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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Dans maurras.net : le Charles Maurras, de Tony Kunter (en attendant la vidéo...).

                Le site maurras.net ( http://maurras.net/ ) a signalé la sortie (le 1er septembre) du Charles Maurras, la Contre-Révolution pour héritage, de Tony Kunter, aux Nouvelles Éditions latines.

                Le premier livre de Tony Kunter s’appuie sur une épistémologie de l’histoire des idées novatrice, en se rattachant à l’école de la contextualisation de Quentin Skinner tout en en énonçant les limites. Cet essai est aussi fondé sur une histoire à la source, dépassant la traditionnelle histoire-problématique à la française.

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    Nouvelles Editions Latine, 305 pages, 17 euros

                Analysant les rapports entre Louis de Bonald et Charles Maurras, Tony Kunter conclut à la captation d’un héritage en déshérence. Autour de Joseph de Maistre se jouent les rapports entre positivistes et catholiques au sein de l’Action française. Enfin, cette récupération et ce recalibrage d’auteurs s’apparentent à une refondation contre-révolutionnaire, centre névralgique de la pensée de Charles Maurras.

                Voilà tout le programme de l’ouvrage de Tony Kunter qui présente une analyse de la pensée de Charles Maurras sous un angle inédit. Le sujet reste de plus d’actualité : la pensée maurrassienne a largement influencé la Ve République jusqu’au concept de monarchie républicaine souvent évoqué de nos jours.

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    Louis de Bonald

                Tony Kunter a contribué à la variété des publications du site maurras.net — voir l’onglet Textes sur Charles Maurras. La plupart de ces apports constituent des outils complémentaires à son ouvrage, l’ensemble constituant son master en histoire des idées politiques, soutenu à L’Université Toulouse II Le Mirail en 2007 sous la direction de Jacques Cantier et Jean-François Soulet.

     

                Tony Kunter est né à Toulouse le 15 septembre 1983. Il s’intéresse très vite à l’écriture et à l’histoire. Deux fois lauréat du Concours de la Résistance et de la Déportation (en 1998 et en 1999), il poursuit ensuite des études historiques où il rencontre rapidement la figure et l’œuvre de Charles Maurras, dans le cadre d’un commentaire de l’affiche annonçant le premier numéro de L’Action française quotidienne en mars 1908.

                 Après la mort de son père dans des circonstances douloureuses en 2005, il se passionne pour les auteurs contre-révolutionnaires Louis de Bonald et Joseph de Maistre (ci dessous). De là lui vient l’idée de cette étude sur les filiations de la pensée maurrassienne avec celle des théocrates.

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  • Série : Le legs d’Action française ; rubrique 6 : Les traces de guerre civile – les « quatre États confédérés », l’antis

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

    Voici la sixième rubrique de Gérard Leclerc sur «  Le legs de l’Action française  ». Il y aborde la problématique bien française de la guerre civile. Donc de l’implication de l’Action française dans ces luttes. Sa question est de savoir si le bien commun exige la perpétuation indéfinie de ces luttes civiles. Ne faut-il pas, sous peine de catastrophe, mettre les pouces et dire que l’on passe à autre chose ? Ne faut-il pas, pour l’A.F. savoir, comme Henri IV, décréter la fin des combats et proclamer la paix civique et l’amnistie  ? Il fait allusion entre-autres à l’Affaire Dreyfus et à l’antigaullisme.

    gerard leclerc.jpgSur ce dernier point il est possible de se procurer le dernier numéro de la Nouvelle Revue Universelle n° 59 qui sera présentée au Camp Maxime Réal Del Sarte. Son dossier traite de  : De Gaulle – Maurras  : Influences, discordance, confluences. (ndlr)

    Je voudrais maintenant aborder une question d’une tout autre nature et, là encore, je vais devoir le faire très rapidement, sans pouvoir prendre le temps d’en tirer toutes les conséquences. C’est un problème inhérent à tout mouvement qui s’engage avec vigueur et conviction dans le combat politique  : il risque, à tout moment, d’y laisser des traces regrettables. Et notamment des traces de guerre civile. C’est un problème pour l’Action française et plus particulièrement pour Maurras, d’avoir été lié aux troubles de l’affaire Dreyfus, avec, disons-le, un ressentiment à l’égard des Juifs, toujours censés avoir des intérêts différents de l’intérêt national, voire opposés à lui. D’où la théorie des “quatre États confédérés” qui associe les Juifs, les Protestants, les Francs-maçons et les “métèques” (du mot grec désignant les étrangers, non-citoyens). Cette théorie, que Maurras va reprendre à son compte, à l’origine n’est pas de lui. Elle est due à La Tour du Pin, un sociologue catholique qui va jouer un rôle très important dans le mouvement du christianisme social, et qui va rallier l’Action française dès ses débuts.

    Là aussi, il y a toute une analyse à développer – je crois d’ailleurs que la Nouvelle Revue universelle va s’en occuper – parce ce qu’on ne peut pas comprendre l’antisémitisme de l’Action française indépendamment du contexte historique du début du siècle. Or celui-ci ne concerne pas la seule Affaire Dreyfus. Il y a à ce moment-là, dans le cadre de la République, une lutte antireligieuse dont le but délibéré est d’arracher au catholicisme français la place majeure qu’il occupe dans la vie des Français. La question religieuse a dès lors pris une place cruciale dans les débats civiques. C’est pour cela qu’à l’époque, des journaux comme La Croix ou Le Pèlerin, n’ayant rien à voir avec l’Action française, sont d’un antisémitisme extraordinairement virulent. Parce que la bataille se joue aussi à ce niveau-là.

    Ce que je veux souligner ici, c’est le problème que pose le combat civique lorsqu’il risque de se traduire par une guerre civile à perpétuité. Nous autres Français, nous avons été trop souvent divisés, entretenant détestations, rancunes et hostilités tenaces. Il y a cette véritable guerre civile que fut l’affaire Dreyfus. Il y a aussi l’immense question du désastre de juin 1940 et de ses responsabilités, le soutien de l’Action française à Vichy et l’engagement d’un grand nombre de ses fidèles dans la Résistance, et les drames de la Libération. La question est de savoir si le bien commun exige la perpétuation indéfinie de ces luttes civiles. Ne faut-il pas, sous peine de catastrophe, mettre les pouces et dire que l’on passe à autre chose ? Ne faut-il pas savoir, comme Henri IV, décréter la fin des combats et proclamer la paix civique et l’amnistie  ?

    Hier, j’entendais certains de nos amis rappeler les moments de souffrance liés à l’Algérie, au gaullisme, au colonel Bastien-Thiry, etc. Une période de l’histoire qui a été infiniment douloureuse. Cela réveillait en moi des souvenirs, j’étais tout jeune mais j’y ai été associé. La question n’est-elle pas, là encore, de savoir s’il ne faut pas dépasser cette querelle et se retrouver sur de nouveaux objectifs ?

