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Actualité Monde - Page 105

  • L'affligeante, inconsciente et dangereuse « indignée », maire dont Barcelone est affligée...

     

    Mur-bleu gds.jpgAda Colau, « indignée » et maire de Barcelone, a tenu des propos enflammés sur l'immigration en général, et, en particulier, sur ceux qu'elle et la gauche caviar/bobo appelle des « migrants », alors qu'ils ne sont que des envahisseurs déguisés. « Vous êtes chez vous, chez nous ! » a-t-elle lancé, à un moment où chez elle, manifestement, le lyrisme (?) l'emportait sur la raison et, pour parler net, l'hystérie sur la réflexion et le simple bon sens.

    Cette « indignée » et maire de gauche, soutenue par l'extrême gauche, a proposé, lors de la même envolée qu'elle a voulue lyrique - alors qu'elle n'est que du « grand n'importe quoi » - la création d'un réseau de « villes-refuges » européennes pour les « venus d’Afrique » : « C'est un souhait, c'est une intention, c'est un appel à d'autres villes », a -t-elle déclaré, le samedi 18 février. 

    3959960461.jpgCette pasionaria aux propos déments s'inscrit donc dans les pas du démago Mitterrand, qui, dans sa campagne électorale de 81, avait lui aussi, cédé à l'incantation : « Venez à nous, nous travaillons pour vous ! » avait-il déclaré à l'adresse des immigrés, à qui il disait, lui aussi, « vous êtes chez vous, chez nous ». On voit le résultat. Si les banlieues votent bien à gauche à 92/93%, on voit aussi des quartiers entiers sans femmes dans les rues, parce que les femmes ne sortent pas ; où, lorsqu'elles sortent, beaucoup le font voilées de la tête au pied, en contradiction flagrante avec la loi ; où, sur les parkings des cités et banlieues, les belles voitures abondent, alors qu'on y est au chômage à plus de 60%, et qu'on y touche en masse le RSA, quand le trafic de drogue génère un revenu quotidien de 90.000 euros, et les morts qui vont avec : dernier épisode, le rocambolesque rodéo/western de l'A55, à Marseille, où deux voitures ont pris en chasse, à 150 km/h, un troisième véhicule, tuant son occupant en lui tirant dessus, à travers - si l'on peut dire - les passants qui rentraient tranquillement chez eux !

    Ada Colau semble atteinte du syndrome de Munich, où de naïfs Bavarois étaient venus à la gare avec des panneaux « Willkommen » pour accueillir des réfugiés syriens, auxquels s'étaient mêlés, bien sûr, des gens de Daech. On ne devait s'en rendre compte qu'après, à Cologne, pour le réveillon du Nouvel An, ou à Berlin, sur le marché de Noël, et dans deux ou trois autres endroits. Depuis - comme c'est curieux !... - on ne voit plus d'Allemands se balader avec les même panneaux « Willkommen » ; et l'adhésion à la coalition CDU/CSU de l'inconsciente Angela Merkel est passée sous la barre des 30% ! Vous avez dit bizarre ?

    Tournons nos yeux vers le Royaume-Uni : on a vu, lors des JT du soir (TF1 et France 2) ces quartiers entiers où des tribunaux islamiques rendent la loi... islamique ! La Charia, si vous préférez...

    Tournons-les maintenant vers l'Irak : les Assyriens, ou Chaldéens, premiers habitants et propriétaires du pays, héritiers des antiques Ninive et Babylone, vivaient sur leur terre depuis plus de 3.000 ans. Devenus chrétiens, ils avaient été envahis par l'Islam, mais restaient malgré tout largement plus d'un million, voire un million et demi, sous Saddam Hussein. Sont-ils encore 300.000 aujourd'hui ? Ou, même, seulement 200.000 ? Les autochtones, les indigènes, ont dû fuir l'Islam, totalitaire, persécuteur et intolérant, et partir pour le Canada, la France, les Etats-Unis...

    Ada Colau sait-elle tout cela ? A moins qu'elle n'ait pas la télé ou la radio, chez elle ? A moins qu'elle ne sache pas lire ?

    Est-ce tout cela que veut, pour sa ville, cette pauvre inconsciente d'Ada Colau ?

    Qui sait : si son rêve se réalise, « à la Merkel », et que Barcelone et la Catalogne se remplissent de gentils petits bisounours immigrés qui, tôt ou tard, tomberont le masque - eux qui sont très majoritairement musulmans - alors, peut-être que, dans quelques siècles, les descendants des Catalans et Barcelonais d'aujourd'hui se retrouveront à Vancouver, Vladivostok ou Johannesburg, leur ville et pays d'origine étant devenu une république islamique. 

  • « La France n’a pas colonisé l’Algérie. Elle l’a fondée »

     

    Par Xavier Scott 

    « On l’oublie souvent mais l’identité algérienne n’existait pas avant 1830. » Cette utile et intéressante mise au point a été publiée dans Boulevard Voltaire [18.02].

     

    images.jpgCes mots ne viennent pas d’un nostalgique de l’Algérie  française  mais de Ferhat Abbas, ex-leader FLN et président de la  République algérienne du temps du GPRA.

    On l’oublie souvent mais l’identité algérienne n’existait pas avant 1830. Jusqu’au VIIIe siècle, les populations qui y vivaient étaient d’origine phénicienne, berbère, romaine et de religion majoritairement chrétienne. Ce sont les Arabes, peuple nomade venant du Moyen-Orient, qui ont envahi toute l’Afrique du Nord et converti de force toutes ces populations. Ainsi, et après quelques siècles de domination arabo-islamique, il ne restait plus rien de l’ère punico-romaine.

    Plus tard, au XVIe siècle, en profitant du chaos répandu par les Espagnols, mais aussi en soufflant habilement sur les nombreuses divisions existant entre les différentes tribus de la région, les Ottomans en prirent le contrôle avec Alger pour capitale.

    C’est alors que se développa, pendant près de 300 ans, la piraterie barbaresque, arraisonnant tous les navires de commerce en Méditerranée, permettant, outre le butin, un trafic d’esclaves chrétiens, hommes, femmes et enfants. 

    Ainsi, dans l’Alger des corsaires du XVIe siècle, il y avait plus de 30.000 esclaves enchaînés. 

    Plusieurs tentatives de destruction de ces bases furent alors entreprises. D´abord par Charles Quint, à l’action duquel succédèrent les bombardements anglais, puis ceux des Néerlandais et même ceux de la jeune nation américaine également victime de ces perfidies…

    Toutefois, seul le débarquement des troupes françaises en 1830 mit fin définitivement à trois siècles d’atrocités. 

    Par la suite, et à l’inverse des autres puissances  colonisatrices, comme les  Américains avec les Indiens ou les Britanniques avec les Aborigènes ou encore les Turcs avec les Arméniens, la France ne massacra pas les peuples qu’elle venait de conquérir. Au contraire, la France soigna, grâce à ses médecins, toute la population, amenant cette dernière de moins d’un million en 1830 à dix millions en 1962. De plus, la France draina, assécha, fertilisa des sols à l’abandon depuis des siècles, transformant une agriculture moyenâgeuse en une agriculture riche, prospère et exportatrice.

    La France respecta aussi la langue arabe, l’imposant même au détriment du berbère, et respecta la religion musulmane.

    Bien entendu, la France ne faisait pas dans la philanthropie, mais cela n’enlève rien au fait qu’elle a réussi à désarmer les différentes tribus et mis en place une infrastructure durable (encore utilisée aujourd’hui), qui a été  capitale  pour  l’État  naissant de l’Algérie. Par ailleurs, le nom même du pays a été donné par la France en 1839 : jusqu´alors, il était officiellement appelée « le pays de Barbarie ».

    In fine, renier l’œuvre de la France, c’est logiquement renier l’Algérie en tant qu´État unifié et souverain.   

  • Histoire & Actualité • Macron en Algérie : un crime contre la vérité En Marche pour caresser un certain électorat

    Emmanuel Macron accueilli par le chef de la diplomatie algérienne. Sipa 

     

    Par Bernard Domeyne.

