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  • Boualem Sansal : La France en voie de faire allégeance au Calife ? Discours sur l'Islamisme

    Boualem Sansal et Daniel Pouzadoux  

     

    Intervention de Boualem Sansal devant la Fondation Varenne [13 décembre 2016]*. Importante tant par son contenu - nous laissons nos lecteurs le découvrir - que parce qu'elle a été faite devant de grands noms de la presse française et d'illustres personnalitésLFAR 

    Il ne faut désespérer ni Billancourt, ni le Qatar, ni l’institut  

    Mesdames et Messieurs, bonjour, bonsoir,

    Daniel Pouzadoux m’a fait l’amitié de m’inviter à votre cérémonie et il a poussé la gentillesse jusqu’à me demander de venir au pupitre dire quelques mots.  Je le remercie très chaleureusement.  Je vais le faire en essayant de ne pas vous ennuyer, j’ai tendance ces derniers temps à me répéter, et pas de la meilleure façon, je veux dire la politiquement correcte. 

    Je ne sais pas si vous l’entendez mais je vous le dis, parler devant vous n’est pas facile, dans la salle je vois de grands noms de la presse française… c’est impressionnant. Et flatteur pour moi, dans mon pays, l’Algérie, j’ai droit au traitement pour lépreux, on lâche les chiens, on jette des pierres. En ce moment, à la suite d’un supposé amalgame, blasphème, ou mauvaise pensée de ma part, on délibère à mon sujet, et la fumée n’est pas blanche, ça ne dit rien de bon. Mais passons, rien n’est certain tant qu’il n’est pas arrivé.  

    Je voudrais, avec la permission de Daniel, et la vôtre aussi, vous dire deux trois choses sur l’islamisme. Il y a d’autres sujets mais celui-ci les dépasse, il tient le monde en haleine, et la France en premier, elle est une pièce essentielle dans son programme de domination planétaire.  C’est ici qu’il gagnera ou perdra face à l’Occident, il le croit, voilà pourquoi il s’y investit avec tant de rage, derrière laquelle cependant agit un monde étonnant de froide intelligence et de patience.

    Personne ne peut mieux qu’un algérien comprendre ce que vous vivez, ce que vous ressentez, l’Algérie connaît l’islamisme, elle en a souffert vingt années durant. 

    Je ne veux pas laisser entendre que l’islamisme est fini dans ce pays, simplement parce que le terrorisme a reflué, c’est tout le contraire, l’islamisme a gagné, à part quelques voix dissonantes qui s’époumonent dans le désert, rien ne s’oppose à lui, il a tout en main pour réaliser son objet. Tout son programme, dont le terrorisme est un volet important mais pas le plus important, il en est dix autres qui le sont davantage, ne vise que cela : briser les résistances, éteindre les Lumières avec un grand L et installer les mécanismes d’une islamisation en profondeur de la société. On peut dire que l’islamisme ne commence véritablement son œuvre qu’après le passage du rouleau compresseur de la terreur, à ce stade la population est prête à tout accepter avec ferveur, humilité et une vraie reconnaissance.

    On en est là en Algérie, le programme se déroule bien, les islamistes travaillent comme à l’usine, ils contrôlent tout, surveillent tout, le point de non-retour est franchi et le point final arrive comme un coup de poing. Encore quelques réglages et nous aurons une république islamique parfaite, tout à fait éligible au califat mondial. Vous en entendrez parler, je pense.

    Un  exemple  pour  le  montrer :  dans  la  petite  ville  où j’habite, à 50 kms d’Alger, une  ville universitaire dont la population, 25000 habitants environ, se compose essentiellement  d’enseignants,  de  chercheurs  et d’étudiants,  il  y  avait  avant  l’arrivée  de  l’islamisme, dans les années 80, une petite mosquée branlante, coloniale par son âge, que ne fréquentaient que quelques vieux  paysans  des  alentours ;  aujourd’hui,  après  deux décennies de terrorisme et de destruction, et alors que le  pays manque  de  tout,  il  y  en  a  quinze,  toutes  de bonne taille et bien équipées, eau courante au robinet, hautparleurs surpuissants,  climatisation  et  internet  à tous les étages, et je vous apprends que pour la prière du  vendredi  elles  ne  suffisent pas  pour accueillir  tous les  pénitents.  Il faudrait clairement en construire quinze autres ou réquisitionner les amphis et les laboratoires.  Attention, je ne fais pas d’amalgame, ni de persiflage, je ne dis pas que les pénitents sont des islamistes, aucun ne l’est, je vous l’assure, n’ayez crainte, je dis simplement que les islamistes ont bien travaillé, en peu de temps ils ont assaini le climat et fait de nous de bons et fidèles musulmans, ponctuels et empressés, et jamais, au grand jamais j’insiste, ils ne nous ont demandé de devenir des islamistes comme eux. « Point de contrainte en religion », c’est dans le Coran, sourate 2, verset 256.   

    En Algérie, on suit avec beaucoup d’inquiétude l’évolution des choses en France.  Je ne parle pas de nos islamistes, ils se félicitent de leurs avancées chez vous, ni de notre gouvernement, tout entier mobilisé au chevet de son vieux président, M.  Bouteflika, je parle de ceux qui ont de l’amitié pour vous et ceux qui ont des parents en France et qui voudraient les voir continuer de vivre leur vie française le mieux possible. Je vous le dis, ceux-là sont inquiets, très très inquiets et même désespérés. Ils vous en veulent pour cela.

    Inquiets parce qu’ils constatent jour après jour, mois après mois, année après année, que la France ne sait toujours pas se déterminer par rapport à l’islamisme : est-ce du lard, est-ce du mouton, est-ce de la religion, est-ce de l’hérésie ?  Nommer ces choses, elle ne sait pas, c’est un souci. Pendant ce temps, le boa constrictor islamiste a largement eu le temps de bien s’entortiller, il va tout bientôt l’étouffer pour de bon.  Insouciante qu’elle est, la mignonne est allée faire amie-ami avec les gros cheikhs du Golfe que chacun sait être les géniteurs et les dresseurs du boa et surtout d’anciens redoutables détrousseurs de caravanes. 

    Inquiets de voir la France des libertés verser dans le maccarthysme. Que se passe-t-il, bon sang, il n’est plus possible, pour personne, de parler de certains sujets liés à la Chose sans se voir aussitôt traîné au tribunal et condamné sévèrement.  On en sort encore avec des amendes, des sursis et des marques à l’épaule, mais le jour n’est pas loin où on se verra appliquer la vraie charia. 

