Figaro de ce jour : Le Brexit « No deal » se précise. Les passeports anglais sans « UE » seraient déjà imprimés...

Figaro : Le Brexit « No deal » se précise. Les nouveaux passeports anglais - sans UE déjà imprimés ...
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Figaro : Le Brexit « No deal » se précise. Les nouveaux passeports anglais - sans UE déjà imprimés ...
« La BCE en est réduite à prévoir des prêts géants à long terme »
Lors d’une conférence à Paris, le jeudi 28 mars 2019, le vice-président de la Fed, Richard Clarida, a pu déclarer : « Si nous avons un choc défavorable, la première réponse serait d’employer les outils monétaires habituels. Si cela ne suffit pas, il y a d’autres instruments dans la boîte à outils qui ont déjà été employés et il est certain qu’on les emploierait à nouveau si nécessaire. »
Autrement dit, baisse à venir des taux d’intérêt déjà pas très élevés et reprise probable, en 2019 ou en 2020, de la création monétaire non conventionnelle par achat d’obligations, le fameux « QE ». Mais c’est aussi reconnaître l’échec de la politique laxiste pratiquée jusqu’à présent par les banques centrales.
En fait, la Fed a jeté l’éponge le 20 mars dernier avec une volte-face historique puisque, trois mois auparavant, elle affirmait que la taille de son bilan serait réduite, en 2019, de 50 milliards de dollars par mois et que les taux continueraient de grimper. En septembre 2019, la Fed aura toujours, dans son portefeuille, plus de 3.500 milliards d’obligations, soit 17 % du PIB, alors que ce chiffre s’élevait à seulement 6 % en 2006. L’économie est droguée avec des taux bas, une liquidité record, une dette record, trop d’entreprises zombies, une croissance insuffisante et une bulle des actifs. La Fed ne peut plus faire marche arrière, seulement aller de l’avant tout droit dans le mur, tout comme la BCE en Europe !
La Fed a capitulé face aux pressions politiques de Trump et des « banksters » de Wall Street. Le conseiller économique de Donald Trump, Larry Kudlow, a appelé, vendredi dernier, la Fed à baisser ses taux immédiatement d’un demi-point pour les ramener entre 1,75 % et 2 %, au lieu de 2,25 % et 2,50 %. Trump vient de nommer Stephen Moore, un économiste soumis, au Conseil de la Fed en précisant qu’il n’avait pas l’intention de limoger le président de la Fed, Jerome Powell, soi-disant indépendant. L’outil « Fed Watch » du marché de Chicago CME montrait, vendredi dernier, une très forte probabilité que les taux soient rabaissés.
Le comble, c’est que cette politique est présentée sous le nom de « théorie monétaire moderne » ! En fait, la TMM n’est ni moderne ni une théorie, mais de la démagogie pure et simple pour justifier les bas taux d’intérêt et le laxisme de la création monétaire. Le Système veut nous faire croire, par ce subterfuge, que les taux d’intérêt pourraient un jour remonter, alors qu’il en sera incapable. Selon le site Bloomberg mondialement connu, « la TMM est une blague qui n’est pas drôle ». Les empereurs romains et les rois de France pratiquaient déjà la création monétaire laxiste avec de moins en moins d’or et d’argent dans chaque pièce de monnaie. On peut illusionner en créant de la monnaie à volonté, mais on ne peut pas créer de la richesse économique à volonté sans capital, sans technologie et sans travail compétitif.
Le taux des obligations américaines à long terme sur dix ans est passé en dessous du taux des bons du Trésor à trois mois pour la première fois depuis 2007. Au cours des sept dernières fois où la courbe de rendement s’est inversée, l’économie américaine est entrée, en moyenne, en récession après onze mois. Selon le modèle de récession de la Fed de New York, la probabilité de 29 % est aujourd’hui plus élevée que celle observée avant cinq des sept dernières récessions. Le fait qu’en Europe, le taux négatif du Bund allemand à 10 ans de -0,008 5 % soit inférieur à celui du taux japonais de -0,008 3 % – une première depuis 2016 – est aussi annonciateur de cataclysme.
Le retour en grâce des métaux physiques précieux en or et en argent est aussi très préoccupant puisque, de 2009 à 2018, les achats d’or de 16.200 tonnes ont été multipliés par 4 par rapport à 1999-2008, tandis que les achats d’argent de 57.800 tonnes étaient multipliés par 3,8.
Les banques centrales, en créant de la monnaie non conventionnelle et en baissant les taux d’intérêt, empêchent les banques, les États hyper-endettés et les Bourses de s’écrouler dans l’immédiat, mais elles ne pourront pas empêcher l’inéluctable récession à venir et c’est alors que le Système explosera d’une façon encore plus violente, avec un effondrement monétaire en lieu et place d’un simple krach économique, financier et boursier, style 1929 ! ■
Cette heure et quart de débats doit être écoutée. Non pas pour ce qu'y disent les différents intervenants qui ne font que ressasser en toute matière des formules convenues archiconnues mais pour ce qu'y déclare François Lenglet de réfléchi, d'original et de juste.
Sur chacun des sujets - le Brexit, l'Europe, le libre-échange, la crise économique en vue à court terme, l'évolution des systèmes politico-économiques du monde, etc. - Lenglet développe des analyses libérées de l'idéologie qui ouvrent sur des perspectives économiquement et politiquement incorrectes. Notamment lorsqu'il constate tranquillement la fin du cycle libéral des 50 dernières années et l'ouverture d'un nouveau cycle protectionniste, qui voit le retour des nations, des peuples et des États, des pouvoirs autoritaires et du politique en général. Inutile d'en dire davantage. Bonne écoute ! LFAR
1h16'
« Une trop belle image du fourre-tout idéologique macronien… »
La mise en scène outrée de sa déclaration de candidature en plein direct d’un débat l’opposant à Mme Le Pen (14 mars) n’a certes pas aidé Mme Loiseau, personne n’ayant été dupe de sa prétendue volte-face, en réalité un de ces trucs de communication prisés des jeunes conseillers de l’Elysée.
Moins de deux semaines après (26 mars), nouveau fiasco, la présentation des candidats de la liste officielle sombrant dans le comique le plus grossier : une tête de liste endormie face à une salle quasi-vide, un directeur de campagne qui ne cesse de bafouiller, une estrade qui s’effondre au moment de la photo et fait rire la France entière : comme le dit M. Ciotti, c’est « Le Ridicule En Marche ». On n’avait pourtant pas encore tout vu : le meeting d’ouverture (Aubervilliers, 30 mars) aura permis aux mélomanes d’apprécier un remix (anglicisme pudique pour « altération d’un morceau de musique original ») du thème musical de l’ « Ode à la joie » de Beethoven ; il s’agissait, paraît-il d’une version « techno » : la barbarie ne connaît pas de limite.
