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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Emmanuel Macron va présider les fêtes de Jeanne d'Arc à Orléans ... Redira-t-il qu'il nous manque un roi ?

     

    Invité par le maire LR, Olivier Carré, le ministre de l'Économie et des Finances présidera le 8 mai prochain les fêtes de Jeanne d'Arc à Orléans. Fêtes johanniques qui se dérouleront dans les rues d'Orléans, du 29 avril au 8 mai.

    Une première pour un membre du gouvernement depuis 2008, nous dit-on. Cela fait six ans qu'un ministre en exercice n'avait pas été invité aux fêtes orléanaises en tant que président d'honneur. Le dernier en date ? L'ancienne Garde des Sceaux et Ministre de la Justice, Rachida Dati.

    Interrogé par le Figaro, le cabinet d'Emmanuel Macron a naturellement démenti toute intention politicienne de la part du ministre et a ajouté : « Il a accepté, car le 8 mai est une fête nationale. Si l'on fête la fin de la seconde guerre mondiale, on célèbre aussi la libération de la France par Jeanne d'Arc. Une figure nationale.»

    Le cabinet d'Emmanuel Macron a encore précisé qu'il était du devoir de l'homme politique de rappeler la véritable « filiation » qui unit la Pucelle d'Orléans à la France. « Si Emmanuel Macron est convié à cette fête, c'est pour redonner du sens à notre histoire. Il ne faut pas laisser Jeanne d'Arc au Front National.» Ce qui est, d'ailleurs, justifié, car c'est l'Action Française qui a imposé au régime, en 1920, à la IIIe République d'alors, la Fête Nationale de Jeanne d'Arc, célébrée, depuis, tous les deuxièmes dimanches de mai. Il en avait coûté 10 000 jours de prison aux camelots du roi... Le cabinet du ministre a encore précisé : « Il pourra lors de ces fêtes s'exprimer sur notre histoire et ses racines.»

    Fort bien. Mais Emmanuel Macron, à l'exemple de Jeanne, ira-t-il au fond des choses ? Gardera-t-il au moins à l'esprit ses propres déclarations de l'été 2015 qui, pour étonnantes qu'elles fussent, n'en ont pas moins été faites et publiées ? Déclarations où il méditait sur l'incomplétude de la démocratie, datait la réalité de la dite incomplétude en France, de la mort de Louis XVI, dont il se disait en plus persuadé que les Français ne l'avaient pas voulue, constatait que depuis lors, hormis quelques rares et brèves périodes d'exception, la fonction de Chef de l'Etat n'était plus vraiment occupée, et, pour finir, concluait fort logiquement qu'il nous manque un roi. 

    Ce que dira - ou ne dira pas - Emmanuel Macron à Orléans - notamment « sur notre histoire et ses racines » - devra être suivi avec attention. Il est encore, avons-nous écrit ici, un objet politique non identifié. Se définira-t-il à Orléans ? Et en quel sens ? A suivre ... LFAR 

     

    Retrouvez les publications de Lafautearousseau sur les  « déclarations Macron »

    Décidément, nous aurons tout lu, tout vu, tout entendu ! La voie est libre !  [9.07.2015]

    Le buzz s'est fait autour du remarquable entretien donné par E. Macron [10.07.2015]

    Quelle extraordinaire déclaration d'E. Macron, chers lecteurs de LFAR   [16.07.2015]

    Le réalisme commande le Roi par François Marcilhac [20.07.2015] 

    Royaliste, Emmanuel Macron ? Ce qu'en pense Bertrand Renouvin [27.07.2015]  

    Un royaliste dans le gouvernement français par Peroncel-Hugoz [10.08.2015]

    J. Leroy : Macron m’inquiète Le prendre au sérieux avant qu’il ne soit trop tard [18.04.2016]

     

  • En réponse à Joëlle Delmas de Gaillac, et en guise d'information pour tous, en cette période de Noël (et de cadeaux)...

    Reçu en "commentaire", ce jour :

    "Bonjour,

    Effectivement, ce chapitre est totalement inconnu en métropole, sauf de quelques érudits !
    Je souhaiterais me procurer ce livre - Pouvez m'indiquer son éditeur ?
    Avec mes remerciements - Excellente journée"

    1A.jpg

    Éditeur : Via Romana, 92 pages, 15 euros

    Préfaciers : Philippe Pichot-Bravard et Reynald Secher

    (ndlr : et, de plus, Odile de Lacoste est la soeur de notre excellent ami et chroniqueur régulier Antoine de Lacoste...)

    Histoire inconnue du grand public et ignorée des manuels scolaires, la victoire de la Vendée créole contre la République en 1794 fut celle des blancs, mulâtres et noirs unis dans une même résistance à la barbarie révolutionnaire. Mais quelles furent les motivations, les figures et les campagnes de cette armée fidèle à son Dieu, fidèle à son roi ? Qui connaît encore l'incroyable destinée de son chef Bernard de Percin, le Charette de la Martinique, celle de Dubuc de Marcoussy le fier artilleur, de Sainte-Catherine et Montlouis Jaham à la tête de leurs compagnies d'hommes de couleur ?

       Odile de Lacoste Lareymondie est une enfant de la Martinique. Elle s’est penchée sur les archives de ce moment clef de la contre-Révolution sur cette île paradisiaque, et c’est en pleine lumière que revit sous nos yeux l’épopée de son ancêtre Percin-Canon, aux côtés des principaux témoins et acteurs de ce triomphe des humbles sur les chimères des coupeurs de tête jacobins en Caraïbes.

    --------------------------------------

    Dans la presse

    Action Familiale et Scolaire, n°244

       C'est dans un style enlevé et avec le souci du détail qu'Odile de Lacoste nous plonge au cœur d'une chouannerie trop méconnue. Ses ancêtres béqués, planteurs à la Martinique, eurent une part active dans le soulèvement contre-révolutionnaire de l'île. Alors que la vie y était harmonieuse, les petits bourgeois de Saint-Pierre furent acquis aux idées subversives des Lumières. Bernard de Percin, surnommé "Percin-Canon", prit donc la tête d'une petite armée composée de nobles, de mulâtres et de noirs unis dans le même combat pour défendre Dieu et leur Roi. Au-delà du récit de cette épopée chouanne victorieuse, c'est l'histoire de la Martinique restée longtemps fidèle aux coutumes de l'Ancien Régime, que nous brosse l'auteur avec talent. (15 ans, ce livre intéressera également les parents) MC

    Le Figaro Magazine, 18 septembre 2015

       Vendée créole? Le qualificatif étonnera. C'est pourtant bien une réaction contre-révolutionnaire à la Martinique que raconte l'auteur, originaire de l'île. Situation étonnante! Aidés des Anglais, fort d'une bonne connaissance du terrain, ces Vendéens d'outre-mer, noirs, mulâtres et békés, tous unis, portent un coup d'arrêt, lors de la bataille de l'Acajou, aux troupes venues de Guadeloupe, évitant à la Martinique les affres de la Terreur. Une page méconnue, doublée d'un beau récit d'aventures.
    Philippe Maxence

    Le Figaro Histoire, octobre-novembre 2015

       On a chouanné ailleurs qu'en métropole mais pour la même cause: Dieu, le roi et les libertés. Contre la République qui voulut s'imposer aussi sur les îles d'outre-mer, la Martinique se souleva, unissant dans un même effort, blancs, mulâtres et noirs. A leur tête Bernard de Percin, véritable Charrette de la Martinique et ancêtre de l'auteur. L'épopée de ces hommes, généralement inconnue, est racontée avec simplicité par Odile de Lacoste Lareymondie dans ce petit livre au titre évocateur qui résume à lui seul le sens de cette résistance antirévolutionnaire: la Vendée Créole. "Le Choc sera d'une grande violence", souligne Reynald Secher, dans sa préface. Mais il permettra d'éviter à la Martinique les horreurs de la Terreur et de garder longtemps un parfum d'Ancien Régime.
    Philippe Maxence

    Valeurs Actuelles, 11 août 2016

       L'ampleur de la révolte vendéenne a masqué les nombreuses autres petites "Vendée" qui ont éclos sur le sol français en réaction à la passion destructrice de la tyrannie révolutionnaire: "Rares furent les anciennes provinces françaises qui n'eurent pas leur Vendée", note Philippe Pichot-Bravard dans sa préface. La Martinique eut la sienne, qu'Odile de Lacoste Lareymondie réssuscite dans un récit rapide et enlevé. Bernard de Percin, qui aimait à dire : "Si dans cent ans on exhume mes ossements et qu'on les heurte les uns contre les autres, le son qui en sortira sera celui de "Vive le Roi!"", fut son Charrette. Mais un Charrette victorieux grâce à la protection des Anglais, qui préserva l'île de la Terreur et lui permit de conserver tout au long du XIXème siècle, selon l'auteur, son charme d'Ancien Régime.
    L.D.

  • Le nationalisme c’est la vie

     

  • La Dizaine de MAGISTRO....

            Par-delà le discours dit de droite, dit de gauche ou d'ailleurs, il faut aller à l'essentiel ...
    du (bon) sens et des fondamentaux ... un choix de civilisation !

     
            MAGISTRO, une tribune libre et indépendante d'information civique et politique.