    Inquiets et dégoutés de  voir  cette  grande  nation laïque et avant-gardiste exhiber à tout bout de champ ses  imams  et  ses  muftis,  ses  pachas  de  l’UOIF,  ses commandeurs du CFCM, et, pour la note moderne, deux trois sœurs cagoulées à l’arrière-plan, comme jadis au temps des colonies de papa elle promenait de cérémonies en cérémonies ses caïds chamarrés bardés de médailles, ses marabouts en boubous et autres sorciers en plumes, et repousser fermement ceux qui peuvent parler  aux  gens  sans  réciter  un  seul  verset  ou  lever  de doigt  menaçant  au  ciel.  On croirait que la France n’a pas été décolonisée en même temps que ses colonies ou que la laïcité y a été abrogée par un édit du grand imam.

    Inquiets et en colère de voir que les algériens de France, pourtant instruits de la vraie nature de l’islamisme, et pis, qui savent qu’il a lancé une OPA sur leurs enfants, ne s’engagent pas plus que ça dans la lutte contre lui, pas au-delà des protestations de principe : « C’est pas ça l’islam » ; « L’islam est paix, chaleur et tolérance », « l’islam est une chance pour la France ». Misère, comment le dire :  l’urgent n’est pas de sauver l’islam de l’amalgame mais de sauver les enfants de la mort  

    Inquiets et effarés de voir l’Europe se déliter et devenir un amplificateur de crises et fabricant d’un islamisme européen véritablement monstrueux, qui par ses prétentions totalitaires et ses haines tous azimuts, s’apparente au nazisme-fascisme d’antan, qu’il contribue de la sorte à ressusciter.

    Désespérés en fin de compte de voir que la France et l’Europe sont à mille lieues de pouvoir concevoir et mener ensemble le seul combat qui puisse venir à bout de l’islamisme : le contre-djihad, conçu sur le principe même du djihad.  Et le djihad n’est pas la guerre, c’est mille chamboulements dans mille domaines différents, menées sans restriction ni frein, dans un mouvement brownien accéléré irréversible.

    Après tout ça, y-a-t-il de l’espoir ? Oui, il existe, il est puissant, la France est un grand pays avec une immense histoire pleine de ressort et d’énergie, il continue de vivre et de se projeter dans l’avenir, mais chacun sent que l’effort coûte de plus en plus, que le poison islamiste court dans ses veines, que la langueur de la décadence le travail, que le pays perd de sa cohérence et de son unité, que le gouvernement n’y entend goutte, que l’Europe est un boulet, bref chacun comprend que la fin approche. L’espoir est précisément là, dans cette horrible sensation que l’Histoire est finie, c’est là que le désespoir trouve sa meilleure énergie. 

    Il y a une condition cependant, un vrai challenge de nos jours, la France    doit retrouver l’usage de la parole libre et en faire une arme.  Si le terrorisme se combat dans la discrétion et la patience, par le renseignement et l’infiltration, l’islamisme se combat par la parole, dite au grand jour, haut et fort. Ce combat a toujours été celui des journalistes et des écrivains, qu’ils reprennent le flambeau, il est à eux. 

    On  n’oubliera  pas  de  mener  ce  combat  en  premier contre l’armée des idiots utiles et des bienpensants, qui avec une poignée de considérations de patronages ont réussi  à  paralyser  la  France,  peuple  et  institutions,  et l’ont livrée aux islamistes et demain à la guerre civile : « pas d’amalgame tu feras »,  « l’assassin de ton frère est ton frère, des bisou ours tu lui adresseras »,  « raciste et islamophobe tu es si tu ne tends pas l’autre joue »,  « ta coulpe tu battras car colonisateur et esclavagiste tu fus »,  « de remords et de pénitences, tu te nourriras »,  « ta place tu cèderas, d’Hilmi tu seras »,  « paix, tolérance et soumission, tu pratiqueras avec tes agresseurs ». 

    Ces formules sont arrivées à l’école, avec d’autres douceurs du même genre, ce qui facilite les abandons de demain. « Cons et dangereux », disait d’eux Yves Montand, qui fut lui-même un idiot-utile des plus célèbres, c’était hier, aujourd’hui il dirait plus : « cons, dangereux, et heureux de l’être ».  

    Vous l’avez noté, à aucun moment je n’ai parlé de l’islam.  Vue par-là, l’affaire nous dépasse, on est dans l’intouchable, l’islam, c’est Allah, c’est Mahomet, le Coran, le Califat, la Oumma, c’est la fin universelle des hérésies et de la mécréance.  « L’islam est l’horizon indépassable de notre temps », ce cher Jean-Paul Sartre nous le dirait sans faute s’il revenait parmi nous. 

    A côté, l’islamisme n’est rien, avec sa pauvre charia et ses sabres ébréchés, on pourrait le balayer ce soir, si on nous le permettait, il n’est que l’expression des délires et des caprices de bédouins du désert arabique, abrutis par des siècles d’ignorance et de consanguinité féroce, soudainement enrichis et ennoblis par des Anglais idiots et accueillis à bras ouverts dans les grandes capitales d’Europe. Nous vivons les frasques de ces enfants monstrueusement gâtés, jouisseurs fous et insatiables.

    Aujourd’hui, ils saccagent des pays comme hier, quand ils apprirent à prendre l’avion et actionner des ascenseurs, ils saccageaient les palaces du monde libre avant de les acheter pour les mettre à leur goût.  C’est cela que les idiots-utiles et les bienpensants aiment en vérité :  l’argent des cheikhs, il sent bon l’encens et le mazout.  Avec eux, Billancourt ne désespérera jamais, et d’ailleurs par leur faute Billancourt n’existe plus, il a disparu en même temps qu’une certaine France. A Colombe-les-deux-Mosquées, il y en a un qui doit salement râler.   

    Pour terminer, je voudrais vous dire mon sentiment sur les propositions récentes de l’institut Montaigne pour réformer l’islam et rendre possible l’émergence d’un islam de France. J’ai vérifié, c’est bien d’islam qu’il parle, d’islam de France, ce qui déjà est un gros blasphème, l’islam est un, il est partout chez lui. C’est par le JDD du 18/9 passé que j’en ai pris connaissance.  Ces propositions qui s’enfilent comme des perles sont au nombre de dix et se résument ainsi : on lève une redevance sur le halal, on construit des mosquées, on forme des aumôniers et des imams, on enseigne l’arabe aux écoliers et le français aux imams, on expurge l’histoire, on crée un secrétariat d’Etat à la laïcité et aux cultes, on implique les maires, on actionne la diplomatie pour endiguer l’influence des régimes wahhabites d’Arabie et du Qatar. Quand j’ai lu ça, je suis tombé à la renverse,

    J’ai compris que le plan était un programme d’arabisation et d’islamisation des plus sévères, il ne laissait aucune possibilité de faire machine arrière en cas de regret. Il ressemblait comme deux gouttes d’eau au plan d’arabisation et d’islamisation que le pouvoir algérien a mise en œuvre en Algérie au début des années 80 sous la pression de l’Arabie saoudite et qui allait en peu de temps faire de nous des perroquets wahhabites salafistes. 

