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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1507

  • ACTUALITE & RELIGION • À toute volée…

     

    Par Camille Pascal* 

    Nous avons aimé ce texte qui peut concerner ceux qui croient au ciel comme ceux qui n'y croient pas mais sont attachés à « l'essence de la France ». LFAR

     

    Camille%20Pascal_22222222222222.pngLes cloches de France et d’ailleurs ont sonné, ce 15 août, pour les chrétiens d’Orient. Le plus ancien média reprend sa fonction d’alerte.  

    L’engagement de Mgr Barbarin fut d’abord regardé avec étonnement, peut-être même avec un peu de suspicion par un haut clergé français habitué depuis des décennies à ne plus trop faire parler de lui de peur, certainement, d’offenser l’indifférence religieuse érigée en dogme par nos élites médiatiques. 

    La France n’est pourtant pas, loin de là, la Pologne du général Jaruzelski, mais à observer certains de nos évêques, paléochrétiens au point de préférer le culte des catacombes aux fastes de l’Église triomphante, on pouvait parfois en douter…

    La tragédie que subissent aujourd’hui les chrétiens d’Orient a balayé scrupules, hésitations et fausses pudeurs. Toutes les cloches de France devaient sonner à l’unisson le jour de l’Assomption pour réveiller les consciences endormies en leur rappelant que des hommes, des femmes et des enfants étaient aujourd’hui martyrisés de façon épouvantable pour avoir commis le seul crime de prier Dieu dans la langue du Christ là où le Baptiste avait annoncé la venue de celui-ci et saint Paul prêché. Le mouvement lancé par les fidèles eux-mêmes, relayé par toute la puissance des réseaux sociaux et enfin soutenu par le cardinal Vingt-Trois, est devenu, le 15 août à midi, un phénomène de société.

    Une immense majorité des églises de France, le pays en compte tout de même plus de 46 000, a fait entendre le timbre de ses cloches. Jamais, peut-être, le pays n’avait ainsi sonné à toute volée depuis l’armistice de 1918 et le plus ancien média de notre pays, les cloches de nos églises, reprenait ainsi du service, non pas pour rassembler les fidèles, mais pour alerter la population des dangers de l’indifférence et des indignations sélectives.

    On imagine sans peine que tous les laïcistes dogmatiques qui aiment à confondre l’espace public avec l’espace social pour tenter de faire taire les clochers ont dû étouffer des cris de rage dans leurs oreillers comme autrefois les vieilles chaisières le soir du 14 juillet, et pourtant l’on n’aura pas le mauvais ton de s’en réjouir. Leur aveuglement devant les évidences de notre passé commun n’est en réalité qu’une forme, parmi d’autres, de haine de soi.

    Qu’ils croient au ciel ou qu’ils n’y croient pas, tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté ne pouvaient que soutenir une initiative qui n’avait en réalité d’autre but que de défendre les plus faibles et cette liberté essentielle qui consiste à pouvoir croire, célébrer et prier en toute tranquillité.

    En cela, et pour reprendre une expression de notre actuel premier ministre, dont chacun imagine bien que je ne partage pas nécessairement l’identité politique, la fête de l’Assomption de ce 15 août 2015 et son généreux carillon étaient en parfaite communion avec « l’essence de la France »…  • 

    * Camille Pascal - Valeurs actuelles

     

  • Loisirs • Culture • Traditions ...

  • HISTOIRE & ACTUALITE • Notre « France inerte » analysée par Tocqueville

     

    Un commentaire de  Nicolas Bonnal, écrivain

    Que penserait Tocqueville, aujourd'hui, où cinq républiques ont passé, où leur histoire, est connue, où l'on connaît aussi leur fin, du moins celle des quatre premières, la cinquième ne devant pas trop tarder, sans-doute, à nous dévoiler la sienne, qui ne devrait guère différer des précédentes ...  leur histoire, leur fin et aussi leurs résultats ? Nous ne pouvons pas répondre pour Tocqueville. Simplement, l'on peut supposer que ce grand aristocrate, qui n'avait pas manqué de pressentir et de décrire ce que seraient les vices profonds des démocraties modernes et n'optait pour la République que par défaut, ne persisterait probablement pas à juger la République bonne pour le Français, ou pour la France... Autour de 1848, beaucoup d'intellectuels français ont vécu des années d'illusions que les faits démentiront. Aujourd'hui, la haine de l'ancienne dynastie n'a plus cours; au contraire, l'Histoire et sa diffusion à travers le grand public, l'engouement qu'il lui porte, ont amené comme une nostalgie assez répandue de l'ancienne France. A quoi s'ajoute la conscience largement partagée, que décrit fort bien Nicolas Bonnal, du piège moderne, ou républicain, ou démocrate, aujourd'hui refermé sur nous. D'où les déclarations Macron qui, peut-être, seraient aujourd'hui aussi celles d'un Tocqueville dégagé des illusions de 1848 et effrayé de leurs suites.  LFAR         

     

    1538183.jpgHollande vient de dire que les traités se signent toujours en secret, et que le bon peuple n’y a rien à voir. Cette bonne nouvelle, jointe à la tyrannie européenne qui se renforce, contre la Grèce, contre l’Italie, contre le peuple allemand aussi, que Merkel oblige à se faire envahir (300.000 réfugiés en six mois) m’inciterait au désespoir, n’était cette relecture de Tocqueville, qui montre comment le piège moderne, ou républicain, ou démocrate se met en place en 1848.

