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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (14)

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     (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : ...43 ans avant la mort de Julia !

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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    Julia et Alphonse Daudet, par Louis Montégut...

     

    En effet, à la différence de son mari Alphonse, mort prématurément à 57 ans, son épouse Julia Allard eut une existence très longue : née en 1844, elle mourut en 1940, à 96 ans (un an avant Jeanne Hugo, la première femme de son fils Léon) et deux ans à peine avant celui-ci…

    Fille d’industriels amis des arts, son grand père, M Navoit, accueillait le couple uni et heureux qu’elle formait avec Alphonse Daudet en villégiature dans son château de Vigneux, situé en limite de Draveil, pendant l’été : c’est pourquoi les Daudet achetèrent par la suite, tout à côté, leur belle propriété de Champrosay…

    Dans le milieu de Julia Allard, le goût de l'écriture était répandu. Dès l'âge de 17 ans, Julia publia des poèmes sous le pseudonyme de Maguerite Tournay (elle utilisa aussi, comme « Georges Sand », un pseudonyme masculin, Karl Stern, pour écrire des chroniques littéraires dans de nombreuses revues) : ce fut dans "L’Art" que parurent ses premiers essais poétiques :


    "Plus tard, – écrit-elle dans la préface de son recueil, – je continuai à des dates éloignées, et je griffonnai des vers comme un peintre des croquis, au bas d’un registre de comptes, au revers d’un devoir de mes enfants, ou de pages lignées d’une fine et serrée écriture qui s’est faite glorieuse… élévation courte et subite d’une pensée féminine vers ce qui n’est pas la tâche journalière ou l’obligation mondaine : écart, intervalle, minutes de grâce d’une vie pleine, fleurs du champ défriché, assez semblables à ces plantes menues qui, la moisson faite, pointent entre les javelles, à peine assez hautes pour les dépasser..."

    Ce fut en Janvier 1867 que Julia Allard devint Julia Daudet, en épousant Alphonse, à l'âge de 23 ans. Elle joua auprès de lui un rôle important dans son oeuvre. Inspiratrice, conseillère et même plus : "Pas une page, écrit Daudet, qu'elle n'ait revue ou retouchée". Et, comme l'a écrit José-Maria de Heredia : "Elle a sa part, volontairement discrète, dans la gloire du célèbre romancier."

    Elle se fit une grande réputation avec son salon littéraire, d’abord 31, rue Bellechasse, puis 41, rue de l'Université (appartement où mourut Alphonse Daudet en 1897), enfin dans son petit château du XVème siècle, situé à La Roche, au bord de la Loire.
    Elle y reçut plusieurs des plus grands écrivains du XIXème siècle : les Goncourt, Maupassant, Flaubert, Zola, Barbey d'Aurevilly, Tourgueniev, José-Maria de Heredia, l'abbé Arthur Mugnier, Pierre Loti, Anatole France, les frères Goncourt, Marcel Proust, Émile Zola, Henry James, Rosemonde Gérard, femme d'Edmond Rostand et mère de Jean Rostand; Marcel Proust, Jacques Bainville, Pierre de Nolhac, Jean Cocteau et sa mère Mme Cocteau, Charles Maurras, Armand Prudhomme, dit Sully-Prudhomme (le premier Prix Nobel de littérature), le poète Francis Jammes etc...

    Auteur d' "Impressions de nature et d'art" (1879), elle a publié en 1883 "L'Enfance d'une Parisienne", puis des poésies et des études littéraires, rédigeant des chroniques pour Le Musée universel et L'Evénement, sous les pseudonymes de Madeleine et de Rose-Lise, et fut membre du jury Femina et chevalier de la Légion d'honneur.

    Léon Daudet a expliqué l’influence bénéfique qu’exerça sa mère sur son père :


    "Comme le jour du mariage de son frère Alphonse Daudet, ma tante Anna - depuis ma belle-mère - sortait de l'église au bras de Frédéric Mistral, témoin de "son bel Alphonse", le grand poète lui dit avec sa point d'accent : "ça le sove, ce petit..." C'était bien vrai. Sans ma mère, née Julia Allard, sans sa collaboratrice morale, intellectuelle et littéraire, mon père en proie à des camarades de jeunesse et à des relations de café, car c'était le temps des cafés littéraires, n'eût pu accomplir son œuvre considérable et, comme il l'avouait, se serait "perdu en conversations". Car il était sociable, enjoué, toujours prêt à partir pour la campagne, ou la Provence, la "Maïre Prouvenço", ou la Corse, ou l'Alsace (voyage avec Alfred Delvau, relaté dans un petit livre, devenu rare, de celui-ci, Du pont des Arts au pont de Kehl)."
    "Il était, comme ses amis, prompt aux félibrées, aux poèmes, aux chants et aux belles, au Châteauneuf du Pape, au Tavel, au catigot d'anguilles, à toutes les fantaisies ensoleillées, traditionnelles chez les "princes paysans" de la vallée du Rhône...." ("Quand vivait mon père", Souvenirs inédits, Paris, Grasset, 1940, pages 7/8, Promethée).

  • A propos des heurts violents entre immigrés et autochtones en Calabre....

                Quand on fait tout ce qu'il faut pour qu'une explosion se produise, il ne faut pas venir pleurer après, ni s'étonner, lorsque l'explosion a lieu. Voilà le seul commentaire que l'on peut faire face à cette information venue d'Italie, et relatant des faits répugnants qui se sont produits en Calabre.

                On a là les résultats de la catastrophique politique (?) suivie depuis des années en Italie, mais aussi dans presque tous les pays européens, préfiguration de ce qui arrivera -et qui arrive déjà, même si "on" le cache le plus souvent...- dans tous les pays d'Europe concernés.

                Comme le disait Jaco, le perroquet du Conte de Bainville, "ça finira mal !..."

                Voici la dépêche AFP relatant ces faits. Pour prévenir tout commentaire fielleux, disons tout de suite que nous ne nous réjouissons évidemment pas de cette horreur qui s'est passé là-bas; et que nous la dénonçons au contraire comme le fruit pourri d'une politique (mais en est-ce une ?) également pourrie; et que c'est pour éviter "ça" en France, chez nous, que nous dénonçons l'aberration menée depuis 1975, et que nous proclamons que nous sommes contre ces délocalisations massives insensées de populations...

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    A Rosarno, en Calabre, ces immigrés qui manifestent -le 8 janvier 2010- vivent dans des usines desaffectées, sans eau ni electricité. C'est ignoble et scandaleux, car il s'agit bien évidemment d'êtres humains, et qui doivent être traités comme tels. Mais justement, qu'est-ce que c'est que ces États qui les font venir en Europe, pour obéir à la fraction véreuse du patronat, qui préfère exploiter la misère plutôt que d'investir et de payer décemment les travailleurs locaux ? Alors que le rôle d'un État est de résister aux groupes de pression, qui n'ont pas à dicter leur loi.
    Et qu'est-ce que c'est que ces partis et associations idéologiques dont l'action aboutit concrètement, sous le prétexte bidon d'aider les clandestins, à donner la main au pillage de l'Afrique, et à offrir ces malheureux comme de la chair à profit aux-dits patrons véreux ?
    Ou: les Bobos/gauchos/trostkos au service du fric à tout prix...
    En répétant à temps et à contre-temps que c'est sur place qu'il faut aider les pauvres d'Afrique, plutôt que de les déraciner, ajoutant ainsi un problème supplémentaire à leurs déjà nombreux problèmes, nous sommes les vrais amis de l'Afrique et des Africains, et nous nous opposons aux néo-colonialistes qui vampirisent sans vergogne le continent....

    Chasse aux immigrés en Calabre: au moins 38 blessés, dont deux graves (AFP) 

              Le bilan des violences contre des immigrés à Rosarno, en Calabre, une petite ville de 15.000 habitants du sud de l'Italie, s'établissait samedi (9 janvier, ndlr) à 38 blessés, selon l'agence de presse Ansa, qui faisait état d'un retour au calme. Après le départ dans la nuit de près de 300 immigrés vers un centre d'accueil d'urgence à Crotone, à environ 170 km de Rosarno, le calme semble revenu et les habitants ont levé une barricade qu'ils avaient établie dans la nuit sur une route locale, selon la même source.

               Le nouveau bilan de ces violences est de 38 blessés dont 20 étrangers et 18 policiers, après qu'un nouvel immigré se fut présenté dans la nuit à la police avec des blessures légères à la tête, affirmant avoir reçu des coups de bâtons.

              Les incidents ont débuté à Rosarno après une manifestation jeudi soir de plusieurs centaines d'ouvriers agricoles immigrés --pour la plupart employés illégalement dans la région-- qui protestaient contre l'agression de plusieurs d'entre eux, cibles de tirs de fusil à air comprimé. Les manifestants avaient incendié des voitures et brisé des vitrines à coups de bâtons et des affrontements avaient éclaté avec la police.

    Manifestation d'immigrés le 8 janvier 2010 à Rosarno

               Vendredi, après une accalmie dans le courant de la journée, les agressions ontrepris dans la soirée et dans la nuit et au cours de plusieurs épisodes séparés, deux étrangers ont été grièvement blessés à coups de barres de fer, cinq ont été volontairement renversés par des voitures, et deux autres, cibles de tirs de fusil de chasse, ont été légèrement blessés aux jambes.

               Selon Ansa, une centaine d'habitants armés de bâtons et de barres de fer ont érigé des barricades, notamment près d'un local où se trouvaient de nombreux immigrés. Certains charriaient des bidons d'essence et des massues. D'autres ont décidé d'occuper la mairie de Rosarno "jusqu'à ce que les immigrés soient éloignés". "Qu'ils s'en aillent, il faut qu'ils aient peur", a déclaré à la télévision un jeune habitant de la ville, tandis qu'un autre expliquait: "C'est une protestation organisée".

                Le président de la République Giorgio Napolitano a lancé dans la soirée un appel à "arrêter sans délai toute violence".

                A 1H00 locale samedi (0H00 gmt), neufs cars transportant environ 250 immigrés ont quitté, sous les applaudissements d'un groupe d'habitants, la zone de la "Rognetta", une des structures où étaient hébergés les immigrés et d'où était partie la révolte de jeudi soir. Escortés par la police et les carabiniers ils devaient être transférés dans un centre d'accueil d'urgence à Crotone, à environ 170 km de là. Selon Ansa, ce transfert s'est déroulé sans incident ou résistance de la part des immigrés et les forces de l'ordre sont restées sur place afin d'éviter que des étrangers ne reviennent ou que les habitants de Rosarno ne mettent le feu aux installations. Un autre groupe d'environ 500 immigrés restaient dans une autre structure de Rosarno.

    Heurts entre immigrés et police le 7 janvier 2010 à Rosarno

                Ces incidents sont survenus après une manifestation jeudi soir de plusieurs centaines d'ouvriers agricoles, pour la plupart employés illégalement dans la région, pour protester contre l'agression de plusieurs d'entre eux, cibles de tirs de fusils à air comprimé. Ils avaient incendié des voitures et brisé des vitrines à coups de bâtons et des affrontements avaient éclaté avec la police.

