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  • Société • A propos de la « discrimination positive » ...

     

    Par Antiquus

    Une réflexion en forme de billet reçue dans les commentaires [vendredi 10 mars 2017 - 04h50]. Et naturellement, si l'on nous passe la familiarité, nous sommes à cent pour cent d'accord.

    Dans le principe de non-discrimination, il y a déjà une dépossession des autochtones les plus faibles, par le fait qu'ils sont tout naturellement défavorisés par le système de redistribution qui finance les plus pauvres: même si leur revenu est modeste, ils sont tout de même plus riches que les arrivants qui n'ont rien et qui sont de plus en plus nombreux. Ainsi la préférence étrangère existe déjà par le seul comparatif de revenus pour les logements sociaux, les allocations, etc..

    Comme cette dépossession n'est pas encore suffisante, le système, sous les efforts conjugués d'un grand patronat dénationalisé et d'une Gauche désolidarisée, veut doubler la dose: à la prise en compte des revenus, on ajoute celle de la culture. C'est la première fois dans l'Histoire qu'une société invente des règles de plus en plus impitoyables pour discriminer et humilier ses propres populations. Mais cette législation écoeurante aura une fin. Un jour viendra où les traîtres paieront, quelle que soit la défroque dont ils se sont affublés. 

  • Histoire & Actualité • Joseph de Maistre et le rôle de la femme ... après la journée qui vient de la célébrer

    Élisabeth Vigée Le Brun, autoportrait

     

    par Marc Froidefont

     

    En cette « journée de la femme » du 8 mars, relire Joseph de Maistre nous éclaire. « Le moyen le plus efficace de perfectionner l’homme, c’est d’ennoblir et d’exalter la femme » écrivait l’auteur des Soirées de Saint-Pétersbourg.

    L’éducation des enfants est une conséquence essentielle de l’union de l’homme et de la femme. Chacun des deux parents a néanmoins une attitude envers les enfants qui lui est propre : le père incarne la rigueur et la sévérité, tandis que la mère est plus tendre et affective. Dans l’antiquité romaine, Sénèque, avec son style prompt aux contrastes, a fort bien décrit cette double attitude : « Ne vois-tu pas combien la bonté des pères est différente de celle des mères ? ».

    Homme-femme mode d’emploi

    Les pères font lever leurs enfants de bonne heure, pour qu’ils se mettent au travail ; ils n’admettent pas qu’ils restent oisifs même les jours de fête ; ils font couler leur sueur et parfois leurs larmes. Mais les mères veulent les réchauffer dans leur sein, les tenir dans leur ombre, ne jamais les laisser pleurer, s’attrister, ou faire un effort » . Joseph de Maistre, au début du XIXe siècle, insiste lui aussi sur les fonctions respectives de l’homme et de la femme dans l’éducation des enfants, tout en soulignant l’importance capitale du rôle de la mère.

    Ce n’est pas que la place de la mère n’ait pas déjà été décrite avant lui, beaucoup s’en faut, il suffit, par exemple, outre Sénèque, de se souvenir des écrits de Fénelon à ce sujet. Selon l’évêque de Cambrai, la femme « est chargée de l’éducation de ses enfants » et doit veiller au bon ordre de la maison, ce qui implique un certain nombre de compétences et de qualités.

    Fénelon, tout en rappelant que l’épouse doit « être pleinement instruite de la religion » , ne fait, somme toute, que continuer la tradition occidentale, puisque dans les Économiques, Aristote écrivait déjà que « l’honnête femme doit être maîtresse des affaires intérieures de sa maison » .

    3080870472.jpgJoseph de Maistre fait l’éloge de la femme en magnifiant le rôle de cette dernière en tant qu’épouse et mère. En 1808, dans une lettre à sa plus jeune fille, Constance, laquelle n’est alors âgée que d’une quinzaine d’années, Joseph de Maistre fait la comparaison entre les mérites des hommes et des femmes. Les premiers ont réalisé de grandes choses, tant en littérature que dans les sciences, alors que les secondes n’ont fait aucun chef-d’œuvre dans aucun genre.

    Mais si nombreuses et éclatantes que puissent être les productions des hommes, les femmes « font quelque chose de plus grand que tout cela : c’est sur leurs genoux que se forme ce qu’il y a de plus excellent dans le monde : un honnête homme, et une honnête femme » . Maistre ajoute : « Si une demoiselle s’est laissé bien élever, si elle est docile, modeste et pieuse, elle élève des enfants qui lui ressemblent, et c’est le plus grand chef-d’œuvre du monde ».

    Maistre n’a donc flatté les hommes que pour les abaisser en comparaison de ce que font les femmes, car qu’est-ce que la production intellectuelle ou scientifique si elle n’est pas accompagnée de la morale, et qui donc peut mieux inculquer la morale à un enfant sinon sa propre mère ? On peut ici comparer Maistre à Sénèque quand le philosophe romain explique que la sagesse est une chose beaucoup plus importante que les arts libéraux et les sciences , mais plus encore qu’à Sénèque, c’est à saint Augustin que Maistre se réfère.

    Supériorité à l’homme

    L’auteur des Confessions ne dit-il pas que c’est grâce à sa mère que, tout jeune, il connut le nom de Jésus Christ ? Dans Les Soirées de Saint-Pétersbourg, Maistre met fortement en avant le rôle éducatif de la mère, tant en morale qu’en religion : « […] ce qu’on appelle l’homme, c’est-à-dire l’homme moral, est peut-être formé à dix ans ; et s’il ne l’a pas été sur les genoux de sa mère, ce sera toujours un grand malheur. Rien ne peut remplacer cette éducation. Si la mère surtout s’est fait un devoir d’imprimer profondément sur le front de son fils le caractère divin, on peut être à peu près sûr que la main du vice ne l’effacera jamais. Le jeune homme pourra s’écarter sans doute ; mais il décrira, si vous voulez me permettre cette expression, une courbe rentrante qui le ramènera au point dont il était parti » .

    La femme a donc un rôle éminent dans l’éducation des enfants, notamment dans l’éveil de leur sensibilité religieuse. Serait-ce à dire que la femme ne puisse faire ce que font les hommes, à savoir se lancer dans n’importe quelle activité, littéraire, scientifique, voire politique ? Il s’en faut de beaucoup que la femme ne puisse pas faire ce que font les hommes.

    Maistre a une vive admiration pour les écrits de Mme de Sévigné, il admire l’esprit de Mme de Staël, dont il réprouve pourtant les idées politiques. Maistre reconnaît qu’une femme peut gouverner un pays, comme le prouve l’exemple de la Russie . Selon Maistre, cependant, l’homme et la femme sont différents. « Chaque être doit se tenir à sa place, et ne pas affecter d’autres perfections que celles qui lui appartiennent » .

    Il suit de là que « les femmes ne sont nullement condamnées à la médiocrité, elles peuvent même prétendre au sublime, mais au sublime féminin » . Il est vain de vouloir comparer les hommes et les femmes, chacun a sa vocation propre et peut y exceller. Maistre condense son propos par une image : « en un mot, la femme ne peut être supérieure que comme femme, mais dès qu’elle veut émuler l’homme, ce n’est qu’un singe » .

    Si Maistre met tant en avant la différence entre l’homme et la femme, c’est pour une raison à la fois anthropologique et religieuse. Anthropologique car la femme suscite le désir, et religieuse car l’anthropologie est elle-même à comprendre en raison du péché originel. Que la féminité soit liée à l’idée de désir, et que le désir soit à son tour souvent attaché aux idées de séduction, de désordre ou de vice, c’est là un fait que Maistre trouve attesté dans toutes les cultures. Certes Aristote a écrit que la femme peut avoir un rôle important dans la maison, mais le plus souvent, il y a une défiance, voire une hostilité, envers le sexe féminin.

