UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Social, Économie... - Page 98

  • Une situation malsaine et très compliquée, dont les deux parties sont également responsables.....(2)

              Le "Pays légal" a donc faux, et depuis longtemps sur toute la ligne....Mais il n'est pas seul responsable de cette impasse dans laquelle nous nous trouvons: les syndicats aussi ont leur part de responsabilité(s)...

              En effet, quand les cheminots se plaignent, soutenus de fait par l'ensemble de la fonction publique, ils ont raison sur le point que nous venons de signaler: la république les sous-paye, et leur offre -en compensation d'une partie de leur salaire qu'ils ne touchent pas- des compensations en nature; là est l'origine véritable des "régimes spéciaux" (mais aussi, pour une autre catégorie, des vacances des professeurs...; le marché étant le suivant: on ne peut pas vous payer comme on le devrait; on remplace donc une partie de votre salaire par un avantage "en nature"...). Mais les syndicats ont eu tort d'accepter ce troc dangereux! en effet, aujourd'hui, l'Etat républicain le remet en question, unilatéralement et malhonnêtement, en dressant contre ses propres agents l'opinion publique à qui on n'a pas exposé clairement la totalité des tenants et des aboutissants de ce problème.

              Et qui prend donc, logiquement, parti contre eux car, c'est vrai, si on ne les voit pas comme une contre partie, en nature, de salaires insuffisants, les "régimes spéciaux" (mais aussi les vacances des professeurs etc...) apparaissent comme des aberrations. Et dans ce cas de figure, les syndicats ont le mauvais rôle car ils en sont réduits à se battre maintenant, trop tard, pour défendre ce qui, qu'on le veuille ou non, est une injustice: pourquoi le pilote d'un TGV ultra-moderne partirait-il à la retraite à 50 ans là où d'autres seront obligés d'effectuer un travail plus pénible jusqu'à 60 ans et plus? c'est indéfendable! les syndicats se sont fait piéger, et il ne leur reste que le mauvais rôle....

              S'il y a bien mauvaise foi et malhonnêteté de la république, ce qui est ahurissant, c'est aussi l'aveuglement, la naïveté et, au sens propre, l'inconsistance des syndicats (3): ceux-ci ont très souvent mis la politique là où elle ne devait pas être, en relayant plus d'une fois les combats politico-idéologiques des organisations et partis de gauche (dont ils ont été plus d'une fois de simples courroie de transmission...); ils se sont souvent occupé de ce qui ne les regardait pas et, du coup, ne se sont pas toujours occupés de ce qui les regardait: à savoir l'organisation négociée du travail et de ses conditions (salaires évidemment, mais aussi rythmes, hygiène et sécurité etc...); au lieu de mener exclusivement -comme en Allemagne- le vrai combat de la défense des salariés, ils ont souvent préféré mener des combats idéologiques (par exemple défendre l'immigration au lieu de défendre les intérêts des travailleurs, alors que -on le voit tout les jours...- l'iimmigration va directement contre les intérêts des travailleurs...en tirant les salaires vers le bas, par cette sorte de concurrence déloyale que constitue la présence d'une main d'oeuvre abondante et sous-payée...)

              Aujourd'hui, donc, tout le monde est piégé, et tout va mal,et tout le monde est mécontent, et l'économie du pays ne cesse de reculer....Beau résultat! Mais encore une fois, il faut chercher l'origine véritable des problèmes, et renvoyer dos a dos les gouvernements successifs et les syndicats: les torts sont, comme on dit, partagés....(fin)

    (3): voir la note "Le grand problèmes des syndicats français."

  • Une situation malsaine et très compliquée, dont les deux parties sont également responsables.....(1)

              A propos de la grève des transports, qui s'est superposée hier à celle de la Fonction Publique, on peut dire -au risque de surprendre, voire de choquer...- que dans cette affaire tout le monde dit une part de la vérité et toutes les parties ont, en quelque sorte, un peu raison, mais aussi un peu (beaucoup...) tort...

              Comment ne pas approuver Nicolas Sarkozy lorsqu'il essaie de mettre un peu d'ordre dans ce foutoir qu'est devenue la république; un peu d'ordre dans cet ahurissant maquis, cette invraisemblable jungle de privilèges et d'inégalités (1) que la république a instituée (elle qui n'a que le mot d'égalité a la bouche, c'est amusant....)

              En même temps, on est bien obligé de constater que les salariés ont raison sur un point: tous ceux qui relèvent de l'État sont exploités par la république, en ce sens qu'ils sont insuffisamment payés. Que l'on prenne le salaire d'une infirmière, d'un professeur, d'un cheminot, d'un agent des postes etc....il est notoire que dans la grande majorité des cas les salaires sont insuffisants en France. Nous avons souvent dit (2) que la France n'avait pas besoin d'immigration, quand Chirac a décidé seul le regroupement familial en 1975, mais qu'elle avait besoin d'augmenter substantiellement les salaires, afin de combler ce différentiel d'environ 30% que subissent les salariés français par rapport à leurs homologues allemands, dans de très nombreux cas; de même, qu'il fallait en finir avec la scandaleuse disparité salariale hommes-femmes (et non seulement sur les salaires mais aussi pour les retraites....)...