    Notre grand analyste, qui était alors ministre des Affaires étrangères*, reconnaît que « la république était sans doute très difficile à maintenir », mais aussi qu’elle est « assez difficile à abattre. La haine qu’on lui portait était une haine molle, comme toutes les passions que ressentait alors le pays. »

    Il voit que le pays ne changerait plus pour la raison suivante :

    « D’ailleurs, on réprouvait son gouvernement sans en aimer aucun autre. Trois partis, irréconciliables entre eux, plus ennemis les uns des autres qu’aucun d’eux ne l’était de la république, se disputaient l’avenir. De majorité, il n’y en avait pour rien. »

    C’est l’entropie. Tocqueville découvre que si médiocre qu’elle soit, la république est bonne pour le Français. Et voici pourquoi :

    « Je voulais la maintenir, parce que je ne voyais rien de prêt, ni de bon à mettre à la place. L’ancienne dynastie était profondément antipathique à la majorité du pays. Au milieu de cet alanguissement de toutes les passions politiques que la fatigue des révolutions et leurs vaines promesses ont produit, une seule passion reste vivace en France : c’est la haine de l’ancien régime et la défiance contre les anciennes classes privilégiées, qui le représentent aux yeux du peuple. »

    Un des drames, en effet, de notre histoire moderne est que la nullité des élites républicaines, malhonnêtes oligarchies qui nous menèrent aux désastres militaires, aux humiliations coloniales, à la gabegie économique et au déclin démographique et culturel, ne suscitera jamais autant de haine et de ressentiment des masses (ces masses libérées en 1789 et aussitôt condamnées à cent jours de travail de plus par la loi Le Chapelier de 1791) que la vieille noblesse que Bonald ou de Maistre défendirent en vain.

    Car on n’a pas besoin de la télé pour les mener par le bout de leur nez, ces masses !

    Et leur excitation, vaine et souvent manipulée, reflète en fait leur inertie profonde.

    Et Tocqueville d’ajouter :

    « Je pensais donc que le gouvernement de la république, ayant pour lui le fait et n’ayant jamais pour adversaires que des minorités difficiles à coaliser, pouvait se maintenir au milieu de l’inertie de la masse, s’il était conduit avec modération et avec sagesse. »

    Modération et sagesse qui nous mèneront au coup d’État de 1851, à la guerre prolongée de 1871, aux hécatombes de 1914, à la raclée de 1940, aux déculottées coloniales et aujourd’hui à l’anéantissement par le minotaure euro-américain.

    Et notre masse inerte aura tout toléré. 

    * Alexis de Tocqueville fut ministre des Affaires étrangères de juin à octobre 1849.  

    , écrivain

     

  • SOCIETE • La plèbe du Net veut du sang. Tout savoir, tout dire… mais pour quoi faire ?

     

    Telle est la question que Benoît Rayski pose dans Causeur et à laquelle, selon nous, il répond fort bien.

    « L'ère de la transparence » ou « l'ère du vide » ? Il est bien vrai que le Net peut être les deux. Et beaucoup plus souvent le vide que la transparence. Et aussi - parce que la transparence n'est pas en soi une valeur - la vulgarité, l'impudeur et le sang. Et c'est d'ailleurs pourquoi, soit dit en passant, cette ère de la communication universelle qui serait censée élever, rapprocher, uniformiser, pacifier la planète entière, nous paraît bien suspecte d'être fort incapable de tenir ce genre de promesses. Elle pourrait bien être le contraire de ce qu'il est commun de dire et de croire à son sujet ... Reste que le Net peut aussi servir à la diffusion de contenus utiles. Et que ceux qui ont ou croient avoir quelque chose à dire dans cet ordre d'idées se doivent de s'en servir. C'est pourquoi Lafautearousseau existe et tente de servir non l'individualisme contemporain, mais son pays, la France, et un projet politique, une France royale. LFAR  

     

    Dans les arènes de Rome, la plèbe voulait du sang. Et on lui en donnait à flot pour étancher sa soif. Dans les arènes modernes, c’est-à-dire sur le Net, la plèbe veut la même chose. Une différence de taille : au Colisée ils étaient quelques dizaines de milliers, sur la toile ils sont quelques dizaines de millions. Et la aussi il faut que ça saigne. Tout le monde à poil ! On appelle ça la vérité toute nue. On veut tout savoir. Et en même temps on se shoote au « on nous cache tout, on nous dit rien ».

    La démocratie de l’instantané, celle du clic et du clip, n’a pas été conçue en effet pour faire travailler le cerveau. La toute dernière contorsion du Net concerne Robert Capa. Des chercheurs – en d’autres temps on aurait dit des fouille-merde – ont longuement enquêté sur le plus célèbre photographe de tous les temps. Et ils ont trouvé ce qu’ils voulaient. Capa n’a pas dit la vérité ! Oh joies ineffables ! Le photographe affirmait avoir passé une heure trente sur les plages du débarquement en 1944 : il ne serait resté en réalité que trente minutes sur le sable normand. Qu’est-ce qu’on est content… Capa disait avoir pris une centaine de clichés : dix ou douze seulement après enquête. On est très, très content. Car le minus lobotomisé scotché à son écran adore quand quelqu’un d’illustre est convaincu de mensonge. Ça met les géants à la portée du nain qu’il est.

