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Actualité Europe - Page 33

  • Livres & Actualité • 1984 ou l’Europe de Maastricht

     

    thUKZO41O8.jpgLECTURE - Michel Onfray a relu « La Ferme des animaux » et « 1984 », de George Orwell. Il en a tiré une Théorie de la dictature (Robert Laffont, 2019) qui n’est pas sans rappeler notre époque.[Le Figaro du 16.05]. Un article intéressant. Sur un livre à lire certainement.  LFAR 

    Par Alexandre Devecchio

    2192914029.jpgEn 2008, dans Orwell, anarchiste tory, le philosophe Jean-Claude Michéa analysait la pensée politique du grand écrivain britannique à travers une relecture incisive de ses essais.

    Onze ans plus tard, c’est un autre philosophe de la France périphérique, Michel Onfray, qui entreprend de se pencher sur l’œuvre de George Orwell. Il le fait, lui, par le biais de ses deux ouvrages les plus célèbres: La Ferme des animaux, allégorie grinçante de la révolution bolchevique et surtout 1984, roman d’anticipation plongeant le lecteur dans un avenir totalitaire. Publiés respectivement en 1945 et 1949, ces deux classiques de la littérature donnent à penser les totalitarismes national-socialiste et marxiste-léniniste. Après la chute du mur de Berlin, ces deux œuvres semblaient avoir perdu de leur actualité. Mais, dans Théorie de la dictature, Michel Onfray pose l’hypothèse qu’elles permettent au contraire de concevoir, au-delà des contingences historiques, une forme pure de totalitarisme. Et si 1984, c’était maintenant ?

    Selon Onfray, à travers ces deux romans, Orwell a imaginé une véritable théorie universelle de la dictature. Une théorie en 7 points que l’auteur de Décadence cherche à rapprocher de notre époque. Voici son raisonnement. 1er point: la liberté malmenée. Qui niera que nous n’avons jamais été aussi surveillés, fichés, archivés? Les GAFA ne dépassent-ils pas le Big Brother imaginé par Orwell? 2e point: la langue attaquée. Orwell avait inventé la novlangue.

    Nous avons l’écriture inclusive et la nouvelle sémantique inspirée du politiquement correct. 3e point: la vérité abolie. Foucault et Deleuze ont conceptualisé la «mort de la vérité». Trump, leur enfant, la post-vérité. 4e point : l’histoire instrumentalisée. Peut-on aujourd’hui travailler sereinement sur l’esclavage, les croisades, la France de Vichy, la colonisation, l’Algérie? 5e point: la nature est effacée. La théorie du genre tend à abolir la frontière entre le masculin et le féminin. Etre une fille ou un garçon n’est plus qu’un stéréotype à déconstruire. 6e point: la haine est encouragée. Qui a déjà observé le fonctionnement des réseaux sociaux sait que les «deux minutes de la haine quotidienne» de 1984 ne sont plus de la science-fiction. 7e point: aspirer à l’empire. Onfray rappelle, à juste titre, que les deux guerres mondiales furent moins des guerres entre nations qu’entre empires. Pour lui, le nouvel empire, c’est l’Etat maastrichtien, qui a voulu la fin des nations pour mieux affaiblir la démocratie et gouverner sans les peuples.

    La comparaison d’Onfray n’est pas sans outrance. Chaque point pourrait être nuancé, contredit parfois. Rappelons, en outre, cette évidence: l’Union soviétique a fait des millions de morts. L’Union européenne, aucun. Reste qu’il y a, dans les poussées totalitaires décrites par Onfray, une alerte à prendre au sérieux: celle, vieille comme l’antique, de la servitude volontaire. Souvenons-nous de ce que prophétisait un autre grand auteur d’anticipation britannique, Aldous Huxley, à la même période que George Orwell, dans Le Meilleur des mondes: «Un État totalitaire vraiment efficient serait celui dans lequel le tout-puissant comité exécutif des chefs politiques aurait la haute main sur une population d’esclaves qu’il serait inutile de contraindre, parce qu’ils auraient l’amour de leur servitude.»    

    1630167502.jpgXVM8d8b71a4-8f2b-11e7-b660-ef712dd9935a-150x200.jpgAlexandre Devecchio est journaliste au Figaro, en charge du FigaroVox. Il vient de publier Les Nouveaux enfants du siècle, enquête sur une génération fracturée (éd. du Cerf, 2016) et est coauteur de Bienvenue dans le pire des mondes (éd. Plon, 2016).

     

    Alexandre Devecchio

  • Le divorce franco-allemand ce n'est pas une nouvelle, ce qui l'est c'est que maintenant on l'affiche ...

     

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    Le langage diplomatique qui s'impose entre grandes nations voisines a mille façons et mille moyens de manifester une montée de leur antagonisme.

    Hier, l'Allemagne demandait à la France de céder à l'Union Européenne son siège au Conseil de Sécurité de l'ONU. Aujourd'hui, elle conteste que le Parlement européen doive continuer de siéger à Strasbourg, en alternance avec Bruxelles. C'est une politique de dessaisissement de la France d'un certain nombre de ses prérogatives issues de l'Histoire récente.    

    Le divorce progressif franco-allemand résulte pourtant de raisons plus profondes qui tiennent à des réalités objectives, démographiques, financières, industrielles, de plus en plus divergentes voire antagonistes entre les deux nations. La montée en puissance de l'Allemagne et symétriquement le décrochage de la France dans ces différents domaines creusent un fossé qui, pour l'instant ne cesse de s'élargir, tandis que l'Allemagne prend conscience des menaces intérieures et extérieures qui pèsent à plus long terme sur son avenir économique et, en tant que peuple, sur son identité.

    Les termes varient. Et se graduent. Macron parle de « confrontation féconde ». Plus franchement, Merkel fait part de ses « relations conflictuelles » avec Emmanuel Macron. Le Figaro de mercredi titrait sur « la brouille franco-allemande ».   

    S'agit-il seulement d'une « brouille » ? D'une mauvaise entente entre personnes ? Entre dirigeants ? Nous avons dit que La France et l'Allemagne nous paraissent s'éloigner aujourd'hui l'une de l'autre pour des raisons structurelles bien plus que conjoncturelles. Il est bien possible, tout simplement, qu'un cycle remontant à l'après-guerre soit en train de s'achever. Et qu'il ait entamé son déclin du jour de la réunification allemande. Ainsi, il se pourrait bien que le temps de l'amitié radieuse franco-allemande soit révolu. Sans-doute faut-il commencer à s'y résoudre. Et même à s'y habituer.  lafautearousseau

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  • Pourquoi parler d’Europe ?