Voici donc Mme Loiseau en campagne. Sa liste, baptisée « Renaissance », est censée porter les convictions que M. Macron a explicitées dans une tribune publiée en mars dans les vingt-huit langues des pays de l’Union européenne : inévitable affichage de bonnes (et moins bonnes ) intentions. Reprenant à son compte le manichéisme lexical primaire de M. Macron qui oppose « forces populistes » et « offre progressiste », Mme Loiseau a choisi de privilégier l’aspect purement politicien de son entreprise : son objectif est bien d’arriver en tête, devant la liste du R.N. Du coup, et en rappelant ici que « Europe » et « Union européenne » ne signifient pas du tout la même chose, le seul intérêt de cette élection sera le match entre ce qu’il est convenu de nommer souverainistes et européistes ou, si l’on préfère, euro-sceptiques et euro-béats.
Cet aspect politicien est d’ailleurs conforté par le subtil panachage des personnalités de la liste de Mme Loiseau. Quelques non-engagés seulement mais surtout des personnalités venant de façon assez équilibrée de la gauche, de la droite, « des » centres, écologistes compris. Quelques noms connus dans les premières places : M. Canfin, énième écologiste en rupture de ban, Mme Keller qui fut maire UMP de Strasbourg ou encore l’ineffable M. Guetta, icône incontestée de la géopolitique médiatique dont le passé trotskiste (Jeunesse communiste révolutionnaire puis Ligue communiste) n’inquiète personne maintenant que sa dérive semble s’achever au portes du centre droit.
In fine, on peut penser que la personnalité même de Mme Loiseau constitue son principal handicap. Elle est en effet une trop belle image du fourre-tout idéologique macronien. Le titre de l’article de M. Porter (Causeur, 29 mars) dit tout à ce sujet : « Nathalie Loiseau : pour la libération des femmes, le hijab, la GPA et le pape à la fois - On comprend mieux pourquoi LREM en a fait sa tête de liste européenne ». De son côté, M. Rufin, [Photo] l’académicien-ambassadeur-écrivain, pas le député agité, souligne son côté « hors sol » insupportable aux Français, tellement représentatif de tout ce que l’on reproche à l’Union : de fait, Mme Loiseau a travaillé essentiellement dans les ambassades françaises puis comme directrice de l’ENA, c’est-à-dire comme « mère supérieure des [apprentis] technocrates français » (France Inter, 25 mars).
Quoi qu’il en soit, cui cui, l’oiseau s’est envolé. On ne peut pas dire encore que c’est cuit, tout au plus que ce ne sera pas du tout cuit. ■
Il est vrai que pour les intéressés, ces aveux sont cinglants et sanglants. Déjà d’ailleurs, leurs adversaires ne manquent pas de leur jeter à la figure soit leur naïveté, soit une complicité idéologique qui couvrait les forfaits et les crimes des années de plomb. J’ai déjà évoqué le cas de ce militant révolutionnaire, au moment de son arrestation et de sa remise aux autorités italiennes, parce que cette période m’avait particulièrement marqué, même si comme journaliste je n’en ai connu que la dernière phase au début des années 80. Le souvenir que j’en ai gardé est celui d’une surchauffe idéologique qui n’était d’ailleurs pas seulement le propre de l’extrême gauche, parce qu’il y avait aussi en Italie une extrême droite violente, qui n’avait rien à envier à ses adversaires.
Au terme de cette période de surchauffe, ce fut, évidemment, le désenchantement et la fin d’une certaine forme de militantisme. Pas seulement en Italie, en France également. Le projet d’une prise de pouvoir dans la perspective léniniste était discrédité, avec la dénonciation généralisée du totalitarisme soviétique. J’ai vécu aussi le basculement d’une partie de la jeunesse militante, avec les nouveaux philosophes. Mais que fallait-il faire de ceux qui s’étaient compromis gravement durant les années de plomb ? Repentis ou non, pouvaient-ils être réintégrés dans la vie normale ? Ce fut un peu la doctrine Mitterrand, le président français se voulant accueillant aux militants qui avaient fui la péninsule. Ils n’était pas toujours aisé de déterminer s’ils avaient participé ou non à un terrorisme sanglant.
Cesare Battisti, lui, le niait farouchement et tout un clan de l’intelligentsia française voulait lui faire confiance, au point même de clamer son innocence avec la plus totale assurance. L’ancien militant révolutionnaire vient de leur porter un coup terrible. Mais au moins, la vérité aura-t-elle recouvré ses droits et les familles des victimes sont-elles reconnues dans leur juste révolte contre un déni absolu de justice. Cesare Battisti leur a présenté ses excuses. Mais c’est sa condamnation définitive qui soldera son aventure tragique. À défaut d’une impossible réconciliation ? ■
L’économie mondiale va tout droit dans le mur car elle ralentit en dépit du laxisme monétaire des banques centrales, de l’hyper-endettement et des déficits publics des États.
Au terme de sa réunion du 7 mars 2019, la BCE vient de laisser ses taux directeurs inchangés à 0 % jusqu’à la fin de 2019, au lieu de l’été 2019, et même très probablement jusqu’à 2020. Elle s’engage également à réinvestir sur le marché obligataire l’intégralité des remboursements de titres arrivant à l’échéance déjà à l’actif de son bilan, « pendant une période prolongée après la date à laquelle elle commencera à rehausser ses taux » , ce qui, en langage clair, signifie : pas avant 2021 ! Il est même précisé : « aussi longtemps que nécessaire pour maintenir les liquidités favorables et un degré élevé de soutien monétaire », ce que l’on pourrait traduire par : « pour l’éternité ».
Et, cerise sur le gâteau, pressentant l’explosion à venir du côté des banques et de l’État italien, la BCE va encore beaucoup plus loin que la Fed américaine. Elle s’engage à perpétuer, de septembre 2019 jusqu’à mars 2021, une série d’opérations de refinancement exceptionnels TLTRO (Targeted longer-term refinancing operations) à taux zéro, voire négatifs, pour sauver les banques européennes, et plus particulièrement italiennes, menacées de faillite immédiate. La BCE nous assure qu’elle n’est pas à court d’instruments, mais ses digues semblent bien fragiles face à l’endettement public et privé qui continue d’augmenter tandis que la croissance économique ralentit de la zone euro jusqu’à la Chine et au Japon.
