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Quel est l’enjeu majeur du ministère de la Culture pour 2011 et après ? par Christine Sourgins :
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"Passer d‘une culture pour tous à une culture pour chacun" (1) sic. Rien moins que d‘inverser la politique culturelle qui fut l’ambition de Malraux. Pourquoi ? Parce que la "démocratisation culturelle a échoué" : la faute à qui ? A un ministère qui crée un art officiel administré par une caste de fonctionnaires liés aux intérêts mercantiles ? Non, vous n’y êtes pas : l‘obstacle à une politique de démocratisation culturelle, c'est … la culture elle-même ! Car elle conduit "sous couvert d'exigence et d'excellence, à un processus d'intimidation sociale" et cette quête d' "exigence et d'excellence" de la "culture pour tous" en ferait une culture d‘élite, horresco referens ! La "culture pour chacun", serait plus populaire, et pourrait, à partir de l'intime, déjouer l' "intimidation sociale" pour créer du lien social. Contradiction dans les termes : plus on se replierait sur l’intime, plus on resterait entre soi … plus on se relierait aux autres !"La culture, j'aime à le dire, est du domaine de l'intime", confie le Ministre. Donc la culture est tombée au niveau de la religion en régime de laïcité : ravalée au niveau d’une affaire personnelle ! En réalité, on ne saurait opposer "culture pour tous" à "culture pour chacun" sans détruire ces deux acceptions, tant elles sont complémentaires : car c‘est au sein d‘une culture générale qu'on peut forger la sienne propre. Mais non, on nous promet de passer d’une culture de l’offre à une culture de demande : la culture presse-bouton en somme. Et à 2 vitesses : ceux qui "slament" resteront entre eux, (cela ne les dérangera guère, la vie en clan et en tribu étant tendance) ; les amoureux de La Princesse de Clèves s’apprêtent, eux, à dépérir : pas de subventions pour une aristo ! La "culture pour chacun" découragera encore plus toute pratique artistique jugée "élitiste" par l'élite économico-médiatique au pouvoir. Le ministère bouge pour que rien ne change : l’Etat n’a pas besoin de citoyens cultivés mais juste de consommateurs. L’exigence, l’excellence ? Beurk, dit le Ministre ! Rappelons lui, ce mot de Goethe : "la barbarie, c’est le refus de l’excellence". (1) Document interne de sept 2010 : "Culture pour chacun. Programme d'actions et perspectives". |