UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Bilan d’étape

Les « Spetsnaz », les forces spéciales russes  

 

 

par Louis-Joseph Delanglade

 

 

La libération d’Alep ne signifie sans doute pas que la guerre qui ensanglante la Syrie est terminée : des forces « rebelles », c’est-à-dire islamistes, contrôlent encore des poches importantes au sud-est et au nord-est; les Kurdes tiennent la quasi totalité du nord. Ce qui est certain, en revanche, c’est que M. Assad est en bonne position, grâce à ses alliés, et singulièrement à la Russie. Et là n’est pas le moindre des paradoxes. Il faut lire ce qu’écrivent, écouter ce que disent sur la Russie, depuis des mois et des mois, les analystes de la bien-pensance médiatique et politique en France (et ailleurs, bien entendu). De dépit, tous, comme le note M. Zemmour, « soulignent à l’envi [ses] échecs économiques » (RTL, 3 janvier). La palme, on s’en doutait, revient à France Inter, « le Vatican de la moraline » (la formule est de M. Onfray) quand M. Guetta, n’en pouvant mais, crache son argument ultime contre la Russie qualifiée avec mépris de « puissance pauvre » (5 janvier).

 

C’est donner le bâton pour se faire battre. En effet, et si les chiffres avancés sont exacts (et sans doute le sont-ils), comment se fait-il qu’une si moyenne puissance - dont le PIB serait celui de l’Italie, voire de l’Espagne, et le budget militaire celui de la France - parvienne à de tels résultats au Proche-Orient ? Il faut bien que la Russie possède certaines « qualités ». Vilipendée, ridiculisée, insultée… elle semble pourtant bel et bien maîtriser la situation dans cette région que les deux interventions étatsuniennes de 1990 et 2003 ont plongée dans le chaos. Un premier élément de réponse semble évident : il existe à Moscou un véritable pouvoir politique qui poursuit, en fonction de ce qu’il pense être l’intérêt de la Russie, un objectif régional. Ce pouvoir politique joue gagnant jusqu’à présent parce qu’il utilise au mieux les échecs et la faiblesse de ses partenaires-adversaires sur le plan international : faiblesse des Américains occupés par leur campagne présidentielle, faiblesse des Européens tétanisés par la religion droit(s)-de-l’hommiste; échec des deux dans leur tentative de faire tomber M. Assad en soutenant sur les plans moral et matériel une opposition stupidement qualifiée de « printanière ».

 

En second lieu, force est de constater que la Russie joue vite et bien sur le plan militaire. Non seulement elle ne se contente pas de simples menaces verbales mais elle engage les moyens nécessaires pour emporter la décision. Mieux, et n’en déplaise à nos stratèges de studio, elle dispose elle aussi et quoique « pauvre », de forces spéciales au remarquable savoir-faire, « des professionnels de haute technologie » (l’expression est de M. Vasilescu), les « Spetsnaz », dont l’infiltration dans les quartiers de l’est d’Alep a été déterminante. Enfin, il paraît évident que la chose est tactiquement pensée et que les annonces concernant cessez-le-feu et négociations visent à maîtriser le temps car il faut « sécuriser les espaces conquis » et « préparer la prochaine offensive majeure », peut-être directement contre l’Etat islamique cette fois (Le Figaro, 2 janvier).

 

Depuis la disparition de l’empire ottoman en 1923, une sorte de malédiction pèse sur un Proche-Orient prétendument libéré. Grande est la responsabilité des puissances occidentales, coupables d’avoir presque toujours agi dans la région selon leurs critères idéologiques, avec l’idée fausse et ethnocentrée d’exporter et d’imposer leurs « valeurs » démocratiques et humanistes. Dernier avatar de cette politique, le chaos syrien. Fort heureusement pour la re-stabilisation de la région, et grâce à l’appui de ses alliés, le pouvoir légitime de Damas semble bien avoir repris la main. La leçon est cinglante pour nous. Sachons au moins l’admettre et considérer que, jusqu’à preuve du contraire, la Russie est désormais « incontournable » - pour finir sur un de ces mots qu’affectionne particulièrement nos chers médias. 

