés : toujours aussi riches, ils s'installèrent alors à l'Hôtel Matignon...

     

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  • «Le scandale France Inter devrait être un thème majeur de la campagne», par Elisabeth Lévy.

    Gilles-William Goldnadel © Hannah Assouline

    Grand entretien avec Me Gilles-William Goldnadel

    L’avocat et essayiste déplore le manque de diversité d’opinion sur une station publique dont nous sommes tous « copropriétaires », et dénonce sa position dominante qui lui permet tous les abus.

     

    2.jpegCauseur. Près de la moitié de vos nombreux tweets épinglent la radio de sévices publics. N’est-ce pas une obsession personnelle ?

    Gilles-William Goldnadel. Oui, c’est une obsession que j’assume pleinement. Et je suis de moins en moins seul. Certes France Inter n’a pas perdu d’auditeurs, notamment parce que, en l’absence de publicité, on l’écoute toujours avec plaisir. Cependant, sans vouloir me vanter ou exagérer mon influence, depuis une dizaine d’années que je mets en cause le manque de pluralisme de la Maison ronde et ses tropismes, beaucoup d’auditeurs ont le décodeur.

    Mettez-vous toute la radio publique et toute la télévision publique dans le même sac ?

    Non. Par exemple, France 2 est infiniment plus pluraliste et plus prudente dans ses affirmations que France Inter. Mais France Inter n’est rien par rapport à Arte…

    Reprochez-vous à Inter d’être une mauvaise radio ?

    Pas du tout ! Il y a des gens de qualité au sein de France Inter, j’y ai même des amis. D’abord, je n’ai pas les mêmes exigences par rapport à une radio dont je suis le copropriétaire par le truchement du paiement d’une redevance obligatoire que par rapport à une radio ou télévision privée qui fait ce qu’elle veut. A fortiori aujourd’hui où on peut constater un changement dans le paysage audiovisuel privé où on trouve des îlots de liberté et de pluralisme. Je suis davantage attentif à la radio que je paye et c’est pour cela que je m’astreins au plaisir tout à fait mélangé d’écouter la matinale de France Inter.

    Venons-en au fond du reproche : l’absence de pluralisme. Je vais me faire l’avocat du diable : à ce sujet, les dirigeants de France Inter brandissent les comptes du CSA supposés montrer qu’ils sont irréprochables concernant les invités.

    Ce n’est pas vrai ! J’ai remarqué, et des sondages ont été faits, que la radio publique est celle qui reçoit le plus de membres de l’extrême gauche. D’autre part, c’est subjectif mais vous voyez bien qu’ils ne reçoivent pas de la même manière Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Ils n’interrompent pas Geoffroy de Lagasnerie, qui n’est pas une célébrité, quand il explique qu’il faut empêcher la droite dure de parler. De même, lorsque Booba explique que Marine Le Pen est une nazie, Léa Salamé lâche simplement « c’est votre opinion ». Maintenant, s’agissant des éditorialistes, mon regard n’est plus subjectif, mais scientifique. Nicolas Demorand, qui a la maîtrise de la matinale, l’endroit stratégiquement le plus important de la radio, est un transfuge de Libération où il ne faisait pas dans la dentelle. Personne ne proteste que le représentant d’un journal d’extrême gauche prenne la tête de la matinale. Bernard Guetta, qui était tellement européiste qu’il est devenu député européen d’En Marche dès qu’il a été à la retraite, et qui n’a pas trahi les opinions qu’il véhiculait tranquillement dans la Maison ronde jusqu’à prédire le succès du oui à Maastricht, a été remplacé par Pierre Haski, transfuge de Rue89. De plus, il a tranquillement raconté sur France Culture qu’il avait touché de l’argent de Soros pour surveiller le net, pour tenter d’éviter la même catastrophe politique en Europe que celle survenue aux États-Unis avec la victoire de Trump. C’est à lui que l’on confie la politique étrangère sur France Inter ! Je peux multiplier les exemples à l’envi. La responsable des médias de France Inter, Mme Sonia Devillers, a diffusé une liste noire de mal-pensants (à laquelle nous appartenons tous deux) et qui vont se commettre sur CNews. 

    Elle considère qu’il est très grave de donner la parole à CNews, par contre, elle ne voit pas d’inconvénients à inviter Edwy Plenel qui, non seulement domine l’opinion islamo-gauchiste en France par le truchement de Mediapart, mais a osé écrire que Charlie Hebdo faisait la guerre aux musulmans. Sans oublier qu’il a applaudi au massacre des athlètes israéliens à Munich. L’ensemble des prétendus humoristes de France Inter reconnaissent qu’ils sont de gauche parce qu’ils considèrent que l’humour est de gauche [1]. À ce niveau d’énormité, on a le droit d’être mécontent d’être copropriétaire de cette radio d’État.

    Au-delà des invités, il y a le ronronnement idéologique jusque dans la façon de poser les questions. Par exemple, s’ils parlent du mariage gay, ils diront : « Enfin, la France a rattrapé son retard ! »

    Le terme « ronronnement » me convient bien parce qu’il désigne une sorte de réflexe physique. Bien sûr, il n’y a pas tous les matins une conférence où ils décident ce qu’ils vont faire pour nuire à la droite, imposer leurs idées et transformer le monde. Mais ils sont dans une pseudo-pensée pavlovienne. Ce ne sont pas des militants, c’est une coterie de gens enfermés dans un bunker physique et intellectuel. Bien sûr, il y a aussi des militants, on a assisté à un festival lors des derniers événements à Gaza. Ils ont donné le micro à une certaine Alice Froussard, que je suis avec une grande assiduité, qui a complètement épousé le récitatif palestinien. Et je vous mets au défi de me mettre sous les oreilles la moindre mise en cause du Hamas.

    Quels sont les autres sujets sur lesquels ils vous agacent particulièrement ?

    Aujourd’hui, ils sont dans la pensée woke. Mais ils n’ont pas attendu ces derniers mois pour épouser la convergence des luttes. Il y a déjà au moins deux ans, ils avaient donné la parole à une militante néoféministe d’un racialisme et un néoféminisme total et effrayant. En réalité, pas un sujet n’échappe à leur moulinette idéologique. Par exemple, sur les luttes syndicales, ils font la part belle à la CGT plutôt qu’à la CFDT. Et il ne leur viendrait même pas à l’idée d’interroger la partie patronale, cela ne fait pas partie de leur cahier des charges. Sur les faits divers dans lesquels des personnes d’origine étrangère s’en prennent à des Blancs – je pense à Théo tué par une personne d’origine immigrée et déjà oublié –, il est hors de question de préciser l’origine des coupables. Et bien sûr, ils ont toujours une bonne raison. Ainsi le médiateur explique que l’important, ce n’est pas la personnalité de l’agresseur, mais celle de l’agressé. Je veux bien, sauf que pour l’affaire George Floyd, on a énormément insisté sur la couleur de peau de Derek Chauvin. On n’a pas, alors, ce genre de timidité ou de précaution antiraciste, et on insiste bien davantage sur l’origine et la couleur des policiers. Il faut mettre à la même enseigne Le MondeFrance Inter et d’autres : à Boulder, dans le Colorado, un Syrien a tué une dizaine de Blancs, c’est passé totalement à la trappe. Quelques jours après, un Noir tuait un policier devant le Capitole, on n’en a pas parlé. Si cela avait été le contraire, des milliers de mots auraient été prononcés. C’est l’angle idéologique qui, au-delà de la radio d’État, affecte l’ensemble de l’idéologie médiatique en Europe.

    Comment expliquez-vous, dans ces conditions, que France Inter fasse des audiences formidables ?

    D’abord, ils ont du personnel de qualité, que je ne méprise certainement pas. De plus, l’absence de publicité est un avantage déloyal formidable. D’ailleurs, je milite pour la fin de la redevance, ce qui les obligera à recourir à la publicité, comme la BBC (voir l’article de Jeremy Stubbs pages 68-69 du magazine).

    Pourquoi est-ce que personne ne proteste ?

    Pour deux raisons. La première est que le personnel politique de droite ne veut pas, par médiocrité intellectuelle et par manque de courage intellectuel, se mettre à dos cette radio qui abuse de sa position dominante. Ils veulent continuer à être invités. La tactique de Mélenchon a été bien meilleure, il les a traînés dans la boue. Pendant très longtemps, il n’a pas voulu aller sur France Inter et ils l’ont supplié de revenir. Tandis que le personnel de droite est cauteleux, prudent, courtisan. La seconde raison n’est certainement pas à l’honneur de leur intelligence. Ils ne comprennent pas que ce devrait être un des thèmes les plus importants de la campagne à venir, parce que France Inter permet à l’idéologie dominante de le rester. De plus, ce serait un thème électoral payant. Je ne pardonne pas à cette droite médiocre de ne pas lancer ce débat.

    Il y a une autre raison : à France Inter, la rédaction est reine. Quand Nicolas Sarkozy est arrivé, il a nommé Philippe Val, lequel a été accueilli avec des tromblons. Certes, il a pu changer les choses, mais à la marge.

    Avant Val, il y avait Cavada qui est au départ un esprit modéré, pas un gauchiste et qui, pour avoir la paix, s’est couché complètement. Philippe Val, que je respecte et estime beaucoup, c’était différent. Il a eu le courage de se séparer de Mermet qui avait eu des propos antisémites et avait diffusé une nécrologie de Sarkozy mort dans son bunker à Jérusalem, ce qui lui avait valu d’être condamné par le CSA.

    Le pire, c’est que France Inter donne des leçons de maintien à toute la profession…

    En effet, non contente de dominer de la tête et des pieds le paysage radiophonique français et de ne laisser aucune place au pluralisme, elle prétend en plus faire la loi dans le domaine de la télévision privée. Ces gens-là n’acceptent pas que, par exemple, Europe 1 devienne une radio d’opinion. Comme l’a fait remarquer Arnaud Lagardère dans une interview au Figaro, pour eux, la seule radio d’opinion qui aurait le droit de l’être, c’est France Inter. C’est extraordinaire ! Que CNews ou Europe 1 puissent faire parler des gens comme vous et moi serait une sorte de scandale démocratique.

    Ils ont tout de même engagé quelques éditorialistes de droite comme Étienne Gernelle et Alexandre Devecchio.

    Cela prouve que nous avons marqué des points. Ces gens-là ont beau faire ce qu’ils veulent dans leur Maison ronde et leurs studios capitonnés, ils n’aiment pas être critiqués. Sentant bien que leur statut n’est plus le même dans les dîners en ville, ils voudraient un peu modifier l’image. Donc, à la manière du pâté, ils ont voulu faire venir quelques alouettes solidement encadrées par les chevaux. Et même ces alouettes restent sur l’estomac des journalistes qui se sentent dérangés dans leur tranquillité idéologique. Il n’est pas question de voir une tête de droite dépasser.

    Faut-il les combattre par le droit ?

    Au minimum sur le droit du travail. L’affaire Le Quintrec est la plus emblématique à beaucoup d’égards. Fabrice Le Quintrec, un homme de qualité, tenait la revue de presse estivale, et il avait eu la prétention, dans un esprit de symétrie, de citer Présent, un journal vendu dans les kiosques. Il n’avait pas fini sa revue de presse qu’il était déjà viré. Nous avons fait tous les procès du monde, tandis qu’une partie de la presse prenait fait et cause pour Inter. J’ai fait condamner France Inter aux prud’hommes et les journaux qui avaient approuvé son licenciement pour diffamation. Inter a préféré placardiser Le Quintrec pendant une bonne vingtaine d’années, le payer grassement à ne rien faire ou presque plutôt que de le reprendre à la revue de presse, comme le protocole l’y obligeait, à telle enseigne qu’ils ont encore été condamnés à payer. Ils se foutent pas mal de l’argent du contribuable, mais il n’était pas question de faire revenir le blasphémateur. J’ai d’autres exemples : à ma grande surprise, j’ai fait condamner Mme Martres, responsable du Syndicat de la magistrature pour son « Mur des cons ». Quelque temps avant notre victoire judiciaire, Nathalie Hernandez m’a appelé pour m’interroger sur la question. J’étais aussi satisfait qu’étonné, je l’ai reçue avec urbanité, elle m’a posé toutes les questions et plus jamais il n’a été question de passer l’interview. J’ai rappelé plusieurs fois Nathalie Hernandez qui n’a même pas eu la correction de me prendre au téléphone : sans doute n’osait-elle pas me dire qu’on lui avait interdit non seulement de faire parler l’avocat Goldnadel, mais encore de dire du mal du Syndicat de la magistrature. Jusqu’au bout, cela a été la posture de France Inter. Sur les sujets judiciaires, c’est peu ou prou le même tropisme.

    Avez-vous déjà intenté d’autres actions contre eux ?

    À part ce procès Le Quintrec, j’ai pu obtenir de temps à autre du CSA des sanctions, des avertissements. Un jour, le CSA a reconnu que la façon dont ils avaient traité tel sujet du Proche-Orient n’était pas convenable, donc ils ont eu un avertissement. Une autre fois, une autre présentatrice vedette qui tient l’antenne en juillet avait affirmé qu’Adama Traoré était mort des brutalités policières. C’est non seulement faux, mais en plus une atteinte à la présomption d’innocence des gendarmes qu’aucune expertise judiciaire ne met en cause. Le CSA a daigné me donner satisfaction, mais il est infiniment moins vigilant et sévère envers France Inter qu’avec RMC. RMC a été plus condamné parce qu’ils s’étaient permis de plaisanter au sujet de Nafissatou Diallo alors qu’elle n’écoute peut-être pas « Les Grandes Gueules » tous les jours. Mieux que tout : Daniel Riolo a rappelé pendant cette émission que L’Humanité avait paru dans les premiers jours de l’Occupation et avait souhaité la bienvenue aux soldats allemands. C’est rigoureusement la vérité historique, et RMC a été sanctionnée. Souvent, France Inter n’est pas sanctionnée pour dire des mensonges, des radios privées sont sanctionnées pour dire la vérité.

