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Bernanos et la trahison bourgeoise, de Frédéric Winkler.

« Celui qui défend la France, est toujours celui qui défend le royaume de France » (Charles Peguy, l’argent). La Révolution qui continue par la République est anti-civilisationnelle. Elle diminue, abaisse l’homme, le vide de toute substance qui faisait de lui un être responsable qui tentait de se dépasser pour améliorer sa condition. Désormais la loi écrase les individus créant un monde de fourmis dépourvu de toute dignité et distinctions. Seuls dominent des parvenus, soumis au monde consumériste, sans sève ni personnalité : « Que savez-vous de la Monarchie très chrétienne ?

frédéric winkler.jpg– Qu’elle a été heureusement détruite vers 1793, par des gens de bien qui en proclamant à coup de canon la Liberté, l’Egalité et la Fraternité, comme l’avait fait d’ailleurs avant eux Notre-Seigneur Jésus Christ, ont été les véritables fourriers de l’Evangile – Très bien. Que désirez-vous ? – Un petit siège de sénateur, ou même un de conseiller général. Au besoin je me contenterais d’un bureau de tabac – Voilà toujours une paire de claques. Allez la renifler plus loin » (La Grande peur des bien-pensants). Bref la bourgeoisie a pris le pouvoir et imposé le règne de l’argent, qui existait bien sûr avant, mais ne dirigeait pas, l’aristocratie du sang contrebalançait ce pouvoir comme toutes les structures sociales et fondamentales du royaume, basé sur l’enseignement chrétien. La conséquence fut : « La corruption de l’intelligence par l’or », comme Maurras l’avait merveilleusement écrit dans « L’Avenir de l’intelligence ». Les conséquences seront terribles pour la France. On mesure aujourd’hui ce vide, lorsque l’on observe ce que notre riche passé a laissé, malgré tant de destructions et disparitions artistiques, comme l’effacement de notre langue si belle. Lorsque conscient des réalités de notre passé par les textes, actes notariés, guildes et traités, organisations et charités vécues, parchemins et héritages, le fossé devient abyssal entre la France d’hier et cette survivance d’aujourd’hui. Le code civil a détruit les familles dans la division des terres et c’est la fin des grandes propriétés privées, là « triomphe le socialisme d’Etat, l’avènement d’un maître mille fois plus impitoyable qu’aucun des tyrans débonnaires » (La Grande peur des bien-pensants). Finalement la bourgeoisie est remplacée par une nouvelle « aristocratie », celle des polytechniciens « dans les bras de laquelle on mettra finalement le sort de notre petit monde et qui montrera bientôt ce qu’elle est en réalité : « la plus inhumaine de toutes, la plus fermée » » (La Grande peur des bien-pensants). Bernanos ne souffre pas le « prêt à penser » comme ceux qui représentent les idées molles : « On met entre les mains de crétins bien-pensant une petite baguette, et il écarte aussitôt les gens du trottoir pour leur éviter de recevoir des briques sur la tête, mais il ne lui viendrait jamais à l’esprit que la maison que l’on est en train de démolir est justement la sienne », le mollasson s’écriant plaintivement : « Tout ce que vous voudrez, mais pas de gifle ! ». Bernanos était encore d’un temps où certaines provocations se terminaient en duel.
Il n’hésite pas à s’adresser chrétiennement aux anticléricaux qui depuis longtemps vouent une haine au catholicisme : « ces morts-là sont sans vengeance. Pour moi, citoyens, j’avoue que je vis dans le doux espoir de faire payer un jour aux enfants de la famille une petite partie des dettes de leurs pères, mais qui donc retient le bras de tant d’entre nous sinon ces commandements de la conscience et le respect des lois divines que vos entreprises imbéciles tentent de détruire, et sans lequel nous vous aurions déjà balayés du monde ». On retrouve chez Bernanos les mêmes constats sur cette classe « déclassée », comme l’a bien analysé aussi plus proche de nous, Marie Madeleine Martin et bien d’autres. « La « bourgeoisie » moderne n’a plus rien à voir avec la classe bourgeoise traditionnelle. On ne peut guère douter, remarque-t-il, que depuis un demi-siècle elle « semble bien avoir cessé d'exister comme classe pourvu que l'on entende par là le groupe social conscient de ses droits et de ses devoirs ». Néanmoins le mot subsiste et il définit actuellement le ramassis d'individus qui résulte de la dégénérescence des corps sociaux antérieurs. Ainsi, « la presque totalité de l'ancienne aristocratie », les « rognures » du peuple, les éléments dénaturés de l'ancienne classe bourgeoisie, composent-ils cette catégorie de déclassés qui s'intitulent avec modestie : « bien-pensants ». Ces produits de la dissolution des cadres sociaux antérieurs présentent un certain nombre de « tares » qu'il va fustiger avec une particulière férocité. » (Bernanos et la politique, Serge Albouy). La lâcheté, les idées « molles », le conservatisme frileux des « cornichons à l’abri des courants d’air », bref ce « juste milieu » que la décence m’empêche de préciser, ce marécage des pensées frelatées, ce que le Christ vomissait dans la tiédeur des hommes, voilà