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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Dans notre Éphéméride de ce jour... Et ”ils” ont fait condamner Maurras en 45 !

    1953 : L'Humanité ose glorifier Staline, décédé...

     

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    Et pourtant !

    Pourtant, tout le monde "savait".

    Et dès les débuts, dès la prise du pouvoir par Lénine, dès les premières années, puis, plus encore, après la prise du pouvoir par Iossif  Vissarionovitch Djougachvili, qui s'est appelé lui-même 'l'homme d'acier" ("Staline", en russe), tout le monde savait ce qui se passait en U.R.S.S. : le plus terrible despotisme de toute l'histoire de l'humanité, assis sur la Terreur comme son modèle, dont il se voulait la quintessence : la Révolution française.

    Pillages, exécutions de masse, internements dans les goulags, asservissements, famines et assassinats de masse : voilà le bilan de l'idéologie la plus meurtrière du monde (au bas mot, cent vingt millions de victimes), qui aura terrorisé et asservi la Russie pendant soixante-dix ans, l'Europe de l'Est pendant près de cinquante ans, et se sera étendue à près d'un quart du globe en asservissant une part de l'Asie (Chine, Viet-Nam...).

    Le Parti Communiste Français ne pouvait évidemment pas ignorer tout cela, et pourtant il a exprimé son "deuil" et son "immense amour" pour "le grand Staline" !

    Il est vrai qu'il y avait là - dans l'odieux - une logique impeccable : en 1939, la même Humanité avait été interdite de parution parce qu'elle soutenait... le pacte Germano-Soviétique de non-agression signé entre Hitler et Staline (voir notre Éphéméride du 25 août).

    Clandestine dès lors,  L'Humanité alla même, un an plus tard, jusqu'à célébrer la paix avec Hitler : voir l'Éphéméride du 28 août.

    Meilleurs tacticiens, car plus roués, que les royalistes d'Action Française - et, surtout, aidés en tout et massivement par un Staline et un Komintern alors au faîte de leur puissance... -  les communistes réalisèrent le prodige, à la fin de la guerre, d'accaparer presque la Résistance et, en tous cas, de faire régner une re-Terreur, baptisée Épuration (!), de briser le mouvement royaliste, de le spolier de son imprimerie ultra-moderne (volée par le PCF) au nom de l'inique Dévolution des Biens de presse (voir l'Éphéméride du 11 mai) et de faire condamner Maurras pour "intelligence avec l'ennemi" (voir notre Éphéméride du 28 janvier) alors que, dès les premiers jours du conflit, l'Action française fut à la pointe du combat anti-nazi : c'était le triste temps où les premiers "collabos" faisaient condamner les premiers résistants !...

     
    On lira à ce propos, dans l'Éphéméride du 11 mai, la note consacré à la Dévolution des Biens de presse, c'est-à-dire la spoliation de L'Action française par cette "re-Terreur" que fut la sinistre Épuration, pour reprendre l'expression de Léon Daudet...

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     Ignominie, abjection : comme le dit si bien Chateaubriand, "Il est des temps où il ne faut dispenser le mépris qu'avec parcimonie, vu le grand nombre de nécessiteux" !...

  • Dans notre Éphéméride de ce jour (2/2) : Dernier numéro, pour L'Action française quotidienne...

    1944 : Dernier numéro pour L'Action française...

     

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    L'Action française, organe du nationalisme intégral ne finira pas sa 37ème année, qui s'arrêtera au n° 198 de l'année en cours. Le quotidien cesse sa parution ce 24 août 1944 : la sinistre Épuration va commencer... et le 11 mai 1945 l'imprimerie du journal sera "légalement" volée par le Parti communiste (voir l'Éphéméride du 11 mai) !

    Du 29 juin au 21/22 octobre 1940, L'Action française fut publié à Limoges; à partir du 28/29 octobre 1940, à Lyon. De juin 1940 à août 1944 il y eut aussi des éditions à Limoges et à Poitiers.

    Au total, L'Action française sortira 13.000 numéros, depuis le premier, paru le jour du printemps, le samedi 21 mars 1908

    Maurras et Pujo seront arrêtés le 7 septembre suivant à Lyon, et enfermés à la Prison Saint-Paul : leur procès débutera le 24 janvier 1945, s'achevant par "le verdict infâme"... (voir l'Éphéméride du 28 janvier).

    1A.jpgLes ennemis de L'Action française, la République - qui gouverne mal mais se défend bien... comme l'a si justement dit Anatole France - n'ont pas laissé passer l'occasion de faire disparaître le journal qui les a tant combattus et leur a porté tant et tant de rudes coups.

    Mais, "une Action française se reverra...", se revoit, comme le prévoyait Maurras; ses idées sont vivantes, alors que le Système qu'elle a tant combattu est à bout de souffle, ayant échoué partout...

