UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Immigration - Insécurité - Anti racisme - Page 132

  • Immigration : Stop ou encore ?

     

    Cet avis, signé coordination du pays réel, circule sur la toile. Annonçant une réunion publique et appelant à une manifestation au mois de novembre. La question posée est d'importance. Le sujet concerne l'avenir de la France et de l'Europe. Si la chose est sérieuse, nous y reviendrons.  LFAR 

  • SOCIETE & ACTUALITE • Petit glossaire de la migration

     

    Par Ph. Delelis 

    La grande affaire de ces derniers mois et plus encore de cet été avec de bonnes conditions de navigation mais aussi, désormais, l’ouverture d’un axe terrestre à travers les Balkans, est sans conteste le déplacement des populations venues du Moyen-Orient. On aura sûrement remarqué que le langage des médias est particulièrement étudié : il s’agit de ne pas être pris en flagrant délit d’opinion dominante ni, inversement, d’injurier l’avenir qui n’est écrit nulle part, comme chacun sait (surtout les politiques). Il a donc paru utile de donner à nos lecteurs quelques clés sémantiques devant ce grand bouleversement qui, probablement, en annonce d’autres. Parler ainsi de « Migrant » ou de « Réfugié » n’est pas neutre, ne jamais employer les vieux mots d’« Emigré » ou d’ « Immigré », non plus : tout se passe comme si les acteurs et les commentateurs de l’évènement étaient lancés dans un nominalisme aussi débridé qu’empirique. Essayons de ne pas y voir plus clair.

    Balkans : Ont causé beaucoup de soucis au début du XXe siècle en raison de leur géographie politique complexe. Se reconvertissent aujourd’hui en route de migration (voir ce terme) géographiquement beaucoup plus simple que la Méditerranée (voir ce terme).
    Calais : Ville franchement mal placée, qui ne fait plus dans la dentelle. Si ses Bourgeois ne s’étaient pas sacrifiés pendant la Guerre de Cent ans, ce serait aujourd’hui un problème anglais. Victime de l’attractivité du libéralisme anglo-saxon.
    Emigré : Terme désuet désignant un Migrant (voir ce terme) du point de vue de son pays d’origine.
    Immigré : Terme désuet désignant un Migrant (voir ce terme) géographiquement et souvent culturellement stabilisé du point de vue de son pays d’arrivée.
    Méditerranée : Mer fondatrice des civilisations égyptienne, minoenne, phénicienne, carthaginoise, grecque, romaine, etc. que l’on ne regarde plus du même œil depuis que des embarcations de fortune veulent y rivaliser avec les paquebots et les yachts.
    Migration : Déplacement collectif. S’utilise de préférence avec l’adjectif « grande », et, encore mieux, au pluriel. Concept de démographie popularisé avec succès par l’exemple.
    Migrant : Héros des temps modernes de ces derniers mois, surtout s’il s’avère être Réfugié (voir ce terme).
    Passeur : Commerçant peu scrupuleux, faisant courir des risques inconsidérés à ses clients, permettant aux Migrants de réaliser leurs projets, voire leurs rêves.
    Photo : Voir Plage.
    Plage : Endroit dangereux : 60 noyades d’enfants entre le 1er juin et le 9 août en France soit presque une par jour. Aucune photo diffusée ni sans doute prise car confinant au voyeurisme malsain. Néanmoins, une tragédie personnelle peut devenir universelle avec une bonne Photo (voir ce terme).
    Réfugié : Héros des temps modernes de ces dernières semaines ayant vocation à remplacer le Migrant (voir ce terme). Pacifiste dans l’âme, il a fui la guerre et les persécutions. S’il est économique et non politique, sujet à discussion politique.
    Quota : Vérifie l’adage selon lequel on se refait pas. Concept technocratique inventé par la Commission européenne pour contraindre (puis, devant le tollé général, inviter) chaque Etat membre à accueillir les Migrants (voir ce terme). Selon son dernier calcul, la France devrait en accueillir 24 031 et l’Allemagne 31 443 (sic). Cette dernière table plutôt sur 800 000. 

     

  • Oser la France

     

    Par Hilaire de Crémiers 

     

    H D C - Copie.jpgLa route de l’histoire tourne sous nos yeux. Les dirigeants français ne voient pas ce virage, aveuglés qu’ils sont par leurs certitudes. Leur conduite finira dans le fossé. Peut-être plus vite qu’on ne le pense.

    L’État de l’Europe et du monde dans les quelques années à venir sera tout autre que ce que les dirigeants français imaginent encore aujourd’hui. Ils continuent à se réciter entre eux et à débiter en public les cours qu’ils apprenaient, il y a vingt et trente ans, dans leurs écoles et leurs facultés. L’intégration européenne était l’avenir radieux et obligé. Le « toujours plus gros », « toujours plus unifié », « toujours plus riche » étaient la loi d’une évidence qui ne pouvait être contestée.   

    Il fallait les écouter : l’industrie française devait profiter de l’expansion des marchés et de la libéralisation, de toute façon obligatoire (!), des procédures dans le cadre d’une concurrence ouverte et sévèrement surveillée (!). Personne ne songeait aux retournements possibles, aux terribles déconvenues pour les PMI comme pour les entreprises liées par nature à leur destin français. 

    Quant à l’agriculture française, à les entendre, elle serait la grande gagnante en raison de sa position dominante, la politique agricole commune ayant été conçue pour elle ; il suffisait de la mettre aux normes et d’en réduire drastiquement les effectifs, selon le schéma en vogue. D’ailleurs, électoralement, qu’est-ce que ça compte ? Impossible, il y a encore cinq ans, de faire comprendre que cette politique jetait l’agriculture française dans la double impasse de la guerre des prix et de la subvention mortifère. On sait ce qu’il en est maintenant ; l’agriculture française ne cesse de dégringoler, dépassée par l’Allemagne entre autres. Les paysans n’ont plus qu’à se tuer, ce qui laisse indifférent le politicien, surtout de gauche ; son cœur est ailleurs. 

    Le commerce, d’après ces mêmes prophètes, suivrait la même voie, la France et l’Europe devant ressembler de plus en plus aux vastes marchés de l’Amérique du Nord avec laquelle elles étaient vouées à s’unir au bénéfice de multinationales puissantes et donc efficientes, comme le prévoit le traité transatlantique en cours. Il était pourtant prévisible que la loi du plus fort et du moins scrupuleux serait alors la règle, destructrice pour tout le reste. 

    euro = mark 

    La monnaie unique était, dans un tel plan, l’étape intermédiaire nécessaire à la réalisation d’une Union européenne, mécaniquement forcée par ce procédé à s’uniformiser : plus moyen d’en sortir, quoi qu’il en coutât ; c’était, paraît-il, le comble de la liberté, le bien absolu enfin atteint qui interdirait toute transgression. La réunification allemande déclencha la confection de l’euro ; ce fut, selon les gens initiés, une astuce française : l’euro, d’après ce brillant calcul chiraquo-mittérandien, arrimerait l’Allemagne à l’Europe et, donc, à la France. Le résultat aboutit à la situation exactement inverse : une Europe et une France arrimées à l’Allemagne. D’autant plus que l’euro dans l’esprit des Allemands qui sont des gens sérieux, n’est qu’une version du mark sur laquelle ils veillent de plus en plus jalousement. L’euro durera tant que l’Allemagne y aura intérêt. 

    Enfin la libre circulation des personnes devait être, toujours selon le même discours officiel, une chance nouvelle pour la France, terre d’accueil traditionnelle. Les études démographiques convergeaient pour indiquer l’impérieuse nécessité d’une immigration qui dilaterait et assouplirait le marché du travail, aidant aussi à promouvoir un multiculturalisme dont la France figée dans son passé avait un urgent besoin. Tout fut donc fait pour favoriser ces flux continus dont nul ne sait aujourd’hui comment il sera possible de les arrêter. 

