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Rire ou sourire un peu ... même s'il n'y a pas vraiment de quoi
René Le Honzec
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Médias & Actualité • Macron, Fillon, débat présidentiel : Philippe Muray avait tout vu
Une analyse de Vincent Tremolet de Villers
Le phénomène Macron, l'affaire Fillon, les débats interminables... La lecture des chroniques de Philippe Muray donne un précieux éclairage à cette campagne indiscernable. [Figarovox, 5.04] Et une intense hostilité envers le Régime, ou le Système, ajouterons-nous.
On ne risque pas de le voir sur BFMTV, moins encore de lire ses tweets. Il est pourtant l'analyste indispensable de cette campagne présidentielle. Philippe Muray nous a quittés il y a onze ans et certains jours il nous semble qu'il est là pour tenir le stylo. Se plonger dans ses chroniques, c'est retrouver à chaque ligne l'actualité que l'on voulait fuir et on imagine aisément l'inventeur des Mutins de Panurge écrire devant un meeting d'Emmanuel Macron : « Un bataillon de “helpers” et de “coworkers” distribue des pancartes “Bougeons les lignes” à chacune et chacun des participants. Ils les brandissent quand passe le prophète de bonheur. Les lignes bougent avec lui, son projet est un cri. Le sky est blue. La France frileuse, enfin, pense Printemps. »
Ouvrons ses Exorcismes spirituels et suivons ce précieux guide dans le brouillard de cette campagne. Qui est système, antisystème ? « Le nouveau rebelle est très facile à identifier: c'est celui qui dit oui (…) c'est un héros positif et lisse. » Sa révolte ? « C'est le langage de l'entreprise qui se veut moderne. » Mais pourquoi ce jeune rebelle sourit-il sans cesse ? « C'est un sourire près de chez vous, un sourire qui n'hésite pas à descendre dans la rue et à se mêler aux gens », poursuit Muray : « C'est un sourire qui descend du socialisme à la façon dont l'homme descend du cœlacanthe, mais qui monte aussi dans une spirale de mystère vers un état inconnu de l'avenir où il nous attend pour nous consoler de ne plus ressembler à rien. »
Muray ne nous renseigne pas seulement sur Macron, il nous éclaire aussi sur la violence médiatique du « Penelopegate ». Le choc entre l'atmosphère chabrolienne de la vie de François Fillon et la morale scandinave qui s'installe dans notre pays rejoint toute sa réflexion sur la disparition du romanesque. Le roman, expliquait-il, est rendu impossible par l'installation de « l'empire du Bien » qui trie le bon grain de l'ivraie et dissipe le clair-obscur par un éclairage sans ombre. Pas de Balzac, sans secret (« Nos études sont des égouts qu'on ne peut curer », dit le notaire Derville dans Le Colonel Chabert ), sans arrangements discrets, sans persienne.
Dans Purification éthique, il y a vingt cinq ans, Muray écrivait : « Par le dévoilement des turpitudes de la vieille société (en l'occurrence de “la classe politique”) -, l'homme de l'époque actuelle se découvre encore plus propre qu'il ne croyait, encore plus beau, plus sain, plus réconcilié, plus colorisé, plus innocent et plus moral (…). La télé est pure, nous sommes purs. Vous êtes formidables. Quelques salauds, pour le contraste, défilent sur l'écran. C'est la grande purge. »
Mais c'est surtout cette incroyable profusion de débats qui réalise sa prophétie. Ces débats où les intervenants débattent de la question de savoir si le deuxième débat était à la hauteur du premier et s'il est nécessaire d'en organiser un troisième. « Le débat est devenu une manie solitaire qu'on pratique à dix », écrivait-il dans un célèbre texte intitulé « Il ne faudrait jamais débattre ».
Il dénonçait un univers où l'on proclame le dialogue et la controverse mais où l'insulte - Christine Angot face à François Fillon -, la dérision - le passage obligé des candidats devant comiques et imitateurs - l'emportent sur la réflexion. Des pratiques démocratiques, équitables et qui pourtant évacuent les inquiétudes qui nous hantent. Le système éducatif qui « dénature complètement les idéaux de l'école républicaine et qui ne transmet plus rien de la France » (Augustin d'Humières*) ? Vous avez une minute trente. Les perturbateurs endocriniens et le terrorisme islamiste, la construction européenne et le statut des attachés parlementaires… Allez ! On enchaîne: sans transition et sans hiérarchie. On se contentera du coup d'éclat de Philippe Poutou ou d'un trait de Jean-Luc Mélenchon. On se demandera si cette « punchline » aura de l'influence sur les prochains sondages dont on remettra en cause, lors d'un débat, la fiabilité.