    Il fallait réfléchir et comprendre l’intention de l’institut.  Même à long terme et dans un climat apaisé, ces propositions seraient à mon avis sans portée ni effet quant à l’objectif visé :  réformer l’islam et faire émerger un islam de France, accepté de tous, les Français d’abord, religieux et laïcs de tous bords, et ensuite tous les pays arabes et musulmans, et à leur tête l’Arabie saoudite gardienne universelle du dogme. 

    Au contraire, elles joueront dans le sens de la réalité et celle-ci est la suivante : la France est déjà très avancée dans la voie de son islamisation par un islam importé, archaïque et brutal, sectaire et haineux, affairiste et opportuniste en diable, fortement teinté de salafisme mais pas seulement, adepte du djihad mondialisé, et ces propositions généreuses inespérées vont formidablement aider à son expansion et son enracinement.

    L’effet multiplicateur et accélérateur n’a pas été pris en compte dans l’étude, il jouera à plein, ce que l’étude montre    pourtant puisqu’elle nous apprend que 29% des musulmans de France sont déjà en rupture avec la communauté nationale.  Il semblerait que l’institut n’a pas travaillé sur la réalité mais sur une image de la réalité. Le fait de formuler de telles propositions dans ce contexte de déchirement et après une année 2015 riche en attentats islamistes, révèle que le but recherché par les planificateurs des attentats est atteint :  la France est prête à tout céder, les dix propositions de l’institut se présentent comme un acte d’allégeance au calife.

    Je ne veux pas désespérer l’Institut M. mais on doit le lui dire :  le calife tient son pouvoir d’Allah, il n’attend rien de personne, il écrase tout sur son chemin, les idiots utiles, les allégeants et les soumis en premier. Je vous remercie.

    * Fondation pour la promotion des métiers du journalisme

  • Galileo : l'Europe qu'on aime...

     

    Mur-bleu gds.jpgOui, cela a pris du temps, c'est vrai : c'est en 1998 que le projet a été décidé et, s'il devait être actif en 2008, le déploiement opérationnel définitif de l'ensemble du système (que les ingénieurs appellent « constellation ») ne sera effectif qu'en 2020. Qu'importe ! Pour l'instant, 15 satellites sont déjà en place, permettant une précision d'un mètre, contre dix à quinze mètres pour le GPS états-unien (cela étant dit sans la moindre arrière-pensée de dénigrement : c'est simplement une constatation...)

    Et, donc, l'Europe acquiert de haute lutte son indépendance en matière de géolocalisation, ce qui est d'autant plus méritoire que ses trois prédécesseurs (les Russes avec le système Glonass, les Chinois avec le système Beidou 2 et les Etats-Uniens avec leur GPS avaient une maîtrise d'œuvre unique car nationale*, et, de surcroît, confiée à un seul opérateur : leur armée.

    Voilà un motif de satisfaction et, même, de fierté. Avec Galileo, l'Europe tient son rang, comme avec Airbus ou Arianespace. Elle existe pour le meilleur, comme, dans un domaine bien différent, avec les échanges estudiantins du programme Erasmus. Et elle offre la vision claire de ce qu'elle peut et doit être, « Europe réelle », Europe des peuples et des nations, Europe des compétences, à mille lieux de la caricature bouffonne et odieuse de l’ « Europe légale » avec son bâtiment genre stalinien du Berlaymont, son Parlement néfaste, sa Commission sans légitimité, ses figures de proue repoussantes (Juncker, Schultz...). 

    L'Europe légale, qui est devenue ce monstre techno-bureaucratique que l'on ne connaît que trop bien, c'est comme l'OTAN : il faut la dissoudre et la réinventer, la refonder. Nul besoin de cette immense machine, de cette paperasserie accablante, de ces fonctionnaires par milliers et des lourdeurs administratives qu'ils induisent, des paralysies et des effets directement pervers sur les économies nationales (en tout cas, sur la nôtre) des fameuses « normes » et « directives » bruxelloises.

    De simples accords entre les experts de chaque gouvernement national, et l'on retrouverait une souplesse qui a été écrasée sous un mammouth devenu lui-même sa propre raison d'être, et dont l'obésité n'a d'égale, évidemment, que l'inefficacité.

    Voilà deux axes d'une politique qui redeviendrait une politique d'indépendance et de progrès ; on peut y rêver, au moins, au moment où Galileo nous emmène dans les étoiles, avec ses satellites à 23.200 kilomètres de la terre (!) :

    - Supprimer l'OTAN ou - puisque cela ne dépend pas de nous - en faire sortir la France ; 

    - Déclarer la fin de cette « Europe légale » morte de sa propre stérilité et de sa propre malfaisance, et repartir dans la direction de la première Europe des Six, en reprenant les intuitions utiles qui avaient présidé à son établissement, et avec le français comme langue officielle, comme l'avaient proposé les Allemands aux débuts prometteurs de l'Europe des Six...

    Evidemment, pour l'instant, ce n'est qu'un songe, un vœu pieux. Mais l'Histoire est pleine de ces songes qu'une volonté politique ferme, et menée sur le long terme, a transformés en réalité heureuse. Qui a dit : « Là où il y a une volonté, il y a un chemin... » ? 

    Soit dit en passant, et dans un autre domaine, là est l'explication principale des difficultés rencontrées par l'excellent et indispensable programme de l'Airbus militaire : trop de pays, trop de bureaux d'études, trop de différences de mentalités, trop de besoins différents, voire contradictoires...

  • Apaisée, la France ?

     

    Par François Marcilhac

     

    500021990.3.jpgLa pré-campagne électorale continue d’étaler son spectacle dégradant, mêlant ambitions personnelles et intérêts partisans, voire infrapartisans : à droite, après la désignation du chef, ce sont les places subalternes, dans le parti ou dans le futur gouvernement, qui sont âprement disputées. 

    Au centre, Bayrou, qui se voyait déjà en premier ministre de Juppé, se demande de quelle façon il pourra exister au printemps prochain, tandis que Macron est lancé comme une marque de lessive par des médias qui aimeraient en faire le troisième homme du premier tour — comme Bayrou en 2007. Qu’il n’oublie pas alors que la roche tarpéienne n’est jamais loin du Capitole électoralo-médiatique : Bayrou s’en souvient encore. Quant à la gauche, c’est la bousculade depuis l’annonce par Hollande de sa non-candidature, Valls ayant laissé à Cazeneuve l’administration des affaires courantes jusqu’au mois de mai prochain pour gagner la primaire. On pensait que ce dernier avait atteint son niveau d’incompétence en devenant le premier flic de France : on se trompait lourdement. Avec Hollande à l’Elysée, Ayrault aux affaires étrangères et Le Roux à l’intérieur, nous voilà dotés de fortes personnalités pour relever les défis que le pays aura à affronter d’ici au printemps 2017 : car le monde ne va pas s’arrêter de tourner dans l’attente du résultat de nos différentes échéances électorales.

