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  • Dans le monde, et dans notre Pays légal en folie : la revue de presse de lafautearousseau...

    1. Les deux discours de Mélenchon et Zemmour (1/2) : l'insurmontable contradiction de Mélenchon : critiquer - à bon droit - l'Argent-Roi mais ne pas dire ou savoir que c'est SA si chère Révolution, adorée, déifiée qui, en tuant le Roi, a laissé la place à... l'Argent !

    Mélenchon hier ? Comme d'habitude, et peut-être encore un peu plus, un talent de Tribun indéniable, mais mis au service du poison mortel qui, aujourd'hui menace carrément de mort et disparition la France, l'Europe, la Civilisation...

    Ce poison, ce n'est pas ce qu'il appelle indûment la "créolisation" (mot employé bizarrement à contre-sens par cet homme cultivé...) mais le métissage idéologique imposé, ce nouveau poison mortel par lequel la gauche a remplacé le défunt marxisme-léninisme, qui a tant fait rêver et qui a tant déçu au point d'être, aujourd"'hui, absolument "in-présentable" après le cataclysmique demi-siècle de terreur, d'horreur, d'échecs de l'URSS. D'ailleurs - Mélenchon l'a bien dit hier - il n'est pas communiste...

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    Car, derrière ce métissage idéologique imposé, c'est l'Islam conquérant qui avance masqué, avec le totalitarisme de fait qu'il induit, partout où il règne en maître. Et Mélenchon, de fait, avec les islamo-gauchistes à l'oeuvre tous les jours et partout, est "l'idiot utile" (on connaît ce mot de Lénine !...), de cet Islam conquérant, même et surtout s'il est un tribun talentueux...

    Ajoutons deux choses :

    Au début de son intervention, Mélenchon a cité - mais pour s'en moquer - la célèbre phrase de Joseph de Maistre sur "l'Homme", qu'il n'avait jamais rencontré, ne connaissant que des Russes, des Italiens ou... des Persans. Mélenchon dit que l'Homme existe, et que c'est l'Humanité, qu'elle est en train de bouger, de se fonder ou re-fonder (justement, par la "créolisation") : là aussi, on est confondu et on reste sans voix devant un propos aussi indigent dans la bouche de l'homme cultivé qu'est Mélenchon. Alors, puisqu'il veut jouer au jeu des citations, offrons-lui celle-ci, non moins célèbre, de Bossuet, à lui qui critique l'Argent-Roi que sa Révolution chérie a mis au pouvoir :

    "Dieu se rit des hommes qui maudissent les conséquences dont ils chérissent les causes"

    Mélenchon a proposé ce qui aurait pu être une magnifique ode à la Création, parlant de cet Argent-Roi qui détruit tout, salit tout, pollue tout, des gens (paysans comme consommateurs) à la végétation en passant par les animaux : il a eu des mots très beaux sur l'horrible souffrance animale que nous laissons se développer chez nous, sur la terre de François d'Assise (dont la mère était provençale...). Cette nature (puisqu'il ne veut pas parler de Création, mot évidemment chrétien) est confiée à l'homme, qui a le devoir de la respecter. Oui, ce passage était très beau, très émouvant, très fort. Mais, dans la bonne tisane, il y avait ces quelques gouttes du poison violent, qui nous ramènent à notre titre : cette logique mortifère n'est à l'oeuvre que parce que l'Argent est devenu Roi. Maurras parlait des forces de l'Or et de celles du Sang. Oui : insurmontable contradiction de Mélenchon, même lorsqu'il n'est pas si loin de dire des choses excellentes...

    Pour conclure, dans une belle envolée lyrique, Mélenchon a exhorté ses 3.000 auditeurs : "Ne craignez pas d'être rebelles !", alors que ceux-ci scandaient "Résistance ! Résistance !...". C'est notre tâche que de continuer à dire à l'un et aux autres -même si les apparences sont contre nous - que la vraie résistance et les vrais rebelles se trouvent là où sont ceux qui prêchent la révolution royale et que l'on ne sortira la France de l'ornière où elle se trouve que par la subversion de ce Régime, dont Mélenchon dénonce les conséquences tragiques alors qu'il l'approuve en théorie !... 

    Enfin, le dernier mot de Mélenchon, évidemment absolument irrecevable, est son "et surtout" de clôture : Mélenchon consent bien à dire "Vive la France" mais il dit "et surtout vive la République", car pour lui c'est la République qui fait la France et sans la République il n'y a pas de France. Le "et surtout" de Mélenchon est évidemment à l'opposé irréconciliable du "et surtout" de Zemmour qui lui le répète : "et surtout, surtout, vive la France !". Non, Mélenchon, la République idéologique, qui n'est pas République, n'est pas la France. Bien au contraire, c'est elle qui tue la France...

     

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    2. 1. Les deux discours de Mélenchon et Zemmour (2/2) : Zemmour, parfait dans son style, a imposé sa marque...

    Parlons maintenant du très grand succès que fut le magnifique meeting de Zemmour à Villepinte. Une étoile est née est le titre d'un film assez récent, qui peut parfaitement convenir pour évoquer le Zemmour que nous avons découvert hier : on connaissait ses livres, ses interventions radios (RTL...), on le savait redoutable et passionnant et convaincant chroniqueur/débatteur à la télé (CNews...) mais nul ne savait ce qu'il donnerait face à une salle géante : il fut tout simplement excellent, remarquable, très, très fort.

    Passons sur la stupide querelle des chiffres : France info s'est une fois de plus disqualifiée en offrant 4.000 auditeurs à Mélenchon, là où même BFM/TV (c'est dire !...) en annonçait 3.000 mais en minorant le chiffre de Zemmour : "environ 10.000 personnes", a dit et répété plusieurs fois, ce matin, le journaleux de la chaîne, là où même la télé de "sévice public" que dénoncent Goldnadel et Bercoff en admettait 15.000 : même France 2 et Delahousse ont annoncé "15.000" (là aussi, c'est dire !...) et ont reconnu que l'immense salle était plus que très largement pleine, et surtout d'un public majoritairement jeune, voire, très jeune... 

    Et, face à cette marée humaine, joyeuse, enthousiaste, survoltée... Une étoile est née, et Zemmour a parlé aussi bien, et souvent mieux, que celles et ceux que nous avons l'habitude d'entendre depuis des décennies. Il n'a cherché à imiter personne, il l'a dit dès le début : je serai moi-même, avec mon style, ma façon d'être et de faire, naturel. Et ça a marché...

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    On se demande bien pourquoi, dans un rappel - heureusement bref mais imbuvable tout de même - de la Révolution française, il est allé chercher, au début de son discours, une phrase du sinistre Danton, terroriste dans l'âme, "auteur" de "la journée du 10 août" et de la chute de la Royauté puis, trois semaines après, des monstrueux "massacres de septembre"... Cet assassin de Danton, assoiffé de sang et d'argent, qui disait "Nous ne jugerons pas le Roi, nous le tuerons"... Passons-lui cette seule fausse note d'une réunion réellement réconfortante, et ne retenons que sa citation (faite plus tard dans son discours) extraite d'un très beau texte du Camelot du Roi que fut, toute sa vie, Georges Bernanos :

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    "L’espérance est une détermination héroïque de l’âme, et sa plus haute forme est le désespoir surmonté."

     

     

     

    Prenant l'exact contre-pied de Mélenchon et de sa mal-nommée "créolisation", Zemmour déclare tout de go et tout de suite : "Ce que nous voulons c'est défendre notre Héritage". Il s'inscrit ainsi, fondamentalement, dans la lignée d'une Simone Weil, qui écrivait :

    1A.jpg"L'enracinement est peut-être le besoin le plus important et le plus méconnu de l'âme humaine. C'est un des plus difficiles à définir. Un être humain a une racine par sa participation réelle, active et naturelle à l'existence d'une collectivité qui conserve vivants certains trésors du passé et certains pressentiments d'avenir. Participation naturelle, c'est-à-dire amenée automatiquement par le lieu, la naissance, la profession, l'entourage. Chaque être humain a besoin d'avoir de multiples racines. Il a besoin de recevoir la presque totalité de sa vie morale, intellectuelle, spirituelle, par l'intermédiaire des milieux dont il fait naturellement partie."

    Est-il nécessaire de rajouter quelque chose ? Tout est dit... et Mélenchon, KO debout !

    Ajoutons simplement que voir tant de gens, de jeunes et de très jeunes, scander sans vouloir s'arrêter un "Vive la France ! Vive la France !...", oui, cela fait chaud au coeur.

    Ajoutons aussi que, même si l'on regrette qu'il n'ait pu parler de tout (la Santé et l'Hôpital, par exemple, cela semblait pourtant s'imposer...), Zemmour a été excellent sur le sujet de l'École, qu'il a minutieusement détaillé...

    Un dernier mot sur le nom choisi par Zemmour pour son mouvement :lfar croix croissant.jpg Reconquête. Évidemment excellent en ces temps où un Islam conquérant et redoutable lance sa troisième offensive contre l'Europe chrétienne en général et la France en particulier. Une offensive qui n'est pas militaire, comme lors de la première agression de 711, par l'Espagne, qui s'acheva en 1492 par la Reconquête de Grenade; ni comme lors de la deuxième, en 1453, par la Grèce et la chute de Constantinople, morceau précieux de l'Europe toujours au mains des envahisseurs... Mais invasion "pacifique" si l'on peut dire, et voulue et organisée non pas par "nous", bien sûr, mais par l'idéologie mondialiste promue par l'Argent-Roi et donc, pour nous, par le Système. On en revient toujours au même point. C'est la nuance que nous ajouterons au mot de Zemmour : reconquête, oui, mais pas seulement contre et sur les conséquences du mal, mais contre et sur les causes de ce mal... que nous nommons tous les jours

    Bref, et ces précisions apportées, nous pensons que le "Serment de Villepinte" est d'ores et déjà une donnée incontournable de la nouvelle donne du paysage politique français...

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    3. "Tout va très bien, Madame la Marquise !..." : "Évitez de prendre le métro à La Guillotière". Dans un courriel interne, envoyé par la direction du campus privé Omnes à ses étudiants, il est "fortement recommandé" que ces derniers modifient leurs habitudes de transports pour venir en cours, en raison de "la proximité"  du campus avec le quartier de la Guillotière. Un courriel qui a fait l’effet d’un électrochoc dans le milieu estudiantin.

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    Pour éviter aux étudiants de traverser la Guillotière la nuit, la direction proposerait de faire les cours du soir "à distance" ! 

    "Notre établissement se situe à proximité de La Guillotière, qui connaît des problèmes de délinquances médiatisés ces derniers jours. Évitez de prendre le métro à la station La Guillotière. Rendez-vous plutôt à la station Jean-Macé. Privilégiez la station de tram ou de bus située devant notre école. Faites du copiétonnage." Voilà les conseils communiqués par la direction aux étudiants du Campus privé Omnes Éducation, anciennement Inseec, situé dans l’ancien bâtiment Citroën, rue de Marseille. Ils ont été rendus publics sur les réseaux sociaux par des étudiants...

     

    4. À soutenir : un compte tweeter  #saccagenotredame vient d'être créé pour alerter contre les aménagements hasardeux et modernistes de l'interieur de Notre Dame de Paris...

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    5. Beau succès pour le Téléthon, dont nous nous réjouissons, évidemment, tout en maintenant notre réserve sur son ambiguïté fondamentale : le Téléthon permet une avancée spectaculaire de la recherche, donc des soins, et fait de toute évidence progresser la médecine et reculer les maladies.

    Et des milliers de Français font pour l'occasion, à travers tout le territoire, preuve d'une générosité et d'une solidarité admirables, qui forcent le respect et qui font chaud au coeur : de quoi oublier un temps les laideurs, mesquineries et autres égoïsme ou bas matérialisme qui enlaidissent trop souvent notre quotidien...
     
    Pas question, donc, pour nous, de critiquer en bloc le Téléthon, ni de dire ou faire quoi que ce soit contre le magnifique élan de générosité, de solidarité et... de progrès médicaux qu'il représente et qu'il rend possibles.
  • Vaccination covid-19 : une affaire de gros sous et de copinage ?, par François des Millets.

    Le 8 mai 2021, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé la conclusion d’un nouveau contrat pour acheter jusqu’à 1,8 milliard de doses de vaccins anti-Covid à BioNTech-Pfizer[1].

    Elle est heureuse, Madame von der Leyen, « heureuse d’annoncer [sur le réseau Twitter] que la Commission vient d’approuver un contrat pour 900 millions de doses fermes (+900 millions en option) avec BioNTech et Pfizer[2] ».

    Elle est heureuse mais nous beaucoup moins car cette information nous donne l’occasion de nous interroger sur les dessous d’une campagne de vaccination géante à l’échelle européenne qui représente des sommes absolument pharaoniques et révèle un réseau très serré de relations.

    Vaccination covid-19, une campagne au coût pharaonique

    Effectivement, en mai 2021, l’Union européenne a bien conclu un nouveau contrat pour acheter 1,8 milliard de doses de vaccins Pfizer-BioNTech, livrables jusqu’en 2023[3].

    Le prix des vaccins covid-19 commandés par la Commission européenne aux groupes pharmaceutiques devait rester confidentiel. Mais, selon le Financial Times, les laboratoires Pfizer, BioNTech et Moderna ont récemment renégocié leurs contrats avec l’Union européenne, et brutalement augmenté leurs prix[4]. Le quotidien britannique, qui a eu accès à ces contrats, affirme que le prix d’un vaccin Pfizer est ainsi passé de 15,50 euros à 19,50 euros et celui de Moderna de 19 euros à 21,50 euros.

    Donc, au total, vous avez bien lu, cela représente 1,8 milliards de doses pour une population évaluée au 1er janvier 2021 à 447 millions d’habitants selon Eurostat[5]. Ce qui fait, si nos comptes sont bons, 4 doses par Européen… Au prix de 19,50 euros, on atteint la somme stratosphérique de 35,1 milliards ! Jackpot !

    Alors que les bénéfices de cette entreprise explosent, les explications concernant cette augmentation brutale et importante sont, pour le moins que l’on puisse dire, particulièrement confuses. Le républicain Clément Beaune, secrétaire d’État chargé des Affaires européennes, a déclaré que les doses concernées par l’augmentation des prix « ne sont pas les mêmes que la première génération de vaccins[6] ». Ces vaccins seraient « adaptés aux variants » et « produits sur le sol européen »… Quant à la Commission européenne, celle-ci s’est refusée à tout commentaire, mettant en avant la confidentialité des contrats (de toutes manières, la Commission a toujours refusé de communiquer le prix des vaccins commandés). Contactés, Pfizer et Moderna n’ont pas souhaité réagir[7]. Quoiqu’il en soit, le groupe Pfizer prévoit de demander une autorisation pour une troisième dose de son vaccin, en Europe notamment. En France, le principe d’une troisième dose de vaccin contre le Covid-19 est d’ores et déjà acquis. Le 12 juillet 2021, Emmanuel Macron a déclaré que « dès la rentrée, une campagne de rappels sera mise en place pour permettre [aux personnes vaccinées en janvier-février] de bénéficier d’une nouvelle injection selon le même système et dans les mêmes conditions que la ou les premières[8] ».

    Une quatrième dose est envisagée[9] ! Tout s’accélère.

    Et ce n’est pas terminé car « d’autres contrats et d’autres technologies de vaccins suivront » a annoncé Mme von der Leyen. Et en effet, le contrat conclu avec les laboratoires allemand et américain alliés dans la production de vaccins covid-19 prévoit des livraisons jusqu’en 2023[10] !

    En langage clair, nous ne sommes pas sortis du vaccinodrome géant et l’on comprend que le projet des autorités républicaines comme européenne est de piquer les femmes, les hommes et les enfants compris, tous les 6 mois, avec un vaccin dont les effets à long terme sont totalement ignorés. Alors qu’il est acquis que le vaccin n’empêche pas les contaminations, que le passeport vaccinal crée, dans les lieux de loisirs, les conditions de la contamination[11] et que la vaccination des 12-17 ans ne représente aucun gain pour eux en termes de balance bénéfice/risque puisqu’ils ne sont pas exposés aux formes graves de la maladie !

    Vaccination covid-19, une gigantesque toile d’araignée

    Mais, rassurons-nous, notre destin est entre de bonnes mains ! Il faut dire que Mme von der Leyen est médecin. Économiste de formation, elle soutiendra pourtant une thèse de médecine à l’université Gottfried Wilhelm Leibniz de Hanovre. Le 27 septembre 2015, le site internet anti-plagiat VroniPlag Wiki révèlera que 27 pages de cette thèse contenaient des passages plagiés[12]. Après vérification, l’université ouvrira une enquête au terme de laquelle Mme von der Leyen conservera tout de même son titre de docteur. Cependant, un grand nombre d’experts, parmi lesquels les Professeurs de droit Volker Rieble et Gerhard Dannemann, ne manqueront pas de manifester leur désaccord avec cette décision[13]. En octobre 2015, c’est un représentant de l’université Stanford qui pointera les activités universitaires mentionnées par Mme von der Leyen sur son curriculum-vitae alors que celle-ci n’a jamais reçu les crédits universitaires nécessaires pour les exercer[14]. Par la suite, c’est la presse qui rendra public le fait qu’elle affirmait avoir fréquenté l’université Stanford en tant qu’auditrice invitée, alors que ce poste est inexistant ! Plus modestement, Mme von der Leyen a bien suivi des cours dans cette prestigieuse université américaine mais elle y a obtenu un master en santé publique.

    Mère de 7 enfants, ce dont, à juste raison, elle s’honore, Mme von der Leyen est l’épouse du Professeur de médecine Heiko von der Leyen, actuellement directeur médical d’une entreprise d’ingénierie médicale, Orgenesis Inc. Orgenesis est une société de biotechnologie dont l’objectif est de libérer le potentiel des thérapies cellulaires et géniques (CGT). Cette entreprise de biotechnologie mondiale a lancé un programme appelé BioShield, conçu pour accélérer la découverte et la validation potentielles d’anticorps humains neutralisants comme défense rapide possible de la population en vue d’atténuer la propagation de virus tels que la COVID-19[15]. Étrange coïncidence…

    Ensemble, M. et Mme von der Leyen ont eu un fils, David von der Leyen qui, par ailleurs, autre coïncidence, est un ancien consultant du cabinet McKinsey & Company. Dont la commission européenne est particulièrement friande des services. Ainsi, d’après Euractiv[16], McKinsey a-t-il obtenu un contrat en 2018 pour étudier la faisabilité de la mise en place d’une unité chargée des grandes affaires au sein de l’office allemand de la statistique. Montant de la transaction 878 970 €. McKinsey, toujours, a signé un contrat d’un montant de 966 975 € en 2019 pour fournir une analyse des changements systémiques dans les chaînes de valeur entraînés par l’intelligence artificielle (IA) afin d’anticiper les opportunités pour les petites et moyennes entreprises (PME). Ce projet illustre, au passage, le conflit d’intérêts potentiel qu’est susceptible de soulever l’implication de ces entreprises dans l’élaboration des politiques. Ainsi, l’appel d’offres indiquait-il que « l’objectif général de cette action [était] d’identifier une combinaison optimale de mesures de politique industrielle (jugées nécessaires pour créer un cadre favorable au développement) à l’adoption d’applications d’IA par les PME européennes[17] ».