    Autre révélation alléchante qui date d’il y a quelque temps. La « vérité » sur une photo aussi célèbre que celles du débarquement. Le cliché du « Baiser de New York ». Prise le jour de la victoire en mai 1945 l’image montre un marin américain en train d’embrasser goulument sur la bouche une jeune et jolie infirmière renversée en arrière. Honte aux symboles !

    Des années, des dizaines d’années après, des chercheurs ont dénoncé l’horreur qui se cachait derrière cette photo. L’infirmière n’était pas consentante : le marin l’avait embrassée sans lui demander son avis. Quasiment un viol ! De quoi se pourlécher les babines. L’infirmière devenue une très vieille dame n’a quand même pas déposé plainte. Sur le Net, cette grandiose affaire a eu autant de succès que l’histoire concernant Robert Capa. On appelle ça « l’ère de la transparence ». Le sociologue Gilles Lipovetsky la définit très bien : « l’ère du vide ». 

    Benoît Rayski  Causeur

    * Photo: Pixabay. 

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    L’ère du vide : Essais sur l’individualisme contemporain  4.8 �toiles sur 5 Prix : 8,40 €

     

  • HISTOIRE • L’histoire militaire autrement

     

    Par Ludovic Greiling

    En mars 1918, en pleine guerre, les ingénieurs allemands de la compagnie Krupp réalisent une prouesse technologique : la projection d’un obus à plus de 120 kilomètres de son point de tir, à une époque où les canons les plus gros n’excédaient pas un rayon de 30 à 40 km, rappellent les éditions Pierre de Taillac dans un livre riche en iconographie.

    Pour se faire, ils inventent des tubes géants qui projettent les obus à 1500 mètres à la seconde, les font grimper jusqu’à 45 kilomètres d’altitude dans les couches raréfiées en gaz de l’atmosphère, puis les font retomber à un ou deux kilomètres près sur leurs objectifs.

    Prouesse technologique, impact mineur

    Le but de l’Etat-major allemand ? Atteindre la capitale et provoquer la panique dans Paris, en même temps qu’il décide de lancer des offensives qui enfoncent le front situé à une centaine de kilomètres.

    Si la percée allemande et les tirs des Paris Kannonen provoque le départ de près de 500 000 habitants à partir de mars 1918, la plupart des Parisiens demeurent sur place et s’habituent aux bombardements, dont le bilan s’avère limité : en quatre mois et demie, 320 projectiles auront frappé Paris et sa banlieue, provoquant la mort de 256 personnes et en blessant 625.

    Après la guerre, en dépit des efforts allemands pour garder secret les plans de cette arme unique, les services français recueilleront témoignages et documents révélant en partie les secrets de fabrication de la firme Krupp.

    Mais l’histoire de la balistique à très haute altitude ne s’arrête pas là.

    Dans les années 50 et 60, un brillant ingénieur canadien reprend l’idée et les plans des Paris Kannonen, et tente de concevoir pour les gouvernements canadiens puis américains des lanceurs de satellites à bas coût.

    Ces projets sont finalement abandonnés en Amérique du Nord, mais l’homme relance son activité en privé. Dans les années 80, il propose ses services à plusieurs gouvernements, dont l’Irak, ce qui provoquera les craintes du voisin israélien. Il sera mystérieusement assassiné par balles en mars 1990 à Uccle, une cité périphérique de Bruxelles.

    Au total, voici un livre rigoureux et bien écrit, brillamment illustré par les éditions Pierre de Taillac qui publie des photos exceptionnelles.  

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    Feu sur Paris ! L’histoire vraie de la Grosse Bertha, par Christophe Dutrône (éd. Pierre de Taillarc – 30 euros).

     

  • LIVRES • L’armée du roi de France

     

    Par Ludovic Greiling

    Une plongée simple et directe dans l’évolution de l’armée et de l’Etat aux XIIIe et XIVe siècles : c’est ce que nous propose le grand médiéviste Xavier Hélary dans une thèse remaniée pour le grand public.

    Avec l’évolution de la levée des armées, on touche aussi à la transformation de l’Etat. A cet égard, le règne centralisateur de Philippe Le Bel tranche nettement avec celui de ses prédécesseurs.

     Le roi Philippe tente non seulement d’imposer des impôts permanents, qui seront finalement abandonnés au regard de l’opposition à la levée des taxes, mais il porte aussi un coup important au système féodal en convoquant « l’arrière-ban » à l’ost de 1302. Il se permettait ainsi de passer outre le pouvoir des seigneurs locaux qui étaient jusque là seuls habilités à réunir hommes ou argent auprès de leurs propres vassaux.

     La société n’en demeure pas moins plurielle, avec des territoires administrés ici par des abbayes, là par des comtes, quand ce ne sont pas des bourgeois qui ont la haute main sur certaines villes et le roi sur ses propres terres.