Et l'école, la culture, l'intégration, les villes moyennes qui s'éteignent une à une ? Rien ou si peu. Le réel est toujours reporté à une date ultérieure. Muray encore une fois : « On convoque les grands problèmes et on les dissout au fur et à mesure qu'on les mouline dans la machine de la communication. Et plus il y a de débat, moins il y a de réel. Il ne reste, à la fin, que le mirage d'un champ de bataille où s'étale l'illusion bavarde et perpétuelle que l'on pourrait déchiffrer le monde en le débattant ; ou, du moins, qu'on le pourra peut-être au prochain débat.» •
*Un petit fonctionnaire (Grasset).
Vincent Trémolet de Villers est rédacteur en chef des pages Débats/opinions du Figaro et du FigaroVox
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Histoire & Royauté • Patrick Demouy sur TV Libertés : tout sur le sacre des Rois de France
Patrick Demouy est professeur émérite d’histoire médiévale à l’Université de Reims et à l’Institut catholique de Paris. Ses travaux portent sur les cathédrales, les évêques, les rois et leur sacre. Et il vient de publier le merveilleux récit des origines de la royauté sacrée. En en révélant le sens.
Dans un somptueux livre qui fait référence et qui est destiné au grand public, Patrick Demouy évoque les acquis de la monarchie française sans vision politique ou apologétique. Adossée au baptême de Clovis, l’auteur décrit, par le menu, une cérémonie qui a permis d’asseoir la légitimité de 50 rois de Pépin Le Bref à Charles X. Il permet de lever le voile sur le mystère de la Sainte Ampoule, sur le choix de Reims après Sens, Noyon, Laon et Orléans, sur les pouvoirs surnaturels du Roi et sur le sacre – ou non – des reines de France. L’historien médiéviste a fait avec cet ouvrage une incursion dans plus de 1 000 ans d’histoire célébrant l’union du Roi et de la Nation [TV Libertés, 23.02]. Ce rappel historique ne peut manquer d'intéresser les royalistes et, par delà, les patriotes français. •
[Durée : 28'] TV Libertés, dont nous recommandons les programmes
Édition « La Nuée Bleue », coédité avec « Place des Victoires ». Grand format : 27 x 36 cm – reliure de prestige. 288 pages. 45 Euros.
A Lire aussi dans Lafautearousseau ...
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Culture • Loisirs • Traditions
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Famille de France • Vidéo [Archive] : La famille royale de France en exil au Maroc
Entretien entre le roi Mohamed VI et le prince Jean de France au palais royal de Tétouan - Juillet 2003
Pourquoi cette vidéo - malgré ou à cause de ses aspects d'un autre temps - est-elle émouvante, a-t-elle un intérêt ? Parce qu'elle montre les descendants des rois de France exilés de leur patrie et celle-ci privée de leur présence dans cette période de l'entre-deux-guerres qui devait conduire la France, dans l'insouciance, au désastre de juin 1940; parce qu'elle nous présente la famille de France, malgré tout, dynamique, enjouée, moderne, de la modernité d'alors; parce qu'elle livre des images des défunts comte et comtesse de Paris, alors jeunes mariés, de la duchesse de Guise, et la noble figure du duc de Guise, arrière grand-père de l'actuel prince Jean, qui eût été Jean III s'il avait régné. Cette famille, héritière des rois de France, souffrait de l'exil : elle le faisait avec dignité. Et l'on comprend que le prince Jean ait tenu, il y a près de quinze ans, à « mettre ses pas dans les pas de ses ancêtres » et qu'il se soit rendu - en juillet 2003 - au Maroc, où il rencontra le roi Mohamed VI. (Illustration ci-dessus). Lafautearousseau
Archive vidéo: La famille royale de France en... par guisalemontVoici une émouvante vidéo de la Famille royale de France, enregistrée par British Pathé. Sur cette vidéo, filmée durant l’entre-deux-guerres, Leurs Altesses Royales le Dauphin de France et la Dauphine de France, sont filmés durant un séjour au domaine princier de Larache où le chef de la Maison royale de France, Jean III de France, Duc de Guise et son épouse, vivaient en exil, dans cette partie espagnole du royaume chérifien (en raison de la loi d’exil votée par la République française).
Sur cette incroyable vidéo, nous pouvons donc apercevoir le prince Henri d’Orléans, comte de Paris (Henri VI de France) et son épouse Isabelle d’Orléans-Bragance, comtesse de Paris, le duc de Guise Jean III de France et son épouse la princesse Isabelle d’Orléans, duchesse de Guise. (Vidéo : British Pathé, Merci à Stéphane Blanchonnet pour le partage de cette vidéo). •
Source La Couronne
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Patrimoine • Au hameau « Les Maurras », rapprochement inattendu entre sport, santé, détente et Charles Maurras !
Ne dit-on pas « Mens sana un corpore sano » ? : les beaux jours arrivent, et, avec eux, le désir de retrouver la nature.
Pour les amateurs de marche à pied-randonnée, ou de VTT, savez-vous qu'il existe, dans cet endroit de Haute Provence dont sont partis, il y a bien longtemps, les ancêtres des Maurras, un circuit sport-santé ?
