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Actualité Monde - Page 107

  • Pourquoi les terroristes musulmans, contrairement aux propos d’Éric Zemmour, ne sont pas des héros !

     

    Par Marc Rousset

    Qui précise : « Cette chronique n'est en aucune façon une attaque contre mon ami Eric Zemmour, mais pour une fois, l'exception qui confirme la règle, Zemmour s'est "planté", tout en voulant faire passer une idée juste, à savoir le manque de courage et d'héroïsme des Européens. »

     

    vignette-poleco-2016-11-01-347x233.jpgQu’est-ce qu’un héros ? Un héros est un être humain d’un niveau intellectuel suffisant qui choisit consciemment, librement, courageusement, et d’une façon désintéressée, son destin, en étant prêt à faire le sacrifice de sa vie pour une cause qui le dépasse.   

    La quasi-totalité des musulmans qui rejoignent le djihad armé, Al-Qaeda ou l’Etat islamique relèvent de quatre catégories. Ce sont :

    a. des délinquants ou des criminels, souvent recrutés en prison. La plupart sont des minables avec des têtes vides qui ne connaissent rien au Coran.  L’islam leur apporte clés en main ces repères dont ils ressentent le besoin.

    b. des exaltés et des dérangés qui rêvent de guerre et d’action, qui cherchent à affirmer leur virilité à tout prix et qui sont en recherche de violence fanatique pour l’exprimer

    c. des frustrés ne parvenant pas à s’intégrer dans notre société par le travail, l’étude, la socialisation, le mariage. Ces frustrés jalousent et haïssent les Européens de souche pour ce qu’ils sont : des êtres libres avec une organisation sociale supérieure, des réalisations techniques et spirituelles supérieures, un niveau de vie plus élevé.

    d. des demeurés et des simples d’esprit, des adolescents ou des enfants, sans repère, d’une grande fragilité psychologique, sur lesquels la propagande aussi stupide que simpliste des barbus fonctionne à merveille. C’est ainsi qu’en Irak, Daech appelle ses kamikazes des « jeunes mariés » parce qu’il leur promet d’épouser 72 jeunes filles vierges, une fois leur crime accompli. Juste avant leur mission suicide, des responsables religieux leur récitent des versets du Coran et les droguent avec de la fénétyline, substance psychotrope synthétique interdite dans la plupart des pays.

    Si les terroristes risquent leur vie, il est tout aussi vrai que ce sont des lâches pour oser s’en prendre armés à des civils désarmés.       

    S’ils sont éduqués, désintéressés, non endoctrinés et libres de leurs actes, cas très peu fréquent, ce sont effectivement des héros. Ce pourrait être le cas pour quelques- uns des  Saoudiens diplômés et conscients qui ont jeté, le «  Onze Septembre » 2001, leur avion contre les tours du World Trade Center à New-York  Encore, outre le fait qu’ils s’en prenaient à des civils sans défense,  faudrait-il s’assurer, ce qui est fort possible,  que ces Saoudiens n’aient pas perçu la mort violente et combattante pour l’islam comme le privilège d’accéder rapidement en martyr à la félicité divine et d’échapper ainsi à l’interminable « supplice de la tombe » .

    Il est donc vrai que même chez les pires terroristes imbéciles, il y a un fond d’héroïsme, mais de là à faire des terroristes musulmans des héros, non, dans plus de 95% des cas ! La plupart ne sont pas des héros, mais des zéros, des fous manipulés, endoctrinés, frustrés relevant de la psychiatrie !   

    Auteur d’Adieu l’argent-roi ! Place aux héros européens ! Critique de la civilisation de l’argent et Apologie de l’héroïsme   Editions Godefroy de Bouillon- 2016- 499 p

    www.marcrousset.over-blog.com                                                                             

  • Quand le Canada se veut un « exemple » pour le monde entier...

    Justin Trudeau et Elizabeth II.

     

    Par Péroncel-Hugoz 

    En voyage en Occident Péroncel-Hugoz a énormément entendu parler de Justin Trudeau, le très « politiquement correct » chef du nouveau gouvernement canadien, ce qui donne à notre confrère l’occasion de quelques petits « coups de dents ».

     

    peroncel-hugoz 2.jpgDans le monde quelque peu encombré des superlatifs étatiques, à tort ou à raison, on compte entre autres l’Inde qui, malgré son système des castes, se veut «la plus grande démocratie du monde » ; le Sultanat omanais, « pays le plus écologique de la planète » ; le Maroc qui a repris à son compte le jugement flatteur du peintre Jacques Majorelle sur le « plus beau pays du monde », etc., etc. Et voici maintenant le Royaume du Canada, sur lequel règne aussi Elizabeth II d’Angleterre, décrété « Etat le plus politiquement correct » par un assez joli échantillon de commentateurs de la vie politique occidentale, et dont on ne sait trop si l’emporte chez eux l’ironie, le compliment ou la moquerie... 

    Parité absolue

    Donc, le jeune, souriant, sportif, bilingue et très libéral Justin Trudeau, lui-même fils d’un ancien Premier ministre canadien, gouverne depuis 2015 la vaste Fédération canadienne (30 millions d’âmes). Et depuis lors, c’est une pluie continue de décisions suivant quasi toutes l’air du temps présent, ce qui fait dire à « Justin » que le Canada est désormais « en avance » sur le reste du monde, auquel il doit servir d’ « exemple »... Rien que ça ! 

    Parmi les mesures entrées en vigueur : parité hommes/femmes absolue pour les postes ministériels ; une ministre amérindienne autorisée à prêter serment à la reine sur une plume d’aigle, à la place de la Bible habituelle ; les musulmanes devenant citoyennes canadiennes peuvent désormais être voilées quand elles jurent fidélité à leur nouvelle patrie ; dans la foulée les éléments féminins de la fameuse Gendarmerie royale du Canada ont maintenant le droit d’enfiler un hidjab sous leur képi... 

    Haro sur Hollande !

    Les « trudeauistes » du Canada et d’ailleurs, qui applaudissent à toutes ces décisions « libérales » ou « libertaires », ont en revanche fait les gros yeux au morose président français Hollande qui n’a pas participé en personne au défilé 2016 des homos à Paris (« Gay Pride ») alors que le décontracté et sympathique « Justin » ne manquait pas d’y assister au Canada, « par respect des droits et choix individuels » ... Parmi les rares échecs de ce Premier ministre « tolérant et ouvert », adoré à travers la bobocratie planétaire, le refus de la Cour constitutionnelle canadienne d’avaliser une macabre loi portant droit des citoyens à demander à être euthanasiés... 

    Avis du poète

    Je me demande jusqu’où ira M. Trudeau dans sa course après toutes les modes idéologiques, bonnes ou mauvaises. Sait-il qu’au final, les poètes ont toujours raison et que le poète français Jean Cocteau (1889-1963), toujours très lu au Canada francophone (6 millions de personnes) a dit un jour : « La mode, c’est ce qui se démode ! » ? 

    A moins que le réalisme économique (« Un sou sera toujours un sou ») du parfait libéral, que se flatte d’être le fringant Justin, l’amène bientôt à mettre un peu d’eau classique dans son vin en vogue... C’est ainsi que l’hebdomadaire officieux du patronat français, Valeurs, vient de révéler qu’Ottawa, après quelques velléités de réticences « morales » et autres minauderies diplomatiques, a finalement commencé à livrer à Riyad une « très grosse quantité » de blindés commandée par l’Etat saoudien, et cela en dépit des cris et pétitions des pacifistes et autres droits-de-l'hommistes canadiens contre la « guerre injuste » menée au Yémen par l’Arabie Saoudite... 

    Morales, modes et relations entre monstres froids que sont par définition les Etats, font rarement bon ménage longtemps !  

    Péroncel-Hugoz

    Repris du journal en ligne marocain le360 du 2.12.2016

     

  • Le terrorisme révolutionnaire marxiste-léniniste vu par Ségolène Royal et par le Patriarche Kyril

     

    Mur-bleu gds.jpgDéjà, le ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, était ce samedi à Santiago de Cuba le seul membre d'un gouvernement européen, avec le Premier ministre grec Alexis Tsipras, à s'être rendue aux funérailles du dictateur communiste. Cela aurait dû, au moins, lui faire un peu honte, et l'inciter à la plus élémentaire des prudences. En l'occurrence, tout simplement, ne rien dire, attendre que « ça se passe ». Ce n'est pourtant pas très difficile, ne rien dire ! Eh, bien, non ! Il a fallu qu'elle parle :

    - Castro est « un monument de l’histoire » a-t-elle claironné ; remarquez, elle n'est ni la seule ni la première, question « hénaurmité » :  Giscard d'Estaing et son successeur Mitterrand n'avaient-ils pas dit de Mao, à sa mort, « Mao, ce phare pour l’humanité » (VGE) et « Mao n'est pas un dictateur, Mao est un humaniste » (Mitterrand) !

    - Il n'y a pas de violations des droits l'Homme à Cuba ; la preuve ? « On n'a pas de listes de prisonniers politiques » : celle-là, pour le coup, il fallait vraiment y penser !

    - Ou encore : « Grâce à Fidel Castro, les Cubains ont récupéré leur territoire, leur vie, leur destin. Ils se sont inspirés de la Révolution française sans pour autant connaître la terreur qu'il y a eue pendant la Révolution française » ; elle a même souligné au contraire l'existence sur l'île d’« une liberté religieuse » et d' « une liberté de conscience ». Fermez le ban ! Comme dirait l'autre, il vaut mieux entendre cela que d'être sourd.

