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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Éphéméride du 28 mars

    1994 : Mort d'Eugène Ionesco, de l'Académie française

     

     

    58 Avant J.C. : Les Helvètes entament leur migration vers la Gaule 

     

    28 mars,guerre de crimée,alma,sébastopol,malakoff,mac mahon,hydravion,ionesco,charles x,napoléon iii,henri favreEn l'an 58, sous la pression des Germains, les Helvètes résolurent de quitter leurs montagnes et d'aller s'établir à l'Ouest, plus loin de ces ennemis menaçants : en Gaule. Mais les Gaulois, dont plusieurs tribus étaient déjà alliées de Rome en général, et de César en particulier, firent appel à celui-ci pour repousser ce qui était, de fait, une invasion pour eux, même si, pour les Helvètes, il ne s'agissait que de fuir devant la "pression" des Germains.

    28 mars,guerre de crimée,alma,sébastopol,malakoff,mac mahon,hydravion,ionesco,charles x,napoléon iii,henri favreJules César a relaté son intervention en Gaule contre les Helvètes, les Rauraques, les Boïens, les Latobices et les Tulinges : un premier affrontement à Genève, où les Helvètes ne purent enfoncer les lignes romaines, puis les Helvètes prenant la direction de la Loire, suivis par les six légions de César.

    Le premier affrontement se produisit sur l'Arar (aujourd'hui la Saône), début juin : Labienus, le lieutenant de César, attaqua par surprise les Helvètes qui n'avaient pas encore traversé le fleuve, en tuant un grand nombre, le reste de l'armée helvète étant à l'abri sur l'autre rive. Après ce combat, César fit construire un pont sur la Saône pour poursuivre le gros de l'armée helvète : pendant deux semaines, il les suivit vers le nord, mais il n'y eut que quelques accrochages entre les cavaleries des deux camps.  

    Après ces quatorze jours de poursuites, César et Labienus se dirigèrent vers Bibracte, la capitale de leurs alliés Eduens, pour y chercher des vivres, laissant les Helvètes poursuivre leur chemin; mais ces derniers rebroussèrent chemin et attaquèrent l'armée romaine.

    Engagée vers midi, la bataille de Bibracte dura jusque tard dans la nuit; les Helvètes se replièrent finalement vers la région de Langres, où, faute de soutien, ils durent capituler.

    28 mars,guerre de crimée,alma,sébastopol,malakoff,mac mahon,hydravion,ionesco,charles x,napoléon iii,henri favreMais Jérôme Carcopino (ci contre) a bien expliqué pourquoi César ne voulut pas massacrer les Helvètes, et les laissa, au contraire, rentrer dans leurs montagnes : César voulait d'abord éviter qu'un pays si peu éloigné de Rome restât désert, et que les Germains s'en emparassent; il voulait aussi gagner une renommée de clémence, qui lui serait politiquement fort utile, par la suite.

    Le champ de bataille de Bibracte se situe sans doute à Montmort (Saône-et-Loire), où des fouilles ont mis au jour un fossé vraisemblablement creusé par les légionnaires de César, et cette bataille de Bibracte mit ainsi fin à la migration des Helvètes au début de la Guerre des Gaules.

    Le courage helvète fut relevé par César lui-même ("personne ne put voir un ennemi tourner le dos", écrit-il), mais, pourtant, Bibracte n'eut pas, en Suisse, la valeur emblématique d'Alésia en Gaule. 
    • www.littlearmybuilder.com/articles/bibracte_1 

     

    Cinq mois après avoir été appelé par les Gaulois pour les protéger contre les Helvètes, César sera de nouveau appelé par eux pour les protéger d'une nouvelle menace, encore plus dramatique : l'invasion germanique menée par Arioviste. César répondra favorablement à cette seconde demande, écrasera et refoulera les Germains (voir l'Éphéméride du 5 août) comme il avait écrasé et refoulé les Helvètes; mais, cette fois, il ne partira plus de la Gaule... 

     

    Les Basques puis les Celtes constituent les premiers peuplements connus de la Gaule, qui allait devenir la France. Sur ces deux populations premières vint se greffer l'influence décisive des Grecs et des Romains : voilà pourquoi nous évoquons largement, dans nos Éphémérides, les pages fondatrices de notre identité profonde que nous devons à l'Antiquité : voici le rappel des plus importantes d'entre elles, étant bien entendu qu'un grand nombre d'autres Éphémérides traitent d'autres personnalités, évènements, monuments etc... de toute première importance dans le lente construction du magnifique héritage que nous avons reçu des siècles, et qui s'appelle : la France...

     

    En réalité, si la conquête de la Gaule était nécessaire à César pour sa prise du pouvoir à Rome, il faut bien admettre que "le divin Jules" avait été appelé à l'aide, en Gaule, par les Gaulois eux-mêmes, incapables de s'opposer au déplacement massif des Helvètes, quittant leurs montagnes - en 58 avant J.C - pour s'établir dans les riches plaines du sud ouest; César vainquit les Helvètes à Bibracte (voir l'Ephéméride du 28 mars); cinq mois plus tard, envahis par les Germains d'Arioviste, les Gaulois le rappelèrent une seconde fois : César vainquit et refoula les Germains au-delà du Rhin (voir l'Éphéméride du 5 août); et, cette fois-ci, auréolé de ses deux prestigieuses victoires, et gardant plus que jamais en tête son objectif premier (la conquête du pouvoir à Rome), César ne voulut plus se retirer de cette Gaule où on l'avait appelé, et dont la conquête serait le meilleur tremplin pour ses ambitions politiques à Rome... Il fallut six ans à Vercingétorix pour fédérer les divers peuples de Gaule contre le sauveur romain : le soulèvement général commença par le massacre des résidents romains à Cenabum (l'actuelle Orléans), en 52 (voir l'Éphéméride du 23 janvier); le 28 novembre de la même année, Vercingétorix remporta la victoire de Gergovie (voir l'Éphéméride du 28 novembre); mais, moins d'un an après, enfermé dans Alésia, Vercingétorix vécut l'échec de l'armée de secours venue à son aide de toute la Gaule (voir l'Éphéméride du 20 septembre) : il capitula une semaine après (voir l'Éphéméride du 27 septembre). Emmené captif à Rome, il fut mis à mort six ans plus tard, en 46 (voir l'Éphéméride du 26 septembre)...

     

    Cependant, dans sa conquête des Gaules, César n'eut pas seulement à lutter contre les tribus gauloises proprement dites : il s'opposa également à Massalia, puissance amie et alliée de Rome, mais qui ne voulut pas choisir entre César et Pompée lorsque la guerre civile éclata entre ceux-ci : César réduisit Massalia, mais avec difficulté (voir nos trois Éphémérides des 19 avril, 27 juin et 31 juillet)...

     

      Enfin, pour être tout à fait complet avec le rappel de ce que l'on peut trouver dans nos Éphémérides sur ces pages de notre Antiquité, mentionnons également nos trois Éphémérides traitant de :

    la victoire sur les Cimbres et les Teutons, remportée par Caius Marius, oncle par alliance de Jules César en 86 (il avait épousé sa tante, Julie, et mourut en 86 : voir l'Éphéméride du 17 janvier);

    l'assassinat de Jules César en 44 Avant J-C (voir l'Éphéméride du 15 mars);

    notre évocation de Massalia, sa puissance et son rôle à l'époque (voir l'Éphéméride du 11 avril)...

     

     

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    1854 : Début de la Guerre de Crimée

     

    La France et l'Angleterre déclarent la guerre à la Russie : c'est le début de la Guerre de Crimée.

    La petite histoire en retiendra que plusieurs noms qui résonnent familièrement à nos oreilles viennent de là, comme Alma, Sébastopol ou Malakoff. 

    Et que c'est à Malakoff, précisément, que, le 7 septembre 1855, le général Patrice de Mac Mahon (ci dessous), après avoir brillamment conquis les positions russes prononça son fameux "J’y suis ! J’y reste". 

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    En son for intérieur, Mac Mahon était royaliste, mais, plus encore, légaliste et formaliste. Sa femme, beaucoup plus jeune que lui, était beaucoup plus militante, et devait d'ailleurs accepter la présidence d'honneur des Comités d'Action française à la création de celle-ci. L'ardeur politique de son mari était, hélas, bien que réelle, beaucoup moins intense...
    C'est ainsi qu'il "manqua" au Comte de Chambord, et qu'il porte sa part de responsabilité dans l'échec de la restauration en 1875 : voir l'Éphéméride du 24 août)...

     

    Plus profondément, on en retiendra aussi que c'est le premier conflit de l’ère industrielle, avec la projection à des milliers de kilomètres de dizaines de milliers de soldats, et l’utilisation d’armes nouvelles: le cuirassé, l’obus explosif. Et que c’est aussi la première guerre que la photographie va immortaliser. Les victoires se succéderont, dont celle, le 19 septembre 1854, de la rivière de l’Alma (ci dessous), qui "efface la défaite de Waterloo", pensèrent certains.

    Mais pour le reste, les résultats de cette aventure sont loin d'être glorieux...

    De Jacques Bainville (Histoire de France, chapitre XX, La deuxième République et le Second empire) :

    "...Charles X avait songé à effacer les conséquences de Waterloo par une alliance avec le tsar en lui laissant le mains libres en Turquie. C'était une combinaison renouvelée de Tilsit. Napoléon III la renversa. C'est avec l'Angleterre, pour défendre l'intégrité de l'Empire ottoman, qu'il s'allia en 1854 contre la Russie. Guerre habilement choisie à tous les points de vue. Elle assurait à Napoléon III l'alliance anglaise. Elle était agréable, en France, aux catholiques, parce qu'elle avait pour prétexte le conflit des Lieux Saints revendiqués par les Russes schismatiques, et aux républicains qui haïssaient le tsar autocrate, le "tyran du Nord", persécuteur de la Pologne. Enfin, quand la puissance russe serait ébranlée, le champ deviendrait libre pour une intervention de la France en faveur des nationalités.

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    La guerre de Crimée ne devait pas nous rapporter autre chose. Après un siège d'un an, auquel l'armée française avait pris la plus grande part, Sébastopol tomba, la Russie s'avoua vaincue. Au congrès qui se tint à Paris en 1856, la France apparut comme la première puissance du continent. Napoléon III semblait avoir effacé et les revers de Napoléon 1er et le recul de la France, dans ce même Orient, en 1840. La Russie était refoulée loin de Constantinople. Elle était humiliée, affaiblie : de cette humiliation, il lui resterait une rancune contre nous. Seulement, l'Angleterre n'avait pas permis que les questions auxquelles Napoléon III tenait le plus, celle de Pologne, celle d'Italie, fussent même effleurées. Satisfaite de l'affaiblissement de la Russie, l'Angleterre se détachait déjà de nous.

    Ainsi, derrière des apparences de gloire et de grandeur, d'amères réalités se cachaient. En Prusse, un homme redoutable commençait sa carrière et il avait vu tout de suite le parti que son pays pouvait tirer de cette nouvelle situation : c'était Bismarck. La Prusse était la puissance la plus intéressée à un remaniement de l'Europe, parce que, sans la suppression de l'ordre de choses créé en 1815, elle ne pouvait pas expulser l'Autriche de la Confédération pour fonder à son profit l'unité allemande. La Russie venait d'être humiliée à Sébastopol comme la Prusse l'avait été à Olmütz. L'Autriche, "étonnant le monde par son ingratitude", avait abandonné le tsar qui l'avait sauvée de la révolution hongroise. La Prusse, en se rapprochant de la Russie ulcérée, préparait le moyen de dominer librement l'Allemagne..."

    guerre de crimée.jpg

    Guerre de Crimée, Roger Fenton, 1855 Coll. Musée d'Orsay, Paris

     

     

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  • Bernanos et la trahison bourgeoise, de Frédéric Winkler.

