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Les européennes, le referendum dont Macron ne voulait pas

 

296519203 - Copie.jpgUne tribune de Régis de Castelnau

Nous savons les idées de Régis de Castelnau éloignées des nôtres. Peut-être bien opposées sur de nombreux sujets. Mais nous trouvons fort à propos les réflexions qu'il vient de publier dans Causeur [22.05]. Même si nous devrions en discuter ou rejeter un certain nombre.  LFAR   

 

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Voulez-vous oui ou non faire battre Emmanuel Macron ?

Les élections européennes sont massivement considérées par les Français comme sans intérêt. Il est vrai que leur portée institutionnelle et opératoire est indiscernable.

Le fonctionnement de la formidable usine à gaz qu’est devenue l’Union européenne reste tout à fait opaque, et ne persiste que le sentiment confus d’avoir affaire à une bureaucratie lointaine, où le parlement élu au suffrage universel n’est là que pour faire joli. Et comme d’habitude on va aller voter, ou pas, pour des raisons de politique intérieure. Et cette fois-ci, les enjeux du scrutin du 26 mai prochain sont sur ce point particulièrement intéressants.

Ce que révèlent les européennes

Revenons sur celui du 25 mai 2014 pour rappeler que le Front national y fut premier avec près de 25 % des suffrages exprimés, laissant l’UMP quatre points derrière et le PS à 14 %. Si cette « victoire » du FN, contrairement aux avertissements des Cassandre, n’a pas abouti à l’instauration d’un régime fasciste dans notre pays, elle a eu d’importantes conséquences politiques. Se sont imposées alors plusieurs évidences.

Tout d’abord que la catastrophe Hollande rendait impossible sa réélection. Ensuite que Marine Le Pen serait au deuxième tour de la présidentielle 2017, mais ne pourrait l’emporter au deuxième. Que le candidat de droite qualifié avec elle serait assuré d’être président. Il fallait donc se préparer, et pendant que l’UMP, qui avait pourtant un boulevard devant elle, trouvait astucieux d’organiser une primaire imbécile, les grands intérêts représentés par l’alliance de la haute fonction publique d’État et de l’oligarchie économique mettaient semble-t-il en branle le processus qui allait aboutir à l’installation d’Emmanuel Macron à l’Élysée.

Des élections nationales

Nous ne reviendrons pas en détail sur ce qui s’est passé, mais cette illégitimité initiale a évidemment nourri aussi la crise politique et institutionnelle très grave que connaît la France depuis maintenant six mois. Elle voit un président solitaire mener une politique contraire aux intérêts du pays, brader son patrimoine, instrumentaliser justice et police pour protéger ses amis et mettre en œuvre une répression sans précédent depuis la guerre d’Algérie. Sans oublier le plus inquiétant : l’instauration systématique de dispositifs répressifs portant atteinte aux libertés publiques fondamentales.

C’est bien dans ce contexte national qu’interviennent les prochaines élections européennes. Qui auront pour seul enjeu politique la réalisation d’un sondage grandeur nature et la cristallisation d’un rapport de force politique en France. Emmanuel Macron, se jetant personnellement dans l’arène, a consacré le caractère binaire du choix, où le verdict au soir du 26 mai sera simple pour lui : gagnant ou perdant.

Le Rassemblement national en Marche ?

Soit la liste dirigée par la calamiteuse Nathalie Loiseau termine première, et dans ce cas le président de la République se sentira renforcé et légitimé pour reprendre de plus belle la politique mise en œuvre depuis deux ans – avec poursuite du démantèlement de l’État-providence, aggravation de la crise sociale et dérives liberticides.

Soit la liste LREM est seconde ou – on ne sait jamais – troisième, et dans ce cas Emmanuel Macron essuiera une vraie défaite. Rapport de force, perspectives nouvelles et étape franchie dans la marche pour effacer les conséquences de l’opération de 2017, et fermer le plus tôt possible la parenthèse de l’installation au sommet de cet homme.

