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Actualité France - Page 400

  • Charlie Hebdo : la Une de la honte

     
     
    Une tribune intéressante et non-conformiste de Benoît Rayski sur Atlantico. Faut-il le redire ? Nous ne sommes pas Charlie !
     
    La rédaction de l’hebdomadaire a identifié l’assassin de janvier. Son portrait-robot est passionnant.
     
    picture-67_0.jpgC’est un « wanted » tiré à un million d’exemplaires. Le montant de la prime – « mort ou vif » – n’est pas précisé, ce qui est dommage. L’assassin, donc, court toujours. Mais les journalistes de Charlie Hebdo savent sur lui des choses que nous ignorons. Il a plutôt une bonne tête. Une sorte de pâtre grec sur le retour. Une barbe fleurie, plus jupitérienne que mahométane.

    D’ailleurs, détail vestimentaire de première importance, il porte des sandales, pas des babouches. En outre, pour ajouter à la complexité du personnage, au-dessus de sa tête, il y a quelque chose qui fait penser à un triangle maçonnique. 

    C’est intéressant. C’est riche. Et ça ouvre de nouveaux horizons à une pensée dont les rédacteurs de Charlie Hebdo ne veulent pas qu’elle se résume à montrer du doigt les djihadistes.

    Car ça, c’est d’un commun. C’est convenu, banal. Et un journal se doit de surprendre. La une de Charlie Hebdo est à cet égard d’une réussite exemplaire. Vous auriez dépensé 3 euros, vous, pour voir la tête des frères Kouachi ? Vous auriez mis la main à la poche pour regarder une caricature de djihadiste alors qu’on nous en abreuve tous les jours ? Bien sûr que non. Tandis que là, vous en avez pour votre argent. 

    Un Dieu gréco-judéo-chrétien : c’est lui l’assassin de janvier ! Si vous voyez quelqu’un qui lui ressemble, signalez-le à Cazeneuve, à Hollande, à Valls, au premier flic venu. Et arrêtez immédiatement de vous polariser sur les djellabas, les burqas et de scruter à la jumelle les cités de Roubaix, de Saint-Denis, de Stains, de Trappes. Le portrait-robot de Charlie Hebdo nous incite à voir plus haut, plus loin. Du côté de l’Olympe. Vers le mont des Oliviers. Et – pourquoi pas – à Saint-Pierre de Rome…

    Entendons-nous bien. Il n’est pas question – et il ne peut en être question – de reprocher à Charlie Hebdo de ne pas nous avoir resservi un peu de Mahomet. Qui sommes-nous – et qui serions-nous – pour demander à d’autres d’aller se faire trouer la peau à notre place ? Mais pour autant, qui obligeait Charlie Hebdo à faire cette une, un sommet de la bien-pensance sirupeuse ? Oyez, oyez, braves gens ! Voici ce que nous annonce Charlie Hebdo. Toutes les religions se valent. Toutes les religions sont meurtrières. Un seul coupable : Dieu. Ne vous fiez pas aux apparences qui tendent ces derniers temps à accuser une religion d’être un peu plus agitée que les autres. Les rédacteurs de l’hebdomadaire (qui fut satirique) regardent pour nous le monde à l’échelle de l’Histoire et même de la Préhistoire. En janvier 2015, j’ai, comme beaucoup, souscrit un abonnement de soutien d’un an à Charlie Hebdo. Au vu de cette une, je viens à l’instant même d’y mettre fin.

    Benoît Rayski - Atlantico

     

  • Déchéance de la nationalité : « la patrie n'est pas qu'un artifice juridique »

     

    « la patrie n'est pas qu'un artifice juridique » : C'est ce qu'affirme Mathieu Bock-Côté dans cette chronique *.

    La nationalité,   dit-il, relève au contraire d'une réalité historique et identitaire plus profonde. Conception traditionnelle avec laquelle nous sommes en accord de fond. LFAR   

    Mathieu Bock-Coté.jpgÀ sa manière, l'année 2015 a été terriblement logique. Elle a commencé pour la France sous le signe de l'agression islamiste, avec les attaques contre Charlie Hebdo et le marché Hyper Casher. Les attentats du 13 novembre ont confirmé que de telles agressions étaient en fait des actes de guerre, et qu'ils étaient menés au nom de l'islam radical, même si le premier réflexe politique a consisté à dénoncer un terrorisme générique plutôt que le terrorisme islamiste. Ces attentats étaient menés généralement par des « Français », ou du moins, par des individus qui avaient la nationalité française. Fallait-il parler dès lors d'une guerre contre la France, ou d'une guerre civile ne disant pas son nom ? À tout le moins, il fallait bien reconnaître l'existence d'un problème ne relevant pas seulement de l'exclusion sociale dont la France serait coupable.

    Il n'est pas étonnant que l'année se termine avec une discussion sur la déchéance de nationalité des terroristes. Ce débat en sous-tend un autre : la nationalité n'est-elle qu'un artifice juridique ou réfère-t-elle à une réalité historique et identitaire plus profonde, dont elle est la traduction politique et institutionnelle ? Peut-on comprendre quelque chose à la nation si on l'enferme dans les seules catégories du contractualisme moderne ? On a beau répéter qu'elle se confond avec les valeurs de la République, on constate bien que ces dernières ne suffisent pas à caractériser la spécificité française. Les nations ne sont pas toutes interchangeables et à moins de consentir à leur dissolution dans une forme de grand peuple mondial, il faut chercher à comprendre en profondeur l'identité de chacune d'entre elles. Il faut renouer avec la culture.

    C'est à cette lumière qu'il faut analyser le déploiement de la question identitaire dans la vie politique française, et plus largement, dans celle de toutes les sociétés occidentales. Elle permet de penser la part invisible de la citoyenneté moderne, et plus largement, de la modernité politique. Depuis plusieurs années, des intellectuels ont cherché à la faire valoir en rappelant les droits de l'histoire et de la culture dans la définition d'une communauté politique. En faisant valoir ces évidences étouffées par le progressisme dominant, ils subirent des attaques médiatiques à répétition et même quelques procès. Certains pans de réalité ne sont tout simplement plus admis dans la vie publique, puisqu'ils représentent un désaveu sans ambiguïté de l'impasse du modèle diversitaire.