    « Exalter la femme »

    Dans l’Éclaircissement sur les sacrifices, Maistre rappelle les jugements défavorables de Platon et d’Hippocrate envers les femmes, il souligne aussi que « de nos jours encore, elles sont esclaves sous l’Alcoran » . Un discrédit pèse de tout temps sur la femme. La religion chrétienne elle-même reconnaît dans la Genèse que la femme a été créée après l’homme, et comme l’écrit saint Paul, que la femme « est tombée dans la désobéissance » .

    Contrairement aux autres religions, le christianisme cependant élève la femme, et cette élévation se fait par la maternité et l’éducation des enfants. Saint Paul, lui-même, juste après avoir évoqué la désobéissance d’Ève, ajoute que la femme « se sauvera néanmoins par les enfants qu’elle aura mis au monde, s’ils persévèrent dans la foi, dans la charité, dans la sainteté, et dans une vie bien réglée » .

    Grâce au christianisme, la femme acquiert une considération qu’elle n’avait pas avant lui, et qu’elle n’a pas hors de lui. Il en résulte, selon Maistre, que « la femme est plus que l’homme redevable au christianisme. C’est de lui qu’elle tient toute sa dignité » .

    Cette dignité c’est précisément la reconnaissance de son excellence, puisque sans elle, sans la tendresse, sans l’affection qu’elle porte à son époux et à ses enfants, nulle famille ne pourrait être, et sans famille nul ne peut être vraiment lui-même. Il suit de là, dit magnifiquement Maistre, que « le moyen le plus efficace de perfectionner l’homme, c’est d’ennoblir et d’exalter la femme » . 

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  • Monde & Culture • Profil d’un penseur tunisien « incorrect »…

    Mezri Haddad avec Moncef Marzouki, quand ils étaient amis

     

    Par Péroncel-Hugoz 

    En mars 2015, notre confrère avait dressé un inquiétant tableau de la situation intérieure tunisienne, que les faits hélas ne démentirent pas. A présent, il récidive mais en contrepoint il met en lumière la pensée d’un fils du pays qui peut rendre optimiste pour l’avenir. La situation au Maghreb est évidemment de celles qui intéressent les royalistes et patriotes français. Pour qui, d'ailleurs, Mezri Haddad est loin d'être un inconnu. Il avait débattu avec Jacques Trémolet de Villers, il y a quelques années, à Marseille, pour la Fédération Royaliste Provençale...

     

    peroncel-hugoz 2.jpgAyant connu la Tunisie de la douceur de vivre, de la sécurité quasi assurée, des succès touristiques et des chauds encouragements du Fonds monétaire international, ce n’est pas de gaité de cœur qu’en 2015, sur la foi de témoignages concordants, j’avais ici même brossé un tableau d’une Tunisie « apocalyptique ». Cela me fut reproché par certains de ces intellos « parisiens » qui pratiquent volontiers le déni de réalité… 

    Je ne suis pas retourné récemment au pays du Jasmin mais j’ai recueilli derechef des témoignages dignes de foi sur l’actualité tunisienne présente qui m’ont malheureusement ramené deux ans en arrière : le vaillant président nonagénaire Beji Caïd Esselin, obligé en janvier, d’interrompre une tournée en province à cause de violentes manifs ; un rapport parlementaire français, révélé par Jeune Afrique, soulignant  « l’extrême fragilité » du régime et la « très grande tension sociale ».

    Diplomate et théologien

    Heureusement sur ce fond peu encourageant, j’ai découvert les réflexions, émises sans tambour ni trompette, depuis l’an 2000, sur son pays, par Mezri Haddad. Né en 1961, ce fils d’un syndicaliste, fut ambassadeur de Tunisie près l’Unesco et le premier musulman à être reconnu par l’Université française comme maître de conférence en théologie catholique. 

    Il fut proche de feu le penseur algérien Mohamed Arkoun et un temps de l’opposant et futur chef d’Etat tunisien Moncef Marzouki (avec lequel il se brouilla ensuite). Mezri Haddad a développé solitairement une pensée originale, lucide, indépendante, opposée au « politiquement correct », une pensée pleinement séculière mais prenant néanmoins en compte la force de la foi et de la religiosité. Quand le moment de la reconstruction politique et intellectuelle de la Tunisie viendra, les réflexions, les jugements, les angles d’attaque de Mezri Haddad seront peut-être très utiles.

    Amis suiveurs, jugez par vous-mêmes à travers ce choix de citations ! 

    Quelques jugements « osés » de Mezri Haddad 

    « Le président Ben Ali, en janvier 2011, n’a pas fui la Tunisie. Il en a été cordialement expulsé par des factieux au sein de l’armée à qui certains services étrangers avaient fait miroiter le trône de César poignardé. Deux jours avant l’expédition de Ben Ali à Djeddah, Hillary Clinton déclarait à Doha (Qatar): il faut aider Ben Ali à partir ! » 

    «Au peuple tunisien on a servi une soupe démocratique, des « droits subjectifs » à défaut de pain, logement et travail, principales revendications de la révolte sociale. Les gauchistes ont vite oublié les « droits objectifs » (économiques et sociaux), chers à leur prophète Marx. » 

    « En dépit ou plutôt en raison du despotisme éclairé de Bourguiba et de l’autoritarisme de Ben Ali, la Tunisie fut un pays sécularisé, sécurisé, tolérant, socialement policé et économiquement prospère. [Aujourd’hui], il est tchadorisé, fragilisé sur le plan sécuritaire et économiquement ruiné. » 

    « L’influence des islamistes [en Tunisie] n’a jamais été aussi grande. Ils ont partiellement quitté le gouvernement mais pas le pouvoir. » 

    « En 2011, des intellectuels, des journalistes, des droits-de-l’hommistes et autres « printologues* » bénissaient ces révoltes et annonçaient la naissance d’un homo-arabicus démocrate et civilisé. Par un caprice de l’Histoire, c’est un homo-islamicus qui est né, y compris en France. » 

    * Néologisme ironique forgé par Mezri Haddad pour qualifier les « spécialistes » auto-proclamés, notamment occidentaux, d’un « Printemps arabe » ayant tourné en plusieurs endroits à la « glaciation djihadiste ». 

    Quelques ouvrages à consulter 

    Président Béji Caïd Essebsi, Tunisie, la démocratie en terre d’Islam, Plon, Paris, 2016.

    Président Moncef Marzouki, Arabes, si vous parliez…, Africorient, Casablanca, 2012, (1ere édition : Lieu commun, Paris, 1987). 

    Sous la plume de Mezri Haddad 

    La face cachée de la Révolution tunisienne, Arabesques, Tunis, 2011.

    Islam et athéisme, dans Rétrospective, Eska, Montréal, Canada, 2000.Le fascisme vert, Le Monde, 25 avril 2009, Paris.

    Articles

    Le politique est coupable, pas le religieux, dans L’islam est-il rebelle à la libre critique?, Corlet-Marianne, Paris, 2001.

    Le wahabisme, négation de l’Islam, Libération, 21 avril 2008, Paris.

    Le marchand de tapis et la striptiseuse, Libération, 31 décembre 2004, Paris.

    Péroncel-Hugoz

    Repris du journal en ligne marocain le360 du 3.03.2017

  • Adepte de la « discrimination positive » : Macron, raciste assumé

     

    Mur-bleu gds.jpgCertes, ce n'est pas lui qui a inventé le concept, ni le mot. Déjà, Anne Lauvergeon, nullissime chef d'entreprise qui a mis notre fleuron Areva et toute notre filière atomique en sérieuse difficulté, proclamait en son temps que, « à compétence égale, elle embaucherait un immigré plutôt qu'un Français, c'était clair ».