    Que faut-il faire pour que les citoyens français retrouvent une radio publique digne de ce nom ?

    Il faut rejoindre Goldnadel dans ses obsessions et faire de ce sujet un thème de la campagne présidentielle. Le scandale en l’occurrence, c’est qu’il n’y ait pas de scandale. Si seulement l’opposition se saisissait de ce problème, il serait largement résolu..  

    [1] « Par Jupiter ! »

     

    Fondatrice et directrice de la rédaction de Causeur. Journaliste, elle est chroniqueuse sur CNews, Sud Radio... Auparavant, Elisabeth Lévy a notamment collaboré à Marianne, au Figaro Magazine, à France Culture et aux émissions de télévision de Franz-Olivier Giesbert (France 2). Elle est l’auteur de plusieurs essais, dont le dernier "Les rien-pensants" (Cerf), est sorti en 2017.
  • De l'éloge de la Normandie aux élucubrations d'Eric Besson, en passant par la sagesse de Pierre Boutang.....

                France info nous offre souvent matière à des notes, soit pour critiquer tel ou tel propos, soit aussi, souvent, pour signaler ce qui nous a paru intéressant sur cette radio, ainsi la chronique sur Bainville et son Histoire de France que vous pouvez retrouver dans notre Catégorie Audio…

                Aujourd'hui, ce sera chapeau bas, et pas pan sur le bec : c’est une fois de plus à l’occasion de la toujours très intéressante rubrique de Philippe Vallet, Le livre du jour. Il recevait, le dimanche 6 juin, Jacqueline Monsigny, qui venait présenter son ouvrage L’extraordinaire histoire de la Normandie...

    normandie monsigny.jpg
    L’extraordinaire histoire de la Normandie, de Jacqueline Monsigny
    Editions Alphée - Jean-Paul Bertrand
     356p., 21,00€

                Philippe Vallet envoie son sujet, sobrement comme toujours, puis s'efface devant son invité(e):

                "La Normandie est une région assez discrète. Pourtant, avec ses 700 kilomètres de côtes, du Mont Saint-Michel au Tréport, son histoire et ses richesses, elle mériterait de plus grands égards. C’est ce que rappelle la romancière d’origine normande Jacqueline Monsigny dans son nouveau livre, L’extraordinaire histoire de la Normandie....."

                 S'ensuivent 2’29" de pur plaisir, pendant lesquels la passionnée de sa terre nous livre son amour pour sa province.

                 Et, en l'écoutant parler, avec chaleur et lyrisme de cette Normandie qu'elle aime tant, on a bien sûr envie de lire son ouvrage, mais deux choses reviennent à l'esprit...

                 D'abord, les élucubrations Éric Besson ("...il n'y a pas de peuple français... il n'y a qu'un conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble...", même si, par la suite, il a tenté, encore plus maladroitement, d' "expliquer" son pathos, ne faisant que s'enfoncer encore un peu plus...). Les propos, non directement politiquesde Jacqueline Monsigny, lui donnent évidemment tort : il se passe bien quelque chose depuis des siècles, sur ces terres d'héritage qui composent notre France, et ce ne sont ni des zombis ni des extra-terrestres, mais bien nos ancêtres qui les ont peuplé, de leur vie physique et spirituelle, depuis plus de vingt siècles....

                 Et c'est là qu'on se met à penser aussi à ce que dit Boutang dans cette superbe conférence que nous avons mise en ligne. Parlant très concrètement de l'Islam, Boutang dit - et il a évidemment raison - qu'il y a bien, effectivement, place pour plusieurs communautés en France. On parle ici de la communauté normande, à propos du livre de Jacqueline Monsigny qui sert de point de départ à notre réflexion de ce jour, mais il y a la Basque, l'Alsacienne, la Flamande, la Bretonne, l'Auvergnate etc...

                 Oui, mais (et c'est là que Besson a tort) il n'y a pas place pour deux civilisations.

                 Car les communautés de nos Provinces partagent, en les adaptant chacune à son génie propre, les mêmes fondamentaux : spiritualité, culture, filiation gréco-romaine, droit, moeurs et coutumes etc... Chacune se nourrit du même héritage, en y apportant sa propre richesse particulière.

                 Ceux qui, raisonnant sottement par absurde analogie, prétendraient qu'il en est de même - ou qu'il pourrait en être de même - avec des personnes provenant d'autres civilisations ne sont rien d'autre que des idéologues.

                 Le drame, c'est qu'aujourd'hui, en France, ils sont au pouvoir.....

  • La Catalogne, depuis les Rois Catholiques, soit depuis le XVe siècle, n'a jamais cessé d'être espagnole

     Le palais de la Généralité, place Sant Jaume à Barcelone

     

    En deux mots.jpgQue se passera-t-il aujourd'hui en Catalogne ? Que va-t-il sortir des élections décidées par Madrid pour mettre un terme au psychodrame indépendantiste ? 

    On dit le scrutin incertain ; on prédit, entre candidats unionistes et indépendantistes un résultat « serré » qui peut-être ne décidera de rien, ne résoudra rien. Les sièges une fois attribués, quelles alliances vont-elles devoir se nouer, quelle coalition nécessairement hétéroclite ou même contre-nature va-t-elle se constituer pour former un gouvernement, élire un président ? Alchimie démocratique assez obscure, indigne et délétère ! Peut-on jouer aux dés l'avenir d'un peuple ? Quel que soit, ce soir, le résultat, il y a gros à parier que la partie perdante le contestera aussitôt. La démocratie ne transcende pas l'Histoire et les réalités. Il lui arrive de les mettre en péril ... 

    Il faut respecter le peuple catalan, attaché jusqu'à la déraison à ses traditions, sa langue, son identité. On se prend même à regretter que les Français n'aient pas fait preuve d'un semblable attachement, d'une même fidélité à eux-mêmes, à leurs pays et à la France. 

    L'une des spécialités des indépendantistes catalans est le travestissement de l'Histoire. Quoiqu'ils en disent, la Catalogne n'a jamais été indépendante. Avant le mariage d'Isabelle de Castille et de Ferdinand d'Aragon qui scella, il y a près de six siècles, l'unité de l'Espagne, la Catalogne appartenait, comme Valence et les Baléares, à la couronne d'Aragon. Jamais ensuite elle ne fut un Etat, jamais elle ne fut une nation indépendante. Elle aurait pu l'être et ne le fut pas. L'Histoire a tranché : l'Espagne a été un acteur majeur de l’histoire de l’Europe et au-delà ; la Catalogne, depuis les Rois Catholiques, soit depuis le XVe siècle, n'a jamais cessé d'être espagnole.  

    Comme le parlement britannique peut tout sauf changer un homme en femme, la démocratie quelle que soit son arithmétique, quels que soient ses résultats et ses combinaisons postélectorales, ne pourra empêcher que de toute façon la Catalogne, suivant une modalité qui lui est propre, soit et reste espagnole.  •

    Retrouvez l'ensemble de ces chroniques en cliquant sur le lien ci-dessous

    En deux mots, réflexion sur l'actualité 

    A lire dans Lafautearousseau  ... 

    On a tout à perdre à mépriser les États et les nations, à les tenir pour dépassés ...

    Comédie ou tragédie ?

    L'Histoire est-elle vouée à se répéter ?

    L’Espagne à la croisée des chemins. Espagne, où vas-tu ?

    Catalogne ou quand le pire n’est jamais sûr

    Au bord du précipice

    Barcelone : « No tinc por »

  • Homélie de la Messe de Requiem pour le Roi Louis XVI - Sacré-Coeur de Marseille, 21 janvier 2012....

            Voici, tiré du Site de la paroisse du Sacré-Coeur de Marseille, le texte intégral de l'homélie donnée lors de la Messe de Requiem pour Louis XVI par le Père Stéphan Sciortino-Bayart, à la demande de Monseigneur Ellul...

     

     

    Samedi 21 janvier 2012

    Voici, ci-dessous l'homélie du Père Stéphan Sciortino-Bayart, que j'avais invité cette année a prononcer l'homélie au cours de la messe de Requiem que j'ai présidée. Plus de 700 fidèles ont prié pour le repos de l'âme du roi Louis XVI. Le Père Sicortino-Bayart est vicaire à la paroisse d'Aubagne. Nous le remercions.

    Chers amis, frères et sœurs,

    Nous voici réunis pour faire mémoire de la mort d’un homme de la mort d’un Roi. Cette mort fut sans doute le dernier et le premier acte d’une terrible tragédie dans laquelle encore aujourd’hui nous sommes immergés.

    Dernier acte d’une philosophie se détachant de Dieu au point de s’y opposer frontalement, premier acte d’une humanité qui mettant en application des principes érigés en idéologie exclusive, a fini par menacer de faire périr l’humanité elle-même.

    Oui, nous ne sommes pas ici pour simplement nous souvenir d’un Roi offrant sa vie pour le bonheur de son peuple Nous ne sommes pas ici pour déplorer de façon nostalgique la fin du temps passé.

    Nous nous devons de réfléchir aux évènements de ce temps ancien et d’en tirer les enseignements pour aujourd’hui. C’est là toute la valeur de l’ultime témoignage que le Roi rendit en ce 21 janvier 1793.

    L’histoire, Mater et Magistra, Maîtresse et enseignante nous rappelle toute l’actualité de ce témoignage et nous conduit, parce que l’être chrétien est en cause, à méditer sur l’exemple qui nous fut donné.

    Saint Augustin rappelle que deux amours ont construit deux cités, l’amour de Dieu jusqu’au mépris de soi et l’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu. Cette tension s’est manifestée avec toute sa vigoureuse violence dans la condamnation inique du Roi.

    Le procès de Louis XVI est sans nul doute le premier procès politique de l’Histoire moderne. Il ne s’agit pas ici de juger selon le droit un homme, il s’agit de condamner un principe au nom des idées. Tout devant plier à ces idées. Tout devant céder devant ces idées. Tout devant périr hors l’Idée elle-même. « Je cherche en vain des juges et je ne vois ici que des accusateurs » s’écriait avec courage de Sèze. Il aurait pu dire tout aussi bien, je ne vois ici que des « exécuteurs » !

    Héritiers des Lumières, tous ces hommes étaient en lutte au nom d’idées. En lutte contre le Roi et la monarchie bien sûr, mais plus profondément en lutte contre Dieu lui-même. Il s’agissait de politique au sens le plus haut du terme, d’un choix de société. Mais qu’elles sont ces idées ? Bien sûr, l’idée de la Liberté, mais au-delà de la liberté c’est l’idéologie de l’égalité qu’il faut voir.

    Cette égalité qui est, bien plus que la liberté, la marque de l’idéologie révolutionnaire propre à la France.

    Il ne s’agit pas ici d’une égalité de dignité telle que le christianisme a pu la révéler à un monde antique stupéfait de cette nouveauté qu’il jugeait impensable. Il ne s’agit pas d’une égalité fondée en Dieu, d’une dignité de la personne humaine fondée dans le Christ.

    Nous sommes ici en présence d’une égalité établie sur un individualisme orgueilleux tout autant qu’égoïste. L’affirmation du Moi contre Dieu et au final contre tout ce qui n’est pas moi. Cette égalité d’exclusion qui conduit à refuser toute soumission à autre chose qu’à soi-même. Tous ces hommes qui s’érigent en juge, ne sont que de beaux esprits n’aimant qu’eux-mêmes. Cette folle égalité conduira à l’uniformisation, à la soumission non voulue mais réelle au plus fort, à la terreur de ne pas être aussi égal que l’autre.

    Orgueil de la démesure d’un homme qui s’érige comme son propre Dieu au mépris de ceux qui ne penseraient pas comme Lui. Le « Ni Dieu ni Maître » en acte ! L’égalité voulue comme corolaire de la liberté et qui conduira à imposer une façon de voir, une façon de penser, une façon d’être par la force et l’élimination systématique de tout ce qui n’entrait pas dans le cadre ainsi voulu.

    Le Culte de la déesse raison sera le sommet de cette folle idéologie qui cherche au nom des idées à rationaliser l’humanité à la soumettre à un cadre duquel, supposément libre, elle ne pourra plus s’affranchir.

    L’homme, idéalisé pour sa perte, se célèbre lui-même avant que de s’effondrer dans le sang de ses illusions. La déesse raison fut en quelque sorte la consécration de la tyrannie de chacun contre tous. Parce que je suis l’égal des autres et parce que je suis libre, je veux et j’exige des autres qu’ils fassent ce que je veux et ce que j’exige ! Et, s’il ne soumet pas à mon orgueil qu’il périsse !

    La devise des armées de la Révolution était, « la liberté ou la mort » ils eurent la mort de la liberté.

    Face à cette démesure, cette « hybris » que les grecs redoutaient plus que tout, nous avons un homme, un Roi. Un Roi véritable, parce qu’un homme véritable.

    Face à des juges qui veulent du sang aux noms de la Liberté et de l’Egalité, nous avons un homme libre prêt à offrir sa vie et son sang.