ce que devient le commun des mortels ! Lors de la décadence de l’Empire romain, des « barbares », envahirent une cité dans le calme, les habitants étaient aux jeux du cirque. Ils n’eurent qu’à s’installer… Cela fait rire aujourd’hui mais ne sommes-nous pas devenues pire ? La République réforme à coups d’Ordonnance notre système social, de ses représentations du personnel aux retraites et personne ne bouge ! Alors que pour le ballon rond, à force de médias permanents, le « peuple » descend dans la rue, pour montrer son enthousiasme et applaudir des joueurs blindés d’argents, sponsorisé par des pays étrangers ? « Ces bien-pensants sont politiquement dépeints comme de craintifs conformistes, timides, apeurés, « obsédés par le péril révolutionnaire » - dont rien ne les préserve car ils croient « désespérément, naïvement, au triomphe inéluctable des idées qu’(ils) abhor(ent) ». Ces « passifs », ces « impuissants », ces « résignés », se caractérisent par une bien suspecte modération. « Qu’on pense ou non du bien de la modération indispensable à la vie en société, accorde le pamphlétaire, il est difficile de s’empêcher de sourire du spectacle de modérés par système qui, de leurs mains diligentes, déplacent et reculent sans cesse le fameux jalon qui doit marquer la limite des concessions possibles ». Avant-hier conservateur, hier opportunistes, libéraux, progressistes, puis républicains de gauche, cette « rage de conciliation » ne s’arrête – provisoirement encore – qu’au parti communiste… Cet opportunisme se double d'un égoïsme social aussi abject. Vouant un véritable culte à l'argent et un immense respect aux apparences de l'ordre, ils n’hésitent pas un instant à mettre les idées qu'ils représentent au service de leurs intérêts. (Serge Albouy. Bernanos et la politique) La Guerre d’Espagne, « l’absurde et horrible histoire de la Commune », Bernanos fustige les « Versaillais » dans leurs répressions, ces règlements de compte des bourgeois apeurés aux ordres de Thiers. Ce seront toujours les mêmes qui réprimeront les révoltes ouvrières, comme Clémenceau et bien d’autres, parce qu’ils veulent dormir tranquilles sur leurs avantages spoliés lors de la fumisterie révolutionnaire de 89 ! « Ces bourgeois « bien-pensants », champions d'un ordre qu'ils confondaient avec la sécurité de leurs biens et devenus « enragés par la peur », ont noyé dans le sang la révolte de ceux qu'ils n'avaient cessé d'exploiter. L'attitude des « bien-pensants » espagnols, bientôt, ne lui apparaitra guère différente de celle de leurs homologues français, 65 ans plus tôt... » (Serge Albouy. Bernanos et la politique)
Et il nous arrive d’entendre parler de Bernanos quelquefois. Sur les ondes ou dans certains journaux, des hommes se revendiquant de droite, ou libéraux, voir même conservateurs, où d’un nouveau conservatisme, bref toujours d’une bourgeoisie bon teint, tentant de s’accaparer les idées de Bernanos, en ne livrant que ce qui les arrange et en laissant dans les cartons quelques lignes qui dérangent. Rendons à Bernanos son entière personnalité. Il était révolutionnaire, de cette fibre historique et empirique, concluant au Roi. Il détestait les « mous », le capitalisme libéral, car il était entier, c’était un chevalier comme pouvaient l’être les compagnons de Jehanne ou de Baudouin IV de Jérusalem, sans compromissions, d’une fidélité sans faille à la cause essentielle primordiale de la survie française : « Tous les « Français sont royalistes, la différence avec moi, c’est que moi, je le sais ». « Dans le domaine religieux, enfin, leur incurable médiocrité spirituelle, est mise à nouveau en lumière. La même horreur du risque, le même goût de biaiser, le même désir de se rallier au plus fort sont dénoncés. Finalement, ce « Cheptel bigot » qui considère l'Eglise comme une gendarmerie supplémentaire ne peut que décourager les incroyants de bonne volonté. Pourtant conclut-il, « notre malheur commun, la mauvaise fortune de la France veulent que ces déclassés, ces lâches et ces égoïstes - qui illustrent le mieux la décomposition de la société moderne - aient incarné (...) aux yeux du peuple ouvrier la propriété, l'ordre social, la religion, que ces faibles aient longtemps passé pour servir une pensée forte ». Si les choses vont mal dans le monde d'aujourd'hui, « si la France est une nation en décadence, si l'injustice triomphe, s'il n'y a plus de chrétienté, les responsables existent, commente Pierre-Henri Simon, et ils seront partout les mêmes : les bourgeois, la classe d'argent, médiocre par situation et par sentiments...
La médiocrité bourgeoise n’a cessé à ses yeux de ronger l’édifice social. Il n’existe plus d’aristocratie. Face à cette bourgeoisie médiocre, avide et peureuse, seulement préoccupée des apparences de l’ordre, fait pendant un populisme verbal et un amour des humbles et des pauvres qui ne s’accompagne pas du moindre projet de réforme tendant à améliorer leur situation matérielle. » (Serge Albouy. Bernanos et la politique)
FWinkler (http://boutique-royaliste.fr/index.php…) à suivre...

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