    « Celui qui défend la France, est toujours celui qui défend le royaume de France » (Charles Peguy, l’argent). La Révolution qui continue par la République est anti-civilisationnelle. Elle diminue, abaisse l’homme, le vide de toute substance qui faisait de lui un être responsable qui tentait de se dépasser pour améliorer sa condition. Désormais la loi écrase les individus créant un monde de fourmis dépourvu de toute dignité et distinctions. Seuls dominent des parvenus, soumis au monde consumériste, sans sève ni personnalité : « Que savez-vous de la Monarchie très chrétienne ?

    frédéric winkler.jpg– Qu’elle a été heureusement détruite vers 1793, par des gens de bien qui en proclamant à coup de canon la Liberté, l’Egalité et la Fraternité, comme l’avait fait d’ailleurs avant eux Notre-Seigneur Jésus Christ, ont été les véritables fourriers de l’Evangile – Très bien. Que désirez-vous ? – Un petit siège de sénateur, ou même un de conseiller général. Au besoin je me contenterais d’un bureau de tabac – Voilà toujours une paire de claques. Allez la renifler plus loin » (La Grande peur des bien-pensants). Bref la bourgeoisie a pris le pouvoir et imposé le règne de l’argent, qui existait bien sûr avant, mais ne dirigeait pas, l’aristocratie du sang contrebalançait ce pouvoir comme toutes les structures sociales et fondamentales du royaume, basé sur l’enseignement chrétien. La conséquence fut : « La corruption de l’intelligence par l’or », comme Maurras l’avait merveilleusement écrit dans « L’Avenir de l’intelligence ». Les conséquences seront terribles pour la France. On mesure aujourd’hui ce vide, lorsque l’on observe ce que notre riche passé a laissé, malgré tant de destructions et disparitions artistiques, comme l’effacement de notre langue si belle. Lorsque conscient des réalités de notre passé par les textes, actes notariés, guildes et traités, organisations et charités vécues, parchemins et héritages, le fossé devient abyssal entre la France d’hier et cette survivance d’aujourd’hui. Le code civil a détruit les familles dans la division des terres et c’est la fin des grandes propriétés privées, là « triomphe le socialisme d’Etat, l’avènement d’un maître mille fois plus impitoyable qu’aucun des tyrans débonnaires » (La Grande peur des bien-pensants). Finalement la bourgeoisie est remplacée par une nouvelle « aristocratie », celle des polytechniciens « dans les bras de laquelle on mettra finalement le sort de notre petit monde et qui montrera bientôt ce qu’elle est en réalité : « la plus inhumaine de toutes, la plus fermée » » (La Grande peur des bien-pensants). Bernanos ne souffre pas le « prêt à penser » comme ceux qui représentent les idées molles : « On met entre les mains de crétins bien-pensant une petite baguette, et il écarte aussitôt les gens du trottoir pour leur éviter de recevoir des briques sur la tête, mais il ne lui viendrait jamais à l’esprit que la maison que l’on est en train de démolir est justement la sienne », le mollasson s’écriant plaintivement : « Tout ce que vous voudrez, mais pas de gifle ! ». Bernanos était encore d’un temps où certaines provocations se terminaient en duel.
    Il n’hésite pas à s’adresser chrétiennement aux anticléricaux qui depuis longtemps vouent une haine au catholicisme : « ces morts-là sont sans vengeance. Pour moi, citoyens, j’avoue que je vis dans le doux espoir de faire payer un jour aux enfants de la famille une petite partie des dettes de leurs pères, mais qui donc retient le bras de tant d’entre nous sinon ces commandements de la conscience et le respect des lois divines que vos entreprises imbéciles tentent de détruire, et sans lequel nous vous aurions déjà balayés du monde ». On retrouve chez Bernanos les mêmes constats sur cette classe « déclassée », comme l’a bien analysé aussi plus proche de nous, Marie Madeleine Martin et bien d’autres. « La « bourgeoisie » moderne n’a plus rien à voir avec la classe bourgeoise traditionnelle. On ne peut guère douter, remarque-t-il, que depuis un demi-siècle elle « semble bien avoir cessé d'exister comme classe pourvu que l'on entende par là le groupe social conscient de ses droits et de ses devoirs ». Néanmoins le mot subsiste et il définit actuellement le ramassis d'individus qui résulte de la dégénérescence des corps sociaux antérieurs. Ainsi, « la presque totalité de l'ancienne aristocratie », les « rognures » du peuple, les éléments dénaturés de l'ancienne classe bourgeoisie, composent-ils cette catégorie de déclassés qui s'intitulent avec modestie : « bien-pensants ». Ces produits de la dissolution des cadres sociaux antérieurs présentent un certain nombre de « tares » qu'il va fustiger avec une particulière férocité. » (Bernanos et la politique, Serge Albouy). La lâcheté, les idées « molles », le conservatisme frileux des « cornichons à l’abri des courants d’air », bref ce « juste milieu » que la décence m’empêche de préciser, ce marécage des pensées frelatées, ce que le Christ vomissait dans la tiédeur des hommes, voilà ce que devient le commun des mortels ! Lors de la décadence de l’Empire romain, des « barbares », envahirent une cité dans le calme, les habitants étaient aux jeux du cirque. Ils n’eurent qu’à s’installer… Cela fait rire aujourd’hui mais ne sommes-nous pas devenues pire ? La République réforme à coups d’Ordonnance notre système social, de ses représentations du personnel aux retraites et personne ne bouge ! Alors que pour le ballon rond, à force de médias permanents, le « peuple » descend dans la rue, pour montrer son enthousiasme et applaudir des joueurs blindés d’argents, sponsorisé par des pays étrangers ? « Ces bien-pensants sont politiquement dépeints comme de craintifs conformistes, timides, apeurés, « obsédés par le péril révolutionnaire » - dont rien ne les préserve car ils croient « désespérément, naïvement, au triomphe inéluctable des idées qu’(ils) abhor(ent) ». Ces « passifs », ces « impuissants », ces « résignés », se caractérisent par une bien suspecte modération. « Qu’on pense ou non du bien de la modération indispensable à la vie en société, accorde le pamphlétaire, il est difficile de s’empêcher de sourire du spectacle de modérés par système qui, de leurs mains diligentes, déplacent et reculent sans cesse le fameux jalon qui doit marquer la limite des concessions possibles ». Avant-hier conservateur, hier opportunistes, libéraux, progressistes, puis républicains de gauche, cette « rage de conciliation » ne s’arrête – provisoirement encore – qu’au parti communiste… Cet opportunisme se double d'un égoïsme social aussi abject. Vouant un véritable culte à l'argent et un immense respect aux apparences de l'ordre, ils n’hésitent pas un instant à mettre les idées qu'ils représentent au service de leurs intérêts. (Serge Albouy. Bernanos et la politique) La Guerre d’Espagne, « l’absurde et horrible histoire de la Commune », Bernanos fustige les « Versaillais » dans leurs répressions, ces règlements de compte des bourgeois apeurés aux ordres de Thiers. Ce seront toujours les mêmes qui réprimeront les révoltes ouvrières, comme Clémenceau et bien d’autres, parce qu’ils veulent dormir tranquilles sur leurs avantages spoliés lors de la fumisterie révolutionnaire de 89 ! « Ces bourgeois « bien-pensants », champions d'un ordre qu'ils confondaient avec la sécurité de leurs biens et devenus « enragés par la peur », ont noyé dans le sang la révolte de ceux qu'ils n'avaient cessé d'exploiter. L'attitude des « bien-pensants » espagnols, bientôt, ne lui apparaitra guère différente de celle de leurs homologues français, 65 ans plus tôt... » (Serge Albouy. Bernanos et la politique)
    Et il nous arrive d’entendre parler de Bernanos quelquefois. Sur les ondes ou dans certains journaux, des hommes se revendiquant de droite, ou libéraux, voir même conservateurs, où d’un nouveau conservatisme, bref toujours d’une bourgeoisie bon teint, tentant de s’accaparer les idées de Bernanos, en ne livrant que ce qui les arrange et en laissant dans les cartons quelques lignes qui dérangent. Rendons à Bernanos son entière personnalité. Il était révolutionnaire, de cette fibre historique et empirique, concluant au Roi. Il détestait les « mous », le capitalisme libéral, car il était entier, c’était un chevalier comme pouvaient l’être les compagnons de Jehanne ou de Baudouin IV de Jérusalem, sans compromissions, d’une fidélité sans faille à la cause essentielle primordiale de la survie française : « Tous les « Français sont royalistes, la différence avec moi, c’est que moi, je le sais ». « Dans le domaine religieux, enfin, leur incurable médiocrité spirituelle, est mise à nouveau en lumière. La même horreur du risque, le même goût de biaiser, le même désir de se rallier au plus fort sont dénoncés. Finalement, ce « Cheptel bigot » qui considère l'Eglise comme une gendarmerie supplémentaire ne peut que décourager les incroyants de bonne volonté. Pourtant conclut-il, « notre malheur commun, la mauvaise fortune de la France veulent que ces déclassés, ces lâches et ces égoïstes - qui illustrent le mieux la décomposition de la société moderne - aient incarné (...) aux yeux du peuple ouvrier la propriété, l'ordre social, la religion, que ces faibles aient longtemps passé pour servir une pensée forte ». Si les choses vont mal dans le monde d'aujourd'hui, « si la France est une nation en décadence, si l'injustice triomphe, s'il n'y a plus de chrétienté, les responsables existent, commente Pierre-Henri Simon, et ils seront partout les mêmes : les bourgeois, la classe d'argent, médiocre par situation et par sentiments...
    La médiocrité bourgeoise n’a cessé à ses yeux de ronger l’édifice social. Il n’existe plus d’aristocratie. Face à cette bourgeoisie médiocre, avide et peureuse, seulement préoccupée des apparences de l’ordre, fait pendant un populisme verbal et un amour des humbles et des pauvres qui ne s’accompagne pas du moindre projet de réforme tendant à améliorer leur situation matérielle. » (Serge Albouy. Bernanos et la politique)
    FWinkler (http://boutique-royaliste.fr/index.php…) à suivre...

  • NOTRE FEUILLETON ESTIVAL : UN ETE AVEC JACQUES BAINVILLE...

    A partir du vendredi 19 juillet, et jusqu'à la fin du mois d'août, nous vous proposerons de découvrir, ou de mieux connaître, mais aussi de faire découvrir à d'autres (par le jeu des partages) l'immense Jacques Bainville, par le biais d'une photo quotidienne tirée de notre "Album Jacques Bainville" (lafautearousseau vous propose également un "Album Léon Daudet" et un "Album Charles Maurras").

     

     

    Aujourd'hui : 7. Un Bourbon sur le trône d'Espagne : le "bon choix"...

    La simple consultation d'une carte (ci dessus) suffit à comprendre "la lutte nationale contre la Maison d'Autriche", qui dura près de deux siècles; avec les héritages de Charles Quint, "la monstrueuse puissance était constituée, l'Espagne et l'Allemagne accouplées....." et la France prise dans une tenaille mortelle...

     



    1. Histoire de France, chapitre XIII : Louis XIV :

    "...L’événement prévu depuis les débuts du règne, depuis le mariage avec Marie-Thérèse, approchait. Le roi d’Espagne Charles II, beau-frère de Louis XIV et de l’empereur Léopold, allait mourir sans enfant. Selon que Charles II laisserait sa succession à l’un ou à l’autre de ses neveux, le sort de l’Europe serait changé. Le danger, pour nous, c’était que l’héritage revînt aux Habsbourg de Vienne, ce qui eût reconstitué l’empire de Charles Quint. D’autre part Charles II ne se décidait pas. D’innombrables intrigues se croisaient autour de son testament. Louis XIV pensait aussi, et avec raison, que si un Bourbon était désigné, ce ne serait pas sans peine et peut-être sans guerre qu’il recueillerait le magnifique héritage : Espagne, Flandre belge, une grande partie de l’Italie, le Mexique et presque toute l’Amérique du Sud. Pour un homme aussi sensé, c’était trop beau. Il savait maintenant que, dans tous ses projets, il devait compter avec les puissances maritimes. En outre, il était clair que l’Angleterre convoitait les colonies de l’Espagne. Louis XIV préféra donc négocier un traité de partage de la succession espagnole et, pendant près de trois ans, la carte de l’Europe fut maniée et remaniée de façon à donner satisfaction à tous les compétiteurs, Habsbourg et Bourbon, Bavière et Savoie. Les plans de Louis XIV étaient toujours dirigés par le principe des frontières et c’était en Lorraine, dans les Alpes, à Nice, qu’il cherchait des compensations à ses abandons de l’héritage espagnol. La mauvaise foi de Guillaume d’Orange (ci-dessus), au cours de ces pourparlers, est certaine, car seule l’Angleterre, dans ces projets, ne recevait rien.

    Un premier partage fut annulé par la mort du prince électoral de Bavière auquel l’Espagne, pour n’inquiéter personne, avait été attribuée. Tout fut à recommencer. La bonne volonté de Guillaume d’Orange manquait parce qu’une solution pacifique enlevait à l’Angleterre l’espérance de s’enrichir des dépouilles de l’Espagne dans les pays d’outre-mer. Ce qui manquait encore, c’était le consentement de l’empereur Léopold qui travaillait pour que le testament fût en faveur de sa famille. C’était le consentement des Espagnols eux-mêmes qui ne voulaient pas que leur État fût démembré. Le testament de Charles II, toujours hésitant et qui n’aimait pas à prévoir sa mort, lui fut enfin imposé par les patriotes espagnols qui désignèrent le second des petits-fils de Louis XIV, le duc d’Anjou, un prince de la puissante maison de Bourbon leur paraissant plus capable qu’un autre de maintenir l’indépendance et l’intégrité de l’Espagne.