    Par Jean-Philippe Chauvin

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    « Cette confrontation, qui ressemble plutôt à un dialogue de sourds, se fait sans joie ni émoi particulier. »

    Les élections européennes se dérouleront dans moins d’une quinzaine de jours et le moins que l’on puisse dire, c’est que la campagne ne passionne guère les foules, et ce qui est vrai en France l’est aussi chez nos voisins membres de l’Union Européenne, fût-ce pour quelques semaines seulement encore…

    Le Royaume-Uni enverra, si l’on en croit les sondages, une majorité de députés favorables au Brexit, ce qui relativise fortement les discours évoquant une « foucade » référendaire en juin 2016. En France, en revanche, les élections confirmeront sans doute la complexité du paysage politique malgré la tentative présidentielle de ramener le débat à une simple confrontation entre « nationalistes » et « progressistes », des termes dont il serait pourtant bien utile de rappeler et de préciser les définitions, les contours et les ambiguïtés. Mais cette confrontation, qui ressemble plutôt à un dialogue de sourds, se fait sans joie ni émoi particulier : l’abstention dominera sans n’avoir aucune influence concrète, comme c’est le cas depuis une trentaine d’années pour ce scrutin. « Les absents ont toujours tort », dit le proverbe, mais les suffrages exprimés sont-ils plus écoutés au-delà des commentaires du soir et du lendemain ?

    Et pourtant ! Je me souviens de l’engouement qu’avaient suscité les premières élections de l’assemblée européenne au suffrage universel. Les grandes affiches du dessinateur Folon présentant une Europe prenant son envol comme un grand oiseau côtoyaient celles valorisant la statue de la victoire de Samothrace tandis que l’enthousiasme saisissait les partis qui semblaient trouver dans l’idéal européen un nouveau souffle. C’était une « première fois » pleine de promesses et d’illusions : la réalité étouffera vite l’espoir, et les maux de la démocratie représentative, déjà présents au niveau des nations européennes, se reproduiront à l’échelle de ce que l’on n’appellera l’Union Européenne qu’à partir de 1993. Le rejet du traité constitutionnel européen en 2005 par les électeurs français et néerlandais (pour des raisons d’ailleurs fort différentes), puis son contournement par les gouvernements et les parlements des pays européens, finiront de discréditer la démocratie européenne aux yeux des électeurs, et éloigneront un peu plus les Français des urnes, en un divorce marquant entre le pays réel et le pays électoral, ce « pays légal » dont la base se rétrécit sans qu’il s’en inquiète, préservé par le système lui-même dont « l’inertie » assure la survie quelles que soient les alternances ou les surprises politiciennes… L’arrivée d’un président « inattendu » à la tête de la République française en mai 2017 n’a fondamentalement rien changé au système en place, et « le nouveau monde » ressemble furieusement à « l’ancien », en ce domaine, avec quelques vagues nuances.

    athena-guerre.jpgLes élections du 26 mai prochain verront en tout cas s’affronter trente-quatre listes de toutes les tendances possibles, y compris royaliste, sans que l’on sache vraiment si les débats les plus nécessaires seront abordés, et si les idées évoquées, bonnes ou mauvaises, dépasseront le petit cercle des commentateurs politiques et celui, moins restreint, des militants des listes en lice. Peut-on se satisfaire de ce constat ? Je ne crois pas, et il me semble, qu’une fois de plus, il faudra emprunter des chemins de traverse pour retrouver la voie de la passion politique, celle qui bouscule et qui fonde, celle qui peut ouvrir des perspectives, non pour le mandat court d’un député européen, mais pour les générations qui sont, qui viennent et qui viendront. Il est des enjeux que l’on ne peut méconnaître : autour du souci environnemental et de ses diverses déclinaisons ; autour de la grande question de la guerre et de la paix (les deux ne pouvant être disjointes) ; autour de la pérennité et de la transmission renouvelée d’une civilisation française qui ne peut être figée sous peine de disparaître, et du dialogue incessant avec les civilisations voisines ; autour de la place et du rôle des hommes dans le processus économique et de leurs implications sociales ; etc. Autant d’enjeux qui, aujourd’hui, ne sont qu’effleurés (dans le meilleur des cas) quand ils devraient irriguer les réflexions et les projets des listes et des candidats au Parlement européen, même s’il faut bien reconnaître que celui-ci n’a guère d’autre pouvoir que de discuter des textes préparés ailleurs et par d’autres, et de les voter ou de les refuser… Mais qu’importe ? Le débat électoral n’est-il pas là, justement, pour dépasser les seules contingences électorales et évoquer d’autres fondations possibles ?

    Les royalistes sont gens de longue mémoire, et, s’ils peuvent paraître encore loin de peser sur les débats en cours, il ne leur est pas interdit de réfléchir et de proposer, autant lors de la joute électorale que dans ses prolongements et ses éloignements. L’Europe, ou ce que l’on appelle ainsi, mérite, au-delà des polémiques, un vrai engagement politique, non pour seulement la défaire ou la défendre, mais pour en concevoir, sans a priori les formes les meilleures pour relever les défis de l’actualité comme de « l’avenir que tout esprit bien né souhaite à sa patrie » et aux générations qui y vivent et la poursuivent par leurs actions et combats. Elle ne peut négliger ce qui fonde aujourd’hui l’enracinement des familles et des personnes, et que l’on nomme « les nations » qui, disons-le sans peur, peuvent se conjuguer sans se confondre.    

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    Visuel La Couronne 

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • Le comte de Paris donne sa position sur la question européenne dans Marianne

    Visuel La Couronne

    Le chef de la Maison de France s'est exprimé une nouvelle fois dans la presse nationale. A la veille des élections européennes, il vient de publier dans Marianne une tribune intitulée Nos enjeux européens.[13.05] Il convient de lire son analyse avec attention de façon à en discerner les lignes de force. Parmi ces dernières, nous relevons que l'Europe ne peut consister qu'en « des relations de coordination entre nations souveraines  et non des rapports de subordination » et qu'elle ne peut exister sans l'assentiment populaire. « Les problèmes structurels de l’Union européenne se sont aggravés » constate le Prince parce qu'elle a ignoré ces deux conditions. Une réflexion riche de sages enseignements. Dans la tradition capétienne.  LFAR   

    portrait-2.jpg« Je tiens à faire part aux Français, engagés ou non dans cette campagne, des réflexions que m’inspire la tradition millénaire que j’incarne. »

    La campagne en vue des élections au Parlement de Strasbourg mêle les considérations sur l’avenir de l’Union européenne et les affrontements entre les formations politiques de notre pays. Ma vocation à l’arbitrage dans le souci primordial du bien commun et de l’unité du pays me place au-delà des affrontements partisans. Je n’en méprise pas l’importance pour la vitalité de notre système politique mais je tiens à faire part aux Français, engagés ou non dans cette campagne, des réflexions que m’inspire la tradition millénaire que j’incarne.