En réalité, la crise économique a déjà commencé depuis 2015, date du premier ralentissement de la Chine. La situation se dégrade lentement d’une façon inexorable, tout comme la grenouille dans la casserole d’eau froide qui ne prend pas conscience de la mort qui approche lorsque l’on augmente d’une façon faible mais continuelle la température. Suite au surendettement mondial, le cygne noir déclencheur peut apparaître n’importe où. L’OCDE vient de constater, par exemple, que la dette obligataire des entreprises dans le monde a doublé en dix ans et met en doute leur capacité à rembourser les obligations. Le ratio d’endettement mondial est de 318 % du PIB, soit 49 % de plus qu’avant le pic de la faillite de Lehman Brothers. Selon certains experts, l’épargne mondiale serait en train de s’assécher.
Bruxelles presse Rome de redresser la barre « avec des perspectives économiques qui s’assombrissent » et « une dette publique qui ne devrait pas diminuer dans les années à venir », tandis que le revenu citoyen démagogique du Mouvement 5 étoiles est lancé. La mesure devrait profiter à 1,3 million de personnes pour un revenu de 421 euros. Le risque est de détourner du travail de nombreux bénéficiaires, d’alimenter le travail au noir et d’enrichir la mafia, très impliquée dans des activités de main-d’œuvre pas chère. Quant à la banque Carige, elle supprime un quart de ses effectifs, souhaite réaliser une augmentation de capital de 630 millions d’euros, mais a échoué à lever 400 millions.
Les États-Unis, malgré la hausse de droits de douanes, affichent un déséquilibre commercial, en 2018, de 621 milliards de dollars tandis que le déficit commercial avec la Chine s’est aggravé à 419,2 milliards de dollars. La croissance chinoise, qui était de 14,2 % en 1992, sera de seulement 6,2 % en 2019. Le montant des prêts intérieurs chinois dépasse les 230 % du PIB. Les États-Unis ralentissent tandis que l’empire du Milieu s’essouffle et empile les dettes, avec 50 millions d’appartements inoccupés, soit 22 % du parc immobilier national. Les exportations japonaises de composants et robots vers la Chine ont diminué de 17,4 %, nonobstant les menaces douanières de Donald Trump aux États-Unis.
Le monde entier est tombé dans le piège des taux bas et de l’argent gratuit. Quand l’argent n’a plus de prix, tout le monde s’endette ! La croissance ne repose plus que sur la dette et l’émission laxiste de monnaie par les banques centrales pour injecter des liquidités. Sans les banques centrales, l’épargne ne pourrait pas financer les déficits publics des États et les besoins d’investissement des entreprises. Les taux d’intérêt devraient être aujourd’hui à 20 % et non pas à 0 % ! Avec 250.000 milliards de dollars de dettes à travers la planète, 1 % d’augmentation des taux d’intérêt correspond au PIB de la France ; le remboursement devient donc impossible.
Le monde et la zone euro sont entrés dans une période où les banques centrales ne peuvent plus remonter les taux, ce qui prendra fin par l’explosion du Système, l’hyper-inflation vénézuélienne et la perte totale de la valeur des monnaies, avec un seul survivant : l’or. ■
Tous les médias européens ont publié bon gré mal gré la tribune d’Emmanuel Macron Ier, dont la lecture laisse pantois.
On y découvre à la fois les « rêveries d’un promeneur solitaire » de Jean-Jacques Rousseau et le prêche d’Urbain II, en 1095 à Clermont, appelant aux croisades (Photo ci-dessous), le tout dans un pathos un tantinet vaniteux car l’auteur parle au nom de la vérité et de sa foi inébranlable dans sa vision eschatologique de l’Europe, bien éloignée des réalités.
Un proverbe indien nous apprend à juste titre qu’il faut certainement suivre celui qui cherche à tâtons la vérité mais qu’il faut surtout fuir celui qui l’a trouvée.
Il est vrai que cette tribune relève davantage de la rhétorique que d’un réalisme pragmatique dont l’Europe a besoin aujourd’hui pour se ressaisir.
Parler de civilisation européenne comme d’un tout qui nous unirait, c’est employer un concept-valise qui ne décrit rien, n’explique rien car il existe d’abord des cultures nationales propres à chaque peuple.
De plus, vouloir défendre notre liberté et la dénier à certains en les disqualifiant comme nationalistes est une singulière conception de la liberté. On ne peut que s’interroger sur son projet de créer une « Agence européenne de protection des démocraties » : voilà un beau retour des méthodes sentencieuses du « politiquement correct », qui rappelle la formule de Brecht : « Le peuple s’est trompé, changeons de peuple. »
Évoquer la remise à plat de Schengen est un bon projet, mais que propose-t-il ? Cette réforme passe d’abord par le contrôle aux frontières nationales. Il n’en dit mot !
En revanche, il souhaite un traité de défense et de sécurité propre aux Européens ; sans doute a-t-il oublié le traité de l’UEO (Union de l’Europe occidentale) des années 50 dont l’article V a été repris à l’article 42-7 du traité sur l’Union européenne (assistance mutuelle en cas d’agression), mais il passe sous silence que nos partenaires européens, britanniques, roumains, polonais, les États baltes sont des adeptes fidèles à l’OTAN avant toute autre alliance.
Vouloir rétablir une préférence communautaire est, certes, louable, mais là encore, c’est oublier que nos partenaires, Allemagne en tête, mais aussi les pays de l’Est, ont tendance à acheter américain pour leur défense, et même australien pour les gigots de mouton, plutôt qu’à appliquer une préférence communautaire révolue à leur yeux.
Prôner la création d’une banque communautaire du climat pour financer la transition écologique risque fort de faire doublon avec la Banque européenne d’investissement (BEI), dont la mission pourrait être élargie. C’est un effet d’annonce.
Se tourner vers l’Afrique est une nécessité mais pour résoudre les problèmes de ce continent, il est prioritaire de maîtriser son explosion démographique. Il n’en dit mot.
Emmanuel Macron Ier nous appelle à ne pas être les somnambules d’une Europe amollie et propose une grande conférence pour l’Europe à laquelle seront associés des panels de citoyens.
Voilà le grand débat qui revient, avec tous les risques d’accoucher d’un projet d’une incohérence totale. C’est l’impasse assurée !
On ne peut qu’être étonné de tels propos, de ce prêche plein de rêveries et dénué de tout pragmatisme réaliste.
Il y manque un mot qui dénote qu’Emmanuel Macron Ier est toujours dans la fuite en avant d’une logique européenne qui mène l’Europe dans le mur : ce mot est un principe, le principe de subsidiarité, qui permettrait de redonner vie aux démocraties nationales face à la captation technocratique de Bruxelles.