    On a beau redouter plus que jamais les amalgames dans le système médiatique contemporain, cette peur des associations malheureuses ne tient plus lorsqu'il s'agit de stigmatiser publiquement les représentants d'une certaine dissidence conservatrice, qui sont systématiquement ramenés à Vichy. Soudainement, la prudence lexicale ne tient plus, et il s'agit surtout d'exclure le plus possible de la vie publique ceux qui ne participent pas au consensus multiculturaliste et progressiste. De même, on hystérise le débat public en laissant croire à un retour des années 1930, ce qui est une manière d'écraser la situation présente sous une comparaison historique effrayante. Cela permet évidemment aux accusateurs de se réclamer de la mémoire de l'antifascisme et de s'enduire de vertu médiatique. La stratégie est éculée mais n'est pas inefficace.

    On ne doit pas oublier que pendant une bonne partie de l'année 2015, le système médiatique s'est questionné ouvertement sur la prétendue hégémonie culturelle et intellectuelle des conservateurs et des réactionnaires dans le débat public. On s'inquiétait de leur progression, on leur prêtait la capacité de manipuler l'opinion à partir de leurs quelques tribunes médiatiques, comme s'ils disposaient d'un pouvoir d'hypnose à grande échelle. On oubliait, au même moment, que ces quelques voix étaient finalement bien rares dans un paysage médiatique où domine encore l'orthodoxie néo-soixante-huitarde. Mais c'est justement parce qu'elles étaient rares qu'on les entendait autant. Le progressisme a tellement l'habitude de l'hégémonie qu'il lui suffit d'être contesté pour se croire assiégé.

    C'est le drame d'une nation qui s'est laissée intoxiquer par la rectitude politique : plus on l'attaque et plus elle se sent coupable. Plus on l'agresse et plus ses élites s'en prennent à ceux qui en appellent à la riposte politique et à sa renaissance historique. On en revient alors à la déchéance de nationalité pour les terroristes binationaux : on peut y voir une rupture non seulement politique, mais philosophique, dans la mesure où elle réintroduit dans la nation certains éléments qui ne relèvent pas du simple artifice juridique. On dit de la mesure qu'elle est symbolique mais c'est justement pour cela qu'elle semble plébiscitée par l'opinion, qui devine bien ce que représente cet enjeu, même si elle ne parvient pas nécessairement à l'expliciter. Peut-on s'attendre à ce qu'en 2016, le réel fasse définitivement éclater la gaine de la rectitude politique ? C'est moins certain. Une nation ne sort pas facilement de ses mauvaises habitudes. 

    * FigaroVox

    Mathieu Bock-Côté           

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie et chargé de cours aux HEC à Montréal. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille: mémoire, identité et multiculturalisme dans le Québec post-référendaire (Boréal, 2007). Mathieu Bock-Côté est aussi chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada.

  • Etat d'urgence

     

    par Bernard Pascaud *

     

    2920517656.jpgOui à l’analyse des récents succès électoraux du Front National quand ils cessent d’être uniquement considérés comme des votes de rejet mais aussi comme des votes de conviction. Plus précisément comme la traduction politicienne de profondes tendances à l'oeuvre dans la société française d’aujourd’hui, parmi lesquelles le besoin d’identité, le désir de sécurité, la soif de justice, l’amour de la France.

    Oui, mille fois oui également à ce qu’on lit sous les plumes les plus lucides : le multiculturalisme est un échec, l’islamisme remplit le vide créé par le laïcisme, le patriotisme resurgit, Maastricht, Schengen, le mondialisme ne font plus illusion, le système des partis est de plus en plus déconsidéré, toute une population et spécialement sa jeunesse se sont réveillées et s’engagent au service de la Cité. Des veilleurs à la multiplication des écoles hors contrat en passant par toutes les possibilités d’Internet, les formes de résistance à la déconstruction de notre société sont multiformes.

    Toutes ces résistances vont-elles un jour se « connecter » ? Si oui, autour de quoi, de qui, de quelles idées ? Autour d’un nouvel homme prétendument providentiel ? Certains en appellent ainsi à Eric Zemmour, d’autres à Philippe de Villiers… Mais qui ne voit que leur candidature n’aboutirait qu’à quelques pourcentages de voix ? Il est peu probable que de tels hommes se laissent entraîner dans l’aventure. L’un a déjà donné, l’autre est trop futé pour cela. Le premier a tiré des leçons salutaires de son immersion dans le système foireux des partis, l’autre connaît trop bien son histoire politique française où se sont épuisées vainement tant de bonnes volontés patriotes.

    La coordination se fera-t-elle, comme certains le souhaitent ou le craignent, par l’émergence d’une « droite hors les murs » localisée quelque part entre la gauche du Front National et la droite des Républicains ? La belle affaire ! Ce ne serait qu’une énième tentative de sursaut dont la seule satisfaction serait de donner bonne conscience à des électeurs pleins d’illusions.

    Alors, droite molle, droite dure, droite hors les murs, droite extrême ? L’affrontement droite-gauche est-il l’horizon indépassable de la politique ? Est-on condamné à cela ou à la désertion du terrain politique ? Dans les deux cas on se retrouve toujours nus devant la Politique. On n’en sort pas.

    Pour en sortir est justement le titre d’un livre de Charles Maurras. Il y est dit qu’ « il n’y a rien de plus urgent que de remplacer la République par le Roi » Et il se clôt par ce diagnostic toujours actuel : « Beaucoup de gens ont cru pouvoir se rendre utiles sous le régime en vigueur. Mais ce régime est conçu pour les épuiser vainement. Qu’ils voient la vérité ! Et qu’enfin elle leur impose ces ruptures libératrices qui leur rouvriront l’avenir ! » Pour aider nos compatriotes à voir la vérité, voici un petit questionnaire que je vous propose de tester autour de vous. Même limité à sept interrogations, il peut constituer un salubre dessillement.