    Maastricht, Schengen, Lisbonne, ce dernier traité tenant lieu par un subterfuge inqualifiable de constitution européenne que les peuples « ignorants » refusaient, telle était, telle est encore aujourd’hui la ligne sur laquelle campent les partis dits de gouvernement. Les terribles secousses subies par le système ces dernières années ne les ont pas fait dévier de leur ligne. Au lieu d’envisager une autre conception de l’Europe, ils ne proposent d’autre issue à l’accumulation des complications que de continuer dans le renforcement des corsets du système. Que les peuples en veuillent ou n’en veillent pas, peu leur importe ! 

    Une utopie vouée à l’échec 

    Pourtant chaque jour qui passe apporte un démenti cinglant à leur vaine utopie. Premièrement : Schengen n’est pas seulement une passoire qui oblige la Hongrie à se construire une barrière de protection, c’est la pompe aspirante d’une immigration que plus personne ne peut ni calculer, ni contrôler, multipliant les drames de tous les côtés. L’Europe va se mettre à attribuer des quotas ! Schengen, c’est aussi et évidemment la liberté de circulation pour les terroristes dont l’Europe devient par le fait même complice ; ils n’ont plus qu’à franchir les frontières pour se rendre en Turquie et en Syrie et, au retour, à prendre le Thalys !  

    Deuxièmement : Maastricht est littéralement impraticable, car la zone euro n’est qu’une construction artificielle aux économies divergentes qui ne peuvent former une zone monétaire cohérente et optimale. L’affaire grecque n’est qu’un premier cas tout à fait topique ; la prétendue solution du renflouement perpétuel ne durera que le temps que l’Allemagne l’acceptera. Le ralentissement économique chinois, les nouvelles politiques monétaires dans le monde ne feront qu’aggraver la crise, et la France n’aura plus de marges de manœuvre.  

    Troisièmement : Lisbonne n’a fait que confirmer la suprématie allemande et, corrélativement, le déclin français qui ne cesse de s’accentuer avec un chômage écrasant et, en dépit des incantations de Hollande, une croissance nulle. L’Angleterre va prendre de plus en plus ses distances. 

    L’échec patent de ces politiques depuis maintenant des années devrait conduire à des révisions urgentes. Du fait de cette illusion de monomaniaques qui fausse tous les raisonnements, aucune politique nationale française n’a été menée, ni à l’intérieur pour entraîner la nation sur le chemin du renouveau, ni à l’extérieur, sauf à être obligé d’intervenir parce que la France en raison de son passé ne pouvait faire autrement, soit en Afrique, soit en faveur des chrétiens d’Orient. Mais aucune direction suivie avec énergie et intelligence n’a su donner une dimension proprement française à ces interventions ni apporter des solutions aux énormes problèmes de l’Afrique ou du Moyen-Orient qui permettraient d’agir, d’ailleurs, sur les causes mêmes des flux migratoires. Rien. Tout juste une conférence le 8 septembre organisée par le quai d’Orsay en faveur des « minorités » ! Pourtant les Français sont en attente, les catholiques français sont mobilisés. Nos évêques français n’ont-ils pas fait sonner le 15 août les cloches de leur diocèse pour nos frères martyrisés ? 

    La vérité est que la classe politique par nature n’attache aucune importance à ces questions essentielles, à quelques exceptions près dont les bonnes volontés ne débouchent sur rien. Ce qui préoccupe les politiciens, c’est uniquement leurs élections et l’état, il est vrai, pitoyable de leur République. Ses principes absurdes, son incapacité totale à résoudre les problèmes que son incurie accumule, son laïcisme idiot qui empêche la France d’être elle-même, ses éternelles luttes de partis qui se déchirent à qui mieux mieux et entre eux, en excitant des ambitions aussi forcenées que ridicules, et dont les universités d’été ne sont que des farces grotesques, tout devrait provoquer un formidable et salutaire rejet. Il est là sous-jacent. À quand la vraie réforme et les vrais réformateurs ?  • 

     

  • Ballade des envahisseurs heureux

     

    Par Academos 

     

    cover_je_pense.jpgEn son temps, dans les années quatre-vingt, Gérard Lenormand avait fait le bonheur des radios avec son tube « La ballade des gens heureux » : mise au goût du jour, si l'on écoute BFMTV, c'est bien "des envahisseurs" qu'il faudrait chanter maintenant. « Ils sont heureux comme tout ! » dit, sans rire, au journal de 14h30 de jeudi 10, le journaleux de BFM, bobo évidemment, et participant lui aussi à cette déferlante de l'intox et du bourrage de crâne qui accompagne l'invasion (en chantant !) de l'Europe par des masses venues d'ailleurs : on commence par nous dire Syrie et Irak, bien sûr, mais on lâche aussi Somalie, Erythrée, Afghanistan, Kosovo, Tchétchénie... Toutes ces masses venant avec leur(s) propre(s) fondamentaux, dont on verra très vite qu'ils s'opposent radicalement à ceux de notre vieille Europe blanche, de culture et tradition gréco-latine et de religion judéo-chrétienne. Mais rien n'y fait, les moutons ont invité les loups à souper, et les journaleux trouvent çà très bien. Ce n'est que plus tard qu'ils déchanteront, comme les moutons.

    Seuls quelques uns restent lucides, comme ce premier ministre slovaque entendu hier soir au JT de France 2, expliquant qu'il ne « prendrait » au mieux que 200 étrangers, et qu'il les voulait chrétiens, car, disait-il, il n'y a pas de mosquées en Slovaquie. Et il ne souhaite pas en construire parce que, dit-il, nos valeurs ne sont pas les mêmes. Faisant preuve d'un grand bon sens et d'une même lucidité, il a ajouté pour le journaliste médusé que, eux (les envahisseurs), le savaient très bien. L'on ne pouvait que se souvenir à ce moment-là de ceux qui criaient Allah Akbar ! sur les quais de la gare de Budapest...

    « Entre-ici, Jean Moulin...» a dit Malraux, dans un discours célèbre. « Entrez-ici, les Merah, Kouachi, Koulibali, sid Ahmed Ghlam et autres Yassine Salhi...» répond aujourd'hui la sainte alliance des gens de finance qui veulent se payer des esclaves à bas prix et des révolutionnaires qui veulent diluer la France et l'Europe dans n'importe quoi, pourvu qu'elles ne soient plus ni blanches, ni gréco-latines, ni judéo-chrétiennes. Car, comme Hitler avec son Mein Kampf avait prévenu, en disant tout ce qu'il comptait faire, Daech aussi nous a prévenus qu'il utiliserait l'arme démographique en nous envoyant des masses humaines pour nous déstabiliser : combien de terroristes, statistiquement, là-dedans ? Largement assez pour faire sauter plusieurs trains, avions et bateaux; ou plusieurs rames de métro bondées, et tout ce que l'on peut imaginer que des cerveaux fanatisé pourront inventer.

    En attendant, on ne cesse, en France de trouver et d'aménager à grands frais des lieux d'accueil pour ces envahisseurs.

    C'est fou : il y a chaque année des dizaines de Français qui meurent de froid dans les rues, en hiver, et, à eux, on ne propose pas grand chose. On dira : mais ils refusent les hébergements d'urgence ! Oui, si c'est pour se faire frapper, voler voire pire encore. Mais ils accepteraient volontiers ces chambres et appartements que l'on donne aux envahisseurs...

    Pareils pour les trois millions cinq de mal-logés recensés par la Fondation Abbé Pierre et les huit millions six de pauvres : pourquoi ne leur a-t-on pas proposé ces lieux que l'on offre maintenant à ces gens venus d'ailleurs ?

    Oui, c'est fou : dans le moindre petit trou perdu de la France profonde, dans le plus petit Trifouillis-les-Oies du plus reculé du plus lointain canton de notre beau pays, on voit surgir des dizaines de gymnases abandonnés, bases de loisirs inutilisées, casernes abandonnées, locaux municipaux inoccupés... que l'on s'empresse d'aménager, non pas pour les Français pauvres, mal-logés ou qui meurent dans la rue, mais pour les Syriens, Irakiens, Somaliens, Erythréens et autres Afghans, Kosovars, Tchétchènes, j'en passe et des meilleures...