                Un autre groupe d'environ 500 immigrés restaient dans une autre structure de Rosarno.

                Pour M. Maroni, membre du parti anti-immigrés Ligue du nord, ces tensions sont le résultat d'"une trop grande tolérance face à l'immigration clandestine". Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) et le principal syndicat italien, la Cgil, ont pour leur part dénoncé les "conditions inhumaines dans lesquelles vivent ces ouvriers: cabanes insalubres, sans eau, sans hygiène. Un peu plus tôt dans la journée, la porte-parole de l'antenne italienne du HCR, Laura Boldrini, avait dit à l'AFP craindre "une chasse aux immigrés".

                Chaque année, la récolte des fruits - oranges et clémentines - attire un afflux de quelque 4.000 immigrés à Rosarno (15.000 habitants). En décembre 2008, deux étrangers avaient été blessés par balles dans cette ville dans des violences de même nature.

    Des immigrés manifestent à Rosarno, en Calabre, le 8 janvier 2010

    Selon la Cgil, environ 50.000 travailleurs immigrés vivent en Italie dans des logements insalubres similaires à ceux de Rosarno.

                Le syndicat a dénoncé l'emprise de la Mafia, surtout dans le sud du pays, sur ces immigrés massivement employés dans l'agriculture, qui représentent "une main d'oeuvre à bas coût" payée autour de 25 euros par jour.....

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                Fin de la dépêche, mais pas fin des problèmes liés à ces bombes à retardement que l'on a si follement semées dans toute l'Europe.....

  • Tout ce qui est Racines est bon : Folco de Baroncelli, aux origines de la Camargue moderne...

    Il est né un premier novembre, il y a bien longtemps: en 1869, cela fait près d'un siècle et demi. Et pourtant, il illustre à merveille ce qui ne meurt pas : la Camargue que nous connaissons aujourd'hui, pour une très large part, c'est lui. Il l'a plus que sauvée : il l'a rêvée, d'abord, il l'a inventée, puis, avec courage, obstination et fermeté, il l'a imposée, le mot étant pris ici au bon sens du terme.

    Voici, en ce jour anniversaire de sa naissance, une brève présentation du Marquis Folco de Baroncelli-Javon, qui se veut un acte de reconnaissance envers l'un de ceux dont nous sommes les héritiers, conscients du patrimoine et du trésor qu'il nous a légué...

     

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    Folco de Baroncelli-Javon, 1er novembre 1869 / 15 décembre 1943

               

     

    Folco de Baroncelli, marquis de Javon, est descendant d'une noble et ancienne famille florentine qui s’installa en Provence, au XIVème siècle, à la suite des papes, dont ils étaient les banquiers; et qui reçut de Léon X le marquisat de Javon...

    Pendant cinq siècles, la famille occupa le palais du Roure, en Avignon. C’est Frédéric Mistral qui baptisa ainsi, palais du Roure (palais du chêne, en provençal) le palais des Baroncelli. Folco avait en effet entamé sa carrière sous la protection de Mistral, et l'estime réciproque des deux hommes ne devait jamais se démentir.

     

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    Vestibule (ci dessous) et cour intérieure (ci dessus) du Palais du Roure
     
     
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    La passion dévorante de Folco pour la Camargue, les chevaux et les taureaux (la bouvine) l'éloigne cependant peu à peu de son maître et ami, et finit par le faire s’exiler en Camargue en 1899 (il a trente ans), aux Saintes, où il installe sa manade. C'est ainsi qu'il accomplira son destin, et qu'il deviendra ce qu'il est, pour l'éternité: l'inventeur de la Camargue...

     

           • http://www.camargue.fr/pages/histosmm.html

     

                http://www.camargue.fr/pages/torsom.html

     

    Il veut faire pour la Camargue, les Gardians, le taureau et le cheval camarguais ce que Mistral faisait pour la langue provençale : tout simplement, les sauver. Il crée la Nation Gardiane (la Nacioun Gardiano), codifie l’habillement des gardians (comme Mistral celui des  Arlésiennes), invente la Croix gardiane et lance, dès 1920, l’idée d’un Parc national.

    Il n’est donc pas du tout exagéré de voir en lui le précurseur et le père du Parc de Camargue car, outre qu'il en a lancé l’idée, il a fait en sorte d’y maintenir une vraie vie, évitant ainsi qu’elle ne soit qu’une réserve d’indiens ou un musée pour touristes :

     

                   http://www.parc-camargue.fr/

     

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              Gardians en tenue traditionnelle de travail, codifiée par Folco: ceux-ci porteront plus tard, dans la soirée, après les ardeurs du soleil, la veste de velours noir doublé de rouge, quasi inusable, qui est devenue la veste traditionnelle des gardians (que porte Folco, sur la photo qui ouvre l'article); ils portent le pantalon en peau de taupe, très souvent de couleur gris-bleu, marron, beige et parfois noir; la chemise, support de bien des fantaisies, à base de dessins provençaux de toutes couleurs; le trident, outil, arme et symbole, dont on parlera plus bas; et l'indispensable chapeau noir en feutre mou.
     
     
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                L'origine de la Croix Gardiane est assez récente: elle remonte à 1926. A la demande du Marquis de Baroncelli, qui cherchait un symbole pour représenter la Camargue, son ami le peintre Paul Hermann conçut et dessina la Croix Gardiane. Outre la croix chrétienne (symbolisant la foi), elle contient au centre un coeur (symbolisant l'amour et la charité), sur le bas une ancre marine (en honneur aux gens de la mer, symbolisant l'espérance) et trois tridents aux extrémités de la croix (en honneur aux gardians et à l'âme camarguaise).
     

                La croix originelle (ci dessous) réalisée par Joseph Barbanson, forgeron aux Saintes Maries de la Mer, fut fabriquée dans son atelier. Et c'est lui qui suggéra à son créateur d'y rajouter les trois tridents, afin de symboliser encore mieux la Camargue. Cette croix fut inaugurée le 7 juillet 1926 sur un terre-plein à côté de la recette postale, face à l'actuel bâtiment du "Grand Large". Une dizaine d'années plus tard la croix a été transférée au Pont du Mort, à l'entrée du village côté Aigues-Mortes, où elle se trouve encore aujourd'hui...

     

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    Le taureau Camargue.
     Reconnaissable à ses cornes en forme de lyre, il est élevé en semi-liberté dans la plaine camarguaise et en Petite-Camargue, en particulier dans les pelouses grasses du nord; les taureaux vivent en manades sous la surveillance des gardians.
     
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    la selle Camargue, considérée comme le joyau des gardians.
    Cette selle réalisée artisanalement pèse environ 15kg et peut se vanter d’allier à la fois polyvalence, esthétisme et fonctionnalité, notamment durant les actions rapides du cheval.
     
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    L’apanage du gardian ne serait pas complet si on ne citait le trident, cet outil constitué d’un fer et d’un manche de 2,50m destiné à conduire les taureaux et quelques fois à dissuader ceux-ci de se lancer dans de vaines attaques.
    "Outil, arme, symbole, le trident des gardians de Camargue est tout cela en un seul objet. Et quel objet ! A lui seul il témoigne de toute une tradition agro-pastorale propre au delta du Rhône : l’élevage du taureau de race Camargue. A lui seul, il représente, pourrait-on dire, une civilisation." (Guy Chatel).
     

     

     

     

    Enfin, cet hommage à l'homme et à l'oeuvre serait incomplet si l'on ne rappelait que, en 1935, le premier Pèlerinage officiel des Gitans eut lieu aux Saintes-Maries-de-la-Mer. Et c'est encore au Marquis Folco de Baroncelle-Javonque l'on doit cette reconnaissance, par l'Eglise catholique, de ce pèlerinage ancestral, mais qui n'avait pourtant jamais reçu de caractère officiel, jusqu'à son intervention énergique et décisive...
     
     
     
    Dans notre Catégorie Racines, voir les deux reportages consacrés au Pèlerinage de Printemps et au Pèlerinage d'Automne :
     
     
     

    24 mai,saint sernin,toulouse,troyes,commune de paris,tuileries,louvre,hotel de ville,communards,fédérés,conciergerie,la varende,maronites,liban,saint louis

     
     
     
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  • Les 4 formes du djihad

     

    Un texte de référence, diffusé par le Docteur Max Rouselle, ancien du Maroc, directeur de l'Hygiène sous le roi Hassan II, auteur de « Médecin du bled », publié en 1990 et préfacé par Michel Jobert, ministre et homme d'Etat français né à Meknès. Un texte de référence pour connaître et comprendre le phénomène djihadiste. Transmis par Péroncel-Hugoz.  LFAR  

    Plus que d’islamistes et de musulmans, il convient de parler de djihad.

    Il y a quatre sortes de djihad à l’époque contemporaine :

    1. Le djihad MILITAIRE, c’est à dire le terrorisme.

    2. Le djihad CIVIL, c’est à dire
    La délinquance systématique
    Les violences
    Les agressions
    Les razzias
    Le harcèlement sexuel
    Les viols
    Les insultes
    Les intimidations
    Les comportements asociaux
    La guérilla permanente de moyenne intensité contre les autorités (police, pompiers, bâtiments publics…)

    3. Le djihad POLITIQUE, c’est à dire la revendication ininterrompue de privilèges sans cesse plus nombreux, qui étendent l’emprise territoriale des musulmans, qui augmentent de facto leur poids politique bien au-delà de ce qui découle de la loi démocratique, et qui se transforment imperceptiblement en autant
    d’obligations et de restrictions imposées aux non-musulmans :

    Port du voile
    Ramadan
    Alimentation hallal
    Prière dans les lieux publics et dans l’entreprise
    Interdiction de l’alcool
    Tribunaux islamiques
    Finance islamique
    Occupation autoritaire et illégale de l’espace public
    Refoulement progressif des non-musulmans au-delà des zones occupées par les musulmans
    Infiltration des organes de pouvoir : police, armée, services publics, postes électifs, organisations communautaristes, etc.

    En d’autres termes : imposition progressive de la charia.

    Et enfin :

    4. Le djihad JURIDIQUE, c’est à dire le dépôt de plainte pour n’importe quel motif contre n’importe qui émettant la plus petite critique contre l’islam ou mahomet, afin de contraindre les non-musulmans à perdre temps et argent pour se défendre, ce qui va aussi inévitablement amener certains à être condamnés car ils commettront des erreurs de procédure ou tomberont sur des pourris qui chercheront à donner des
    gages de dhimmitude aux musulmans en les condamnant lourdement. Le djihad juridique va amener les moins courageux des non-musulmans à s’autocensurer, ou à parler uniquement dans des cercles restreints. (remarquez INSIDIEUSEMENT on y est déjà ! )

    Le djihad JURIDIQUE permet aussi aux « modérés » de désigner les cibles à abattre aux « extrémistes », sous couvert de respect de leurs « droits ».

