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Jacques Myard : « Oui, il y a un risque de guerre civile en Corse et ailleurs »

 

L'attaque violente d'un camion de pompiers à Ajaccio a provoqué de fortes tensions sur l'Île de Beauté. Pour Jacques Myard*, dans Le Figaro, la crise corse préfigure des évènements similaires partout en France. Nous trouvons son analyse de la situation parfaitement juste et équilibrée. Simplement nous ne croyons en la capacité de la République, en sa forme actuelle, ni pour ce sursaut de l'autorité que Jacques Myard réclame à juste titre, ni pour régler ensuite les problèmes de fond qu'il analyse pourtant avec pertinence. Le régime des partis, qui a miné les Institutions de la Vème République, l'idéologie droit-de-l'hommiste et laïcarde, la négation de nos racines au profit de prétendues valeurs abstraites et universalistes, nous paraissent, en effet, par essence incapables de vraiment répondre aux défis que Jacques Myard, avec beaucoup de lucidité, voit monter en France. Les Corses sont une communauté organique, ce qui fait leur force. La France doit se donner les moyens d'en redevenir une si elle a la volonté de survivre. Ce qui ne nous paraît pas être au programme du Système, droite et gauche confondues. LFAR    

 

Ukraine-gardons-notre-calme-reclame-Jacques-Myard.jpgAprès l'agression de pompiers dans le quartier des Jardins de l'Empereur à Ajaccio, la Corse a connu plusieurs jours de tension...

Jacques Myard : Les violences en Corse ne sont malheureusement pas une surprise. Les caillassages et les agressions contre les pompiers et les forces de l'ordre se produisent dans toutes les banlieues de France et sont presque devenus une accoutumance à laquelle on ne peut pas s'habituer. Les réactions de la population d'Ajaccio montrent à l'évidence que le ras-le-bol est atteint . La population a voulu réagir face à la défaillance de l'État en se faisant justice elle-même. Dans un cas comme dans l'autre, aucun responsable politique ne peut admettre ce qui s'est passé. Il n'en demeure pas moins que nous devons dépasser la réaction épidermique que l'on peut avoir face à ces évènements.

N'y-a-t-il pas également une dérive nationaliste ?

Il y a une spécificité corse : c'est une évidence et personne ne le nie. De tous temps, les Corses ont toujours réagi face à ce qu'ils estimaient inadmissible. C'est la richesse de la nation française. Cependant, c'est parce qu'il y a eu faillite de l'État en matière de maintien de l'ordre et de sécurité que la population s'est révoltée. En voulant se faire justice eux-mêmes, les Corses n'ont fait que pallier l'absence de l'Etat. C'est un phénomène qui à mon sens risque de se répéter partout en France. Il y a une véritable colère face à la montée de cette « injustice » ou de cette « ajustice », c'est à dire l'absence de sanction face à des caïds qui de manière répétée font régner leurs lois. Il y a en France des zones de non droit. Face à cette situation, il est particulièrement osé de parler de racisme ordinaire. Il s'agit d'une polémique alibi qui masque de la part de ceux qui emploient ces termes une cécité totale sur les phénomènes qui sont en train de naître en France.

Que faut-il faire ?

L'alternative est très simple, l'Etat assure la première de ses missions, la sécurité de citoyens ou il s'installe dans la démission et il sera vite remplacé par la justice populaire. La sécurité plus encore que la politique a horreur du vide, alors l'heure n'est plus aux condamnations morales mais à la nécessité absolue de la tolérance zéro face aux caïds des banlieues. Le gouvernement et plus particulièrement la garde des Sceaux au lieu de fustiger le racisme des Français, véritable alibi de leur propre faillite, devrait se souvenir de la phrase prémonitoire d'un noble de la cour au Roi à la veille de la révolution : « Sire ce peuple est terrible ». Ils l'apprendront à leurs dépens ! La crise corse est prémonitoire et pourrait se propager sur le continent.

Manuel Valls a récemment évoqué le risque de « guerre civile »...

Il est évident que si il n'y a pas un sursaut de l'autorité, nous allons vers des évènements graves partout car nous savons bien qu'aujourd'hui les Français en ont assez de cette insécurité grandissante. De la même manière, ils ne peuvent pas admettre que des Français viennent assassiner d'autres Français à cause de leur religion. Il faut pour maintenir la paix civile être extrêmement ferme. Si on laisse dériver le communautarisme, oui il y a un risque fort de guerre civile en France ... Nous sommes ouverts sur le monde et la France subit directement toutes les dérives de la planète, notamment ce qui se passe au Proche et Moyen-Orient. C'est une évidence. Le nier, c'est jouer la politique de l'autruche. 

Jacques Myard est député-maire de Maisons-Laffitte (Yvelines). Il est également président du Cercle Nation et République.

Entretien réalisé par Alexandre Devecchio  [28.12.2015]          

 

Commentaires

  • Ce type d'incident inhabituel en Corse. De là à supposer que c'est une provocation orchestrée par les "services" du "Lapin Crétin", qui ne supporte pas la victoire de Talamoni et des nationalistes Corses, il n'y a qu'un pas. Ecoutez les commentaires de nos élus, c'est édifiant.

  • Dommage d'ouvrir les colonnes de LFAR à un politicien aux idées courtes tel que Jacques Myard, cela pèse sur la "moyenne".