Nos démocraties nationales sont désormais vides de sens, les Parlements nationaux sont des théâtres d’ombres. Il est temps que l’Union européenne s’en tienne à l’essentiel, en cessant de vouloir tout réglementer et contrôler, et noue des politiques de coopération dans les domaines qui affectent le continent dans son ensemble.
Une chose est certaine : la posture de chevalier blanc d’Emmanuel Macron Ier a plus de chance de heurter nos partenaires que de relancer la nécessaire coopération entre les peuples européens. ■
Extrait de l'émission de la chaîne suisse RTS, « Infrarouge ». Slobodan Despot, rédacteur de la chaîne suisse, s'oppose avec compétence et vigueur, à la vision de l'Europe de Bernard-Henri Lévy.
On retrouvera ici la folie BHL, et sa passion, européiste, mondialiste, universaliste. Etc. Pour la France et l'Europe réelle, BHL demeure un individu dangereux. Cette vidéo ne dure que 12'. Elle mérite vraiment d'être regardée. LFAR
Émission complète sur le site de RTS : https://www.rts.ch/play/tv/infrarouge...
Sur les événements d'Espagne, nous attendons toujours avec intérêt les analyses de Javier Portella, grand connaisseur des dossiers et du terrain. On lira celle-ci avec un certain enthousiasme car semble se lever en Espagne un vent de réveil et de réaction. L'actualité, on le verra, n'est pas à la question rebattue en France du transfert des cendres de Franco. L'Espagne moderne s'occupe de son unité menacée, de son identité et de son destin. [Boulevard Voltaire, 13.01]. LFAR
Il vient de commencer à Madrid, devant le Tribunal Supremo (équivalent de la Cour de cassation), le procès contre les douze principaux dirigeants de la Generalitat de Catalogne au moment du putsch d’octobre 2017 par lequel ils ont essayé de scinder la Catalogne de l’Espagne.
Seul est absent, caché à Waterloo (dont il devait ignorer que le seul nom est déjà synonyme de défaite), Carles Puigdemont, le chef de la bande à ce moment-là.
Le procès sera long (on parle d’au moins trois mois) et les peines requises lourdes : une trentaine d’années pour le délit de rébellion, le plus grave délit contre la sécurité de l’État. Or, puisque nous aurons bien l’occasion de revenir sur ce procès tout au long de son déroulement, voyons plutôt ce qui se passe entre-temps en dehors du palais de justice.
Il se passe plusieurs choses.
Il se passe que 250.000 personnes sont sorties, dimanche dernier, dans les rues de Madrid afin d’élever leur voix contre la lâcheté d’un gouvernement socialiste (parvenu au pouvoir grâce aux voix des indépendantistes, communistes et anciens terroristes de l’ETA) qui était prêt à tout lâcher aux sécessionnistes catalans pourvu que ceux-ci continuent à le soutenir en votant le budget de l’année prochaine.
Il se passe que, parmi ces manifestants, il y avait aussi un certain Manuel Valls, quelqu’un qui aime jouer sur tous les tableaux (anti-indépendantiste d’une part, mais faisant des clins d’œil aux socialistes qui ne rêvent que de pactiser avec les indépendantistes, en même temps qu’il est farouche ennemi du seul parti identitaire populiste et unioniste, appelé Vox), tant et si bien qu’à force de vouloir être partout, il risque de ne se retrouver finalement nulle part : dans la meilleure des hypothèses électorales, il devrait se contenter d’un petit poste de conseiller municipal à Barcelone.
Il se passe aussi que, étant donné la clameur qui s’est partout élevée en voyant le gouvernement socialiste prêt à pactiser avec la sécession, celui-ci s’est finalement résigné à faire marche arrière. Il semble clair, au moment où j’écris ces lignes, que le budget ne sera pas voté et le gouvernement Sánchez (Photo) convoquera des élections à la fin avril.
Il se passe, enfin, que, depuis sa percée électorale en Andalousie, Vox, qui jusqu’à il y a six mois était un petit parti identitaire et marginal, continue à grimper de plus belle. Chaque fois qu’un meeting est organisé dans l’une ou l’autre ville de province, plusieurs centaines de gens ne parviennent pas à trouver de place et doivent rester massés dehors.
Tous les sondages s’accordent aussi à créditer Vox d’au moins 15 % des suffrages lors des prochaines élections, devançant même Podemos, un parti qui, perdu dans les délires sociétaux du féminisme, de l’idéologie du genre et de l’immigrationnisme, se trouve de plus en plus déchiré par toutes sortes de disputes internes. ■
Les Britanniques sont simplement nationalistes. Sur tous les plans : économique, financier, militaire, politique et identitaire. Et farouchement souverainistes. Leur souverain est le principe actif de leur souverainisme atavique. Il est le reflet et le ciment de leur unité, de leur identité dans la durée. Le loyalisme, la fidélité bien réels qu'ils lui portent sont aussi loyalisme et fidélité à eux-mêmes. Mais rien n'empêche : les Anglais sont en même temps largement ouverts sur le monde qu'ils sillonnent et connaissent mieux que quiconque depuis la nuit des temps.
Ne nous y trompons pas : leurs affrontements actuels au parlement de Westminster ne sont pas pour ou contre l'utopie européiste. Mais sur les voies et moyens optimum à trouver au service des intérêts de la Grande-Bretagne. Quelle que soit la solution qui sortira de leurs querelles, il y a gros à parier qu'ils sauront en tirer les plus grands avantages.
L'Angleterre est après l'Allemagne l'État le plus riche d'Europe et le plus indépendant. La France ferait bien de négocier d'ores et déjà pour son propre compte et son propre intérêt des accords bilatéraux de tous ordres directement avec les Britanniques pour régler les suites du Brexit de facto déjà installé depuis longtemps, en réalité depuis toujours. Nous n'avons que faire des accords éventuels à intervenir entre la Grande-Bretagne et les institutions de Bruxelles. En réalité, chacun des 27 États de l'UE agira pour son compte dans les mois qui viennent et selon ses possibilités. D'une coopération franco-britannique bien négociée, la France, si elle sait être aussi âpre négociatrice que le camp d'en face, aurait sans-doute de nombreux avantages à dégager. Le mirage européiste s'éloigne. La coopération inter-européenne - nations et États - est sans-doute la voie d'avenir. Ne restons pas sur le bord du chemin bruxellois. LFAR
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Ce sera dur !