    Cela a été ma politique, dès les années 60, avec Bertrand Renouvin. C’est une histoire qui nous est propre, elle ne concerne pas toute l’Action française. Nous avons été les premiers, à l’époque, à dresser dans Aspects de la France un bilan critique du gaullisme dans un sens qui n’était pas purement négatif. Et nous avons établi des liens avec des gaullistes de gauche avec qui nous avions de larges zones d’accord  : Frédéric Grendel, Philippe de Saint-Robert, et les responsables de L’Appel, la revue de l’Institut Charles de Gaulle, qui sont restés des amis, comme Olivier Germain-Thomas.

    Gérard Leclerc ( à suivre)

    Retrouvez les rubriques de l’été militant 2020 du site de l’Action française  :

    Par Christian Franchet d’Esperey

    1 – Est-il opportun de s’accrocher à un homme aussi décrié ?
    2 – Les positions les plus contestées de Maurras ne doivent plus faire écran à ses découvertes majeures
    3 – maurrassisme intra-muros et maurrassisme hors les murs
    4 – Une demarche d’aggiornamento cest-a-dire de mise au jour

    Par Philippe Lallement

    Le maurrassisme est-il devenu un simple objet d etude historique

    Par Gérard Leclerc

    1. Le legs d’Action française
    2. Maurras humaniste et poete
    3. L homme de la cite le republicain
    4. Un mouvement dote dune singuliere force d attraction
  • Fondamentaux d'Action Française • La civilisation

     

    par Stéphane BLANCHONNET

    Un Article de Stéphane BLANCHONNET paru dans à-rebours.fr et dans L'AF2000. Et un article parmi plusieurs autres qui rappellent utilement les fondamentaux de la politique d'Action française.  LFAR

     

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    Contrairement à ce qu'affirment les préjugés à son égard (et ils sont légion !), Maurras n'a jamais fait de la nation un absolu. Nous avons déjà évoqué ce point dans deux autres chroniques doctrinales (sur « la nation et la nationalité » et sur le « nationalisme intégral »). Elle est à ses yeux la forme la plus complète, au temporel, des cercles communautaires. Rien de moins, rien de plus. Enfin, un peu plus tout de même !

    La France pour Maurras appartient à un ensemble plus vaste auquel elle nous relie. Cet ensemble, c'est la civilisation. Il s'agit en quelque sorte d'un universel concret qui ne doit surtout pas être confondu avec l'universalisme abstrait, négateur des réalités nationales, ethniques et religieuses, défendu sous ce même nom par les partisans du cosmopolitisme.

    Maurras n'a aucun mépris pour les cultures différentes de la nôtre. Toutes à ses yeux méritent le nom de civilisation « parce qu'il n'y a point de société sans tradition, ni d'hommes sans société. » Mais il n'est pas non plus aveuglé par un absurde apriori égalitariste. Si toutes les civilisations consistent en un capital moral et matériel transmis, une seule, LA civilisation, a donné au monde la juste conception du beau, du bien, du vrai et de la raison, c'est la civilisation gréco-romaine, prolongée par le catholicisme, dont la France n'est pas la seule héritière dans la modernité mais sans conteste la plus éminente. 

    Repris de A rebours

    Voir aussi ...

    Fondamentaux d'Action Française • Le nationalisme intégral

    Le Quadrilatère maurrassien

    La Monarchie que nous voulons

    Le « coup de force »

  • Fondamentaux d'Action Française • Le nationalisme intégral

     

    par Stéphane Blanchonnet   

     

    3411685988.jpgLe « nationalisme intégral » n'a jamais désigné autre chose pour Maurras que la monarchie elle-même, en tant qu'elle répond « intégralement » aux attentes des nationalistes français. Toute autre interprétation, notamment celle qui en ferait l'expression d'un nationalisme exacerbé, est erronée ou malveillante.

    Le grand mérite de Maurras est d'avoir réussi, à l'aube du XXème siècle, à opérer la synthèse de la contre-révolution et du nationalisme. Le « nationalisme intégral » est à la fois le symbole et le résultat de cette synthèse. Le propre de l'Action française est ainsi de rappeler la formule traditionnelle, royale, d'un ordre spécifiquement français dans le contexte et avec le vocabulaire de la politique moderne.

    À la lumière de ce qui précède, l'erreur d'interprétation évoquée plus haut se révèle être un contresens radical. En effet, le « nationalisme intégral » est un nationalisme modéré, tempéré par la tradition, un nationalisme en quelque sorte vacciné contre les dérives du césarisme, du fascisme ou du totalitarisme. Ces formes de « nationalitarismes » (terme forgée par les maurrassiens pour s'en distinguer) répondent à des logiques (légitimité charismatique, divinisation du peuple et de la volonté générale) fondamentalement étrangères au modèle de la monarchie traditionnelle et décentralisée que nous défendons. 

    Repris de A rebours

  • Fondamentaux d'Action Française • Le nationalisme intégral

    Publié le 21 mars 2016 - Actualisé le 22 mai 2019

    Par Stéphane Blanchonnet

    3411685988.jpgLe « nationalisme intégral » n'a jamais désigné autre chose pour Maurras que la monarchie elle-même, en tant qu'elle répond « intégralement » aux attentes des nationalistes français. Toute autre interprétation, notamment celle qui en ferait l'expression d'un nationalisme exacerbé, est erronée ou malveillante.

    Le grand mérite de Maurras est d'avoir réussi, à l'aube du XXème siècle, à opérer la synthèse de la contre-révolution et du nationalisme. Le « nationalisme intégral » est à la fois le symbole et le résultat de cette synthèse. Le propre de l'Action française est ainsi de rappeler la formule traditionnelle, royale, d'un ordre spécifiquement français dans le contexte et avec le vocabulaire de la politique moderne.

    À la lumière de ce qui précède, l'erreur d'interprétation évoquée plus haut se révèle être un contresens radical. En effet, le « nationalisme intégral » est un nationalisme modéré, tempéré par la tradition, un nationalisme en quelque sorte vacciné contre les dérives du césarisme, du fascisme ou du totalitarisme. Ces formes de « nationalitarismes » (terme forgé par les maurrassiens pour s'en distinguer) répondent à des logiques (légitimité charismatique, divinisation du peuple et de la volonté générale) fondamentalement étrangères au modèle de la monarchie traditionnelle et décentralisée que nous défendons.   

    Repris de À rebours

  • Grandes ”Une” de L'Action française : 13 juillet 1926, Maurras, visionnaire et prophétique, réagit à l'inauguration de l

     

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

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    Voici la "Une" du Mardi 13 Juillet 1926 :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7627391

     

    Maurras, Bainville, Daudet et Pujo la remplissent presqu'entièrement, laissant juste deux "bas de colonne" (la deuxième et la sixième) à la réception de Primo de Rivera - chaleureusement salué par le journal (2ème colonne) et au compte-rendu de "la réunion triomphale de Nîmes" (6ème colonne), qui réunit 40.000 personnes autour de Léon Daudet...

    DAUDET.jpg• l'article de Daudet, justement ("Le silence de Lannes"), est à "sa" place : colonne de gauche (et, ici, première moitié supérieure de la deuxième colonne).