    Français de toutes religions, classes et origines, nous appartenons à la même nation souveraine. Nous n’avons pas à revendiquer cette souveraineté, qui est une réalité historique et juridique. Depuis le roi de France se proclamant "empereur en son royaume" jusqu’au Préambule de notre Constitution réaffirmant que "le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation", la France n’a cessé de défendre son indépendance - dont nous avons si souvent et si durement payé le prix.

    Quand nous étions un royaume et depuis que nous sommes devenus une nation, dans les tourmentes de l’histoire mais toujours avec l’État sous la forme de la monarchie royale, du régime d’Assemblée puis de la monarchie élective, nous n’avons jamais conçu notre souveraineté dans l’isolement. Hormis la parenthèse napoléonienne, la France s’est toujours pensée et voulue comme partie prenante du concert des nations ; par ses alliances et à défaut par la guerre, la France a toujours cherché à préserver ou à rétablir l’équilibre européen face aux volontés de puissances hégémoniques.

    Tandis que notre pays renforçait son État selon une conception rigoureuse de la souveraineté au sortir des guerres de Religion, Henri IV et Sully imaginaient le premier projet de confédération européenne fondé sur l’égalité des États qui en seraient membres. Aujourd’hui, l’Union européenne se définit comme un ensemble de nations également liées par des traités qui ne sauraient établir que des relations de coordination, à repenser sans cesse, et non des rapports de subordination. Au sein de cette Union, des intérêts communs sont poursuivis mais les États-membres ne cessent néanmoins d’y défendre, avec plus ou moins d’intensité et toujours sous forme de compromis, leurs légitimes intérêts nationaux.

    Comme ses partenaires, la France a souverainement consenti des délégations de compétences, notamment dans les domaines de l’agriculture, du commerce et de la monnaie. Nos gouvernements successifs espéraient pouvoir contrôler ces délégations tout en entretenant la fiction d’un "Parlement" pourtant dépourvu de pouvoir législatif, et tout en acceptant, au mépris de la séparation des pouvoirs, une Commission qui est un organe exécutif disposant de l’initiative législative. Depuis 2007, les problèmes structurels de l’Union européenne se sont aggravés :

    Le traité de Lisbonne est la copie conforme, à quelques détails près, du "Traité constitutionnel" rejeté par les peuples français et hollandais. Le "déficit démocratique" que mon grand-père déplorait après le traité de Maastricht s’en est trouvé considérablement accru.

    La zone euro, en vérité un système rigide de taux de changes fixes, s’est instituée de manière autonome au sein de l’Union. Elle fonctionne la plupart du temps selon les injonctions du gouvernement allemand, selon les choix d’une Banque centrale totalement indépendante des Etats, et selon les décisions de l’Eurogroupe, structure dont le caractère "informel" a été reconnu par traité en 2009. Cela signifie que ces trois organes de décisions sont hors de contrôle des États-membres qui se retrouvent tous peu ou prou intégrés dans des mécanismes régis par des groupes d’experts.

    Les politiques menées au nom de l’Union ne produisant pas les effets annoncés ou correspondant de moins en moins à la volonté des peuples, il n’est pas surprenant que la plupart d’entre eux, en réponse aux multiples crises qu’ils doivent affronter, souhaitent s’en affranchir et reprendre le plein exercice de leur souveraineté nationale.

    Le référendum aboutissant au Brexit est l’exemple le plus frappant et l’Allemagne n’a quant à elle jamais hésité à faire prévaloir les règles qui lui conviennent dans l’ordre économique et monétaire par le biais du nouveau traité signé en 2012 et par son influence politique, tandis que les gouvernements français, de droite comme de gauche, continuent à œuvrer en faveur d’une "construction européenne" prétendument supérieure aux nations.

    Je vois dans la confusion bruxelloise des pouvoirs et dans cette "gouvernance" bureaucratique indifférente à l’affaiblissement économique et industriel de nombreux pays et aux souffrances sociales endurées par de nombreux peuples, les causes immédiates de la grande colère qui porte au rejet d’une "Europe" d’ailleurs fort réduite par rapport au continent européen.

    Malgré les invocations rituelles à Jérusalem, à Athènes, à la Rome ancienne et à la Rome chrétienne, aux Lumières et à l’universalisme, l’Union n’a pas la politique de justice que devrait lui inspirer la pensée européenne. Elle organise la compétition entre les peuples, elle favorise le morcellement des nations, elle prive les États des moyens leur permettant de conduire des politiques publiques qui pourraient porter remède à nos multiples fractures sociales et territoriales. Elle néglige la culture européenne, conservant aux moindres coûts un patrimoine monumental dont elle a perdu le sens. Comment pourrait-elle se faire aimer ? 

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  • Votez utile, votez souverainistes !

     

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpglafautearousseau n'a jamais donné de consignes de vote s'il s'agit de désigner un parti politique quelconque. Nous ne le ferons pas davantage pour les prochaines européennes. Nous ne nous privons pas, toutefois, d'indiquer dans quel sens conforme à l'intérêt national il nous paraît utile de voter. C'est ce que fait l'appel ci-dessous lancé par l'Action Française en la circonstance. Voter pour une liste souverainiste dont le programme consiste à refonder un projet européen sur la base d'une alliance de nations souveraines, nous paraît être, en effet, la ligne politique qui s'impose. LFAR    

    58379093_2254421444612478_3202810224192782336_n.pngÉlections européennes : un appel de l'Action française

    Le 26 mai prochain, pour l’élection des députés français au Parlement européen, pas moins de trente-trois listes se présenteront aux suffrages de nos compatriotes. Même s’il ne faut pas fonder d’espoir exagéré dans une possible percée des listes souverainistes en Europe, et encore moins dans une possible union des patriotes au plan européen, la division des seuls patriotes français – 4 listes ! – étant suffisamment éloquente, toutefois, ne méprisons pas le choc que serait, en France, la victoire des listes souverainistes sur celles du renoncement national.

    C’est pourquoi l’Action française appelle les Français à voter, le 26 mai prochain, pour la liste souverainiste de leur choix, tout en privilégiant le vote utile. N’oublions pas, en effet, que les listes obtenant moins de 5 % n’enverront aucun député à Strasbourg.

    Ces élections seront l’occasion pour les Français de montrer à Macron qu’ils ne veulent plus de sa politique d’abandon de notre souveraineté au profit de l’oligarchie internationale, dont il est le pion. Il est de l’intérêt pressant des Français que Macron sorte le plus affaibli possible de ces élections. 