    Peu de délibérations furent plus graves que celles où Louis XIV, en son conseil, pesa les raisons pour lesquelles il convenait d’accepter ou de repousser le testament de Charles II, qui mourut en 1700. Accepter, c’était courir les risques d’une guerre, au moins avec l’empereur, très probablement avec l’Angleterre dont le gouvernement n’attendait que le prétexte et l’occasion d’un conflit pour s’attribuer la part coloniale de l’héritage espagnol. Ainsi, l’acceptation, quelques précautions que l’on prît, c’était la guerre. Mais s’en tenir au traité de partage, c’était ouvrir à l’empereur le droit de revendiquer l’héritage entier, car tout partage était exclu par le testament. Alors, et selon l’expression du chancelier Pontchartrain que rapporte Saint-Simon, « il était au choix du roi de laisser brancher (c’est-à-dire élever) une seconde fois la maison d’Autriche à fort peu de puissance près de ce qu’elle avait été depuis Philippe II ». C’était la considération capitale. Elle emporta l’acceptation. Un des ministres présents fut pourtant d’avis que nous ne gagnerions pas grand-chose à installer à Madrid un Bourbon, « dont tout au plus loin la première postérité, devenue espagnole par son intérêt, se montrerait aussi jalouse de la puissance de la France que les rois d’Espagne autrichiens ». Et il est vrai que le duc d’Anjou (ci-contre) devint très vite Espagnol. Mais le grand point gagné, ce n’était pas seulement qu’il y eût à Madrid une dynastie d’origine française. C’était qu’il n’y eût plus de lien entre l’Espagne et l’Empire germanique et que la France ne fût plus jamais prise à revers : soulagement, sécurité pour nous. Le mot célèbre et arrangé, « il n’y a plus de Pyrénées », traduisait ce grand résultat, la fin d’une inquiétude et d’un péril qui avaient si longtemps pesé sur la France.

    Ainsi, refuser le testament, c’était laisser l’Espagne à la maison d’Autriche, malgré la nation espagnole qui appelait le duc d'Anjou. L’accepter, c’était, en revanche, renoncer aux acquisitions que le traité de partage nous promettait. Il fallait opter. Un intérêt politique supérieur, la considération de l’avenir l’emportèrent. À distance, les raisons qui déterminèrent le choix paraissent encore les meilleures et les plus fortes. Par la suite, nous nous sommes félicités en vingt occasions d’avoir soustrait l’Espagne à l’influence allemande...."



    2. Journal, Tome III, 1927/1935, extrait de la Note du 10 janvier 1931, pages 120/121 :

    ".....La Troisième République a eu le rare bonheur, qui n'était échu à aucun régime avant elle, d'être affranchie de soucis du côté des Pyrénées. Parmi les grandes guerres européennes, celle de 1914 est bien la seule que ne soit pas venue compliquer l'élément espagnol. La restauration de la monarchie bourbonienne à Madrid, en 1875, avait coïncidé avec l'établissement de la République en France, et ceci a profité de cela. Notre démocratie a joui sur cette frontière d'un bienfait que lui avait valu louis XIV, comme elle a joui sur la frontière belge du bienfait de Louis-Philippe. 

    On a souvent dit que l'accord franco-italien nous avait permis en 1914 de dégarnir la frontière des Alpes. Personne ne pense que nous aurions pu avoir à garnir aussi les Pyrénées. Cependant, c'est un front comme un autre, et qui peut, dans certaines hypothèses, appeler autant de soins qu'un autre. Sans compter, au Maroc, la communauté des intérêts franco-espagnols et l'utilité d'une collaboration qui a fait ses preuves au moment de l'affaire du Rif.

    Rien ne paraît plus naturel que de n'avoir mal ni à la tête, ni au bras, ni au pied. Il faut sentir douleur ou gêne pour apprécier ce bonheur. La France ne commencerait à se rendre compte des avantages de la longue tranquillité qu'elle a eue du côté du sud-ouest que le jour où elle l'aurait perdue, ce qui pourrait fort bien arriver si l'Espagne tombait en anarchie, sans même tomber entre des mains hostiles à la France...."

     

     

    Tiré de notre Album "Maîtres et témoins"... (II) : Jacques Bainville" (186 photos)

  • Les Français et leur patrimoine, par Cyril Ferrier.

    En attendant de déconstruire un peu plus notre histoire, l'État français amène les propriétaires à ne plus pouvoir entretenir leurs propriétés, qui constituent en fait notre patrimoine. Entre spoliation des héritages et règles absurdes, histoire d’un combat.

    4.jpgEntretien avec Lorris Chevalier

    En France les pouvoirs publics sont propriétaires des monuments historiques à hauteur de 47 %. Après l’incendie de Notre-Dame, plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer une mauvaise gestion de ces édifices. Est-ce qu’aujourd’hui l’État français manque à son devoir de conservation ?

    L’État français a une longue histoire de destruction des monuments historiques, initiée en 1789. Sous l’Ancien Régime, ce sont surtout des fonds privés qui financent les édifices, comme le Palais Jacques Cœur de Bourges. Après la Révolution, l’État a récupéré des bâtiments qu’il avait gravement endommagés, désormais à sa charge. Pendant les années 70, les rénovations sont “fixistes” et plutôt de mauvaise qualité. Mais depuis quelques années les professionnels travaillent au nom d’institutions célèbres avec un travail de grande qualité.
    La loi de 1907 oblige l’État à entretenir les bâtiments religieux construits avant 1905. L’État s’en mord les doigts, il y perd plus qu’il n’y gagne. D’un autre côté, si ces bâtiments appartenaient encore à l’Église, à n’en pas douter, l’institution en aurait vendu un grand nombre. Là-dessus, notre patrimoine est plutôt gagnant.
    Mais parfois l’État fait des horreurs, en témoigne la détérioration des remparts de Carcassonne à grand coups d‘art contemporain. Ces décisions cachent voire détruisent la beauté originale du bâtiment. Heureusement les contestations sont nombreuses. Autre exemple, à l’abbaye de Cluny, les autorités laïques ont décidé de réaliser une exposition sur le satanisme, puis, l’année suivante, sur des idoles africaines nues. Je trouve cela regrettable, le fonctionnariat montre là ses limites. Dans les châteaux anglais, on fait de l’entreprenariat pour entretenir et rénover les bâtiments, ce qui est plus intéressant.

    Près de la moitié de nos biens protégés appartiennent à des propriétaires privés. Quel rôle ont-ils dans la protection de notre patrimoine ? Est-il sous-évalué ?

    Je pense que c’est une question de mentalité, ici encore héritée de la Révolution française. Dans l’imaginaire collectif, un propriétaire de patrimoine gagne beaucoup d’argent. Mais la plupart du temps ces propriétaires en perdent, les rénovations coûtent une fortune, surtout pour les bâtiments historiques où les entreprises et les artisans doivent être homologués par l’État. Ces propriétaires se démènent malgré des lois qui ne sont pas favorables : depuis le XIXe siècle la législation française sur l’héritage fait tout pour briser la transmission, qu’elle soit matérielle ou non. Ainsi à chaque décès et succession, l’intégrité du patrimoine est amenuisée, voire anéantie.
    Il faut absolument libéraliser ces lois, réduire les impôts et arrêter de taxer à tout va les successions. Quand le patrimoine est tenu par des privés, l’État fait tout pour le désintégrer, et quand il est le gérant il s’amuse à dénaturer la beauté originale de l’œuvre. Toutes ces dispositions bloquent l’entreprenariat, on a peur dès qu’on parle de rénovation, tout cela au détriment de notre patrimoine national.

    Suite à l’incendie, une partie de la population française a pris conscience de la valeur de son patrimoine. Sommes-nous en train d’assister à un regain d’intérêt des Français pour leur histoire ?

    Je suis personnellement spécialiste du Moyen Âge et on voit bien que, depuis le XIXe siècle, les Français ont une vision très fausse de cette époque. C’est la double vision du film “Les Visiteurs” : on a d’un côté le chevalier preux, courageux, habité par l’idée d’un Moyen Âge preux et troubadour ; de l’autre, on a la vision du crasseux Jacquouille, sale et bête. Chez les Français, cette double vision se mélange constamment, alors que dans d’autres pays on a une approche beaucoup plus historique.
    En France, récemment, il y a eu un regain d’intérêt pour le Moyen Âge par des vidéastes comme Papacito. Mais ils ne parlent du Moyen Âge qu’à travers leur propre vision. On écoute des gens qui en font l’éloge ou la critique, mais qui parlent en réalité surtout d’eux-mêmes. Ce n’est pas comme ça que l’on fait l’histoire. Papacito évoque la crise de la virilité des jeunes hommes du XXIe siècle et l’avancée de l’islam. Ce n’est pas une analyse historique, il parle plus d’aujourd’hui que d’hier. Le regain d’intérêt pour l’histoire n’est plus là que pour résoudre les problèmes sociaux actuels.

    On le sait, les Français du XXIe siècle sont en manque de repères. Comment le riche patrimoine de notre pays, encore plus s’il est historique, peut-il servir l’enracinement du peuple français ?

    En effet, les Français sont déracinés. Les plus anciens ont encore des références chronologiques, ils savent que 1515 c’est Marignan et François Ier. Ils n’ont pas nécessairement des connaissances poussées, mais ont des repères chronologiques. Certes, la chronologie est une construction sociale, on peut débattre sur les dates limites du Moyen Âge par exemple, mais elle est très utile pour se repérer dans l’histoire.
    Aujourd’hui on a brisé ces repères. La France a le plus de châteaux au monde avec environ 45 000 édifices, et les Français croient toujours que ce sont des imbéciles qui ont érigé ces bâtiments de génie toujours debout après des siècles. Même chose avec les cathédrales. Je suis donc assez pessimiste sur cet “éveil” du peuple français. Je pense qu’il y aura des gens qui savent et d’autres qui ne savent pas, et une sorte de ghettoïsation des personnes ayant poussé plus loin que les connaissances délivrées par l’éducation nationale. Depuis les années 90, on fait tout pour faire passer celui qui sait pour un imbécile, notamment dans les programmes télévisés, c’est l’éloge de la bêtise.

    Un château privé devant compter sur les recettes des entrées pour l’entretien et les rénovations, quel impact a provoqué la crise sanitaire sur votre profession ?

    Je vais être honnête, la crise sanitaire n’a rien bloqué du tout, ce sont les lois du gouvernement et, à notre échelle, les décisions du préfet qui ont arrêté toutes les activités touristiques. Dans d’autres pays, il n’y a eu que des limitations, mais en France je pense que le gouvernement a tout fait pour faire peur, terrifier les populations, et ce dans un but politique. Les revenus soulevés par les entrées sont souvent la seule manière pour les propriétaires d’entretenir et rénover les propriétés coûteuses.
    Un exemple simple, l’un des profils-types de nos visiteurs est la grand-mère qui emmène ses petits-enfants de la ville visiter le château du coin pour leur montrer son pays. En temps normal, on les voit toujours, ces grands-mères. Eh bien, nous ne les avons plus vues cette année. Les rares avec lesquelles nous avons pu échanger nous confiaient avoir eu peur de sortir et d‘attraper le virus. Elles ne sont pas près de revenir et c’est une grande perte pour le château.

    L’été dernier, le château de Berzé a été le lieu de tournage du prochain film de Ridley Scott, The Last Duel. Comment s’est formé et a abouti le projet ?

    En effet, le château a été un lieu de tournage important du film. À la base, nous ne devions être qu’un château secondaire mais grâce à notre malléabilité, le château est devenu l’un des principaux sites du film, les visiteurs le reconnaîtront à n’en pas douter à l’écran. Ridley Scott est venu lui-même au château avec les principaux financiers, arrivant par surprise en hélicoptère. Drôle d’image que de voir un tel engin atterrir devant un château médiéval ! Sa visite l’a enchanté, il était ravi de découvrir l’histoire du château.
    Personnellement, j’ai été conseiller historique du film. Ma grande difficulté était d’intervenir auprès des acteurs et des techniciens, car on ne savait pas ce que l’on pouvait faire ou ne pas faire avec chacun : est-ce que je peux retoucher son armure, l’approcher pour lui expliquer comment faire un signe de croix au Moyen Âge…

    Est-ce que la crise sanitaire et le confinement ont eu une incidence sur les conditions de tournage du film ?