    De ces quatre types de djihad, seul le djihad MILITAIRE est perpétré exclusivement par ceux qu’on appelle communément islamistes ou radicaux.

    Le djihad CIVIL est perpétré par des musulmans qui ne sont, en apparence, même pas modérés, puisque, la plupart du temps, les Occidentaux ne les perçoivent même pas comme musulmans. Et il est encouragé en arrière-plan par des chefs religieux ou un milieu familial qui peuvent être “islamistes” (c’est à dire manifestement extrémistes), mais aussi “modérés” : les traditions et les textes sacrés de l’islam
    contiennent tout ce qu’il faut pour inciter subtilement à l’agression antioccidentale, sans pour autant se livrer à des discours ouvertement incendiaires.

    Le djihad POLITIQUE est, dans une large mesure, perpétré par des musulmans que les Occidentaux perçoivent comme “modérés”, même si les “radicaux”, à l’évidence, s’y livrent eux aussi à plus forte raison.

    Le djihad JURIDIQUE a donné naissance à une nouvelle terminologie médiatique : les « islamistes modérés » ! , c’est à dire des musulmans plus extrémistes que les « musulmans modérés » tout en étant plus modérés que les simples islamistes…

    Or, les quatre djihads sont aussi dangereux les uns que les autres. Ils se renforcent mutuellement.

    C’est parce que la menace d’attentats terroristes du djihad MILITAIRE n’est jamais totalement écartée que le djihad CIVIL, le djihad POLITIQUE et le djihad JURIDIQUE rencontrent aussi peu de résistance. L’effet d’intimidation fonctionne à plein.

    C’est pourquoi il est illusoire de se satisfaire de ce que les islamistes extrémistes ne seraient qu’une petite minorité (si tant est que ce soit vrai, ce qui est tout à fait contestable).

    Lesformesdedjihad 3.jpgEnfin, il faut bien comprendre que les musulmans vraiment “modérés”, c’est à dire qui ne se livrent à aucune des quatre formes de djihad, ont néanmoins un rôle majeur dans cette guerre de conquête. Plus leur nombre croît, plus les actions des quatre formes de djihad acquièrent du poids. La simple présence visible de cette population constitue une intimidation muette, qui tend à faire céder les autorités aux pressions.
    Même s’ils n’ont aucun rôle actif, les “modérés silencieux” contribuent au djihad en donnant de l’argent aux collectes diverses et variées organisées pour la “communauté” :

    en finançant la taxe hallal qui nourrit le djihad

    en s’abstenant de dénoncer les islamistes qui trouvent aisément refuge en leur sein

    en s’abstenant de lutter politiquement contre l’islam djihadiste

    et en rendant acceptable et familier l’islam “inoffensif”. Qui est simplement un paravent inséparable de l’islam “dur”.

    Gérard Pince avait déjà publié en 2004, à partir des chiffres de l’INSEE, une étude sur les coûts de l’immigration de ce qu’il appelle « les pays tiers », c’est à dire non-européens, qui aboutissait à un déficit annuel de 50 milliards d’euros. Il actualise aujourd’hui cette étude dans un document de quelques pages publié sur
    www.freewordlacademy.com.

    La méthode de Gérard Pince relève de la macro-économie. Pour échapper à toute critique concernant les données, il part des chiffres de l’INSEE (tout en entremêlant des données de 2005, 2007, 2008 et 2010) et des comptes globaux de la nation concernant les dépenses et les recettes

    Les dépenses consenties en faveur des immigrés du tiers monde sont selon Gérard Pince de 132 milliards d’euros, les recettes de 61 milliards. Le déficit est de 71 milliards sur lequel il affecte de ne pas prendre position. « Après tout quand on aime on ne compte pas. (L’immigration irrégulière n’est pas comptée dans les statistiques de l’INSEE)

    Un certain nombre de medias qui n’ont pas hésité, comme nous l’avons montré, à affirmer que l’immigration était tout bénéfice pour la France en instrumentalisant l’étude de l’Université de Lille III qui ne traitait nullement du coût de l’immigration mais seulement de celui de la protection sociale à partir de données de 2005 …et parfois de 1993. On a en effet pu lire et entendre un peu partout que « l’immigration rapporte 12 milliards d’euros à la France », en oubliant que cette estimation ne concerne que… l’année 2006 comme le reconnaît l’auteur lui-même.

    Dans ses derniers travaux l’auteur conclue toujours à un gain net de 8,886 milliards d’euros, mais toujours sur l’année 2005. La grande différence entre ses estimations et celles de Jean-Paul Gourévitch vient de ce qu’il se fonde sur des chiffres de 2005 et nous sur ceux de 2010 à 2012. Il fait également l’impasse sur les coûts de l’immigration irrégulière, les coûts de structure, les coûts sécuritaires, les coûts sociétaux et même la plus-value apportée au PIB par le travail des immigrés.

    Quand on a envie de croire et de faire croire que l’immigration dégage un solde positif, on n’hésite pas à falsifier l’information et à considérer comme compagnons de route du lepénisme tous ceux qui préfèrent la vérité des chiffres aux incantations vertueuses. 

    Illustration ci-dessus : Le regretté grand ethnologue et docteur honoris causa de près de 14 universités dans le monde.

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    ... sur notre Page Facebook Lafautearousseau royaliste, sur notre Compte Twitter A.F.Royaliste ou sur notre quotidien... 

     

    1. Par Jean Louis Faure (2 liens) :  

    Les temps sont malsains. À force de prétendre que nous sommes dans une situation comparable aux funestes "années 1930"... De l'excellent Jacques SAPIR : http://russeurope.hypotheses.org/1940

    Et : 

     
    La une Internet des Echos : on est heureux de lire enfin quelque chose de sensé après le déluge de demi insultes. Simple question: en France qui a donné le ton ? A part le playboy au scooter qui n'aime pas Poutine parce que le Russe ne veut pas de débauche dans son pays... : http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/service-distribution/actu/0203303385487-la-russie-de-poutine-a-reussi-l-ouverture-des-jo-de-sotchi-648956.php

    2. Par Hélène Richard-Favre :


    Belle démonstration d'indépendance de la Justice en France! Que n'a-t-on entendu, pourtant, le candidat Hollande dévider sa litanie et... : Taubira sans gêne ni honneur

     

    3. Par Frédéric Winckler :

     
     
    Cela s’appelle l’« ABCD de l’égalité des sexes ». Et c’est disponible sur le site du Centre national de documentation pédagogique. :  Il n'y a pas de théorie du genre à l'école... mais c'est bien pire

     

    4. Par Jean-Philippe Chauvin :
     
     
     
     
     
     
     
     
    5. Par Eric Zemmour :
     
     
     
     
     
     
    5 Par Christian Vanneste :
     
     
    L'Europe entre Bruxelles et Sotchi.
    Pour fuir l'enfer fiscal français, Depardieu avait hésité entre la Belgique et la Russie. Deux événements à la taille de ces pays prennent une signification symbolique pour l'avenir de l'Europe. Le... :
     
     
     

    6. Et, pour finir, cinq "commentaires" - parmi beaucoup d'autres... - sur notre spécial 6 février : Pourquoi le 6 février 34  a été stérile : l'analyse de Maurice Pujo

      Mon père y était (j'ai oublié son numéro de section CDR) et pour lui l'échec le jour-même tenait tout entier à la pusillanimité des Croix-de-Feu qui, au moment où il fallait pousser, ont tourné les talons et sont rentrés à la maison !
    Pour la suite, il partageait l'analyse de Pujo. Rien n'était prêt. On faisait le journal, point-barre !
    Après deux garde-à-vue pour rien, il s'est rangé des voitures et a fini ses études... avant d'être mobilisé.

    Écrit par : Catoneo | vendredi, 07 février 2014

      Le commentaire de Catoneo me rappelle ce que me disait mon père, Camelot lui-même et fis de Camelot, qui n'était pas à Paris mais qui "fit" le 6 février à Marseille, avec la section d'AF locale, essuyant les crachats des "cocos" (car il y avait de l'opposition à nos manifs, il ne faut pas se leurrer !...) lorsque le défilé emprunta la rue Saint Férreol (plein centre-ville) pour aller à la Préfecture. Les récits de mon père m'étaient d'ailleurs confirmés par un autre Camelot, que j'ai beaucoup aimé, Louis Ducret, trésorier de la section d'AF de Marseille : il me racontait comment lui, Ducret, qui portait le drapeau de la section, avait du, à un moment, se cramponner à celui-ci afin qu'il ne lui soit pas arraché par un groupe de nervis cocos/socialos sur-excités et qui l'avaient couvert de crachats et d'injures... Plus volcanique et moins diplomate, sans doute, que le père de Catoneo, mon père m'a toujours parlé de la "trahison" (et non "pusillanimité") de "ce salaud de de la Rocque"... Il est certain qu'il a eu une fin plus digne que son action lors du 6 février, mais sa fin est une autre affaire... Pour le reste, comme pour le père de Catoneo, c'était l'analyse de Pujo qui prévalait à la maison, et on n'avait pas trop intérêt, si l'on ne voulait pas se faire mettre à la porte, à critiquer l'AF...
    Alors, "union des patriotes", comme le disent certains aujourd'hui ? Mais, outre qu'on a déja donné, il y a des patriotes partout, en France, de l'extrême droite à l'extrême gauche, quand les gens ne sont pas "idéologues" : peut-on donc bâtir une stratégie sur cette vague, très vague chose, qu'on appelle - un peu facilement - "l'union des patriotes"... ?

    Écrit par : academos | vendredi, 07 février 2014

     

      Exact académos l'expression" union des patriotes" est ambigüe comme le patriotisme d'union sacrée, elle mérite d'être changée ou approfondie . Dirons nous union des " Politiques" au sens supérieur soucieux de voir leur pays ne plus être otage de ce qui le détruit. union de ceux qui prennent leurs responsabilités, bref d tout ceux qu'un amour raisonnable et non idolâtre à leur communauté de destin rassemble autour d'une légitimité retrouvée...

    Écrit par : Henri | vendredi, 07 février 2014

      Ah, oui ! Union des Politiques, "au sens supérieur", tel qu'il est précisé par Henri, c'est, en effet, toute autre chose. Et c'est infiniment mieux.

    Écrit par : Anatole | vendredi, 07 février 2014

      Dans une "union des patriotes", en fait politicienne et élkectoraliste, l'AF, au mieux, n'aura qu'un strapotin, alors qu'elle est la seule à se relier à une pensée politique à la hauteur des défis du monde actuel; dans une "Union des Politiques", par définition, elle pourrait, au contraire tenir son rang, être utile au pays, cesser de n'être qu'un supplétif.