Il se trouve dans la petite - mais charmante... - commune de Saint Julien le Montagnier, dans le Haut Var, commune située sur l'aire du Parc naturel régional du Verdon, à deux pas du très beau lac d'Esparron-sur-Verdon.
En voici une très rapide présentation :
Circuit « Les Maurras » :
Itinéraire en boucle. (9,485 Km) - Dénivelé : 102 mètres - Durée : environ 5 heures.
Départ depuis l’Office de Tourisme (Parking).
Intérêts du sentier :
Les Paysages
Caractéristiques de l’arrière-pays provençal, ils sont contrastés en toute saison. Vous parcourrez les plaines agricoles avec cultures céréalières, de la vigne et de la truffe pour découvrir un magnifique panorama sur le village perché de St Julien et ses moulins à vent.
La Flore
La végétation est encore typique des Préalpes calcaires : forêts de pins sylvestres, pins d’Alep, chênes blancs et chênes vert. garrigue provençale, flore sauvage méditerranéenne, xérophile et aromatique nous rappellent la richesse des parfums de la Provence.
Le Patrimoine
Les attraits paysagers et floristiques de ce circuit s’ajoutent au patrimoine rural : le lavoir des Fontettes (XIXe siècle), la fontaine et la chapelle situées à Saint-Pierre ; l’oratoire Saint-Eloi (1948), l’oratoire Saint-Denis (XIXe également), le lavoir des Phélines (1880), l’oratoire Saint-Marc. De plus, l’itinéraire du circuit permet de découvrir la Bastide Neuve, sans oublier le pont de pierre autrefois très emprunté.
Alors, à vos vélos, à vos chaussures de marche, et... bonne randonnée ! •
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Société • Poutou, coqueluche de la post-vérité : De Foucault à Boucheron, ça déconstruit sec
Par Emmanuel Dubois de Prisque
Une chronique que nous avons aimée parce qu'elle dit la vérité et qu'elle la dit avec talent [Causeur, 5.04].
Ce que Christine Angot a raté lors de « L’Emission politique » sur France 2 il y a dix jours, Philippe Poutou l’a réussi hier soir sur BFM, RMC et CNews. Grâce à sa légitimité d’ouvrier, il a réussi à déstabiliser ceux que les médias poursuivent de leur vindicte depuis le début de cette triste campagne. Contrairement à Christine Angot, Philippe Poutou a la hargne sympathique.
Lorsqu’il s’agit de taper sur Le Pen ou Fillon, il dit tout haut ce que tous les people pensent tout haut. C’est très bien, mais ce n’est pas pour cela que ces mêmes people voteront pour lui plus tard. Après tout, cela fait longtemps que le NPA ne sert qu’à ça : exécuter les basses œuvres de la bien-pensance, tandis que celle-ci adopte une ligne toujours plus postindustrielle. Philippe Poutou est l’idiot utile des liquidateurs de la classe ouvrière dont il fait partie. Ceux qui aujourd’hui proposent vraiment de la défendre, que ce soit par un accent mis sur l’investissement productif ou sur un protectionnisme intelligent, sont cloués au pilori : ceux qui ne voient l’industrie que comme un long chemin de croix dont l’économie virtuelle ou le revenu universel viendra nous libérer, sont au contraire chouchoutés par les médias…
Quand Boucheron oint Poutou
Ce matin sur France Inter, Philippe Poutou a même reçu l’onction de la nouvelle star du monde intellectuel français : Patrick Boucheron. Invité par Patrick Cohen pour nous expliquer ce qu’il faut penser de questions aussi graves que celle du statut de la vérité dans notre monde en miettes, Patrick Boucheron a prétendu pour cela s’appuyer sur la pensée de Michel Foucault. Curieux, alors même que Foucault fut le principal fossoyeur du concept de vérité, en affirmant que la vérité n’existait que comme « effet de vérité » et non pas en elle-même. C’est d’ailleurs dans une certaine fidélité à cette conception purement performative de la vérité que Patrick Boucheron a produit récemment son Histoire mondiale de la France, tentative sans doute réussie de planter le dernier clou dans le cercueil de notre roman national. Inviter Boucheron à nous aider à lutter contre le monde de la « post-vérité », c’est un peu comme inviter un enthousiaste héritier du pyromane en chef que fut Michel Foucault à nous expliquer comment éteindre un incendie.
Soljenitsyne-Poutou, même combat ?