    Les reliques barbares vont-elles terrasser les arts conceptuels ?  Aude de KERROS  Critique d'art
    Le peuple frustré est en Tunisie mais aussi France  Ivan RIOUFOL  Journaliste
    Appel aux députés sur les lois bioéthiques  Frigide BARJOT  Parodiste, chroniqueuse
    Quel est l’enjeu majeur du ministère de la Culture pour 2011 et après ?  Christine SOURGINS  Historienne de l'art, écrivain 
    Immigration, le message des prud'hommes  Eric ZEMMOUR  Journaliste, écrivain
    Emission sur Planète  François JOURDIER Officier, Contre amiral (2S)
    Sommes-nous encore capables de nous battre ?  Ivan RIOUFOL  Journaliste
    Des bureaucrates de Bruxelles  Denis TILLINAC  Ecrivain, chroniqueur
    La chute de la maison Ben Ali  François JOURDIER Officier, Contre amiral (2S)
    Mémoire courte  Denis TILLINAC  Ecrivain, chroniqueur
    Dictadura et dictablanda Hugues KERALY  Journaliste, philosophe
    L’Age du Renoncement  Chantal DELSOL  Membre de l'Institut, Professeur de philosophie politique

            Quel est l’enjeu majeur du ministère de la Culture pour 2011 et après ?  par Christine Sourgins :

     









    Historienne de l'art, écrivain

           

     

            "Passer d‘une culture pour tous à une culture pour chacun" (1) sic.

            Rien moins que d‘inverser  la politique culturelle qui fut l’ambition de Malraux. Pourquoi ? Parce que la "démocratisation culturelle a échoué" : la faute à qui ? A un ministère qui crée un art officiel administré par une caste de fonctionnaires liés aux intérêts mercantiles ? Non, vous n’y êtes pas : l‘obstacle à une politique de démocratisation culturelle, c'est … la culture elle-même ! Car elle conduit "sous couvert d'exigence et d'excellence, à un processus d'intimidation sociale" et cette quête d' "exigence et d'excellence" de la "culture pour tous" en ferait une culture d‘élite, horresco referens ! La "culture pour chacun", serait plus populaire, et pourrait, à partir de l'intime, déjouer l' "intimidation sociale" pour créer du lien social. Contradiction dans les termes : plus on se replierait sur l’intime, plus on resterait entre soi … plus on se relierait aux autres !
            "La culture, j'aime à le dire, est du domaine de l'intime", confie le Ministre. Donc la culture est tombée au niveau de la religion en régime de laïcité : ravalée au niveau d’une affaire personnelle ! En réalité, on ne saurait opposer "culture pour tous" à "culture pour chacun" sans détruire ces deux acceptions, tant elles sont complémentaires : car c‘est au sein d‘une culture générale qu'on peut forger la sienne propre.
            Mais non, on nous promet de passer d’une culture de l’offre à une culture de demande : la culture presse-bouton en somme. Et à 2 vitesses : ceux qui "slament" resteront entre eux, (cela ne les dérangera guère, la vie en clan et en tribu étant tendance) ; les amoureux de La Princesse de Clèves s’apprêtent, eux, à dépérir : pas de subventions pour une aristo ! La "culture pour chacun" découragera encore plus toute pratique artistique jugée "élitiste" par l'élite économico-médiatique au pouvoir.
    Le ministère bouge pour que rien ne change : l’Etat n’a pas besoin de citoyens cultivés mais juste de consommateurs.
            L’exigence, l’excellence ? Beurk, dit le Ministre !  Rappelons lui, ce mot de Goethe : "la barbarie, c’est le refus de l’excellence".

    (1) Document interne de sept 2010 : "Culture pour chacun. Programme d'actions et perspectives". 
  • Beaucoup de ”Merci !” en ce jour anniversaire...

    lfar flamme.jpgIl est d'usage de "remercier", lors d'un évènement important, la seule crainte étant d'oublier quelqu'un, tant il y a de personnes à citer!

    Je vais donc m'atteler, aujourd'hui, à ce délicat travail, et adresser mes remerciements et ceux de toute la Rédaction... en commençant, justement par les membres de cette Rédaction, dont Bayard et Jean-Baptiste Colvert, qui nous ont permis de refonder, d'assainir et de sécuriser notre organisation interne. Ce qu'on a appelé ailleurs "choc de simplification" fut, pour nous et en interne, rondement mené, et réussi : dorénavant, à lfar, il n'y a plus qu'une seule entité, pour tout et partout : "lafautearousseau" : c'est l'Association lafautearousseau, déclarée en Préfecture et dont le nom est déposé à l'INPI, qui gère le compte bancaire "lafautearousseau", lequel pourvoit aux besoins du quotidien sur le Net "lafautearousseau" et de sa galaxie (trois Pages facebook - avec leurs 14.600 "Amis" - le compte tweeter et le compte Telegram). Au moins, c'est clair...

    Je tiens à remercier ensuite nos généreux et réguliers donateurs, dont certains sont des récidivistes et même des multi-récidivistes : comme je l'ai écrit avant-hier à l'un d'entre eux (car j'envoie un mot de remerciement manuscrit pour chaque chèque reçu au siège de l'Association) cette catégorie de récidivistes-là nous change... de l'autre ! Les dons arrivent régulièrement, soit par Paypal, soit par chèque et cela nous est un précieux encouragement, non seulement pour poursuivre mais encore pour intensifier toujours plus nos efforts quotidiens en vue de la diffusion des idées de salut public...

    Annie_Laurent.jpgJe remercie aussi nos collaborateurs/rédacteurs réguliers, qui nous gratifient de leurs articles, mais en les accompagnant à chaque fois de commentaires amicaux, et avec qui nous entretenons des rapports qui dépassent très largement la simple contribution/partage d'un article : Annie Laurent, à qui nous devons tant sur le sujet devenu central de l'Islam, et que je rencontre très régulièrement; Marc Rousset, qui me confiait, il n'y a pas si longtemps,marc rousset.jpg que pour l'une de ses chroniques qu'il m'envoyait il venait d'être félicité par Eric Zemmour; Antoine de Lacoste, dont nous publions chaque vendredi les très intéressants conseils de lecture, qui accompagnent les chroniques Moyen orientales et qui m'a répondu, alors que je lui envoyais notre antoine de lacoste.jpgÉphéméride sur la Vendée créole, livre écrit par Odile de Lacoste : "Odile est ma soeur"; je lui avais déjà demandé s'il avait un rapport avec Hugues de Lacoste, qui faisait partie du groupe d'une dizaine d'adolescents à qui Pierre Chauvet m'avait demandé de donner une formationguilhem de tarlé.jpg doctrinale (il y quelques temps déjà !...) : "c'est mon neveu...". Je n'oublierai pas, bien sûr, notre cher "Monsieur Cinéma" Guilhem de Tarlé, dont la liste a été élue dans sa commune du Berry, en s'opposant frontalement à un projet fou d'éoliennes, et dont la concision des critiques n'a d'égale que leur humour, ce qui les rend si GUY ADAIN.jpgagréables à savourer... Et je n'oublierai pas non plus notre cher Guy Adain, qui "parle avec son coeur", comme l'a joliment écrit un commentateur, ni tous ces représentants des diverses sensibilités royalistes, de Gérard Leclerc à Jean-Philippe Chauvin; ni, bien sûr, Gilles Lenormand et Thomas Planquert, qui nous font partager leur goût pour la Peinture et le Théâtre...

    Il me faut enfin vous remercier vous-mêmes, lectrices et lecteurs, dans toute la France métropolitaine et dans nos Outre-mer : vous remercier de nous lire régulièrement et fidèlement et de vous faire très souvent, je le sais, les propagandistes de notre action et les échos de nos prises de position...

    Voilà, je pense n'avoir rien oublié, ni personne : je nous souhaite longue vie et prospérité puisque, nous le savons bien, ce qui nous réunit et scelle notre amitié c'est de vouloir et refuser les mêmes choses : "eadem velle, eadem nolle, ea est vera amicitia". Le Bien commun, l'intérêt supérieur de notre nation, et, donc, la remise en cause du Système afin de réussir la remise en ordre du Pays, voilà pourquoi nous sommes et resterons ensemble : parce que nous voulons que vive la France, et, pour que vive la France, que vive le Roi ! 

     

    François Davin, fondateur et Blogmestre de lafauteaousseau

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  • Nouvelles du Blog : de la semaine ecoulée à celle qui vient...

                Les Ephémérides nous ramèneront cette semaine à quelque chose d'essentiel: avec la naissance de Charles Maurras -le 20 avril- ce sera l'occasion de revenir une fois de plus, encore et toujours, sur ce printemps de Maurras, cette eternelle jeunesse -qui ne passe pas...- de l'auteur lucide et visionnaire de L'Avenir de l'Intelligence ou de Kiel et de Tanger....

                Dans l'admirable conférence que nous avons mise en ligne, récemment, Pierre Boutang ne dit-il pas -l'air malicieux, mais aussi plein d'affection...- que Maurras "au fond, c'était le plus jeune d'entre nous...".

                De L'avenir de l'Intelligence, Boutang disait aussi que, le lire, c'est « Aller à l’essentiel, et, contre l’apparence, au plus actuel ».

                Et -hasards du calendrier- voilà qu'on a édité il y a peu Entre la vieille Europe et la seule France. Charles Maurras, la politique extérieure et la défense nationale, et qu'on ré-édite le Soliloque du prisonnier: nous en ferons l'objet de notre note de mardi, en présentant ces deux ouvrages, augmentés de l'Ode à la race latine, de Mistral, qui semble s'imposer dans ce contexte.... et consacrerons donc une sorte de numéro spécial, mardi 20, à Charles Maurras.....         

              Voici ce que vous trouverez cette semaine dans votre Blog préféré (sous réserve de modifications de dernière minute, imposées par l'actualité):               

    • Notes longues : 
    • Dimanche : A propos de Jules Monnerot....
    • Lundi : Changer de système, tout simplement... (par Christophe Geffroy).
    • Mardi : Sur Charles Maurras (né un 20 avril), à propos de la ré-edition du Soliloque du prisonnier, et de la parution de Entre la vieille Europe et la seule France, Charles Maurras, la politique extérieure et la défense nationale....
    • Mercredi :
    • Jeudi : Une visite chez Charles Maurras, dans son jardin "qui s'est souvenu".
    • Vendredi : Un très beau texte, et une très belle réflexion, de François Puttalaz...
    • Samedi : Nouvelles du Blog...

