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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Éphéméride du 13 octobre

    Sesterce de l’époque de Claude

     

    54 : Mort de l'Empereur Claude 

     

    Né à Lyon - en 10 avant Jésus-Christ - il meurt après quatorze ans de règne : 

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    Il est célèbre pour avoir conquis la Bretagne (actuelle Grande-Bretagne), mais aussi celui pour avoir ouvert les portes du Sénat de Rome aux Gallo-romains, accélérant ainsi le processus de romanisation, devenu définitif, des Gaules : les Tables Claudiennes, retrouvées à Lyon, en commémorent le souvenir :

    "Timidement, certes, Pères conscrits, j'ai dépassé les bornes provinciales qui vous sont accoutumées et familières, mais c'est ouvertement que doit être plaidée maintenant la cause de la Gaule chevelue. Et si on considère que ses habitants ont fait pendant dix ans la guerre au divin Julius, il faut aussi mettre en regard les cent années d'immuable fidélité et d'obéissance plus qu'éprouvée, en nombre de circonstances critiques pour nous".

    Ce discours fondateur, réécrit par Tacite, fut gravé sur deux grandes plaques en bronze et disparut jusqu'à la renaissance. C'est en labourant sa vigne, située au chevet de l'église Saint-Polycarpe, que Roland Gribaux remit au jour en 1528 "deux grandes tables d'airain ou cuivre antiques", comme l'écrit un chroniqueur de l'époque. 

    Les conseillers de la ville les acquirent pour la somme de 58 écus d'or. Et depuis lors, les Tables Claudiennes ornèrent successivement les différents Hôtels de ville avant de devenir une des pièces maîtresses du musée de la Civilisation Gallo-Romaine.

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           http://www.scribd.com/doc/30359969/Tables-Claudiennes

     

     Sur la vie et l'oeuvre de Claude, en général :

     http://www.empereurs-romains.net/emp05.htm

     

     

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     1307 : Arrestation des Templiers

     

    Certains voient dans le fait que cette arrestation générale s'est déroulée un vendredi 13 l'origine des superstitions parfois attachées à cette date.

    Quoi qu'il en soit, ce jour-là s'est produite, dans le Royaume de France, l'opération de police la plus importante jamais réalisée jusqu'alors...              

    Ces moines chevaliers, devenues de vrais banquiers, prêtaient de l'argent au roi. Leur ordre, qui avait été créé en 1118 pour défendre Jérusalem contre les Musulmans, s'était insensiblement transformé en une vaste organisation financière. Neuf mille Commanderies de Templiers couvraient l'Europe, mais c'est en France que l'Ordre était le plus puissant et formait un État dans l'État grâce à ses prodigieuses richesses et à ses biens immobiliers.

    L'enclos du Temple à Paris était une forteresse où venaient chercher refuge ceux qui fuyaient la justice du roi. Les templiers possédaient encore le quart de la capitale, dont tout le quartier du Marais.

    Ci dessous, le sceau de l'Ordre du Temple.

    sceau de l'ordre du temple.png

               

    L'Ordre du Temple naquit en Terre sainte, en 1119, après la première croisade, à l'initiative du chevalier champenois Hugues de Payns (prononcer Pin) qui voulait protéger les pèlerins se rendant à Jérusalem (voir l'Éphéméride du 13 janvier). Il a été officialisé par le Concile de Troyes, neuf ans plus tard, à l'initiative de Saint Bernard de Clairvaux

    Le prestige des moines-chevaliers au manteau blanc frappé d'une croix rouge fut immense pendant les deux siècles que durèrent les croisades.

     

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    Avec les autres Ordres, les Templiers construisirent en Terre sainte d'impressionnantes citadelles, comme (ci dessous) le Krak des Chevaliers, en Syrie (voir l'Éphéméride du 8 avril). La forteresse couvre 3 hectares. Elle comprend 13 grandes tours, et de nombreuses salles, passages, ponts et étables. Il y a assez de place pour 2.000 Chevaliers et on peut y stocker assez de provisions pour cinq ans.         

    On y trouve cette inscription :

    Sit tibi copia, sit sapientia, formaque detur; Inquinat omnia sola superbia, si comitetur.
    (Que l'abondance, que la sagesse et la beauté te soient données; l'orgueil à lui seul souille tout s'il t'accompagne).    

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    Mais la plus grande forteresse jamais construite est le château d’Athlit, ou Château Pèlerin, érigée par les Templiers et les Chevaliers Teutoniques vers la fin de 1217. C’est la seule forteresse Templière qui ne sera jamais prise par l’ennemi. 

    Elle ne fut évacuée qu'en 1291, à la perte de la Terre Sainte (ci dessous).

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    Cependant, après l'échec de la huitième et dernière Croisade, qui s'acheva par la mort tragique du roi Saint Louis devant Tunis en 1270, les dernières possessions franques de Terre sainte tombèrent définitivement entre les mains des musulmans : ceux-ci s'emparèrent de Saint-Jean-d'Acre le 28 mai 1291 malgré la résistance héroïque des Templiers autour du grand maître Guillaume de Beaujeu.

    Au début du XIIIème siècle, pourtant, et bien que chassé de Palestine, l'Ordre du Temple n'en disposait pas moins encore d'une force militaire impressionnante de quinze mille hommes, bien plus que n'aurait pu en lever n'importe quel roi de la chrétienté. Mais, de soldats, les Templiers s'étaient reconvertis en usuriers et avaient complètement perdu de vue la reconquête des Lieux saints !

    C'est que de considérables donations avaient rendu l'ordre immensément riche et l'avaient transformé en l'une des principales institutions financières occidentales... et la seule qui fût sûre. Il gérait ainsi, en véritable banquier, les biens de l'Église et ceux des rois d'Occident (Philippe le Bel, Jean sans Terre, Henri III, Jaime Ier d'Aragon...)

    Dès lors, l'opinion européenne commença à s'interroger sur la légitimité du Temple...

    Philippe le Bel résolut finalement de détruire cette sorte d'État dans l'État de la façon que l'on sait...

    Le dernier Grand maître de l'Ordre fut Jacques de Molay : au soir du 18 mars 1314, avec Geoffroy de Charnay, il fut brûlé vif à Paris, à l'extrémité de l'Île aux Juifs, aujourd'hui rattachée à l'Île de la Cité (voir l'Éphéméride du 18 mars)

    Selon le témoignage du chroniqueur Geoffroy de Paris, il est mort dignement :

     

    "Le maître, qui vit le feu prêt, s'est dépouillé immédiatement, et se mit tout nu en sa chemise... Il ne trembla à aucun moment, bien qu'on le tire et bouscule. Ils l'ont pris pour le lier au poteau, et lui, souriant et joyeux, se laisse faire. Ils lui attachent les mains, mais il leur dit : "Dieu sait qui a tort et a péché, et le malheur s'abattra bientôt sur ceux qui nous condamnent à tort. Dieu vengera notre mort. Seigneur sachez que, en vérité, tous ceux qui nous sont contraires par nous auront à souffrir..."

     

    Maurice Druon a fait de cette malédiction lancée par Jacques de Molay sur son bûcher le point de départ de ses célébrissimes Rois maudits :

    "Pape Clément, Roi Philippe, Chevalier Guillaume de Nogaret, avant un an, je vous cite à comparaître au Tribunal de Dieu... maudits... vous serez maudits jusqu'à la treizième génération...". (voir l'Éphéméride du 19 avril, sur l'épilogue de l'affaire dite "de la Tour de Nesle")...

     

    Si, en réalité, Guillaume de Nogaret était déjà mort lorsque la prétendue malédiction fut lancée, le pape puis le roi de France moururent, effectivement, dans l'année...

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    https://www.herodote.net/13_octobre_1307-evenement-13071013.php

     

     

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    1344 : Matteo Giovannetti commence à décorer le Palais des Papes

     

    Il couvre d'abord de ses fresques la Chapelle Saint-Martial, qui s’ouvre dans le Grand Tinel (la salle à manger) du Palais des Papes d’Avignon : elle fut achevée le 1er septembre 1345.

    Ensuite, toujours en 1345, il décora l’Oratoire Saint-Michel, et débuta en novembre les fresques du Grand Tinel lui-même, qu’il termina en avril 1346.

    Enfin, en 1347, du 12 juillet au 26 octobre, il œuvra dans la salle du Consistoire, puis dans la Chapelle Saint-Jean.

    Né à Viterbe, dans le Latium, Matteo Giovannetti appartenait à l'école de Simone Martini, et fut, comme son maître, un ami de Pétrarque. Il fut appelé par le pape Clé

  • Mai 68 • L’« avant-garde chien de garde » du Capital [2]

    La rivalité entre ashkénazes et séfarade 

    À gauche comme à droite, beaucoup partagent le même diagnostic : le « procès[1] historique du capitalisme » illusionna les gauchistes. Serge Audier, qui s’est intéressé aux discours de ceux qui jugent que Mai 68 fut globalement une négativité, constate que « l’une des thèses les plus en vogue est que mai 1968 n’a été que l’accoucheur de la société libérale capitaliste : les soixante-huitards se réclamaient de Mao et de Trotski, ils dénonçaient la société de consommation, alors qu’ils étaient à leur insu, en réalité, les meilleurs agents historiques de la société marchande et de consommation. »[2] Ainsi un sous-groupe se détache à l’intérieur de la bande des meneurs de Mai, dont les motivations ont pu en réalité être distinctes de celles des piétons qu’ils entraînèrent derrière eux.

    L’avant-garde étudiante a su déclencher une émeute dans le Quartier latin qui a progressivement embrasé l’ensemble du pays. Un phénomène en fait ni nouveau ni spécifique à la France, comme en atteste le commentaire de V. Choulgine sur les manifestations d’étudiants en 1889 à Saint-Pétersbourg : « Les longs couloirs de l’université grouillaient d’une foule de jeunes en effervescence. Je fus frappé de voir prédominer les Juifs. Étaient-ils plus ou moins nombreux que les Russes, je ne saurais le dire, mais ils prédominaient incontestablement, car c’est eux étaient aux commandes de cette mêlée tumultueuse en blousons. »[3] 

    Annie Kriegel précise que les ashkénazes étaient plus nombreux par rapport aux séfarades dans les instances dirigeantes des groupuscules gauchistes pour deux raisons. La tradition socialiste y était plus développée, et ce depuis plusieurs décennies. Le Bund, un mouvement socialiste spécifiquement juif qui s’étendait sur la Pologne, la Lituanie et la Russie avait été créé en 1897 à Vilnius. Un an plus tard il adhérait au Parti social-démocrate russe (PSDR) de Lénine. Mais en 1903, lors du IIème Congrès du PSDR, à Bruxelles, le Bund décidait de reprendre sa liberté en quittant le parti de Lénine.

    Beaucoup d’ashkénazes, qui arrivèrent en France essentiellement dans les années 1930, avaient été influencés, directement ou indirectement, par ce mouvement. La violente répression nazie et la guerre opposant l’Allemagne hitlérienne et l’Union Soviétique de Staline avaient renforcé leur inclination communiste. En revanche, toute cette histoire était étrangère aux séfarades, qui dans leur grande masse venaient d’Algérie, de Tunisie et du Maroc. Leur passé récent, marqué par le déchirement de l’exil dû à la décolonisation, ne les portait pas tellement à embrasser la cause communiste. Tel est notamment le cas du pied-noir Jean-Marc Salmon, qui dans sa prime jeunesse était plus Algérie française, c’est-à-dire bien à droite, que porté vers le gauchisme militant. C’est un « juif italien par son père, hispano-kabyle par sa mère, et rapatrié d’Algérie en 1961. […] Seul l’antisémitisme de ses copains de l’OAS l’a empêché de les rejoindre. Son virage à gauche, il l’a pris plus tard, préparant HEC dans la bonne ville de Nice »[4]

    À l’intérieur des instances de direction des groupuscules des révolutionnaires professionnels, la rivalité entre ashkenazim et sepharadim est palpable.

    Mais pas seulement : au sein de l’UNEF aussi, le principal syndicat étudiant, au milieu des années 1960, entre le sépharade Jean-Marc Salmon, qui en 1964, arrivé à Paris, en devient un cadre important, et l’ashkénaze Marc Kravetz, le premier représentant le courant des « statutaires », le second celui des « structuristes » : « Au cours d’interminables assemblées générales, les partisans des deux thèses dissertent, gagnent, perdent, regagnent. ʽʽQuel rabbin, ce Salmon ! ʼʼ, murmure un soir Kravetz, excédé par les arguties de son adversaire. Même là, l’éternelle rivalité entre les ashkénazes et les sépharades trouve son expression. »[5]

    Le 14 juin 1967, les « maos » sont réunis dans la salle V de l’école normale supérieure de la rue d’Ulm, le quartier général. Le séfarade Tiennot Grumbach « est sur la sellette »[6]. Il lui est reproché par Robert Linhart l’ashkénaze son rapprochement avec les concurrents du CMLF (Cercles marxistes-léninistes de France), en particulier pour l’organisation d’une manifestation contre Israël pendant la guerre des Six-Jours. « Tiennot aime Robert. Il lui voue une intense admiration – pour son brio, sa clairvoyance intellectuelle, son aptitude à rebondir au détour d’un rapport. Et il aime aussi l’homme privé, sa sincérité, sa passion, la qualité du rêve qui l’habite et le meut. […] Blessé, pâle, le camarade Grumbach empoigne à son tour le fouet :

    – Allons-nous supporter longtemps, crache-t-il d’une voix blanche, le style grand seigneur du camarade Linhart ? Ses coquetteries vestimentaires ? Son dandysme nonchalant qui ne l’empêche pas de distribuer, autour de lui, les consignes et les mauvais points ? Son mépris pour l’élaboration collective ?