    Écrit par : EELEC33 | samedi, 08 février 2014

  • Touche pas à ma famille ! par Maurice Calmein

    201001201524_zoom.jpgL’homosexualité ne concerne que 5% des Français et parmi ceux-ci, beaucoup ne demandent ni le mariage ni l’adoption et désapprouvent même tout le tintamarre fait autour de leur penchant. Mais, une fois de plus, une vaste campagne de désinformation a été lancée sous la pression d’un lobby avec le relais de la presse « progressiste » et d’une partie de la classe politique. Et une fois de plus, on ment aux Français en publiant un sondage qui prouverait qu’une majorité d’entre eux sont favorables à ces prétendues « avancées sociétales » alors qu’on omet de donner la réponse à l’une des questions de ce sondage qui montre que 67% des Français sont contre l’adoption d’enfants par des « duos » d’homosexuels. Silence aussi sur d’autres sondages qui révèlent l’opposition de nos concitoyens à ce projet.

    Autre exemple de désinformation : Il est fréquent d'entendre dire que l'homoparentalité serait toujours mieux que de laisser un enfant dans un orphelinat. C'est faux ! Car il y a plus de couples hétérosexuels demandeurs d’enfants que d'enfants adoptables De plus, il faut savoir que beaucoup d’enfants français placés en institution ne sont pas adoptables et qu'un nombre important de pays (la Russie par exemple) proposant des enfants à l'adoption internationale refuse d'accorder le transfert de l'enfant vers un pays ayant légalisé l'adoption par des homosexuels.
    Le 15 août, télés, radios et journaux ont abondamment donné la parole à ceux qui critiquaient l’invite à la prière lancée par Mgr Vingt-Trois qui rappelait simplement que l’enfant n’est pas un jouet et doit être élevé par un père et une mère. Aussitôt fusaient les accusations d’homophobie, ce mot inventé pour montrer que ceux qui n’approuvent pas le « mariage » homo et l’homo-parentalité sont des anormaux, des malades puisque atteints d’une phobie. Le lobby homosexuel veut échapper à tout vrai débat en taxant d'homophobe quiconque s'oppose à ses revendications les plus folles.

     Car ces « nouvelles normes » sociétales font l’objet depuis plusieurs années d’actions de communication à grande échelle : Le terme « gay » imposé pour désigner les homosexuels, plus sympathique et qui sonne plus « gai » ; l’enseignement de la théorie du genre à l’école, c’est-à-dire le droit pour chacun de choisir son orientation sexuelle au mépris de la nature ; le modèle donné dans tous les feuilletons télévisés français avec l’inévitable couple de gentils « gays », assumé et reconnu ; la discrimination grandissante dans certaines sphères, et même l’exclusion, sous prétexte d’une homophobie assimilée au racisme.

    Jusqu’à présent, l’humanité était composée d’hommes et de femmes. Elle serait désormais divisée en homosexuels et hétérosexuels. Exit Eve, exit Adam !

    Et pourtant, dans la période de crise que nous traversons et face aux nombreux dangers qui guettent notre jeunesse, la famille n’est elle pas le meilleur refuge ? Cellule de base de la société, elle donne aux enfants les repères nécessaires et rassurants, notamment à travers le modèle parental père/mère. Certes, l’homosexualité est un fait, elle existe depuis que le monde existe et il ne s’agit pas de la stigmatiser. Chacun est libre de ses comportements sexuels mais à la condition qu’ils ne nuisent pas à autrui et en particulier aux enfants. Ce qui est critiquable, ce n’est pas l’homosexualité en elle-même mais cette volonté d’en faire la promotion, en particulier dans les jeunes esprits, et de chercher à faire évoluer l’ensemble de la société et ses institutions en fonction de cette exception comportementale.

    Le projet que le gouvernement s’apprête à déposer au Parlement ne peut que contribuer un peu plus à la destruction de notre société. Le mariage est l’union d’un homme et d’une femme en vue de la fondation d’une famille et l’adoption d’un enfant doit avoir pour objectif le bien-être de l’enfant et non la satisfaction d’un quelconque droit affectif égoïste. Le droit de l’enfant doit primer sur le droit à l’enfant.

    La famille, qui correspond à un modèle et à une définition précise, ne saurait être dévoyée dans une quelconque « évolution » sous la pression d’un lobby largement minoritaire.

    Dans leurs outrances, les revendications du lobby homosexuel, appuyées par des promesses politiques démagogiques, sont, hélas, le reflet d’un chacun-pour-soi représentatif du mal-être de notre société occidentale. Plutôt que de les satisfaire, il serait préférable de rappeler les repères essentiels et la nécessaire cohésion de notre société dont la famille reste la pierre angulaire. Avis aux apprentis sorciers : En cassant tous nos repères (famille, nation, religion, identité culturelle, langue), on joue avec le feu et on prépare des lendemains dramatiques.

  • Politiques de la Ville ? Pourquoi elles n'ont pas marché, pourquoi elles ne marchent pas, et pourquoi elles ne marcheron

                 Mieux qu'un long discours, un simple article l'explique, avec une désarmante évidence. Il se trouve dans La Provence, du dimanche 22 Août, simplement signé D.T.:

                     LA PROVENCE STUPS.jpg

                Il suffit, pour tout comprendre, de comparer cet article d' aujourd'hui, avec les mirifiques promesses, faites hier.

              Avant de livrer nos commentaires, nous commencerons donc par un rapide petit retour en arrière, qui ne sera pas inutile.....

                On se souvient que, il n'y a pas si longtemps - c'était le 20 juin 2008... - François Fillon et Fdaela Amara avaient présenté, à Meaux, lors d'un Comité Interministériel des Villes, les énièmes mesures pour améliorer la vie des banlieues : il s'agissait du Plan "Espoir Banlieues", annoncé par Nicolas Sarkozy, et qui devait se concentrer sur 215 quartiers.....

    fillon lance le plan espoir banlieues meaux 20 06 2008.jpg
    20 Juin 2008 : François Fillon lance, à Meaux, le Plan "Espoir Banlieues"
    De lui, comme des pércédents,que reste-t-il aujourd'hui ?
    Enième Plan, énième échec.....

                Objectif de cette réunion : que chaque ministère prenne part à l'effort global, selon son champ d'action. Car Fadela Amara l'avait répété, «ce n'est pas le petit secrétaire d'État à la Ville que je suis qui va résoudre le problème des banlieues». De fait, le CIV réunissait onze ministres autour du chef du gouvernement, chaque ministère devant mettre en place un budget triennal.

                 Le montant global des fonds mobilisés dans le cadre du plan ? Fadela Amara évoquait, dans une interview au journal Métro «au moins un milliard d'euros». D'après le premier ministre, le projet devait être financé par redéploiements de crédit, hormis quelque 520 millions d'euros affectés au désenclavement des quartiers.

                 Parmi les mesures phares du plan figurait en bonne place le «contrat autonomie» qui devait permettre de lutter contre le chômage des jeunes : «Ce contrat s'adresse à ceux qui ont moins de 26 ans et vivent dans les quartiers en difficulté (...) Les premiers contrats autonomie seront signés fin juin ou au cours du mois de juillet. Il y en aura 45.000 au cours des trois prochaines années», soulignait Fadela Amara avant d'ajouter que «si ce dispositif marche, il pourrait ensuite être étendu à l'ensemble des jeunes sans emploi». En pratique, ce contrat, signé entre le jeune volontaire et les partenaires (organismes privés mais aussi services publics de l'emploi), permettait au jeune d'être accompagné pour être mis en situation d'emploi, et d'être suivi ensuite pendant six mois au début de sa période d'emploi. Objectif : «diviser par deux le chômage des jeunes, en trois ans... ».

                  Le gouvernement avait mis aussi en oeuvre une aide technique et financière visant à soutenir 20.000 nouveaux entrepreneurs dans les trois ans, et des «écoles de la 2e chance», destinées aux élèves qui sortent du système scolaire sans diplôme et qui se retrouvent sans qualification. Ces écoles devaient pouvoir collecter la taxe d'apprentissage grâce à une nouvelle disposition législative.

                  Le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, avait annoncé plusieurs projets spécifiques de transports en Ile-de-France. Le tramway T4 vers Clichy-sous-Bois et Montfermeil, en Seine-Saint-Denis, la tangentielle Nord, le tram-train Massy-Evry, en Essonne, et la liaison RER D/ RER A, tous projets bénéficiant d'un effort de l'Etat de 220 millions d'euros dans le cadre d'un accord Etat/région.

                  Enfin, le CIV (Comité interministériel des Villes) avait également validé un projet de protocole d'accord entre l'Etat, la région Ile-de-France et le Stif, mobilisant 40 millions d'euros pour améliorer immédiatement la desserte des quartiers par des transports publics déjà existants; et il avait aussi été décidé de lancer un appel à projet doté de 260 millions pour désenclaver les 152 quartiers prioritaires hors Ile-de-France.

                   Toutes ces mesures s'accomagnaient également de promesses concerant la Sécurité : l'affectation de 4.000 policiers supplémentaires dans les quartiers sensibles au sein de 200 «unités territoriales de quartier» (UTEQ); la création d'un corps de «délégués de cohésion entre la population et la police, recrutés parmi les réservistes de la police»; deux millions d'euros devaient servir à créer des «délégués du préfet», fonctionnaires volontaires qui s'installeraient directement dans les quartiers en difficultés et y représenteraient la politique de la ville.

                    Et, bien sûr, pour finir, l'inévitable volet scolaire. «Espoir-Banlieues» voulait généraliser l'accompagnement éducatif dans le primaire pour «lutter contre le décrochage scolaire», selon les termes de François Fillon. En lançant, par exemple, des expériences de «busing», consistant à assurer le transfert en bus d'élèves de CM1 et CM2 de quartiers difficiles vers des écoles «socialement plus hétérogènes»; en créant 30 «pôles d'excellence scolaire» et des «internats d'excellence» dans chaque académie. L'Education nationale, dotée comme chaque ministère d'un plan triennal pour les banlieues, avait débloqué 200 millions d'euros pour ce volet du plan.  (à suivre...)

  • Espagne: de 1975 à 2007.......(1/4)

               Le Roi d'Espagne est descendu dans l'arène, pour défendre la Monarchie.

               Avant de parler de cette action inédite du Roi, essayons, en quatre notes, de dresser à grands traits le tableau général de l'évolution de l'Espagne depuis 1975, et de voir comment on en est arrivé à la situation d'aujourd'hui....

               Les mauvais coups de Rodriguez Zapatero, apprenti-sorcier jouant avec le feu.....

              Jusqu'à la défaite d'Aznar aux élections, et donc l'arrivée au pouvoir de Rodriguez, en 2004, la période qui s'était écoulé depuis la mort de Franco en 1975 avait été dans son ensemble très favorable pour l'Espagne. Une période qui recouvre tout de même 29 ans, ce qui n'est pas rien! Un peu comme on avait parlé, à une époque, d'un "miracle allemand", on avait pu parler de "miracle espagnol"; et on avait vu ces espagnols, restés assez longtemps comme "séparés" du continent, ré-investir en quelque sorte l'Europe, avec la volonté affichée -pour reprendre une expression qui avait été employée à l'époque- d'être, dans le domaine économique, "les japonais de l'Europe"....