              Nous ne demandons bien sûr pas l'augmentation générale et immédiate de 30% de tous les salaires, mais, oui, nous pensons que ce qu'il manquait à l'économie française en 1975, et ce qui lui manque toujours aujourd'hui, dans ce domaine des salaires, c'était une juste (une plus juste...) rémunération du travail. Au lieu de s'engager dans cette voie vertueuse, sur dix ou vingt ans, et de payer décemment les français qui travaillent, la république a préféré hier -et elle continue aujourd'hui...- se payer une armée d'esclaves immigrés, sous-payés et mal traités; et qui -volens nolens- font objectivement pression "à la baisse" sur les salaires et tirent la machine économique vers le bas: pourquoi investir dans des machines coûteuses, pourquoi payer de forts salaires à des ouvriers qualifiés et bien formés, lorsqu'on a a sa porte une armée d'immigrés pauvres, prêts à accepter n'importe quel travail, à n'importe quelles conditions, pour un tout petit salaire?.... (à suivre...)

    (1): les républicains appellent cela des "droits acquis"!: on leur fera juste remarquer, avec un rien de condescendance amusée, que c'est l'exacte traduction du mot "privilèges"; était-il vraiment nécessaire de faire la révolution, avec son cortège d'horreurs et d'abominations, pour en arriver a remplacer des privilèges par d'autres privilèges, bien plus nombreux, bien plus ruineux et bien plus scandaleux?.....

    (2): voir dans la Catégorie "Conférences" la conférence "Contre la France Métisse...." (deuxième partie, premier point).

  • Monsieur Diène en dit trop ou pas assez.....(1)

              "Le Monde"du 9 novembre nous apprend que Doudou Diène s'est emporté:"...Au cours d'une session de la troisième commission de l'Assemblée générale des Nations unies, Doudou Diène, le rapporteur spécial de l'ONU sur le racisme, la discrimination raciale et la xénophobie, s'en est pris, mercredi 7 novembre, au président français, Nicolas Sarkozy, qu'il a accusé de s'être inscrit dans "une dynamique de légitimation du racisme". M. Diène s'exprimait sur "la recrudescence des phénomènes de racisme à travers le monde" et sur leur "banalisation politique", voire leur "légitimation démocratique". Jusque là, il n'y aurait pas grand'chose à dire: ce monsieur pense ce qu'il veut; en l'occurence, ce n'est pas très gentil pour Nicolas Sarkozy mais bon..., comme il y a six milliards de gens sur terre, on ne va pas s'arrêter à chaque instant sur les propos de chacun.....

              Un second paragraphe du compte-rendu du "Monde" appelle déjà une réserve: "Doudou Diène, qui dépend du Conseil des droits de l'homme de Genève, a, selon le communiqué officiel, placé le discours de M. Sarkozy dans le contexte des propos du Prix Nobel de médecine James Watson (1) sur la prétendue infériorité intellectuelle des personnes d'ascendance africaine. Ces deux éléments illustrent, selon le rapporteur sénégalais, "la recrudescence des phénomènes et des manifestations de racisme" et participent d'une "légitimation intellectuelle du racisme". Là, monsieur Diène s'avance beaucoup, et le moins qu'on puisse dire est qu'il émet une opinion strictement personnelle, dont l'argumentation est des plus faibles. Il va un peu vite en établissant un lien entre les propos de James Watson et ceux de Nicolas Sarkozy, et cela sans apporter la moindre preuve tangible de ce qu'il énonce.

              On veut bien qu'il affirme, mais alors qu'il prouve, et qu'il étaye par des arguments solides et sérieux son accusation. Celle-ci est suffisamment grave pour justifier une véritable argumentation, sans quoi -et c'est le cas ici..._ on se trouve en présence de simples "paroles verbales", qui n'engagent que leur auteur. Et qui, surtout, le déconsidèrent et le disqualifient complètement, car elles tiennent largement plus de l'injure, voire de la diffamation, que du discours politique; et sa conclusion (une collusion de fait entre Nicolas Sarkozy et James Watson) nous paraît aussi hâtive qu'exagérée. On lui rappellera le mot de Talleyrand: "Tout ce qui est excessif est insignifiant"; et on lui rappellera également que le raisonnement par analogie est assez souvent le pire des raisonnements.... (à suivre.....)

    (1): James Watson est le généticien qui, avec Crick, a découvert la configuration de la molécule de l'ADN (article dans "Nature", le 26 avril 1953).

  • Il devrait être interdit d'interdire.....

              Le gouvernement parle depuis longtemps, en cas de grève, de garantir le fameux "service minimum", ce serpent de mer, véritable Arlésienne de la politique. Mais il y a un autre aspect du même sujet sujet sur lequel il devrait se pencher pour légiférer, afin de le régler lui aussi définitivement: c'est l'exorbitant "droit de blocage", que les grévistes s'arrogent ou tentent de s'arroger à chaque grève (on l'a vu souvent et on le voit encore actuellement dans les Universités, mais aussi dans les Transports). Un droit exorbitant, qui du reste n'existe pas en théorie, et n'est prévu par aucune règle ni aucun texte, mais qui existe bel et bien en fait, et qui est régulièrement "pratiqué" par les grévistes. Et qui permet à une petite minorité -des étudiants ici (souvent aidés du reste par des personnes extérieures à l'Université), des cheminots là...- de bloquer tous les autres: les étudiants qui veulent étudier, les usagers qui veulent se rendre à leur travail etc...etc....

              Or, les Universités n'appartiennent pas à une petite minorité d'étudiants politisés, qui pourraient en faire ce qu'ils veulent, et les bloquer quand cela leur chante. Les transports n'appartiennent pas aux cheminots. Et ainsi de suite....: tout appartient à tout le monde, à l'ensemble de la collectivité qui a payé ces infrastructures par ses impôts. Et qui voit ces infrastructures régulièrement confisquées, en quelque sorte, par une minorité pour tenter d'imposer ses vues, comme si elles lui appartenaient à elle seule et en toute propriété!