    Pour le tournage d’un film, il y a un tas de paramètres auxquels on ne pense pas quand on est devant l’écran. Un exemple simple : à quelques kilomètres du château il y a une autoroute, mais dans le casque d’un ingénieur du son, cela s’entend. Les visiteurs qui bavardent, les voitures qui passent, tout cela s’entend et crée des difficultés. De ce point de vue, le confinement nous a aidés, car il y avait moins de circulation. Dans l’autre sens, en plus de toutes les complications qu’impliquent le confinement, il faut savoir que Ridley Scott est un vieux monsieur âgé. Au vu des sommes pharaoniques investies, les financiers ne voulaient pas prendre le risque que le réalisateur tombe malade, cela aurait signifié de fortes pertes financières. Ainsi ces derniers ont investi des sommes colossales pour empêcher toute contamination sur le plateau : équipes médicales, privatisation d’hôtels et de terrains, suivis de personnels… Et il ya eu en plus des problèmes sanitaires sur le plateau, ce qui a compliqué les choses. Et quand j’ai dû me rendre avec toute l’équipe en Irlande, autre lieu de tournage, pour y remplir ma tâche de conseiller historique, ce déplacement à l’étranger n’a rien simplifié !

    Propos recueillis par Cyril Ferrier

    Lorris Chevalier, universitaire spécialiste du Moyen Âge, est conservateur au château de Berzé-le-Châtel (71031).

     

    Illustration : Enfin rouverte, la forteresse de Berzé-le-Châtel, avec ses quatorze tours, ses trois enceintes et une exposition sur l’écologie au Moyen Âge : « La maîtrise du monde sensible devient un but collectif légitime et réalisable et l’Occident médiéval chrétien porte au pinacle la réflexion de Dieu, de l’Homme et de la Nature. La mise en place sociale de ces idées par l’ingéniosité des paysans médiévaux et les législations royales a apporté des solutions à nombre de problèmes actuels. »

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • QUI EST LE JUGE ?

    Les juges ont fait couper la tête de Louis XVI

     

    PAR JACQUES TRÉMOLET DE VILLERS

     

    IMG_0786.jpgSi nous étions animé par une sorte de patriotisme corporatif qui lutte pour le gouvernement des juges, et, par là-même, pour la considération accrue des « auxiliaires de justice » que sont, selon la loi, les avocats, nous devrions être dans un état de contentement extrême.

    Que ce soit aux États-Unis d'Amérique, au Royaume-Uni ou chez nous, en France, l'autorité judiciaire, pouvoir indépendant de l'élection, animé par la seule considération de sa légitimité propre - « les clercs en ce que se connaissant » disait l'Université de Paris qui envoya Jeanne d'Arc au bûcher - est en passe de dominer le monde.

    À Washington, les juges - ou un juge - bloquent le décret sur l'immigration du Président nouvellement élu. À Londres, les juges exigent du Premier ministre qu'il soumette au Parlement ses décisions consécutives à la sortie de l'Union européenne. En France, ils jettent l'ombre de leur pouvoir sur les données de l'élection, car, en permettant - ou non - à François Fillon d'être candidat, ils commandent toute la destinée politique de la France pour les cinq ans à venir.

    C'est à une longue et profonde méditation que nous invite ce regard sur les rapports entre les juges et l'État. Nous savons que, chez nous, quand ils se sont opposés frontalement à l'autorité royale, ce sont eux, les juges, qui ont eu le dernier mot. D'abord, c'était le Parlement de Paris et ses avocats, dont un certain d'Anthon, devenu Danton. Ensuite, ce furent les mêmes, ou leurs neveux, transformés en juges révolutionnaires. Peu importe ! Ce sont les juges qui font couper la tête à Louis XVI, devenu Louis Capet. Ce sont eux qui mettent fin, dans le sang, à une tradition politique millénaire. Par eux, l'idéologie du moment triomphe de ce que Louis XIV appela « la facilité du bon sens » qui fut l'art politique d'où est sorti ce chef-d'oeuvre qui vit toujours, le Royaume de France.

    Il faut des juges ! C'est évident ! Comme il faut aussi des prêtres. Mais que chacun reste à sa place ! Que les juges soient les instruments principaux de la paix publique, de la concorde entre les citoyens, en « rendant à chacun ce qui lui est dû ». Que les prêtres célèbrent les Saints Mystères et annoncent aux foules et aux personnes la Parole de Dieu. Mais que les politiques, dont la fonction est aussi nécessaire que les deux premières, car sans la « tranquillité de l'ordre » dont ils doivent être les artisans, ni les juges, ni les prêtres ne peuvent remplir leur fonction, aient la liberté de leur action !

    Dans notre système actuel, seul le peuple est juge des politiques et son jugement s'exprime par les urnes et pas autrement !

    Un paradoxe suprême - un oxymore comme on aime le dire - domine notre avenir. La révolte du « pays réel » contre le « pays légal », intuition prophétique de Charles Maurras à la naissance du siècle dernier, est en train de gagner, sinon le monde, au moins la partie la plus éclairée de l'univers. Et la traduction politique de cette révolte se fait dans les urnes, par le suffrage universel direct. 

    Politique magazine mars 2017 -  Consulter ... S'abonner ...

  • 27 Octobre 1914 ... Le parti Caillaux

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    Une lassitude de la guerre se révèle par instants en France jusque chez les combattants les plus courageux. Cette guerre de tranchées est épuisante... On peut penser qu'un grand mouvement pour la paix éclatera dès que les Allemands seront rejetés hors de France, résultat que fait augurer la tournure de plus en plus favorable que prend la bataille de la mer du Nord. Le parti Caillaux n'attend que cette occasion pour agir et La Gazette de Francfort désigne Joseph Caillaux (qui a été sifflé avec sa femme il y a trois jours sur les boulevards et a été suivi par cinq cents manifestants hostiles de la Madeleine à l'Opéra) comme l'homme d'Etat de l'avenir parce qu'il est "le seul homme politique républicain qui n'ait pas de responsabilité dans la guerre et parce qu'il a  toujours été partisan d'une politique de bons rapports avec l'Allemagne". J'ai donné une traduction de cet article de La Gazette de Francfort que la censure a supprimée avec le commentaire très modéré qu'y avait ajouté Maurras.

    Les manoeuvres allemandes pour donner du corps à l'opinion favorable à la paix sont d'ailleurs nombreuses et diverses. On signale surtout des lettres que trouvent dans leur courrier des commerçants, les familles qui ont des enfants sous les drapeaux. L'anonyme démontre que les Français n'ont aucun intérêt à continuer la guerre, que la guerre fait tuer des hommes et paralyse les affaires inutilement, etc...

    Mais il y a le pacte de Londres qui lie la France et l'empêche de conclure une paix qui laisserait l'Allemagne capable de recommencer la guerre d'ici quatre ans ou six au plus. Avec ce pacte de Londres, la démocratie s'est lié les mains à elle-même. Quelle démonstration par l'absurde de l'inexistence de la souveraineté populaire : voilà une République démocratique dont la destinée dépend désormais, jusqu'au point d'engager la vie et la mort des électeurs eux-mêmes, d'un contrat signé par qui ? Nul ne saurait le dire au juste. Au surplus, le président Poincaré a eu l'impression de l'énormité de la chose à ce point qu'au dernier moment il aurait voulu empêcher la publication du pacte au Journal officiel. On s'arrangea, à Paris, de telle manière que, par la publication dans les journaux, de l'irréparable fût créé. Mais je me souviens parfaitement qu'à Bordeaux la censure arrêta pendant une demi-journée la nouvelle donnée par l'agence Havas.

    Si, en dépit du pacte de Londres, un parti favorable à la conclusion de la paix entreprenait une action sérieuse (ce que redoute Poincaré et ce qui le démoralise d'avance), alors on verrait très probablement l'Angleterre intervenir de nouveau dans nos affaires intérieures, comme dans les journées critiques du mois d'août. Voilà les couleurs sous lesquelles peut apparaître l'avenir. Mais qui se hasarderait à la moindre conjecture au milieu de la confusion à laquelle nous assistons ? Cette campagne de France achevée, il faudra une autre campagne pour reprendre la Belgique aux Allemands, une troisième pour passer le Rhin ! Ce n'est pas trop de compter six mois pour une pareille besogne. Et la ténacité n'est pas une qualité qu'on puisse dénier aux Allemands. u  

     1914-le-destin-du-monde-de-max-gallo-927903138_ML copie.jpg

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     
    I.
     
    L'édito politique de Vincent Tremolet de Villers, sur "Macron la guerre" :
    "@EmmanuelMacron croit qu'il va fendre l'Histoire par le seul tranchant de son verbe mais il ne fend plus rien du tout. Il parle et monte le son, reparle et remonte le son mais les Français comme le reste du monde l'écoutent de moins en moins... E. Macron était il y a deux ans le premier défenseur d'une stratégie de retenue vis-à-vis de la Russie, il est aujourd'hui le premier promoteur de la guerre..."
     
    (extrait vidéo 3'42) :
     
     
    Quand l'Histoire se répète... : la "Une" de L'Action française du Jeudi 29 Septembre 1938...
     

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    ----------------------

    II.

    Parlant des Juges, Mitterand a dit d'eux : "Méfiez-vous des Juges ! Ils ont détruit la Monarchie, un jour ils détruiront la République..."

    De Philippe de Villiers :

    "Expulsion de l'imam #Mahjoubi / Le Ministre #Darmanin a bien réagi, mais maintenant, il y a les juges... La messe n'est pas dite ! L'idéologie de cet #imam fréro-salafiste repose sur un projet de reconquête de l'#Europe, par la prédication et le prosélytisme, notamment par l'entrisme : port du voile, nourriture #halal..."

    (extrait vidéo 6'42)

    https://x.com/PhdeVilliers/status/1762199204946936078?s=20

    L'émission complète (44'11) /

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    D'accord avec Éric Zemmour :
    "Quelle est la prochaine étape ? Du yoga pour les salafistes ? Des massages pour les djihadistes ? Des cours d'aqua-poney pour les kamikazes ?"
     

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    1. Sur France info Dans la canonnerie de Bourges, convertie à l'économie de guerre, flotte "un fort parfum de Caesar" pour fournir l'Ukraine...

    https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/reportage-dans-la-canonnerie-de-bourges-convertie-a-l-economie-de-guerre-flotte-un-fort-parfum-de-caesar-pour-fournir-l-ukraine_6383605.html

     

    2. D'accord avec Marion Maréchal :

    "Et voilà l’escroquerie @GDarmani continue ! Sa solution pour #Mayotte ? Rapatrier les clandestins de l’île vers la métropole. Déjà 300 et ce n’est que le début avec la fin du visa territorialisé. La conséquence ne tardera pas : le nombre d’arrivées clandestines va exploser."

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    2 BIS. Le château de Grignon va accueillir 308 réfugiés d’Afrique de l’Est en provenance de Mayotte. Les réfugiés seront accueillis "dans les résidences étudiantes", le domaine ayant abrité l'école AgroParisTech jusqu'en 2022.

    D'accord avec La Cocarde Étudiante :
     
    "Remplacer une grande école par des migrants le tout dans un domaine historique bradé par un gouvernement sans respect du patrimoine. Existe-t-il un meilleur symbole de l'entreprise de destruction volontaire de la grandeur Française ?"
     

    https://www.lefigaro.fr/actualite-france/le-chateau-de-grignon-va-accueillir-308-refugies-d-afrique-de-l-est-en-provenance-de-mayotte-20240226

     

    4. De Marche Pour La Vie :

    "Pourquoi s'excuser @CNEWS d'avoir énoncé un fait ? Oui l'avortement qui a éliminé + de 234 300 enfants à naître en 2022 est la plus grande cause de mortalité dans le monde. Merci @AymericPourbaix de l'avoir courageusement rappelé."

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    L'avortement met fin à la vie de plus de 73 millions d'enfant à naître en un an. Oui il est la première cause de mortalité dans le monde. Merci @AymericPourbaix de ne pas cacher une vérité aussi terrible à l'heure où les politiques veulent l'inscrire dans notre Constitution !

     

    5. De Vincent Hervouët, sur les propos de Macron et la guerre en Ukraine :

    "On n'est pas prêt à faire la guerre. Personne ne le veut, personne ne la fera. D'ailleurs, on n'a pas les moyens de la faire..."