    GUERRE INSTESTINE AU FN

    Pendant ce temps, le Front national, qui veut apaiser la France, se déclare ouvertement la guerre à lui-même, Marine Le Pen n’arrivant plus à imposer de la retenue à son principal lieutenant, qui dissimule de plus en plus mal son impatience à s’emparer de tout l’appareil, quoi qu’il dût en coûter en termes de cohésion et, finalement, de résultats aux prochaines élections. Qu’importe ! A moins de bouleversements tels, que la paix civile en serait menacée — mais alors la tenue de l’élection serait elle-même compromise —, il ne se fait aucune illusion sur la possibilité pour Marine Le Pen d’être élue en 2017, hypothèse chaque jour plus folklorique quand c’est sa présence au second tour qui devient incertaine. D’où une stratégie de plus en plus agressive d’isolement de Marine Le Pen : purges successives, au risque d’affaiblir considérablement le parti, provocation flagrante à l’encontre de Marion Maréchal-Le Pen contraignant habilement, sous couvert d’appel au calme, Marine Le Pen à descendre de son piédestal incontesté pour devenir, contre sa nièce, la porte-parole du clan Philippot, et à révéler au passage son cynisme peu glorieux sur la question de l’avortement en 2012, consistant, au lendemain de son élection à la tête du parti, à amadouer les soutiens de Bruno Gollnisch. Coup double, la cheffe s’étant égratignée elle-même en tant que femme de conviction.

    D’autant que la remise en cause du mariage pour tous et la filiation feront probablement les frais du même cynisme : Philippot n’a-t-il pas déjà préparé les esprits en parlant, à ce sujet, de « culture du bonsaï », Marine Le Pen qualifiant aujourd’hui, sur le même mode, de « lunaire » la question du périmètre et du remboursement de l’IVG ? Lorsque Philippot jugera que l’électorat de la Manif pour tous a fini de se dissoudre dans un soutien peu glorieux à François Fillon, alors la doctrine officielle du FN passera à la trappe cette question sociétale, qui, c’est bien connu, n’est pas la priorité des Français.

    IDENTITÉ ET SOUVERAINETÉ

    Vous avez dit priorité ? Les commentateurs opposent à l’envi, au sein du camp national au sens large du terme, les tenants d’une ligne souverainiste à ceux d’une ligne identitaire. Or pour un pays comme la France — il en est différemment des empires —, le rapport de la souveraineté à l’identité est analogue au rapport de la nationalité à la citoyenneté : c’est celui du convexe au concave, souveraineté et identité n’étant que les deux aspects, extérieur et intérieur, d’une même réalité : l’Etat-nation. Isoler ces deux concepts comme réellement indépendants, c’est tomber dans le piège des mondialistes, qui ont été les premiers à introduire dans le débat cette fausse opposition en 1992, à l’occasion du référendum sur le traité de Maastrichit.

    Il vont plus loin, aujourd’hui : à travers les migrants définis comme résidents — concept neutre destiné à balayer l’opposition entre étrangers et nationaux —, ils veulent finir par imposer une citoyenneté déconnectée de la nationalité, sous couvert de l’universalité d’un droit hors-sol, tandis qu’une contre-identité (multiculturelle) finirait par imposer une gouvernance, plus encore qu’une souveraineté, européenne. Ce n’est pas pour rien que l’Europe s’attaque à la fois aux frontières nationales (Schengen) et à l’identité des peuples européens en exigeant une intégration réciproque des nationaux et des immigrants (doctrine officielle de l’Union européenne depuis 2004). Ce n’est donc pas parce qu’ils sont eux-mêmes convaincus de la pertinence de cette opposition artificielle, que les tenants d’une ligne souverainiste et ceux d’un ligne identitaire ont raison de l’entretenir, à moins de se situer dans une ligne identitaire postnationale — ce qui n’est pas le cas de Marion Maréchal-Le Pen —, ou dans une ligne nationale post-identitaire, où la laïcité tient lieu d’identité de substitution, ce qui est peut-être le cas, en revanche, de Florian Philippot.

    REGARDER VERS LA RUSSIE

    Toutefois, ne désespérons pas ! L’exemple de la Russie, que la fin du communisme et l’échec de la CEI ont contrainte à se repenser aussi, sinon uniquement, comme une nation — à laquelle, d’ailleurs, s’adressait uniquement De Gaulle —, est là pour le prouver. Tout en prenant en compte, même au plan culturel, le fait musulman, c’est autour de son identité millénaire chrétienne que se construit la nouvelle Russie, laquelle cherche à assumer, parfois non sans conflits ni paradoxes, toute son histoire. Ce que ne lui pardonne pas l’oligarchie mondiale. Car ce n’est pas tant le Poutine restaurateur de la puissance russe qu’elle diabolise que le Poutine refondateur de la nation russe dans son identité et sa souveraineté, avec lesquelles l’« Occident », c’est-à-dire les Etats-Unis et ses satellites européens, avaient cru en finir dans les années 1990. D’où les provocations incessantes à l’égard d’une Russie qui cherche simplement à jouer pleinement son rôle de puissance eurasiatique, « facteur d’équilibre dans les affaires internationales et du développement de la civilisation mondiale », comme le rappelle la doctrine extérieure russe, que Poutine vient de redéfinir via un document d’une trentaine de pages, publié le 1er décembre dernier. D’où, aussi, la désinformation systématique — un vrai pilonnage médiatique — dont son action, notamment en Syrie, fait l’objet, et qui redouble d’intensité alors qu’Alep-est, aux mains depuis quatre ans des islamistes, est sur le point d’être libérée. Cette nouvelle doctrine prend acte, dans l’affaire ukrainienne, de la volonté d’ « expansion géopolitique » de l’Union européenne, qui vise également, aux côtés des Etats-Unis, ou à leur service, à « saper la stabilité régionale et globale ». Elle constate aussi que « le rôle du facteur de la force dans les relations internationales augmente  ». Nul ne saurait s’en réjouir, mais les torts ne seraient-ils pas partagés ? On dit que l’arrivée de Trump à la Maison-Blanche pourrait rebattre les cartes. La diplomatie française n’a aucune raison d’attendre pour recouvrer son indépendance. Plutôt que de s’aligner sur Berlin et de faire semblant de redouter pendant les élections de 2017 une cyberguerre russe visant à déstabiliser le pays, Paris devrait renouer un vrai dialogue avec un partenaire historique millénaire. 