    Pendant que cette pauvre Ségolène s' « enterrait » toute seule en proférant ses insanités sur le terrorisme révolutionnaire à Cuba, ceux qui étaient à Paris - ou qui, dans toute la France, ont regardé KTO - ont pu suivre la consécration de la cathédrale de la Sainte Trinité, au bord de la Seine, à un jet de pierre de la Tour Eiffel*. Et, là, ils ont entendu toute autre chose, car la patriarche Kyrill, qui sait bien de quoi il parle, a donné une toute autre version de la révolution et de son épouvantable terreur.

    Après une liturgie d'une beauté impressionnante - littéralement enthousiasmante, au sens étymologique du terme - le patriarche s'est adressé, d'une voix forte, à l'assemblée. Il a, plusieurs fois, remercié « la France » d'avoir accueilli les réfugiés russes après la révolution bolchévique, et d'avoir permis la construction de nombreux lieux de culte ; mais c'est « la France » qu'il a remerciée, jamais « la république », car il ne sait que trop bien que « notre » révolution est la matrice de « la sienne ».

    Il a aussi, à la façon d'un Soljenitsyne, dont on retrouvait des accents dans ses propos, raconté ce que fut l'horreur de ce siècle terrible, pour la Russie, qui vit le triomphe, heureusement révolu, de la révolution bolchévique. « Deux amours ont bâti deux cités », disait saint Augustin : sans faire nommément référence à lui, Kyrill a repris exactement la même vision, expliquant d'une façon magistrale et véritablement émouvante comment un courant puissant a fermement travaillé, au cours de ce siècle, pour étouffer en Russie la voix de Dieu, pour arracher la foi du cœur des hommes, pour bâtir une autre société, sans lui et contre lui : celle, purement terrestre, de la vision marxiste-léniniste de l'homme et de l'Histoire. Et, à l'inverse, comme il a été dur de résister à cette déferlante matérialiste, mais comment, à la fin, ce furent les forces de l'Esprit qui l'emportèrent.

    Et, aujourd'hui, la Russie, encore très largement blessée par le quasi-siècle de persécution atroce qu'elle a subie, se réveille à la Foi, se couvre d'églises et de monastères, accueille quantités de prêtres et de moines.  

    « Deux amours ont bâti deux cités » : quel contraste, en ce dimanche de décembre, entre la pauvre et misérable vision (?) que nous offre une Ségolène Royal en perdition, et les fortes et puissantes paroles du patriarche Kyrill, qui, lui, ouvre la voie et dit la vérité : « ...et la vérité vous rendra libres ». 

     
  • Les affinités de M. Ayrault

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    La victoire des troupes syriennes contre les insurgés islamistes d’Alep est désormais plus que probable. La presse n’en finit pas de nous conter le martyre et l’agonie de la ville insurgée, pour mieux critiquer le régime prétendument « barbare » de M. Assad. Cette instrumentalisation de la situation déplorable de la population repose d’abord sur une sorte de déni : toute guerre, a fortiori une guerre civile, génère forcément sont lot d’horreurs et de massacres. Il est de plus évident que l’engagement purement idéologique des pays occidentaux hostiles à M. Assad a favorisé une rébellion islamiste armée et solidement équipée par les puissances sunnites du Golfe, causant ainsi le malheur des populations civiles : il faut être bien naïf en effet pour croire que les soldats loyalistes n’ont en face d’eux, depuis plus de quatre ans, qu’une population désarmée et protégée par quelques volontaires.

    Naïf et pleurnichard, c’est bien l’image que donne de lui notre ministre des Affaires étrangères, M. Ayrault. En accord avec son prédécesseur, M. Fabius, et surtout avec le chef de l’Etat, M. Hollande, il mène dans le dossier syrien une politique, ou plutôt une absence de politique, dont la France risque de payer longtemps les conséquences. Nos « humanistes », se défiant du bon sens pragmatique le plus élémentaire, oubliant ainsi qu’un pays a d’abord des intérêts avant d’avoir des amis, ont poursuivi la politique initiée par MM. Sarkozy et Juppé, à la grande satisfaction de quelques intellectuels de gauche, laquelle se réduit à des formules médiatiques (« M. Assad est le problème, il n’est pas la solution ») ou à des demandes insensées (« M. Assad doit comparaître devant le Tribunal pénal international »). Leur faute à tous est d’avoir pu penser que quelques lamentations humanitaires et autres voeux pieux dans l’air du temps pouvaient suffire : faute de stratégie et de vision d’ensemble, aucun n’a jamais indiqué ce que devrait et pourrait être la politique de la France au Proche-Orient.

    La France fut un temps « puissance mandataire » en Syrie et cela lui a valu de pouvoir continuer à « exister » pendant plusieurs décennies dans la région. Depuis quelques années, nous y avons, comme des imbéciles à la remorque des « printemps arabes », brandi l‘étendard du droit-de-l’hommisme. Aujourd’hui même, M. Ayrault annonce réunir « le 10 décembre prochain à Paris les pays européens, arabes et les Etats-Unis, qui soutiennent une solution politique en Syrie et qui refusent cette logique de guerre totale ». On peut déjà penser qu’il ne sortira pas grand chose de cette conférence anti-Assad. En revanche, devenue sous la houlette de M. Ayrault, « puissance affinitaire », la France est menacée aujourd’hui de relégation diplomatique. En effet, il aura bonne mine, M. Ayrault, lorsque, la guerre civile quasiment terminée, se réunira sans doute une conférence autrement sérieuse, avec Damas et ses alliés, Téhéran et surtout Moscou : la France y sera-t-elle seulement conviée ? Si ce n’était pas le cas, cela entérinerait sa rétrogradation diplomatique et serait à porter au passif, déjà bien lourd par ailleurs, du quinquennat de M. Hollande  

     

  • Histoire & Actualité • Mort de Fidel Castro : l'anticommunisme est un humanisme, sauf en France !


    Par Gilles-William Goldnadel 

    Le « lider Maximo » est mort ce 25 novembre. Gilles-William Goldnadel constate [Figarovox, 28.11] qu'au pays de Georges Marchais, le procès du communisme reste à instruire, comme en témoignent les éloges funèbres prononcés en hommage au boucher de La Havane. Gilles-William Goldnadel a raison. Serait-il d'accord pour que l'on instruise concomitamment les procès des tueries et crimes révolutionnaires français ? Ceux-ci sont l'origine et la matrice de ceux-là. LFAR  

     

    495725162.jpgCe n'est pas la première fois qu'ils nous font cette mauvaise farce. C'est toujours la même chose, on la croit morte. On se dit que cette fois ils ont compris. Qu'ils ne recommenceront pas. La sotte grandiloquence. Les hommages obscènes. Le déni de la réalité. Eh bien, non, ils ont recommencé.

    Ils ont pleuré Castro. Même la sœur, Juanita, n'ira pas à l'enterrement de son frère : «il a transformé l'île en une énorme prison entourée d’eau ». Mais certains, en France sont plus fraternels envers Fidel que la sœur du geôlier.

    Avant que de tenter d'expliquer l'inexplicable, un bref rappel de la réalité minimisée. Castro n'était pas seulement qu'un dictateur sud-américain. C'était un boucher et un équarisseur. Il ne s'est pas contenté de torturer et d'exécuter ses opposants, il a vendu leur sang, comme le rappelait le Wall Street Journal dans un article du 30 décembre 2005 : le 27 mai 1966, 3,5 litres de sang par personne furent médicalement ponctionnés sur 166 détenus par décision de Fidel Castro et vendus au Vietnam communiste au prix de 100 $ le litre. Après la prise de sang, 866 condamnés, en état d'anémie cérébrale, paralysés et inconscients, furent emmenés sur des brancards et assassinés.

    Miguel A. Faria dans Cuba, une révolution écrit à la page 415 de son livre : « Depuis que Fidel Castro a pris le contrôle de l'île en 1959, les estimations les plus crédibles précisent que de 30 000 à 40 000 personnes ont été exécutées par le peloton d'exécution ou dans les geôles cubaines. »

    Dès les premiers jours de la révolution, Castro ordonna des exécutions sommaires dans le but d'établir une culture de la peur qui annihila rapidement toute résistance. Les révolutionnaires d'opérette qui le soutiennent en France lui pardonnent avec indulgence ses exactions en même temps qu'ils maudissent ordinairement la peine de mort appliquée aux assassins de droit commun. Ils passent volontiers sous silence que dans les décennies suivantes, Castro s'assura de la soumission de son peuple en prolongeant l'État de terreur.

    Profitons du deuil cruel qui frappe la galaxie communiste et ses compagnons pour régler aussi son compte à celui dont l'icône christique ornait les thurnes estudiantines des seventies et encore de nos jours les T-shirts de quelques attardés. Che Guevara avant que de faire le guérillero en Bolivie, dirigeait dès 1959 la sinistre prison de la Cabana, où il avait acquis le tendre sobriquet de « carnicerito » (le petit boucher). Selon Stéphane Courtois, auteur du Livre noir du communisme, ladite prison était un lieu où la torture et les mutilations étaient quotidiennes. Selon Archiva Cuba, une association basée dans le New Jersey, et qui s'est donné comme mission de documenter les crimes de Castro, en 1959, à la Cabana, au moins 151 personnes innocentes furent assassinées.