              Et cette minorité, d'étudiants ici, de cheminots là, qui bloquent et paralysent les Universités ou les Transports représente fort peu de gens...: on le sait, en France le taux de syndicalisation oscille entre 5 et 10% (plus près de 5 que de 10 le plus souvent...); il devient urgent de ramener ces syndicats et ces grévistes à une modestie proportionnelle à leurs effectifs, alors que c'est l'inverse: moins ils représentent, plus ils s'arrogent de pouvoir(s)! Il faut donc en finir avec des dérives inadmissibles et une pratique aberrante et parfaitement illégitime du droit de grève. Et il faut re-préciser ce droit, pour qu'il devienne ou re-devienne ce qu'il doit être, rien de moins mais rien de plus, et surtout rien d'autre: à savoir un droit, garanti par la Constitution, mais le droit de se mettre en grève soi même, et pas le droit de bloquer les autres, ni la société; pas le droit d'empêcher les gens d'aller à leur travail, ou d'interdire aux étudiants d'étudier: le droit de grève n'a jamais étét prévu par la Constitution pour être ou pour devenir "ça" ...

              Il ne suffira pas d'assurer un "service minimum" bienvenu: il faudra aussi, d'une façon finalement assez cocasse, faire appliquer et respecter le droit de grève...par ceux-là même qui l'ont dénaturé; et le faire en leur retournant un slogan déjà ancien, qui leur rappellera certainement quelque chose: "Il est interdit d'interdire!...."

  • Sans autres commentaires...

              Nous avons souvent posé cette question: et si nous étions en 1789? la république va-telle "s'en sortir", ou va-telle périr, écrasée par l'empilement ahurissant de lois et de fonctionnaires, par cet abracadabrant "millefeuille" qu'elle a elle-même crée? (1). Et par la résistance acharnée des nouveaux privilégiés qui, bien plus nombreux et bien plus puissants qu'en 1789, font tout pour torpiller les tentatives de réformes, arc-boutés qu'il sont sur la défense de leurs "droits acquis" (traduction moderne littérale et exacte de l'ancien "privilège") L'excellent article de Michel Godet, dans le Figaro des 27/28 octobre, apporte de l'eau à notre moulin; en voici la conclusion:

              ".....Cependant, on peut craindre que la volonté politique affichée se retrouve amoindrie dans les faits comme ce fut le cas ces derniers mois.

              Pour la Fonction Publique nationale, la réforme est enclenchée mais pas au rythme promis, puisque seulement 23.000 postes sur 70.000 départs ne seront pas remplacés en 2008. C'est une pièce majeure de la cohérence du programme de Nicolas Sarkozy qui fait ainsi défaut.

              Comment payer plus les fonctionnaires qui restent s'ils sont toujours aussi nombreux? Sans oublier que ceux qui partent à la retraite coûtent presque aussi cher qu'en travaillant. Pourquoi n'a-ton pas eu l'idée de bon sens de les garder le plus longtemps possible? On continue malheureusement à créer de nouvelles dépense publiques (avec notamment l'augmentation au rythme de 40.000 par an des fonctionnaires dans les collectivités territoriales) en les finançant, à crédit, sur le dos des générations futures.

               En ce qui concerne les heures supplémentaires non taxées pour sortir par le haut des 35 heures, je suis inquiet: à l'origine de l'idée du "black officiel" pour encourager les fourmis, j'ai tout fait, mais en vain, pour éviter l'usine à gaz (et à fraude) des ruineuses réductions de charges.

              Durant l'été, alors que tous les étudiants étaient en vacances, on a lâché aussi sur les élections des Présidents d'Université puisque les personnalités extérieures ne pourront participer à leur élection. Autre recul, la sélection à l'entrée des Universités a été reportée au delà de "Bac+3"!

              Enfin, on a fait aussi le minimum sur le service minimum dans les transports qui, même dans sa version peau de chagrin (préavis individuel de grève de 48 heures à l'avance, vote à bulletin secret pour la poursuite de la grève), ne sera pas appliqué à l'Education. S'il est scandaleux de prendre des usagers en otage dans les transports, que dire des enfants dans les écoles que l'on prive du savoir qui leur est dû?

              Espérons que le Président n'arrêtera pas le furet des réformes dans sa course! Il y va du sursaut de notre pays. Nos voisins se sont réformés, pourquoi pas nous?(2)

    (1): ce qu'Etienne Mougeotte, dans l'éditorial du même Figaro, appelle "l'invraisemblable Meccano économique, social et fiscal" que la république a crée au fil des décennies.

    (2): justement, pourquoi pas nous? Et si c'était à cause de la république, en l'ocurrence responsable et coupable?... 

  • Après une enième grève des Transports...: Le grand problème des syndicats français.....

              .....c'est qu'ils ne représentent rien; là où les syndicats allemands représentent jusqu'à quatre vingt pour cents des travailleurs (voire quatre vingt cinq, parfois même un peu plus...), les syndicats français oscillent entre cinq et dix pour cent, dans le meilleur des cas, souvent plus près de cinq que dix (1)....; le vrai problème est là car si, comme en Allemagne, les syndicats représentaient vraiment les travailleurs, les pouvoirs publics pourraient vraiment discuter avec eux et organiser avec eux le monde du travail; que l'on sache, il semblerait bien, tout de même, que ce soit là le rôle premier des syndicats, non?