    Libre parce que humble, grand parce que petit, maître parce qu’esclave et serviteur, homme vrai parce que Chrétien véritable.

    La véritable grandeur n’est pas dans la démesure d’un homme qui se veut « Dieu et maître » de lui-même. La grandeur est du côté du Souverain qui humblement devant son créateur remettait son âme à Celui qui est l’unique et véritable mesure de l’humanité, le Christ notre Sauveur. Face aux accusations, le Roi répondit humblement par son amour du peuple et sa volonté de lui assurer le bien commun, face à la haine de lui, il répond par le pardon. Mais en tout il s’attache à la vérité qui n’est pas une idée, mais la personne du Christ lui-même. Rejeté par tous, même par des proches parents, il répond par la miséricorde. Dans les chaînes, il est l’image de la liberté au nom de laquelle on s’apprête à le sacrifier !

    L’affrontement entre deux visions de l’homme fut particulièrement funeste, conduisant, depuis la Révolution jusqu’au siècle dernier des millions d’hommes, de femmes et d’enfants à la mort, au nom de la liberté, de l’égalité, de la recherche absurde d’un paradis terrestre inaccessible. Tant d’exclusions, de destructions, de négations de l’humanité en vue d’un bien illusoire parce que placé ailleurs qu’en Dieu !

    Mais, me direz-vous, ce tableau terrible est-il encore actuel ?

    Pouvons-nous rapporter tout cela à notre temps ? Ne suis-je pas tombé dans le travers que je soulignais moi–même en commençant ? Ne me suis-je pas livré à une nostalgie malvenue ?

    Bien sûr, le temps des violences idéologiques sanglantes semblent ne plus être de saison dans notre pays, mais n’est-ce pas pour une violence qui, pour plus sourde qu’elle soit n’en est pas moins dangereuse ?

    La violence terrible des compromissions avec la vérité et pour tout dire avec l’humanité elle-même. La liberté et l’égalité sont toujours des revendications de notre temps mais à quoi mènent-elles ? Encore une fois à un politiquement correct qui veut nous faire penser et croire de telle ou telle façon. Qui impose sa façon de voir et dénie à ceux qui auraient le malheur ou l’outrecuidance de penser différemment le droit à s’exprimer. Qui se préoccupe de réfléchir ? Même les responsables de la Cité semblent courir après une opinion aussi mouvante que les eaux de la mer. Il y a fort à craindre que comme l’écrivait Plutarque, « ce qui les perdit fut moins un désir immodéré de popularité que la crainte de l’impopularité » ! (vie d’agis, II,4) Troupeau parqué pour les enfers et que la mort mène paître dit le psaume.

    L’homme livré à sa propre fantaisie, à son égoïsme, à son individualisme qui impose à tous l’arbitraire de lui-même. Notre temps n’est pas si différent des temps d’alors, les principes sont les mêmes, seules les modalités ont, si j’ose dire, heureusement changées.

    Et c’est là que le témoignage du Roi prend toute sa valeur, son témoignage d’homme et de chrétien.

    Confronté à une liberté anthropophage où l’amour de soi semble le seul moyen d’être libre, où le culte de l’égalité semble passer par l’affirmation de soi contre les autres, aboutissant à la destruction même de l’humanité dans sa dignité intouchable et inaccessible, le témoignage de Louis XVI est celui de la liberté vécue jusqu’au bout comme un don de soi. Il ne retient rien pour lui-même, il ne revendique rien pour lui-même mais il s’offre lui-même pour le bonheur de tous, par amour pour tous. Dans la solennité de son Sacre, le Roi a épousé la France et son peuple, il va jusqu’au bout du sens de ces noces en se donnant à son épouse de la façon la plus parfaite et la plus libre qu’il soit.

    Le Roi est libre parce qu’il est au service de ceux que Dieu lui avait confié, non pour leur plaire, non pour les flatter, non pour les suivre dans leur dérive malheureuse mais seulement uniquement pour les aimer ! Et l’amour impose, la charité exige que la vérité soit dite et vécue parfaitement fusse au prix de l’ultime témoignage, celui du don de son sang.

    Ce témoignage nous parle aujourd’hui encore parce qu’il est de toujours, parce qu’il est absolument chrétien.

    Le cardinal de Lubac écrivait « dans l’état actuel du monde, un christianisme viril et fort doit aller jusqu’à être un christianisme héroïque » (drame de l’humanisme athée, cerf, p.133)

    Le Roi a su rendre un témoignage héroïque qui est une lutte certes, mais non pas pour une victoire au détriment des autres, mais pour une victoire avec les autres, non au nom d’une humanité chimérique détachée d’elle-même, mais pour une humanité consciente de sa beauté et de sa valeur, luttant contre son égoïsme et ouverte au don de soi pour les autres qui est la seule voie possible de la liberté et la seule véritable égalité. L’égalité, telle que le Christ nous l’a enseigné c’est de ne jamais se croire au-dessus des autres, mais de toujours comprendre que nous sommes au service des autres. La liberté telle que le Christ nous l’a montrée dans sa Passion est celle de l’Amour qui s’expose lui-même jusqu’à offrir sa vie.

    Aujourd’hui, puisque chrétiens, méditant le témoignage d’un chrétien, sauront nous choisir ? Deux amours ont construit deux cités…

    Louis XVI a choisi, et c’est là qu’il fut Roi.

    « La vie des justes est dans la main de Dieu, aucun tourment n'a de prise sur eux. (…)Aux yeux des hommes, ils subissaient un châtiment, mais par leur espérance ils avaient déjà l'immortalité. (…)Ils seront les juges des nations et les maîtres des peuples, et le Seigneur régnera sur eux pour toujours. » Sagesse 2

    Abbé Stéphan Sciortino-Bayart

     

     

    La Messe du 21 janvier, pour le roi Louis XVI, est dite, à Marseille,  exclusivement à le demande de la Fédération Royaliste Provençale / Restauration Nationale et du Souvenir Bourbonien. Le repas-conférence qui suit est organisé par la Fédération Royaliste Provençale....

    On notera l'excellente qualité de cette vidéo qui a le mérite principal de permettre d'écouter l'intégralité de la remarquable homélie du Père Stéphan Sciortino-Bayart.

    Il est, bien-entendu, impossible, de faire entendre l'intégralité du programme musical splendidement interprété par la soliste Annick Deschamps (de la Chorale Choeur au Diapason); on n'entend que quelques secondes de l'Ave Verum et du Lascia ch'io panga, qui donnent une petite idée de la beauté de la cérémonie, et malheureusement rien du Panis angelicus de la communion : le voici, en guise de compensation :

     Panis angelicus: 03 - Morceau 3(1).mp3

  • Bérénice Levet : « Le système scolaire tout entier est imprégné des fondements de la théorie du genre »

     

    Par Alexis Feertchak   

    Après que le pape François a dénoncé la présence de la théorie du genre dans les manuels scolaires, provoquant la « colère » de Najat Vallaud-Belkacem, Bérénice Levet, philosophe, confirme que cette idéologie est bien présente à l'école. Nous n'allongerons pas cet entretien déjà long par lui-même - et très important [Figarovox - 04.10] : Disons seulement que Bérénice Levet va bien au delà de cette constatation et pose des principes ontologiques, anthropologiques et sociétaux en opposition frontale avec la pensée et la société modernes ou post-modernes, y compris lorsque, in fine, elle se permet une forte et juste critique des positions du Saint-Père en matière d'immigration et de mondialisation, jugées de nature déconstructionniste au même titre que la théorie du Genre ... Une liberté de ton et d'esprit, une lucidité de fond qui intéressera les contre-révolutionnaires que nous sommes. Lafautearousseau   

     

    XVMa238b3e4-8a33-11e6-8bce-57b23a9183a7.jpgDimanche 2 octobre, le pape s'en est pris « au sournois endoctrinement de la théorie du genre » que propageraient les manuels scolaires. La théorie du genre existe-t-elle en tant qu'idéologie ?

    La théorie du genre ? Ça n'existe pas, nous tympanise-t-on, à commencer par Najat Vallaud-Belkacem. La seule expression légitime serait « études de genre » qui aurait pour avantage de respecter la pluralité des travaux. Mais pour qu'il y ait des études de genre, encore faut-il que ce petit vocable de genre ait été conceptualisé, théorisé. Or, lorsque nous parlons de théorie du genre, nous n'affirmons rien d'autre. Judith Butler se définit elle-même comme théoricienne du genre. Il a été forgé afin d'affranchir l'identité sexuelle du sexe biologique. Au commencement est la neutralité, en quelque sorte, et seule la machine sociale vous « assigne » à une identité - ce que l'on retrouve dans les manuels.

    Il faut bien comprendre que le vocable de « genre » ne sert pas simplement à distinguer le donné naturel et les constructions culturelles, mais à les dissocier. Simone de Beauvoir est restée, aux yeux des promoteurs du genre, comme en retrait par rapport à sa propre intuition. Lorsqu'elle dit « On ne naît pas femme, on le devient », le Genre lui réplique, puisqu'on ne naît pas femme, pourquoi le deviendrait-on ? En l'absence de tout étayage dans la nature, on doit se jouer de toutes les identités sexuées et sexuelles. « Le travesti est notre vérité à tous », dit Judith Butler. Ce petit vocable de genre soutient en outre - et c'est là qu'il est instrument de lutte - que les différences sexuelles sont construites mais construites par des mâles blancs hétérosexuels donc selon un ordre exclusivement inégalitaire.

    Voilà le message qui est délivré à la jeunesse. « Le sexe biologique nous identifie mâle ou femelle, ce n'est pas pour autant que nous pouvons nous qualifier de masculin ou de féminin »,apprennent les lycéens dans le manuel Hachette. Pour aiguiser leur rage, les convertir à la cause de la déconstruction, il convient de les convaincre que ces représentations sont inégalitaires.

    On raille le Pape, parce qu'il ne suffirait pas d'apprendre ces axiomes pour ipso facto aspirer à changer de sexe. Sans doute et la différence des sexes ayant un fondement dans la nature, contrairement à ce que soutient le Genre, tout comme l'hétérosexualité, quand bien même on cherche à les chasser, elles reviennent au galop, mais l'enfant ou l'adolescent est un être fragile; si on le persuade que tout est construit, alors la tentation est grande de s'essayer à toutes les identités et toutes les sexualités. La question dans les cours de lycées est désormais : « Alors, tu es bi, hétéro, homo ? ». Je rapporte dans mon livre des paroles d'adolescents qui nourrissent un véritable sentiment d'infériorité de se sentir « désespérément » hétérosexuels.

    Le Pape a raison de dire que l'endoctrinement se fait sournoisement, car le Genre avance toujours masqué : c'est au nom de l'égalité, du respect des différences, que s'opère la déconstruction du masculin et du féminin. C'est au chapitre « l'égalité homme-femme », ou plutôt selon l'injonction de Najat Vallaud-Belkacem, « l'égalité femme-homme » , que l'élève apprend que le masculin et le féminin sont de pures conventions, et qu'il lui appartient de s'en délier. Le Genre se veut notre nouvel Évangile, il vient nous annoncer la bonne nouvelle que les identités sexuées et sexuelles n'étant que des constructions, elles peuvent être déconstruites. L'enseigner dans les établissements scolaires, c'est fabriquer une armée de soldats de la déconstruction.

    Les propos du pape François sont forts. Il parle notamment de « guerre mondiale pour détruire le mariage » et de « colonisation idéologique » destinée à « changer les mentalités ». Comprenez-vous ces mots historiquement lourds de sens ?

    Ils ont une vérité. Le projet de « changer les mentalités » définit le programme des progressistes depuis la décennie soixante-dix.

    Le Genre travaille à disqualifier les représentations du masculin et du féminin qui sont des significations partagées, héritées, et qui cimentent une société. Le Genre est le dernier avatar de cette grande offensive menée contre la civilisation occidentale depuis les années soixante par le structuraliste Michel Foucault ou Jacques Derrida. La filiation est d'ailleurs revendiquée par les adeptes du Genre.

    Les formulations du Pape sont sans doute excessives mais là encore il y a une certaine vérité. Le genre est un militantisme, et la gauche y est acquise ainsi qu'une bonne partie de la droite. En étendant le mariage à des couples de même sexe, la loi Taubira en destituait le sens, qui n'est pas de consacrer l'amour mais la procréation et la filiation. Et dessinait le cadre pour une reconnaissance de la « filiation » aux homosexuels.

    Quant à la colonisation idéologique, les promoteurs du Genre entendent bien investir les esprits à travers le monde, semer le trouble dans le Genre, c'est-à-dire dans les identités sexuées, et défaire le Genre - pour reprendre les titres programmatiques de deux ouvrages de Judith Butler - et bon nombre de pays d'Amérique du Sud se laissent séduire.

    Le souverain Pontife a également déclaré : « La théorie du genre continue à être enseignée, alors que c'est contre les choses naturelles ». Cette évocation d'une nature humaine est-elle devenue un tabou aujourd'hui ?

    En effet. La rébellion contre le donné naturel et le consentement comme fondement de la légitimité définissent le projet moderne. L'homme doit « se rendre comme maître et possesseur de la nature » et les seuls liens légitimes sont ceux que le sujet contracte volontairement. Or, l'identité sexuelle n'est pas choisie par le sujet, elle est donc perçue comme oppressive. Naître, c'est recevoir, recevoir un corps, une histoire, un passé hypertrophie de la volonté. Nous sommes endettés par nature, dit magnifiquement l'anthropologue Marcel Hénaff.