    En visite en Algérie, Emmanuel Macron a qualifié la présence française dans le pays (1830-1962) de « crime contre l'humanité ». Une ficelle électoraliste aussi grosse que honteuse. La critique qui en est faite ici [Causeur, 16.02] est, en elle-même, pleinement justifiée. Elle confirme les analyses déjà publiées sur ce triste sujet dans Lafautearousseau. S'il en est un pour qui patriotes et royalistes ne voteront pas à la présidentielle, c'est bien, en toute certitude, Emmanuel Macron.  LFAR

     

    « C’est un crime. C’est un crime contre l’humanité. C’est une vraie barbarie, et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face en présentant aussi nos excuses à l’égard de celles et ceux vers lesquels nous avons commis ces gestes »

    Voici ce qu’a affirmé, en Algérie, Emmanuel Macron, candidat autoproclamé à la Présidence de la République Française, lors d’une interview au média local Echorouk News.

    Lyautey et Goering, même combat !

    Crime contre l’humanité. Si les mots ont un sens, cela veut dire que l’on met sur le même plan qu’Adolf Hitler, Joachim von Ribbentropp, Hermann Göring, Ernst Kaltenbrunner, Wilhelm Keitel, Alfred Rosenberg, les Français Jacques Cartier, Joseph-François Dupleix, Louis Antoine de Bougainville, Thomas Robert Bugeaud, et les maréchaux Joseph Simon Gallieni et Hubert Lyautey entre autres. Et bien entendu les penseurs de ce crime contre l’humanité, Colbert, Duplex, Jules Ferry et tant d’autres…

    Il conviendra donc, si l’on suit ce bel esprit, de débaptiser toutes les rues, tous les lycées Jules Ferry, les places Lyautey, les avenues Gallieni…

    Avec ces propos dont le moins que l’on puisse dire est qu’ils sont navrants, on voit bien où le candidat autoproclamé veut en venir : au vote des musulmans des banlieues, bien sûr. Un électorat à caresser dans le sens du poil.

    Ces propos révèlent qui est Emmanuel Macron, que beaucoup fantasment comme un homme providentiel, au-dessus des querelles partisanes… C’est clairement un héritier de François Hollande, un socialiste qui a inspiré le quinquennat, et il sera prêt, lui aussi, à crier, « reviens, Léonarda ! » et à faire dans la contrition pour s’attirer les bonnes grâces des indigènes de la république, qui, c’est sûr, veulent beaucoup de bien à la France…

    Des crimes de guerre largement partagés

    Puisqu’il s’agit de l’Algérie, il convient toutefois de rappeler quelques vérités historiques. Que jusqu’en 1818, l’un des repaires des pirates barbaresques qui infestaient la Méditerranée depuis trois siècles, était précisément le port d’Alger, célèbre pour son marché aux esclaves, et que deux pays occidentaux, avant la France, avaient fait la guerre au Dey d’Alger pour faire cesser – outre la piraterie – ce qui était, précisément, un crime contre l’humanité, l’esclavage subi par les chrétiens et les chrétiennes. Les États-Unis, on le sait peu, ont fait la guerre aux barbaresques de 1801 à 1805, puis à nouveau en 1815 ; les Anglais en 1818, toujours pour libérer les esclaves chrétiens.

     

    J’ai grandi sous la présidence du Général de Gaulle. J’ai 59 ans. Je ne suis pas d’origine pied-noir. Alors que les armateurs nantais et bordelais s’enrichissaient dans le commerce triangulaire, mes aïeux crevaient de faim dans les Hautes-Alpes. Je ne me sens, contrairement à Emmanuel Macron, en tant que Français, coupable de rien, de rien du tout, et je n’ai d’excuses à faire à personne.

    Jacques Cartier, Bougainville, Lyautey… Le père Bugeaud et sa casquette… Tous ces héros ont peuplé mon enfance. Car jamais personne ne pourra me faire avaler – car il s’agit bien de cela – que ces héros, dont certains, je pense à Gallieni et Lyautey, ont sauvé la France et son empire durant la Guerre de 1914-18, sont des criminels contre l’humanité. Jamais leur image ne pourra être associée aux bouchers des camps d’Auschwitz et de Treblinka.

    Une ambition pour la France ?

    Je ne suis pas en train de dire que la France n’a rien à se reprocher. Notre pays n’a pas su mener la décolonisation, celle de l’Indochine, celle de l’Algérie. Des crimes de guerre ont été commis. Mais ces crimes de guerre ont été largement partagés : le Viet-Minh et le FLN aussi ont du sang sur les mains, du sang français, comme l’armée française a sur les siennes du sang vietnamien et algérien.

    C’était il y a longtemps. Les sujets, les enjeux, désormais, sont ailleurs. Il serait peut-être temps d’en parler.

    Il paraît que M. Macron serait un philosophe. Qu’il serait un littéraire. En tout cas, ce n’est sûrement pas un historien.

    Pour qu’Emmanuel Macron devienne Président de la République, il faudrait qu’à côté de l’ambition et du sens des affaires qu’on apprend à l’École Nationale d’Administration, il ait aussi de l’ambition pour la France ; une vision.  Cela s’appelle le sens de l’histoire. 

    Bernard Domeyne
    docteur en histoire.

  • Sa Majesté Kim III, roi communiste de Corée du Nord, lance la foudre

     

    Mur-bleu gds.jpgKim Jong Un, le troisième représentant de la dynastie marxiste-léniniste de cette pauvre Corée du Nord, s'appelle - cela ne s'invente pas ! - « Nuage vertueux ». Il a succédé à son père Kim II (dit Kim Jong Il, ou « Cher dirigeant », ou « Dirigeant Bien Aimé), lequel succédait à son père, Kim 1er, fondateur de la dynastie : de son vrai nom Kim Il Sung, appelé rien moins que « Grand Leader », « Président éternel » ou encore - allons-y gaiment ! - « Professeur de l'humanité toute entière ». Rien que ça ! Modestes s'abstenir...

    Il y a aussi Castro, qui a « passé » le pouvoir à son frère ; Loukachenko, en Biélorussie, qui prépare son fils à lui succéder (Gorbatchev l'annonçait déjà en 2011 : en public, il « tient Kolia (son fils) par la main, il se prépare un successeur sans le cacher, comme si c'était le Royaume de Biélorussie » ...

    Ces trois régimes marxistes-léninistes instaurant, curieusement, une monarchie, cela nous avait déjà interpellé quelque part, comme disent les précieux ridicules pédagogistes-bobos, et dès 2010*

    Voir, en effet, des héritiers de Karl Marx - ou prétendus tels - rejoindre Franco, qui a, lui aussi, réinstauré la royauté en Espagne, avouez que cela a de quoi laisser pantois ! On aimerait demander son avis à Olivier Besancenot, lui qui disait que « ce qu'il nous fallait c'était une bonne vieille révolution » : une révolution, mais qui, si ça se trouve, nous remettrait un roi ? Pourvu qu'il  ne ne soit pas du même type qu'en Corée, qu'à Cuba ou qu'en Biélorussie, on aurait envie de lui répondre : chiche !

    Allons, revenons aux choses sérieuses, et observons ce qui se passe du côté de la monarchie marxiste etc.… de Corée du Nord.

    D'abord, « Nuage vertueux » a fait tirer un missile balistique samedi dernier (le 11 février, à 23h55, heure française, pour qui aime la précision). Tiré de la base aérienne de Banghyon (ouest de la Corée du Nord) l'engin a parcouru environ 500 kilomètres avant de tomber en mer du Japon...

    Ensuite, le même « nuage », toujours « vertueux », a fait exécuter, tout simplement, son demi-frère, à l'aéroport de Kuala Lumpur, en Malaisie : Kim Jong-Nam, 45 ans, fils aîné du dirigeant défunt Kim Jong-Il, vivait depuis des années en exil. Il a vraisemblablement été empoisonné par deux femmes qui auraient pris la fuite en taxi ; certains médias ont évoqué des aiguilles empoisonnées, d'autres parlent d'un liquide lancé au visage de la victime. 

    Rien de nouveau sous le soleil - le « soleil rouge drapé de deuil » comme l'a si justement écrit Jacques Julliard : Trotsky, poursuivi par les sbires de Staline jusqu'au Mexique où il s'était réfugié, et où il pensait lui avoir échappé, fut, lui, massacré en 1940, d'un coup de piolet à l'arrière du crâne. Finalement, sur l'échelle de l'horreur, on dira ce qu'on voudra, mais « Nuage vertueux » est un tout petit peu moins sauvage que Staline, non ? Il y aurait comme une légère évolution, oh, très légère, dans les moeurs !