     

    •  Notes courtes :
    • Dimanche : Le sourire du dimanche...
    • Lundi : Un cadeau intelligent, et de qualité: un beau livre...
    • Mardi : L’échec du merveilleux système, raconté par le Sixième rapport de l’ONPES….
    • Mercredi : Églises en danger: on se lamente, ou on se bouge ?.....
    • Jeudi : Quelques instants en bonne compagnie (courts extraits d'Un Prince français...(11/15).
    • Vendredi : Le français dans le monde: un peu de prospective...
    • Samedi : "Tu jugeras de l'arbre à ses fruits..."

              Ephémérides :

    ·       Dimanche : Publication des Voyages de Champlain. Traité de Paris instituant la CECA. Mort de Marcel Pagnol.

    ·       Lundi : Mort de Pierre Curie. Sortie de la Traction avantCitroën. L'ADN révèle que l'enfant mort au Temple est bien Louis XVII.

    ·       Mardi : Naissance de Charles Maurras.

    ·       Mercredi : Mort de Racine. Première opération mondiale de la cataracte.

    ·       Jeudi: Jules Dumont d'Urville entame son second tour du monde. Premier emploi des gazs durant la Première Guerre mondiale.

    ·       Vendredi : Martyr de Saint Georges. Suicide de Vatel. Fondation des Conférences de Saint Vincent de Paul. Inauguration du Parc des Princes.

    ·       Samedi : Marie Stuart épouse François II. Saint Louis quitte la Terre Sainte pour rentrer en France. Assassinat de Concino Concini. Naissances : Saint Vincent de Paul et Philippe Pétain.

  • Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray (16)

    lfar bleu.jpgNous poursuivons la publication de notre série, dont la lecture expliquera à ceux qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000.  Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFARNous poursuivons la publication de notre série, dont la lecture expliquera à ceux qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000.  Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFAR

     

    2235704335.jpg2ème partie : Une révolution copernicienne 

    PLUS DE RICHES POUR AVOIR MOINS DE PAUVRES  

    Il serait urgent de s'apercevoir que la seule manière de rendre compétitive notre industrie de production de masse consiste à lui fournir des consommateurs solvables. Payer les travailleurs chassés des ateliers et des bureaux à ne rien faire ou à en faire le moins possible aboutit à écraser les entreprises de charges sociales, donc les empêcher d'investir et elles perdent pied dans la compétition internationale. Il n'y a qu'un moyen de s'en sortir, reconstituer un secteur pré­industriel assez puissant pour fournir à la main d'œuvre disponible du travail, donc des salaires. Nous n'avons pas le choix. Aucun redressement économique n'est concevable avec trois millions de chômeurs permanents.

    Il n'est qu'un moyen, c'est de réduire de façon significative l'impôt sur le revenu et de préparer sa suppression définitive. Tout a été dit sur ses défauts. Il est finalement injuste car il frappe surtout les salariés, qui ont moins de possibilités que les autres de dissimuler leurs gains. Il engendre la fraude, les évasions de capitaux ou leur gel. Ce qui entraîne une inquisition fiscale à la fois inefficace, tatillonne et finalement insupportable. Il rapporte peu, compte tenu des frais de recouvrement, provoqués par la charge que représentent 85.000 fonctionnaires et encore en faudrait-il le double pour assurer un rendement satisfaisant. Pour les petits revenus, il coûte même plus qu'il ne rapporte. Mais surtout, il paraît inadmissible de frapper les contribuables sur l'argent qu'ils gagnent. Ce qui nuit à l'émulation. A quoi cela sert-il de se battre pour améliorer ses revenus si l'on sait que parvenu à un certain niveau l'on ne travaillera pratiquement plus que pour le fisc ? Il paraît plus raisonnable de taxer les gens sur la manière, dont ils dépensent leur argent ou investissent. Ce qui permet d'orienter son utilisation en fonction de l'intérêt général.

    Néanmoins la suppression de l'impôt sur le revenu suscite des oppositions, dont la principale vient de M. Barre. Le candidat de la finance apatride et du Kremlin réunis à la présidence de la République parle dédaigneusement de promesse électorale. N'étant, ce qui n'est pas son cas, candidats à rien, nous n'avons rien à promettre. Cependant M. Barre a raison sur un point. Il est démagogique de laisser croire aux Français que l'Etat peut, du jour au lendemain, réduire massivement son train de vie. Il devra continuer à soutenir des secteurs vitaux de notre industrie. Même s'il est déraisonnable de s'endetter pour produire de la ferraille, que nous nous procurerions à moindres frais sur le marché mondial, il faudra bien continuer de fabriquer des aciers spéciaux dont ne peut se passer notre industrie d'armement. Nous ne saurions prendre le risque de laisser l'étranger maître de nos approvisionnements. En tout état de cause, les nécessités de la défense nationale supposent de lourdes dépenses. Dans vingt ans, notre force de dissuasion sera périmée. Il nous faut poursuivre la conquête de l'espace. Les impératifs militaires coïncident d'ailleurs avec nos intérêts économiques. Sans la bombe atomique la France n'aurait jamais maîtrisé le nucléaire civil.

    Seul l'Etat est en mesure de s'engager pour le très long terme. Certains investissements qu'il faut consentir dès aujourd'hui ne se révéleront rentables que pour nos petits-enfants. Même les Etats-Unis se montrent colbertiens, quand il le faut. La N.A.S.A. est une entreprise nationale. Puisque nous ne saurions sacrifier l'avenir au présent, il faut bien admettre que l'effort financier exigé de notre génération ne souffre pas de relâchement. Certes l'Etat peut faire des économies mais là encore il convient de refuser les illusions. Réduire les effectifs dans la fonction publique, donc une charge salariale devenue insupportable, exige que l'on informatise l'administration. Ce qui coûte cher. De toute façon, la France est si lourdement endettée qu'elle doit se montrer prudente. M. Barre n'a pas tort de le rappeler.

    Ce que nous proposons, ce n'est pas un allègement de la pression fiscale qui, de toute façon ne serait qu'illusoire, l'Etat récupérant d'une main ce qu'il accorderait de l'autre. Nous réclamons une réforme de la fiscalité, le manque à gagner étant compensé par l'augmentation de la T.V.A. Serait-il aussi important qu'on le prétend ? L'impôt sur le revenu coûte plus cher à l'Etat qu'il ne lui rapporte, du moins en dessous d'un certain seuil. Près de cent mille fonctionnaires seraient libérés d'une tâche ingrate, qu'il conviendrait de mieux utiliser surtout. Les Français achetant davantage, le produit de la T.V.A. et de l'impôt sur les bénéfices augmenterait. Le coût du chômage se réduirait.

    La seconde objection de M. Barre tient à son mode de raisonnement, purement quantitatif, ou, si l'on préfère un vocabulaire plus technique, exclusivement macro­économique. Il craint une « relance par la consommation ». Mais si celle-ci s'est révélée désastreuse ce ne fut que parce qu'elle favorisait les bas revenus, donc entraînait une demande accrue de biens de grande série, que l'industrie française était incapable de satisfaire. D'où une brutale augmentation de nos importations. Autre inconvénient, ce type de relance alourdit les charges salariales des entreprises donc affaiblit leur compétitivité. Par contre, la disparition progressive de l'impôt sur le revenu favorise les entrepreneurs, les cadres, les professions libérales dont le surcroît de disponibilités financières s'orientera vers l'in­vestissement ou la consommation de bien qualitatifs. L'Etat dispose d'ailleurs des moyens d'incitation suffisants. Il en use déjà en accordant des dégrèvements d'impôt en faveur de certaines dépenses. Dans une première phase, plutôt qu'une réduction uniforme qui présenterait des risques moindres, sans doute, que ne semble le penser M. Barre mais que l'on doit prendre en compte dans une période dangereuse, il serait préférable d'utiliser le système des déductions d'impôts afin d'encourager l'achat de biens qualitatifs fabriqués en France et bien sûr l'investissement, surtout à risque. La taxation absurde des « signes extérieurs de richesse » devrait, de toute évidence, disparaître.

    Barre traite de la consommation en soi alors qu'en réalité, elle prend des formes très diverses, aux effets économiques parfois opposés. Entretenir un cheval de course et acheter un magnétoscope, c'est toujours consommer mais le cheval de course engendrera des emplois en France et le magnétoscope au Japon. Si distingué que soit le « premier économiste de France », il faut bien reconnaître qu'il demeure prisonnier des thèses de Keynes. Il s'occupe à résoudre la crise de 1929.  • 

     A suivre  (A venir : Le règne de la quantité s'achève).

     

    Lire les articles précédents ...

    Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray     

    (1)     (2)     (3)     (4)     (5)     (6)     (7)     (8)    (9)     (10)    (11)     (12)     (13)     (14)     (15)

  • La mondialisation numérique, une menace pour les télétravailleurs français ?, par Jean-Philippe Chauvin.

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    « La mondialisation est un fait, elle n’est pas forcément un bienfait », ai-je pris l’habitude de dire depuis quelques années, et ce n’est pas l’article publié mardi par le quotidien L’Opinion qui va me rassurer ou me démentir sur ce point : son titre, en lui-même, annonce bien la suite : « Télétravail : pyjamas délocalisables ».

    jean philippe chauvin.jpgCar la Covid 19, en imposant le confinement (mais ne sont-ce pas plutôt les gouvernements qui ont joué cette carte, faute d’autre stratégie sanitaire et médicale dans nombre de pays ?), a changé les formes les plus marquantes de la mondialisation sans la remettre en question, contrairement à ce que certains espéraient ou prédisaient. Quand Michel Houellebecq annonçait un monde d’après qui serait juste « le même, en un peu pire », avait-il tort ? Nous l’espérions, nous en rêvions, même, mais il semble bien que le « sire triste »de la littérature française ait vu plutôt juste, même si les jeux ne sont pas totalement faits ni défaits.