    Cette récusation de toute forme de donné naturel nous voue à une abstraction dont Merleau-Ponty nous invitait à méditer les conséquences pour la condition humaine : « Une ontologie qui passe sous silence la Nature s'enferme dans l'incorporel et donne, pour cette raison même, une image fantastique de l'homme, de l'esprit et de l'histoire ».

    La nature ne décide pas de tout cependant. « On naît femme et on le devient ».

    Najat Vallaud-Belkacem a réagi au micro de France Inter. Elle s'est dite « peinée » et « très en colère » par ces paroles « légères et infondées ». Elle a précisé qu'il n'y avait pas de « théorie du genre - qui d'ailleurs n'existe pas - dans ces livres ». Que pensez-vous de la réaction du ministre de l'Éducation nationale ?

    Comme toujours avec Najat Vallaud-Belkacem, justifiant par là même le surnom de Pimprenelle que lui a donné François Hollande, elle croit endormir les consciences en pratiquant la dénégation systématique.

    Elle sait parfaitement que les postulats du Genre sont enseignés dans les établissements scolaires. Elle aurait même pu se défausser en incriminant un de ses prédécesseurs, Luc Chatel. C'est en effet sous la présidence de Nicolas Sarkozy, en 2011, que l'enseignement du Genre a été introduit dans les manuels de « Sciences de la Vie et de la Terre » des classes de Terminales.

    Les spécialistes du déni nous objectent que le Genre n'est pas enseigné à l'école primaire, au collège puisque le mot ne figure nulle part. Peut-être, mais là n'est pas la question. Ce qui est bel et bien diffusé, ce sont les postulats du Genre, et pas seulement dans et par les manuels. Les livres lus dès le Primaire, dont les élèves doivent rédiger une fiche de lecture, en sont les émissaires. C'est d'ailleurs, ce qui m'avait conduite à me pencher sur cette question du Genre, lorsqu'en 2012, mon neveu qui était alors en classe de CM1, est rentré de l'école avec pour devoir la rédaction d'une fiche de lecture consacrée à un ouvrage de David Wallians, Le Jour où je me suis déguisé en fille. Cet ouvrage d'une indigence littéraire qui aurait dû suffire à l'écarter d'une institution censée transmettre la langue et l'art d'écrire - mais les lectures scolaires n'ont plus d'autres finalités que de former des indignés et surtout pas des héritiers -, véhiculait un des axiomes majeurs du Genre : l'identité sexuée, le masculin et le féminin ne sont que des conventions, des normes imposées, travaillant précisément à « normaliser » les individus. Le Genre et la gauche s'emploient ainsi à déconstruire, à défaire les représentations, les significations qui cimentent une société. Sans doute le masculin et le féminin sont-ils, en partie, dans la continuité du donné naturel cependant, construits - chaque civilisation compose sa propre partition sur cet invariant - mais ces représentations constituent un lieu commun au sens littéral, les membres d'une même société s'y retrouvent, elles tissent un lien. Observons que cette même gauche n'a qu'un mot à la bouche « créer du lien social ».

    Najat Vallaud-Belkacem invite le Pape à consulter les manuels scolaires. Non seulement il vérifiera que l'idéologie du Genre imprègne bien les chapitres consacrés à l'égalité des sexes, mais surtout, lorsqu'il parle de manuels, il entend assurément les programmes scolaires dans leur entier. Bon nombre de professeurs n'ont guère besoin de directives ministérielles pour inscrire à leur programme des ouvrages qui sont les vecteurs de cette idéologie. Les spectacles destinés aux écoles sont également édifiants.

    Najat Vallaud-Belkacem a rappelé qu'elle avait déjà rencontré le pape et qu'elle était pleine de « respect » à son endroit. Comment comprenez-vous cette ambivalence de la gauche qui admire le pape François sur les sujets sociaux, économiques, migratoires et écologiques, mais le condamne sur les questions sociétales ?

    Ambivalence du Pape non moins, si vous me le permettez. Le Genre et l'idéologie sans-frontiériste, à laquelle le Pape demande aux nations européennes de se convertir en matière d'immigration, relèvent de la même logique : le combat contre le principe de limite, de frontière - frontière entre les nations comme entre les sexes, refus des limites que nous fixe la nature.

    Toutefois, les déclarations du Pape contre le Grand Capital séduisent assurément la gauche mais l'accord se fait sur l'écume, non sur les fondements. L'anthropologie chrétienne est une anthropologie de la finitude. L'homme est créature de Dieu; pour le chrétien, il n'est pas, comme le sujet moderne, au fondement de lui-même. L'individu comme absolu est étranger à la philosophie vaticane.   

    Bérénice Levet est docteur en philosophie et professeur de philosophie au Centre Sèvres. Son dernier livre La théorie du genre ou le monde rêvé des anges, publié chez Grasset en novembre 2014, vient de sortir dans une version « Poche » chez Hachette avec une préface inédite de Michel Onfray.  

    Alexis Feertchak

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  • Philippe de Villiers : « La France est notre mère, aimons-la. Ceux qui ne la respectent pas, qu’ils dégagent ! ».

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

    Dans son dernier livre, Les Gaulois réfractaires demandent des comptes au Nouveau Monde, Philippe de Villiers, critique la gestion de la crise sanitaire par Emmanuel Macron et le « nouveau monde » prôné par le Président.

    Au micro de Boulevard Voltaire, le fondateur du Puy du Fou revient sur ses récents échanges avec Emmanuel Macron et explique le concept de nouveau monde et ses incohérences. Il réagit également à l’actualité récente, en particulier sur les contestations « antiracistes ».


    Les Gaulois réfractaires demandent des comptes au Nouveau Monde. C’est le titre du livre que vous publiez chez Fayard. Hier, vous étiez sur le plateau de BFM TV et vous avez détaillé ce qu’a dit Emmanuel Macron d’Édouard Philippe lorsque vous lui demandiez «  pourquoi Édouard Philippe ne déconfine t-il pas ? » Emmanuel Macron vous a répondu «  il gère son risque pénal ».
    Quelle est précisément votre relation avec Emmanuel Macron ?

    Il y a le Puy du Fou et la France. Le Puy du Fou, c’est la passion d’une vie et Emmanuel Macron a multiplié les attentions depuis qu’il est venu au Puy du Fou. Il serait inélégant, voire insultant pour moi, de croire qu’Emmanuel Macron a voulu par ses attentions acheter le silence d’un esprit libre. Je lui ai demandé deux choses. De sauver le Puy du Fou, c’est fait. Et de sauver la France, ce n’est pas fait.

    Il aurait voulu «  assassiner son Premier ministre ». Vous auriez été un parfait missile de croisière sur cette séquence…

    Il me parle et ne m’a jamais dit de garder pour moi ce qu’il me dit. Je considère que le missile de croisière en question est arrivé sur le Puy du Fou. On a failli mourir et le pays est en train de crever. Il faut établir les responsabilités. “Les Gaulois réfractaires” est une expression d’Emmanuel Macron. Les Gaulois réfractaires réputés indociles et indisciplinés sont sortis de leurs parois où ils étaient devenus des troglodytes recroquevillés, enfermés, encasernés, embastillés.
    Le premier lecteur de ce livre a été Emmanuel Macron. Je l’ai appelé et lui ai dit «  je vous appelle pour vous inviter à l’enterrement prochain du Puy du Fou. Comme vous êtes un ami du Puy du Fou, vous aurez une place d’honneur ». Il m’a répondu « que se passe-t-il ? » Je lui ai dit “on va mourir. On nous parle de ne pas ouvrir de tout l’été”. Pendant son intervention où il a regardé la France dans le fond des yeux comme dirait Giscard, il a dit «  il va falloir se réinventer, moi le premier ». Je lui ai demandé s’il avait bien dit cela et il m’a répondu oui. j’ai donc ajouté que j’allais lui écrire un petit manuel de réinvention, une sorte de trousse d’urgence dont j’espère, il ferait bon usage.
    Les relations sont très simples. Quand on parle du Puy du Fou, tout se passe bien. En revanche, dès qu’on parle de la France, tout se passe mal. Ce n’est pas pour cette raison qu’il faut éviter de se parler.

    Vous avez dit qu’Emmanuel Macron était le liquidateur amiable de la France. Cette entreprise de démolition a démarré il y a déjà bien longtemps…

    L’expression liquidateur veut dire que l’entreprise est mal depuis longtemps.
    Quand j’étais étudiant en 68, une chose m’avait beaucoup marqué. En peinture dégoulinante, il était inscrit sur la Sorbonne  «  cours camarade, l’Ancien Monde est derrière toi ». C’était la gestation du Nouveau Monde. Le Nouveau Monde est né le 10 novembre 1989 après la chute du mur de Berlin. On nous a promis un village global unifié débarrassé des frontières, des souverainetés, des États de l’autonomie stratégique et avec le primat de l’économique sur le politique. C’est une chose inouïe dans l’Histoire. La logique des intérêts privés, ce qu’on appelle les chaînes de valeurs globales plutôt que la protection régalienne. On nous a expliqué que grâce au marché planétaire de masse qui serait le régulateur des tensions humaines et des relations des États déclinants en voie de disparition, la main invisible permettrait une interconnexion, une interdépendance avec la religion des flux qui est le communisme des imbéciles. Dans une société liquide où la paix perpétuelle est assurée par le marché, il n’y a plus besoin de prévoir, de stocker et de faire des réserves. On va chercher son paracétamol en Chine quand on en a besoin. En réalité, le village global unifié n’a plus de frontières. Il n’y a pas de problèmes puisqu’il n’y a pas d’épidémie. Les épidémies c’est le Moyen Âge… Un seul virus circule, la lèpre populiste. Il n’y avait pas de virus, plus d’épidémie, plus de guerre, on évacuait la mort surtout la mort de masse. Pourquoi des frontières et pourquoi le souverainisme ?
    À l’époque, le souverainisme était le repli nationaliste, les égoïsmes nationaux. Tout s’est effondré et le Nouveau Monde est mort du coronavirus. Le village global unifié s’est fracturé. On retrouve les frontières des souverainetés, des États et de l’autonomie stratégique. Le primat de l’économique sur le politique s’est renversé. Quand la mort revient au village, quand la maladie fait irruption, quand la pandémie nous submerge, alors on revient au carré magique de la survie. On l’a vu pendant l’épidémie.
    Premier coin du carré, la frontière. Deuxième coin du carré, la souveraineté. Troisième coin du carré, le local, le circuit court. Quatrième coin du carré, la famille, première sécurité sociale dans une société de solidaire solitaire. C’est l’Ancien Monde. Le Nouveau Nouveau Monde, le monde d’après le Nouveau Monde, le jour d’après, la France d’après doit être rebâtie sur ces mots-là. Ces mots étaient des mots maudits, de parias et qui vous valaient l’injure.
    À quoi pressentons la victoire intellectuelle de ce qu’on a toujours défendu ? C’est lorsque l’adversaire pille votre lexique.
    Bruno Le Maire en appelle au souverainisme économique et Emmanuel Macron fait son mea culpa en disant «  il va falloir relocaliser », alors que pendant trente ans, on n’a fait que délocaliser.
    Je ne vais pas faire un exercice d’auto éblouissement comme font la plupart des hommes politiques, mais on avait tout dit du souverainisme.
    À Nevers en 1994, je me souviens d’une salle bondée. Jimmy Goldsmith avait dit «  c’est simple, lorsqu’on va abolir les frontières sanitaires avec le libre échangisme mondial, quand il y aura la grippe à New Delhi, on aura la grippe dans le Berry ». La salle riait en se disant qu’il allait un peu loin.

    Comme cette société liquide est en passe de s’effondrer, ce serait pour l’État le moment de reprendre ses fonctions régaliennes. Or, cela tombe très mal puisqu’on voit ce qu’il se passe en France…

    Castaner et Belloubet , Fripounet et Marisette, nous font revivre à la fois l’affaire Léonarda dans ce qu’elle avait de grotesque et le roman Soumission de Houellebecq.
    Castaner désavoue l’institution dont il a la garde. Il tire dans le dos des policiers. Il instille le soupçon avéré qui est un oxymore du troisième type inventé par En Marche. Plus précisément, la présomption de culpabilité. C’est une grande première en France. Et enfin, il désarme la police. Il leur interdit l’étranglement. C’est lui qui fait l’étranglement. C’est très grave.
    Quant à Madame Belloubet, elle s’affranchit d’une loi élémentaire, la non-intervention du Garde des Sceaux dans une affaire judiciaire en cours. Elle condamne d’avance les gendarmes qui jusqu’à présent ne sont que témoins assistés. Elle prend parti pour cette famille Traoré bien sous tout rapport. Il suffit de regarder le dossier de plus près pour voir que Assa Traoré est la nouvelle Jeanne d’Arc avec Greta Thunberg. On a là, le couple de l’avenir pour sauver la planète !
    Je ne supporte pas tout cela. Ce n’est pas du courage idéologique, c’est la trouille. En Marche est le gouvernement de la pétoche. C’est comme cela qu’ils ont fait le confinement. Ils ont lu une modélisation de Neil Ferguson de l’Impérial Collège repris par l’Institut Pasteur. Ce gouvernement a peur de son peuple et de la première vaguelette. Il a surtout peur de ceux qui veulent nous détruire. Il est prêt à collaborer avec ceux qui veulent nous détruire. Les militants racialistes veulent en finir avec la France. Jacques Bainville, le grand historien disait «  c’est mieux qu’une race, c’est une nation ».
    À Europe 1, j’ai rencontré par hasard Laurent Nunez. Il a passé un sale quart d’heure. Je ne sais pas si cela sortira dans la presse puisque c’était privé. Je lui ai dit «  alors, l’émotion s’affranchit des règles juridiques ? Votre ministre a dit : en cas d’émotion, on s’affranchit des règles juridiques. » Je lui ai dit que j’étais très content pour le Puy du Fou. Il m’a demandé pourquoi. Et je lui ai répondu que la Cinéscénie était l’émotion. Depuis quarante ans, 13.000 personnes sont présentes tous les soirs, mais aujourd’hui on est limité par la règle juridique des 5000 personnes. Si vous ne faites pas sauter la règle pour nous, légendaires Français, j’ai une solution. On fait un spectacle sur la famille Traoré. La première Cinéscénie est prévue le 24 juillet, mais pour l’instant les préfets de région et de département ne nous disent pas si on aura le droit. Avec Traoré, il y a l’émotion. Avec le Puy du Fou légendaire français, il n’y a pas d’émotion. Ils se foutent de notre gueule.
    En plus, le Premier ministre est prêt à faire la génuflexion. La génuflexion oblique du dévôt pressé devant la déesse Assa Traoré, la déesse de l’anti racisme.
    J’appelle tous les Français à se lever et à dire «  ça suffit » ! Je suis sorti de ma tanière, car je n’en peux plus !
    Réfléchissons un instant. Partout dans la rue, les gens portent des masques, les Gaulois réfractaires portent des masques. Ce sont les mêmes qui nous ont interdit de porter des masques lorsque c’était nécessaire. Maintenant, ils nous obligent à porter des masques, alors que ce n’est plus nécessaire.