  • André Bercoff : « Nos gouvernants font face au retour des peuples »

    André Bercoff et Jean Gugliotta : conférence débat pour lafautearousseau et l'Union Royaliste Provençale, le 21 janvier 2019 

    thUKZO41O8.jpgEn introduction à cet intéressant entretien, Le Figaro écrit : André Bercoff vient de publier « Le retour des peuples » (Hugo Doc, 2019) dans lequel il dresse le bilan des décennies de politiques ayant conduit aux Gilets jaunes. Il y décrit nos gouvernants comme aveugles à la crise politique qui est advenue. (Figaro Vox 10.05). On y retrouve la pensée libre et lucide de Bercoff qui fut notre invité à Marseille le 21 janvier dernier.   LFAR 

     

    bercoff_site.jpg« Depuis deux ans, tout se passe comme si Macron venait d’atterrir en France, comme un nouveau PDG qui découvre son bureau. »

    Dans votre livre «  Le retour des peuples», vous revenez sur les origines du mouvement des Gilets jaunes. Quelles sont-elles, en résumé?

    Elles sont évidemment multiples. Paupérisation d’une partie de la classe moyenne ; abandon en rase campagne de ce que le géographe Christophe Guilluy a appelé La France périphérique ; précarisation de millions de Français (petits commerçants, ouvriers, agriculteurs, chômeurs, employés à durée de plus en plus en déterminée)… Depuis 1975, les Quarante Pâteuses ont succédé aux Trente Glorieuses. Tout à la joie d’entrer dans le Disneyland de la mondialisation, des élites pourtant brillantes ont cessé de regarder ceux que l’économie-monde avait laissés au bord de la route. Ceux-là en effet restent pris en tenaille entre les rutilants nomades des fuseaux horaires et les miséreux nomades de l’immigration massive. S’en suivirent, dans ce dernier cas, des passions grégaires, des communautarismes exacerbés et des transferts de population à l’intérieur même du pays. La juxtaposition, consciente ou cachée, de la diminution du gâteau économique et des troubles de l’être identitaire, devait produire, à un moment donné, le retour d’un refoulé adoptant, cette fois-ci, la couleur jaune. Ne restait plus que le moment où une goutte de fuel allait déborder le vase: ce fut un certain mois de novembre..

    Avons-nous dépassé le clivage droite-gauche ?

    Depuis longtemps. La gauche est morte fin 1982, quand elle embrassa avec zèle et ferveur l’économie de marché tout en conservant pieusement ses oripeaux étatistes et bureaucratiques. Résultat : la main invisible d’Adam Smith dans le slip de la fonctionnarisation généralisée. Quant à la droite, elle se fit sociétale avec Giscard, belle au bois dormant avec Chirac, agitée avec Sarkozy: au-delà des postures et des remaniements, aucun travail, aucune réflexion de fond. Presidential baby pouvait jaillir, fils naturel des noces rêvées de la Finance et de Hollande.

    Qu’est-ce que les réseaux sociaux ont changé ?

    Ils ont détruit, pour le meilleur et le moins bon, le monopole de la vérité révélée d’en haut et répercutée, avec plus ou moins de conviction, vers le bas peuple. Attribuer d’ailleurs la naissance des fake news à l’apparition des réseaux sociaux est d’une incongruité monumentale. L’intox, la désinformation et la propagande existaient au moins depuis l’Antiquité. Et la venue de Gutenberg n’a rien arrangé. Aujourd’hui, Facebook, Twitter et autres Instagram permettent certes les appels à la haine, que l’on peut et doit combattre et juguler, mais aussi, des faits, des images, des mots, que l’on ne voit pas toujours apparaître dans les médias mainstream. Et l’on a bien vu, ces temps-ci, que les principaux scandales d’État ou d’affaires, avaient été repérés d’abord sur la toile. Que chacun puisse s’exprimer malgré les excès, est en tous les cas, une preuve évidente de démocratie. Même si les propos de comptoir le disputent souvent aux analyses de fond. Sans les réseaux sociaux, la liberté d’expression, hélas, de plus en plus policée, n’aurait plus du tout le même sens.

    Que dit pour vous l’actuel succès de Donald Trump ?

    Le cardinal de Retz affirmait que l’on ne peut sortir de l’ambiguïté qu’à son propre détriment. Donald Trump, aujourd’hui, prouve d’éclatante façon, le contraire. On ricanait sur les politiciens qui ne tenaient jamais leurs promesses de campagne ; en voici un qui a dit ce qu’il allait faire, et qui fait ce qu’il a dit. En matière de croissance, de baisse du chômage, d’augmentation des bas salaires, les résultats sont là, incontestables. La comparaison serait assez cruelle pour certains. Quand on prétend diriger, une bonne colonne vertébrale et une clarté dans la formulation du cap, ne messied pas.

    Quel lien faites-vous entre le mouvement des Gilets jaunes et la colère identitaire de l’époque ?

    Elle est manifeste partout. Des États-Unis à l’Ukraine, de l’Italie à la Pologne, du Brésil à l’Autriche, des millions de personnes n’ont plus vraiment envie que leur nation soit vendue à la découpe, et que leurs frontières se transforment en passoire. Les laissés-pour-compte du village global ne savent plus où ils habitent, ce qui les fait vivre ensemble, ce qui fonde désormais la décence commune et les valeurs collectives. D’où le retour identitaire.

    Qu’appelez-vous l’« effet Sieyès » ?

    Dans mon livre «Le retour des peuples», je consacre un chapitre à l’étonnant ouvrage de l’Abbé Sieyes rédigé en janvier 1789, pour la tenue des États Généraux. Mutatis mutandis, j’ai été stupéfait par les rapprochements entre les mots de l’Abbé et la situation d’aujourd’hui, la manière dont le clergé et la noblesse de l’époque traitaient le Tiers État, la question centrale de l’impôt, la revendication d’une dignité et d’une reconnaissance considérées comme essentielles. Le clergé politico-médiatique et la noblesse financiaro-administrative feraient bien de lire Sieyes et accessoirement « Le retour des peuples »...

    Vous rappelez la dimension visionnaire du discours de Philipe Séguin…

    Philippe Séguin, l’un des politiques les plus intéressants et les plus lucides de la Ve République, qui n’a pas eu le rôle qu’il méritait, n’a eu de cesse de rappeler qu’une Europe sans âme, sans culture, où l’on a mis d’emblée la charrue économico-bureaucratique avant les bœufs du savoir et de la connaissance, allait certes exister, voire prospérer, mais se heurterait un jour, faute d’union véritable - celle des cerveaux et des cœurs - à la toute-puissance d’une Amérique encore impériale et à l’émergence spectaculaire des nouvelles puissances asiatiques.