     

    Ce que Maxime Sbaihi (l’auteur de l’article) écrit a le mérite de la clarté, rompant avec un certain irénisme mondialiste aujourd’hui plus discret mais toujours actif, au moins dans les hauteurs des sociétés mondialisées, et il nous montre comment la mondialisation, désormais moins « aéroportée » que numérique, a changé, non de paradigme mais de forme et de vecteur dominants : exit les grands voyages physiques, du moins pour l’instant, et voici le virtuel qui « délocalise » et « dépayse » plus sûrement, au risque de déstabiliser un peu plus nos propres sociétés et leurs réalités sociales comme… physiques ! L’écran remplace la présence réelle, le clic la poignée de main, la connexion la transmission (au sens fort du terme, enracinée et intergénérationnelle). Du coup, tout devient possible, y compris « le pire » pour les cadres en France et dans les pays occidentaux : ainsi, dans ce cadre du télétravail, « la mondialisation pourrait (…) devenir une menace nouvelle et bien réelle pour les cols blancs des cadres et professions intellectuelles supérieures. (…) Beaucoup d’entreprises forcées de jouer le jeu du télétravail ont rapidement réalisé qu’elles pouvaient opérer, parfois mieux, sans présence physique au bureau. Or qu’est-ce que le télétravail sinon une première forme de délocalisation ? » Quand il suffit d’un ordinateur pour remplir certaines fonctions et que le bureau fixe devient inutile, pourquoi, pour les entreprises en recherche d’économies et de meilleurs profits (souvent maquillés sous le terme de « compétitivité », en fait), conserver des salariés coûteux en France quand le même service peut être assuré ailleurs à moindre frais et sans risque de contestation sociale ? Ainsi, « en actant le divorce entre activité et bureau, le télétravail ne risque-t-il pas d’étendre leur séparation géographique au-delà des frontières ? Dans The Globotics Upheaval, paru en 2019, Richard Baldwin met en garde contre une « armée mondiale de télémigrants » vouée à concurrencer les emplois qualifiés occidentaux. » La mondialisation numérique qui s’accélère au fil de l’épidémie peut effectivement nous inquiéter sur ce point comme sur d’autres, avec ce risque d’appauvrir un peu plus les classes moyennes françaises sans profiter intégralement aux salariés de l’autre bout du monde, mais bien plutôt en priorité aux transnationales et à leurs actionnaires, peu regardants sur les moyens de valoriser leurs avoirs : « Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse »…

     

    Nous ne pouvons en être étonnés, la mondialisation considérant le monde comme un « seul village », aujourd’hui couvert d’écrans et peuplé d’individus interchangeables et d’opinions téléchargeables ! Cette réduction des personnes à de simples agents économiques, « producteurs-consommateurs », dont le pouvoir d’achat potentiel déterminerait la valeur et le poids en cette mondialisation-là, est évidemment une « dépersonnalisation » inquiétante des habitants de notre planète plurielle et une « déshumanisation » qui explique sans doute les dérives transhumanistes contemporaines, au moins annoncées par Huxley dans « Le meilleur des mondes », ce livre désormais considéré comme « réactionnaire » par les nouvelles pythies de la bien-pensance… Et, si les personnes ne sont plus que des individus « à valeur économique mesurable », pourquoi ne pas chercher ceux qui coûtent le moins pour rapporter le plus ? La logique des « avantages comparatifs » est trop souvent mortifère pour nos salariés nationaux, comme elle l’est pour les productions françaises, forcément plus chères que celles de pays dits « en développement » (ce processus théorisé par Rostow et Truman comme le mode d’accès privilégié et obligatoire à la société de consommation et de loisirs « idéale »), simplement parce que, au-delà des charges fiscales trop lourdes, les lois sociales françaises préservent mieux les intérêts des travailleurs que dans nombre de pays émergents… C’est d’ailleurs cet « amortisseur social » français qui a, sans doute, évité l’effondrement social des classes productives sans, pour autant, réussir à empêcher le désœuvrement organisé d’une part non négligeable de celles-ci, condamnées au chômage par la désindustrialisation, fille naturelle de la mondialisation libérale...

    Or, justement et de façon forcément inquiétante, « en banalisant le télétravail, le virus a peut-être donné le coup de fouet que la mondialisation numérique attendait pour redistribuer les cartes des emplois qualifiés. Les écrans effacent les distances et mettent en concurrence les compétences avec les coûts salariaux. La fameuse « troisième ligne » d’Emmanuel Macron, celle qui a pu continuer à travailler en pyjama à la maison, risque cette fois de se retrouver en première ligne ». Et, comme le souligne l’auteur, « les consultants, experts-comptables et responsables commerciaux peuvent se faire du souci » ! Mais ce constat qui semble rude peut aussi permettre une prise de conscience et une stratégie française, dont l’État aurait tout intérêt à se faire le promoteur, fondée sur une véritable valorisation de la matière grise, « nos vraies mines d’or du Pérou », pour paraphraser Sully. Pour cela, il peut paraître nécessaire d’alléger, au moins temporairement, les charges des entreprises françaises ou investissant en France, mais aussi et surtout d’améliorer les capacités de nos universités, grandes écoles, centres de recherche (publics comme privés), pour former les cadres de demain, ceux qui, derrière leur écran, auront de bonnes raisons de rester attachés à la France et qui pourront, par leurs qualités et savoir-faire d’excellence, empêcher les transnationales de céder à la tentation de la « délocalisation des pyjamas ».

     

    Bien sûr, cela nécessite des efforts et de la rigueur (et une vision à long terme de l’État, fut-il républicain et en attendant mieux, c’est-à-dire royal), mais, en ces temps particuliers, il n’est pas inutile de faire confiance à ce « cher et vieux pays » qui, par le passé, a montré bien des ressources de motivation et de fierté pour assurer sa liberté de parole et d’action. Qu’il puisse sembler endormi en cet automne covidien ne doit pas nous empêcher de penser qu’il est capable d’un beau et grand réveil, celui qu’espérait Bernanos et qu’envisageait de Gaulle !

    Source : https://jpchauvin.typepad.fr/

  • Transformer les municipalités en coopératives ?, par Philippe Kaminski.

    Comment sortir du dualisme castrateur entre un État devant lequel on se prosterne et un Marché, qui certes peut être parfois bénéfique mais qui serait toujours dangereux ? Telle est la réflexion entamée par Philippe Kaminski depuis deux semaines. Aujourd’hui, retour sur une « Troisième voie » esquissée au lendemain des événements de Mai 1968.

    Actualités de l’économie sociale

    Co-fondateur avec Charles Gide en 1921 de la Revue des études coopératives, de nos jours connue sous le nom de RECMA, Bernard Lavergne est aujourd’hui bien oublié. Et il ne faut hélas guère compter sur votre serviteur pour vous le faire mieux connaître. Je n’ai en effet trouvé que fort peu de références tant sur sa vie que sur son œuvre. Sa notice Wikipédia est quasiment vide, ce qui laisse entendre que personne ne s’est senti assez motivé, ou assez autorisé, pour l’alimenter.

    Il est mort en 1975, dans sa 91e année. Aucun des dirigeants ou des connaisseurs du paysage coopératif français qui l’ont fréquenté et que j’ai pu rencontrer par la suite n’est encore de ce monde et ne peut donc m’éclairer. En 1921, Bernard Lavergne a 37 ans, alors que son maître Charles Gide en a le double. Il a soutenu sa thèse en 1908, sur le Régime coopératif, et publia ensuite de nombreux ouvrages sur le même thème, en plus de sa direction de la Revue ; pourquoi donc cite-t-on toujours autant Gide, et jamais Lavergne ? Peut-être l’an prochain, à l’occasion du centenaire de la RECMA, se trouvera-t-il un chercheur un peu curieux pour se pencher sur la question.

    À vrai dire, ce n’est pas Lavergne qui m’intéressait, c’était Mai 1968. Je cherchais ce qu’avaient pu écrire à l’époque les représentants, non de l’Économie Sociale qui n’allait re-naître que dix ans plus tard, mais de ses composantes, et en particulier du mouvement coopératif. Et je suis tombé sur un article de Lavergne, qui vaut la peine d’être exhumé et commenté à la lumière des enjeux actuels.

    Il ne s’agit que d’un point de vue, un seul. D’autres, plus ou moins contingents, plus ou moins prospectifs, pourront être collectés, au hasard des bulletins des fédérations ou des publications des mutuelles, et lui être opposés. Je ne veux donc pas en tirer de conclusion générale.

    Bernard Lavergne écrit à l’automne 1968, alors que la France reprend son souffle et que l’économie repart vigoureusement. Il écrit dans sa revue, c’est à dire qu’aucun comité de lecture ne s’est mis en travers de lui pour le forcer à arrondir ses angles ou à se sortir de ses anciennes marottes. Il a 84 ans passés, et je ne sais s’il est perçu par son entourage comme un Sage respecté ou comme un vieux radoteur. Son texte tient en tous cas de ces deux réalités.

     

    Lavergne place résolument ce qu’il nomme le socialisme coopératif, et que je traduis d’emblée par Économie Sociale, dans la position d’une Troisième Voie :

    « [Il nous faut…] briser le dilemme qui consiste à dire : ou le capitalisme privé avec sa haute productivité, mais son injuste répartition du revenu national, ou le socialisme d’État avec sa lourdeur bureaucratique et son improductivité, mais son équité dans la répartition du revenu national. Un troisième type économique tout à fait original existe : le socialisme coopératif , qui possède la productivité de l’ordre capitaliste et autant d’équité sociale, sinon plus, que le socialisme d’État. »

    Autre intuition juste, qui n’allait pas de soi : Lavergne tire comme principale leçon des événements de mai-juin que l’on a assisté à la naissance d’un courant durable d’idées s’opposant à la « société de consommation ». Certes, ces termes ont été souvent mis en avant par les mouvements contestataires, mais d’autres l’ont été tout autant. Et on aurait pu s’attendre, compte tenu des rapports équivoques que le monde coopératif était alors contraint d’entretenir avec l’Union Soviétique, que Lavergne s’attardât davantage sur les accords de Grenelle (ce n’était pas rien !) ou sur la question gauchiste.