     Une société où, en dépit d’un sentiment d’honneur et de devoir très fort dans la caste chevalière, le contrat écrit est déjà largement répandu, à charge à la personne qui s’estime lésée de défendre son cas devant un parlement de justice.

    Ceux-ci sont souvent saisis dans les litiges liés à l’armée du roi de France, tel administré estimant qu’il est devrait être exonéré de ses charges et tel autre pensant que le roi lui demande trop d’apports.

     Un vrai livre d’histoire, accessible au grand public, qui permet des analogies avec les temps actuels. 

     L’armée du roi de France, de Xavier Hélary (éd. Perrin, 21 euros)

     

  • Jacques Atali : : « Le monde s’approche d’une grande catastrophe économique. Et personne n’en parle.»

     

    La crise, Acte 2, selon Jacques Atali

    Certes, nous ne pensons pas que toute prédiction de Jacques Atali doit nécessairement être prise pour argent comptant. Il a trop souvent revêtu les habits du prophète ou du gourou et les faits l'ont trop souvent démenti, pour qu'on puisse tenir les dites prédictions - ou prévisions ! - pour automatiquement sûres. Toutefois, si l'on expurge sa présente analyse de ce qu'elle peut avoir de très incertain, sa réflexion lorsqu'elle s'attache aux réalités nous paraît au contraire pertinente et de bon sens. Au titre des éléments très incertains, il faut ranger l'idée selon laquelle le monde pourrait échapper à la crise à venir « à condition de mettre en place des mécanismes de coordination, de réorientation et de surveillance planétaires. » Cette condition ne peut être remplie. Elle est de l'ordre du rêve. En temps de crise, plus encore que jamais, ce sont les intérêts particuliers qui s'activent, se durcissent et s'affrontent. La globalisation ne les a pas amoindris ni harmonisés. Tout au contraire. En revanche, la critique que fait Atali d'une économie mondiale aujourd'hui principalement fondée sur l'accroissement indéfini et court-termiste de la dette et de la masse monétaire, avec les conséquences gravissimes qu'il peut en résulter à plus ou moins court terme, nous paraît être de simple bon sens. Atali agite souvent des rêves fumeux. Mais il a aussi une expérience ancienne et très concrète du et des pouvoirs. LFAR   

     

    Pour avoir écrit ici le 4 février dernier (voir L’Express N•3318) qu’une nouvelle crise économique mondiale menaçait, et en avoir révélé les signes avant-coureurs, j’ai déclenché d’innombrables ricanements. L’analyse est encore plus vraie aujourd’hui : le monde s’approche d’une grande catastrophe économique. Et personne n’en parle.

    Nul ne voit, en particulier, que ce qui se joue en Chine peut entraîner, par contagion, une dépression planétaire si nous n’agissons pas vite, de façon préventive. L’évolution chinoise était prévisible : sa croissance à 10% par an ne pouvait être durable et le ralentissement était inévitable. De plus, la Chine n’est plus compétitive, au cœur d’une Asie dont nombre de pays s’éveillent à leur tour. L’Empire du Milieu n’a pas su, comme l’ont fait les Etats-Unis et le Japon en leur temps, créer des firmes de taille internationale, avec des marques mondiales. La catastrophe de Tianjin aggrave cette menace dans des proportions considérables, paralysant une ville de 15 millions d’habitants, l’un des premiers lieux d’exportation et d’importation du pays, et rappelant, après d’autres événements du même genre, combien ce pays souffre des censures que lui imposent les exigences d’un parti unique.

    Les conséquences de cette situation peuvent être désastreuses pour le régime. La récession a, en effet, entraîné une baisse de plus d’un tiers de la valeur de la Bourse, où les 200 millions de membres de la classe moyenne ont investi la moitié de leur épargne, mise en réserve pour financer les frais de santé et d’éducation familiaux, ainsi que leurs retraites, que l’Etat ne couvre pas. De plus, si la croissance continue de ralentir, c’est l’exode rural qui va s’essouffler, réduisant la demande de logements et menant l’immobilier à l’effondrement, ce qui détruira l’autre moitié de l’épargne de la classe moyenne. Et rien n’est plus dangereux, pour tout régime, que de ruiner sa classe moyenne, ossature de tout ordre social.

    La manipulation du taux de change ne suffira pas à enrayer cette chute. Au contraire, même, elle peut l’aggraver en mettant la Chine en situation de dépendre du bon vouloir des spéculateurs internationaux, et en incitant d’autres pays à agir sur leur taux de change pour rétablir leur compétitivité.

    Au total, la récession chinoise, si elle se confirme, entraînera celle du Brésil, qui provoquera celle des Etats-Unis puis la nôtre. Cette menace, aujourd’hui négligée, sera bientôt d’actualité. Au plus tard lors du G7 d’Istanbul, en septembre, les dirigeants occidentaux devront débattre d’un éventuel plan de relance. Seulement voilà : nos Etats ne disposent plus, comme en 2008, de marges de manœuvre budgétaires, et nos banques centrales n’ont plus la possibilité, comme en 2010, de diminuer leurs taux d’intérêt.