    Macron n'a donc pas inventé cette nouvelle forme de racisme (car, le racisme inversé, c'est toujours du racisme) ; il n'empêche, en visite électorale en Seine-Saint-Denis, celui qui prétend faire du neuf avec des vieux a bien pris soin de proclamer qu'il faisait sienne la « discrimination positive » : aux Mureaux, il a même proposé de verser une prime à l'entreprise qui recrute en CDI un habitant des « quartiers prioritaires » !...

    Mais, considérer des gens comme « prioritaires » par rapport à d'autres, parce que ils sont d'une certaine origine, parce que ils appartiennent à une certaine ethnie, parce que ils sont pratiquants d'une certaine religion etc.… : n'est-ce pas cela le racisme ? N'était-ce pas cela qui était à la base de l'apartheid en Afrique du Sud ? Mépriser et déclasser quelqu'un parce que il est noir, maghrébin ou musulman, oui, c'est du racisme. Le favoriser et le promouvoir pour la même raison, c'est évidemment, aussi, du racisme. Inversé, mais du racisme quand même. 

    Que dirait Emmanuel Macron si un chef d'entreprise passait une annonce, du genre « Recherche homme blanc, salaire plus élevé si français de souche » ? Il faut croire que lui, le Canard enchaîné et toute la gauche moralisatrice des sépulcres blanchis hurleraient à la mort. Et pourtant, c'est cela, la « discrimination positive » : on vous engagera si vous êtes noir ou maghrébin. Et si vous êtes musulman de surcroît, alors, là, ce sera le gros lot ! 

    Macron est raciste. Il n'est pas le seul, surtout à gauche.

    Gageons que Le canard de mercredi prochain va nous faire des « révélations » là-dessus !... 

  • La duperie du revenu universel

     

    par Yves Morel

     

    Benoît Hamon propose dans son programme un revenu universel défendu aussi bien par les tenants de la gauche radicale que par ceux de l’ultralibéralisme.

    Les adversaires de Benoît Hamon, qui réintroduit l’idée du revenu universel dans le débat politique, le taxent d’irréalisme. Peut-être à tort. Après tout, ce revenu a été institué dans des pays aussi différents que l’Iran, le Koweït, la Namibie, Singapour et l’Alaska et, à titre expérimental, au Royaume-Uni, en Finlande, au Canada, cependant qu’il donne lieu à de sérieuses discussions en Suisse, en Catalogne et au Brésil. Et il compte pas mal de partisans.

    Maints hommes politiques et économistes y voient la solution au problème insoluble du chômage. Et, bien entendu, beaucoup attendent de lui le renforcement de la solidarité et l’éradication de la misère. Ce « revenu d’existence », dit aussi « revenu de base », serait versé à tout être humain vivant sur le territoire national, de la naissance à la mort, et son montant serait plus élevé pour les adultes que pour les mineurs.

    Hamon, pour sa part, préconise de commencer par porter le RSA – versé aux seules personnes sans ressources – à 600 euros par mois, pour finir par instaurer un revenu mensuel d’existence – attribué à tout individu sans conditions de ressources – d’un montant de 750 euros. La Fondation Jean-Jaurès, proche du PS suggère, quant à elle, de commencer à 60 euros pour tout mineur, 120 pour tout adulte, et d’arriver très progressivement à 500 euros par personne.

    D’autres, par réalisme, souhaitent limiter l’attribution de ce revenu aux seuls chômeurs et personnes sans ressources, pour commencer, et de moduler le montant du versement suivant les ressources, en ce qui concerne les actifs.

    En principe, ce revenu devrait s’ajouter aux autres aides sociales : minima sociaux, aides au logement, allocations familiales, indemnisations de chômage. Mais M. Hamon lui-même n’exclut pas qu’à terme ces aides puissent lui être intégrées. Et, dans ce cas, il serait étonnant que les « bénéficiaires » n’y perdent pas ; le revenu universel jouerait alors comme un rabot sur ces prestations. Et beaucoup de partisans du revenu universel pensent qu’il n’est financièrement supportable par l’État qu’à cette condition.

    Autrement dit, ce revenu risque bien de se révéler la pire des illusions, et la pire désillusion. Mais il présente un autre inconvénient, au moins aussi sérieux : celui de reléguer dans un ghetto tous ceux qui se trouvent dans l’impossibilité de trouver ou de retrouver un emploi, et de renforcer la flexibilité de l’emploi, des conditions de travail et des salaires, inévitablement tirés à la baisse.

    Oncle Benoît y a-t-il pensé ? Mais il est vrai que depuis plus de trois décennies, les dirigeants socialistes, résignés ou franchement convertis (suivant les cas) au néolibéralisme mondial et sans frein, considèrent le chômage et la précarité comme inhérents au système, et ne voient de solutions que dans l’assistanat généralisé et autres palliatifs.

    Emmanuel Macron disait récemment, à l’encontre de M. Hamon : « Le revenu universel existe déjà, il s’appelle le RSA ». Nous nous contenterons d’ajouter ici que, dans la Rome impériale, il prenait la forme de l’annone, versée gratuitement à une plèbe pauvre et oisive, ainsi sauvée in extremis de la misère (et retenue au bord de la révolte) et qui se divertissait à la taverne et aux spectacles du cirque.

    Politique magazine mars 2017 -  Consulter ... S'abonner ...

  • Le conseiller de Trump, Steve Bannon, lecteur du roman apocalyptique Le camp des saints

     

    Par Eugénie Bastié

     

    2944728943.jpgUn décryptage qui met en lumière le rayonnement du Camp des Saints de Jean Raspail jusque dans les plus hautes sphères gouvernementales de ce qui est - pour l'instant - la première puissance du monde [Le Figaro, 9.03]. Ce roman était surtout comme une vision - une pré vision - de ce qui allait advenir en Europe - l'invasion migratoire -, sous une forme en partie différente, mais conduisant à des résultats très comparables et tout aussi tragiques. On peut vouloir en limiter l'audience aux milieux qu'il est convenu, dans l'ère vacillante de la doxa et du politiquement correct, de nommer l'extrême droite. Cet article démontre le contraire même s'il sacrifie au vocabulaire à la mode. On s'apercevra plus tard que la dite extrême droite recouvrait surtout et même très au delà une large frange de Français, sans-doute majoritaires, attachés à la Tradition et à leur identité. Tel était bien le cas lorsque, dans les années où parut Le Camp des Saints, Jean Raspail s'adressait aux royalistes français, au rassemblement des Baux de Provence [Illustration ci-dessus, à gauche].  Lafautearousseau              

     

    picture-2563491-61xply87.jpgC'est le Huffington Post qui a mis en exergue cette information: Steve Bannon, le conseiller de l'ombre de Trump, devenu l'homme fort de la Maison-Blanche, cite régulièrement Le Camp des Saints, un roman de l'écrivain français Jean Raspail. «L'Europe centrale et de l'Est a quasiment subi une invasion du type Camp des Saints» dit-il par exemple en octobre 2015, en pleine crise migratoire, sur son site Breitbart News . Puis, en janvier 2016, «le problème de l'Europe, c'est l'immigration. C'est aujourd'hui un problème mondial, un ‘Camp des Saints' généralisé». Ou encore, en avril: «Quand on a commencé à en parler il y a environ un an, on a appelé ça ‘Le Camp des Saints'. Nous sommes en plein dedans, vous ne trouvez pas?»

    Connu pour ses positions nationalistes tranchées, et réputé être l'architecte du décret anti-immigration de Donald Trump, Steve Bannon est souvent décrit comme le «Raspoutine» du président américain, le nourrissant idéologiquement grâce à ses lectures variées. Un conseiller le décrivait sur le site Politico comme «la personne la plus cultivée de Washington».