Essayons d’imaginer les conséquences politiques d’une telle situation. Il n’y a pas actuellement de front anti-Macron et c’est bien le problème. S’il s’agit de le constituer, le Rassemblement national (RN) est et restera une force incontournable. Certes, il y a l’objection non négligeable selon laquelle le RN et Macron seraient des jumeaux symétriques, et que le président, rêvant de rejouer avec son meilleur ennemi le match de 2017 en 2022, ferait tout pour le mettre en avant.

En est-on si sûr ? N’est-ce pas là enrober ses échecs des formules consolatrices ? Car enfin, si le pouvoir, comme l’avait fait François Mitterrand avec le Front national en 1983, cherchait à valoriser le Rassemblement national, on en trouverait quelques traces. Or, que constate-t-on, sinon le traitement judiciaire pas vraiment tendre infligé au RN par la justice. À base de convocations chez le psychiatre, de saisies des dotations d’État, de perquisitions et collections de mises en examen qui relèvent d’un singulier acharnement. Notons aussi la confortable mansuétude judiciaire dont semblent bénéficier les amis d’Emmanuel Macron.

Quelle défaite pour Emmanuel Macron ?

Il y aurait ensuite une différence majeure entre 2017 et 2022 avec une offre similaire. Macron a révélé son projet de dévastation sociale, de liquidation de la souveraineté et de répression des libertés. Le peuple français en a fait l’expérience. Tout le monde sait bien, Marine Le Pen et ses amis en tête, qu’elle ne peut l’emporter dans cette configuration, sauf avec la constitution d’un rassemblement qui serait tout autre chose que le RN tout seul. D’ici 2022, reclassements et changements sont inéluctables.

Alors comment se présente le scrutin du 26 mai pour ceux qui combattent la politique du président de la République ? Comme un choix à deux branches :

Faut-il voter contre Macron ? Si oui, n’importe quel choix hors de LREM fera l’affaire.

Faut-il battre Macron ? Le mettre en minorité et lui faire subir une lourde défaite politique, porteuse d’avenir ? Dans ce cas il n’y a pas 36 solutions…

Front républicain ?

S’il reste – en termes de fonctionnement et d’organisation – une épicerie familiale déplaisante, le RN, tout en n’étant pas un parti de masse, bénéficie d’un électorat populaire solide. Qui représente un Français sur quatre, voire sur trois. Ce sont ceux-là qui comptent et il serait peut-être opportun d’arrêter de les insulter et de les diaboliser pour commencer à les écouter. Et aussi à leur parler.

Ceci n’est pas un appel à voter pour la liste conduite par Jordan Bardella, ni un ralliement à un mouvement ou une renonciation au « no pasaran » qui a structuré les engagements d’une vie. Pas même une information sur ce que fera l’auteur dans l’isoloir. Mais un appel à la réflexion à partir de l’exposé de la réalité d’une situation politique particulière, conséquence de l’opération de 2017. Faut-il choisir de refuser cette évidence ? De faire d’un aveuglement une vertu cardinale ? Est-il vertueux de s’inventer des périls imaginaires pour ne pas affronter des menaces bien réelles ? Il vaut mieux participer au combat de l’époque en se donnant les moyens de le livrer. Ce n’est qu’à cette condition que l’avenir politique reste ouvert. Le 26 mai il ne s’agira pas de voter contre Macron, mais bien de battre Macron. Ce qui nous engagera ensuite, assurés de nos priorités, de construire une force qui évite aussi bien un ralliement au RN qu’une sortie de l’histoire politique.   

Régis de Castelnau
Avocat

Commentaires

  • " Macronum occidere nolite timere bonum est", (politiquement s'entend). En politique il convient de retenir les objectifs les plus pressants et les plus pertinents. Une défaite de Macron aux européennes marquerait la fin de la supercherie montée par des hommes d'affaires et des media pour faire élire leur mulet politique. On ne peut qu'espérer une exaspération suffisante des électeurs pour réaliser qu'il est temps de trancher le nœud gordien du chaos inventé par Mitterrand afin de faire peur sans risque.. Les européennes sont le moment idéal pour le faire car la stase politique de l'UE n'en sera que marginalement modifiée, géopolitique oblige, tout en bouleversant bien opportunément les postes, alors que la situation française sera, elle, impactée à la fois symboliquement, et dans la légitimité des forces en présence. Autrement dit le fouet changerait de main.