    Tiennot défie l’assistance, monte d’un cran, apostrophe son ami les yeux dans les yeux :

    – Tu as de beaux costards, Robert, tu préfères le velours bien coupé. Tu ne te rases pas le matin pour ajouter une touche de négligence à ton élégance soignée. […]

    Tiennot, dans son emportement, a violé un tabou, déchiré le paravent d’une zone obscure. Et les autres s’engouffrent par la brèche. Haro sur la souffrance du camarade Linhart, sur sa hauteur, sur sa morgue ! Benny, un éclat d’ironie socratique dans l’œil, se garde d’enchérir, lui qui vit mal l’ascendant du Polack ashkénaze. »[7]

    Linhart, à ses yeux, « paraît moins étranger que distant – une distance dérangeante, provocante, lourde de sens, d’émulation. Un ashkénaze polonais (comme Jacques-Alain Miller) volontiers méprisant, dont les gestes et les mots trahissent une arrogance retenue. Le séfarade égyptien confie à son ami Broyelle, garanti goy, et, en la matière, témoin impartial, que Robert « a un côté polak. […] L’ ‘’ étudiant pauvreʼʼ méditerranéen se sent gauche, un peu emprunté, à côté du Parisien si parisien, juif comme lui et juif autrement que lui. »[8]

    Ce qui est corroboré par ailleurs, dans un livre du journaliste Maurice Szafran : « Le juif égyptien, pauvre et apatride, est en concurrence avec le dandy juif, parfaitement intégré à la société, personnage du Tout-Paris, si civilisé et si européen. »[9] 

    Si une telle thèse est quelque peu caricaturale elle repose sur un fond de vérité. Elle traduit une réalité que certains pourraient relever à des fins polémiques. Mais ce fait est indiscutable, corroboré par une grande variété de sources. Nous nous abstiendrons de les citer toutes, tellement elles sont nombreuses. Ce sont surtout des publications internes aux milieux juifs, très enclines à un nombrilisme que l’on ne saurait leur reprocher, qui ont insisté sur la « forte présence juive à la tête des organisations d’extrême gauche en France. »[10]   (Dossier à suivre)  

    [1]  Au sens de processus.

    [2]  Serge Audier, La pensée anti-68. Essai sur les origines d’une restauration intellectuelle, La Découverte, Paris, 2008, p. 14.

    [3]  Alexandre Soljenitsyne, Deux siècles ensemble (1795-1995), I, Paris, Fayard, 2002, p. 265.

    [4]  Hervé Hamon, Patrick Rotman, Génération. Les années de rêve, Paris, Seuil, 1987, p. 295.

    [5]  Ibid., p. 296.

    [6]  Ibid., p. 339.

    [7]  Ibid., p. 339-340.

    [8]  Ibid., p. 276.

    [9]  Maurice Szafran, Les juifs dans la politique française de 1945 à nos jours, Paris, Flammarion, 1990, p. 180.

    [10]  Yaël Auron, Les juifs d’extrême gauche en mai 68, Paris, Albin Michel, 1998, p. 146.

     

    Retrouvez les articles de cette série en cliquant sur le lien suivant ... 

    Dossier spécial Mai 68

  • Éphéméride du 23 janvier

    52 Avant Jésus-Christ : Massacre des résidents romains de Cénabum (Orléans) 

     

    Ce massacre marque le début de l'insurrection générale de la Gaule, sous le commandement de Vercingétorix.

    De Jules César, La Guerre des Gaules, VII, 3 :

    "...Ce jour arrivé, les Carnutes, sous les ordres de Cotuatus et Conconnetaudumnos, hommes déterminés à tout, se jettent, à un signal donné, dans Cenabum, massacrent les citoyens romains qui s'y trouvaient pour affaires de commerce, entre autres C. Fusius Cita, estimable chevalier romain, que César avait mis à la tête des vivres, et ils pillent tous leurs biens..."

    César reprendra Cenabum, qu'il fera piller et incendier.

    Au IIIème siècle après J-C, elle changera de nom et s'appellera Aurelianum, d'où dérive son nom actuel : Orléans. 

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    Les Basques puis les Celtes constituent les premiers peuplements connus de la Gaule, qui allait devenir la France. Sur ces deux populations premières vint se greffer l'influence décisive des Grecs et des Romains : voilà pourquoi nous évoquons largement, dans nos Éphémérides, les pages fondatrices de notre identité profonde que nous devons à l'Antiquité : voici le rappel des plus importantes d'entre elles, étant bien entendu qu'un grand nombre d'autres Éphémérides traitent d'autres personnalités, événements, monuments etc... de toute première importance dans le lente construction du magnifique héritage que nous avons reçu des siècles, et qui s'appelle : la France...

     

    En réalité, si la conquête de la Gaule était nécessaire à César pour sa prise du pouvoir à Rome, il faut bien admettre que "le divin Jules" avait été appelé à l'aide, en Gaule, par les Gaulois eux-mêmes, incapables de s'opposer au déplacement massif des Helvètes, quittant leurs montagnes - en 58 avant J.C - pour s'établir dans les riches plaines du sud ouest; César vainquit les Helvètes à Bibracte (voir l'Éphéméride du 28 mars); cinq mois plus tard, envahis par les Germains d'Arioviste, les Gaulois le rappelèrent une seconde fois : César vainquit et refoula les Germains au-delà du Rhin (voir l'Éphéméride du 5 août); et, cette fois-ci, auréolé de ses deux prestigieuses victoires, et gardant plus que jamais en tête son objectif premier (la conquête du pouvoir à Rome), César ne voulut plus se retirer de cette Gaule où on l'avait appelé, et dont la conquête serait le meilleur tremplin pour ses ambitions politiques à Rome... Il fallut six ans à Vercingétorix pour fédérer les divers peuples de Gaule contre le sauveur romain : le soulèvement général commença par le massacre des résidents romains à Cenabum (l'actuelle Orléans), en 52 (voir l'Éphéméride du 23 janvier); le 28 novembre de la même année, Vercingétorix remporta la victoire de Gergovie (voir l'Éphéméride du 28 novembre); mais, moins d'un an après, enfermé dans Alésia, Vercingétorix vécut l'échec de l'armée de secours venue à son aide de toute la Gaule (voir l'Éphéméride du 20 septembre) : il capitula une semaine après (voir l'Éphéméride du 27 septembre). Emmené captif à Rome, il fut mis à mort six ans plus tard, en 46 (voir l'Éphéméride du 26 septembre)...

     

    Cependant, dans sa conquête des Gaules, César n'eut pas seulement à lutter contre les tribus gauloises proprement dites : il s'opposa également à Massalia, puissance amie et alliée de Rome, mais qui ne voulut pas choisir entre César et Pompée lorsque la guerre civile éclata entre ceux-ci : César réduisit Massalia, mais avec difficulté (voir nos trois Éphémérides des 19 avril, 27 juin et 31 juillet)...

     

      Enfin, pour être tout à fait complet avec le rappel de ce que l'on peut trouver dans nos Éphémérides sur ces pages de notre Antiquité, mentionnons également nos trois Éphémérides traitant de :

    la victoire sur les Cimbres et les Teutons, remportée par Caius Marius, oncle par alliance de Jules César en 86 (il avait épousé sa tante, Julie, et mourut en 86 : voir l'Éphéméride du 17 janvier);

    l'assassinat de Jules César en 44 Avant J-C (voir l'Éphéméride du 15 mars);

    notre évocation de Massalia, sa puissance et son rôle à l'époque (voir l'Éphéméride du 11 avril)...

     

     

     

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    1588 : Naissance de François Mansart

     

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    Portrait de François Mansart, gravure par Edelinck, d'après un portrait peint par Louis de Nameur, brûlé en 1720      

     

    Principal précurseur de l'architecture classique en France, celui qui obtint le "brevet d’architecte du Roi pour le service de ses bâtiments" fut l'architecte de la noblesse et de la majesté.

    Oncle de Jules-Hardouin Mansart, on lui doit, entre autres, le fort beau château de Maisons, tant aimé de Louis XVI (ci dessous), modèle d'architecture baroque, copié dans toute l'Europe, souvent considéré comme son chef d'oeuvre.

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    http://www.maisonslaffitte.net/BiogrMansart.htm 

     

    Mansart est également l'inventeur des "toits à la Mansart", ou "mansardés", qui donnent une bonne part de son charme à la ville de Paris... :

    https://www.pariszigzag.fr/histoire-insolite-paris/dou-viennent-les-toits-mansarts

     

     

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    1753 : Mort de Jean Martell

     

    Celui qui dev23 janvier,vercingetorix,orleans,gaule,cesar,mansart,louis xvi,pichegru,helder,capture de la flotte hollandaise,tocqueville,manet,stendhalait fonder les Cognacs Martell en 1715 était né dans l'une des îles de la Manche, à Jersey, le 13 mars 1694.

    Il vint s'établir à Cognac en 1715, s'associant avec un négociant de Bordeaux, Jean Hot. Leur société ayant fait faillite, Jean Martell revint à Cognac en 1728, où il épousa en secondes noces Rachel Lallemand.

    En ces années-là, Jean Martell exportait déjà plus de 200.000 litres de cognac vers l'Angleterre. Dans les années 1730, il racheta des terrains le long de la Charente, où il poursuivit l’expansion de sa firme et commercialisa des vins et des eaux-de-vie dans les pays de l'Europe du Nord (Angleterre, Pays-Bas, Allemagne) ainsi que dans les colonies d'Amérique du Nord.

    Il mourut le 23 janvier 1753, à Cognac, à l’âge de 58 ans : sa veuve s'associa alors avec son frère, dans la société Veuve Martell-Lallemand, puis ses deux fils, Jean et Frédéric, entrèrent dans la société, qui prit alors le nom de Martell et Cie, en 1819.

    En 1869, l'entreprise Martell installa des filiales dans les comptoirs anglais de Hong Kong et Canton.

    Aujourd'hui propriété du groupe Pernod Ricard, son produit phare est le Cordon Bleu, créé en 1912. Elle stocke plus de 2 millions de bouteilles d'eau-de-vie et exporte environ 19 millions de bouteilles...

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    http://www.martell.com/fr-fr/

     

     

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    1783 : Naissance de Stendhal (de son vrai nom, Henri Beyle)

     

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    1795 : Pichegru et sa cavalerie capturent la flotte hollandaise prisonnière des glaces, au Helder   

     

    Surréaliste, mais vrai : comme quoi, impossible n'est vraiment pas français !...

    Entré à Amsterdam le 19 Janvier 1795, le général Pichegru apprend qu'une flotte stationne au Helder, le port principal de la marine hollandaise, à 80 kilomètres d'Amsterdam. L'hiver étant extrêmement rigoureux, tout est pris par les glaces. Pichegru envoie donc sa cavalerie, qui arrive sur les lieux dans la nuit du 21 janvier. Les navires hollandais ayant été figés inclinés, leur artillerie pointait bien au-dessus de la cavalerie française et ne put donc servir à défendre les navires...

    L'armée française, qui ne perd pas un seul homme, capture ainsi sans coup férir 14 vaisseaux de ligne, armés de 850 canons, et plusieurs navi

  • Michel Onfray : haute trahison (2/3)

    Buzyn, sa vie, son œuvre

    En publiant un article (le 17.III.2020) sur elle, le journal Le Monde vole au secours d'Agnès Buzyn, ex-ministre de la santé qui a quitté le bunker du commandement général alors que, selon ses propres aveux, la guerre était certaine, qu'elle ferait quantité de morts et qu'elle se disait la seule à le savoir!

    Or, les Français ne sont pas débiles: ils savent que ce qui s'écrit dans un journal se discerne bien plutôt entre les lignes que dans ce qui s'y trouve explicitement écrit.

    Quelques phrases retiennent donc mon attention dans ce publireportage qui sauve (un peu) la dame et accable (beaucoup) Macron et les siens, comme si elle n'en avait jamais été. D'abord cette entrée en la matière: "Je me demande ce que je vais faire de ma vie." Ensuite, le plat de résistance: "Je n’ai plus de boulot." Enfin, le dessert, c'est une interrogation de la journaliste: "Si elle est encore à ce poste en 2022 et que Macron échoue, confie-t-elle à des proches, que restera-t-il de sa réputation?" Pauvre petite fille riche...

    Détaillons...

    La dame n'a plus de boulot?

    Au mieux, soyons charitable, n'invoquons pas le pire, on lui souhaite juste de ne pas contracter le coronavirus contre lequel elle n'a rien fait, alors qu'elle en avait les moyens, tout en prétendant, toujours immodeste: "Je pense que j’ai vu la première (sic) ce qui se passait en Chine"! Autrement dit: dès décembre 2019! Quel culot...

    Voilà très probablement la raison pour laquelle, éclairée par cette science prémonitoire, le 24 janvier, soit un mois plus tard, l'année suivante, cette dame dit: "Le risque de propagation du coronavirus dans la population est très faible." Quel cynisme! C'est celui d'un serial-killer sans foi ni loi! Sinon celui d'un apprenti génocidaire, on en reparlera le temps venu...

    La jurisprudence Chevènement permet toujours de démissionner et, le jour dit, de convoquer la presse en expliquant les raisons de son départ du gouvernement. La morale y trouve son compte en même temps que la politique qui manifeste alors sa noblesse.

    Or, y rester, c'est cautionner le gouvernement et s'en trouver solidaire. Il ne sert à rien, une fois qu’on a foiré les élections municipales de Paris, après avoir aussi perdu son poste de ministre, comme le renard et les raisins, de retrouver soudainement son intelligence en même temps que sa liberté de parole ou sa raison, sinon un zeste, mais vraiment un tout petit zeste, de morale: avec son silence complice et ses mensonges, des gens sont morts et la contamination s'est répandue à la vitesse d'un feu de forêt estival.  On imagine que, si Griveaux n'avait pas été pris la main... disons dans le sac, la dame serait toujours ministre et tout autant mutique, voire, pire, qu'elle continuerait à délivrer les messages de propagande du gouvernement du genre: "Dormez je le veux"!    

