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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 189

  • Feuilleton "Vendée, Guerre de Géants..." (6)

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

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    Aujourd'hui : Les Moulins du Mont des Alouettes...

     

    Ces "moulins qui parlent" étaient au nombre de huit, au moment de la Révolution. Ils furent détruits par "les Bleux" lorsque ceux-ci, étonnés de la rapidité de réaction et de mouvements des Vendéens, comprirent que "les Blancs" s'envoyaient des messages par les ailes des moulins, disposées selon un code bien précis, avec quatre types de messages : danger proche, danger passé, rassemblement et repos.

    Deux furent restaurés, et une chapelle érigée sous la Restauration...

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    https://www.vendeevallee.fr/essentiels/le-mont-des-alouettes/

     

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  • Feuilleton "Vendée, Guerre de Géants..." (7)

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    Aujourd'hui : 27 mars 1793 : Proclamation de la Roche-Bernard...

     

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    Le blason de La Roche Bernard : "D’or à une aigle éployée bicéphale de sable, becquée, lampassée et membrée de gueules"

    Elle est envoyée par les Chouans du Morbihan aux représentants de la Convention : depuis le 13 mars, le peuple s'est soulevé contre les décrets venus de Paris; après un rapide combat, il s'est emparé - le 15 - de La Roche Bernard, d'où il envoie cette Proclamation aux Conventionnels :

    "Écartez de nous le fléau de la milice, et laissez aux campagnes des bras qui leur sont nécessaires. Vous nous parlez d’ennemis qui menacent nos foyers : c’est là que nous saurons les repousser, s’ils viennent nous attaquer ; c’est là que nous saurons défendre contre eux et contre tous autres, nos femmes, nos enfants, nos bestiaux et nos récoltes, ou périr avec eux.

    Rendez à nos vœux les plus ardents nos anciens pasteurs ; ceux qui furent, dans tous les temps, nos bienfaiteurs et nos amis ; qui, partageant nos peines et nos maux, nous aidaient à les supporter par de pieuses instructions et par leur exemple. Rendez-nous avec eux le libre exercice d’une religion qui fut celle de nos pères et pour le maintien de laquelle nous saurons verser jusqu’à la dernière goutte de notre sang.

    Rendez à nos campagnes ceux de ces dignes pasteurs que vous retenez dans vos murs, et permettez à ceux qui se sont exilés de revenir nous distribuer les consolations dont nous avons grand besoin ; leur retour ramènera partout la paix, l’union, la concorde.

    Telles sont nos principales demandes. Nous y joignons notre vœu pour le rétablissement de la royauté, ne pouvant vivre sous un gouvernement républicain, qui ne présente à nos esprits que des idées de division, de troubles et de guerres."

     

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  • Feuilleton "Vendée, Guerre de Géants..." (8)

     

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    Aujourd'hui : Sept mois de Gloire, et puis le Génocide...

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    Michel Mourre commence son entrée "Vendée (guerres de)" par les mots suivants :

    "Nom donné aux guerres menées par les catholiques et les royalistes de l'Ouest de la France contre la Révolution. Ces guerres eurent pour théâtre le bas Poitou, l'Anjou, le bas Maine et la Bretagne méridionale. Si la Vendée n'avait pas accueilli la Révolution avec le même enthousiasme que d'autres régions de la France, elle n'avait pas montré non plus une hostilité systématique aux réformes de l'Assemblée constituante. La vente des biens du clergé n'y avait pas suscité de révolte, et, parmi les acquéreurs, il y eut même des nobles, tels que Bonchamps et Lescure, qui se firent plus tard les chefs de l'insurrection. C'est la Constitution civile du Clergé (été 1790) qui provoqua la rupture morale entre la Vendée et le nouveau régime; la plupart des prêtres vendéens refusèrent de prêter serment, et, dès 1791, l'agitation se répandit dans la région..."

    La Constitution civile du Clergé fut donc bien la première des étincelles qui devait mettre le feu aux poudres; ensuite vint la deuxième : l'assassinat du Roi, le 21 janvier 1793; la troisième - et, celle-là décisive... - eut lieu à peine deux mois plus tard lorsque la Convention décréta la Levée en masse de 300.000 hommes, le dimanche 10 mars 1793.

    La Révolution ayant follement déclaré la guerre à l'Europe entière - alors que la France était en paix avec tout le monde... -  elle avait besoin de "sang" pour affronter ces nations auxquelles elle venait stupidement de s'attaquer, dans une aventure insensée qui ne s'achèvera qu'en 1814 et 1815, à Waterloo, avec la tragédie d'une France brisée dans son élan de "Grande Nation"...

    Dans tout le pays, la population comprit fort bien, partout, ce sont il s'agissait, et les oppositions - armées - à la folie de plus en plus ouverte, de plus en plus violente et sanguinaire de cette Convention se multiplièrent, partout en France, et pas seulement dans l'Ouest : c'est dans les deux tiers des Départements nouvellement créés que les armes parlèrent...

    Les soulèvement furent les plus tragiques dans l'Ouest de la France, avec un total d'environ deux cent mille tués et disparus en deux ans de guerres : plus de cent mille victimes dans le seul département de la Vendée (qui comptait 800.000 habitants en 1792) mais un nombre très important aussi dans les Provinces voisines de Bretagne, du Maine, de Normandie, d'Anjou (où l'on prit le nom de "Chouans"). À Nantes, sur ordre du représentant en mission Carrier, deux mille personnes furent noyés dans des gabarres coulées au milieu de la Loire, qualifiée par le sinistre Carrier et ses massacreurs de "baignoire nationale" !

    Le jour même de la réquisition, le 10 mars 1793, les paysans, déjà révoltés par la Constitution civile du clergé et l'assassinat du Roi, attaquèrent ceux qui, envoyés par "Paris", venaient procéder à la-dite réquisition : ce fut un soulèvement spontanée, dans les Mauges, le Choletais, tout le bocage vendéen, le marais de Challans et le pays de Retz (toute cette région du sud de la Loire qui prendra bientôt le nom de Vendée militaire). Et ce fut le début des Guerres de Vendée, où, malgré l'atroce Génocide, des soubresauts importants se produisirent jusqu'en 1796 !...

    Comme les paysans n'avaient pas de chefs, ils allèrent chercher les hobereaux locaux : d'Elbée (lieutenant de cavalerie), Charette (officier de marine), Bonchamps, d'Autichamp, Lescure, Sapinaud, Talmond... 