    Une dystopie sur l'invasion migratoire

    La citation de Raspail n'a rien d'anodine. Son roman est devenu culte dans les milieux d'extrême droite identitaire et autres tenants du «Grand remplacement» depuis sa sortie en 1973. Marine Le Pen elle-même recommande sa lecture. «Aujourd'hui, c'est une submersion migratoire. J'invite les Français à lire ou relire Le Camp des Saints.» , disait-elle sur RMC en septembre 2015.

    Le roman raconte l'invasion de la France par une multitude de migrants venus d'Inde, fuyant la misère. Ils sont un million à débarquer sur les côtes du sud de la France, à bord d'une armada de fortune. Jean Raspail résume ainsi les enjeux de l'intrigue: «Ils sont l'Autre, c'est-à-dire multitude, l'avant-garde de la multitude. Et maintenant qu'ils sont là, va-t-on les recevoir chez nous, en France, «terre d'asile et d'accueil», au risque d'encourager le départ d'autres flottes de malheureux qui, là-bas, se préparent? C'est l'Occident, en son entier, qui se découvre menacé. Alors que faire? Les renvoyer chez eux, mais comment? Les enfermer dans des camps, derrière des barbelés? Pas très joli, et ensuite? User de la force contre la faiblesse? Envoyer contre eux nos marins, nos soldats? Tirer? Tirer dans le tas? Qui obéirait à de tels ordres? À tous les niveaux, conscience universelle, gouvernements, équilibre des civilisations, et surtout chacun en soi-même, on se pose ces questions, mais trop tard...» À la fin du roman, le pays est envahi, et il ne reste qu'une poignée d'irréductibles dans le sud qui tirent sur tout ce qui bouge. Le gouvernement prend finalement la décision de supprimer la loi du 9 juin 1973 qui interdit la discrimination. En arrière-plan de cette fresque cauchemardesque, des élites politiques médiatiques et religieuses qui, elles, plaident pour l'accueil des migrants. On trouve même un pape latino-américain progressiste… Il n'en faut pas plus pour que certains voient dans ce brûlot une dimension prophétique, comme le journaliste André Bercoff qui écrivait en septembre 2015 dans Le Figaro que «Le Camp des Saints [était] devenu chronique d'actualité».

    «Parabole» prophétique ou «morceau de névrose raciale»?

    Les médias américains parlent d'un «obscur roman», «étonnamment raciste». Pourtant, Le Camp des Saints a eu son petit succès, et Jean Raspail est un écrivain reconnu, qui a gagné le Grand prix du roman de l'Académie française en 1981 pour son roman Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie. À sa sortie en 1973, Le Camp des Saints reçut un accueil mitigé dans la presse et les ventes furent moyennes: environ 15.000 exemplaires. Mais deux ans plus tard, il est publié aux États-Unis par la prestigieuse maison d'éditions Scribner. Le magazine Kirkus Reviews le compare alors à Mein Kampf. Mais, selon Jean Raspail, le président américain Ronald Reagan et le théoricien du choc des civilisations Samuel Huntington l'ont lu et apprécié. Jeffrey Hart, professeur à Priceton, écrit dans National Review : «Raspail n'écrit pas à propos de race, mais de civilisation».

    Sa réédition en 2011 par Robert Laffont avait fait polémique. Le roman avait été qualifié d' «odieusement raciste» par Daniel Schneiderman dans Libération, et d' «authentique morceau de névrose raciale» par Aude Lancelin dans le Nouvel Obs. «Aujourd'hui, Le Camp des Saints pourrait être poursuivi en justice pour 87 motifs», convenait alors Jean Raspail dans une interview au Figaro . L'auteur se défend pourtant d'être raciste. Il affirme que le sujet du roman est d'abord celui de la mauvaise conscience occidentale face à l'autre. «Le Camp des Saints est une parabole où se condense le choc de toute conscience de Français de souche face à l'installation de la diversité», expliquait alors Raspail.   

    Eugénie Bastié     

    Journaliste et essayiste

    Ses idées

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  • L’ordre ou le désordre

     

    par Hilaire de Crémiers

     

    17157572_1122549931188431_1550775479523421171_o  ydc.jpgAucune société ne peut vivre dans le désordre permanent. C’est la raison du grand échec de la politique de la ville : des centaines de milliards, jamais vraiment calculés, déversés pour rien dans des banlieues, maintenant dans des quartiers entiers qui sont devenus officiellement des « zones » dites « de non-droit ». Expression typique d’une « gouvernance » molle, créée il y a une trentaine d’années pour rendre compte d’un phénomène de société qui semblait échapper à toute maîtrise.

    Autrement dit, c’était la faute de personne. Ces populations étaient les oubliées du progrès social, les mal assurées de l’État providence, les victimes collatérales de la mondialisation heureuse. Il suffisait de compenser : des budgets, encore des budgets, des plans, encore des plans, du social, encore du social !

    Cette manière de voir et d’agir avait l’avantage d’évacuer toutes les questions gênantes : l’immigration devenue inassimilable, la dégradation et la dénaturation des mœurs et des comportements requalifiés en « incivilités », l’organisation de trafics de toutes sortes, gravement illicites, trafics humains, trafics de drogues, que la puissance publique tolérait, faute de pouvoir les éradiquer et afin d’assurer une apparence de paix sociale, l’installation en position dominante d’une religion qui refuse de reconnaître le droit et les usages de la nation d’accueil, la disqualification simultanée et voulue, opérée par l’État lui-même, des familles et des éducateurs, une Éducation nationale incapable d’assurer son service, et pour cause, singulièrement dans ces zones, aggravant ainsi « les inégalités »…

    Et comme il fallait remédier aux « inégalités », grand mot qui évitait encore de traiter les vraies causes et qui justifiait encore et encore la démagogie, la gabegie et les discours politiciens, les gouvernements en exercice, de gauche comme de droite, relançaient indéfiniment la même politique aussi aveugle que criminelle.

    Maintenant les faits sont là. Les bandes font la loi. Plus de 900 quartiers « sensibles » – toujours le mot qu’il faut ! – recensés officiellement, vraisemblablement beaucoup plus. C’est-à-dire des lieux où ni la police ni la justice ne peuvent exercer leurs prérogatives, mais pas plus les services publics ni aucun représentant de l’autorité politique ou même sociale, pompiers, médecins.

    Les policiers sont assassinés, violemment agressés, blessés par milliers… La peur règne dans la population, dans les services de l’État, partout jusque dans la police et la gendarmerie.

    La peur ! On les laisse se débrouiller, on leur commande de loin et de haut, du fond d’un fauteuil ministériel ou d’une voiture de fonction. Ah, il est si facile dans un hémicycle de faire un discours ; la bravoure y est aisée et quel regard sagace porté sur la situation ! Les hypocrites, les misérables, les pleutres ! Mais qu’ils y aillent donc – et seuls avec leurs mots ! –, qu’ils rencontrent face à face les bandes et qu’ils essayent d’y pérorer.

    Aucun ne l’a fait. Le président de la République, bien escorté et bien filmé, s’est rendu au chevet de « Théo » dans un hôpital préalablement sécurisé. Il n’a point rendu visite aux policiers gravement blessés de Viry-Châtillon.

    Dans ces conditions-là, l’ordre n’est pas près d’être rétabli en France. La mécanique politique et la mécanique médiatique, fort bien articulées et manipulées, ont leurs veilleurs – ah, ce devoir de « vigilance » ! En ce moment, ils s’ingénient à ce que toute possibilité de redressement et de libération soit rendue vaine.

    C’est ce que montre ce numéro de Politique magazine. Si les Français pouvaient réfléchir sur la vraie cause de leur malheur ! La restauration de l’État souverain est la première condition de l’ordre.   

    Politique magazine mars 2017, éditorial  -  Consulter ... S'abonner ...

  • Politique magazine, numéro de mars : « L’Élu »

     

    Découvrez le numéro de mars !