              Il y aurait forcément, mécaniquement, statistiquement dans ces syndicats des gens de droite, de gauche et du centre; des idéologues mais aussi des pragmatiques; des obtus mais aussi des ouverts; des "vieux dans leur têtes", mais aussi des jeunes réalistes, etc...etc.....; mais comme ils n'attirent personne, on n'y retrouve que des sectaires, des aigris, des fossiles et des idéologues recuits dans leurs pratiques d'un autre âge, archaïques, désuètes et périmées: rien d'autre comme "pensée" que la défense des privilèges -même pompeusement rebaptisés "droit acquis"-; et comme "vision sociale" (?!) que "la grève", c'est un peu court, et beaucoup dépassé...

              Nos syndicats sont enfermés dans leur sclérose mentale qui leur interdit de voir que le monde a changé autour d'eux, que tout a changé (sauf eux!...); et c'est le problème de savoir si c'est la poule qui a fait l'oeuf ou l'oeuf qui a fait la poule: est-ce que les syndicats n'attirent personne parce qu'ils sont la proie des idéologues à oeillères, ou bien sont-ils la proie des idéologues à oeillères parcequ'ils n'attirent personne? donc pas de "sang frais", pas de "nouveaux", pas d'air neuf, pas d'idées neuves....?

              A vrai dire, on ne sait plus; il y a tellement longtemps que tout a été perverti en France, dans le monde du travail comme ailleurs (songeons à l'Education Nationale...), par "l'idéologisation" républicaine à outrance, que l'on ne peut plus que constater l'évidence: nos voisins vivent "normalement", avec des conflits, et des oppositions d'idées certes, mais sans ce poids de l'idéologie omniprésente qui étouffe tout et qui est partout chez nous; et ils ne s'en portent pas plus mal, ils s'en portent même beaucoup mieux...C'est nous qui n'allons pas bien du tout: et la fossilisation du syndicalisme français, qui en fait une antichambre de la grande galerie de l'évolution du Muséum d'Histoire Naturelle, renvoie a cette science passionnante mais, convenons-en, fortement datée que l'on appelle "paléontologie"....

    (1): encore, dans ces chiffres, faut-il considérer la part des retraités: s'il est beau de conserver, retraité, son idéal de jeunesse, on est bien obligé de constater que lorsque la proportion des retraités est très importante -comme c'est le cas chez FO par exemple.....- cela vient encore aggraver ce problème de représentativité: les "jeunes" désertent en masse les syndicats! ceux-ci doivent se remettre en cause; chercher en eux-même, lucidement et courageusement, les raisons de ce désamour; il vient d'eux, de leurs pratiques, de leurs blocages idéologiques, de leur sclérose: quand auront-ils le courage de faire leur auto-critique?.....

  • Improvisation et fébrilité.....

              Il n'y a pas si longtemps, sous Villepin et Chirac, Borloo lançait les "Maisons de l'Emploi": il s'agissait de réunir sous un même toit des agents de l'ANPE et de l'UNEDIC, afin de faciliter les démarches des personnes à la recherche d'un emploi. 150 de ces maisons ont été construites, sur les 300 annoncées;;;

              Mais le projet a depuis été revu à la baisse: d'abord, la part de l'Etat -qui devait s'élever à 50 % à l'origine- a été dans un premier temps ramenée à 20 %. Et maintenant, on apprend tout simplement que "c'est terminé": les "Maisons de l'Emploi" sont supprimées, suite à la fusion de l'UNEDIC avec l'ANPE !

              C'est logique, soit, mais c'est du gâchis, et pas seulement en ce qui concerne les deniers publics...

              Il faudrait en finir avec ces hésitations, ces revirements, cette "navigation à vue", qui n'est rien d'autre que de la mauvaise gestion, de l'improvisation institutionnalisée, de la fébrilité pure et simple! Il faudrait une vision à long terme (1), mais la vision a long terme la république ne peut l'avoir que très imparfaitement; elle ne l'a pas durablement, et elle ne l'aura jamais durablement et substantiellement car, précisément, le gros défaut de la république, sa grande faiblesse, c'est l'absence de Roi; c'est à dire l'absence d'un arbitre, d'un pouvoir présent en permanence et à demeure.

              A l'Académie Française, il y a un "Secrétaire Perpétuel" : le Roi, seul, -ce qu'aucun président de la république ne peut faire vraiment- pourra tenir ce rôle de "présence perpétuelle" au sommet de l'État, comme on le voit dans les royautés nordiques ou espagnole (2), et réintroduire pleinement dans la politique française la notion et la réalité de cette chose si importante, et qui nous manque tant aujourd'hui: la durée.....


    (1): voir la note: "Quand Raymond Barre parle d'or..." dans la Catégorie Classe politique et pays légal....


    (2): voir les notes: "L'exemple espagnol" et "L'exemple des royautés nordiques" dans la Catégorie "République ou Royauté ?".

  • Fusion Unedic-ANPE: la république pourra-t-elle s'en sortir?.....