Quelle que soit son issue, le mouvement des gilets-jaunes aura au moins eu un mérite : mettre à nu les rouages de ce régime corrompu jusqu’à la moelle depuis que les politiciens de tous bords, « gaullistes » compris, ont décidé de déconstruire ce qui fut le contrat social de la Cinquième République. A force de modifications, de changements, d'altérations, de rectifications, de retouches, ni l'esprit ni la lettre de cette constitution ne sont plus respectés. Nous vivons depuis des années avec une règle du jeu édictée par des faussaires ayant pour nom : Mitterrand et Chirac, Sarkozy et Hollande.
Les logiciens connaissent bien l'argument du bateau de Thésée rapporté par Plutarque : pendant des siècles, on a gardé respectueusement la barque de Thésée, qui avait combattu le Minotaure. Régulièrement, les Athéniens changeaient les planches qui s'abîmaient. Un jour, il n'y eut plus une seule planche d'origine. Certains dirent alors que ça n'était plus son bateau ; d'autres affirmaient au contraire que si ; pendant que d'autres encore débattaient pour savoir avec quelle planche, la première rajoutée, la dernière enlevée, ou bien celle après laquelle les planches d'origine ont cessé d'être majoritaires, le bateau de Thésée n'a plus été le bateau de Thésée.
Vingt-quatre lois ont modifié la constitution de 1958 jusqu'à ce jour ! Sur les 92 articles de départ, il n'en reste plus que 30 d'origine ! Elle est donc morte depuis longtemps... On fait semblant de la révérer, or elle est piétinée régulièrement par la classe politique dans l'intérêt de ses opérations de basse police, droite et gauche confondues. Qui peut bien imaginer que la cohabitation et le quinquennat puissent relever de l'esprit gaullien ? Qu'un référendum perdu puisse être purement et simplement annulé par la coalition des politiciens maastrichtiens de droite et de gauche ? Qui ?
Depuis Maastricht, les révisions qui concernent l'Europe vont dans le sens d'une destruction de la nation française au profit de l'État maastrichtien -Traité de Maastricht en 1992, Traité de Lisbonne en 2008. Cette constitution de 1958 est morte : elle est devenue un chiffon de papier, un torchon, une serpillère. Merci Mitterrand, merci Chirac, merci Sarkozy, merci Hollande - et merci Macron qui est un mixte des vices de tous ceux-là : cynisme, démagogie, vulgarité et incompétence...
Les Français en général, et les gilets-jaunes en particulier ont bien compris que, depuis plusieurs décennies, leur constitution leur avait été volée. De Gaulle avait voulu l'élection du président de la République au suffrage universel direct à deux tours ; un septennat avec des législatives à mi-mandat, ce qui permettait au chef de l'État de savoir où il en était avec le peuple et où le peuple en était avec lui: en cas de perte de la majorité à l'Assemblée nationale, le Président démissionnait, c'était la sanction du peuple ; il pouvait alors se représenter et être réélu, ou pas ; le référendum permettait au peuple de donner son avis sur des questions de société majeures : une fois l'avis donné, on le respectait. Quand de Gaulle a perdu le référendum sur la régionalisation, il n'a pas nié le résultat, il n'a pas fait voter les députés pour l'annuler, il n'en a pas fait un second, il n'a pas fait le contraire de ce qu’avait décidé le peuple: il lui a obéi et a quitté le pouvoir. Il y avait dans la lettre, mais aussi et surtout dans l'esprit de cette constitution, un lien entre le peuple et son souverain qui était alors son obligé.
Aujourd’hui, c'est l'inverse : c'est le peuple qui est l'obligé de son président élu après que la propagande eut fait le nécessaire, c'est à dire des tonnes, pour installer l'un des voyageurs de commerce de l'État maastrichtien - depuis Mitterrand 1983, ils le sont tous... Le vote ne s'effectue plus de manière sereine et républicaine, libre et autonome, mais de façon faussée et binaire avec d'un côté le bien maastrichtien et de l'autre le mal souverainiste - la plupart du temps assimilé au fascisme. Cette caricature est massivement vendue par la propagande médiatique d'État ou de la presse subventionnée par lui. L'élection législative perdue n'induit plus la démission, mais la cohabitation ; le référendum perdu ne génère plus l'abdication, mais sa négation. Quand le peuple dit au Président qu'il n'en veut plus, le Président reste... Et quand il part à la fin de son mandat, certes, on change de tête, mais la politique menée reste la même.
Tout le monde a bien compris depuis des années que les institutions françaises sont pourries, vermoules, comme une charpente minée par les termites et la mérule : il s'en faut de peu que la maison s'effondre d'un seul coup, avec juste un léger coup de vent. Les gilets-jaunes sont, pour l'heure, un léger coup de vent...
De même, tout le monde a bien compris que la représentation nationale n'est pas représentative : la sociologie des élus, députés et sénateurs, ne correspond pas du tout à la sociologie de la France. Il suffit de consulter la biographie des mandatés : ceux qui sont sur les ronds-points avec leurs gilets jaunes ne risquent pas d'avoir des collègues au Palais Bourbon ou au Palais du Luxembourg ! Où sont les paysans et les ouvriers, les artisans et les commerçants, les marins pécheurs et les employés, les balayeurs et les veilleurs de nuit, les chauffeurs de taxi et les ambulanciers dans ces deux chambres ? Nulle part... Les ouvriers représentent la moitié de la population active : il n'y en a aucun au Palais Bourbon -l e PCF qui ne fonctionne qu'avec des permanents devrait s'interroger sur ce chiffre pour comprendre les raisons de sa crise... En revanche, on y trouve pas mal d'enseignants et de professions libérales, de notaires et d'avocats, des journalistes aussi. Les cadres et professions intellectuelles représentent 76 % des élus : c'est quatre fois et demie plus que leur part dans la population active. L'observatoire des inégalités a publié un texte intitulé « L'Assemblée nationale ne compte quasi plus de représentants de milieux populaires » (29 novembre 2018) qui détaille cette évidence : le peuple n'est plus à l'Assemblée nationale. Pour parler le langage de Bourdieu, on n'y trouve aucun dominé mais plus que des dominants. Dans les gilets-jaunes, c'est très exactement l'inverse: pas de dominants que des dominés !
Si la sociologie des élus est à ce point peu populaire on comprend qu'elle soit devenue antipopulaire. Il n'est pas besoin d'aller chercher très loin les raisons du vote négatif du peuple au référendum sur le Traité européen ni celles qui ont fait des élus les fossoyeurs de ce même vote populaire. La démocratie directe a dit: non. La démocratie indirecte lui a dit: bien sûr que si, ce sera tout de même oui. Je date du Traité de Lisbonne ce clair divorce du peuple d'avec ses prétendus représentants.