    Comment ces Gaulois réfractaires peuvent changer le pays dans la mesure où ils sont en passe de devenir minoritaires dans ce pays ?

    Je crois que les Gaulois réfractaires sont dociles, disciplinés et silencieux, mais qu’ils sont quand même des Gaulois réfractaires. Il ne faut pas pousser mémé dans les bégonias. Ils vont avoir des surprises. Ils sont en train d’introduire le racisme. Par le mimétisme de l’inculture, ils sont en train de vouloir faire de la France une Amérique. On importe l’Histoire des États-Unis qui n’est pas du tout la même. Ils sont donc en train de détruire la France. Ils introduisent le racisme pour assigner à résidence chaque composante et organiser le communautarisme.
    Le reproche que je fais à Emmanuel Macron c’est d’être européiste. Il s’est planté puisque l’Europe de Bruxelles et un canard sans tête dans la basse-cour. Il sera le dernier à s’en apercevoir. Ce n’est pas en faisant voler des milliards que l’on va résoudre le problème. Il est multi culturaliste, communautariste et mondialiste. Un jour le mondialisme se retournera contre lui. Le mondialisme parle de relocalisation. Demain on parlera du séparatisme. Le racisme des mouvements racialistes c’est le séparatisme. Enfin, l’européisme c’est l’idéologie des années 60 d’un super État fédéral dont on s’aperçoit aujourd’hui qu’il était le cheval de Troie de la gouvernance mondiale pour que tout bascule. Il fallait que tout bascule dans la tête et le cœur des gens.
    Quand j’étais en politique et que je disais souverainisme, les gens disaient «  le Vendéen… ».
    Maintenant, le lexique politico médiatique est en train de changer. Par conséquent, on peut dire des choses. En face de nous, des adversaires veulent la destruction de la France. On est mieux entendu lorsqu’on dit ce que je viens de vous dire. La France est notre mère, on lui doit tout. Nous sommes des débiteurs à vie pour des générations de Français qui se sont battus pour notre pays. S’ils voyaient dans quel état nous sommes, nos lâchetés et tout ce que nous acceptons, ils se lèveraient de leur tombe en disant «  vous êtes des lâches ».
    Je ne veux pas mourir dans la lâcheté. Je n’ai pas envie de vivre dans l’hédonisme du retraité tel Cincinnatus avec sa charrue.
    Ils vont trop loin. Je dis à tous les Français «  respectons notre mère et aimons notre mère, la France ». Nous avons une chance inouïe. À ceux qui ne veulent pas respecter leur mère, ceux qui ne veulent pas aimer la France, alors qu’ils dégagent !

    Philippe de Villiers

     
    Ancien préfet, créateur du parc d’attractions du Puy du Fou, ancien président du conseil général de la Vendée (1988 - 2010), fondateur du Mouvement pour la France
     
  • Orban répond à l’agression de Soros.

    Nom­breux sont ceux qui pensent que le chef du gou­ver­ne­ment d’un pays n’a pas à débattre avec George Soros. Pour eux, Soros est un délin­quant éco­no­mique, qui a gagné son argent par la spé­cu­la­tion, par la ruine de mil­lions de per­sonnes, et même par le chan­tage exer­cé sur rien moins que des éco­no­mies natio­nales.

    Tout comme les gou­ver­ne­ments ne peuvent pas dis­cu­ter avec des ter­ro­ristes, les chefs de gou­ver­ne­ment ne peuvent pas non plus débattre avec des délin­quants économiques.

    J’y suis tout de même contraint aujourd’hui, parce que George Soros, le mil­liar­daire spé­cu­la­teur d’origine hon­groise, a publi­que­ment impar­ti des ordres aux diri­geants de l’Union euro­péenne dans un article paru le 18 novembre sur le site dénom­mé Pro­ject Syn­di­cate, dans lequel il leur intime de punir sévè­re­ment les Etats-membres qui se refusent à s’intégrer dans un empire euro­péen glo­bal et uni­fié sous la ban­nière de la socié­té ouverte.

    Tout au long de l’histoire, ce sont tou­jours les nations qui ont don­né sa force à l’Europe. Bien que les nations for­mant l’Europe soient d’originesperses, les racines com­munes de notre foi les ont réunies. Le modèle de la famille repo­sant sur la tra­di­tion judéo-chré­tienne a été le fon­de­ment de nos com­mu­nau­tés. C’est la liber­té chré­tienne qui a assu­ré la liber­té de la réflexion et de la culture et a créé une concur­rence béné­fique entre les nations de l’Europe. Le mélange ver­tueux des dif­fé­rences a fait de l’Europe, pen­dant des siècles, la force motrice du monde.

    Toutes les ten­ta­tives visant à cher­cher à uni­fier l’Europe sous l’égide d’un empire ont échoué. C’est pour­quoi l’expérience his­to­rique nous fait dire que l’Europe ne sera de nou­veau grande que lorsque ses nations le seront éga­le­ment, et qu’elles sau­ront résis­ter à toute ten­ta­tive impériale.

    Des forces puis­santes sont de nou­veau à l’oeuvre pour faire dis­pa­raître les nations euro­péennes et uni­fier le conti­nent sous l’égide d’un empire glo­bal. Le réseau Soros, qui imprègne de toutes parts la bureau­cra­tie euro­péenne et les élites poli­tiques, tra­vaille depuis des années à faire de l’Europe un conti­nent d’immigration. Aujourd’hui, le plus grand dan­ger qui menace les Etats de l’Union euro­péenne est repré­sen­té par le réseau Soros et la socié­té ouverte, employés à pro­mou­voir l’élimination des cadres natio­naux. Les objec­tifs du réseau sont clairs : au tra­vers de l’accélération de la migra­tion, créer une socié­té ouverte mul­ti­cul­tu­relle et eth­ni­que­ment mélan­gée, déman­te­ler les pro­ces­sus de déci­sion natio­naux et les remettre entre les mains des élites globalisées.

    L’Union euro­péenne est à la peine. Elle est atteinte depuis 2008 par une crise éco­no­mique inédite, depuis 2015 par une crise migra­toire, et en 2020 par une pan­dé­mie dévas­ta­trice. Elle n’est même pas sor­tie de ses crises pré­cé­dentes qu’elle doit faire face aux consé­quences encore plus lourdes de la pan­dé­mie du coro­na­vi­rus. Les signes en sont déjà là. La dette publique, le chô­mage, l’état de l’économie atteignent des niveaux cri­tiques dans nombre de pays. L’on n’a jamais eu davan­tage besoin de la soli­da­ri­té euro­péenne et du ras­sem­ble­ment des nations euro­péennes pour se venir mutuel­le­ment en aide.

    Lors d’aucune de ces crises le spé­cu­la­teur qui se dit phi­lan­thrope ne s’est pré­oc­cu­pé des inté­rêts des Euro­péens. Il a chaque fois agi en fonc­tion de ses propres inté­rêts. L’on se sou­vient, au moment de la crise éco­no­mique, de son attaque contre le forint et contre la plus grande banque de Hon­grie ain­si que, au moment de la crise migra­toire, de son plan visant à l’accélération de l’implantation, de la répar­ti­tion et du finan­ce­ment des migrants. A pré­sent, au lieu de la soli­da­ri­té et de l’entraide mutuelle, le voi­là qui se pré­sente avec une pro­po­si­tion visant à nous punir les uns les autres.

    Le réseau diri­gé par George Soros ne recule même plus devant l’intervention ouverte. Il veut pla­cer les Etats-nations sous la pres­sion la plus forte pos­sible. Il dresse les uns contre les autres les peuples d’Europe. Les moyens employés par le réseau sont mul­tiples et actifs sur les scènes les plus variées de la vie publique. La liste est longue des res­pon­sables poli­tiques, des jour­na­listes, des juges, des bureau­crates, des pro­pa­gan­distes poli­tiques maquillés en repré­sen­tants de la socié­té civile qui émargent aux fiches de paie éta­blies par George Soros. Et bien que le mil­liar­daire accuse tous ses adver­saires de cor­rup­tion, il est lui-même l’homme le plus cor­rom­pu de la terre. Il paie et achète tous ceux qu’il peut. Ceux qu’il ne peut ni payer ni ache­ter ont droit aux rigueurs de la redou­table arme du réseau : le déni­gre­ment, l’humiliation, l’intimidation, l’annihilation au tra­vers de la presse de gauche.

    De nom­breux bureau­crates de haut niveau de l’Union agissent de concert avec le réseau de George Soros en vue de la créa­tion d’un empire uni­fié. Ils sou­haitent mettre en place un sys­tème ins­ti­tu­tion­nel visant à impo­ser aux nations libres et indé­pen­dantes d’Europe un mode de pen­sée unique, une culture unique, un modèle social unique. En leur ôtant le droit de tout peuple à déci­der lui-même de son sort. C’est le but de leur pro­po­si­tion appe­lée Etat de droit, qui ne recon­naît tou­te­fois pas la pré­do­mi­nance du droit, mais celle du plus fort.

    Les dif­fé­rences sont évi­dentes. Soros veut une socié­té ouverte (Open Socie­ty), nous vou­lons quant à nous une socié­té pro­té­gée (Safe Socie­ty). Pour lui, la démo­cra­tie ne peut être que libé­rale, pour nous elle peut être aus­si chré­tienne. Pour lui, la liber­té ne peut ser­vir que l’affirmation inpi­duelle, pour nous la liber­té peut aus­si consis­ter à suivre l’enseignement du Christ, elle peut aus­si être mise au ser­vice de la patrie et de la pro­tec­tion de notre famille. La base de la liber­té chré­tienne est la liber­té de déci­der. C’est ce qui est mis en dan­ger aujourd’hui.

    Etats-membres vivant du côté orien­tal de l’Union, nous savons très bien ce que signi­fie être libres. L’histoire des nations d’Europe cen­trale a été un com­bat inces­sant de la liber­té contre les grands empires, afin d’arracher jour après jour, face à eux, notre droit à déci­der de notre sort. Nous savons d’expérience que toute aspi­ra­tion impé­riale rend esclave. Nous sommes encore un cer­tain nombre, issus de la géné­ra­tion des com­bat­tants de la liber­té – les pays de l’ancien Bloc de l’Est de l’Estonie à la Slo­vé­nie, de Dresde à Sofia – qui avons encore une expé­rience per­son­nelle de ce que veut dire résis­ter à l’arbitraire, au fait du prince, et à sa ver­sion com­mu­niste. Inti­mi­da­tion, anni­hi­la­tion maté­rielle et morale, vexa­tions phy­siques et spi­ri­tuelles. Nous n’en vou­lons plus.

    Les diri­geants occi­den­taux, qui ont vécu toute leur vie à l’abri de la liber­té et de l’Etat de droit dont ils ont héri­té, devraient main­te­nant écou­ter ceux qui ont com­bat­tu pour la liber­té et qui sont à même, du fait de l’expérience de leur propre vie, de faire la dif­fé­rence entre l’Etat de droit (Rule of Law) et la volon­té d’un seul (Rule of Man). Ils doivent accep­ter que nous ne puis­sions pas sacri­fier au 21ème siècle la liber­té que nous nous sommes gagnée au 20ème.

    L’issue du com­bat pour ou contre le nou­vel empire bruxel­lois n’est pas encore tran­chée. Bruxelles semble tom­ber, mais une bonne par­tie des Etats-nations résiste encore. Si nous vou­lons conser­ver notre liber­té, l’Europe ne peut pas faire allé­geance au réseau Soros.

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • La disparition, par Frédéric Rouvillois.

    Pour Alice Coffin(e). Où l'audience de notre publication prendra la mesure des horribles tribulations que la cause féministe ferait subir à notre nation si la mauvaise fortune voulait qu'elle triomphe jusqu'à cette extrémité où notre langue serait privée de toute parole, expression ou locution masculine.