     

    Par un stupéfiant retournement tactique - preuve de leur habileté manoeuvrière, à défaut de leur honnêteté intellectuelle... - les premiers collabos, alliés d'Hitler via l'URSS de Staline pendant près de deux ans, jugent, condamnent et spolient les premiers résistants, au nom - soi-disant -  de la lutte contre le fascisme et le nazisme, deux idéologies dont les promoteurs, Hitler et Mussolini, viennent de "la gauche" et du Parti socialiste !

     

    Et pourtant !... :

    Voir - publié sur Boulevard Voltaire - la mise au point éloquente de Laure Fouré, juriste et fonctionnaire au Ministère des finances et d'Éric Zemmour :

    Oui, l'Action française a toujours été anti nazi

     

    lafautearousseau vous propose de retrouvez un grand nombre de 'Une" de L'Action française dans notre Catégorie

    "Grandes "Une" de L'Action française..."

    dont celle-ci, consacrée à ce dernier numéro :

    Paris, ce vendredi 16 septembre...

    mais aussi de retrouver une grande quantité d'informations, tirées du journal,  dans une seconde Catégorie, consacrée à la remise en avant du quotidien :

    "Documents pour servir à une histoire de l'Union Royaliste provençale"

     

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  • Paris : des jeunes d'action Française se sont réunis pour l'après colloque, ”Maurras, 60 ans après”

    Le colloque, cité en titre, organisé par le Cercle de Flore, a été une réussite et des jeunes du Centre Royaliste d'Action Française, se sont réunis, ensuite, pour un "après-colloque". Voici la relation qu'ils ont donnée de cette soirée.

    Après le colloque Maurras, samedi dernier, une partie de la jeunesse d’AF s’est retrouvée aux locaux pour une soirée festive entre gastronomie de nos terroirs et doux jus de houblon. 

    C’était l’occasion de prendre des nouvelles de nos camarades agressés la semaine dernière, de resserer les liens qui nous unissent et d’introduire les nouveaux-venus dans l’esprit d’Action Française.

    Nous avons eu le plaisir d’accueillir des camarades de la section réactivée de Bordeaux et un autre de Vichy ayant fait le déplacement pour participer au colloque.

    Tard dans la nuit, on entendait encore la jeunesse de France chanter leur amour de la patrie et leur espoir d’une prochaine Contre-révolution...

    Lysandre

    Blog du CRAF (Centre Royaliste d'Action Française) 

  • Maurras et l’Action française sous le regard de l’historien : Tony Kunter sur Radio courtoisie....

         Dans le cadre des « Mardis de la Mémoire » sur Radio Courtoisie, Tony Kunter s'est entretenu avec Dominique Paoli et Anne Collin sur le thème de « Maurras et l’Action française sous le regard de l’historien » à l’occasion de la sortie du « Qui suis-je? ». Il était accompagné de François Huguenin, qui vient de publier dans la collection « Tempus » chez Perrin un livre intitulé L’Action française, édition revue et augmentée d’un ouvrage de chez Lattès (1998).

             L’émission sera diffusée :

    * MARDI 7 FEVRIER de 10h45 à 11h45 et de 14h à 15h

    * MERCREDI 8 FEVRIER de 6h à 7h.

    * SAMEDI 11 FEVRIER de 14h à 15h.

             Vous pourrez l’écouter en ligne sur le site de Radio Courtoisie.

    PS : le blog de Tony Kunter : www.tonykunter.fr. 

     

     

  • Le legs d'Action française (II/X) / Maurras, humaniste et poète ?

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    (Conférence de Gérard Leclerc, donnée au Camp Maxime Réal Del Sarte - 2019)

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    Je vous disais tout à l’heure que j’avais une certaine crainte, car qui trop embrasse… risque d’être complètement débordé par son sujet… C’est pourquoi j’ai choisi un certain nombre de séquences, je ne suis pas sûr d’avoir le temps de les reprendre toutes. Mais, bon…, commençons par les origines.

    A l’origine, il y a donc un étonnant personnage qui s’appelle Charles Maurras. Mon père avait coutume de dire que c’était « un homme qui faisait honneur à l’homme ». Effectivement, c’était une personnalité tout à fait singulière : par sa seule volonté, il va ranimer une part essentielle du legs historique de la France. L’idée monarchique était en train de s’effacer, de disparaître, et cette fin paraissait alors définitive, et il va parvenir à la restaurer. Il aura fallu ce petit bonhomme tout à fait unique pour en rétablir l’idée.

    Pour comprendre son épaisseur réelle, essayons de rentrer un peu dans sa personnalité. Je lui attribuerai un certain nombre de qualificatifs. Je dirai d’abord que Charles Maurras est un humaniste ; pas au sens niais et habituel du terme, tel que le Parti radical s’en réclame, ni au sens du XVIIIe siècle et des Lumières, mais au sens du XVIsiècle : un homme des humanités. Un homme d’une culture profonde, un homme qui a bénéficié de cet enseignement, de cette culture générale qui aujourd’hui est presque complètement perdue. Un homme formé au latin, au grec, et à la pensée grecque, et à la littérature latine, un homme étonnant que nous connaissons mieux depuis que notre ami Axel Tisserand a édité sa correspondance avec son professeur, son maître, l’abbé Jean-Baptiste Penon, qui deviendra Mgr Penon.