Qui peut croire que ces assemblées qui ne représentent déjà pas le peuple dans sa totalité puissent être crédibles quand chacun peut constater que le parti de Mélenchon, qui arrive quatrième au premier tour des élections présidentielles et n'est pas présent au second, dispose de dix-sept députés, pendant que celui de Marine Le Pen qui arrive deuxième et qui se trouve qualifiée au second tour, n'en a que huit ? Quelle étrange machinerie politique permet à celui qui arrive quatrième d'avoir plus du double d'élus que celui qui arrive deuxième ? Sûrement pas une machine démocratique...
Pas besoin d'être polytechnicien pour comprendre que le mode de recrutement des élus est partidaire et non populaire ; les découpages électoraux et les logiques du code électoral sélectionnent des professionnels de la politique affiliés à des partis qui les mandatent et non des citoyens de base qui ne peuvent gagner sans le soutien d'un parti ; une fois au chaud dans les institutions, les élus font de la figuration dans un système qui évince le peuple et sélectionne une caste qui se partage le gâteau en faisant des moulinets médiatiques afin de laisser croire qu'ils s'écharpent et ne pensent pas la même chose, or sur l'essentiel, ils sont d'accord : ils ne remettent pas en cause la règle du jeu qui les a placés là ; au bout du compte, ceux qui gagnent sont toujours les défenseurs de l'État maastrichtien. Les gilets-jaunes savent que le code électoral, associé au découpage électoral opéré par le ministère de l'Intérieur avec l'Élysée, génère un régime illibéral - pour utiliser et retourner une épithète abondamment utilisée par les maastrichtiens pour salir les régimes qui ne les aiment pas donc qu’ils n'aiment pas. Ce régime est illibéral parce qu’il gouverne sans les gens modestes, sans les pauvres, sans les démunis, sans les plus précaires, sans eux et malgré eux, voire contre eux. Sans ceux qui, aujourd’hui, portent le gilet jaune.
C'est donc fort de ce savoir acquis par l'expérience que le peuple des gilets-jaunes ne veut plus rien entendre des partis, des syndicats, des élus, des corps intermédiaires, des députés ou des sénateurs, du chef de l'État et de ses ministres, des élus de la majorité ou de ceux de l'opposition, mais aussi des journalistes qui, de la rubrique locale à l'éditorial du journal national, font partie de tous ces gens qui ont mis la France dans cet état et ce peuple dans cette souffrance. La démocratie indirecte, le système représentatif, le cirque des élections : ils n'y croient plus. Qui pourrait leur donner tort ?
Voilà pour quelles raisons quelques gilets-jaunes proposent aujourd’hui le RIC - le référendum d'initiative citoyenne. Les journalistes qui estiment que les gilets-jaunes ne pensent pas, que leur mouvement c'est tout et n'importe quoi, qu'ils disent une chose et son contraire, qu'ils ne sont que dans la colère ou le ressentiment, de vilaines passions tristes que tel ou tel éditorialiste condamne dans son fauteuil de nanti, qu’ils sont des anarchistes ou des casseurs, qu'ils ne proposent jamais rien, ces journalistes, donc, sont bien obligés, en face de cette proposition majeure, de jouer les professeurs devant une classe de primaire en expliquant que le RIC, c'est du délire.
C'est pourtant, au contraire, une pharmacopée majeure très adaptée à cette démocratie malade, sinon mourante. C'est un authentique remède de cheval qui donne la frousse aux dominants, aux corps intermédiaires, aux élus, aux rouages du système, parce qu'ils voient d'un seul coup leurs pouvoirs mis en péril alors qu'ils les croyaient acquis pour toujours ! Quoi : « le pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple, mais vous n'y pensez pas? Quelle idée saugrenue ! ». Si messieurs, justement: c'est la définition que donne le dictionnaire de la démocratie !
Qu'est-ce que ce RIC ? La possibilité pour les citoyens de réunir un certain nombre de signatures qui obligent le pouvoir à examiner la question faisant l'objet du RIC, soit au parlement soit sous forme référendaire. « Impossible !» disent les éditocrates comme un seul homme. Or ils oublient que c'est possible depuis des siècles en Suisse et que c'est d'ailleurs ce qui fait de la Confédération helvétique antijacobine une démocratie bien plus sûrement que notre régime oligarchique.
A tout seigneur, tout honneur: le chevau-léger Stanislas Guerini (dans Marianne, le 17 octobre 2018 ), dont tout le monde ne sait peut-être pas encore qu’il est le patron de LREM, procède avec subtilité: Le RIC, c'est la possibilité demain de restaurer la peine de mort ! Le RIC, c'est la certitude de la castration chimique pour les délinquants ! Le RIC, ce pourrait même être, rendez-vous compte, il ne le dit pas, mais on voit bien qu'il le pense, la possibilité de sortir de l'État maastrichtien !
A la République en Marche, on n'aime pas le peuple, trop grossier, trop débile, trop crétin, trop pauvre, trop bête aussi... Il suffit d'écouter cette fois-ci le président du groupe LREM à l'Assemblée nationale, Gilles Legendre, qui affirme quant à lui, sans rire : « Nous avons insuffisamment expliqué ce que nous faisons. Nous nous donnons beaucoup de mal, il faut le faire mieux. Et une deuxième erreur a été faite, dont nous portons tous la responsabilité : le fait d'avoir été trop intelligents (sic), trop subtils (sic), trop techniques (sic) dans les mesures de pouvoir d'achat. » (Marianne, 17 décembre 2018)
On ne peut mieux dire que le ramassis d'anciens socialistes, d'anciens hollandistes, d'anciens Modem, d'anciens écologistes, d'anciens LR, d'anciens EELV, d'anciens juppéistes, d'anciens sarkozystes, enfin d'anciens anciens qui constituent la modernité révolutionnaire dégagiste de LREM, méprise clairement le peuple jugé trop débile pour comprendre que l'augmentation des taxes sur l'essence, sous prétexte de transition écologique, est un impôt prélevé sur les pauvres sans qu’ils puissent y échapper, puisqu'ils sont contraints de remplir le réservoir de leurs voitures pour travailler.
Certes, Gilles Legendre est un intellectuel haut de gamme, puisqu’il dispose d'une triple casquette: journaliste, économiste, homme politique, ce qui, avouons-le, constitue trois titres de gloire dans l'État maastrichtien en général et, en particulier, dans la France, l'une de ses provinces depuis 1992. Lui qui a été élève à Neuilly, est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, puis du Centre de formation des journalistes de Paris, qui a travaillé à Europe 1, au Nouvel Économiste, à L'Expansion, à Challenges, à L'Événement du jeudi de JFK aussi, qui accumule les jetons dans les conseils d'administration, comme la FNAC, qui a créé une boite de consulting, cet homme, donc, est aussi président d'un Observatoire de l'élection présidentielle - prière de ne pas rire... Il a été giscardien en 1974 - et n'a cessé de l'être depuis cette date...