    Pensez-vous qu’en période d’insécurité préoccupante comme celle d’aujourd’hui le sommet de l’Etat doit être prioritairement centré sur des questions électoralistes ?

    Les « valeurs de la République » vous apparaissent-elles la référence la plus utilement « structurante » - pour le peuple français plutôt que les références à la nation et aux communautés de destin naturelles et historiques ?

    Estimez-vous comme dépassée et répréhensible toute référence à l’identité nationale ?

    Estimez-vous que la représentation parlementaire soit le reflet fidèle de la nation française ?

    Croyez vous que les partis politiques soient une réserve de personnel prêt à se dévouer au Bien commun plutôt qu’à satisfaire des ambitions personnelles ?

    Pensez-vous qu’une réforme de fond des institutions soit utile et qu’un changement de personnel politique suffirait à résoudre nos problèmes ?

    Êtes-vous persuadé que le maintien du système politique actuel soit la condition pour vous permettre de voir la fin de la dette, des déficits, du chômage, et la France renouer avec une politique de grandeur ?

    Si vous répondez oui à toutes ces questions, vous n’avez aucune raison de cesser d’être républicain, quel que soit le parti auquel vous consentez votre suffrage.

    Si vous répondez non à ces questions, vous avez toutes les raisons de rejoindre la Restauration Nationale, car vous estimez qu’il y a un état d’urgence permanent en France : celui créé par son délabrement institutionnel. 

    * Président de la Restauration Nationale

    Restauration Nationale, trimestriel

  • LA FUITE DE TAUBIRA

     

    PAR JACQUES TRÉMOLET DE VILLERS

     

    jacques%20tremolet%20de%20villers%203.jpgNous sommes en état d'urgence jusqu'au 26 février. L'armée dans les rues, bérets rouges, verts, bleus, noirs ; tenues camouflées, pistolets mitrailleurs ; drapeaux tricolores aux fenêtres... On se croirait en 1958, après la bataille d'Alger.

    Les moyens policiers autorisés par l'état d'urgence rappellent d'ailleurs, à nos souvenirs, ceux utilisés pendant cette lutte contre un terrorisme qui se prétendait déjà islamique. Les perquisitions administratives se multiplient à un rythme impressionnant, mais nécessaire si l'on pense que les possibles auteurs de massacres sont au moins vingt mille et que, depuis un trop long temps, la police et « les services » restaient « l'arme au pied », sans possibilité d'agir.

    Maintenant, libérés des contraintes légales qui rendaient ces interventions impossibles, ils essaient de rattraper le temps perdu. Mais on n'entend pas notre Garde des Sceaux. Comme Hollande mange son chapeau en allant voir Poutine, Taubira ravale actuellement son idéologie en voyant sa police judiciaire se livrer à des actes « administratifs » sur lesquels elle n'a aucune prise !

    L'état d'urgence et ses conséquences pratiques constituent la négation absolue de la doctrine pénale de son ministère - mais aussi des précédents, toutes catégories politiques confondues. Le méchant est méchant et le policier est un héros. jusqu'où va aller ce retournement et combien de temps durera-t-il ?

    L'ennui, c'est que nos cadres judiciaires, formés à une méthodologie tout opposée aux contraintes de l'état d'urgence, risquent de s'abandonner à une double erreur, dont l'histoire nous montre qu'elle est fréquente : passer de l'extrême permissivité à l'extrême répression ou abandonner l'opération policière à sa propre loi en continuant de juger comme si rien n'avait changé.

    Généralement, les situations de crise appellent des changements de législation. Mais, aujourd'hui, les attentats et la situation de guerre, reconnue par le président de la République devant le Congrès, appellent à une réflexion sur tout notre code pénal. Qui dit guerre dit force armée, interventions violentes, usage des moyens entraînant la mort de l'ennemi. Quand la guerre se fait sur le sol de la patrie, contre des compatriotes qui peuvent, à tout moment, tuer des Français, le cadre légal, connu et enseigné dans les écoles militaires pour des opérations extérieures ou des actions de commandos, est bouleversé. La jonction armée-police modifie les relations avec la Justice.

    Nos ministres ont-ils prévu cette situation ? Ou comme ce fut le cas lors de la guerre d'Algérie, vont-ils laisser l'armée et la police se débrouiller, pour, ensuite, éventuellement leur reprocher d'avoir violé la Convention européenne des droits de l'homme ?

    Les fous d'Allah nous rappellent à la réalité, de façon brutale, et nous constatons que nous étions bien endormis. Voilà les Français en première ligne, comme victimes et comme terroristes. Ce serait le moment de voir, dans cette première ligne, le ministre qui a reçu la mission de garder les Sceaux de la Justice. Mais celle qui était mobilisée pour faire voter et imposer le mariage des homosexuels ne répond plus. Le mariage des homosexuels ! Combien ces « avancées » paraissent aujourd'hui dérisoires !

    Nous sommes au bord d'un brutal et immense changement - non pas une révolution idéologique - mais un violent rappel à la réalité. Il est urgent que ceux qui l'ont compris s'unissent pour en tirer les conséquences.

    Politique magazine

  • Terrorisme & Société • Attentats évités ? Le pire est à venir

     

    Une réflexion de Dominique Jamet

    Face aux menaces grandissantes, aux coups reçus, aux carnages subis, à la certitude de leur renouvellement, à la perspective de longues années de crainte où l'insouciance ne sera plus de mise, un peuple se soumet ou se ressaisit. Qu'en sera-t-il du peuple français ? Son Histoire plaide pour le sursaut. Mais se répétera-t-elle ? Le peuple français sera-t-il seulement capable de résistance et de réaction en l'état actuel de décomposition structurelle et mentale de la société civile ? N'est-il pas, d'autre part, trahi par ses élites, stérilisé par son système politique ? La France pourra-t-elle s'en sortir sans transformations radicales, sociétales, politiques et institutionnelles ? Telle est la troisième série de réflexions à laquelle nous conduisent celles, au nombre de deux, que développe ici Dominique Jamet avec son habituelle lucidité.   LFAR 