    Bon, d'accord, le résultat ne change pas, mais tout de même...  

    Lire aussi dans Lafautearousseau ... 

    Ces monarchies que l'on instaure : Kim Jong-il prépare l'arrivée du petit prince rouge.

    Ces monarchies que l'on instaure : le Tsar Loukachenko, et le tsarévitch de cinq ans, son petit-fils.

     
  • Le mystère de l’élection

     

    par Ph. Delelis

     

    REGIME DES PARIS - HUMOUR  Une élection très importante a eu lieu le week-end dernier, en prélude à d’autres qui se succèderont cette année. C’est l’occasion de s’arrêter un instant sur ce phénomène assez singulier qui consiste, pour un ensemble d’êtres conscients, à désigner l’un d’entre eux pour l’investir d’une mission particulière, quelquefois surhumaine.

    Le sacre démocratique de l’élection n’est pas moins mystérieux que l’investiture divine des anciens monarques. Qu’est-ce qui fait que tel ou tel candidat se distingue ? Qu’est-ce qui fait qu’il est « choisi », au sens premier du terme (electio : le choix) ? Il y a bien sûr ce qu’il dit, mais les plus grands orateurs ne sont pas nécessairement élus.

    Il y a ce qu’il pense, mais les philosophes les plus lucides sont souvent éliminés. Il y a surtout ce qu’il est : le charisme – ou même, au-delà du charisme, un certain pouvoir de séduction – peuvent être déterminants. Les candidats charismatiques peuvent compenser leurs possibles défauts par leur rayonnement personnel, leur capacité à faire se lever les foules, à provoquer une adhésion spontanée et enthousiaste…

    Mais ce phénomène est aussi celui qui se produit dans les stades où des milliers de personnes – plus ou moins imbibées, ce qui les distinguent peut-être des électeurs – peuvent avoir la même réaction, non pas à l’annonce d’un programme ou d’une pensée profonde sur l’avenir du monde, mais à un simple ballon entrant à bonne vitesse dans un filet. Conscients de ce risque de l’irrationnel, les révolutionnaires de 1789 se méfiaient de l’élection et considéraient le tirage au sort comme bien plus démocratique.

    Hélas ! Ils l’instaurèrent trop tard… Si, plutôt que Maximilien Robespierre, élu député du Tiers Etat, on avait tiré au sort son voisin de la rue de la Gouvernance à Arras, Marcel Pinard, cabaretier de son état, la révolution eut sans doute été moins sanglante voire franchement plus festive. Les communistes se méfient également de l’élection et lui préfèrent le parti unique dont les vertus ont été célébrées par moult intellectuels français (dont, à ce jour, peu de repentis et aucun jugé pour complicité de crimes contre l’humanité).

    Si on ajoute les autres dictatures, les organisations étatiques tribales ou familiales, les théocraties, etc., on s’aperçoit que l’élection n’est pas le mode de désignation des responsables le plus répandu au monde : le mystère de l’élection continue à susciter une certaine réticence. Il faut donc se réjouir lorsque le processus électif se déroule normalement et aboutit de surcroît à un résultat remarquable. C’était le cas le weekend dernier : Iris Mittenaere a été élue Miss Univers.  

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  • Mathieu Bock-Côté : « Un certain catholicisme se mue en utopie multiculturaliste »

    Mathieu Bock-Côté (à gauche) le dernier essai de Laurent Dandrieu (au centre) l'auteur (à droite) 

     

    Par Mathieu Bock-Côté   

    LECTURE - Mathieu Bock-Côté a lu l'essai Eglise et immigration : le grand malaise [Figarovox, 23.01]. Selon lui, loin des polémiques, Laurent Dandrieu « ajoute sa voix au renouveau intellectuel du conservatisme français ». La question des rapports du politique et du religieux, de l'Eglise et de l'Etat, s'est posée de tous temps : à la monarchie française, aux régimes qui l'ont remplacée ou cru le faire, aux royalistes, à l'Action française, aux catholiques en général. Maurras, en son temps, y a consacré plusieurs gros volumes. Le sujet est toujours délicat, complexe, notamment aujourd'hui où la ligne publique de l'Eglise en matière d'immigration, et à l'égard des chrétientés européennes ou orientales pose problème. Nous partageons ici l'esprit et le détail de la réflexion de Mathieu Bock-Côté. Il s'agit d'un texte et d'une matière importants. Quelle serait, selon nous, la politique religieuse d'une royauté ? Ceci est remarquablement exposé dans une vidéo d'Hilaire de Crémiers dont nous recommandons l'écoute en fin d'article.   Lafautearousseau 

     

    le-pape-francois-celebre-paques-sur-fond-de-violence.jpgJournaliste à Valeurs actuelles et auteur de nombreux ouvrages consacrés à l'histoire de la peinture ou du cinéma, Laurent Dandrieu a incontestablement marqué le début de l'année 2017 avec un livre inattendu, qui a fait éclater un malaise profond chez les catholiques français. Avec Église et immigration : le grand malaise, il se penche sur la doctrine catholique concernant l'immigration. Dans quelle mesure le catholicisme est-il capable de penser les grandes migrations au-delà d'un discours moralisateur et désincarné sur l'ouverture, qui nous est généralement administré et dont le pape François semble s'être fait une spécialité médiatique ? Mais si ce livre frappe fort, il n'a rien d'un brûlot. On n'y trouve aucune facilité polémique, aucune formule gratuite lancée pour le simple plaisir de choquer. Il est non seulement bien mené, mais remarquablement documenté et c'est une pensée forte et articulée qui s'y exprime. On sent que l'auteur méditait son ouvrage depuis très longtemps, comme il le dit clairement dès ses premières pages. Ce livre, à sa manière, est une méditation subtile et éclairante sur le destin de notre civilisation.

    Le problème de base peut être aisément posé : il existe une telle chose qu'un devoir d'hospitalité et d'aide aux personnes en détresse. L'Église le pense à travers la parabole du Bon Samaritain. Mais c'est une chose d'accueillir une personne, c'en est une autre d'en accueillir des millions, comme c'est le cas, aujourd'hui, avec l'immigration massive qui se jette en nombreuses vagues sur le continent européen, au point que certains parlent même d'une immigration de peuplement. D'autant qu'on ne saurait assimiler systématiquement la figure de l'immigré à celle du réfugié en détresse, fuyant la guerre et la faim. Est-ce qu'une nation est en droit de défendre ses frontières ? Depuis un bon moment déjà, l'Église semble penser que non. Mais Laurent Dandrieu lui rappelle qu'elle a déjà pensé le contraire et qu'elle a déjà reconnu le droit des nations : la transformation du catholicisme en utopie multiculturaliste n'était pas inscrite dans son ADN. L'histoire des idées, quand on la maîtrise, éclaire la vie de la cité. D'ailleurs, certains papes récents comme Jean-Paul II et Benoit XVI conjuguaient paradoxalement une défense résolue du droit des peuples à leur personnalité collective et un immigrationnisme sans nuances, comme s'ils ne voyaient pas la contradiction entre les deux.

    Il y a dans la religion chrétienne un souffle messianique. En lisant Dandrieu, on comprend que l'Église catholique, et plus encore le pape François, voient dans les grandes migrations un puissant élan qui brasse les peuples et pourrait les pousser à former une humanité nouvelle, enfin unifiée, comme si la division du monde en peuples et en civilisations était une fracture historique qu'il était enfin possible de réparer. L'humanité pourrait de nouveau faire l'expérience de son unité : la cité cosmopolitique serait une rédemption. Naturellement, ceux qui ne s'enthousiasment pas pour cette dissolution programmée des nations ont le mauvais rôle : on les accuse, selon la formule rituelle, de repli identitaire. Ils ne sauraient pas célébrer le métissage mondial. Comme le note Dandrieu, l'Église est assez étrangère à la question des « grands équilibres » culturels des pays occidentaux, même si elle peut se montrer très zélée lorsque vient le temps de défendre l'identité culturelle de ceux qu'on appelle peuples premiers. Un peuple n'est pas qu'une construction juridique : c'est aussi une réalité historique et culturelle, avec une personnalité propre. Mais le patriotisme devient vite un péché lorsqu'il est revendiqué par les Européens. Ils auraient fait tant de mal dans l'histoire qu'ils devraient faire pénitence en s'effaçant des siècles à venir. Mais l'Église n'est pas seule coupable : c'est la pente naturelle de la modernité de se condamner à ne pas comprendre les particularismes historiques, dans lesquels elle ne voit que des résidus folkloriques empêchant l'unification de l'humanité..