Quelle morgue ! Quelle arrogance ! Quelle suffisance d'affirmer que le peuple est inculte, abruti, obtus, alors qu'il comprend très bien qu'on le tond depuis des années et qu'il ne le veut plus ! En 2005, lors de la campagne contre le non au Traité européen, j'ai assisté à des réunions publiques où des gens simples et modestes qui ne sortaient pas de l'école de Neuilly, qui n'avaient pas usé leur fond de culotte à l'IEP ou au CFJ, qui n'avaient pas dirigé des journaux économiques libéraux, avaient sur les genoux ce fameux traité annoté, souligné, surligné, stabiloté : ils en avaient très bien compris les tenants et les aboutissants. A l'époque, ils ne voulaient pas être mangés à cette sauce-là. Ils ont donc massivement dit non. Des gens comme Legendre et autres giscardiens de droite et de gauche, dont les socialistes, le leur ont tout de même fait manger de force ce brouet. Mais cette fois-ci, les gilets-jaunes le disent dans la rue : ils ne veulent plus de ces gens, de leurs idées populicides, de leur monde dont Alain Minc dit qu'il est « le cercle de la raison », alors qu'il est bien plutôt le cycle de la déraison.
Avec les gilets-jaunes, je prends une leçon : ce peuple que des années de politique éducative et culturelle libérale ont essayé d’abrutir, d’hébéter, d'abêtir, de crétiniser, ce peuple abîmé par des décennies d'école déculturée, de programmes télévisés décérébrés, de productions livresques formatées, de discours propagandistes relayés de façon massive par une presse écrite, parlée, télévisée aux ordres, ce peuple gavé comme des oies à la télé-réalité et à la variété, à la religion du football et à l'opium de la Française des jeux, ce peuple-là, celui dont j'ai dit un jour qu’il était le peuple old school et que je l'aimais, ce peuple: il pense. Et il pense juste et droit. Bien mieux que Macron, dont il est dit qu'il fut l'assistant de Paul Ricœur, et sa cour ou ses élus godillots.
On entend peu, très peu, pour ne pas dire pas du tout, le peuple new school jadis célébré par Terra Nova. Quand il parle, c'est plutôt d'ailleurs pour dire son soutien, donc sa collusion, avec les gens du système honni par les gilets-jaunes - voyez l'emblématique Mathieu Kassovitz qui tweete : « le peuple qui se bat pour protéger son confort je ne l'aime pas » (25 novembre 2018) - « protéger son confort », quand on est smicard ou à peine !
Sinon, ils sont bien silencieux les gens du show-biz, du cinéma, de la littérature, de la chanson, eux qu’on voit si souvent dans les médias pour combattre la faim et la misère, avec des majuscules, pourvu qu’on ne les oblige pas à prendre parti pour les faméliques et les miséreux, avec des minuscules, qui vivent au pied de chez eux... Ce retour de l'ancien peuple qui fait l'Histoire et souhaite dégager le vieux monde - le faux projet avoué de Macron - me donne le sourire.
Les choses commencent à bouger. Au moins dans les paroles, ce qui est déjà un signe. Mme Lagarde : « il faut que les bienfaits de la mondialisation soient partagés par tous et non pas par quelques-uns » (F.M.I., mardi 4) : c’est reconnaître que la mondialisation a produit des méfaits. M. Macron : « Aucun pays n'avance s'il n'entend pas aussi cette part de colère légitime de nos peuples » (Sommet européen, jeudi 13) : c’est reconnaître la légitimité de la poussée populiste en Europe.
C’est l’heure du désenchantement pour M. Macron. Surnommé « l’Européen », un peu trop vite, après son élection, en raison de l’engagement explicite de vingt-six de ses propositions de campagne ; porté aux nues pour ses discours dans des lieux hautement symboliques (la colline de la Pnyx face à l’Acropole, le Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, le parlement de Strasbourg, le Bundestag) ; récompensé enfin par le prix Charlemagne dans la salle du couronnement de l’Hôtel de ville d’Aix-la- Chapelle… M. Macron a(vait) foi en l’Europe de Bruxelles et l’Europe de Bruxelles a(vait) foi en M. Macron. Mais, confronté à la réalité des choses en France même, en l’occurrence la révolte de Gilets jaunes qui dénoncent une situation, dont on sait qu’elle est en grande partie la conséquence de l’européisme militant auquel il s’était rallié, M. Macron doit en rabattre un peu.
Un peu ? C’est selon… Quand l’Italie « populiste » - celle de de MM. Conte, Di Maio et Salvini - présente un budget à 2,4% de déficit, elle s’attire les foudres excommunicatrices de la commission de Bruxelles et le mépris d’un M. Moscovici qui, ministre des Finances de François Hollande (jusqu’en mai 14) avait proposé des budgets en déficit d’environ 4% (et, rappelons-le, une augmentation des impôts de 52 milliards d’euros, dont les 2/3 tiers pour - mieux vaudrait dire « contre » - les ménages des classes moyennes). En revanche, quand la France « progressiste » de M. Macron s’apprête, sauf ultime tour de passe-passe technocratique, à franchir sans vergogne la barre des 3% (on parle de 3,4), cela devient pour le même M. Moscovici « envisageable ». Mansuétude suspecte quelles que soient les contorsions justificatrices.
Et preuve évidente que l’idéologie est le fondement même de cette Union aux dogmes pourtant chiffrés. C’est pour ne l’avoir pas compris que M. Macron est en situation d’échec. Le Président français était déjà incapable de convaincre ses partenaires dans sa vision régénératrice d’une Union européenne essoufflée. Il comptait, mais ce fut en vain, sur un soutien allemand. Echec « majeur » donc d’une relation franco-allemande qui devait pallier le départ de la Grande-Bretagne et « redonner du sens à la construction européenne ». En effet, l’Allemagne reste essentiellement soucieuse de préserver ses intérêts commerciaux et financiers. Un seul exemple, précis et d'actualité : son refus de taxer au niveau européen les fameux « GAFA » par crainte de mesures de rétorsion états-uniennes qui pénaliseraient ses propres exportations de véhicules automobiles ; Mme Merkel préfère un très hypothétique « impôt minimum mondial » dont on imagine mal qu’il puisse voir le jour. Du coup, sachant que la Grande-Bretagne envisage une taxe dès 2020, des voix s’élèvent en France qui suggèrent des mesures concertées avec Londres qui, à cette date, ne fera plus partie de l’Union : cherchez l’erreur.
