Ils veulent moraliser ? Chiche ! Qu'ils démissionnent !
Un proverbe des pays chauds dit que, quand le singe veut monter au cocotier, il faut qu'il ait les fesses propres...
Qu'est-ce qu'il lui a pris, à Macron, de vouloir, d'un coup, comme ça, mettre « du blanc », de la morale, de la pureté partout ? Certes, on sortait du désastreux quinquennium horribile du non moins désastreux Hollande ; certes il y avait eu Thévenoud et Cahuzac ; certes il y avait eu tout le reste... Alors, oui, on pouvait, et il fallait, promettre qu'on ferait tout pour faire moins pire (ce qui, là, n'était vraiment pas difficile, et n'aurait pas demandé beaucoup d'efforts). Mais, de là à promettre la lune ! De là à se lier soi-même les mains en faisant une promesse par nature impossible à tenir - tous, toujours et partout irréprochables - il y a un pas ! Comment Macron, qui est tout sauf stupide, n'a-t-il pas vu que la démagogie de sa promesse insensée ne pourrait que lui revenir en pleine figure, tôt ou tard ? Ce fut tôt, plus que tard, et beaucoup plus tôt que prévu. Et cela fait d'autant plus mal que la promesse avait fait son petit effet.
Résumons-nous, du moins pour l'instant, parce que, comme on dit familièrement, « ça pleut ! », et il faut suivre ! A chaque jour, son lot de révélation(s)...
C'est beau, le respect de l'autre, l'amour du genre humain ! Enfin, ne tombons pas dans la simplification, toute la gauche n'est pas comme ça...
Le parti d'Emmanuel Macron a précisé lundi soir avoir saisi le « comité d’éthique » pour examiner l'affaire concernant Véronique Avril. Mais l'annonce de la composition du gouvernement n'avait-elle pas été reportée d'un jour pour, précisément, « tout vérifier » ? Quand le grotesque le dispute à l'amateurisme, à ce point, c'en devient inquiétant...
L'enrichissement personnel, pas évoqué au début de « l’affaire », l'est maintenant ouvertement. Soyons clair : Ferrand, l'enferré dans sa sale affaire, n'a qu'une chose à faire : démissionner !
Bayrou se pourléchait les babines du cas Ferrand parce qu'il le déteste : Ferrand avait osé conseiller à Macron de refuser de céder aux exigences exorbitantes de Bayrou en matière de circonscriptions gagnables pour le Modem. Du coup, Bayrou se gardait bien de dire quoi que ce soit : il a « perdu sa langue », écrivions-nous récemment. Oui, mais le voilà rattrapé par l'affaire de sa comparse Sarnez, qui - d'ailleurs - n'a rien fait d'autre que de faire comme tout le monde. Mais voilà, comme nous le disions plus haut, à partir du moment où l'on a promis qu'on allait tout changer, et qu'on allait voir ce qu'on allait voir... eh ! bien, on voit ! Sarnez ne fait pas pire que les autres, pire, elle fait comme les autres; et pas mieux...
Là aussi, une seule solution : la démission, pour la donneuse de leçon !
Ne restent plus que Bayrou et Macron, dans ce qui ressemble à la comptine des Dix petits nègres d'Agatha Christie, mais divisée par deux.
Pour ce qui est de Bayrou, rien ne le pousse à démissionner, certes, mais on le voit très mal, maintenant, présenter bientôt, sans éclater de rire, ou sans que quelqu'un (ou quelques-uns) le fasse dans le public, son projet de moralisation de la vie politique...
Quant à Macron, il est maintenant protégé pour cinq ans par l'immunité attachée à sa fonction. Mais Jean-Philippe Delsol a expliqué, avec beaucoup de clarté et de pédagogie (de concision aussi : en 8'13") que Macron était passible d'une sanction d'interdiction d'exercer une fonction publique∗.
Pourquoi ?
Parce que, ayant gagné beaucoup d'argent lorsqu'il était à la Banque Rothschild, il a déclaré avoir employé une grosse part de cet argent pour réaliser des travaux dans l'appartement de sa femme : on vous laisse découvrir l'affaire avec Jean-Philippe Delsol...
En somme, à côté du dernier des caïmans se cache un gros lézard. Et ce quinquennat, qui avait promis en fanfare de tout changer, commence à peine : ça promet ! •
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Vers un « impeachment » à la française ? [20.05.2017]
Hier, Emmanuel Macron a reçu Vladimir Poutine à Versailles. Ils y ont tous deux donné une conférence de presse dans l’après-midi. J’ai eu la joie et le privilège d’y participer pour Boulevard Voltaire.
Ces mots prononcés par Marie-Antoinette, face au tribunal qui l’accuse, résonnent en cette fête des Mères d’une façon à la fois tragique et prophétique.
La visite que Vladimir Poutine doit faire en France le lundi 29 mai excite beaucoup l’imagination des journalistes et du personnel politique. Le fait qu’il sera reçu au château de Versailles, avec un decorum tout à fait singulier est l’une des causes de cette excitation. Elle montre surtout que les enjeux, que ce soit pour Vladimir Poutine ou pour Emmanuel Macron de cette visite ne sont pas entièrement perçus. Il est en effet hautement symbolique que Vladimir Poutine soit le premier dirigeant reçu par le nouveau Président de la République.