    Parmi les 94 enfants dont on a pu établir la mort, 22 ont été exécutés par les escadrons de l'idole de l'extrême gauchisme.

    Quant à la situation actuelle, et sans même évoquer la faillite économique, Christophe Deloire, président de Reporters Sans Frontières, rappelait samedi que Cuba demeurait au 171e rang (sur 180) au classement mondial de la liberté de la presse.

    Ils ont pleuré Castro. Je ne parle pas des communistes. De Pierre Laurent, fils de Paul : « l’artisan de l'une des plus importantes révolutions initiées au XXe siècle… La démonstration de la possibilité de bâtir une société juste et souveraine pour tous les peuples ».

    Je ne parle pas de notre Président de la République actuel, tout content d'avoir imaginé effleurer l'Histoire en touchant un vieillard et dont les euphémismes dégoutants dans son hommage funeste : « manquements aux droits de l'homme… désillusions » montrent à quel point les socialistes évaporés n'ont pas totalement coupé le cordon ombilical ensanglanté.

    Je parle des compagnons de déroute, je parle des camarades de carnaval : Christiane Taubira, jamais économe d'une hyperbole : « le dernier géant du XXe siècle… ». Je parle de Clémentine Autain, invitée gentiment sur France Inter dimanche matin pour admonester ceux qui fêtent Kissinger mais cognent sur Castro et qui mériterait d'être engagée comme humoriste de la radio active de service public pour ce tweet mémorable et émouvant : « à Fidel Castro, pour la révolution cubaine, la résistance à l'impérialisme U.S, l'expérience « socialiste » d'un autre siècle. Hasta siempre !»

    Je parle enfin de Jean-Luc Mélenchon, dont Onfray disait samedi au Point qu'il avait « fumé la moquette », en tous les cas un havane hallucinogène, en écrivant ce twitt halluciné : « Fidel ! Fidel ! Mais qu'est-ce qui s'est passé avec Fidel ? Demain était une promesse. Fidèle ! Fidel ! L'épée de Bolivar marche dans le ciel. »

    Je conseille encore à tous ceux qui ne l'aurait pas regardé, de visionner l'hommage du futur candidat fraîchement adoubé par les communistes à la rapière envolée dans les cieux : Samedi matin, à l'ambassade de Cuba. Une homélie larmoyante. C'est sans doute lors d'un même petit matin blafard de 1953, que des staliniens aux yeux rougis rendirent hommage au petit père des peuples qui attend aujourd'hui son fidèle suivant.

    J'imagine déjà certains scandalisés par cette dernière ligne.

    Le scandale habite ailleurs. Il demeure dans le fait que, précisément, il n'y ait pas scandale quand ces hommages publics au boucher de La Havane sont rendus par des personnes publiques qui ont pignon sur rue.

    Et l'explication vient. D'abord l'anti-occidentalisme pathologique, dans sa version antiaméricaine. Tout fut pardonné à Fidel au nom de la lutte sacrée contre l'impérialisme yankee. Tout, y compris le massacre et la mise au pas de son peuple. Mais cette anti occidentalisme radical n'est pas seulement politique, il est aussi racial.

    Qu'on me permette de me citer dans mes Réflexions sur la question blanche (2011) : « Il faut se faire à la déraison : un sombre salaud cubain, vénézuélien, bolivien ou mexicain basané, qui sait ? mâtiné d'indien, ne sera jamais aussi honni qu'un bon vieux salaud chilien tel que Pinochet, poursuivi jusqu'au bord du tombeau, et que Sartre charriait pour « sa gueule de salaud latin » classique, à la Franco. ».

    Ensuite et surtout en raison du fait que le procès du communisme reste à instruire en France. Il s'agit d'une triste spécificité française.

    Il n'y a qu'en France que les archives du KGB n'aient pas été exploitées, après l'effondrement de l'URSS ce dont se désolait ma chère Annie Kriegel. Même dans l'Italie si communisante du compromis historique, les archives ont parlé, et l'on sait quel compagnon de route ou quel journaliste émargeait au budget soviétique. Il n'y a qu'en France où des syndicats politisés peuvent reconnaître leurs liens avec le PC sans être pour autant démonétisés. Il n'y a qu'en France où le parti communiste peut encore oser s'appeler par son nom et s'affubler d'un marteau et d'une faucille. Il n'y a qu'en France où des artistes sentencieux peuvent se produire à la fête du journal de l'organe central du parti communiste sans risquer la sentence. Il n'y a qu'en France où le parti de la gauche morale peut s'allier électoralement avec un parti communiste sans rougir ni être déconsidéré.

    Car c'est en France encore que ceux qui ont combattu extrêmement le communisme et ses épigones d'extrême-gauche ont été médiatiquement rangés dans le ghetto de l'extrême droite.

    Ce fut notamment le sort de Stéphane Courtois, qui faillit connaître la mort civile pour avoir écrit Le livre noir du communisme.

    Pour avoir eu le courage suicidaire d'estimer à 100 millions le nombre d'êtres humains assassinés pour imposer le communisme. Paul Kangor dans The Communist estime que le livre de Courtois est largement en dessous de la réalité. Courtois évaluait à 20 millions les crimes de Staline, mais Alexandre Yakovlev , adjoint de Gorbatchev, cité par Kangor, estime le carnage entre 60 et 70 millions d'humains.

    L'anticommunisme est un humanisme. 

    Post-scriptum citoyen : dimanche à 13h sur TF1, on pouvait voir les cubains réfugiés en Floride, ces anciens boat-people, fêter la mort du dictateur. Pas sur la chaîne de service public France 2 à la même heure. Seulement des cubains éplorés. Pour ceux qui, comme moi, n'arrivent pas à accepter comme un fléau naturel, la mainmise de l'idéologie sur le bien indivis des citoyens payant la redevance, je signale la naissance du « Collectif des usagers du service public audiovisuel » (contact@collectif-uspa.fr).

    Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain.

  • Disparition • Castro : Paix au mort, mais ...

     

    Mur-bleu gds.jpgMais on ne pleurera pas la disparition du féroce dictateur révolutionnaire marxiste-léniniste

    Hydre de Lerne : dans la mythologie grecque, monstre affreux possédant plusieurs têtes (dont une immortelle) qui se régénèrent doublement lorsqu'elles sont tranchées ; l'haleine soufflée par les multiples gueules du monstre exhale un dangereux poison, même lorsqu'il dort...

    Ainsi donc le dernier représentant qualifié d' « historique » de ce monstre que fut la révolution marxiste-léniniste - héritière de la révolution française de 1789 - la dernière « lumière » (!) révolutionnaire historique vient de s'éteindre. Comme l'aurait dit Viviani, « une étoile qui ne se rallumera plus » !...

    La paléontologie est en deuil, après ce décès du dernier représentant du marxistus-leninus, espèce dont, il est vrai, le territoire ne cessait de se réduire depuis 1989, rendant sa survie improbable...

    Pour les croyants, il passe maintenant devant le tribunal de ce Dieu que les révolutionnaires ont déclaré mort, ou non existant ; pour les autres, il est retourné au néant froid, glacé, métallique, seule fin qui nous est promise : « à la fin, c'est toujours la mort qui gagne », disait Staline... Qui avait été séminariste, comme les frères Castro furent élèves des écoles catholiques.

    N'oublions pas que Castro - qui avait confié la sinistre épuration de l'île de Cuba au sinistre Che Guevara - était, comme tous les autres révolutionnaires marxistes-léninistes du monde entier, fils de la Révolution française, de Robespierre, de la Convention et de sa Terreur, matrice de tous les Goulags et Lao Gai, Securitate et Stasi, dictateurs sanguinaires comme Pol Pot, Ho Chi Minh, Mao Zedong, Ceaucescu etc...

    Et que c'est à Paris que se trouve l'épicentre du tsunami révolutionnaire, qui se propagea jusqu'aux extrémités du monde, après avoir bouleversé de fond en comble la France est l'Europe.

    Certes, l'idéologie révolutionnaire est bien affaiblie, aujourd'hui (les virus meurent, aussi...) et si d'aucuns, comme Mélenchon ou Besancenot, ou un Parti communiste résiduel, persistent à se réclamer d'elle et à la proposer - sans crainte du ridicule - à l'opinion, aucun mouvement puissant ne songe à proposer le marxisme et la Révolution, qui furent, pendant plus d'un siècle, « l'horizon indépassable de notre temps », véritable religion, qui souleva l'enthousiasme de centaines de millions d'hommes, avant de le tromper aussi brusquement qu'il l'avait fait naître...

    Exactement ce qui s'est passé sur cette pauvre île de Cuba : c'est une main de fer et une dictature féroce qui suivirent, immédiatement, les beaux discours d'un jeune guerillero barbu. Même si on les trouve indécentes, les explosions de joie des Cubains de Floride, qui ont tout perdu et tout quitté, sur leurs radeaux improbables (on les appelait les « balseros », « balsa » signifiant radeau en espagnol)) comme les boat people vietnamiens, sont là pour nous rappeler ce que fut, toujours et partout, le marxisme : l'horreur absolue, le digne héritier de la Terreur de sa matrice, la Révolution française.

    Même à quatre-vingt dix ans, le visage du tyran Castro était celui de Robespierre, ce père de famille nombreuse, le grand ancêtre...  