    Au total depuis 2016, ce sont 5 contrats que le cabinet MacKinsey a cumulés en 5 ans avec la Commission pour un montant global d’environ 5,5 millions d’euros. Au point que, toujours selon Euractiv, cette avalanche de contrats a conduit la Commission européenne à étudier « la mise en œuvre de règles déclaratives plus strictes concernant de possibles conflits d’intérêts entre des missions effectuées pour l’exécutif européen et d’autres clients dans le secteur privé ».

    Or, en février 2020, Mme von der Leyen avait déjà été entendue dans son pays par le Bundestag au sujet des consultants auxquels elle avait eu recours de manière intense alors qu’elle en était la ministre de la Défense[18].

    En ce qui concerne la composition de ce cabinet de consultants, il est à noter qu’un certain Victor Fabius en est le directeur associé. Basé à Paris, celui-ci opère principalement dans le pôle d’activité Consommation et Distribution et pilote le pôle de compétences Marketing et Ventes en France. Spécialisé dans les problématiques de stratégie, de marketing et d’innovation, il accompagne les clients du cabinet dans l’identification de relais de croissance fondés sur une compréhension fine des consommateurs (développement de marques, innovation produit et leviers de pricing). Il accompagne aussi des acteurs européens et mondiaux de l’industrie alimentaire, du secteur textile et de l’e-commerce[19].

    Or, rappelons que ce Victor Fabius n’est autre que le fils d’un certain Laurent Fabius, actuel président du Conseil constitutionnel républicain. Fervent partisan de l’euthanasie et donc de l’autorisation de donner la mort, M. Fabius-père est le coauteur en 2009 d’une proposition de loi républicaine relative au droit de finir sa vie dans la dignité dont l’article Art. L.1111-15 prévoyait notamment de réputer décédée de mort naturelle, en ce qui concerne les contrats où elle était partie, la personne dont la mort résulte d’une aide active à mourir mise en œuvre selon les conditions et procédures prescrites par le code de la santé publique, toute clause contraire étant réputée non écrite ! Lors d’une intervention à l’Assemblée nationale, M. Fabius déclarera, pour assurer la promotion d’un texte posant un principe — celui qui consiste à donner la mort à son prochain — que, pourtant, toutes les religions et toutes les philosophies proscrivent : « l’ouverture de ce droit a reçu et reçoit le soutien de millions de femmes et d’hommes, quelque soient leurs convictions philosophiques, religieuses… ». Allant même jusqu’à affirmer l’existence, de la part de soignants Français, de pratiques d’euthanasie consistant en l’administration, « en dehors de tout cadre légal » de « doses de sédatif qu’on sait mortelles », de « nombreuses euthanasies pratiquées sans règle ni contrôle » (ce qui constituait, au passage, une accusation particulièrement grave à l’encontre d’un corps français dont on a pu constater l’extraordinaire dévouement au service de la vie lors de la crise sanitaire que nous traversons actuellement), M. Fabius n’hésitera pas à présenter l’euthanasie du malade comme une protection de sa personne, comme le signe d’un surplus de fraternité vis-à-vis du patient face à la mort

  • Sécurité globale : quelle politique pour notre pays ? Le défi migratoire (partie 2), par Philippe FRANCESCHI (Consultant

    OPINION. 2022 approche et les attentes et inquiétudes des Français en termes de sécurité sont immenses. Conseiller en sécurité, notre contributeur présente les mesures à prendre, selon lui, pour redresser la barre. Premier défi : l’immigration.

    6.jpegL’assassinat de Samuel Paty par un immigré musulman tchétchène qui s’est radicalisé sur notre territoire remet en lumière, une fois de plus, la problématique plus générale de notre politique d’immigration et de droit d’asile. Les nations européennes dont la France se sont petit à petit liées les mains au fil des traités et ont organisé et amplifié l’appel d’air immigrationniste que nous connaissons aujourd’hui.

    Ce cercle vicieux qui aboutit à affaiblir l’identité européenne et la lutte contre le terrorisme islamiste nécessite que les nations européennes reprennent leur liberté d’action. C’est possible, mais en remettant en question les textes européens qui nous condamnent à cette situation et, d’une manière générale, la supériorité de la législation européenne sur les lois nationales, en faisant prévaloir le principe de « subsidiarité descendante » sur la problématique migratoire. L’assentiment des Français souverains devra se faire par référendum.

    Immigration : reprenons notre liberté d’action

    Où en sommes-nous ? Le traité sur l’Union européenne, dans sa version consolidée après le traité de Lisbonne de 2009, dispose en son article 6 que l’Union adhère à la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales (CEDH) qui vise aussi, au-delà de la convention de Genève de 1951, à protéger quiconque, et donc les « migrants », de la torture, des peines et traitements inhumains et à ne pas les expulser vers un pays où ils courent le risque d’être victime d’un tel traitement. Cette Convention proclame aussi le droit au respect de la vie privée et familiale, ce qui recouvre le regroupement familial (art. 8). D’autre part, le 13 décembre 2011, l’Union européenne est allée plus loin en adoptant la directive « qualification » 2011/95/UE, qui fait elle-même référence à la Convention de Genève et qui consacre une « protection subsidiaire » à côté de celle du statut de réfugié traditionnel. Celle-ci est attribuée à l’étranger qui ne remplit pas les conditions d’obtention du statut de réfugié et qui prouve qu’il est exposé, dans son pays, à la peine de mort, la torture, les traitements inhumains ou dégradants, mais aussi — et c’est là que le bât blesse — à une « menace grave et individuelle contre sa vie ou sa personne en raison d’une violence qui peut s’étendre à des personnes sans considération de leur situation personnelle et résultant d’une situation de conflit armé interne ou international ». C’est évidemment la porte ouverte à l’immigration massive musulmane incontrôlée, compte tenu du nombre de conflits dans le monde. On voit donc bien comment l’étau s’est petit à petit resserré et a fini par nous étrangler. Pour aggraver la situation, la loi française n° 2012-1560 du 31 décembre 2012 poussa le raisonnement jusqu’au bout en supprimant le délit de séjour irrégulier sur notre territoire suite à plusieurs arrêts de la Cour de Justice de l’Union européenne allant dans le sens de ce qui précède.

    La loi 2018 « pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie » n’est qu’une adaptation à cette situation et a vocation à essayer vainement de réduire les délais d’attente et davantage reconduire à la frontière. Autant de vœux régulièrement formulés depuis vingt ans par les gouvernements successifs. Ce n’est pas un cap de fermeté contre l’immigration massive comme annoncé par Emmanuel Macron. Pour couronner le tout, le Pacte de Marrakech de 2018, pacte mondial « pour des migrations sûres, ordonnées et régulières » vise in fine petit à petit, à imposer une coopération en matière de migrations internationales et vient encore obscurcir l’émergence de solutions alternatives. Alors, comment sortir de cet étau ?

    Nous avons besoin de remplacer ce système par un cercle vertueux c’est-à-dire par la révision des dispositions de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH) en matière d’asile et de regroupement familial, et par une réécriture plus stricte de la notion de protection « subsidiaire » de la directive « qualification » 2011/95/UE. Sinon, il nous faudra constater cette impasse et sortir de ces traités par référendum, y compris celui de Schengen, afin de renouer avec le contrôle de nos frontières nationales. Il s’agit de valoriser le principe de subsidiarité descendante qui figure dans l’esprit de l’art 5 du TFUE. Au regard des principes évoqués, il apparaît parfaitement envisageable de proposer une révision de la répartition entre les compétences exclusives et celles partagées, au regard du niveau de souveraineté à retrouver, et de vérifier si le niveau d’implication de l’Union dans les compétences partagées est bien conforme au principe de proportionnalité. Par ailleurs, il faudra évidemment rétablir le délit de séjour irrégulier sur notre territoire.

    D’autres mesures devront être prises : Le code de la nationalité mérite d’être remis à plat avec des principes fondamentaux inscrits dans la Constitution, dont le maintien du droit du sol, mais sous conditions (acquisition de la nationalité française à 18 ans, sous réserve d’une prestation de serment portant allégeance aux valeurs de la République, le parjure générant d’office la perte de la nationalité française).

    Nous devons réviser les accords bilatéraux signés avec les pays d’origine des migrants, qui facilitent actuellement l’immigration « subie » et n’ont plus de justification aujourd’hui (Algérie, Maroc, Tunisie). Il faut instaurer la préférence nationale pour les aides sociales afin d’en finir avec les pompes aspirantes de nos droits sociaux. Les regroupements familiaux et les prestations sociales qui en découlent doivent être strictement limités à une épouse et aux enfants de cette dernière. Le non-respect de cette règle par des collectivités publiques doit être sanctionné pénalement. Les reconduites à la frontière doivent être systématisées dès le refus de résider sur le territoire français notifié, tandis que les États qui refusent de reconnaître leurs ressortissants doivent être pénalisés par des mesures économiques. La règle du maintien en France des mineurs isolés doit être abrogée. Les demandes de droit d’asile doivent être effectuées exclusivement dans nos ambassades. Afin de lutter — enfin — efficacement contre les réseaux de passeurs, trafiquants de chair humaine, aux ramifications nationales, mais surtout internationales, un office central de lutte contre l’immigration clandestine sera créé. Il sera rattaché à la Police aux frontières (PAF). Le trafic d’êtres humains sera sanctionné par 20 ans de réclusion. L’objectif est de lutter contre les passeurs en empêchant les départs par bateau de la Libye et les passages par les Balkans. Enfin, la double nationalité ne sera plus autorisée pour les fonctions de député, sénateur, ministre, Premier ministre et président de la République, en raison des conflits d’intérêts évidents.

    Redonner confiance aux forces de l’ordre tout en exigeant des résultats

    La lutte contre le sentiment d’insécurité a été une imposture cherchant à masquer la réalité de la situation. L’insécurité s’est accrue alors que les effectifs et moyens des forces de sécurité intérieure et des armées ont été réduits, affectant dramatiquement la protection et la défense du pays. Une loi de programmation pour la sécurité intérieure sera nécessaire à l’instar de celle pour la Justice. Il s’agit de rassurer les forces de l’ordre sur les moyens indispensables à leurs missions incluant des investissements clairement affichés et sanctuarisés, en particulier la reconstitution en cinq ans des effectifs des forces de sécurité supprimés par Nicolas Sarkozy (14 500 suppressions de poste) et qui n’ont pas été comblés ni par François Hollande ni par Emmanuel Macron, mais aussi par des mesures sociales comme par exemple une facilitation du logement des policiers dans leur zone de travail.

    Accroître l’empreinte territoriale des forces de l’ordre

    L’État doit reprendre toute sa place régalienne dans le domaine de la sécurité. En contrepartie de l’investissement de l’État dans la mission « sécurité », une exigence de résultats sera attendue de la part des forces de sécurité intérieure police et gendarmerie qui devront accroître leur « empreinte territoriale » : nombre de patrouilles de jour, de nuit, réellement déployées au quotidien, modalités d’intervention, réserves disponibles. Elles devront reprendre le chemin de la police de voie publique ou de proximité, mission ayant glissé petit à petit vers les polices municipales qui en assurent aujourd’hui la quasi-totalité dans nombre de villes. Cela devra se traduire par une nécessaire transformation profonde de la police nationale tant au niveau de la formation initiale et continue que du commandement, ainsi qu’une nécessaire adaptation de l’organisation du temps de travail aux besoins opérationnels, comme le réclame le rapport d’octobre 2020 de la Cour des comptes sur l'organisation du temps de travail et les heures supplémentaires dans la police nationale. Son fonctionnement sera amélioré, en particulier en plaçant sous l’autorité d’un seul responsable, dans chaque département, des services de police en charge de la sécurité publique, de la police judiciaire et de la police des frontières (quand il y a lieu). Un chef, une mission, des moyens, voilà un principe qui a fait ses preuves !

    Accroître l’empreinte sécuritaire

    Au niveau de la répartition de la compétence territoriale police/gendarmerie, le critère du seuil de densité démographique est dépassé. Le critère pertinent est devenu celui du seuil géographique de « fracture sécuritaire », c’est-à-dire lorsque l’équilibre est en danger. À cet égard, au critère du volume d’effectifs appliqué à une zone, il faut substituer celui de la performance. C’est d’ailleurs ce que propose également le rapport de la Cour des comptes de mai 2021 sur le bilan du rattachement de la gendarmerie nationale au ministère de l’Intérieur, qui demande qu’un audit soit effectué sur les redéploiements de compétence effectués jusqu’en 2015. La Cour des comptes écrit, à juste titre, qu’« il pourrait être souhaitable de prendre en compte la doctrine d’emploi et le mode d’organisation de chaque force, de façon à attribuer la compétence sur des bassins de délinquance particuliers à celle qui apparaîtrait là mieux à même de répondre aux problèmes qui s’y présentent ». À la police comme à la gendarmerie de s’interroger sur leurs territoires à « fracture sécuritaire » comme les quartiers dits de reconquête républicaine et d’y concentrer des moyens humains issus de leur zone de responsabilité encore non fracturée.

    Un « continuum de sécurité » dont il faut dénoncer les effets pervers

    D’une manière générale, la tendance au désengagement de l’État de cette mission régalienne s’il en est qu’est la sécurité doit être endiguée. En effet, le besoin accru de sécurité est patent, mais au lieu de renforcer la police et la gendarmerie nationales, l’État transfert de plus en plus depuis une quarantaine d’années une partie de cette responsabilité aux polices municipales et semble aujourd’hui prêt, selon une espèce de glissement inéluctable, à y associer les sociétés privées de sécurité. La complémentarité doit rester la règle, mais pas le transfert de responsabilité par petites touches successives. Renforcer de plus en plus les polices municipales au lieu des forces de sécurité d’État aboutit à plus de sécurité pour les villes qui en ont les moyens (le cas de Nice est emblématique). Cela engendre donc une inégalité de sécurité entre les Français. Attention donc à la cohérence avec l’exigence de sécurité partout et pour tous. Il est donc nécessaire de dénoncer la forfaiture du gouvernement actuel qui conçoit le renforcement des polices municipales et de la sécurité privée dans le cadre du concept fumeux de Police de Sécurité du Quotidien (PSQ), sous couvert d’un « continuum de sécurité » dont il faut dénoncer les effets pervers.

     

    Philippe FRANCESCHI
    Consultant en sécurité
    Philippe Franceschi, ancien officier supérieur de gendarmerie et ex-responsable du projet "contre-terrorisme Sahel" de la Commission européenne, est consultant dans le domaine de la sécurité.

    Source : https://frontpopulaire.fr/

  • Frédéric Rouvillois: l’automne du «Penser printemps» Entretien avec l'essayiste et historien conservateur Frédéric Rouvi

    Frédéric Rouvillois, professeur de droit public et écrivain © Hannah Assouline

    Pour l’historien et essayiste conservateur, auteur de Liquidation, Emmanuel Macron et le saint-simonisme (Le Cerf, 2020), Emmanuel Macron incarne mieux que personne le monde dans lequel nous vivons: on ne sait pas où on va, mais on avance bien. Dans le sillage du saint-simonisme, notre président, derrière une façade démocratique, met en place une oligarchie d’experts. Entretien

    2.jpegCauseur. Pour vous, Macron est un continuateur du comte de Saint-Simon (1760-1825). Peut-être faut-il rafraîchir la mémoire de quelques lecteurs (et de votre servante). Peut-on dire que les saint-simoniens sont les ancêtres des élites mondialisées ?

    Frédéric Rouvillois. En tout cas, ils annoncent certaines de ces élites mondialisées qui réalisent la fusion du libéralisme et du socialisme, plus exactement d’un libéralisme encadré et d’un socialisme inégalitaire. En un sens, le saint-simonisme est une sorte de religion théorisée par Saint-Simon dans son dernier ouvrage, Le Nouveau Christianisme (1825), avec une église et une morale presque droit-de-l’hommiste, qui substitue aux fois anciennes, supposées mensongères, une religion de l’Homme s’émancipant par l’économie de la misère et de l’ignorance, et accédant à l’âge d’or.

    Mais le saint-simonisme est avant tout une idéologie de la mobilité, de la fluidité et de la compétition, avec l’idée que chacun doit repartir de zéro pour se lancer dans la compétition à corps perdu, en fonction de ses « capacités ».

    La compétition, que ce soit pour les femmes, le pouvoir et l’argent, est l’un des moteurs de l’existence humaine, bien avant l’époque moderne.

    Je ne prétends pas que nous devrions vivre comme les moutons d’un troupeau bêlant de concert. Mais pour le saint-simonisme, la vie et l’histoire du monde se résument à cette compétition, l’objectif de chaque individu étant d’être « à sa place » dans la cordée. Le postulat de Saint-Simon, « à chacun selon ses capacités, à chaque capacité selon ses œuvres », implique à certains égards une table rase indéfiniment répétée, puisque pour que chacun parte sur la même ligne que tous les autres, il faudrait éliminer non seulement le patrimoine matériel accumulé au sein de chaque famille, mais aussi le patrimoine culturel… Le système éducatif jacobin imaginé par Robespierre préconisait que les enfants soient retirés de leur famille pour qu’ils ne soient pas pervertis, qu’ils grandissent ensemble jusqu’à l’âge adulte pour pouvoir participer de manière égalitaire à la République. Je ne dis pas qu’en prônant l’école à trois ans et la suppression de l’école à la maison, mon collègue Blanquer soit exactement dans la même optique, mais il y a quand même quelque chose de cela.

    Pourquoi rattacher Emmanuel Macron à Saint-Simon plutôt qu’à Marx ? Marx aussi installe le primat de l’économie après tout.

    Et pourquoi rattacher le pape à Jésus-Christ plutôt qu’à saint Paul ? Eh bien, parce que saint Paul est un disciple de Jésus-Christ ! Or, s’agissant de la place de l’économie et de la conception de l’Histoire, Marx est très largement un disciple de Saint-Simon, comme il le reconnaît volontiers. En outre, il y a dans la problématique macronienne du dépassement de la politique par l’économie un évident lien de parenté avec Saint-Simon. Enfin, il y a chez Macron cette dimension libérale indéniable dont vous conviendrez qu’on peut difficilement la rattacher au Manifeste du Parti communiste.

    Qualifieriez-vous le macronisme d’utopie ?

    À certains égards, oui. Comme le saint-simonisme, il rêve d’une sorte de réconciliation universelle à laquelle on parviendra en dépassant ou en surmontant les différences (entre riches et pauvres, hommes et femmes, etc.). Libérés des conflits, les hommes seront libres d’agir selon leur volonté et de réussir selon leurs talents. Il y aura donc autant d’histoires que d’êtres humains : c’est la fin de l’Histoire.

    Ces quelques rappels étant faits, venons-en aux reproches ! À vous lire, on dirait que la seule alternative au monde liquide décrit par Zygmunt Bauman est l’ordre ancien et immuable dans lequel la naissance était déterminante. Si l’histoire n’avait pas opéré de liquidations successives, nous serions encore dans les cavernes.

    Ne me caricaturez pas trop ! Évidemment qu’il faut de la souplesse. Récuser la liquidation universelle et permanente, reconnaître le rôle structurant des limites ou des frontières ne signifie pas qu’on veut mettre des limites partout, et à tout. Si la tradition n’est pas en évolution permanente, elle se suicide. Quant au vrai but du conservateur, ce n’est pas de conserver la totalité de ce qui existe, mais de reconnaître qu’il y a dans le passé des choses qui sont bonnes, d’autres qui le sont moins et de faire un tri. Il est contraint à un devoir d’inventaire permanent. De son côté, le saint-simonisme, y compris dans sa version macronienne, valorise le mouvement en tant que tel. Ce qu’il faut c’est être « en marche », changer, être dans le « trans », le passage. Et si l’islam inquiète Macron, c’est 

    moins parce qu’il menace une certaine identité française, que parce qu’il fait obstacle à la société liquide et dépourvue de repères fixes rêvée par Saint-Simon.