              En réalité, même si c'est une excellente décision de fusionner l'Unedic et l'Anpe, deux choses sautent aux yeux: d'abord le gouvernement affirme qu'il compte maintenir l'indépendance de l'Unedic; c'est donc un système assez compliqué que l'on va semble-t-il installer (un de plus, comme toujours et comme partout: la république semble ainsi irrémédiablement atteinte du "syndrome de l'usine à gaz permanente"); ensuite, c'est dans l'ensemble de la fonction publique qu'il faut supprimer les doublons, et pas seulement entre deux entités; et là, il va y avoir du boulot!
              Car les doublons ont littéralement explosé lorsque la république, à partir de 1982, s'est lancé dans ce qu'elle a appelé un peu vite la "décentralisation", et qui s'est en fait traduit surtout par l'institutionalisation du "tout en double": sur les cinq millions deux cent mille fonctionnaires (cinq millions neuf si l'on ajoute les professeurs du "Privé" et les personnels des Associations subventionnées...) il y en a près de trois millions dépendant de l'État, et plus d'un million pour la fonction hospitalière; les autres, soit -tout de même...-près de deux millions dépendant des collectivités territoriales (intercommunalités et autres...); or ce sont actuellement ceux-ci qui connaissent l'augmentation la plus forte et, surtout, la plus régulière; donc la plus inquiétante, car l'État n'agit en ce moment, et à dose homéopathique, que sur ses propres agents: à quoi cela servira-t-il de diminuer -très modestement- le nombre de fonctionnaires de l'État si les collectivités locales engagent, dans le même temps, le double ou le triple de ce qui vient d'être supprimé?...
              Il y a 12% de fonctionnaires en Allemagne (avec près de 20 millions d'habitants en plus: cherchez l'erreur!); et 5% de fonctionnaires en Suède, que l'on nous cite souvent en exemple: mais pourquoi la république ne la prend-elle pas, pour de bon, comme exemple?: tout simplement parce qu'il n'y a pas de roi en république, et que tout marche au copinage et au clientélisme; car, les partis étant seuls, ils prennent toute la place, ils occupent tout l'espace, et aucun pouvoir (en l'occurence celui du Roi) ne vient les "contenir" dans leur rôle légitime. Résultat, le nombre de fonctionnaires a augmenté de 25% en 20 ans (leur part dans la population salariée étant de 25%!); et la dette de la France (avec tous ces agents à payer, en activité ou retraités...) augmente de 4.200 euros par seconde!.....
              Prenons un seul exemple: les impôts; pas loin de 150.000 fonctionnaires, en deux administrations totalement séparées: une qui calcule l'impôt, une autre qui l'encaisse; résultat de l'aberration: là où un personnel réduit de moitié suffirait, la république emploie une véritable armée inutile, et stérilise, ce faisant, un argent énorme, qui fait défaut ailleurs (l'exemple le plus criant étant la Recherche, vraie créatrice d'emplois et permettant seule de préparer vraiment l'avenir...); on a calculé, et on entend dire souvent, qu'un emploi subventionné par l'argent public équivalait à deux emplois dans le privé; en fonction de ce calcul, s'il est "vraiment vrai", peut-on imaginer qu'en réduisant de 80.000 le nombre des fonctionnaires des impôts on pourrait créer 160.000 postes?
              Oui, on peut vraiment se poser la question: la république, qui au fil des ans a créé cet ahurissant et monstrueux millefeuille de doublons, va-t-elle réussir à "s'en sortir"? ou bien finira-t-elle écrasée sous lui? Une version courtelinienne de l'arroseur arrosé, en quelque sorte....

  • Un impôt "pour les riches", l'ISF ?.....

              Ou un impôt soi disant "pour les riches", payé de plus en plus par ceux qui ne le sont pas ?.... 


              Quand se décidera-t-on enfin à supprimer purement et simplement l'ISF ? Comme l'ont d'ailleurs déjà fait les pays qui "marchent" bien mieux que nous ? On a lu et entendu, ces derniers jours, que l'ISF allait rapporter plus que prévu cette année, (avec une progression d'environ 15% sur les prévisions....). Fort bien, mais regardons-y d'un peu plus près: un journal télévisé d'une chaîne privée présentait un fonctionnaire, gagnant 3.000 euros par mois; cette personne n'est pas, à proprement parler, quelqu'un de "riche" mais représente bien plutôt ces fameuses "classes moyennes" qui font, qui ont toujours fait, la force et la solidité de la société française (on dira peut-être bientôt "faisait", on va voir pourquoi...); le fonctionnaire en question ayant hérité d'un appartement, qu'il occupe comme résidence principale, il se trouve assujetti, par la simple flambée des prix de l'immobilier, à l'ISF: non parce qu'il est soudainement devenu "riche" (il ne gagne toujours "que" trois mille euros...), mais parce que son capital est devenu important...La belle affaire!: il va donc devoir payer 1.000 euros "sur la fortune" !


              Ceci est d'autant plus aberrant et choquant que nous sommes, à terme, extrêmement nombreux à être concernés; il suffit d'avoir hérité de ses parents (est-ce un crime?) et bientôt la moitié des français, pourtant "non riches" seront eux aussi assujettis à l'impôt ! On l'avait vu aussi, récemment, avec ces habitants de l'Ile de Ré, aux revenus très modestes, mais disposant d'un simple cabanon: ces cabanons représentant, malgré tout, un certain nombre de "mètres carrés", qui là-bas valent de l'or..., l'Administration leur demandait une contribution, au titre de l'ISF, qu'ils étaient bien incapables de payer !...

              Mais on marche sur la tête car, dans le même temps, les vrais "riches", eux, s'expatrient, au rythme d'un foyer fiscal par jour! Absurdité du système!: la république ruine ainsi deux fois la France: parce qu'elle elle fait fuir les vrais "riches", qui vont aller investir, créer, travailler, produire ailleurs, et faire profiter un autre pays de leurs talents; et parce qu'elle surtaxe indistinctement les citoyens aux revenus moyens, voire modestes; et cela tout simplement parce que des idéologues ont voulu créer un impôt destiné à "faire payer les riches" (1).