    (extrait vidéo 1'12)

    https://x.com/CNEWS/status/1762390447933071424?s=20

    EN DIRECT - Ukraine : l'envoi de troupes occidentales à l'avenir ne peut  "être exclu", concède Macron | TF1 INFO

     

    6. De l'Institut pour la Justice :

     

    7. Tour Eiffel : nouvelle alerte, de SACCAGE PARIS, cette fois :

     "ALERTE ! La Tour-Eiffel est complètement rouillée ! Situation extrêmement inquiétante !"

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    À DEMAIN !

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  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    Pour une fois, on commencera cette Revue de presse d'aujourd'hui par une sorte de "billet d'humeur", qui provient de l'écoute et du visionnage régulier de "l'odieux visuel" du "sévice public"...

    Mais, jusqu'où iront les carpettes/collabos de l'anglo-ricanisme, dans leur volonté farouche d'anglo-ricaniser la France, dont "ils" s'efforcent, par ailleurs, de gommer les héritages (surtout chrétiens...) dès qu'ils le peuvent ?

    • "Ils" nous ont d'abord imposé leur soi-disant fête d' "allô, ouine j'écoute..." qui, heureusement, n'a pas vraiment "pris", même si, hélas, restent ici et là, surtout dans les écoles et tout ce qui touche aux enfants, de tristes résidus de cette greffe forcée d'une fête qui n'a jamais existée chez nous, et qui est étrangère - et dans la forme et dans le fond - aux genres de fêtes que nous célébrons sur cette terre "appropriée depuis vingt siècles", comme le disait Maurras...

    • puis "ils" sont passé au "vendredi noir" : deuxième affaire de fric pour eux, et d'arnaques en tous genres, d'escroquerie en bande organisée envers "populo gobe tout" qui, la plupart du temps, se fait "rouler" comme un niais à cette occasion...

    • maintenant, ce n'est plus de fric qu'il s'agit mais de façon de vivre et, chose si importante, de manger, et "bien" manger. Voilà qu'en langue du pays des obèses on voudrait nous imposer - à nous, le pays de la gastronomie - un "janvier sec" ! Histoire de se gaver - en croyant ou prétendant bien faire - de ces sodas sucrés qui sont une calamité pour la santé ? Ou de ces décoctions bizarroïdes de lianes subtropicales venues d'on ne sait trop où, pourvu que le nom fleure bon l'exotisme si cher aux bobos, pour qui tout est bon dès que cela n'a plus le goût du terroir...

    Eh, bien ! dans le pays du bien vivre et du bien manger, où l'on est "Glücklich wie Gott in Frankreich", comme le disent même les Allemands, nous voulons nous faire plaisir en leur disant crûment qu'ils nous fatiguent, ces journaleux, à nous imposer des soi-disant "fêtes", des soi-disant "promos", des soi-disant "jours ou mois détox" !

    Qu'ils nous fatiguent à nous prendre pour des machines à obéir tout au long de l'année à leurs diktats prétentieux, stupides, vulgaires et/ou bassement matérialistes !

    • On n'en veut pas de leur fête moche de "allo, ouine..."

    • On n'en veut pas de leur presque toujours arnaque de "vendredi noir"...

    • On n'en veut pas de leur "janvier sec"... auquel nous préférons, et de très loin, notre bon vieux Pasteur : "...Le vin peut être à bon droit considéré comme la plus saine, la plus hygiénique des boissons..." (page 56 de son livre "Étude sur les vins", livre gratuit sur le site Gallica de la BN)

    Vive la côte de boeuf, le cassoulet et son lingot tarbais, la choucroute, la bouillabaisse et la bourride (liste évidemment non limitative) !

    Un souhait pour la nouvelle année ? Mais, par exemple, "la poule au pot pour tous", voyons, comme le voulait le bon roi Henri ! Hélas, on sait très bien que ce sera très dur à réaliser, surtout si on  veut l'arroser généreusement d'un de ces sublimes vins dont la France a le secret. Au moins peut-on y rêver, loin du cauchemar vivant que représentent ces journaleux qui viennent nous torpiller le moral à longueur d'année avec leurs trouvailles à la noix (on dit évidemment "noix" pour rester polis !!!)

     

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    1. Excellente intervention de Guillaume Bigot, sur ce Macron qui ne se "vit" pas en président de la France mais "vit" dans "sa planète Europe", dont le gros problème est qu'elle n'existe pas, sauf dans sa seule tête...

    "Emmanuel Macron veut mettre en valeur l’éclat de la France comme celui d’un astre déjà éteint au profit du grand soleil européen dont tout le monde sait (sauf lui) que c’est un astre mort né..."

    (extrait vidéo 2'00) 

    https://x.com/Guillaume_Bigot/status/1742993911759417825?s=20

    Macron met l'Europe au service de sa candidature - l'Opinion

     

    1 BIS. Et, dans cet autre passage, Guillaume Bigot éreinte également Macron, à juste titre, et "enfonce le clou" :

    "Macron confond la France avec un parc d'attraction historique. C’est une nation !"

    (extrait vidéo 2'12)

    https://x.com/Guillaume_Bigot/status/1742905240255377772?s=20

     

    3. Très bon, aussi, l'édito politique de Vincent Trémolet de Villers, chez Dimitri Pavlenko :

     

     

    4. (Source : France Soir) Cela vient évidemment bien tard, très tard, trop tard... mais, tout de même ! Le Conseil d’État a estimé qu’Olivier Véran est allé au-delà de ses pouvoirs lorsqu’il a organisé le contrôle de l'obligation vaccinale des professionnels de santé libéraux...

    https://www.francesoir.fr/societe-sante/controle-obligation-vaccinale-liberaux-sante-veran

    Olivier Veran

     

    5. La fin du wokisme ? Comme on aimerait le croire ! En tout ca, un coup très dur pour lui, là, c'est sûr ! Et c'est aussi tant mieux ! Toujours sur Europe 1, et toujours avec l'excellent Dimitri Pavlenko, l'édito d'Eugénie Bastié : Les leçons de la démission de la présidente d’Harvard... :

    "Les leçons de la démission de la présidente d’Harvard. Première leçon : comme l’a dit Bill Ackman le philanthrope démocrate qui a mise en cause Claudine Gay,  « Réduire le nombre de candidats sur la base de critères de race, de sexe ou d’orientation sexuelle n’est pas la bonne approche pour identifier les meilleurs dirigeants ». Cela semble basique, mais il faudrait le rappeler à notre ministre de la Culture Rima Abdul Malak qui entend recruter des dirigeants d’organisations culturelles en France sur des critères de diversité. Une autre leçon dans l’affaire Claudine Gay, c’est l’inculture. Parceque le problème de Claudine Gay n’est pas seulement son idéologie woke, c’est aussi son absence de compétence universitaire. Non seulement elle n’a publié aucun travail d’envergure, mais elle a plagié. Voilà ce qui arrive quand on transforme l’université, qui devrait être un lieu d’accès à la vie de l’esprit, en lieu de combat politique. Sur les campus on ne doit pas lutter contre l’injustice, mais contre l’ignorance."

    (extrait vidéo 4'01)

    https://x.com/EugenieBastie/status/1743199142325698698?s=20

    Scandales à Harvard : la présidente poussée à la démission - YouTube

     

    6. Le raccourci semblera peut-être un peu facile, mais, face à ce scandale et à cette "gestion" (?) d'une Université tombée si-bas, nous rappellerons que ce fut à Harvard que Soljénitsyne prononça l'un de ses discours les plus célèbres et les plus profonds; nous le redonnons ici, pour ceux qui préfèreraient prendre de la hauteur, loin des remugles et des (très) mauvaises) odeurs de "ces gens-là" (les wokistes...) :

    GRANDS TEXTES (8) : Le discours d'Harvard, d'Alexandre Soljenitsyne.....

    Quand Soljenitsyne faisait la leçon à l'Occident - Vidéo Dailymotion

     

    7. S0S PARIS a mille fois raison ! :

    "Alors que le réchauffement climatique nous impose de préserver les rares parcelles de pleine terre, @Paris_Habitat continue de bétonner à outrance les jardins et cœurs d'îlot parisiens. Exemple rue du Chemin-Vert (11e)."

    (extrait vidéo 2'05)

    https://x.com/SOSParis/status/1743165441852506487?s=20

    Contact – SOS Paris

     

     

    À DEMAIN !

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  • Rousseau ? Connais pas !...

    rousseau,maurras,révolution,chateubriandJean-Jacques est né en 1712 : c’est donc son tricentenaire que l’on fête cette année, à la fin de ce mois, le 28 juin. Mais qui "on", et quelle fête ? RIEN ! La seule manifestation d’importance se tiendra non pas à Paris mais à Genève et elle traitera "des amis et des ennemis de Jean-Jacques" : autant dire que la louange et l'unanimisme ne sont pas de rigueur, et qu'il y a même de la contestation dans l'air...

    Pour le reste, quelques malheureux "pique nique républicains tirés du sac" (!) et encore, uniquement dans le département de l'Ain; quelques lignes dans tel ou tel Blog confidentiel : c’est éloquent, et si l’on préfère une autre expression, cela en dit long…. Sic transit !

    Eh, oui : Les virus, les idéologies meurent aussi : tricentenaire de Rousseau ? le flop…

    http://www.larevuecritique.fr/article-contre-jean-jacques-1-104963222.html

    Nous ne sommes pas si ingrats, à lafautearousseau : Jean-Jacques est présent , et célébré (!), en permanence sur notre Blog : par notre titre, d'abord - et, donc, tous les jours... - mais aussi parce que nous lui consacrons notre IXème Grand Texte, Jean-Jacques, faux prophète, de Charles Maurras.

    Mais, trêve de plaisanterie, allons un peu plus au fond des choses, car, au fond, cette désaffection appelle - et permet... - certaines réflexions, notamment celle-ci...

    Qui sème le vent, récolte la tempête, dit le proverbe. Il en est de même pour qui prétend déraciner et faire ignorer : finalement, la conspiration du silence finit par se retourner contre ceux-là même qui l'avaient orgnanisée, et contre leurs propres "gloires", qui n'en sont plus ! Organisée et voulue par le ministère de la des-Éducation nationale, l'ignorance de tout ce qui est le passé national, finit par créer également l'ignorance de tout ce qui se voulait les "valeurs" nouvelles, que l'on prétendit substituer aux anciennes....

    On pense irrésistiblement à l'apostrophe fameuse d'un député royaliste à Jules Ferry, lorsqu'il imposa son funeste Article 7, interdisant l'enseignement aux congrégations non "autorisées" : "Vous allez faire une jeunesse qui ne croira à rien, pas même à vous !" Nous y sommes : "ils" ont tout oublié, Bayard et les cathédrales, certes, mais aussi Rousseau et tutti quanti !.... Ceux qui ont voulu "du passé faire table rase" ont réussi au-delà de leurs espérances : ils ont abouti à la table rase de tout, même de leurs propres croyances, illusions et nuées !

    Ignorance voulue et organisée des racines chrétiennes et spirituelles de la France "d'avant" ? Ignorance de tout et de tous, ignorance tout court, vide intégral, vacuité totale, répond l'écho.....

    Pauvre Rousseau ! Au moins Maurras était-il capable de réciter des pages entières de La Nouvelle Héloïse; et Chateaubriand a-t-il écrit ce bel éloge de Jean-Jacques : "..."Rousseau", écrivais-je dans une de ces Remarques, "n'est décidement au-dessus des auteurs de son temps que dans une soixantaine de lettres de la Nouvelle Héloïse, dans quelques pages de ses Rêveries et de ses Confessions. Là, placé dans la véritable nature de son talent, il arrive à une éloquence de passion inconnue avant lui. Voltaire et Montesquieu ont trouvé des modèles de style dans les écrivains du siècle de Louis XIV; Rousseau, et même un peu Buffon, dans un autre genre, ont créé une langue qui fut ignorée du grand siècle."

    Mais, aujourd'hui ? Les enfants de ce monde que Ferry (Jules) se flattait d'organiser "sans Dieu et sans Roi", ils sont surtout sans rien : sans Dieu et sans Roi, certes, mais surtout sans rien, rien du tout : c'est le naufrage du Titanic à grande échelle, pour tout et pour tous.....

    Et en l'occurence pour Jean-Jacques, ce faux prophète....

  • Entre jacobinisme et européisme, l’impossible équation républicaine, par Erwan Boreau.

    Dans son Idée de la Décentralisation, Maurras revenait sur la politique de Gambetta en expliquant : « Mais la vérité est d’ailleurs que Gambetta, comme Thiers, se sentait désormais médiocrement favorable aux franchises locales. Il ne croyait pas qu’il fût possible de gouverner sans la centralisation. […]. Il expliquait par un souci patriotique sa préoccupation jacobine et césarienne de « tenir » le pays en tutelle administrative. ». 