    En attendant, « à chacun selon ses capacités », c’est la définition de la méritocratie. Vous dénoncez le gouvernement des experts, mais je me rappelle les Gilets jaunes affirmant que n’importe qui est capable de gouverner. Désolée, je ne leur aurais pas confié la boutique ! On ne peut pas se passer d’une forme de légitimité rationnelle.

    Je ne nie évidemment pas le rôle des experts, des scientifiques, des universitaires – dont je fais partie. Ce que je reproche à Macron c’est de nous jouer le grand air de la démocratie citoyenne. Les saint-simoniens au moins assumaient leurs idées : ils établissaient clairement une hiérarchie entre ceux qui ne savent rien, et qu’il faut par conséquent écarter du pouvoir, et ceux qui savent, à qui il incombe de diriger à proportion de leur savoir : Cédric Villani président, en somme, en attendant l’intronisation de la prochaine médaille Fields. La méritocratie des experts, c’est l’aristocratie du savoir qui entraîne, chez les saint-simoniens, une oligarchie du pouvoir. En soi, la chose n’est pas forcément négative, je ne me sens pas personnellement une appétence démocratique faramineuse. Ce qui est plus gênant, c’est d’être dans le faux-semblant, de mettre en place cette aristocratie sans l’assumer tout en faisant croire que l’on est toujours dans une perspective parfaitement démocratique ! Notre fameuse convention citoyenne pour le climat s’inscrit dans cette logique : on fait croire que c’est le peuple qui parle, alors que derrière la scène, les experts prennent les décisions, avant que le président ne déclare à Brut, le 4 décembre, que ce n’est pas « parce que les 150 citoyens ont écrit un truc que c’est la Bible, ou le Coran ».

    Notre politique sanitaire actuelle – et le sacro-saint principe de précaution sur lequel elle est fondée – renvoie au « corps glorieux » de Saint-Simon.

    En effet, les saint-simoniens voulaient réconcilier l’esprit et la matière. C’est ce qu’ils appelaient « la réhabilitation de la chair » : tout un programme !

    Ambition louable…

    C’est vous qui le dites… En tous cas, cela peut évoluer vers un hygiénisme fanatique. De nombreux médecins entouraient du reste les saint-simoniens, tout comme Macron aujourd’hui. En 1832, lors de l’épidémie de choléra à Paris, ils n’hésitent d’ailleurs pas à préconiser une dictature sanitaire assumée comme telle. La religion de l’homme exige que tout soit fait pour que son corps, sa vie matérielle ou physique soient préservés, « quoi qu’il en coûte », comme dirait qui vous savez… Quand on ne croit plus qu’en l’homme, il faut absolument sauver ça, sinon tout est fichu. Or, comme le montre Olivier Rey dans L’Idolâtrie de la vie, plus l’État donne, plus cela crée de frustrations qui engendrent à leur tour une nouvelle demande, qui entraîne plus d’intervention de l’État et ainsi de suite.

    D’une façon générale, vous semblez partir du principe que tout vient d’en haut et vous oubliez la demande sociale qui est à la fois une demande de protection, d’ouverture et de flexibilité. Les gouvernés aussi font du « en même temps ». La doctrine macrono-simonienne n’est-elle pas la plus adaptée à l’individu roi qui veut que ses droits lui soient garantis tout en ayant accès à ce qui se passe à l’autre bout de la planète ?

    En effet, si Emmanuel Macron a gagné la présidentielle, ce n’est pas juste parce qu’il était là à ce moment-là, que Hollande avait fait preuve de son incapacité et que Fillon avait les mains sales. Macron correspond tout à fait à notre époque. Le nouveau monde dont il parle, c’est celui qu’on a devant les yeux. Je serais étonné qu’il ne soit pas réélu en 2022, car il est dans le sens de l’Histoire, comme les disciples de Saint-Simon l’étaient au moment de la révolution industrielle. Dans le sens du vent. Mais je doute que ce vent soit toujours bon pour notre pays.

    En tout cas, les peuples ne veulent plus de modernisation à marche forcée. Peut-on dire que le saint-simonisme, que vous créditez aussi de plusieurs réalisations, a accompli sa mission historique ?

    C’est une question de marxiste ! Effectivement, si l’Europe de Jean Monnet ne me fait pas vibrer, le saint-simonisme a sans doute fait des choses utiles. Pour autant, je ne pense pas qu’il y ait une « mission historique » du saint-simonisme. Ni d’aucune doctrine d’ailleurs !

    Justement, Emmanuel Macron n’est-il pas plus complexe que ce que vous pensez ? Avant même le tournant de ces derniers mois, il avait une certaine prétention à la verticalité, là où le saint-simonisme consacre le triomphe de l’horizontalité. Bref, on ne peut pas le réduire à l’utilitarisme.

    Il l’a montré en choisissant le Louvre pour son premier discours de président. C’était étonnant, et assez séduisant. Il y a chez lui une forme de verticalité, un sens de la culture, même s’il explique « en même temps » que la culture française n’existe pas, un sens du spirituel, même si dans son livre Révolution (2016), il oublie complètement les interrogations religieuses de sa propre jeunesse. Sa seule incursion dans ce domaine consiste à expliquer que les religions sont des obscurantismes allant à l’encontre des Lumières : référence d’ailleurs omniprésente dans son discours, et qui le replace dans une généalogie plus longue.

    Macron n’a-t-il pas été rattrapé par le réel, c’est-à-dire par l’anthropologie ? Aujourd’hui, il semble comprendre qu’il y a bien une nation et un peuple français, il parle des frontières, il fait son aggiornamento sur l’islamisme. J’ai beaucoup de mal à croire qu’il n’y ait que de la communication, du paraître, dans ce nouveau cours.

    Je ne sais pas quelle est la sincérité de son propos, qui a connu sur ce point nombre de sinuosités. À certains moments, il semble habité par l’histoire de France, à d’autres, plus fréquents, il paraît dominé par sa vision européiste, ou bien il évoque la souveraineté de la France tout en croyant d’abord en celle de l’Europe, donnant l’impression de faire des variations autour d’un thème fixe, comme quelqu’un qui ferait des circonvolutions en trottinette sans sortir de la piste cyclable.

    Peut-être, mais l’homme nouveau n’est pas apparu par miracle, il y a toujours des gens attachés à des territoires, des langues et des histoires particulières. Que cela lui plaise ou pas, Macron est capable de le comprendre et d’en tirer les conséquences.

    Je ne pense pas que quelques attentats, aussi atroces soient-ils, suffisent à faire basculer aussi radicalement un homme doté depuis si longtemps de cette colonne vertébrale idéologique qu’est le saint-simonisme. Charles Perrault, l’un des premiers grands progressistes de la fin du XVIIe siècle, compare l’Histoire à un fleuve qui traverse parfois des grottes souterraines pour ressortir plus loin, encore plus puissant. Je ne crois pas que le Macron nouveau, qui parle avec émotion de la France, de son histoire, de sa culture, soit le Macron définitif, ni même le véritable. Avec le coronavirus et le « séparatisme » islamiste, il met en veilleuse certaines de ses convictions – mais dès que les choses iront mieux, on retrouvera le progressiste qui constitue le « Macron profond ».

     

  • Macron, notre Orphée national

     

    Par Hilaire de Crémiers

     

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    Emmanuel Macron poursuit sa quête et n’arrête pas son chant. L’univers en est témoin. 

    Emmanuel Macron, dès le début de sa présidence, s’est situé là où, dans sa pensée sûrement réfléchie, il devait se situer, c’est-à-dire au plus haut niveau international : entre Vladimir Poutine et Donald Trump, en chef naturel de l’Europe et en « penseur » du monde de demain. Le nouveau président français n’avait parlé de réformer et de redynamiser la France que pour pouvoir s’adresser avec plus de liberté et plus d’autorité au monde. Car, le monde, comme l’Europe et la France, a un grand et urgent besoin de se réformer, lui aussi, et d’abord en esprit, tant les risques encourus qui accompagnent la mondialisation heureuse, s’accumulent à l’horizon.

    Il fallait, il faut un lanceur d’alerte. Le voici : c’est lui. Il a tout vu, tout jugé, tout soupesé, des immenses possibilités de progrès pour l’humanité tout entière si les peuples qui la constituent, font les bons choix, comme des dangers non moins immenses qui la menacent dans le cas inverse.

    La France idéale de Macron

    La France s’est administré la leçon à elle-même et par sa voix à lui, légitimée, sacralisée dans la verticalité par son élection à lui, bien à lui, et qui a tranché heureusement un débat crucial où la France – il est catégorique sur ce point, il l’a dit et redit – s’est retrouvée elle-même dans un choix fondamental entre ce qu’il appelle lui-même le recroquevillement nationaliste, le pire de tous les maux, et l’ouverture audacieuse où brille le champ du possible pour parler comme le lyrique grec.

    La France peut donc à son tour administrer sa leçon au monde et, toujours et encore, par sa voix à lui ; car sa voix à lui est dorénavant la voix de la France. C’est le moment, le fameux « kairos » grec où tout se joue du passé, du présent et de l’avenir, où le sens des destins se dessine à coup sûr. Il n’est pas permis de manquer une telle « occasion ».

    Et donc voici que, par, avec et en Macron, la France est de retour – c’est ce qu’il pense et affirme – : à la fois monarchique et révolutionnaire, impériale et républicaine, humaniste et résolument moderne. Elle peut et doit se faire entendre : enfin intelligente, audible, cohérente en ses multiples facettes et ses composantes aussi indéfiniment variées qu’indéfiniment accueillantes, elle s’inscrit avec la dignité qui s’impose et dont il s’est totalement investi, dans la grande tradition qui la caractérise, une et multiple, qui est, comme il l’a expliqué, beaucoup plus qu’une culture particulière et qui la place à cette hauteur de certitude et de compréhension où s’épanouit son magistère aussi ferme que bienveillant que personne au monde ne peut lui contester. Là, amour et justice, comme dans l’antique psaume, s’embrassent ; philosophie et politique se retrouvent et s’épaulent ; technologie de la modernité et littérature du cœur et de l’esprit frayent le même chemin de l’antique tragédie humaine enfin comprise et sentie ; poésie et histoire recommencent à célébrer leurs noces éternelles. Qui pourrait ne pas être sensible à une telle voix ? La nature elle-même y répond, car elle s’adresse aussi et d’abord à elle. Les animaux s’enchantent à ce sort meilleur qu’elle promet ; alors, comment l’homme se montrerait-il plus sauvage ? Les arbres et toute la végétation du monde s’apprêtent à l’écouter religieusement comme dans le tableau de Poussin ; le ciel, la terre, le climat, oui, le climat si perturbé par l’homme, vont lui obéir : c’est qu’une telle voix sait leur parler. Le nouvel Orphée conquiert le monde par le charme irrésistible de sa pensée et de son discours. Ah ! que seulement sa douce et belle chimère, son Eurydice, cette « justice » aussi vaste que lointaine qui devrait être la raison même du monde, cette Eurydice qu’il chérit, ne s’éloigne point de la voix et de la lyre de son Orphée de peur qu’en s’égarant, poursuivie par quelque méchant Aristée, jaloux et impie, elle ne se fasse piquer au talon par le serpent captieux.

    Un langage mythologique

    Mythe, direz-vous, Ami lecteur ? Non point, c’est le réel de notre président qui refaçonne le monde à son idée. Il en est le centre ; il le dit en toute simplicité. Il n’est que de prendre connaissance de l’entretien qu’il a donné récemment à La Nouvelle Revue française.

    « Les Français sont malheureux, dit-il, quand la politique se réduit au technique, voire devient politicarde. Ils aiment qu’il y ait une histoire. J’en suis la preuve vivante. Je suis très lucide sur le fait que ce sont les Français et eux seuls qui m’ont fait et non un parti politique. »

    Et encore :

    « Je suis une aberration dans le système politique traditionnel… En réalité, je ne suis que l’émanation du goût du peuple français pour le romanesque. Cela ne se résume pas en formules, mais c’est bien cela le cœur de l’aventure politique. En somme, on est toujours l’instrument de quelque chose qui vous dépasse …»

    À propos de l’Europe qui incontestablement, après tant d’espoirs grandiosement exprimés, lui inflige depuis six mois une série de déceptions, il se revanche en lui annonçant des temps tragiques que lui, plus qu’aucun autre, saurait et sait assumer :

    « Ce vieux continent de petits-bourgeois – ce n’était pas ce qu’il disait sur la Pnyx à Athènes ni à la Sorbonne ! – se sentant à l’abri dans le confort matériel, entre dans une nouvelle aventure où le tragique s’invite. Notre paysage familier est en train de changer profondément sous l’effet de phénomènes multiples, implacables, radicaux. Il y a beaucoup à réinventer… Paradoxalement ce qui me rend optimiste, c’est que l’histoire en Europe redevient tragique

    Et de conclure :

    « Dans cette aventure, nous pouvons renouer avec un souffle plus profond dont la littérature ne saurait être absente. »

    Ah bon ! Colette et Giono, Gide et Camus, Proust et Céline sont les auteurs qu’il cite comme l’ayant structuré. Qu’est-ce à dire, au juste ? On ne sache pas que Gide soit structurant ! Et ce n’était certes pas les intentions d’un Proust ni d’un Céline.

    Et voilà qui rend compte et de l’homme et de ses décisions et de ses prétentions. Rappelons-nous : Poutine reçu à Versailles ; Trump invité le 14 juillet ; sa longue mélopée prophétique sur la Pnyx où l’histoire se récapitule ; son cours magistériel et initiatique à la Sorbonne ; sa leçon sympathique, d’allure aussi réaliste qu’impertinente, faite en Afrique et à l’Afrique ; ses mises en garde adressées à l’Europe ; son intervention en Syrie, à ce qu’il dit, à la fois médicinale, philosophique, exemplaire ; sa récente visite d’État à Washington, ses entretiens tout en souplesse, en compréhension, en incitation, en subtil aménagement des compromis internationaux avec un Trump aussi brutal qu’amical, les embrassades réciproques à tous moments qui n’empêchèrent point son discours solennel, de conviction historique, prononcé en anglais au Congrès et salué par des applaudissements unanimes, où il n’omit aucun des articles de son credo, y compris sur le climat ; son voyage en Australie où il redit sa vision du monde ; son court passage en Nouvelle-Calédonie où il se garde de prendre parti sur la question pendante pour laisser s’exprimer la seule liberté ; son prochain voyage à Moscou en ce mois de mai où il se propose de dire tout ce qu’il doit dire… Si cette voix était entendue, il n’est pas de problème qui ne trouverait sa solution, n’est-ce pas ?

    Il y a du Hugo chez Macron – plus que du Camus ou du Proust ! –, cet art de faire des synthèses qui se veulent poétiques, en cascades successives, où la France, c’est l’Europe, l’Europe, c’est le monde, le monde, c’est l’univers, l’univers, c’est Dieu, et Dieu, c’est tout, le grand Tout que l’Esprit domine. Quel Esprit ?

    Une conception surannée

    05fe6f673edb12c50532f31ec1805c65.jpgNotre Orphée réussira-t-il à conquérir et reconquérir son Eurydice ? De sourds grondements se font entendre. Que se passera-t-il le 12 mai quand Trump prendra sa décision au sujet de l’Iran ? Le conflit israélo-palestinien prend des proportions dont nul ne peut prédire les conséquences ; le Moyen-Orient explose littéralement et de tous les côtés. L’Europe n’est plus qu’une superstructure sans cohésion interne. Tout ce qui était annoncé dans ces colonnes, il y a six mois, se réalise ; ce n’est plus nous qui écrivons que le rêve européen de Macron s’évanouit : tous les commentateurs s’y mettent ! La Russie sera de plus en plus russe et la Chine – de nouveau impériale – de plus en plus chinoise. La Corée du Nord et la Corée du Sud se rapprochent… Les tensions commerciales et monétaires qui ne font que commencer, exaspèrent les enjeux nationaux. Rien ne se passe comme prévu selon le plan idéal du songe macronien ; l’initiation orphique risque de se perdre dans le sombre néant des jours.

    Et, cependant, Orphée chante… Il continue de chanter. Et Eurydice va disparaître. Qui ne sait d’avance qu’il échouera ?… Trop amoureux d’elle ! Sa tête arrachée quelque jour par les Ménades vengeresses et roulant dans les flots impétueux de l’histoire, de sa langue glacée réclamera aux échos indéfiniment son Eurydice.

    Eurydicem vox ipsa et frigida lingua

    Ah ! miseram Eurydicen, anima fugiente, vocabat ;

    Eurydicen toto referebant flumine ripae.     

    Hilaire de Crémiers

  • Mariage du prince Harry ? Où est exposée sur Atlantico la spécificité du principe dynastique

     

    Atlantico : Entretien avec Jacques Charles-Gaffiot 

     

    2293089609.14.jpgPlus de trois milliards de personnes ont regardé à la télévision le mariage du prince Harry samedi dernier 19 mai à Windsor. Est-ce seulement pour ses aspects people ? L'auteur Jacques Charles-Gaffiot a décrypté pour Atlantico ce qui, derrière les ors et le cérémonial, fait en profondeur la spécificité de la monarchie, du principe dynastique, et qui n'a pas été dit. C'est en cela que cet entretien qui ne manque pas de profondeur, nous a intéressés.  LFAR     

     

    ob_8053b6_jacques-charles-gaffiot-les-rois-sou.jpgAtlantico - Le mariage du Prince Harry et de Meghan Markle aura lieu ce 19 mai dans la chapelle Saint Georges du château de Windsor. Derrière l'aspect frivole de l'événement, quelles sont les causes de l'engouement pour le mariage princier ? Faut-il y voir une référence dans les mots de Winston Churchill à la jeune Reine Elizabeth, reprenant ce que Walter Bagehot percevait comme crucial au sein de la Constitution, entre « the efficient » (l'efficient) et « the dignified » (solennel, honorable), séparant ainsi l’action du gouvernement du rôle de la Monarchie ?

    Jacques Charles-Gaffiot - Votre question résume assez bien toute la problématique dans laquelle se meuvent dans l’exercice de la souveraineté non seulement la monarchie anglaise mais également les différents Etats du monde, quel que soit finalement le régime auxquels ils appartiennent. Effectivement, derrière un aspect purement mondain qui demeure le prisme à travers lequel les médias scruteront dans ses moindres détails le mariage princier du 19 mai, se trouve exprimée une nouvelle fois la séduction exercée sur les gouvernés par le bon usage de l’autorité. Car il ne faut pas s’y tromper, si le côté « glamour » de cette union peut séduire le bon peuple par son aspect romantique et faire verser dans les chaumières des larmes d’ivresse, il faut donner une autre explication à cet engouement quasi universel suscité par ce mémorable événement.

    Nous ne parlons pas ici du « pouvoir » exercé par les gouvernants qui peut aller jusqu’à s’appliquer de manière coercitive sur leurs inférieurs, mais de « l’autorité », c’est à dire de ce penchant naturel qui pousse les gouvernés à reconnaître dans la personne investie de la souveraineté, une allégeance assumée, reconduite au fil des années et voire même au-delà.