    Dandrieu explore les rapports entre le catholicisme et l'islam. Cela va de soi, pourrait-on dire, dans la mesure où l'immigration massive correspond à l'implantation de populations musulmanes en Europe, qui généralement, ne s'y intègrent, parce qu'elles n'y parviennent pas, peut-être, parce qu'elles ne le désirent pas, peut-être aussi. Dandrieu amène toutefois la discussion sur le plan théologique, loin des poncifs répétés par des chroniqueurs incultes qui parlent souvent de religion en faisant la promotion d'un exaspérant irénisme diversitaire. Les deux religions n'en font elles presque une seule, comme semblent le suggérer aujourd'hui de nombreuses autorités catholiques ? Ces dernières ne poussent-elles pas le dialogue inter-religieux jusqu'à perdre de vue la singularité de leur propre religion ? L'étrange discours sur les religions qui domine l'esprit public nous pousserait à croire qu'elles sont toutes interchangeables, ce que Dandrieu ne croit pas, en donnant l'exemple du rapport à la violence. Le terrorisme d'aujourd'hui n'est pas sans étendard. Dandrieu, ici, écrit à la manière d'un catholique dubitatif qui se sent abandonné par les autorités de son Église, comme si ces dernières ne savaient plus quoi faire de la religion dont ils ont la responsabilité. Il faut dire qu'ils sont nombreux, depuis quelques décennies, à entretenir un tel rapport avec Rome. La crise de conscience de la civilisation occidentale a aussi frappé son cœur spirituel qui semble s'être fissuré.

    Dandrieu se demande aussi ce que gagne l'Église à dédaigner les peuples qui historiquement, se sont confiés à elle. À se vouloir absolument universel, le catholicisme aurait-il oublié le lien intime et même irremplaçable qu'il a noué avec la civilisation européenne ? On est en droit de redouter la déchristianisation de l'Europe. Mais on peut aussi redouter la déseuropéanisation du christianisme. Comme le note Dandrieu, le pape François, qui a décidé que l'avenir du catholicisme se trouvait dans les marges, ne semble pas trop s'intéresser aux marges de la civilisation européenne, soit ces millions de Français déchristianisés, qui portent pourtant encore en eux non pas la nostalgie d'un monde chrétien, mais celle d'un monde où la croix voulait encore dire quelque chose. Les seules périphéries qui vaillent sont-elles exotiques ? Une civilisation ne peut pas boucher son accès à la transcendance sans s'assécher. D'ailleurs, les spiritualités compensatoires associées au New-Age fleurissent sur la décomposition du catholicisme. Il n'est pas certain, toutefois, qu'en passant du Christ aux cristaux, il n'y ait pas une perte terrible de substance. L'islam peut alors croître sur ces ruines et convertir des âmes errantes à la recherche d'une religion moins flageolante : d'une certaine manière, c'était, il y a deux ans, le thème de Soumission, de Houellebecq.

    L'attachement du commun des mortels à une forme de catholicisme culturel suscite souvent le mépris de bien des chrétiens, qui n'y voient une religion souillée par de basses passions. Le procès du catholicisme « identitaire » a aussi marqué le début de l'année 2017. Ils n'y voient qu'un catholicisme instrumentalisé au service d'une conception de la nation qui serait étrangère, finalement, à l'universalisme chrétien. C'est ici que Dandrieu pousse la réflexion le plus loin, et de la meilleure manière. L'homme porte en lui une aspiration à l'universel, naturellement, que le catholicisme cultive, heureusement, mais il n'est pas immédiatement universel. Autrement dit, il participe au monde à travers la médiation d'une langue, d'une culture, d'une histoire, de mœurs, de traditions : ces réalités ne sont pas secondaires ou méprisables. Faut-il comprendre, à la manière de ceux qui fustigent le mot identitaire, que l'attachement à sa patrie n'a pas vraiment d'importance ou alors, qu'on devrait la relativiser pour être bon chrétien ? N'est-il pas légitime, dès lors, de défendre les intérêts et l'identité de son pays, sans avoir l'impression de nier la dignité du genre humain ? Un peuple est en droit de ne pas se soumettre à la logique de l'immigration massive. Absolutiser l'autre jusqu'à s'oublier soi-même n'est pas un signe de grandeur morale mais de bêtise politique.

    Allons plus loin, toujours en suivant Dandrieu. Et si certains individus retrouvent le chemin de la foi chrétienne en suivant la piste de l'identité nationale, est-ce un drame ? Est-ce un crime ? N'y a-t-il, du point de vue des chrétiens officiels, qu'une seule manière de renouer avec la foi ou se partir à sa recherche ? Ceux qui, en fouillant au fond de leur culture, retrouvent ses racines chrétiennes oubliées et les embrassent, méritent-ils le dédain de certains croyants qui auraient finalement une foi sans impureté, une foi nettoyée, leur donnant le droit de surplomber le commun des mortels au nom de leur spiritualité souveraine ? Sur le sujet, Dandrieu signe en conclusion des pages lumineuses : « Plutôt que de spéculer sur la plus ou moins grande pureté des intentions de ceux qui montrent leur attachement à ce signe, l'Église serait mieux inspirée de voir que cet attachement constitue un appel, et aussi signe d'un autre ordre, plein d'espérance - le signe très encourageant que l'âme chrétienne ne se résout pas tout à fait à mourir au sein des populations les plus déchristianisées ». En d'autres mots, ceux qui voudraient évangéliser à nouveau l'Europe devraient voir dans le catholicisme patrimonial des uns et des autres un point de départ inspirant, et non pas une marque honteuse.

    Quoi qu'il en soit, Laurent Dandrieu signe ici un livre essentiel, qui dépasse largement, les seules querelles internes à cette grande famille désassemblée que semblent être les catholiques français. Il nous invite réfléchir à la nature de la communauté politique, à celle de la civilisation où elle s'inscrit, et aux rapports complexes entre l'aspiration à l'universel et la nécessaire inscription de la personne dans un monde de sens particulier, sans lequel elle serait condamnée à se déshumaniser. En d'autres mots, Dandrieu ajoute une contribution remarquable dans la grande entreprise de reconstruction d'une philosophie de l'enracinement, sans laquelle la démocratie elle-même s'asséchera, car elle n'est pas appelée à durer si on la condamne à la lévitation. Il vient d'ajouter sa voix au renouveau intellectuel du conservatisme français, qui redonne une immense vigueur à une société trop longtemps soumise au politiquement correct, et espoir à ceux qui souhaitent rebâtir leur pays. 

    « Et si certains individus retrouvent le chemin de la foi chrétienne en suivant la piste de l'identité nationale, est-ce un drame ? Est-ce un crime ? »  

    Église et immigration : le grand malaise 

    Mathieu Bock-Côté 

    XVM7713ddbc-9f4e-11e6-abb9-e8c5dc8d0059-120x186.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Son dernier livre, Le multiculturalisme comme religion politique, vient de paraître aux éditions du Cerf. 

     

    A lire - et regarder - dans Lafautearousseau [Vidéo] ...

    Les religions en royauté

  • Tristes nouvelles d'Algérie

    Alger: une armée au pouvoir depuis 1965. 

     

    Par Péroncel-Hugoz

    Marseille, où vient de passer notre confrère, est une véritable caisse de résonance de ce qui se passe Outre-Méditerranée, et on chercherait en vain une bonne nouvelle parmi celles que répandent sur leur pays, les Algériens du grand port provençal…

     

    peroncel-hugoz 2.jpgQue n’entend-on pas dans les « cafés maures » (ou pas maures) de Marseille, entre le cours Belsunce et le boulevard d’Athènes ! Bourgs du bled en état de dissidence ; soldats ou gendarmes déserteurs ; résidences balnéaires ou climatiques de notables, cambriolées jusqu’à l’os ; concussion et trafics à grande échelle, etc. etc. Certains vont même jusqu’à rappeler que le « président-momie »,  dit « Boutef », n’aurait jamais été mis au pouvoir, en 1999, par les hauts gradés de l’armée, si la justice avait pu connaître une affaire de détournement de fonds publics, dénoncée au début de la décennie 1980 et par le président Chadli Bendjedid et par le parti unique et par la Cour des Comptes… L’intéressé préféra aller commercer dans le Golfe arabo-persique ou bien y donner des consultations diplomatiques payantes jusqu’en 1987… 

    Propos de « café du commerce » ? 