    DOSSIER : MÉDIAS ET POUVOIR

    L’affaire Fillon pourrait bouleverser la physionomie de l’élection présidentielle. Le piège manifeste qui a été tendu au candidat des Républicains et la promotion simultanée d’Emmanuel Macron posent la question du rapport entre pouvoirs politique et médiatique. La presse gouverne-t-elle ? 

    Et aussi dans ce numéro…  54 pages d’actualité et de culture !

    Sommaire

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  • Ces immigrés qui haïssent la France : l'insurrection ethnico-islamique de Saint-Denis

     

    Mur-bleu gds.jpgLes faits (Source : France info)

    Cinquante-cinq personnes ont été interpellées et placées en garde à vue, ce mardi 7 mars pour « attroupement armé et jets de projectiles » dans et devant le lycée Suger de Saint-Denis (et aussi dans et devant les lycées Bartholdi et Paul Eluard), mais aussi... dans la rue !

    Les faits se sont produits vers 10 heures ce matin-là, au moment de la récréation. Professeurs et élèves ont entendu une grosse explosion dans le hall du lycée. L'air est devenu irrespirable, à cause de la fumée. Les élèves ont donc été conduits dans la cour de l'établissement. Au même moment, un groupe de jeunes s'est introduit dans le lycée et a tenté d'allumer un incendie dans trois endroits distincts de l'établissement. Ils sont ensuite entrés dans l'un des bâtiments et y ont répandu de l'essence. Les départs de feu ont été rapidement maîtrisés...

    Après l'évacuation des élèves, des fonctionnaires de police ont été pris à partie par plusieurs individus armés de pierres, de mortier, d'explosifs et de cocktails Molotov...  

    Notre commentaire

    Le roi du Maroc, Hassan II, père de l'actuel roi Mohammed VI, avait raison, et savait de quoi il parlait, lui qui est descendant du Prophète et « Amir al-Mu’minin » (c'est-à-dire « Commandeur des Croyants ») lorsqu'il parlait à une Anne Sinclair, visiblement déstabilisée, de l'immigration en France.

    Avec lucidité, il disait : Vous faites une grande violence à tous ces musulmans marocains [il ne voulait pas parler des Algériens, Tunisiens ou autre Africains, s'en tenant, à juste titre, à son rôle de roi du Maroc], en leur demandant de s'intégrer ou de s'assimiler à votre culture. Ils sont marocains et musulmans et ils le resteront ; ils ne seront jamais français à cent pour cent ; vous arriverez peut-être à maîtriser la première et la deuxième génération, mais la troisième ou la quatrième vous exploseront au visage...

    Nous y sommes.

    Il ne faut pas se leurrer : à l'heure où un apprenti sorcier nommé Macron envisage sérieusement d'ouvrir encore plus les portes à une immigration africaine encore plus importante, l'immigration déjà installée en France règne en maîtresse dans plus de 1.500 quartiers ou cités (et peut-être 2.000, et peut être plus). Dans ces zones de non-droit, dont tout le monde sait l'existence mais que personne ne veut nommer dans le Pays légal, qui brade la France, cette immigration est déjà, de fait, maîtresse du terrain. Dès qu'elle se sentira prête, assez sûre d'elle, elle déclarera « zone islamique » telle ou telle cité, tel ou tel quartier.

    Que fera-t-on, alors ?

    Parmi la cinquantaine de « jeunes » interpellés, quasiment tous sont mineurs. Légalement, quasiment tous sont français. Mais « Français de plastique » seulement, et « sans avoir l'esprit ni le cœur français », comme le disait Charles de Foucaud.

    Fortement islamisés, ou "ré-islamisés", ces « jeunes » croient au dogme fondamental du Medhi, expliqué par le père de Foucaud : « tout musulman, (je ne parle pas des libres penseurs qui ont perdu la foi), croit qu'à l'approche du jugement dernier le Medhi surviendra, déclarera la guerre sainte, et établira l'islam par toute la terre, après avoir exterminé ou subjugué tous les non musulmans. Dans cette foi, le musulman regarde l'islam comme sa vraie patrie et les peuples non musulmans comme destinés à être tôt ou tard subjugués par lui, musulman, ou ses descendants ; s'il est soumis à une nation non musulmane, c'est une épreuve passagère ; sa foi l'assure qu'il en sortira et triomphera à son tour de ceux auxquels il est maintenant assujetti ; la sagesse l'engage à subir avec calme son épreuve ; «l'oiseau pris au piège qui se débat perd ses plumes et se casse les ailes ; s'il se tient tranquille, il se trouve intact le jour de la libération», disent-ils ; ...mais, d'une façon générale, sauf exception, tant qu'ils seront musulmans, ils ne seront pas Français, ils attendront plus ou moins patiemment le jour du Medhi, en lequel ils soumettront la France. »

    Ce jour-là, n'en doutons pas, est proche. Une grande insurrection se profile, dont nous ne savons ni le jour, ni l'heure, ni le lieu (ou les lieux). Mais elle arrive, c'est évident, elle est même déjà là, de fait, attendant son heure et rongeant son frein, d'une façon de moins en moins cachée.

    Et si, d'aventure, cette insurrection triomphait - et là où elle triompherait... - nous n'aurions le choix qu'entre deux solutions : nous convertir sous la contrainte ; ou partir loin de chez nous.

    Alors, sans hésiter, nous en choisirions une troisième : nous battre pour la Libération nationale. 

     

  • 8 mars 1921 : Création du Premier Régiment étranger de Cavalerie

     

    Mur-bleu gds.jpgAujourd'hui, l'Armée française célèbre cet évènement d'importance : la création du 1er REC, qui est le seul régiment de cavalerie au sein de la Légion étrangère et le seul régiment de la Légion au sein de la cavalerie, ce qui justifie sa devise « A nul autre pareil » qui était aussi celle du Roi Soleil. 

    Mais cette création porte également en elle une autre charge émotionnelle forte, qui mérite d'être rappelée : ce régiment a été créé avec des contingents de cavaliers tsaristes, les « Russes Blancs », ceux de l'armée de Wrangel, qui luttèrent héroïquement contre la révolution bolchévique. 

    On connaît le mot célèbre des révolutionnaires bolchéviques, « Février, c'est 1789, Octobre c'est 1793 ». Les marxistes léninistes avaient pleinement conscience de revivre, mais en accéléré, la Grande Révolution fondatrice de 1789, qu'ils voulaient pousser jusqu'à ses extrêmes limites, et dont ils voulaient que « leur » révolution fût la quintessence, l'expression la plus achevée...

    Alexandre Soljenitsyne a parfaitement dressé le parallèle entre Vendéens et Russes blancs. Au moment où la Révolution française, puis la bolchévique, ont lancé au monde leur message idéologique, porteur du totalitarisme, de la Terreur, du génocide et du goulag, Vendéens et Russes blancs ont envoyé au monde le message exactement contraire : celui de la liberté intérieure de l'homme, face au totalitarisme ; celui de l'enracinement dans une terre, une histoire, des traditions, face à l'idéologie, abstraite et désincarnée. « Leur patrie, ils l'ont dans le cerveau - disait Charette - nous l'avons sous les pieds... »  