    Mais ces deux lignes directrices porteuses d’avenir sont contrebalancées par des archaïsmes qui font frissonner. Bernard Lavergne fut dans le civil un universitaire, professeur d’économie. Or les thèses économiques qu’il développe ne semblent guère avoir évolué depuis les leçons de Charles Gide qu’il suivait soixante ans auparavant. Lavergne constate l’emprise croissante de l’État, mais il feint de n’avoir jamais entendu parler de Keynes, ni du planisme, ni de la comptabilité nationale. Il constate le progrès technique, mais il le voit comme on le voyait avant Schumpeter. Il parle du travail comme on en parlait avant Ford, de la consommation comme on en parlait avant la publicité, et surtout de l’industrie comme on la décrivait avant Léontief. C’en est déstabilisant :

    « Nos pouvoirs publics fixent souverainement le destin de nos entreprises capitalistes, le montant de leurs gains et de leurs pertes. C’est par pieuse habitude […] qu’on dira […] que nos sociétés sont à économie dirigée, alors qu’elles sont déjà plus qu’à moitié socialisées. Cette mutation est une grande nouveauté car, au siècle précédent, si faible était l’emprise de l’État et si stable était le niveau des prix que les gains et les pertes des entrepreneurs ne dépendait que de leur habileté ou de leur incapacité à gérer leurs entreprises. Voici que tout a changé. Les fluctuations des prix sont devenues si amples que […] gagner ou perdre de l’argent est maintenant plus fonction des décisions étatiques et de la conjoncture que du mérite intrinsèque des entrepreneurs. Gains et pertes ont été socialisés, et les chefs d’entreprise ne sont plus que des gérants d’affaires pour le compte de la puissance publique. Cette socialisation, camouflée mais réelle, des grandes industries, s’observe dans la France gaulliste comme en Allemagne et en Italie. »

    Lavergne appelle dès lors « régies d’État » l’ensemble des entreprises françaises en qui il ne voit que des clones de Renault, et affirme que ce système ne pourra être en mesure de répondre aux aspirations des étudiants de 1968 qu’il résume en trois chapitres : diminuer la durée du travail, assurer aux individus plus de liberté effective dans leur vie de tous les jours, enfin réduire l’éventail des inégalités de revenus. Reprenant à son compte ces revendications, il admet qu’elles ne permettront qu’une croissance faible et suggère que l’hédonisme et la liberté de conscience puissent compenser une limitation de fait de la quête de biens matériels, cette « société de consommation » à peine née et qu’il faut déjà combattre.

     

    Tout ceci participe certes de la confusion des esprits qui était commune à l’époque. On ne peut exiger de chacun clairvoyance et prémonition. Mais on attend de Lavergne, cinquante ans après, non pas d’avoir esquissé un projet de société qui nous séduise, mais de préciser ce qu’il entendait par socialisme coopératif et de nous expliquer comment ça pourrait marcher. Et sur ce point, il se montre parfois convaincant, mais le plus souvent décevant.

    Aux régies d’État, Lavergne oppose les « régies coopératives » dont il voit un modèle dans le Crédit communal de Belgique. Cette institution créée en 1860 fonctionnait comme une coopérative de crédit, autrement dit une banque, dont les sociétaires sont des collectivités locales, une formule hybride qui subsista jusqu’à sa fusion en 1996 avec le Crédit Local français pour former le conglomérat financier Dexia. L’aventure tourna court, car ni la tradition coopérative belge, ni les habitudes prises en France au sein de la Caisse des Dépôts et Consignations n’empêchèrent Dexia de se plonger avec délectation dans la spéculation financière et boursière la plus effrénée, comme si les nouveaux venus dans ce monde douteux avaient tenu à prouver qu’ils pouvaient d’emblée se porter au niveau de cynisme des Lehmann Brothers et autres Goldman Sachs. De malversation en malversation, Dexia fut acculé à une faillite retentissante en 2011, que les États français et belge durent éteindre en urgence avec les milliards des contribuables des deux pays.

    Pendant toute sa vie, Lavergne avait fait l’éloge du Crédit Communal de Belgique, dont la longue et sage histoire ne mérite certes pas d’être ternie par la lamentable déconfiture de Dexia. Il n’en demeure pas moins que ce modèle ne saurait se prévaloir d’un caractère universel. Tout au plus se rapproche-t-il des puissantes régies municipales germaniques, qui certes polarisent une part non négligeable de l’économie allemande, mais qui ont sans doute aussi contribué à ce que l’idée d’Économie Sociale n’y ait toujours pas pénétré. Par ce tropisme, Lavergne se rapproche plus d’Edgar Milhaud, père du concept d’économie collective, que de Charles Gide (et je m’amuse à constater que sur ces trois personnages, deux sont nés à Nîmes, et le troisième à Uzès).

    Ceci dit, on voit mal comment une transposition de ce système coopératif de communes aurait pu s’acclimater en France et surtout y devenir assez puissante pour constituer la colonne vertébrale d’une Troisième Voie crédible et conquérante. Lavergne pouvait bien se persuader que c’est par un semblable truchement que s’établira de proche en proche un transfert des pouvoirs aux citoyens consommateurs pour former un jour la République coopérative, cette Jérusalem terrestre qu’il appelle de ses vœux ; plus il vieillira, et moins ces élucubrations auront de crédit. En 1968, il n’en restait plus rien.

    Aujourd’hui, l’intérêt porté aux « territoires » peut redonner une chance à cette idée, à condition de tout reprendre à zéro. Il ne s’agira ni des grandes villes, ni même des moyennes, mais de cette France interstitielle, périphérique, qui se sent déclassée, et où les municipalités élues ont vu leurs principaux pouvoirs transférés aux EPCI (communautés de communes). L’espace y est libre pour l’organisation de solidarités économiques de proximité, l’Économie Sociale y est présente, c’est même là qu’elle est le plus innovante, le plus dynamique. Sans parler de réhabilitation, certains combats de Bernard Lavergne pourraient y trouver comme un parfum de précurseur.

    Philippe KAMINSKI

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    * Spécialiste de l’économie sociale et solidaire (ESS) en France, le statisticien Philippe Kaminski a notamment présidé l’ADDES et assume aujourd’hui la fonction de représentant en Europe du Réseau de l’Économie Sociale et Solidaire de Côte-d’Ivoire (RIESS). Il tient depuis septembre 2018 une chronique libre et hebdomadaire dans Profession Spectacle, sur les sujets d’actualité de son choix, afin d’ouvrir les lecteurs à une compréhension plus vaste des implications de l’ESS dans la vie quotidienne.

  • Vers le krach boursier, la faillite et l’explosion de la zone euro ! par Marc Rousset

    Le CAC 40, l’ensemble des indices européens et Wall Street ont piqué du nez cette semaine. Le CAC 40 a reculé de 2,69 % à 6 187,23 ce vendredi et de – 4,60 % sur la semaine. Francfort, Londres et Milan ont perdu respectivement 3,08 %, 2,12 % et 5 %. Le Nasdaq, l’indice des valeurs technologiques, a plongé de 3,52 % et de 26,8 % depuis novembre 2021.

    La Réserve fédérale américaine a acheté jusqu’à ce jour pour plus de 4 500 milliards de dollars d’obligations publiques et la BCE pour plus de 4 000 milliards d’euros. Les banques centrales font face au dilemme suivant : soit elles augmentent les taux d’intérêt pour contrer l’inflation, ce qui déclenchera un krach boursier semblable à celui des « subprimes » et de Lehman Brothers en 2008, soit elles ne font rien et l’inflation s’emballe. La situation est explosive en zone euro, où l’on assiste de nouveau à une divergence inquiétante des taux entre la France, l’Italie et l’Allemagne.

    lfar rousset.jpgAux États-Unis, l’inflation galopante a atteint 8,6 % sur douze mois. C’est le plus haut niveau de hausse des prix depuis 1981, de quoi renforcer les inquiétudes sur la croissance. À Wall Street, l’augmentation des taux des bons du trésor à 2 ans a atteint 3,06 %, soit le plus haut niveau depuis fin 2007. De même les taux des bons du Trésor à 10 ans, soit 3,15 %, ont pratiquement atteint le sommet de 2018. Lorsque ces taux se rapprochent (inversion de la courbe des taux), c’est le plus souvent l’annonce d’une récession à venir aux États-Unis. Le moral des ménages américains s’écroule également tandis qu’’une augmentation, dès la semaine prochaine, des taux à court terme par la Fed de 0,75 % est de plus en plus probable, d’où la débandade des grands noms de la Tech à Wall Street, Tesla terminant vendredi à 696,69 dollars, après avoir coté plus de 1000 $ en 2021. Enfin, jusqu’en septembre, la Fed va réduire son bilan (« quantitative tightening »), fort de presque 9 000 milliards de dollars en bons du Trésor et autres titres obligataires, de 47,5 milliards de dollars par mois, pour passer ensuite à 90 milliards mensuels.

    La très pusillanime BCE est aussi obligée de sortir de sa politique laxiste, depuis 2014, de fuite en avant par la création monétaire inflationniste, suite à ses achats anti-conventionnels d’obligations. Les rachats d’actifs s’arrêteront au 1er juillet, mais le bilan de la BCE ne décroîtra pas, contrairement à celui de la Fed aux États-Unis, car des achats de titres seront effectués pour remplacer les titres venant à échéance. Le taux négatif scandaleux de dépôt pour les banques à la BCE, actuellement de – 0,5 %, devrait passer à 0 % ou 0,25 % en septembre, après deux relèvements successifs de taux. Alors que l’inflation atteint désormais 8,1 % dans la zone euro, avec quatorze pays sur dix-neuf au-dessus de cette moyenne, la girouette Lagarde s’est subitement décidée à retrouver l’objectif statutaire officiel de 2 % d’inflation par an. C’est pourquoi les marchés anticipent en fait entre cinq à six hausses de taux cette année, les augmentations de taux devant se poursuivre après septembre jusqu’à fin 2022 !