    Vous comparez Macron à un stagiaire…

    François Hollande fut, pendant cinq ans, le commentateur de sa propre inaction. Emmanuel Macron fut un excellent candidat, vorace vainqueur des coriaces effilochés de la politique as usual. Mais depuis deux ans, tout se passe comme s’il venait d’atterrir en France, comme un nouveau PDG qui découvre son bureau. La manière dont il a géré jusqu’ici le mouvement social en cours, montre à l’envi qu’il y a encore une dose excessive d’amateurisme chez les princes qui nous gouvernent. Macron devrait se rappeler, et au plus tôt, les mots de Chirac: un chef, c’est fait pour cheffer.   ■   

    Entretien par 

  • Paris samedi 11 • Images du Colloque : « Vers la désunion européenne » Intense présence de l'A.F. dans le débat public

     

    Un colloque important ou un après-midi de réflexion politique intense, dense, mené par l'Action Française avec la participation d'un panel significatif d'intellectuels et d'acteurs politiques ou sociaux de haut niveau. Limitons-nous pour aujourd'hui à des images et à leurs légendes. Elles en disent déjà beaucoup.

    Espace Charenton : Ouverture du colloque Vers la désunion européenne ? par François Marcilhac.

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    Première table-ronde. Interviennent : Philippe Murer, Frédéric Rouvillois, Alain de Benoist, Pierre-Yves Rougeron et Charles de Meyer.

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    De la cause du peuple à la haine du peuple : L'Europe contre les peuples une superbe intervention de Patrick Buisson s'intercale entre les tables-rondes. Un moment d'intense réflexion politique.

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    Vient aussi le tour des jeunes de prendre la parole sur différents thèmes en rapport à l'Europe.

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    Autre table-ronde Demain quelle Europe ? animée par Philippe Mesnard et qui réunit Jean-Luc Schaffhauser et Bernard Monot, tous deux députés européens, tous deux favorables à une Europe des nations - mais par des voies différentes. Un débat passionnant.

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    Il est revenu à Jacques Trémolet de Villers de conclure ce colloque en tous points remarquable et constructif.

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    Vue de la salle.

  • Aujourd'hui à Paris • Colloque : Vers la désunion européenne ? Et demain dimanche : Défilé de Jeanne d'Arc

    Thème

    La montée des populismes, formule préférée des éditorialistes en mal d'analyses subtiles, cache des réalités très différentes mais qui convergent. Les Européens veulent moins d'Union européenne et plus de nations européennes. Moins de discours moralisants, plus d'actions efficaces. Moins de sentiments, plus de puissance. Moins de proclamations, plus de preuves. L'influence de la Chine, les relations avec les États-Unis, la question de l'immigration, la politique de l'Allemagne, autant de sujets où l'Union européenne, balbutie, se montre incapable de décider, fait la preuve de son impuissance et donc de son incompétence.

    Peut-elle se contenter de détester les expressions populaires, de disqualifier les gouvernements illibéraux, de traiter tous ses opposants comme la France traite ses Gilets jaunes ? Et ne pourrait-elle pas courir le risque du concert des nations européennes plutôt que de courir le risque de la désunion ?

    Programme

    Introduction par François Marcilhac

    L’Europe comme elle ne va pas
    Table ronde animée par Philippe Mesnard

    Comment un projet fédéraliste d’union économique s’est-il transformé en une structure technocratique hors de contrôle, en un espace économique sous influence américaine, en un ensemble économique sans puissance, en institutions législatives et judiciaires qui nient les souverainetés nationales ?

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      Alain de Benoist
      Jacques de Guillebon
      Charles de Meyer
     Pierre-Yves Rougeyron

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      Frédéric Rouvillois

    Six minutes pour convaincre

    Trois jeunes Français engagés prennent la parole !
     Pour une politique spatiale européenne
     La politique agricole européenne
     Disqualification et relégitimation du Peuple

    Avec une grande allocution

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    de Patrick Buisson :

    De la cause du peuple à la haine du peuple

    Demain, quelle Europe ?

    Table ronde animée par Philippe Mesnard

    Si l’UE présente de graves insuffisances, faut-il abandonner toute idée d’union européenne ? Mais alors sur quelle base la créer ? Vers quoi ? Avec qui ?

     Jean-Claude Martinez
     Bernard Monot
     Philippe Murer
      Jean-Luc Schaffhauser

    Conclusion

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    par Jacques Tremolet de Villers

    Grand Banquet

    Librairie de Flore

    Sur présentation de votre carte d'adhérent 2019, le stand de la Librairie de Flore vous proposera une réduction de 10% pour tous vos achats.

    Pour bénéficier des meilleurs tarifs, pensez à adhérer immédiatement ! 

    Le Bien Commun

    Un stand du Bien Commun vous présentera les six numéros publiés depuis sa création et vous proposera de vous y abonner.

    À découvrir : le nouveau mensuel de l'Action française 

    Infos pratiques

    Samedi 11 mai 2019 à partir de 14 heures
    Espace Charenton : 327, rue de Charenton 75012 Paris

    Tarifs

    Pour assister au colloque :
    adhérents : 10 euros
    non adhérents : 12 euros
    Pour assister au colloque et au banquet qui suivra :
    adhérents : 25 euros
    non adhérents : 30 euros

    Pour vous associer au développement de la Restauration nationale, vous pouvez choisir le tarif « soutien » : il vous donne la possibilité de déterminer vous-même le montant de votre participation.

    57321557_2247029118685044_803249100140052480_n.jpgEt le lendemain, dimanche 12 mai, à Paris Cortège Traditionnel de Jeanne d'Arc

    Chaque année, depuis près d'un siècle, l'Action Française rend hommage à celle qui a sauvé la France alors que tout semblait perdu.

    Rendez-vous le dimanche 12 MAI 2019 à 10h Place de l'Opéra - 75009 Paris. Métro : Opéra

    Renseignement: contact@actionfrancaise.net

  • Histoire & Actualité • Les commémorations ont encore de la gueule dans certains pays

     

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgLes célébrations de la Victoire commencent à Moscou par le défilé militaire sur la place Rouge. Cela mérite d'être regardé, n'est-ce pas ? Avec un rien de regret et d'envie ... Superbe ! 

     

     

    Le commentaire de RT France

    Ce 9 mai, la Russie célèbre le 74e anniversaire de la victoire sur l'Allemagne nazie. L'URSS, dont la Russie est l'héritière, a subi les plus grosses pertes humaines de la Seconde Guerre mondiale avec plus de 27 millions de victimes.

    La Russie commémore ce 9 mai le 74e anniversaire de la victoire sur l'Allemagne nazie. Des défilés ont lieu dans plusieurs villes du pays afin de rendre hommage aux nombreuses victimes soviétiques du conflit qui a fait 27 millions de morts en URSS.

    Comme de coutume, un grand défilé est organisée sur la place Rouge à Moscou. Des centaines de véhicules militaires, soldats et officiers traversent chaque année la célèbre place moscovite depuis 1965, date du 20e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, connue comme la «Grande Guerre patriotique» en Russie. Après l'effondrement de l’URSS, cette tradition avait été brièvement interrompue, avant de reprendre en 1995.  