    Le tout jeune Henri du Vergier, comte de la Rochejaquelein n'avait que 20 ans : sous-lieutenant de cavalerie, il accepta hardiment la demande des paysans, leur lançant son fameux : "Allons chercher l'ennemi : si je recule, tuez-moi; si j'avance, suivez-moi; si je meurs, vengez-moi !".

    Simplement armés de leurs faux et de leurs fourches, les insurgés - qui ne tardèrent pas à s'appeler, et à être appelés, "les Blancs" - chassèrent "les Bleus" (les soldats républicains, dont l'unifomre était bleu...).

    Ils trouvèrent sur place des fusils et des canons (à Beaupréau, à Vihiers, à Cholet le 17 mars, Chemillé le 11 avril, Bressuire le 12 mai, Thouars le 5, Fontenay le 25, Saumur le 9 juin...) et constituèrent une "Grande armée catholique et royale", d'environ 40 000 hommes. La bravoure palliant le manque d'expérience, cette armée va d'abord aller de succès en succès, jusqu'à conquérir Angers le 18 juin, et tenir en échec la sinistre Convention jusqu'en septembre. 

    Le 1er août 1793, un premier décret de la Convention ordonna la destruction et l'incendie de la Vendée et confia la mise en oeuvre de ce plan au général François Westermann. Ce premier décret, monstrueux, fut confirmé deux mois plus tard - le premier octobre 1793 - par un second décret, de Lazare Carnot, qui organisait et détaillait le Génocide vendéen. Les Colonnes infernales du sinistre Turreau le mettront en oeuvre à partir du 21 janvier 1794, les républicains célébrant ainsi, à leur façon, le sinistre premier anniversaire de l'assassinat du Roi Louis XVI !...

    La Convention décrète...

    Article premier :
    le ministre de la guerre donnera sur-le-champ les ordres nécessaire pour que la garnison de Mayence soit transportée en poste dans la Vendée ; Il sera envoyé par le ministre de la guerre des matières combustibles de toute espèce, pour incendier les bois, les taillis et les genêts... Les femmes, les enfants et les vieillards, seront conduits dans l'intérieur ; il sera pourvu à leur subsistance et à leur sûreté, avec tous les égards dus à l'humanité... Les biens des rebelles de la Vendée sont déclarés appartenir à la république.
    (Extrait du décret de la convention nationale du 1er août 1793, A.D.V., 52J4).

    Pourtant, le 14 août, l' "armée catholique et royale" défit les républicains dans la plaine de Luçon et menaça de marcher sur Paris. Prenant alors la mesure du péril, la Convention envoya 100.000 hommes en Vendée : les "Mayençais", qui venaient de capituler à Mayence, placés sous les ordres de Kléber et Haxo.

    Du 19 au 22 septembre, les royalistes remportèrent encore cinq victoires en cinq jours.
    Mais ensuite, ce fut... Cholet, hélas...

     

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  • Feuilleton "Vendée, Guerre de Géants..." (9)

     

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    Aujourd'hui :

    1. Le tournant malheureux de la bataille de Cholet...

     

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    Kléber et son armée de Mayence entre en Vendée, mais il est défait à Torfou le 19 septembre : "les Blancs" chantent :
    "L'armée de Mayence est une armée de faïence, et nous l'avons brisée..."

    Presqu'un mois après, le 17 octobre, à Cholet, 35.000 Blancs rencontrent 32.000 Bleus.
    Ce sera la plus grande bataille de la Guerre de Vendée et, d'après Kléber, "un combat de tigres contre des lions".


    Bonchamps blessé, l'armée blanche se retire vers la Loire...

     

    2. ... et la Grande Virée de Galerne...

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    De Victor Hugo...

    "La Loire vit alors,
    sur ses plages désertes,
    S'assembler les tribus
    Des vengeurs de nos Rois.
    Peuple qui ne pleurait,
    Fier de ses nobles pertes,
    Que sur le Trône
    Et sur la Croix.

    C'étaient quelques vieillards,
    Fuyant leurs toits en flammes..
    C'étaient des enfants et des femmes,
    Suivis d'un reste de Héros.

    Au milieu d'eux marchait leur patrie exilée,
    Car ils ne laissaient plus qu'une terre peuplée
    De cadavres et de bourreaux..."

     

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  • Feuilleton "Vendée, Guerre de Géants..." (10)

     

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    Aujourd'hui : Charette ! (1/2)

     

    1.

    "Notre patrie à nous, c’est nos villages, nos autels, nos tombeaux, tout ce que nos mères ont aimé avant nous.
    Notre patrie, c’est notre foi, notre terre, notre roi.
    Leur patrie à eux, qu’est-ce que c’est ? Vous le comprenez, vous ?
    Ils veulent détruire les coutumes, l’ordre, la tradition. Alors qu’est-ce que cette patrie narguante du passé, sans fidélité et sans amour. Cette patrie de billebaude et d’irreligion ? Beau discours, n’est-ce pas ?
    Pour eux la patrie semble n’être qu’une idée : pour nous, elle est une terre…
    Ils l’ont dans le cerveau, nous nous l’avons sous les pieds : c’est plus solide.
    Et il est vieux comme le diable leur monde qu’ils disent nouveau et qu’ils veulent fonder en l’absence de Dieu… Vieux comme le diable…
    On nous dit que nous sommes les suppôts des vieilles superstitions… Faut rire.
    Mais en face de ces démons qui renaissent de siècle en siècle, nous sommes une jeunesse. Messieurs, nous sommes la jeunesse de Dieu, la jeunesse de fidélité ! Et cette jeunesse veut préserver, pour elle et pour ses fils, la créance humaine, la liberté de l’homme intérieur…"

     

    2. Blason des Charette

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    "D'argent au lion de sable soutenu de trois canettes du même ordonnées deux et une."

    Devise : "Combattu, souvent; battu, parfois; abattu, jamais !"

     

    3. Le Château de la Contrie

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    Ce château de style anglais est visible depuis le haut du Bois-Brûlé sur la route d'Ancenis.

    Le 21 avril 1763 naissait dans cette demeure celui qui devait devenir le Général en chef de l'armée catholique et royale, François Athanase Charette de la Contrie.

    Après son épopée fulgurante, il fût exécuté sur la Place Viarme, à Nantes, le 29 mars 1796.

    Une statut de Gaucher a été édifiée en son honneur en 1997. Elle se trouve place Saint-Pierre.

     

    4. La Chabotterie

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    La Chabotterie était au XIVe siècle une propriété Chabot. Le logis actuel date des XVe et XVIe siècles.