    Il est consacré aux suites de l'assassinat de son fils Philippe par une collusion entre les anarchistes et la police politique du Régime et à la poursuite de l'enquête...

    • l'article de Bainville (qui signe toujours, modestement, "J.B.") est luiBainville.jpg aussi a "sa" place : sixième colonne, en haut. Intitulé "L'éclipse", il est économique : Bainville s'y inquiète de "la faiblesse de notre monnaie" et de "notre devise dépréciée", ce qui "entraîne des conséquences qu'il était facile de prévoir"; avec un mark à huit francs, Bainville s'inquiète de cette Allemagne qui se relève si bien et si vite de sa défaite de 18, c'est-à-dire d'il y a huit ans à peine !...

    • l'article de Pujo ("La jaunisse") est consacré à Georges Valois : hélas, la rupture est consommée avec lui, et, considéré avec le recul du temps, c'est un épisode qui fut bien triste pour notre mouvement...

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    • Enfin, et c'est ce qui nous intéresse ici, Maurras consacre le court deuxième paragraphe de sa "Politique" (toujours en plein milieu de la "Une" : 3ème, 4ème et début de la cinquième colonne ), intitulé sobrement "La Mosquée", à l'inauguration de la Grande mosquée de Paris.

    Voici, d'abord, le paragraphe 2 dans son entier :

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    Comme on le voit dès les premières lignes, Maurras s'y montre, d'emblée, plein d'estime envers "ces majestueux enfants du désert" et, dit-il en fin du premier paragraphe "Notre Garde républicaine elle-même, si bien casquée, guêtrée et culottée soit-elle, cède, il me semble, à la splendeur diaprée de nos hôtes orientaux."

    Mais...

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    Oui : Maurras, visionnaire et prophétique... Notre actualité ne nous le montre que trop, aujourd'hui !

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    Un siècle après que ce court texte ait été rédigé, il apparaît clairement que Maurras avait vu juste, et que son pressentiment n'était que trop fondé : aujourd'hui, les termes d' "invasion/acculturation" semblent plus appropriés pour parler de la situation que celui de "colonisés" !

    Enfin, en annexe du sujet, si l'on peut dire, rien à rajouter, rien à retrancher dans ce court billet que nous avons publié ici-même le 7 avril 2017, presque cent ans après le texte de Maurras :

    Mieux vaudrait créer un jardin public à la place de la Grande Mosquée de Paris, si on devait la céder à l'Algérie !

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    Pour lire les articles...

    En bas de page, une courte "barre de tâches" vous permet d'utiliser le zoom (tout à gauche de la barre) et de changer de page (flèche tout à droite); une fois appuyé sur "zoom", vous aurez, cette fois tout en haut de la page, une autre "barre de tâches" : en cliquant sur le "+", il ne vous restera plus, avec votre souris, qu'à vous promener sur la page, puis passer à la deuxième pour lire la suite...

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  • Grandes ”Une” de L'Action française : c'est un Maurras enthousiaste qui ”présente” Thibon aux lecteurs du journal...

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

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    Comme d'habitude, voici le lien qui vous permet d'accéder à la "Une" de ce mercredi 10 juin 42 :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7683903/f1.item.zoom

    même si c'est en page 2 que Maurras "présente" Gustave Thibon (avec la première partie de son texte, qui s'achèvera le lendemain, jeudi 11 juin) :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7683903/f2.item.zoom

    Les temps sont difficiles pour L'Action française, qui n'a guère plus de deux ans à vivre... Le journal n'a plus que deux pages, et il est édité à Lyon; bien entendu, Bainville n'est plus là, depuis longtemps maintenant, mais, depuis, peu, c'est Léon Daudet qui commence à manquer à l'appel : il va décéder dans peu de temps, au début du mois de juillet, des suites de nombreuses attaques cérébrales...

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    C'est Thierry Maulnier qui "tient" la Revue de Presse, qui occupe un peu moins du tiers des six colonnes de la page 2, dans laquelle Maurras parle de Thibon.

    Il le fait dans sa "Politique", divisée en cinq paragraphes dont les trois premiers sont en "Une" et les deux derniers (avec la fin du troisième) sont en page 2 : l'enthousiasme éclate dès la première ligne du cinquième et dernier (et long !) paragraphe de cette "Politique" du jour, intégralement consacré à Thibon et intitulé "V. Le réalisme de la terre" :

     

    "Gustave Thibon est sans conteste le plus brillant, le plus neuf, le plus inattendu, le plus désiré et le plus cordialement salué de nos jeunes soleils..."

     

    (Né le 2 septembre 1903, Thibon a donc 39 ans lorsque Maurras écrit ces lignes enthousiastes. Il sera à ses côtés, comme il l'a raconté, lors de ses tous derniers jours, de ses toutes dernières promenades, de ses toutes dernières discussions...)

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    Et c'est donc le lendemain, jeudi 11 juin, que paraît la seconde partie de cette "présentation" au lecteur de Thibon : toujours dans la "Politique", qui cette fois n'a que trois paragraphes, le dernier étant à nouveau consacré à Thibon, avec le même titre, mais bizarrement "numéroté quatre" : "IV. Le réalisme de la terre"...

    Voici le lien pour la page 1 de ce jeudi... :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k768391g/f1.item.zoom

    ... et le lien vous donnant accès à la page 2 du journal, où se trouve ce troisième paragraphe, numéroté pourtant "quatrième" :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k768391g/f2.item.

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    Pour saluer Gustave Thibon, voici le "Dans notre Éphéméride de ce jour" qui lui est consacré (le second, du  2 septembre, pour l'anniversaire de sa naissance, est identique) :

    • le 19 janvier, pour l'anniversaire de son entrée dans la Vie : Dans notre Éphéméride de ce jour : permanence de Gustave Thibon...

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    et, pour évoquer la relation tout à fait particulière qu'il a entretenue avec Simone Weil, notre Éphéméride du 3 février, à l'entrée "1909 : Naissance de Simone Weil, à Paris"

     

     

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  • Grandes ”Une” de L'Action française : (1/2) Novembre/Décembre 1938, Charles Maurras est en tournée en Algérie...

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

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    Fin novembre/début décembre 38, Maurras effectua une tournée en Algérie, avec Maxime Réal del Sarte et Joseph Delest : tous les trois seront reçus chaleureusement à Oran, Alger, Sidi-Bel-Abbès, Philippeville, Batna, Bougie, Tlemcen, Mostaganem, Bône, Blida...

    L'embarquement eut lieu à Marseille (pour Oran) le 26 novembre; l'embarquement "retour" eut lieu le samedi 10, à Philippeville, toujours pour Marseille, d'où Maurras se rendit au Banquet d'Hyères...