    Pédagogue exceptionnel, Penon a formé Maurras à ce que l’on appelle les humanités, les humanités classiques. Il l’a formé à la littérature française, mais d’abord au latin et au grec. Maurras avait ainsi une connaissance du latin et du grec que les générations suivantes n’ont pas connues. C’est mon cas… J’ai fait du latin et du grec, mais j’étais un peu honteux devant mes prédécesseurs, parce que nous n’avions pas cette connaissance précise qui nous permettait de lire et interpréter un texte de Virgile ou de Platon.

    Maurras est donc d’abord un formidable humaniste. Un jour, je visitais sa maison du chemin de Paradis, à Martigues, j’y étais avec un éminent professeur de littérature de Rennes qui nous expliquait :« Voyez cette bibliothèque ! Vous ne pouvez pas comprendre Maurras sans cette bibliothèque… », sans cette formidable culture qu’il a emmagasinée dès l’adolescence et qui explique la puissance et la profondeur de son esprit. Lorsque je parle de Maurras, je parle toujours de cet aspect-là : si on n’a pas présente à l’esprit cette culture humaniste, difficile à imaginer aujourd’hui, il est incompréhensible, on ne peut entrer dans la profondeur de son esprit. Les premiers textes qu’il a écrits – je pense au Chemin de Paradis et à Anthinéa – ne s’expliquent que par cette culture. Ils sont emplis du suc de ces connaissances premières. Et aussi de l’exceptionnelle pénétration de son œil de critique littéraire, car c’est comme critique littéraire que Maurras s’affirme d’abord dans le journalisme. Il sera le premier à saluer, en 1896, Les Plaisirs et les jours, le premier livre d’un jeune écrivain juif inconnu, Marcel Proust, qui lui en sera reconnaissant toute sa vie.

    Un humaniste, donc, mais aussi un penseur. Il ne se contente pas d’emmagasiner tout le legs de la pensée, d’être une sorte de super-historien des idées, c’est aussi quelqu’un qui pense par lui-même. C’est en pensant par lui-même qu’il remet en cause et dépasse le conformisme et les préjugés les mieux établis de son époque. C’est une des choses qui m’impressionnent le plus chez Maurras, cette magnifique autonomie, cette absolue indépendance d’esprit qui lui permet de comprendre son temps en le dépassant, en le surmontant.

    Et Maurras est encore – et cela tout au long de son existence – un poète. Ce qui contredit l’image que l’on se fait souvent de lui d’une espèce de rationaliste desséché… Notre cher Bernanos disait que « Maurras couchait avec la raison », ce qui d’un certain point de vue, était vrai, mais il ne faut pas oublier l’immense part de sensibilité poétique qu’il y a chez lui. La grande poétesse Anna de Noailles l’avait bien saisi qui disait qu’on ne pouvait pas comprendre Maurras sans ressentir sa sensibilité frémissante, et sans pressentir qu’un profond secret l’habitait.

  • Grandes ”Une” de L'Action française : Maurras est en Espagne, ”chez Franco”... (3/5)

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

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    Voici le lien conduisant à la "Une" de L'Action française du samedi 7 mai 1938 :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k767056s

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    • Maurras n'a toujours pas repris, évidemment, sa "Politique", toujours à la même place cependant, et toujours signée "Par intérim, A.F."

    Par contre il publie, en haut des colonnes trois et quatre, "Trois notes de retour", où il commence à raconter certains aspects de son voyage...

    • Et, surtout, J. Dourec publie, en bas des deux dernières colonnes (cinq et six, avec suite en page deux sur la moitié de la première colonne de gauche) un début de relation complète du déplacement, intitulé :

    "Charles Maurras en Espagne - L'accueil du généralissime Franco - La vraie France et l'Espagne nationale - Le déjeuner du ministre de l'Intérieur - La réception à Saragosse".

    Depuis le début du voyage, le mercredi 3, c'est le premier véritable début d'une relation complète :

    - Maurras élu Académicien correspondant de l'Académie royale des Sciences morales et politiques;

    - visite de la cathédrale de Burgos (ci dessous, où repose Le Cid, ndlr) et du monastère de La Huelgas;

    1938 - Au cours du voyage en Espagne du 3 au 10 mai

    - rencontre avec le Ministre de l'Intérieur;

    - puis rencontre avec le généralissime Franco, pendant laquelle on a parlé non seulement "guerre et politique" mais aussi "problèmes sociaux", les doctrines, en ce domaine, de La Tour du Pin étant tellement proches de la Charte du Travail élaborée par les franquistes "que l'accord de pensée des deux hommes qui discutaient de ces questions s'est fait, on s'en doute, facilement."...

    "En se levant pour reconduire nos amis, le général Franco, d'un geste spontané et émouvant, leur a crié un vibrant "Arriba Francia" auquel ceux-ci ont répondu par un non moins enthousiaste "Vive l'Espagne !"... 

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    Si Maurras a 70 ans - et quelle jeunesse ! - lors de son voyage, Franco, lui, n'en a que 46...