    Ce très beau logis, dont la visite est un enchantement, fait bien sentir la douceur de vivre à la campagne, en France, à la fin du XVIIIème siècle.

    Talleyrand ne disait-il pas : "Qui n'a pas vécu dans les années voisines de 1789 ne sait pas ce que c'est que la douceur de vivre..." ?

     

    5. Lettre de Charette sur la mort de Stofflet

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    "J'ai appris avec une peine bien sincère la perte du général Stofflet. Elle afflige tous les braves royalistes. Aussi, ils ne pensent qu'à venger sa mort ...".

    Les lettres de chefs vendéens ou chouans - comme Cadoudal - sont très rares.

    Et celle-ci est d'autant plus rare que, lorsque Charette l'écrit à l'abbé Bernier, une figure de la Vendée militaire, il est traqué par les soldats révolutionnaires, et n'a plus que quelques jours à vivre...

     

    6. Belleville-sur-Vie, Quartier général de Charette...

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    À Belleville-sur-Vie, le QG de Charette a été rénové par la Mairie : c'est maintenant "l'Espace Charrette", installé dans la maison où le chef vendéen avait établi son quartier général.

    L’Espace Charette, ou Manoir de la Jariette, (rue Charette, autrefois appelée rue de la Jariette) est un bâtiment très ancien dont les origines précises ne sont pas connues mais que l’on date du XVIème ou XVIIème siècle.
    Cet espace possède un passé historique assez riche et témoigne de l’évolution de la commune de Belleville, car il fut tour à tour, quartier général de Charette pendant les Guerres de Vendée, puis couvent et enfin École privée Sainte-Anne.

    En 2013, la commune a réhabilité le bâtiment en un espace culturel et associatif tout en y préservant les éléments patrimoniaux : l'escalier central desservant le grenier, le porche d’entrée, la croix en pierre, le clocheton et sa cloche.

    Ce nouvel espace, accessible uniquement aux associations et aux entreprises, propose trois salles spacieuses, claires, nommées en mémoire des généraux des Guerres de Vendée :


    * une grande salle (Bonchamps);

    * une petite salle (Sapinaud); 

    * et une salle de réception (d'Elbée) ornée d'une cheminée massive.

     

    7. La Croix de La Chabotterie

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    Elle marque l'endroit où Charette fut fait prisonnier, le 23 mars 1796, par l'adjudant-général Travot. Le 29 mars, il sera fusillé, à Nantes...

    "Oui, Charette me laisse l'impression d'un grand caractère, je lui vois faire des choses d'une énergie, d'une audace peu commune, il laisse percer du génie." (paroles de Napoléon, rapportées par Emmanuel de Las Cases dans Le Mémorial de Sainte-Hélène)

     

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  • Feuilleton "Vendée, Guerre de Géants..." (11)

     

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    Aujourd'hui : Charette ! (2/2)

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    1. Charette, exalté par Léon Daudet...

     

    Le 25 juillet 1926, au Mont des Alouettes, l'Action française organisa un immense Rassemblement royaliste : plus de 60.000 personnes...

    Léon Daudet, dans "Une campagne de réunions" (Almanach de l'Action française 1927, page 60) a raconté la journée, consacrant ces quelques mots à Charette :

    "...À l'horizon, dans la plaine immense de la Vendée militaire, étincelaient sous le ciel ensoleillé de l'ouest, - mais que modifie à chaque instant le vent venu de la mer - brasillaient les clochers et les villages. Là-bas, c'était le bois de la Chabotterie, que traversa Charette blessé, et prisonnier, Charette, personnification de cette race sublime dont la résistance étonna le monde et continue à étonner l'histoire..."


    Illustration : la statue du général, dans sa ville et devant sa maison natale de Couffé. Elle porte l'inscription :
    Général François-Athanase Charette de la Contrie, né le 2 mai 1763 à Couffé - Exécuté à Nantes place Viarme le 29 mars 1796 -
    Avec sa devise :
    "Tant qu'une roue restera, la Charette roulera".

     

    2. ...et par Philippe de Villiers :

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    Le "Charette" de Philippe de Villiers : "Charette, c'est l'anti Robespierre"

    Article de Maurice Livernault, pour la lettre du SIEL - Janvier 2013 :

    La première partie de ce palpitant ouvrage est consacrée à la carrière maritime d’Anathase Charette, car il passa quinze ans dans la marine royale, qu’il aborda adolescent à Brest, pour finir lieutenant de vaisseau à trente ans. La marine de guerre française était alors, sous le règne de Louis XVI, la première d’Europe, et c’est au cours de ses affrontements avec sa rivale britannique qu’il forgea sa personnalité et développa sons sens des responsabilités. En effet, les navires sur lesquels il servit, auprès des navigateurs les plus prestigieux de l’époque, participèrent à la victoire des insurgés américains ; puis, par l’aide apportée aux rebelles grecs, ils jouèrent un rôle non négligeable dans les prémisses de la perte de puissance de l’empire ottoman. Charette contribua également à éradiquer la contrebande en Méditerranée et séjourna à Alger et à Malte.

    Il est de retour à Toulon quand la révolution y éclate, et se marie à Nantes avec une dame d’âge mûr de la bonne société dont il convoitait la fille, puis il démissionne de ses fonctions. Il hésite alors entre rester au pays pour y faire front, ou rejoindre les émigrés à Coblence, solution à laquelle il se rallie finalement. Déçu par la coterie qu’il y rencontre, il revient en France, passe par Paris où il assiste à la mise à sac du Palais des Tuileries, dont il réchappe par miracle. De nouveau en Vendée, il est désigné par la population, un peu à son insu, comme chef de guerre, et il commence à constituer son armée en s’appuyant sur les bandes de paysans qui représentent la résistance à l’ordre que la République veut instaurer par la violence, et auquel se sont ralliées, paradoxalement, la bourgeoisie et une partie de la noblesse locale.

    Puis ce sont les premiers combats, la succession impressionnante de succès et de revers qui aboutit, grâce à une parfaite connaissance du terrain, à la libération du pays de Retz ; mais les luttes intestines minent l’unité et le bon fonctionnement de la guérilla, et la prise de Nantes échoue. La Convention confie à Kléber la mission de mater la Vendée par tous les moyens, dont le plus atroce, le feu. C’est la déroute finale, un moment stoppée par une offre du Comité de Salut Public, qui surestimant la rebellion, la craint, d’ériger la province en principauté autonome, dont il deviendrait le consul. Mais la mésentente s’installe au cœur de sa délégation. Ce n’était en vérité qu’un traquenard échafaudé sur une clause secrète, perverse et mensongère.