Un bon moment de vraie, de belle et bonne télé information, ce lundi 29 mai, avec les excellents commentaires de Pascal Boniface, sur BFM/TV, qui nous a fait vivre, en direct, l'arrivée de Vladimir Poutine à Versailles. Pascal Boniface nous a changés, l'espace de quelques dizaines de minutes, de la médiocrité affligeante, de l'ignorance crasse, de la partialité révoltante de journaleux qui confondent en permanence carte de presse et carte de parti (n'importe lequel, pourvu qu'il soit de gauche et politiquement correct). Merci à lui, et bravo, puisque la dureté des temps fait que, maintenant, quand quelqu'un fait normalement son travail, on est amené à le féliciter pour ce simple fait !
Il a donc fallu, d'abord, trouver un prétexte pour tendre la main à celui que l'on a sottement humilié hier (« sanctions » débiles et contre productives, puisqu'elles nous pénalisent autant, sinon plus, que la Russie ; affaire des Mistral, qui a entamé notre crédibilité sur le marché très couru de la vente de matériel militaire; critiques de toute façon inopérantes sur l'affaire de la Crimée etc.) : la célébration des trois cents ans de la visite à Versailles de Pierre le Grand, en 1717, a fait l'affaire. Le tsar, à l'époque, voulait moderniser la Russie, il « importait » Versailles à Peterhof, comme tous les princes de cette époque, où la France dominait le monde. Dominait, non par la force brute mais par l'éclatant et magnifique visage de sa civilisation, aimable et aimée, par ses architectes, ses écrivains, ses peintres, ses savants, elle qui était, par ailleurs, « la Grande nation », la Chine de l'Europe, du point de vue démographique...
L’attentat de Manchester nous a rappelé, même si personne ne l’avait oublié, que le terrorisme islamiste fait désormais partie de nos vies en Occident.
« C'est sans doute le hasard. Mais après la présidentielle. Cette histoire de femmes chassées des rues dans le quartier Chapelle-Pajol, à Paris, dans le XVIIIe arrondissement, a attendu sagement son tour. Pendant la campagne présidentielle, les femmes étaient les bienvenues ; depuis, elles sont maltraitées. C'est beau, le hasard. »
Fidèle suiveur de Louise Michel, Bergeret déclara : « Quand je quitterai les Tuileries, les Tuileries seront en cendres ». Les 22 et 23 mai, les acolytes incendiaires firent passer dans la cour cinq fourgons chargés de barils de poudre, bonbonnes de pétrole, goudron liquide et essence de térébenthine, qu'ils rangèrent sous le péristyle du pavillon central. Le 23, une trentaine de fédérés parcourut tous les appartements du palais et aspergea murs et planchers à pleins seaux de pétrole. Un baril de poudre fut placé dans le vestibule du pavillon de l'Horloge, trois en bas de l'escalier d'honneur, tandis qu'un amas de matières inflammables était stocké dans le salon des Maréchaux. Ils enduisirent de goudron l'autel et l'orgue de la chapelle et les boiseries du théâtre. Le feu fut allumé par Benet et l'incendie embrasa immédiatement tout l'édifice. Peu avant 9 heures du soir, l'horloge du palais s'arrêta sous l'action du feu. Vers 11 heures, une explosion secoua le pavillon central, laissant le dôme s'abîmer dans une gerbe de flammes. Le palais brûla pendant trois jours, fondant les bronzes, réduisant les marbres en poussière. Bergeret et ses hommes, ayant commandé un repas froid, soupèrent sur la terrasse du Louvre en contemplant l'incendie.
Le danger djihadiste qui hante en ce moment tous les pays d’Europe, et que vient de ranimer l’odieux attentat de Manchester, a-t-il une portée civilisationnelle ? Cela prête à controverse dans le monde intellectuel. Alain Finkielkraut et Régis Debray se sont opposés sur le sujet. L’opinion du second, que nous citions déjà hier à propos de l’orchestration médiatique des attentats, est formelle : « Une menace sécuritaire ne constitue pas une offre civilisationnelle crédible, et l’islamisme n’en a aucune à proposer. Il peut causer des désordres, non constituer un ordre de rechange ; mettre à mal ici et là la civilité, non mettre en pièce une civilisation. » La démonstration qui suit est éloquente. L’islamisme extrémiste est fort de son fanatisme et de ses coups d’éclat, mais il est dans l’incapacité d’organiser un ordre, un empire. Ses succès sont momentanés, et il ne dispose d’aucun des moyens scientifiques, industriels, culturels, capables de substituer son mode de vie au nôtre.
Le cardinal Barbarin, prélat pénible, avait fait l’objet l’année dernière d’un joli lynchage, mais qui, surprise, ne fut que médiatique. Parce que la Justice refusa de se laisser instrumentaliser et intimider. Et appliqua le droit. Oui oui, ça arrive. D’où un ferme classement sans suite des plaintes fantaisistes, après une enquête préliminaire fouillée. Malgré les interventions intempestives de membres du gouvernement socialiste, en particulier Manuel Valls, et une campagne de presse acharnée. L’objectif n’était pas de poursuivre et de faire condamner les prêtres ayant commis des abus sexuels. Mais bien de faire un carton sur une autorité ecclésiastique.