              Aujourd'hui, il semblerait bien que les choses soient peut-être en train de s'inverser ou, du moins, qu'elles risquent de prendre un tour nettement plus défavorable. Pourquoi? tout simplement parce que l'amnésie féconde -mais très fragile....- que l'Espagne a su se prescrire en ce qui concerne la Guerre Civile, depuis les années 1975, est peut-être en train de disparaître. Et pourquoi disparaîtrait-elle? A cause d'un seul homme, et de son inconsistance intellectuelle et personnelle, qui le conduit à mener une "politique" (mais en est-ce une? mérite-t-elle ce nom?) réellement négative, voire suicidaire, pour l'Espagne.

              Il faut bien se souvenir que Rodriguez est arrivé au pouvoir par hasard, Aznar ayant perdu une élection qu'il ne pouvait pas perdre...; et aussi par défaut, car le PS, pris de court en quelque sorte, n'avait personne d'autre sous la main (un peu -toutes proportions gardées- comme Hollande au PS français après la déroute de Jospin...); Rodriguez s'est donc trouvé "bombardé" chef de rencontre d'un Parti tout aussi peu préparé que lui: aucun programme, aucune ambition, aucune idée, aucune grande vision, aucun travail de fond mené sous la période Aznar; la conjugaison de ces deux vacuités (celle du dirigeant et celle du parti) a conduit Rodriguez a masquer son néant intellectuel et politique de deux façons.

              D'abord par ce que l'on pourrait appeler la "facilité démagogique": lois sur les évolutions de société, consistant à faire passer à marche forcée, trop vite et trop brutalement, un pays qui n'était pas mûr pour cela dans une nouvelle société où tout est permis, pourvu que cela vienne battre en brèche les héritages séculaires d'une vieille Nation (1)...; Rodriguez, espèce de revenant ou sorte de pâle et falot soixante-huitard attardé, pense ainsi se concilier l'opinion en la flattant dans le sens du poil et en prônant le "tout est permis", "on peut tout faire, et dans tous les domaines" (2), pourvu seulement que ce soit subversif dans le domaine des moeurs .....

              Ensuite (et là c'est plus qu'une erreur, c'est une faute, comme aurait dit Talleyrand) réveiller les vieux démons de la Guerre Civile et du passé, c'est à dire très concrètement ré-ouvrir les plaies qui commençaient à cicatriser...Rodriguez "explique" cela par son propre passé de personne qui aurait souffert d'un grand-père fusillé...C'est possible: cela justifie-t-il, pour au fond régler un problème personnel, que l'on replonge tout un pays dans une logique de Guerre Civile? Louis XII n'a-t-il pas eu ce mot grandiose: "Le Roi de France ne venge pas les injures faites au Duc d'Orléans" ? C'est à ce genre de comparaison qu'on voit que ce pauvre Rodriguez est bien loin d'être un "grand"....          (à suivre.....)

    (1): mariage homosexuel strictement identique au mariage "traditionnel" (!) et ouvrant droit à l'adoption; laïcisation de l'enseignement, avec restrictions drastiques de l'enseignement de la religion; divorce rapide; et, mercredi 24 octobre, approbation de la "Loi sur la Mémoire Historique":

    (2): Rodriguez Zaparero ne serait-il finalement, en politique, que la traduction misérable et pitoyable du sketch de Chevalier et Laspalés: "Tout est possible, tout est réalisable...." ? Mais les deux humoristes, eux, savent bien qu'ils ne sont qu'humoristes, et ne prétendent à rien d'autre qu'à faire rire. Rodriguez devrait tout de même finir par se rendre compte que, normalement, il est à la tête (hélas...) d'un grand pays !....

  • L’anti-discours de la méthode, par François Reloujac*

    Le 5 février dernier, François Hollande s’est présenté au Parlement européen pour y prononcer un discours sur la politique économique de l’Europe et la façon de sortir de la crise. Pensait-il vraiment qu’il allait ainsi forcer la main à Angela Merkel et David Cameron, juste avant le sommet budgétaire européen ? Voulait-il simplement grappiller quelques points de popularité en France ? Dans les deux cas, c’est raté ! Il suffit d’examiner avec un peu d’attention certaines phrases « choc » pour constater qu’il ne pouvait pas en être autrement.  

    Hollande_Parlement_EU 5 FEV 2013.jpg

     

    C’est peut-être le message qui se voulait le plus percutant du discours mais il n’avait aucune chance d’être entendu. Certes, l’euro est « vulnérable » et « le chômage de masse révèle la profondeur de la crise ». Mais ce n’est pas simplement en « défendant le marché » que l’on résout ces questions difficiles. Elles sont, en effet, de nature différente : la vulnérabilité de l’euro résulte de l’absence d’un véritable système monétaire international - ce qui permet au dollar d’imposer sa domination sur le commerce mondial - tandis que le chômage de masse résulte de la volonté continue des gouvernants européens d’ouvrir toutes les frontières, y compris au-delà de l’Europe, sans remettre en cause les « acquis sociaux » ni la priorité donnée à la lutte contre l’inflation sur tout autre objectif. Faute de s’attaquer véritablement aux causes – personne n’étant prêt à en accepter les conséquences immédiates –, il est vain de penser que le discours va à lui seul redresser la situation. A l’inverse, même, cela risque simplement de faire prendre conscience de l’impasse actuelle. C’est pourquoi on peut considérer que « ce qui nous menace aujourd’hui n’est plus la défiance des marchés, c’est celle des peuples ».

     

    « Les pays qui ont des excédents doivent relancer leur demande intérieure »

    Le but de cette attaque directement dirigée contre l’Allemagne est de permettre aux autres pays de la zone euro de relancer leur activité. Il s’agit là d’un raccourci un peu hâtif. Le fait, pour un pays, de pousser ses citoyens à dépenser leur argent pour consommer ne signifie pas obligatoirement que ceux-ci achèteront les produits qu’ils fabriquent et exportent ni qu’ils acquerront automatiquement des produits fabriqués par leurs partenaires. Pour le dire plus crûment, pousser les Allemands à consommer ne signifie pas qu’ils vont se précipiter pour acheter des machines-outils allemandes ou des services administratifs français. Ils risquent plutôt d’acheter des appareils électroniques fabriqués en Asie du Sud-Est ou des tissus et vêtements provenant d’Afrique du Nord, ou encore des bananes provenant d’Amérique centrale... Si l’Allemagne relance ainsi sa consommation, elle aura peut-être moins d’excédents mais elle aura aussi moins de moyens pour venir aider ceux de ses partenaires qui en ont le plus besoin. L’excédent d’un pays européen, quel qu’il soit, n’est pas la seule cause de l’atonie de la production économique de ses partenaires. Au lieu de donner des conseils à tel ou tel voisin, tout gouvernant a comme devoir premier de s’occuper de ses propres citoyens en prenant le contexte extérieur comme une donnée sur laquelle il n’a pas directement de prise.

     

    l’euro, symbole du triomphe de l’idéologie politique

    « Une zone monétaire doit avoir une politique de change », a également expliqué François Hollande. Elle « doit avoir une politique de change », certes. Mais cette politique doit correspondre à ses moyens et tenir compte du contexte dans lequel elle se développe. Or, aujourd’hui, le système monétaire international ne connaît qu’une seule loi : la loi du plus fort. Le G20 s’est d’ailleurs réuni à la mi-février pour essayer non pas d’enrayer la guerre mondiale des monnaies mais pour faire en sorte que les conséquences n’en soient pas trop graves à court terme. Quant à la « zone monétaire » dont parle François Hollande, force est de constater qu’elle est bancale. On a uni les monnaies de pays qui n’ont pas les mêmes politiques sociales, n’ont pas les mêmes impératifs budgétaires ni les mêmes idéologies fiscales ; bref, des pays qui n’ont pas intérêt à avoir le même taux de change vis-à-vis du monde extérieur. L’euro a été le triomphe de l’idéologie politique sur le réalisme économique. Il ne faut donc pas s’étonner que les conséquences de son adoption conduisent à des tensions internes. Et ce n’est pas l’indépendance de la banque centrale qui améliorera la situation : elle n’est en fait que la conséquence de la dégénérescence du rôle  des politiques. Au lieu d’utiliser la monnaie au service du bien commun des populations dont ils ont la charge, ils ont de plus en plus tendance à l’utiliser pour favoriser les intérêts du parti auquel ils appartiennent en privilégiant quelques minorités visibles qui feront bruyamment campagne pour leur réélection.

    « Le budget [européen] doit prolonger le pacte de croissance, ce qui suppose d’augmenter les moyens prévus pour l’innovation, les infrastructures, les nouvelles énergies » et de « soutenir les Européens les plus fragiles et les plus exposés à la crise »... On ne peut pas être plus à contre-courant des réalités. Le démenti infligé par ce que M. Cazeneuve a qualifié de « moins mauvais compromis possible », auquel on est arrivé quelques jours plus tard, ne pouvait pas être plus cinglant. Ce qui a été sacrifié à la demande des Britanniques et des Allemands, ce sont les dépenses d’infrastructures, celles censées soutenir les innovations – notamment dans le domaine de l’énergie et celui du haut-débit – et les aides aux populations les plus démunies. Quant à la promesse de défendre « dans la négociation qui s’ouvre (…) un système de ressources qui soit plus juste et plus lisible », on sait ce qu’il faut en penser. Mais il est vrai que personne n’y avait cru et donc que cet engagement était passé inaperçu auprès du grand public.

    Quelle idée guide François Hollande ? « Une République dont la promesse depuis 200 ans est de faire que la génération suivante vive mieux que la précédente. » Cette affirmation péremptoire a été le point de départ du discours de François Hollande à Strasbourg, le principe sur lequel il entend asseoir son action. Elle traduit la conception qu’il se fait de tout régime politique : « Une fin en soi, l’incarnation du processus de création de l’ordre social » (G. Bernard, Valeurs Actuelles du 7 février 2013), un concept destiné à promouvoir un progrès sans fin. Ce faisant, il tourne le dos à la conception de la politique selon laquelle sa finalité a pour but de rechercher le « bien commun » dans le respect de la loi naturelle. Faut-il avoir la cruauté de rappeler à François Hollande que les Français nés dans les années 1850, 1890 ou 1920 n’ont probablement pas constaté, arrivés vers l’âge de vingt ans, qu’ils vivaient mieux que leurs parents ? Qu’en sera-t-il de la génération qui naît aujourd’hui, à qui le président de la République propose comme progrès le « mariage pour tous », la recherche sans limite sur les embryons humains, la « location des ventres » et le droit de choisir sa mort ?

     

    * Analyse économique parue dans le n° 116 de Politique magazine, Mars 2013.

  • ECONOMIE • Timeo danaos, par Alain Pélops

     

    Il est loin le temps où les Grecs faisaient des cadeaux, mêmes empoisonnés. C’était celui des guerres en jupes courtes et jambières. Les dentelles sont venues plus tard. Mais, à bien y regarder, les menées d’Alexis Tsipras ne sont-elles pas un cadeau empoisonné ? Dénonçant le vrai problème mais appelant de leurs vœux les mauvaises solutions. 