              Si tel était le cas, si "les riches" payaient, (et si nous restions dans la moyenne de prélèvements de nos partenaires, car il ne faut bien sûr pas confondre impôt et matraquage, lequel pousse à l'exil...), il n'y aurait pas de problème; mais les faits sont là, et ils ne sont pas contestables: l'ISF est payé par de moins en moins de personnes vraiment "riches" et par de plus en plus de personnes relevant des classes moyennes: là réside l'erreur, et le mal: à ce stade de l'aberration, il et urgent d'arrêter les frais! Une caricature royaliste célèbre, sous la Terreur, montrait une guillotine avec cette inscription: "Ci-gît toute la France....". Ne mettra-t-on pas bientôt, au bas d'un formulaire de l'ISF, "Ci-payent tous les contribuables (pas assez riches pour s'en aller), sauf les vrais riches, qui -eux- sont partis depuis belle lurette..." Bravo, la république !....

    (1): entendons-nous bien: il est bien sûr tout à fait normal que les personnes aisées "contribuent" d'avantage que les personnes aux revenus modestes; et il est bien sûr parfaitement naturel que "plus on aie plus on paye"; et il ne s'agit bien sûr pas d'exonerer les "riches" de toute participation: il s'agit de ne pas tomber dans l'aberration, et de ne pas obtenir le contraire de ce que l'on souhaite au départ; c'est tout le sens de notre critique, qui est est "technique": l'ISF est un impôt raté, qui aboutit souvent à l'inverse de ce à quoi il prétend; qui pénalise de plus en plus les classes moyennes, et même les petites gens!; il a faux sur toute la ligne. Donc, qu'on le supprime, et que nos chers fonctionnaires des impôts (qui nous coûtent très cher....) nous en inventent un autre; à 150.000, ils devraient bien arriver à nous "pondre" un truc qui marche, non ?.....

  • Trop peu, trop tard ?... Comme en 1789 ?...

            Assez régulièrement des voix autorisées s'élèvent pour ré-affirmer cette évidence: le poids des fonctionnaires plombe l'État et le condamne à l'inefficacité; et pourquoi cela ne le conduirait-il pas à la mort, comme en 1789, par absence de réformes, donc blocage de la société, donc "explosion" ? (mais cette fois, bien sûr, ce serait inversé: ce ne serait plus la royauté mais la république qui pourrait sauter...). Trois personnalités très différentes sont revenues, ces derniers jours, sur ce thème brûlant: Christophe Barbier d'abord, qui écrit dans l'Express (1):

                  Pour réduire la dette il n'y a qu'une seule vraie solution efficace: c'est la baisse de la dépense publique, c'est à dire la réforme de l'État, la diminution du nombre des fonctionnaires. Comment les économies du type canadien ou du type de l'Europe du Nord ont-elles su passer par cette purge tandis que les économies de type latin, les économies méditerranéennes n'arrivent pas à s'en sortir ? ....et chaque fois qu'on annonce une coupe drastique dans les effectifs de fonctionnaires cela se termine finalement par des diminutions fondées sur l'évolution démographique, et encore, prudemment, prudemment gérées, on l'a vu encore en France avec le problème de l'Éducation Nationale. Rien n'a de sens tant que le courage de réformer l'État en attaquant le coeur de la fonction publique n'est pas dans la tête des gouvernants; ce seront cautères sur jambes de bois que toutes les mesures pour diminuer la dette publique.....";

              André Santini est venu, quelques jours après, conforter cette analyse en déclarant tout de go: "Il n'est pas normal que 25% de la population active en France soit fonctionnaire...."

              Enfin Marc Touati n'a pas dit autre chose quand il a affirmé qu'il fallait "changer les structures de l'économie française"; "...ce dont a besoin la France, c'est d'une très forte baisse de la pression fiscale. Elle est d'environ 45% du PIB, ce qui est un des niveaux les plus élevés du monde, quatre points de plus que la moyenne de la zone euro. Mais ceci n'est possible que si on réduit la dépense publique."....

              Le constat est donc bien fait par les analystes; mais quelle est la réponse du "Pays légal" ? Malgré la bonne volonté affichée et les discours volontaristes, on apprend que la baisse du nombre des fonctionnaires dans la Fonction Publique sera cette année de 22.700 (dont 11.000 pour l'Éducation Nationale)! S'il faut saluer le courage politique qui préside à l'inversion de tendance (on ne cessait de créer follement des postes depuis des années; il est lucide et courageux de s'engager dans la voie contraire....), on ne peut que reconnaître que ces chiffres sont dérisoires et en tout cas insuffisants pour générer de vraies marges de manoeuvre; or celles-ci sont indispensables à l'État s'il veut mener une vraie politique, mais elles sont précisément stérilisées par ce mammouth qu'est, non pas seulement l'Éducation nationale mais la Fonction Publique tout entière. Ce sont les mêmes chiffres mais avec un zéro derrière qu'il faudrait annoncer: 227.000 suppressions de postes, dont 110.000 dans l'Éducation !...

              On le voit la république est coincée, toutes les options sont ouvertes, et nous sommes en 1789 à bien des égards; si, cédant à la pression des privilégiés (dont Gérard Aschiéri est le symbole type) elle ne supprime pas des fonctionnaires, elle peut très bien se retrouver dans une crise financière insoluble et une société bloquée, et sauter tout simplement, comme tout a sauté en 1789....

    (1): L'Express, vendredi 10 août 2007, édito: "L'or ou les fonctionnaires....?".

  • Une immense et gigantesque pétaudière...