     

  • Éric Zemmour : Pourquoi les peuples ne veulent pas mourir

     

    Par Eric Zemmour           

    Derrière l'élection de Donald Trump, Eric Zemmour distingue le sursaut d'une Amérique blanche et populaire qui tente d'éviter le destin tragique que lui promettent la démographie et l'idéologie. Il en tire des leçons pour l'avenir politique français [Figaro, 18.11]. Clarifions notre position : ceci ne signifie pas qu'il y ait une internationale des peuples ou des nationalismes. Leurs intérêts sont divers, souvent opposés. Ils sont marqués par leurs différences. Cela signifie toutefois que la structuration du monde en peuples, nations, Etats, forgés par la géographie et par l'Histoire, est une donnée pérenne. Et que ces entités politiques ont au moins en commun leur volonté de vivre.  LFAR 

    522209694.4.jpgIls battent leur coulpe. Ils reconnaissent leurs torts. Ils promettent de s'amender. Ils sont journalistes, patrons de journaux, universitaires, intellectuels, économistes, ou patrons du numérique dans la Silicon Valley. Ils vivent dans les grandes métropoles de l'est ou de l'ouest de l'Amérique ; et ont fait campagne jusqu'au bout en faveur d'Hillary Clinton. Une campagne violente, sans mesures ni limites, sans aucun respect pour la déontologie journalistique ou la rigueur scientifique, à la hauteur de l'aversion qu'ils éprouvaient pour leur adversaire Donald Trump.

    Ils ont perdu. Ils essayent de comprendre. Pourquoi le pays ne les a pas suivis ? Pourquoi l'électorat populaire ne les a pas écoutés ? Pourquoi les Etats ouvriers, bastions du Parti démocrate depuis des lustres, comme cet emblématique Wisconsin, ont-ils plébiscité un milliardaire new-yorkais vulgaire et ne payant pas toujours ses impôts ?

    Il faut reconnaître qu'on ne sait plus comment vivent les Américains, a avoué Paul Krugman, prix Nobel d'économie. Ils vivent sans la 4G et sans Uber, et quand ils ont besoin d'un emprunt, ils ont un « crédit pourri », a complété un autre, patron dans la Silicon Valley.

    L'Amérique des élites s'interroge sans fard ni ménagements. Elle accepte le verdict des urnes et cherche à comprendre les raisons d'une rupture au sein de la nation américaine.

    C'est une différence - et elle est fondamentale - avec la France. Dans notre pays, nos élites médiatiques, intellectuelles, artistiques, économiques, financières et politiques auraient continué à insulter, vitupérer, ostraciser. Raciste, fasciste, xénophobe, homophobe, misogyne, on connaît la litanie, la fameuse « cage aux phobes » chère à Philippe Muray. On aurait convoqué les mânes des grands anciens de la Révolution. On aurait appelé à la révolte, à l'insurrection. Chez nous, le peuple est sacré quand il pense comme ses élites ; il est jeté aux chiens dans le cas inverse. Le peuple est populaire quand il pense bien, populiste quand il pense mal.

    Populiste : encore un mot qui nous vient d'Amérique. Le premier parti populiste y fut fondé à la fin du XIXe siècle. Il lutte alors contre Wall Street, contre la cupidité des financiers, des « barons voleurs », contre les inégalités croissantes. Déjà. Pas étonnant. Nous sommes alors dans ce que les historiens appelleront plus tard la première mondialisation, celle qui s'achèvera avec la guerre de 1914, et qui, autour du chemin de fer et de l'électricité, connut une première explosion du commerce mondial, favorisé par le libre-échange et les mouvements internationaux de capitaux. A l'époque, les épargnants français étaient les banquiers du monde ! Autre différence notable : la gauche française est alors fière d'être « populiste ». La gauche américaine, mais aussi européenne, se veut le porte-parole du peuple ; aujourd'hui, elle est la représentante des minorités.

    Encore une fois, la campagne américaine fut emblématique. Hillary Clinton a cherché à rassembler derrière elle la cohorte des minorités, raciales et sexuelles, soigneusement recensées par un marketing électoral rigoureux. Elle reprenait d'ailleurs les méthodes qui avaient permis à Barack Obama d'être élu deux fois à la Maison-Blanche. Mais avec Hillary, l'électorat noir s'est moins mobilisé. Mais c'est tout de même l'électorat de Trump que les médias bien-pensants traitent de raciste !

    En vérité, la victoire de Trump est la revanche du peuple sur les minorités. Bien sûr, le gros des troupes trumpistes est blanc et masculin. Bien sûr, comme lors du vote anglais sur le Brexit, ce sont les moins diplômés qui ont voté pour le candidat que vomissait l'Etablissement. Mais l'électorat de Trump est aussi composé de femmes (plutôt blanches) et même d'une minorité des Noirs et des Latinos.

    Il ne faut pas s'étonner de ces considérations ethniques dans un pays qui n'a pas nos pudeurs et nos hypocrisies. Surtout, il ne faut pas s'étonner de ces distinctions, car la campagne américaine fut d'abord une campagne identitaire. Trump s'est arraché au magma de ses rivaux pour la primaire du Parti républicain en promettant de construire un mur avec le Mexique et d'expulser les millions de clandestins latinos. Tout est parti de là. Et ce n'est pas un hasard.

    Dans un livre qui a fait moins de bruit que son célèbre Choc des civilisations, et s'intitulait sobrement Qui sommes-nous ? Samuel Huntington avait très finement analysé la désagrégation d'une Amérique qui ne parvient plus à intégrer les millions d'immigrants venus du Mexique, au même titre que les vagues précédentes: les latinos continuent à parler leur langue, ont leurs écoles, leurs télés ; ils vivent aux Etats-Unis comme là-bas, au Mexique. Les derniers arrivés ne s'agrègent pas à ce monde façonné par le protestantisme et la langue anglaise, mais à une diaspora latino, catholique et hispanique.

    En lisant Huntington, la similitude de nos situations saute aux yeux, sauf que les latinos sont catholiques tandis que nos immigrants sont plutôt musulmans. Dans son livre, l'intellectuel américain fonde le comportement inconscient de ces populations sur la revanche historique d'un Mexique jadis vaincu et dépecé par les gringos venus du Nord. Cette émergence d'un peuple dans le peuple, Huntington lui donne une fin plausible : une nouvelle guerre de sécession à l'horizon de 2050. Ces mots évoquent irrésistiblement la « partition » dont parle notre président François Hollande dans un livre de confidences à des journalistes.

    La France et les Etats-Unis vivent des situations fort comparables. Nous avons découvert qu'une Amérique blanche et populaire tentait un dernier baroud pour éviter le destin tragique qui lui est promis par la démographie et l'idéologie. C'est cela que les élites, en Amérique comme en France, appellent le « populisme » : la volonté des peuples de ne pas mourir. La volonté farouche des peuples de continuer à vivre selon leur ancestral mode de vie. En Amérique comme en France.

    Ces peuples ont les mêmes élites et la même idéologie ; la même déconstruction qui, au nom du féminisme, de l'antiracisme et du cosmopolitisme, nous a appris que l'identité française n'existait pas, comme l'identité américaine n'existe pas. Que ces identités sont « mouvantes », ne sont pas « figées », doivent s'adapter. La France comme les Etats-Unis sont sommés de devenir des pays-monde.

    Cette idéologie des élites sert, comme l'avait très bien vu Karl Marx, leurs intérêts. En délocalisant les usines en Chine, et en faisant venir une main-d'œuvre pas chère dans les grandes métropoles, pour leur servir de nounous ou de livreurs de sushis, les élites mondialisées ont réussi à accroître leurs revenus de manière démesurée. Les fameuses libertés, chères aux technocrates bruxellois comme aux financiers anglo-saxons, liberté des capitaux, des marchandises, des services et des hommes, sont au service des intérêts des élites mondialisées.

    Tout n'est pas sombre dans la mondialisation : des millions de personnes, venues du Sud, sont sorties de la pauvreté, soit dans les usines délocalisées, soit dans les métropoles de l'Occident. Ce nouveau peuple « de remplacement » est l'allié des élites occidentales. C'est lui qui vote pour Clinton, contre le Brexit, ou pour Hollande en 2012. Mais le peuple d'origine, le peuple de souche, le peuple d'antan n'a plus les moyens de vivre dans les métropoles mondialisées et ne veut pas vivre avec les nouveaux venus, trop nombreux pour renoncer à leurs anciennes mœurs. Ils sont donc chassés et s'éloignent des grands centres où se crée désormais la richesse. C'est la France périphérique, chère au géographe Christophe Guilluy. Donald Trump nous a permis de découvrir qu'il y avait aussi une Amérique « périphérique ».

    Le combat entre Trump et Clinton, à l'instar du référendum sur le Brexit, n'est donc pas comme on l'a dit un peu vite, le combat du peuple contre les élites, mais le combat d'un peuple de souche contre le peuple « de remplacement » amené dans les bagages des élites mondialisées. C'est encore plus explosif. Aux Etats-Unis, comme en Europe, comme en France.

    Dans notre pays, la situation politique est moins décantée. Nous avons l'habitude d'un certain retard à l'allumage. Alors que Margaret Thatcher et Ronald Reagan s'installaient au pouvoir à la fin des années 70, la France élisait un président socialiste, en mai 1981. Son keynésianisme étatiste sera pris à contre-pied par le libéralisme mondialisé des Anglo-Saxons.