    Au risque de caricaturer – c’est à la mode –, résumons la situation. Au commencement des années 2000, les Grecs, mal conseillés par quelque rusé Ulysse, falsifient leurs comptes pour s’introduire dans la zone Euro, moderne Cipango (le pays où tout se transforme en or). Une fois dans la place, la confusion des dettes d’état – et des investisseurs – leur permettait de s’endetter au même taux que l’Allemagne. Ils ne s’en privèrent pas et, entre 2000 et 2010, le produit intérieur brut grec doubla, le taux de chômage baissant de moitié. Pendant le même temps, le déficit annuel des paiements courants montait à 15 % du PIB.  

    La découverte de l’affaire déclencha une crise dont la monnaie unique ne sortit pas indemne. Les autorités européennes, pourtant coupables de négligence, imposèrent une cure d’austérité. La Grèce, qui avait péché par orgueil, était prise au piège : impossible de dévaluer sans sortir de l’euro et donc de « laisser filer » la monnaie, de renchérir les importations tout en rendant meilleur marché les exportations et de rétablir l’équilibre des comptes extérieurs. Restait la dévaluation interne.  

    Une bonne vieille saignée 

    Pour cela, on doit faire comme si on dévaluait… Mais on ne le fait pas, puisqu’on n’a plus la main sur la monnaie désormais gérée par des gens sérieux qui sont à Francfort. L’opération consiste à rétablir la compétitivité en abaissant la valeur du travail dans la zone considérée. Elle entraîne chômage massif et faillites en chaîne. La « main invisible », conceptualisée par Adam Smith, fait le reste : pour retrouver un emploi, les chômeurs acceptent un salaire inférieur et intègrent les entreprises  intéressées par ces travailleurs bon marché – à condition, bien sûr, qu’il y ait encore des entreprises... La méthode, popularisée sous le nom « d’austérité », est longue à porter ses fruits. Comme pour une saignée, il s’agit de souffrir un bon coup, mais c’est pour du mieux – sauf, bien entendu, si le malade meurt pendant l’intervention…  

    C’est la potion avalée par la Grèce depuis 2010 : touchant aujourd’hui 25 % de la population active, le chômage a triplé, tandis que le produit intérieur brut a baissé de 30 %. En revanche, budget et compte courant sont à nouveau équilibrés. Petit couac : malgré un abandon de créance de 50 %, la dette est montée à 175 % du PIB...  

    Mais le peuple grec vit mal. Il proteste et a voté pour Alexis Tsipras qui leur a vanté les mérites d’un programme de relance fondé sur les déficits publics et la reflation monétaire. Ce programme a marché aux états-Unis et en Grande-Bretagne, pourquoi ne marcherait-il pas en Grèce ?  

    C’est oublier que la Grèce est un petit pays, qui demande que tout soit comme avant. Que les gens aient de nouveau de l’argent à dépenser, tout en restant dans la zone euro, si confortable.  

    Alexis Tsipras, aidé d’un ministre des finances à profil de parachutiste, a donc promis une embauche massive de fonctionnaires et une augmentation massive du salaire minimum. Des promesses qui ne sont pas sans rappeler le programme commun de la gauche en 1981. On sait comment cela s’est terminé : il avait presque fallu appeler le FMI à la rescousse.  

    Ainsi, si le diagnostic posé par le nouveau gouvernement grec est juste, le remède est inopérant. De plus, fort de comptes externes désormais équilibrés, sa menace de suspendre le paiement de sa dette revêt quelque substance. Alors que faire ? 

    Pas de sentiment national européen 

    L’urgence est à l’arrêt de la schizophrénie : il faut accepter la logique de ce qui est entrepris, ou changer de logique pour retrouver des moyens d’actions. La zone euro est une union douanière sur laquelle a été plaquée la monnaie unique. L’illusion est de penser que ses membres sauront faire preuve d’une solidarité à toute épreuve. Au contraire, leurs comportements restent égoïstes. En outre, ils se heurtent à un paradoxe : avant d’intégrer un nouveau membre, la Commission européenne pose l’orthodoxie financière comme prérequise à des pays souvent incapables d’y parvenir, en tous cas rapidement. Principe absurde. Comme il n’existe pas de « sentiment national » européen, tout naturellement, les pays refusent de payer les uns pour les autres – même pour un petit pays comme la Grèce ! Et puis cela risque de donner des idées à d’autres… 

    L’Allemagne a consenti des sacrifices pour sa réunification, avec l’aide de ses partenaires européens. En fera-t-elle autant pour l’Europe du Sud ? Rien n’est moins sûr. Les Allemands ne se déplacent plus, sauf pour affaires. C’est un changement. Ceux qui font remarquer que les Allemands ont bénéficié de moratoires financiers en 1953 et 1990 sont des esprits chagrins ou superficiels qui ont trop lu la fable du loup et de l’agneau. L’Europe du Sud veut-elle devenir allemande, qu’elle aille en Prusse. 

    Le manque de ressources des Grecs 

    Les demandes d’Athènes sont légitimes, mais les contreparties offertes sont inaudibles. Comme si les Grecs ne savaient que demander, parce qu’ils ont peu à offrir. Ont-ils les moyens et la volonté d’entreprendre ce qu’il convient aujourd’hui d’appeler des « réformes » ? La Grèce, contrairement à l’Argentine, qui a fait défaut en son temps, a peu de ressources, à part le tourisme. De même, le niveau de l’euro la gêne, même après 20 % de baisse. Pourtant, le problème est à peu près réglé. Mais pas à un niveau qui satisfasse les Grecs : la perte de pouvoir d’achat est trop forte. 

    C’est pour ses origines qu’on a accepté la Grèce dans le club fermé de la monnaie unique ; mais on ne veut plus fermer les yeux sur les expédients. On a oublié qu’Europe était fille du roi de Phénicie et non de Prusse. On préfère désormais le sérieux au chic et on ne souhaite plus faire les fins de mois des cousins éloignés, avec ou sans quartiers de noblesse.

    Source : Politique magazine

  • Les assassins sont parmi nous…

     

    L'analyse de Dominique Jamet

    Nous développons dans notre note précédente notre position de fond, après le carnage survenu dans la nuit de vendredi à samedi, à Paris.  Par ailleurs, nous partageons évidemment la pertinente analyse de Dominique Jamet, qui suit. LFAR

     

    3312863504.jpgParis a connu sa nuit la plus sanglante, la plus meurtrière depuis la Deuxième Guerre mondiale. Une nuit de massacre, de sang et de mort.

    Lorsque les quatre tueurs ont fait irruption dans la salle de concert du Bataclan, un témoin, un survivant, rapporte qu’ils ont crié « Allahou akbar ! ». L’un d’entre eux a prononcé quelques phrases où il était question de la Syrie. Puis ils ont ouvert le feu. Ils ont tiré aveuglément sur la foule des spectateurs. Ils ont tiré dans le tas. Au nom de Dieu. De leur Dieu. Le Dieu du carnage.

    Ça devait arriver. On le savait. On ne savait ni où ni quand ni comment. On ne connaissait ni le lieu ni le jour ni l’heure, mais on le savait. C’est arrivé. Paris a connu sa nuit la plus sanglante, la plus meurtrière depuis la Deuxième Guerre mondiale. Une nuit de massacre, de sang et de mort.

    Les précautions prises, les mesures adoptées en vertu du plan Vigipirate, poussé à l’écarlate, n’ont servi de rien, et pas plus les malheureux soldats qui patrouillaient trois par trois au pied de la tour Eiffel ou dans les halls d’Orly et de Roissy que les vigiles qui priaient courtoisement les dames d’ouvrir leur sac à l’entrée des grands magasins. La veille encore, le ministre de l’Intérieur se félicitait de la vigilance qui avait permis à la police de déjouer un vague projet d’attentat contre la base navale de Toulon. Pendant ce temps, dans le secret le plus absolu, quelques dizaines de fanatiques armés jusqu’aux dents dont l’enquête nous dira s’ils étaient fichés comme « radicalisés », dangereux, déjà partis ou revenus de Syrie, mettaient la dernière touche à la préparation de leur raid sauvage.

    La France avait pris le parti, avec les moyens dont elle dispose, de participer aux opérations de bombardement menées depuis des mois dans le ciel de l’Irak et de la Syrie par l’étrange coalition qui poursuit dans le désordre et l’inefficacité des buts compliqués et des ennemis variables au Moyen-Orient. On annonçait à son de trompe au début de cette semaine le départ pour la région de notre unique porte-avions flanqué d’une frégate britannique et d’un bâtiment belge. Pouvions-nous imaginer que nos actions qui, pour limitées qu’elles soient, frappent à quatre heures d’avion de Paris les positions djihadistes et leurs alentours, resteraient indéfiniment sans réplique ? Pouvions-nous imaginer que Daech ou Al Qaida, qui disposent en Europe d’une cinquième colonne infiltrée dans la population n’exerceraient aucune représaille contre notre pays ? Ce n’est ni dans leur caractère ni dans leurs habitudes.

    Nous nous sommes impliqués dans un conflit qui ne connaît ni trêve ni frontières, où l’adversaire ne fait aucune distinction entre le front et l’arrière, entre militaires et civils, entre innocents et coupables. Nous nous retrouvons, hébétés, en première ligne. Nous avons vécu la nuit dernière, pour la première fois, une situation qui est depuis des années le quotidien de Bagdad, de Kaboul, de Beyrouth, de Damas ou de Mogadiscio dont nous suivons distraitement le martyre à travers les quelques lignes et les quelques secondes que veulent bien leur accorder nos médias dès lors que le nombre des victimes d’un attentat y dépasse les dizaines.

    La guerre que nous nous flattions de tenir à distance nous a rattrapés. Elle est sur nous, nous sentons son haleine brûlante sur nos villes, nos aéroports, nos gares, nos stades, nos théâtres, nos cinémas, nos cafés, nos restaurants, nos écoles, nos collèges, nos lycées, nos facultés, nos stades, nos métros, nos commissariats, nos avenues, nos rues. Les cibles sont partout, nous sommes tous des cibles et les assassins sont parmi nous, prêts à frapper où ils veulent, quand ils veulent. Il faut nous rendre à l’évidence : nous ne pouvons faire la guerre au loin et avoir la paix chez nous.

    Le gouvernement, dans l’urgence, a décrété l’état d’urgence. Il a décidé, face au terrorisme, de reprendre le contrôle de nos frontières que la grande invasion pacifique des migrants ne lui avait pas paru justifier. Face à la réalité de la menace terroriste, il a dans les faits, en cas de flagrant délit, rétabli la peine de mort rayée de notre droit, et il ne se trouvera personne, espérons-le, pour le lui reprocher. Peut-être va-t-il se décider à mettre hors d’état de nuire les quelques milliers d’individus repérés et fichés comme dangereux, peut-être va-t-il se décider à donner le coup de pied qui s’impose dans la fourmilière salafiste, à incarcérer ou à expulser les prêcheurs de haine, les propagandistes de la soumission, les adeptes de la violence et d’une manière plus générale tous ceux qui, vivant en France ou titulaires de papiers français, sont dans leur tête et se conduisent dans leurs actes comme de fidèles ressortissants du califat des Barbares. Peut-être comprendra-t-il enfin que les islamistes ne nous offrent le choix qu’entre la soumission et la guerre et que, tout compte fait, s’il faut faire la guerre, il vaut mieux, comme disait le vieux Louis XIV, la faire à nos ennemis qu’à nos enfants.