Mais ce dernier, sans trop le reconnaître ouvertement, a retourné sa veste à la fin de son existence. Il propose en exemple, dans son tout dernier cours, intitulé Le Courage de la vérité, l’attitude des anciens Grecs et des premiers chrétiens face au pouvoir, à travers la figure du parrèsiaste, celui qui ose dire et incarner la vérité, fût-ce au péril de sa vie. La parrhèsia est un concept omniprésent dans le Nouveau Testament. Son succès dans le christianisme est inséparable de la déchirure dans l’ordre politique dont le Christ est responsable, lorsqu’il instaure l’ordre du monde et celui de Dieu. Cela, Boucheron s’est bien gardé de nous le rappeler, se contentant, lorsqu’il s’est agi de nommer des figures de parrèsiastes, de passer sans transition et sans craindre le ridicule d’Alexandre Soljenitsyne à Philippe Poutou. Voilà donc le monde dans lequel nous nous trouvons : le courage de la vérité autrefois incarné par Soljenitsyne est aujourd’hui incarné par Philippe Poutou. Hier, le courage de la vérité consistait à oser parler face aux loups, aujourd’hui, pour Patrick Boucheron, cela consiste à hurler avec eux. •
Emmanuel Dubois de Prisque
Chercheur associé à l'Institut Thomas More -
Outre-mer & Actualité • La Guyane sous le joug républicain
Par Aristide LeucateLoin d’être une «
île
», comme un candidat à la présidence de la République s’est imprudemment risqué à la qualifier, la Guyane française est une survivance d’un temps où notre pays rayonnait jusqu’aux antipodes. Les remous économiques et sociaux qui secouent régulièrement ces lointaines et exotiques dépendances devraient nous amener à reconsidérer l’opportunité de les conserver dans notre giron. Du moins, en l’état.Certes, la Guyane représente, à l’instar de Mayotte ou de la Nouvelle-Calédonie, une façade maritime d’importance. Sans faire de notre pays une thalassocratie écrasante, ces vestiges coloniaux lui permettent de tenir son rang dans le concert des puissances maritimes et commerciales mondiales. La Guyane est également le “Cap Canaveral” hexagonal, depuis que le général de Gaulle, en 1965, y a installé le centre spatial et sa base de lancement. Et pourtant, ce département est loin d’être béni des dieux. Dans un article paru dans Le Figaro (28 mars 2017) un haut-fonctionnaire dresse, sans fard, le tableau de la deuxième région française par la superficie : «
La Guyane est depuis longtemps une véritable poudrière. Le taux de chômage y atteint plus du double de celui de la métropole : 22 %. Le taux de criminalité y est quatorze fois plus élevé.
[…]Le taux de fécondité par femme atteint les 3,4 enfants (1,9 en métropole), soit un taux de natalité de 27,6 pour 1 000 habitants.
[…]Les phénomènes migratoires y sont considérables. La population de ce territoire est composée à 45 % de ressortissants étrangers, la plupart issus de l’immigration du Surinam. L’orpaillage, c’est-à-dire l’exploitation de l’or dans la forêt amazonienne par des trafiquants et contrebandiers, est la source essentielle de la criminalité violente et entraîne des phénomènes de pollution au mercure désastreux pour l’environnement et la santé de la population locale. Tous les facteurs objectifs d’un chaos généralisé se trouvent donc réunis en Guyane.
» Tout comme Mayotte, la Guyane concentre la quintessence des malheurs français.Tragédie écologique
Ce n’est que l’écume des événements, car la «
grève générale
» du 27 mars est le révélateur de blocages qui ne sont pas uniquement sociaux ou économiques. La Guyane se caractérise par un consumérisme exponentiel que la présence envahissante des grandes surfaces vient évidemment renforcer. Il s’ensuit une réduction dramatique des espaces naturels, dévorés par une urbanisation galopante aux incalculables conséquences écologiques. De cette triangulation opérée par «la fonctionnarisation, l’hyperconsommation et l’éclatement de l’urbain
», il résulte «une déstructuration et une recomposition du tissu social s’incarnant dans la montée de l’individualisme et la dilution des valeurs traditionnelles, héritées de la plantation
». explique Cédric Audebert, chercheur au CNRS. Implacable constat d’une tiers-mondisation manifeste d’une partie du territoire français, laquelle s’analyse comme un processus de paupérisation progressive des peuples et des cultures colonisées. La fallacieuse décolonisation, revêtue des atours républicains de la départementalisation (ou de la régionalisation) ne pouvait conduire qu‘à d’inexorables et graves déconvenues.Les nuées de l’égalité
Dans un texte magistral écrit en 1934, Charles Maurras observait que de «
François Premiers à nos jours, le vrai colon français ne s’est jamais embarrassé des ridicules nuées de l’égalité, ni des rêves de liberté démocratique et républicaine : mais il a toujours reconnu son devoir de fraternité – la fraternité d’un aîné
». Le jacobinisme niveleur, même à des milliers de kilomètres de la métropole, a toujours manqué l’opportunité décentralisatrice, mieux, fédéraliste. Citant un député de la Guadeloupe d’alors, Maurras voulait pour preuve de l’échec du régime son incapacité à se doter d’un «programme colonial d’ensemble
» l’empêchant d’avoir «une politique sage et cohérente
». La prétendue «mission civilisatrice
» (selon Jules Ferry et Léon Blum) que la République entendait poursuivre dans ses dépendances ultra-marines, à la suite de la Monarchie et du Second Empire, était empreinte d’un racisme à la fois paternaliste et bienveillant. Maurras, encore, ne s’y trompait guère lorsqu’il fustigeait le racisme occupant «une position tout à fait contraire à l’esprit de nos traditions
», avant d’asséner : «C’est le racisme qui a tort.