    C'est, si l'on me passe l'expression, tout simplement dégueulasse. Ce Système et ses journaleux est dégueulasse, et doit être montré du doigt comme tel... 

     

  • « Migrants : les interventions « humanitaires » ne font en général qu’aggraver les choses »

     

    Une intéressante analyse d'Alain de Benoist dans Boulevard Voltaire

    Selon nous, Alain de Benoist a parfaitement raison de distinguer entre morale personnelle et privée et morale politique et publique. La seconde est de la sphère de compétence directe des Etats - en souhaitant qu'ils soient dignes de l'exercer - et relève des exigences du Bien-Commun des peuples qu'ils sont censés gouverner. A cet égard, Alain de Benoist a encore raison lorsqu'il soulève une seconde question : que vaudra cette confusion entre morale personnelle et morale politique telle qu'elle nous est imposée aujourd'hui, lorsque les migrateurs ne seront plus des centaines de milliers mais des millions, cumulés à ceux qui sont déjà installés sur le sol européen ? Croit-on que l'humanitarisme actuel tiendra longtemps le choc ? La question est posée. La réponse pour nous ne fait aucun doute.   LFAR

     

    1530443371.jpgLa photo de cet enfant syrien échoué sur la plage serait-elle en passe de retourner les opinions européennes ? En notre époque de « storytelling », il s’agit apparemment de montrer que l’affaire des migrants est un « drame humain »

    Bien sûr que c’est un « drame humain ». Il faut avoir le cœur sec ou être aveuglé par la haine pour ne pas s’en rendre compte. Des musulmans menacés par l’islamisme djihadiste, des familles entières qui fuient un Proche-Orient déstabilisé par les politiques occidentales, c’est un « drame humain ». Mais c’est aussi une affaire politique, et même géopolitique. Il s’agit alors de savoir quels rapports doivent exister entre le politique et l’humanitaire. Or, l’expérience montre que les interventions « humanitaires » ne font en général qu’aggraver les choses. Et que la domination des catégories politiques par les catégories morales est l’une des causes majeures de l’impuissance des États.

    Le tsunami migratoire auquel nous sommes en train d’assister ne fait lui-même qu’ajouter au désastre. On a d’abord calculé en milliers de réfugiés, puis en dizaines de milliers, puis en centaines de milliers. Plus de 350.000 migrants ont franchi la Méditerranée ces derniers mois. L’Allemagne a accepté d’en recevoir 800.000, soit beaucoup plus qu’elle n’enregistre de naissances chaque année. On est loin de l’immigration interstitielle d’il y a trente ans ! Face à ce déferlement, les pays européens ne se demandent qu’une chose : « Comment les accueillir ? », jamais : « Comment les empêcher d’entrer ? » Laurent Fabius trouve même « scandaleuse » l’attitude des pays qui veulent fermer leurs frontières. En sera-t-il de même quand les entrées se compteront par millions ? Les politiques continueront-ils à se préoccuper des innombrables « drames humains » qui se produisent dans le monde plus que du bien commun de leurs concitoyens ? Toute la question est là.

    Au-delà de l’émotion déclenchée par le « choc des photos », quels sont les arguments employés par ceux qui veulent nous convaincre du bien-fondé des migrations ?

    Ils se déploient sur deux registres : les arguments moraux (« ce sont nos frères, nous avons une obligation morale envers eux ») et les arguments économiques (William Lacy Swing, directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations : « Les migrations sont nécessaires si l’on veut que l’économie prospère. »). Les premiers, qui confondent la morale personnelle et privée avec la morale politique et publique, relèvent du même universalisme que les seconds. Ceux qui les emploient pensent qu’avant d’être des Français, des Allemands, des Syriens ou des Chinois, les individus sont d’abord des « êtres humains », c’est-à-dire qu’ils appartiennent de façon immédiate à l’humanité, alors qu’ils n’y appartiennent en réalité que de façon médiate, en tant que membres et héritiers d’une culture donnée. Pour eux, le monde est peuplé de « personnes » abstraites, hors-sol, dont la principale caractéristique est d’être interchangeables. Quant aux cultures, ils n’y voient que des épiphénomènes. C’est ce que disait Jacques Attali à la revue Cadmos en 1981 : « Pour moi, la culture européenne n’existe pas, elle n’a jamais existé. »

    Le département des affaires économiques et sociales des Nations unies vient de publier un rapport selon lequel, dans les pays européens, la baisse de la natalité fait que « le déclin de la population est inévitable en l’absence de migration de remplacement ». Il y est indiqué que « pour l’Europe dans son ensemble, il faudrait deux fois le niveau d’immigration observé dans les années 1990 », faute de quoi l’âge du départ à la retraite devra être repoussé à 75 ans. L’Europe vieillit, l’immigration va la sauver : voilà une parfaite illustration de l’idée que les hommes sont interchangeables quelle que soit leur origine, et que les impératifs économiques doivent primer sur tous les autres. La morale des « droits de l’homme » n’est qu’un habillage des intérêts financiers.

    Précisément, il y a aussi l’aspect démographique. Vous connaissez ces mots de l’ancien président algérien Houari Boumédiène, que les gens de droite ne se lassent pas de citer : « Un jour, des millions d’hommes quitteront l’hémisphère sud pour aller dans l’hémisphère nord. Et ils n’iront pas là-bas en tant qu’amis parce qu’ils iront là-bas pour le conquérir. Et ils le conquerront avec leurs fils. Le ventre de nos femmes nous donnera la victoire. » Grand Remplacement ?

    Selon les uns, Boumédiène aurait tenu ces propos en février 1974 au 2e sommet islamique de Lahore, au Pakistan ; selon les autres, le 10 avril 1974 à la tribune de l’ONU. Cette incertitude est déjà révélatrice, d’autant que le texte intégral de ce prétendu discours n’a jamais été produit par personne. Houari Boumédiène, qui n’était pas un imbécile, savait par ailleurs très bien que le Proche-Orient se situe dans l’hémisphère nord, et non dans l’hémisphère sud ! Il y a donc de très bonnes chances pour qu’il s’agisse d’un texte apocryphe.

    En ce domaine, il est plus sûr d’écouter les démographes. La population du continent africain a bondi de 100 millions d’habitants en 1900 à plus d’un milliard aujourd’hui. Dans les années 2050, soit dans trente-cinq ans seulement, les Africains seront entre deux et trois milliards ; ils dépasseront les quatre milliards à la fin du siècle. Même si les rapports démographiques ne se ramènent pas à un simple phénomène de vases communicants, il faut être naïf pour imaginer que cette prodigieuse croissance démographique, que nous avons nous-mêmes favorisée, n’aura pas d’incidence sur les migrations futures. Comme l’écrit Bernard Lugan, « comment espérer que les migrants cesseront de se ruer vers un “paradis” européen non défendu et peuplé de vieillards ? » Grand Remplacement ? Personnellement, je parlerais plutôt de Grande Transformation. Le Grand Remplacement, à mon avis, ce sera le remplacement de l’homme par la machine, en clair la substitution de l’intelligence artificielle à l’intelligence humaine. Un danger plus réel qu’on ne le croit. 

      Entretien réalisé par Nicolas Gauthier

    41xYQ2k287L__SX344_BO1,204,203,200_.jpg

  • Hommage à Jean Raspail et à sa lucidité d'il y a quarante ans !

  • Déferlement migratoire : la solution est d’abord nationale

     

    Par François Marcilhac*

     

    500021990.jpgÀ peine l’Action française bouclait-elle son université d’été – la plus ancienne du paysage politique français puisque datant de 1953 –, que socialistes et écologistes organisaient leurs raouts de rentrée sur fond de querelles intestines (à La Rochelle, Valls était hué par les Jeunes Socialistes) et de démissions (les écologistes Rugy et Placé ont préféré leurs ambitions ministérielles à leurs convictions politiques). Toutefois, avant même la rentrée politique officielle, l’été n’aura pas été avare en événements à la fois tragiques et inquiétants, qui ont donné à nos démagogues l’occasion de déverser leurs propos irresponsables. 