     

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    Pour lire les articles...

    En bas de page, une courte "barre de tâches" vous permet d'utiliser le zoom (tout à gauche de la barre) et de changer de page (flèche tout à droite); une fois appuyé sur "zoom", vous aurez, cette fois tout en haut de la page, une autre "barre de tâches" : en cliquant sur le "+", il ne vous restera plus, avec votre souris, qu'à vous promener sur la page, puis passer à la deuxième pour lire la suite...

     

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  • Grandes ”Une” de L'Action française : Maurras est en Espagne, ”chez Franco”... (2/5)

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

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     Voici le lien conduisant à la "Une" de L'Action française du jeudi 5 mai 1938 :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7670541/f1.item.zoom

    Encore plus de sobriété que la veille pour le récit de ce voyage alors que, justement, Maurras vient de rencontrer Franco, "un peu après une heure de l'après-midi", "pendant près d'une heure" : à peine vingt-deux lignes, perdues au milieu de la cinquième des "six colonnes à la Une", sous le titre on ne peut plus banal "Charles Maurras en Espagne" ! Le journal se plaint : "Nous avons attendu vainement dans la soirée les dépêches qu'avaient dû nous envoyer dans la soirée nos envoyés spéciaux. Sans doute leur transmission avait été retardée de ce côté-ci de la frontière". On ne saurait être plus clair ! Pourtant l'Agence Havas communiquait "Le général Franco a reçu M. Charles Maurras, qui est reparti dans l'après-midi pour Saragosse"

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    Photo prise le 4 mai lors du séjour de Maurras à Burgos, quelques minutes avant la rencontre entre Maurras et Franco dans les jardins du palais du Caudillo. Sur la photo figurent notamment Ramón Serrano Súñer, ministre de l'Intérieur, le Comte de Mayalde, José Finat, y Escriva de Romaní, homme de confiance de Franco, Pedro Gonzalez-Bueni, ministre de l'organisation et de l'action sociale...
    Maurras est le sixième, au premier plan, en partant de la gauche, Maxime Réal del Sarte juste derrière lui, regardant en l'air...

    • La "Une" du vendredi 6 (que l'on voit en tête d'article) contient davantage d'informations :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k767055d/f1.image.zoom

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    1. D'abord Jean Dourec signale que "le voyage se déroule dans l'enthousiasme et au cri de Vive la France !". Après le passage de Maurras à Burgos et Saragosse, après sa rencontre avec Franco, le Général Moscardó, héros de l'Alcazar de Tolède a fait défiler les troupes devant Maurras :

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    2. Ensuite J. Delebecque, sur quasiment toute la sixième et dernière colonne explique "Pourquoi il faut reconnaître Franco" et tire déjà une première leçon politique du voyage. Il flétrit l'attitude hostile envers Franco du Pays légal républicain, ouvertement favorable "aux rouges", et s'inquiète d' "une extension possible de l'influence allemande en Espagne après la guerre... Les Allemands ne font rien pour rien... ils entendent acquérir des avantages palpables sous forme de concessions économiques et occuper des postes de choix dans un pays dont la position géographique leur paraît, à juste titre, de première importance." Il est urgent que la France reconnaisse Franco, envoie un Ambassadeur auprès de lui et cesse de laisser la place vide aux autres : "...Si nous avions reconnu le gouvernement Franco, si nous avions un ambassadeur à Burgos, nos adversaires n'auraient pas le champ libre... En amour, a-t-on dit, l'absence est le plus grand des maux. En politique aussi."

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  • Grandes ”Une” de L'Action française : Maurras est en Espagne, ”chez Franco”... (5/5)

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

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    Voici la "Une" de L'Action française du Vendredi 13 mai 1938, dans laquelle, comme nous l'annoncions hier, Maxime Réal del Sarte propose un "En Espagne avec Charles Maurras" dans lequel il résume ce voyage, en tire les principales leçons et clôture, en quelque sorte, le sujet...

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k767062m/f1.image

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    Cliquez sur l'image pour l'agrandir...

     

    Le début de son article se trouve tout en bas des deux dernières colonnes (la cinq et la six); il se prolonge en page trois, où il occupe un peu plus de la moitié des deux colonnes centrales, avec un "à suivre", deux jours après, le dimanche 15, exactement sous le même titre et la même forme : tout en bas des deux dernières colonnes de droite de la "Une" et les deux tiers des deux colonnes centrales de la page trois :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k767064c/f1.image.zoom

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    Cliquez sur l'image pour l'agrandir...

     

    Enfin, pour tâcher d'être le plus complet possible sur ce voyage qu'il est assez difficile - on l'a vu - de rapporter, signalons deux dernières choses intéressantes au lecteur, s'il veut aller plus loin : dans sa "Politique" des 10 et 14 Mai, Maurras parle du "Movimiento" espagnol, dont Franco fut l' "abanderado" (littéralement : porte-drapeau; ici : chef, meneur...) :

    • le 10 mai il lui consacre le paragraphe 1 en entier... :

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    Les derniers mots de la dernière phrase sont en colonne deux : "...et de ses membres l'expression d'une gratitude pleine d'admiration."