    Nous allons raconter ce voyage - qui fut un très grand succès - en deux livraisons, en nous permettant deux entorses à notre règle habituelle concernant la "Une" mise en avant de la note :

    • la "Une" ci-dessus n'est pas celle du jour du départ de Maurras, qui n'est annoncé que par un tout petit pavé, certes en "Une", mais, si l'on peut dire, "sans plus", dans le numéro du vendredi 25 novembre; comme cela n'est pas très "parlant" pour une "Grande "Une"...", nous avons préféré mettre, pour cette première livraison, la "Une " du mardi 6 décembre, avec, en bas de page, occupant les quatre colonnes centrales, les deux photos de Maurras déposant deux gerbes, l'une à Sidi-Bel-Abbès, l'autre dans "la cour de la caserne du 1er Etranger"...

    • et, dans notre seconde livraison sur ce voyage triomphal, nous mettrons en avant non pas une "Une" mais une "Cinq" ! : celle du lundi 12 décembre, dont la page cinq est presqu'intégralement consacrée aux discours de bienvenue et à un très intéressant article sur... l'Algérie !...

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    • Voici donc, maintenant, pour commencer le récit, et reprendre l'ordre logique et chronologique, le "détail" de cette "Une", concernant le début de la tournée de Maurras, dans le numéro du Vendredi 25 Novembre 1938 : Maurras vient d'embarquer, à Marseille, le 24, et il commencera ses conférences par Oran, dès le 26... :

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    • En "Une" du numéro du Dimanche 27 novembre (en bas de la cinquième colonne), on a quelques précisions sur le programme général de la tournée et d'autres lieux de réunion :

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    • Dans le numéro du Lundi 28 Novembre (page trois, juste en-dessous du compte-rendu d'une conférence-repas très réussie en Avignon) on a le beau compte-rendu de la première réunion de cette tournée, à Oran :

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    • Il n'y a rien sur la "tournée algérienne" dans les numéros du 29 et du 30; les informations reprennent, en "Une", dans le numéro du Jeudi 1er Décembre, tout en bas de la sixième et dernière colonne : on raconte la très belle journée du 27 Novembre, à Sidi-Bel-Abbés... :

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    • Rien, ensuite, dans les numéro des 2 et 3 Décembre; c'est dans le numéro du Dimanche 4 Décembre que l'on a, en "Une" (en haut de la cinquième colonne) le très court - voire laconique... - compte-rendu d'Alger et de Blida (signé du Docteur Costa)... :

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    ... un peu compensé, et complété, le lendemain (Lundi 5, et toujours en "Une", milieu de la cinquième colonne) :

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    • C'est dans le numéro du Mardi 6 Décembre que l'on trouve, tout en bas de la "Une", les deux photos que nous avons placées en début de cette note :

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    Détail des deux photos :

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    • Dans le numéro du Mercredi 7 Décembre, toujours en "Une", tout en bas de la deuxième colonne, le court compte-rendu de la visite à Bougie (qui fut - en plus d' "une parfaite réussite" - "la première réunion d'Action française donnée à Bougie" :

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    • Après un silence de deux jours, les 8 et 9, c'est dans la Revue de Presse du Samedi 10 (en page sept, signée "Intérim") que l'on trouve de nouvelles informations :

    d'abord dans la partie inférieure de la troisième colonne :

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    ...et la suite et fin, tout en haut de la colonne quatre :

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    • Le lendemain, Dimanche 11, en "Une" (sixième colonne) c'est Maxime Réal del Sarte qui, par un télégramme, dément - depuis Philippeville - les bobards d'hurluberlus fantaisistes parlant d'accident ou d'attentat contre Maurras et "sa troupe" :

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    • Et encore le lendemain, Lundi 12, c'est l'annonce du rembarquement pour Marseille (en "Une", sixième colonne)... :

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    ... et la quasi totalité de la page cinq consacrée au voyage, avec le discours de bienvenue du Maire d'Alger à Charles Maurras; l'allocution de M. Gabet, président de l'Union nationale et sociale d'Alger; et l'intégralité des deux colonnes centrales de la page consacrées à un très intéressant "Faut-il faire de l'Algérie un dominion", signé Abd-el-Latif : vous verrez l'intégralité de cette page dans notre livraison de demain...

     

    • Enfin, dans le numéro du Mardi 13 (en "Une", milieu de la deuxième colonne)... :

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    • Banquet dont on a un court compte-rendu dans la "Une" du lendemain (milieu de la cinquième colonne) :

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    Et, dans L'Action française du 15, comme si de rien n'était, "La Politique" est là, occupant plus de la moitié (inférieure) des quatre colonnes centrales; signée Maurras, évidemment, comme si, pour cet homme de près de 71 ans il ne s'était rien passé, depuis ces presque trois semaines !...

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    Pour lire les articles...

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  • Grandes ”Une” de L'Action française : (2/2) Novembre/Décembre 1938, Charles Maurras est en tournée en Algérie...

     

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

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    • Voici maintenant l'intégralité de ce qui se trouve dans la page cinq du numéro du Lundi 12 Décembre :

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    • À tout seigneur, tout honneur : commençons donc par le "discours de bienvenue du Maire d'Alger à Charles Maurras" : Alger, grande ville française (partie supérieure des deux colonnes de droite)... :

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    • Juste en-dessous de ce discours du Maire, dans le reste de la cinquième colonne, l' "Allocution de M. de Lassus au banquet d'Alger" :

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    • Après les deux colonnes de droite, passons aux deux colonnes de gauche... D'abord avec, en partie supérieure, l'allocution de M. Gabet, président de l'Union nationale et sociale d'Alger :

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    • Et, enfin, pour en terminer avec cette page, l'intégralité des deux colonnes centrales, qui sont occupées par l'article d'Abd-El-Atif : "Faut-il faire de l'Algérie un Dominion ?" : inutile de commenter cet article, qui se passe aisément de commentaires... Disons seulement que sa lecture, aujourd'hui ("après...") laisse rêveur, nostalgique et... attristé !...

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    Pour lire les articles...

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  • Le legs d'Action française (VI/X) : Les traces de guerre civile – les « quatre États confédérés », l’antisémitisme

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    (Conférence de Gérard Leclerc, donnée au Camp Maxime Réal Del Sarte - 2019)

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    Je voudrais maintenant aborder une question d’une tout autre nature et, là encore, je vais devoir le faire très rapidement, sans pouvoir prendre le temps d’en tirer toutes les conséquences. C’est un problème inhérent à tout mouvement qui s’engage avec vigueur et conviction dans le combat politique : il risque, à tout moment, d’y laisser des traces regrettables. Et notamment des traces de guerre civile. C’est un problème pour l’Action française et plus particulièrement pour Maurras, d’avoir été lié aux troubles de l’affaire Dreyfus, avec, disons-le, un ressentiment à l’égard des Juifs, toujours censés avoir des intérêts différents de l’intérêt national, voire opposés à lui. D’où la théorie des « quatre États confédérés » qui associe les Juifs, les Protestants, les Francs-maçons et les « métèques » (du mot grec désignant les étrangers, non-citoyens). Cette théorie, que Maurras va reprendre à son compte, à l’origine n’est pas de lui. Elle est due à La Tour du Pin, un sociologue catholique qui va jouer un rôle très important dans le mouvement du christianisme social, et qui va rallier l’Action française dès ses débuts.