    Nous pensons évidemment au raz-de-marée migratoire, en Méditerranée et en Europe orientale : c’est désormais à flots continus que déferlent des "réfugiés", terme compassionnel à l’emploi mensonger, puisqu’il mêle, à de vrais persécutés politiques que nous nous devons d’accueillir au nom de notre double tradition capétienne et chrétienne, une masse toujours recommencée d’insatisfaits économiques venus profiter des largesses offertes par une Europe prétendument riche. Le problème est que le "migrant", autre terme, qui s’oppose à l’"immigré", au "sans-papier" ou au "clandestin" aux connotations péjoratives, comme pour signifier une nouvelle dimension humaine adaptée au mondialisme, est devenu la figure du Pauvre absolu, incarnation de l’Humanité souffrante, justification d’une gauche qui a dérapé de l’internationalisme au mondialisme et cherche ainsi à dissimuler sa trahison de l’ouvrier français.

    L’angélisme niais de quelques prélats

    Quant à la droite supranationale, elle a toujours favorisé, et favoriserait encore si elle revenait au pouvoir, l’immigration, car elle y voit la possibilité de développer le marché tout en pesant sur les salaires et les conditions de travail. Il faut enfin évoquer l’angélisme niais de quelques prélats dont les positions, comme le déclarait récemment Stéphane Blanchonnet, « aussi paresseuses qu’iréniques – un humanisme déconnecté du réel qui confond la vertu d’hospitalité, qui doit rester individuelle et volontaire, et l’accueil forcé de masses de migrants qui menacent notre culture et notre mode de vie – sont aussi incompréhensibles que suicidaires ». Arrive-t-il aux droits-de-l’hommistes de toutes obédiences de s’interroger sur leur responsabilité morale dans les catastrophes humaines liées à ces déplacements de population ? Tant leurs propos que leur politique constituent de véritables appels d’air dont seuls profitent les passeurs...

    La palme de la bêtise revient à Emmanuelle Cosse, la patronne des écologistes, qui, appelant ouvertement à la libanisation de la France, a prôné sur I-Télé, le mardi 25 août, l’accueil par la France, comme au Liban, de 25 % de sa population en "migrants", soit plus de quinze millions de "réfugiés" ! « Nous sommes un pays extrêmement riche qui a des capacités d’accueil extrêmement fortes. [...] Donnons le message que nous accueillons tout le monde et que nous pouvons leur donner des droits. » Elle qui aspire à devenir en 2017 "cheffe" de l’État – mais le propre de la République n’est-il pas de permettre à n’importe qui d’accéder au poste suprême ? –, sait-elle ce qu’a coûté au Liban, qui en subit toujours les conséquences, l’accueil en trop grand nombre de réfugiés dans les années 1970 ? Et ce que coûtera à ce même pays cette nouvelle déferlante encore plus considérable, alors qu’il traverse une énième crise politique ?

    Les diktats d’Angela Merkel

    Or, cette déclaration irresponsable, notre Premier ministre l’a avalisée, à La Rochelle, le 30 août : les migrants, qui « fuient la guerre, les persécutions, la torture, les oppressions, doivent être accueillis » en France et « traités dignement, abrités, soignés »... aux frais d’une République qui s’apprête à fermer un service d’urgences hospitalières sur dix ? Ce faisant, il ne fait que s’incliner devant les diktats d’Angela Merkel qui, de mère-fouettarde des Grecs, qu’elle condamne à une régression sociale et sanitaire sans précédent, est devenue, contre ses compatriotes qui n’hésitent plus à la conspuer, comme en Saxe le 26 août, la mère Teresa des "réfugiés", osant donner des leçons d’humanité à l’Europe entière, comme dans l’affaire du camion-tombeau trouvé en Autriche. Ou comment se refaire une virginité humanitaire à bon compte auprès de l’opinion publique européenne tout en favorisant l’arrivée d’une main-d’œuvre corvéable à merci – le droit social allemand n’est pas le droit français – dans un pays qui ne fait plus d’enfants. Valls, qui veut faire plaisir à Cameron autant qu’à Merkel, a également annoncé la construction d’un camp de mille cinq cents places à Calais pour 25 millions d’euros, dont 5 payés par l’Europe, c’est-à-dire toujours par nous puisque notre pays est contributeur net au budget européen. Et ce, au seul bénéfice de la politique de contrôle des frontières des Britanniques qui n’appartiennent pas à l’espace Schengen ! Comprenne qui pourra ! Ou plutôt qui s’en donne les moyens. Ce que font apparemment les Hongrois qui, s’étant dotés depuis 2010 d’un gouvernement patriote, ont décidé de prendre à bras-le-corps la question du déferlement migratoire. D’où l’ire de Laurent Fabius, dont les propos imbéciles, ce 31 août, ont provoqué une crise diplomatique entre Paris et Budapest, la Hongrie étant accusée par notre ministre des Affaires étrangères de ne pas « respecte[r] [...] les valeurs communes de l’Europe » pour avoir érigé une clôture à sa frontière avec la Serbie. « Il apparaît que certaines personnes en Europe sont toujours incapables de comprendre quelle pression stupéfiante et dramatique subit la Hongrie du fait de la migration via les Balkans de l’Ouest », lui a rétorqué son homologue hongrois, M. Szijjarto, avant de convoquer un représentant de l’ambassade de France.

    La Hongrie a compris

    Sous prétexte que la solution au problème de l’invasion migratoire serait "européenne", Hollande et Merkel veulent « unifier » le droit d’asile (déclaration commune du 24 août), c’est-à-dire permettre à Bruxelles, sous autorité allemande, de nous imposer des millions de "réfugiés"... La Hongrie a, au contraire, compris que les premières solutions sont nationales puisque Bruxelles favorise cette « pression stupéfiante » au nom d’un mondialisme forcené, ennemi de l’identité des peuples. Ensuite, devront nécessairement venir des solutions non pas "européennes", au sens bruxellois – ou allemand – du terme, mais inter-nationales, c’est-à-dire prises de concert par plusieurs États souverains : européens, africains, proche et moyen-orientaux. Ce qui suppose, évidemment, que la France ait auparavant recouvré son indépendance...  

    * François Marcilhac - L’Action Française 2000

     

     

  • Envahisseurs : l'immense campagne de bourrage de crâne des médias

     

    Par Academos

     

    cover_je_pense.jpgEt c'est reparti comme en janvier : les manipulateurs recommencent leur impressionnante campagne de manipulation ! Consolation de taille : elle avait réussi pour l'essentiel - mais pas totalement quand même... - en janvier, elle ne marche pas cette fois-ci : 56% des Français sont devenus assez lucides entre temps pour ne plus se "faire avoir". On peut espérer qu'au troisième coup, ce genre de campagne d'intoxication à contre-courant ne marchera plus du tout.

    Il faudrait des lignes et des pages pour clamer sa répulsion face à l'immense hypocrisie de cette moraline dégoulinante qui masque le coup porté à l'Europe et à la France : elle ferait sourire, cette alliance du fric et de la révolution; de Mélenchon / Besancenot et consorts avec les intérêts de la fortune anonyme et vagabonde; cette sainte alliance du grand capital allemand (qui se "paye" des esclaves à bas prix) et des révolutionnaires qui veulent diluer l'Europe et la France dans n'importe quoi pourvu que ce ne soit plus un continent blanc, à l'héritage gréco-latin et aux racines judéo-chrétiennes : oui, elle ferait sourire si elle n'était le cheval de Troie...