    Le hic dans la zone euro, c’est que les rendements des emprunts d’État à dix ans ont bondi à plus de 1,4 % pour l’Allemagne, près de 2 % pour la France, près de 2,50 % pour l’Espagne et le Portugal, près de 3,6 % pour l’Italie et plus de 4 % pour la Grèce. L’accroissement des écarts entre les taux de chaque pays peut conduire à un éclatement de la zone euro. Mais la manipulatrice Lagarde du Système qui, comme Macron, n’est pas à une contradiction près, s’est engagée à prévenir la fragmentation de la zone euro », en évoquant la possibilité de dégainer, si besoin, un instrument ad hoc pour soutenir les pays les plus vulnérables. Il ne pourrait donc s’agir que d’un programme de rachat d’actifs pour certains pays, en contradiction la plus totale avec les statuts et les règles d’intervention de la BCE !  Les marchés vont prendre Lagarde au mot et tester son sérieux ainsi que sa détermination ! Il semble en fait « que les marchés ont bel et bien déjà commencé à se positionner dans la perspective d’une nouvelle crise qui aurait comme point de départ le caractère insoutenable de la remontée des taux pour les pays les plus endettés de la zone euro » selon le cabinet Riches-Flores.

    Le risque italien est dans toutes les têtes car les partis patriotes europhobes italiens, tels que la Lega et Fratelli d’Italia, sont les favoris des sondages. Si l’Italie a enfin un gouvernement anti-UE, ce que l’on a raté en France à cause de l’incapable Marine le Pen, ce sera encore plus compliqué pour la BCE d’intervenir ! L’Italie, comme la France, est en proie à d’importants défis structurels (démographie, faible productivité, fortes disparités régionales, incapacité à se réformer). La dette publique italienne devrait atteindre 153 % du PIB fin 2022, contre 135 % avant la crise du Covid. Son taux de croissance ne devrait progresser que de 2,8 % en 2022, contre 4,7 % attendus avant la guerre en Ukraine et les sanctions suicidaires de l’UE.

    Quant à la France, rien ne va plus ! Pour être élu, il faut désormais prétendre raser gratis, savoir rêver debout ou savoir parler aux crétins d’électeurs comme les charlatans ! L’Hexagone est actuellement en apesanteur avec le traître technocrate Macron, la patriote démagogue Marine le Pen et l’islamo-gauchiste inconscient Mélenchon. Le pays va tout droit à la faillite, dans le mur, et se complaît à bouder le courageux Zemmour, le seul qui parle vrai, qui ne cache pas la Vérité aux Français et qui, comme de Gaulle, ne sombre pas dans la démagogie : invasion migratoire accélérée et perte de l’identité française, insécurité et assassinats de plus en plus fréquents, déficit des comptes publics de 6 %, déficit de la balance commerciale de 100 milliards d’euros, inflation de 5,2 %,récession au premier trimestre 2022, désintégration de la nation et perte du contrôle de l’ordre public au Stade de France, Éducation nationale et hôpitaux au bord de l’explosion… Le paquet démagogique des mesures de soutien du gouvernement Borne devrait porter l’enveloppe des aides supplémentaires aux Français à 46 milliards d’euros, soit plus que le budget de la défense et plus que la recette de l’impôt sur les sociétés, des mesures plus de deux fois supérieures à celles annoncées en Allemagne, Italie et Espagne où l’inflation est plus élevée qu’en France !

    La fin programmée et l’écroulement du bitcoin, des cryptomonnaies sans valeur intrinsèque, avec les innombrables arnaques et le blanchiment des capitaux est un signe prémonitoire de la catastrophe qui attend la France hédoniste, laxiste et insouciante. Binance, le géant des cryptomonnaies avec ses 90 millions de clients est en train de vaciller. Les cryptomonnaies laisseront la place à la monnaie numérique des banques centrales et disparaîtront un jour purement et simplement, pour devenir une nouvelle légende qui fera oublier aux Français les titres russes jamais remboursés de leurs grand-pères !

    L’envol des prix de l’énergie, des matières premières (nickel, palladium…), du blé et des engrais avec la guerre en Ukraine vient s’ajouter au chaos inflationniste mondial. La Russie est soi-disant un nain économique, mais un géant pour les matières premières et l’énergie. Le baril de pétrole à 70 dollars environ fin 2021 a presque doublé ; il pourrait bientôt atteindre 180 dollars. Dans la même période, les cours du gaz ont été multipliés par 6, ce qui réjouit Poutine ! La démondialisation en cours accélérée par l’embargo, les sanctions économiques et la guerre en Ukraine ne peut que contribuer à renchérir les coûts et augmenter l’inflation ! Il est suicidaire pour l’Europe de remplacer le gaz écologique du gazoduc Nordstream par le gaz de schiste américain plus cher, polluant à l’extraction, transporté par des méthaniers polluant l’océan Atlantique, avant d’être regazéifié d’une façon polluante et coûteuse dans des complexes chimiques à construire dans les ports européens. La Russie est un fournisseur européen fiable et sérieux bien préférable à la dépendance américaine d’outre- Atlantique.
    L’inflation actuelle n’est donc pas seulement monétaire, suite à la fuite en avant depuis 2008 des banques centrales. C’est aussi une inflation par les coûts, suite à la démondialisation et à la raréfaction des ressources. Les banques centrales sont aujourd’hui impuissantes, complètement dépassées par les évènements, au pied du mur ! Il est donc possible de parler d’une inflation hybride incontrôlable qui conduira au krach boursier du siècle et à l’explosion de la zone euro !

    Toutes les institutions internationales (OCDE, FMI, Banque mondiale) réajustent leurs prévisions et ne parlent plus que de croissance faible et d’inflation forte ! L’OCDE par exemple vient de doubler pour 2022 la prévision d’inflation pour ses pays membres à 8,5 % et abaisse la croissance mondiale à 3 %. Les taux vont continuer de monter et les dettes publiques ou privées seront de plus en plus difficiles à rembourser ! Au final, ce sera la crise monétaire, l’effondrement de l’euro et du dollar tandis que le rouble de Poutine, lui, tiendra le choc !
    Jamie Dimon, le patron de JP Morgan estime que « les investisseurs devraient se préparer à un ouragan qui est juste là venant vers nous » alors qu’il évoquait les effets combinés de l’inflation, des resserrements monétaires et de la guerre en Ukraine. Il ajoute que « nous sommes face à quelque chose qui pourrait faire l’objet de livres d’histoire pendant 50 ans ». Elon Musk, lui, veut subitement réduire de 10 % les effectifs de Tesla !

    L’or connaît actuellement un sentiment haussier record parmi les investisseurs particuliers européens. L’US Mint a vendu 147 000 onces d’or le mois dernier, ses meilleures ventes de mai en 10 ans. Quant aux ventes de lingots d’or américains, ils sont en hausse de plus de 400 °% par rapport à la moyenne quinquennale entre 2015 et 2019 ! La relique barbare aura le dernier mot face aux cryptomonnaies, face aux réalités géopolitiques, sociétales et économiques, face à la folie des hommes, face à la démagogie des pseudo-élites occidentales et à la naïveté, au manque de courage des peuples décérébrés par la pensée unique !

  • « Encore et toujours l'axe germano-américain » vu par Éric Zemmour

     

    L'Allemagne est devenue l'interlocuteur incontournable des États-Unis en Europe, brisant les dernières illusions françaises d'un couple franco-allemand au premier plan. Grand lecteur de Jacques Bainville, Eric Zemmour [Figaro magazine du 29.04] analyse la situation présente à la lumière d'un siècle d'histoire. Dont Bainville a démonté les mécanismes en son époque, qui, à bien des égards, préfigure le nôtre. Zemmour prolonge l'analyse jusqu'à nous avec pertinence. Et, comme au siècle dernier, la faiblesse de la France tient de même en tout premier lieu à son système politique. LFAR            

     

    XVM46b79742-8908-11e5-8758-aadd64fa74f8.jpgIl ne fait même plus semblant. Quand Obama vient en Europe, il ne s'arrête qu'à Berlin. Ne discute qu'avec Angela Merkel. Ne fait l'éloge que de la chancelière. La petite classe française, italienne, et même anglaise, est priée de se déplacer. Comme si les Américains avaient fini par trouver le fameux numéro de téléphone que Kissinger cherchait en vain pour l'Europe ; un numéro à l'indicatif berlinois. Comme s'il y avait la première et la deuxième division. Une hiérarchie qui ruine les illusions françaises sur le couple franco-allemand. Quand on se souvient que le général de Gaulle comptait sur l'Europe des six - dirigée par la France - pour «retrouver la place qu'elle avait perdue depuis Waterloo, la première du monde» - on évalue à sa juste mesure la décadence française. Et l'éclat de la revanche allemande. Obama n'est pas le seul à agir ainsi. Le sultan turc Erdogan a, lui aussi, négocié en tête-à-tête avec Merkel l'affaire des réfugiés syriens.