    Comment donc se fait-il que des millions de téléspectateurs ou que des centaines de milliers de spectateurs acceptent de suivre bouche bée la retransmission d’une festivité familiale unissant deux personnes qu’ils ne rencontreront pour la plupart sans doute jamais ? 

    Certains parleront de la fascination exercée par un spectacle aussi chamarré que suranné :

    Le luxe, la grandeur ou « l’esprit de magnificence » pour reprendre l’expression chère à Madame de Genlis, gouvernante des princes de la Maison d’Orléans au milieu du XVIIIe siècle, peuvent à juste titre séduire une foule. Mais la pompe déployée au château de Windsor n’est en rien une pure ostentation. Cela serait du plus mauvais goût. Mais comme le note Félicité de Genlis, partie se réfugier en Angleterre durant la Terreur, « l’esprit de l’étiquette » … « paraît avoir toujours été de ménager avec un art infini et d’accorder les droits les plus étendus de la souveraineté avec la dignité de l’homme, accord délicat et difficile, mais qui peut seul donner au trône la majesté et tout l’éclat qu’il peut avoir ». C’est ainsi qu’il faut-il tout d’abord comprendre le minutieux bal paré organisé aujourd’hui tout au long de la journée. Chacun pourra percevoir, pour autant que les yeux sachent voir et les oreilles entendre, que la véritable grandeur sait naturellement élever tout ce qui l’approche et, qu’à l’inverse, chercher à rabaisser revient à détruire en manifestant un emploi des plus malheureux et des moins nobles de l’apanage de la puissance.

    Ainsi des millions de spectateurs sont-ils conviés à sentir en eux-mêmes cette sorte d’élévation, comme s’ils étaient invités à se rapprocher des acteurs de la scène. Mais au milieu de tant d’honneurs, de marques d’attention, ils observeront également l’énorme distance à laquelle se tient le souverain.

    Aussi captivante soit-elle, la fascination exercée par ces fastes royaux n’explique pas tout. Il faut oser le dire, la famille royale d’Angleterre et la Reine en particulier, sont aimées… dans les proportions dépassant largement civilités, déférences ou considération.

    Or, l’amour ne se force pas. Il convient donc de chercher à l’engouement de ce mariage princier une autre explication plus satisfaisante.

    On approchera plus facilement d’une réponse en considérant ce qui se passe chez nous, en France.

    Certes, Emmanuel Macron a donné à sa fonction une grandeur qui avait été bien mise à mal depuis longtemps, et que les médias, l’intelligentia post soixante-huitarde ont contribué à vilipender et à conspuer également durant des lustres.

    Même en faisant montre de réelles compétences, les chefs d’Etat français, à part peut-être le Général, n’ont jamais suscité pareille adulation. En France, tout au moins depuis la Ve République, les titulaires de la souveraineté se sont plu, en fait, à n’exprimer de leur personnage placé au sommet de la hiérarchie, que la moitié des qualités données à leur fonction, celle touchant à l’exercice du pouvoir en délaissant volontairement l’incarnation de l’autorité, assimilée à une forme déguisée de l’autoritarisme. Non par un choix délibéré, mais davantage parce que chefs de parti politique, aux regards de leurs administrés, il est devenu de plus en plus difficile de voir en nos Présidents de la République de véritables arbitres disposés à sacrifier l’ensemble de leurs intérêts personnels ou de leurs préjugés idéologiques dans le but de préserver les intérêts de la Nation et de garantir le règne de la Justice.

    On pourra en rire ou même s’en moquer. Mais que l’on s’attache un instant à observer l’attitude de la souveraine anglaise durant la cérémonie organisée ce matin. Comme elle en a fait la promesse en accédant au trône, toute sa personne et mise au service de la fonction qu’elle exerce. Toute sa personne… jusqu’au terme de son existence. Il ne s’agit pas là d’un don de soi fantaisiste pouvant être repris selon certaines convenances pour succomber au découragement ou se livrer à d’inavouables débordements.

    A une époque où le relativisme est de règle, l’exemple anglais force l’admiration et fait converger vers lui la masse des suffrages. Devant les caméras du monde entier, tout au long de cette nouvelle journée (comme hier et assurément comme demain) Elisabeth II accomplit son « métier » de Reine. Mieux, elle s’y consacre.

    Voilà le mot lâché…  Les nombreux commentateurs du mariage de Harry et de Meghan, trop aveuglés par les feux de la rampe, ne diront rien sur le sens le plus profond de ce spectacle offert au monde entier. Elisabeth II est un personnage sacré. Depuis son couronnement, autour d’elle, se déploie une véritable liturgie qui ne s’estompe qu’en privé. Ce cérémonial singulier s’exprime aujourd’hui et se déploie depuis les premiers préparatifs jusqu’au terme de l’événement : les ors, le faste, le rituel si achevé concourent à la beauté de la cérémonie. Mais comme l’enseigne Platon puis à sa suite Thomas d’Aquin, ce beau relatif conduit au Beau lequel conduit au Vrai. Pareille affirmation n’est plus dans l’air du temps. Et l’on entend déjà les rumeurs des contestataires, héritiers de 68, les indignations des sceptiques professionnels, les moqueries de la bien-pensance !

    Quant à la foule qui se bouscule à Windsor, comme tous ceux suspendus à leur poste de télévision ou devant leur tablette numérique, ils ont pressenti sans trop y réfléchir qu’il se passe, à l’occasion de ce mariage, quelque chose d’exceptionnel. D’instinct, ils ont mesuré qu’une dose de transcendance s’exhale dans l’exercice de la souveraineté. Et s’ils se comptent ce matin en millions d’individus n’est-ce pas parce que dans leur univers quotidien cette aspiration semble pouvoir renaître après son soigneux effacement et la tentative de son remplacement par l’instauration de pseudo principes qui au final demeurent vides de sens malgré tous les efforts déployés pour les faire apparaître comme des universaux.

    Une fois de plus, dans la chapelle de Windsor, l’authentique fidélité d’un souverain à son serment solennel conjugué à l’acte consécratoire reçu, contribue à faire avancer la construction de l’humanité d’une manière sûre et sereine.   

    Dans quelle mesure cette référence au « Dignified » peut-elle se conjuguer avec la personnalité de Meghan Markle, non pas en tant que roturière mais en tant que célébrité ? Quelles sont les conséquences d'un tel mariage entre famille royale et la célébrité ? 

    Jacques Charles-Gaffiot - Les ailes du papillon se consument toujours au contact du feu ! Il faut sans doute à Meghan Marke beaucoup d’efforts ou une prédisposition exceptionnelle pour évoluer dans la position qui est désormais sienne. On l’a vu avec Diana, l’échec est toujours possible. La fonction commande beaucoup de sacrifices. Cependant, arrivant à la sixième place dans la succession au Trône, le prince Harry peut « prendre le risque » de choisir une épouse selon son cœur. La « célébrité » toute factice de l’actrice de second plan peut disparaître rapidement pour donner naissance à une « célébrité » plus authentique, reposant sur des actes méritoires renouvelés.

    « Noblesse oblige » dit le dicton. L’obligation se mue en devoirs en face d’une noblesse aussi neuve. La nouvelle duchesse devra faire ses preuves. En s’aventurant sur des sentiers incertains, son époux, les membres de sa nouvelle famille et plus encore Elisabeth II sauront sans doute l’avertir à temps des dangers encourus. 

    Sur un temps plus long, qu'est-ce que la nouvelle génération a pu apporter à la famille royale ? Inversement, quelles sont les fragilités que cette nouvelle génération aurait pu provoquer ?

    Jacques Charles-Gaffiot - Ces fragilités sont bien sûr celles de la génération actuelle qui recherche la satisfaction immédiate de ses désirs en considérant de surcroît que tout étant relatif plus aucune valeur ne saurait s’imposer. 

    L’héritage de 68, la vacuité de certains systèmes de pensée très en vogue, le désir de tenter toutes les expériences, une conception fallacieuse de la notion de liberté, le consumérisme sous toutes ses formes compulsives, la jouissance sans entrave sont de véritables écueils.

    Mais la nouvelle génération peut apporter avec elle et insuffler au sein de la famille royale une série de forces nouvelles permettant une heureuse transmission de la charge détenue depuis trois siècles. Le long règne d’Elisabeth II a pu apporter avec le temps un certain conformisme dont les petits-enfants de la souveraine pourront s’affranchir tout en sachant garder à l’esprit la hauteur de la charge qu’ils doivent incarner. Le principe monarchique ne saurait s’affranchir de cette médiation qui lui est sans doute spécifique. La souveraineté s’incarne dans une personne. Il est heureux qu’elle puisse se manifester à travers un jeune couple entouré d’enfants. Mais en l’absence d’adéquation, le principe s’effondre rapidement et bientôt n’a plus de raison d’être. Dans ce cas, comme le mentionne Louis XVI dans son Testament, « n’inspirant plus le respect le monarque est plus nuisible qu’utile ».

    Enfin, la jeune génération a su acquérir une expérience sans doute plus diversifiée et plus riche qu’autrefois. Voilà un véritable atout pouvant permettre à ces jeunes princes et princesses de parvenir à rester fidèle à leur vocation dynastique tout en sachant mettre un pied dans l’avenir.   

    Jacques Charles-Gaffiot est l'auteur de Trônes en majesté, l’Autorité et son symbole (Édition du Cerf), et commissaire de l'exposition Trésors du Saint-Sépulcre. Présents des cours royales européennes qui fut présentée au château de Versailles jusqu’au 14 juillet 2013.

    atlantico

  • 17 octobre 1961 : un « massacre » imaginaire, par Bernard Lugan.

    Le 17 octobre prochain, comme chaque année, les autorités françaises, les islamo-gauchistes et le « Système » algérien vont commémorer un massacre qui n’a pas eu lieu…

    Sur ce blog, ayant périodiquement à la même date déconstruit l’histoire officielle de ce prétendu « massacre », je me contenterai de renvoyer au chapitre IX intitulé « 17 octobre 1961, un massacre imaginaire » de mon livre « Algérie l’Histoire à l’endroit » en ajoutant ici quelques éléments essentiels à la compréhension du montage culpabilisateur qui nous est imposé :

    bernard lugan.jpg1) La guerre d'indépendance algérienne se déroula également en métropole. Pour la période du 1er janvier 1956 au 23 janvier 1962, 10 223 attentats y furent ainsi commis par le FLN. Pour le seul département de la Seine, entre le 1er janvier 1956 et le 31 décembre 1962, 1433 Algériens opposés au FLN furent tués et 1726 autres blessés. Au total, de janvier 1955 au 1er juillet 1962, en Métropole, le FLN assassina 6000 Algériens et en blessa 9000 autres.

     

    2) Face à ces actes de terrorisme visant à prendre le contrôle de la population algérienne vivant en France, le 5 octobre 1961, un couvre-feu fut imposé à cette dernière afin de gêner les communications des réseaux du FLN et l’acheminement des armes vers les dépôts clandestins.

     

    3) En réaction, le 17 octobre 1961, le FLN décida de manifester afin de montrer sa force, et pour tenter d’achever sa prise de contrôle des Algériens vivant en métropole.

     

    4) Assaillis de toutes parts, les 1658 hommes des forces de l’ordre rassemblés en urgence, et non les 7000 comme cela est trop souvent écrit, sont, sous la plume de militants auto-baptisés « historiens », accusés d’avoir massacré des centaines de manifestants, d’en avoir jeté des dizaines à la Seine et d’en avoir blessé 2300.

     

    Or, cette version des évènements du 17 octobre 1961 à Paris relève de la légende et de la propagande. Tout repose en effet sur des chiffres inventés ou manipulés à l’époque par le FLN algérien et par ses alliés communistes. Jouant sur les dates, additionnant les morts antérieurs et postérieurs au 17 octobre, pour eux, tout Nord-Africain mort de mort violente durant le mois d’octobre 1961, est une victime de la « répression policière »… Même les morts par accident de la circulation comme nous le verrons plus loin !!!

     

    Cette manipulation fut réduite à néant en 1998, quand le Premier ministre de l’époque, le socialiste Lionel Jospin, constitua une commission d’enquête. Présidée par le conseiller d’Etat Dieudonné Mandelkern, elle fut chargée de faire la lumière sur ce qui s’était réellement passé le 17 octobre 1961 à Paris. Fondé sur l’ouverture d’archives jusque-là fermées, le rapport remis par cette commission fit litière de la légende du prétendu « massacre » du 17 octobre 1961[1].

     

    Le paragraphe 2.3.5 du Rapport intitulé Les victimes des manifestations est particulièrement éloquent car il parle de sept morts, tout en précisant qu’il n’y eut qu’un mort dans le périmètre de la manifestation, les six autres victimes n’ayant aucun lien avec cet évènement, ou ayant perdu la vie postérieurement à la dite manifestation dans des circonstances parfaitement détaillées dans le rapport.

     

    Quel est donc l’état des connaissances aujourd’hui ?

     

    - Le 17 octobre 1961 à Paris, il n’y eut qu’une seule victime dans le périmètre de la manifestation… et ce ne fut pas un Algérien, mais un Français nommé Guy Chevallier, tué vers 21h devant le cinéma REX, crâne fracassé. Par qui ? L’enquête semble attribuer cette mort à des coups de crosse de mousqueton.

     

    - Le 17 octobre 1961, alors que se déroulait dans Paris un soi-disant « massacre » faisant des dizaines, voire des centaines de morts algériens, ni les hôpitaux parisiens, ni l’Institut Médico-Légal (la Morgue), n’enregistrèrent l’entrée de corps de « NA » (Nord-Africain dans la terminologie de l’époque). Ce qui ne veut naturellement pas dire qu’il n’y eut pas de blessés, mais mon analyse ne porte que sur les morts.

     

    - A Puteaux, donc loin du périmètre de la manifestation, deux morts furent néanmoins relevés, or ils étaient étrangers à la manifestation. L’un d’entre eux deux, Abdelkader Déroues avait été tué par balle, quand le second, Lamara Achenoune, avait quant à lui été achevé par balle après avoir été étranglé.

     

    - Le 18 octobre, à 04 heures du matin, le bilan qui parvint à Maurice Legay le directeur général de la police parisienne était donc de 3 morts, pour rappel, Guy Chevallier, Abdelkader Déroues et Lamara Achenoune. Nous sommes donc loin des dizaines ou des centaines de morts et de « noyés » auxquels la bien-pensance française rend annuellement hommage !!!

     

    Conclusion : le seul mort algérien de la manifestation est donc un Français métropolitain…

     

    Certes, postulent les accusateurs de la France, mais les cadavres des Algériens « massacrés » par la police furent reçus à l’IML, l’Institut Médico-Légal de Paris (la Morgue), les jours suivants.

     

    Cette affirmation est également fausse. En effet, l’Annexe III du « Rapport Mandelkern » donne un décompte détaillé des 41 cadavres de Nord-Africains entrés à l’IML de Paris du 19 octobre au 4 novembre. Pour mémoire, le 17 octobre il n’y eut aucune entrée, et 2 le 18 octobre.

    Sur ce nombre de 41 morts, 25, soit 13 corps identifiés et 12 corps non identifiés sont mentionnés sous la rubrique « Dossiers pour lesquels les informations disponibles sur la date de la mort ou ses circonstances ne permettent pas d’exclure tout rapport avec les manifestations des 17-20 octobre ». Ceci fait que les 16 autres morts n’ont rien à voir avec la manifestation du 17 octobre.

     

    En ce qui concerne les 25 morts restants, notons immédiatement que le sous-titre de l’Annexe III est singulier car la manifestation dont il est question eut lieu le 17 octobre et non les 19 et 20 octobre. De plus, ce titre est trompeur car il laisse sous-entendre que ces 25 décès auraient donc pu être causés par la police française, chiffre d’ailleurs régulièrement et péremptoirement transformé en morts avérés par certains auteurs ou journalistes. Or :

     

    1) Si ces derniers avaient pris la peine de lire le document en question dans son originalité et son intégralité, et non à travers ses recensions, ils auraient vu qu’en face de chaque corps est porté un numéro de dossier de la police judiciaire suivi de la précision suivante : « Indications relevées dans le dossier d’enquête de la police judiciaire ».

     

    2) Or, grâce à ces « Indications relevées dans le dossier d’enquête de la police judiciaire », il apparait clairement que 17 de ces 25 défunts ont été tués par le FLN, la strangulation-égorgement, l’emploi d’armes blanches etc., n’étant pas d’usage dans la police française… D’autant plus que parmi ces 17 morts, quatre furent assassinés le 19 octobre, soit deux jours après le 17 octobre, à savoir un commerçant qui avait refusé de suivre la grève du 19 octobre décrétée par le FLN et deux autres ligotés et noyés par ce même FLN…

     

    3) Cela interroge donc sur le placement de ces morts dans la rubrique « Dossiers pour lesquels les informations disponibles sur la date de la mort ou ses circonstances ne permettent pas d’exclure tout rapport avec les manifestations des 17-20 octobre ».

     

    Voyons le détail de cette liste : 

     

    Corps Identifiés :

     

    - 6 furent tués par le FLN (strangulation, arme blanche, arme à feu)

    - 2 décès sur la voie publique (troubles mentaux et alcoolisme)

    - 1 décès par crise cardiaque le 21 octobre

    - 1 décès par accident de la circulation

    - 1 mort à l’hôpital Boucicaut des blessures reçues le 17 octobre.

    - 2 morts dont les causes ne sont pas élucidées.

     

    Corps non identifiés

     

    - 7 tués par le FLN (1 arme blanche, 2 noyades, 1 noyade nu, 2 armes à feu, 1 strangulation)

    - 1 mort de blessures à la tête. Blessures reçues le 17 octobre ? Nous l’ignorons.

    - 1 mort des suites de blessures reçues Place Saint-Michel

    - 3 morts dont les causes ne sont pas élucidées.

     

    Conclusion, sur 25 morts « pour lesquels les informations disponibles sur la date de la mort ou ses circonstances ne permettent pas d’exclure tout rapport avec les manifestations des 17-20 octobre », la Morgue n’en a reçu que deux décédés très probablement des suites de blessures reçues le 17 octobre. Une interrogation demeure pour l’un d’entre eux, mais sans aucune certitude.

    Soit 2 ou 3 morts des suites de leurs blessures, aucun n’ayant perdu la vie durant la manifestation[2] laquelle n’a donc comme il a été dit plus haut, connu qu’un seul mort, le Français Guy Chevallier.

     

    Nous voilà donc très loin des 50, 100, 200 ou même 300 morts « victimes de la répression » avancés par certains, et pour lesquels François Hollande a reconnu la responsabilité de la France !!!

     

    Mais, plus encore :

     

    1) Le « Graphique des entrées de corps « N.A » (Nord-africains) par jour. Octobre 1961 », nous apprend que du 1er au 30 octobre 1961, 90 cadavres de « NA », furent reçus à l’Institut Médico-Légal. Or, selon les enquêtes judiciaires, chaque décès étant suivi d’une enquête, la plupart de ces morts étaient des musulmans pro-Français assassinés par le FLN !!!

     

    2) Pour toute l’année 1961, 308 cadavres de « N.A » entrèrent à l’IML, dont plusieurs dizaines de noyés. Or, toujours après enquête, il fut établi que la quasi-totalité de ces morts étaient des victimes du FLN (Harkis, partisans de la France, individus ayant refusé d’acquitter « l’impôt de guerre », membres du MNA etc.). Or, une des méthodes d’assassinat du FLN était l’étranglement ou l’égorgement suivi de la noyade…

     

    Pour les historiens de métier, les prétendus « massacres » du 17 octobre 1961 constituent donc un exemple extrême de manipulation de l’histoire.