    Là aussi, il y a toute une analyse à développer – je crois d’ailleurs que la Nouvelle Revue universelle va s’en occuper – parce ce qu’on ne peut pas comprendre l’antisémitisme de l’Action française indépendamment du contexte historique du début du siècle. Or celui-ci ne concerne pas la seule Affaire Dreyfus. Il y a à ce moment-là, dans le cadre de la République, une lutte antireligieuse dont le but délibéré est d’arracher au catholicisme français la place majeure qu’il occupe dans la vie des Français. La question religieuse a dès lors pris une place cruciale dans les débats civiques. C’est pour cela qu’à l’époque, des journaux comme La Croix ou Le Pèlerin, n’ayant rien à voir avec l’Action française, sont d’un antisémitisme extraordinairement virulent. Parce que la bataille se joue aussi à ce niveau-là.

    Ce que je veux souligner ici, c’est le problème que pose le combat civique lorsqu’il risque de se traduire par une guerre civile à perpétuité. Nous autres Français, nous avons été trop souvent divisés, entretenant détestations, rancunes et hostilités tenaces. Il y a cette véritable guerre civile que fut l’affaire Dreyfus. Il y a aussi l’immense question du désastre de juin 1940 et de ses responsabilités, le soutien de l’Action française à Vichy et l’engagement d’un grand nombre de ses fidèles dans la Résistance, et les drames de la Libération. La question est de savoir si le bien commun exige la perpétuation indéfinie de ces luttes civiles. Ne faut-il pas, sous peine de catastrophe, mettre les pouces et dire que l’on passe à autre chose ? Ne faut-il pas savoir, comme Henri IV, décréter la fin des combats et proclamer la paix civique et l’amnistie ?

    Hier, j’entendais certains de nos amis rappeler les moments de souffrance liés à l’Algérie, au gaullisme, au colonel Bastien-Thiry, etc. Une période de l’histoire qui a été infiniment douloureuse. Cela réveillait en moi des souvenirs, j’étais tout jeune mais j’y ai été associé. La question n’est-elle pas, là encore, de savoir s’il ne faut pas dépasser cette querelle et se retrouver sur de nouveaux objectifs ?

    Cela a été ma politique, dès les années 60, avec Bertrand Renouvin. C’est une histoire qui nous est propre, elle ne concerne pas toute l’Action française. Nous avons été les premiers, à l’époque, à dresser dans Aspects de la France un bilan critique du gaullisme dans un sens qui n’était pas purement négatif. Et nous avons établi des liens avec des gaullistes de gauche avec qui nous avions de larges zones d’accord : Frédéric Grendel, Philippe de Saint-Robert, et les responsables de L’Appel, la revue de l’Institut Charles de Gaulle, qui sont restés des amis, comme Olivier Germain-Thomas.

  • Création de section Action française Mulhouse.

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    https://www.facebook.com/Action-Française-Mulhouse-104262448139359/

    Bienvenue sur notre page Facebook !

    Jeunes patriotes soucieux de servir notre pays, nous avons récemment fondé une section de l’Action Française à Mulhouse.

    Notre notoriété grandissante à Mulhouse et alentours nous a conduit à créer cette page afin de relayer sur Internet, un militantisme qui portait grandement ses fruits sur le terrain.

    Cohabitation malheureuse de 136 nationalités, principal foyer français de diffusion du Covid, hôte du sulfureux plus grand centre islamique d’Europe : Mulhouse n’a définitivement pas bonne réputation.

    Parce que « tout désespoir en politique est une sottise absolue » (Charles Maurras) nous sommes convaincus qu’il est possible de faire souffler l’esprit français sur Mulhouse et redonner à notre ville, naguère glorieuse Cité industrielle, ses lettres de noblesse.

    Formation physique
    Formation intellectuelle
    Militantisme et camaraderie

    voilà le programme qui t’attend en t’engageant à nos cotés.

    Alors si tu souhaites œuvrer pour ta ville, ton pays, n’hésite plus, rejoins l’Action Française, rejoins la jeunesse de France !

    Pour que vive Mulhouse et la France, Vive le Roi.

  • Action française Arras : Fronde de maires.

    "Le pays officiel et légal, qui s'identifie au gouvernement parce qu'il en retire l'aliment de sa vie, ce petit pays constitutionnel commence néanmoins à voir et à entendre l'émotion qui gagne le pays vrai, le pays qui travaille et qui ne politique pas."

    Si seulement ces quelques lignes de Maurras étaient aujourd'hui vraies ! Là est le rêve de moults Français, confinés de façon démesurée et illégitime.

    Le pays légal, qui discute, qui ordonne, non sans les directives d'officines pleines d'intérêts, est celui qui tue le pays réel, celui du quotidien, du travail, qui vit.

    Il est redondant que les administrations républicaines assène des coups inutiles à la société, par leur centralisme, leur déracinement, leur détachement du réel.

    Les maires qui lancent une fronde sont de type français : courageux, têtus (et à raison !). Face à la démagogie macronienne, ce sont eux qui luttent contre le pays légal et ses inepties. Leur combat est de salut public, car il est juste et essentiel pour nos commerçants et nos concitoyens.

    L’État ne manquera pas de les rappeler à l'ordre grâce à ces pions de Paris que sont les préfets. Une fois de plus, le gros mange le petit, le faible tombe face au fort. Bienvenue en République !

  • 2012, soixantième anniversaire de sa mort : une année Maurras ?…

            Dans sa livraison du 12 février, le site Maurras.net choisit de revenir sur ce thème qu’il avait – à juste titre – déjà évoqué précédemment : il est indispensable, si l’on veut réintroduire Maurras dans le concert des penseurs et de la réflexion politique aujourd’hui, d’obtenir la révision de la condamnation de 1945.

            On ne peut que s’associer à cette démarche, et la soutenir de toutes ses forces, 2012, et le symbole qu’elle représente, pouvant être une sorte de catalyseur pour fédérer et multiplier les bonnes volontés en ce sens (1), même si l’année sera, par ailleurs, largement occupée par l’élection présidentielle, les Jeux Olympiques et le cinquantième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie…

            Car, oui, "viendra le temps d’éclairer, d’émanciper les esprits plutôt que de les formater, de tirer les meilleures leçons de l’histoire plutôt que de l’enfermer dans la camisole des bons sentiments. Viendra le temps où le monde aura besoin de Charles Maurras…. »

            (Extraits de la livraison du 12 février) :

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    « ….(les vainqueurs de 1945) Ceux-ci avaient bien d’autres choses à faire oublier que leur ancien pacifisme. L’occasion leur était donnée de se débarrasser d’un rival en situation de faiblesse ; Maurras était à terre, un geste leur suffisait pour achever une organisation, un système, une pensée, dont la renaissance au plus haut niveau aurait menacé leur hégémonie planifiée. Peut-on leur faire grief d’avoir agi en politiques ?....

     « ….Deux nouveaux tiers de siècle après ce procès de tartufes, la révision s’impose et doit s’imposer.