    Mais, m’objecterez-vous, tous les exilés exagèrent, voient tout en noir, l’Algérie n’est pas le paradis mais elle n’est pas non plus l’enfer, n’écoutons plus ce qu’on appelle en France des « propos de café du commerce ». Soit ! Tendons alors l’oreille vers un expert très pointu en affaires algériennes, notre confrère Frédéric Pons qui n’est pas que journaliste mais aussi colonel des troupes de marine, ancien Casque bleu de l’ONU et professeur à l’Ecole militaire française de Saint-Cyr. En 2013, Pons a publié Algérie : le vrai état des lieux (Calmann-Lévy), qui passa pour « indulgent » mais n’en était pas moins démoralisant pour ceux qui ont conservé de la sympathie pour le pauvre peuple algérien. Or, que nous dit à présent ce spécialiste qui travaille toujours sur des faits (et « les faits sont têtus », disait Lénine lui-même…) et non pas en fonction de choix idéologiques ? 

    Industrie et agriculture en ruines

    Il nous dit que « résignés, les Algériens observent le naufrage [du président Bouteflika], parallèle à celui de l’Algérie, qui avait tout pour être l'un des géants de la Méditerranée ». Et Pons poursuit : « Le peuple sait tout du marasme économique, malgré la rente pétrolière et gazière. Il constate la ruine de l’industrie et de l’agriculture et la dépendance à l’égard des circuits d’importation qui alimentent la corruption ambiante. Les Algériens s’interrogent aussi sur l’utilisation par le pouvoir des 784 milliards de dollars rapportés depuis 1999, à 95% en provenance des hydrocarbures ».* 

    Un sujet de rigolade…

    Au-delà de ces informations tragiques pour un régime qui, jadis, se promettait de « montrer la route de la libération et du développement au Tiers-Monde », revenons un instant aux « cafés maures » marseillais où l’un des sujets favoris de rigolade est le « futur successeur » de « Boutef », son frère cadet Saïd, « l’homme à la perruque châtain »… A en croire les bavards, buveurs de thé ou de café, « Petit Frère » serait soutenu par le général Ahmed-Gaïd Salah, chef d’état-major et par les ministres ou ex-ministres les plus anti-français: Ahmed Ouyahia, Abdelmadjid Téboune, Chakib Khalil, etc. 

    Dépenses sociales

    En attendant, pour conjurer le sort, le gouvernement d’Alger a fait savoir qu’en 2017, il consacrera 15 milliards de dollars, soit près d’un quart du budget national total, aux « dépenses sociales ». En 2016, le revenu gazo-pétrolier est descendu à 25 milliards de dollars. Il faut donc puiser encore dans les réserves en devises, tombées à 110 milliards de dollars… 

    Le plus haut minaret africain…

    Bref, plus que jamais, tout tient à un fil dans la « riche Algérie », « démocratique et populaire »… Cependant, la main-d’oeuvre locale (plutôt chinoise) s’active sur le gigantesque chantier de « la plus grande mosquée d’Afrique », avec un « minaret dépassant largement celui de la mosquée Hassan II à Casablanca »… Toutefois, l’inauguration de cet énorme sanctuaire a été repoussée à 2020, Inchallah !   


    * Voir notamment le n°12, janvier-février-mars 2017 de la revue française de géopolitique «Conflits» / www.revueconflits.com

    Péroncel-Hugoz

    Repris du journal en ligne marocain le360 du 20.01.2017

  • Le syndrome du cabri

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

     

    Quelques jours avant son investiture, M. Trump a manifesté le peu de considération que lui inspire l’Union européenne, flattant la Grande-Bretagne, étrillant l’Allemagne de Mme Merkel et ignorant totalement la France. A y regarder de près, M. Trump n’a fait que dire la vérité. Rien d’étonnant, en effet, à ce qu’il dénonce ce dont tout le monde convient peu ou prou aujourd’hui : la faute impardonnable d’une Mme Merkel qui, dans l’affaire des migrants, a privilégié au détriment de son propre peuple « des valeurs, les droits de l’homme, le vivre-ensemble » (M. Zemmour sur RTL, 19 janvier). Quant à l’Europe, ou plutôt à l’Union, M. Trump la considère avec des yeux américains, explicitant de façon directe le non-dit de son (ses) prédécesseurs à la Maison Blanche : l’union économique de pays européens étant forcément concurrente des Etats-Unis, il se félicite du « Brexit »; de plus, alors que prend forme en Asie et dans le Pacifique, un conflit vital avec la Chine et que la Russie ne représente pas un vrai danger, il pense que les Etats-Unis n’ont plus à se considérer comme tenus par les engagements de défense obsolètes de l’Otan.

     

    Cris d’orfraie de ce côté-ci de l’Atlantique, particulièrement en France : « L’Europe […] n’a pas besoin de conseils extérieurs » (M. Hollande), « [c’est] une déclaration de guerre à l’Europe » (M. Valls). On frise le degré zéro du politique. Même chose avec le choeur des éditorialistes, manifestement effrayés par la perspective d’un désengagement américain. Atteints du syndrome du cabri diagnostiqué par de Gaulle en 1965 (« sauter sur sa chaise comme un cabri en disant "l’Europe ! », "l’Europe !", "l’Europe !", mais cela n’aboutit à rien et cela ne signifie rien. »),  presque tous proposent ce qui ressemble à une fuite en avant : encore un pas vers plus d’Union, vers le fédéralisme, alors même que la « construction » européenne nous a conduits au bord du précipice. Ainsi, tandis que M. Guetta croit pouvoir lancer sans ridicule un martial « l’Europe serre les rangs » (France Inter, 17 janvier), M. Barbier, plus démagogique et plus dangereux, pense qu’il faut « aller plus loin vers une nouvelle Europe » (France 5, 18 janvier) - c’est-à-dire une Europe fédérale.

     

    Libre à eux de croire que l’Union puisse un jour défendre l’Europe. Il faudrait pour cela qu’elle change de nature. Essentiellement marchande et financière, elle est rien moins que militaire. Nous maintenons donc nos propos des 14 et 21 novembre 2016 dans ces mêmes colonnes : M. Trump « nous place dans une alternative quasi existentielle » et oblige l’Europe à « s’assumer », ce qui suppose comme condition préalable que « l’impotente Union disparaisse ». Que l’Union, qui a failli, le cède à l’Europe, la seule qui existe, celle des nations et des peuples, celle qu’incarnent en toute légitimité les Etats qui la composent. C’est aux Etats souverains que doit incomber la responsabilité, historique au sens fort du terme (pour une fois), de nouer les alliances et rapprochements indispensables. pour maintenir leur rang et assurer leur survie. L’objectif ne doit pas être fédéral mais confédéral. 

     

    A lire aussi dans Lafautearousseau ...

     

    Le retour du tragique

     

    Le voyage de Berlin

  • Un point d'histoire : le Sandjak d'Alexandrette

    Alexandrette, de nos jours

    Par Antoine de Lacoste 

    carte_syrie.jpg

    Si l'on regarde attentivement une carte de la Syrie, on s'aperçoit que dans sa partie Nord-Ouest sa frontière avec la Turquie subit un brusque décroché vers le sud. Cela ampute donc une partie non négligeable du territoire syrien au profit de la Turquie.

    Cette enclave turque a une histoire et un nom : le Sandjak d'Alexandrette.

    Il faut remonter au mandat français pour comprendre ce qui s'est passé. Au lendemain de la première guerre mondiale, les alliés confient à la France un mandat pour administrer et développer les territoires de la Syrie et du Liban afin de les amener progressivement à l'indépendance. Les accords Sykes-Picot de 1916 avaient déjà réglé la question de la frontière avec l'Irak dont l'administration est confiée aux Anglais. L'Etat islamique abolira d'ailleurs symboliquement cette frontière en 2015 pour montrer que le califat a une vocation universelle.