    Ne pas démissionner, quand on prétend savoir ce qu'elle dit aujourd’hui connaître depuis un trimestre, à savoir que ce serait brutal et mortel, généralisé et violent, c'est clairement se montrer solidaire de l'action gouvernementale en jouant Macron contre le peuple, son petit poste contre la santé publique, sa carrière contre la vie des gens, son statut contre les Français, ses prébendes contre les plus faibles -je songe aux personnes âgées, aux malades immunodéprimés, donc aux cancéreux, aux malades atteintes du sida, et autres victimes de la vie qui vont perdre la leur dans des hôpitaux dépourvus des moyens de faire face. Le chef de l'État parle de guerre, mais il envoie au front des soignants désarmés, sans même un masque protecteur à quelques centimes alors qu’ils sont au contact de la mitraille...  Quand il s'agissait de bombarder en vain la Syrie, Macron trouvait alors de l'argent en quantité.

    En ce sens, cette dame avait bien sa place chez Macron: sa morgue contre les personnels de santé qui lui demandaient depuis des mois de sauver l'hôpital public, son mépris des revendications des gens des métiers de la santé, tout cela l'a montrée telle qu'elle était, telle qu'elle est, et telle que l'éternité ne la changera pas: c'est une cynique carriériste. Son CV est rempli de postes de pouvoir et de puissance: on n'obtient jamais ces aubaines sans mettre un peu, beaucoup, sinon passionnément, la morale de côté. Plus le poste est élevé, plus ils sont collectionnés et plus la morale a été congédiée... La dame connait bien la chanson, elle la chante depuis bien longtemps.

    La dame ne sait plus ce qu'elle va faire de sa vie ?

    Qu'elle prie Dieu, qui n'existe pas, pour qu'après cette pandémie dont elle prétend qu'elle avait les moyens d'en ralentir la propagation sans en avoir rien fait, elle ne se retrouve pas à devoir donner des comptes au peuple français amputé des milliers morts qu'elle aura sur la conscience. Elle pourra toujours donner une seconde vie à la phrase de Georgina Dufoix quand elle fut impliquée dans le scandale du sang contaminé et qui se disculpait en affirmant qu'elle était "responsable mais pas coupable". Pas sûr que cette fois-ci, ceux qui auront connu les joies du confinement, parfois sans disposer de confortables résidences secondaires en province pour s'y replier, ou qui auront perdu un proche, s'en contentent alors...

    Il existe des juridictions pour cela. Il faudrait demander aux juristes. Il faudra... Trahison? Haute trahison? Haute cour de justice? Quand sera venue l'heure des bilans, ceux qui auront failli auront des comptes à rendre. Macron a raison de dire qu'après cette épidémie, ce ne sera plus comme avant ; mais il n'imagine probablement pas ce qui pourrait lui être réservé, à lui et aux siens, dans cet après!

    Cette dame prétend, la queue entre les jambes: "Je dis toujours Ministre un jour, médecin toujours. L’hôpital va avoir besoin de moi. Il va y avoir des milliers de morts."

    Je ne m'avance guère, n'étant pas bien sûr que cette dame redevienne de ces médecins du rang qu'elle a méprisés quand ils lui demandaient pacifiquement de sortir la santé française du trou dans laquelle elle et la politique maastrichtienne qu'elle défend l'ont jetée! Qui peut croire une seule seconde qu'elle pourrait retrouver le chemin du travail au contact d'une kyrielle de malades avec des collègues accorts?

    Car cette dame est un apparatchik de la santé, c'est pourquoi d'ailleurs elle tente de sauver sa peau en geignant aujourd'hui, en larmoyant, en pleurant: elle trouvera à se caser dans une sinécure bien payée... Voici ce que dit son long CV: "présidente du conseil d'administration de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (2008-2013), membre du Comité de l'énergie atomique du Commissariat à l'énergie atomique (2009-2015), membre du conseil d'administration (2009), vice-présidente (2010) puis présidente de l'Institut national du cancer (2011-2016), présidente du collège de la Haute Autorité de santé (2016-2017)". Qui peut croire qu'avec un pareil passé cette dame se retrouvera à la rue ?

     D'autant que son second mari (le premier était l'un des fils de Simone Veil), Yves Lévi, a été nommé directeur de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) dans des conditions, qui, semble-t-il, n'ont pas été très claires, puisqu’il a été obligé d'y renoncer afin d’éviter l'accusation de conflit d'intérêt. Qu'à cela ne tienne: il a ensuite été nommé Conseiller d'État en service extraordinaire sur proposition du ministre de la justice, une certaine Nicole Belloubet.  

    Madame Buzyn n'est donc pas encore sous les ponts...

    La dame se demande ce qui va rester de sa réputation? Probablement pas grand-chose de bien, mais pour ce faire, il eut fallu y songer un peu plus tôt...

    Par exemple fin décembre de l'an dernier, début janvier de cette année, en expliquant au chef de l'État et au Premier ministre que, puisqu’elle avait compris avant tout le monde que le pire allait advenir, elle ne pouvait cautionner la politique suicidaire d'Emmanuel Macron en la matière  -je rappelle, pour mémoire: affréter des avions avec l'argent du contribuable pour aller chercher les expatriés en Chine, les mettre en quarantaine dans des municipalités sans en avertir les élus, envoyer les militaires responsables de ce rapatriement non pas en quarantaine mais en permission après leur mission, probablement générer ainsi le malade zéro dans la Grande Muette qui le restera, exposer la population française donc, laisser se tenir une rencontre sportive entre Italiens et Français, envoyer le 19 février dix-sept tonnes de matériel à la Chine (équipements médicaux, combinaisons, masques, gants, produits désinfectants qui aujourd'hui font défaut...) pour lutter contre leur épidémie, adjurer la population à ne pas sortir de chez elle tout en invitant quarante-huit millions d'électeurs à aller voter au premier tour des municipales dans les 35.000 communes françaises, beugler partout que le virus ignorait les frontières et qu'il n'avait pas de passeport, avant de déclarer quelques semaines plus tard qu'en fait il en avait bien un, mais que c'était le passeport de Schengen, décréter le confinement, sans utiliser le mot, en interdisant aux familles et à leurs amis d'enterrer un défunt mais, en même temps, autoriser le travail des artisans et les sorties que chacun peut s'octroyer en signant un ausweis attestant qu'il effectue ... de l'exercice physique!

    Le nom de cette dame risque d'être associé au pire: sollicitée jadis par François Hollande, puis par François Fillon, embauchée finalement par Emmanuel Macron, elle grossira la longue liste des cyniques qui faisaient passer leur carrière et leur idéologie populicide avant l'intérêt général et le bien public. Elle ne sera, hélas, pas seule.

    Pour faire partie de ceux dont le patronyme aurait pu scintiller au firmament des gens bien, sans plus, je ne parle même pas d'héroïsme, il lui aurait juste fallu préférer la morale à sa carrière, l'éthique aux affaires, la vertu aux petits arrangements, la grande médecine, celle de la santé publique, à la petite politique politicienne, celle des intérêts particuliers, les petites gens à son immodeste personne.

    Cette dame a "des convictions de gauche" écrit la journaliste du Monde. C'est drôle, ça n'est pas du tout l'idée que je me faisais des convictions de gauche -et voilà une fois de plus cette famille politique aux avant-postes des scandales dont le peuple fait les frais.  

    Hypothèse: il lui aurait suffi, en janvier, après en avoir informé Macron & Philippe qui, dit-elle, ne faisaient rien de ses prétendues objurgations, de dire publiquement ce qu'elle savait, puis de dénoncer la surdité et l'aveuglement, donc l'impéritie, du chef de l'État et de son premier ministre; dans la foulée elle aurait démissionné de son poste de ministre de la santé, mais sans pour autant courir la gueuse municipale: elle eut alors été une conscience morale. Comme son ex-belle-mère.

    A l'inverse, en choisissant de se taire, certes elle a perdu son travail et son poste, elle s'en plaint d'ailleurs dans le quotidien du soir non sans vergogne, alors que d'aucuns seront des milliers à perdre la vie. A l'évidence, avec un peu de vertu, elle n'aurait pas arrêté l'épidémie, mais elle aurait épargné des vies, ce qui aurait suffi pour sauver sa réputation...  C'est raté et ce dans les grandes largeurs.

    Michel Onfray

  • Sur le blog de Michel Onfray, au sujet d’Agnès Buzyn : « Trahison? Haute trahison? Haute cour de justice? Quand sera ven

    Buzyn, sa vie, son œuvre

    En publiant un article (le 17.III.2020) sur elle, le journal Le Monde vole au secours d'Agnès Buzyn, ex-ministre de la santé qui a quitté le bunker du commandement général alors que, selon ses propres aveux, la guerre était certaine, qu'elle ferait quantité de morts et qu'elle se disait la seule à le savoir!

    Or, les Français ne sont pas débiles: ils savent que ce qui s'écrit dans un journal se discerne bien plutôt entre les lignes que dans ce qui s'y trouve explicitement écrit.

    Quelques phrases retiennent donc mon attention dans ce publireportage qui sauve (un peu) la dame et accable (beaucoup) Macron et les siens, comme si elle n'en avait jamais été. D'abord cette entrée en la matière: "Je me demande ce que je vais faire de ma vie." Ensuite, le plat de résistance: "Je n’ai plus de boulot." Enfin, le dessert, c'est une interrogation de la journaliste: "Si elle est encore à ce poste en 2022 et que Macron échoue, confie-t-elle à des proches, que restera-t-il de sa réputation?" Pauvre petite fille riche...

    Détaillons...

    La dame n'a plus de boulot?

    Au mieux, soyons charitable, n'invoquons pas le pire, on lui souhaite juste de ne pas contracter le coronavirus contre lequel elle n'a rien fait, alors qu'elle en avait les moyens, tout en prétendant, toujours immodeste: "Je pense que j’ai vu la première (sic) ce qui se passait en Chine"! Autrement dit: dès décembre 2019! Quel culot...

    Voilà très probablement la raison pour laquelle, éclairée par cette science prémonitoire, le 24 janvier, soit un mois plus tard, l'année suivante, cette dame dit: "Le risque de propagation du coronavirus dans la population est très faible." Quel cynisme! C'est celui d'un serial-killer sans foi ni loi! Sinon celui d'un apprenti génocidaire, on en reparlera le temps venu...

    La jurisprudence Chevènement permet toujours de démissionner et, le jour dit, de convoquer la presse en expliquant les raisons de son départ du gouvernement. La morale y trouve son compte en même temps que la politique qui manifeste alors sa noblesse.

    Or, y rester, c'est cautionner le gouvernement et s'en trouver solidaire. Il ne sert à rien, une fois qu’on a foiré les élections municipales de Paris, après avoir aussi perdu son poste de ministre, comme le renard et les raisins, de retrouver soudainement son intelligence en même temps que sa liberté de parole ou sa raison, sinon un zeste, mais vraiment un tout petit zeste, de morale: avec son silence complice et ses mensonges, des gens sont morts et la contamination s'est répandue à la vitesse d'un feu de forêt estival.  On imagine que, si Griveaux n'avait pas été pris la main... disons dans le sac, la dame serait toujours ministre et tout autant mutique, voire, pire, qu'elle continuerait à délivrer les messages de propagande du gouvernement du genre: "Dormez je le veux"!    

    Ne pas démissionner, quand on prétend savoir ce qu'elle dit aujourd’hui connaître depuis un trimestre, à savoir que ce serait brutal et mortel, généralisé et violent, c'est clairement se montrer solidaire de l'action gouvernementale en jouant Macron contre le peuple, son petit poste contre la santé publique, sa carrière contre la vie des gens, son statut contre les Français, ses prébendes contre les plus faibles -je songe aux personnes âgées, aux malades immunodéprimés, donc aux cancéreux, aux malades atteintes du sida, et autres victimes de la vie qui vont perdre la leur dans des hôpitaux dépourvus des moyens de faire face. Le chef de l'État parle de guerre, mais il envoie au front des soignants désarmés, sans même un masque protecteur à quelques centimes alors qu’ils sont au contact de la mitraille...  Quand il s'agissait de bombarder en vain la Syrie, Macron trouvait alors de l'argent en quantité.

    En ce sens, cette dame avait bien sa place chez Macron: sa morgue contre les personnels de santé qui lui demandaient depuis des mois de sauver l'hôpital public, son mépris des revendications des gens des métiers de la santé, tout cela l'a montrée telle qu'elle était, telle qu'elle est, et telle que l'éternité ne la changera pas: c'est une cynique carriériste. Son CV est rempli de postes de pouvoir et de puissance: on n'obtient jamais ces aubaines sans mettre un peu, beaucoup, sinon passionnément, la morale de côté. Plus le poste est élevé, plus ils sont collectionnés et plus la morale a été congédiée... La dame connait bien la chanson, elle la chante depuis bien longtemps.

    La dame ne sait plus ce qu'elle va faire de sa vie ?

    Qu'elle prie Dieu, qui n'existe pas, pour qu'après cette pandémie dont elle prétend qu'elle avait les moyens d'en ralentir la propagation sans en avoir rien fait, elle ne se retrouve pas à devoir donner des comptes au peuple français amputé des milliers morts qu'elle aura sur la conscience. Elle pourra toujours donner une seconde vie à la phrase de Georgina Dufoix quand elle fut impliquée dans le scandale du sang contaminé et qui se disculpait en affirmant qu'elle était "responsable mais pas coupable". Pas sûr que cette fois-ci, ceux qui auront connu les joies du confinement, parfois sans disposer de confortables résidences secondaires en province pour s'y replier, ou qui auront perdu un proche, s'en contentent alors...