              Le Ministère de la Fonction Publique évalue à 68.411 le nombre de fonctionnaires partant à la retraite en 2008, sur la base d'un rapport de l'Inspection Générale des Finances, contredisant un rapport du sénateur UMP Philippe Marini qui fixait ce chiffre à 82.115 ! "Je n'utilise que les chiffres que Bercy me communique", se défend Philippe Marini, qui se demande ironiquement s'il ne serait pas judicieux de commanditer une mission sur le mode de calcul du nombre des fonctionnaires, comme il existe une mission sur le mode de calcul du chômage. Ambiance !...La vérité est beaucoup plus simple, mais aussi beaucoup plus effarante: la vérité c'est que l'État Républicain est absolument incapable de savoir exactement combien de personnes il emploie, quels personnels il gère !

              C'est aussi simple et aussi consternant que cela: la république est une immense, une gigantesque pétaudière, ou pour rester poli un immense foutoir ! (Louis Leprince Ringuet, naguère, avait choisi pour un de ses ouvrages ce titre évocateur: "Le Grand Merdier": le rapprochement ne s'impose-t-il pas ?...). On connaissait les "républiques bananières": on pensait, avec un peu de commisération pour elles, que "ces choses-là" ne pouvaient arriver qu'à des populations de l'Amérique du Sud; voilà qu'on devra bientôt parler, mais ici et pour nous, de république pétaudière ! Nous sommes au XXI° siècle, on va sur la Lune et il ne faut plus que trois heures pour faire Paris-Marseille, mais la république ne sait pas combien de gens elle paye: étonnez-vous qu'on ait 2.000 milliards de déficit !.....

  • Un paysan s'est suicidé.....

              Nous n'accuserons pas José Bové de meurtre, de crime ou d'assassinat; nous constaterons seulement qu'il y a des "jeux" dangereux et des gens irresponsables; et que l'image de l'apprenti sorcier, en l'occurrence, s'applique parfaitement à ce personnage et aux "siens" de la Confédération Paysanne. "Pour qui se prend José Bové?" demandions-nous ici même, il y a peu; de quel droit agit-il comme il le fait? de quel droit, lui et sa tribu vociférante de braillards hargneux débarquent-ils dans les champs d'un paysan pour y "pique-niquer", comme ils disent? affreux euphémisme pour dire qu'ils vont tout casser, tout détruire, terroriser une famille entière et saccager ses biens.

              Même dans son propre camp, à gauche, José Bové est très, très loin de faire l'unanimité. Un Jacques Julliard ne le lui a pas envoyé dire, tout récemment, dans son intervention "musclée" du 16 juillet dont nous avons rendu compte: José Bové n'est pas crédible -pour la part de "Vert" qu'il y a en lui- dans son opposition forcenée au nucléaire (dont il est évident qu'il épargne la planète du point de vue de l'effet de serre...), ni dans son opposition tout aussi forcenée aux OGM (le débat est loin d'être clos du point de vue scientifique, et que l'on sache monsieur Bové n'est pas un scientifique...); José Bové n'est pas crédible non plus -pour la part d'"alter-mondialiste" qu'il y a en lui- car il ne voit pas que l'ex tiers-monde, à tort ou a raison mais c'est un fait..., se rue dans le capitalisme et voit dans la mondialisation sa chance économique.

              Qu'importe tout cela, et que lui importe: José Bové n'en a cure! c'est un tyran, un "khmer vert" qui veut faire régner sa "terreur verte", un ayatollah écologiste. C'est un énergumène et un voyou, rien de plus; il n'a aucune légitimité d'aucune sorte, ni démocratique, ni scientifique, José Bové n'a pas tué de ses propres mains un paysan, mais il joue avec le feu, il joue un jeu, et à un jeu, dangereux; il a pu faire rire ou sourire à ses débuts, il y longtemps, malgré ou peut être même à cause de ses exagérations; il a pu apparaître comme une sorte d'Astérix plutôt sympathique malgré ses approximations, parce qu'il "résistait" à l'envahisseur, ou du moins parce qu'il prétendait incarner une certaine image de "résistance"; mais à force, cet individu ne fait plus rire du tout: il a tombé le masque et il se révèle de plus en plus pour ce qu'il est: un type dangereux, et rien d'autre qu'un type dangereux, qu'il est urgent d'empêcher de nuire, ou plutôt d'empêcher de continuer à nuire.

              Qu'attendent les Pouvoirs Publics pour mettre fin aux agissements de cet énergumène et de sa bande de gueulards haineux qui vont saccager les champs d'autrui? La sécurité des biens et des personnes n'est-elle pas le premier devoir de tout État qui se respecte, de tout État digne de ce nom?Il est probablement trop tard pour raisonner José Bové, maintenant prisonnier de son personnage et entraîné sur une sorte de pente fatale, sur laquelle il ne contrôle plus grand chose: car qui sème le vent récolte la tempête, et qui veut jouer au maximaliste ne "tient" pas longtemps ses troupes; et celui qui se veut radical trouve toujours un plus radical encore que lui; on n'en n'est plus au stade de la persuasion, de la raison, des arguments: on en est maintenant au stade de l'urgence: il faut arrêter ce type dangereux dans ses "oeuvres", un point c'est tout....

  • Un communiste qui parle d'or....

              Jean-Marc Coppola est secrétaire du PCF-13. Il désapprouve, comme nous, l'ouverture dominicale et, comme le préfet des Bouches du Rhône vient d'accorder de nouvelles dérogations aux grandes surfaces de Plan de Campagne, il pose carrément la question à l'Évêque: qu'en pense l'Église? La réponse est connue, mais on aimerait -c'est vrai...- plus de pugnacité de la part des autorités religieuses catholiques. Jean Marc Coppola ose dire ce que plus personne n'ose dire, du moins à voix haute, si grande est la force étouffante du conformisme dans notre société: "Dans les Bouches du Rhône, où les communautés juives et musulmanes sont très représentées, l'idée viendrait-elle d'inciter -même sur la base du volontariat- certains magasins à ouvrir un jour de sabbat ou de dévoyer les rites et principes de telle ou telle religion au nom de la liberté du travail?" C'est bien vu....