     

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    « Fusillade sur la Grand-Place de Bruxelles : cinq policiers et trois passants innocents tués »… « Carnage à Munich : trente-cinq morts dans les attentats-suicides de la gare principale »… « La bombe du tueur fou de New York fait vingt-trois victimes sur Time Square »… « Ankara : le massacre de la Saint-Sylvestre »… « Djakarta : le terrible bilan de la prise d’otages »…

    Autant de gros titres, autant d’éditions spéciales du journal télévisé, autant de faits divers sanglants, autant de nouveaux drames, autant de nouveaux deuils auxquels, s’il faut en croire les informations diffusées par les autorités des différents pays concernés, nous avons échappé de plus ou moins près, à la veille du Nouvel An, grâce aux précautions policières ou aux arrestations préventive qui ont fait échouer les plans des fanatiques. Partie remise ?

    Les attentats déjoués, les attentats évités – de justesse ou non – ne laissent pas plus de souvenirs dans les esprits que de traces de sang sur les trottoirs de nos villes, et c’est fort bien ainsi. Mais les alertes de cette fin d’année 2015 incitent à deux types de réflexion.

    On a abondamment et peut-être même surabondamment daubé les insuffisances et les ratages des services de renseignement occidentaux, et notamment français ou belges lorsqu’il est apparu que la quasi-totalité des auteurs des pires attaques perpétrées ces dernières années, de Khaled Kelkal aux frères Kouachi en passant par Mohammed Merah, Coulibaly, Abaaoud, Mehdi Nemmouche, étaient dûment repérés, signalés, fichés comme radicalisés, dangereux. Ces critiques étaient compréhensibles et probablement inévitables, après coup. On n’a pas toujours pris en compte le cloisonnement et le manque de moyens des services concernés, le manque de volonté et de directives au sommet des États, et les deux difficultés majeures que constituent d’une part la disproportion entre les effectifs disponibles pour la surveillance des suspects et le nombre de ceux-ci, d’autre part l’incompatibilité entre les contraintes propres aux régimes démocratiques et la mise hors d’état de nuire des criminels potentiels avant qu’ils ne soient passés aux actes. Autant de raisons qui appellent et justifient le renforcement des moyens humains et matériels des forces de l’ordre et l’adoption de mesures d’exception liées à des circonstances exceptionnelles. La moindre impartialité nous commande de prendre également en compte, dans la mesure du possible, les succès discrètement enregistrés par la police et la neutralisation d’un certain nombre d’assassins en fait ou en devenir, la partie immergée de l’iceberg.

    Deuxième réflexion : en difficulté, voire en recul sur le terrain, Daech redouble de nocivité et cherche à compenser ses échecs militaires par des attentats aussi spectaculaires que possible. Le groupe État islamique a donné clairement mission à ses adeptes, peu visibles et parfois même fondus dans la masse de la population, de frapper aussi fort et aussi souvent qu’ils le peuvent. Les serpents et les fauves ne sont jamais aussi dangereux que lorsque, blessés, acculés, ils se sentent perdus. Ce qui pourrait passer pour une démonstration de force n’est parfois que le sursaut du désespoir. Ne nous faisons pas d’illusions pour autant. Nous sommes encore loin de l’hallali. Le pire est encore à venir et il en sera ainsi, pour reprendre la citation bien connue où Brecht visait une autre malfaisance, tant que sera fécond le ventre d’où a surgi la bête immonde.  •

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      Journaliste et écrivain - Boulevard Voltaire
  • Tous nos voeux pour 2016

    « Versailles 2015 » - Aquarelle originale

     

    Pour la France, pour la Famille de France et pour nos familles, pour vous tous, chers amis lecteurs, pour Lafautearousseau qui vous accompagne chaque jour, et pour notre œuvre poursuivie ensemble au service du Bien commun : tous nos voeux pour 2016 ...

     

    Lafautearousseau

  • Vous avez dit : « autrement » ?

     

    Il paraît que les résultats des élections régionales exigent que l’on fasse désormais de la « politique autrement ». A gauche et à droite, c’est plus qu’une promesse, c’est une certitude : « Plus rien ne sera comme avant », a-t-on répété à satiété, de Jean-Christophe Cambadélis à l’inénarrable Christian Estrosi, élu en PACA avec les voix de ses « adversaires » de la veille, socialistes et écologistes. Drôle d’« autrement » qui consiste à priver des millions de citoyens d’une victoire acquise le plus démocratiquement du monde en vertu d’une intimidation intellectuelle maquillée sans scrupule en « front républicain »…

    Si le procédé possède un air de déjà-vu, la nouveauté réside dans le fait qu’avec 6 millions de voix au premier tour, soit 27% des inscrits, un record historique pour lui, le FN est aujourd’hui le premier parti de France – celui des abstentionnistes étant hors catégorie. On s’en doutait, mais les régionales sont venues confirmer cette réalité désormais incontournable de la vie politique française. C’est le premier enseignement de ces élections.

    Deuxième enseignement : la corrélation entre le vote FN et le chômage, établi au soir du second tour, ne tient pas la route. Elle permet seulement aux commentateurs autorisés d’éviter d’aborder franchement les sujets qui fâchent, en particulier l’immigration qui est aujourd’hui une des principales préoccupations des Français. D’ailleurs, plus qu’un simple témoignage d’adhésion aux thèses frontistes, discordantes selon qu’on est au nord de la France ou au sud, le vote FN est un sursaut du pays réel face à ce qui est ressenti comme une dislocation de la société. Sursaut que l’opposition entre « patriotes » et « mondialistes » ne traduit qu’imparfaitement.

    Troisième enseignement. Dès lors qu’il est en position favorable au premier tour, le mouvement de Marine Le Pen se heurte à un « plafond de verre », c’est-à-dire que sa réserve de voix est insuffisante pour l’emporter au second tour. Ce qui devrait l’amener à se poser la question des alliances car personne ne peut gagner seul contre l’ensemble coalisé des forces politiques et médiatiques.