    Cette fois encore, nous pourrions très bien être en décalage historique en élisant Alain Juppé. Il faut dire que nous avons des Trump de pacotille. Nicolas Sarkozy qui a précédé l'Américain sur la voie de la transgression du politiquement correct, a avoué ses préférences pour Hillary Clinton. Marine Le Pen cherche à apaiser là où Trump n'a jamais hésité à provoquer. Elle rêve de séduire féministes et mouvements gays que Trump n'a jamais cessé de rudoyer. Nos politiques français ne semblent pas comprendre que l'idéologie des élites est un tout, cette alliance de libéralisme économique et culturel qui déconstruit les nations au nom d'un individualisme roi et de la religion des droits de l'homme.

    On dit les Français idéologues et grands manieurs de concepts et d'idées. Et si notre réputation était usurpée ? 

    Eric Zemmour

  • Et si l'on profitait de l'élection de Trump pour en finir avec l'Otan ?

     

    Mur-bleu gds.jpgDonald - le cauchemar de la cléricature médiatique - vient juste d'annoncer la première mesure qu'il prendra, dès son entrée en fonction le 20 janvier : il retirera les Etats-Unis du Traité commercial Trans-Pacifique (TPP), signé en 2015 par douze pays de la région Asie-Pacifique, mais sans la Chine. À la place, il veut négocier des traités « bilatéraux ».

    Mais il a déjà parlé, aussi, des bases états-uniennes dans le monde entier, déclarant que les pays hôtes de ces bases devaient contribuer plus largement aux dépenses de ces dites bases, faute de quoi... il les fermerait ! « America first ! », en langue états-unienne, cela se dit aussi « My money first ! », comme le disait une autre grande personnalité anglo-saxonne, Margaret Thatcher...

    La visite illico - le jeudi 17 novembre ! - de Shinzo Abe auprès du nouveau « président élu » était à cet égard révélatrice de la frousse immense que ce propos avait provoqué, et de la servilité (ou de la dépendance, c'est tout un) de certains, à l'égard des Etats-Unis...

    Jusque-là, et s'il ne s'agissait que de cela, nous autres, Français et Européens ne serions pas concernés. Mais Donald a également étendu son propos iconoclaste à.… l'Otan, qu'il a qualifié - à juste titre - d’ « obsolète »  et contre laquelle il s'est littéralement déchaîné. Et, là, nous sommes directement concernés ; et la chose est d'importance, méritant que l'on s'y arrête.

    Donald s’est plaint également que les Etats-Unis investissaient « une part disproportionnée » d’argent dans l’OTAN par rapport à celle investie par les autres pays membres, et qu’il n’hésiterait pas à dissoudre l’alliance.

    « Nous les protégeons, nous leur apportons une protection militaire et bien d’autres choses encore, et ils arnaquent les Etats-Unis. Et, vous savez ce que nous faisons contre cela ? Rien », a-t-il par exemple déclaré lors de son meeting politique du 2 avril, dans le Wisconsin.

    Barack Obama avait, alors, évidemment protesté, car il est, lui, le maître du « chien » (l'Europe), qu'il tient solidement en laisse. Néanmoins, la position de Donald a été appuyée par beaucoup, notamment par un Justin Raimondo, écrivain et rédacteur en chef du site internet Antiwar, qui a noté qu’avec son idée « d’abandonner l’ancienne version de l’OTAN pour la remplacer par une sorte d’opération multilatérale anti-terroriste… Donald Trump met sur la table une question qui n’a pas été évoquée depuis l’époque de Bob Taft » (Bob Taft a été le gouverneur républicain de l'Etat de l'Ohio de 1999 à 2007).

    Et Bernie Sanders, candidat malheureux à l’investiture démocrate, s’est également plusieurs fois exprimé contre l'élargissement de l'OTAN en Europe, notamment aux frontières de la Russie, suggérant qu’une nouvelle coalition, qui inclurait la Russie et les pays de la Ligue arabe, devrait être créée pour faire face aux enjeux sécuritaires contemporains. 

    On sait, enfin, que Donald n'a jamais fait mystère de son désir de « parler » avec Poutine : en clair, de s'allier de fait avec lui, sur le terrain, contre le terrorisme islamiste et pour régler l'affaire syrienne et liquider DAECH. 

    François Fillon, non plus, n'a pas caché que, s'il était élu, lui aussi « parlerait » avec Poutine, afin d'éviter une « réconciliation USA-Russie par-dessus notre tête », ce qui achèverait définitivement de nous éliminer de la région. 

    On le voit : en se gardant bien sûr de tout optimisme excessif et de toute naïveté béate, des fenêtres de tir peuvent très bien s'ouvrir, très bientôt - à la fois en Europe et au Moyen-Orient, pour commencer - pour une diplomatie française qui ressusciterait de ses cendres, et qui retrouverait la place qui est la sienne, elle qui « manque » cruellement, aujourd'hui, à tout le monde, et partout... 

  • J'ai bien connu Walid Pharès

    Walid Farès

    Par Péroncel-Hugoz

    En voyant défiler l’équipe du futur président Trump, notre confrère a senti remonter en lui sa lointaine époque beyrouthine… Voici pourquoi.

     

    peroncel-hugoz 2.jpgWalid Pharès ? Je savais que cet intellectuel libanais avait émigré aux États-Unis d’Amérique et qu’il frayait dans les milieux du Parti républicain mais je n’avais aucune nouvelle précise de lui depuis des lustres. Et puis soudain, le jour de l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche, je vois « Walid »,  dans l’excellent français qui est le sien depuis son enfance beyrouthine, discourir sur diverses chaînes francophones à propos des conceptions du futur président américain en matière de politique extérieure.

    J’appris un peu plus tard qu’il en avait fait de même, dans les deux autres idiomes qu’il maîtrise à merveille, sur les télévisions arabophones et anglophones. 

    UN CERCLE RESTREINT

    Les présentateurs nous avaient, au passage, donné quelques détails sur la carrière de Pharès outre-Atlantique, jusqu’à son choix par le candidat Trump pour entrer dans le très petit cercle (4 ou 5 personnes) de ses conseillers diplomatiques, le seul d’entre eux apparemment, dont il a tenu, a ce jour, à faire publiquement l’éloge, y compris dans un entretien au Washington Post 

    EXPERT AU CONGRÈS

    Après avoir quitté sa ville natale de Beyrouth en proie à des querelles intestines, armées ou verbales, n’en finissant jamais, W. Pharès enseigna à Miami puis Washington, les sciences politiques, dans un « esprit européen », lequel dut plaire aux Américains puisque l’émigré récent, grâce à ses émissions, articles et livres, eut bientôt ses entrées, comme expert en affaires arabes et en terrorisme au Congrès (2001) puis sur la chaîne conservatrice Fox News (2006) où D. Trump fut séduit, dit-on, par les connaissances du Libanais en histoire militaire et lecture des cartes géographiques. Qui a dit que Donald Trump ne s’intéressait qu’au décolleté des dames, aux casinos et aux gratte-ciel ? … 

    UNE FAMEUSE BIBLIOTHÈQUE

    Ce dont je peux témoigner, pour ma part, à propos de ce conseiller diplomatique de l’ex-candidat républicain et peut-être du futur président, c’est que Walid appartient à une famille libanaise connue pour sa culture et notamment, à l’époque, pour posséder une des plus riches bibliothèques privées libanaises, en plusieurs langues, comparable à celle du diplomate Camille Aboussouan. Mais c’est par hasard, chez des amis, que je rencontrai, en 1976, Walid Pharès, à Beyrouth-Est (sous contrôle des Forces libanaises à dominante chrétienne), après avoir quitté Beyrouth-Ouest (sous contrôle des Palestiniens et de leurs alliés locaux) où se concentrait toute la presse occidentale, alors majoritairement favorable à ceux qu’elle avait dénommés les « islamo-progressistes ». J’eus la curiosité d’aller voir ce qui se passait « de l’autre côté de la ligne de démarcation » entre les deux Beyrouth; cette ligne où le correspondant du Monde attitré venait d’être tué par un tireur isolé, ce qui expliquait que notre journal m’ait expédié en vitesse du Caire, où j’étais alors en poste, en attendant que nous trouvions un successeur au malheureux Edouard Saâb. 

    LE DOSSIER SAHARIEN

    Wallid Pharès ayant l’air de connaître tout le monde, je lui demandai de m’aiguiller un peu dans cet Est beyrouthin qui était peu habitué à voir des journalistes étrangers. Mon « guide » improvisé me permit ainsi de cheminer et de rencontrer bientôt de jeunes chefs comme Béchir Gemayel, futur président élu puis assassiné (sans doute par les services secrets syriens). Je notai les connaissances encyclopédiques de Walid sur l’univers arabe, y compris les affaires de ce Maghreb où j’avais longtemps été correspondant (Alger) ou envoyé spécial (Rabat, Tunis, Tripoli, Sahara alors sous contrôle de Madrid). Je me rendis compte que des sujets comme la Marche verte ou la diplomatie secrète du roi Hassan II au Levant, étaient bien connus par mon « guide », y compris le jeu trouble joué en permanence un peu partout par le régime algérien.
    A nous d’observer maintenant, au cas où Pharès continuerait de conseiller Trump, si son intérêt positif de jadis pour le dossier saharo-nord-africain, le conduit à faire évoluer cet épineux problème, en suspens depuis plus de 40 ans à cause des blocages algériens. 