    L’ACTION FRANÇAISE 2000

  • Terrorisme islamiste à Berlin : le tweeet de Donald Trump qui dit ce qu'il faut dire

     

    Mur-bleu gds.jpgDaech a "revendiqué", le lâche assassin de Berlin est un demandeur d'asile : vous vous souvenez de ces photos de gares allemandes où des inconscients attendaient les dits réfugiés avec des pancartes « Willkommen ». En Allemagne, en France, partout en Europe, les agneaux ont invité les loups à souper ; et les loups sont entrés dans la bergerie ; et leur festin ne fait que commencer...

    Angela Merkel, marquée, déclare que cela ne doit pourtant pas remettre en cause le « vivre ensemble » (qui devient, en fait, un « se laisser égorger ensemble » ; et le député socialiste français Pietrasanta déclare que cela ne doit pas remettre en cause le droit d'asile ! Avec des gens pareils, on est bien protégés ! Nous voilà livrés, pieds et poings liés, aux égorgeurs et autres écraseurs !

    Heureusement, il y a Donald Trump, qui, lui, n'est ni inconscient, comme les deux précités, ni sourd, ni aveugle, et qui a immédiatement twitté ceci :

    « Aujourd’hui, il y a eu des attaques terroristes en Turquie, en Suisse et en Allemagne, et cela ne fait qu'empirer. Le monde civilisé doit changer sa façon de penser !»

    Voilà qui est parlé, et bien parlé. Enfin, un Président d'un grand pays qui ose faire autre chose que larmoyer et dire « surtout padamalgam ». Et qui ose rejoindre « le camp Poutine », plutôt que celui des vieilles pleureuses édentées. Poutine, dans son registre à lui, a dit aussi ce qu'il fallait dire : en substance, « les terroristes il faut les buter, et on ira les chercher jusque dans les toilettes » (il paraît même qu'il a dit, en fait, « les chiottes », mais, comme c'est un tantinet grossier, on va garder « toilettes », bien qu'on ait cité l'autre mot : tant pis pour les âmes sensibles, genre guimauve et chamallow).

    Non, on ne va pas dé-radicaliser des malades mentaux mâtinés de bêtes fauves ; les Camping paradis, avec goûter au Nutella et jeux de poupées Barbie, ce n'est pas la réponse qui convient pour ces fous furieux, faux religieux mais vrais assassins, fanatisés et drogués assez souvent : la vraie réponse, c'est de les mettre hors d'état de nuire, vite et définitivement. Comment ? En les arrêtant, bien sûr, et, puisque nous sommes en guerre, en les jugeant comme traîtres à la patrie s'ils sont « français de plastique » et en les fusillant. Comme ce Salah Abdeslam que l'on garde bien au chaud depuis des mois ; en les fusillant comme soldats de l'armée ennemie infiltrés dans nos lignes s'ils sont étrangers.

    Donald Trump a raison : le monde civilisé doit changer sa façon de penser. Ou, alors, si on ne veut pas se défendre en se donnant les moyens nécessaires et en faisant vite et fort ce qu'il faut pour cela, qu'on ne vienne plus se plaindre, et pleurer, et organiser des dépôts de fleurs et bougies ; qu'on cesse de nous casser les oreilles, et qu'on se laisse égorger sans rien faire : mais, alors, qu'on le dise ! 

  • La Semaine de Magistro, une tribune d'information civique et politique

     

    La  Semaine de MAGISTRO Adossée à des fondamentaux politiques avérés, Magistro, une tribune critique de bon sens, raisonnée et libre, d'information civique et politique. [18.12]

    A tout un chacun

    Antoine ASSAF   Ecrivain philosophe franco-libanais   Le Temps des Papes

    Sophie de MENTHON   Présidente d'ETHIC , ancien membre du CESE   Du bon usage du snobisme

    Du côté des élites    

    Sophie de MENTHON   Présidente d'ETHIC , ancien membre du CESE   Messieurs les candidats : les fonctionnaires ne sont pas des pions !

    En France

    Pierre AMAR  Prêtre, Curé de paroisse    Catholique et Français toujours ?

    Maxime TANDONNET   Haut fonctionnaire, ancien conseiller pour les affaires intérieures et l’immigration au cabinet du Président de la République   La faillite de la Ve République du Général de Gaulle

    Ivan RIOUFOL   Journaliste politique   Bilan 2016 : le réveil français est en marche

    De par le monde

    François JOURDIER   Officier, amiral (2S)  Du Kosovo à la Syrie

    Christophe GEFFROY   Directeur fondateur de la revue La Nef   Le réveil des peuples

    Renaud GIRARD   Journaliste, reporter de guerre, géopoliticien   Écologie : imiter les Japonais ou les Mayas ?

    Ivan RIOUFOL   Journaliste politique   Alep-Est (Syrie) sous le feu de la propagande

    François JOURDIER   Officier, amiral (2S)   La libération d’Alep

    Faites suivre à vos amis, dans votre famille et partagez ...  MAGISTRO  vous invite aussi à vous rendre sur son site et y (re)lire tous les écrits depuis son origine (2008).  MERCI. 

  • Ce soir à Paris : Messe aux intentions de Pierre Boutang et de son épouse à l'occasion du centenaire de sa naissance

     

    Mercredi 21 décembre à 18h30 en l'église Saint-Ferdinand des Ternes, 27 Rue d'Armaillé, 75017 Paris.

    Signalons que le numéro 45 de la Nouvelle Revue universelle (Eté 2016), entièrement consacré à Pierre Boutang, a dû être réimprimé, en raison de son succès.

    On peut le commander à La Restauration Nationale

    1 rue de Courcelles, 750008 PARIS

    Tél / Fax :  09 67 34 21 42 

    nru_couv-45.jpg

     

  • Café Histoire de Toulon, ce soir 21 décembre : « Vote catholique et révolution conservatrice ». A ne pas manquer !

     

    Le vote catholique aux primaires de la Droite est une des ondes de choc du grand élan de réaction de La Manif Pour Tous. Révèle-t-il la mise en place d'un mouvement d'opinion qualifié au mieux de « Révolution conservatrice » et au pire de « Au secours, Jésus revient ! » ? Comment la Droite catholique va-t-elle se reconnaître dans un programme libéral alors que l’antilibéralisme du pape François, si sensible dans son encyclique sur l’écologie, va à l’inverse des orientations d’une politique économique, dominée par les canons de l’orthodoxie financière ? Ce qui est sûr, c’est que la France a profondément changé ces dernières années et que l’on n’a pas fini d’en mesurer les conséquences. Olivier Dejouy, acteur clé du mouvement de la Manifestation Pour Tous apportera son témoignage. En tant que président du laboratoire d'idées le Réveil Français, il  présentera son analyse de l'onde de choc électorale aux primaires de la droite, qui ne cesse d'affoler les média bien-pensants.