    Alors, que reste-t-il pour relancer la croissance ? La solution la plus folle, la plus facile, serait d’imprimer encore plus de billets, comme on le fait déjà aux Etats-Unis, au Japon, en Grande-Bretagne et dans la zone euro. Cela finirait par ruiner les épargnants, c’est-à-dire les seniors, aujourd’hui grands vainqueurs d’un monde sans enfants, sans pour autant donner du travail et des perspectives de croissance aux plus jeunes.

    Nous avons encore tous les moyens d’empêcher un tel scénario et, même, de ne pas se contenter d’une stagnation sans création d’emplois, qui semble pourtant être aujourd’hui la meilleure hypothèse. L’économie mondiale a les possibilités d’une très forte croissance, d’un genre nouveau, à condition de mettre en place des mécanismes de coordination, de réorientation et de surveillance planétaires ; de penser l’économie en fonction de l’intérêt des générations suivantes ; de lutter contre les rentes économiques, financières, sociales et politiques ; et de favoriser les innovations de toutes natures. Cela suppose de l’audace, de la confiance, de la transparence. Toutes choses que les politiques, quels que soient les régimes, détestent par-dessus tout. 

    L'Express - Le blog de Jacques Atali

     

  • Il est libre, Michel…

     

    Les réflexions de Dominique Jamet

    « L'anarchie vaut ce que vaut l'anarchiste. » Cette sentence - en quelque sorte - est de Charles Maurras. Elle nous paraît s'appliquer assez bien à ce que dit ici Dominique Jamet - au travers du camouflet infligé au Monde - de la liberté conquise de Michel Houellebecq. Et d'abord celle, rappelle Jamet fort justement, d'être passé dans le camp de ceux qui disent la vérité. Nous aurons - bien-sûr - à y revenir. LFAR 

     

    3312863504.jpgTout le monde a le droit de parler de Michel Houellebecq, comme de n’importe qui, et c’est fort bien ainsi. Mais de son côté, Michel Houellebecq est parfaitement en droit de ne pas parler à tout le monde, et en particulier aux personnes qui ne lui reviennent pas. Et c’est également fort bien.

    Collaboratrice bien connue du Monde, et qui ne se prend pas pour n’importe qui, Ariane Chemin avait souhaité rencontrer l’auteur de La carte et le territoire dans le cadre d’une série de six articles intitulée « Six vies de Michel Houellebecq » à paraître dans le quotidien du soir. La publication de cette série a, du reste, commencé avant-hier, mais sans la participation de celui qui en est le personnage principal.

    Non seulement, en effet, Michel Houellebecq a refusé d’accorder une interview à Mme Chemin, mais il a pris soin de mettre en garde un certain nombre de personnes de sa connaissance contre toute tentation d’entrer en relation avec la journaliste. Mieux : il leur a rappelé qu’il leur était loisible de faire à celle-ci un procès qu’ils gagneraient à coup sûr si elle rapportait des propos que ni eux ni lui-même ne souhaiteraient voir reproduits.

    Ariane Chemin s’offusque avec quelque aigreur d’une telle attitude, traite Michel Houellebecq de « tyran », et s’élève contre ses « interdits ». Le terme n’est d’ailleurs pas approprié. Houellebecq ne prétend pas interdire quoi que ce soit à quiconque. Il invite seulement ses familiers et ses amis à choisir entre lui et Mme Chemin.

    Le dépit de celle-ci se situe à trois niveaux.

    Personnel, tout d’abord. Compte tenu de son ancienneté, de son savoir-faire reconnu et de sa notoriété, Ariane Chemin ne s’attendait pas à une si abrupte fin de non-recevoir. Elle y voit un véritable camouflet, non sans raison.

    Professionnel, ensuite. Alors même que Michel Houellebecq boycottait Le Monde, il accordait à un proche une série d’entretiens qui se sont échelonnés cet été sur cinq numéros du Figaro Magazine. On ne peut qu’y voir un défi à la très respectée et très susceptible institution du boulevard Auguste-Blanqui.

    Social, enfin. Dans un monde où tant d’hommes politiques, de vedettes du spectacle, de sportifs de renom et d’hommes de lettres sont prêts à toutes les complaisances, voire à toutes les bassesses pour voir leur nom cité, leur image diffusée et leurs propos reproduits dans les médias, il n’est pas courant, il n’est pas normal qu’un simple écrivain se permette de décliner une invitation à longuement s’exprimer dans les colonnes d’un journal. Il y a là un véritable pied de nez aux convenances.

    Et Mme Chemin de faire valoir amèrement tout ce que Houellebecq doit à la presse, qui ne cesse d’emboucher en son honneur les trompettes de la renommée. Comment un homme aussi généreusement traité, aussi universellement « adulé » peut-il faire montre d’une telle ingratitude ?