    Quand la liberté de penser sera rétablie dans cette Corée du Nord mentale qu’est devenue la pauvre université française, ils feront l’objet de thèses car ils seront alors étudiés comme un cas d’école de fabrication d’un mythe. Comme Katyn, comme les « charniers » de Timosoara en Roumanie, comme les « couveuses » au Koweit ou encore comme les « armes de destruction massive » en Irak.

     

    Mais, dans l’immédiat, sourds, aveugles ou simples agents d’influence, les butors continueront à ânonner la légende culpabilisatrice du « 17 octobre 1961 ». D’autant plus que, dans l’actuel contexte de tension franco-algérienne, Alger va faire donner ses affidés qui seront complaisamment relayés par ses habituels supplétifs de presse. 

     

  • Éphéméride du 7 septembre

     7 septembre 2014 : Première sortie en mer pour la réplique de L'Hermione

     

     

     

     

     

    1008 : Valenciennes, protégée de Notre Dame du saint Cordon 

     

    Cette année-là est dure pour les Valenciennois, décimés par la peste.

    Un saint ermite, Bertholin, vivant retiré près des bords de l’Escaut, supplie la Vierge de secourir la ville. Marie lui demande alors de réunir tous les habitants sur les murailles. Elle leur apparaît et fait entourer la ville, par un ange, d’un cordon écarlate. La peste cesse aussitôt, et ceux qui l’avaient contractée sont guéris.

    En guise de remerciement, les notables de l’époque s’engagèrent à organiser une procession chaque année, à la date anniversaire de ce miracle : le sept septembre. Aujourd’hui fixée au deuxième dimanche de septembre, le Tour du Saint Cordon est le plus ancien pèlerinage français: il a célébré ses mille ans en 2008. 

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    Il y a, en fait, deux Tours : le premier, ou petit tour le matin; et le grand tour, l’après midi, dans toute la ville :

    http://basiliquesaintcordon.valenciennes.fr/  

    Dans notre catégorie Patrimoine, Racines, Traditions,  voir l'article Les mille et une processions de Notre-Dame du saint cordon de Valenciennes  

     

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    1254 : Saint Louis rentre de Croisade

     

    Pendant ces six années passées en Terre Sainte, la Régence était assurée par sa mère, Blanche de Castille : c'était d'ailleurs la seconde fois puisque, au début du règne, elle avait déjà été régente, lors de la minorité de son fils, à la mort de son mari, Louis VIII, et cela constitue, pour cette espagnole, une particularité unique, et dans l'Histoire de France, et dans l'histoire de la Royauté française...

    Ainsi donc, cinq fois, dans l'histoire de France - mais c'était pendant la Royauté, cela ne s'est jamais produit sous la République..... - des femmes ont exercé le pouvoir suprême; et quatre fois ces femmes étaient d'origine étrangère : à méditer, en ces temps où le Pays légal ne parle que de "féminisme/promotion de la femme/parité/non-discrimination..." et autres tartes à la crème pour bobos/gauchos de tout poil...

    BLANCHE.JPG
     Les six Régentes de France :
    • Blanche de Castille (deux fois régente pour Saint Louis);
    • Anne de Beaujeu (pour Charles VIII);
    • Louise de Savoie (pour François 1er);
    • Catherine de Médicis (pour Charles IX);
    • Marie de Médicis (pour Louis XIII);
    • Anne d'Autriche (pour Louis XIV)...

     

     

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    1303 : Philippe le Bel fait arrêter le Pape

     

    À Anagni, Guillaume de Nogaret se saisit de la personne de Boniface VIII (qui avait excommunié le Roi), dans le but de le faire déposer par un Concile. La population parvient à libérer le Pape, mais celui ci mourra peu après à cause de cette épreuve.

    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre V, Pendant 340 ans l'honorable famille capétienne règne de père en fils :

    7 septembre,buffon,saint cloud,saint cordon,saint louis,blanche de castille,regence,philippe le bel,napoléon,valenciennes,tristan bernard"...Boniface VIII avait pris fait et cause pour le comte de Flandre et sa fille que le roi avait traités en rebelles et qu'il gardait prisonniers. En somme, le pape, chef suprême de la chrétienté, victorieux dans sa longue lutte avec les empereurs germaniques, trouvait naturel de contrôler les gouvernements. C'est ce que Philippe le Bel (ci contre) n'accepta pas et, contre la papauté, il défendit les droits de la couronne et l'indépendance de l'État français.

    Boniface VIII s'était mêlé de choses qui ne le regardaient pas. Il ne se contentait pas de reprocher à Philippe le Bel d'avoir touché ou saisi les revenus de l'Église, - le grand souci du roi, tandis qu'il était aux prises avec les difficultés, européennes, étant de ne pas laisser sortir d'argent de France. Le pape critiquait le gouvernement de Philippe le Bel, l'accusait d'oppression et de tyrannie, intervenait même dans les finances puisqu'un de ses griefs était l'altération des monnaies, mesure nécessitée par la guerre, elle aussi : car, en ce temps-là, où l'on n'avait pas la facilité d'imprimer des billets de banque, on mettait moins de métal précieux dans les pièces de monnaie, ce qui était la forme ancienne de "l'inflation monétaire".

    Philippe le Bel reçut mal ces remontrances et la France les reçut aussi mal que lui. Pour frapper les imaginations, comme s'y prendrait aujourd'hui la presse, le roi publia de la bulle Ausculta fili un résumé qui grossissait les prétentions du pape. Il répandit encore, dans le style du "Trop allemand", une réponse insolente où Boniface était appelé "Sa Très Grande Fatuité" tandis que Philippe ne lui donnait que "peu ou point de salut". Enfin, pour mieux marquer qu'il avait la France derrière lui, le roi convoqua des États généraux. On a prétendu de nos jours que c'était une innovation, que de ces États de 1302 dataient une institution et l'origine des libertés publiques.

    À la vérité, il y avait toujours eu des assemblées. L'une d'elles, nous l'avons vu, avait élu Hugues Capet. Les bourgeois des villes, les gens de métier avaient coutume de délibérer sur les questions économiques, en particulier celles des monnaies. La convocation de 1302 ne les surprit pas et ne paraît pas avoir été un événement, car l'élection des représentants du troisième ordre - le "tiers état" - n'a pas laissé de traces et tout se passa comme une chose naturelle et ordinaire puisque la convocation fut du mois de mars et qu'on se réunit dès avril, à Paris, dans l'église Notre-Dame.

    Nobles, bourgeois, clergé même, tous approuvèrent la résistance de Philippe le Bel au pape. Le roi de France "ne reconnaissait point de supérieur sur la terre". C'est l'expression dont Bourdaloue s'est servi plus tard, pour donner, en exemple agréable à Louis XIV, la "vigueur" avec laquelle saint Louis avait agi pour défendre les droits de la couronne. Une tradition de la monarchie et de l'État français s'était formée

     
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    Guillaume de Nogaret s'empare de la personne du Pape...

     

    Boniface VIII, qui avait une grande force de caractère, n'était pas homme à céder. Il maintint sa prétention de convoquer à Rome un concile pour juger le Capétien et "aviser à la réforme du royaume". Philippe le Bel était menacé d'excommunication s'il refusait de laisser partir pour Rome les prélats français. Toutefois, il chercha à négocier. Sa nature le portait à épuiser les moyens de conciliation avant de recourir aux grands remèdes. C'est seulement quand il vit que le pape était résolu à l'excommunier et à user contre lui de ses forces spirituelles, ce qui eût peut-être amené un déchirement de la France, que Philippe prit le parti de prévenir l'attaque et de frapper un grand coup.

    Il était temps, car déjà la parole pontificale agissait et le clergé, les ordres religieux, les Templiers surtout, hésitaient à suivre le roi et à donner tort à la papauté. C'est alors que le chancelier Guillaume de Nogaret se rendit à Rome, trouva Boniface VIII à Anagni et s'empara de sa personne. Délivré, le pape mourut d'émotion quelques jours plus tard (1303).

     

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    Cette audace, cette violence étonnèrent l'Europe. On avait vu un César germanique s'humilier à Canossa devant Grégoire VII. Le roi de France triomphait. Il avait osé faire violence au pontife sans rompre le mariage des fleurs de lis avec la papauté. Les bulles de Boniface VIII étaient annulées. Le roi de France était maître chez lui. Il avait joué gros jeu pour sauver son autorité et l'unité morale du royaume. Le signe de sa victoire, ce fut que Clément V, ancien archevêque de Bordeaux, passa pour un pape français et s'établit à Avignon. Pendant trois quarts de siècle, les papes y resteront sous la protection de la monarchie française..."

     

      Un peu d'humour ne faisant jamais de mal, on pourrait dire que, malgré la violence du procédé, Philippe IV le Bel, petit-fils de Saint Louis, donne ici un assez bel exemple de ce qu'est réellement la laïcité, et montre qu'il en avait bien la saine conception que la Royauté en a toujours eu, en somme...

     

     

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    1707 : Naissance de Buffon

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    "...Pourquoi les ouvrages de la Nature sont-ils si parfaits ? c’est que chaque ouvrage est un tout, et qu’elle travaille sur un plan éternel dont elle ne s’écarte jamais; elle prépare en silence les germes de ses productions; elle ébauche par un acte unique la forme primitive de tout être vivant : elle la développe, elle la perfectionne par un mouvement continu et dans un temps prescrit. L’ouvrage étonne, mais c’est l’empreinte divine dont il porte les traits qui doit nous frapper. L’esprit humain ne peut rien créer, il ne produira qu’après avoir été fécondé par l’expérience et la méditation; ses connoissances sont les germes de ses productions : mais s’il imite la Nature dans sa marche et dans son travail, s’il s’élève par la contemplation aux vérités les plus sublimes, s’il les réunit, s’il les enchaîne, s’il en forme un tout, un système par la réflexion, il établira sur des fondements inébranlables, des monuments immortels..."

     (Discours prononcé à l'Académie française le jour de sa réception)

     

    Paul Dupré lui a consacré ce bel article, dans Le Figaro Magazine du 26 mars 2011 : Buffon.pdf 

     

     

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    1670 : Paris, "Ville ouverte" : aux origines des Grands Boulevards...

     

    Entre les Guerres de religion et la Guerre de Trente Ans, l'impérieuse nécessité de protéger une capitale trop proche des frontières de l'est et du nord (150 kilomètres à peine...) avait poussé la monarchie à améliorer la défense de Paris en construisant une ligne de six bastions, un kilomètre en avant de l'enceinte de Charles V : cette nouvelle enceinte - dite "de Louis XIII" - était aussi appelée "enceinte des Fossés jaunes", d'après la couleur du limon des terrassements.

    Mais ensuite, les conquêtes du début du règne de Louis XIV ayant repoussé les frontières du royaume, le roi adopta la proposition de Colbert de raser ces fortifications : les talus et fossés des remparts furent remplacés de 1668 à 1705 par un large boulevard de terre bordé d'ormes, que l'on appela Cours Royal ou Nouveau-Cours, construit par l'architecte Pierre Bullet.

    Sur la chaussée nouvellement créée, quatre voitures pouvaient rouler de front et des contre-allées étaient plantées d’une double rangée d’arbres. La chaussée en sera pavée en 1778; l’éclairage au gaz y fera son apparition en 1817, et le premier omnibus à cheval "Madeleine-Bastille" se mit en place le 30 janvier 1828...

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    Les boulevards sur le plan de Turgot (1736, voir l'Éphéméride du 20 mars) quelques années après leur création sur l'emplacement des murailles arasées

     

    Les Parisiens appelèrent tout de suite boulevard cette promenade, le mot boulevard étant un mot d'origine militaire, qui désigne, dans la fortification d'une ville, un ouvrage de protection avancé construit en madriers et en terre, souvent maçonné, ajouté en avant d'une fortification et destiné à supporter - ou transporter - de l'artillerie.

  • Éphéméride du 2 juin

    Lyon, aujourd'hui : vue sur Fourvière depuis les quais de Saône, pendant la Fête des Lumières

     

     

    177 : Martyre de Pothin, Blandine et des autres martyrs de Lyon 

     

    En cette année 177, on est à l'apogée de l'Empire Romain : c'est l'époque heureuse des Antonins, et l'Empereur est Marc-Aurèle.

    L'un des empereurs de cette lignée fut Antonin le Pieux, originaire de Nîmes (voir l'Éphéméride du 10 juillet), sous le règne duquel - fait rarissime - aucune guerre ne fut menée dans tout l'Empire, qui put alors jouir d'une paix et d'une prospérité sans précédent, d'où l'expression - qui a traversé les siècles - de Pax romana.

    Lyon - la Lugdunum celtique... - est déjà une ville importante : c'est là qu'est construit le plus important amphithéâtre de toute la Gaule, dit l'Amphithéâtre des trois Gaules. Tous les ans, au début du mois d'août, des délégations y viennent de la Gaule entière pour la grande fête de l'Empire romain.

    Cette année-là, le supplice d'un certain nombre de chrétiens fait partie du spectacle.

    Une Lettre des Églises de Lyon et de Vienne aux Églises d’ASIE et de PHRYGIE (à lire sur le lien ci-dessous, paragraphe III)) écrite une soixantaine d'années plus tôt, sous l'empereur Trajan, permet de comprendre comment et pourquoi des chrétiens mouraient, martyrs, à Lyon et ailleurs. 

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    Les restes de l'amphithéâtre des Trois Gaules, aujourd'hui
     
    Pothin, premier évêque de Lyon et des Gaules, eut pour successeur Irénée : l'un et l'autre étaient des disciples de Polycarpe, lui-même membre du groupe de Saint Jean l'Évangéliste; avec Pothin et Polycarpe, ce sont donc directement les membres de la toute première Église qui enracinent la nouvelle religion dans ce qui deviendra..."la France", donnant ainsi une partie de son sens à l'expression "les racines chrétiennes de la France" (voir l'Éphéméride du 28 juin
     
     
     
     

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    1665 : Le Bernin arrive à Paris

     

    2 juin,girondins,montagnards,enragés,robespierre,révolution,convention,louis xvi,waterloo,marat,le bernin,dantonL’un des plus grands artistes de son temps, Gian Lorenzo Bernini, dit le Bernin (autoportrait ci contre) , vient en France à la demande de Louis XIV pour achever le Palais du Louvre. Très bien reçu par le roi lui-même, à Saint-Germain-en-Laye, deux jours à peine après son arrivée, le Bernin verra cependant son projet finalement refusé, et Perrault lui être préféré (voir l'Éphéméride du 11 octobre).

    Le roi lui commandera à la place un buste de sa personne, qui nécessitera un travail de deux mois. Pour ce faire, le Bernin - que le roi tenait en grande estime - fut autorisé à assister a plusieurs audiences et conseils, et se permit même de recoiffer le roi, ou de lui demander de rester debout...

    Il faudra environ treize poses du roi pour venir à bout du buste. Le Bernin fit installer son atelier au Palais royal où le roi se rendait lui-même pour les poses, jusqu'au 5 octobre, jour où le buste fut officiellement remis au souverain : l'oeuvre lui plut énormément, ce qui, dit-on, émut beaucoup l'artiste, déjà âgé à l'époque (il avait 67 ans)...

    Le Bernin aura une autre occasion de travailler pour le roi de France, pour une statue équestre, mais, cette fois, les choses ne se passeront pas aussi bien, et le roi refusera la statue (voir l'Éphéméride du 14 novembre).

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    Louis XIV a vingt-sept ans : l'artiste a cherché à "transmettre la sensation de toute-puissance et de majesté qui émanait de la personne du roi"...

     

     

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    1793 : Les Montagnards, ou radicaux, de la Convention décrètent la mise hors la loi des Girondins

     

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    Arrestation des Girondins...

     

    Il est passionnant, parce que très instructif, de suivre l'histoire des Girondins, tout au long de la Révolution, jusqu'à leur chute finale devant les enragés. Les Girondins symbolisent parfaitement, en effet, les apprentis sorciers de tous les pays et de toutes les époques qui, une fois qu'ils ont lancé des forces qu'ils ne peuvent plus maîtriser, se retrouvent impitoyablement broyés par l'infernale logique mécanique du mouvement qu'ils ont eux-mêmes follement déclenché....

    Mais qui étaient les Girondins ? Quelle fut leur pensée, et quelle fut leur action ?...

    Ils s'imaginèrent qu'ils pourraient faire et contrôler, non pas "la" Révolution mais "une" révolution; ils sapèrent méthodiquement la vieille monarchie, pensant y substituer un régime nouveau dont ils prendraient la tête. Les montagnards restèrent dans l'ombre et les laissèrent faire, jusqu'au moment où, les Girondins ayant suffisamment avancé le travail, et lancé un mouvement irrésistible qu'ils ne contrôlaient plus et qui les débordait partout, les tenants de la vraie Révolution n'eurent plus qu'à éliminer les modérés qui avaient si bien travaillé... pour eux !

    Comme tous les Kerenski de la terre, toujours et partout...

    Une fois de plus, on aura avec Jacques Bainville l'explication lumineuse des choses, malgré leur complexité apparente - et réelle... - grâce au fil conducteur qu'il sait constamment maintenir évident au lecteur: "Pour se guider à travers ces événements confus, il faut s'en tenir à quelques idées simples et claires." Et d'abord cette règle :

    "Tout le monde sait que, jusqu'au 9 thermidor, les révolutionnaires les plus modérés, puis les moins violents furent éliminés par les plus violents. Le mécanisme de ces éliminations successives fut toujours le même. Il servit contre les Constitutionnels, contre les Girondins, contre Danton. Le système consistait à dominer la Commune de Paris, à s'en emparer, à tenir les parties turbulentes de la capitale dans une exaltation continuelle par l'action de la presse et des clubs et en jouant de sentiments puissants comme la peur de la trahison et la peur de la famine, par laquelle une grande ville s'émeut toujours, puis à intimider par l'insurrection des assemblées remplies d'hommes hésitants et faibles."

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    Voici un court extrait seulement (il faudrait, évidemment, tout lire...) du chapitre XVI, La Révolution, de L'Histoire de France de Jacques Bainville :

     

    "Dans la nouvelle Assemblée, composée surtout de médiocres, les hommes les plus brillants, groupés autour de quelques députés du département de la Gironde dont le nom resta à leur groupe, étaient républicains sans l'avouer encore. Parce qu'ils étaient éloquents, ils avaient une haute idée de leurs talents politiques. Ils croyaient le moment venu pour leur aristocratie bourgeoise de gouverner la France; l'obstacle, c'était la Constitution monarchique de 1791 dans laquelle les Feuillants pensaient bien s'être installés. La Gironde était l'équipe des remplaçants. Les Constitutionnels se figuraient qu'ayant détruit l'ancien régime avec l'aide des Jacobins, la Révolution était fixée. Les Girondins s'imaginèrent qu'ils pourraient recommencer à leur profit la même opération avec le même concours. Et pour abolir ce qu'il restait de la royauté, pour en "rompre le charme séculaire", selon le mot de Jean Jaurès, ils n'hésitèrent pas à mettre le feu à l'Europe... C'est à quoi la Gironde, sans s'apercevoir qu'elle travaillait pour les Jacobins et qu'elle conspirait sa propre perte, parvint avec une insidieuse habileté...