    • et même chose le 14 : le paragraphe I est consacré à l'armée de Franco :

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    tandis que le paragraphe V revient sur "la grande marque d'amitié" que l'Académie royale fit à Maurras en l'élisant "à l'unanimité" comme son "correspondant académique en France"...

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    Cliquez sur l'image pour l'agrandir...

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  • Grandes ”Une” de L'Action française : Maurras est en Espagne, ”chez Franco”... (4/5)

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

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    Voici la "Une" de L'Action française du dimanche 8 Mai 1938, où l'on retrouve "La Politique" de Maurras, et le lien conduisant à sa page deux :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7670575/f3.item.zoom

    Ce jour-là, le journal ne parle que très peu du voyage de Maurras. Par contre, celui-ci a envoyé sa "Politique", assez longue, qui occupe les deux colonnes centrales du journal, et dans laquelle il évoque son voyage, presqu'incidemment, à propos d'une mauvaise querelle cherchée par La Croix; et, en page trois, un court billet ("Charles Maurras a visité le front de Catalogne") annonce que les nouvelles arrivent mal d'Espagne; où Maurras, toujours accompagné de l'héroïque Général Moscardó, "passa en revue un bataillon d'infanterie" !

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    Maurras avec, à sa droite, "Maxime" et, à sa gauche, le héros de l'Alcazar, le Général Moscardó...

     

    • le Lundi 9 mai, le journal ne parle que de Jeanne d'Arc et du Cortège...

    • Le Mardi 10 Mai, comme le dimanche précédent, on parle assez peu du voyage :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k767059x

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    Maurras a, de nouveau, envoyé sa longue "Politique", qui occupe presque toutes les deux colonnes centrales et la moitié supérieure de la cinquième; un "pavé", signé J. Dourec, est en dessous de la "Politique", dans les colonnes quatre et cinq, avec un "lire la suite en deuxième page") : "Charles Maurras en Espagne - Une journée sur le front". Ce pavé occupe la moitié de la première colonne de la page deux. On y apprend que Moscardó fit rendre les honneurs militaires à Maurras "et quand la compagnie fut passée, le prisonnier vainqueur de l'Alcazar (Moscardó, ndlr) et le prisonnier de la Santé (Maurras, ndlr), ne pouvant ni l'un ni l'autre retenir leur coeur s'embrassèrent chaleureusement, aux acclamations des assistants." Ensuite, avant de participer au repas d'honneur offert par Moscardó, Maurras, Héricourt, Maxime et Gassot apparurent au balcon de la Mairie pour répondre aux vivats de la foule assemblée...

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    Cliquez sur chacune des deux images suivantes et vous pourrez lire la colonne de la page deux, très émouvante :

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    Maxime Réal del Sarte écrira, dans l'AF du 13 Mai, un "En Espagne avec Charles Maurras" dans lequel il résume ce voyage, en tire les principales leçons et clôture, en quelque sorte, le sujet...

    Ce sera, demain, notre prochaine et dernière livraison sur ce voyage...

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    Pour lire les articles...

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  • Paris, samedi 17 novembre, l'unité de l'Action Française restaurée

     

    46486176_2003147136406578_5626606929573838848_n.pngC"est par une messe aux intentions de Charles Maurras et de tous les morts de L'Action Française, célébrée par l'abbé Thierry Laurent, curé de la paroisse, en la chapelle du Calvaire de l'église Saint Roch, que la journée de ce samedi 17 novembre s'est ouverte à midi.

    1200px-P1000338_Paris_I_Eglise_Saint-Roch_façade_reductwk.JPGL'abbé Laurent y a donné l'homélie, toute consacrée à la personnalité de Maurras en ce 150ème anniversaire de sa naissance ; une homélie riche de nombreux enseignements. 

    A l'issue de la messe, rendez-vous avait été donné par François Bel-Ker, Secrétaire général de l'Action française, à 15 heures, 10 rue Croix-des-Petits-Champs, dans les locaux, désormais historiques du Mouvement.

    « Historiques », mais rénovés, modernisés et fonctionnels, aptes à toutes espèces de réunions et à recevoir un public important. Ce fut une heureuse surprise pour une bonne part des nombreux participants à la rencontre de cet après-midi du 17 novembre, où la présence de nombreux jeunes-gens a aussi été très remarquée.

    46445192_970701663130437_3684474794801102848_n.jpgPrésentation des locaux nouvelle formule, par François Bel-Ker, tenue d'un colloque dont les intervenants furent Axel Tisserand, Gérard Leclerc et Hilaire de Crémiers, ont occupé une bonne partie de l'après-midi, avant que ne soit confirmée la restauration de l'unité du mouvement d'Action française, par la fusion de la Restauration Nationale et du CRAF (Centre Royaliste d'Action Française). Le mouvement ainsi réuni prend le nom de Restauration Nationale, Centre Royaliste d'Action Française. Hilaire de Crémiers en est le Président d'honneur, Henri Bec le Président et François Bel-Ker le Secrétaire général, cheville ouvrière du Mouvement. 