  • ENVIE D'EUROPE ?

     

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    Deux mots et un constat suffisent à vérifier la futilité et l'inconsistance de la démocratie française : 33 listes ont été enregistrées pour les élections européennes du 26 de ce mois.  

    Cependant, les sondages s'accordent à annoncer une participation de 40%. À supposer que ces 40% de votants se répartissent à parts égales sur les 33 listes, cela fait 1,21 voix, si l'on peut dire, par tête de pipe. Ce n'est pas grand-chose. 

    Certes, ce n'est pas ainsi que les choses se passeront. Il y aura ceux qui auront 20 ou 25% des 40% de votants, ceux qui en auront 13 ou 15, 8 ou 9, etc. Les autres ramasseront les miettes sous la table de ce festin électoral du pauvre. Voire du très pauvre. Car même ceux qui auront les plus hauts scores, n'auront pas grand-chose non plus. Ceux-là crieront victoire. Et les médias retiendront leurs chants, au fond ridicules. L'opinion s'y laissera prendre plus ou moins. Elle oubliera qu'elle n'a pas voté ou bien peu. Et cette comédie s'achèvera avec un semblant de vainqueur et de vaincu.  

    5ccd3c6a24000033003dba72.jpgQuelle est la légitimité de ce psychodrame ? Des élus qu'il engendrera ? Elle est nulle. Et les Français le sentent bien, qui ne s'y intéressent guère. 

    Nous ne disons pas qu'il faut s'en désintéresser. Nous dirons même qu'il serait bon que la politique européenne d'Emmanuel Macron soit sanctionnée comme elle le mérite, pour son irréalisme obstinément contraire aux intérêts vrais de la France et de l'Europe.   

    Il n'empêche : selon toute apparence, cette campagne pour l'élection du parlement européen n'est pas plus sérieuse que ce parlement lui-même. Jean-Claude Junker lui-même, un jour de sainte colère, l'avait jeté à la figure des parlementaires abasourdis : « je vous le dis, nous sommes ridicules ». 

    Tant mieux si les partisans d'une Europe des nations et des États y entrent en force. Nous voterons en ce sens. Mais la fracturation de l'Europe de Bruxelles, accélérée par le Brexit, tient à des facteurs objectifs autrement déterminants que les parlotes d'une quelconque assemblée. Le divorce aggravé du couple franco-allemand, la crise financière à venir dont tout le monde pressent l'imminence et sans-doute la gravité, la montée des populismes identitaires qu'ils exercent déjà le pouvoir ou qu'ils ambitionnent de l'exercer avec de bonnes raisons de l'espérer, sont par contre des facteurs objectifs de nature, ceux-là, à opérer la salutaire dislocation des institutions de Bruxelles. Elles ont failli. Elles sont déjà sur la défensive.   

    Alors, comme nous ne sommes pas du tout des ennemis de l'Europe, il faut souhaiter que nous serons capables de la reconstruire sur des bases nouvelles et saines. Une Europe des peuples, des nations et des États, redevenus souverains mais désireux de s'entendre. Pour une Europe grande de nouveau, car elle l'a été bien avant que Jean Monnet. Robert Schuman et consorts eussent existé. Et leurs émules ont échoué. Europe Great again ? Va pour great again ! Moscovici et Barnier comprendront mieux. C'est triste à dire.  lafautearousseau

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    Le pauvre homme est crédité de 4,50% des voix ...

     

  • Éric Zemmour : « Vox ou la fin du "modèle” espagnol »

     

    thUKZO41O8.jpgEn introduction à cet intéressant article, Le Figaro écrit : Les raisons de la percée du parti Vox en Espagne sont d’une banalité confondante: d’abord et avant tout l’immigration et l’islam. (Figaro Magazine du 3.05). Éric Zemmour montre aussi que ce n'est pas que cela et c'est à lire.  LFAR 

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    « Les leaders de Vox ont donc posé la question du peuple.»

    L’Espagne était la dernière à résister. Au nom de l’Europe, de l’humanisme, du traumatisme franquiste.

    La dernière à ne pas avoir de députés « d’extrême droite » ou « populiste » à l’Assemblée nationale. La dernière à « faire barrage ». La dernière à connaître une alternance d’ancien monde entre sociaux-démocrates et chrétiens-démocrates. Même l’Allemagne avait cédé.

    Depuis les dernières élections législatives du dimanche 28 avril, l’Espagne ne pourra plus se vanter de son « exception ibérique ». Le parti Vox a réalisé une percée remarquable (gagnant 24 députés d’un coup) dans une bataille électorale où les places étaient chères et la participation forte (75%).

    Les raisons d’une semblable percée sont d’une banalité confondante : d’abord et avant tout l’immigration et l’islam. Comme en Allemagne avec l’AfD, comme en Italie avec la Ligue. Comme en France avec le Front national. Il n’y a que les aveugles pour continuer à ne pas voir ce qu’ils voient et surtout dire ce qu’ils voient, selon la célèbre formule de Péguy.

    Longtemps, l’Espagne a résisté parce que sa situation était atypique. Les immigrés ne restaient pas, sauf en Catalogne, à cause des salaires trop bas et de la faiblesse des allocations. Le pays se voulait un Européen exemplaire, le meilleur élève de la Bruxelles et des juges européens. Le meilleur soutien de l’Allemagne, aussi. Quand l’Italie de Salvini a fermé ses ports aux migrants, l’Espagne a ouvert les siens. Depuis quarante ans, l’après franquisme avait viré à un antipatriotisme. Médias, universités, école déversaient un discours militant de « haine de soi ». Tout y était passé : l’empire de Charles Quint, la découverte de l’Amérique, les rois très catholiques. Même la tauromachie. Le féminisme, dominé par le lobby LGBT, attaquait et ridiculisait le « machisme » national. La Catalogne tentait de faire sécession. Interdisait la langue castillane. Et faisait venir en masse des travailleurs marocains pour mieux « déshispaniser » la « nation ». Dans ce contexte de « suicide » national, voulu par le politiquement correct d’extrême gauche, la crise de 2008 a encore aggravé la situation. Le modèle économique, qui reposait sur la spéculation immobilière, s’est effondré. Les Espagnols ont, eux, subi une réelle austérité avec des baisses de salaires de 25 %.

    La révolte vint donc de l’extrême gauche avec Podemos. Le fameux populisme de gauche tant admiré par Mélenchon et même par les plus grands esprits comme Jean-Claude Michéa. Un populisme qui se limitait au combat du bas contre le haut. Du peuple contre les élites.

    Mais quel peuple ? La question n’a pas tardé à se poser. C’est la question qui pose la limite du populisme de gauche. La question identitaire. La question qui ramène tout naturellement les prétendus populistes dans le giron d’une gauche traditionnelle.