    Ce jacobinisme, c’est-à-dire cette organisation bureaucratique de défense de l’indivisibilité républicaine face aux libertés régionales, a longtemps sous-tendu la politique républicaine : Combes en 1902 avec l’interdiction de la langue bretonne en est l’un des exemples historiques les plus douloureux.

    C’est également ce jacobinisme républicain qui a, pendant des dizaines d’années, motivé les refus administratifs de gestion officielle des livrets de famille bilingue breton-français. Même si l’on peut saluer la récente remise du premier livret de famille français-breton par la Mairie de Nantes, il ne faut pas oublier que la république refuse encore de reconnaitre le caractère officiel de ce document : « Les livrets de famille étant constitués d’actes de l’état civil, qui sont des documents publics, doivent être, en l’état du droit actuel, rédigés en français. À l’inverse, il ne saurait en conséquence être reconnu de caractère officiel à des documents non rédigés en français, même partiellement. […] Ces livrets ne peuvent donc avoir de caractère officiel ni de valeur probante. »

    La république, parce qu’intrinsèquement faible et fausse, a donc choisi l’hypocrisie patentée : le livret peut être remis s’il est demandé, mais il a autant de valeur qu’un rouleau de papier toilette aux yeux du système. Historiquement, ce jacobinisme d’Etat se justifiait – pour les républicains – par le souci d’unité administrative du pays, en vue d’oblitérer les libertés et particularités locales au profit d’un peuple unique. Evidemment, n’importe quel breton, normand, corse ou basque pourrait s’offusquer de cette ineptie qui a – pour seule raison – la fragilité d’un système. Mais la république n’avait pas encore affiché clairement sa volonté de soumission de notre pays.

    C’est exactement ce qu’il faut voir dans le nouveau format de la Carte Nationale d’Identité (CNI), qui a récemment été officialisé. Le drapeau européen en lieu et place du drapeau français, et surtout traduction anglaise des termes utilisés… dans un document public, ce qui contredit non seulement les décisions prises concernant les langues locales, mais met surtout en exergue la volonté affichée de nos gouvernants de soumettre la France à l’Union Européenne. Le jacobinisme républicain ne tient donc plus face à l’européisme : Paris n’est plus le centre du pouvoir, mais un simple épicentre européen d’une politique hors-sol, sans pertinence ni constance, dont l’hypocentre est Bruxelles.

    C’est contre cette dynamique que tous les patriotes doivent s’élever : il faut non seulement défendre notre Patrie contre cet asservissement, mais également lutter contre cette politique jacobine pour recouvrer nos libertés locales pour redonner, enfin, une véritable politique pérenne à la France.

    « Pour sauver le patriotisme, il faut réformer la patrie, comme il faut réformer l’État pour sauver la notion de gouvernement. L’État français sera conçu non pas moins « un », sans doute, mais uni suivant des principes plus souples, plus conformes aux richesses de sa nature, plus convenables à nos mœurs, et qui établiront une meilleure division du travail politique. Aux communes les affaires proprement communales, les provinciales aux provinces ; et que les organes supérieurs de la nation, dégagés de tout office parasitaire, président avec plus d’esprit de suite et de vigueur à la destinée nationale. » (Charles Maurras, l’Idée de la Décentralisation).

    Source : https://urbvm.fr/

  • Lire Jacques Bainville...(XIX) : L'homme sans prénom...

    meirieu philippe.jpg  Surtout ne rien imposer; laissez-le libre; il choisira "librement" (!) quand il sera grand; l'enfant ne doit être en rien conditionné par ce - et ceux... - qui l'ont précédé....

    Ces vieilleries des pédagogistes modernes (?) d'aujourd'hui, dont Philippe Meirieu est le pape, traînent en réalité depuis des décennies...

    Avec sa "douce et paisible ironie" - pour reprendre sa propre expression, c'est cette "folie" que dénonce Jacques Bainville dans cette histoire de Tift...

    Quoiqu'elle vienne d'Amérique, cette histoire n'est pas d'Edgar Poe ni de Mark Twain. C'est une histoire tout à fait vraie.

    Il y a, dans le commerce de New York, un représentant qui ne porte aucune espèce de prénom. Ce personnage s'appelle Tift, et il ne s'appelle que Tift. Ni les apôtres, ni les saints, ni les héros, ni les prophètes ne veillèrent à son baptême. Tift ne dépend ni de l'Ancien ni du Nouveau Testament, ni de l'antiquité grecque ni de l'antiquité romaine. Il ne se nomme même pas Sadi, comme feu le président Carnot. Tift reste Tift tout court, et c'est par là qu'il se distingue du commun des mortels et des très nombreux Tift qui foulent le sol de l'Amérique.

    Chaque fois, cependant, que cette dérogation à un usage universel cause un désagrément, Tift raconte volontiers son aventure. Il a du la redire récemment à propos d'un conflit avec l'administration de son pays. Tift avait donc des parents qui professaient le plus profond respect pour la liberté humaine. Ayant engendré un fils, ils ne se reconnurent pas le droit de peser sur sa conscience. Tift devait n'avoir ni religion, ni préjugés. Il devait marcher vers l'avenir affranchi de toute entrave. C'est pourquoi les parents de Tift, après réflexion mûre, décidèrent de ne pas donner de prénom à leur fils. Ainsi évitaient-ils une responsabilité redoutable. Tift, quand il le voudrait, pourrait choisir les syllabes les plus harmonieuses à son gré... Et son père et sa mère se réjouirent dans leur âme de leur prudente résolution.

    Tift connut bientôt ce qu'il en coûte de ne s'appeler ni Jean, ni Jacques, ni Edouard, ni Émile. Ses débuts dans le monde furent tumultueux. A l'école, son absence de pérnoms lui valut railleries et brimades, auxquels il répondait d'ailleurs par de solides horions. A sa majorité, lorqu'il s'agit pour Tift de s'inscrire sur les listes électorales et d'exercer ses droits de citoyen, le bureau lui refusa la délivrance de sa carte. Tift dut la revendiquer devant les tribunaux. Après de longues audiences, plaidoiries et consultations de droit, les juges reconnurent que rien dans la constitution ni dans les lois n'obligeait un citoyen à porter un prénom, pas même un nom. Tift majeur restait libre devant les hommes de s'appeler Tift comme devant ou d'ajouter à Tift l'ornement qui lui conviendrait.

    Cependant, en présence du calendrier, pris d'hésitations et de doutes, Tift ne se pressait pas et ne décidait rien. Il lui vint alors une pensée délicate et ingénieuse. "Je contracterai mariage quelque jour, se dit-il, ma femme m'appliquera elle-même son prénom préféré."  

    Tift prit femme en effet, mais il se trouva que Mrs Tift n'avait jamais songé à l'esthétique des prénoms masculins. Elle n'aimait pas mieux Ernest que Guillaume. Et - telle est la vanité des femmes - trouvant original d'avoir pour mari le seul homme d'Amérique qui portât sec et nu le nom de son père, elle persuada Tift de rester, pour l'amour d'elle, un Tift unique entre tous les Tift de l'Union. 

    Ainsi, Tift mourra comme il a vécu, sans prénom ni grec, ni latin, ni hébreu, ni germanique. Et le principe d'où étaient partis les parents de Tift aura porté une conséquence imprévue. Se faisant scrupule d'attenter à la liberté de leur fils, ils ont pourtant, bon gré mal gré, disposé de ses destinées. On frémit quand on pense à ce qui serait arrivé si ces scrupules étaient nés quelques mois plus tôt dans l'esprit de ce père et de cette mère admirables : Tift n'aurait certainement pas vu la lumière. Car, pour respecter intégralement la liberté humaine, il importe de ne pas engendrer des enfants qui n'ont pas demandé à venir au monde. Témoin Chateaubriand qui maudissait le jour où sa mère lui avait "infligé la vie".

    Il est d'ailleurs certain que les hommes ne seront vraiment libres et que la République ne sera vraiment fondée sur la terre qu'à partir du moment où chacun aura le droit de choisir ses parents. C'est la morale de l'histoire de Tift. 

    L'Action française, 22 janvier 1911

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  • Sahel: le pari d’Emmanuel Macron, par Gil Mihaely.

    Emmanuel Macron à Gao au Mali, 19 mai 2017 © PETIT TESSON-POOL/SIPA Numéro de reportage : 00807410_000016

    Le président Macron a annoncé la fin de l’opération Barkhane. La France n’a plus les moyens d’assumer l’endiguement de la montée djihadiste dans le Sahel

    2.jpgLe 10 juin, Emmanuel Macron a annoncé la fin de l’opération Barkhane, après presque sept ans. Si elle semble très claire de premier abord, cette information est en réalité, pour reprendre le bon mot de Churchill sur la Russie, un rébus enveloppé de mystère au sein d’une énigme. Surtout que l’annonce vise plusieurs audiences différentes.   

    Chacun entend ce qu’il veut

    Pour la majorité des destinataires de cette déclaration, les opinions publiques, cela veut dire que nos soldats rentrent à la maison illico. Ainsi, on peut parier déjà dans les semaines ou mois à venir que beaucoup de nos compatriotes vont être surpris d’apprendre que des militaires français – assez nombreux par ailleurs – continuent à opérer au Mali et que certains pourraient même mourir en action ou accident. Or, quelle que soit la forme qu’elle prendra désormais, la décision présidentielle n’annonce pas la fin de la présence militaire française dans le Sahel. Le nombre de militaires français – un peu plus de 5000 aujourd’hui – serait réduit de moitié d’ici… 2023. Certaines installations et bases vont être démantelées, fermées ou transférées à d’autres forces, ce qui peut demander plus de temps encore. La fin de Barkhane annonce toutefois la fin d’une logique, la fin d’une stratégie dans notre lutte contre les djihadistes. Désormais, ce fardeau serait porté par une force européenne, dont la France sera la colonne vertébrale. Une structure opérationnelle nommée Takuba, créée suite au sommet de Pau du 13 janvier 2020, va prendre la relève dans les mois ou années à venir. Onze États ont signé il y un peu plus d’un an une déclaration commune servant de base politique à cette « task force », et on peut espérer voir sur le terrain dans les mois qui viennent des forces estoniennes, tchèques, suédoises, italiennes, grecques et plus tard des danoises aussi. Autrement dit, l’idée est d’ « européaniser » le casse-tête sahélien ou au moins élargir le cercle des pays concernés.

    Est-ce que cela va coûter moins cher à la France ? Cela sera-t-il plus efficace militairement ? On ne peut que se perdre en conjectures. La seule certitude est que cela va être politiquement beaucoup plus compliqué. On se souvient du retrait rapide des forces espagnoles de l’Irak après l’attentat le 11 mars 2004 à Madrid. Mais même sans pareil drame, il suffira d’un changement de majorité dans l’un des pays de cette force Takuba pour voir ses soldats faire leurs packages, baisser les couleurs et rentrer à la maison.

    Les Africains et les autres pays européens appelés à se prendre en main

    Le deuxième groupe de destinataires de l’annonce française est africain. Ce sont les principaux concernés. Plus précisément les élites politiques, militaires et économiques du Mali et ses voisins. Tout le monde connait la source des maux qui rongent le Sahel : les multiples dysfonctionnements des États africains.

    Engagé en Afrique de l’Ouest, Paris ne peut plus se retirer sans avouer son échec et perdre la face. Or, ce qu’on appelle « state building » ou « nation building », cet effort colossal de très longue haleine dont l’objectif est de doter ces nations de véritables États est impossible sans la mobilisation et l’implication des élites locales. Sauf que celles-ci ont déçu et rapidement renversé les rapports de force avec la France. C’est la France qui court perpétuellement après des responsables locaux récalcitrants et exigeants ! Voilà, comme disent les Américains, que c’est la queue qui remue le chien… Toute la question est maintenant de savoir si ce coup de poker de Macron marchera. Est-ce que ceux qui décident au Mali vont vraiment croire que la France pourrait les lâcher ? Est-ce que les mots du président français sont suffisamment inquiétants pour les pousser à l’action ? Rien est moins sûr, mais ce n’est pas non plus exclu.

    Djihadistes: un message qui ne va pas tomber dans l’oreille d’un sourd

    Enfin, il y a l’auditoire djihadiste. Pour eux, la position française est un signe de faiblesse. Ces ennemis savent que la France n’a pas de but de guerre classique plus ou moins bien défini au Sahel.