» Dans ces colonnes, bien des décennies plus tard, Alain de Benoist remarquera, à son tour, que «l’universalisme politique est toujours gros d’un ethnocentrisme masqué
». Nous serions enclin à répondre au fonctionnaire précité, s’alarmant que «la perte de la Guyane ne serait pas seulement tragique, elle serait désastreuse, irréparable sur le plan géopolitique
», que c’est d’abord notre politique métropolitaine qui est désastreuse et que la plus naturelle des géopolitiques consisterait à respecter le terreau anthropo-sociologique, suivant le précepte antique du noli me tangere appliqué aux peuples colonisés. Mais la République n’est pas la monarchie et Hollande – ou son successeur – n’est pas Lyautey. • -
Mieux vaudrait créer un jardin public à la place de la Grande Mosquée de Paris, si on devait la céder à l'Algérie !
L'Algérie a entamé officiellement les procédures d'appropriation de la Grande Mosquée de Paris, a affirmé son ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa : « Les procédures visant à faire de la Mosquée de Paris une propriété de l'Etat algérien ont été entamées officiellement par le biais de l'ambassade d'Algérie à Paris », a-t-il affirmé devant la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale. Selon lui, la démarche s'appuie sur une loi française stipulant qu' « un pays étranger qui finance une association de droit français peut, passés 15 ans, prétendre à la propriété de cette entité, ce qui est le cas pour la Grande Mosquée de Paris ». Rappelons que la décision de construire la Mosquée de Paris fut prise après la Première Guerre mondiale, pour rendre hommage aux dizaines de milliers de morts musulmans, venus de ce qui était alors l'Empire français combattre - courageusement - pour la France.
Sans refuser l'idée en soi, Charles Maurras se montra très circonspect, dans l'Action française du 13 juillet 1926, sur les conditions dans lesquelles cette décision fut exécutée. A l'occasion de l'inauguration de cette grande mosquée, lors de la visite du sultan du Maroc Moulay-Youssef, il écrivit, ce jour-là, un article dans lequel on découvre un Maurras perspicace (il avait anticipé le réveil de l'Islam : « je ne crois pas que l'on puisse en douter...»); un Maurras respectueux - comme cet autre grand royaliste que fut Lyautey - vis à vis des peuples musulmans (ces « nobles races...»: on dirait, aujourd'hui, qu'il était non-raciste !...); un Maurras lucide et reconnaissant («...auxquelles nous avons dû un concours si précieux...»). Et qui jette sur ces populations un regard amical, voire admiratif, lorsqu'il évoque « les très belles robes de nos visiteurs marocains », de « ces majestueux enfants du désert » ...
Mais aussi, et simultanément, un Maurras inquiet parce que, justement, perspicace, et bien plus futé que bien d'autres, qui ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez. Ne sollicitons pas trop les textes, en cherchant à leur faire dire ceci ou cela. Mais, pourtant, n'y a-t-il pas un solide avertissement, qui ressemble à s'y méprendre à de la prémonition, dans les lignes qui suivent ? Et Maurras n'y apparaît-il pas visionnaire ? (Extrait) :
« ...Cette mosquée en plein Paris ne me dit rien de bon.... s'il y a un réveil de l'Islam, et je ne crois pas que l'on puisse en douter, un trophée de la foi coranique sur cette colline Sainte Geneviève où tous les plus grands docteurs de la chrétienté enseignèrent contre l'Islam représente plus qu'une offense à notre passé : une menace pour notre avenir... la construction officielle de la mosquée et surtout son inauguration en grande pompe républicaine, expriment quelque chose qui ressemble à une pénétration de notre pays et à sa prise de possession par nos sujets ou nos protégés...
...Nous venons de transgresser les justes bornes de la tolérance, du respect et de l'amitié. Nous venons de commettre le crime d'excès. Fasse le ciel que nous n'ayons pas à le payer avant peu... »
Et, dans le même article, mesuré, reconnaissant, mais bien plus lucide que beaucoup, Maurras exprimait le souhait que « ...les nobles races auxquelles nous avons dû un concours si précieux ne soient jamais grisées par leur sentiment de notre faiblesse... »
Aujourd'hui, le contexte a, évidemment, changé. L'Empire français n'existe plus, et ceux qui, loyalement, courageusement et glorieusement sont venus en Métropole pour défendre leur patrie sont, bien sûrs, tous morts. L'hommage qui devait, à bon droit, leur être rendu l'a été, quelle qu'en soit la façon. Le monument toujours debout est donc le témoignage commémoratif d’un passé glorieux, certes, mais sa raison d'être première a disparu, avec le contexte qui l'accompagnait. Aussi, si les 7.500 mètres carrés qu'il occupe devaient être, pour une raison X ou Y, cédés à l'Algérie, donc aliénés, il nous semblerait plus normal de tourner une page que l'Histoire ne nous a pas attendus pour tourner, de toute façon, et de leur trouver une nouvelle affectation.