    Il reprend le maquis, torturé par le désespoir. Puis c’est la capture au combat, le procès expéditif, et la marche vers le supplice ultime, le long des rues de Nantes, conspué par une population versatile qui l’acclamait encore fougueusement la veille.

    Cette tragique épopée est relatée de main de maître, grâce à une écriture flamboyante, parfaitement contrôlée, exempte de redite, et dont la richesse et l’élégance permettent de décrire des situations parfois insoutenables de cruauté. Le vocabulaire est greffé d’expressions dialectales sans que l’on ressente jamais la moindre propension à la tentation régionaliste. L’auteur exclut clairement toute explication manichéenne du conflit. En effet, c’est par sa voix que Charette, à Coblence, fustige sans équivoque les représentants de l’aristocratie qu’il y côtoie, et dont il constate vite la futilité et l’inconscience qui lui feront abréger son séjour. De même ne sont pas évacuées les dissensions qui opposent entre eux les généraux vendéens, ainsi que celles de son propre état-major, où l’on conspire contre lui. Les exactions auxquelles se livrent parfois ses propres troupes, et qu’il réprouve avec vigueur, sont évoquées sans détour.

    Ce livre révèle, au-delà d’un indéniable talent, les authentiques qualités de cœur de son auteur, qui n’est animé par aucun sentiment revanchard, mais qui souhaite uniquement que la vérité soit proclamée et que la concorde règne, comme en témoigne le splendide spectacle qu’il a écrit et réalisé au Puy-du-Fou. Nous aimerions que ce retour sur la scène littéraire soit le prélude à sa rentrée dans l’arène nationale, tant il nous paraît impensable que la résurgence de notre nation, enlisée dans la servitude et la médiocrité, puisse un jour s’effectuer sans son indispensable et précieux concours.

     

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    La Marine nationale (la Royale...) rend hommage à l'un des siens, sur son excellent site, remarquablement fait et tenu :

    https://www.colsbleus.fr/sites/default/files/2023-03/CB3110_Complet_Planche.pdf

    Marine nationale
    "[#Histoire] François Athanase Charrette de La Contrie, s’il fut généralissime de l’Armée catholique et royale contre la Convention, fut aussi et surtout durant 12 ans marin ! Cols bleus vous fait découvrir cette carrière méconnue !"
     
    Il y a 26 pages/illustrations sur la colonne de gauche : c'est la 24ème qui est dédiée au grand Charette...
     

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  • Feuilleton "Vendée, Guerre de Géants..." (12)

     

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    Aujourd'hui : Henri de La Rochejaquelein...

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    1. De Michel Mourre :

    "Ancien officier de la garde constitutionnelle de Louis XVI et fils d'un émigré, il se retira après le 10 août 1792 dans la terre de Clisson, auprès de son cousin Lescure.
    À la tête de paysans vendéens, il rejoignit Bonchamps et d'Elbée, se distingua à la bataille de Fontenay (24 mai 1793), entra dans Saumur (9 juin), sauva les vendéens de la déroute à Luçon, remporta la victoire de Chantonnay (septembre) mais fut vaincu à Cholet (octobre).

    Devenu commandant en chef des vendéens après la mort de Lescure, il fit preuve de réels talents militaires, mais finit par être réduit à une guérilla sans espoir après les défaites d'Ancenis et de Savenay, et fut tué au combat de Nouaillé." 

     

    ...et son frère Louis

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     Louis du Vergier, marquis de La Rochejaquelein, par Pierre-Narcisse Guérin.



    Né le 30 novembre 1777 à Saint-Aubin-de-Baubigné et tué au combat le 5 juin 1815, à 37 ans, à Saint-Hilaire-de-Riez...

    Général de la grande Armée catholique et royale, il participa au soulèvement de la Vendée lors du retour insensé de Napoléon de l'île d'Elbe.
    Il participa aux batailles d'Aizenay, de Saint-Gilles-sur-Vie, des Mathes, à Saint-Hilaire-de-Riez, où il fut tué...

    En 1801, il épousa Victoire de Donnissan, veuve du marquis de Lescure, héros des premières guerres de Vendée.
    Napoléon chercha, en vain, à le gagner à sa cause.
    Dès le mois de mars 1813, il se concerta avec un envoyé du roi, et quand le parti royaliste fut de nouveau formé à Bordeaux - sous l'impulsion, entre autres, de Jean-Baptiste Lynch - il fut choisi pour aller présenter au duc d'Angoulême, alors à Saint-Jean-de-Luz, l'hommage de la ville qui venait de proclamer Louis XVIII, Roi de France.

    Au premier retour de Louis XVIII, il fut nommé chef d'un des corps militaires de sa garde (commandant des grenadiers royaux) et élevé ainsi au grade d'officier général.

    Au retour de Napoléon en France il protégea la retraite du roi jusqu'aux frontières du nord, et de là jusqu'à Gand.
    Revenu en Vendée dès le 16 mai, il souleva le pays : Napoléon apprit cette insurrection dans la nuit du 17 mai, et il se hâta d'envoyer un corps de 12.000 hommes sous les ordres du général Lamarque.
    La Rochejaquelein arriva à Saint-Jean-de-Monts le 3 juin, avec la division de son frère Auguste (le troisième et dernier garçon de la fratrie).
    Là, il apprit qu'une forte colonne s'approchait ; elle était commandée par le général Estève, qui, le lendemain, au point du jour, se porta à la ferme des Mattes, sur le bord du Marais. Au cours d'un combat furieux, et héroïque, Louis fut tué, à la tête de ses troupes, et son frère blessé...

    Il est inhumé avec ses frères dans l'église de Saint-Aubin-de-Baubigné dans les Deux-Sèvres.
    Il laissait huit enfants et une veuve.

     

    3. La Durbeliere

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    Ruines du château de La Rochejaquelein, incendié cinq fois pendant la Révolution...

    https://monumentum.fr/propriete-durbeliere-pa00101257.html

     

    4. Blason des La Rochejaquelein

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    De sinople à la croix d'argent cantonnée de quatre coquilles du même et chargée d'une coquille de gueules en abîme

     

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  • Feuilleton "Vendée, Guerre de Géants..." (13)

     

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    Aujourd'hui : Cathelineau

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    De Michel Mourre, Dictionnaire encyclopédique d'Histoire, page 809 :

    "Il exerçait la profession de tisserand lorsque, en 1793, une révolte éclata à Saint Florent parmi les jeunes vendéens appelés à tirer au sort. Cathelineau, quoique exempt de service militaire en tant qu'homme marié, se mit à le tête des insurgés, battit les républicains (10 mars 1793), s'empara de Cholet, de Thouars, puis de Saumur, et devint (12 juin 1793) "Commandant en chef de l'armée catholique et royale".