    Voici comment Soljénitsyne évoque l'héroïque petite Vendée de Tanbow, dans son discours prononcé le samedi 25 septembre 1993, aux Lucs-sur-Boulogne, pour l'inauguration de l'Historial de Vendée :  « La révolution russe, elle, n'a pas connu de Thermidor qui ait su l'arrêter. Elle a entraîné notre peuple jusqu'au bout, jusqu'au gouffre, jusqu'à l'abîme de la perdition. Je regrette qu'il n'y ait pas ici d'orateurs qui puissent ajouter ce que l'expérience leur a appris, au fin fond de la Chine, du Cambodge, du Vietnam, nous dire quel prix ils ont payé, eux, pour la révolution. L'expérience de la Révolution française aurait dû suffire pour que nos organisateurs rationalistes du bonheur du peuple en tirent les leçons. Mais non ! En Russie, tout s'est déroulé d'une façon pire encore et à une échelle incomparable. De nombreux procédés cruels de la Révolution française ont été docilement appliqués sur le corps de la Russie par les communistes léniniens et par les socialistes internationalistes. Seul leur degré d'organisation et leur caractère systématique ont largement dépassé ceux des jacobins. Nous n'avons pas eu de Thermidor, mais - et nous pouvons en être fiers, en notre âme et conscience - nous avons eu notre Vendée. Et même plus d'une. Ce sont les grands soulèvements paysans, en 1920-21. J'évoquerai seulement un épisode bien connu : ces foules de paysans, armés de bâtons et de fourches, qui ont marché sur Tanbow, au son des cloches des églises avoisinantes, pour être fauchés par des mitrailleuses. Le soulèvement de Tanbow s'est maintenu pendant onze mois, bien que les communistes, en le réprimant, aient employé des chars d'assaut, des trains blindés, des avions, aient pris en otages les familles des révoltés et aient été à deux doigts d'utiliser des gaz toxiques. Nous avons connu aussi une résistance farouche au bolchévisme chez les Cosaques de l'Oural, du Don, étouffés dans les torrents de sang. Un véritable génocide... »

    Ecoutez, en l'honneur de ces Russes blancs qui, comme nos Vendéens, ont tout tenté pour détruire la Révolution, le magnifique chant des Partisans Blancs, qui exalte leur sacrifice et leur grandeur. 

  • Macron accomplira Hollande, la dernière prophétie de Nostradamour

     

    Par Patrick Mandon

    Cette petite merveille d'article qui dit tout sur Macron, en tous cas l'essentiel, est parue sur Causeur, le 4 mars. A la fois très littéraire, fantasmagorique ou féérique, mais aussi très politique, remarquablement écrite et construite, cette sorte de fable ou de conte, plein d'intelligence et d'esprit, met superbement en lumière cette fonction d'ultime liquidateur qu'Emmanuel Macron ambitionne d'accomplir à l'encontre du pays. Il nous semble être, ses chances étant réelles de devenir le prochain président de notre république en voie d'extinction, le danger le plus grave que court la France d'aujourd'hui.  Lafautearousseau 

     

    pmandon.jpgCasanova s’invite

    Les partisans d’Emmanuel Macron ont refermé le couvercle sur un lourd secret révélé par un document exceptionnel, provenant de la bibliothèque du château de Duchcov, en République tchèque. Jadis, cette petite ville baroque s’appelait Dux. Le comte Waldstein, châtelain, confia, par amitié, le soin de sa vaste bibliothèque à Casanova. Le brillant séducteur, alors vieilli, ruiné, fourbu, en était réduit à se remémorer ses bonnes fortunes par une formule mystérieuse, qu’il fredonnait en ritournelle dans les couloirs du château de son bienfaiteur : « Mille e tre, mille e tre ! ». On ne sut que bien plus tard ce qu’elle signifiait. Casanova lui-même connaissait-il l’existence de ce précieux document ? On peut le penser, car, dans le coffre qui le contenait, on trouva également un lot de gravures plus que polissonnes, qui avaient pour cadre la ville de Venise, et d’intrigants objets de forme oblongue de 24 cm exactement, arrondis en leurs deux extrémités, dans un bel acier lisse, qui portaient l’inscription suivante : « Quella di Giacomo era il modello per il piacere delle donne » (« Celle de Giacomo servit de modèle, pour le plaisir des femmes »). On s’interroge sur leur usage.

    La longue marche

    Il s’agit d’un parchemin dans un excellent état de conservation, portant la signature de Nostradamour, le fameux mage, dont la présence dans les parages est attestée en 1560 par de nombreux témoignages. En quelques lignes, il exprime une « prophétie pour France en l’an 2017 », que nous reproduisons ici, car nous y avons eu accès : « Un cavalier viendra, répondant au nom de Makron. Or, sa monture sera soustraite aux regards. Du roi Hôll-le-Navrant, si faible et méprisable, et qui l’aura précédé, procédera son avènement. Par Hôll, certes, s’accomplira cette écriture : il l’appellera à ses côtés, le fera grandir et prospérer, afin qu’il triomphe plus tard des reîtres et des bélîtres. Cet homme sera frêle et ardent, sa figure séduira les femmes et les hommes, endormira leur méfiance, éveillera leur vaillance. Sur son passage, la foule s’écartera et lui fera un cortège d’adoration. Le pouvoir lui fut donné sur la terre, pour effacer la mémoire du pays de France par l’illusion, par l’espérance, par le glaive 2.0, et par les bêtes apprivoisées du monde numérique. ».
    On comprend mieux pourquoi le cercle de ses conseillers a voulu que demeurât caché ce texte prophétique. Par lui, on saisit le dessein d’Emmanuel Macron, tant de fois qualifié d’opaque ou de sibyllin. Le garçon au doux regard, dont les pas n’impriment pas le sable, accomplit une ancienne écriture. Il est roué, calculateur, et dissimulé. Il avance par le biais vers le but, que lui a réservé la prédiction de Nostradamour. Il s’est mis en marche, rien ne l’arrêtera.

    Sa déclaration

    « Je vous aime farouchement, mes amis », (Emmanuel Macron, Lyon, 4 février 2017). M. Macron a des lettres, et il possède un bel « équipement de la pensée ». En cela aussi, il se distingue de tous ses anciens collègues de gouvernement. À Lyon, Emmanuel Macron empruntait sa formule à un texte de René Char, extrait de « Fragment 128 » ( Feuillets d’Hypnos, 1943-1944, Paris, Gallimard, pp. 118-119) vrai et courageux résistant, poète célébré par les autorités, vénéré par les professeurs de morale, mais fui par quelques-uns, qui le regardent comme un écrivain abstrus et pontifiant. Le fringant Emmanuel ignorait-il que cette déclaration, d’une folle audace électoraliste, sonnait aussi comme un écho à celle, désespérée, de Michel Piccoli à Brigitte, non pas Macron mais Bardot, dans le film Le Mépris, de Jean-Luc Godard (1963). B.B. y dresse un adorable inventaire de son anatomie, qu’elle fait suivre toujours de la même question : « Est-ce que tu [les] l’aime », au pluriel ou au singulier, selon que les détails vont par paire ou par unité (mes pieds, mes genoux, mon derrière, mes fesses, mes seins, mon visage, ma bouche etc. …). Comme Piccoli répond à chaque fois par l’affirmative, BB conclut ainsi : « En somme, tu m’aimes totalement », alors, Piccoli : « Je t’aime totalement, tendrement, tragiquement. ». M. Macron nous aime-t-il tragiquement ?

     

    Hamon, candidat de l’Élysée

    À présent, tentons d’éclairer la situation préélectorale en France en l’examinant sous la lampe Macron. Le parti socialiste, hier menacé de disparaître, gardera la tête hors de l’eau, grâce à un vieux-jeune homme de l’appareil, Benoit Hamon. Après avoir promis de généraliser à l’ensemble de la population méritante le droit à un emploi fictif, il put enfiler l’habit de révolutionnaire pour militants en déroute, que des tailleurs, dans la coulisse, avaient raccommodé à la hâte. Depuis, il prépare un cocktail de campagne : quart de jeunes, tiers-état, et demi-mondains. Les socialistes français, bourgeois louis-philippards, se sont une fois de plus offert un petit frisson révolutionnaire en désignant, pour les représenter à l’élection présidentielle, un manipulateur de marionnettes verbales, bien propres à ranimer un théâtre d’ombres engourdies. La manœuvre du couple Hollande-Cambadélis a fonctionné. Voilà pour cette hypothèse, ou encore cette synthèse comme on dit au parti socialiste. Demeurait le cas de François Fillon.