    4.jpg– « Bonjour ma chérie ! », susurra Dominique en ouvrant les paupières.

    – « On ne dit pas ça quand on est polie, ma chatte, on dit bonne journée ! », rétorqua Danielle en balançant une claque retentissante sur les fesses excessivement rebondies de sa jeune compagne. « C’est au moins la centième fois que je te répète qu’on ne prononce pas de paroles ni de formules masculines en ma présence, ça me donne envie de vomir, tu avais oublié ? »

    – « Oh, non, pas plus que tes fessées matinales ! »

    – « Tu sais que c’est aujourd’hui la grande journée ! Et en plus, elle fait belle ! J’ai une faim de louve, pas toi? Je file prendre ma douche dans la salle d’eau, et puis je nous prépare à la cuisine une fiesta gastronomique dont tu me diras des nouvelles ! »

    Dix minutes plus tard, dans la luxueuse cuisine américaine aménagée à la dernière mode, les deux amies, à peine moins dévêtues, se retrouvèrent devant une chicorée fumante sucrée à la cassonade et une impressionnante montagne de viennoiseries. Danièle avait toujours eu tendance à abuser des bonnes choses, mais elle s’était laissé glisser franchement sur la pente fatale des voluptés alimentaires dès la minute où elle prit conscience que la minceur, de même que la « beauté », l’élégance ou l’épilation, n’étaient que des contraintes culturelles imposées aux femmes par la violence de l’oppression patriarcale fasciste. À l’époque bénie du matriarcat, la femme ne se souciait pas de ces questions futiles, elle assumait glorieusement sa nature, ses formes épanouies, ses mamelles tombantes et sa pilosité vigoureuse.

    – « Je te disais que c’est la grande journée, ma chatte ! Toute à l’heure, je rencontre la Ministresse pour notre affaire de prolongation ! Et si les choses se passent comme prévu, nous ferons notre entrée en fanfare dans la grande histoire de la libération de la femme ! »

    – « Tu veux que je fasse des courses pour fêter ça demain ? »

    – « Excellente initiative ! Va donc chez la bouchère à l’intersection de l’Avenue Halimi et achète deux douzaines de côtelettes de truie, tu veux, coupées à la feuille, comme j’aime ! Et si elle avait une bonne grosse hampe de génisse pour la fin de la semaine, prends-là aussi ! »

    – « Toi au moins, t’es pas végane ! »

    – « Je les emmerde, ces véganes, elles sont manipulées par les grandes organisations masculines pour faire croire qu’on doit donner la priorité à la dénonciation de la souffrance animale, et non à la lutte contre l’aliénation féminine ! »

    – « Alors, vive la viande ! », s’exclama Dominique, ébouriffant d’une caresse la chevelure rousse et crêpelée de sa compagne.

    Vêtue de flanelle anthracite, une paire de lunettes à grosses montures d’écaille posées sur la hure, sa mallette à la main, Danièle ressemblait à ce qu’elle était devenue, la chairwoman de la très influente Confédération générale des associations de promotion de la Femme. C’est à ses propres qualités, à son énergie et à ses convictions, qu’elle devait d’avoir grimpé si vite jusqu’à la cime de cette organisation puissamment ramifiée où elle avait débuté quelques années plus tôt en exerçant les modestes fonctions de militante de base. C’est là qu’elle avait fait la connaissance de Dominique, une ancienne femen qui en avait conservé l’habitude singulière de se promener toujours toutes poitrines dehors.

    Danièle dut se tortiller pendant trente secondes pour s’installer aux commandes de sa Mini, boucla sa ceinture avec encore plus de difficultés en pestant contre les compagnies automobiles qui ne songeaient qu’à la clientèle des maigrelettes, puis mit en marche la radio. Après deux minutes rituelles sur France Info pour savoir si de nouvelles catastrophes ne s’était pas abattues sur l’Europe, elle changea pour Radio-Sapho, sa favorite. C’était la seule à respecter pleinement la législation sur la discrimination positive, et surtout, à ne diffuser de musiques qu’écrites et interprétées par des femmes : la station en profitait pour rappeler à l’occasion que la musique céleste qu’on écoutait sous la dénomination de Bach avait été écrite par Anna-Magdalena, de même que l’on devait rendre à Clara Schuman, à Cosima Wagner, à Nafissatou Orff et à Rosy Beethoven les œuvres inconsidérément attribuées à leurs moitiés. Elle seule n’hésitait pas à répéter que l’histoire culturelle n’était que celle d’une immense spoliation, doublée d’une usurpation que la tyrannie masculine était parvenue à dissimuler d’époque en époque par la violence et la tromperie. Depuis l’origine, les femmes avaient tout fait, tandis les personnes masculines, sous la menace et par la force, avaient récolté les palmes, les couronnes et la gloire. Sale race ! Heureusement que Radio-Sapho rétablissait la vérité !

    Et voilà que ça bouchonnait dans les rues ! Décidément, même si c’était plus simple en apparence, elle n’aurait pas dû passer par la place Vendôme. Depuis qu’on avait renversé la monstrueuse Colonne, répugnante allégorie de la domination phallique, et qu’on avait décidé de laisser les ruines sur place au nom de l’obligation de mémoire, toute la zone était bloquée. On aurait mieux fait de l’évacuer dans une décharge quelconque, comme on avait fait naguère pour toutes ces statues machistes déboulonnées les unes après les autres, et remplacées par les effigies lumineuses des bienfaitrices de l’humanité. Heureusement qu’elle n’avait plus que quelques centaines de mètres à faire avant d’arriver.

    Saluée respectueusement par les policières de garde, Dominique gara sa Mini dans la cour pavée. Elle était devenue une familière, la conseillère la plus écoutée de la ministresse.

    Elle s’extirpa en ahanant de la voiture, puis monta jusqu’à la porte principale. Là, une personne masculine l’attendait, une énorme chaîne dorée brinquebalant de la nuque jusqu’à l’aine. Dominique lui fit une petite moue moqueuse, s’en approcha et lui demanda : « Alors ma poule, toujours pas bénéficiaire de la loi ablation des testicules, alors que l’opération est intégralement remboursée par la sécu et qu’elle donne droit à toute une série de primes ? » Puis elle traversa l’antichambre à grandes enjambées et, sans toquer à la porte, s’engouffra dans la pièce somptueuse où s’était installée la ministresse.

    – « Bonjour ma chérie ! Je t’attendais pas si tôt ! »

    – « Bonjour Madame la ministresse ! Tu as l’air en forme ! Mes collègues ne devraient arriver que dans une demi-heure, mais je voulais te voir en avance. La question, tu le sais, c’est la prolongation de la durée d’IVG jusqu’à 18 semaines. Tu te souviens de la foire que ça avait fait en 2020 lorsqu’on l’a allongé jusqu’à 14 semaines, puis jusqu’à 16 semaines en 2022, après la réélection ? L’idée, c’était que les limites initiales réduisaient la liberté fondamentale d’IVG et créaient une situation inégalitaire puisque seules les riches pouvaient recourir à des cliniques étrangères ou clandestines à l’issue des douze semaines légales… Malheureusement, je crains que cette sorte d’argumentation ne suffise plus. »

    – « Tu as raison, ma chérie ! »

    – « C’est pourquoi je me suis permis de venir te soumettre ma nouvelle idée… »

    – « Vas-y, je suis toutes ouïes ! »

    – « Voilà : 18 semaines, c’est la date à laquelle a lieu en général la seconde échographie… »

    – « Mais encore ?… »

    – « Or, c’est à l’issue de cette seconde échographie que l’on annonce à la parturiente l’identité sexuelle de son éventuelle progéniture… »

    – « Et alors ? »

    – « Eh bien, j’estime qu’il est scandaleux d’imposer à une femme, éventuellement mariée, pacsée ou en concubinage avec une autre femme, d’accoucher d’une personne mâle et d’avoir ensuite à se la coltiner jusqu’à la fin de sa vie, uniquement parce qu’elle n’a pas eu la possibilité de la faire passer faute d’en connaître l’identité sexuelle. Et comme on ne peut connaître cette identité avant 18 semaines… on est bien obligé de reculer jusqu’à cette date la possibilité de recourir à l’IVG ! CQFD ! »

    – « J’y avais pas pensé, mais je dois reconnaître que c’est convaincant ! »

    – « Surtout si tu songes que la situation actuelle est contraire à la fois à la liberté, à l’égalité et à la sororité, les trois bases de notre république ! À la liberté de ne pas accoucher d’une existence non-désirée, de la même manière que l’on permet aux femme enceintes de progénitures lourdement handicapées de s’en débarrasser jusqu’aux dernières semaines de la grossesse ! À l’égalité, entre celles qui accouchent de filles et les autres, puisque que la chance ou la malchance ne sauraient remettre en cause l’égalité fondamentale entre toutes les femmes et plonger certaines d’entre elles dans une détresse définitive ! À la sororité, enfin, puisque la jeune personne mâle ne pourra en aucune façon s’intégrer dans une famille où elle apparaîtra toujours comme une intruse et une anomalie… »

    Bouche bée, la Ministresse se dit que sa conseillère était décidément une sacrée maline, et qu’elle préférait l’avoir avec elle que comme concurrente. Avec une telle argumentation, la proposition de loi passerait à l’assemblée comme une lettre à la poste.

    Cette nuit-là, Danièle rentra tard, Dominique était déjà couchée et à-demie endormie. Sentant sa compagne entrer avec précautions dans le lit tiède, elle eut tout de même la force de lui demander d’une voix ensommeillée des nouvelles de sa journée.

    – « Oh, toutes les choses vont comme sur des roulettes. Tu sais, ma chatte, plus j’y songe, et plus je me dis que nous serions bienheureuses, et que la vie serait belle, si nous n’étions pas victimes en permanence de l’insupportable oppression patriarcale !… »

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Éphéméride du 19 avril

    Ces remparts "trop bien construits" (César) qui arrêtèrent le grand Caius Julius, aujourd'hui visibles dans le Jardin des Vestiges à Marseille...

     

     

    49 avant J-C : Jules César entreprend le siège de Massalia 

     

    Depuis sa fondation, et bien qu'elle ait dû affronter plusieurs périls mortels, la ville de Rome n'a cessé de grandir et d'étendre son pouvoir et sa domination : d'abord à toute la péninsule italique, puis au-delà. Mais les institutions qui avaient présidé à sa naissance et à ses premiers agrandissements ne convenaient plus à une Cité - l'URBS - dont la vocation devenait méditerranéenne.

    Gouvernée d'abord par des rois, Rome devint très vite une République, mais celle-ci, malgré ses grandeurs,  se révéla rapidement incapable d'assurer l'autorité nécessaire pour maintenir la cohésion du nouveau grand ensemble qui, irrésistiblement, voyait le jour. Il fallait un pouvoir fort à une ville qui tendait à l'imperium universel.

    La guerre civile, pour le pouvoir, se déclencha donc, presque naturellement. Au milieu du premier siècle avant J-C, un triumvirat se forma entre trois généraux : César, Pompée et Crassus. Le troisième, de loin le moins compétent, disparut rapidement en Asie, face aux Parthes : Dion Cassius prétend que le roi Suréna lui aurait fait couler dans la bouche de l'or fondu, pour le punir de sa cupidité !

    Restaient les deux très grands généraux qu'étaient César et Pompée, tous deux hommes de grande valeur. Ne parvenant pas à s'entendre, la guerre totale était inévitable... Et il fallait que, dans toutes les régions où Rome dominait, l'on se déclarât pour l'un ou pour l'autre.

    Or, Massalia était l'amie et l'alliée de Rome, et ne souhaitait pas prendre parti pour des Romains contre d'autres Romains. 

    Le 6 avril 49 avant J-C, César se rend à Marseille; le 16, alors qu'il est en route, il écrit à Cicéron pour l’inciter à prendre parti pour lui; le 19, il arrive à Marseille, qui lui ferme ses portes. Après quelques pourparlers infructueux, César met en place le blocus de Marseille, et installe son camp sur l'actuelle place de la Joliette (Julii statio). Mais la ville est trop bien défendue, et lui résiste victorieusement. Elle ne se rendra que le 25 octobre, vaincue par la famine, non par les armes : César reste sur place et essaye vainement de conquérir la ville pendant deux mois, mais, ne pouvant perdre plus de temps - car il doit aller en Espagne affronter Pompée... - il quitte Massalia le 5 juin, laissant à son lieutenant Trebonius le soin de faire tomber la ville.

    19 avril,louis xvii,philippe delorme,traction avant,pierre curie

    Maquette de la Massalia antique (Musée d'Histoire de la Ville) : "...Car la mer enveloppe Marseille de trois côtés; on n'y accède par terre que du seul quatrième..." dit César (ci-après)

    César lui-même donne des renseignements très précis sur le siège...

    De Jules César, La Guerre civile (De Bello Gallico), La Pléiade, Historiens romains, Tome II, page 312 : 

    "César fait venir les quinze anciens de Marseille (Massalia était gouvernée par une hiérarchie de Conseils, au sommet desquels étaient les quinze Timouques, ndlr). Il les engage à ne pas être les premiers à ouvrir les hostilités. Leur devoir est de suivre l'exemple de l'Italie plutôt que de se soumettre aux caprices d'un seul homme. Il fait valoir devant eux tous les arguments susceptibles d'éclairer leur entendement. Les quinze rapportent à leurs concitoyens les propos de César et reviennent porteurs de cette réponse :

    "Les Marseillais voient que le peuple romain est divisé en deux parties. Ils n'ont ni qualité ni pouvoir pour décider quel est celui qui a raison. Mais comme les chefs de ces partis s'appellent Pompée et César, l'un et l'autre patrons de leur cité, l'un leur ayant donné les terres des Volques Arécomiques et des Helviens, l'autre leur ayant permis, par la conquête de la Gaule, d'augmenter leurs revenus, leur devoir est d'accorder à des bienfaits égaux une reconnaissance égale. Ils ne peuvent ni aider l'un contre l'autre, ni recevoir dans leur ville ou dans leurs ports aucun d'eux..."