    Le Grall, Pub associatif des missionnaires de la Miséricorde (adhésion 1 €)
    377 avenue de la République , 83000 Toulon
    La soirée pourra se poursuivre autour d’une pizza (Participation aux frais)
    Contact : cafehistoiredetoulon@gmail.com

  • Deuxième front majeur en Syrie : la Province d'Idlib

     

    Par Antoine de Lacoste 

    Cette note - en quelque sorte une note d'information et de réflexion - fait suite à un premier article déjà publié dans Lafautearousseau : « Opérations militaires en Syrie : trois fronts concomitants et tout d’abord Alep ». On s'y rapportera avec profit.  LFAR

     

    Ce deuxième front (qui fait donc suite à celui d'Alep) est nettement moins médiatique que le précédent.

    C'est pourtant là que pourrait se jouer une prochaine bataille majeure et c'est à cause de sa prise par les islamistes que Poutine a décidé l'intervention des forces russes en Syrie en septembre 2015.

    La province d'Idlib se situe au nord-ouest du pays. Elle est limitrophe de la Turquie au nord, et est bordée par la province d'Alep à l'est et celle de Lattaquié à l'ouest, symbole emblématique du pays alaouite (du nom de la religion à laquelle appartient la famille Assad).

    Une forte minorité turkmène y habite : elle est sunnite et très influencée par l'islamisme. Elle a donc bien évidemment rejoint les rangs de la rébellion dès 2012 et bénéficie depuis d'une base arrière idéale avec le voisin turc, dont elle est si proche religieusement et ethniquement. Le reste de la population est essentiellement sunnite mais quelques villages chrétiens existent encore.

    La province est assez vite tombée aux mains des islamistes, où le Front al Nosra (devenu Fatah al Cham) joue un rôle majeur, et seule la capitale Idlib restait aux mains des loyalistes.

    Tout a changé au printemps 2015 : une offensive conjointe de plusieurs groupes islamistes a isolé la ville qui est tombée après quelques jours de combats acharnés, malgré des raids massifs de l'aviation syrienne, trop imprécise. Les effectifs engagés n'étaient pas considérables des deux côtés mais l'essentiel était ailleurs : la chute d'Idlib ouvrait la voie vers la province de Lattaquié (appelée aussi la vallée alaouite) et, un peu plus au sud, vers la base navale russe de Tartous.

    La progression lente mais régulière des factions islamistes était suivie de très près par les observateurs militaires russes qui ont, au cours de l'été, acquis la conviction que l'armée syrienne ne tiendrait plus longtemps. Or la chute de Lattaquié aurait sonné le glas du régime. De plus, les Russes ne pouvaient tolérer que leur unique base navale méditerranéenne soit menacée.

    En septembre, Poutine ordonne donc l'inéluctable intervention russe, à laquelle l'armée se préparait d'ailleurs depuis quelques temps.

    Fort logiquement, c'est donc dans la province d'Idlib qu'a porté l'essentiel de l'effort russe dans les semaines qui ont suivi. Il fallait à tout pris desserrer l'étau qui menaçait Lattaquié.

    Bien sûr, comme Daech n'était pas présent dans le secteur, la grande entreprise de désinformation pouvait commencer: les Russes s'attaquaient à la rébellion modérée (le Front al Nosra !) et ne s'intéressait pas au seul ennemi identifié par nos journalistes incultes : l'Etat islamique.

    Quelques semaines plus tard, alors que le front s'est enfin stabilisé, l'impensable se produit : un chasseur turc abat un bombardier russe qui aurait violé l'espace aérien de la Turquie. Les deux pilotes s'éjectent : l'un, blessé, est capturé et massacré par des islamistes turkmènes. On découvre à cette occasion qu'un civil commandait ce groupe de quelques centaines d'hommes : un militant nationaliste turc, membre des Loups gris, présent sur ordre des services secrets turcs. L'idée est en effet d'annexer à terme la province, une fois la chute de Bachar accomplie; la forte minorité turkmène en serait le prétexte. L'intervention russe, évidemment, risquait de mettre un terme à cet ambitieux projet qui aurait prolongé l'annexion du Sandjak d'Alexandrette en 1939, réalisée à cause de la lâcheté de la France (nous y reviendrons dans un article ultérieur).

    Quant au deuxième pilote, il est exfiltré, non sans mal, grâce à une intervention éclair des forces spéciales russes.

    La réaction de Poutine sera très énergique et Erdogan devra faire de plates excuses quelques mois plus tard, marquant ainsi l'échec de sa tentative d'intimidation. On notera aussi que quelques hélicoptères turcs seront peu après abattus par des insurgés kurdes du PKK au moyen de missiles russes récemment livrés....

    La grande nouveauté c'est que depuis quelques semaines, l'activité militaire a repris dans la province d'Idlib, notamment depuis que la chute d'Alep est inéluctable. L'aviation russe a lancé de nombreux raids comme pour préparer le front suivant. Des chars syriens commencent à faire mouvement et une nouvelle bataille, difficile, pourrait prochainement commencer.

    Comme toujours, ce sont les Russes qui sont maîtres du calendrier et qui décideront du moment de l'attaque.

    Les Saoudiens, de leur côté, observent avec inquiétude, l'éventualité de ce nouveau champ de bataille. Car rien ne va plus pour leurs alliés : Daraya, dans la banlieue de Damas, est tombée cet été et Alep va bientôt suivre. Les alentours de Homs et de Hama sont progressivement nettoyés. La chute d'Idlib dans ce contexte serait une catastrophe.

    Alors les grands moyens vont être employés et la CIA est à la manoeuvre pour aider les amis de son fidèle allié. Son patron lui-même, John Brennan, s'est déplacé à Ryad en octobre dernier pour mettre au point la livraison aux islamistes de 500 lance-missiles antichars. Les Russes sont bien sûr au courant et équipent actuellement les chars syriens d'appareils électroniques de brouillage.

    Personne ne sait si le Département d'Etat américain approuve ces initiatives de la CIA mais celle-ci a acquis une autonomie d'action et de décision particulièrement inquiétante. Aux Etats-Unis aussi les conflits de pouvoir sont complexes.

    En tout état de cause, la bataille d'Idlib semble inéluctable et son issue victorieuse libérerait presque totalement l'ouest de la Syrie.

    Après ce sera Raqqua, capitale de l'Etat islamique... 

     

    A lire aussi dans Lafautearousseau ...

    Opérations militaires en Syrie : trois fronts concomitants et tout d’abord Alep

    [Merci de ses transmissions à Philippe Lallement]    

  • Alep : la libération, enfin !