    Alors, plutôt que d'assommer les lecteurs de Lafautearousseau  de lignes et de lignes, il m'est venu l'idée de, simplement, comparer, et sans commenter, les ahurissantes déclarations actuelles (Apathie et les Français « coeurs de pierre » par exemple...) avec ce qui s'est passé en 1962 quand un million de  nos compatriotes, qui, eux, étaient vraiment des réfugiés, contraints de quitter leur terre natale, sont arrivés en métropole. Eux ne criaient pas "Allah akbar" (sur les quais de la gare de Budapest, comme on l'a vu et entendu à la télé : ça promet pour quand ils seront douillettement installés en Europe !...), mais il faut se souvenir de la façon dont la gauche de l'époque les a reçus : en l'occurrence, Gaston Defferre, jamais sanctionné pour ses propos abjects, au contraire devenu par la suite ministre de l'Intérieur !

    La seule lecture du court document que j'ai trouvé dans les éphémérides de lafautearousseau dispense d'autres commentaires que ceux qui précèdent.

    Sauf celui-ci, malgré tout : Apathie, pourquoi tu tousses ? 

     

    Ephéméride du 23 mai
     
    1962 : Le paquebot de la Transat, "Ville de Marseille", débarque les premiers réfugiés d'Algérie à Marseille 

     

    4109266884_2.jpg

     

    Pour la quatrième génération de Français d'Algérie, cette année 1962 c'est le cataclysme : depuis 1830, la France a fait d'un immense espace vide et désolé le pays le plus prospère, le mieux équipé, et celui qui a les perspectives d'avenir les plus brillantes de toute l'Afrique; elle lui a même donné son nom, Algérie, en l'administrant, en l'organisant, en le traitant exactement comme tous les autres territoires de France métropolitaine ou d'Outre-mer.

    Et, d'un coup, le Système va donner les clés de ce pays prospère, à l'avenir prometteur, à une bande terroriste, le FLN, qui n'aura rien de plus pressé que d'aligner ce malheureux pays sur les visions idéologiques dépassés d'une URSS qui se croit encore, à l'époque, avant-garde consciente des prolétaires du monde entier alors qu'elle n'a même plus trente ans à vivre !

    Le résultat calamiteux de cette nouvelle domination sera la ruine pure et simple du fruit d'un travail acharné d'un siècle et demi; l'installation, partout, de l'arbitraire, de la nonchalance et de la corruption; de l'analphabétisme et de la pauvreté de masse : un gigantesque et cataclysmique bond en arrière...

    Et, pour les Français d'Algérie, brutalement, un choix très simple : "la valise ou le cercueil !". Quelques uns choisiront de s'établir dans l'Espagne de Franco, surtout dans la région d'Alicante, ce qui peut s'expliquer à la fois par des motifs idéologiques et par le fait que, historiquement, une ville comme Oran, par exemple, a été plus longtemps espagnole que française. Mais l'immense majorité des réfugiés (et non des rapatriés, terme impropre) referont leur vie - aux prix de mille difficultés et d'amères déconvenues - en métropole, où ils débarqueront sur la côte, de Port-Vendres à Nice mais essentiellement à Marseille, un certain nombre arrivant en avion.

    Et c'est précisément à Marseille qu'un personnage va s'illustrer - si l'on peut dire ! - d'une façon qui ne l'honore certes pas, ni lui ni ses compagnons d'idéologie qui, jamais, ne condamneront ses propos : le député-maire de Marseille de l'époque, Gaston Deferre, fit preuve d'une sécheresse de coeur, d'une dureté et d'une inhumanité proprement stupéfiante dans un pays réputé civilisé. Et, le pire, c'est qu'il ne formula jamais le moindre regret, ne renia jamais ses propos et, a fortiori, ne fit jamais rien pour tenter de réparer un tant soit peu... Il fut même récompensé, si l'on ose dire, puisqu'il devint, plus tard, Ministre de l'Intérieur !

    Qu'on en juge...

    Dans un entretien accordé au Figaro, le 26 juillet 1962, il répond aux questions de Camille Gilles (ses mêmes propos seront tenus ailleurs, dans d'autres journaux - notamment Paris-Presse, repris par le quotidien marseillais de droite Le Méridional - et devant d'autres journalistes) :

    * (à propos de la scolarité des enfants des Pieds-Noirs) : "Il n'est pas question de les inscrire à l'école car il n'y a déjà pas assez de place pour les petits marseillais..."

    * (question) : Voyez-vous une solution au problème des rapatriés de Marseille ?

       (réponse)  : Oui ! Qu'ils quittent Marseille en vitesse ! Ils fuient ? Tant pis ! En tout cas je ne les recevrai pas ici. D'ailleurs nous n'avons pas de place, rien n'est prêt. Qu'ils aillent se faire pendre où ils voudront. En aucun cas et à aucun prix je ne veux des pieds-noirs à Marseille..."

    Le moins que l'on puisse dire est que ce représentant éminent du Parti socialiste et de la Gauche française, si volontiers moralisatrice et moralisante, si prompte à donner des leçons de droits de l'homme à la terre entière, avait une bien curieuse conception du troisième terme de la devise du Système : "Fraternité" ! 

     

    1140052445.jpg

     

    A bord du Ville de Marseille, ce 23 mai 1962, "1068 passagers et 53 enfants de moins de 3 ans", détaille le journal socialiste local Le Provençal. Sur les 700.000 Pieds-noirs qui gagnèrent la métropole cette année-là, 450.000 débarquèrent à Marseille.

  • Prêchi-prêcha

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    La déferlante migratoire qui sabat sur lEurope, mêlant dans un flux continu prétendus réfugiés politiques et authentiques fuyards économiques - quil est vain de vouloir distinguer puisquau bout du compte tous restent -, oblige à jeter les masques. Mme Merkel, au nom dune Allemagne toujours dans lexcès dune repentance qui ne regarde quelle, veut accueillir près dun million de personnes et créer par là même les conditions dun cataclysme désormais annoncé. Et M. Hollande de faire sienne la proposition allemande de quotas « obligatoires ». LUnion dévoile ainsi un peu plus son véritable visage, autoritariste et bientôt inquisitorial. Il suffit de voir comment sont traités ceux qui prétendent résister, non seulement les pays dits « de lEst » (Pologne, Tchéquie, Slovaquie, Hongrie), mais aussi la majorité des Français dont on stigmatise quotidiennement dans les médias « le coeur de pierre » (lexpression est de M. Aphatie, journaliste).

     

    Cest quon a des valeurs, voyez-vous. Tous nous jouent désormais la même musique - de M. Valls à Calais invoquant « les valeurs de la République » à M. Fabius faisant la leçon aux Hongrois sur « les valeurs de lEurope ». Cest oublier que nous nous devons dabord de respecter, au nom de tous les morts de ce pays et de tous les vivants à venir, le principe même de notre existence, laquelle passe par la défense de ce que nous sommes. Personne ne nous convaincra jamais qu’« accueillir » en Europe des centaines de milliers, voire des dizaines de millions, d’êtres totalement « étrangers » à lhistoire et à la culture européennes ne nous fait pas courir un danger mortel.

     

    Une telle politique dimmigration massive est dailleurs menée sciemment en France depuis des décennies, pour diluer lessence même du pays. Aujourdhui ce même pays, qui nen peut mais, semble vouloir se refermer. Sursaut protecteur : comment ne pas être effrayé en effet par ces centaines de Syriens musulmans hurlant « Allah akbar » sur les quais de la gare de Budapest ? Pourquoi ces gens-là ne bénéficient-ils pas dune exfiltration dûment organisée vers un des « pays frères » du Golfe où il y a de largent et de la place ? De plus, que penser de ces « réfugiés » qui ont programmé leur installation dans tel ou tel pays, faisant de lEurope non une terre dasile mais un libre-service ?

     

    Le rôle du politique nest pas de donner dans la sensiblerie ambiante, comme celle quexploitent de façon éhontée certains médias avec la photo de cet enfant syrien retrouvé noyé. Le rôle du politique est davoir la lucidité et le courage de choisir lintérêt de la France, voire de lEurope. Non seulement il ne faut pas faiblir avec les Allemands mais il faut, dans un sursaut souverainiste, déclarer que limmigration en France ne saurait être quune démarche individuelle, pour le coup contingentée, non un phénomène massif et communautariste. Faute de quoi, la réalité des pays dont on senfuit (misère ou guerre civile) nous infectera sur notre propre sol - et le rappel incantatoire des « valeurs » paraîtra alors bien vain. Il ne sera que ce quil est : un prêchi-prêcha veule et mortifère. 