    Quatrième enseignement qui découle du précédent : le battage idéologique de l’entre-deux tours permet d’illustrer le mot de Jacques Julliard selon lequel la gauche détient en France, à travers les institutions étatiques, politiques et médiatiques, « le monopole de la parole légitime ». Un Laurent Wauquiez l’a compris qui ne s’embarrasse plus de gages à donner au politiquement correct. Mais il est bien isolé au sein de la droite dite « républicaine » où Nicolas Sarkozy tergiverse et ne semble plus savoir à quelle stratégie se vouer.

    Conclusion : le PS, bien que largement minoritaire, n’est écrasé ni par le FN, ni par Les Républicains. Au point qu’une victoire socialiste en 2017 redevient envisageable, et même probable. Pour le candidat de la gauche – mais il faudrait dire du « système » – le tout sera d’arriver jusqu’au second tour où, face à Le Pen quasiment certaine d’y être, il donnera la grosse artillerie de la « République en danger » et de la « politique autrement ». Les véritables gagnants de ce scrutin, Manuel Valls et François Hollande, s’y voient déjà. Ainsi, le piège imaginé par François Mitterrand, non seulement pour diviser la droite mais plus encore pour étouffer toute réaction à l’hégémonie culturelle de la gauche, continue de remplir sa fonction au-delà même de ce qui était imaginable. « Plus le Front national sera fort, plus on sera imbattable », disait Pierre Bérégovoy au début des années 90. C’était il y a presque trente ans… C’était hier. C’est toujours aujourd’hui. 

    Politique magazine - Editorial, janvier 2016

  • Numéro de janvier de Politique magazine : « Terrorisme islamiste, si loin, si proche »

    Découvrez le numéro de janvier ! 

    Terrorisme islamiste, si loin, si proche

    Dossier spécial terrorisme

    Les attentats du 13 novembre ont ouvert les yeux de ceux qui refusaient encore de le voir : la France est en guerre contre l’état islamique. Les implications de cette guerre géopolitiques s’étendent à l’ensemble du monde musulman mais aussi à notre propre territoire.

    L’ennemi se situe à l’intérieur même de nos frontières. Ses combattants les plus déterminés se recrutent sur notre propre sol, là où une part de la population musulmane se laisse influencer par l’islamisme. Or, quand on mène une guerre, il faut la volonté de la gagner…

    > Grand entretien avec László Trócsányi, ministre hongrois de la Justice : « Bruxelles bafoue la souveraineté des Etats » 

    Et aussi dans ce numéro…  54 pages d’actualité et de culture !

    Sommaire

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  • Gérard Leclerc : « La cage aux phobes » ...

     Philippe Muray

     

    GERARD LECLERC.JPGVoilà un certain temps que je m’inquiète de l’étrange propension du débat public à tourner à ce qu’on pourrait appeler l’inquisition lexicale. Il s’agit, en effet, de prendre à tout prix en défaut celui dont la tête ne vous revient pas, pour ce qu’on considère être un dérapage verbal. Le but est de le disqualifier, et plus encore de le mettre hors-jeu, en le faisant condamner par les tribunaux. Ce disant, je ne plaide évidemment pas pour la diffusion des discours de haine, pour l’apologie de ce qui est d’évidence insupportable. Je m’insurge contre une forme de police lexicale, qui finit par être dangereuse pour la liberté d’expression. En ce sens, je me sens assez proche de la mentalité américaine, farouchement attachée à cette liberté, garantie par la Constitution dans son célèbre Premier amendement, qui date de 1791.

    S’il y a excès et même faute, est-il absolument nécessaire de recourir aux tribunaux, dès lors qu’on a la faculté de répondre et d’expliquer franchement en quoi quelqu’un a dépassé la ligne jaune et peut être, pour cette raison, incriminé moralement ? Mais il est un autre aspect de l’inquisition lexicale, qui met en danger la probité du débat : c’est la psychiatrisation de l’adversaire, que l’on veut absolument convaincre de « phobie ». L’abus extrême de l’incrimination pour phobie pollue le libre échange des idées. Ainsi que l’avait déjà remarqué Philippe Muray, qui parlait d’une médicalisation systématique : «  Il y a maintenant des phobes pour tout, des homophobes, des gynophobes (appelés encore machistes ou sexistes), des europhobes, etc. Une phobie c’est une névrose : est-ce qu’on va discuter, débattre, avec un névrosé au dernier degré ! Non, on va l’envoyer se faire soigner, on va le fourrer à l’asile, on va le mettre en cage. Dans la cage aux phobes. » (Exorcismes spirituels III, Les Belles Lettres, 2002, p. 267).

    La cage aux phobes, aujourd’hui, c’est souvent le tribunal. C’est sans doute préférable aux hôpitaux psychiatriques de l’Union soviétique, où l’on enfermait les délinquants politiques. Mais je ne suis pas sûr que ce soit l’endroit rêvé pour arbitrer nos débats de fond.  •

    Gérard Leclerc

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    Ecouter : cliquez sur l'image

    La France Catholique

  • Hollande a fait son choix

     

    Un  point de vue de Dominique Jamet

    En tout cas une analyse qui donne à réfléchir. Et même à se poser la question de fond, celle qui sous-tend le débat politique français depuis des mois : comment un tel Système où même les situations les plus graves ne réduisent pas à leur néant les calculs politiciens, les combines électorales, les ambitions et les égos, mais, au contraire, les motivent et les exacerbent, susciterait-il la confiance et l'adhésion des Français ? Le fossé entre peuple et Système continuera de se creuser. Par la force des choses et des événements, viendra alors le temps des échéances. Des échéances plus décisives que celle de la réélection ou non de Monsieur François Hollande. LFAR 

     

    3312863504.jpgIl a longuement hésité. Pesé le pour et le contre. Pris des avis de sens contraire. Entendu les arguments des uns et des autres. Souri complaisamment aux uns comme aux autres. Laissé croire à ses interlocuteurs, quels qu’ils fussent, ce qu’ils avaient envie de croire. D’un côté, il y avait un marqueur traditionnel de la gauche. De l’autre, la possibilité d’une manœuvre politicienne fructueuse. Entre la fidélité aux grands principes, au risque de paraître manquer de détermination face au terrorisme, et l’éventuel avantage électoral qu’il pourrait tirer d’une posture de fermeté, François Hollande a balancé, au point que même deux des ministres les plus directement intéressés, Bernard Cazeneuve et Christiane Taubira, ont pu s’y tromper et que la dernière nommée a entrepris la tournée des dupes qui l’a menée à Alger et au bord de la rupture. Puis le Président a tranché – on sait dans quel sens.