    Passé le moment de la stupeur, le temps du deuil et l’appel à l’unité nationale, que nos dirigeants prennent et assument leurs responsabilités, et qu’ils sachent qu’ils seront jugés aux actes. 

     - Boulevard Voltaire
     
  • Valls, l’ambianceur de Poitiers, vu par Dominique Jamet*

     

    Dominique Jamet raille à bon droit le rôle et le discours de Manuel Valls au semblant de congrès socialiste de Poitiers. Nous n'avons plus en effet qu'un semble-Etat, selon l'expression que Pierre Boutang utilisait naguère. Et de même des semblants d'Institutions ou de partis. Le Système, même s'il perdure, largement par inertie, est réduit à l'état gazeux, comme on dit en Espagne. Le clivage n'est plus aujourd'hui entre droite et gauche parlementaires que presque plus rien ne différencie, mais, si l'on veut, entre « progressistes » et « traditionnalistes », ou mieux, entre modernes et antimodernes. C'est ce que Frédéric Rouvillois vient, entre autres choses, d'exposer au cours d'un intéressant entretien donné récemment au Cercle Henri Lagrange. Et c'est autrement fondamental que les propos de Manuel Vals. Une vidéo en a été réalisée. Nous la diffuserons dans les jours qui viennent.  LFAR

     

    3312863504.jpgÀ congrès sans enjeux, ennui sans limites. Quand les jeux sont faits et que rien ne va fort, difficile de se passionner pour la partie en cours. Les frondeurs rentrés dans le rang, Martine Aubry ayant fait le déplacement pour montrer qu’elle peut bouder ailleurs que dans son coin, la motion A largement votée, les postes répartis entre les courants au prorata de leur influence, le premier secrétaire reconduit dans ses fonctions à sa satisfaction générale, l’hypothèse d’une primaire écartée, celle d’un changement de cap refusée, celle d’un débat de fond, par exemple sur le socialisme, son passé, son présent, son avenir, ou sur le bilan de trois années au pouvoir, n’étant pas inscrite à l’ordre du jour, que restait-il aux délégués d’un parti dont l’image nous parvient encore du fond de la galaxie politique alors qu’il n’est plus qu’un astre mort, une fois épuisés les plaisirs de la buvette et de la visite rituelle à l’admirable Notre-Dame-la-Grande ? Poitiers morne butte…

    Il revenait au Premier ministre, en l’absence du président virtuel candidat réel qui ne se mêle jamais, comme on sait et comme il s’y est engagé, à la petite cuisine que font les grands partis sur leurs petits réchauds, de chauffer la salle et de donner à ses camarades l’illusion qu’ils n’étaient pas venus pour rien. Manuel Valls a donc joué les ambianceurs avec sa fougue habituelle – sa furia espagnole.

    Que faire quand on n’a rien à dire ? Chez les vrais gens, dans le monde réel, on n’en dit rien. Dans l’univers de la politique, ce théâtre d’ombres chinoises et de polichinelles bien de chez nous, on parle. Manuel Valls a parlé plus d’une heure.

    Le chef du gouvernement a énuméré les réformes considérables qu’il a déjà réalisées et affirmé qu’il n’allait pas s’arrêter en aussi bon chemin. Ainsi le prélèvement à la source est-il inscrit sur son agenda, pour une date qui sera précisée ultérieurement. Manuel Valls s’est dit fier de l’équipe qu’il dirige, de son action, de ses résultats, où il allait de soi qu’il n’était pas pour rien. Il a fait acclamer le nom de son chef hiérarchique, « un grand président », a-t-il déclaré sans rire et sans faire rire. Une telle performance, en France, en 2015, n’est évidemment possible que devant un public très choisi.

    En vieux routier de la politique, le Premier ministre, qui se voulait rassembleur, sait que le meilleur moyen d’unir un auditoire sceptique, démoralisé et divisé, est de lui désigner un ennemi commun. Il s’en est donc pris avec virulence au bouc émissaire tout trouvé qu’était cette semaine l’ancien président de la République aujourd’hui président des Républicains. « Un homme qui, par ses pratiques dans l’opposition, était déjà un problème pour le pays », a dit celui dont la pratique du gouvernement pose tous les jours problème. La République du chef des soi-disant Républicains est « une duperie », a poursuivi le chef d’une majorité socialiste dont les rapports avec le socialisme sont une énigme en forme de farce. Il n’a pas eu de mots assez durs, enfin, pour le positionnement politique du numéro 1 des « Républicains », « synthèse entre les fausses promesses de 2007 et le discours halluciné de Grenoble », lui dont le patron tente vainement de faire le lien entre le discours incantatoire du Bourget et les fausses promesses de 2013, 2014 et 2015.

    Valls faisant le procès de Sarkozy, c’est le lutteur de fête foraine attaquant le batteur d’estrade, l’énervé dénonçant l’agité, la charité qui se moque de l’hôpital. Un régal pour les connaisseurs.

     

     

    Journaliste et écrivain - Boulevard Voltaire

     

  • Mathieu Slama : « Le grand drame de la modernité »

     

    Mathieu Slama, essayiste, vient de publier son premier livre : La guerre des mondes : réflexions sur la croisade idéologique de Poutine contre l’Occident. Nous publions d'autant plus volontiers l'entretien qu'il vient de donner à Boulevard Voltaire [23.06] qu'il y exprime des idées tout à fait essentielles qui sont nôtres et qu'en peu de mots il définit la nature de l'affrontement entre la modernité et la tradition. Soit, « deux grandes visions du monde concurrentes : le monde libéral d’un côté, exaltant l’individu et son émancipation ; et le monde de la tradition, exaltant la communauté et l’enracinement. » Qu'on veuille bien lire cet entretien et l'on comprendra davantage encore pourquoi nous avons écrit le 27 mai dernier, à propos de son premier livre : « Nous prévenons les lecteurs de Lafautearousseau; ces réflexions sont importantes. Il faudra être attentifs désormais aux publications de Mathieu Slama ! ». Nous confirmons. LFAR 

     

    sans-titre.pngVous parlez d’une croisade de Moscou contre l’Occident, mais l’offensive n’est-elle pas plutôt menée par les États-Unis, Poutine se bornant à défendre les traditions ?

    Il y a sans doute une part de provocation dans le choix du mot « croisade », mais aussi deux raisons essentielles : d’abord, Poutine lui-même a décidé, depuis quelques années, de s’attaquer frontalement au modèle libéral des sociétés occidentales. Non seulement il défend les valeurs traditionnelles de la Russie, mais il s’en prend explicitement aux pays euro-atlantiques, et à l’Europe tout particulièrement, qu’il accuse de rejeter ses racines et de tomber dans le « primitivisme », au mépris des « valeurs spirituelles de l’humanité ». Ensuite, le mot « croisade » contient une dimension éminemment religieuse, et il se trouve que c’est aussi sur ce terrain que Poutine s’en prend à l’Occident. Défendant « les valeurs de la famille traditionnelle, de la vie humaine authentique, y compris de la vie religieuse des individus », il s’est attaqué à plusieurs reprises à la conception européenne de la laïcité. On connaît aussi sa proximité affichée avec l’Église orthodoxe, qu’il lie étroitement, dans ses discours, au destin national de la Russie. 

    Voici l’intuition de mon livre : ce qui se joue dans le conflit entre Poutine et les pays occidentaux est bien plus fondamental qu’un simple conflit d’intérêts sur les dossiers syrien ou ukrainien. Il y a, en arrière-plan de tout cela, le retour d’un vieil affrontement entre deux grandes visions du monde concurrentes : le monde libéral d’un côté, exaltant l’individu et son émancipation ; et le monde de la tradition, exaltant la communauté et l’enracinement.

    Vous présentez Poutine comme une personnalité attachée à l’égalité entre les nations. Mais est-il vraiment cet apôtre du droit international et de la non-ingérence ? Nous pensons à la Géorgie, à l’Ukraine. Stratégie rhétorique ?

    Un des mots les plus souvent utilisés par Poutine est « diversité du monde ». Dans son discours, l’Occident se rend coupable de vouloir modeler le monde à son image. Il y a là un argument essentiel qu’il faut entendre (stratégie rhétorique ou non) : l’Occident est persuadé que son modèle libéral est applicable au monde entier. Il suffit de feuilleter les reportages dans les médias français sur l’Iran, par exemple : on célèbre ce pays parce qu’il s’occidentalise ! Mais on crie à l’obscurantisme dès qu’il s’agit d’évoquer ses composantes traditionnelles. C’est tout le paradoxe de nos sociétés libérales : nous exaltons l’Autre mais ce n’est que pour annihiler son altérité. Il y a, dans cet universalisme occidental, un mélange d’incompréhension et de mépris. Cet universalisme est aussi dangereux quand il se transforme en action extérieure (cf. les ingérences occidentales catastrophiques au Moyen-Orient).

    En revanche, il est exact que Poutine ne s’applique pas forcément cette règle de non-ingérence. Poutine n’est pas un saint : il y a, chez lui, une ambition impériale, liée à une volonté de protéger les intérêts stratégiques de la Russie face à une Amérique agressive et intrusive. Comme le disait Soljenitsyne, qui s’inquiétait du renouveau impérialiste russe, plutôt que de chercher à s’étendre, la Russie devrait plutôt s’attacher à conserver l’âme du territoire qu’il lui reste. 

    Faisant l’éloge de l’enracinement, vous prenez l’exemple de Bilbo, un Hobbit frileux à l’idée de quitter sa terre natale pour partir à l’aventure. Attachement que vous qualifiez de « noble ». Or, il me semble plutôt que les Hobbits incarnent cette prudence petite-bourgeoise, aux antipodes de la vraie noblesse qui est lutte pour la vie, mépris du confort matériel et passion pour les équipées lointaines.

    Pour illustrer les limites du modèle libéral occidental, j’évoque, en effet, la belle parabole de Tolkien sur le combat de plusieurs communautés fictives qui luttent pour leur survie face à un ennemi technicien et guerrier. Les Hobbits sont des personnages intéressants car ils vivent en vase clos, selon des rites traditionnels immémoriaux. Ils partent à l’aventure à contrecœur, ayant sans cesse la nostalgie de leur terre durant leur voyage. C’est cette nostalgie que je trouve formidable, parce qu’elle représente tout ce que nous avons perdu en Occident. Le rapport à la terre, au lieu, comme disait Levinas, le sens de la mesure, la perpétuation de vieilles traditions qui donnent un sens à notre existence : tout cela ne veut plus rien dire pour nous autres Occidentaux. Les Européens ne comprennent plus qu’un seul langage, celui des libertés individuelles. C’est cela, le grand drame de la modernité.