    François Bel-Ker donna alors lecture du communiqué qui venait d'être adressé à la presse pour rendre public l'événement (ci-dessous).

    Suivit un cocktail très réussi où les conversations durèrent longtemps et les chants ne manquèrent pas de retentir.

    Lafautearousseau, notre quotidien, était représenté par Jean Gugliotta, président de l'Union Royaliste Provençale et par Gérard Pol.

    Ce fut une journée d'unité et d'espérance. 

     

    Communiqué de Presse

    L'unité restaurée 

    La Restauration Nationale et le Centre Royaliste d'Action Française sont heureux d'annoncer le réunification des deux mouvements maurrassiens dans une unique structure. Les royalistes français, en quête d'unité pour notre pays, souhaitent rassembler l'ensemble de leurs forces pour défendre l'intérêt national en toutes circonstances.

    Dans la continuité de la riche histoire de l'Action Française, nous reprenons comme nom officiel La Restauration Nationale, Centre Royaliste d'Action Française.

    L'Action Française rappelle que son objet est la restauration d'un état souverain exerçant pleinement ses fonctions régaliennes. Seul l'établissement d'une monarchie décentralisée et représentative garantira le juste exercice d'une puissance durable.

    Notre espérance repose sur S.A.R. le Comte de Paris, ainsi que sur son fils S.A.R. le Prince Jean de France, duc de Vendôme, qui se prépare activement au recours du Pays réel.

     
    Hilaire de Crémiers                      Henri Bec              François Bel-Ker
    Président d'honneur                              Président                    Secrétaire général 
     
    Paris, le 17 novembre 2018
  • L’ANNÉE PIERRE DEBRAY

    Aux Baux de Provence avec Pierre Chauvet et Gustave Thibon

    Philippe-Lallement.jpgEntretien avec Philippe Lallement 

    Le Bien Commun a posé quelques questions à Philippe Lallement, initiateur de l’année Debray, animateur des causeries catholiques du Café Histoire de Toulon, collaborateur de la Nouvelle Revue Universelle (NRU) et fondateur de la Revue Royaliste qui deviendra La Place Royale. 

    Vous animez le projet « 2019 - année Pierre Debray », pouvez- vous rappeler qui fut Pierre Debray ? 

    LBC-N6-archive-A4 8.jpgIl fut le grand intellectuel du maurrassisme orthodoxe qui à partir de 1954 assuma la difficile succession de Pierre Boutang à Aspects de la France. Durant la guerre d’Algérie, il anima aussi L’Ordre Français, une brillante revue laboratoire d’idées. Après une tentative avortée avec les gauchistes de la Nouvelle Action Française, il fut jusqu’en 1985, la tête pensante du mensuel royaliste Je Suis Français. Parallèlement il mena une intense activité catholique à partir de 1965. Il est mort en 1999, après avoir pris la parole au congrès d’Action française de 1998. 

    Il passe pour un maurrassien atypique… 

    Pour son parcours surtout. Issu de l’anarcho-syndicalisme   anti-chrétien, il se convertit à 20 ans. Choqué par le port de l’étoile jaune, il entre en résistance active. Il est membre du comité directeur des Jeunes Chrétiens Combattants. Il devient critique littéraire à La France Catholique, Témoignage Chrétien et d’Esprit avant de rejoindre les directions d’obédience stalinienne de France-U.R.S.S. et du Comité Mondial Pour la Paix.

    4135539289.jpgVous imaginez bien qu’en 1954, son transfert d’allégeance vers le maurrassisme sidéra le monde politique. Pour l’A.F. Ce fut une très belle prise de guerre et il devint l’idole des jeunes militants, grâce à ses dons d’orateur, sa pédagogie, son tempérament militant, son souci stratégique et surtout sa capacité à appliquer l’empirisme organisateur aux problématiques de la société de consommation. 

    Pouvez-vous présenter le projet orchestré par la Nouvelle Revue Universelle ? 

    Rappelons que la Revue Universelle a été fondée en 1920 par Jacques Bainville. Son actuelle équipe rédactionnelle s’est lancée dans une série de numéros spéciaux approfondissant le maurrassisme et son héritage. En 2016 ce fut Boutang, cent ans  ; puis Maurras, le blessé de Dieu en 2017, car la condamnation religieuse fut remise d’actualité par le monde catholique ; inutile de rappeler comment le Ministère de la culture imposa en 2018 un Maurras, l’homme de la politique. C’est donc assez naturellement que la NRU décida de prolonger cette série d’études par 2019 année Pierre Debray.

     Pourquoi naturellement  ? 

    2235704335.jpgSimplement car depuis quelques années, plusieurs acteurs s’étaient rendu compte de l’intérêt de retrouver ce maître oublié. Citons le blog La Faute à Rousseau, mais aussi Gérard Leclerc. 