    Il existe des juridictions pour cela. Il faudrait demander aux juristes. Il faudra... Trahison? Haute trahison? Haute cour de justice? Quand sera venue l'heure des bilans, ceux qui auront failli auront des comptes à rendre. Macron a raison de dire qu'après cette épidémie, ce ne sera plus comme avant ; mais il n'imagine probablement pas ce qui pourrait lui être réservé, à lui et aux siens, dans cet après!

    Cette dame prétend, la queue entre les jambes: "Je dis toujours Ministre un jour, médecin toujours. L’hôpital va avoir besoin de moi. Il va y avoir des milliers de morts."

    Je ne m'avance guère, n'étant pas bien sûr que cette dame redevienne de ces médecins du rang qu'elle a méprisés quand ils lui demandaient pacifiquement de sortir la santé française du trou dans laquelle elle et la politique maastrichtienne qu'elle défend l'ont jetée! Qui peut croire une seule seconde qu'elle pourrait retrouver le chemin du travail au contact d'une kyrielle de malades avec des collègues accorts?

    Car cette dame est un apparatchik de la santé, c'est pourquoi d'ailleurs elle tente de sauver sa peau en geignant aujourd'hui, en larmoyant, en pleurant: elle trouvera à se caser dans une sinécure bien payée... Voici ce que dit son long CV: "présidente du conseil d'administration de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (2008-2013), membre du Comité de l'énergie atomique du Commissariat à l'énergie atomique (2009-2015), membre du conseil d'administration (2009), vice-présidente (2010) puis présidente de l'Institut national du cancer (2011-2016), présidente du collège de la Haute Autorité de santé (2016-2017)". Qui peut croire qu'avec un pareil passé cette dame se retrouvera à la rue ?

     D'autant que son second mari (le premier était l'un des fils de Simone Veil), Yves Lévi, a été nommé directeur de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) dans des conditions, qui, semble-t-il, n'ont pas été très claires, puisqu’il a été obligé d'y renoncer afin d’éviter l'accusation de conflit d'intérêt. Qu'à cela ne tienne: il a ensuite été nommé Conseiller d'État en service extraordinaire sur proposition du ministre de la justice, une certaine Nicole Belloubet.  

    Madame Buzyn n'est donc pas encore sous les ponts...

    La dame se demande ce qui va rester de sa réputation? Probablement pas grand-chose de bien, mais pour ce faire, il eut fallu y songer un peu plus tôt...

    Par exemple fin décembre de l'an dernier, début janvier de cette année, en expliquant au chef de l'État et au Premier ministre que, puisqu’elle avait compris avant tout le monde que le pire allait advenir, elle ne pouvait cautionner la politique suicidaire d'Emmanuel Macron en la matière  -je rappelle, pour mémoire: affréter des avions avec l'argent du contribuable pour aller chercher les expatriés en Chine, les mettre en quarantaine dans des municipalités sans en avertir les élus, envoyer les militaires responsables de ce rapatriement non pas en quarantaine mais en permission après leur mission, probablement générer ainsi le malade zéro dans la Grande Muette qui le restera, exposer la population française donc, laisser se tenir une rencontre sportive entre Italiens et Français, envoyer le 19 février dix-sept tonnes de matériel à la Chine (équipements médicaux, combinaisons, masques, gants, produits désinfectants qui aujourd'hui font défaut...) pour lutter contre leur épidémie, adjurer la population à ne pas sortir de chez elle tout en invitant quarante-huit millions d'électeurs à aller voter au premier tour des municipales dans les 35.000 communes françaises, beugler partout que le virus ignorait les frontières et qu'il n'avait pas de passeport, avant de déclarer quelques semaines plus tard qu'en fait il en avait bien un, mais que c'était le passeport de Schengen, décréter le confinement, sans utiliser le mot, en interdisant aux familles et à leurs amis d'enterrer un défunt mais, en même temps, autoriser le travail des artisans et les sorties que chacun peut s'octroyer en signant un ausweis attestant qu'il effectue ... de l'exercice physique!

    Le nom de cette dame risque d'être associé au pire: sollicitée jadis par François Hollande, puis par François Fillon, embauchée finalement par Emmanuel Macron, elle grossira la longue liste des cyniques qui faisaient passer leur carrière et leur idéologie populicide avant l'intérêt général et le bien public. Elle ne sera, hélas, pas seule.

    Pour faire partie de ceux dont le patronyme aurait pu scintiller au firmament des gens bien, sans plus, je ne parle même pas d'héroïsme, il lui aurait juste fallu préférer la morale à sa carrière, l'éthique aux affaires, la vertu aux petits arrangements, la grande médecine, celle de la santé publique, à la petite politique politicienne, celle des intérêts particuliers, les petites gens à son immodeste personne.

    Cette dame a "des convictions de gauche" écrit la journaliste du Monde. C'est drôle, ça n'est pas du tout l'idée que je me faisais des convictions de gauche -et voilà une fois de plus cette famille politique aux avant-postes des scandales dont le peuple fait les frais.  

    Hypothèse: il lui aurait suffi, en janvier, après en avoir informé Macron & Philippe qui, dit-elle, ne faisaient rien de ses prétendues objurgations, de dire publiquement ce qu'elle savait, puis de dénoncer la surdité et l'aveuglement, donc l'impéritie, du chef de l'État et de son premier ministre; dans la foulée elle aurait démissionné de son poste de ministre de la santé, mais sans pour autant courir la gueuse municipale: elle eut alors été une conscience morale. Comme son ex-belle-mère.

    A l'inverse, en choisissant de se taire, certes elle a perdu son travail et son poste, elle s'en plaint d'ailleurs dans le quotidien du soir non sans vergogne, alors que d'aucuns seront des milliers à perdre la vie. A l'évidence, avec un peu de vertu, elle n'aurait pas arrêté l'épidémie, mais elle aurait épargné des vies, ce qui aurait suffi pour sauver sa réputation...  C'est raté et ce dans les grandes largeurs.

    Michel Onfray

  • Les puissances émergentes, l'Europe, la France : entre idées reçues et réalités, par GILLES VARANGE

            Avons-nous été assez attentifs aux analyses géo-politiques de Gilles Varange ? En tous cas, les articles qu'il donne à Politique magazine et à La Nouvelle revue universelle sont dans la manière d'un Jacques Bainville, ou, pour ce qui est d'aujourd'hui, dans la manière de Marie-France Garaud ou d'Hubert Védrine. C'est-à-dire que sa réflexion se fonde sur les réalités, que vient éclairer, de surcroît, l'expérience de l'Histoire. Cette méthodologie donne moins de chances de se tromper que lorsqu'on ne se nourrit que d'idéologie ou que l'on ne respire que l'air du temps et ses conformismes.

            De Gilles Varange, nous trouvons utile de mettre en ligne, aujourd'hui, une remarquable réflexion, qu'il a publiée dans un numéro récent de La Nouvelle revue universelle, sur ce que sont vraiment ce que l'on nomme couramment les pays émergents et, corrélativement, bien sûr, notre rapport à ces différents pays. Le sujet est d'actualité, mais, surtout, il est d'importance, car il concerne, directement, l'avenir de la France et de l'Europe.       

    PUISANCES EMERGENTES.JPG

    Quatre de ces puissances ont fondé le B.R.I.C, acronyme désignant  : le Brésil, l'Inde, la Chine et la Russie..... (devenu par la suite BRICS, avec l'Afrique du Sud)

             Les puissances dites « émergentes » sont à la mode. On ne parle que d'elles. Dans les colloques internationaux aussi bien que dans les dîners en ville, qui veut briller ne saurait faire autrement que de vanter leur ascension — forcément irrésistible — avant de terminer par une complainte obligatoire sur le déclin programmé de nos pauvres nations occidentales. La plupart du temps, aucun de ces éloquents bavards ne songe à honorer son auditoire d'une définition précise du sujet évoqué, ce qui serait pourtant fort utile. Car, à quoi reconnaît-on une puissance émergente ? À son poids démographique ? À sa capacité d'influence politique ou culturelle ? À sa force militaire ? Aux progrès de son économie et de son commerce ? À moins que ce ne soit à l'addition réussie de l'ensemble de ces critères ? Si l'on se rallie à cette dernière hypothèse, une certaine hiérarchie s'impose alors en fonction du critère retenu, car il y a forcément des puissances plus émergentes que d'autres dans chacun des domaines considérés. La Russie, par exemple, héritière du passé soviétique, dispose d'une force militaire, nucléaire, stratégique, avec laquelle, pour l'instant, aucune des autres puissances « émergentes » ne peut rivaliser. Mais il en va tout autrement en matière de développement économique. Certes la Russie bénéficie de richesses naturelles prodigieuses que la politique de Vladimir Poutine a permis de remettre entre les mains de l'État. Mais les structures administratives et économiques du pays demeurent archaïques et le système entier apparaît miné par une corruption endémique qui est, en grande partie, elle aussi, un héritage de l'ancienne nomenklatura soviétique.

            Dans ce domaine de l'économie et du commerce, c'est la Chine que n'importe quel observateur impartial hissera sans hésitation sur le pavois. Et si l'on parle maintenant de la matière grise, des potentialités intellectuelles, du nombre et de la compétence des futures élites techniques et scientifiques, c'est l'Inde qui sera désignée le plus souvent comme porte-drapeau. Sans modestie excessive, les Indiens se voient d'ailleurs comme la vraie superpuissance mondiale de la fin du XXIème siècle. Quant à la quatrième de ces puissances dites émergentes, le Brésil, on le range d'autant plus volontiers dans cette catégorie que les experts nous annonçaient son ascension depuis des décennies, sans que leurs prédictions se réalisent jamais. « Le Brésil, grande puissance d'avenir et qui le restera », proclamait déjà de Gaulle, avec un humour dont on ne sait s'il était volontaire ou non — lors d'une visite à Brasilia, il y a près d'un demi-siècle. Mais si le Brésil possède effectivement l'étendue, les richesses naturelles, la population suffisante pour prendre rang parmi les puissances émergentes, il lui manque la force militaire. En ce domaine, avec un budget squelettique par rapport à son poids économique, le Brésil reste un lilliputien. 

    « ÉMERGENTES » OU RENAISSANTES ? 

            Il est pourtant le seul auquel pourrait s'appliquer vraiment la notion de puissance émergente. Car, pour les trois autres nations qui constituent avec lui le fameux BRIC (Brésil-Russie-Inde-Chine) dans le jargon des diplomates et des fonctionnaires internationaux, il serait plus avisé de les qualifier de puissances « renaissantes ». Voilà qui éviterait de sombrer dans une dangereuse confusion intellectuelle. Prenons, à nouveau, l'exemple de la Russie : dans le cadre de l'Union Soviétique, elle était l'une des deux superpuissance mondiales il y a vingt ans à peine. Après une brève éclipse, il n'est pas étonnant qu'elle revienne sur le devant de la scène, en renouant avec les lignes constantes de sa politique internationale. C'est qu'à l'inverse de la France dont la politique étrangère connut une rupture violente après 1789, rupture dont elle n'a pas fini de payer le prix, l'Union Soviétique, elle, n'a cessé de poursuivre avec opiniâtreté la diplomatie traditionnelle de la Russie tsariste : contrôle de l'Ukraine, de la Biélorussie et des pays baltes, progression vers l'Orient avec la prise en main de la Mongolie extérieure et des îles Kouriles arrachées au japon en 1945, politique d'expansion vers les mers chaudes avec l'invasion de l'Afghanistan en 1979. Après l'effondrement gorbatchévien et la période d'anarchie eltsinienne, il n'est guère douteux que le hommes du Kremlin soient animés la volonté de recoudre ce qui peut l'être, puis de repartir un jour de l'avant.

            Tournons-nous à présent vers la Chine. En dépit de son volontaire isolement, elle était l'une des grandes puissances mondiales il y a moins de deux siècles. Au moment de la Révolution française, elle concentrait encore sur son territoire la moitié de la richesse mondiale. Elle était considérée à nouveau comme une puissance majeure dès le début des années cinquante du siècle dernier. Il faut rappeler que le généralissime Jiang Jieshi (Tchang Kaï-Chek) figurait parmi les « Grands » aux côtés de Churchill, de Roosevelt et de Staline en novembre 1943 à Téhéran, quand cet honneur avait été refusé à de Gaulle. Et dès 1973, alors que la Révolution culturelle n'était pas encore terminée, le succès phénoménal du livre d'Alain Peyrefitte, Quand la Chine s'éveillera, montrait que tout le monde en était déjà conscient : seules, les excentricités du maoïsme empêchaient la Chine de décoller. Autant dire que la Chine n'a rien d'une puissance « émergente ». Elle est une puissance majeure depuis deux millénaires au moins. La leçon vaut pour l'Inde, même s'il est vrai que l'éphémère domination britannique a modifié considérablement sa physionomie Au nord, les États majoritairement musulmans ont fait sécession pour former le Pakistan, le « Pays des purs », tandis que le reste du sous-continent a retrouvé pleinement sa vocation hindouiste, laquelle n'avait été préservée sous la dynastie moghole que dans les royaumes du sud, royaume de Vrijryanagar, royaume de Golconde et empire marhate sur la côte ouest. Là encore, l'Inde avait retrouvé un statut de grande puissance dès la conférence de Bandoung en 1954. 

    LA REVANCHE DE L'HISTOIRE 

            La Russie, la Chine, l'Inde : plutôt que de s'émerveiller sur leur « émergence » fictive, il serait plus simple de relever que ces grandes puissances politiques et militaires qui avaient déjà pour elles la superficie, le nombre, les ressources naturelles et une force militaire respectable en plus d'une longue histoire, sont en train de retrouver un poids économique significatif. C'est seulement en ce domaine qu'elles peuvent être qualifiées d'émergentes. Mais le plus important n'est sûrement pas là.