  • Depuis plus de 40 ans la "gauche" et la "droite", les deux faces d'une même médaille, nous emmènent dans la même direction, celle du projet européiste-mondialiste. La politique ne se jugeant que au vu de ses résultats , ceux ci sont accablants pour la France et les français
    L'oligarchie mondialiste se défend bien , mais tout dépend de nous : votons utile sans hésitation, sans nous disperser
    Un vote massif contre Macron et sa politique mortifère s'impose.
    La ligne de fracture politique est aujourd'hui entre les patriote-souverainiste-identitaires et les européiste-mondialiste-immigrationistes

    Le choix est facile et s'impose à nous pour sauver la France !...………....




    !

  • Pour construire une autre Europe, respectueuse des nations et de leurs identités, il faut abattre cette UE technocratique qui est le contraire de la prospérité, le contraire de la démocratie, le contraire de la protection des populations, le contraire de la solidarité, le contraire de la paix.
    Cette UE ne promeut pas la paix et la solidarité entre Européens : elle organise au contraire une concurrence générale
    Cette UE n’est pas européenne, elle n’est qu’un maillon de la mondialisation
    Cette UE ne protège pas les peuples européens : elle veut au contraire les diluer et les remplacer
    L’union nécessaire des Européens est une évidence. Parce qu’ils constituent une civilisation. Parce qu’ils ont la même culture religieuse. Parce qu’ils cultivent les mêmes mœurs européennes. Parce qu’ils pratiquent des langues de même origine indo-européenne. Parce qu’ils appartiennent à la même race. Parce qu’ils sont menacés sur leur territoire, en tant que peuples et en tant que civilisation. Mais cette union entre Européens suppose de combattre l’UE, de la subvertir et de la remplacer…

  • Les électeurs qui s'exprimeront dimanche prochain en connaissance de cause seront rares. Ce scrutin doit servir avant tout à dégager des majorités (relatives) au Parlement de Strasbourg.

    Les députés hors-groupe ou non-coalisables ne participeront qu'à la cantine. Les coalitions minoritaires n'auront d'autre choix que de faire du lard (c'est très bien payé) ou faire de l'obstruction pour les archives TV internes. Le FN est de notoriété publique un passager clandestin de l'Europarlement qu'il suce.

    Qui est en France capable d'anticiper le programme ou l'axe d'effort des groupes parlementaires reconstitués ? En tout cas pas moi, sauf peut-être pour le groupe des écologistes parce que Jadot a un discours bien articulé, même si on peut discuter point par point.
    Table des groupes ici :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Groupe_politique_du_Parlement_europ%C3%A9en

    Ramener le scrutin à une sanction de l'exécutif n'a pas l'air de mobiliser grand monde si déjà 60% du corps électoral va à la pêche. Les 24% de Bardella seront à pondérer de la participation. Les 60% sont au même niveau que le soutien national aux Gilets jaunes. Coïncidence ?

    Reste l'option référendum macronien.
    N'oublions pas que ce sont les ministres et ceux de Matignon en tête qui vont encaisser le choc. Macron et ceux de l'Elysée après les palinodies de fausse contrition retomberont sur leurs pieds et prépareront la réélection de 2022, à nos frais, clientélisme oblige !

  • Il est absolument excellent, en tout cas, que les élus RN/FN pillent tant qu'ils peuvent l'eurocratie et profitent de son bureaucratisme pour se financer. En fait, le RN ne fait que reprendre qu'une toute petite partie de ce que la France, bonne fille, verse à l'Union européenne. C'est déjà ça.

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