    « Bien entendu, les enjeux ne sont plus ceux de 1945. Ni même ceux d’aujourd’hui, tant le climat actuel risque de rendre le succès encore plus improbable que du temps de la captivité de Maurras. Mais l’heure est à la prospective ; nous devons œuvrer à rendre le personnage de Maurras à la France et à la culture universelle, à faire vivre le patrimoine oublié, négligé, que représente sa pensée et sa critique du système démocratique. Avec la progressive extinction démographique de la classe d’âge dominante des vieux pays occidentaux, viendra la fin de l’ordre moral, humanitariste et hédoniste qui cimente son hégémonie. Et viendra le temps d’éclairer, d’émanciper les esprits plutôt que de les formater, de tirer les meilleures leçons de l’histoire plutôt que de l’enfermer dans la camisole des bons sentiments. Viendra le temps où le monde aura besoin de Charles Maurras…. »

    (1)    : On se rappelle, par ailleurs, que dans ses vœux, le site Maurras.net annonçait que, d’ici cette année prochaine, les grands textes qui manquent encore à sa recension des œuvres de Maurras seraient numérisés, ce qui est, évidemment, une excellente nouvelle. En ce qui nous concerne, nous comptons bien, également, apporter notre contribution au succès de cette année Maurras 2012 : « nous avons en tête une affaire… » (comme on le chante dans Carmen…)…

  • Grandes ”Une” de L'Action française : sur l'évasion de Léon Daudet, puis son exil volontaire en Belgique (3/4)...

    ...Après que les Camelots du Roi l'eurent délivré de la Prison de la Santé, Léon Daudet se réfugia en Belgique. Le Royaume lui accorda l'asile, contre la promesse de ne pas mener depuis ce pays une action politique, qui eut pu embarrasser diplomatiquement le gouvernement. Voila pourquoi, comme nous l'avons vu vendredi dernier, lorsque Daudet prononça une conférence à Spa, le samedi 20 août 1927, le journal du lendemain en rendit compte, évidemment, mais d'une façon très discrète et volontairement "diplomatique" (!).

    Mais l'exil dura... vingt-neuf mois !

    Et Léon Daudet, comme Jacques Bainville et Charles Maurras, écrivait chaque jour un article, en première page, pour le journal : comment l'article quotidien arrivait-il, donc ? : voici la réponse, pour commencer, et, ensuite et surtout l'article des "vingt ans du Journal", puisque le premier numéro de L'Action française quotidienne parut le jour du printemps, le 21 mars 1908. Pour le vingtième anniversaire, en 1928, Daudet était encore en exil...

    Les deux documents que nous vous présentons ici sont tous deux tirés de notre Album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet (321 photos)

    Voici donc la "Une" du jeudi 22 mars 1928, dans laquelle l'article de Daudet, intitulé logiquement et sobrement "Les vingt ans de l'A.F. quotidienne", occupe l'intégralité de la première colonne de gauche, et la moitié de la deuxième... Il y avait plusieurs éditions du journal, avec  parfois des rajouts possibles, comme on pourra s'en rendre compte si l'on compare le texte que nous publions, plus long que celui que l'on voit ici...

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    Précédents :

    • Grandes "Une" de L'Action française : sur l'évasion de Léon Daudet, puis son exil volontaire en Belgique (1/4)...

    • Grandes "Une" de L'Action française : sur l'évasion de Léon Daudet, puis son exil volontaire en Belgique (2/4)...

    À suivre :

    ce vendredi 1er juillet : le retour triomphal de "Léon" à Paris...

     

     

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

     

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    Première photo : Et, chaque jour, l'article de Daudet arrivait...

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    De "L'action française racontée par elle-même", d'Albert Marty, pages 277/278 :

    "...Quatre-vingt mille hommes cherchaient partout Léon Daudet. Il était signalé dans tous les coins de France. On ne le trouvait jamais.
    Mais chaque jour, à la "grande colère des dindons", son article arrivait rue de Rome et paraissait dans "L'Action française".
    Le secrétaire de la rédaction, Bernard Denisane, pilote remarquable (il fut pendant la guerre de 1914-1918 un des grands as de l'aviation de bombardement) mais aussi spirituel chansonnier bien connu sous le pseudonyme de Jabon, indiquait, d'une façon humoristique, comment il l'avait reçu :
    "Par fil spécial, par pigeon voyageur, par téléphone (standard clandestin), par T.S.F. (transmission sans facteur), par télégraphe Chiappe, par le cabinet noir, par sphérique, par signalisation optique, par le vaguemestre des brigades centrales, par la voie ordinaire, par tous les moyens, par la valise diplomatique, par notre souterrain, "Pedibus cum jambis", par l'huissier du Parquet général, par cornet accoustique, par télépathie, via Malte et Singapour, par la tangeante, Namur via Larache, par sismographe, par catapulte, tombé dans notre cheminée, attaché aux basques d'un hambourgeois de planton devant l'A.F., par le courrier de Lyon, par la malle des Indes, aux bons soins de Z... notre ami bien connu, sur l'aile du zéphir, par la voie lactée, via London (Géo)..."

     

    Deuxième photo : l'article des "vingt ans du journal"...