            L'événement d'une portée immense pour l'avenir tient au fait que ces grandes puissances ont commencé à renouer, à mesure qu'elles acquéraient un poids économique enviable, avec leurs plus anciennes traditions historiques, culturelles et religieuses. Et c'est précisément la réappropriation de leur culture traditionnelle qui donne à chacun de ces peuples l'élan et la force nécessaires pour se projeter résolument en avant. Après soixante-dix années de glaciation marxiste, la Russie se redécouvre orthodoxe. Elle honore la mémoire de ses tsars et vénère le dernier d'entre eux comme un martyr. Après un demi-siècle de révolutionnarisme maoïste, la Chine se veut à nouveau confucéenne et partiellement bouddhiste. Elle a réhabilité ses anciennes dynasties, y compris la dynastie mandchoue. Elle se plaît à célébrer la figure du premier unificateur de l'Empire du Milieu, le génial et implacable Qin Shihuangdi. Quant à l'Inde, depuis l'indépendance et la partition de 1947, et plus encore depuis une quinzaine d'années, elle n'a cessé de renouer de plus en plus activement avec ses racines hindouistes. Si l'on ajoute à ce tableau le Brésil catholique, voilà tout un univers fort éloigné de notre laïcité étriquée et militante.

            Une remarque encore : alors que des bataillons d'experts œuvrent à affoler les opinions occidentales sur le thème obsédant d'une prétendue poussée irrésistible de l'islam, pas une seule des puissances dites « émergentes » n'est musulmane. Le Pakistan, la seule puissance, islamique qui aurait pu prétendre jouer un rôle mondial, est désormais plongé, du fait même de l'influence de ses milieux fondamentalistes, dans un chaos qui paraît irréversible et menace jusqu'à son unité. Quant à la Turquie de l'AKP, malgré des progrès économiques incontestables, son PIB ne la place même pas au niveau des Pays-Bas.

    PUISSANCES EMERGENTES 1.jpg

    Les présidents brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, russe Dmitri Medvedev, chinois Hu Jintao et le premier ministre indien Manmohan Singh à Iekaterinburg le 16 juin 2009 lors du premier sommet du B.R.I.C

     

    DES CHIFFRES ÉCLAIRANTS 

            De manière générale, si les succès de ces puissances émergente sont indéniables, ils méritent néanmoins d'être fortement relativisés et remis en perspective. Les chiffres ci-dessous, tirés des dernière statistiques disponibles du FMI, celles de 2010, sont fort éclairants :

     PIB en milliards de dollars

    USA

    14 624

    Chine

       5745

    Japon

       5390

    Allemagne

       3305

    France

       2582

    Royaume-Uni

       2258

    Italie

       2036

    Brésil

       2023

    Canada

       1563

    Russie

       1476

    Inde

      1430

    Espagne

       1374

    Australie

       1219

    Mexique

       1004

    Corée du Sud

        986

    Pays-Bas

        770

    Turquie

        729

    Indonésie

        695

    Suisse

        522

    Belgique

        461

    Taiwan

        424

     


     

    Autres : * Afrique du Sud : 354 - * Iran : 337 - * Singapour : 217 - * Nigéria : 206 - * Algérie : 158 - * Syrie : 55 - Luxembourg : 52 - * Tunisie : 43 - * Pays africains : entre 1 et 5 milliards de dollars chacun. 

    UNE RÉSISTIBLE ASCENSION 

            On retiendra que les 15 pays les plus riches sur les 27 de l'Union européenne pèsent ensemble plus que les États-Unis et 40% de plus que la Chine et le Japon réunis. Un simple regard sur les statistiques du FMI permet aussi de constater que l'Allemagne et la France possèdent à elles deux un PIB quasiment équivalent à celui de la Chine et très supérieur à celui du Japon. Plus remarquable encore : malgré la masse énorme de ses 1 300 millions d'habitants et son ascension vertigineuse des vingt dernières années, l'Empire du Milieu ne représente que les 4/5e des PIB conjugués des trois grands pays latins0 de l'Europe : la France, l'Italie et l'Espagne. Et les PIB additionnés de la France et de l'Italie suffisent pour faire jeu égal avec ceux de l'Inde, du Brésil et de la Russie rassemblés, c'est-à-dire trois des quatre puissances « émergentes » appelées, selon les analystes, à bouleverser l'ordre du monde. Sur le plan économique, il faudra assurément encore du temps et bien des efforts avant que les grenouilles émergentes atteignent la taille du bœuf européen. Voilà qui contribue à remettre les choses en place. Et à nous rappeler que le déclin impressionnant de l'économie française (passée de 6% des exportations mondiales à 3,9% en dix ans) n'a pas pour cause unique — ni même pour cause principale — la montée de ces fameuses puissances émergentes. Les raisons de notre déclin économique et commercial sont à rechercher bien plus près de chez nous. À cet égard, commençons par une question : de quel pays la France est-elle le premier client mondial, le client qui absorbe une part considérable des productions de ce pays et lui apporte depuis une décennie l'assurance d'us balance commerciale formidablement excédentaire ? S'agirait-il de la Chine ? Des États-Unis ? Du Japon ou de quelque autre puissance lointaine et exotique ? Pas du tout. C'est avec l'Allemagne, notre voisine et notre principale partenaire européenne que nous enregistrons, année après année, des déficits de plus en plus dramatiques. Il est entré en France, en 2010, pour 79 milliards d'euros de produits allemands quand nos exportations outre-Rhin n'atteignaient pas 57 milliards. Soit, en douze petits mois, un trou de plus de 22 milliards à notre désavantage. Remarquons encore que les autres principaux pays exportateurs en France sont également européens : la Belgique (avec 41 milliards !) l'Italie (39,2 milliards) l'Espagne (31, 6 milliards). Contrairement à une idée reçue, c'est en effet le commerce avec nos proches voisins qui est la source principale de notre gigantesque déficit commercial. Seules 14% de nos importations proviennent d'Asie quand 60% nous arrivent des pays de l'Europe des 27. Retenons l'extraordinaire disproportion entre ces deux chiffres, alors qu'une propagande insistante s'obstine à nous présenter l'Union européenne comme un bouclier face à la menace commerciale extérieure.

            La Chine ne vient modestement qu'en cinquième position. Cc qui n'empêche pas notre déficit avec Pékin de se révéler, lui aussi. abyssal : 31 milliards d'importations pour 9 milliards seulement d'exportations françaises en Chine, l'équivalent de ce que nous vendons à l'Autriche. Soit un déficit annuel de notre balance commerciale de 22 milliards avec Pékin. Par une troublante symétrie, notre déficit avec la Chine s'avère être exactement le même que notre déficit avec l'Allemagne. La France se trouve ainsi écrasée deux fois : écrasée par le proche et écrasée par le lointain. Or, si les exportations entrent pour 40% dans le PIB allemand, elles ne représent

  • Péroncel-Hugoz : une nouvelle rubrique hedmomadaire, dans Lafautearousseau ...

    Péroncel-Hugoz à Salé, en 2014

     

    Vous lisez, pratiquement chaque semaine, les coups de dent de notre confrère Peroncel-Hugoz. Ils sont repris du 360, principal site de la presse francophone en ligne au Royaume chérifien. Notre confrère, qui fut longtemps correspondant du Monde dans l'aire arabe et a publié plusieurs essais sur l'Islam, travaille maintenant à Casablanca, notamment pour le 360. Il tient aussi son Journal d'un royaliste français au Maroc, dont la Nouvelle Revue Universelle a déjà publié des extraits. Nous en ferons autant désormais, en publiant chaque semaine, généralement le jeudi, des passages inédits de ce Journal. Ce seront donc deux contributions hebdomadaires de Peroncel-Hugoz dont nous bénéficierons dorénavant. Et dont nous le remercions confraternellement. Pour mieux connaître, sa personnalité et sa carrière, riche d'expériences, nous reprenons ci-après l'article que lui consacre Wikipédia, dont il nous a assuré qu'il correspond assez bien à la réalité.  Lafautearousseau  •

     

    Article Wikipédia

    Jean-Pierre Péroncel-Hugoz est un journaliste, grand-reporter et essayiste français.

    Biographie

    Jean-Pierre Péroncel-Hugoz est né le à Marseille.

    Enfance et Famille

    Il est d'une famille catholique provenço-savoyarde de juristes et de minotiers. Son nom double est dû aux deux mariages de sa grand-mère paternelle, Jeanne Hospital, épouse Péroncel puis Hugoz ; cette adjonction de nom a été officialisée par un décret du président Albert Lebrun paru au Journal officiel du 21 février 1937. Ancien élève des collèges marseillais Mélizan et du Sacré-Cœur, et des lycées Thiers et Périer, il est diplômé de l'Institut d'études politiques (Sciences-po) de Paris (1962), de la faculté des lettres d'Alger (1965), de l'Institut des hautes études internationales de Genève (mémoire sur Napoléon III et l'Algérie), de l'Institut international des langues du Caire (1975).

    Le journaliste a été l'époux d'Hélène Albertine Cywinska, d'origine polonaise, qu'il connut en Alger, lors de son service militaire effectué, après l'indépendance du pays, en tant qu'administrateur civil au ministère algérien des Finances et du Plan.

    Péroncel-Hugoz est l'arrière-petit-fils du peintre de l'École provençale Pierre Marius Poujol (1858-1925) qui peignit notamment à Marseille et à Tanger (Maroc). Un peintre du XXe siècle, Claude Lagoutte (1935-1990), séjourna plusieurs fois, durant la décennie 1980, dans la famille Péroncel-Hugoz à Artigues (Var) où ladite famille vient depuis 1912 et où elle est propriétaire depuis 1925. Lagoutte s'inspira des paysages alentour pour plusieurs de ses toiles (Centre Pompidou, Musée des beaux-arts de Bordeaux, etc.). L'artiste créa également une croix avec des rails de train pour remplacer celle qui avait été volée au Vieil-Artigues (au sujet d'Artigues et de la région haut-provençale, voir Traversées de la France, 2004). À Marseille, la maison familiale des Péroncel-Hugoz, 312 bis boulevard Chave, rachetée par la Ville, est devenue une "crèche verte" depuis 1987.

    Carrière

    Indépendamment de sa carrière dans la presse, essentiellement dans les colonnes du quotidien Le Monde, quotidien auquel il a collaboré à partir de 1969, notamment comme correspondant au Caire puis à Alger, et envoyé spécial dans une centaine de pays des cinq continents, Péroncel-Hugoz est également essayiste, spécialisé dans les récits de voyages et le monde arabo-musulman. En 2004, il a démissionné de son poste au Monde, tout en restant statutairement membre à vie de la Société des rédacteurs du Monde et donc actionnaire dudit quotidien.

    En 1983, Péroncel-Hugoz publie un essai, Le Radeau de Mahomet, dans lequel il dénonce ce qui, selon ses vues, constituerait un « danger islamiste », dont les manifestations les plus visibles auraient été, à l'époque, la révolution islamique en Iran et l'expansion des Frères musulmans en Égypte.

    Auparavant, en 1981, peu après avoir publié dans Le Monde daté du 5 septembre un reportage révélant le danger pour Sadate représenté par la présence d’islamistes dans l’armée égyptienne (ils devaient le tuer le 6 octobre 1981), Péroncel-Hugoz fut expulsé du Caire manu militari. À d’autres époques à cause de ses articles, il encourut les foudres, avec expulsion ou interdiction d’entrée, de la part des régimes soudanais, syrien, algérien, etc.

    Le 25 mars 1978, le Monde avait donné un article de son correspondant au Caire, Péroncel-Hugoz, intitulé : « Promoteurs contre Pharaons. Osera-t-on construire au pied des Pyramides ? », dans lequel le journaliste décrivait le mégaprojet immobilier de la Southern Pacific Properties de Hongkong, dirigée par l’Hungaro-canadien Peter Munk, ancien financier failli mais enrichi dans le tourisme océanien. Ce reportage déclencha une campagne internationale, UNESCO compris, visant à faire échapper à ce projet dévastateur la seule encore debout des Sept Merveilles du monde antique. Harcelées, les autorités égyptiennes, sur ordre personnel du président Sadate, finirent par suspendre les gigantesques travaux déjà engagés par la SPP sur le célébrissime site. Du coup, Peter Munk attaqua en justice le directeur du Monde et son correspondant en Egypte, pour « diffamation » devant la justice parisienne. La loi française relative à la diffamation est si exigeante sur les preuves à fournir par l’accusé que l’avocat du Monde, maitre Yves Baudelot, eut toutes les peines possibles à prouver la bonne foi du journal. Le témoignage très favorable, devant la cour de Paris, d’une érudite égyptienne, madame Namet Fouad, animatrice au Caire du mouvement d’opinion hostile au projet emporta finalement la décision de la XVIIe Chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris, le 5 juillet 1979, relaxant Péroncel-Hugoz et son journal. Peter Munk ayant fait appel de cette décision, il fallut attendre un second jugement du tribunal de Paris, le 9 janvier 1980, pour confirmer la relaxe. Le Monde et son correspondant cairote furent alors l’objet de tous les éloges, notamment de la part de l’UNESCO, du ministre d’État égyptien aux Affaires étrangères, Boutros Boutros-Ghali ou de l’égyptologue française Christiane Desroches-Noblecourt mais cette affaire est à présent oubliée et de nouveaux promoteurs internationaux proposent derechef au gouvernement égyptien de mirobolants projets autour des vestiges pharaoniques de la vallée du Nil…

    Dans le numéro été 1999 de la revue parisienne Panoramiques, Péroncel-Hugoz, grâce à l’ex-ministre d’État français Michel Jobert (natif du Maroc), publia des extraits d’un texte sur les relations euro-marocaines dû au prince héritier chérifien qui devait la même année devenir le roi Mohamed VI. Selon ses dires, Péroncel-Hugoz a reçu de ce monarque deux lettres, en 2010 et 2012, lui exprimant sa satisfaction à propos de son travail éditorial au Maroc.