    Le pronostic de guerre civile est une marotte agitée par les élus de deuxième zone qui ont peur d'être oubliés de la sphère médiatique. Il y a certes des risques de désordres (de tous bords) quand un Etat est faible, mais il vaudrait mieux relire l'histoire de la Guerre d'Espagne avant de proclamer la guerre civile.
    Monsieur Myard est un petit aboyeur qui se range des voitures avant chaque élection.

    Perle : que veut-dire "une accoutumance à laquelle on ne peut pas s'habituer" ?

  • QUELLE SUFFISANCE !!!!!!!!!

  • Il y a du vrai dans ce que dit Jacques MYARD, certes nous ne sommes pas en Espagne début 1936, mais si les Autorités laissent pourrir la situation, cela pourrait dégénérer, car en plus des zones de non droit, il y a aussi, une invasion migration de plus en plus rejetée.

  • A Grimaud
    Il faut s'y faire, la manière de Catoneo donne dans la suffisance, le péremptoire, l'omniscient revendiqué. Ce n'est pas grave. Ce qui lui manque le plus - car il ne manque ni de style ni de culture - c'est le bon sens politique.
    Lafautearousseau a raison de beaucoup citer, à condition de commenter, discuter, tenter de donner un juste point de vue. S'enfermer entre soi n'est pas du tout une solution. On finit par habiter un cimetière des éléphants où l'on cultive son petit égo à satiété. Aucun intérêt.
    Myard ne "proclame" pas la guerre civile. Il la décrit comme un risque grandissant. Du reste, il y a plusieurs modèles de guerre civile. Celle d'Espagne en est un exemple extrême. Il n'est pas universel.

  • À part sa tonitruante façon de s'habiller et ses impropriétés de termes ("La" Garde des Sceaux ! Il est possible que Myard emploie l'horrible féminisation et dise "la" ministre), à part cela, donc, pas grand chose à reprocher à Myard, qui est le plus souvent possible du bon côté du combat, notamment en matière de politique étrangère.
    On pourrait ajouter - mais je comprends que Myard ne l'ait pas fait - que, hélas, beaucoup de Corses soient profondément "racialistes" attachant du poids à une prétendue pureté du sang. Les réactions à Ajaccio ne sont pas dépourvues d'une haine aveugle.

  • Bien d'accord avec Pierre Builly qui dit très bien l'essentiel : "Myard, (...) est le plus souvent possible du bon côté du combat, notamment en matière de politique étrangère". Ce qui concerne les intérêts de la France et ramène le reste à pas grand chose.

  • il me semble que l'analyse de J. myard est "presque juste", je veux dire par la qu'elle presente un raisonnement assez logique mais en evacuant la donnée essentielle ,pourtant brievement évoquée , de la specificité corse. L'injure supreme des nationalistes corses aux Français de Metropole (Les "pinciuts") c'est :"Gaulois!" .Les Corses savent ,et en sont fiers,qu'a la difference du peuple français ils ne sont pas d'origine celte......C'est dire combien ils font remonter loin leur "non-francité" (pas beau,je sais....) base revendiquée de leur identité,particulierement par la jeunesse. .Pendant environ deux siècles ils ont beaucoup donné a la France, particulierement les cadres de son armée et de son administration coloniale,mais pas seulement. Depuis la fin de l'époque coloniale le sentiment fort né du don et de la reciprocité qu'il crée a tendu a disparaitre. Nombre des premiers nationalistes des années 60/70 étaient des militants déçus de l'Algérie Française (Edmond Siméoni, "Dédé" Orsoni et d'autres). Peu a peu le patriotisme français s'est éffrité et les honteuses politiques menées par les gouvernements de Droite et de Gauche n'ont fait qu'augmenter le phénomène.. Les Corses n'attendent plus grand-chose de l'Etat Français,parcequ'ils le meprisent,au moins un grand nombre d'entre eux.,peut-etre déja majoritaire.
    Par ailleurs qui est allé en Corse autrement que dans un esprit "Club Med",mais au contact réel des Corses,et/ou qui a des amis Corses sait combien l'hospitalité corse est constamment mise en avant,brandie,pourrait-on dire.Et a juste titre. Mais avec cette nuance qu'elle doit se meriter. Les Corses sont prets a donner beaucoup,mais attendent de l'hote la reconnaissance de ce qui lui est accordé et un comportement "correct"!
    Enfin l'usage de la violence,verbale et physique ,est presque un devoir "aux ames corses bien nées".
    Seuls des politiciens français,leurs soutiens mediatiques et les bobos parisiens qui composent leur cour peuvent croire que les Corses tolereront sur leur sol ce qui est accepté depuis des decennies par l'Etat Français sur le territoire metropolitain.
    Si guerre civile il doit y avoir en France (D'accord : probablement pas la guerre d'Espagne ,mais personne ne peut predire quelle forme elle prendra,ni quelle sera son intensité) rien d'etonnant a ce que ses prémisses soient corses.......
    Racistes ,les Corses? Comme tout le monde,si on les y oblige.....

  • Jacques MYARD est un ami dont je connais le parcours, la carrière, l’engagement courageux, comme il le dit lui-même au profit de Vercingétorix, et monsieur @catoneo n’est certainement pas placé pour venir ricaner, selon sa bonne habitude, ou douter de la pertinence de ses observations et de son engagement souverainiste. J’ajoute que ce n’est pas Jacques qui a parlé le premier de guerre civile mais un apparatchik catalan de passage. Faut il la guerre d’Espagne pour savoir comment commence une guerre civile ? On demande aux Irakiens ou aux Libyens ?
    Ce forum était redevenu attrayant du jour où monsieur cataneo était retourné sur son propre blog. Il s’y ennuie ?

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