    Est-ce parce qu’il s’était solennellement engagé devant le Congrès à priver de leur citoyenneté française les terroristes bénéficiant d’une double nationalité ? François Hollande n’est pas de ceux qui font obligatoirement ce qu’ils ont dit et un éventuel manquement à sa parole n’aurait fait que s’ajouter à la liste de ses promesses non tenues et de ses reniements plus ou moins assumés.

    Est-ce parce qu’il y a quoi que ce soit à attendre d’une mesure qui non seulement ne s’appliquera qu’à un nombre extrêmement réduit d’individus mais ne fera ni chaud ni froid à des gens qui s’excluent sciemment, par la pensée et par leurs actes, de la communauté nationale ? Évidemment non.

    Tout simplement, dans le contexte actuel, le Président ne pouvait ignorer que la déchéance de nationalité des criminels djihadistes était devenue un symbole, que l’opposition à l’affût s’apprêtait à exploiter toute reculade sur ce terrain et que l’opinion aurait suivi. D’où ce choix spectaculaire qui, après l’instauration de l’état d’urgence et la reprise du contrôle de nos frontières, entérine le ralliement du chef de l’État et de son gouvernement à des solutions qu’ils n’étaient pas les derniers à dénoncer, il y a six semaines, comme d’extrême droite et, il y a encore huit jours, comme typiquement de droite.

    François Hollande n’ignorait naturellement pas qu’il allait faire hurler ceux des socialistes qui sont encore de gauche et ceux qui se situent encore plus à gauche que les frondeurs. Mais peu lui chaut, désormais, de heurter ou de désespérer Benoît Hamon, Martine Aubry, Christian Paul, Cécile Duflot ou Jean-Luc Mélenchon alors qu’il lui importe beaucoup, au contraire, de caresser dans le sens du poil et de séduire Jean-Pierre Raffarin, Xavier Bertrand, Christian Estrosi, Jean-Louis Borloo, François Bayrou et jusqu’à Alain Juppé.

    À court terme, la droite et même le Front national sont pris au piège. Il serait désormais absurde et contre-productif que, dans ce vaste secteur de l’opinion, on aille rejeter une révision constitutionnelle faisant entrer dans notre droit des mesures que l’on réclamait à cor et à cri. Si peu de temps après que les électeurs socialistes ont permis aux « Républicains » de triompher dans le Nord et le Midi, nous allons donc les voir voler au secours de la gauche – un rendu pour un prêté – ou se déjuger et passer pour préférer les vieux clivages à l’intérêt national. L’inflexion en faveur de laquelle Manuel Valls et Ségolène Royal ont bataillé est un petit caillou de plus sur le grand chemin de la recomposition.

    À plus longue échéance – une échéance de dix-sept mois -, le Président, visant déjà le second tour, considère que l’essentiel des voix de toute la gauche lui est acquis et lui reviendra, bon gré mal gré, fût-ce en grognant, fût-ce la rage au cœur et la bave aux lèvres, face à Marine Le Pen, et que le réservoir de voix qui lui assurera la victoire finale se situe à droite et sera partie prenante dans la majorité de demain.

    En tout cas, cet épisode devrait fermer définitivement la bouche à ceux qui douteraient encore de sa volonté. De se présenter. 

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      Journaliste et écrivain - Boulevard Voltaire

     

  • Jacques Myard : « Oui, il y a un risque de guerre civile en Corse et ailleurs »

     

    L'attaque violente d'un camion de pompiers à Ajaccio a provoqué de fortes tensions sur l'Île de Beauté. Pour Jacques Myard*, dans Le Figaro, la crise corse préfigure des évènements similaires partout en France. Nous trouvons son analyse de la situation parfaitement juste et équilibrée. Simplement nous ne croyons en la capacité de la République, en sa forme actuelle, ni pour ce sursaut de l'autorité que Jacques Myard réclame à juste titre, ni pour régler ensuite les problèmes de fond qu'il analyse pourtant avec pertinence. Le régime des partis, qui a miné les Institutions de la Vème République, l'idéologie droit-de-l'hommiste et laïcarde, la négation de nos racines au profit de prétendues valeurs abstraites et universalistes, nous paraissent, en effet, par essence incapables de vraiment répondre aux défis que Jacques Myard, avec beaucoup de lucidité, voit monter en France. Les Corses sont une communauté organique, ce qui fait leur force. La France doit se donner les moyens d'en redevenir une si elle a la volonté de survivre. Ce qui ne nous paraît pas être au programme du Système, droite et gauche confondues. LFAR    

     

    Ukraine-gardons-notre-calme-reclame-Jacques-Myard.jpgAprès l'agression de pompiers dans le quartier des Jardins de l'Empereur à Ajaccio, la Corse a connu plusieurs jours de tension...

    Jacques Myard : Les violences en Corse ne sont malheureusement pas une surprise. Les caillassages et les agressions contre les pompiers et les forces de l'ordre se produisent dans toutes les banlieues de France et sont presque devenus une accoutumance à laquelle on ne peut pas s'habituer. Les réactions de la population d'Ajaccio montrent à l'évidence que le ras-le-bol est atteint . La population a voulu réagir face à la défaillance de l'État en se faisant justice elle-même. Dans un cas comme dans l'autre, aucun responsable politique ne peut admettre ce qui s'est passé. Il n'en demeure pas moins que nous devons dépasser la réaction épidermique que l'on peut avoir face à ces évènements.

    N'y-a-t-il pas également une dérive nationaliste ?