    Les leaders de Vox ont donc posé la question du peuple. La question de l’islam et de ces militants islamistes qui veulent reconquérir l’Andalousie par « le ventre de leurs femmes ». Et toutes les questions adjacentes, celles du féminisme, de la famille, de la démographie qui s’effondre aussi en Espagne, de la place de l’homme, donc. Des traditions, de l’histoire, de la nation. Des questions qui fâchent. Et qui n’ont pas fini de fâcher.    

    Éric Zemmour

  • Le Kosovo rapatrie ses djihadistes de Syrie : ils y seront comme chez eux

    Antoine de Lacoste 

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    Après la débâcle de l’Etat islamique ...

    La semaine dernière, le Kosovo a rapatrié 110 personnes de Syrie. Elles étaient retenues dans un camp après s’être rendues aux Kurdes lors de la débâcle de l’Etat islamique.

    Le ministre kosovar de la justice, Abelard Tahiri, a précisé qu’il y avait « 4 combattants, 32 femmes et 74 enfants dont 9 qui ont perdu leurs parents pendant la guerre. »

    MDJ100_KOSOVO-SYRIA-_0420_11-1555775538_988287_highres.jpgIl ajoute que ces personnes « méritent une réhabilitation et l’espoir d’une vie paisible et loin des conflits. » [Photo] On se doute en effet que ces braves gens seront très à l’aise dans cet État fantoche, mi-mafieux mi-islamiste, né par la grâce des bombardements de l’OTAN en 1999 et arraché à la Serbie en toute iniquité. Cette intervention de l’OTAN, illégale et sans mandat de l’ONU, était « humanitaire » comme il se doit.

    Elle avait donné lieu à une gigantesque désinformation des Américains et des pays européens, inventant des épurations ethniques inexistantes et donnant des bilans de morts civils sans aucun rapport avec la réalité. Sur place, les combattants albanais maquillaient les cadavres de leurs combattants tués par les Serbes dans les combats et les faisaient passer pour des civils massacrés qu’ils venaient de découvrir. Les journalistes et les dirigeants occidentaux relayaient tout cela avec la complaisance qu’on leur connait.

    Le clou de cette désinformation fut l’opération « Fer à cheval ». Il s’agit d’un document révélé par le ministre allemand des Affaires Etrangères, Joschka Fischer, détaillant un vaste plan d’épuration ethnique du Kosovo afin d’en purger les Albanais musulmans (on ne parlait pas encore des Kosovars, ces derniers étant en réalité des musulmans d’origine albanaise). Cette diffusion fut le dernier acte de propagande avant l’intervention de l’OTAN qui bombardera massivement la Serbie, empêchant celle-ci de défendre son propre territoire.

    Le Monde diplomatique, supplément mensuel du Monde, a d’ailleurs reconnu tout cela dans un article étonnant (et courageux) intitulé « Le plus gros bobard de la fin du XXè siècle ». Il va même assez loin dans le processus de vérité, citant des extraits du Monde de l’époque, et appuyant sans pitié sur le sujet : « Loin d’être des internautes paranoïaques, les principaux désinformateurs furent les gouvernements occidentaux, l’OTAN ainsi que les organes de presse les plus respectés. Parmi eux, Le Monde. »

    Kossovo.jpgSur ce sujet on peut aussi se reporter à l’excellent livre de Nikola Mirkovic : Le martyre du Kosovo.

    Toute cette triste affaire aura, contrairement à ce qui avait été annoncé vigoureusement à l’époque, abouti à la création d’un nouvel État qui a autoproclamé son indépendance en 2008. Les Américains y sont solidement installés, ont construit une de leurs plus grandes bases européennes, appelée Camp Bondsteel et maintiennent sous perfusion une économie inexistante.

    Ce sont d’ailleurs eux qui ont organisé le rapatriement des djihadistes de Syrie. L’ambassadeur américain à Pristina a salué cette opération, la qualifiant « d’exemple important à suivre »…

    Espérons que non !  ■   

    Retrouvez l'ensemble des chroniques syriennes d'Antoine de Lacoste parmi les articles de dans notre catégorie Actualité Monde.

  • « Amo de moun païs… »

    par Louis-Joseph Delanglade 

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    « L'âme du pays perdure grâce à sa dimension tellurique ... » 

    Certains s’extasient sur les prestations fortement médiatisées de la jeune Greta Thunberg, laquelle, après Davos et l’Elysée, a de nouveau été exhibée le 15 avril, à Strasbourg cette fois et devant les députés européens : spectacle pathétique de cette adolescente suédoise sans doute manipulée par son entourage familial et certainement instrumentalisée par des groupes de pression écologistes pour lesquels le « renouvelable » est un business comme les autres. Tout se passe désormais comme si un catéchisme vert avait remplacé le défunt catéchisme rouge, celui-là même que brandissaient naguère ceux dont les plus ardents des activistes climatiques d’aujourd’hui sont les héritiers. Prophètes de l’apocalypse, rien ne les arrête, surtout pas l’échec probable ou avéré, à tout le moins l’impasse évidente, des solutions qu’ils proposent, de l’éolien au solaire en passant par la voiture électrique. 

    image.jpgOn se souvient du fameux « Notre maison brûle » de M. Chirac (Johannesburg, 2002) : belle image (sans doute inspirée par l’étymologie grecque, « oïkos », du mot écologie) mais de peu d’effet politique car chacun habite d’abord chez soi. Certes, les frontières n’ont pas arrêté le nuage de Tchernobyl, mais, s’il est des problèmes qui nécessitent de solides accords internationaux, cela n’a rien à voir avec ces grands-messes du messianisme vert, comme l’Accord de Paris sur le climat (2016), à la suite desquelles l’engagement contracté fait l’objet d’un respect inversement proportionnel à la foi et à l’émotion orchestrées par leur mise en scène. Qu’on le veuille ou non certains Etats, au demeurant peu nombreux, ont le pouvoir de faire la pluie et le beau temps. Et ces Etats, jaloux de leur souveraineté, c’est-à-dire d’abord de leurs frontières, restent maîtres de l’avenir écologique. 

    Mieux, ces frontières qui perdurent, ces limites qui déterminent l’en deçà et l’au-delà de chaque pays, restent à ce jour le meilleur moyen de se protéger des pollueurs, prédateurs, indésirables et envahisseurs de tout ordre. Voilà sans doute qui dérange nos écolos dont l’approche mondialiste minore fortement la dimension proprement humaine et enracinée d’une authentique écologie. Pour parler de la seule France, on ne peut nier que paysages, villages et villes ont acquis au cours des siècles et hors progressisme industriel une apparence forcément liée à nos cultures provinciales et à notre civilisation. Qui n’en veut plus de ces différences essentielles si ce n’est l’idéologie mondialiste basée sur la finance et les flux migratoires, idéologie pour laquelle les frontières nationales et l’enracinement local qu’elles permettent constituent des obstacles à abattre ? Voilà donc nos écolos, quoi qu’ils puissent prétendre par ailleurs, complices objectifs d’un libéralisme débridé, qui s’accommode fort bien de leurs options sociétales. 