    Pour exercer ce mandat, la France nomme en 1920 le général Gouraud Haut Commissaire au Levant (nom englobant la Syrie et le Liban). Le Général Weygand lui succédera en 1923.  Pour composer avec tous, ils vont successivement morceler ce territoire en 6 parties : le Liban (dont il proclame l'indépendance symbolique mais qui ne le sera vraiment qu'en 1943), l'Etat de Damas, l'Etat d'Alep, le Territoire autonome des Alaouites (d'où est issue la famille Assad), le Djebel Druze et le Sandjak d'Alexandrette.

    Le Général Weygand justifiera cette décision dans ses mémoires :"Pourquoi pas un seul Etat dans lequel on eût réservé au Liban un statut ? C'est que les Libanais refusèrent catégoriquement le maintien d'une servitude dont ils avaient souffert dans le passé; que le pays d'Alep, habitué par les débouchés de son commerce à regarder vers le nord ne tenait pas à lier son sort à celui de Damas; qu'enfin les Alaouites exprimèrent sans détour leur volonté de jouir de l'autonomie sous la protection de la France. Il apparut alors plus avantageux de reconnaître ces autonomies."

    Le Sandjak d'Alexandrette relève d'une autre logique, nettement plus discutable : il faut négocier avec les Turcs après qu'ils nous aient repoussés de Cilicie sous l'impulsion de Mustapha Kémal dont l'armée se rapproche alors dangereusement d'Alep. Or une importante minorité turque vit dans ce sandjak (mot qui signifie subdivision administrative) où elle cohabite avec des turqmènes, des arabes sunnites, des alaouites et des chrétiens dont beaucoup d'Arméniens qui ont fui les persécution turques et se sont mis sous la protection de la France.

    La capitale en est Alexandrette (fondée par Alexandre le grand), port important à l'époque, et la ville emblématique Antioche, plusieurs fois détruites au cours de son histoire mais dont le passé romain et chrétien est unique (Saint Luc était originaire d'Antioche). Elle s'appelle aujourd'hui Antakya.

    Mustapha Kémal va tomber amoureux de cette région verte et vallonnée baignée par l'Oronte et veut l'annexer à la Turquie. Pendant des années il va organiser l'implantation de milliers de turcs afin de les rendre majoritaires.

    En 1936, Ankara devient plus pressante. En effet, le nouveau gouvernement français du Front Populaire signe un traité avec la Syrie organisant la marche vers l'indépendance. Paris cède en outre sur deux points essentiels pour les Syriens : les territoires druzes et alaouites feront partie de la future Syrie.

    Les Turcs sont inquiets de l'apparition programmé de ce nouvel Etat et saisissent l'occasion pour exiger une concession sur le Sandjak d'Alexandrette. La France cède, en échange de la neutralité de la Turquie en cas de guerre avec l'Allemagne. Un accord est signé en 1938 et les troupes turques pénètrent aussitôt dans le sandjak. Un referendum est organisé, des milliers de nouveaux électeurs turcs s'installent (de force pour beaucoup d'ailleurs) et le sandjak est officiellement rattaché à la Turquie.

    Pour les Arméniens, un nouvel exode commence et la plupart s'installent au Liban. Les Arabes sunnites s'en vont également pour rejoindre Alep notamment. Seuls restent les Alaouites, car la plupart sont ouvriers agricoles et sont indispensables aux nouveaux dirigeants turcs qui ne les laisseront pas partir.

    C'est ainsi qu'Antioche est devenue turque et ce n'est pas à l'honneur de la France. Pour la Syrie c'est une spoliation qui n'a jamais été acceptée. 

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    La Syrie sous le mandat français

  • Afrique : la crise migratoire n’en est qu’à son commencement !

     

    Par Gabriel Robin

    Une chronique parue dans Boulevard Voltaire [18.01] où Gabriel Robin alerte sur un risque majeur que court notre pays, l'Europe, notre civilisation. Une grande migration africaine qui ne devrait guère manquer de prendre une ampleur inédite au fil des prochaines années. Gabriel Robin a raison de tirer la sonnette d'alarme ! LFAR  

     

    3933394905.jpgLe lundi 16 janvier, une journée de débats sur les crises migratoires se tenait à Sciences Po Paris, organisée à l’occasion du Youth & Leaders Summit 2017. Arnaud Leparmentier, directeur éditorial du journal Le Monde, a cosigné une tribune avec Maryline Baumard, spécialiste des migrations du même quotidien. Les constats qui y sont dressés font froid dans le dos mais conforteront ceux qui, comme moi, pensent que nous n’en sommes qu’au début d’un phénomène historique majeur, dont il faut absolument se prémunir.

    Rappelons quelques données brutes pour commencer :

    – l’immigration africaine a largement supplanté l’immigration moyen-orientale en 2016 ;

    – selon Frontex, 93 % des personnes débarquées sur les côtes italiennes en 2016 provenaient du continent africain ;

    – les Africains venant en Europe transitent par la Libye, pays en proie au chaos suite à la funeste décision de la communauté internationale, menée par Nicolas Sarkozy et Hillary Clinton, de l’attaquer ;

    – parmi les « migrants » arrivés en Italie en 2016, des personnes venues indifféremment d’Afrique de l’Est comme d’Afrique subsaharienne (21 % de Nigérians, 11,7 % d’Érythréens, 7,2 % de Guinéens et 6,7 % d’Ivoiriens) ;

    – quelques « migrants » sont éligibles au droit d’asile, véritable machine à blanchir les clandestins, quand les autres, beaucoup plus nombreux, ne sont que de simples « migrants économiques » ;

    – quand les pays commencent à se développer, les candidats à l’émigration se font plus nombreux parce qu’ils ont les moyens techniques, intellectuels et financiers de nourrir un tel projet ;

    – les Maghrébins continuent à arriver en Europe, par tous les moyens mis à leur disposition, le plus souvent légaux (il faudra y mettre un terme) ;

    – la natalité continue d’exploser au Sahel, zone francophone comprenant notamment la Mauritanie, le Burkina Faso et le Tchad ;

    Rien de très réjouissant pour nous. Insuffisamment préparés et culpabilisés par l’idéologie mondialiste, nous ne sommes pas en mesure de lutter contre ce qui ressemble de plus en plus à une invasion, pire que celle que vécut l’Empire romain finissant au cours des Ve et VIe siècles après Jésus-Christ. 

    Ce que nous disions, sous les injures, est confirmé par toutes les études sérieuses en la matière : les « migrants » sont pour la plupart des Africains, viennent pour des motifs économiques et ne devraient pas bénéficier du régime de l’asile, lequel est par ailleurs très souvent dévoyé. L’asile n’est pas un droit. C’est une faveur que nous accordons. 

    Monsieur Leparmentier, que nous pourrions difficilement classer dans les rangs des « populistes » ou des « identitaires », explique très bien que l’Afrique est une bombe à retardement : « Qu’un pays relativement prospère du continent africain comme le Nigeria rencontre des difficultés économiques ou politiques imprévues, et c’est toute une émigration régionale qui se redirige vers l’Europe. » En 2050, l’Afrique abritera 2,5 milliards d’âmes. Un chiffre qui donne le tournis.

    Il suffit de songer aux difficultés que l’immigration cause à la France comme au reste de l’Europe, y compris les petits-enfants d’immigrés qui ne sont pas encore intégrés, pour mesurer l’ampleur des dégâts que pourraient causer ces mouvements de population inédits. Nous pourrions sombrer et, avec nous, toute une civilisation qui a longtemps été un phare pour le monde. 

    Juriste
  • OTAN, Merkel, Brexit : les boulets rouges de Donald ...

    Ne nous y trompons pas : ce sera sa politique. Exit le mondialisme. America first !

     

    Mur-bleu gds.jpgIl n'est pas encore entré en fonction que Donald Trump a déjà fait donner l'artillerie lourde. Et, devant un journaliste anglais et un allemand (aucun français, merci le Système qui nous rend si absents, parce que inconsistants, sur la scène internationale !), on peut dire qu'il a flingué dur, le Donald, et tous azimuts ! Un vrai régal ...