    Il y a une spécificité corse : c'est une évidence et personne ne le nie. De tous temps, les Corses ont toujours réagi face à ce qu'ils estimaient inadmissible. C'est la richesse de la nation française. Cependant, c'est parce qu'il y a eu faillite de l'État en matière de maintien de l'ordre et de sécurité que la population s'est révoltée. En voulant se faire justice eux-mêmes, les Corses n'ont fait que pallier l'absence de l'Etat. C'est un phénomène qui à mon sens risque de se répéter partout en France. Il y a une véritable colère face à la montée de cette « injustice » ou de cette « ajustice », c'est à dire l'absence de sanction face à des caïds qui de manière répétée font régner leurs lois. Il y a en France des zones de non droit. Face à cette situation, il est particulièrement osé de parler de racisme ordinaire. Il s'agit d'une polémique alibi qui masque de la part de ceux qui emploient ces termes une cécité totale sur les phénomènes qui sont en train de naître en France.

    Que faut-il faire ?

    L'alternative est très simple, l'Etat assure la première de ses missions, la sécurité de citoyens ou il s'installe dans la démission et il sera vite remplacé par la justice populaire. La sécurité plus encore que la politique a horreur du vide, alors l'heure n'est plus aux condamnations morales mais à la nécessité absolue de la tolérance zéro face aux caïds des banlieues. Le gouvernement et plus particulièrement la garde des Sceaux au lieu de fustiger le racisme des Français, véritable alibi de leur propre faillite, devrait se souvenir de la phrase prémonitoire d'un noble de la cour au Roi à la veille de la révolution : « Sire ce peuple est terrible ». Ils l'apprendront à leurs dépens ! La crise corse est prémonitoire et pourrait se propager sur le continent.

    Manuel Valls a récemment évoqué le risque de « guerre civile »...

    Il est évident que si il n'y a pas un sursaut de l'autorité, nous allons vers des évènements graves partout car nous savons bien qu'aujourd'hui les Français en ont assez de cette insécurité grandissante. De la même manière, ils ne peuvent pas admettre que des Français viennent assassiner d'autres Français à cause de leur religion. Il faut pour maintenir la paix civile être extrêmement ferme. Si on laisse dériver le communautarisme, oui il y a un risque fort de guerre civile en France ... Nous sommes ouverts sur le monde et la France subit directement toutes les dérives de la planète, notamment ce qui se passe au Proche et Moyen-Orient. C'est une évidence. Le nier, c'est jouer la politique de l'autruche. 

    Jacques Myard est député-maire de Maisons-Laffitte (Yvelines). Il est également président du Cercle Nation et République.

    Entretien réalisé par Alexandre Devecchio  [28.12.2015]          

     

  • Éric Zemmour : « NKM se croit moderne, alors qu’elle est ringarde »

     

    Nathalie Kosciusko-Morizet a perdu son poste de numéro 2 des Républicains. Cette décision, prise par Nicolas Sarkozy, suscite des remous au sein de la droite.

     

     

    « C’est un déluge de larmes, de larmes de crocodile », lance Éric Zemmour à propos de Nathalie Kosciusko-Morizet, ex-numéro deux des Républicains. « Raffarin, Juppé et les autres pleurent celle qu’ils font mine de regretter », poursuit le journaliste. Éviction, purge, stalinien : autant de grand mots qui révèlent, à ses yeux, une « grandiloquence ridicule qui va comme un gant à celle qui n’aime rien tant que paraître et surjouer ». Il rappelle qu'elle « n’est même pas exclue du parti mais perd seulement la place éminente qu’elle occupait dans un parti dont elle contestait systématiquement les choix et options ».

    « L’erreur de Nicolas Sarkozy n’est pas de l’avoir dégradée, mais de lui avoir tout donné sur un plateau d’argent. L’erreur de Sarkozy n’est pas de s’en débarrasser, mais d’avoir tant tardé à le faire », insiste Éric Zemmour. À ses yeux, « NKM est dans la lignée de Michèle Barzach à Rama Yade : adulée par les journalistes, mais ignorée par les électeurs ». Il se montre encore plus sévère quand il affirme qu'« elle se croit moderne, alors qu’elle est ringarde » ou qu'« elle se voit un destin alors qu’elle peine tant à avoir une carrière ».

    Ce n'est pas de la grande politique, pas de la grande Histoire; c'est, néanmoins, du bon Zemmour.

     

  • Natacha Polony : Tirer les leçons de 2015… ou pas

     

    « Après les carnages, après l'horreur, l'année qui se referme nous a fait basculer dans un monde nouveau », qui doit pousser la France à « reprendre en main son destin », écrit Natacha Polony dans une chronique du Figaro, parue le jour de Noël. Sans-doute faudra-t-il aller plus loin qu'elle ne le fait dans la remise en cause des idées, des pratiques et des hommes qui nous ont conduits à la situation présente qu'elle dénonce avec le talent que l'on sait. Il n'empêche : les lignes bougent et, selon toute apparence, leur mouvement ne fait que commencer.  LFAR

    Bien sûr, il y a les familles rassemblées, les enfants ravis, les festins, même modestes. Une fin d'année comme les autres, avec ses images de père Noël et son ambiance de plus en plus écœurante de grande fête de la consommation. À peine a-t-on ressenti les tensions de plus en plus grandes autour de ces crèches que certains maires veulent absolument au cœur de leur mairie comme un nouvel argument électoral. Mais cette fin d'année 2015 a comme un goût étrange.

    L'an dernier, à la même période, les chaînes d'information continue ressassaient en boucle des commentaires vides sur trois fous armés de couteaux ou d'une voiture bélier qui avaient tenté de semer la panique au cri de « Allah Akbar ! ». Et l'on nous expliquait que, bien entendu, ces hommes étaient des cas isolés de déséquilibre psychiatrique. On brassait un discours officiel lénifiant à souhait, destiné à ne fâcher personne, et surtout pas les autoproclamés représentants de la générosité et de « l'ouverture à l'autre ». L'an dernier, la France poursuivait tranquillement son invisible transformation. Le résultat de trente ans de déni. Trente ans à décréter que la France n'avait pas à se perpétuer, que l'idée même d'une identité française était fasciste, que nous devrions expier jusqu'à la dissolution ces « heures les plus sombres…». Aux oubliettes, l'humanisme, les Lumières… La France n'était comptable que du pire, de ce racisme latent qui justifiait la frustration et la rancœur que l'on instillait au cœur de ses enfants nouveaux venus.