     

  • Il arrive que l'opinion publique refuse de se laisser berner !

     

    Selon les différents sondages réalisés, c'est entre 56% et 70% des Français qui refusent les quotas obligatoires d'accueil de migrants .

  • MEDIAS • La méthode Pujadas

     

    Une analyse de Pierre Tournier*

    Les Français ont maintenant leur opinion sur les journalistes. Elle est faite. Et les sondages montrent à quel point elle st négative, voire méprisante. Pour ceux d'entre eux, bien-sûr, qui se contentent de la doxa ambiante. Celle du Système. Qu'ils servent avec le plus grand zèle. Mais sommes-nous toujours bien conscients de ce que le formatage auquel nous sommes soumis a de méthodique, de réfléchi, de systématique et contraignant ? Pierre Tournier, dans Boulevard Voltaire, en a fait l'analyse à travers un cas concret, connu de tous : le cas Pujadas. Il a bien fait. C'est œuvre utile.  LFAR 

     

    384f414d141f773b5a592ebdce80290c.jpegLe journal de 20 h du 27 août sur France 2 a été une stupéfiante illustration du travail d’information de l’équipe de monsieur Pujadas :

    – D’abord l’émotion : des dizaines d’immigrés clandestins morts dans un camion « en plein cœur de l’Europe » ; c’est beaucoup plus culpabilisant, sans doute, qu’en pleine mer.

    – Ensuite l’économie : un reportage sur le plein-emploi à Prague, expliqué par le manque de main-d’œuvre autochtone, situation ne pouvant que s’aggraver, compte tenu de la faible natalité de ce pays.

    – Reportage sur l’Allemagne confrontée au même problème (pardon, maintenant il faut dire problématique), avec interview d’un chef d’entreprise qui ne trouve plus une main-d’œuvre suffisante pour faire tourner son usine surchargée de commandes. En contrepoint, déclaration du ministre du Travail selon qui les immigrés sont une chance pour l’Allemagne vieillissante et concluant que les immigrés sont les bienvenus en Allemagne.

    – Reportage sur le gaspillage alimentaire évalué entre 12 et 20 milliards d’euros par an (chiffre justifié par aucune source). Sous-entendu, peut-être : « Vous imaginez le nombre d’immigrés que nous pourrions nourrir… »

    – Reportage sur une entreprise bordelaise sauvée par une commande de navires intercepteurs par l’Arabie saoudite.

    – Reportage sur des « intervenants citoyens » dont la mission est d’expliquer dans les milieux populaires les valeurs de la République : en fait, on ne nous a parlé que de racisme et d’antisémitisme.

    Faut-il voir dans cet enchaînement d’informations, qui nous sont données à gober tout cru, le simple fait du hasard ? Ou bien est-ce un exemple de la volonté de mettre en condition le téléspectateur de base pour lui faire admettre que :

    1. L’Europe est douloureusement responsable de la mort d’immigrés clandestinement entrés sur son sol.

    2. L’immigration est la solution pour que nos entreprises puissent retrouver ou développer la croissance.

    3. Nous avons les moyens, à court terme, pour nourrir tous les migrants qui se pressent aux portes de l’Europe, vu le gaspillage que nous faisons de notre nourriture.

    4. Racisme, antisémitisme, anti-immigration : même combat ?  •

     

    *

     

  • Crise des migrants : et si on relisait Lévi-Strauss ?

     

    Réflexions sur la crise migratoire par Mathieu Slama* 

    Nous avons publié, le 12 aout, un premier article de Mathieu Slama qui traitait de deux visions du monde qui s'entrechoquent : « la démocratie libérale et universaliste » côté européen et de l'autre « la nation souveraine et traditionaliste, », celle, selon lui, de Vladimir Poutine**. Les réflexions qui suivent s'inscrivent comme un diptyque avec les premières. Il s'agit ici de la crise migratoire que nous vivons et, de nouveau, de l'universalisme des nations occidentales. Mathieu Slama éclaire cette crise migratoire - qui pose des questions centrales en matière d'identité - à travers la réflexion de Claude Lévi-Strauss. Ce qui le conduit à une analyse, voire à des conclusions, dont nous ne pouvons qu'approuver et partager, sinon le détail en totalité, du moins le fond. LFAR

    La crise migratoire met en jeu, pour reprendre les mots du Pape François, notre conception même de la dignité humaine. Les images de ces hommes fuyant la misère ou la souffrance pour une autre misère et souffrance un peu plus supportables ne peuvent qu'ébranler notre conscience au plus profond d'elle-même.

    De façon plus politique, cette crise nous oblige aussi à reposer la question de l'universel. Deux positions s'affrontent en effet : d'un côté celle qui considère que les migrants font partie de la même humanité que la nôtre et qu'il faut donc les accueillir ; de l'autre celle qui soutient que l'accueil des migrants met en péril la singularité culturelle des nations européennes (une position défendue récemment par Viktor Orban). L'universalisme d'un côté, qui suppose la subordination des nations à des règles universelles communes à chaque homme (les fameux « droits de l'homme ») ; le traditionalisme de l'autre, qui fait de chaque homme le produit d'une histoire particulière, d'une culture et d'un passé. L'Homme n'existe pas, affirmait Joseph de Maistre dans sa célèbre apostrophe, mais il y a des Français, des Italiens, des Suédois etc.

    Sous l'impulsion du moment révolutionnaire de 1789 et de ses illustres penseurs, l'option universelle a progressivement emporté la bataille en Europe. Elle a conduit, par ses dérives, au malaise européen contemporain qui touche la majorité de nos nations : disparition du sentiment national, primauté des droits individuels sur la dimension spirituelle héritée de la tradition, dilution du patrimoine culturel national sous les coups d'une immigration excessive (dont une partie de la responsabilité incombe, soulignons-le, aux crimes colonialistes européens et plus récemment à l'ingérence occidentale au Moyen-Orient).

    L'ouverture des frontières nous a jetés dans une angoisse insaisissable mais en même temps très réelle. Le fait que la question migratoire soit devenue, devant le chômage, l'inquiétude principale des Européens est à cet égard extrêmement révélateur.

    L'anthropologue Claude Lévi-Strauss nous aide à mettre des mots sur ce phénomène. De façon prophétique, il avait mis en garde contre les conséquences de l'effritement des frontières au nom d'un universalisme et multiculturalisme destructeur: « La fusion progressive de populations jusqu'alors séparées par la distance géographique, ainsi que par des barrières linguistiques et culturelles, marquait la fin d'un monde qui fut celui des hommes pendant des centaines de millénaires, quand ils vivaient en petits groupes durablement séparés les uns des autres et qui évoluaient chacun de façon différente, tant sur le plan biologique que sur le plan culturel ». Et Lévi-Strauss de s'en prendre au « mouvement qui entraîne l'humanité vers une civilisation mondiale, destructrice de ces vieux particularismes auxquels revient l'honneur d'avoir créé les valeurs esthétiques et spirituelles qui donnent son prix à la vie et que nous recueillons précieusement dans les bibliothèques et dans les musées parce que nous nous sentons de moins en moins certains d'être capables d'en produire d'aussi évidentes ». Pour l'anthropologue, « toute création véritable implique une certaine surdité à l'appel d'autres valeurs, pouvant aller jusqu'à leur refus, sinon même leur négation. Car on ne peut, à la fois, se fondre dans la jouissance de l'autre, s'identifier à lui, et se maintenir différent » . Cette réflexion, d'une grande radicalité mais aussi particulièrement lucide, lui fut durablement reprochée à une époque où l'antiracisme et le « sans-frontiérisme » régnaient en maîtres.