    Pour ma part j'avais été étonné de constater comme les grandes problématiques étudiées par Debray, il y a quarante ans, revenaient systématiquement dans les préoccupations du public catholique du Café Histoire de Toulon. Voilà pourquoi le rédacteur en chef de la NRU a immédiatement soutenu ce projet. 

    S'agit-il d’un devoir de mémoire ? 

    Certainement pas uniquement. Bien entendu il est impératif de rendre justice à celui qui a su prolonger la pensée de Maurras durant les Trente glorieuses. Pour cela je vous conseille de lire le magnifique témoignage (NRU n° 56 de l’été) que Gérard Leclerc a prononcé lors de votre Université d’été 2018.

    3177063034.jpgEn revanche l’ambition  du  projet  est  ailleurs. Avec la grande réaction de la Manif Pour Tous, les promoteurs ont compris que l’espoir changeait de camp et qu'une génération Maurras 2.0 se levait. Sa réintégration doctrinale de Pierre Boutang, constituait une première étape devant être complétée par la redécouverte des travaux de Debray. Ce maître oublié pouvant constituer le chaînon maurrassien-catholique permettant à la génération des jeunes néo-conservateurs issus de La Manif Pour Tous de trouver la doctrine, sans laquelle leurs espoirs tourneront court. En 2018, la lecture de Debray vous fera découvrir qu’il a annoncé l'actuelle crise des Gilets jaunes depuis 1985. Sa lecture permettra de comprendre comment il a anticipé la crise économique, l’immigration musulmane, le déclin démographique, la crise identitaire et même l’intelligence artificielle. Faut-il d’autres arguments ? Il ne vous reste plus qu’à plonger dans les témoignages et les études d’universitaires qui ont accepté de participer au projet. 

    Illustrations

    1. À Montmajour en 1969
    2. Aux Baux de Provence [À gauche, Ohilippe Legrand]
    3. Aux Baux de Provence en 1973 [À gauche, Michel de Saint-Pierre, Guy Rérolle] 

    Propos recueillis par Axel Tisserand

    Pages de LBC-N6-archive-A4.jpg
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  • 150ème anniversaire • Gérard Leclerc : un entretien sur Charles Maurras

     
     

     

    Propos recueillis par Olivier François (Mercredi 25 avril 2018). On n'est pas forcément d'accord sur tout. Mais l'on peut débattre ...

    L’œuvre de Charles Maurras suscite de nouveau la curiosité, parmi une jeune génération d’intellectuels - notamment conservateurs. Des éditeurs importants tels Flammarion ou Armand Colin ont récemment publié des études consacrées à l’auteur de L’Avenir de l’intelligence, on citera celles de Stéphane Giocanti ou d’Olivier Dard. La collection Bouquins édite un choix de textes de Maurras.

    Entretien avec Gérard Leclerc qui, lui-même, prépare un recueil de certaines de ses études sur Maurras...

     

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    Comment expliquez-vous ce regain d’intérêt pour la pensée de Charles Maurras ?

    Gérard Leclerc : Cela s’explique si l’on a conscience du phénomène intellectuel et politique considérable qu’a constitué la pensée de Charles Maurras et son influence dans la première partie du XXe siècle. Même si cette pensée a subi, comme c’est la règle, son moment de purgatoire, il était inévitable qu’elle revienne dans l’actualité, ne serait-ce que pour comprendre l’emprise qu’elle a pu avoir sur les générations précédentes. Il n’y a pas seulement les intellectuels qui ont participé directement au mouvement et au journal de l’Action française, tels Jacques Bainville, Léon Daudet ou, à leur manière, Georges Bernanos et Jacques Maritain. Il y a tous les autres, qu’ils s’appellent Marcel Proust (abonné à L’Action Française, dont il disait que la lecture constituait une cure d’altitude mentale), André Gide, André Malraux (auteur d’une belle préface à un petit ouvrage de Maurras), Jean Paulhan, directeur de la NRF, pour qui le directeur de l’Action française était le seul adversaire sérieux de Marx. On pourrait encore parler de François Mauriac, qui fut d’autant plus un adversaire qu’il était un lecteur passionné de Maurras et Bainville. Et enfin de Walter Benjamin, l’adversaire absolu qui ne pouvait se passer de la lecture du quotidien de Maurras dont il appréciait la haute tenue intellectuelle.

    pierre-boutang.jpgIl faut avoir ces données à l’esprit pour prendre la mesure de l’importance historique du phénomène qui s’est d’ailleurs prolongé après-guerre, avec des héritiers de premier plan comme Pierre Boutang et Pierre Debray.

    Maurras continue de provoquer des polé­miques. Son inscription au livre des commémorations a entraîné pétitions et contre-pétitions. Croyez-vous qu’il sera un jour possible d’étudier cette pensée paisiblement ?