Si l'Algérie tient tant que cela au « monument de la colline », elle n'a qu'à le démonter et le remonter chez elle : elle a largement de quoi payer l'opération, ses coffres regorgent de milliards, venant des bénéfices que lui procure le pétrole que nous avons trouvé et exploité, et que nous lui avons laissé, on ne sait pas trop pourquoi, en lui offrant un Sahara qui ne lui avait jamais appartenu, l'Algérie elle-même en tant que telle n'ayant jamais existé, sous sa forme actuelle, avant nous...
Un espace vert public, dans une ville qui en manque, serait certainement l'une des solutions les plus raisonnables. En tout cas plus raisonnable que la cession pure et simple à l'Etat Algérien d'un morceau de la colline Sainte-Geneviève ; du cœur de Paris ; en plein cœur de Paris... •
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La reprise de Palmyre
« Concert organisé par les Russes dans le même amphithéâtre qui vit la mise en scène macabre des islamistes. Le plus grand orchestre de Moscou y joua Chostakovitch »
Par Antoine de Lacoste
Pour la deuxième fois en moins d'un an, l'armée syrienne a repris Palmyre.
Conquise par l'Etat islamique en mai 2015, la perle du désert avait été reprise une première fois en mars 2016 par les troupes loyalistes aidées de l'aviation et des forces spéciales russes.
Dans l'intervalle, des dizaines de soldats et de civils avaient été égorgés dans les ruines majestueuses de l'amphithéâtre romain. Parmi eux, Khaled el-Assad, 82 ans, responsable des antiquités de Palmyre depuis quarante ans. Une sommité mondiale qui avait refusé de quitter les lieux. De plus, deux temples, parmi les plus beaux au monde, avaient été détruits par des charges explosives.
La reconquête de mars 2016 avait laissé beaucoup d'espoir : Daech ne reviendrait jamais et la restauration du site allait pouvoir être étudiée.
Pour parachever ce succès, les Russes organisèrent un concert dans le même amphithéâtre qui vit la mise en scène macabre des islamistes. Le plus grand orchestre de Moscou y joua Chostakovitch et l'Unesco remercia la Russie pour son action décisive. La France, tout à son soutien des islamistes « modérés » et sa condamnation purement idéologique de l'intervention russe, fut un des seuls pays occidentaux à garder un silence hostile.
Mais Palmyre n'est pas Damas : son intérêt stratégique est nul et sa position isolée en plein désert, à quelques dizaines de kilomètres de Raqua, capitale de l'Etat islamique, en fait une proie facile. Pour la protéger efficacement, il aurait fallu laisser sur place des milliers d'hommes aguerris, prêts à résister à une offensive éclair des islamistes.
Cette éventualité n'était pas possible alors que l'armée syrienne souffre cruellement de manques d'effectifs. Surtout, la grande bataille d'Alep allait commencer. Son issue allait décider du sort de la guerre et, bien évidemment, ni les Russes ni les Syriens n'ont envisagé de laisser dans l'inaction des effectifs importants dans une garde statique en plein désert.
Daech n'étant pas concerné par la bataille d'Alep où d'autres factions islamistes étaient opposées aux troupes loyalistes, il a n'a pas laissé passer l'occasion de lancer une offensive massive en décembre dernier et de bousculer les maigres effectifs syriens laissés sur place.
Ces derniers n'ont que peu résisté et certains d'entre eux, après leur capture, ont connu le sort qui attend ceux qui ont le malheur de tomber entre les mains des barbares de l'Etat islamique.
Symboliquement, les islamistes ont détruit la façade de l'amphithéâtre romain où avait eu lieu le concert ainsi que le tétrapyle construit en 270 après Jésus-Christ où seules quatre des seize colonnes sont encore debout.
Ils comptaient d'ailleurs cette fois tout détruire mais la rapidité de l'offensive syrienne les en a empêchés. En revanche, ils n'ont pas manqué l'occasion d'incendier le site gazier de Hayan, situé à quelques kilomètres de là.
Le Général russe Sergueï Roudskoï a donc tenu parole. Après la chute de Palmyre en décembre dernier, il avait affirmé la reconquérir d'ici quelques semaines. Mais la situation reste fragile : les chars de Daech (pris à l'armée syrienne dans les premiers mois de la guerre) ne sont qu'à quelques kilomètres et une contre-offensive est toujours possible.