    Les Turcs ont renoué avec le tropisme berlinois des Ottomans. L'Amérique aussi. Les deux guerres mondiales ne doivent pas nous aveugler. A chaque fois, le ralliement américain aux armées franco-anglaises fut tardif et décisif. Mais il effaçait surtout dans les mémoires le soutien constant que l'Amérique avait apporté à son adversaire allemand. Soutien financier, diplomatique, et idéologique qui renforçait une proximité née de l'immigration allemande en Amérique, et d'une même obsession de la puissance industrielle, qui fonde l'impérialisme des armes. En 1870, les Américains se réjouissaient déjà de la défaite de Napoléon III dont ils venaient de se débarrasser dans leur arrière-cour mexicaine. A la fin de la Première Guerre mondiale, ils empêchaient Foch et Pétain de rentrer victorieux à Berlin. Les Allemands resteront persuadés de ne pas avoir perdu la guerre. Pendant les années 20, les Américains soutiennent financièrement, médiatiquement et diplomatiquement la «pauvre» République de Weimar assaillie et occupée par les «méchants» bellicistes français. Ce soutien, financier en tout cas, se poursuivra encore sous Hitler. Après 1945, les Français et les Anglais ont convaincu les Américains de transformer l'Allemagne en pays agricole. Mais ceux-ci font marche arrière. La menace soviétique fait taire les récalcitrants. En 1963, Kennedy prononce le fameux discours « Ich bin ein Berliner », non pour défendre Berlin contre les chars russes, mais pour couler l'alliance privilégiée des «deux vieillards», Adenauer et de Gaulle, scellée quelques mois plus tôt. Et en 1990, alors que Margaret Thatcher menace Kohl d'une guerre, c'est l'Américain Bush qui donne sa bénédiction à la réunification allemande. La messe est dite. La France a renoncé à se battre. La France de Sarkozy essayait d'être reconnue par le maître américain comme le meilleur élève de la classe otanienne. Ambition dérisoire que Hollande n'a même plus. 

    Eric Zemmour           

  • Société • A nos cousins français ... Bons baisers du Québec

     

    Par Mathieu Bock-Côté 

    Un très beau texte que nous avons aimé. Un de plus, parmi tous ceux, nombreux, publiés récemment par Mathieu Bock-Côté. Le fait qu'il ait été écrit avant le carnage niçois du 14 juillet au soir, n'ôte rien, nous semble-t-il, à sa fraicheur et à son actualité.  LFAR

     

    3222752275.jpgC’est le 14 juillet. La fête nationale de la France. Un pays magnifique, qui a marqué pour le mieux l’histoire de l’humanité.

    Un pays éprouvé, depuis quelques années, par une violence sauvage à son endroit. On pense au terrorisme. On pense aussi à la violence intérieure dans certains quartiers. Le pays traverse une crise majeure.

    Aujourd’hui, la France souffre. Ses enfants sont tentés par l’exil. Plusieurs traversent l’Atlantique.

    Mère patrie

    Si la France est attaquée, c’est qu’elle demeure aussi un symbole : elle incarne la meilleure part de l’Occident. Elle conjugue liberté et enracinement, elle a le charme de l’urbanité la plus sophistiquée et des terroirs les plus féconds. Elle est chrétienne et laïque.

    Mais aujourd’hui, j’aimerais parler de notre rapport à la France. J’aimerais dire : de notre rapport à la mère patrie, mais nous avons perdu l’habitude de parler ainsi.

    Pendant longtemps, les Québécois aimaient rappeler leurs racines françaises. Alors qu’ils étaient méprisés par les Canadiens anglais, ils leur disaient ainsi : nous aussi venons d’une grande civilisation. C’était aussi une époque où on vénérait nos ancêtres. On ne les regardait pas avec condescendance.

    Mais notre rapport à la France s’est relâché. Aujourd’hui, on aime se faire croire que c’est un pays comme un autre. On le snobe même un peu.

    Par exemple, on se fait une fierté de mieux parler anglais que les Français, comme si la maîtrise de la langue de l’empire américain était un signe indéniable de modernité. Quand les Québécois répètent agressivement qu’ils sont nord-américains, ce n’est pas seulement pour rappeler une évidence géographique. C’est aussi pour se détacher une fois pour toutes du vieux pays.

    On regarde la France comme un gigantesque musée gastronomique dont les grandes heures sont révolues. Sauf que nous nous trompons. Aujourd’hui, en 2016, nous avons encore besoin de la France.

    D’abord et avant tout parce que la France demeure et demeurera toujours le cœur vivant de la langue française. Si les Québécois ont survécu comme peuple, c’est en bonne partie parce qu’ils parlaient une grande langue internationale qui leur donne accès au monde.

     

    Trésors littéraires 

    Je me demande souvent comment nous pouvons volontairement nous priver des trésors de la littérature française. Si nous lui donnions toute la place qu’elle mérite, peut-être pourrions-nous réapprendre à parler notre langue. Et si, comme on le croit, la langue française est une patrie intime, celle de nos âmes, celle de nos cœurs, il faudrait cesser de considérer qu’il s’agit d’une littérature étrangère.

    Nous aurions beaucoup à apprendre de la France. Son sens de la controverse, notamment. Là-bas, un débat n’est pas nécessairement une chicane. On admirera aussi la place de la culture générale dans la vie publique. Au Québec, dès qu’on quitte le registre du vocabulaire de base, on est accusé d’élitisme.

    Osons la formule suivante : pour les Québécois, la France n’est pas un pays comme les autres. C’est encore un peu le nôtre.

    Bonne fête nationale, cousins Français !   

    Article - repris par Causeur - initialement publié dans Le Journal de Montréal. 

    Mathieu Bock-Côté
    est sociologue, auteur du "Multiculturalisme comme religion politique"

    Le multiculturalisme comme religion politique

    Ed. du Cerf, 2016 - 24,00 €

  • Éphéméride du 28 juin

    1919 : Signature du calamiteux Traité de Versailles

     

     

     

     

    Célébration de saint Irénée, Primat des Gaules, mort en 202 

     

    Né à Smyrne, vers 130, Irénée arrive en Gaule en 157, et rejoint Pothin, à Lyon, dont il devient le deuxième évêque, puisqu'il succède à ce même Pothin, premier évêque de la ville - et même des Gaules - et qui fut victime (avec Blandine et ses compagnons) de la grande persécution de Marc-Aurèle en 177 (voir l'Éphéméride du 2 juin).

    Saint Jérôme et Grégoire de Tours affirment qu'il serait, lui aussi, mort martyr, durant la persécution de Septime-Sévère.             

    Saint Irénée est important à plus d'un titre :

    • D'abord, il enracine la ville de Lyon, et l'ensemble des Gaules, dans les origines mêmes du Christianisme, puisque - comme Pothin, à qui il succède - il a connu Polycarpe, compagnon de route et disciple de saint Jean l'Évangéliste.

    • Ensuite, en cette fin du IIème siècle, alors que les sectes gnostiques sapaient les bases mêmes de la religion chrétienne, saint Irénée contribua à rétablir la paix au sein de l'Église en prêchant la tradition : pour lui Rome est le centre de l'Église avec lequel "toutes les Églises doivent s'accorder à cause de sa principauté supérieure, car c'est par la succession des Pontifes romains que la tradition apostolique de l'Église est parvenue jusqu' à nous."

     

    "La tradition des apôtres est manifeste dans le monde entier : il n'y a qu'à la contempler dans toute église, pour quiconque veut voir la vérité. Nous pouvons énumérer les évêques qui ont été institués par les apôtres, et leurs successeurs jusqu'à nous : ils n'ont rien enseigné, rien connu qui ressemblât à ces folies. Car si les apôtres 28 juin,mont aiguille,vercors,charles viii,premiere guerre mondiale,traité de versailles,clémenceau,lloyd georges,wilson,alsace-lorraine,bainville,alexis carrelavaient connu des mystères cachés dont ils auraient instruit les parfaits, en dehors et à l'insu du reste (des chrétiens), c'est surtout à ceux auxquels ils confiaient les Églises qu'ils les auraient communiqués. Ils exigeaient la perfection absolue, irréprochable, de ceux qui leur succédaient et auxquels ils confiaient, à leur place, la charge d'enseigner... Il serait trop long... d'énumérer les successeurs des apôtres dans toutes les Églises; nous ne nous occuperons que de la plus grande et la plus ancienne, connue de tous, de l'Église fondée et constituée à Rome par les deux très glorieux apôtres Pierre et Paul; nous montrerons que la tradition qu'elle tient des apôtres et la foi qu'elle a annoncée aux hommes sont parvenues jusqu'à nous, par des successions régulières d'évêques... C'est avec cette Église (romaine), en raison de l'autorité de son origine, que doit être d'accord toute Église, c'est-à-dire tous les fidèles venus de partout; et c'est en elle que tous ces fidèles ont conservé la tradition apostolique."

     

    Cent ans avant l'arrivée de Saint Irénée, deux acteurs/témoins majeurs - mais non chrétiens... - de l'Affaire Jésus étaient venus en Gaule, pour y finir leurs jours : Ponce Pilate et le roi Hérode Antipas, ceux-là même qui, avec l'accord de Joseph Caïphe, chef du Sanhédrin, avaient jugé et condamné Jésus : voir l'Éphéméride du 27 février...

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    https://christus.fr/tag/saint-irenee/

     

     

     24 juin,loi d'exil,orléans,du pont de nemours

     

     

    1492 : La première "ascension" officielle...

     

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    Le Lorrain Antoine de Ville, alors capitaine de Montélimar, atteint le sommet du Mont Aiguille (2097 mètres), dans le massif du Vercors (ci dessous). La mission lui fut confiée par Charles VIII, curieux et impressionné par cette cime étrange que l’on disait "infranchissable".

    Parti avec près de vingt hommes et un notaire,  Antoine de Ville, après avoir accompli le premier véritable exploit montagnard répertorié, prend possession - au nom du roi de France - de cette terre jusqu'alors in explorée, au cœur du royaume, dans le petit pays de Trièves, en Dauphiné. Dans ce vaste terre-plein des hauteurs, il trouve "un beau pré" et une "belle garenne de chamois qui jamais n'en pourront partir", prisonniers qu'ils sont des parois vertigineuses limitant de toutes parts le sommet...

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    1545 : Androuet du Cerceau obtient des Lettres patentes royales
     
     
    Elles lui accordent pour 3 ans une complète protection contre la vente de copies non autorisées de ses "Ouvraiges et figures d'architectes, cornices, moresques, et compartiments".