    1. L'OTAN « obsolète » : propos qu'il avait déjà tenu, et que nous avions salué, mais qu'il redit, avec plus de force encore ; elle a été conçue il y a très longtemps, pour une menace qui n'existe plus (la toujours redoutée invasion soviétique de l'Europe de l'Ouest par les chars du Pacte de Varsovie) alors qu'elle est totalement inadaptée au terrorisme islamiste actuel. 

    2. La politique Merkel « absolument catastrophique » : « Je pense qu'elle a commis une erreur absolument catastrophique, à savoir accepter tous ces illégaux... Et personne ne sait même d'où ils viennent. Aussi, je pense qu'elle a fait une erreur catastrophique, une très grave erreur »

    Mais Donald Trump a aussi accusé l'Allemagne - à juste titre - de dominer l'Union européenne : « Vous regardez l'Union européenne... c'est en gros un instrument pour l'Allemagne. C'est la raison pour laquelle je pense que le Royaume-Uni a eu bien raison d'en sortir... »

    3. Le Brexit : un succès : car les peuples, dit le nouveau président, ont besoin de protection, d'identité, de frontières. Si la Grande-Bretagne n'avait pas été tenue d'accueillir tant d'étrangers, explique-t-il, le rejet de l'immigration massive n'aurait pas fait « passer » le Brexit. Et d'autres pays suivront, annonce-t-il...

    Ces propos, d'une fermeté nouvelle et bienvenue, appelleront seulement deux commentaires de notre part :

    La seule pauvre, très pauvre réponse d'Angela Merkel et de François Hollande - l'un et l'autre terriblement vexés... - a été d'en appeler à « l’union » à l’unité » des Européens ! Mais, justement, ils ne sont d'accord sur quasiment rien, les Européens, ils sont même plus divisés que jamais, et empêtrés dans des institutions paralysantes qui les empêchent de toute façon d’avancer ; et puis, d'avancer vers où ? vers quoi ?... Vers l'adhésion de la Turquie, par exemple ? 

    Mais, surtout, et en ce qui concerne la France, Donald a d'un seul coup fait de nombreux orphelins : que vont devenir nos atlantistes et américanolâtres ? Ils ont bonne mine, maintenant, eux qui aimaient tant se cacher derrière « le parapluie américain » pour oublier le devoir qui est le leur d'assumer et de prolonger l'héritage reçu des siècles ! Aussi douillettement que lâchement - c'est si confortable le renoncement... - ils avaient délégué aux USA leur avenir collectif et, pensaient-ils, sa protection. Plus besoin de vrai budget militaire, on pouvait dépenser l'argent ailleurs !... Dans leurs têtes, ils n'étaient plus Français, ils ne « pensaient plus Français ». Que vont-ils faire, que vont-ils dire, maintenant ? Au moins, cette inconscience-là, elle est morte, et bien morte : qui s'en plaindra ? Certainement pas nous !...

    Atlantistes de tous les pays, américanolâtres de partout, faites provisions de mouchoirs en papier et sortez-les, il ne vous reste que vos yeux pour pleurer... ! 

  • La déglobalisation, un nouveau paradigme

     

    par Ludovic Greiling

     

    506226741.2.jpgPerçu comme une catastrophe par les milieux bancaires, le retour du protectionnisme et du contrôle des capitaux pourrait procurer un sursaut inespéré aux pays développés. Les agents économiques commencent à s’y préparer.

    En l’espace de six mois, la « déglobalisation » est devenue un mot à la mode dans les milieux bancaires. La victoire des partisans d’une sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne, puis celle de Donald Trump aux États-Unis, avec un programme censément protectionniste, ont soulevé énormément de questions. Longtemps, les économistes de banques ont rivalisé en prévisions très négatives en cas de vote contraire aux intérêts financiers. Leur crainte ? Celle du précédent.

    « Il faudra trouver et définir une dynamique commune pour éviter que le référendum britannique ne soit pris comme un précédent. Car très rapidement, on doit s’attendre à de multiples demandes de référendums partout en Europe », écrivait ainsi l’économiste en chef de Natixis l’été dernier, résumant le sentiment répandu dans la plupart des grandes banques occidentales. Que craignent les établissements financiers ?

    Qu’une rétractation globale en Europe mette fin aux projets visant à créer une dette fédérale sur le continent : celle-ci (gérée par la Commission européenne qui se financerait directement par émission de dette) pourrait grimper à terme à 15 000 milliards d’euros selon certaines estimations, au plus grand bénéfice des créanciers.

    Au contraire, des mesures protectionnistes peuvent ouvrir la voie à des contrôles de capitaux spéculatifs, à l’image de ce qu’a fait l’Islande pour sortir de sa faillite à partir de 2010. « La question est de savoir si la libre-circulation des marchandises et des capitaux va continuer ou pas. Cela pourrait s’arrêter, si ce n’est pas déjà le cas… », lançait en septembre dernier Abdallah Nauphal, l’un des gérants de fonds de la Bank of New York Mellon.

    La catastrophe n’a pas eu lieu

    La déglobalisation sera-t-elle catastrophique pour l’économie et les populations ? La réponse est loin d’être évidente. Ainsi, alors même que la Grande-Bretagne a vu la sortie massive de capitaux spéculatifs depuis le référendum sur le Brexit, son économie se porte plutôt bien : hausse de la production industrielle sur six mois, baisse légère du chômage. Aux États-Unis, les bourses d’actions ont atteint un nouveau record historique après la victoire de Donald Trump.

    Les messages très anxiogènes lancés par les banquiers avant le référendum italien du 4 décembre ont également été contredits par les faits : la victoire du « non » suivie de la démission du Premier ministre transalpin n’a pas suscité de panique. « Les marchés absorbent de plus en plus rapidement les événements politiques. Il leur a fallu deux semaines pour le Brexit, deux heures pour l’élection de Donald Trump et là, quelques minutes pour le référendum italien », soulignait un stratégiste obligataire de la BNP Paribas devant l’AFP.

    C’est que, à rebours des anticipations, la déglobalisation pourrait relancer les économies les plus avancées, et soulager par là même les difficultés du système bancaire. « Est-ce qu’on révise nos projections de croissance pour les États-Unis et la Grande-Bretagne ? Oui, car des mesures annoncées dans leurs programmes seront appliquées. On peut s’attendre à une hausse supplémentaire du PIB de 0,2 à 0,4 points », affirme Christian Parisot du cabinet Aurel BGC.

    Relocalisation, inflation, croissance

    Outre-Atlantique, le programme protectionniste de Donald Trump et sa volonté de réorienter les financements vers les grands travaux d’infrastructure devraient tirer la croissance et générer de l’inflation. En Grande-Bretagne, la baisse de 15 % de la livre sterling face aux autres grandes monnaies favorise le dynamisme local.

    En effet, cette baisse du taux de change abaisse le prix des produits britanniques et augmente celui des produits achetés à l’étranger ; elle facilite donc les exportations et incite les entreprises locales à produire davantage chez elles.

    Davantage de croissance, davantage d’inflation : le diptyque magique pourrait fournir un répit bienvenu aux grandes banques. En leur absence, les établissements financiers ne voyaient en effet plus comment rééquilibrer leurs bilans remplis de créances irrécouvrables. La déglobalisation pourrait-elle constituer un modèle gagnant pour tout le monde ? C’est ce que suggère l’économiste Christian Parisot :  » La déglobalisation pourrait inciter les entreprises des pays avancés à relocaliser des usines chez eux « .

    Dans les économies émergentes, comme la Chine, elle pourrait inciter les acteurs locaux à faire reposer davantage l’activité sur la demande intérieure pour être moins dépendant des exportations. Tout ceci commence à être pris en compte par les agents économiques. Mais il existe des incertitudes car pour l’instant rien n’a encore été fait ». 

    Politique magazine - 01.2017

  • Donald et « le Bon Dieu » ...

     

    Ne sont pas - encore - prises en compte ici les déclarations révolutionnaires de Donald Trump, le weekend dernier, sur le Brexit, la politique catastrophique d'Angela Merkel en matière de migrants, de surcroît les responsabilités économiques de l'Allemagne dans l'échec prévisible de l'Union Européenne, sur l'OTAN, obsolète et trop coûteux ... Etc.  