    La mémoire de notre consœur la trahit, à moins encore que la bonne foi lui fasse défaut. Aurait-elle oublié les innombrables éreintements, les chausse-trapes, les cabales politico-littéraires qui ont jalonné le parcours atypique de l’auteur de La Possibilité d’une île ? L’accueil dernièrement fait à Soumission lorsque les policiers d’élite de la pensée s’avisèrent qu’il fallait peut-être prendre au second degré la peinture d’une France béatement islamisée lui aurait-il échappé ? Lui aurait-il échappé que Houellebecq est passé avec armes (son stylo) et bagages (sa culture, son intelligence), comme Alain Finkielkraut ou Michel Onfray et quelques autres, dans le camp de ceux qui disent la vérité, même quand elle déplaît ? Lui aurait-il échappé qu’il a récemment synthétisé son dernier livre et son œuvre, d’une seule phrase, blasphématoire : « Finalement, je me sens assez français » ? Bien entendu, cela ne lui a pas échappé.

    Pourquoi Michel Houellebecq a-t-il refusé une interview à la dame du Monde ? Mais pourquoi la lui aurait-il accordée ? Houellebecq est assez bon lecteur de la presse française pour connaître par cœur Mme Chemin, auteur de La Nuit du Fouquet’s, pamphlet anti-Sarkozy, du Mauvais génie, portrait à charge de Patrick Buisson, et de nombreuses enquêtes réalisées en compagnie de Mme Bacqué, autre Bienveillante. Que pouvait-il attendre de notre consœur, qu’un tissu d’insinuations, d’accusations, de révélations et d’affabulations ? Il n’avait pas envie de contribuer à le nourrir. Cela peut se comprendre.

    Michel Houellebecq a franchi un seuil qui le met à l’abri des attaques et du venin d’un certain journalisme. Celui qui est aujourd’hui le plus vendu, le plus traduit et, avec Patrick Modiano, le plus important des écrivains français vivants, a gagné à la sueur de son talent le droit que notre société reconnaît en principe et dénie en fait à tous ceux qui vivent de leur plume : le droit d’être libre.

     
  • Louis X le Hutin : « Considérant que notre royaume est dit et nommé le royaume des Francs ... ».

     

    « Comme selon le droit de nature, cascun doit naître franc et par aucuns usages ou coutumes qui de grande ancienneté ont été encrédités et gardés jusque-ci en notre royaume et par aventure par le méfait de leurs prédécesseurs beaucoup de personnes de nostre commun peuple soient echeues en liens de servitude et de diverses conditions qui grandement nous déplaît, nous considérant que notre royaume est dit et nommé le royaume des Francs, et voulant que la chose en vérité soit accordant au nom et la condition des gens amendée de nous en la venue de notre nouvel gouvernement... » 

    LOUIS X LE HUTIN

    Edit du 3 juillet 1315 qui affranchit les serfs du domaine royal

     

  • Ils y vont fort, Valls, Ménard, Macron, Houellebecq et les autres, pour ou plutôt contre la République ...

     

    En ces derniers temps du mois d'août, Lafautearousseau vous propose de revenir sur quelques moments forts du grand débat des mois écoulés qui, curieusement ou non, a porté sur la question du régime ... Débat entre acharnés de la République façon Valls et ceux qui la critiquent vertement, la relativisent, la remettent en cause, façon Robert Ménard, Denis Tillinac et quelques autres. Façon, aussi, Michel Houellebecq qui déclare à un Patrick Cohen médusé et à son aréopage de clercs de France Inter que les Lumières sont éteintes et que la République n'est pas, pour lui, un absolu, que la France a existé avant elle et pourrait bien lui survivre ; ou à Ruth Elkrief anéantie qu'il ne peut pas vivre dans la France actuelle mais, par contre que sous l'Ancien Régime il aurait très bien pu vivre. Etc. Façon Macron, enfin, qui, de façon très surprenante, diagnostique qu'il nous manque un roi, se dit persuadé que les Français n'ont pas voulu l'exécution de Louis XVI, et, pour tout dire, que la fonction de Chef de l'Etat n'est plus vraiment occupée. Pour un ministre en exercice de François Hollande, l'un des plus importants, l'un des plus en vue, et l'un des plus prometteurs, c'est complet, n'est-ce pas ? Sans compter qu'il constate aussi l'incomplétude de la démocratie. Ce qui est toucher au fond même du dogme.

    Pour aujourd'hui, nous vous proposons de revenir :

    1. sur le républicanisme obsessionnel et vociférant de Manuel Valls,

    2. sur la critique de Robert Ménard,

    3. sur la déclaration quasi royaliste d'Emmanuel Macron.

    Nous évoquerons sans trop tarder le cas de Michel Houellebecq. Et notamment ce que dit Dominique Jamet sur la liberté que Houellebecq a maintenant acquise ... Il s'agit ici de remettre un tant soit peu en perspective les étapes et les termes de ce débat de l'année : la question du régime, République ou monarchie ?  

    Bonne lecture !   

     

  • Il y va fort Valls contre le FN ! La République brûle-t-elle ?

     

    Voici donc, Manuel Valls, à l'assemblée, déchainé contre Marion Maréchal-Le Pen, vociférant, clamant son républicanisme. Un républicanisme surjoué, forcé. Forcené ? Presque. Comme si la République était en danger. Et voici ce que Lafautearouseau en a dit le 11 mars 2015. Vous pouvez lire et même écouter ! 

     

    Clash entre Manuel Valls et Marion Maréchal-Le Pen, à l'Assemblée : hier après-midi, pendant les questions au gouvernement, un échange tendu s'est produit entre Manuel Valls et Marion Maréchal-Le Pen.