    La position de Lévi-Strauss, que nous défendons ici, est pourtant authentiquement antiraciste. Elle découle de la haute idée que nous nous faisons des cultures qui ne sont pas les nôtres. Pour « être soi » et ainsi préserver la diversité du monde (et donc sa richesse culturelle), il faut non pas rejeter l'autre mais accepter une certaine séparation, car « pour être soi » il faut nécessairement « ne pas être l'autre ». «On doit reconnaître», conclut Lévi-Strauss, « que cette diversité [du monde] résulte pour une grande part du désir de chaque culture de s'opposer à celles qui l'environnent, de se distinguer d'elles, en un mot d'être soi: elles ne s'ignorent pas, s'empruntent à l'occasion, mais pour ne pas périr, il faut que persiste entre elles une certaine imperméabilité ».

    Faut-il pour autant renoncer, au nom de la préservation de ce qui subsiste de notre originalité culturelle, à porter secours aux migrants ? Cette position est difficilement soutenable au regard du devoir de charité qui incombe à chacun d'entre nous. Mais ce devoir ne peut impliquer d'accueillir, pour le long terme, un nombre important de migrants dans un pays et un continent déjà minés par le délitement culturel (sans parler du chômage de masse). Le cas des réfugiés - notamment venus de Syrie - doit faire l'objet d'un traitement particulier, évidemment. Il ne s'agit pas d'intolérance et encore moins de repli sur soi, mais de préservation du peu qui nous reste à conserver - à moins qu'il ne soit déjà trop tard.

     

    *  Mathieu Slama spécialiste de la communication de crise chez Publicis Consultants.

    ** Vladimir Poutine contre l'universalisme occidental

     

  • La Hongrie fait le mur et Fabius fait le scandalisé ...

     

    cover_je_pense.jpgPar Academos 

    Notons d'abord que, ce faisant, monsieur Fabius, s'octroie la liberté de fouler aux pieds - une fois de plus - le sage principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d'un pays souverain.

    Il est vrai que l'invasion de l'Europe concerne tous les peuples du continent, et aussi bien sûr la France, mais, tout de même, la Hongrie est encore maîtresse chez elle et, s'il lui paraît bon d'élever un mur - même si l'on peut penser ce que l'on veut de cette décision - c'est son droit le plus strict de le faire; sans créer pour autant un ahurissant prétexte de tension diplomatique entre pays réputés amis.

    Commencer par ne pas donner de leçons outrecuidantes aux autres Etats, c'est le b.a.-ba de ce que doit apprendre prioritairement tout apprenti qui se destine à devenir ministre des Affaires étrangères... Mais passons...

    Et, puisque monsieur Fabius utilise l'adjectif "scandaleux", évoquons, justement, de véritables scandales. Comme ces pompes aspirantes que sont nos distributions folles d'argent et de services en tous genres offertes au monde entier, alors que des personnes âgées, hommes et femmes, ayant travaillé dur toute leur vie, se retrouvent avec 400 euros de retraite par mois (voir reportages des JT de TF1 et France 2). Donner presque un milliard d'AME à des étrangers alors qu'on laisse des anciens dans le dénuement, voilà par exemple qui est scandaleux et qui devrait émouvoir monsieur Fabius. Que l'on supprime cette AME et qu'on la répartisse entre les toutes petites retraites de ceux qui - dans le monde agricole par exemple - n'ont pas hésité à faire toute leur vie des semaines de 75 à 80 heures ... 

    Et ces 300 millions dûs par l'Algérie - dont les caisses regorgent de milliards venus du gaz et du pétrole - à la seule Assurance maladie des Bouches-du-Rhône pour des soins à ses nationaux ? Ce n'est pas scandaleux, cela, monsieur Fabius ?

    Et ces agriculteurs qui, faisant eux aussi des semaines de 75 à 80 heures, ne peuvent même pas se verser de salaire, alors que David Pujadas a présenté sur France 2 le cas de ce Sénégalais aux 50 enfants*, la polygamie - interdite en France - concernant 20.000 foyers et 300.000 personnes officiellement recensées, sans compter les autres ! Et ce racisme antiblanc et antifrançais** bien réel, que Gilles Bouleau a présenté sur TF1 !

    Arrêtons-nous là, car il faudrait un volume pour recenser les vrais scandales, qui ne scandalisent pas monsieur Fabius ... Pas en Hongrie. Chez nous. 

     

    Sénégalais aux 50 enfants

    ** Racisme antiblanc et antifrançais

     

  • Thilo Sarrazin : « L’Allemagne se laisse mourir »

     

    L'analyse d'Aristide Leucate*

    La crise aigüe des migrants, ramène sur le devant de la scène les thèses de Thilo Sarrazin ainsi que son livre. Plusieurs grands médias en ont abondamment traité encore tout récemment. Et Aristide Leucate en a donné dans Boulevard Voltaire l'analyse qui suit. Les Allemands avec qui l'on en discute commencent en général par une réaction de rejet conforme au politiquement correct de type allemand. Si l'on insiste, ils finissent par reconnaître que Thilo Sarazin dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. L'Allemagne ne s'est pas encore débarrassée de son complexe de culpabilisation né des circonstances de la dernière guerre. Elle a, pour l'instant, pratiquement renoncé à être la grande puissance politique qu'elle pourrait être. Et se satisfait d'être le géant économique que l'on sait. Ce qui, compte-tenu de son important déclin démographique, la conduit, sans-doute contre son sentiment profond, à une politique immigrationniste de grande ampleur. Cette situation est-elle durable ? C'est une grande question qui, dans tous les cas de figure, intéresse la France et l'Europe. Et que Thilo Sarrazin a le mérite de mettre en pleine lumière. A vrai dire, nous ne serions pas surpris qu'à terme plus ou moins court le peuple allemand se ressaisisse. Ni que sa réaction soit à la hauteur de la menace qui pèse aujourd'hui sur lui. LFAR   

     

    aristide-leucate.jpgL’Allemagne disparaît serait considéré comme l’équivalent du Suicide français d’Éric Zemmour, s’il n’adoptait pas un angle de vue démographique, économique, sociologique et politique aux antipodes des analyses plus historiques et événementielles de l’essayiste français. Il reste vrai, cependant, que le titre français rend imparfaitement compte du propos du livre, qui pourrait davantage s’intituler « L’Allemagne se supprime elle-même », voire « L’Allemagne se suicide ».

    L’auteur est un pur produit de l’oligarchie, ayant fait partie, pendant plus de trente ans, de ces « politiciens de haut niveau se réfugiant hélas dans l’insipide », comme il le confesse lui-même. Son livre fit un tabac outre-Rhin (près de deux millions d’exemplaires écoulés) en même temps qu’il souleva un tollé dans la classe politico-médiatique qui lui reprocha sa tonalité socio-racialiste. Pour cet ancien ministre SPD du Land de Berlin qui dut démissionner du directoire de la Banque fédérale allemande, le constat est simple : « Le vieillissement et la réduction numérique de la population allemande vont de pair avec des transformations qualitatives dans sa composition. »

    Avec un sens aigu de l’abstraction et une maîtrise affinée des statistiques, l’auteur montre que, depuis la reconstruction de l’Allemagne, les conséquences combinées d’une série de réformes institutionnelles ont « provoqué une destruction partielle de la substance sociale qui menace notre avenir ». Et de pointer du doigt la négligence du facteur démographique et des politiques afférentes, les incitations qu’offre notre système social à mener une vie fondée sur le libre choix – et, subséquemment, les mutations notables que de telles politiques occasionnent aux ressorts de la psychologie et de l’intelligence humaines – et la qualité du matériau migratoire.

    En digne hégélien ayant lu Engels, Sarrazin ne méconnaît pas les incidences quantitatives sur le qualitatif. S’appuyant sur les études psychogénétiques et anthropo-sociologiques récentes, il établit la connexion entre l’indice de fécondité, l’appartenance à une catégorie sociale défavorisée – et la dépendance corrélative aux prestations sociales – et la dépréciation subséquente du capital intellectuel.