    En 2007, dans un entretien accordé au mensuel Le choc du mois, il estime notamment que, dans certaines villes et banlieues européennes, se manifesteraient, de la part de populations européennes des « comportements extérieurs » de « dhimmis de l’esprit », et regrette que ceux qu’il qualifie de « dhimmis politiques » n’aient pas répliqué aux propos du colonel Kadhafi, dictateur libyen, qui, selon lui, aurait indiqué que « sans épée, sans fusil, sans conquêtes, 50 millions de musulmans en Europe la transformeront bientôt en continent musulman ». Kadhafi prenait en compte aussi les musulmans de Russie.

    Établi à mi-temps au Maroc depuis 2005, Péroncel-Hugoz, qui se définit comme « islamophile à la Napoléon III, à la Lyautey, à la de Gaulle », y mène une activité éditoriale, dirigeant, de 1995 à 2010 la collection « Bibliothèque arabo-berbère (BAB) » aux éditions Eddif-la-Croisée-des-Chemins, à Casablanca. Cette collection orientaliste ou celles qu’il dirigea en France auparavant (« Islamie », « Nadir ») incluent notamment des auteurs tels qu’Aly Mazaheri, Malek Chebel, Pierre Loti, André Chevrillon, Wacif Boutros-Ghali (ministre égyptien des Affaires étrangères, dans les années 1920, apparenté au futur secrétaire général des Nations unies qui préfaça cette réédition), le maréchal Lyautey, Eugène Aubin, les Frères Tharaud, Youssef Nékrouf, Raymond Charles (préface par Slimane Zeghidour), l’architecte de Brasilia, Oscar Niemeyer, l’ambassadeur Marcel Laugel, le téléaste Eric Revel, Philippe Delorme, Driss Chraïbi, Alexandre Paléologue, Ehsan Naraghi, Roger Arnaldez, François Pouillon, Nicolas Saudray, Pierre Chaunu, René Grousset, Jacques Bainville, etc. Péroncel-Hugoz a réédité en 2012, dans sa nouvelle collection « Maroc » (Ed. Afrique-Orient, Casablanca), un texte oublié d’Alexandre Dumas Père, Escale à Tanger (1846), avec photographies inédites du XIXe siècle, fournies par la Maison de la photographie à Marrakech ; en 2013, Une ambassade marocaine à la cour de Louis XIV (1682), d’après la gazette Le Mercure galant. De 1987 à 2014, en tant que directeur de collections éditoriales, Péroncel-Hugoz a publié, en Europe et au Maghreb, quelque soixante volumes. L’un des derniers en date parus est un essai politique de celui qui était alors chef de l’État tunisien, le docteur Moncef Marzouki, Arabes, si vous parliez… (Ed. Afrique-Orient, 2012). Il prépare maintenant la réedition au Maroc d'un essai historique de Balzac, Rois de France, introuvable depuis plus d'un demi-siècle.

    En 2003 il écrit un texte sur la guerre du Liban (1975-1990) pour servir de préface au livre Je ne suis plus Frère musulman : Confession d'un ancien terroriste. Ce texte est mis à jour en 2014 et traduit en anglais et en arabe.

    La Revue universelle, fondée en 1920 par l’historien royaliste Jacques Bainville a publié dans ses livraisons de l’été 2012 et de l'été 2014 des extraits du Journal arabe, encore inédit, que l'essayiste a commencé à tenir en 2005. Depuis 2003, Péroncel-Hugoz donne une chronique au bi-mensuel La Nouvelle Revue d’Histoire. Il a collaboré à d’autres médias dont l’Idiot international de Jean-Edern Hallier, Historia, la Nouvelle Revue du Caire, Radio-Canada, El Bayane (Maroc), Radio-Courtoisie, France-Culture, Arabies, Radio-Rabat, le Figaro-Histoire, Point de Vue, etc.

    Il a également participé, aux côtés de Charlotte Guigue, à l'écriture du scénario du film Le Soleil assassiné, réalisé par le cinéaste algérien Albdelkrim Bahloul, film sorti en 2004, qui retrace la vie du poète pied-noir Jean Sénac entre l'indépendance de l'Algérie en 1962 et son assassinat à Alger le 30 août 1973. Péroncel-Hugoz avait précédemment consacré un livre à Jean Sénac, en 1983 : Assassinat d'un poète.

    Depuis juillet 2014, Péroncel-Hugoz tient une chronique hebdomadaire dite Coup de dent sur le média numérique marocain généraliste le 360 .

    Pseudonymes

    Péroncel-Hugoz a parfois utilisé pour ses articles, notamment dans Le Monde et la Nouvelle Revue d'Histoire, le pseudonyme de Jean Grondin, et cela à la demande de la police, à la suite des menaces de mort écrites reçues au journal Le Monde pour le journaliste, au printemps 1989, de la part de terroristes anonymes utilisant des formules arabophones.

    Décorations et titres honorifiques

    Le 14 juillet 1993, le ministre de la Culture et de la Francophonie a pris l'initiative d’inviter Péroncel-Hugoz à entrer dans l'ordre de la Légion d'honneur, en qualité de chevalier, pour "28 ans d'activités professionnelles et de services militaires" ; cette décoration a été remise à l'intéressé à l'Élysée par le président François Mitterrand qui a opiné à cette occasion : "Vos articles, qui sont plus que des articles, donnent motifs à réflexion, articles dont l'ensemble constitue une œuvre".

    Auparavant, à l'initiative du président Léopold Senghor du Sénégal et de l'académicien Maurice Druon, l'essayiste avait été intronisé dans l'ordre de la Pléiade, pour "services rendus à La Francophonie".

    • 1985: Prix littéraire France-Liban pour Une croix au Liban (1984).
    1996: Mot d'or du meilleur article de l'année en français (Le Monde du 30 juillet 1966).
  • Régis Debray, du romantisme de la révolution à la nostalgie de la nation, par Eugénie Bastié.

    Régis Debray. SERGE PICARD/Le Figaro Magazine

    L’écrivain et médiologue publie D’un siècle l’autre, une autobiographie intellectuelle qui rembobine son parcours, des geôles de Bolivie au jury Goncourt, en passant par la case Mitterrand. Rencontre avec un «anywhere» devenu «somewhere», sans jamais se renier.

    1.jpg« L’actualité, je m’en fous » ment-il, enfoncé dans un fauteuil club élimé, pantoufles aux pieds dans sa maison de campagne aux confins de l’Île-de-France. Au coin de la cheminée, Régis Debray feuillette un volume original, magnifiquement relié, de Psychologie de l’art, de Malraux. Dehors, pèse le ciel gris de l’automne, dans l’air flotte une odeur d’encens, sur son visage l’ombre d’une moustache rasée depuis longtemps. Il y a plus d’un point commun entre le romancier ministre de la Culture et l’intellectuel qui fut conseiller de Mitterrand: le goût de l’aventure, l’intérêt pour l’art comme médiation, la nostalgie de la transcendance, le tiers-mondisme, et le « gaullisme d’extrême gauche ». «Malraux et moi, on s’est manqué», soupire Debray.

    Il raconte cette rencontre ratée et bien d’autres, réussies, dans son nouveau livre, D’un siècle l’autre (Gallimard), sorte d’autobiographie intellectuelle où il rembobine son parcours, des bancs de Janson-de-Sailly, prestigieux lycée du 16e arrondissement, où étudia ce fils de bonne famille, au jury du Goncourt, où il siégea, de 2010 à 2015, en passant par la case prison en Bolivie, son bureau de conseiller à l’Élysée et ses travaux de médiologue. Il y raconte ses mentors, de Jacques Muglioni, un hussard noir de la République, à Althusser, le philosophe gardien de la doxa marxiste à l’École normale supérieure.

    « Ma génération a eu le privilège d’avoir vu mourir un monde et en naître un nouveau », écrit-il. Né en 1940, « l’année où Hitler visita la capitale un beau matin, salué par nos agents de police au garde-à-vous », Régis Debray, comme Chateaubriand, a vécu entre deux temps, mais s’il quitte avec regret le vieux rivage où il est né, il ne nage pas avec espérance vers la rive inconnue du nouveau monde. Boomer mélancolique ? Il est né trop tard pour être résistant, trop tôt pour jeter des cailloux aux CRS. Si la « pensée d’un homme est avant tout sa nostalgie » (Camus), la sienne ne porte pas sur le bon vieux temps du plein-emploi et des Trente Glorieuses, mais sur l’époque où « une thèse pouvait prendre dix ans de travail, une phrase, trois lignes, et une conférence, une heure et demie.»

    « D’un naturel confiné »

    Réac, Régis ? « Qui embrasse trop étroitement son temps n’en sortira pas vivant », écrit-il. N’aurait-il pas eu le parcours inverse de Victor Hugo, son maître ? Hugo eut une jeunesse romantique de droite, attaché au drapeau blanc de la monarchie pour finir sa vie en figure tutélaire de la IIIe République. Debray crut, à l’orée de sa vie, au romantisme de la révolution pour se convertir au gaullisme, à la nation, au goût de la terre et des morts. Ce ne fut pas l’exil de Guernesey, mais la prison en Bolivie, après le « chemin de Damas de l’engagement ». À 25 ans, alors que la jeunesse estudiantine mime la Révolution dans les rues de Paris, lui croupit dans une geôle bolivienne pour avoir participé à la guérilla aux côtés de Che Guevara. « Régis a risqué sa peau », relève son ami Jean-Pierre Chevènement, qui souligne le caractère déterminant de cette épreuve : « Il n’y a pas de destin pour qui le front n’a pas été nimbé du prestige des armes. Le bien-fondé du projet n’est pas l’essentiel mais la découverte de soi au fond d’un cachot, avec chaque matin un cliquetis qui pourrait bien être celui du peloton d’exécution.» Échapper à Mai 68 lui a évité bien des illusions, et des désillusions.

    Revenu en 1973 à Paris, il ralliera le candidat de l’union de la gauche François Mitterrand, heureux d’avoir pêché ce gros poisson marxiste, à tendance tiers-mondiste. L’ancien ministre Hubert Védrine, son ami de longue date, se souvient de leurs premiers pas communs à l’Élysée, où ils s’occupaient tous deux des relations internationales. Après un déjeuner, où ils avaient papoté avec Garcia Marquez, les jeunes gens s’étaient promenés dans le palais vide, à la recherche de bureaux. Debray est resté quatre ans auprès de Mitterrand. On lui doit notamment le lyrique discours de Mexico (1981), qui commence ainsi: « Aux fils de la révolution mexicaine, j’apporte le salut fraternel des fils de la révolution française ! » Le « seul discours que Mitterrand n’a pas retouché en quatorze ans », d’après Védrine.

    Debray, Chevènement, Védrine : ils forment un trio, celui d’une gauche gaullo-mitterandienne, qui n’a jamais cédé aux sirènes du gauchisme culturel, est restée intraitable sur la question de la laïcité et défend la souveraineté nationale. « Debray est aux antipodes d’une partie de la gauche qui a découvert son impuissance une fois au pouvoir et a évolué vers les questions sociétales. Régis n’est jamais tombé là-dedans », souligne Védrine. Une gauche d’avant l’écriture inclusive où l’on ne décrivait pas les succès d’une candidate à l’aune de sa couleur de peau. « En 1960, juger les individus d’après leur race, leur sexe et leur physique était le fait de l’extrême droite ; en 2020, c’est celui de l’extrême gauche », écrit-il, dans D’un siècle l’autre.

    Debray, c’est l’histoire d’un anywhere devenu somewhere, d’un là-bas devenu ici, avec tout de même une permanence, le souci d’être contre. S’il a changé, Debray ne s’est jamais renié. « Je n’ai pas trop à rougir quand je feuillette mes paperasses » : page 137 de son livre, il fait la liste de ses prédictions qui se sont réalisées. Entre autres : le retour en grâce de De Gaulle (À demain de Gaulle, 1989), de la frontière (Éloge des frontières, 2010) et du sacré (Jeunesse du sacré, 2012).

    « C’est dur d’avoir 20 ans en 2020», a dit le président de la République. «Et d’avoir 80 ans en 2020 ? », demande-t-on à Régis Debray alors que sa femme, Isabelle, nous fait des grands gestes pour nous alerter de la gaffe en cours. « J’ai 55 ans de ressenti », répond-il de sa voix chuintante et moqueuse, si caractéristique. « Nous sommes d’un naturel confiné, c’est pourquoi cette année n’a pas changé grand-chose à nos habitudes », dit-il. Le médiologue a une tablette, mais manie peu l’art du smartphone. Il se qualifie lui-même d’« illectronique ». «Pendant le premier confinement, Edgar Morin, qui, à 99 ans, est bien plus au fait que moi, m’a appris à me servir de Snapchat », confie-t-il, un brin ironique envers lui-même. « Facetime », corrige sa femme, avant qu’on ait eu le temps d’imaginer les deux vieux amis s’envoyer des selfies.