    Lorsqu'ils comprirent leur erreur, pour les Girondins, il était déjà trop tard : les vrais révolutionnaires tirèrent les marrons du feu, en envoyant au passage à la Guillotine ces Girondins inconscients qui leur avaient si bien ouvert la voie...

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    Jacques Brissot de Warville

    Dans notre Album Maîtres et témoins (II) : Jacques Bainville., lire la note "Brissot la guerre".

     

    On lira donc avec profit l'ensemble du chapitre XVI de L'Histoire de France de Bainville, "la" Bible de toute personne qui veut comprendre l'histoire, mais on pourra, en attendant s'y préparer grâce à l'excellent résumé que propose Michel Mourre, à l'article Girondins de son incontournable Dictionnaire Encyclopédique d'Histoire :    

     

    • GIRONDINS. Groupe politique qui, pendant la Révolution française, joua un rôle important à la Législative et à la Convention. On les nommait ainsi parce que plusieurs de leurs chefs étaient des députés de la Gironde, mais on leur donnait aussi les noms de Brissotins, Buzotains et Rolandais en les rattachant à Brissot, Buzot, Roland. Outre ces trois personnages, les membres les plus influents du groupe étaient Vergniaud, Isnard, Guadet, Gensonné et le savant Condorcet. Avocats et journalistes pour la plupart, les Girondins appartenaient socialement à la bourgeoisie aisée, aux milieux d'affaires, aux banquiers, aux armateurs des grands ports. Ils représentaient la classe qui avait profité le plus de 1789, qui par conséquent était décidée à empêcher tout retour à l'Ancien Régime, mais aussi toute évolution vers une démocratie sociale. Ils se méfiaient des penchants insurrectionnels du peuple parisien.

    À l'époque de la Législative (1791/92), les Girondins se retrouvaient avec Robespierre au Club des Jacobins, mais Brissot et Robespierre devinrent rapidement rivaux. Les orateurs de la Gironde, jeunes, ambitieux, enivrés de leur propre éloquence, se firent d'abord les champions d'une politique révolutionnaire et belliqueuse. Contre Robespierre, qui mesurait le péril d'une invasion ou d'un césarisme militaire, les Girondins voulurent éperdument la guerre afin de séparer Louis XVI des monarchies européennes et des émigrés, et de le compromettre avec la Révolution. En octobre/novembre 1791, ce furent eux qui imposèrent des mesures rigoureuses contre les émigrés et les prêtres réfractaires. Brissot et Vergniaud se dépensèrent à la tribune de la Législative pour réclamer "la croisade de la liberté universelle". Ainsi les Girondins faisaient, sans s'en rendre compte, le jeu des contre-révolutionnaires car, d'une guerre désastreuse pour la révolution, le roi pouvait espérer le rétablissement de l'autorité royale. Le 15 mars 1792, Louis XVI forma un ministère girondin avec Roland à l'Intérieur et Dumouriez aux Affaires étrangères; la belle, enthousiaste et ambitieuse Mme Roland (ci dessous) fut l'égérie de ce ministère qui, le 20 avril 1792, plongea la France dans une guerre qui devait s'achever, vingt-trois ans plus tard, à Waterloo.

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    La belle "Madame Roland"...
     

    Compromis aux yeux de l'opinion publique par les premiers revers des armées françaises, les Girondins s'efforcèrent de détourner la colère populaire contre le roi. Louis XVI ayant refusé deux décrets révolutionnaires et ayant renvoyé les ministres girondins (13 juin), la Gironde organisa contre lui la journée du 20 juin 1792; celle-ci fut un échec, mais déclencha des forces qui, échappèrent bientôt au contrôle des Girondins. L'élan patriotique contre l'étranger donnait une impulsion nouvelle vers l'extérieur. La journée du 10 Août puis les massacres de Septembre firent comprendre aux Girondins les dangers de la dictature populaire parisienne. Dès lors, ils s'appuyèrent de plus en plus sur la province, sur les administrations locales, ce qui permit aux Montagnards de les accuser de "fédéralisme". Dès le 17 septembre 1792, Vergniaud dénonça dans un discours la tyrannie de la Commune parisienne.

    À la Convention, les Girondins, qui comptaient environ 160 députés, constituèrent la droite de l'Assemblée. Ils commencèrent à quitter le club des Jacobins. Défenseurs de la bourgeoisie aisée et de la liberté économique, ils étaient opposés aux montagnards par des haines bientôt inexpiables. Dès les premières séances de la Convention, ils lancèrent de violentes attaques contre Marat. Le procès de Louis XVI (décembre 1792/janvier 1793) acheva de séparer la Gironde de la révolution : les Girondins tentèrent de sauver le roi en demandant l'appel au peuple, qui fut refusé. Ils s'élevèrent ensuite contre l'institution du Tribunal révolutionnaire, mais la défaite de Neerwinden (18 mars 1793) et la défection de Dumouriez, qui avait été l'un des leurs, les compromirent définitivement.

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    Marat 

               

    La lutte ultime entre la Gironde et la Montagne se déroula pendant les mois d'avril/mai 1793. La Gironde fit décréter par la Convention l'arrestation de Marat (ci dessus, 13 avril), mais celui-ci fut absous par le Tribunal révolutionnaire et ramené triomphalement à la Convention (24 avril). La Gironde tenta alors une dernière manoeuvre en faisant nommer, le 18 mai, la commission des Douze, chargée de veiller à la sûreté de l'Assemblée et d'enquêter sur les exactions de la Commune parisienne. Cette commission fit arrêter Hébert. Mais les Montagnards avaient l'appui de trente-six des quarante-huit sections de Paris. Après une première journée d'émeutes, le 31 mai, la Convention se vit, le 2 juin, cernée par 80.000 insurgés, et, sur les injonctions d'Hanriot, nouveau chef de la garde nationale, la majorité terrifiée vota l'arrestation de trente et un Girondins.

    Plusieu

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

    IL EST SÉNATEUR, IL EST COMMUNISTE, ET IL A RAISON :

    NOUS APPROUVONS TOTALEMENT CE QU'IL DIT ICI !

     Écoutez le coup de gueule du sénateur Fabien Gay contre l’usine à gaz que le Système a inventé pour favoriser les faux "fournisseurs alternatifs", mais vrais requins, soi-disant concurrents d’EDF, soi-disant dans l'intérêt du contribuable, soi-disant pour faire baisser les prix.. :

    "Ça fait douze ans qu’ils spolient EDF et on continue!"

    (extrait vidéo 2'16)

    https://twitter.com/fmomboisse/status/1564666967314792448?s=20&t=lV7uw4zAWLvqJwJxcmUo6g

     

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    1. Lamentable attitude du Premier ministre ! Interrogée sur sa responsabilité directe dans le fiasco énergétique français, Borne se défausse, s'en-tête dans le maintien d'un objectif de "mix équilibré entre nucléaire et renouvelable" (!) et finalement préfère fuir les questions... Nous avons vraiment des dirigeants minables !

    (extrait vidéo 2'05)

    https://twitter.com/JL7508/status/1565042295912775680?s=20&t=6U66qcpJcXKzzVU0sFNGNA

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    2. Inflation : hélas, Éric Revel a raison, "La réalité de l’inflation n’est pas à un chiffre mais bien deux : 12% !"...

    https://planetes360.fr/eric-revel-la-realite-de-linflation-nest-pas-a-un-chiffre-mais-bien-deux-12-%ef%bf%bc/

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    3. D'accord avec Gilles-William Goldnadel, qui répond justement à Manuel Bompard, qui se trompe ou préfère ne pas voir les réalités, la vérité...

    1. Ce que dit Manuel Bompard, qui est faux :

    "Comment en est-on arrivé à ces difficultés énergétiques ? Parce que les décisions qui auraient pu permettre de les anticiper n'ont pas été prises depuis 5 ans par Macron.. La France est le seul pays de l'UE à ne pas avoir atteint ses objectifs de développement des renouvelables !"

    2. Ce que lui répond, avec justesse, Goldnadel :

    "Réponse : par ce que le gouvernement, notamment E Borne, poussé par les pseudo écolo gauchistes et les Insoumis, a saboté le nucléaire, fleuron de l’industrie française, favorisant ainsi les énergies fossiles polluantes. Vous pouvez toujours souffler à présent sur vos éoliennes."

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    4. Nos ennemis allemands - soi disant nos "alliés" pour les naïfs qui ne connaissent pas l'Histoire, ou ne veulent pas la connaître !... - s'éloignent encore un peu plus de la coopération franco-allemande en matière de défense : Le discours d'Olaf Scholz à Prague semble bien signer la fin du développement d’un "futur système européen de défense aérienne", du SCAF (Système de combat aérien du futur) et du MGCS (acronyme anglais pour "char du futur)
     

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    Les Allemands ont changé, dans la forme, mais pas dans leur fond : leur volonté de puissance et d'expansionnisme ne s'exprime plus par la force brutale, guerrière d'un Bismarck, Guillaume II ou Hitler, mais par l'agressivité meurtrière de leur puissance économique. Le IIIème Reich a raté ? Pour eux, vive le Quatrième Reich... qui sera celui de leur domination et toute puissance économique !

     

    5. Il a raison, Pierre Gentillet : Imam en fuite ? "On se fout de nous !", "on" étant, bien entendu, le Système...

    "Surveiller toute une population par drone pour faire respecter le confinement et entrer chez eux pour vérifier qu’ils respectent les limitations au diner  aucun problème. Surveiller un imam fiché S sous la menace d’une expulsion  trop compliqué."

    (extrait vidéo 1'58)

    https://twitter.com/Pierre_GTIL/status/1565074021745565703?s=20&t=x_ujYUmFMnBrAD4G6uGDFw

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    Meme à l'intérieur du Système, de la bien-pensance-des-gens-qui-pensent -mal, de la doxa, du "politiquement correct"...; même chez les journalistes; même chez BFM (c'est tout dire) on commence à râler, à n'être pas content, à ne pas approuver...

    Situation de lente déliquescence - lente mais en accélération - qui aboutira fatalement à une ambiance de plus en plus délétère, à des troubles et désordres dans la rue, à une situation par endroit insurrectionnelle, puis, peu à peu... pré-révolutionnaire ?

     

    6. Éoliennes = Écocide ! Au large de Saint Nazzaire, la pollution visuelle des éoliennes en mer est bien plus forte que ne l'avaient dit le gouvernement et les promoteurs, QUI ONT MENTI ! C'est tout l'espace maritime et côtier qui a été saccagé, et pour quel résultat ? Pour produire très peu d’électricité à un prix prohibitif. Encore la production est-elle aléatoire, et n' équivaut qu'à environ 5% d'une centrale comme celle de Nogent-sur-Seine.

    https://www.20minutes.fr/planete/3342563-20220830-large-loire-atlantique-premieres-eoliennes-mer-voient-nettement-plus-prevu

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    7. Et l'on terminera cette série d'aujourd'hui en dénonçant une fois de plus ce Système pourri, cette République idéologique "des copains et des coquins"... Brigitte Bourguignon, ex ministre de la Santé, battue aux dernières Législatives, vient d’intégrer l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS ) par les bienfaits du "tour extérieur", c’est à dire sans passer de concours. Elle est pas belle, la vie, pour les privilégéiés du Système pourri, qui, en plus, viennent nous demander, à nous, de faire des efforts pour pallier les conséquences désastreuses de leurs choix politiques imbéciles !

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    À DEMAIN !

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  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

     

    Un collectif de huit organisations réclame un plan d’urgence énergétique pour éviter une série de défaillances et destructions d’emplois dans l’industrie française en 2023. Au cœur de leurs attentes : la sortie du système européen de fixation des prix de l’électricité. (Source : L'Usine nouvelle)

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    Les signataires de la pétition appelant à un plan d'urgence énergétique craignent la multiplication des arrêts de production, comme chez Duralex.

    (extrait de l'article) "Paul Williams peut encore attendre quelques mois pour prendre sa décision, mais pas plus. «Nous devons choisir un lieu d’implantation pour notre projet de stockage de CO2 sous forme de charbon végétal issu d’écorces de bois pyrolysées, raconte le fondateur de la start-up French Carbon. Nous souhaitons l’installer dans une zone à revitaliser, pour redonner du travail à des personnes au chômage, et aimerions le faire en France. Si la France, comme l’Espagne et le Portugal, sort du système européen de fixation des prix de l’électricité, nous nous installerons ici. Sinon nous irons en Espagne. Nous avons besoin d’être rassurés sur la trajectoire du coût de l’énergie. C’est beaucoup trop spéculatif aujourd’hui…» L’activité de la future usine sera très consommatrice de gaz, pour chauffer les réacteurs, et d’électricité, pour actionner les ventilateurs de séchage. Mardi 14 décembre en fin de journée, la plus que bicentenaire Société d’encouragement pour l’industrie nationale réunissait à Paris un collectif de huit organisations «pro-industrie», comme elles se désignent (Forces françaises de l’industrie, Retour de l’industrie en France, Relocalisations.fr, Fédération indépendante du made in France…). Ces organisations ont lancé  une pétition, un «appel du 13 décembre», pour réclamer un sursaut du gouvernement. «Il faut un plan d’urgence énergétique pour sauver l’industrie, il faut que les pouvoirs se bougent, en France et en Europe», martèle Olivier Mousson, président de la Société d’encouragement, pour conjurer le risque d'une avalanche de faillites et de délocalisations...

     

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    1. Original, et révélateur de la déconnection d'avec le réel de notre Système et de son Pays légal !... À Paris, l’Académie du climat a réussi l’exploit d’organiser un débat pour « Imaginer l’agriculture de demain » sans avoir invité un seul agriculteur. La parole a été donnée à des «experts des questions agricoles » souvent déconnectés des réalités économiques et des enjeux alimentaires de notre pays. Les politiques agricoles prodiguées par certains d’entre mettraient en danger la sécurité alimentaire de la France et de l'Union européenne... 

    https://wikiagri.fr/articles/pas-dagriculteurs-pour-%c2%ab-imaginer-lagriculture-de-demain-%c2%bb-a-lacademie-du-climat-a-paris---/22680

    Home_big_acad_mie_du_climat

     

    2. Fraternité en Irak communique seize secondes de vraie Joie :

    "Écoutez et regardez la joie des chrétiens de Qaraqosh en Irak ! Le terrorisme de Daech et les guerres n'ont pas eu raison de leur espérance ! Partagez, cette joie est contagieuse ! Joyeux Noël à tous !"
     

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    Ils sont les habitants de ce pays depuis deux mille ans et plus : c'est Noël pour les Chaldéens catholiques de Qaraqosh !

     

    3. Paris : après les débordements en marge du rassemblement de soutien aux Kurdes, les commerçants en ont assez de cette violence, qui se développe d'une façon exponentielle. Dans quel état lamentable le Système a-t-il mis la France, avec son droit d'asile manifestement totalement dévoyé; avec son immigration/invasion à outrance; avec son importation des conflits régionaux de pays et populations qui, historiquement, ne nous ont jamais concernés... Le Système a transfirmé notre beau pays en un dépotoir/foutoir permanent : on a les conséquences de cette poubellisation voulue et imposée...

    (extrait vidéo 1'19)

    https://twitter.com/nadine__morano/status/1606929894419701760?s=20&t=CgdyTmnPt15374cqlxShIg

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    3 BIS. D'accord avec Matthieu Valet :

    "Pensée pour les 53 #policiers de #Paris et #Marseille blessés lors les #manifestations #kurdes. Ce 24 décembre, à #Noël, les Français sont épuisés de ces #violences et de payer pour les casseurs. A #Marseille, ils n’ont pas hésité à brûler des voitures de #Police en centre-ville !"
     
    (extrait vidéo 0'18)
     

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    AVEC LA RÉPUBLIQUE IDÉOLOGIQUE ET SON SYSTÈME,

     CE SONT NOS RUES QUI BRÛLENT PARTOUT ET TOUT LE TEMPS.

    LE SYSTÈME ?

    EN ÉCHEC PARTOUT ! : DE L'ÉCONOMIE

    À LA SÉCURITÉ DES BIENS ET DES PERSONNES !

     

     3 TER. D'accord avec Goldnadel :

    "Les drapeaux rouges derrière signent la marque de l’ultra droite. Je rappelle que l’assassinat de la petite Lola par une OQTF algérienne n’avait donné lieu à aucune exaction mais avait été tenue pour une odieuse récupération."

    (exwtrait vidéo 0'30)

    https://twitter.com/GWGoldnadel/status/1606668771002818561?s=20&t=CgdyTmnPt15374cqlxShIg

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    6. (Dans Boulevard Voltaire) Gabrielle Cluzel a raison : "Souhaiter (encore et toujours) Joyeux Noël plutôt que bonnes fêtes..."

    https://www.bvoltaire.fr/souhaiter-encore-et-toujours-joyeux-noel-plutot-que-bonnes-fetes/

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    7. La honte soit sur Arte ! La chaine a refusé de diffuser un message publicitaire appelant aux dons pour venir en aide aux Chrétiens d’Orient :

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    L’Œuvre d’Orient, à l’origine de ce message, regrette cette décision :

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    Vous pouvez cliquer sur l'image pour l'agandir, et utiliser le zoom...

     

     

    À DEMAIN !

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  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

    Qui sera Premier ministre ? Bravo à André Bercoff qui dit l'essentiel :

    "C’est quoi, aujourd’hui, un #Premierministre d’une Cinquième République de plus en plus épuisée ? Pour #Macron, un couteau sans lame auquel il manque le manche. Pour #Melenchon, un rêve de vengeance inassouvie. Pour nous ? On s’en fout. Royalement, absolument, ontologiquement."

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    Voilà, par contre, un exemple de ce que Macron (ni le Système...) n'aura jamais, comme Premier ministre. Et, lui, il est entré dans l'Histoire...

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    1. Macron jugé par Emmanuel de Villiers : bien vu, bien dit...

    "Quiconque n’a pas compris que dans l’esprit du Président la France n’est qu’une petite Province du monde n’a rien compris au film Macron le Retour"
     
    C'est là qu'on en revient à notre photo précédente, et que l'on se prend à méditer sur ces temps heureux où la France était en Royauté, avec son régime politique traditionnel, qui menait non seulement une saine politique de gestion des choses et des gens mais, aussi et surtout, une authentique politique de civilisation... 

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    2. Gabrielle Cluzel se moque à bon droit d'Éric Piolle, et le "casse" carrément, lui et la conception "à géométrie variable" de la laïcité qu'il partage avec ses compères escrolos/khmaires verts...

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    (extrait 1'24)

    https://twitter.com/Je_Puig/status/1524156380218855428?s=20&t=3iTzoYkv7x6Daf2HhLIY-g

    Laisser les propagandistes de l'islamisation de la France faite leur sale travail ici, en France (ci dessous à gauche, en batifolant dans une piscine), est une insulte aux courageuses femmes afghanes qui osent braver la fureur sanguinaire des talibans, ces malades mentaux/fous furieux (ci dessous à droite) : celles-ci savent ce que c'est que l'Islam, que veulent promouvoir celles-là.

    Merci, mais... 

    NON MERCI !

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    3. C'est une petite victoire, mais une victoire quand même. Au point où nous en sommes, au point où le Système à mis la France, toute petite info positive est bonne à prendre... Juste, on aimerait bien, aussi, qu'il se retire... d'ailleurs : vous voyez de quoi nous parlons ?