    La démission de 10 membres sur 12 du comité des commémorations nationales, suite à la décision de la ministre de la Culture de retirer Charles Maurras de la liste des anniversaires de 2018, est un signe très important. Des historiens classés à gauche comme Jean-Noël Jeanneney et Pascal Ory n’ont pas supporté ce qu’ils considèrent comme une faute eu égard à l’importance de l’intéressé dans l’histoire récente de la France. Il est vrai qu’une cabale s’était constituée pour dénoncer l’antisémitisme de Maurras et son soutien au maréchal Pétain. Pierre Nora a fait remarquer qu’on ne pouvait réduire Maurras à son antisémitisme et qu’il convenait d’apprécier exactement les motifs de son engagement pendant l’Occupation.

    Cela ne signifie pas que l’antisémitisme maurrassien soit une question mineure, mais il s’agit de l’étudier dans son contexte précis. Il s’agit d’une attitude politique liée à l’affaire Dreyfus et à la constitution de deux camps ennemis, l’un défendant l’innocence du capitaine, l’autre dénonçant une entreprise antimilitariste, au moment où le pays était gravement menacé. Maurras n’a jamais voulu démordre de cette hostilité à l’égard de ce qu’il appelait «  le syndicat dreyfusard  ».

    Et son hostilité a rebondi au moment du Front populaire en 1936, avec Léon Blum. Le directeur de l’Action française ne s’est pas aperçu des conséquences dramatiques de cette hostilité prolongée dans le cadre de l’occupation nazie. Cela ne signifie nullement qu’il ait pactisé le moins du monde avec Hitler, dont il fut le premier adversaire conséquent et dénonça toujours le racisme. Un racisme qu’il considérait par ailleurs comme son plus vieil adversaire intellectuel et qu’il avait combattu en dénonçant aussi bien Gobineau que Vacher de la Pouge. Sur ce sujet on doit se reporter aux travaux de Pierre-André Taguieff.

    Je me suis moi-même intéressé à l’évolution de la pensée de Maurras à propos de l’Ancien Testament. Parti d’une position très hostile à l’inspiration biblique, il l’avait par la suite totalement récusée, en réhabilitant notamment l’esprit prophétique distingué des faux prophètes modernes. On doit signaler également la mutation radicale établie par son disciple Pierre Boutang, qui non content de récuser tout antisémitisme politique considère qu’il y a une primauté de la pensée juive (dont Martin Buber est un représentant majeur) et que l’existence d’Israël constitue peut-être le fait essentiel du XXe siècle.

    Le jeune Maurras se proclamait à la fois antichrétien et ultra-catholique, profession de foi paradoxale qui peut laisser penser que sa défense de l’Église était politique et instrumentale. Quel regard le catholique engagé que vous êtes porte sur le drame spirituel de Charles Maurras ?

    Certains ont voulu faire de Maurras un athée. Je ne connais pourtant aucun texte de lui se réclamant de l’athéisme. En revanche, il est agnostique, mais un agnostique d’une espèce particulière, comme Malraux. Maurras ne professe pas qu’il est impossible de reconnaître l’existence de Dieu. Il marque son incertitude personnelle, qui ne lui a pas permis de conclure. Et il ne s’en fait pas gloire !

    Par ailleurs, c’est quand même vraiment un drôle d’agnostique. Il semble bien qu’il ait gardé sur son cœur, durant toute sa vie, le scapulaire de la Vierge Marie dont il parlait dans un conte célèbre du Chemin de Paradis. Dans son magnifique poème testament intitulé La prière de la fin, lorsqu’il veut définir l’essence même de son patriotisme, il se réfère à «  la France de mesdames Marie, Jeanne d’Arc, Thérèse et monsieur saint Michel  ». On est loin d’Auguste Comte et du positivisme. Et on se rend compte de l’erreur profonde des démocrates chrétiens qui ont toujours défendu la thèse selon laquelle il ne défendait qu’un christianisme formel.

    Maurras est mort en 1952 et ce 20 avril 2018 est le cent cinquantième anniversaire de sa naissance. Maurras a été très engagé dans les débats politiques de son époque. Quelle est la part intemporelle de sa pensée ?

    Maurras peut nous apprendre à penser les institutions, le rapport de l’État et de la société dans des termes qui tranchent avec les principes politiques modernes. Il s’oppose au contractualisme de la démocratie libérale et à la philosophie de Hobbes qui considère que l’État est fondateur de la société. Maurras est en ce sens aussi opposé au libéralisme politique qu’à l’étatisme exacerbé des régimes totalitaires. C’est un penseur de la sociabilité, et il me semble, à ce titre, toujours actuel. • 

    Gérard Leclerc

    France Catholique

    Charles Maurras, L’Avenir de l’intelligence et autres textes, sous la direction de Martin Motte, préface de Jean-Christophe Buisson, Coll. Bouquins, 1 280 pages, 32 e.

    Jacques Paugam, L’âge d’or du maurrassisme, éd. Pierre-Guillaume de Roux, 296 pages, 25 e.

    Stéphane Giocanti, Charles Maurras : Le chaos et l’ordre, Flammarion, 575 pages, 28,40 e.

    Olivier Dard, Charles Maurras, Armand Colin, 352 pages, 25 e.

    Gérard Leclerc, Un autre Maurras et autres textes, à paraître aux éd. France-Empire.