    Entretien réalisé par Romain d’Aspremont 

    Essayiste
     
     
  • Le scandale LuxLeaks, ou la victoire de l'escroc Juncker

     

    par Jean-Philippe Chauvin

     

    arton8470-7b8cd.jpgC’est un procès qui est passé (presque) inaperçu, peut-être parce qu’il se déroulait au Luxembourg. Bien qu’un journaliste français ait été poursuivi dans cette affaire, le verdict n’a guère ému le pouvoir ni les partis politiques français qui, depuis quelques jours, ne cessent de déplorer le peu d’amour des citoyens envers l’Union européenne. Pourtant, il aurait dû, si la logique (ou la morale ?) avait été respectée : l’UE ne se veut-elle pas un modèle de justice et de transparence, un Etat de Droit (sans Etat propre d’ailleurs, mais plutôt un ensemble d’Etats) et la terre d’accueil de tous ceux qui fuient les traitements et les jugements inéquitables ? 

    En fait, le procès concernait ce que l’on appelle des « lanceurs d’alerte » qui avaient signalé un système de fraude généralisée qui a coûté des dizaines de milliards d’euros aux Etats de l’UE au profit de quelques multinationales et banques peu délicates et oublieuses de leur devoir fiscal de solidarité, mais aussi au profit du Luxembourg, membre de l’Union. Trois personnes étaient ainsi traînées devant le tribunal du Luxembourg au nom du « secret professionnel et du secret des affaires », et deux d’entre elles ont été condamnées pour « vol de données, fraude informatique et divulgation du secret des affaires », tandis que le journaliste français était acquitté : comme le signale Le Monde dans son édition du vendredi 1er juillet « Edouard Perrin n’a fait que son travail de journaliste (pour l’émission « Cash investigation » d’Elise Lucet), conclut le jugement du tribunal. Une vision que le parquet du Luxembourg ne partageait pas, estimant que « la liberté d’expression journalistique » ne devait pas primer sur le respect « du secret professionnel », quand bien même il serait le témoin de « pratiques douteuses ». » Ironie du propos du parquet, à l’heure où les administrations et les Etats, mais aussi les banques et les réseaux sociaux ne laissent plus rien de « secret » à la vie privée des familles et des personnes, malgré les protestations de nombreuses personnes qui souhaiteraient conserver un peu de discrétion, voire de pudeur, dans ce monde hyperconnecté… 

    La condamnation des deux lanceurs d’alerte, elle, nous rappelle aussi que, dans cette Union européenne, ce qui compte d’abord, c’est le profit, l’Argent, les intérêts privés de quelques grandes sociétés ou des actionnaires, plutôt que le bien-être des peuples, la solidarité fiscale et la simple justice sociale. 

    Est-ce un hasard si cette affaire, débutée il y a quelques années et que l’on a nommée « LuxLeaks », avait « provoqué un vaste scandale qui avait touché jusqu’à Jean-Claude Juncker, l’ancien premier ministre luxembourgeois et actuel président de la Commission européenne » ? C’est ce qu’évoque un livre publié il y a peu sous la signature de Mme Eva Joly et intitulé « Le loup dans la bergerie », livre qui met en cause celui qui est effectivement le président de la Commission européenne alors qu’il devrait être, peut-être en prison, au moins à l’écart des institutions européennes si l’on veut qu’elles aient quelque crédit près des contribuables qui sont aussi des citoyens… 

    « Le jugement « LuxLeaks » est d’autant plus intéressant qu’il revient sur le débat qui avait opposé, en avril, la société civile à la directive sur le secret des affaires débattue à Strasbourg. Les ONG avaient vivement dénoncé un texte qui menaçait, selon eux, les lanceurs d’alerte. Le tribunal du Luxembourg semble leur donner raison. « La nouvelle proposition de directive sur le secret d’affaires adoptée par le Parlement européen entend encore resserrer le cadre de cette protection du lanceur d’alerte et augmenter la protection du secret d’affaires au niveau européen. » » Ainsi, non seulement la Commission européenne est présidée par un escroc notoire qui a coûté des milliards d’euros aux budgets nationaux des pays de l’Union, mais le Parlement européen, issu du vote des citoyens de l’Union (malgré une forte abstention récurrente), s’en fait le complice en durcissant la protection du secret d’affaires, non pour éviter l’espionnage industriel ou le délit d’initié, mais pour préserver les intérêts de quelques aigrefins de la Finance… 

    De plus, comme le souligne l’article du quotidien Le Monde, « si ni le droit luxembourgeois ni le droit français ne protègent les lanceurs d’alerte, les juges (du tribunal du Luxembourg) estiment que le droit européen ne le fait, aujourd’hui, pas davantage » : n’est-ce pas incroyable ? Pourtant, c’est bien la réalité et celle-ci ne profite pas au plus grand nombre des Européens… 

    Cette affaire et ce jugement sont terriblement révélateurs des failles, voire des fautes de l’Union européenne ou, du moins, des institutions qui la régentent. Tant qu’il n’y sera pas mis bon ordre, par l’action des Etats au travers du Conseil européen, ou par celle des parlementaires de Bruxelles et de Strasbourg (mais le veulent-ils vraiment ? Rien n’est moins sûr…), l’Union européenne apparaîtra toujours comme le règne des Puissants et de l’Argent-Maître, et elle ne sera pas aimée des peuples et des travailleurs, de ces gens honnêtes qui peuvent soutenir ou à l’inverse, par leur colère électorale, assommer les institutions et leurs servants, comme vient de le démontrer le récent vote des Britanniques… 

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • Avec Trump, l’Amérique est de retour !

      

    par Gabriel Robin
     
    Chacun sait que nous avons souhaité l'élection de Donald Trump plutôt que celle d'Hillary Clinton. Et ce, seulement en considération des intérêts français. Quelles qu'en soient les raisons, les empêchements qu'il a pu subir, il est non moins vrai que Trump a déçu. Dans la forme, mais surtout dans le fond, c'est à dire par son action politique elle-même, par delà le verbe et les gestes. Quelles sont les apparences et quelles sont les réalités ? Très différemment, mais un peu comme pour Emmanuel Macron, les deux aspects sont difficiles à démêler. Dans cette brillante tribune [Causeur, 25.09], Gabriel Robin, dont nous suivons les publications avec intérêt, tente d'apporter des éléments d'appréciation.  LFAR  
     

    3259321246.jpg« God Emperor Trump », tel est le surnom donné au 45ème président des Etats-Unis par une poignée de fidèles sévissant sur internet. Affectueuse et ironique, l’appellation « God Emperor » trahit pourtant la véritable nature de Donald Trump, parfois plus proche de l’image que l’on se fait d’un personnage de bande-dessinée que de celle du chef de la nation « la plus puissante du monde ». Qui est Donald Trump ? Un patriote américain sincère ? Un businessman ? Un personnage de télé réalité ? Un « entertainer » capable de se produire sur les rings de catch de la WWE de son ami Vince Mac Mahon ? Sorte de synthèse des excès de l’Amérique, qui fascine comme elle répugne, The Donald semble diriger son pays avec la subtilité d’un conducteur de « monster truck » lancé à pleine vitesse dans une arène poussiéreuse en bordure de Las Vegas, prêt à toutes les cascades pour satisfaire un public surexcité.

    America, baby !

    Lors du dernier sommet de l’ONU, le discours du président des Etats-Unis en exercice pouvait parfois rappeler la bande-originale du film Team America, notamment la chanson America, fuck yeah ! dont les paroles écrites par Trey Parker, moitié du duo à l’origine de South Park, multiplient les clichés sur l’Amérique. 

    Cliché, Donald Trump l’est à maints égards, s’attaquant aux « Etats voyous », menaçant de raser purement et simplement la Corée du Nord, cherchant des Némésis à la grande nation des libertés. Il serait pourtant réducteur de circonscrire la parole d’un président si particulier à cette succession de rodomontades agressives destinées à être massivement diffusées sur Twitter.  

    Que retenir, au-delà des images, de cette prise de parole tant attendue ? En premier lieu, le retour d’une dialectique traditionnelle opposant le bien au mal, sorte de poursuite de la Guerre froide dans un monde pourtant plus complexe que jamais. Donald Trump déclare notamment que « le problème au Venezuela n’est pas que le socialisme a été mal mis en œuvre mais que le socialisme a été mis en œuvre fidèlement. De l’Union soviétique à Cuba, en passant par le Venezuela, à chaque fois que le vrai socialisme ou communisme a été adopté, il n’a semé que l’angoisse, la dévastation et l’échec ». Si l’on pourrait y voir une contradiction apparente avec sa vision d’un monde ordonné par les nations souveraines, dans le droit fil de l’école westphalienne, le fait que Donald Trump assume l’hégémon américain, c’est-à-dire sa « destinée manifeste » depuis 1945, prouve que l’Amérique est vraiment de retour après des années Obama marquées par une relative passivité.

    Donald « Schwarzie » Trump

    Au fond, Donald Trump n’a rien apporté de neuf aux principes de politique étrangère édictés par les Kissinger et les Brzezinski. Seule la forme a changé, moins subtile et plus brutale. Un parallèle criant pour ce qui concerne l’accord relatif au nucléaire iranien, le président reprenant peu ou prou l’analyse d’Henry Kissinger dans L’Ordre du Monde, lequel juge l’Iran chiite responsable du réveil de l’ensemble du monde musulman. À cette nuance près que Donald Trump refuse tout dialogue avec l’Etat perse, le rangeant unilatéralement parmi les ennemis de l’Amérique. Par son attitude belliqueuse, Donald Trump prend le risque de renforcer les factions iraniennes les plus dures. Lui et ses conseillers, peut-être trop influencés par l’Arabie saoudite, devraient se poser la question suivante : le Moyen-Orient et le monde sont-ils plus sûrs avec Hassan Rohani à la tête de l’Iran ou avec Mahmoud Ahmadinejad ?

    Pareillement, les déclarations hollywoodiennes de Donald Trump sur la Corée du Nord sont difficiles à prendre au sérieux. Personne, y compris Kim Jong-Un, n’a intérêt à une guerre. Quant aux Coréens du Sud, ils ne peuvent que redouter l’idée d’une réunification, particulièrement coûteuse et difficile. Ici encore, l’Amérique de Trump engage un bras de fer avec le rival chinois, montre ses muscles pour rassurer ses alliés et se rassurer dans un monde perturbé où d’autres puissances peuvent lui contester sa suprématie. Rien de nouveau à l’Ouest ? Oui et non, car Donald Trump a deux énormes avantages. Tout d’abord, il clôt l’ère entamée sous Obama durant laquelle les Etats-Unis étaient constamment présentés en modèles par l’Eglise du politiquement correct. Enfin, il a rompu brutalement avec la doxa globaliste et son sillage de déclarations d’intention larmoyantes. C’est déjà beaucoup.  •

     
    Attaché au groupe « Europe des nations et des libertés » du Parlement européen
     
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