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    4. Comment savoir avec certitude que nous vivons dans un Système pourri, qui a créé une justice pourrie, à son image et à sa ressemblance ? C'est très simple, et il suffit de suivre l'actualité :

    • un délinquant récidiviste qui aurait dû être en prison, au volant d'une voiture volée, sous l'emprise de la drogue tue un jeune homme innocent. La Justice du Système appelle cela un "homicide involontaire"...

    La victime innocente, c'est lui, Yannick Alleno, fils du chef étoilé Antoine Alleno...

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    • un jeune policier de 24 ans, qui a déjà fait preuve d'héroïsme dans sa courte carrière, ouvre le feu sur un voyou voulant l'écraser après avoir refusé d'être contrôlé. La Justice du Système appelle cela un "homicide volontaire"...

    Pour le jeune policier de 24 ans qui a tiré sur une voiture fonçant sur lui afin de l'écraser après avoir refusé de s'arrêter pour contrôle :

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    À BAS CE SYSTEME POURRI,

    QUI S'EST CRÉÉ UNE JUSTICE POURRIE

    À SON IMAGE ET À SA RESSEMBLANCE !

     

    5. Bretagne : Des soignantes non-vaccinées de l’hôpital de Lannion-Trestel ont obtenu gain de cause devant le Conseil d’État et leurs sanctions (de "soignants non-vaccinés") vont être levées. Cette décision va faire jurisprudence...

    Vendredi 22 avril 2022, le Conseil d’État a invalidé les sanctions prises par l’hôpital de Lannion-Trestel (Côtes-d’Armor) à l’encontre de deux soignantes non-vaccinées. Leur avocat salue l’importance de cette décision....

    https://amp.ouest-france.fr/bretagne/saint-brieuc-22000/bretagne-sanctions-de-soignants-non-vaccines-levees-cette-decision-va-faire-jurisprudence-ae949b3c-c572-11ec-bf64-3c5ed6d40b76

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    6. "France orange mécanique" à cause du Système et de son immigration de folie, qu'il nous impose... (1/2) : à Marseille, un père de famille a été poignardé par un homme disant "agir au nom de Dieu" !

    https://actu17.fr/faits-divers/marseille-un-pere-de-famille-poignarde-a-la-gorge-devant-un-college-catholique-lagresseur-interpelle.html

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    Mais ne nous inquitéons pas trop : comme le dit Gilbert Collard :

    "Marseille : un père de famille poignardé à la gorge devant un collège privé catholique par un homme disant “agir au nom d’Allah” : ne vous inquiétez pas, les psychiatres sont déjà là pour examiner l'égorgeur..."

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    7.  "France orange mécanique" à cause du Système et de son immigration de folie, qu'il nous impose... (2/2) :  à Montbéliard, le restaurateur du Près-La-Rose a porté plainte après les incidents de samedi dernier, au soir. Pour avoir réprimandé deux adolescents qui faisaient des rodéos à moto près de sa terrasse, il a subi un débarquement de 20 à 25 engins. Insultes, menaces et couteau... "C’est de la folie. C'était une horde sauvage. Il n’y avait pas tout ça, avant. Mon chef cuistot a eu peur de mourir. Je n’irai pas bosser la peur au ventre”", explique le restaurateur Philippe Hugon, qui fermera son restaurant tous les soirs...

    https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/je-refuse-de-travailler-la-peur-au-ventre-le-restaurateur-de-montbeliard-a-porte-plainte-1652111850

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    À DEMAIN !

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  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    La France recueille aujourd'hui les fruits pourris de la politique pourrie imposée par le Système depuis les scélérats décrets Chirac de 75/76 et l'invasion du pays qu'ils ont amenée.

    Ce sont les politiques qui font des folies, et c'est nous, c'est le Peuple, qui paye...

    Aujourd'hui l'invasion a pris une ampleur telle que la violence tous azimuts qu'elle génère est hors de contrôle : plus un mois, plus une semaine, plus un jour, bientôt plus une demi-journée sans ses giclées de sang, que répandent - faisant régner la terreur - des barbares furieux, amenés et protégés par le Système... 

    L'édito politique de Vincent Trémolet de Villers :

    "Il faut déchirer le voile de l'habitude pour regarder en face ce chaos, fruit d’une politique d’immigration délirante et d’une naïveté confondante vis-à-vis de l’islam politique, pour prendre la mesure d’une situation à bien des égards hors de contrôle...

    À mesure que les effets d'une immigration anarchique s'amplifient dans le pays, la possibilité d'une délibération collective sur ce sujet central s'éloigne..."

     

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    1. ENTIÈREMENT D'ACCORD AVEC L214 QUI DEMANDE LA FIN DE L'ABATTAGE RITUEL SANS ÉTOURDISSEMENT POUR LES VIANDES HALAL ET CASHER

    L214

    L'association L214 a publié une enquête sur l'abattoir Bigardde Venarey-les-Laumes (Côte-d'Or) en mars, le 11 avril 2024

     

    2. Jean Messiha a raison de dénoncer la provocatrice de Geox, dont l'action a pour résultat une pluie de menaces de morts sur le gérant :

    "La France entière doit connaître le visage de cette militante islamique, porte-étendard de la #charia, venue à #Geox #Strasbourg non pour travailler, mais pour provoquer un malheureux gérant. Elle l’a filmé sans son autorisation et a mis sa vie en danger. Elle doit répondre de ces 2 chefs d’accusation devant la Justice et doit faire l’objet d’une condamnation exemplaire afin de faire passer l’envie de faire pareil à d’autres #racailles islamisées."
     
    Résultat de l'action de cette racaille : le gérant de Geox Strasbourg, menacé de mort a fermé sa boutique temporairement, étant devenu "une cible"...
     
    (extrait vidéo 0'43)
     
     
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    SI TU TIENS TANT QUE ÇA À "VIVRE EN VOILE",
    VA DONC EN AFGHANISTAN,
    AU LIEU DE NOUS FAIRE SUER ICI :
    TU CONSTATERAS QUE, LÀ-BAS,
    "ILS" T'INTERDIRONT DE TRAVAILLER MAIS,
    PAR CONTRE, "ILS" IRONT AU-DELÀ DE TES FANTASMES LES PLUS FOUS :
    "ILS" TE METTRONT EN BURQA INTÉGRALE !
    LE PIED, QUOI !
    POUR PARAPHRASER LE POÈTE :
    "LE BONHEUR EST À KABOUL !
    COURS-Y VITE, COURS-Y VITE !
    LE BONHEUR EST À KABOUL !
    COURS-Y VITE, IL VA FILER 
     

    3. Dans L'Est Républicain : Région Bourgogne-Franche-Comté : les élus RN brandissent la pancarte de Nemesis, l’assemblée plénière suspendue...

    C'est tout de même un comble ! Dans notre Système de folie, et en folie, dénoncer les viols aboutit à suspendre une séance de travail ?

    https://www.estrepublicain.fr/politique/2024/04/11/region-les-elus-rn-brandissent-la-pancarte-de-nemesis-l-assemblee-pleniere-suspendue

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    BRAVO AUX ÉLUS RN !

     

    SYSTÈME POURRI !

     

     

    4. En mission de protection des navires marchands en Mer rouge, la frégate Alsace est bien rentrée, à bon port.. Le navire français revient de 71 jours de mission pour escorter les navires commerciaux menacés par les rebelles. La Marine nationale n’avait pas connu d'engagement avec ce niveau d'armement depuis très longtemps, selon son commandant Jérôme Henry...

    La frégate Alsace admise au service actif | Mer et Marine

     

    5. "Le #CAESAr est le meilleur canon du monde dans sa catégorie. Ce système à une véritable emprise sur le moral et l'efficacité du combattant sur le terrain. [...] Ce gros canon a eu une influence sur le cours de la guerre en Ukraine." Jean-Michel Guilloton (ancien chef de corps du @35eRAP_CDC) @KNDS_France"

    Dans Valeurs (extrait/entame d el'article de Maxime Coupeau) : « On tape et on repart, ça change de nos vieux matériels de l’URSS »… Quel bilan pour le canon Caesar en Ukraine ?

    ENQUÊTE. Engagé au cœur de la bataille d’Avdiivka, le canon Caesar est déployé depuis deux ans au profit de l’armée ukrainienne. Une machine de guerre, à la pointe de la technologie et véritable fruit d’une réflexion militaire, politique et industrielle de la France.

    Des échos mécaniques et tintements métalliques rompent la quiétude d’un champ de colza, dans le secteur d’Avdiivka. Une masse compacte, noire et kaki, fonce à toute allure sur une route de terre étroite. Son affût de canon se dresse vers le ciel. Les ordres « armer » et « tirer » retentissent. Une première détonation fait trembler la terre. D’autres salves suivent. À plusieurs kilomètres, les drones ukrainiens captent les destructions de Toungouska, des systèmes de défense antiaériens russes, retranchés dans une usine. Cette mission, filmée par les caméras d’United24, a été accomplie par un Caesar (acronyme de CAmion Equipé d’un Système d’ARtillerie), véhicule dernier cri de l’armée française...

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  • Lettres & Philo • « Pour Boutang, Les Fables de La Fontaine proposent une sagesse de la limite »

    Une Lecture de Bérénice Levet

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgLa Fontaine politique, de Pierre Boutang vient récemment d'être réédité. Bérénice Levet salue un ouvrage qui décèle dans les Fables une profondeur philosophique digne d'Aristote [FigaroVox, 26.12]. Penseur assumé d'une condition humaine noble parce que limitée, La Fontaine peut être un maître pour notre temps, souffle, en philosophe, Bérénice Levet. D'ailleurs, elle fait bien plus que saluer l'ouvrage réédité de Pierre Boutang. Elle le prolonge de sa propre méditation. Ouvrage difficile dont on sent qu'elle l'a lu avec passion, sympathie, gourmandise, et, en un sens, avec affection, ou à tout le moins, empathie pour son auteur, dont nous n'oublions pas, ici, qu'il est l'un de nos maîtres. Il faut en rendre grâce à Bérénice Levet.  Lafautearousseau. 

     

    6792525lpw-6792702-sommaire-jpg_4039695.jpgQuasiment disparu de l'école républicaine depuis les années 1970 - si vous en doutez, interrogez vos enfants, et si vous êtes quarantenaires, interrogez-vous vous-mêmes ! -, La Fontaine connaît depuis plusieurs années un regain d'intérêt et de faveur. À la fin des années 1990, le comédien Fabrice Luchini inscrit Les Fables au programme de ses représentations. La gourmandise, la délectation, la jubilation avec lesquelles il les récite provoquent un effet d'entraînement qui dure depuis lors. En juin dernier, dans le cadre de l'opération « un livre pour les vacances », le ministre de l'éducation nationale, Jean-Michel Blanquer offrait à 800 000 élèves sortant de classe de CM2, un recueil des œuvres du poète. Ce printemps, Le Monde et Le Figaro consacraient chacun un numéro spécial au fabuliste, Le Point, L'Obs, Lire lui réservaient leur couverture. Sans être dupe des motifs purement mercantiles qui président à ce retour en force et en grâce - l'industrie culturelle, avide de produits toujours neufs, toujours frais se plaît à puiser et à épuiser les ressources spirituelles du passé -, ce phénomène dit quelque chose de notre présent. Comme si nous pressentions que rouvrir La Fontaine ne nous serait peut-être pas inutile, comme si nous devinions que cette œuvre avait encore bien des choses à nous dire, bref qu'il était, pour user d'une formule vermoulue, un poète pour notre temps.

    arton771.jpgPour Pierre Boutang, ce n'est pas qu'un pressentiment, c'est une conviction, qu'il déploie dans cet ouvrage que « Les provinciales » ont l'heureuse idée de rééditer aujourd'hui, La Fontaine politique.

    Le titre est hasardeux, et Boutang le sait. « Prenons garde, écrit-il, se souvenant de Sainte-Beuve qui recommandait de toujours s'imaginer l'auteur auquel on se voue assis à nos côtés, tendant l'oreille, prenons garde donc, que La fontaine ne s'enfuie par le fond du jardin, s'il entend notre dessein de lui attribuer une politique ». Mais précisément Boutang ne se brise pas sur cet écueil, il n'attribue pas une politique au fabuliste, il ne transforme pas Les Fables en programme électoral ni en petit livre rouge. Mais il célèbre en La Fontaine le penseur de la condition politique des hommes, c'est-à-dire de l'homme comme « animal politique ». On y aura reconnu l'empreinte d'Aristote. « Animal politique » désignant l'homme comme être d'emblée pris dans le faisceau des relations humaines. Politique renvoie donc d'abord à une essentielle sociabilité de l'homme, consubstantielle au don du logos, du langage et de la raison intrinsèquement mêlés, qui le distingue d'entre toutes les espèces vivantes (et fonde, soit dit en passant, sa responsabilité à leur égard). C'est parmi et avec ses semblables que l'homme accomplit son humanité. L'atome des modernes est une fiction. « Politique, définit Boutang, veut dire que ni bête ni dieu, l'homme se revêt de son image dans le regard et les projets de ses frères humains incertains et bigarrés ». Anthropologie pré-moderne avec laquelle Boutang n'est pas seul à renouer, songeons à Hannah Arendt ou à Léo Strauss, par exemple.

    Les Fables sont donc politiques parce qu'elles n'ont pas d'autre objet que cette chétive créature avec ses passions, ses grandeurs et ses faiblesses, aux prises avec des questions qui ne se résolvent pas à la façon d'une équation mathématique ou d'un problème technique et financier. Comment vivre, comment rendre le monde plus habitable, la vie un peu plus douce, le commerce avec nos semblables un peu moins âpre ? La réponse n'est écrite nulle part. À nous, hommes, de nous débrouiller, de nous bricoler, de nous composer un art de vivre. En dehors de tout système, de tout dogme, La Fontaine nous est une béquille: « La Fontaine n'enseigne pas, dit si justement Boutang, il montre, […] il aide à faire naître la douce habitude ». Et l'on peut dire de La Fontaine ce que Pascal disait du christianisme, il a bien connu l'homme, « il montre tout, sa paideia va au meilleur et au pire ».

    Mais Les Fables sont politiques aussi, et c'est peut-être la leçon première que nous devons retenir de ce livre, parce qu'elles nous donnent la langue, et qu'il n'est pas d'autre force politique que la possession, la maîtrise de cette langue : « La seule réelle force politique [est] la perfection d'une langue […] et d'abord sa transmission religieuse aux enfants de chaque patrie. […] Je ne dis plus seulement que ma patrie c'est la langue française, mais que c'est l'enseignement et la tradition de cette langue dans son intégrité. Tous les autres biens passent effectivement par celui-là ; c'est en lui que l'intérêt et les intérêts deviennent par une métamorphose quotidienne, le bien commun national ». La langue est le ciment d'un peuple : « Chaque fois qu'un enfant apprend sa langue, il imite et prolonge l'aventure capétienne du rassemblement d'une terre dans l'unité de sa parole maîtresse ». À un moment où non seulement les « gilets jaunes », mais la classe politique tout entière et le Président de la République lui-même peinent tant à formuler le discours salutaire et réaliste dont nous avons besoin - nous comprenons que c'est cet apaisement que notre langue nationale est capable de produire en traduisant dans sa perfection et avec sa franchise singulière la réconciliation des intérêts dans le bien commun national, que tout un peuple espère. Apprendre sa langue dans La Fontaine, c'est acquérir un vocabulaire de la sensibilité et de l'intelligence d'une extrême richesse. Boutang est parfaitement accordé à La Fontaine, à l'anthropologie de la transmission qui est la sienne : relisons sa préface aux Fables : Une des grandes « utilités » de son ouvrage, indique-t-il d'emblée, est d'escorter les enfants, de les accompagner : « ces derniers sont nouveaux venus dans le monde, ils n'en connaissent pas encore les habitants ; ils ne se connaissent pas eux-mêmes. On ne les doit laisser dans cette ignorance que le moins qu'on peut ».

    La Fontaine nous est précieux, parce qu'il nous donne les mots, parce qu'il nous donne les histoires pour être rapatriés sur terre, dans le monde des hommes, ce monde humain trop humain. Un politique qui ne donne audience qu'à la raison technicienne, technocratique, calculante, est comme condamné à méconnaître et à sacrifier la réalité humaine, qui crie parfois pathétiquement pour être reconnue et entendue, sans même pouvoir trouver les mots. « Nous avions cessé de regarder le hibou et les souris (cf XI, 9) mais la figure de meurtre et de servitude qui y était contenue, associée cette fois, hors nature, avec la raison calculatrice et technicienne, est revenue sur nous. Qu'est-ce qu'un camp d'extermination, ou un goulag, avec leur finalité industrielle ? Ne reconnaissons-nous pas le hibou et les souris aux visages d'homme ? »

    Prenons l'exemple d'une question politique majeure aujourd'hui, la question écologique, la question de notre rapport à la nature. Avant toute mesure, avant toute interdiction, c'est d'une autre philosophie que celle de l'individu et de ses droits que nous avons besoin. Et à cet égard, le détour par La Fontaine lu par Boutang ne serait peut-être pas vain. « La Fontaine devrait être le saint patron des ‘'écologistes'' authentiques ». Rien que de très convenu, dira-t-on : La Fontaine, la nature, les animaux … Mais le propos de Boutang est autrement hardi et fécond. Lisons avec lui, L'homme et la couleuvre. Si La Fontaine mériterait d'être érigé en saint patron de l'écologie, ce n'est pas seulement parce qu'il rend une âme aux bêtes et même aux végétaux (et particulièrement dans cette fable, aux arbres), mais parce qu'il se fait le poète d'une disposition sans laquelle il ne saurait y avoir de véritable sauvetage de la nature : la gratitude, la capacité à remercier, à se tenir pour les obligés de ce dont nous ne sommes pas les auteurs, à voir un don dans ce qui nous est donné, dans ce que nous recevons. Il faut lire les pages très inspirées qu'il consacre à la vertu de gratitude. « La Création n'est confiée à l'homme qu'aux conditions de l'Alliance », disposition qui, au-delà de l'écologie elle-même, devrait être considérée comme le critère et le principe de toute vie politique.

    font-couvR.jpgAvant d'aller plus avant, prévenons un malentendu. On conçoit que résumé ainsi, l'objet de ce livre puisse rebuter et ce n'est plus seulement La Fontaine qui risque de prendre ses jambes à son cou mais non moins l'éventuel lecteur de Boutang, redoutant de voir le fabuliste enseveli sous des considérations abstraites, dépossédé de son charme, de sa grâce, de sa légèreté, de son « sourire ». Il n'en est rien. Pierre Boutang ne cède à ce péché (familier à ses semblables) d'abaisser la fable au statut de servante de la philosophie, et le fabuliste à celui de simple illustrateur de thèses et de concepts.

    Car précisément, par-delà La Fontaine, un des enjeux majeurs de cet ouvrage est de rendre leurs lettres de noblesse aux œuvres de fiction en tant qu'œuvres de fiction, d'exalter, de faire rayonner la puissance de vérité et de signification du mythe, de la fable, des histoires. La condition humaine ne se laisse pas dire dans la langue de la science ou du concept, non plus, soit dit en passant, dans la langue de carton des technocrates, des politiques et des médias. Et c'est bien pourquoi nous avons tant besoin des poètes, de leurs mots, de leurs fables. « Grâce à l'art, disait Soljenitsyne, il nous arrive d'avoir des révélations, même vagues, mêmes brèves, qu'aucun raisonnement si serré soit-il, ne pourrait faire naître ». L'art est en effet le lieu de l'épiphanie de la vérité, d'une vérité humaine, toute humaine.