    P.S. A PROPOS DE MALEK CHEBEL

    FR%20MG%20ENTRETIEN%20MALEK%20CHEBE.jpg Pendant que je réveillais mes souvenirs autour de W. Pharès, une radio m’a appris le décès à Paris de l’auteur algérien Malek Chebel, né en 1953. Allah Yrahmo ! Je fus l’un des tout premiers éditeurs de Chebel, essayiste prolifique s’il en fut, avec « Histoire de la circoncision, des origines à nos jours» (1992 et 1997) que je lui avais commandée pour la collection orientaliste Le Nadir que je dirigeais alors chez Balland à Paris. Sur un sujet comme la circoncision qui concerne environ la moitié des mâles sur la Terre (par tradition, religion ou hygiène), ce livre remporta un franc succès, fut traduit et connut même, sous ma responsabilité, deux éditions en français au Maroc même où il est toujours disponible.

    Aux larges connaissances de W. Pharès en histoire politique, répondent celles de M. Chebel en histoire des religions et des mœurs. La Francophonie arabe n’a rien à envier à personne. 

    Dans le même état d’esprit curieux et méticuleux pour les moeurs des musulmans, signalons à nos suiveurs la parution à Casablanca, cette année, chez Africorient, de La circoncision au Maroc, par la plume distinguée du docteur casablancais Rouchdi Chamcham, ancien professeur d’ethnopsychanalyse à l’Université Lumière, à Lyon, en France et longtemps psychanalyste à Casablanca. 

    Péroncel-Hugoz

    Repris du journal en ligne marocain le360 du 18.11.2016

  • Le voyage de Berlin

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    C’est donc à Berlin que M. Obama a décidé de faire ses adieux aux partenaires européens des Etats-Unis. M. Hollande a certes été convié, mais au même titre que Mme May ou MM. Rajoy et Renzi, c’est-à-dire pour être reçu par un couple Obama-Merkel qui avait affiché la veille de leur venue à tous sa profonde complicité. Voilà qui dit tout sur une réalité bien désagréable et qui prouve que rien n’a au fond changé depuis un demi siècle et « l’Europe germano-américaine » que dénonçait alors le mensuel AF-Université. Le constat de la presse française est d’ailleurs unanime et sans appel : Berlin est le centre de l’Europe, Berlin est la capitale de l’Europe.

     

    Certains font mine de déplorer un état de fait qui nous obligerait à admettre que Berlin est non seulement la capitale de la première puissance économique de l’Union (ce qui est vrai) mais aussi la capitale culturelle de l’Union (ce qui est discutable); mais c’est pour mieux en reconnaître la légitimité, légitimité conférée par le respect allemand des sacro-saints « idéaux et […] valeurs dont l’Europe se réclame » (M. Guetta, France Inter) - par exemple en capitulant sans condition devant l’invasion des migrants. M. Obama l’a bien dit, lui qui, ravalant l’Europe au rang de certains autres continents ou sous-continents, dénonce « la montée d’une sorte de nationalisme sommaire, d’identité ethnique ou de tribalisme ».

     

    On objectera évidemment que l’élection de M. Trump va rebattre les cartes. Voire ! L’Allemagne et les Etats-Unis partagent un même attachement, en grande partie dû à la prégnance de leur commune filiation « libéralo-protestante », au capitalisme marchand et, pis, à la financiarisation de l’économie. Ces deux pays sont deux (très) grandes puissances économiques bien faites pour s’entendre et se compléter comme le prouve le développement de leurs échanges (les Etats-Unis sont ainsi devenus cette année le premier partenaire commercial de l’Allemagne, dépassant la France).

     

    La faillite de l’actuelle Union européenne, conjuguée au vide nouveau auquel laisserait place le « désengagement » promis par M. Trump, nous place dans une alternative quasi existentielle : le sursaut ou le déclassement. Le bon sens nous dit que, seule, la France ne pèserait pas lourd et qu’elle a besoin de constituer avec d’autres (dont l’Allemagne) un ensemble crédible. Encore faut-il ne pas se dissoudre dans un tel ensemble - sinon à quoi bon ? Reprocher sa force et son dynamisme à l’Allemagne n’a par ailleurs aucun sens. Il nous faut, en revanche, pour mettre à profit (en jouant de nos quelques atouts) l’opportunité du changement de donne probable en Europe, entamer un processus de rééquilibrage de notre rapport « économique » à l’Allemagne. Cela passe évidemment par la reconstitution d’un tissu économique (industriel, agricole et commercial) aujourd’hui « sinistré ». D’aucuns pensent même à renouer avec « l’ ardente obligation du plan » (De Gaulle, 8 mai 1961). Voilà qui demanderait des choix au politique et des efforts au pays. Au moins le cap serait-il donné. 

     

  • Ecologie & Société • Ma petite ONG

     

    par Ph. Delelis

    Nous nous étions déjà interrogés, à propos de la COP 21, sur le nombre de participants à cette « conférence des parties à la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques » : les 196 parties au traité avaient de nombreux invités. Il s’agissait des consciences éveillées du « ça chauffe » venues une dernière fois contempler la Ville Lumière avant l’extinction de la Tour Eiffel. Conformément à sa vocation universelle, la France avait affirmé (sans être contredite, comme disent les juristes) que le sommet de Paris était celui de la « dernière chance ». Devant un tel succès, on se demande pourquoi l’édition 2016 – la COP 22 – réunit encore 30 000 participants. Certes, le climat et l’ambiance de Marrakech ont une grande puissance d’attraction mais on imagine bien que les militants de l’avenir planétaire ne se laissent pas distraire de la sorte. L’explication est ailleurs. Sans doute dans les quelque 3 300 organisations non-gouvernementales inscrites aux travaux de la COP 22. Ce n’est pas rien…  Et le nombre des ONG explique que l’on passe de plusieurs dizaines de délégations étatiques – soit quelques centaines de diplomates tout au plus – à 30 000 participants inscrits ! C’est que la création d’une ONG est des plus simple (au moins dans les pays qui respectent à peu près l’Etat de droit). Il suffit d’entrer « créer une ONG » sur un moteur de recherche et des dizaines de sites apparaissent, permettant de fonder une institution très présentable en deux coups de cuiller à pot (avec un nom sympa comportant Green et une petite légende du genre : Since 2016 But Forever). Nous nous en voudrions d’être en retard sur le sujet car d’autres destinations sympathiques ne manqueront pas d’être proposées pour veiller, dans les années qui viennent, à l’application de l’Accord de Paris. C’est pourquoi nous vous proposons ici une méthodologie rapide de création d’une ONG climato-respectable. Il suffit de répondre avec sincérité aux questions suivantes (le corrigé est fourni) :
     
    a) Ai-je conscience des dérèglements du climat et de la responsabilité de l’homme ? (OUI)
     
    b) Fais-je confiance aux dirigeants étatiques pour régler le problème ? (NON)
     
    c) Suis-je prêt(e) à m’engager pour aider, au moins par ma réflexion, à la maîtrise du réchauffement global ? (OUI)
     
    d) Suis-je prêt(e) à des compromis sur les solutions à trouver ? (NON)
     
    e) Suis-je prêt(e) à donner mon temps (pas mon argent) pour faire triompher le bien ? (OUI)
     
    f) Vais-je rejoindre une structure existante, même si cela suppose d’en accepter les dirigeants actuels ? (NON)
     
    g) Suis-je disposé(e) à télécharger les statuts types d’une association, les signer, les déposer en préfecture et remplir les formulaires de demande de subventions ? (OUI)
     
    Si toutes les réponses sont conformes au corrigé, la voie de l’ONG s’impose. Et à la réception du premier virement de subvention (ou des billets d’avion pour une destination paradisiaque), retentira l’hymne du regretté Léonard Cohen : Allelujah ! 

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  • Avant Donald, François ... Attention : un séisme pourrait-il en cacher un autre ?

     

    Mur-bleu gds.jpgSur le Niagara de commentaires dont nous avons été - et sommes encore - abreuvés à propos de l'élection de Donald, est-il utile de revenir ? Les journaleux papier-radio-télé nous ont assez dit ce qu'il fallait faire (installer un abri antiatomique dans nos jardins ou caves, et stocker des provisions pour quatre ans, en attendant que les effets de la bombe Trump ne se dissipent), il semble que l'on puisse, maintenant, passer à autre chose, car cela devient, franchement, lassant.

    Surtout que, question séisme, il y a matière à écouter, lire et... réfléchir.

    Obsédés, jusqu'à la névrose, par la défaite de « leur » Hillary (salaud de peuple ! répètent, en boucle, nos bons démocrates et républicains...) les journaleux n'ont pas vu et entendu - ou pas voulu entendre et voir - l'autre éruption volcanique qui s'était produite le premier novembre, juste une semaine avant l'élection états-unienne, qui était du 8. Ils étaient tellement focalisés sur Donald qu'ils n'ont pas prêté attention à... François.

    Eh, oui, le 1er novembre, dans l'avion qui le ramenait de Suède - où il avait été curieusement assez indulgent pour Luther - François a lâché une bombe : certes, pas une bombe atomique (deux, en fait, « à la Truman ») mais une bombe tout de même, et qui ne restera pas sans conséquence(s).

    On le sait, dans l'avion qui les emmène lors de leurs voyages apostoliques, les Papes, depuis Paul VI et Jean-Paul II, aiment bien parler aux journalistes, en cabine. Et François a parlé... et ses paroles marquent un certain tournant par rapport à ses paroles précédentes

    D'abord, il a invité les gouvernements à traiter « avec prudence » la question de l'immigration. Si on était Madame Merkel - avec son million huit d'immigrés à qui elle a fait dire « Willkommen », et dont au moins quelques uns ont déjà « sauté »  chez nous, merci... - on se sentirait un peu gêné...