    On ne possède que très peu de dates sûres concernant Jacques 1er Androuet Du Cerceau (ci dessous), auteur de la première anthologie d'architecture française avec son ouvrage Les Plus Excellents Bastiments de France (1579). Il y décrit et y dessine les plus célèbres châteaux de la Renaissance dont Chambord, Blois, Fontainebleau, les Tuileries, etc...

    Ce travail lui permet de nourrir ses propres recherches théoriques et esthétiques et c'est ainsi qu'il conçoit et propose de nouveaux modèles, de nouveaux plans, de nouveaux espaces, d'une extrême modernité, qui marqueront les siècles suivants.

    Mais, pour tout le reste, c'est un illustre inconnu...

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    De  Guillaume Benoit (sur Evene) :

    "...De Jacques Androuet Du Cerceau on ne sait pas grand-chose, sinon qu'il fut considéré à son époque comme l'un des plus grands architectes français. Mais un architecte sans construction authentifiée... La question a le mérite de plonger dans des abîmes de perplexité. Quelle révolution a pu mener ce créateur pour être reconnu par certains comme "l'inventeur de l'architecture à la française" ? Véritable virtuose, il multiplie les gravures, eaux-fortes et dessins pour représenter les trésors architecturaux historiques.

    Avec son ouvrage Les Plus Excellents Bastiments de France (1579), c'est d'abord un véritable panorama de l'architecture française que dessine, page après page, Androuet Du Cerceau. D'une finesse rare, les traits de l'architecte… (révèlent) les trésors du patrimoine, à l'image des châteaux de Chambord, Blois, Fontainebleau ou des Tuileries qui sont étudiés à travers le regard d'un architecte artiste. C'est là toute la force d'Androuet Du Cerceau qui, lancé à corps perdu dans un inventaire exceptionnel, rétablit les proportions, agrémente les ornementations d'influences originales et impose une exigence nouvelle à l'école française..."

     

    http://fr.structurae.de/persons/data/index.cfm?id=d000159

     

    http://www.richesheures.net/page-general/documents02.htm

           

     

    24 juin,loi d'exil,orléans,du pont de nemours

     

     

    1873 : Naissance d'Alexis Carrel
     
     
    Il reçut le Prix Nobel de Médecine 1912.
              
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     "Certes les êtres humains sont égaux mais les individus ne le sont pas."

    "Le plus grand malheur que la civilisation scientifique a apporté aux hommes est l'oisiveté." - L'Homme, cet inconnu

    "C'est la sélection des détails et non pas leur nombre, qui donne à un portrait sa ressemblance." - L'Homme, cet inconnu

    "Chaque homme est une histoire qui n'est identique à aucune autre." - L'homme, cet inconnu

    "La civilisation a pour but, non pas le progrès de la science et des machines, mais celui de l'homme." - L'Homme, cet inconnu
     
     
    Courte biographie - en anglais -, qui a le mérite de ne présenter "que" les données objectives de sa vie, sans entrer dans le débat toujours biaisé et faussé, chez nous, par la tyrannie du politiquement correct et de la "vérité officielle", issue de 1945 :
     
     
     
     
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    1919 : Signature du Traité de Versailles
     
     
    Dans notre Catégorie Grandes "Une" de L'Action française, voir les deux "Une" suivantes :
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  • EXPOSITION • Madame Vigée Le Brun, retour en grâce au Grand Palais

    La princesse Anna Alexandrovna Golitsyna,de Élisabeth Louise Vigée Le Brun (vers 1797). - Crédits photo : MHood

    Eric Biétry-Rivierre, pour le Figaro, a donné sur cette exposition - en cours jusqu'au 11 janvier 2016 - des aperçus qui encouragent à s'y rendre. En tout cas, vous voilà informés !   

    Le Grand Palais consacre une belle rétrospective à celle qui fut la portraitiste préférée de Marie-Antoinette avant de devenir celle de la plupart des grandes cours d'Europe.

    Ce peintre souffre d'un triple handicap. Et il fallait bien le Grand Palais pour redresser l'image. Primo: Élisabeth Louise Vigée Le Brun (1755-1842) a servi de caution féminine à l'histoire de l'art. Quand elle est mentionnée, c'est surtout comme un caractère ayant eu le courage de s'imposer dans un milieu masculin. Secundo: ayant traversé les temps agités, du crépuscule de l'Ancien Régime au règne de Louis-Philippe, Vigée a écrit. Beaucoup. Au soir de sa vie, ses Souvenirs étaient devenus très épais. Ils constituent aujourd'hui une source de première main sur les cours et les salons d'Europe dans laquelle les historiens puisent à plaisir. Mais, du coup, voilà notre dame réduite à son rôle de grand témoin; d'abord chroniqueuse avant que d'être peintre. Tertio: quand Vigée est tout de même étudiée comme telle, on évoque essentiellement ses premiers succès. Ceux qui la conduisent à devenir la portraitiste préférée de Marie-Antoinette. Or la majeure partie de sa production est postérieure à 1789. L'exposition décline cette dernière au premier étage du Grand Palais, après avoir rappelé au rez-de-chaussée la formation, les amis, les concurrents (et aussi les concurrentes!), l'établissement à l'Académie et à Versailles, enfin la gloire, notamment acquise comme reine de la mode puis comme maître des scènes de tendresse maternelle.

    Digne de Chardin

    On découvre alors une artiste qui connaît parfaitement ses classiques, qui traite les carnations avec l'ambition d'un Rubens (dont elle se rêvait la compagne) ou d'un Van Dyck, qui joue parfaitement du langage de la couleur, qui s'attache à la précision des matières et à la vivacité des étoffes avec le soin des génies romains, vénitiens ou bolognais. Enfin, Vigée excelle dans l'art délicat d'enjoliver sans que cela se voie. Ses modèles ne sont jamais trahis par un excès de tricheries. Toutefois, celles-ci existent.

    Cette science infuse de la grâce, sans doute l'a-t-elle acquise également à l'étude de Raphaël. Au Grand Palais, alors qu'on ignore l'identité de la majorité des modèles, les portraits émeuvent. Le sourire d'une bouche pulpeuse découvrant volontiers ses dents, un regard pétillant, sérieux ou rêveur, la superficialité en réalité très travaillée des chapeaux ou des rubans à la mode, tout, jusqu'à ce sang bleuté qui semble circuler sous les peaux laiteuses, concourt à un sentiment de fraîcheur, de délicatesse et de liberté sensuelle. Tant chez les hommes que chez les femmes. Et, par-dessus tout, chez les enfants. À commencer par ses plus proches: son frère cadet, Étienne, et sa fille unique, Julie. Le premier, Vigée le peint alors qu'elle n'a que 14 ans. Voilà d'emblée un chef-d'œuvre digne de Chardin. Campé de trois quarts, coiffé d'un tricorne et muni de son matériel de dessinateur, Étienne nous fixe avec une fierté d'adulte seulement démentie par ses joues roses. Ironie de l'histoire, à la Révolution, il deviendra membre du Comité de nationalisation des biens du clergé. Autant dire un ennemi pour Vigée la monarchiste. De son côté, Julie, qu'on découvre en bébé aux grands yeux, lovée dans un giron maternel rayonnant, se métamorphose en Vénus adolescente (Rubens encore). Sa mine mélancolique prélude aux pires orages. Ils ne manqueront pas et la rupture sera vécue comme un échec par Vigée. Le seul peut-être d'une carrière et d'une vie en tous points exceptionnelles. •

    « Elisabeth Louise Vigée Le Brun » au Grand Palais. 3, av. Eisenhower (VIIIe). Tél.: 01 44 13 17 17. Horaires : de 10 h à 20 h sf mar., mer. jusque 22 h. Jusqu'au 11 janvier. Cat.:RMN, 432 p., 50 € .   

    Eric Biétry-Rivierre            

  • Cinéma • La Prière

     

    Par Guilhem de Tarlé 

    La Prière, un drame de Cédric Kahn, avec Anthony Bajon (Thomas), Louise Grinberg (Sybille), Hanna Schygulla (Sœur Myriam). 

    Sans doute La Scène incongrue de Thomas et Sybille était-elle le prix à payer pour la distribution de ce film, sans laquelle on pourrait dire de cet opus qu' il est tout simplement, intrinsèquement, prière.

    Durant 1h50 les spectateurs communient dans une action  de grâce, un Deo gratias, pour ces communautés - et il en est une semblable ici en Berry  - qui accueillent et qui soignent par la prière et par le Travail (ora et labora selon la règle Bénédictine) ces garçons et ces filles que la drogue voulait détruire.

    Un véritable documentaire, dont la réalisation a pourtant été dénoncée (si la note que j'ai sous les yeux n'est pas une fake news) par la communauté du Cenacolo selon laquelle « l'intuition du film (aurait) germé dans le cœur du réalisateur lors d’une visite de (leur) maison de Lourdes ».

    Alors pourquoi un tel reniement ? Peut-être à cause des gifles de Sœur Myriam... Plus sérieusement sans doute parce que cette fiction dévoile la fragilité de ces résurrections : est-on bien sûr que Thomas ne retombera pas ?

    Malgré le Chant de l'Espérance

    Il me dit « reprends courage,
    L'espérance est un trésor,
    Même le plus noir nuage
    A toujours sa frange d'or ».

    Malgré la prière, ce film n'est-il pas profondément pessimiste ?

    Les garçons et les filles qui racontent leurs histoires restent enfermés dans la communauté. Ceux qui ont cru pouvoir en sortir  y sont retournés  bien vite, y retrouver sa protection.

    Le film pèche par l'absence de preuves de succès, d'hommes et de femmes qui reviendraient plusieurs années après, témoigner de ce qu'ils sont devenus, comment ils ont réussi leur vie.

    Finalement est-ce la prière qui sauve ou la vie en communauté ? 

    Je te demande pardon, Seigneur, pour mon manque de foi.  

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plusieurs dizaines d’autres sur mon blog Je ciné mate.