Un point très positif doit toutefois être souligné : l'essentiel de l'effort au sol a, cette fois, été accompli par l'armée syrienne et non par les forces spéciales russes. C'est une unité d'élite, récemment formée par les Russes, qui a notamment repris la centrale électrique de Palmyre, début de l'offensive victorieuse. Cette unité, qui s'est baptisée « les tueurs de Daech », est la première du genre. D'autres suivront certainement et cela augure bien de la suite du conflit pour, enfin, vaincre les islamistes. •
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Vladimir Poutine, l’orfèvre de Palmyre
Libération de Palmyre : l'angélisme doit laisser place au réalisme
« Tout doit être fait pour empêcher l'État islamique de massacrer Palmyre »
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Éric Zemmour : « Léon Trotsky serait fier de ses élèves français »
Lors du Grand Débat, mardi 4 avril, ce sont surtout les deux candidats trotskistes, Nathalie Arthaud et Philippe Poutou, qui ont crevé l'écran. Que peut signifier aujourd'hui cet engagement ? Eric Zemmour répond à la question par une courte analyse, petit chef d'œuvre de lucidité, de science politique et d'esprit. LFAR
Retranscription par ...
« C'est encore une exception française. Une exception que l’on croyait disparue, ensevelie dans les poubelles de l’Histoire. Une exception qui a fait le spectacle. Une exception qui a sauté comme un bouchon de champagne, et a bien arrosé François Fillon et Marine Le Pen », décrypte Éric Zemmour. « Plus grand monde ne connaît Léon Trotsky », constate le journaliste, « mais la France est pourtant le dernier pays au monde où des groupuscules trotskistes parviennent à subsister et même à présenter deux candidats à la présidentielle ». Il fait référence à Philippe Poutou et Nathalie Arthaud, mais n'oublie pas Jean-Luc Mélenchon, qui « a fait ses classes dans sa jeunesse à l’école trotskiste ».
« Poutou et sa gouaille d’ouvrier gréviste, Arthaud et sa hargne de tricoteuse au tribunal révolutionnaire, Mélenchon et son onctuosité souveraine de professeur à l’ancienne : de la belle ouvrage, du travail soigné », juge Éric Zemmour, qui ajoute : « Léon Trotsky serait fier de ses élèves français ». • -
Action française Provence : ce soir, vendredi 7 avril à Marseille, une conférence à ne pas rater
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Mathieu Bock-Côté : ce que révèle le discours de Macron à Marseille
Par Mathieu Bock-Côté
Mathieu Bock-Côté expose ici [Figarovox, 4.04] comment, en égrenant l'origine des citoyens venus à son meeting, Emmanuel Macron a dévoilé sa vision idéologique multiculturaliste. Macron est toutefois donné favori à l'élection présidentielle et de ce seul fait, bien qu'il ne soit pas dans notre rôle de donner quelque consigne de vote que ce soit, chacun de nos lecteurs étant assez grand pour en décider, s'opposer à Emmanuel Macron au titre de notre patriotisme, de notre identité menacée et de notre héritage, nous paraît aller de soi, constituer une sorte d'impératif. Lafautearousseau
C'est la grande prouesse d'Emmanuel Macron depuis le début de cette campagne présidentielle: il arrive à se faire passer pour un candidat post-idéologique, réconciliant les contraires et faisant éclater les vieux clivages qui étoufferaient la vie politique française. Loin des passions idéologiques, il délivrerait un pays otage des extrêmes et de leurs fantasmes. Il se veut de gauche et de droite, sans être ni à gauche ni à droite. Il confesse par coquetterie une nostalgie monarchiste tout en se voulant le chantre de la modernité la plus radicale. Il applique cette logique à presque tous les enjeux, au point où sa candidature devient l'objet de récurrentes moqueries, comme si le macronisme n'était qu'un hollandisme revampé et relooké, carburant essentiellement à l'art de la synthèse bancale, au point de rassembler sur sa barque bien des éclopés de la politique française des dernières décennies, qu'ils soient communistes, ultralibéraux ou chiraquiens.
Il y a pourtant un noyau idéologique du macronisme, à tout le moins lorsqu'émerge la question identitaire, dont on ne saurait contester l'importance vitale pour notre temps. Et il s'agit du multiculturalisme, que le candidat fait semblant de dénoncer alors qu'il en embrasse la logique. Ce n'est pas surprenant: l'adhésion à l'idéal diversitaire est la marque distinctive du progressisme contemporain. On le sait depuis quelques semaines déjà, il n'y a pas pour Emmanuel Macron de culture française. L'art français ne semble pas lui dire grand-chose non plus. En fait, la culture française ne serait qu'un communautarisme parmi d'autres dans un univers soumis à la loi du multiple. Et on ne voit pas pourquoi ce communautarisme surplomberait les autres et se poserait comme culture de convergence. La déclaration est tellement grosse qu'elle colle à sa candidature depuis. Comment ne pas y voir une représentation presque caricaturale de l'hostilité profonde des élites mondialisées aux nations ?
À Marseille, Macron en a rajouté. L'homme qui confond manifestement la vocifération avec l'éloquence a terminé son discours en égrenant l'origine des citoyens présents dans la salle, comme s'il avait le souci de n'en oublier aucune. Maliens, Sénégalais, Ivoiriens, Marocains, Tunisiens et bien d'autres: tous étaient convoqués, dans une étonnante célébration d'une république renvoyant chacun à ses origines, ce qui est radicalement contradictoire avec le principe assimilationniste qui invitait chacun à se fondre dans la nation. La nation selon Macron se définit plutôt comme un rassemblement de communautés cohabitant grâce à la magie sémantique du « vivre-ensemble ». On se demandera quelle est la place, dans cette mosaïque, des Français que faute de mieux, on dira « d'origine française » - à moins que ce terme aussi ne fasse scandale. De quelle histoire sont-ils les héritiers et quelle origine peuvent-ils revendiquer ?