    19 avril,louis xvii,philippe delorme,traction avant,pierre curie

     

    (pages 343/344) : "...Tandis que cela se passe en Espagne, le légat C. Trébonius, laissé au siège de Marseille, établit devant la ville un terrassement, des mantelets et des tours en deux endroits : l'un à proximité du port et des chantiers maritimes, l'autre sur le rivage qui touche à l'embouchure du Rhône du côté par lequel on arrive à la mer, venant de Gaule et d'Espagne. Car la mer enveloppe Marseille de trois côtés; on n'y accède par terre que du seul quatrième. Mais là aussi, le terrain attenant à la citadelle est défendu par sa nature même et par une dépression profonde qui rend son attaque longue et difficile.

    Pour exécuter ce travail C. Trébonius fit venir de toute la province une multitude d'hommes et de bêtes de somme. Quand il fut en possession de tous les matériaux nécessaires il éleva un terrassement haut de quatre-vingt pieds.

    II

    19 avril,louis xvii,philippe delorme,traction avant,pierre curieMais la place disposait d'une telle quantité de munitions et de machines de guerre de toute sorte qu'aucune baraque roulante, faite d'osier entrelacé, ne pouvait résister à leur puissance. D'énormes balistes lançaient des poutres de douze pieds et munies de pointes de fer, qui, après avoir percé quatre rangs de claies, allaient s'enfoncer dans la terre. Il fallut donc construire des galeries couvertes avec des pièces de bois d'un pied d'épaisseur, jointes entre elles, et qui permettaient de passer de main en main les matériaux de construction. (illustration : buste de César trouvé dans le Rhône, à la hauteur d'Arles)

    Une tortue de soixante pieds venait en avant. On s'en servait pour aplanir le terrain. Elle était formée, de même, de grosses poutres, et son toit était protégé contre les projectiles enflammés et contre les pierres. Mais l'importance des travaux, la hauteur des tours et des remparts, le grand nombre de machines de guerre chez l'ennemi, retardaient la marche du siège. De plus, les Albiques faisaient de fréquentes sorties, et les assiégés s'efforçaient de mettre le feu à la terrasse et aux mantelets. Nos soldats repoussaient facilement les assaillants et les rejetaient à l'intérieur de la place, tout en leur infligeant de lourdes pertes...

    VI

    ...Dans le combat qui s'était engagé, les Marseillais firent preuve d'une bravoure irréprochable... D'ailleurs, si l'on en venait à des corps à corps, les Marseillais, mêlés aux Albiques, tenaient bon, et leur courage n'était pas inférieur au nôtre. Des bateaux de moindre dimension lançaient de loin une grande quantité de projectiles qui faisaient parmi les nôtres, pris au dépourvu ou demeurés sans méfiance, de nombreux blessés..."

    On s'était mis d'accord pour attendre l'arrivée de César, encore retenu en Espagne, pour régler définitivement le sort de la ville. Le siège semble avoir duré en tout plus de six mois, de mars à septembre 49. "La prise de la cité grecque avait coûté plus de temps que la conquête de toute l'Espagne" (Camille Jullian).

    C'est à Tarragone, sur le chemin du retour, après avoir vaincu les Pompéiens, que César apprit la décision prise par les Marseillais : se rendre, vaincus par la famine, non par les armes.

    Il traita la ville durement, ne lui laissant de ses riches domaines que Nice et les îles d'Hyères, et faisant démolir les remparts qui avaient osé lui résister et qu'il n'avait pu prendre de force.

    De plus, à partir de cette date, c'est Arles qui fut favorisée, au détriment de Marseille, qui perdit ainsi, réellement, la prééminence... 

    19 avril,louis xvii,philippe delorme,traction avant,pierre curie

     

     Sur la première victoire navale remportée par la flotte de César sur celle de Massalia, voir notre Éphéméride du 27 juin; sur la seconde, notre Éphéméride du 31 juillet; et, plus généralement, notre Évocation :

    Quand Massalia, la plus ancienne ville de France, rayonnait sur toute la Gaule et, préparant la voie à Rome, inventait avec les Celtes, les bases de ce qui deviendrait, un jour, la France...)

     

    Les Basques puis les Celtes constituent les premiers peuplements connus de la Gaule, qui allait devenir la France. Sur ces deux populations premières vint se greffer l'influence décisive des Grecs et des Romains : voilà pourquoi nous évoquons largement, dans nos Éphémérides, les pages fondatrices de notre identité profonde que nous devons à l'Antiquité : voici le rappel des plus importantes d'entre elles, étant bien entendu qu'un grand nombre d'autres Éphémérides traitent d'autres personnalités, évènements, monuments etc... de toute première importance dans le lente construction du magnifique héritage que nous avons reçu des siècles, et qui s'appelle : la France...

    En réalité, si la conquête de la Gaule était nécessaire à César pour sa prise du pouvoir à Rome, il faut bien admettre que "le divin Jules" avait été appelé à l'aide, en Gaule, par les Gaulois eux-mêmes, incapables de s'opposer au déplacement massif des Helvètes, quittant leurs montagnes - en 58 avant J.C - pour s'établir dans les riches plaines du sud ouest; César vainquit les Helvètes à Bibracte (voir l'Éphéméride du 28 mars); cinq mois plus tard, envahis par les Germains d'Arioviste, les Gaulois le rappelèrent une seconde fois : César vainquit et refoula les Germains au-delà du Rhin (voir l'Éphéméride du 5 août); et, cette fois-ci, auréolé de ses deux prestigieuses victoires, et gardant plus que jamais en tête son objectif premier (la conquête du pouvoir à Rome), César ne voulut plus se retirer de cette Gaule où on l'avait appelé, et dont la conquête serait le meilleur tremplin pour ses ambitions politiques à Rome... Il fallut six ans à Vercingétorix pour fédérer les divers peuples de Gaule contre le sauveur romain : le soulèvement général commença par le massacre des résidents romains à Cenabum (l'actuelle Orléans), en 52 (voir l'Éphéméride du 23 janvier); le 28 novembre de la même année, Vercingétorix remporta la victoire de Gergovie (voir l'Éphéméride du 28 novembre); mais, moins d'un an après, enfermé dans Alésia, Vercingétorix vécut l'échec de l'armée de secours venue à son aide de toute la Gaule (voir l'Éphéméride du 20 septembre) : il capitula une semaine après (voir l'Éphéméride du 27 septembre). Emmené captif à Rome, il fut mis à mort six ans plus tard, en 46 (voir l'Éphéméride du 26 septembre)...

     

    Cependant, dans sa conquête des Gaules, César n'eut pas seulement à lutter contre les tribus gauloises proprement dites : il s'opposa également à Massalia, puissance amie et alliée de Rome, mais qui ne voulut pas choisir entre César et Pompée lorsque la guerre civile éclata entre ceux-ci : César réduisit Massalia, mais avec difficulté (voir nos trois Éphémérides des 19 avril, 27 juin et 31 juillet)...

     

      Enfin, pour être tout à fait complet avec le rappel de ce que l'on peut trouver dans nos Éphémérides sur ces pages de notre Antiquité, mentionnons également nos trois Éphémérides traitant de :

    la victoire sur les Cimbres et les Teutons, remportée par Caius Marius, oncle par alliance de Jules César en 86 (il avait épousé sa tante, Julie, et mourut en 86 : voir l'Éphéméride du 17 janvier);

    l'assassinat de Jules César en 44 Avant J-C (voir l'Éphéméride du 15 mars);

    notre évocation de Massalia, sa puissance et son rôle à l'époque (voir l'Éphéméride du 11 avril)...

     

     

    19 avril,louis xvii,philippe delorme,traction avant,pierre curie

     

     

    1054 : Mort du Pape Saint Léon IX

              

    Bruno d'Eguisheim-Dagsbourg fut couronné pape le 12 février 1049 sous le nom de Léon IX. Avec la "réforme Grégorienne", c'est bien lui qui a commencé le redressement de l'Église à cette époque, même si c'est Grégoire VII qui a, finalement, laissé son nom à cette réforme qui devait mettre près de trois siècles à s'imposer...

    Elle s'articulait autour de trois points majeurs :

    1. Affirmation de l'indépendance du clergé : les laïcs ne peuvent plus intervenir dans les nominations, notamment les Empereurs germaniques, avec qui s'ouvre ainsi la Querelle des Investitures;

    2. Réforme du clergé : celui-ci sera dorénavant mieux formé et mieux instruit, et l'Église impose le célibat des prêtres;

    3. Affirmation du rôle du Pape : en 1059, le pape Nicolas II crée le Collège des cardinaux, qui élit le nouveau pape, et la Curie pontificale (le "gouvernement" de l'Eglise) prend son essor...

     

    19 avril,louis xvii,philippe delorme,traction avant,pierre curie

    Léon IX est le seul pape alsacien de l'histoire, et reste comme l'initiateur de la "réforme Grégorienne" : nominis.cef.fr/contenus/saint/1004/Saint-Leon-IX.html

  • 40 textes pour célébrer Jeannne d'Arc, et une préface de Monseigneur Aillet...

    "Un magnifique témoignage d'espérance"... "en ces heures sombres que traverse la France en 2012" (Mgr Aillet)

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    Editions de Sermaise - BP 14 -77 590 Bois le Roi.

            A l'occasion du 600e anniversaire de la naissance de Sainte Jeanne d'Arc, Jérôme Arnauld des Lions propose un hommage poétique composé de quarante textes introduits chacun par une présentation historique : ce livre préfacé par Monseigneur Aillet, retrace toute l’épopée de Jeanne d’Arc, de sa naissance à sa réhabilitation, illustrée par une iconographie riche et variée, de la modeste enfant de Domrémy à la Patronne secondaire de la France....

            Voici la préface de Monseigneur Aillet, évêque de Bayonne :

            "Célébrer le sixième centenaire de la naissance de sainte Jeanne d’Arc, c’est faire un acte d’espérance. Il ne s’agit pas de rappeler le souvenir d’une femme d’un autre âge, ni d’exhumer les restes incertains d’une nouvelle Lucy, médiévale cette fois… Non, ce n’est pas de paléontologie dont il est question mais de politique et même de théologie politique. La mission de sainte Jeanne d’Arc continue. Plus que jamais celle-ci doit intercéder auprès de Dieu pour les Français, comme jadis. Ecoutons Benoît XVI : "Au début de 1429, Jeanne entreprend son aventure et parvient à rencontrer le Dauphin, le futur roi de France Charles VII, qui la fera interroger par ses théologiens, lesquels émirent un jugement positif, ne voyant en elle qu'une bonne chrétienne. (…) Le moment culminant de son action politique fut le couronnement de Charles VII à Reims le 17 juillet, rapidement suivi du début de sa passion. » [Audience du 26 janvier 2011]

            En cette période sombre que traverse la France en 2012, l’heure est venue de conjuguer vie contemplative et engagement politique, au nom de Jésus et de l’Eglise, à la manière de Jeanne. Le Saint-Père ajoute : « Le lien étroit entre expérience mystique et mission politique est un des aspects original de la sainteté de Jeanne. » C’est surtout aux fidèles laïcs qu’il revient de prendre le flambeau et de saisir d’une main la bannière bien connue de la Pucelle d’Orléans. Au plus fort de la bataille, les doux noms de Jésus et Marie apporteront certainement la victoire, comme Dieu voudra, mais aussi la passion, à l’image du Crucifié.

            La bergère de lorraine a fait de la Royauté sociale du Christ l’objet de son engagement politique. A ce sujet, écoutons encore Benoît XVI : « Jésus est contemplé par Jeanne comme le "Roi du Ciel et la Terre." Ainsi, sur son étendard, Jeanne avait fait peindre l'image de "Notre-Seigneur, qui tient le monde": icône de sa mission politique. La libération de son peuple est une œuvre de justice humaine, que Jeanne accomplit dans la charité, par amour de Jésus. Son exemple est un bel exemple de sainteté pour les laïcs engagés dans la vie politique, en particulier dans les situations les plus difficiles. »

            Le drame du procès et de la mort de Jeanne ajoute à la grandeur de sa sainteté : immergée dans le mystère de l’Eglise, par amour, elle choisit de boire le calice jusqu’à la lie. La sentence des théologiens qui la condamnèrent au bûcher, loin d’atténuer la beauté de son sacrifice, la rapproche davantage de Jésus, lui-même trahi par les siens jusqu’en ses derniers instants.

            La victoire définitive, sainte Jeanne d’Arc l’a obtenue et la connaît maintenant dans l’éternité bienheureuse ; puisse-t-elle intercéder pour la France et pour l’Eglise. Nous pouvons ainsi espérer un renouveau spirituel, moral et politique de notre pays, et, comme le suggérait Marthe Robin à plusieurs siècles de distance, l’action débordant de la prière portera alors vraiment son fruit.