    Le liquidateur

    Un déchaînement médiatique et juridique lui promet un avenir de pénitent, puis de réprouvé. Seul les autorités administratives connaissaient sa situation dans le détail où elle fut (et continue d’être) révélée. Ces autorités sont, principalement, le ministère de l’Économie et des finances. Toute l’affaire ne peut que profiter à Emmanuel Macron : les électeurs du champion déchu de la droite, affolés, colériques, trouveraient une consolation dans les bras du bel Emmanuel, et, en moins grand nombre, dans ceux de Marine Le Pen. Au deuxième tour, le « sursaut républicain » donnerait la victoire au « fils préféré » de François Hollande, qui saurait rappeler à son protégé les bienfaits qu’il lui doit. Le jeune Macron mènera à bien l’entreprise, que l’éternel premier secrétaire du parti socialiste aurait tant souhaité conduire, savoir la liquidation de la vieille France romaine, grecque, judéo-viennoise, catholique, apostolique et païenne, ce bijou préservé d’intelligence et d’égarement, ce pays élu qui distrait Dieu lui-même, ce signe visible de l’œuvre de l’Esprit dans la géographie.

    Notre pays, épuisé, assailli, cherchait des bras pour accueillir son dernier soupir : elle les a trouvés. Le liquidateur, ce sera lui ; il a l’air aimable et la compétence des anesthésistes.

    Nostradamour a dit le vrai : Macron accomplira Hollande.  

    Patrick Mandon
    éditeur et traducteur.

  • Colloque à Marseille : Election présidentielle, la défaite du peuple ?

     

    « Il existe visiblement en Provence un groupe de jeunes intellectuels d'Action française et une capacité militante qui sont gages d'avenir et de réussite. Il est bon que cela soit dit et que cela se sache à l'Action française et au delà de l'Action française. »  Lafautearousseau

     

    Le samedi 4 mars, le colloque de l'Action française Provence à Marseille a réuni 130 participants sur le thème de l'élection présidentielle. Des intervenants de tous âges et de différentes convictions se sont efforcés de poser des mots sur les maux, en s'interrogeant sur l'incompréhension grandissante entre, d’un côté, les représentants politiques et, de l’autre, le peuple français.

    A la suite d'une analyse poussée des discours et des programmes des candidats à la magistrature suprême, ainsi que d’une critique détaillée du fonctionnement des institutions républicaines, la nécessité d'une restauration du politique s’est naturellement imposée pour faire face aux idéologies de la déconstruction de l'homme et de la cité.

    Une réflexion riche qui a laissé place à un moment de convivialité autour d’un buffet préparé par les militants. Le succès de ce colloque est le signe encourageant des progrès de notre conspiration à ciel ouvert ; conspiration par laquelle « nous bâtissons l'arche nouvelle, catholique, classique, hiérarchique, humaine, où les idées ne seront plus des mots en l'air, ni les institutions des leurres inconsistants, ni les lois des brigandages, les administrations des pilleries et des gabegies, où revivra ce qui mérite de revivre, en bas les républiques, en haut la royauté. » 

     

    Images alternées des tables rondes, de l'assistance et des moments de pause et de convivialité 

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    Photo 1 à 5 : Première table ronde avec (de gauche à droite) Antoine de Crémiers, Elie Davy, Charles de Meyer, David L'Epée - Photo 6 : moment de pause et de convivialité entre les deux tables rondes - Photos 7 à 10 : seconde table ronde avec (de gauche à droite) Hilaire de Crémiers, Rémi Soulié, Jean-Baptiste Collomb, Philippe Mesnard - Photos 11 et 12 moments de détente après les débats et avant le buffet - Photo 13 : l'équipe féminine sans qui, comme toujours, rien ne serait possible : (de gauche à droite) Prune, Julie, Marie, Léa, Mathilde, Anastasia.  

  • Républicains et démocrates, mais « contre le peuple »

     

    Mur-bleu gds.jpgL'ahurissant dialogue Jean-Pierre Elkabbach-Fabienne Keller...

    Le débat se traîne, ce vendredi 3 mars, à 10h45, sur C News (anciennement, « i-Télé »). Comme souvent, on n'a pas affaire à un journaliste qui interroge un homme politique (ici, une femme) mais à deux compères du politiquement correct. Même si, officiellement, Fabienne Keller est réputée « droite/centre droit », elle fait partie de ce petit monde bobo/gaucho où tout le monde est d'accord sur l'essentiel, et surtout avec les journaleux de la classe médiatique qui « dit » le vrai, qui décrète où est le bien, où est le mal, qui sait ce que le public doit penser, et le lui dit sans cesse, dans un bourrage de crâne et une manipulation incessante, du soir au matin et du matin au soir... 

    Donc, ça ronronne ferme, ce vendredi, et c'est mortellement ennuyeux. Jusqu'à 10 heures 50, où Jean-Pierre Elkabbach, qui n'en peut plus de critiquer Fillon face à une Fabienne Keller qui n'en peut plus de l'approuver, lâche cette petite phrase : « Et Fillon qui organise cette manifestation du Trocadéro dimanche, mais c'est un appel au peuple ! ». Fabienne Keller, qui vient de se réveiller, saisit la balle au bond, et, bien sûr approuve chaudement : « Oui, c'est du populisme, ce n'est pas acceptable, ce n'est pas possible, on ne peut pas approuver cela... ».

    En somme, « l’appel au peuple », c'est mal.

    On aurait aimé être sur la plateau pour rappeler à ces deux belles âmes que, jusqu'à présent, il était bien entendu que la souveraineté réside dans le peuple, et que la légitimité ne peut procéder que de lui. On a même fait des tas d'élections pour ça. Et, pour ce qui est de la Justice, il faut bien se rappeler que tous les jugements sont rendus « Au nom du Peuple français ». Le duo Elkabbach/Keller - mais, avec eux, tous ceux qui pensent comme eux, et ils sont légion... - a-t-il aboli la démocratie ? La République ? Au prétexte que l'appel au peuple c'est... du « populisme » ? 

    Pauvre Abraham Lincoln, lui qui déclarait, dans son discours du 19 novembre 1863, à Gettysburg : « ...A nous de décider que le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple, ne disparaîtra jamais de la surface de la terre. » C'était bien, semble-t-il, ce que pas mal de gens, pendant pas mal de temps, appelaient « république », ou « démocratie ». Il faut croire que c'est terminé... 

    Lincoln ne se doutait pas qu'un jour, finalement assez proche (qu'est-ce qu'un siècle et demi, à l'échelle de l'Histoire ?) une caste, dont il ne pouvait imaginer l'irruption, puis la toute-puissance médiatique, abolirait son cher « gouvernement du peuple etc.… », que la nouvelle caste dirigeante affuble maintenant de l'odieux nom - odieux, pour elle - de « populisme ».

    Le Brexit, librement voté par les britanniques ? Trump, librement élu par les étatsuniens ? Demain les Pays-Bas ou l'Autriche administrés par ce qu'ils appellent avec mépris et dégoût « l’extrême-droite » ? Cela ne vaut rien, c'est du populisme ! Du populisme, vous dit-on, uniquement du populisme, et rien que du populisme, comme la Toinette de Molière, symbolisant tous les Diafoirus de la création, répétait « le poumon ! le poumon ! » à ce pauvre Argan, dans Le Malade imaginaire

    Maintenant, posez la question au sieur Elkabbach et à Dame Keller : êtes-vous toujours démocrates ? Et républicains ? Ils vous jureront évidemment, la main sur le cœur, et en chœur, que, bien sûr, ils le sont !

    Ah, les beaux républicains, les beaux démocrates que voilà ! 

