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suppression de postes

  • Trop peu, trop tard ?... Comme en 1789 ?...

            Assez régulièrement des voix autorisées s'élèvent pour ré-affirmer cette évidence: le poids des fonctionnaires plombe l'État et le condamne à l'inefficacité; et pourquoi cela ne le conduirait-il pas à la mort, comme en 1789, par absence de réformes, donc blocage de la société, donc "explosion" ? (mais cette fois, bien sûr, ce serait inversé: ce ne serait plus la royauté mais la république qui pourrait sauter...). Trois personnalités très différentes sont revenues, ces derniers jours, sur ce thème brûlant: Christophe Barbier d'abord, qui écrit dans l'Express (1):

                  Pour réduire la dette il n'y a qu'une seule vraie solution efficace: c'est la baisse de la dépense publique, c'est à dire la réforme de l'État, la diminution du nombre des fonctionnaires. Comment les économies du type canadien ou du type de l'Europe du Nord ont-elles su passer par cette purge tandis que les économies de type latin, les économies méditerranéennes n'arrivent pas à s'en sortir ? ....et chaque fois qu'on annonce une coupe drastique dans les effectifs de fonctionnaires cela se termine finalement par des diminutions fondées sur l'évolution démographique, et encore, prudemment, prudemment gérées, on l'a vu encore en France avec le problème de l'Éducation Nationale. Rien n'a de sens tant que le courage de réformer l'État en attaquant le coeur de la fonction publique n'est pas dans la tête des gouvernants; ce seront cautères sur jambes de bois que toutes les mesures pour diminuer la dette publique.....";

              André Santini est venu, quelques jours après, conforter cette analyse en déclarant tout de go: "Il n'est pas normal que 25% de la population active en France soit fonctionnaire...."

              Enfin Marc Touati n'a pas dit autre chose quand il a affirmé qu'il fallait "changer les structures de l'économie française"; "...ce dont a besoin la France, c'est d'une très forte baisse de la pression fiscale. Elle est d'environ 45% du PIB, ce qui est un des niveaux les plus élevés du monde, quatre points de plus que la moyenne de la zone euro. Mais ceci n'est possible que si on réduit la dépense publique."....

              Le constat est donc bien fait par les analystes; mais quelle est la réponse du "Pays légal" ? Malgré la bonne volonté affichée et les discours volontaristes, on apprend que la baisse du nombre des fonctionnaires dans la Fonction Publique sera cette année de 22.700 (dont 11.000 pour l'Éducation Nationale)! S'il faut saluer le courage politique qui préside à l'inversion de tendance (on ne cessait de créer follement des postes depuis des années; il est lucide et courageux de s'engager dans la voie contraire....), on ne peut que reconnaître que ces chiffres sont dérisoires et en tout cas insuffisants pour générer de vraies marges de manoeuvre; or celles-ci sont indispensables à l'État s'il veut mener une vraie politique, mais elles sont précisément stérilisées par ce mammouth qu'est, non pas seulement l'Éducation nationale mais la Fonction Publique tout entière. Ce sont les mêmes chiffres mais avec un zéro derrière qu'il faudrait annoncer: 227.000 suppressions de postes, dont 110.000 dans l'Éducation !...

              On le voit la république est coincée, toutes les options sont ouvertes, et nous sommes en 1789 à bien des égards; si, cédant à la pression des privilégiés (dont Gérard Aschiéri est le symbole type) elle ne supprime pas des fonctionnaires, elle peut très bien se retrouver dans une crise financière insoluble et une société bloquée, et sauter tout simplement, comme tout a sauté en 1789....

    (1): L'Express, vendredi 10 août 2007, édito: "L'or ou les fonctionnaires....?".