    Nous sommes quelques jours après la décapitation de Samuel Paty, professeur tué pour avoir enseigné la liberté d’expression en classe. « Profs, ne capitulons pas »: dans une célèbre tribune publiée après l’affaire du voile de Creil en 1989, Debray avait déjà inventé la formule « Munich de l’école républicaine », pour qualifier la démission de l’État face à l’entrisme islamiste. Il a également fait partie de la commission Stasi, chargée de la réflexion sur l’application du principe de laïcité. On lui doit notamment la distinction entre république et démocratie: « La démocratie, dirons-nous, c’est ce qui reste d’une république quand on éteint les Lumières ». On lui parle de l’ambiance du moment, du débat sur la laïcité à l’école. «C e que je pense du sujet ? Si notre civilisation doit se réclamer face au monde de la caricature, on est mal partis. Mais je ne peux pas vous dire ça comme ça. Je ne peux m’expliquer sur ce sujet qu’en 20 pages », balaye-t-il. L’écrivain, qui ne va jamais à la télévision, se dit paralysé, inhibé, intimidé par la puissance des réseaux sociaux, qui tronquent les propos et déclenchent une polémique sur la base d’une phrase isolée. « C’est un surmoi négatif qui oblige à être terne. Quand on a le goût de la bourrasque, c’est horrible de devoir passer entre les gouttes

    Alors Debray ne tweete pas, mais il écrit. Et les formules filent sous sa plume avec une facilité prodigieuse. « Il m’a appelé après le confinement, en me disant qu’il avait bien travaillé, ça m’a immédiatement fait tomber en dépression », raconte Alain Finkielkraut. « Il n’est pas tourmenté, il pense sur ses deux oreilles. Je l’envie pour sa prolixité », dit celui qui a toujours l’impression d’écrire son dernier livre. « Ne faites pas de moi un polygraphe », s’inquiète Régis Debray, qui a publié 60 essais et trois romans, dont un prix Femina (La neige brûle, 1977). Il tient à la dimension littéraire de son œuvre et ne voudrait pas qu’on le réduise à la catégorie aussi floue qu’étriquée d’« intellectuel ».

    Génie de la formule

    « Bien sûr que c’est d’abord un écrivain », dit de lui Bernard Pivot, qui l’a fait entrer au jury du Goncourt en 2010. Lui qui a refusé l’Académie française, charge à vie bien trop lourde, a accepté pendant quatre ans cette mission moins permanente mais plus chronophage. « Il fait partie des écrivains dont on reconnaît immédiatement le style, analyse l’ancien animateur d’« Apostrophes ». Un mélange de langage philosophique, une diversité extraordinaire de vocabulaire qu’il rompt avec des expressions populaires, des jeux de mots, comme “tout à l’ego”, l’un de ses préférés ».

    Son maître, l’écrivain Julien Gracq, lui reprochait son art trop consommé de la formule. Il est vrai qu’il a le génie si français de la maxime qu’il double d’une obsession pour le rythme ternaire (« thèse, antithèse et foutaise ») hérité de la matrice khâgneuse. Si sa famille intellectuelle s’enracine à gauche, sa généalogie littéraire puise à droite: pour le verbe, il descend des Hussards plus que de Sartre ou d’Aragon. « On écrit plus âpre, fouetté et charnu à droite qu’à gauche », reconnaît-il, définissant à demi-mot son propre style.

    Dans son salon rempli de livres (qu’il classe par thèmes), trône la sculpture de Jean-Louis Faure représentant Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir refusant de serrer la main à Arthur Koestler. Le couple avait repoussé le dissident soviétique par pur sectarisme stalinien. L’œuvre est intitulée : Bêtise de l’intelligence. Un travers que Debray ignore. « Je n’ai pas forcément les idées de mes amis, ni les amis de mes idées », aime-t-il à dire. Il peut dire du bien d’Éric Zemmour (« Qui dit des bêtises à la télé, mais est très intelligent ») et a voté Jean-Luc Mélenchon. Debray est un ton plutôt qu’un système. S’il a cru un jour à la politique, il se réfugie aujourd’hui dans les livres et dans le temps long de l’histoire, loin du bruit quotidien des polémiques et de la fureur du temps ininterrompu.

    « Régis a pris de l’altitude, constate Jean-Pierre Chevènement. Unir, transmettre, croire, l’élucidation de ces mystères l’occupent à plein temps. C’est la marque d’un esprit supérieur. » Il a gagné l’amplitude mentale de Victor Hugo, à qui il ressemble de plus en plus physiquement, et regarde avec une sorte d’animisme les fourmis et les nations se batailler sous le vent de l’histoire. Hubert Védrine se souvient d’une discussion il y a une quinzaine d’années, où l’écrivain lui disait : « Nous sommes comme dans l’an mil, des pères abbés se concentrant sur des enluminures dans un océan d’ignorance et de barbarie. De temps en temps, nous enfourchons un mulet pour nous rendre visite ». Il est heureux que le père Régis sorte de temps en temps de son cloître pour éclairer la nuit de notre temps. Alors, à demain, Debray ! 

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    D'un siècle l'autre

    Source : https://www.lefigaro.fr/vox/

  • Retour sur les propos d'Eva Joly.....

            Eva-dans-le-mur, on s'en souvient, n'avait rien trouvé de plus malin à dire, après le Défilé du 14, juillet, qu'il fallait, selon elle, le remplacer par un défilé citoyen !....

            Nous avions relevé ses propos, soulignant leur niaiserie dangereuse, et Maurras.net nous avait transmis une citation de Maurras qui s'intégrait parfaitement dans notre réponse, à laquelle nous l'avons évidemment ajoutée : eva joly defile 14 juillet.pdf

            L'été étant propice aux lectures et relectures (et donc aux trouvailles qui vont avec...), voici deux courts extraits que l'on peut dédier à l'égérie des Verts. Ils sont tirés du remarquable Journal de Jacques Bainville (Tome II, pages 107/108 et page 117).

    - premier extrait (pages107/108, note du 24 juin 1921) :

             "...Et comme l'humanité n'est jamais raisonnable, parce que ce serait trop simple si elle ne se déterminait que par la raison; comme le besoin de s'affranchir, de dominer, de posséder, et même le besoin le plus impérieux, celui de manger, dirigent les impulsions des peuples; comme les passions nationales s'en mêlent et mettent en jeu l'amour-propre des gouvernements, alors, pour que le monde connaisse la paix, il faut bien que la paix lui soit imposée par la force".  

    - deuxième extrait (page 117, note du 14 novembre 1921) :

            "Les hommes préfèrent la paix. Ils ont horreur de la guerre, bella matribus detesta, et sans cesse la guerre revient. Quel était le plus beau titre de gloire de la Rome antique ? C'était d'avoir imposé au monde la paix romaine et elle l'avait imposée par sa puissance militaire. Il n'y a pour ainsi dire pas de gouvernement ancien ou moderne qui ait débuté en déclarant qu'il voulait la paix..."

            Eva Joly vient, tout simplement, de montrer une fois de plus qu'ils (et elles) sont nombreux, celles et ceux qui n'ont, pour reprendre une formule célèbre, rien oublié ni rien appris.... 

  • Le trentième PDF de lafautearousseau: sur Le regard vide, de Jean-François Mattéi....

            On le sait débordant d'énergie : toujours un livre en cours, un nouveau annoncé sitôt le dernier paru; et prononçant en permanence des conférences aux quatre coins du pays; organisant lui-même des Colloques; ayant rédigé, pour les Cahiers de l'Herne sur Maurras l'article Maurras et Platon, tout en participant aussi au prochain Cahiers, sur Simone Weil....

            Et, le 7 janvier prochain, il animera notre quatrième Café actualités....

            C'est l'occasion de mettre un peu d'ordre dans ce que nous avons publié, de lui et sur lui : notamment ces 25 extraits de son remarquable Le Regard vide. Essai sur l'épuisement de la culture européenne. Et, pour plus de commodité, regrouper tous ces extraits en un seul PDF, plus aisément consultable

              "Il faut être reconnaissants à Jean-François MATTEI, avons-nous dit, d’avoir écrit « Le regard vide - Essai sur l'épuisement de la culture européenne ». Et, en effet, il faut lire et relire ce livre, le méditer, en faire un objet de réflexion et de discussions entre nous. Il dit, un grand nombre de choses tout à fait essentielles sur la crise qui affecte notre civilisation - et, bien-sûr, pas seulement la France - dans ce qu’elle a de plus profond.

               Ce livre nous paraît tout à fait essentiel, car il serait illusoire et vain de tenter une quelconque restauration du Politique, en France, si la Civilisation qui est la nôtre était condamnée à s’éteindre et si ce que Jean-François MATTEI a justement nommé la barbarie du monde moderne devait l’emporter pour longtemps...."

               Rappelons que les extraits 13, 17 et 18 constituent respectivement les Grands Textes XIV, XV et XVI, que vous pouvez donc retrouver indépendamment dans la Catégorie Grands Textes

            PDF MATTEI le regard vide.pdf

     

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    Flammarion, 302 pages, 19 euros.

  • L'aventure France en feuilleton : Aujourd'hui (178), La ”race latine”, exaltée par Frédéric Mistral et par Charles Maurr

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    I : "Ta lengo maïre, aquéu grand flume / Que per sèt branco s'espandis..." chante Mistral ("Ta langue mère, ce grand fleuve, qui par sept branches se répand...") : le Portugal, l'Espagne, la France, l'Italie, la Roumanie forment, avec la Catalogne et la Provence les sept branches de la latinité en Europe...

    II : mais la latinité déborde de l'Europe, et se répand sur le monde entier :

    "Je suis un drôle de Méditerranéen - écrit Charles Maurras; ma Méditerranée ne finit pas à Gibraltar, elle reçoit le Guadalquivir et le Tage, elle baigne Cadix, Lisbonne et s'étend, bleue et chaude, jusqu'à Rio de Janeiro.
    Elle atteint le cap Horn, salue Montevideo, Buenos Aires et, sans oublier Valparaiso ni Callao, elle s'en va, grossie de l'Amazone et de l'Orénoque, rouler dans la mer des Caraïbes, caresser amoureusement nos Antilles, puis Cuba et Haïti, ayant reçu le Messaschébé du grand enchanteur de Bretagne; elle court au Saint-Laurent et, sauf de menues variations de couleur ou de température, va se jeter dans la baie d'Hudson où elle entend parler français.
    Le caprice de cette Méditerranée idéale le ramène alors à notre hémisphère, mais non pas nécessairement pour revoir Baléares, Cyclades, Oran ou Alger, car ni Anvers ni Gydnis ne lui sont plus étrangers que les Polonais et les Belges ne lui apparaissent barbares : ma Méditerranée ne demande pas mieux que de devenir nordique ou baltique pourvu qu'elle rencontre, ici ou là, les deux lucides flammes d'une civilisation catholique et d'un esprit latin."

    L'union des Latins est-elle possible ? Elle le sera, dit Maurras, il faut faire que ce rêve devienne réalité car le monde en a besoin pour revivre.

    "L'humanité à venir exigera, pour condition primordiale, ce noyau actif, attractif, organisateur... Ainsi tendrait à se reconstituer le Koinon du règne humain, conscience de cette grandeur dans cette unité qui est déjà exprimée de Virgile à Mistral avec une force fière, modérée et douce; les plus amples généralités de l'esprit y sont vivifiées par la généralité de l'âme, tant pour servir l'ensemble que pour l'utiliser sans en exclure personne ni rien..."

     

    Pour retrouver l'intégralité du feuilleton, cliquez sur le lien suivant : L'aventure France racontée par les Cartes...

     

    lafautearousseau

  • Nouvelles du Blog : de la semaine ecoulée à celle qui vient...

            On a pu noter une augmentation importante des commentaires sur le Blog ces derniers jours : on dépasse maintenant les 2.500, postés par plusieurs centaines de visiteurs, certains acharnés (Antiquus, DC, Sébasto, Thulé, Reboul...).

            Nous ne l'avions pas encore relevé, jusqu'à présent, mais cette augmentation constante du nombre de commentaires est aussi une preuve de vitalité pour le Blog, et de bonne santé. Lorsque des amis, connus ou non, se fidélisent ainsi, et en viennent à échanger pendant plusieurs commentaires (ira-t-on jusqu'à dire à communiquer, l'expression qui sévit aujourd'hui ?...), cela crée une source d'intérêt supplémentaire sur le Blog.

            Nous sommes d'ailleurs en train de préparer une compilation de ces joutes intellectuelles, pour l'instant sur les sources de la légitimité et sur l'immigration..... Merci donc aux commentateurs, et nous souhaitons vivement que d'autres viennent grossir leur nombre !....

            C'est, finalement, cette semaine que nous enverrons les trois vidéos que nous vous avions promises, mais la programmation a été, comme d'habitude, un peu bousculée : lundi, Le coût de la Révolution française, par René Sédillot; mercredi, Michel Michel (sur l'identité française, "L'homme est un héritier..."); vendredi, Henri Letigre (sur la question économique).

            Cette semaine on parlera évidemment de tout ce qui fait notre quotidien et, bien sûr, de ce dont ne sait pas encore qu'on va parler, mais que l'actualité nous imposera de traiter....

            Quant aux Ephémérides, voici ce que vous y trouverez cette semaine :

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    Ephémérides :

    · Dimanche :  Massacre des résidents romains de Cénabum, et début de l'insurrection générale de la Gaule. Naissance de François Mansart. Naissance de Stendhal. Capture de la flotte hollandaise par la cavalerie de Pichegru. Mort de Claude Chappe. Naissance de Manet.

    · Lundi : Claude devient le quatrième Empereur romain. Début du Tour de France de Charles IX. Lenoir dépose le brevet du moteur à explosion. Béatification de Jeanne d'Arc. Bergson est reçu à l'Académie française. Fin de la Rafle de Marseille, et début de la destruction méthodique de la Vieille ville.

    · Mardi : Sacre de François Premier. Premiers Jeux Olympiques d'Hiver.

    · Mercredi : Naissance de Guillaume Budé. Mort de Géricault, de Gérard de Nerval. Mise en service du Pont de Normandie.

    · Jeudi : Naissance de Viollet-le-Duc et de Fulgence Bienvenüe.

    · Vendredi : Mort de Charlemagne. Tragédie du Bal des Ardents. Mort de La Rochejaquelein. Paris connaît la plus grave inondation de son histoire. Inhumation du Soldat inconnu. Inauguration du Stade de France.