  • Travailler le Dimanche?: et si.....?

              Il y a cependant un point de vue qui mérite d'être pris en considération, chez celles et ceux qui défendent le principe de l'ouverture dominicale: c'est le cas des étudiants, ou des "petits budgets", qui ont besoin de ces heures supplémentaires pour payer leurs études, pour les uns, ou pour améliorer un salaire trop nettement insuffisant pour les autres. Remarquons tout d'abord que ces personnes au(x) revenu(s) modeste(s) n'en restent pas moins elles aussi des êtres humains; qui ont le droit, aussi, d'avoir une vie avec ce temps de pause nécessaire et bienvenu qu'est le dimanche (pour toutes les raisons exposées plus haut); ce n'est pas parcequ'on est modeste, ou étudiant, qu'on n'a pas le droit d'avoir son dimanche et d'en user à sa guise....Et si la solution, pour ces personnes, était à rechercher plutôt dans une ré-organisation des horaires en semaine?

              Si, par exemple, au lieu de s'acharner sur ce pauvre dimanche, on généralisait, en la systématisant, l'allongement des durées d'ouvertures des commerces chaque jour de la semaine, jusque vers 21 heures, voire 22 heures; avec une ou deux nocturne(s) par semaine jusque vers 23 heures, voire minuit? Là les grandes surfaces, si promptes à vouloir ouvrir leur portes, seraient bien obligées d'embaucher des équipes de jeunes ou de donner des "heures supp" à leurs salariés exploités! et ainsi les étudiants qui ont besoin d'un petit salaire, ou les salariés qui ne gagnent pas assez, pourraient gagner ce qu'il leur faut, tout en ayant, eux aussi, leur dimanche libéré pour en user comme des êtres "civilisés", voire "spirituels": est-on forcément éloigné(e) des "choses de l'esprit" -et plus encore des "choses de la religion"- parce que l'on est dans une situation matérielle précaire?. La lecture de Chateaubriand ou, pourquoi pas, l'assistance à la Messe Dominicale sont elles subordonnées à la longueur et à la consistance de la fiche de paye? "On" est peut-être jeune, "on" est peut-être pauvre, mais "on" n'est pas du bétail!...

  • Travailler le Dimanche?: pourquoi être "contre"....

               L'argument principal  est d'ordre éthique: il s'agit de défendre la part de "civilisé", de "spirituel" de tout un chacun face à l'"homo economicus"; il s'agit d'arracher un jour au "fric", c'est à dire à l'activité marchande; il s'agit de se rappeler ainsi que l'Homme n'est pas fait "que" pour le travail, ni même surtout et "essentiellement" pour le travail; et qu'il est bon d'avoir un temps pour soi, pour souffler, se poser (1) et se reposer, se cultiver, pratiquer un sport, passer du temps avec les siens etc....Et bien sûr, pour les croyants, sanctifier ce jour (2): Benoit XVI ne disait-il pas récemment que "sans le Dimanche, nous ne pouvons pas vivre." Il prend évidemment le mot "vivre" non pas dans son sens premier, purement matériel (avec un "v" minuscule: manger, dormir...) mais -avec un "V" majuscule- dans son sens fort, tiré des Écritures: "L'Homme ne Vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu." (3). 

               Mais aussi, dans le domaine purement économique et pratique, on peut contester l'argument selon lequel l'ouverture des commerces le dimanche développerait l'activité, et défendrait donc l'emploi; il s'agit là, en fait, d'une demande hypocrite des grands groupes, qui peuvent s'offrir cette dépense, et qui sont evidemment favorisés par rapport au petit commerce (il y a donc, d'une certaine façon, risque de concurrence déloyale...), mais l'activité économique n'est pas ou pas forcément augmentée; en tout cas pas de beaucoup, pas d'une manière vraiment significative: certains reporteront simplement au dimanche, par commodité,  un achat qui pourrait parfaitement se faire en semaine; mais la consommation n'est pas mécaniquement dopée par un jour d'ouverture en plus. Sinon, si le simple fait, en soi, d'ouvrir les magasins faisait tourner davantage les économies, alors poussons le raisonnement jusqu'a l'absurde: pourquoi ne pas supprimer les vacances et tout ouvrir, partout, en juillet et en août?  Et  vingt quatre heures sur vingt quatre, tant qu'on y est! Les partisans de l'ouverture dominicale pensent-ils sérieusement que les problèmes économiques de la France en seraient supprimés d'un coup?....

    (1): souvent, dans la Bible, on trouve cette invitation: "assieds-toi!..."; il est bon, à intervalle régulier, de cesser toute activité; de faire cesser le mouvement qui devient tourbillon et agitation; de faire silence et prendre du recul... 

    (2): il est utile de se souvenir que, dans les langues latines, le mot "dimanche" dérive de "dominus": le jour du Seigneur; alors que les langues germaniques, nordiques, anglo-saxonnes, ont conservé (ces peuples ayant été évangélisés un peu plus tard, ceci explique peut-être cela...) l'idée primitive du "jour du soleil" (sunday en anglais, sontag en allemand...); mais soleil avec un "s" minuscule, le seul vrai Soleil étant le Seigneur, le Christ...

    (3): sinon, n'est-il pas l'"un de ces morts que le courant de la vie entraîne..."? (Mauriac, "Thérèse Desqueyroux").