     

    Mur-bleu gds.jpgLes ennemis de nos ennemis sont-ils, forcément, nos amis ? Non, pas forcément et, du reste, ce n'est pas sur ce terrain des petites phrases contournées et des jeux de mots faciles que nous nous laisserons entraîner. Nous nous placerons du seul point de vue des intérêts nationaux français, en cette période de terrorisme islamiste latent. Et nous nous bornerons à constater la vraie nature de ceux qui se sont soulevés contre Bachar el Assad, et qu'il écrase aujourd'hui à Alep (et c'est tant mieux) :  non, ce ne sont pas de gentils démocrates, bien comme il faut et propres sur eux ; non, ce ne sont pas des  bisounours ou des GO du Club ‘Med, n'en déplaise à ce super-grand-mou de Hollande, qui joue d'autant plus les durs et la rodomontade qu'il est pathétiquement inexistant sur la scène internationale, que personne ne l'écoute, et qu'entre ce qu'il dit et rien, il est extrêmement difficile de trouver une différence.

    Les djihadistes encerclés et exterminés dans Alep enfin libérée - et bientôt partout ailleurs en Syrie (Palmyre !) - ce sont soit des terroristes/électrons libres, même s'ils forment des groupuscules vaguement structurés, soit, essentiellement, l'ancien front Al Nosra devenu Fath-al-Cham, mais qui relève d'Al Qaïda : une sacrée référence démocratique !

    C'est la même engeance, la même folie furieuse, la même ivresse de destruction et de mort, le même vivier d'où sont sortis ceux qui sont venus nous frapper chez nous, aux terrasses des bistrots à Paris ou sur la Prom' à Nice, qui ont assassiné le couple de policiers à Magnanville ou le chef d'entreprise Hervé Cornara à Saint-Quentin-Fallavier. C'est la même volonté de tuer les mécréants, c'est-à-dire - très concrètement - nous, de Mohamed Merah à Abdellamid Abaoud et Salah Abdeslam, ce gibier de potence - ou plutôt de peloton d'exécution - que l'on garde bien douillettement au chaud, avec « salle de muscu » perso...

    Oui, il est bon qu'Assad ait résisté à ces fanatiques, à ces fous furieux, à ces fanatiques terroristes. Et qu'il les extermine jusqu'au dernier. Et qu'après Alep il reprenne Palmyre, Raqa surtout, et Deir-ez-Zor...

    Non parce que nous pensons que le régime qu'incarne Assad soit le modèle universel de la gouvernance humaine : ce sont les révolutionnaires de 89 qui ont pensé cette folie d'un système universel, qu'ils ont cherché à exporter par la force, déclenchant les guerres et les désastres que l'on sait. Mais parce que nous avons des yeux pour voir et que nous voyons ce que sont devenus la Libye et l'Irak.

    Oui, Kadhafi était tout ce que l'on voudra. Mais, le plus gros de sa folie étant passé, et lui-même ayant étant calmé par les raids aériens états-uniens sur ses « palais », il nous rendait service, en arrêtant et bloquant les migrants venus d'Afrique sub-saharienne, ou d'ailleurs. C'était un sauvage, et, lui aussi, à sa façon, un barbare, mais il nous rendait service. Alors, oui, la Libye c'était mieux « avant », c'était mieux avec Kadhafi.

    Même chose pour l'Irak : plus d'un million et demi de Chaldéens catholiques, les premiers habitants du pays, parlant l'araméen - la langue du Christ - vivaient chez eux, comme leurs ancêtres, depuis largement plus de deux mille ans. La coexistence avec l'Islam n'était certes pas rose tous les jours, mais, enfin, ils pouvaient rester chez eux. On sait ce qu'il est advenu de ce malheureux pays depuis « la folie Bush ». Ce sera du reste l'une des bonnes décisions de Chirac, parmi la petite quinzaine que l'on pourra effectivement trouver, que de ne pas nous avoir engagés dans ce bourbier ... Là aussi, Saddam Hussein était très certainement un dictateur sanglant, mais c'était malgré tout mieux sous lui, qu'après lui, à la sauce US.

    Là aussi, les Etats-Unis ont réussi ce prodige de nous le faire regretter !

    La libération d'Alep ? Mais, quelle que soit la valeur ou la non-valeur du régime d'Assad, c'est l'extermination de terroristes qui, un jour ou l'autre, soit seraient venus eux-mêmes chez nous pour tuer, soit auraient envoyé des tueurs à leur place.

    Et, sans joie ni haine, car nos racines chrétiennes ne sont pas un vain mot, nous ne pouvons que nous estimer satisfaits de ce que la Syrie, à son tour, ne soit pas « tombée », comme la Libye ou l’Irak ; et qu'elle ait réussi à mettre hors d'état de nuire tant et tant de semeurs de mort. Qu'elle aille jusqu'au bout ! 

  • Merveilleux Maurras ! Que disait-il de la Grande Mosquée de Paris lorsqu'elle fut construite ?

     

    3578948983.jpgOn sait que la décision de construire la Mosquée de Paris, première mosquée construite en France métropolitaine, fut prise après la Première Guerre mondiale pour rendre hommage aux dizaines de milliers de morts de confession musulmane ayant combattu pour la France. Et manifester aux survivants la reconnaissance de leur sacrifice par le pays.

    Qu'en a dit Charles Maurras le 13 juillet 1926, lors de son inauguration ? Pas un mot contre l'idée même de rendre un hommage mérité, aux combattants musulmans de la Grande Guerre. A leur propos il parle des « nobles races auxquelles nous avons dû un concours si précieux ». Il n'y a pas chez Maurras de haine raciale. Ni de haine religieuse : il ne juge pas de l'Islam en soi. Mais il sait l'antagonisme des religions et des civilisations. Et sa culture historique autant que son jugement et son intuition politique l'amènent à pressentir et signaler un danger pour la France. Presque nul, alors. Présent et menaçant aujourd'hui sur notre sol même. Maurras ne dénonce pas l'hommage rendu aux combattants, ne critique même pas le fait de construire une mosquée à Paris. Avec mesure il écrit : « Nous venons de commettre le crime d’excès ». Son texte explicite en quoi consiste cet excès. Suit le pressentiment d'une menace : la crainte que nous ayons à payer un jour notre imprudence, en ce sens criminelle ; le souhait (Fasse le Ciel !) que les musulmans bénéficiaires de notre générosité « ne soient jamais grisées par leur sentiment de notre faiblesse. » Et nous y sommes.  LFAR         