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    "Cette année l’A.F. quotidienne a eu ses beaux vingt ans, ayant été fondée, le 21 mars 1908, avec de bien petits capitaux, mais de bien grandes bonnes volontés.
    Nous sommes partis, si j’ai bonne mémoire, avec quelque chose comme 287.000 francs, qu’administrait Bernard de Vesins.
    Notre local, que nous avions eu du mal à dénicher, était situé 3, rue de la Chaussée-d’Antin, tout en haut de l’immeuble attenant au Vaudeville.
    Arthur Meyer nous accordait généreusement six mois d’existence; son collaborateur Teste-au-tromblon - rien de commun avec celui de Valéry - trois mois; Ernest Judet, de la grande Eclair, quinze jours.
    Robert de Boisfleury assurait le secrétariat de la rédaction. Bainville faisait le compte rendu de la Chambre.
    Maurras, en dehors de ses articles, assurait une rubrique toute nouvelle, la Revue de la Presse, qu’il signait Criton. Vaugeois était directeur politique. J’occupais la fonction de rédacteur en chef.
    Jules Lemaître devait donner un entretien sur son adhésion au royalisme dans notre premier numéro, à l’imprimerie, rue du Croissant.
    C’est à peine si nos confrères parisiens signalèrent l’apparition de notre journal, considéré comme un phénomène, parce qu’il combattait la démocratie et affirmait la nécessité de restaurer la monarchie, et avec elle l’équilibre européen, que nous considérions comme gravement menacé.
    À peine, paraissions-nous depuis un mois que l’on racontait que de graves querelles avaient éclaté entre Maurras et moi; et je dois dire que ce bobard, du type "désir pris pour une réalité", fut renouvelé de six mois en six mois, pendant quinze ans, pour cesser brusquement en 1923.
    Il me manque beaucoup, ce bobard, ainsi que cet autre, d’après lequel, comme administrateur d’une société danubienne, j’aurais fait de fortes pertes en Bourse !
    Ce qui est précisément remarquable, c’est que les comités directeurs de l’A.F. aient vécu pendant vingt ans dans un contact journalier, au milieu de vicissitudes de toutes sortes, sans le moindre dissentiment sérieux. Cette union, que l’on peut dire indissoluble, est à l’origine de nos succès et est le signe de notre victoire certaine.
    Car, en vérité, ce qui nous reste à réaliser, PAR TOUS LES MOYENS LÉGAUX ET ILLÉGAUX, est peu de chose vis-à-vis des tours de force que l’A.F. a déjà réussis et dont le plus rare est cette unanimité dans la détermination et dans l’action. En effet, vingt ans c’est un laps; et quelles années, celles du cycle de la guerre, de ce qui l’a précédée et suivie !…
    Je ne sais s’il y a beaucoup d’exemples d’amitié aussi enracinée que la nôtre, que les nôtres, aussi ardentes et vigilantes dans une lutte, on peut le dire, de tous les instants.
    Pour qu’il y ait union à la périphérie, il faut qu’il y ait union au centre et c’est ce qui s’est produit.
    Notre groupe initial a subi deux pertes irréparables: Vaugeois et Montesquiou. Nous les avons pleurés ensemble et cela a créé un lien de plus entre les survivants.
    La guerre a fauché dans les rangs de nos jeunes amis; mais Maurras a écrit "Tombeaux" pour empêcher, autant que faire se peut, leur mémoire de s’affaiblir, puis de s’éteindre; et un homme d’Etat, un poète, un écrivain n’est vraiment fort et digne de commander aux autres que s’il se mesure avec le temps, avec l’oubli, la poussière et la Cendre.
    Elever des autels au patriotisme et à l’amitié, au sacrifice, au dévouement, au devoir, tel fut, pendant et après la guerre, le travail herculéen - au sens mythologique du mot - de Charles Maurras.
    Ce qu’il y a de plus curieux dans l’histoire de notre collaboration, c’est que nous sommes venus nous grouper autour de Maurras de points très différents de l’horizon.
    Nous nous sommes rassemblés, vers le milieu de la vie normale, dans cette certitude que, seule, la monarchie capétienne pouvait sauver notre pays des abîmes où l’entraînait la démocratie; nous avons eu - je le dis sans fausse modestie - le mérite de comprendre que nous devions mettre de côté toute mesquinerie, tout enfantillage, tout esprit de rivalité, ou même de simple personnalisme, pour courir, comme on dit, droit au but.
    Nous ne sommes pas tombés dans l’erreur des chefs chouans qui, sans leurs querelles, l’auraient emporté de haute lutte.
    Nous avons banni entre nous tout dissentiment, réfréné tout accès de mauvaise humeur.
    Les gens qui nous observent du dehors, avec les lunettes ordinaires de l’esprit de parti ne peuvent pas comprendre cela. Ainsi s’expliquent tant de méprises récentes, couronnées de découvertes exemplaires.
    On avait négligé de se documenter au préalable, autrement que dans des rapports de police.
    Mais comment se documenter sur le potentiel moral d’un groupement comme le nôtre et trempé, on peut le dire, par des épreuves aussi exceptionnelles.
    J’ai connu et fréquenté des milieux très divers, de lettres, de politique, de médecine, d’art.
    Je n’ai jamais rien vu qui ressemblât, de près ou de loin, à l’A.F., à cette essence mystérieuse qui fait que, même éloigné de mes amis, je les vois, je les entends, je sais ce qu’ils discutent, ce qu’ils décident, en étant sûr de ne pas me tromper.
    Quand je les retrouve, les uns et les autres, après quelques jours ou quelques semaines de séparation, je vérifie, nous vérifions en riant l’exactitude de mes conjectures.
    Mais notre plus grand sujet de divertissement, c’est l’idée baroque que se font, de nos relations et de notre intimité, d’importants ou d’augustes personnages, s’imaginant qu’on manœuvre des hommes de lettres et des hommes d’action, nés en France de parents français, il y a déjà un certain nombre d’années, comme des "bleus" dans la cour d’un quartier d’infanterie :
    "Eh ! là-bas, numérotez-vous, quatre !… Maurras, sortez !… Vesins, rentrez !.., Daudet, Pujo, Moreau, appuyez à gauche !… Bainville, un peu plus à droite, mon garçon… Larpent, vous aurez quatre jours… Pas de réplique, ou ça sera six !... etc."
    Nous ne sommes pas plus un patronage, ni un conseil de fabrique, ni une "bonne œuvre" que les Camelots du Roi ne sont des scouts, ni des groupements de bons jeunes gens.
    Nous sommes un vaste rassemblement, on peut bien dire UNE ARMÉE, de trois générations d’hommes résolus qui avons fait le serment de débarrasser le pays, à l’heure choisie, d’un régime imbécile et meurtrier.
    Cela, il est bon de le répéter de temps en temps, par tous les moyens, LÉGAUX ET ILLÉGAUX. Voilà. C’est ainsi.
    Donc personne, au début, ne nous a aidés, dans ce qu’on appelle la grande presse, et qui n’est, en fait, qu’une presse de faits divers et de communiqués gouvernementaux.
    Au contraire, on nous combattait sournoisement.
    Ceci nous mettait bien à l’aise pour parler librement de tout et de tous.
    En 1909 se groupent autour de Maxime del Sarte, de Plateau et de Lacour, et sous la direction de Pujo, les Camelots du Roi, agréablement plaisantés sous le nom de Camelots du "Roy" par les salonnards, ces imbéciles de tous les temps, et les républicains. Cette organisation modèle fait des progrès rapides. De grandes manifestations patriotiques, des journées de prison, des mois, des années de prison, le culte public de Jeanne d’Arc imposé au régime antifrançais, des procès incessants, nos avertissements répétés quant à une menace de guerre allemande, que nous disons et savons imminente et que le gouvernement déclare illusoire, mettent, en quatre ans, notre journal au premier plan de l’opinion.
    La multiplication des ligueurs par le quotidien rallume le royalisme là où il préexistait, le fait germer et fructifier là où il n’existait plus. On sait maintenant la profondeur des racines d’A.F., dont je parle avec d’autant plus d’objectivité que j’y ai été pour fort peu de chose.
    Chez nous, les fonctions, emplois, "honneurs" extérieurs ne comptent pas. Ce qui compte, c’est l’appoint de chacun à l’œuvre commune, c’est le dévouement à la cause.
    Avant la date du 31 juillet 1914, qui sonna le tocsin de la Patrie et le glas de tant des nôtres, la plus vive allégresse d’action, la meilleure humeur du monde, ne cessèrent de régner dans nos bureaux.
    Nous combattions la canaille républicaine et parlementaire en riant, en nous fichant de ces fantoches tant que nous pouvions. Un entourage de jeunesse conserve jeunes ceux qui en bénéficient.
    Ce qui nous divertissait le plus, c’était l’hésitation des ministres et gens en place, pris entre la crainte de nous faire de la publicité, en sévissant contre nous, et celle de nous laisser avancer, en ne sévissant pas.
    La loi sur la presse, œuvre des républicains, se retournait contre eux, en les empêchant de nous supprimer. Ils s’y prirent de toutes les façons pour essayer d’arrêter notre tir et d’enclouer nos canons. Ils ne réussirent à rien du tout.
    La guerre faucha, certes, beaucoup des nôtres, toute une génération où nous avions des prises très importantes.
    Mais, annoncée par nous dans les lignes mêmes où elle se produisit, elle vérifia et justifia tout ce que nous avions prédit, tout ce que nous avions dénoncé, toutes nos accusations de fond.
    Ainsi furent précipités dans nos rangs, à partir de 1919, toute la génération suivante, puis toute la génération post-suivante. Beaucoup de jeunes gens nous amenèrent leurs parents.
    A l’heure où j’écris, aucun mouvement politique ne saurait faire la pige au nôtre; tout ce que l’on a tenté contre nous a tourné à notre avantage.
    Sans doute la police politique, que nous devions rencontrer au dernier tournant de notre offensive, a-t-elle réussi, avec le concours de la trahison, le triple assassinat de Plateau, du petit Philippe et de Berger.
    Mais elle a attisé notre volonté de délivrer la Patrie par celle de venger nos martyrs.
    Il faut bien que chacun se dise, d’abord que nous avons conscience de notre force, qui est considérable et augmente sans cesse, ensuite que, sur le chapitre essentiel de la Patrie, nous n’avons jamais cédé et nous ne céderons pas, ni d’une ligne, ni à personne.
    Enfin, en ce qui me concerne, j’ai perdu un fils chéri dans la bagarre, un innocent enfant qui n’avait fait de mal à quiconque, et j’entends que cet enfant soit vengé.
    Je suis certain, nous sommes certains, que deux heures après la réussite de notre entreprise, nous recevrons les adhésions les plus touchantes et les plus consolantes de ceux qui nous auront le plus vilipendés et qui auront fait le plus de vains efforts pour nous entraver.
    La nature humaine est ainsi faite, et j’ai souvent cité le mot de ce pauvre Ignace, parlant des magistrats de la Cour de cassation :
    "C’est étonnant, ils n’ont plus d’avancement à attendre, et ils sont les plus serviles de tous".
    Cela s’explique par de mauvaises habitudes de rampement, prises le long du cursus honorum.
    Mon père disait aussi, avec beaucoup de sens, "les corps constitués sont lâches", et il avait mis ce mot dans la bouche d’un des personnages de l’Immortel.
    La doctrine politique de Maurras enseigne précisément à ne jamais plier l’échine devant le mensonge et l’injuste oppression."