    Après les carnages, après l'horreur, l'année qui se referme nous a fait basculer dans un monde nouveau.Un monde dans lequel chacun de nous doit avoir au fond de lui cette infime inquiétude, ce sentiment diffus qu'il peut « arriver quelque chose » à ceux qu'il aime. Un monde dans lequel nous ne serons plus en paix.

    Oh, certes, elle va résister en nous, cette paix. Il y a si longtemps qu'elle s'est installée qu'elle va tenter de nous faire oublier novembre comme elle nous a fait oublier janvier. Mieux, on se paye le luxe d'un pas de deux sur les promesses solennelles lancées par le chef de l'État au lendemain du 13 novembre. Ces annonces censées rassurer les Français, leur montrer qu'enfin on allait agir, ces annonces sont donc contredites par rien de moins que le secrétaire général du Parti socialiste, et, mieux encore, la ministre de la Justice elle-même. « Pas une idée de gauche », la déchéance de nationalité, pourtant mise en place il y a soixante-dix-sept ans par Édouard Daladier en 1938. La pantalonnade d'une ministre de la Justice décrédibilisant un peu plus encore la politique de son propre gouvernement achève de démontrer que cette gauche-là a une conception bien étrange des valeurs autrefois portées par Jaurès ou Blum. Elle nous prouve surtout que les forces qui nous ont conduits au bord de l'abîme sont toujours à l'œuvre.

    Cette déchéance de nationalité serait inutile parce qu'elle ne concerne qu'un nombre infime de cas ? C'était le même argument pour expliquer que 2000 femmes portant le voile intégral, ça ne vaut pas une loi. Et quelques jeunes filles (même poussées par des associations pilotées de l'étranger) qui refusaient d'ôter leur foulard pour entrer au collège, on n'allait pas non plus en faire toute une histoire. Et quelques imams prêchant l'enfermement des femmes ou l'enfer pour les mécréants (sur un mode quiétiste, donc totalement inoffensif, comme persistent à le prétendre certains sociologues), mais voyons, c'est anecdotique ! Tout ce qui remettait en cause la laïcité et le pacte social en découlant, tout ce qui attaquait l'intégration et la possibilité pour des jeunes gens aux origines diverses de se sentir français, tout ce qui aurait pu atténuer les effets délétères d'une crise brutale et d'un chômage ravageur, tout cela a été cultivé avec la plus parfaite bonne conscience. Défendre la France contre des assaillants extérieurs qui instrumentalisent nos faiblesses, punir, même symboliquement, ceux qui renient notre pays et clament leur haine de nous, ce n'est « pas une idée de gauche ». Et si l'on daigne maintenant parler de « patrie », c'est en insistant bien : rien à voir avec celle qu'évoquaient les Cassandre qui ont eu le tort d'avoir raison trop tôt…

    Et cette année 2015 se referme sur des atermoiements qui nous laissent craindre que tout cela n'ait pas suffi. Elle nous enseigne pourtant qu'il est plus que temps de reprendre en main notre destin et de comprendre que dans un monde devenu violent nous devrons notre survie non pas seulement à la qualité de nos services de renseignements ou au déploiement de nos armées (même si leur préservation eût pu intervenir un peu plus tôt) mais à notre capacité à nous repenser comme une nation, une collectivité appuyant son avenir sur un passé et des valeurs transmis à tous, qui donneraient sens à l'idée de nationalité française, comme à l'idée de sa perte. 

    Natacha Polony

     

  • Patrimoine • Lancement du projet de reconstruction de la flèche de Saint-Denis

     

    Les projets de reconstruction sont nombreux. Peu se réalisent, beaucoup tardent à le faire. Tous sont intéressants, méritent d'être signalés et témoignent, en tout cas, de l'attachement persistant de la société française à son patrimoine historique. LFAR 

    En cette année 2015, la façade de la basilique vient d'être rénovée : elle a retrouvé la blancheur de ses pierres, ses inscriptions dorées et sa très originale horloge dont les aiguilles sont en forme de serpent. Mais, depuis un siècle et demi, il manque à la basilique sa tour nord, surmontée d'une flèche (croquis ci dessous).

    st denis 2.jpgJusqu'au XIXème siècle, les deux éléments culminaient à 86 mètres au-dessus du parvis. Frappés par la foudre puis déstabilisés par une tornade, ils avaient dû être démontés en 1846. Une intervention - pense-t-on à l'époque - provisoire... 

    Fin 2015, un Comité de parrainage du projet de reconstruction de la tour nord et de sa flèche, présidé par l'académicien Erik Orsenna se crée, appuyé par la mairie : "Cette basilique fait partie de notre histoire. Elle est inscrite dans les gènes d'une ville qui s'est édifiée autour d'elle. C'est l'une de nos grandes fiertés, et il est temps de lui redonner le visage qu'elle a eu pendant des siècles." (Didier Paillard, le maire PCF de Saint-Denis)  

    L'idée portée par la municipalité et les parrains du projet est d'installer un chantier médiéval en pleine ville, le visiteur étant ainsi plongé dans les techniques de l'époque, tout à côté de la cathédrale, découvrant comment sont façonnés les éléments de la tour, observant le travail des artisans (tailleurs de pierre, forgerons, charpentiers...), découvrant les méthodes de transport de l'époque, exactement comme ce la se passe au château de Guédelon, édifice construit aujourd'hui selon les méthodes utilisées au Moyen-Âge... 

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    L’horloge de la Basilique est une superbe rosace de 4,50 mètres de diamètre, restituée avec ses très curieuses - et très originales... - aiguilles en forme de serpent...