On retrouvait là le dogme fondamental de l'orthodoxie multiculturaliste : nous sommes tous des immigrants. La trame fondamentale d'un pays serait d'abord celle des vagues d'immigration l'ayant constitué. Faut-il arracher la France à son histoire pour la rendre inclusive ? Ne risque-t-on pas ainsi de radicaliser le sentiment de dépossession de bien des Français qui craignent de devenir étrangers chez eux et qui ne voient pas trop pourquoi ils devraient s'en réjouir ? L'angoisse identitaire n'est pas un fantasme régressif, à moins qu'on ne considère que le besoin d'enracinement et de continuité historique relève des pathologies politiques à combattre au nom de l'émancipation. L'histoire du monde serait celle d'une perpétuelle migration et la fixation de certaines populations sur certains territoires serait à la fois arbitraire et provisoire. Un peuple n'aurait pas le droit de vouloir se sentir chez lui: ce sentiment relèverait de l'extrême-droite.
Poursuivons le décryptage de la logique macronienne : Marseille serait une ville modèle parce qu'elle serait une ville-monde, dont l'histoire serait finalement étrangère, ou du moins distincte, de celle de la nation française. D'ailleurs, dans la philosophie multiculturaliste, la métropole est appelée à se substituer à l'État-nation, une tendance qu'encourage aussi la mondialisation avec laquelle Emmanuel Macron entretient un rapport quasi-euphorique. La philosophie du candidat Macron converge à bien des égards avec celle qui traverse l'Histoire mondiale de la France pilotée par Patrick Boucheron. À tout le moins, la grande ville mondialisée serait un meilleur cadre pour chanter la diversité heureuse que la nation, otage souvent de populations ancrées dans des schèmes culturels dépassés - c'est la fameuse France périphérique qui se reconnaît bien peu dans le candidat Macron, alors qu'il est célébré dans la France mondialisée. Cette grande ville célébrant la diversité serait appelée à s'extraire du cadre national - on a vu cette tentation s'exprimer à Londres et à Paris au moment du Brexit.
Macron suscite le même enthousiasme médiatique qu'Alain Juppé du temps où ce dernier était célébré par les rédactions au nom de sa philosophie de l'identité heureuse, même si nous sommes passés de la célébration du père rassembleur à celle du jeune leader dynamique. Il s'agit chaque fois d'expliquer aux peuples en général et aux Français en particulier qu'ils ont tort de s'inquiéter de la dissolution de leur patrie et de leur civilisation et qu'il leur suffit de s'adapter à la nouvelle époque de bonne foi pour voir leurs craintes se dissiper. Il n'est pas certain que si cette élection se transformait en référendum sur l'avenir de la nation française, la philosophie d'Emmanuel Macron serait majoritaire dans les urnes. De là l'importance pour le système médiatique de centrer pour encore quelques semaines son attention sur les «affaires», pour détourner l'élection des véritables enjeux qui devraient mobiliser la population. •
Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Son dernier livre, Le multiculturalisme comme religion politique, vient de paraître aux éditions du Cerf.
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Achetés pour trente sièges : des centristes misérables...
Jean-Christophe Lagarde, patron de l'UDI
Ils auront 68 « circonscriptions gagnables » , lors des législatives qui suivront la présidentielle ; donc beaucoup plus de sièges, très probablement, que leurs 39 sièges actuels. Voilà le prix qu'a payé Fillon pour les faire revenir, eux qui l'avaient quitté avec des airs de vierge effarouchée, au nom de l'éthique et de la morale ; au nom de la parole donnée ; voilà le prix auquel ils ont mis leur « âme » (!) en vente.
Judas avait vendu la Christ pour 30 deniers. Les centristes ont vendu ce qu'ils appellent leur « âme » pour presque la même somme, en nombre de futurs élus : trente sièges ! Ce n'est pas très cher payé, et ils n'ont pas une bien bonne opinion d'eux-mêmes, pour se rallier à aussi vil prix, après avoir donné le spectacle comique d'une fuite éperdue au premier coup de grand vent, avant de donner le spectacle affligeant d'un retour déshonorant et honteux, puisqu'il s'agit d'un retour acheté - ou payé - pour de sordides questions d'intérêt personnel d'élus, désirant douillettement garder leurs privilèges, et en faire profiter leurs petits camarades. Copinage-coquinage, quand tu nous tiens !
Ces champions de la morale et de l'éthique (!), même pas envie de les critiquer, tellement ils sont misérables...
Reviens, Molière : Tartuffe n'est pas mort ! •