    Marion Maréchal-Le Pen n'a évidemment pas apprécié la stigmatisation du Premier ministre à l'égard du FN.

    "Gardez-donc votre mépris crétin pour votre propre parti qui, en moins de trois ans, a oscillé entre phobie administrative, compte en Suisse et prise illégale d’intérêt", a-t-elle attaqué.

    "A partir du moment où l'extrême droite a réalisé un score de 25% aux élections européennes. A partir du moment où les enquêtes d'opinion vous donnent 30% d'intentions de vote aux élections départementales, je considère que pour l'image de notre pays, pour notre démocratie, cela représente un véritable danger", lui a répondu Manuel Valls.

    Et d'ajouter : "Ma responsabilité, comme celle de tous les Républicains, c'est de faire en sorte que cela ne soit pas possible. Je ne veux pas que le 22 mars mon pays se réveille avec la gueule de bois. Face à vous, face à vos candidats, ils sont des dizaines à tenir des propos antisémites, racistes, homophobes, sexistes. Ce sont des cas graves, des récidivistes. Face à cela, madame, je mènerai campagne, toujours !".

    "Il faut dire la vérité aux Français, vous les trompez, vous trompez les petites gens, les ouvriers, les agriculteurs, ceux qui souffrent. Il est temps que, dans ce pays, on déchire le voile, la mascarade qui est la vôtre. Il est temps que nous affirmions tous les valeurs de la République", a continué l'homme politique.

    "Jusqu’au bout je mènerai compagne pour vous stigmatiser et pour vous dire que vous n’êtes ni la République, ni la France", a conclu Manuel Valls sous les applaudissements des députés. 

    Regardez

     

     
  • Il y va fort Robert Ménard avec la République !

     
    C'était - aussi - le 11 mars 2015 et cela faisait pendant aux vociférations républicaines de Valls à l'Assemblée. Les propos de Robert Ménard [parus dans Boulevard Voltaire] en étaient une critique indirecte assez radicale. Après que nous les ayons repris, il eût la gentillesse de poster dans Lafautearousseau ce simple commentaire : « Vive la liberté de penser ! » Et de penser juste ...
     
    On a comme l'impression que plus on l'invoque, à longueur de discours, de phrases, d'éditoriaux, de professions de foi, plus il y a d'esprits, d'intellectuels, ou d'hommes d'action, pour critiquer, relativiser, moquer la République et ses valeurs auto-satisfaites ... De droite ou de gauche. De Robert Ménard à Denis Tillinac ou à Michel Houellebecq qui n'est pas précisément un homme de droite. Qui est, très probablement de quelque part ailleurs, de beaucoup plus important et de beaucoup plus profond. Sans-doute, la monarchie royale que nous prônons ici, n'est pas en vue, du moins pour demain, du moins à vue humaine. L'épuisement du Système, lui, est en vue ... Il convient d'y réfléchir. Que sera le futur nouveau régime nécessaire à la France ? Il est temps d'y penser ! Lafautearousau   
     
     
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    Il fut un temps lointain où les politiques lisaient les philosophes, et un temps encore plus reculé où ils les comprenaient. Dans une époque où on lit peu et où ne pas comprendre est encore la meilleure façon de se protéger de la réalité, il n’est plus extravagant de voir un Premier ministre monter en chaire médiatique pour sermonner un philosophe.

     

    Le crime de Michel Onfray est d’une gravité extrême. D’abord parce qu’il s’agit d’un crime contre la République. De cette République qui n’en finit plus de pourrir sur pied comme une récolte dont nul ne veut plus. En Ve République, l’intelligence est bannie de la cité. Nul ne doit lui donner eau et pain. Même l’évidence est jetée du haut des remparts avec les ordures et les cadavres. Préférer une idée juste à une idée fausse n’est pas une erreur, mais un péché, un mal. Tous les docteurs en républicanisme le savent : on reconnaît une idée juste au fait qu’elle est professée par un savant de gauche. On reconnaît une idée fausse quand c’est un énergumène de droite qui cause.

     

    Michel Onfray a eu la tranquille audace de dire préférer une idée juste d’Alain de Benoist à une idée fausse de Bernard-Henri Lévy. Il aurait pu, cruel, ajouter qu’Alain de Benoist n’a jamais fait bombarder la Libye ni pousser à la guerre en Ukraine… Émoi et vitupération du Premier ministre. L’œil noir du corbeau tournoyant sur les charniers médiatiques. Et pourtant…

     

    Hormis d’être de « droite », même si, sur le tard, il s’en défend, Alain de Benoist porte surtout la tare d’avoir mené, en dehors du tohu-bohu soixante-huitard, une œuvre puissante et immense. Mais pour le condamner, encore faudrait-il l’avoir un peu lu. Encore faudrait-il avoir le goût de la pensée, de l’analyse, de la confrontation, du débat. Régis Debray, intellectuel de gauche, l’a compris qui a su parler avec Alain de Benoist.

     

    Michel Onfray a raison sur un autre point : ce mince épisode médiatique pose la question de la gauche politique. Celle-ci a coupé ses liens avec sa matrice métapolitique. Pour des raisons différentes, mais dans un même but, il en était allé de même pour la droite dans les années soixante.