    Le projet de ce La Fontaine politique, qui paraît pour la première fois en 1981, remontait à loin, au début des années 1950, Boutang devait surseoir à son exécution mais sans jamais y avoir vraiment renoncé. La rencontre avec l'œuvre du philosophe Giambattista Vico fut l'étincelle qui ralluma la mèche, en quelque sorte. La scienza nuova lui donna la clef des Fables … « J'y découvrais, se souvient-il, une philosophie de l'être et de l'homme » et une philosophie qui donnait à la fable, au mythe, leurs fondements anthropologiques. D'où vient que les hommes, depuis l'aube de l'humanité, racontent des histoires ? D'où vient ce que La Fontaine lui-même appelle le « pouvoir des fables », pouvoir irrésistible, sans rival: « Et moi-même, confesse le fabuliste, au moment que je fais cette moralité, /Si peau d'âne m'était conté, j'y prendrais un plaisir extrême » (VIII, IV) ? Vico est en effet ce philosophe qui, contre Descartes, pour dire les choses rapidement, réhabilite l'imagination, le vraisemblable, le mythe, refuse d'abandonner à la rationalité scientifique et à ses critères, le monopole de la vérité. Souvenons-nous de Flaubert: « Pécuchet voulut faire lire [à Bouvard] Vico. Comment admettre, objectait Bouvard, que des fables soient plus vraies que les vérités des historiens ?''» - , échos d'une époque où, notons-le au passage, grâce à Michelet qui s'en faisait le traducteur, l'auteur de la Scienza Nuova était redécouvert.

    Giovan_Battista_Vico.jpgBoutang puisa chez « le grand, le sublime Vico » (photo) différents outils conceptuels, et tout particulièrement, la notion d' « universaux fantastiques ». Que désigne cette expression peu amène à l'oreille, qui sent son jargon philosophique ? « Fantastique» s'entend en son sens grec étymologique, produit par la « fantasia », par l'imagination mais une imagination qui n'est pas la folle du logis, mais l' « ouvrière d'universaux », c'est-à-dire de généralités, de vérités qui mordent sur la condition humaine, qui mettent en forme les invariants de l'humaine condition. Des universaux, et c'est là leur spécificité par rapport aux universaux produits par les sciences ou la philosophie, sans abstraction, qui procèdent du particulier, qui se donnent sous la forme colorée, chatoyante, concrète d'histoires singulières, de récits. Et Boutang se propose d'établir une sorte de table des universaux, des catégories d'intelligibilité, du vocabulaire de la sensibilité et de l'intelligence que recèlent Les Fables de La Fontaine.

    Aristote est l'autre grande figure philosophique invoquée, sollicitée par Boutang. Et là encore le détour se révèle fécond et nullement forcé. Car il ne s'agit pas d' « éclairer » La Fontaine par Aristote mais de faire apparaître qu'il y a chez le fabuliste une pensée de la condition politique et morale des hommes aussi consistante, aussi puissante que chez le philosophe. Chacune des « vertus » requises par et pour l'action, les qualités qui font le citoyen, dont Aristote fait en quelque sorte l'inventaire dans L'Éthique à Nicomaque, ont trouvé en La Fontaine leur poète, leur conteur. Phronesis, kairos, c‘est-à-dire repérage du moment opportun, rôle de l'opinion, du conflit des opinions dans la prise de décision, La Fontaine met en scène ces notions, leur donne un contenu narratif et opère à l'avance la critique radicale des complaisances électoralistes dont la totalité de notre personnel politique ne sait plus comment se dépêtrer. C'est ainsi que Boutang propose une lecture extrêmement stimulante du Meunier, son fils et l'âne.

    Et l'épreuve de la mise en regard se révèle âpre pour le philosophe : comment rivaliser avec la saveur d'une fable, avec « la langue des dieux telle que La Fontaine en use » et grâce à laquelle il fait droit à cet excès de sens que recèle l'expérience vivante, concrète ? C'est elle que charriaient les proverbes et que le poète restitue à sa manière pour constituer le vrai socle de l'antique sagesse populaire et la transmettre à nos riches autant qu'aux pauvres auxquels elle manque si cruellement.

    Le corbeau, la gazelle, la tortue, et le rat.jpgLe thème de l'amitié en offre une belle illustration. Aristote est le philosophe par excellence de cette vertu, mais les deux livres de l'Éthique à Nicomaque qu'il lui consacre pâlissent face à ce « chef d'œuvre absolu » qu'est « Le Corbeau, la Gazelle, le rat, la tortue » (XII, 15): cet «universal fantastique complexe, [cette] délicate machine de l'imaginaire ne contredit point aux chapitres d'Aristote mais combien plus elle parle à tout homme encore capable de devenir pareil à des enfants'' » , « à quelle profondeur elle pénètre dans nos vies » ?

  • Identité française: un sursaut est-il encore possible ?, par Nicolas Lévine.

    Incendie de Notre-Dame le 15 avril 2019 © Diana Ayanna/AP/SIPA Numéro de reportage: AP22325038_000006

    Source : https://www.causeur.fr/

    Il y a coïncidence entre l’écroulement de notre culture et celui de l’Église.

    A un an d’intervalle, des incendies ont ravagé Notre-Dame de Paris puis la cathédrale de Nantes. Les réactions à ces drames ont démontré notre profond malaise identitaire. Alors qu’un changement de peuple est en train de s’opérer, le catholicisme peut-il renaître de ses cendres?

    Qu’est-ce que la République en France ? C’est la IIIème. Qu’est-ce que la IIIème République ? Une alliance des minorités franc-maçonne, protestante et, dans une moindre mesure, juive contre les masses catholiques qui étaient aussi, du moins jusque dans les années 1880, monarchistes. Pour les hommes qui ont bâti ce régime, la laïcité devait rompre définitivement le lien qui unissait la nation à l’Eglise ; la loi de 1905, promulguée dans un climat délétère, contre la volonté d’un peuple encore très majoritairement attaché à sa religion, fit du catholicisme un culte parmi d’autres dans la désormais « patrie des droits de l’homme » issue d’une déclaration abstraite et léguée par le Grand Architecte.

    Disons-le tout net : l’Eglise en France n’a pas volé le triste destin qui est le sien aujourd’hui. En tant qu’institution, elle œuvre sans relâche, avec une admirable constance, à sa propre destruction

    On ne peut pas comprendre la médiocrité – quand ce n’est pas carrément l’absence – des réactions de notre personnel politique face aux permanents actes anti-chrétiens si l’on oublie que la République s’est construite contre l’Eglise. Pour parler comme les libéraux, c’est son « logiciel », dans son « ADN ». Un an avant la loi de 1905, l’affaire des fiches révélait, au sein de l’armée, un vaste système de fichage – commandé par le ministère – visant à brider l’avancement des officiers catholiques. Cependant que les anticléricaux, athées, libre-penseurs en tout genre menaient virilement le combat culturel dans les gazettes et les écoles, l’Etat expulsait les congrégations, soutenait les loges et, donc, abattait enfin « l’infâme ». On le sait, durant une génération, l’Eglise tenta de résister, cherchant un modus vivendi avec la République qui la haïssait. Mais, après le catholicisme social d’un Lamennais qui était un aberrant compromis avec l’air du temps, l’affreux sulpicianisme dans lequel elle sombrait à la veille de la guerre disait combien elle manquait déjà de chair. Elle se soumit et commença à produire un nouveau genre de catholiques, honteux, plus obsédés par les œuvres que par leur salut. Victorieuse, la République s’amusait des querelles qui animaient son ancienne ennemie héréditaire.

    Triste destin et sursaut d’absolu

    Cela dit, il y avait les fidèles, qui continuaient de se rendre à la messe. En 2018, dans Comment notre monde a cessé d’être chrétien, l’historien Guillaume Cuchet démontrait comment, jusqu’au début des années 1960, les églises étaient encore pleines ; c’est à ce moment-là, en quelques années seulement, qu’elles se vidèrent. Les enfants du baby-boom furent donc les premiers à refuser le rituel. Parce que leurs parents furent également les premiers à ne plus les y contraindre. Vatican II, qui est l’introduction de l’esprit du protestantisme dans l’Eglise, justifia ce reniement en promouvant la liberté de conscience. En réduisant pour ainsi dire la foi à une affaire personnelle, ce concile péteux, cornaqué par des personnes extérieures à l’Eglise, fut un prodigieux accélérateur du déclin de celle-ci. Le temps de Dieu n’est pas celui des hommes ; c’est en suivant ce principe que, durant deux millénaires, l’Eglise put traverser cent hérésies et révolutions ; en s’arrimant au monde par peur de se l’aliéner, elle perdit sa force, sa grandeur et son charme. De nos jours, il n’y a plus que dans certains monastères et dans le mouvement dit traditionnaliste que l’on trouve encore des clercs érudits, souriants, combattifs, plus préoccupés par les âmes du peuple de Dieu que par le sort des migrants et avec qui l’on peut prier sans être perturbé par d’immondes dessins d’enfants ou des chants qu’on dirait écrits par une chaisière fan de Calogero.

    Disons-le tout net : l’Eglise en France n’a pas volé le triste destin qui est le sien aujourd’hui. En tant qu’institution, elle œuvre sans relâche, avec une admirable constance, à sa propre destruction. Face à l’effondrement de la pratique religieuse, elle continue de servir la soupe insipide qui fait fuir tant de jeunes gens qui, à un âge où l’on est souvent saisi par un magnifique sursaut d’absolu, préfèrent logiquement se tourner vers d’autres religions, à commencer bien sûr par l’islam. La crise des vocations, elle, découle directement du célibat des prêtres devenu insupportable non pas du fait de tentations plus nombreuses mais de l’acceptation de ces dernières, d’une miséricorde mal comprise et encore plus mal professée. Comme l’Eglise réformée dont elle suit le pathétique chemin, l’Eglise catholique se transforme en une sorte d’association où, le dimanche, par habitude plus que par conviction, des CSP+ hagards viennent prendre leur dose hebdomadaire d’« humanisme » en écoutant beugler de girondes Africaines évadées de Sister Act. Tous les fidèles ou presque commettent ce qui, pour le saint curé d’Ars, était un grave péché : en public, ils n’osent jamais affirmer leur foi, et vont même jusqu’à rire d’elle avec les autres afin de ne pas être ce « signe de contradiction » qui est pourtant leur glorieuse croix. En vérité, rejoindre l’Eglise réclame bien du courage. Dans la plupart des paroisses, surtout les progressistes, on décourage le catéchumène, on lui demande de « bien réfléchir », on lui dit qu’il devra être patient, trouver un parrain, remplir un CERFA. Il devra en outre entendre ses coreligionnaires lui expliquer que la Résurrection est une « métaphore », comme l’est la virginité de Marie, et que l’eucharistie est un « moment de partage » à l’instar des « goûters » organisés chaque mois par Elisabeth, « la maman de Sixtine ». Pour se faire accepter par « la communauté paroissiale », il faudra moins faire oraison qu’apporter des vêtements pour les Roms. Si, malgré ces nombreux écueils, le postulant s’obstine, il devra ensuite errer longtemps avant de trouver une église correcte, où le curé ne versera pas, pour composer ses homélies, dans la paraphrase ou l’apologie d’SOS Méditerranée.

    Les actes anti-chrétiens sont à peine relevés, en général en dernière page des journaux gratuits!

    Sans cesse moquée sur l’antenne de Radio Paris, pardon, France Inter et ses humoristes « impertinents » payés par nos impôts, décrite comme une réserve de pédophiles, d’abrutis qui croient que la Terre est plate et d’obscurantistes qui ont brûlé par millions ces « femmes libres » que l’on appelait autrefois sorcières, l’Eglise baisse la tête. Pire ! non contente d’accepter les insultes, elle promeut le changement de peuple avec un enthousiasme digne des Verts ou de RESF. En effet, il ne se passe pas un mois sans que la Conférence des évêques de France ne se fende d’un communiqué en faveur de l’accueil des hordes de miséreux, pour la plupart musulmans, qui se pressent aux portes de l’Europe. Elle croit ainsi être charitable alors qu’elle contribue à l’ensauvagement du continent ; d’en être victime, elle et ses fidèles, ne la perturbe pas. Pas plus que ne le font les actes qui visent ses cimetières et ses lieux de culte. Car si chaque lardon lancé contre une mosquée et chaque croix gammée dessinée sur une tombe juive engendre un drame national avec ministres qui se dépêchent sur place afin d’exprimer la « solidarité » de la République et promettre de nouvelles lois pour « lutter contre la haine », les actes anti-chrétiens, eux, sont à peine relevés, en général en dernière page des journaux gratuits. Or, ces derniers sont de très loin les plus nombreux – à hauteur de 90%, pour être précis. Tombes souillées par des métaleux « satanistes » en fin de soirée, sacristies incendiées par des punks à chien ayant abusé de la 8.6, objets liturgiques volés partout et en particulier dans les petites églises laissées à l’abandon : ce vandalisme-là n’indigne personne, pas même l’Eglise qui semble tétanisée.

    Le brasier de Notre-Dame

    Il y a un an de cela brûlait Notre-Dame de Paris. Là, pour le coup, il s’agissait d’un « événement ». Les profanes apprirent à cette occasion que l’entretien des lieux de culte chrétiens, du moins ceux bâtis avant la loi de 1905, étaient à la charge de l’Etat. Et que celui-ci, radin, comptait chaque sou. Considérées comme des monuments historiques au même titre que la maison de vacances de Sarah Bernhardt ou quelque baisodrome d’Alexandre Dumas, les églises ne jouissaient, dans le PLF 2019, que d’une partie des 346 millions d’euros dédiés par le ministère de la Culture à la sauvegarde de ces mêmes monuments, soit à peine 10% du budget de ce dernier. Tous les spécialistes s’accordent à dire que cette somme est dérisoire ; pour l’Etat républicain, il est de toute évidence plus important de subventionner les cracheurs de feu et les lanceurs de diabolo que de rénover ces endroits étranges où des gens bizarres vénèrent un Juif cloué sur une croix.

    C’est très clairement dans les années 1960 que la France a commencé à ne plus être la France

    L’« émotion » parfaitement artificielle que cet incendie a produite dans les médias – un peu à la manière du saccage de l’Arc de Triomphe durant le mouvement des Gilets jaunes – disait moins, en tout cas chez les politiques, le chagrin de voir fondre la mère des cathédrales du pays que celui de perdre une fraction de ces dizaines de millions de touristes sans lesquels la France ne serait plus le bronze-cul de l’Europe et le musée du monde. D’ailleurs, l’attentif aura remarqué que, dans la langue politico-journalistique, Notre-Dame était appelée « monument » ; sa qualité d’église était secondaire et même accessoire ; à travers ce spectaculaire brasier, c’étaient pour les revenus tirés du patrimoine qu’éditocrates, économistes et parlementaires pleuraient. Certes, il y eut bien quelques brefs « sujets » sur des catholiques à serre-tête qui, à l’instar des impuissants « Veilleurs » de la Manif pour Tous, faisaient leur chapelet à Saint-Michel. Mais ils ne firent rien d’autre, animés par un fatalisme que leur envient les bouddhistes auxquels ces vétérans des JMJ et de Taizé ressemblent tant sans le savoir.

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    A Nantes, des policiers empêchent l’approche de la cathédrale en feu, samedi 18 juillet 2020 © Laetitia Notarianni/AP/SIPA Numéro de reportage : AP22474389_000011

    Le 18 juillet, c’était au tour de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de cramer. La multiplicité des foyers d’incendie oriente les enquêteurs vers un acte criminel. Un migrant rwandais, hébergé par le diocèse, fut d’ailleurs suspecté avant d’être renvoyé dans la nature ; entre-temps, son avocat, malin au sens propre du terme, exigea que l’Eglise fasse preuve, si son client était bien coupable, de « miséricorde », la « communauté catholique » étant à ses yeux « la meilleure » en la matière – si par miséricorde on entend faiblesse et même lâcheté, c’est très vrai. Infiniment moins célèbre et lucrative que Notre-Dame, la cathédrale de Nantes fut du reste rapidement chassée de l’actualité par la saison II de la série Tous à la maison et le retour du string-ficelle sur les plages. Quatre jours après, l’affaire est déjà oubliée. Par la voix du nouveau Premier ministre, ce pauvre Jean Castex qui nous ramène aux heures les plus sombres de la IVe République, l’Etat s’est engagé à réparer les dégâts comme l’avait fait, avec son emphase coutumière, Macron pour Notre-Dame. Je n’ai pas vérifié, je le confesse, mais je parie que, face à cet énième sacrilège, l’Eglise s’est contentée de pondre une déploration sans âme, « équilibrée », qui n’accuse personne et ne réclame rien, et qui doit même remercier, en plus des vaillants pompiers, les autorités venues pour une fois soutenir les catholiques en tant que minorité.

    Notre culture brûle aussi

    A l’heure où une jeune aide-soignante lyonnaise, certaine Axelle, vient de mourir sous les coups de la « diversité », il convient de noter qu’il y a coïncidence entre l’écroulement de notre culture et celui de l’Eglise. C’est très clairement dans les années 1960 que la France a commencé à ne plus être la France. L’immigration africaine de masse, l’internationalisme socialo-communiste, la construction européenne, la sous-culture américaine, la colère des petits-bourgeois libertaires s’allient alors pour nous faire basculer dans une autre temporalité, un autre paradigme. On assiste à une grande inversion des valeurs. Comme une digue, l’Eglise contenait ce mouvement ; en tombant, elle entraîne le pays dans sa chute. Car comme l’écrit Malraux, une « civilisation est tout ce qui s’agrège autour d’une religion ». C’est le catholicisme qui a fait la France, modelé ses mœurs et forgé ses coutumes. Le principe libéral selon lequel une société tient par le contrat est un échec total, hormis pour de rares privilégiés qui, dans leur Aventin de Montreuil, profitent égoïstement des fruits de leurs idéaux cependant que le peuple, lui, vit dans une constante insécurité culturelle et une insécurité tout court. La nature ayant, bien entendu, horreur du vide, l’islam, par le truchement du regroupement familial et d’une natalité exubérante d’abord, vient remplacer le catholicisme. Et ce ne sont pas les risibles « valeurs de la République » qui vont l’en empêcher ; au contraire, elles se mettent à son service. Durant cinq décennies, les libéraux ont cru que les musulmans finiraient par apostasier, par se convertir eux aussi à la poursuite du bonheur, c’est-à-dire au néant ; désormais, en plus de ceux qui continuent d’y croire contre toute évidence, contre les faits – mais il est vrai que le réel ne les intéresse, que pour eux le faux est un moment du vrai – nombre d’entre eux s’accommodent de l’islamisation du pays et la subséquente violence qu’elle engendre. Ces derniers sont comme le personnage principal du Soumission de Houellebecq : ils font avec, convaincus en leur for intérieur, comme tout bon libéral qui se respecte, que tout change, évolue, qu’il faut s’adapter, et que l’on n’y peut rien.

    Seule la tradition est révolutionnaire, n’est-ce pas. Il ne saurait y avoir de reconquête sans réveil de l’Eglise – n’en déplaise à l’excellent Michel Onfray. Ceux qui, dans notre camp, prétendent que nous pourrons nous en sortir sans sueur et sans larmes sont soit d’une naïveté criminelle, soit des imbéciles, soit des pleutres. Français, combien d’entre vous devront mourir avant que vous le compreniez ?