A six mois des élections européennes, les autres pays s’interrogent avec inquiétude sur la France. Si Berlin reste sur une prudente réserve, la presse d’outre-Rhin, et c’est significatif, critique violemment « le chaos » français et dénonce une « nouvelle Italie » (Die Welt). Voilà donc notre président fortement décrédité. On ne s’en plaindra pas car cela pourrait lui permettre de se recentrer sur la France, de comprendre que l’Europe mérite mieux que sa caricature européiste de Bruxelles et de renoncer à sa vision manichéenne et moralisatrice de deux camps (progressiste et populiste). Sinon, il risque fort de recevoir un nouveau camouflet lors des élections européennes de mai 2019, comme le laisse entendre un tout récent sondage. ■
L’auteur ne s’attarde pas à faire la théorie de ce catholicisme qui accueille et même laisse la place à l’islam : il dresse le catalogue des compromissions, défaites et collaborations engendrées par un dialogue islamo-chrétien devenu fou mais dont les acteurs catholiques refusent de reconnaître l’échec, le pape François en tête.
L’ouvrage est impossible à résumer mais sa structure est édifiante, qui reprend ce que disent les papes (et les positions de François sont analysées avec précision et étonnement), ce que disent les évêques italiens – qui ne sont battus dans l’irénisme ignorant que par les évêques français (chap. III), si enragés de se faire reconnaître par la République qu’ils en arrivent à voir la montée en puissance des musulmans comme une aubaine validant leur expertise religieuse !
Ils n’hésitent pas à recommander que la fin du Ramadan soit un jour férié (Mgr Brunin), à financer la mosquée d’Auch (Mgr Gardès), à vanter les mérites des islamistes syriens en 2013 (Mgr Dagens)…
Le chapitre IV vient heureusement présenter « Des évêques et des cardinaux lucides face au défi islamique », avant que les chapitres suivants ne détaillent les errements des institutions et des « professionnels du dialogue », avec un chapitre entier consacré aux Assomptionnistes, « éditeurs de l’islamophilie ».
C’est un livre dossier, nourri de décisions prises, de propos, de politiques menées, abondant en notes. C’est une mine. C’est aussi un réquisitoire et pourtant écrit sans ton passionné et sans emphase : les dits et les faits suffisent. ■
Ce sont des circonstances et des raisons d'espérer en une réaction de sa patrie que Javier Portella expose ici alors que depuis si longtemps et encore récemment l'Espagne s'est continûment satisfaite des illusions européistes et de l'idéologie immigrationniste la plus naïve et la plus affirmée. Mais ce sont aussi des raisons d'espérer pour la nôtre et pour toute l'Europe pour qui une réaction espagnole à l'européisme bruxellois et à la vague d'immigration massive serait de la plus haute importance. Le vent tourne sur ces sujets en différents pays européens. L'Espagne finira-t-elle par les rejoindre ? Voilà qui importerait et qui ne nous est pas indifférent ! Javier Portella nous éclaire ici une fois de plus - comme lors de la crise catalane - sur les événements d'Espagne, de sa compétence, de sa connaissance des dossiers et du terrain. [Boulevard Voltaire, 4.12]. LFAR
Marine Le Pen a été la première à réagir. Lors des élections régionales en Andalousie, dimanche dernier, un seul sondage venait juste d’être publié que la dirigeante du RN envoyait déjà ses félicitations les plus chaleureuses à Santiago Abascal, le président de Vox, le jeune parti identitaire espagnol qui a remporté le succès le plus éclatant et inattendu, par son ampleur, de ces quarante dernières années.
Tout le monde a, en Espagne, le sentiment d’avoir vécu une journée historique – que ce soit pour s’en réjouir ou pour en pleurer. Ce n’est pas tous les jours, en effet, qu’un parti – persécuté, vilipendé, insulté par l’ensemble de la bien-pensance – passe, tout d’un coup, de rien à 400.000 votants et de 0 à 12 députés. Lorsque Podemos, à partir de rien, lui aussi, mais comptant avec la bienveillance et l’accueil des médias du Système, est entré, il y a un peu plus de quatre ans, au Parlement européen, il n’a obtenu que cinq députés. Et cela a été jugé, à juste titre, comme un succès inouï.
Le succès de Vox est d’autant plus extraordinaire que les moyens financiers dont il a disposé pour sa campagne ont été tout simplement dérisoires par rapport à ceux des partis du Système. Ceux-ci n’en croient pas leurs yeux, même si les deux partis libéraux de droite (Partido Popular et Ciudadanos) se réjouissent de la déroute des socialistes du PSOE et des communistes de Podemos, dont une partie des votants a penché, comme partout en Europe, pour la droite populiste.
Après 40 ans de mainmise socialiste sur l’Andalousie, ce qui a engendré un régime clientéliste dont la corruption a atteint des dimensions ahurissantes, ce sera la droite libérale qui sera aux commandes de la région. Pour y accéder, il lui faudra les 12 voix de Vox, sauf si les socialistes, afin d’établir un cordon sanitaire autour d’un si méchant loup, préfèrent s’abstenir ou même voter pour un gouvernement présidé par Ciudadanos.
Une telle possibilité permettrait que Vox ne se voie nullement compromis avec le nouveau gouvernement, ce qui pourrait avoir, pour lui, un avantage considérable. Une fois les socialistes délogés de Séville (et de Madrid, bientôt), ce sont, en effet, les autres partis du Système qui deviennent les adversaires à abattre dans ce qui apparaît comme le début de la résurgence – une véritable nouvelle Reconquista – de l’Espagne. Une Espagne qui, étant devenue le seul pays européen dépourvu d’une force populiste, identitaire et opposée au Grand Remplacement, semblait, jusqu’à il y a quelques mois, moribonde, voire morte, dans son élan national (le drapeau était presque interdit ; le mot patrie, imprononçable ; les attaques des sécessionnistes, privées de réponse…).
Comment expliquer un si profond, un si soudain changement ?
« L’imprévu dans l’Histoire » dont parlait Dominique Venner a certainement joué, encore une fois, tout son rôle. Mais ce rôle est toujours aidé par des facteurs objectifs. Le coup d’État perpétré l’année dernière par ceux qui tiennent les Espagnols pour « une race inférieure, avilie » (ce sont des mots écrits noir sur blanc par l’actuel président de la Generalitat catalane), le fait de voir la patrie au bord du gouffre et du déchirement : c’est là, sans doute, le fait majeur qui a contribué au réveil de l’Espagne qui a, pendant ces quarante dernières années, été plongée dans la léthargie. ■
Écrivain et journaliste espagnol