    Bon, d'accord, les grincheux diront que François se contredit : pourtant, c'est bien connu, l'Eglise ne veut pas la mort du pêcheur, mais sa conversion. François ayant pêché par angélisme, par naïveté et tout ce que l'on voudra, on ne va tout de même pas lui reprocher, ou lui interdire, de faire marche arrière et de changer - un tant soit peu - d'avis !

    Surtout que, là, dans l'avion, François a été clair : « ... en théorie (admirez le jésuite !) on ne peut pas fermer son coeur à un réfugié, mais la prudence des gouvernants est également nécessaire...» et il a continué en affirmant que les Etats ont le droit et le devoir « de faire preuve de responsabilité dans la gestion de leurs flux migratoires »; il a ensuite distingué le « réfugié » du « migrant », celui-ci ayant le droit de migrer mais que « migrer est un droit très réglementé ». Il  a mis en garde les Etats contre « l'imprudence politique » qui consiste à « recevoir plus de personnes qu'on ne peut en intégrer... (car) que se passe-t-il quand un réfugié ou un migrant n'est pas intégré ? Il se ghettoïse, entre dans un ghetto. Et une culture qui se développe sans entrer en relation avec l'autre culture, c'est dangereux ».

    En fait, François ne fait que revenir à la relative prudence de ses prédécesseurs, Benoît XVI et Jean-Paul II et... au Catéchisme de l'Eglise catholique !

    Benoît XVI ne disait-il pas que "les Etats ont le droit de réglementer les flux migratoires et de défendre leurs frontières" ? Et Jean-Paul II, allant encore plus loin, ne parlait-il pas du « droit des Nations » ? Quant au Catéchisme de l'Eglise catholique, voulu et réalisé par le même Jean-Paul II, il est très clair sur le sujet*

    On ne peut donc que se réjouir, sur un sujet si important qu'il en devient vital, de ce virage pris par le chef de l'Eglise catholique. Après tant de gestes accomplis par les derniers papes en soutien de l'immigration ... Nos journaleux ne l'ont pas vu, eux dont l'esprit est intégralement rempli par l'idéologie et dont - de toutes façons - la capitale mentale est New York. Pourtant, le changement de cap papal, s'il devait se confirmer, est aussi important pour nous, et nous concerne autant, et plus, que l'élection états-unienne. Oui, mais, voilà : les journaleux et autre auto-proclamés « élites » (!) ont oublié que nous sommes en France, et que nos capitales, avec Paris, sont Athènes, Rome et Jérusalem. S'il est légitime qu'ils regardent ce qui se passe partout dans le monde, leur idéologie de fond et le  yanqui-centrisme qui s'y rajoute leur interdit de voir le dit monde autrement qu'avec des lunettes, en l'occurrence, you-éssé...

    C'est triste, mais surtout pour eux, car pendant qu'ils tournent en rond autour de leurs obsessions, le monde, lui, continue aussi de tourner, mais de plus en plus sans eux; voire contre eux...

    * Catéchisme de l'Eglise Catholique, page 459 [troisième partie, deuxième section, chapitre deuxième, article 4, paragraphe 5 et dernier, côté 2241].

    « Les nations mieux pourvues sont tenues d'accueillir autant que faire se peut l'étranger en quête de la sécurité et des ressources vitales qu'il ne peut trouver dans son pays d'origine. Les pouvoirs publics veilleront au respect du droit naturel qui place l'hôte sous la protection de ceux qui le reçoivent.

    Les autorités politiques peuvent en vue du bien commun dont elles ont la charge subordonner l'exercice du droit d'immigration à diverses conditions juridiques, notamment au respect des devoirs des migrants à l'égard du pays d'adoption. L'immigré est tenu de respecter avec reconnaissance le patrimoine matériel et spirituel de son pays d'accueil, d'obéir à ses lois et de contribuer à ses charges. »

  • Ce 18 brumaire électoral que l'on n'attendait pas...

     

    Par Jean-Philippe Chauvin

    Une analyse bienvenue, faite d'un point de vue français.

     

    1345578492.2.jpg« Sondage n’est pas suffrage » : cette vieille rengaine qui est la mienne depuis longtemps et que j’appelle parfois « la sagesse du paysan de Lancieux », apparaît à nouveau d’une grande actualité en ce jour de résultats électoraux aux Etats-Unis. La victoire inattendue de M. Donald Trump est-elle, comme l’évoquait avant l’heure Le Figaro sous la plume de M. de Kerdrel ce matin, une « vengeance des peuples », fatigués d’une mondialisation qui n’est plus heureuse que pour ceux qu’ils nomment « élites » quand, le plus souvent, elles ne le sont désormais que par l’argent et non par le travail ? Ce qui est certain, c’est que le vote présidentiel de ce mardi n’est qu’une marque supplémentaire, et sans doute pas la dernière, de cette défiance à l’égard d’un système considéré comme socialement injuste, une défiance qui prend désormais des allures de colère (et de fâcherie) des électeurs des classes populaires et des classes moyennes inquiètes contre ceux qui gouvernent depuis si longtemps aux destinées de leur pays ou du monde… 

    Il est amusant de noter que ce 9 novembre 2016 correspond, dans le calendrier républicain (français) au… 18 brumaire ! Léon Daudet y aurait sûrement vu un intersigne et, si M. Trump n’est pas Bonaparte, certains voient dans sa victoire contre toute attente, une sorte de coup d’Etat électoral, et le nouvel élu, comme le disait Jacques Bainville à propos du futur empereur, « apparut comme le sauveur qu’on cherchait ». Ainsi, les électeurs états-uniens (du moins ceux qui ont voté pour lui) auraient trouvé en M. Trump le meilleur moyen d’envoyer balader le « There is no alternative » (« Il n’y a pas d’alternative ») de Mrs Margaret Thatcher ! Son refus des accords de libre-échange, s’il se confirme, rejoint la contestation altermondialiste de gauche (mais pas seulement, car existe aussi une contestation traditionaliste du libéralisme, contestation à laquelle je me rattache) et, d’une certaine manière, lui coupe l’herbe sous le pied : le plus humiliant pour cette gauche dite radicale façon Tsipras (ou Mélenchon) serait qu’il tienne sa promesse de campagne de rejeter le fameux traité transatlantique (ou TAFTA) et qu’il réussisse à faire échouer ce que les multinationales voulaient faire aboutir tandis que les altermondialistes ne sont jamais vraiment arrivés à freiner le rouleau compresseur de cette mondialisation libérale… 

    En revanche, on peut légitimement s’inquiéter de son refus de toute écologie au moment où il faudrait, bien au contraire, engager une véritable politique, dans chaque pays, pour orienter l’économie et la société vers de nouvelles attitudes et habitudes plus respectueuses de l’environnement : cela va imposer aux partisans de l’écologie intégrale de redoubler d’efforts, et, entre le pape rédacteur de l’encyclique Laudato Si’ et M. Trump, mon choix est, évidemment, vite fait ! Tout comme je soutiens ces tribus sioux du Dakota du Nord qui, demain, vont poursuivre la lutte contre l’installation d’un nouvel oléoduc traversant leur territoire alors que M. Trump veut, lui, poursuivre et intensifier l’exploitation du gaz de schiste au détriment de la santé même des Amérindiens vivant à côté des zones d’extraction. 

    Ce qui est certain, c’est que cette élection présidentielle états-unienne nous oblige, nous Français, à renforcer notre Etat et notre nation pour affronter les tempêtes qui, en fait, n’ont pas attendu M. Trump pour se lever depuis déjà quelques années, voire un peu plus… « Faire de la force » : le mot d’ordre de Maurras (pour une fois bien inspiré) est un programme que les candidats à l’élection française du printemps prochain pourraient faire leur, mais il n’est pas certain que la République soit appropriée à ce qui devrait être une feuille de route prioritaire pour la France dans un monde incertain…

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • Le retour du tragique

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    Mépris, morgue, arrogance, condescendance, etc. : les mots ne manquent pas pour nommer l’attitude bien peu objective et presque hystérique de ce qu’il est convenu d’appeler, d’un terme bientôt péjoratif, les « élites » : nos élites, en l’occurrence, toutes engagées dans la même propagande de combat contre celui qui est pourtant devenu président des Etats-Unis. Dès lors, quelle satisfaction à voir et entendre ce mardi 8 novembre leurs cris, larmes et anathèmes. Mais ce petit plaisir bien légitime ne doit pas nous aveugler.

     

    Beaucoup veulent croire que cette élection de M. Trump constitue une nouvelle manifestation - une de plus, mais d’une plus grande importance, après la montée des populismes européens et le choc du Brexit - de la « majorité silencieuse », laquelle se reconnaîtrait dans tout ce que l’idéologie mondialiste veut détruire : les frontières, les identités nationales, l’autorité de l’Etat. Si c’est vrai, tant mieux. De toute façon, il est déjà très positif qu’on puisse analyser la chose ainsi et réintroduire dans le débat ces mots et expressions qui font référence à des valeurs tangibles et non idéologiques.

     

    Quoi qu’il ait pu dire et faire au cours de cette campagne, et même s’il se confirme qu’il est un peu atypique, M. Trump reste avant tout un Américain et, plus précisément, un président américain dans le système politique américain. Comme M. Obama, plutôt qu’une véritable révolution de la société et de la politique américaines, M. Trump va sans doute donner certaines impulsions aux conséquences cependant non négligeables. Doit donc nous préoccuper sur le plan politique moins ce qu’il fera ou pas pour les Américains (suppression de l’Obamacare, lutte contre l’immigration clandestine, politique de grands travaux…) que la nouvelle donne internationale qui pourrait résulter de son entrée à la Maison-Blanche.