     

  • L’affaire Fillon, prétexte d’une vaste recomposition

     

    par Louis Anders

    analyse d'une recomposition politicienne, tentative de survie du Système, qui se fait sans l'assentiment et même contre la volonté d'une majorité de Français.  LFAR

     

    Derrière l’affaire Fillon se cache la création d’un futur « parti progressiste » voulu par le président de la République et une partie des élites financières. Cette recomposition politique a besoin de l’implosion de l’UMP. Eclairage.

    Comment expliquer l’acharnement judiciaire et médiatique sur un candidat à l’élection présidentielle qui, lors de son passage à Matignon, a montré une posture favorable à l’Union européenne, à l’immigration et aux créanciers de l’Etat français ?

    Un candidat qui, en cas de victoire, pourrait nommer comme premier ministre Henri de Castries, ancien patron du géant financier Axa et actuel président du comité de direction du lobbie mondialiste Bilderberg ?

    Les événements actuels semblent prendre racine dans la volonté déterminée de recomposer le paysage politique français. François Hollande en personne l’a affirmé : « Il faut un acte de liquidation. Il faut un hara-kiri. Il faut liquider le PS pour créer un Parti du Progrès » (Un Président ne devrait pas dire ça, propos tenus le 12 décembre 2015 et rapportés par Gérard Davet et Fabrice Lhomme – éd. Stock, 2016).

    « Liquider le PS pour créer un Parti du Progrès » (Hollande)

    Constatant la fin de course du Parti socialiste après le dernier mensonge de son candidat en 2012 (« Mon ennemi, la finance »), les scissions internes et la chute de sa popularité, face à un Front national aux portes du pouvoir, l’exécutif et ses soutiens cherchent désormais à repeindre le paysage politique.

    L’Elysée pilote la montée en puissance de son ancien homme de main, Emmanuel Macron. Le battu de la primaire du PS, Manuel Valls en personne, s’en est ému dans L’Obs du 19 janvier dernier : « J’en ai marre de voir que le secrétaire général de l’Elysée aide à lever des fonds pour celui qui veut tuer notre parti [le PS] ».

    Le ralliement soudain de François Bayrou au mouvement d’Emmanuel Macron (il aurait négocié environ 90 circonscriptions pour les prochaines élections législatives) et le départ de certains cadres du PS (dont le financier Jean Pisani-Ferry, en charge du programme), sonnent le début d’une recomposition des partis.

    L’implosion recherchée de l’UMP

    A l’heure de la montée des ‘populismes’, les enjeux sont importants. De puissants intérêts entrent dans le jeu.

    Les propriétaires de presse Pierre Bergé (Le Monde, L’Obs, Télérama, Challenges, etc) et Patrick Drahi (BFM, RMC, L’Express, Libération) affichent un soutien sans faille à Emmanuel Macron, les médias publics semblent tenus à une relative bienveillance, la banque d’affaires Rothschild – principal relais des créanciers de l’Etat français – active ses réseaux.

    Mais le projet n’est pas complet : il manque le ralliement des principales composantes du parti LR (ex UMP). La charge violente et continue contre son candidat actuel pour des emplois familiaux présumés fictifs aurait pour but de renverser François Fillon en faveur d’Alain Juppé, lequel est plus favorable à la « réunion de tous les progressistes » (Emmanuel Macron). François Baroin est également cité.

    Le FN, cible ultime

    De fait, les affaires ont fini par scinder le parti dit de droite : l’UDI, son allié de toujours, vient d’annoncer qu’il s’en détachait. Il pourrait attendre les prochaines législatives afin d’annoncer son ralliement au futur « Parti progressiste ».

    Si certains, à l’UMP, se sont félicités de leur départ (« Le QG de Fillon est nettoyé des éléments perturbateurs » affirmait Charles Beigbeder), la droite européiste perd ainsi des centaines de cadres, des financements précieux et un certain nombre de voix pour les prochaines élections.

    Les futurs scrutins pourraient voir un jeu à trois voire à quatre partis. Avec le Front national devenu arbitre, mais toujours cible ultime… 

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  • Qatar-Russie : une lune de miel énergétique à l’ombre de la crise syrienne

    L'émir du Qatar, Tamim ben Hamad Al Thani, et Vladimir Poutine.

     

    Une analyse de Caroline Galactéros

    parue dans Causeur et sur le blog de Caroline Galectéros [3.03] : un éclairage comme toujours réaliste et solidement documenté. Et un sujet où les intérêts de la France sont évidemment en jeu.  

     

    2286962327.jpgL’idylle naissante entre la Russie et le Qatar est de nature d’abord énergétique, mais pourrait toucher demain l’industrie et la coopération militaires. A première vue, tout donne l’impression que la Russie sépare de manière étanche sa politique économique de sa politique étrangère, dans la mesure où le Qatar et la Russie sont officiellement opposés sur le dossier syrien. Or, il n’y a pas de réel hiatus entre la politique économique et la politique étrangère de Moscou mais une manœuvre stratégique fort habile, qui voit et vise loin.
     
     
    Quelques points de chronologie d’abord. Le 20 février, l’ambassadeur de Russie au Qatar, Nurmakhmad Kholov, a annoncé à l’agence russe Tass que « le Qatar investissait près de 2 milliards de dollars dans les activités de l’entreprise russe Novatek, plus important producteur indépendant de gaz de Russie ». Kholov a précisé que « la Russie et le Qatar ont réussi ces trois dernières années à obtenir de bons résultats en matière d’économie et d’échanges commerciaux grâce au travail conjoint de la commission intergouvernementale pour le commerce, l’économie, la science et la coopération technique » entre les deux pays. Avant de conclure : « Le Qatar exprime un grand intérêt pour les produits agricoles russes ainsi que pour les projets russes en matière de pétrochimie et de sources énergétiques, autant que dans le domaine de la construction ».

    Un embryon de coopération militaire

    Ceci est dans la droite ligne de la privatisation du géant public russe du pétrole, Rosneft, qui a eu lieu au début du mois de décembre dernier. L’Etat russe qui possédait 50% de Rosneft, première entreprise pétrolière mondiale, en a cédé 19,5% du capital au fonds d’investissement Glencore ainsi qu’au fonds souverain du Qatar (dans une proportion que l’on ignore) pour un montant de 10,5 milliards de dollars, qui doivent servir au renflouement du budget russe via l’entreprise publique Rosneftegaz. Précisons que le Qatar est lui-même majoritaire au sein du fonds Glencore.

    Précisions enfin, pour illustrer cette « lune de miel » qu’au delà de l’énergie, un embryon de coopération militaire existe entre les deux pays. Le 6 septembre 2016, Moscou et Doha ont en effet signé un accord militaire après une visite du ministre qatari de la Défense, Khalid bin Mohammad Al Attiyah à son homologue russe Sergueï Choïgou, lors du Forum international militaire et technique de Moscou « ARMÉE-2016 ». Cet accord faisait suite à la rencontre, en mai de la même année, du vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov avec l’émir Tamim ben Hamad al-Thanin. « Nous avons signé un accord de coopération militaire avec la Russie, mais il ne comprend pas l’achat d’armes », a indiqué Saoud Bin Abdallah al-Mahmoud, Ambassadeur du Qatar à Moscou. Comme l’explique le site Opex360, « s’agissant d’éventuels contrats d’armement, rien n’est fermé du côté de Doha, le diplomate ayant assuré que son gouvernement examinerait cette ‘possibilité’ ». Dans ce nouveau contexte marqué par les progrès en matière de coopération énergétique, il n’est pas à exclure que des armes russes soient vendues au Qatar dans les deux ans, d’autant plus qu’elles ont, au grand dam de Doha, démontré toute leur efficacité en Syrie et que Moscou engrange déjà de précieux contrats d’armement dans la région (nous ferons un point d’ici peu sur ces contrats tous azimuts).

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