    L’idée française était de servir de bouclier et de brise-lames pour protéger les fragiles pays du Sahel, comme un agriculteur se protège des assauts du désert qui ne cesse d’empiéter sur les terres cultivées en plantant des arbres. Il faut tenir dans la durée dans un marathon d’endurance pour empêcher la chute de toute l’Afrique de l’Ouest entre les mains d’une alliance des narcotrafiquants et des jihadistes pouvant semer le chaos du Sénégal à la Côte d’Ivoire, transformant la région en gigantesque Burkina Faso.

    Macron vient de faire un pari risqué, et nous ne pouvons qu’espérer qu’il soit finement calculé. Cependant, il est difficile d’imaginer comment une force européenne fonctionnerait mieux qu’une force française cohérente, ni pourquoi d’autres pays tiendraient mieux dans la durée que nous. L’Afrique de l’Ouest est plus que jamais en danger et la France vient d’annoncer officiellement que protéger cette région est désormais au-dessus de ses forces. Ou peut-être de sa volonté.

     

    est historien et directeur de la publication de Causeur.
     
  • Économie : ces dernières nouvelles qui prouvent que rien ne va plus dans le monde

    Par Marc Rousset    

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    « La BCE en est réduite à prévoir des prêts géants à long terme »

    Emporté par la politique monétaire laxiste mondiale, le CAC 40 a doublé de valeur entre mars 2009 et mars 2019, mais il vient de décrocher de 2,02 %, ce vendredi 22 mars, en raison des indices d’activité PMI (indice des directeurs d’achat) décevants en France et en Allemagne : une valeur inférieure à 50 % impliquant une contraction de l’activité d’un secteur alors qu’une valeur supérieure à 50 % indique une expansion de celui-ci. L’indice de l’activité globale en France s’est replié de 50,4, en février, à 48,7, en mars, les indices des services et de l’activité manufacturière étant aussi en repli.

    La France ne travaille pas assez, depuis que le virus mortel de la paresse et du long fleuve tranquille de l’existence lui a été inoculé par Mitterrand, Aubry et les socialistes. Selon l’OCDE, les Français ne travaillent que 630 heures par an, contre 722 en Allemagne et 826 aux États-Unis. Le retour à la retraite à 65 ans et la suppression des régimes spéciaux s’imposent puisque les retraites pèsent 14 % du PIB français, soit près de 320 milliards d’euros par an – soit 3,4 % de plus que la moyenne européenne. La France a des dépenses publiques structurellement trop élevées, une population active avec des compétences insuffisantes ; elle a créé, selon l’INSEE, 149.600 postes en 2018, soit deux fois moins qu’en 2017.

    L’indice PMI manufacturier de la zone euro se replie, en mars 2019, à son plus faible niveau depuis avril 2013, soit 47,6. L’économie européenne est en voie de japonisation avec une politique monétaire laxiste, des taux d’intérêt ridicules, une croissance économique qui se rapproche de 1 %, une inflation faible et une population vieillissante. Personne, en Europe, n’a la capacité de rétablir la situation avec un plan cohérent proposant des mesures structurelles draconiennes, une politique monétaire conventionnelle, des budgets équilibrés et des salaires harmonisés protégés par une politique protectionniste au niveau de l’Union européenne ou de la zone euro. La BCE en est réduite à prévoir des prêts géants à long terme pour sauver les banques italiennes à partir de septembre 2019.

    medienbericht-finanzministerium-will-fusion-von-deutscher-bank-und-commerzbank-untersttzen.jpgL’indice PMI pour le secteur manufacturier allemand s’est inscrit à seulement 44,7 en mars, mais ce qui est tout aussi inquiétant, c’est de voir le taux du Bund allemand à dix ans tomber, pour la première fois, en territoire négatif ridicule depuis octobre 2016, entre -0,001 % et 0,005 %, alors que la première hausse de taux d’intérêt de la BCE depuis 2011 a été repoussée à la fin 2020, pour ne pas dire jamais. L’Allemagne va aussi essayer de fusionner deux porteurs de béquilles, le géant Deutsche Bank avec 14 milliards euros d’amendes et 1.800 milliards d’euros d’actifs, et la Commerzbank, sans en faire un « sprinter » pour autant. Au moins 10.000 emplois sont menacés.

    Aux USA, les inquiétudes liées à l’économie mondiale sont de retour. Ce vendredi 22 mars, le Dow Jones a lâché 1,77 % tandis que le NASDAQ dévissait de 2,50 % et le S&P 500 de 1,90 %, soit la pire séance depuis le 3 janvier. Autre fait marquant, le taux d’intérêt de la dette américaine à dix ans est même passé un petit moment en dessous de celui de la dette à 3 mois de 2,455 %, phénomène anormal communément appelé « inversion de la courbe des taux » qui a toujours précédé de quelques trimestres la quasi-totalité des récessions américaines des dernières décennies.

    illustration-reservoir.jpgEt comme la BCE, la Fed révise à la baisse ses prévisions de croissance, de dépenses des ménages et d’investissement des entreprises en indiquant qu’elle n’augmentera plus ses taux d’intérêt en 2019, qu’elle inversera même en septembre 2019 sa politique de « QE » à l’envers, autrement dit qu’elle cessera de réduire son portefeuille accumulé, depuis 2008, de bons du Trésor. Le déficit commercial américain se creuse malgré les droits de douane de Trump, tandis que la dette privée continue d’augmenter et que la dette publique américaine a explosé de 217 % entre 2007 et 2016. La hausse des actions, depuis le début de l’année, semble donc un simple rebond au sein d’un marché baissier, alors que les cours du pétrole retombent.    

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    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise
  • L’éolien industriel, ses mensonges et ses nuisances

    « L’Écologie Citoyenne Mondialiste, une entreprise de destruction »

     

    Par André Posokhow

    Industrie. La France sacrifie les uns après les autres ses plus beaux fleurons industriels. Le nucléaire français va y passer comme tout le reste, au profit d’histrions et de profiteurs, étrangers pour la plupart.

     

    201408211767-full.jpgEnviron 7000 éoliennes industrielles ont été érigées en France à la fin de 2017. Après le Grenelle de l’environnement, ce sont la Transition énergétique du couple Hollande-Royal et les ambitions macronniennes qui promeuvent les Énergies Renouvelables (ENR) et qui nous menacent de 20 000 à 25 000 aérogénérateurs, doux nom technique des éoliennes, de plus !

    Compte tenu des autorisations accordées ou sur le point de l’être, des régions comme la Champagne, la Picardie, la Bourgogne, le Languedoc ou un département comme l’Aveyron peuvent être considérés comme sinistrés pour au moins 20 ans.

    En réalité l’éolien industriel, loin d’apporter une solution de premier rang à la problématique énergétique de la France, en constitue un boulet.

    Ses nuisances et ses retombées sur l’environnement constituent une menace pour les habitants de nos campagnes.

    Affaire financière, il est incompatible avec le bien commun et l’intérêt général.

    Enfin, il reflète étroitement une idéologie profondément hostile à notre société et à notre civilisation.

    L’éolien industriel et les citoyens

    Un bobard, fallacieux et impudent mais efficace, des promoteurs pour placer leurs machines est celui d’une électricité éolienne de proximité et décentralisée. En réalité, les éoliennes produisent d’une manière éparpillée une électricité vendue à EDF et centralisée au sein du réseau national, voire européen.

    Aujourd’hui, les aérogénérateurs en projet dépassent couramment les 200 m, soit les 2/3 de la Tour Eiffel ou 5 fois la hauteur des châteaux d’eau. Leur impact visuel représente une atteinte pesante à la beauté de nos paysages et également au patrimoine culturel et architectural de notre magnifique pays. Comme l’a écrit Jean-Louis Butré, président de la Fédération Environnement Durable (FED) dans son livre Éolien, une catastrophe silencieuse : « Les éoliennes, du fait de leur gigantisme, dévorent le paysage et cannibalisent l’espace. »

    Les impacts sur l’environnement sont dévastateurs. Un parc éolien requiert un socle de béton de 1500 tonnes par machine qui restera pour l’éternité. Ce parc exige des voies d’accès élargies, des grillages de protection, des ateliers, des hangars. Il faut raser des haies, couper des arbres. Ce sont des espaces naturels considérables qui sont industrialisés et livrés inutilement à la cupidité des promoteurs, alors que l’urbanisation et la bétonisation de notre pays progressent à grands pas.

    Un parc éolien fait du bruit et émet des infrasons. De nombreux riverains sont incommodés, voire rendus malades par la proximité de ces engins industriels. Les témoignages de certains d’entre eux sont impressionnants et ce sont des centaines d’études de scientifiques, d’acousticiens et de médecins qui, à l’étranger, démontrent l’existence de ces nuisances et leurs effets sur la santé des riverains.

    Le rapport de l’Académie de Médecine de mai 2017 estime cependant que si l’éolien terrestre « ne semble pas induire directement des pathologies organiques, il affecte au travers de ses nuisances sonores et surtout visuelles la qualité de vie d’une partie des riverains ».

    Ce rapport de l’Académie de médecine est important. Même s’il est prudent et nuancé, il constitue un pas de plus vers la reconnaissance du risque sanitaire de l’éolien, grossièrement nié en France par les promoteurs, les pouvoirs publics et leurs fonctionnaires.

    En moyenne, les propriétaires de terrain encaissent au titre du bail qu’ils signent avec les promoteurs entre 5 000 et 10 000 € par éolienne et par an. L’oligarchie gouvernante affame les ruraux et certains se sauvent en bradant leurs terres et notre sol. Or, en cas de défaillance de la microsociété du promoteur qui contracte avec le propriétaire, celui-ci risque alors de se retrouver tout seul face à l’exigence de démantèlement des éoliennes en fin de vie et à des promoteurs défendus par des cabinets d’avocats spécialisés.

    A priori, personne n’a envie d’investir dans un bien immobilier situé à proximité d’un parc éolien, ce qui ne peut qu’avoir des conséquences sur sa valorisation. Des témoignages écrits d’agents immobiliers et de notaires sont éloquents. Des décisions de justice vont dans ce sens. Une étude récente réalisée en Angleterre par la London School of Economics sur une base statistique très large démontre la réalité de cette dépréciation que nient les promoteurs.

    L’implantation d’éoliennes dans nos campagnes engendre des désaccords de fond entre les pour et les contre, des jalousies entre ceux qui en bénéficient et ceux qui en pâtissent. Ces désaccords débouchent sur des clivages humains jusque dans les familles et des rancœurs profondes destinées à durer. Lettres anonymes, pneus crevés, munitions à sangliers dans les boites à lettres, menaces et injures en plein tribunal dont j’ai été personnellement témoin, prolifèrent.

    L’éolien industriel, le bien commun et l’intérêt général

    Le cadre de l’invasion éolienne actuelle est celui de la Loi sur la Transition énergétique (TE) de l’année 2015, lancée par ce fleuron de l’histoire politique française que fut le couple Hollande-Royal. Bornons-nous à en commenter simplement trois des principaux objectifs.

    Diminuer la consommation de l’énergie de 50% en 2050 par rapport à 2012, alors que, depuis la crise de 2008, elle n’a baissé que de 0,06%/an avec une croissance du PIB de 0,6%/an, apparaît intenable.

    Proposer la baisse d’un tiers de l’énergie nucléaire, soit l’arrêt en 10 ans de 23 des 58 réacteurs existants apparait d’un irréalisme criminel.

    Il serait absurde de vouloir réduire drastiquement les émissions de CO2 de la France. Michel Gay rappelle dans son livre Au diable les énergies renouvelables ! que, grâce au nucléaire et à l’hydroélectricité, notre électricité est produite à 90% sans CO2. Nous sommes la nation prix d’honneur dans ce domaine et la TE nous traite comme le cancre.

    Transition énergétique, ENR et éolien industriel sont inséparables. Le nucléaire et les énergies fossiles étant diabolisés, l’hydroélectricité ayant atteint ses limites de développement, les pouvoirs publics sont conduits à faire le choix idéologique de l’éolien industriel.

    L’ADEME, organisme étatique de propagande en faveur des ENR et en particulier de l’éolien industriel, dans son rapport Vers un mix électrique 100% renouvelable en 2050, prévoit de multiplier par dix l’implantation d’éoliennes en 2050, pour représenter 63% de la production nationale d’électricité au lieu de 4 à 5%, ce qui représenterait au minimum 60 000 éoliennes, c’est-à-dire une éolienne tous les 10 km2 du sol national.

    actu11.jpgEt, pourtant, écologie et éolien industriel sont incompatibles. Si l’on en croit l’écologiquement correct, l’éolien est un moyen de production propre et écologique. Rien n’est plus faux et l’éolien est un gros producteur de CO2 et de pollution.