    Il ne craignit pas de s'attaquer à Nantes, mais fut repoussé et reçut, au cours des combats, une blessure dont il devait mourir." 

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    Son tombeau, à Saint Florent le Vieil...

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    ... et sa statue sur la place de l’église au Pin-en-Mauges.

     

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  • Feuilleton "Vendée, Guerre de Géants..." (14)

     

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

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    Aujourd'hui : "Bonchamps, en qui revivait Bayard..." (Chateaubriand)

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    Blason des Bonchamps.

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    "De gueules à deux triangles vidés d’or entrelacés en forme d’étoile"

     

    Bonchamps mourant

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    Mortellement blessé devant Cholet, Charles Artus, marquis de Bonchamps, expire après avoir gracié 5.000 prisonniers républicains, enfermés dans l'église de Saint Florent-le-Vieil, qu'on allait massacrer: "Grâce aux prisonniers, Bonchamps l'ordonne !" furent ses dernières paroles.

    David d'Angers, dont le père fut l'un de ces graciés, sculptera son monument funéraire.

     

    Le dernier ordre de Bonchamps

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    17 octobre 1793...

    En toute hâte, on s’affaire sous la fine pluie qui trempe la terre. L’armée vendéenne est en déroute. Dans le bruit des chevaux qui hennissent, des hommes qui s’interpellent, des armes que l’on apprête, les derniers combattants royalistes dressent le camp de repli. Leur général en second, le marquis de Bonchamps a été blessé devant Cholet et c’est mourant, qu’avec eux, il a gagné St-Florent au bord de la Loire.
    Il est étendu sur un brancard. Autour de lui, ses lieutenants, hommes du peuple ou grands noms de l’Ouest, le veillent. Tous savent que la fin est proche. Après Cathelineau, le voiturier, à qui il avait laissé la tête de l’armée, c’est l’une des grandes figures de la guerre de Vendée qui va s’éteindre. Sur les visages épuisés de ses hommes dont les yeux ont pourtant déjà vu tant de morts, l’émotion perce et les larmes coulent.
    Un prêtre, cachant sa soutane sous un pourpoint, pistolet, épée et crucifix entremêlés à la ceinture, récite l’office des défunts.
    À l’extérieur de la tente, des cris éclatent : "À mort ! À mort !"; "Tuons-les !" "À mort les Bleus !" Scandés comme un refrain macabre les cris de haine résonnent dans le crâne bouillant de fièvre du marquis de Bonchamps. Se relevant à grand peine, il demande :
    - Qu’est-ce donc ? Après qui en a-t-on de la sorte ?
    - Mon général, ce sont nos hommes qui veulent se venger des Bleus.
    - Quels Bleus ?
    - Dans notre déroute, nous avons capturé cinq mille républicains que nous avons enfermés dans un couvent à quelques pas d’ici. Ce sont sur eux que nos hommes ont décidé de pointer les canons.
    Le marquis se crispe. Malgré l’agonie qui meurtrit son corps, malgré la souffrance qui contracte ses traits et l’empêche de se lever, il supplie son cousin, le comte d’Autichamp, d’obtenir la grâce des Bleus : "Mon ami, c’est sûrement le dernier ordre que je vous donnerai…"
    D’Autichamp ne discute pas. Il se précipite au dehors de la tente, saute sur un cheval et galope jusqu’aux abords du couvent où les hommes s’apprêtent déjà à la vengeance. Là, il fait battre tambour pour obtenir le silence et proclame : "Grâce au prisonniers ! Bonchamps le veut. Bonchamps l’ordonne !" Les soldats hésitent, se regardent. Ils n’ont pas la charité de leur général. Mais ils le respectent profondément. Depuis qu’ils sont allés le chercher pour combattre avec eux, le marquis de Bonchamps est devenu pour eux un père et un modèle. Certains regagnent les tentes dressées un peu plus loin et obéissent par devoir; d’autres comprenant les motifs de leur chef, acceptent de libérer les républicains.
    En fait ce dernier geste ne les étonne pas vraiment. Clémence, miséricorde, justice… : Charles de Bonchamps a toujours été un exemple d’humanité.
    Les plus anciens se souviennent que dès les premiers jours de la guerre, il avait empêché les pillages, les incendies et les exécutions. Il avait relâché les prisonniers sur la simple promesse qu’ils ne reprendraient pas les armes. Comme certains violaient leur serment, les Blancs avaient décidé de raser la tête de ceux que leur général libérait. À Thouars, en mai, Bonchamps avait battu le général Quétineau, un républicain réputé pour sa bravoure et son honnêteté. Pour ces raisons, le marquis l’avait soustrait au désir de vengeance des Vendéens et lui avait même offert l’asile pour le protéger des Bleus qui ne manqueraient pas de le mettre à mort s’il retournait vers eux. Par honneur et par fidélité à la Révolution, Quétineau avait refusé. Bonchamps l’avait donc libéré et le tribunal révolutionnaire l’avait immédiatement condamné à être guillotiné pour reddition et connivence avec les rebelles !
    Sur les bords de la Loire, un autre roulement de tambour retentit dans la nuit. Il appelle les hommes à se rassembler. Le marquis de Bonchamps est mort. Son corps est exposé sur une civière. Un dais blanc, marqué d’une fleur de lys et des cœurs de Jésus et de Marie enlacés, le protège de la pluie. Un à un, ses soldats viennent s’agenouiller devant lui. Ils ne cachent pas la peine qui les étreint. Certains racontent les mois passés avec lui. "Je faisais parti des sept gars du pays qui sont allés le chercher. Je m’en souviens, il avait hésité, mais le 21 mars, il était à Challonnes avec d’Elbée", raconte un paysan d’Anjou, la terre des Bonchamps.
    Les uns et les autres racontent les hauts faits du marquis. En sept mois de guerre, le jeune officier qui avait fait ses classes en Inde, s’était révélé un général exceptionnel. En avril, il avait sauvé l’armée catholique et royale par un repli sur Tiffauges qu’il avait imposé à ses pairs découragés. En mai, il avait gagné la bataille de Fontenay, avant d’être blessé par un soldat qu’il venait de gracier. En juin, il s’était opposé à l’attaque de Nantes, qu’il jugeait trop téméraire. Malgré son concours, la bataille avait tourné au désastre pour les Blancs. De nouveau blessé en juillet, il n’avait pu reprendre le combat que le 19 septembre, à Torfou, où il avait battu les Mayençais de Kléber. Mais voilà, qu’à Cholet, ces mêmes Mayençais avaient été les plus forts....
    Tard dans la nuit, à la lumière des feux de camp, les soldats épuisés continuent de tisser la vie de leur général aux fils de la mémoire et de la légende.
    Dans sa dépêche du 19 octobre au Comité de salut public, le citoyen Merlin de Thionville écrit : "Il faut ensevelir dans l’oubli cette malheureuse action." Pour lui, le pardon de Bonchamps déshonore les soldats ainsi empêchés de mourir en héros de la République. On poursuit et condamne sa veuve qui en transmettait le souvenir. Peine perdue. Elle s’échappe, aidée par ces soldats mêmes que son mari avait rendus "indignes". C’est le fils de l’un d’entre eux, le sculpteur David d’Angers, qui figera le geste du pardon dans la pierre. La statue funéraire, à Saint-Florent-le-Viel, montre Bonchamps mourant, se soulevant de son grabat pour tendre la main vers le ciel et crier dans son dernier soupir :"Grâce aux prisonniers !"