    588451919895_m.pngLes mondialistes de tout poil font ainsi cause commune dans une sorte de libéralo-libertarisme dont le seul adversaire reste les tenants de la souveraineté nationale, garante de frontières à l’intérieur desquelles vivent ces subdivisions territoriales léguées par l’Histoire que d’aucuns (un Mistral, un Barrès, un Maurras) dénommaient si joliment les petites patries. Relisons les premiers vers du Calendau de Frédéric Mistral (la fameuse « invocation ») : l’âme du pays, en l’occurrence de la patrie provençale, incarnée dans les hommes et les événements historiques, cette âme perdure grâce à sa dimension tellurique : elle est la terre elle-même, au sens large, la « terro maïre » (la terre mère). Cette âme, Mistral, grand admirateur de Lamartine, nous dit qu’elle est dans le fleuve, le vent, la forêt ou encore les calanques de sa Provence. Peut-il y avoir message plus écologique que celui qui fait de la nature, donc de la défense de son intégrité par tous les moyens, le siège de l’âme de la patrie ?   

  • Quand France Inter finit par avouer la vérité sur le feuilleton euro-britannique : L'Europe otage du Brexit ! Écoutez !

     
    Le premier ministre britannique Theresa May à son arrivée à Bruxelles pour le sommet européen sur le Brexit
     
    Le premier ministre britannique Theresa May à son arrivée à Bruxelles pour le sommet européen sur le Brexit © AFP / Dursun Aydemir / ANADOLU AGENCY

    Cliquez sur l'image. Après écoute revenir sur LFAR

    5 minutes.

    France Inter

    L'Europe otage du Brexit

    LA CHRONIQUE DE JEAN-MARC FOUR

  • Sommet populiste à Milan : vers une nouvelle Europe ?

    Par Nicolas Gauthier

    296519203.jpgUn excellent article lu dans Boulevard Voltaire du 9 avril. Des échos tout récents qui nous parviennent directement d'Espagne nous portent à croire que ce dernier pays est désormais en chemin pour rejoindre ses voisins impatients de construire une nouvelle Europe sur ses bases historiques et populaires.  LFAR

    « Sale temps pour Jean Monnet ... »

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    Lundi 8 avril 2019, sale temps pour Jean Monnet, certes l’un des pères fondateurs de l’Europe, mais agissant plus pour les intérêts américains que ceux des Européens. Marie-France Garaud l’affirmait il y a longtemps, Philippe de Villiers le confirme aujourd’hui. Ce lundi, qui pourrait demeurer fameux, a donc vu la rencontre au sommet de quatre leaders populistes – Olli Kotro (Les Vrais Finlandais), Jörg Meuthen (porte-parole de l’AfD allemande), Anders Primdahl Vistisen (Parti populaire danois) – sous la houlette du ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini.

    En ligne de mire de cette famille enfin recomposée ? Le couple franco-allemand, pas vraiment en forme, sachant qu’Angela Merkel et Emmanuel Macron ne sont pas tout à fait dans des situations de politique intérieure leur permettant de tutoyer les anges. À propos de couple, celui que forme Matteo Salvini et Marine Le Pen était fortuitement amputé de moitié, la présidente du Rassemblement national étant retenue en France – impératifs de campagne électorale obligent.

    Assez logiquement, Le Figaro s’interroge : « Le Pen et Salvini sont en rivalité pour le leadership des partis populistes en Europe. » Tout cela n’est pas neuf. En 1972, c’est grâce au MSI italien que le FN français prend son envol, tandis que le rapport de force évoluera ensuite dans le sens contraire. Aujourd’hui, si l’antériorité campe de ce côté des Alpes, la dynamique engendrée par un début de prise de pouvoir se situerait désormais plutôt de l’autre. On a connu pire en matière de querelles de préséance ; tant ces deux-là ont de commun.

    Il y a l’âge, bien sûr, les ayant tous deux conduits à bousculer leurs formations politiques respectives. Au risque de tuer le père – pour elle, ce n’est pas totalement une clause de style –, Marine Le Pen a rénové le Front national de fond en comble. Tandis que Matteo Salvini faisait de même de la Ligue du Nord, faisant passer ce mouvement d’une sorte de séparatisme empreint de mépris vis-vis du Sud à un parti devenu italo-italien, plus nationaliste que régionaliste.

    Sur la question de l’euro, ils ont également dû modifier leur ligne, principe de réalité aidant. D’abord alerter les peuples sur les dangers de cette monnaie unique, avant d’en revenir à des positions moins tranchées ; menacer de quitter l’Union européenne pour ensuite proposer de la subvertir de l’intérieur : la politique demeure toujours l’art du possible. Mieux, Matteo Salvini et Marine Le Pen paraissent avoir aussi intégré ce fait majeur : le populisme est avant tout un style plus qu’un programme ; un contenant plus qu’un contenu politique. Lequel « style » consiste, principalement, en ceci, tel qu’assez justement défini par le politologue Ilvo Diamanti, cité par Libération de ce 7 février : « Matteo Salvini est l’interprète des humeurs du pays. Il s’adresse à ceux qui expriment rage, ressentiment et rancœur contre tout et tous ; comme le Mouvement cinq étoiles, il joue sur le climat antipolitique de la société italienne. »

    « Tout et tous », ce sont évidemment les élites, qu’elles soient politiques ou médiatiques. Lesquelles devraient, d’ailleurs, s’interroger sur ce désamour de plus en plus flagrant. Le peuple est peut-être injuste mais, en démocratie, il est tout de même censé avoir le dernier mot ; surtout lorsqu’il se rend compte que, non content de gouverner « sans » lui, le Système gouverne « contre » lui. Ainsi, et toujours à propos de l’alliance conclue avec le M5S, Salvini ne fait que reproduire – succès à la clef – ce que Le Pen a tenté d’initier lors de l’entre-deux tours de la dernière élection présidentielle. Si ce « Système », concept à base de « bonne gouvernance » et de « cercle de la raison », tel que circonscrit par Alain Minc, tend à réunir, en France comme en Italie, les vainqueurs de la mondialisation, majoritairement issus des bourgeoisies de droite et de gauche, il est tout aussi logique que les populistes tentent, eux aussi, d’unir les peuples de gauche et de droite. Plus qu’une réflexion programmatique, un simple réflexe de survie.

    Les populismes européens à la croisée des chemins ? Nous n’en sommes pas loin. Et le « Système » dans l’impasse ? Nous n’en avons jamais été aussi près.  

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    Journaliste, écrivain