    Comme le souligne J. L. Butré, le faible rendement de l’éolien conduit à compenser les baisses de production par l’utilisation de centrales thermiques au gaz et, en Allemagne, au charbon et même au lignite, hautement polluantes. 

    L’éolien industriel est néfaste pour notre économie, car ce n’est pas une énergie à haut rendement.

    La production d’électricité éolienne dépend du vent qui souffle de manière intermittente, aléatoire et largement imprévisible. C’est ce qui explique que le rendement moyen ou taux de charge de l’éolien terrestre en France ne dépasse pas 24%, contre parfois plus de 80% pour une centrale nucléaire.

    Les promoteurs affirment que le coût de l’éolien est concurrentiel avec celui du nucléaire estimé par le rapport de la Cour des Comptes de 2014 autour de 60€/MWh, néanmoins appelé à augmenter sensiblement dans le cadre des EPR.

    Comme le montrent J. L. Butré, Alban d’Arguin, sur la base d’un rapport Montaigne de 2008, et surtout une remarquable et récente étude de l’IFRAP, le véritable coût complet du MWh de l’éolien terrestre pourrait être évalué entre 160 et 180 €. En effet, il faut tenir compte du coût des centrales thermiques qui suppléent les fluctuations du vent, des réseaux de distribution, des réseaux intelligents et enfin du stockage de l’énergie, éléments bien entendu oubliés par les groupes de pression éoliens.

    La France a longtemps été à la pointe du secteur de l’énergie, notamment nucléaire, et EDF est encore le premier producteur mondial. Aujourd’hui, cette société nationale est en crise et son existence menacée.

    Il faut souligner les deux décisions que prit Bruxelles vers 1990 :

      libéraliser le marché de l’électricité pour obtenir celle-ci à bon marché ;

     favoriser les énergies renouvelables (ENR) grâce à des aides publiques.

    Il en résulta des distorsions de concurrence et la coexistence d’un secteur concurrentiel avec un secteur administré (solaire et éolien) qui bénéficie d’aides publiques et d’une priorité d’accès au réseau, avec notamment la baisse des prix de gros du marché sur lequel EDF vend son électricité nucléaire.

    Les énergies subventionnées ont déstabilisé celles qui ne le sont pas et constituent une des principales causes de la crise du secteur énergétique français, pourtant un de nos quelques points forts économiques.

    Il y a 7 000 éoliennes en France dont les composants fondamentaux : pales, mat, rotor etc., sont importés de Chine, du Danemark et d’Allemagne ! Cette activité de construction énergétique ne peut que peser sur notre commerce extérieur déjà en souffrance. Oui, l’éolien procure des emplois, mais hors de France. Aujourd’hui l’éolien n’emploie en France que 10 000 à 20 000 personnes.

    Le coût financier de l’éolien terrestre est dispendieux, car il s’agit d’une affaire lourdement subventionnée. Afin d’encourager l’éolien, celui-ci a été rendu artificiellement rentable depuis le début des années 2000, les opérateurs ayant bénéficié jusqu’en 2017 d’un tarif de rachat obligatoire par EDF très avantageux.

    Le coût pour le consommateur est de plus en plus lourd. Afin de compenser le coût que représente pour EDF ce tarif de rachat, l’électricien a été autorisé à facturer une « Contribution au Service Public de l’Electricité » (CSPE) aux consommateurs, qui fut en réalité une taxe cachée et silencieuse.

    Quant au coût global de l’éolien industriel, il fait partie de la gabegie nationale. J. L. Butré estime qu’en 2030, le programme éolien qu’envisagent les pouvoirs publics représentera un investissement à venir de 42 Md€, auquel il faudrait ajouter 40 Md€ pour le renforcement des réseaux de transport et de distribution.

    Le rapport accablant de la Cour des Comptes de 2018 sur le soutien des énergies renouvelables fait apparaitre un chiffre de 121 Md€ qui représente le montant du soutien auquel s’est engagé l’Etat jusqu’en 2046 pour les contrats signés avant 2017 au bénéfice des producteurs d’énergie renouvelable électrique.

    Ces dépenses inutiles, dont les bénéfices sont captés par des affairistes, ne peuvent que creuser davantage le trou abyssal des dépenses publiques. En revanche, toutes les ressources financières qui se déversent dans l’éolien font défaut aux investissements dans les ENR du futur, ce qui handicape la recherche qui permettrait de les promouvoir.

    L’éolien est ainsi une affaire purement financière de subventions et de retours juteux sur investissements pour des affairistes ; et un communiqué de la FED a dénoncé l’éolien qui est « devenu l’activité des affairistes qui écument quotidiennement le territoire. Des milliards d’euros en provenance de fonds opaques sont investis dans ce business ».

    En juin 2014, le Service central de prévention de la corruption (SCPC) a dénoncé la corruption dans l’éolien industriel comme « un phénomène d’ampleur » et « une dérive grave ». En effet de nombreuses prises illégales d’intérêt de la part d’élus locaux soudoyés et trompés par des promoteurs ont abouti à des condamnations.

    Il existe également des scandales financiers, notamment en Allemagne, où un grand groupe éolien qui pratiquait le financement participatif des ENR, a fait faillite et spolié des épargnants.

  • La place Charles-de-Gaulle outragée, par La RÉDACTION de L’ASAF.

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     L’Association de Sou­tien à l’Armée Fran­çaise réagit aux fan­tai­sies pseu­do-artis­tiques d’une petite élite cultu­relle igno­rante de l’Histoire de notre pays et de la repré­sen­ta­tion sym­bo­lique de nos monu­ments. (NDLR)

    5.pngPar­mi les monu­ments et lieux de mémoire dont regorge Paris, il en est deux par­ti­cu­liers par­mi les plus visi­tés : l’un sym­bo­lise l’âme de la capi­tale, c’est la cathé­drale Notre-Dame, en cours de recons­truc­tion, et l’autre son cœur, c’est l’Arc de Triomphe.

    L’Arc est situé à la confluence de douze ave­nues pres­ti­gieuses – Champs-Ély­sées, Fried­land, Hoche, Wagram, Mac-Mahon, Car­not, Grande-Armée, Foch, Vic­tor-Hugo, Klé­ber, Iéna et Mar­ceau – qui forment une étoile qui a long­temps don­né son nom à la place qui les relie et, en posi­tion légè­re­ment sur­éle­vée, il semble éclai­rer à l’est la ville qui s’étale à ses pieds.

    « Vous ne ren­tre­rez dans vos foyers que sous des Arcs de Triomphe ! » s’était excla­mé l’empereur Napo­léon au len­de­main de la bataille d’Austerlitz. En 1806, par décret impé­rial, il ordon­nait l’édification de cet Arc de Triomphe, pour « per­pé­tuer le sou­ve­nir des vic­toires des armées fran­çaises ». Il fal­lut pour­tant attendre trente ans pour que, en1836, le monu­ment soit offi­ciel­le­ment inau­gu­ré par Louis-Philippe.

    Quatre-vingt-trois ans plus tard, le 14 juillet 1919, défi­lèrent sous l’arche immense les troupes vic­to­rieuses de la Grande Guerre avant que n’y soient inhu­més, le 28 jan­vier 1921, les restes d’un sol­dat incon­nu. Dès lors, le monu­ment chan­geait de nature. En plus d’être un lieu de mémoire, il deve­nait l’écrin magni­fique et gran­diose d’un tom­beau ren­fer­mant la dépouille d’un sol­dat qui en repré­sen­tait 1 400 000 autres et qui lui confé­rait un carac­tère sacré.

    Enfin, le der­nier évé­ne­ment mar­quant la vie bien rem­plie de ce monu­ment fut, par arrê­té du 13 novembre 1970, soit quatre jours après la mort de l’intéressé, la déci­sion de rebap­ti­ser la place de l’Étoile en place Charles-de-Gaulle sans qu’à ce patro­nyme ne soit ajou­té aucun titre par­ti­cu­lier tel que géné­ral ou pré­sident. C’est l’homme Charles de Gaulle qui est hono­ré ici et qui inclut certes, le géné­ral et le pré­sident, mais aus­si le sol­dat de la Grande Guerre et l’écrivain, car à ce titre il tenait beaucoup.

    Et pata­tras ! Alors qu’il entame les neuf der­niers mois de son man­dat de pré­sident, soit à peine la durée d’une année sco­laire, le can­di­dat poten­tiel­le­ment décla­ré à sa réélec­tion, Emma­nuel Macron, fait pro­cé­der à l’emballage de cette sépul­ture. Il y avait déjà eu les outrages du 1er décembre 2018, quand des auto­pro­cla­més « gilets jaunes » s’étaient intro­duits dans le musée que le monu­ment ren­ferme pour en détruire le conte­nu. Ce même jour, veille de l’anniversaire de la bataille d’Austerlitz, les piliers de l’Arc ont recueilli des graf­fi­tis où s’exprimait la haine d’une foule hys­té­rique envers nos gou­ver­nants. Ce sac­cage avait sus­ci­té une répro­ba­tion géné­rale et tout le monde était tom­bé d’accord sur un mot d’ordre alors impé­ra­tif : « Plus jamais cela ! ».

    À l’heure où vous lirez ces lignes, cet embal­lage stu­pide et odieux sera en cours et cache­ra pen­dant au moins deux semaines les noms des batailles mémo­rables comme ceux des com­bat­tants illustres qui sont gra­vés sur les piliers. Cette insulte aux gloires pas­sées est insup­por­table à nos cœurs de sol­dats. Le géné­ral de Gaulle, auquel se réfère volon­tiers notre actuel pré­sident et à qui il rend hom­mage chaque année à Colom­bey, le jour anni­ver­saire de sa mort, serait sans doute lui aus­si révol­té par cette hon­teuse mas­ca­rade. Et d’ailleurs, pour­quoi n’est-il pas venu à l’esprit de l’actuel pré­sident d’emballer la tombe de son prédécesseur ?

    Le 11 novembre 2019, le pré­sident de la Répu­blique inau­gu­rait, dans le parc André Citroën, à Paris, un monu­ment depuis long­temps atten­du, dédié aux sol­dats morts en opé­ra­tions exté­rieures depuis la fin de la guerre d’Algérie. Sur les murs qui le bordent étaient alors gra­vés 549 noms de sol­dats tués sur 17 théâtres d’opérations. Depuis, ce chiffre s’est accru d’au moins 10 noms sup­plé­men­taires. Vien­drait-il à l’idée de quelqu’un de cacher ces noms pen­dant quinze jours ? Quelle serait alors la réac­tion des familles ? Peut-on, au nom d’un « art » éphé­mère inven­té par l’esprit tor­tueux d’un artiste étran­ger, aujourd’hui décé­dé et inhu­mé aux États-Unis, tout faire ? Pour­quoi mon­sieur Chris­to n’a‑t-il pas embal­lé le Capi­tole ou le mémo­rial Lin­coln à Washington ?

    Mon­sieur le Pré­sident, peut-être ne le savez- vous pas parce que per­sonne n’a eu le cou­rage de vous le dire, mais vous com­met­tez là une grave erreur. En pri­vé, des maires d’arrondissement à Paris, des dépu­tés, des direc­teurs d’administrations cen­trales du minis­tère des Armées et même des ministres désap­prouvent ce pro­jet. Ils ont com­pris eux que le monde com­bat­tant consi­dé­rait cette ini­tia­tive comme une véri­table décla­ra­tion de guerre. Ils savent aus­si que, tou­jours englués dans une crise sani­taire qui n’en finit pas, les Fran­çais ont bien d’autres pré­oc­cu­pa­tions que d’apprécier ou non des ini­tia­tives artis­tiques dou­teuses et vont consi­dé­rer cela comme une diver­sion bien mal venue.

    Depuis un siècle, la tombe du Sol­dat incon­nu est fleu­rie tous les jours par des Fran­çais venus de tous les hori­zons et sou­vent entou­rés de tou­ristes étran­gers de pas­sage. Cet hom­mage modeste, qui émane du cœur du peuple, accom­pa­gné du ravi­vage de la Flamme qui éclaire le tom­beau et qui, même sous l’occupation alle­mande, n’a jamais ces­sé, ne se suf­fit-il pas à lui-même et n’est-il pas plus signi­fiant qu’un énorme « bar­num » qui n’avait pour objet ini­tial que de satis­faire son « inventeur » ?

     La RÉDACTION de L’ASAF

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    Source : https://www.actionfrancaise.net/