     

    Alors, s’il n’y a plus de gauche, s’il n’y a plus de droite, et s’il y a de moins en moins de République, que reste-t-il à leurs orphelins ? La liberté, le courage et le devoir. Quand un cycle s’achève, l’année zéro approche. Et, durant ce compte à rebours, il n’est pas interdit – encore ! – de penser que la lecture de Michel Onfray ou d’Alain de Benoist est d’une urgente nécessité.   

     

    Robert Ménard 

    Maire de Béziers

    Ancien journaliste, fondateur de Reporters sans frontières et de Boulevard Voltaire

     

  • Quelle extraordinaire déclaration d'Emmanuel Macron, chers lecteurs de Lafautearousseau ! Elle mérite qu'on y revienne ...

     

    Le moins que l'on puisse dire est qu'au républicanisme surjoué de Manuel Valls n'a pas répondu une foi comparable du côté de son ministre de l'Economie, le jeune et brillant Emmanuel Macron, le plus en vue de ses ministres... C'est même tout le contraire. Et le fait est très surprenant. Mais il est là. Ainsi, le 16 juillet dernier, nous avons publié l'essentiel de sa déclaration (illustration ci-dessus) et notre bref commentaire. Nous ne doutions pas que nous aurions à y revenir. Ce qui fut fait. Oh, mais ne vous inquiétez pas : à ce genre de débat, nous avons bien d'autres pièces, articles, déclarations à apporter. La question du régime est aujourd'hui ouverte !

     

    Cette déclaration est extraordinaire. Extraordinaire à plus d'un titre. Et c'est pourquoi nous la redonnons à lire, in extenso, ce matin.

    Tout d'abord, elle est profonde. Elle sourd d'une réflexion véritable. Et originale. Rarissime phénomène de la part d'un homme politique contemporain - qui plus est appartenant à la génération Macron.

    Elle est extraordinaire venant d'une personnalité issue des milieux, très formatés au politiquement correct, que Macron est censé fréquenter  - qu'ils soient de droite ou de gauche, d'ailleurs. 

    Elle est extraordinaire aussi parce qu'elle émane d'un ministre en exercice, titulaire d'un portefeuille de premier rang. Et qui relève un vice fondamental de nos Institutions.

    Elle est extraordinaire, enfin, parce qu'elle n'a pas été sanctionnée. Bien que sa remarque finale concerne non pas exclusivement mais tout de même personnellement le Chef de l'Etat... Ni Valls ni Hollande ne l'ont relevée. Comme si leur pouvoir était évanescent. Comme s'ils ne songeaient même plus à en défendre le principe. Cela aussi est extraordinaire. 

    Dans le domaine de l'extraordinaire, le pire est souvent à venir. Mais heureusement, pas toujours ! 

  • Un traité peut en cacher un autre ...

    Valparaiso. Port Chilien sur le Pacifique © Copyright : DR

     

    Par Péroncel-Hugoz 

    Si les médias européens parlent peu du projet de traité euro-américain de libre-échange contre lequel une fronde populaire est néanmoins en train de s’organiser, ils n’évoquent pratiquement jamais le jumeau de ce texte : le traité transpacifique. Un joli sujet de morsure pour Péroncel-Hugoz.

     

    peroncel-hugoz 2.jpgLe traité transatlantique, qualifié sans fard par Hillary Clinton d’ « OTAN économique », serait sans doute le cheval de Troie en Europe occidentale de l’économie états-unienne avec ses normes alimentaires peu soucieuses de la santé du consommateur et son droit des affaires impitoyable et qui ne se cache pas de vouloir remplacer les règles européennes plus humanistes. 

    Oh ! bien, comme si ce chantier ne suffisait pas aux mouvements mondiaux opposés à la « yanquisation » de la planète, le pendant exact du projet transatlantique est en train d’être discuté sans bruit, sur les rives de l’océan Pacifique. Les pays concernés sont, outre les Etats-Unis et leurs trois alliés automatiques d’Australie, Nouvelle-Zélande et Canada, le Japon, Bruneï, la Malaisie, Singapour, le Vietnam, le Pérou, le Chili, etc. Pour convaincre les nations d’Extrême-Orient et d’Amérique latine, Washington agite évidemment, et sans réserve, le chiffon rouge de l’hyperpuissance chinoise. 

    Cependant les opposants au projet de traité, informés par l’inlassable lanceur d’alertes, Julian Assange et son Wikileaks, savent que 26 et 29 chapitres du texte restent à cette heure complètement opaques et que le schéma final préparé par les quatre comparses anglo-saxons comprend, un peu comme pour le plan transatlantique, une réduction des droits sociaux et des normes sanitaires et environnementales, ainsi que des tribunaux d’arbitrage basés surtout sur le droit léonin nord-américain des affaires. 

    Alors que le démocrate Obama, en fin de mandat, a même obtenu – une vraie prouesse – le soutien de la majorité républicaine du sénat de Washington pour les abusifs traités jumeaux, les opposants à ces textes paraissent enfin s’organiser pour créer une force d’opposition commune du Japon à la France, de l’Italie au Chili, etc. Il était temps. 

    Péroncel-Hugoz - Le 360.ma