     

    De Louis Aragon, sur Bonchamps...

     

    "...Regardez-le bien, ce jeune homme, ce général de 34 ans, dans toute la force de l'âge, ce chef de Partisans, mortellement atteint.
    Le bras droit qu'il lève, c'est celui qui fut fracassé à Torfou; la poitrine, puissante, est enflée par le cri de l'agonisant.
    Tout, le mouvement du cou, de la bouche, tout s'achève dans ce cri...
    Regardez bien, car ceci c'est la France, et vous ne me direz plus que l'art n'a pas de patrie..."

     

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  • Feuilleton "Vendée, Guerre de Géants..." (15)

     

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    Aujourd'hui : Lescure...

     

    I. De Michel Mourre :

    "Commandant d'une Compagnie du Royal-Piémont au début de la Révolution, il rentra dans le Poitou après le 10 Août et fut emprisonné; délivré par les Vendéens, il devint un de leurs chefs.

    Il mena de brillants combats à Bressuire, Thouards, Fontenay, Saumur, Torfou, montrant partout une grande humanité à l'égard des prisonniers républicains.

    Blessé à la tête au combat de La Tremblaye, il mourut quelques jours plus tard..." 

    Il fut surnommé "le saint du Poitou".

     

    II. Blason des Lescure

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    "Écartelé, d'or au lion d'azur et de gueules au lion d'or accompagné de douze besants du même posés en orle"

     

    III. Le Calvaire des besnardières, où tomba Lescure...

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    IV. Lescure : le Calvaire des Besnardières (détail)

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  • Feuilleton "Vendée, Guerre de Géants..." (16)

     

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    Aujourd'hui : Maurice Joseph Louis Gigost d'Elbée

     

    Louis-Marie Turreau de Garambouville, bourreau de la Vendée, a donné ce portrait de lui :

    "A un physique agréable et distingué, d'Elbée joignait les talents nécessaires à un chef de parti. Militaire consommé, il avait formé les vendéens à la manière de combattre la plus convenable à la localité et au génie de ce peuple. Ce chef de parti avait toutes les qualités pour jouer un grand rôle...
    D'Elbée a donné la preuve de ses talents dans l'exécution des plans. Ses lieutenants ont été battus à chaque fois qu'ils se sont écartés de ses principes. D'Elbée avait le don de la parole. Il s'exprimait avec grâce et facilité. Son éloquence était douce et persuasive. Il savait varier ses formes et ses tons. Il prenait souvent vis-à-vis des rebelles celui d'un inspiré, et il avait tellement acquis leur confiance et leur attachement, qu'après sa mort, j'ai vu des prisonniers vendéens verser des larmes , lorsqu'ils entendaient prononcer son nom."

     

    Le Pater de d'Elbée...

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    Vitrail de l'Eglise Saint Pierre de Chemillé.

    Dans l’ivresse de la victoire "du grand choc de Chemillé", certains crient vengeance des 600 Vendéens tués en combattant et des villageois massacrés (il y a 150 morts chez les bleus) :
    "Pas de quartier aux prisonniers !"

    D’Elbée tente en vain de les calmer. Se voyant impuissant, il crie d’une voix forte :
    "Soldats à genoux ! Disons d’abord notre Pater."

    Les paysans, nu-tête, obéissent… : "...Pardonnez-nous nos offenses…"
    "Arrêtez ! - crie d’Elbée. Ne mentez pas à Dieu. Vous Lui demandez qu’Il vous pardonne comme vous, vous pardonnez aux autres, vous pardonnez aux autres ?"

    La leçon est comprise : les fusils s’abaissent; les quatre cents prisonniers Bleus sont sauvés...

     

    La mort du Général...

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    Mort du général d'Elbée, huile sur toile de Julien Le Blant, 1878, Musée de Noirmoutier.

     

    Le 3 janvier 1794, les "Bleus" débarquent sur l'île de Noirmoutier et la garnison vendéenne capitule. D'Elbée, découvert, est fait prisonnier. Malgré les promesses du général Haxo, tous les prisonniers vendéens sont fusillés sur ordre des représentants en mission Prieur de la Marne, Turreau et Bourbotte.  Incapable de marcher, d'Elbée est porté sur un fauteuil jusqu'à la place d'Armes...

     

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  • Feuilleton "Vendée, Guerre de Géants..." (17)

     

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    Aujourd'hui : Stofflet...

     

    Le 12 mars 1793, Nicolas Stofflet se mit à la tête des jeunes, gens d'Yzenay qui refusaient le Tirage au sort ordonné par la Convention nationale.

    Le lendemain, il rejoignit avec eux les insurgés de Jacques Cathelineau, donnant à celui-ci l'un de ses habits de fonction, origine de l'uniforme vert des officiers vendéens.
    L'armée chrétienne, bientôt la Grande Armée Catholique et Royale, formée des troupes de Cathelineau et de Stofflet, prit Cholet le 14 mars 1793.
    Lorsque d'Elbée devint Généralissime en octobre 1793, Nicolas Stofflet fut nommé Major-général.

    Il ne cessa de combattre durant la "virée de Galerne" et, à la mort d'Henri de La Rochejaquelein, il commandait l'armée d'Anjou et du Haut-Poitou (février 1794).
    Au cœur de la forêt de Vezins, Nicolas Stofflet organisa ses hommes en unités régulières de dragons et de chasseurs, monta une imprimerie, des hôpitaux, un arsenal, entreposa du blé, battit monnaie et rendit justice.

    L'armée d'Anjou et du Haut-Poitou s'empara de nouveau, pour quelques heures, de Cholet (6 février 1794), vainquit les Bleus à Beaupréau, à Bressuire, à Argenton-le-Château, culbuta le général Grignon au Bief des Ouilleries, le 27 mars 1794.

    Le 2 mai 1795, Nicolas Stofflet signa sa soumission à Saint-Florent-le-Vieil, mais, nommé Lieutenant général, il se rebella pour la seconde fois quelques mois plus tard.

    Sans doute trahi par son aumônier, l'abbé Bernier, futur négociateur du Concordat, Nicolas Stofflet tomba dans un guet-apens à La Saugrenière et, malgré une belle défense à coups de sabre, resta prisonnier des Bleus.
    Il fut fusillé, en compagnie de son aide de camp et de son brosseur, au champ-de-mars d'Angers.

     

    L'obélisque de Stofflet

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    Couronné par une fleur de lys, l'obélisque de Stofflet se trouve en Anjou, à Maulévrier, près de l'entrée du château Colbert.
    Il fut offert par le comte de Colbert-Maulévrier à son ancien garde-chasse.
    Le monument fut dignement fêté par une foule venue nombreuse, le 20 juin 1826.

    On lit sur le côté orienté vers le château l'inscription suivante :

    "À la mémoire de Jean-Nicole Stofflet, né le 3 février 1753 à Barthellemont, arrondissement de Lunéville, général en chef de l'armée royale du Bas-Anjou, mort à Angers le 26 février 1796. Toujours fidèle à Dieu et au Roi, il mourut en obéissant"

    Et au dos :

    "Ce monument fut érigé par Édouard Victurnien Charles René de Colbert comte de Maulévrier 1820"

     

    Le visage du général vendéen Jean-Nicolas Stofflet (1753-1796) a été reconstitué en 3D par Visual Forensic.

     

    Le visage de Stofflet a été reconstitué en 3D à partir de son crâne exposé au Musée de Cholet. Il a été dévoilé le vendredi 31 mars 2023 au château Colbert à Maulévrier par le Souvenir vendéen à l’origine du projet.

    C’est une des "reliques" les plus précieuses des guerres de Vendée avec le masque mortuaire de Charette...

     

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  • Feuilleton "Vendée, Guerre de Géants..." (18)

     

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    Aujourd'hui : Frotté...

     

    Fusillé traitreusement, au mépris de la parole donnée, le 18 février 1800...

    Au plus fort de ses succès, il avait réussi à entrainer une troupe de plus de dix mille hommes.

    Le Premier Consul avait fait presque une affaire personnelle de l'élimination du "Général des Royalistes de Normandie". Arrêté par traitrise à Alençon, alors qu'on lui avait délivré un Sauf-conduit pour aller négocier, il sera condamné par une commission militaire, sans avocat ni témoin...

    Il sera le dernier Général des Chouans, "...ce Frotté à l'écharpe blanche, tué par le fusil des gendarmes, avec un sauf-conduit sur le cœur..." qu'évoque Barbey d'Aurevilly dans L'Ensorcelée...

     

    La stèle de Louis de Frotté...

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    ... érigée le dimanche 14 octobre 1973 par le "Souvenir de la Chouannerie normande", au Clos-Frotté, près de Verneuil.

    Source : l'excellent numéro Hors série de la Nouvelle Revue d'Histoire, Printemps-Été 2011, numéro 2H

     

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  • Feuilleton "Vendée, Guerre de Géants..." (19)

     

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    Aujourd'hui : Cadoudal...

     

    25 juin 1804 : Cadoudal refuse de demander sa grâce. Onze ans après l'année terrible de 1793, l'échafaud se dresse toujours en plein Paris ! Depuis la Terreur, on n'avait jamais vu en un seul jour répandre tant de sang : on va tuer onze de ses compagnons avec lui !

    Fils d'un meunier du Morbihan, "Georges", le colosse, rebelle indomptable et Chouan depuis la première heure, resta fidèle jusqu'au bout au Roi et à la Foi. Ferme jusqu'au dernier moment de son existence, il dit au bourreau :

    "Monsieur, on a dû vous apprendre que j'ai demandé à mourir le premier. C'est à moi, d'ailleurs, de montrer l'exemple."


    Il avait été nommé Lieutenant Général par le Comte d'Artois.

    Après avoir eu la vie de fidélité et d'héroïsme que l'on sait, il atteint au sublime en déclarant à ses compagnons :

    "Nous avions assez souvent battu les bleus pour avoir droit à la mort de soldats ; mais nous ne devons rien regretter, en nous rappelant que l'échafaud sur lequel nous allons monter a été consacré par le martyre de notre roi !"


    Il retrouvait là la veine épique et héroïque de cette femme Tricot qui, pour réconforter ses parents qu'on allait guillotiner, leur lança :

    "Souvenez-vous que votre Dieu est mort sur une Croix, et votre Roi sur l'Echafaud !..."

     

    Cadoudal, vu par Napoléon...

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    "...Tenez, par exemple, il y a parmi les conjurés un homme que je regrette ; c’est Georges.
    Celui-là est bien trempé; entre mes mains un pareil homme aurait fait de grandes choses.
    Je sais apprécier tout ce que vaut la fermeté de son caractère, et je lui a aurais donné une bonne direction.
    Je lui ai fait dire par Réal que s’il voulait s’attacher à moi, non seulement il aurait sa grâce, mais que je lui aurais donné un régiment.
    Que sais-je ? je l’aurais peut-être pris pour aide-de-camp. On aurait crié; mais cela m’eût été, parbleu, bien égal.
    Georges a tout refusé; c’est une barre de fer. Qu’y puis-je ? Il subira son sort, car c’est un homme trop dangereux dans un parti; c’est une nécessité de ma position.
    Que je ne fasse pas d’exemples, et l’Angleterre va me jeter en France tous les vauriens de l’émigration; mais patience, patience ! j’ai les bras longs, et je saurai les atteindre s’ils bougent.
    Moreau n’a vu dans Georges qu’un brutal, moi j’y vois autre chose. Vous devez vous rappeler la conversation que j’eus avec lui aux Tuileries, vous étiez avec Rapp dans la pièce à côté. Je n’ai pu parvenir à le remuer. Quelques-uns de ses camarades furent émus au nom de la patrie et de la gloire, mais pour lui il resta froid.
    J’eus beau tâter toutes les fibres, parcourir toutes les cordes; ce fut en vain, je le trouvai constamment insensible à tout ce que je lui disais. Georges ne parut alors à mes yeux que froidement avide du pouvoir, il en demeurait toujours à vouloir commander les Vendéens. Ce fut après avoir épuisé tout moyen de conciliation que je pris le langage du premier magistrat. Je le congédiai en lui recommandant surtout d’aller vivre chez lui, tranquille et soumis, de ne pas se méprendre sur la nature de la démarche que j’avais faite vis-à-vis de lui, de ne pas attribuer à faiblesse ce qui n’était que le résultat de ma modération et de ma force : "Dites-vous bien, ajoutai-je, et répétez à tous les vôtres que, tant que j’aurai les rênes de l’autorité, il n’y aura ni chance ni salut pour quiconque oserait conspirer".
    Je le congédiai alors, et la suite a prouvé si j’avais raison de lui recommander de se tenir tranquille. Réal m’a dit que quand Moreau et lui s’étaient trouvés en sa présence avec Pichegru, ils n’avaient pu s’entendre, parce que Georges ne voulait pas agir autrement que pour les Bourbons. Eh bien, il avait un plan, mais Moreau n’en avait aucun : il voulait renverser mon pouvoir sans savoir ce qu’il mettrait à ma place. Cela n’avait pas le sens commun..."

    (Cité par Louis Antoine Fauvelet de Bourrienne, Mémoires)

     

    Blason des Cadoudal, à partir de 1815...

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    La famille Cadoudal est anoblie en 1815, et reçoit le blason suivant :

    "D'azur au dextrochère de carnation, armé d'or, mouvant du flanc dextre, tenant une épée d'argent garnie aussi d'or, à l'écusson d'hermine chargé d'une fleur de lys de gueules, brochant en bouclier sur le dextrochère"

     

    Cadoudal, "Georges", à Paris...

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    À l'angle des rues de Varenne et du Bac (Paris 7ème) , on peut voir un immeuble qui abritait sous l'Empire le Cabaret des Deux-Anges, d'abord dit de "La Cloche d'or".
    C'est au 2ème étage que logea Cadoudal en 1804, alors qu'il ourdissait un complot contre Bonaparte.
    Il se fit arrêter peu après...

    L'immeuble a subi de sérieuses modifications depuis l'Empire, mais l'enseigne des Deux-Anges est toujours là... ainsi que la Plaque commémorative apposée en 1989 sur la facade donnant sur la rue du Bac...

     

    Mausolée de Cadoudal...

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    ...à Auray, sur la colline de Kerléano, tout près de sa maison natale.

    Il fut édifié sous la Restauration, au même moment où Louis XVIII ennoblissait la famille Cadoudal.

     

     

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  • Feuilleton "Vendée, Guerre de Géants..." (20)

     

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    Aujourd'hui : La Gaubretière...

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    Le 27 février 1794, la colonne infernale Huché massacre environ 130 habitants à La Gaubretière, surnomméee souvent "le Panthéon de la guerre de Vendée".

    1. Pierre Rangeard écrit dans ses Mémoires :


    "Notre infortunée paroisse, déjà si cruellement éprouvée, commençait à peine à respirer, lorsque le 27 février 1794 vint mettre un comble à ces désastres. Dès le matin, des colonnes parties de Nantes, de Cholet, de Mortaigu la cernèrent de toute parts. Ils étaient peut-être 10.000, n'ayant pour mot d'ordre que la mort et l'incendie...
    Plus de 500 personnes furent tuées ! Voici les détails les plus marquants : Mme Le Bault de la Touche chez laquelle l'état-major tenait ses réunions, on lui trancha la tête que l'on jeta dans un bassin plein d'eau. Son corps fut lancé au milieu des flammes avec ceux de ses quatre domestique qui ne voulurent pas l'abandonner et partagèrent son sort. M. Morinière, sa femme, deux domestiques et une de mes tantes furent traités avec la dernière barbarie.
    Sur leur refus constant de crier "Vive la République", ils eurent la langue arrachée, les yeux crevés et les oreilles coupées avant de recevoir le coup de la mort.
    M. de la Boucherie, sa femme, et Mlle de la Blouère, sa sœur, furent suspendus par le menton à des crampons de fer, au milieu de leur cuisine, et consumés dans cet état par l'incendie qui réduisit leur maison en cendre.
    Quatre MM. de Rangot avaient quitté l'armée, au passage de la Loire; ils furent massacrés dans un champ de la ferme appelée le Gros Bois.
    M. le Chevalier de Boisy, frère du comte fusillé à Noirmoutier, succomba sous les coups de assassins auprès du village de la Ripaudière.
    Deux hommes pris dans les jardins de M. Forestier, périrent par le sauvage supplice du pal, au lieu même de leur arrestation.
    Le cœur saigne encore à la pensée de tant d'horreur..."

    2. Madame de Sapinaud écrit également :


    "Les Bleus vinrent à Saint-Laurent où ils commirent mille horreurs.
    Je les entendis passer plusieurs fois devant la maison où j'étais cachée... il me semblait les voir le sabre levé, prêts à me tuer, comme ils avaient faits quelques jours auparavant à Mme de la Touche, à la Graubetière.
    Les ayant entendus arriver, elle se hâta de descendre dans la cour avec une bouteille de vin, croyant les attendrir par la politesse; le premier Bleu qui entra la tua. Sa tête roula dans un bassin plein d'eau.
    Les derniers jours de janvier nous entendîmes crier : "Voilà les Bleus !" J'étais chez Perrine, elle me dit : "Je vais voir s'il y en a beaucoup. Eh ! mon Dieu, lui dis-je, restez donc, il y en aura toujours assez pour vous faire périr !"
    J'étais tout en guenilles, j'avais une vieille coiffe de laine qui était toute jaune...
    Les larmes que je ne cessais de répandre depuis quatre mois m'avaient tellement changée, que j'étais méconnaissable. Comme je sortais quatre Bleus entrèrent. Je fus saisie : "Restez, bonne femme, me dirent-ils; vous avez l'air bien malade !"
    Je m'assis sur une pierre devant la porte et je vis entrer successivement seize soldats. Je m'arrêtai à regarder ces misérables dont l'aspect effrayait tout le monde. Il y avait parmi eux beaucoup d'Allemands..."

     

    Chapelle Notre-Dame des Martyrs...

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    Ce mémorial élevé aux victimes de la Révolution se trouve sur la commune de Saint-Martin-des-Tilleuls, entre Mortagne et Tiffauges...

     

     

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