    · Samedi : Fondation officielle de l'Académie française. Ouverture des négociations d'Utrecht.

  • Les bobards de l’intervention occidentale en Libye et au Kosovo

     

    Par Marc Rousset 

     

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    Quelque chose est en train de bouger ou de changer dans le royaume de France. Il est ahurissant qu’ait pu paraître sur la page 18 entière du Figaro du samedi 3 février 2018 un dossier aussi accusateur et politiquement incorrect que l’interview de Rony Brauman, ex-Président de Médecins sans frontières, par le grand journaliste Renaud Girard, Normalien, adepte de la « Real Politik », épris très souvent de vérité et d’un sens minimum de l’honnêteté intellectuelle.

    Rony Brauman vient en effet de faire paraître son ouvrage intitulé : « Guerres humanitaires ? Mensonges et intox » (éditions Textuel). Cette chronique dans le premier quotidien français pourrait être le point de départ d’une commission d’enquête parlementaire française sur les mensonges politico-médiatiques lors de l’intervention en Libye. Les accusations de Rony Brauman sont d’autant plus graves que le Parlement britannique a mené une enquête qui a confirmé la réalité des bobards. L’ancien Président Obama a pu qualifier l’expédition en Libye, tant vantée pourtant par Hillary Clinton, de « plus grande erreur de sa présidence ».

    guerres-humanitaires-rony-brauman-161x300.jpgLes bobards dépassent en intensité ceux des armes de destruction massive de Saddam Hussein pour justifier l’intervention américaine en Irak. On peut mieux comprendre à la lumière de cet ouvrage l’indignation des Russes et le désir de Poutine de ne pas être de nouveau le dindon de la farce en Syrie.

    Contrairement à ce qui a été prétexté, la rébellion armée de Benghazi était parfaitement à même de se défendre et de protéger son territoire. Personne n’a jamais vu, à supposer qu’elle ait existé, la prétendue colonne de chars de Kadhafi. Il n’était de toute façon pas nécessaire de commencer une guerre ; de simples survols de la « colonne fantôme » ou des tirs d’arrêt auraient suffi.

    Le colonel Kadhafi qui prétendait dans ses discours enflammés aller chercher les opposants « ruelle par ruelle », n’avait pas les moyens d’écraser la rébellion de Benghazi. L’attaque de manifestants à Tripoli par les avions de Kadhafi n’a également jamais eu lieu. Sarkozy, Cameron et Obama ont pu cependant déclarer : « Un chef d’Etat qui envoie son aviation contre son peuple n’est plus digne de gouverner ; il doit partir ».

    De même les charniers de Benghazi et de Tripoli n’ont jamais existé. Le représentant de la ligue libyenne des droits de l’homme faisait pourtant état de six mille morts ensevelis à la hâte en une dizaine de jours. La quasi-totalité des médias, des hommes politiques et des intellectuels ont repris et divulgué en 2011 cette fausse information.

    IL y a ceux qui voient ce qu’ils croient et ceux qui, comme les patriotes, croient ce qu’ils voient. La guerre était en réalité voulue par l’Occident. Il s’est passé seulement 5 semaines entre la première manifestation à Benghazi du 15 février 2011 et l’attaque aérienne française du 19 mars. Toutes les tentatives de médiation (Union africaine, Turquie, Sénégal, Afrique du Sud) ont été repoussées. Voilà ce que le politiquement correct et l’infâme BHL appellent une guerre juste !

    A noter qu’il en a été de même pour la guerre déclenchée par l’Otan en mars 1999 qui a bombardé pendant 83 jours Belgrade et les populations civiles serbes alors que la  Serbie souhaitait reprendre le contrôle du Kosovo, son berceau mythique ancestral avec ses monastères, perdu le 28 juin 1389 face à l’empire ottoman lors de la bataille du Champ des Merles, envahi par l’immigration d’origine albanaise devenue majoritaire.

    La véritable raison de l’agression par l’hyper-puissance américaine était alors le désir de justifier le maintien de l’organisation militaire de l’OTAN, de narguer les Nations-Unies, la Chine, l’Europe et la Russie, d’affaiblir l’Europe en favorisant le multi-ethnisme et l’islam, de poursuivre l’expansion militaire à l’Est et d’implanter la plus grande base militaire hors des Etats-Unis de « Bondsteel » forte de 10 000 hommes.

    Le droit de l’hommiste Bill Clinton avait eu alors le toupet de dire : « Nous intervenons pour édifier un Kosovo pacifié et multi-ethnique ».  • 

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    Économiste

    Ancien haut dirigeant d'entreprise

  • Mali : ce coup d’Etat qui pourrait enclencher un processus de paix, par Bernard Lugan.

    Source : http://bernardlugan.blogspot.com/

    Contrairement aux analyses superficielles de la sous-culture médiatico-africaniste, le coup d’Etat qui vient de se produire au Mali pourrait en effet, si toutefois il était bien « géré », avoir des effets positifs sur la situation régionale. Il marque en quelque sorte le retour à la situation qui fut à l’origine de l’intervention Serval au mois de janvier 2013 quand les forces du chef touareg Iyad ag Ghali marchaient sur Bamako où elles étaient attendues par les partisans de l’imam peul Mahmoud Dicko.

    bernard lugan.jpgLa question qui se posa alors à François Hollande était simple : était-il possible de laisser prospérer une revendication nationaliste touareg appuyée sur un courant islamiste venant s’ajouter à des foyers régionaux de déstabilisation situés dans le nord du Nigeria avec Boko Haram, dans la région du Sahara nord occidental avec Aqmi et dans la zone des confins algéro-maroco-mauritaniens avec le Polisario ?

     

    L’erreur française fut alors de ne pas conditionner la reconquête de Gao, de Tombouctou et du nord Mali par Serval, à la reconnaissance par Bamako d’une nouvelle organisation constitutionnelle et territoriale afin que les Touareg et les Peul ne soient plus automatiquement écartés du jeu politique par la démocratie devenue une simple ethno-mathématique électorale. La plaie ethnique à la base du problème[1] et qui avait été surinfectée par les islamistes d’Aqmi-Al-Qaïda n’ayant pas été traitée, la guerre s’est ensuite étendue à toute la région, débordant sur le Burkina Faso et le Niger.

    Puis, à partir de 2018-2019, l’intrusion de DAECH à travers l’EIGS (Etat islamique dans le Grand Sahara) entraîna un conflit ouvert entre l’EIGS et les groupes ethno-islamistes se réclamant de la mouvance Al-Qaïda, l’EIGS les accusant de privilégier l’ethnie aux dépens du califat.

    En effet, les deux principaux chefs ethno-régionaux de la nébuleuse Al-Qaïda, à savoir le Touareg ifora Iyad Ag Ghali et le Peul Ahmadou Koufa, chef de la Katiba Macina, plus ethno-islamistes qu’islamistes, avaient décidé de négocier une sortie de crise. Ne voulant pas d’une telle politique, Abdelmalek Droukdal, le chef d’Al-Quaïda pour toute l’Afrique du Nord et pour la bande sahélienne, décida alors de reprendre en main et d’imposer son autorité, à la fois à Ahmadou Koufa et à Iyad ag Ghali. Il fut alors « neutralisé » par les forces françaises renseignées par les services d’Alger inquiets de voir que l’Etat islamique se rapprochait de la frontière algérienne.

    L’Algérie qui considère le nord-ouest de la BSS comme son arrière-cour, y a toujours « parrainé » les accords de paix. Son homme sur zone est Iyad ag Ghali dont la famille vit dans la région d’Ouargla. Ce Touareg ifora dispose d’une base de popularité à Bamako avec l’imam Mahmoud Dicko et surtout, il est contre l’éclatement du Mali, priorité pour l’Algérie qui ne veut pas d’un Azawad indépendant qui serait un phare pour ses propres Touareg.

     

    S’il était bien négocié, le coup d’Etat qui vient de se produire au Mali pourrait donc, contrairement à ce qu’écrivent la plupart des analystes, marquer l’accélération d’un processus de négociation ayant pour but de régler à la fois le conflit du Soum-Macina-Liptako porté par les Peul, d’où l’importance d’Ahmadou Koufa, et celui du nord Mali, qui est l’actualisation de la traditionnelle contestation touareg, d’où l’importance d’Iyad ag Ghali.

    Le retour dans le jeu politique des Touareg ralliés au leadership d’Iyad ag Ghali, et de ceux des Peul suivant Ahmadou Koufa, permettrait alors de concentrer tous les moyens sur l’EIGS, et donc de prévoir à moyen terme un allègement de Barkhane, puis son glissement vers la région péri-tchadique où les éléments de la future déstabilisation qui sont en place vont exercer de lourdes menaces sur le Tchad et le Cameroun, le tout alimenté par l’intrusion turque en Libye. 

  • L'ordre Macron-Castaner : deux poids deux mesures ? Bien pire, par Xavier Raufer.

    Source : https://www.atlantico.fr/

    Xavier Raufer revient sur la question du maintien de l'ordre et sur les différences de traitements par la police des manifestants entre les Gilets jaunes, les blacks blocs et les individus participant à des violences urbaines. Xavier Raufer revient aussi sur les décisions et les mesures d'Emmanuel Macron et du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.

    6.jpgRécemment, alors que d'impératives mesures sanitaires prohibent en France les attroupements de plus de dix individus, des "indignés" des banlieues et jeunes bourgeois gauchistes investissent par milliers Paris et autres métropoles françaises, volant notamment au secours d'un clan criminalisé - sur lequel on revient plus bas. 

    Alors que le ministre de l'Intérieur avait interdit toutes ces démonstrations pour "motif sanitaire" ; alors que préfet de police de Paris est réputé brutal, qu'advint-il lors de ces flagrants et massifs outrage à l'ordre public, un peu partout en France ? Rien. 

    Prenons Paris : chez lui, le maire du XVIIe déplore un million d'euros de dégâts ? Sanctions zéro ; répression nulle. Naguère, des paroissiens parisiens n'ont pas eu cette chance : réunis pour une discrète messe, ils ont vu leur église investie par la police, avec assistance dispersée sans douceur et prêtre bousculé.

    Telle est la règle de Macron - Castaner : population française réprimée à la première incartade et racailles ou Black Blocs épargnés - quand on ne les laisse simplement pas tout casser à leur guise. Soyons concret :

    - Récemment un jeune "issu de la diversité" est frappé alors que, en pleine infraction, il agresse violemment des policiers : l'inspection générale de la police saute sur l'affaire... jérémiades du ministère... sympathie pour la pauvre victime, etc.

     

    - Retour aux manifestations des Gilets Jaunes (novembre 2018 à fin 2019) ; voilà ce que constatent des médecins légistes et urgentistes : "crânes fracassés... yeux éclatés... artères coupées... visages lacérés... rates explosées... hémorragies sévères... multiples fractures des os, etc. "Une boucherie", dit un traumatologue. La répression maintenant : 10 000 gardes à vue, 5 300 suivies de poursuites, 2 000 comparutions immédiates, 3 100 condamnations, 1 000 peines de prison ferme, dont 400 avec mandat de dépôt et prison immédiate.

    Un Gilet Jaune lance un cocktail Molotov ? [Il n'aurait pas dû] Cinq ans de prison. Chaque semaine, des racailles des zones hors-contrôle jettent des centaines de bouteilles incendiaires sur les forces de l'ordre... bâtiments publics ou privés incendiés, pluie de mortiers d'artifices sur la police ? On attend qu'un seul d'entre eux soit vraiment condamné pour cela. Leitmotiv après la plupart de ces émeutes "Aucune arrestation n'a été effectuée" (pourquoi ?).

    Des voyous tirent sur des policiers ou gendarmes ? Là encore, inertie. A l'inverse, un paysan, le patron d'un bar, ouvrent-ils le feu sur des bandits qui les pillent à répétition ? En prison sur le champ, de bons citoyens effondrés, menottés comme des bandits, devant leur famille et tout le village.

    Revenons-en à la manifestation motivée par la mort d'Adama Traoré (juillet 2016), lors de son arrestation. La justice tranchera sur le fond de l'affaire, laissons-la travailler. Mais observons que la fratrie Traoré tient plutôt du gang : dizaines de procédures la visant, pluie de condamnations (trafic de stupéfiants... incendies volontaires... coups et blessures... violences avec armes...extorsions sur personnes vulnérables...outrages et menaces de mort, etc.). Atout pour le clan, les incantations de la sœur visent clairement à intimider les forces de l'ordre.

    Avis aux hypersensibles journalistes et célébrités : qu'ils se méfient des parfois trompeuses sœurs-vengeresses ! Exemple. Octobre 2010, Bruxelles, deux jeunes femmes voilées ameutent l'opinion belge : parti par élan humanitaire en Irak, leur innocent frère Oussama Atar se meurt d'un cancer dans une atroce geôle de Bagdad ! Pitié pour ce "jeune Belge oublié...citoyen honnête au comportement irréprochable" (citation des sœurs) ! 
    A force de sanglots médiatisés, les sœurs-pleureuses mobilisent divers "idiots utiles" : Amnesty International... l'extrême-gauche du cru... La Croix rouge, etc. Manifestation au palais de justice de Bruxelles puis retour d'Oussama en Belgique ; d'où l'intéressé (pas cancéreux du tout...) disparaît. Puis en 2015, l'aimable "jeune Belge" et frère des gémisseuses conçoit les attentats de Paris (Bataclan, etc.), de Bruxelles, etc. - des morts par centaines jusqu'en 2016. 

    Replié en Syrie, Oussama dit "Abou Ahmed" (son nom de guerre dans "L'État islamique") rit sans doute de la jobardise des "humanistes" bruxellois - mais pas longtemps : peu après, de mécréantes forces spéciales lui offrent un aller simple au paradis. Occasion où, la justice - la vraie - est passée dans toute sa rigueur.