     

  • L'Action Française face à la question sociale. Partie 3 : Dépasser la lutte des classes, par Jean-Philippe Chauvin.

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    Si l’on s’en tient à l’histoire des manuels scolaires ou du « politiquement correct », l’Action Française est, sur le plan social, conservatrice plus que sociale, et son monarchisme ne serait que la volonté de revenir à un ordre ancien constitué de privilèges et de hiérarchies établies une fois pour toutes en des temps lointains, voire immémoriaux : la réalité n’est pas si simple et l’AF encore moins simpliste, malgré les caricatures que certains, y compris se revendiquant du maurrassisme, ont pu donner d’elle.

    jean philippe chauvin.jpgIl lui est même arrivée de frayer avec les syndicalistes révolutionnaires des années 1910 ou avec des « insurgés » des années 30 qui prônaient un véritable renversement du « désordre établi » et de la « démocratie capitaliste et bourgeoise », sans pour autant renoncer à une organisation « corporée » de la société du travail français, évidemment prioritairement dans le cadre national...

    L’Action française ne s’arrête pas à la défense de la nation pour préserver les travailleurs : elle prône la fin du libéralisme du « renard libre dans le poulailler libre » par la mise en place d’une organisation sociale corporative qui rende aux producteurs leur juste place dans la société et leur assure la garantie de leur insertion dans la société, non comme simples consommateurs indifférenciés mais comme producteurs reconnus pour leurs qualités et dans leurs particularités professionnelles et sociales. Dans cette conception corporative, les classes sociales ne sont pas niées mais elles sont appelées à la conciliation, dans le cadre de la production et de la nation : le refus de la lutte des classes comme principe moteur de la société et des avancées sociales en faveur des travailleurs ne signifie pas que La Tour du Pin et ses successeurs de l’Action française méconnaissent l’égoïsme possible des classes dirigeantes ou dominantes, au contraire ! La Tour du Pin n’hésite pas à évoquer, comme Maurras après lui, la possibilité pour l’État de « tordre le bras » à celles-ci, si la justice sociale l’exige… Ce dernier, qui se veut disciple du premier, est d’ailleurs fort sévère avec une part de la bourgeoisie qui peut être aveugle sur la question sociale : « La bourgeoisie ne comprend pas la question ouvrière, et cela, faute de la voir ». Mais il ne s’agit pas, au contraire des marxistes, d’en appeler à la disparition des classes bourgeoises ou possédantes : « Je ne crois pas qu’il faille flétrir la bourgeoisie ni désirer qu’elle disparaisse. A quelque classe qu’on appartienne, on doit en être comme de son pays (…). Les classes moyennes composent, par le nombre et aussi par l’activité, l’élément prépondérant de notre patrie. (…) S’il faut faire mea culpa (ndlr : à propos de la Révolution et de ses conséquences sociales contemporaines), qu’on le fasse en commun et sans se renvoyer la balle. Il ne s’agit pas de récriminer, mais de réparer. » Cette volonté d’aller de l’avant et de « réparer » marque la différence d’avec l’esprit révolutionnaire (jacobin ou marxiste) qui, lui, veut « du passé, faire table rase ».

     

    Dans cette conception maurrassienne des classes sociales et de la recherche d’une concorde nationale, et dans le cadre d’une monarchie à instaurer et enraciner, « les classes peuvent devenir des corps », selon La Tour du Pin, et la monarchie royale doit être cet État minimal garantissant une société libre et corporée, ainsi que l’exercice des libertés locales et professionnelles, et reconnaissant la légitimité de l’organisation des travailleurs, en syndicats ou à travers des corporations (ou associations professionnelles au sein d’un même corps de métier), sans que l’État ne soit autre chose qu’un initiateur, un arbitre suprême au-dessus des intérêts particuliers et le protecteur du bien public national (celui du Travail français sous toutes ses formes productives, industrielles, agricoles ou commerçantes).

     

    La justice sociale n’est pas, alors, un alibi mais un élément fort de la légitimité nouvelle de la Monarchie, comme le signalait Marcel Bianconi dans la presse d’AF il y a près de cinquante ans : « Il le faudra bien s’il veut que se refasse, entre le peuple et lui (le roi), ce solide mariage d’amour et de raison auquel nous devons les plus grandes heures de notre histoire ». C’est aussi tout le sens de la phrase célèbre de Firmin Bacconnier : « la monarchie sera populaire, ou elle ne sera pas ! ».

     

    (à suivre)