     

    Mur-bleu gds.jpgAvez-vous écouté la première Conférence de presse du « président élu » ? Si oui, vous l'avez entendu, si non, on vous le dit ici : au cours de cette longue mais jamais ennuyeuse prestation, celui qui n'est pas encore Président des Etats-Unis a évoqué deux fois Dieu. Et, lors de son installation officielle à la Maison Blanche, le 2O janvier prochain (date de la prise de fonction effective du Président des USA depuis 1937) il lancera son premier - et surement pas dernier - « God bless America » officiel, « Que Dieu bénisse l'Amérique... ». Rituel immuable...

    En 2009, lorsque Barack Obama fut élu, il appela également la bénédiction de Dieu sur lui-même et sur l'Amérique. Il se trouva que, à Moscou, au même moment (le premier février 2009 pour être précis, soit douze jours plus tard), le nouveau Patriarche Kyrill était intronisé. Et, pour l'occasion, Poutine et Medvedev côte à côte, avec leurs épouses et l'ensemble du gouvernement, se signèrent respectueusement, et prièrent eux aussi, à l'unisson de l'assemblée.

    A l'époque, nous n'avions pas manqué de relever ces deux faits, et d'opposer l'orgueilleuse nouvelle religion républicaine de notre Système - avec son laïcisme agressif déguisé en laïcité, qui interdit de parler de Dieu, se prenant lui-même pour Dieu - à ce qui se fait partout, dans le monde. Notre quotidien n'avait que deux ans (il fut fondé en 2007, le 28 février), il en aura dix dans un peu plus d'un mois. On pourra lire la courte note que nous avions consacrée à l'événement : y-a-t-il quelque chose à changer ? A ajouter ?

    Note à lire dans Lafautearousseau ...

    Il y a ceux qui se reconnaissent une autorité supérieure, et il y a l'orgueilleuse « République française » ...

  • Sciences & Société • French tech et politique

     

    Par Ph. Delelis

    Une chronique qui, surtout, pose les bonnes questions. LFAR 

    Le Consumer Electronics Show (CES) – le plus grand salon mondial consacré à l’électronique grand public – s’est achevé dimanche à Las Vegas.

    Sans avoir de penchant geek particulièrement affirmé, on ne peut manquer d’être fasciné par les fonctionnalités des nouveaux objets connectés présentés lors de cette manifestation.

    On est également frappé par l’écart qui va croissant entre, d’une part, l’évolution des technologies – qui semblent continuer à vérifier l’idée de progrès – et, d’autre part, la stagnation, la régression, la dispersion (selon les points de vue) du débat politique. Le clivage gauche / droite, le système bipartite, les alliances traditionnelles, une laïcité consensuelle… tout cela a disparu ou est en voie de redéfinition drastique. Résultat, les sondeurs perdent le Nord, leurs boussoles s’affolent, les matrices dévissent…

    On n’en finirait pas de rechercher les raisons de cette dernière situation mais, à supposer qu’on les trouve (ce qui n’est pas si compliqué d’ailleurs), il n’est pas certain que cela changerait quelque chose. Dès lors, pourquoi ne pas aider la politique à retrouver sa rationalité perdue en lui insufflant un peu de technologie ? D’autant que, au CES, les entreprises françaises ont brillé en nombre et en qualité : il ne faut pas chercher très loin les idées géniales qui pourraient redonner du lustre à la politique hexagonale.

    Il en va ainsi, par exemple, de cette montre pour diabétique qui donne instantanément le taux de sucre dans le sang : utile pour tout candidat se promenant dans les comices agricoles mais plus encore dans les inaugurations de caves et autres fêtes de la Saint-Vincent. En effet, comment expliquer certaines déclarations à l’emporte pièce sinon par quelques abus bachiques ?

    Autre innovation : une magnifique station de sauvegarde automatique des données; plus de trous de mémoire, plus d’oublis de déclarations précédentes, la cohérence retrouvée ! Comment s’en passer dans ce monde où tout va si vite ? Mais ce n’est pas tout : voilà un feu arrière connecté qui se fixe derrière le casque du motard ! Chacun sait maintenant que ce moyen de locomotion est particulièrement adapté aux responsables politiques à l’agenda complexe.

    Cet accessoire essentiel garantira leur sécurité (et leur géolocalisation mais l’option est désactivable). Autre objet indispensable : ce petit robot de 40 centimètres qui se déplace en silence et qui sait jouer à cache-cache avec les enfants. Mais pourquoi pas les électeurs ?

    Après tout, ce sont de grands farceurs également. Et enfin, un stick que l’on peut faire sonner à distance avec son téléphone portable pour retrouver ses objets perdus ! L’entreprise ne dit pas si ça peut servir pour les idées égarées, les programmes communs, les doctrines oubliées mais why not ?   

    Politique magazine - 01.2017

  • Comment les Etats-Unis imposent leur loi

     

    par Ludovic Greiling

     

    506226741.2.jpgEmbargos, lois bancaires, lois anti-corruption… En dix ans, les États-Unis ont imposé de fait leur droit national à nombre de nations européennes. Pour le moment, les pays alliés suivent les procédures, et le payent très cher. 

    « Je trouve très difficilement des banques pour faire commerce avec l’Iran. Pas pour des raisons juridiques, qui ont en partie disparu suite à l’accord sur le nucléaire, mais parce qu’elles ont peur des incertitudes. Il faut que l’Europe trouve un moyen de faire contrepoint à l’hégémonie de la juridiction américaine quant à la régulation du dollar » , déclarait récemment le directeur financier de Peugeot lors d’un colloque organisé à la Banque de France. L’amende de 8,9 milliards de dollars appliquée à la BNP Paribas en 2014 est dans toutes les têtes. Comment une juridiction américaine a-t-elle pu infliger une punition à une banque française pour des opérations survenues au Moyen-Orient ?

    C’est le sujet d’un rapport d’enquête parlementaire publié en octobre dernier sur l’extraterritorialité de la loi américaine. En trente ans, les États-Unis ont monté une juridiction nationale visant à imposer leurs décisions économiques et géopolitiques aux autres nations du monde. Certaines lois sont le fruit d’une volonté locale, comme les lois anti-corruption, d’autres ont un caractère géopolitique défini, tels les embargos décrétés contre des puissances régionales mettant en cause la domination des États-Unis.

    Toutes sont désormais au service des intérêts de l’empire. « Un cercle assez étroit de diplomates, hauts fonctionnaires, universitaires et think-tankers est parfaitement conscient (beaucoup plus qu’en Europe et en France en particulier) que le droit a une portée internationale, qu’il peut être un instrument de la diplomatie et de la politique économique internationale, qu’il concourt au soft power. Les intéressés assument l’utilisation du droit extraterritorial comme élément de la puissance américaine » , indique le rapport. Pour ce faire, ils utilisent les zones grises du droit national et international et profitent souvent du monopole financier que leur a procuré l’après-Seconde Guerre mondiale.

    Une offensive économique et diplomatique

    Ainsi, parce qu’elle utilise 10% de matériel américain, la compagnie Airbus ne peut vendre ses avions à l’Iran, au risque de perdre ses entrées aux États-Unis. Dans le système financier, la situation est plus préoccupante : un transfert en dollars entre une banque française et une banque liée à un pays sous embargo américain entraînant une opération de compensation à Wall Street, toute entité effectuant ce type d’opérations peut subir les foudres de Washington.

    Ainsi de la BNP Paribas, laquelle risquait de se voir interdire l’accès aux circuits financiers en dollars en cas de non paiement de son amende. Une éventualité impossible à envisager pour un établissement mondial. Les différentes lois américaines étant très pointues sur la question (FCPA, FATCA, Patriot Act, etc.), toute entreprise étrangère ayant effectué de près ou de loin une transaction avec une entité violant la loi américaine peut être touchée.

    C’est particulièrement vrai des sanctions économiques, que le rapport parlementaire décrit comme un « outil alternatif » aux interventions militaires. Une armée de plus de 1000 agents spécialisés y veille, bénéficiant de l’entraide des différents services du renseignement américain. Depuis 2009, année d’une forte accélération des procédures, les entreprises européennes ont versé plus de 40 milliards de dollars de pénalités diverses aux administrations américaines en charge du droit extraterritorial. 

    Politique magazine