     

    Si l’on s’en tient à ses propos de campagne, propos malgré tout révélateurs, M. Trump serait protectionniste et isolationniste. On comprend bien ce qu’une telle politique a d’effrayant pour les européistes et mondialistes de tout poil, à commencer par les « élites » (ce terme est décidément bien commode) françaises et allemandes. Cela constituerait en effet un coup très dur porté au libre-échange à tout-va mais aussi à la stratégie de la tension agressive vis-à-vis de la Russie. Cas de figure dans lequel l’Union européenne, telle qu’elle vagit, ne pèsera pas lourd. On peut toutefois penser que ce « danger » offrirait aussi une belle opportunité de recomposition pour une Europe qui, pour survivre, serait alors obligée de s’assumer : occasion pour que l’impotente Union disparaisse et laisse place à une solide alliance (militaire, diplomatique, économique) entre les principaux Etats d’Europe occidentale.

     

    Mais il y aura(it) certainement un prix à payer. La révolte des peuples qui a peut-être, sans doute même, commencé ne sera pas un long fleuve tranquille. Comme l’écrit M. Bock-Côté : « La révolte politique n'est pas toujours belle, douce et délicate. Nous sommes contemporains du retour du tragique ». 

     

  • Mathieu Bock-Côté : « La révolution Trump est une forme de référendum antisystème »

     

    Par Mathieu Bock-Côté           

    Mathieu Bock-Côté - à qui nous empruntons beaucoup à cause de l'excellence de sa réflexion - voit dans la victoire de Trump le résultat d'un processus entamé depuis longtemps : la révolte des sociétés occidentales contre leurs élites. Mais il va beaucoup plus loin. De cette révolte, il analyse les causes profondes, politiques, sociales et anthropologiques. Il élargit sa réflexion à la dimension - tragique - de l'Histoire, comme un moderne opposé à la modernité, comme un antimoderne de la meilleure tradition, de Poe à Maurras. Sur cette révolution antisystème, depuis de longs mois, Lafautearousseau a pris les devants, publié de nombreux articles, proposé les pistes de réflexion qui nous ont paru essentielles, notamment pour la France. Jusqu'à hier, après l'élection de Trump,  en proposant et commentant les excellentes analyses de Natacha Polony, Benjamin Masse-Stamberger et Thomas Flichy de la Neuville. Cette tribune de Mathieu Bock-Côté [Figarovox du 9.11] - et le Grain de sel qui suit, réaction à chaud à l'événement, clôtureront provisoirement cette série. Louis-Joseph Delanglade y reviendra lundi prochain, avec le recul nécessaire.  Lafautearousseau    

     

    3222752275.jpgOn avait décrété sa victoire impossible. Au mieux, on considérait Donald Trump à la manière d'un porte-voix du désespoir d'un nombre croissant d'Américains. Donald Trump était le symptôme d'une misère politique et culturelle qui frappait même les classes populaires de l'empire de notre temps. Au pire, on se le représentait à la manière d'un bouffon monstrueux, sexiste, raciste et grossier. Il faudra changer notre regard et apprendre à voir Donald Trump le malappris dans le rôle du président des États-Unis. Celui que Barack Obama redoutait de voir en possession des codes nucléaires deviendra pour quatre ans l'homme le plus puissant du monde. Il faut dire que les craintes d'Obama n'étaient pas infondées. La réputation d'aventurier mégalomane erratique de Donald Trump n'est pas nécessairement imméritée.

    Sur les plateaux télé, la mine déconfite des journalistes n'était pas difficile à apercevoir. Il faut dire qu'ils ne cachaient pas leurs sentiments catastrophés. L'explication officielle est déjà commencée, et on l'entendra en boucle dans les jours à venir : la vieille Amérique moisie aurait porté Trump au pouvoir. Crispation identitaire, repli sur soi, peur de l'autre, peur de la différence : les formules toutes faites sont prêtes. Certains en rajouteront en faisant sonner la sirène d'alarme de l'antifascisme. On multipliera les comparaisons historiques douteuses et le nouveau président américain sera nazifié à quelques reprises. On se demandera dans quelle mesure Donald Trump témoigne d'un retour du monde occidental aux années trente. On invitera les Américains à avoir honte. On n'y échappera pas. C'est le refrain habituel.

    Et pourtant, c'est autre chose qui s'est passé. De la victoire du Brexit à la révolution Trump en passant par la poussée des mouvements populistes européens, c'est une même révolte contre la mondialisation qui semble prendre forme ces années-ci. Chaque fois, les thèmes sont les mêmes : on réclame des frontières, on veut restaurer l'autorité de l'État, on veut contenir l'immigration massive, on veut se porter à la défense des identités nationales. Chaque pays y va à sa manière, en puisant dans ses propres traditions politiques et dans ses propres archétypes. Souvent, ce sont des figures politiques atypiques et excentriques qui portent ces aspirations ou du moins, qui parviennent à les faire surgir au cœur de la vie publique, comme on l'a vu, par exemple, avec Nigel Farage, au moment du Brexit. Ceux qui s'ouvrent aux préoccupations populaires peuvent répondre à une demande politique qui ne trouvait pas son offre.

    Faut-il parler de la fin de la mondialisation heureuse ? Peut-être devrait-on se dire qu'elle n'a jamais été ressentie positivement par les couches populaires et les classes moyennes. Mais leur malaise n'était pas pris au sérieux, ou alors on y voyait simplement le signe d'une nostalgie malvenue dans un univers forcément global. Ces catégories sociales révélaient, croyait-on, une psychologie régressive, témoignant de leur incapacité à s'adapter aux réalités nouvelles commandées par la mondialisation. On oubliait que l'enracinement est un besoin fondamental de l'âme humaine et qu'on ne peut le négliger ou l'étouffer sans qu'il ne finisse par s'exacerber. L'homme a besoin de cadres, de repères, d'ancrages. Lorsqu'on cherche à l'arracher à son monde, il se révolte. La révolte politique n'est pas toujours belle, douce et délicate. Nous sommes contemporains du retour du tragique.

    Un monde semble mourir, un autre semble naître. La révolution Trump est à bien des égards une forme de référendum antisystème - et cela, dans une élection où Hillary Clinton, qui personnifie ce « système » était la candidate du camp d'en face. Cette révolution est incompréhensible aussi si on ne comprend pas à quel point Trump a retourné le dédain des élites à son endroit à son avantage. Le mépris régulièrement déversé par le système médiatique sur l'Américain traditionnel, accusé de toutes les tares possibles, a alimenté une profonde rancœur ou si on préfère, un puissant ressentiment. On le présentait de manière caricaturale comme un petit homme blanc hétérosexuel crispé sur ses privilèges et désireux d'opprimer les minorités. Cette dévalorisation des classes moyennes et populaires s'est à terme retournée contre le système médiatico-politique. Elles ont misé sur le candidat de la transgression la plus brutale et radicale qui soit. La candidature de Trump était une occasion protestataire qu'elles ont décidé de saisir, comme si elles avaient surmonté le dégoût qu'il pouvait inspirer par ailleurs chez plusieurs.

    Plusieurs invitent déjà le système médiatique à se demander dans quelle mesure il a rendu possible l'élection de Trump. Ce qu'on sous-entend par-là, c'est que la complaisance des médias envers lui aurait favorisé son élection. Les médias n'ont pourtant jamais manqué une occasion d'en dire le plus grand mal. On ajoutera qu'il prêtait flanc à la caricature. Inversement, sa diabolisation l'a servi. Plus Trump subissait les crachats médiatiques et plus ceux qui ne se reconnaissent plus dans le système le considéraient positivement. Le politiquement correct est une véritable tyrannie idéologique. Mais du Brexit à la révolution Trump, pour la deuxième fois en quelques mois, cette tyrannie s'est effondrée. Le système médiatique contre-attaquera très rapidement et mènera contre le nouveau président une guérilla idéologique systématique.

    Tirons une réflexion générale de cette élection. Ceux qui, en politique, décrètent une chose inéluctable ou impossible, méditeront longtemps sur l'élection américaine de 2016. Donald Trump demeure un personnage trouble, souvent grossier, pour le dire avec un euphémisme. Il n'était probablement pas appelé à occuper la Maison-Blanche et on peut se demander comment il passera de bouffon contestataire à président réconciliant un pays divisé comme jamais. Sa pensée politique personnelle n'est pas particulièrement bien construite : trouvera-t-il dans l'exercice de la présidence la constance qui lui manque? La fonction parviendra-t-elle à le métamorphoser,? Car la révolte ne saurait être une fin en soi. Et constater la faillite de la rectitude politique à l'américaine ne doit pas nous empêcher de constater que celui qui a remporté la bataille contre elle le temps d'une élection n'est probablement pas à la hauteur des aspirations qui se portent sur lui. 

    « Chaque pays y va à sa manière, en puisant dans ses propres traditions politiques et dans ses propres archétypes. »

    Mathieu Bock-Côté

     

    XVM7713ddbc-9f4e-11e6-abb9-e8c5dc8d0059-120x186.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Son dernier livre, Le multiculturalisme comme religion politique, vient de paraître aux éditions du Cerf.