            Dans les pages qui vont suivre, le lecteur trouvera de quoi faire monter son action de grâce vers le Ciel. Un grand merci au colonel Jérôme Arnauld des Lions pour son beau livre, qui est aussi un magnifique témoignage d’espérance."

  • Marseille : l'hommage à Jeanne d'Arc à peine perturbé par quelques terroristes

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    A Marseille, ce jeudi 18 mai, à 18 heures, un dépôt de gerbe et une allocution étaient prévus, de longue date, pour célébrer Jeanne d'Arc, rappeler son action, ses mérites et le symbole fort qu'elle représente toujours, six siècles après. Rien que de très traditionnel, de très naturel, de très normal, pourrait-on dire.

    Cet acte calme, réfléchi et solennel fut cependant un peu troublé par une trentaine de terroristes, qui s'étaient rassemblés en toute hâte, dès qu'ils se furent rendus compte de notre présence, et qui se mirent à vociférer, après le dépôt de gerbe, lorsque l'allocution commença.

    Accompagnés de quelques énergumènes plus âgés, un petit nombre de jeunes excités (les filles étant les plus furieuses) exprima par des cris de haine son désir de nous voir quitter les lieux. Etaient-ils avinés ? Avaient-ils "forcé" sur le chichon ? En tout cas, ils (et elles) ont offert le bien triste spectacle d'un petit troupeau haineux et, surtout, mécanisé, répétant des slogans creux, vides de sens puisque c'était eux qui prétendaient interdire la libre expression, pacifique, d'un hommage digne et serein à la sainte de la Patrie. Faut-il rappeler à ces personnes, semble-t-il ignares, que la Fête de Jeanne d'Arc est une Fête officielle, depuis bientôt cent ans ? Célébrer cette Fête est donc parfaitement légitime, tenter de l'interdire ne l'est certainement pas.

    Si le terrorisme n'était haïssable, on ne pourrait que plaindre ces pauvres zombies, à qui la haine tient lieu de pensée (!) et qui montrent leur vrai visage, dans leur fureur débridée : celle des héritiers des terroristes de la révolution de 89. Plus près de nous, leur violence est la soeur, la fille de celle des terroristes du KGB, des gardes rouges pourvoyeurs du Laogaï, des agents de la Stasi ou de la Securitate, des Khmers rouges de Pol Pot ou des tortionnaires d'Ho Chi Minh. Belle filiation !

    Jeudi soir, à Marseille, ils ont tenté de nous empêcher de célébrer Jeanne d'Arc. Peine perdue, hurlements inutiles. Même leurs jets d'oeufs n'ont servi à rien. Même la barre de fer dont s'est, à un moment, muni ostensiblement l'un des meneurs, n'a servi à rien. Nous avons fait ce que nous avions prévu, notre gerbe fut déposée comme nous l'avions prévu, et l'allocution prévue fut normalement prononcée. Nous n'avons même pas fait le plaisir à ces énergumènes de les forcer à se taire. Notre hommage rendu, nous sommes partis, en bon ordre, laissant cette infra humanité à ses chichons et à ses boissons. Qu'ils aillent donc s'abimer encore un peu plus leurs cerveaux déjà bien mal en point, et dans lesquels il semble bien qu'il y ait plus de trous que de matière.

    Nous avons laissé les braillards brailler, les excités s'exciter et les terroristes tenter de terroriser : mais ils n'ont terrorisé personne, en tout cas pas nous. Nous les avons laissé là, seuls avec leurs cris de haine, car, à la différence d'eux, nous sommes des militants politiques, nous défendons une Cause, nous avons autre chose à faire que de perdre notre temps à répondre à des provocations grossières, fussent-elles haineuses et, pensaient-ils peut-être, "terrifiantes".

    Notre hommage à Jeanne d'Arc n'est qu'un moment dans notre action, après d'autres moments et avant bien d'autres encore. C'est cela qui nous différencie des énergumènes et des terroristes : nous, nous sommes des militants politiques. Tout ceux qui étaient présents sur place, ce jeudi soir, ont bien pu voir qui était qui, qui était quoi.

    Mission accomplie.

    Dès maintenant, d'autres tâches, d'autres actions, d'autres rendez-vous nous attendent. Et chacun d'entre nous, militant pour la France, répondra : présent !

     

     

  • La date de l’explosion du Système dépendra de l’intensité de la crise sanitaire dans le monde, par Marc Rousset.

    Les Bourses européennes ont rebondi, ce vendredi, mais le Dow Jones a perdu 4,55 %, soit 17,3 % sur la semaine, pour finir à 19.173,98 points, c’est-à-dire sa pire semaine depuis la crise financière de 2008, les milliards de Trump et de la Fed, des gouvernements européens et de la BCE ne parvenant pas à éloigner les craintes d’une récession, tandis que le prix du baril de pétrole WTI continuait de dégringoler. L’indice VIX de la peur s’est élevé, le lundi 19 mars, jusqu’à 83, pour retomber à 74,8 mardi, soit un chiffre proche de 2008.

    marc rousset.jpgEmmanuel Macron a d’ores et déjà perdu la première bataille contre le coronavirus, alors que la Corée, Singapour et Taïwan ont endigué le virus sans mettre leur pays et leur population à l’arrêt. Il a stupidement envoyé 17 tonnes de matériel médical à Wuhan en février et perdu un temps précieux de deux mois avant de réagir, tout en se refusant, pour des raisons idéologiques, à fermer et contrôler sanitairement les frontières nationales. La France de Macron n’a pas en nombre suffisant un stock stratégique de masques pour le personnel soignant, et encore moins pour les Français, ni de tests, ce qui représente un gain budgétaire de seulement 15 millions d’euros. L’impréparation de l’État est évidente, le verbe de la Macronie abondant, l’action impuissante et les résultats catastrophiques !

    Après avoir appelé massivement les entreprises à recourir au chômage partiel avec un coût inacceptable pour les finances publiques et qui risquait d’arrêter complètement l’économie du pays, le gouvernement a changé de stratégie en durcissant les conditions de validation du chômage partiel pour les entreprises. Il est anormal que les chantiers de BTP s’arrêtent ou que les artisans ne puissent pas faire des travaux s’ils le souhaitent, nonobstant le problème des masques et des tests qui sont en nombre insuffisant. Comme l’indiquent le MEDEF et la CFDT, sous peine d’accélérer la faillite de la France, il faut « trouver un juste milieu entre ceux qui appellent les entreprises à fermer par précaution et ceux qui veulent envoyer tout le monde bosser ».

    L’inefficace Bruxelles s’affole et suspend sine die le pacte de stabilité qui limite les déficits des États à 3 % du PIB et la dette publique à 60 %. Malgré l’action de la BCE, les taux d’intérêt allemands, français et surtout italiens ont remonté. Il y a un risque potentiel de divergence des taux d’intérêt d’emprunts à long terme par pays et d’éclatement de la zone euro.

    Le monde, y compris les États-Unis triomphants de Trump et la Chine, va plonger dans la récession et, selon l’OIT à Genève, 25 millions d’emplois sont menacés. Les politiques monétaires de liquidités de la Fed et de la BCE sont nécessaires pour éviter les faillites et l’explosion immédiate, mais impuissantes pour régler des problèmes d’insuffisance de l’offre et de la demande des économies réelles, tandis que l’indice manufacturier « Empire State » s’effondre en mars à -21,5, au plus bas depuis la crise financière de 2008. Goldman Sachs estime que le PIB de la Chine pourrait se contracter de 9 % au premier trimestre et celui des États-Unis de 5 % au deuxième trimestre.

    Comme la France, l’Europe n’a d’autre solution que de continuer à travailler malgré le coronavirus car le bazooka illusoire des 750 milliards d’euros déversés par la BCE, d’ici 2020, ne représente que trois semaines de travail pour un PIB de 12.500 milliards de la zone euro, d’autant plus que va bientôt se poser le problème de la confiance dans une monnaie de singe. Mais en Italie aussi, l’accord pour maintenir l’activité des usines, suite aux risques sanitaires, montre des signes de fragilité, avec des grèves perlées.

    Le grand point d’interrogation qui peut tout faire basculer est l’intensité et l’extension de la crise sanitaire aux États-Unis, la Californie dont la Silicon Valley et l’État de New York étant maintenant en confinement.

    Le coronavirus ne fait que précipiter la crise, annoncée depuis longtemps, de la bulle des actions et de l’hyperendettement ; il l’aggrave, mais ne la cause pas. De 1980 à 2019, la capitalisation boursière mondiale des entreprises a augmenté de 113 % alors que le PIB mondial n’a augmenté que de 35 % ! Les marchés vont se préoccuper beaucoup plus des courbes des infections et des décès dans le monde, des déficits publics, de l’augmentation de l’hyperendettement des États, des entreprises et des particuliers, ainsi que de la perte de confiance dans la monnaie et dans le Système plutôt que des impuissants bazookas des dépenses publiques des États et de l’artillerie monétaire inefficace, à long terme, des banques centrales.

  • Folle exubérance boursière : plus dure sera la chute !

    Par Marc Rousset    

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    « ... cacher les réalités derrière un nuage de fumée jusqu’à ce qu’un jour, tout explose ! »

    Les médias et le CAC 40 à plus de 5.500 points rêvent debout tandis que le FMI semble être la seule organisation du Système à nous mettre en garde, face au ralentissement attendu pour 70 % de l’économie mondiale en 2019.

    Christine Lagarde estime que « de nombreuses économies ne sont pas assez résilientes » et exhorte les pays à se préparer à la prochaine récession en adoptant, dès maintenant, les réformes nécessaires. La Société générale est la seule banque appelant à la prudence sur le marché des actions. La montée des marchés boursiers ne fait que refléter le laxisme monétaire et les déficits budgétaires généralisés partout dans le monde (Europe, USA, Japon, Chine) en oubliant les fondamentaux de l’hyper-endettement, de la fragilité des systèmes bancaires et de la récession à venir.

    nixon.jpgSi l’on regarde l’évolution des actifs des banques centrales depuis deux siècles, avec à l’origine le fameux currency principle, on peut dire que nous sommes au sommet du laxisme. On est passé progressivement du 100 % or du Gold Standard du début du XIXe siècle à une fraction de plus en plus faible en or puis, en 1945, au remplacement de l’or par le dollar qui, toutefois, devait être convertible en or (Gold Exchange Standard) pour ne plus l’être en 1971 avec Nixon et, donc, pour passer alors au dollar standard qui se terminera par la chute du dollar et sa valeur zéro.

    Au passif des banques centrales, c’est aussi le même phénomène de détérioration continue. Ainsi, on est passé de la banque centrale prêteuse en dernier ressort de l’économiste anglais Walter Bagehot (1826-1877) au banking principle (émission de monnaie en fonction des besoins de l’économie et non plus de la quantité d’or détenue à l’actif). Puis à la politique actuelle ahurissante non conventionnelle consistant à émettre de la monnaie contre des titres d’État, des obligations privées et même parfois des actions (Suisse et Japon) pour en arriver au stade ultime actuel du pompier de service prêteur tous azimuts, c’est-à-dire de la création monétaire illimitée avec des taux zéro ou négatifs (une première depuis 2.000 ans !), ce que préconisent les adeptes de la dernière théorie « bidon » en vogue : la théorie monétaire moderne.

    Les actions des banques centrales sont, en fait, un aveu implicite que l’hyper-endettement est intenable avec des taux d’intérêt normaux, que le Système exploserait par manque de liquidités. Aux États-Unis, sept millions d’Américains ont au moins 90 jours de retard pour les mensualités de leur crédit auto et un grand nombre d’étudiants sont dans l’incapacité de rembourser les frais de leurs études. On va donc tout droit vers l’explosion, mais les boursiers regardent le doigt lorsqu’on leur montre la lune des réalités.

    À la BCE, l’ordre du jour, c’est : ouvrez toutes les vannes ! À partir de septembre 2019, afin de sauver les banques italiennes, un « TLTRO III » (prêts à long terme à taux zéro) sera lancé et échelonné sur sept trimestres. Les taux zéro sont confirmés pour 2019 et l’Institut de Francfort s’engage à réinvestir aussi longtemps que nécessaire son stock d’obligations pléthorique de 2.600 milliards d’euros.

    Aux USA, Wall Street croit de nouveau au père Noël, suite à l’annonce de la Fed que les taux pourraient même baisser en 2019, que la politique de réduction du bilan (« QE » à l’envers) serait arrêtée en septembre 2019, avec même une reprise possible, si nécessaire, de la création monétaire non conventionnelle. Dans ces conditions, rien à perdre, mieux vaut continuer à faire gonfler la bulle boursière, même si la dette publique états-unienne représentera, d’ici quatre ans, 110 % du PIB.

    Quant à la bombe italienne, la dette publique devrait atteindre 132 % du PIB en 2019, 138,5 % en 2024, avec un déficit public supérieur à 3 % en 2020. Les banques italiennes détiennent 360 milliards de dettes de leur propre pays, soit 10 % de leurs actifs. La prime de risque du taux des obligations italiennes par rapport au Bund allemand est de 2,56 %. Plus grave : BNP Paribas perdrait 47 % de ses capitaux propres si ses débiteurs italiens faisaient défaut, le Crédit agricole 29 % et la banque Dexia 556 % (ratios CET1 de la BRI).

    La triste vérité, c’est que nous vivons dans un monde politicien de déni des évidences, aussi fou en matière économique qu’en matière d’invasion migratoire, qui consiste à cacher les réalités derrière un nuage de fumée jusqu’à ce qu’un jour, tout explose !   

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    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise