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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1503

  • Le film sur Charette, « C'était une fois dans l'Ouest » vient de sortir

     

    En voici une première recension, et le site sur lequel vous trouverez tout ce que vous voulez savoir sur ce film :

    www.cetaitunefoisdanslouest.a3w.fr

     

    « ...Avant tout, je suis vendéen - dit Eric Dick - et l'histoire des guerres de la Vendée militaire fait partie de mon identité, de ma culture : elle est toujours présente pour les habitants de la région et nous al portons en nous. Cette histoire revêt un caractère universel; les Vendéens ont souffert; ils ont été exterminés par cette nouvelle république parce qu'ils croyaient en Dieu, et leur roi et qu'ils ont refusé de mettre de côté leurs convictions. Ils en sont sortis grandis...

    ...La première chose qui m'importait était de donner la parole aux Vendéens. Les rares documentaires qui existent sur le sujet donnent un point de vue assez parisien des évènements, souvent centré sur Robespierre. A l'opposé, j'ai voulu que cette période tragique, de 1793 à 96, soit rapportée par des gens du terroir et du peuple...

    ...Voilà un peuple qui a osé se dresser et se battre contre ce qui représentait à ses yeux une invasion, craignant de voir ses croyances anéanties. Ce soulèvement contre un envahisseur peut se transposer aisément à notre époque, où l'islamisation est ressentie de plus en plus comme une agression culturelle. Je pense qu'à terme les mêmes causes conduiront aux mêmes effets...  »

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    Le drapeau de Charette

     

  • Loisirs • Culture • Traditions ...

  • MEDIAS & ACTUALITE • Onfray a cent fois raison !

     

    Traduire : « Bernard-Henri Lévy est complice de la mort de cet enfant ».

    Nous mettrons en ligne demain dimanche les explications données par Michel Onfray à la journaliste effarée de BFMTV (Vidéo).  

    A lire ou relire (note Lafautearousseau du 21 mai 2015) : 

    Roland Dumas : « Bernard-Henri Lévy se prend pour le ministre des Affaires étrangères. Je n'ai aucune sympathie pour ce flibustier de la politique. »

     

     

  • MEDIAS • La méthode Pujadas

     

    Une analyse de Pierre Tournier*

    Les Français ont maintenant leur opinion sur les journalistes. Elle est faite. Et les sondages montrent à quel point elle st négative, voire méprisante. Pour ceux d'entre eux, bien-sûr, qui se contentent de la doxa ambiante. Celle du Système. Qu'ils servent avec le plus grand zèle. Mais sommes-nous toujours bien conscients de ce que le formatage auquel nous sommes soumis a de méthodique, de réfléchi, de systématique et contraignant ? Pierre Tournier, dans Boulevard Voltaire, en a fait l'analyse à travers un cas concret, connu de tous : le cas Pujadas. Il a bien fait. C'est œuvre utile.  LFAR 

     

    384f414d141f773b5a592ebdce80290c.jpegLe journal de 20 h du 27 août sur France 2 a été une stupéfiante illustration du travail d’information de l’équipe de monsieur Pujadas :

    – D’abord l’émotion : des dizaines d’immigrés clandestins morts dans un camion « en plein cœur de l’Europe » ; c’est beaucoup plus culpabilisant, sans doute, qu’en pleine mer.

    – Ensuite l’économie : un reportage sur le plein-emploi à Prague, expliqué par le manque de main-d’œuvre autochtone, situation ne pouvant que s’aggraver, compte tenu de la faible natalité de ce pays.

    – Reportage sur l’Allemagne confrontée au même problème (pardon, maintenant il faut dire problématique), avec interview d’un chef d’entreprise qui ne trouve plus une main-d’œuvre suffisante pour faire tourner son usine surchargée de commandes. En contrepoint, déclaration du ministre du Travail selon qui les immigrés sont une chance pour l’Allemagne vieillissante et concluant que les immigrés sont les bienvenus en Allemagne.

    – Reportage sur le gaspillage alimentaire évalué entre 12 et 20 milliards d’euros par an (chiffre justifié par aucune source). Sous-entendu, peut-être : « Vous imaginez le nombre d’immigrés que nous pourrions nourrir… »

    – Reportage sur une entreprise bordelaise sauvée par une commande de navires intercepteurs par l’Arabie saoudite.

    – Reportage sur des « intervenants citoyens » dont la mission est d’expliquer dans les milieux populaires les valeurs de la République : en fait, on ne nous a parlé que de racisme et d’antisémitisme.

    Faut-il voir dans cet enchaînement d’informations, qui nous sont données à gober tout cru, le simple fait du hasard ? Ou bien est-ce un exemple de la volonté de mettre en condition le téléspectateur de base pour lui faire admettre que :

    1. L’Europe est douloureusement responsable de la mort d’immigrés clandestinement entrés sur son sol.

    2. L’immigration est la solution pour que nos entreprises puissent retrouver ou développer la croissance.

    3. Nous avons les moyens, à court terme, pour nourrir tous les migrants qui se pressent aux portes de l’Europe, vu le gaspillage que nous faisons de notre nourriture.

    4. Racisme, antisémitisme, anti-immigration : même combat ?  •

     

    *

     

  • SOCIETE • Contre la frénésie du tout-béton

    Le bocage, à Notre-Dame-des-Landes, aujourd'hui 

     

    Par Jean-Philippe Chauvin

     

    arton8470-7b8cd.jpgJe parcours fréquemment les campagnes françaises, particulièrement entre la région parisienne et le pays gallo, et j'ai d'ailleurs fait une sorte de « tour de l'Ouest » au début du mois d'août, sur une douzaine de jours, dont il me faudra reparler au fil de quelques notes prochaines pour évoquer cette France pleine de ressources et pourtant souvent dévitalisée et « asséchée » par la République et la Société de consommation : il y a tant à dire, mais il y a aussi tant à faire, le désespoir n'étant, en ce domaine comme en d'autres, qu'une « sottise absolue » pour reprendre la juste formule de Maurras. 

    Ce qui me marque dans mes pérégrinations champêtres, c'est la frénésie, un peu calmée aujourd'hui mais toujours active néanmoins, pour le bétonnage ou l'artificialisation des campagnes : lignes de TGV (les LGV, lignes à grande vitesse) ; ronds-points ; routes élargies ou nouvelles ; zones pavillonnaires et centres commerciaux alors que les centres-bourgs se vident et que les cafés ferment ; etc. Une étude récente parlait de plus de 80.000 hectares de terres françaises sacrifiées au béton ou à d'autres matériaux de l'artificialisation chaque année ! Au moment même où il y a tant de maisons inoccupées dans nos villages ruraux ou, même, rurbains ! Cherchez l'erreur...  

    Dans le courrier des lecteurs du quotidien La Croix, une lettre publiée dans l'édition du 9 juillet dernier et écrite par M. Christian Guinard, résume bien ce que je pense sur cette question, et je me permets donc de la citer longuement, avec quelques commentaires : 

    « (…) Nos élus, de tous bords ou presque, croient encore que quand le bâtiment va, tout va. Ils appellent de leurs vœux des LGV ruineuses et non rentables ; des aéroports inutiles et dévoreurs d'espace ; des barrages qui ne serviront qu'à polluer un peu plus les eaux ; des canaux à grand gabarit qui ne feront le bonheur que de quelques engins de terrassement. Même constat pour les projets de routes et autoroutes alors que la majorité des besoins de déplacement des personnes réside aujourd'hui dans des transports ferroviaires à courte et moyenne distance dont les infrastructures sont à l'abandon. A croire que les décideurs de travaux ne se déplacent qu'en voiture ou en avion. » 

    On pourrait accompagner cette lettre de nombreux exemples, et les cas de l'aéroport annoncé de Notre-Dame-des-Landes peut être cité : pourquoi rebâtir une structure aussi lourde alors que Nantes a déjà un aéroport réputé et largement suffisant pour répondre aux défis de son développement et de sa réputation internationale ? De plus, pourquoi vouloir détruire le dernier bocage bien conservé de la région et une zone humide dont on connaît, au-delà de l'heureuse biodiversité, l'importance pour toutes les campagnes avoisinantes ? Sans oublier que cette construction entraînerait celle de nombreuses voies d'accès rapide qui, pour l'heure, ne sont pas financées et qui pourraient coûter près de 4 milliards d'euros, dont une grande partie serait payée par les contribuables de l'Ouest de la France... Surtout si c'est pour revendre cet aéroport, quelques années après sa construction, à des investisseurs chinois, comme c'est le cas pour celui de Toulouse actuellement ! Va-t-on refaire éternellement le même coup que pour les autoroutes françaises, que les usagers payent deux fois, l'une pour la construction, l'autre pour l'utilisation, et cela malgré les promesses des années 1960-70 d'une gratuité future qui n'est jamais advenue ?  

    La lettre se termine par un constat économique simple et vérifié par les expériences passées : « Ce n'est pas ainsi qu'on créera des emplois durables et non délocalisables. Ce serait plutôt en améliorant la qualité des bâtiments dont les mauvaises performances thermiques nous coûtent des milliards sous forme de pétrole ou de gaz.(...) ». Effectivement, au-delà même des aménagements permettant une meilleure pratique énergétique, conjuguant sobriété et efficacité, mieux vaut rénover, rehausser, restaurer que bétonner sans fin : il y a, là encore, de quoi faire et de quoi travailler des millions d'heures, tout en embellissant plutôt qu'enlaidir nos zones rurales et même urbaines. Cela ouvre, en définitive, bien des perspectives ! 

    Je me souviens d'une famille royaliste de Touraine qui, non loin de Loudun, avait passé plus de vingt ans à relever un vieux château jusque là condamné à disparaître dans les ronces et bientôt dans l'oubli : elle en avait aussi profité pour rénover les bâtiments avoisinants, eux aussi en piètre état avant son heureuse intervention. De quoi rendre vie à un lieu et à ses environs, et fournir quelque travail aux artisans locaux... Ce qui est possible pour une vieille demeure féodale est tout à fait envisageable et même souhaitable pour des centres-bourgs aujourd'hui délaissés et qui, pourtant, disposent de nombreuses maisons d'habitation, souvent pourvues de petits jardins propices aux potagers et poulaillers ou, tout simplement, au repos et à la lecture tranquille... 

     

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

     

  • LIVRE • Paris dessiné

     

    Par Anne Bernet

     

    anne bernet.pngLe Bureau des Affaires Publiques, nom trompeur d’une mystérieuse officine policière prétendument fondée par Clemenceau, est chargé de résoudre en toute discrétion les affaires parisiennes liées à l’ésotérisme. Dirigé par un maître des sciences occultes, le BAP n’ignore rien des puissances cachées au cœur de la capitale : démons, fantômes, esprits aquatiques de la Seine et ses affluents…

    Membre du BAP, Victor, petit escroc bon connaisseur des secrets ténébreux, s’est cru assez fort pour jouer en solo, mais le désenvoûtement qu’il a pratiqué au théâtre du Vieux Colombier, hanté par une entité mauvaise, a tourné au désastre. Et, lorsque l’on découvre, sur le parvis de Notre-Dame, une pièce d’or absolument pur, le BAP n’a plus de doute : le Cavalier bleu, le maître de la pierre philosophale, disparu pendant l’Occupation, n’a pas regagné pour rien son ancien domicile parisien. Le duel qui l’a jadis opposé à Raven, son ancien disciple passé du côté obscur, a repris. Car la pierre philosophale ne sert pas qu’à fabriquer de l’or…

    Inutile de dire que l’on n’y croit pas une seconde. Et cela n’a aucune importance. D’abord parce que les intrigues fantastiques de Pécau ont beaucoup de charme, et surtout parce que le dessin de Dim.D sublime Paris et vous le fait voir d’un œil neuf. L’album vaut d’être acheté, ne serait-ce que pour ses vues de Notre-Dame, de la place Saint-Georges, de l’Opéra ou du Champ de Mars sous un ciel de neige. 

    Paris Maléfices tome 2 ; L’or du millième matin, de Pécau et Dim.D., éditions Delcourt ; 56 p ; 14,50 €.

     

  • Crise des migrants : et si on relisait Lévi-Strauss ?

     

    Réflexions sur la crise migratoire par Mathieu Slama* 

    Nous avons publié, le 12 aout, un premier article de Mathieu Slama qui traitait de deux visions du monde qui s'entrechoquent : « la démocratie libérale et universaliste » côté européen et de l'autre « la nation souveraine et traditionaliste, », celle, selon lui, de Vladimir Poutine**. Les réflexions qui suivent s'inscrivent comme un diptyque avec les premières. Il s'agit ici de la crise migratoire que nous vivons et, de nouveau, de l'universalisme des nations occidentales. Mathieu Slama éclaire cette crise migratoire - qui pose des questions centrales en matière d'identité - à travers la réflexion de Claude Lévi-Strauss. Ce qui le conduit à une analyse, voire à des conclusions, dont nous ne pouvons qu'approuver et partager, sinon le détail en totalité, du moins le fond. LFAR

    La crise migratoire met en jeu, pour reprendre les mots du Pape François, notre conception même de la dignité humaine. Les images de ces hommes fuyant la misère ou la souffrance pour une autre misère et souffrance un peu plus supportables ne peuvent qu'ébranler notre conscience au plus profond d'elle-même.

    De façon plus politique, cette crise nous oblige aussi à reposer la question de l'universel. Deux positions s'affrontent en effet : d'un côté celle qui considère que les migrants font partie de la même humanité que la nôtre et qu'il faut donc les accueillir ; de l'autre celle qui soutient que l'accueil des migrants met en péril la singularité culturelle des nations européennes (une position défendue récemment par Viktor Orban). L'universalisme d'un côté, qui suppose la subordination des nations à des règles universelles communes à chaque homme (les fameux « droits de l'homme ») ; le traditionalisme de l'autre, qui fait de chaque homme le produit d'une histoire particulière, d'une culture et d'un passé. L'Homme n'existe pas, affirmait Joseph de Maistre dans sa célèbre apostrophe, mais il y a des Français, des Italiens, des Suédois etc.

    Sous l'impulsion du moment révolutionnaire de 1789 et de ses illustres penseurs, l'option universelle a progressivement emporté la bataille en Europe. Elle a conduit, par ses dérives, au malaise européen contemporain qui touche la majorité de nos nations : disparition du sentiment national, primauté des droits individuels sur la dimension spirituelle héritée de la tradition, dilution du patrimoine culturel national sous les coups d'une immigration excessive (dont une partie de la responsabilité incombe, soulignons-le, aux crimes colonialistes européens et plus récemment à l'ingérence occidentale au Moyen-Orient).

    L'ouverture des frontières nous a jetés dans une angoisse insaisissable mais en même temps très réelle. Le fait que la question migratoire soit devenue, devant le chômage, l'inquiétude principale des Européens est à cet égard extrêmement révélateur.

    L'anthropologue Claude Lévi-Strauss nous aide à mettre des mots sur ce phénomène. De façon prophétique, il avait mis en garde contre les conséquences de l'effritement des frontières au nom d'un universalisme et multiculturalisme destructeur: « La fusion progressive de populations jusqu'alors séparées par la distance géographique, ainsi que par des barrières linguistiques et culturelles, marquait la fin d'un monde qui fut celui des hommes pendant des centaines de millénaires, quand ils vivaient en petits groupes durablement séparés les uns des autres et qui évoluaient chacun de façon différente, tant sur le plan biologique que sur le plan culturel ». Et Lévi-Strauss de s'en prendre au « mouvement qui entraîne l'humanité vers une civilisation mondiale, destructrice de ces vieux particularismes auxquels revient l'honneur d'avoir créé les valeurs esthétiques et spirituelles qui donnent son prix à la vie et que nous recueillons précieusement dans les bibliothèques et dans les musées parce que nous nous sentons de moins en moins certains d'être capables d'en produire d'aussi évidentes ». Pour l'anthropologue, « toute création véritable implique une certaine surdité à l'appel d'autres valeurs, pouvant aller jusqu'à leur refus, sinon même leur négation. Car on ne peut, à la fois, se fondre dans la jouissance de l'autre, s'identifier à lui, et se maintenir différent » . Cette réflexion, d'une grande radicalité mais aussi particulièrement lucide, lui fut durablement reprochée à une époque où l'antiracisme et le « sans-frontiérisme » régnaient en maîtres.

    La position de Lévi-Strauss, que nous défendons ici, est pourtant authentiquement antiraciste. Elle découle de la haute idée que nous nous faisons des cultures qui ne sont pas les nôtres. Pour « être soi » et ainsi préserver la diversité du monde (et donc sa richesse culturelle), il faut non pas rejeter l'autre mais accepter une certaine séparation, car « pour être soi » il faut nécessairement « ne pas être l'autre ». «On doit reconnaître», conclut Lévi-Strauss, « que cette diversité [du monde] résulte pour une grande part du désir de chaque culture de s'opposer à celles qui l'environnent, de se distinguer d'elles, en un mot d'être soi: elles ne s'ignorent pas, s'empruntent à l'occasion, mais pour ne pas périr, il faut que persiste entre elles une certaine imperméabilité ».

    Faut-il pour autant renoncer, au nom de la préservation de ce qui subsiste de notre originalité culturelle, à porter secours aux migrants ? Cette position est difficilement soutenable au regard du devoir de charité qui incombe à chacun d'entre nous. Mais ce devoir ne peut impliquer d'accueillir, pour le long terme, un nombre important de migrants dans un pays et un continent déjà minés par le délitement culturel (sans parler du chômage de masse). Le cas des réfugiés - notamment venus de Syrie - doit faire l'objet d'un traitement particulier, évidemment. Il ne s'agit pas d'intolérance et encore moins de repli sur soi, mais de préservation du peu qui nous reste à conserver - à moins qu'il ne soit déjà trop tard.

     

    *  Mathieu Slama spécialiste de la communication de crise chez Publicis Consultants.

    ** Vladimir Poutine contre l'universalisme occidental

     

  • La Hongrie fait le mur et Fabius fait le scandalisé ...

     

    cover_je_pense.jpgPar Academos 

    Notons d'abord que, ce faisant, monsieur Fabius, s'octroie la liberté de fouler aux pieds - une fois de plus - le sage principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d'un pays souverain.

    Il est vrai que l'invasion de l'Europe concerne tous les peuples du continent, et aussi bien sûr la France, mais, tout de même, la Hongrie est encore maîtresse chez elle et, s'il lui paraît bon d'élever un mur - même si l'on peut penser ce que l'on veut de cette décision - c'est son droit le plus strict de le faire; sans créer pour autant un ahurissant prétexte de tension diplomatique entre pays réputés amis.

    Commencer par ne pas donner de leçons outrecuidantes aux autres Etats, c'est le b.a.-ba de ce que doit apprendre prioritairement tout apprenti qui se destine à devenir ministre des Affaires étrangères... Mais passons...

    Et, puisque monsieur Fabius utilise l'adjectif "scandaleux", évoquons, justement, de véritables scandales. Comme ces pompes aspirantes que sont nos distributions folles d'argent et de services en tous genres offertes au monde entier, alors que des personnes âgées, hommes et femmes, ayant travaillé dur toute leur vie, se retrouvent avec 400 euros de retraite par mois (voir reportages des JT de TF1 et France 2). Donner presque un milliard d'AME à des étrangers alors qu'on laisse des anciens dans le dénuement, voilà par exemple qui est scandaleux et qui devrait émouvoir monsieur Fabius. Que l'on supprime cette AME et qu'on la répartisse entre les toutes petites retraites de ceux qui - dans le monde agricole par exemple - n'ont pas hésité à faire toute leur vie des semaines de 75 à 80 heures ... 

    Et ces 300 millions dûs par l'Algérie - dont les caisses regorgent de milliards venus du gaz et du pétrole - à la seule Assurance maladie des Bouches-du-Rhône pour des soins à ses nationaux ? Ce n'est pas scandaleux, cela, monsieur Fabius ?

    Et ces agriculteurs qui, faisant eux aussi des semaines de 75 à 80 heures, ne peuvent même pas se verser de salaire, alors que David Pujadas a présenté sur France 2 le cas de ce Sénégalais aux 50 enfants*, la polygamie - interdite en France - concernant 20.000 foyers et 300.000 personnes officiellement recensées, sans compter les autres ! Et ce racisme antiblanc et antifrançais** bien réel, que Gilles Bouleau a présenté sur TF1 !

    Arrêtons-nous là, car il faudrait un volume pour recenser les vrais scandales, qui ne scandalisent pas monsieur Fabius ... Pas en Hongrie. Chez nous. 

     

    Sénégalais aux 50 enfants

    ** Racisme antiblanc et antifrançais

     

  • Grand auteurs • Où Jean Guitton s'amuse à un dialogue imaginaire post mortem avec Paul VI

     

    - Guitton, pourquoi déteste-t-on obéir ? 

    - Je vous répondrai comme Spinoza. Les hommes sont joyeux quand ils se croient supérieurs ou ont l'impression de le devenir. Celui qui obéit s'imagine l'inverse. Il est par définition en dessous et a l'impression de déchoir. Donc il est triste. Donc il déteste la cause de sa tristesse et il essaie de la détruire. 

    - C'est mathématique. 

    - Géométrique. 

    - Il faut pourtant bien obéir, quand on veut vivre en société. 

    - Les hommes, Très Saint-Père, ont inventé la solution pour concilier leur amour-propre avec l'obéissance. Il leur suffit d'imaginer qu'en obéissant aux autres ils n'obéiraient qu'à eux-mêmes. 

    - Et comment s'opère un si beau miracle ? 

    - On dit à tous et à chacun qu'ils sont le chef, le roi, le souverain, les auteurs des lois que les autres font, et que les dirigeants ne sont que les ministres de la volonté du peuple. 

    - Et tous y croient ?  

    - Un certain nombre. C'est comme les cocus qui ne veulent rien voir. Plutôt que de souffrir devant la vérité, mieux vaut croire à une illusion.

    - Ils n'obéiront plus.

    - Au contraire, ils obéissent beaucoup plus. Comment voulez-vous qu'un homme d'État responsable ne soit pas démocrate aujourd'hui ? La démocratie est la seule machine à faire obéir les hommes. Sans elle, c'est l'anarchie. 

    - Ou la dictature. Guitton, je suis plus démocrate que vous. 

    - Je sais que vous étiez démocrate-chrétien. Votre père l'était, mes parents l'étaient aussi. Saint-Père, tout ça n'existe plus.  

     

    Jean GUITTON

    Un Siècle, une vie, Presses de la Renaissance, 1997

     

  • Thilo Sarrazin : « L’Allemagne se laisse mourir »

     

    L'analyse d'Aristide Leucate*

    La crise aigüe des migrants, ramène sur le devant de la scène les thèses de Thilo Sarrazin ainsi que son livre. Plusieurs grands médias en ont abondamment traité encore tout récemment. Et Aristide Leucate en a donné dans Boulevard Voltaire l'analyse qui suit. Les Allemands avec qui l'on en discute commencent en général par une réaction de rejet conforme au politiquement correct de type allemand. Si l'on insiste, ils finissent par reconnaître que Thilo Sarazin dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. L'Allemagne ne s'est pas encore débarrassée de son complexe de culpabilisation né des circonstances de la dernière guerre. Elle a, pour l'instant, pratiquement renoncé à être la grande puissance politique qu'elle pourrait être. Et se satisfait d'être le géant économique que l'on sait. Ce qui, compte-tenu de son important déclin démographique, la conduit, sans-doute contre son sentiment profond, à une politique immigrationniste de grande ampleur. Cette situation est-elle durable ? C'est une grande question qui, dans tous les cas de figure, intéresse la France et l'Europe. Et que Thilo Sarrazin a le mérite de mettre en pleine lumière. A vrai dire, nous ne serions pas surpris qu'à terme plus ou moins court le peuple allemand se ressaisisse. Ni que sa réaction soit à la hauteur de la menace qui pèse aujourd'hui sur lui. LFAR   

     

    aristide-leucate.jpgL’Allemagne disparaît serait considéré comme l’équivalent du Suicide français d’Éric Zemmour, s’il n’adoptait pas un angle de vue démographique, économique, sociologique et politique aux antipodes des analyses plus historiques et événementielles de l’essayiste français. Il reste vrai, cependant, que le titre français rend imparfaitement compte du propos du livre, qui pourrait davantage s’intituler « L’Allemagne se supprime elle-même », voire « L’Allemagne se suicide ».

    L’auteur est un pur produit de l’oligarchie, ayant fait partie, pendant plus de trente ans, de ces « politiciens de haut niveau se réfugiant hélas dans l’insipide », comme il le confesse lui-même. Son livre fit un tabac outre-Rhin (près de deux millions d’exemplaires écoulés) en même temps qu’il souleva un tollé dans la classe politico-médiatique qui lui reprocha sa tonalité socio-racialiste. Pour cet ancien ministre SPD du Land de Berlin qui dut démissionner du directoire de la Banque fédérale allemande, le constat est simple : « Le vieillissement et la réduction numérique de la population allemande vont de pair avec des transformations qualitatives dans sa composition. »

    Avec un sens aigu de l’abstraction et une maîtrise affinée des statistiques, l’auteur montre que, depuis la reconstruction de l’Allemagne, les conséquences combinées d’une série de réformes institutionnelles ont « provoqué une destruction partielle de la substance sociale qui menace notre avenir ». Et de pointer du doigt la négligence du facteur démographique et des politiques afférentes, les incitations qu’offre notre système social à mener une vie fondée sur le libre choix – et, subséquemment, les mutations notables que de telles politiques occasionnent aux ressorts de la psychologie et de l’intelligence humaines – et la qualité du matériau migratoire.

    En digne hégélien ayant lu Engels, Sarrazin ne méconnaît pas les incidences quantitatives sur le qualitatif. S’appuyant sur les études psychogénétiques et anthropo-sociologiques récentes, il établit la connexion entre l’indice de fécondité, l’appartenance à une catégorie sociale défavorisée – et la dépendance corrélative aux prestations sociales – et la dépréciation subséquente du capital intellectuel.

    Thilo Sarrazin retrace la socio-généalogie des causes d’imputabilités politiques, économiques et sociales qui ont conduit, jusqu’à aujourd’hui, au tsunami migratoire submergeant, certes l’Allemagne, mais plus largement l’Europe. Fort de ses références tirées de l’actualité comme de l’université, l’auteur affirme ainsi, sans rougir, que l’islam, grand pourvoyeur d’immigrés, pose de graves problèmes à une Europe incapable de choisir entre honte et lucidité.

    Servi par un solide appareil de notes, elles-mêmes étayées par une bibliographie non moins fournie ainsi que des tableaux et diagrammes qui en illustrent les démonstrations, l’essai est tout à fait remarquable en ce qu’il place l’Allemagne au miroir civilisationnel d’autres pays européens historiquement et culturellement déclinants, à commencer par la France. À notre sens, sa force de frappe est supérieure à celle du livre, pourtant brillant, de notre Zemmour national. Seul bémol – de taille, nous semble-t-il –, sa traduction souvent trop littérale qui en rend la lecture peu fluide.   

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    * Docteur en droit, journaliste et essayiste
     
  • Vers une intervention russe en Syrie ?

     

    Par Jacques Burnel 

    C’est le média i24news qui l’annonce : la Russie va intervenir militairement en Syrie pour tenter d’endiguer la progression de l’Etat islamique (EI). Selon des diplomates occidentaux, l’armée russe aurait d’ores et déjà installé une base aérienne près de Damas, dans une région contrôlée par le régime d’Assad. Y sont attendus des conseillers militaires, des instructeurs et, surtout, des pilotes de chasse. La composition exacte de cette force reste pour l’instant inconnue, mais il semblerait en effet que l’intervention russe soit uniquement aérienne. Ce qui devrait cependant changer la face du conflit.

    Ce qui a déclenché cette intervention ? La crainte de voir Daech atteindre les républiques de l’ancienne URSS. Il s’agit donc de tout faire pour maintenir Assad au pouvoir afin que la Syrie serve de zone tampon entre Moscou et ses satellites du Caucase. Il a également été décidé de coordonner ces efforts avec l’Iran, partenaire fiable de la Russie dans la région. Le général iranien Qasem Soleimani, chef de la force Al-Quds, force spéciale des Gardiens de la Révolution, a ainsi visité Moscou pour discuter de la menace que fait peser l’EI : elle a abouti à cette décision stratégique.

    Longtemps ostracisé, Téhéran est d’ailleurs en train de devenir un interlocuteur incontournable dans le conflit. En témoigne le réchauffement récent de ses relations avec Washington. Une administration américaine qui serait consciente de l’intention des Russes d’intervenir en Syrie et qui ne s’y opposerait pas : depuis quelques temps, les Etats-Unis ont renoncé à lancer des appels à la dissolution du régime d’Assad. Du coup, même la Turquie, qui a jusqu’ici évité toute action qui renforcerait Assad, s’est rapprochée du camp russo-iranien, conduisant Ankara, avec l’accord tacite américain, à mener ses propres frappes aériennes contre l’EI en Syrie. Enfin un retour à des positions raisonnables dans cette région du monde en proie à la folie destructrice de Daech. Qu’en pense Laurent Fabius ?  

     

  • Numéro de rentrée de Politique magazine : « Mythes et mensonges de l’Education nationale »

     

    Découvrez le numéro de septembre !

    Dossier : « Mythes et mensonges de l’Education nationale »

    Alors que les débats font rage autour de la réforme du collège portée par Najat Vallaud-Belkacem, Politique magazine interroge les principes censés régir notre école. Est-ce le rôle de l’état d’assumer une mission éducative ou s’arroge-t-il des compétences exorbitantes ? Est-ce à l’école d’éduquer à la citoyenneté et de former de bons petits républicains ?

    Eclairé par des témoignages de terrain, Politique magazine pose les questions qui fâchent. Et notamment à l’académicien Marc Fumaroli, à la tête de la mobilisation d’un certain nombre d’intellectuels inquiets de cette énième réforme qui, explique-t-il à notre journal, porterait « un coup fatal à la langue française ». Et si c’était tout le système qu’il fallait réformer ? 

    >  Grand entretien avec Marc Fumaroli : « L’égalitarisme conduit à l’élitisme le plus brutal ».

    Et aussi dans ce numéro… 54 pages d’actualité, d’analyse et de culture !  

    Sommaire

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  • Réflexion de Gérard Leclerc d'un point de vue catholique : Marion Maréchal-Le Pen à la Sainte-Baume

     

    Gérard Leclerc a publié l'article qu'on va lire dans France catholique (éditorial du 31 août). Il s'y exprime donc d'un point de vue catholique mais non sans un vif souci politique au sens où nous nous plaçons ici. Souci, dit-il lui-même, qui a son origine dans la crise gravissime à laquelle nous avons à faire face, et où se joue le destin national. Même si nous faisons ici peu de confiance aux partis politiques quels qu'ils soient, ne serait-ce qu'à cause du système en soi-même pernicieux auquel ils sont comme mécaniquement liés, l'analyse de Gérard Leclerc nous paraît parfaitement juste et pertinente. Il a sans-doute aussi raison, nous semble-t-il, de conseiller qu'il soit tenu compte dans cette affaire (comme dans d'autres), de « la personnalité singulière de Marion Maréchal-Le Pen » dont il estime qu' « elle est sans doute une des mieux structurées intellectuellement et spirituellement dans son organisation ». Acceptons l'augure que les jeunes générations engagées dans l'action politique, lassées des tabous et des idéologies mortifères de leurs aînés, osent un jour, au delà de victoires électorales toujours incertaines, toujours éphémères et toujours remises en question, cette rupture avec le Système qui remettrait la France sur les chemins de son Histoire. Cette génération n'a à vrai dire plus grand chose à voir avec les postulats idéologiques qui encombrent, jusqu'ici, les cerveaux de la classe politico-médiatique. Ce ne leur sera peut-être pas tellement difficile, qu'ils soient d'ailleurs issus de la gauche ou de la droite, d'opérer la rupture décisive dont nous parlons.  LFAR   

     

    GERARD LECLERC.JPGL’invitation faite à Marion Maréchal-Le Pen, pour participer au colloque organisé par le diocèse de Fréjus-Toulon à la Sainte-Baume, a suscité beaucoup de réactions, certaines sans doute sincères, mais beaucoup surjouées. Comme s’il était insupportable d’ouvrir une discussion avec une dirigeante d’un parti définitivement ostra­cisé ! Décidément, on ne se départit pas aisément d’une sorte de réflexe inquisitorial qui consiste à frapper d’interdit moral et canonique l’adversaire politique ! Et ce sont ceux qui se targuent le plus d’ouverture à l’autre, quelles que soient ses différences, qui sont les plus implacables. À l’encontre du conformisme qui continue à sévir dans le catholicisme français, je n’hésiterai pas à affirmer que la venue de la jeune dirigeante à la Sainte-Baume s’inscrit dans un processus inévitable. Il est impossible désormais d’ignorer un secteur d’opinion qui regroupe au moins un quart de l’électorat français. L’attitude, qui consiste à imaginer qu’on pourrait l’entourer d’une sorte de cordon sanitaire isolant des millions d’intouchables, relève d’une étrange mentalité.

    Qu’on m’entende bien. L’inviter à un débat n’équivaut pas à avaliser les idées du partenaire. Il s’agit, bien au contraire, de les soumettre à examen à partir d’une rigoureuse éthique de discussion. C’est grâce à l’échange des arguments que peuvent s’établir des convictions raisonnables. Donner la parole à quelqu’un, ce n’est pas par avance lui donner quitus de son idéologie, c’est lui permettre de sortir de son cercle d’origine pour l’amener, sous le regard de l’autre, de préférence bienveillant, à une confrontation qui délivre de toute logique solipsiste. Par ailleurs, si la thématique de l’immigration est aujourd’hui cruciale dans le débat public, il est d’autant plus utile de la projeter dans une lumière qui tienne compte de son infinie complexité. La radicalité du Front national s’oppose de fait à l’incertitude évidente des autres formations politiques, souvent déconcertées par l’ampleur du défi.

    Il faut aussi tenir compte dans cette affaire de la personnalité singulière de Marion Maréchal-Le Pen. Son rapport à la foi et à l’Église se distingue par un attachement qui n’est sûrement pas superficiel. De ce point de vue, elle est sans doute une des mieux structurées intellectuellement et spirituellement dans son organisation. Le rejet d’une telle personnalité, à coup d’anathèmes, ne s’avèrerait pas seulement contre-productif, il serait désastreux à un moment où le catholicisme français doit faire face à une crise gravissime, où se décide le destin national. 

    Gérard Leclerc, France catholique