 

Commentaires

  • Ces ignorants genre Guetta, dont la suffisance déborde à gros flots, parlent de la "Russie pauvre" . Ces pharisiens feraient bien de regarder ce qui se passe en France. Pays où la paupérisation avance avec des bottes de sept lieux. Plus de 10 millions de pauvres sans compter les millions et les millions d'assistés.Le clientélisme virulent du parti au pouvoir qui devient de plus en plus dépendant des allogènes pour se faire élire.Des provinces entières sinistrées à l'Ouest, à l'Est, au Nord. Sans compter les principaux indicateurs au rouge dont celui catastrophique de la balance commerciale. L'endettement extérieur pharaonique etc... etc.Le tableau est plus que sombre. Malgré tout cela l'on entend les promesses d'une rare démagogie des candidats de la gauche dont celle complètement surréaliste dans ce pays en plein déclin de revenu universel dont le coût estimé coûterait au budget exsangue de l'Etat plus de 300 milliards d'euros.Ces sinistres bouffons qui sont les fossoyeurs de notre pays paradent sur les estrades et pontifient à la télévision sans que la plupart des journalistes leur portent contradiction. Heureusement, l'honneur est sauf grâce à quelques-uns de leurs confrères n'hésitant pas à dénoncer l'imposture.

  • Merveilleux commentaire !merci .S'il vous plait faites long !

  • La dernière livraison de Bernard Lugan nous donne un très intéressant bilan de la Russie 2016
    Une politique étrangère brillante de Vladimir POUTINE; (hélas Lugan ne rend public ses travaux hors abonnés qu’avec un retard ; c’est à lui d’indiquer un lien).
    Ce qu’il dit :
    - le rattachement de la Crimée à la Russie
    - le sauvetage de la Syrie
    - la realpolitique avec la Turquie
    - l’Egypte renverse ses alliances
    - l’appui au général Haftar en Libye

    Dans le sens de votre billet cher LJD.

  • de plus, j'ai lu que la Russie avait retourné le Qatar, Depuis 10 ans je suis totalement convaincu que nos "gouvernants" cherchent à liquider la France. Par idéologie et haine viscérale. Il suffit de les écouter parler. La seule chose qu'ils aiment en la France sont les profits personnels qu'ils peuvent en tirer.

  • Les responsables pseudo-politiques du désastre français devraient être déférés devant un tribunal d'exception pour haute trahison et condamnés à des peines sévères, voire à l'enfermement à vie, comme Pétain, qui n'avait pas fait le 1/10 e de ce qu'ils ont fait !

  • excellente analyse de LJD..........sauf la fin! Il me semble ,et je crois que l'histoire qui s'est déroulée et se déroule sous nos yeux depuis des années le prouve, que "l'idée fausse et ethno-centrée des puissances occidentales d'exporter et imposer leurs "valeurs"démocratiques et humanistes " n'est que le paravent derriere lequel elles avancent leurs interets,principalement économiques , a odeur de pétrole et de gaz . Ainsi que ,pour les USA ,principaux acteurs,la défense des interets israeliens , . constante de leur politique ,jusqu'a il y a peu . Obama ayant attendu sa fin proche pour lacher ceux qui l'avaient fait élire ,afin de nuire ( "mine" semée derriere lui parmi d'autres....) a son successeur et peut-etre aveu final de son soutien a la cause musulmane....... ( Notons au passage que dans les débats télévisuels et radiophoniques sur la crise énorme du Moyen Orient le role et l'influence d'Israel ne sont jamais évoqués......)
    Il est vrai que les USA ont toujours justifié leur politique mondiale et leurs actions meme les plus "tordues" par des considérations" morales" ( "L'axe du Bien" ) .Apparente candeur constamment démentie par les faits mais dont on est souvent conduit a se demander si ils n'y croient pas vraiment ,un peu......!.

Écrire un commentaire

NB : Les commentaires de ce blog sont modérés.

Optionnel