    Thilo Sarrazin retrace la socio-généalogie des causes d’imputabilités politiques, économiques et sociales qui ont conduit, jusqu’à aujourd’hui, au tsunami migratoire submergeant, certes l’Allemagne, mais plus largement l’Europe. Fort de ses références tirées de l’actualité comme de l’université, l’auteur affirme ainsi, sans rougir, que l’islam, grand pourvoyeur d’immigrés, pose de graves problèmes à une Europe incapable de choisir entre honte et lucidité.

    Servi par un solide appareil de notes, elles-mêmes étayées par une bibliographie non moins fournie ainsi que des tableaux et diagrammes qui en illustrent les démonstrations, l’essai est tout à fait remarquable en ce qu’il place l’Allemagne au miroir civilisationnel d’autres pays européens historiquement et culturellement déclinants, à commencer par la France. À notre sens, sa force de frappe est supérieure à celle du livre, pourtant brillant, de notre Zemmour national. Seul bémol – de taille, nous semble-t-il –, sa traduction souvent trop littérale qui en rend la lecture peu fluide.   

    41xP1e3om5L__SL500_.jpg 

     
    * Docteur en droit, journaliste et essayiste
     
  • L’Europe en train de perdre son âme…

     

    Alerte de François d'Orcival dans Valeurs actuelles

    La crise des migrants qui, volens nolens, peut s'analyser aussi comme une invasion de fait du continent européen, est devenue la grande affaire. Ses conséquences sont incalculables. Elles peuvent prendre des formes contradictoires. Par exemple susciter une riposte européenne unitaire, coordonnée, ou à l'inverse opposer les peuples, faire craquer le peu qui reste de l'UE, déjà minée par les effets ravageurs de la crise économique. Sans compter les bouleversements politiques, les troubles sociaux, les menaces - évidemment graves - pour l'ordre public, la sécurité, la paix civile, qui peuvent s'en suivre en France et partout en Europe. Y compris à l'Est. Sans compter enfin, surtout, le risque qui pèse sur la pérennité de nos identités, de notre existence en tant que peuple maître chez soi. On lira ici l'analyse  - à notre avis très remarquable - que François d'Orcival vient de donner dans Valeurs actuelles sur ce grand sujet. Suivra dans notre deuxième note de ce jour un intéressant article de Jean-Paul Brighelli qui dresse un tableau saisissant, très concret, de la façon dont Marseille vit cette situation particulière où la présence des immigrés domine largement l'existence de la cité phocéenne. Deux textes, somme toute, mobilisateurs. LFAR     

     

    François%20d'Orcival_0_0.jpgÀ leurs peuples angoissés et fébriles devant la vague migratoire, les dirigeants européens appellent tous au courage. Mais lequel ? Résister à la vague ou s’effacer ?

    Lampedusa ne sera bientôt plus qu’un souvenir. Les digues sautent partout. Ce sont maintenant, après la Grèce et l’Italie, la Macédoine, la Serbie, l’Allemagne, Nice et Vintimille, Paris et Calais qui se transforment en immenses Lampedusa. Des flots ininterrompus d’immigrants débarquent par terre et par mer. Les Européens ont rassemblé une flotte en Méditerranée pour sauver les naufragés venus de l’autre rive ; se rendent-ils compte qu’ils pourraient bien eux-mêmes lancer à leur tour des appels de détresse et réclamer l’assistance de leur flotte ?

    À Berlin, Angela Merkel et François Hollande expliquent que cette crise d’une ampleur exceptionnelle est appelée à durer. Plus grave que l’euro, plus grave que la Grèce. Thomas de Maizière, le ministre allemand de l’Intérieur, prévient que le nombre de demandeurs d’asile (seulement les demandeurs d’asile !) va atteindre les 800 000 cette année outre-Rhin, quatre fois plus que l’an dernier… À Rome, le ministre des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni, membre de la gauche italienne, s’émeut : la crise des migrants, dit-il, peut conduire l’Europe « à redécouvrir son âme ou à la perdre pour de bon »

    Perdre son âme… Oui, les peuples européens sont anxieux, oui, ils sont fébriles, angoissés, devant ces foules étrangères qu’ils redoutent de voir venir non pas s’assimiler mais bouleverser un peu plus leur mode de vie et leur identité. Les dirigeants appellent tous au courage. Mais quel courage ? Résister à la vague ou s’effacer devant elle ? Allons, « soyons collectivement courageux », plaidait (dans le Figaro du 24 août) le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, dont la seule expérience est d’avoir eu à gérer les banques luxembourgeoises. Pour lui, le courage consiste à convaincre les opinions publiques, « même si ce n’est pas facile, même si ce n’est pas populaire », que le devoir de l’Europe est d’ouvrir des « voies migratoires légales » en dénonçant la peur et le populisme qui « ne mènent à aucune solution ». Quelles sont donc les siennes ? Leur confrontation avec la réalité suffit à en montrer l’illusion : devant l’afflux de migrants en Italie et en Grèce, « la Commission, dit-il, a proposé de relocaliser 40 000 personnes vers d’autres États membres » — 40 000 dans l’année, alors que l’agence Frontex vient de nous indiquer que durant le seul mois de juillet, 107 500 immigrés étaient arrivés aux frontières de l’Europe, trois fois plus que l’été précédent ! De deux choses l’une : ou bien on se paie de mots pour masquer son impuissance, ou bien on prend cette réalité à bras-le-corps et le courage consiste à y faire face, comme dit Éric Ciotti, élu d’une circonscription, la 1re des Alpes-Maritimes, où l’on sait ce que les mouvements d’immigrés signifient.

    Ce n’est pas à Calais, à l’entrée du tunnel sous la Manche, que l’on résoudra cette crise. Les ministres français et britannique de l’Intérieur peuvent s’y donner rendez-vous aussi souvent qu’ils le veulent, doubler les rondes et les circuits de protection du tunnel en dépensant 5 millions d’euros de plus par an, le flot de clandestins décidés à passer ne sera pas arrêté par des policiers et des gendarmes armés de consignes de prudence. C’est à la source qu’il faut prendre les choses. Traiter les causes au lieu de tout perdre à traiter les conséquences.

    Les causes sont connues : le chaos en Afrique orientale et méditerranéenne, la guerre civile en Irak et en Syrie, l’incendie de l’islam fondamentaliste. Ce qui manque là-bas ce sont d’autres Al-Sissi, le maréchal égyptien qui a ramené l’ordre dans son pays et mérite d’être aidé (comme il l’est par la France) pour l’étendre à ses frontières. Ce qui manque chez nous, sur le continent européen, ce sont les signes de résistance de ceux qui ne veulent pas perdre leur âme.

    L’Australie a-t-elle perdu la sienne en barrant les routes à l’immigration clandestine ? Et le Japon ? Hubert Védrine, l’ancien ministre des Affaires étrangères qui, lui, ne s’est jamais payé de mots, écrivait (le 13 mai, dans le Monde) : « Il n’y a évidemment pas de solution militaire [à la crise des migrants], mais ne rêvons pas : un recours à la force sera à un moment ou à un autre inévitable. » Ce sont les passeurs, ces modernes trafiquants d’esclaves, qu’il faut détruire là où ils sont. Combien de leurs cargos rouillés et de leurs embarcations de fortune ont-ils été détruits ? Combien de leurs réseaux démantelés ? S’il y a une dissuasion, elle est là. La voulons-nous ?

    Devant le danger quand il est là et qu’il vous éclate à la figure, il y aura un jour, comme dans le Thalys, vendredi dernier, un homme, des hommes courageux qui surgiront pour dire : « Let’s go, please ! » — “Allons-y, s’il vous plaît…” Et l’Europe redécouvrira son âme. 

    À l’antenne : le lundi, à 20 heures, sur France Info, dans “les Informés de France Info” ; le mercredi, à 12 h 40, sur iTélé ; le jeudi, à 10 heures, sur LCI.