     

    capture-d_c3a9cran-2015-08-11-c3a0-21-12-31.png« Mais s’il y a un réveil de l’Islam, et je ne crois pas que l’on puisse en douter, un trophée de la foi coranique sur cette colline Sainte-Geneviève où tous les plus grands docteurs de la chrétienté enseignèrent contre l’Islam représente plus qu’une offense à notre passé : une menace pour notre avenir... Nous venons de commettre le crime d’excès. Fasse le ciel que nous n’ayons pas à le payer avant peu et que les nobles races auxquelles nous avons dû un concours si précieux ne soient jamais grisées par leur sentiment de notre faiblesse. »

    Charles Maurras le 13 juillet 1926

  • Sur les chemins de chez nous

     

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    Peu importe qui il est. Désireux d’accomplir la promesse qu’il s’était faite sur son lit d’hôpital (« si je m’en sors, je traverse la France à pied »), un jour, il s’est mis en marche. Pas façon Macron, façon chemineau, comme un personnage de Giono. A pied donc, de Tende à La Hague, une belle diagonale du Mercantour au Cotentin, du 24 août au 8 novembre 2015, en empruntant au maximum les chemins les plus improbables, les plus délaissés, les plus retirés de la vraie France profonde. En est résulté un petit livre qui, en contrepoint du récit de cette pérégrination, propose une véritable réflexion sur la France d’aujourd’hui.

     

    Fuyant le « clignotement des villes » et méprisant les « sommations de l’époque » (en anglais, comme il se doit à l’ère de la globalisation : « Enjoy ! Take care ! Be safe ! Be connected ! »), le voyageur met en pratique une stratégie de « l’évitement ». Eviter quoi ? Ce qu’il appelle « le dispositif ». D’abord visible à l’œil nu : c’est la France des agglomérations telle que l’ont voulue les « équarrisseurs du vieil espace français », ZAC et ZUP des années soixante ayant enfanté les interminables zones pavillonnaires et les hideuses zones commerciales. Laideur partout.

     

    XVM344ffd0c-80af-11e6-8335-81b4993a1518-805x453.jpgCe réquisitoire implacable contre le saccage du territoire rejoint la dénonciation de la mondialisation, cette « foire mondiale » qui ruine un terroir « cultivé pendant deux mille ans ». Aux « temps immobiles » a succédé un « âge du flux » dont le « catéchisme » (« diversité », « échange », « communication ») est véhiculé par l’arrivée d’internet et la connexion généralisée. Temps immobiles : une nuit passée au monastère de Ganagobie (« Les hommes en noir […] tenaient bon dans le cours du fleuve. En bas, dans la vallée, les modernes trépidaient ») ; ou la vision du Mont-Saint-Michel (« C’était le mont des quatre éléments. A l’eau, à l’air et à la terre s’ajoutait le feu de ceux qui avaient la foi »).

     

    Faisant sienne la vision de Braudel selon laquelle la France procède d’un « extravagant morcellement » humain et paysager, l’auteur dénonce ensuite le « droit d’inventaire » que s’arrogent  « les gouvernants contemporains », notamment « les admirateurs de Robespierre » qui,  favorables à « une extension radicale de la laïcité », veulent « la disparition des crèches de Noël dans les espaces publics » (et pourquoi pas des milliers de calvaires ?) pour les remplacer par … rien du tout, le néant, la mort.

     

    Ce n’est certes pas un livre de propagande, ni un bréviaire idéologique mais bien l’œuvre d’un loup solitaire. Un livre qui peut sembler défaitiste, voire nihiliste (« je me fous de l’avenir »), au mieux nostalgique. Voir dans l’auteur un énième avatar du « bon sauvage » serait pourtant bien réducteur. On l’imagine mieux prêt à « chouanner » (selon le mot de Barbey qu’il rapporte lui-même). C’est sans doute là sa véritable portée : « Sur les Chemins noirs » de Sylvain Tesson est l’œuvre d’un antimoderne de bonne race qui nous aide à retrouver le chemin de chez nous. 

     

    Sur les chemins noirs. Sylvain Tesson, Gallimard, 144 p., 15 €

     

  • Après l’attentat du Caire

    Le patriarche grec catholique melkite Grégoire III Laham

     

    Par Gérard Leclerc

     

    3392000575.jpgL’attentat qui a fait au moins 25 morts (essentiellement des femmes et des enfants) dimanche au Caire, dans une église copte attenant à la cathédrale, n’a pas seulement bouleversé les fidèles de la plus grande communauté chrétienne du Proche-Orient. Elle atteint toute l’Église indivise, ainsi que toutes les personnes de bonne volonté, qui savent quel dommage irréversible constituerait la disparition des chrétiens dans cette région du monde. Cette nouvelle épreuve n’est pas un fait isolé dans la vie des coptes d’Égypte. Depuis 2013, quarante-deux églises ont été attaquées, dont trente-sept incendiées ou endommagées. Il faut prendre en compte aussi les multiples agressions dont sont l’objet les institutions et les familles, subissant de multiples dommages privés. Bien sûr, c’est une minorité violente qui est responsable de ces offensives à répétition, que la radicalisation islamiste n’a cessé d’encourager ces dernières années.

    Notre Assemblée nationale vient de reconnaître le génocide perpétré par Daech contre les populations chrétiennes, yézidies et d’autres minorités religieuses en Syrie et en Irak. Plusieurs parlementaires ont expliqué que les atrocités commises réunissaient la plupart des critères définissant le génocide. La France est désormais en mesure de saisir le Conseil de sécurité de l’ONU, pour qu’il donne compétence à la Cour internationale afin de poursuivre ces crimes. Ce sont, en effet, toutes les minorités religieuses qui se trouvent en péril de disparition dans toute la région, et au-delà, car l’offensive djihadiste a une portée mondiale. Mais la menace la plus immédiate concerne les communautés chrétiennes, les plus anciennes de l’histoire, implantées bien avant la naissance de l’islam.

    Les autorités chrétiennes locales se trouvent face à une terrible responsabilité. Peuvent-elles encourager le départ massif des fidèles vers l’exil  ? Déjà, par exemple, la moitié des chrétiens d’Irak a quitté le pays. Le patriarche grec catholique melkite Grégoire III Laham ne veut pas se résigner à la fatalité. À notre collègue Charlotte d’Ornellas, il a confié sa conviction la plus intime  : «  Je me sers d’une immense partie de mon énergie pour encourager nos fidèles à rester dans cette région, non simplement parce que nous sommes chez nous, mais parce que l’Orient a besoin d’eux, l’Orient a besoin de ce témoignage chrétien. De nombreux musulmans le disent eux-mêmes  : ils ont peur de voir ce monde arabe s’attrister sans les chrétiens et leurs belles valeurs apaisantes. [1].  » C’est dire combien, dans les épreuves actuelles, ces frères chrétiens ont besoin de notre entière solidarité. 

    [1] Grégoire III Laham, Ne nous laissez pas disparaître  ! Un cri au service de la paix. Entretien mené par Charlotte d’Ornellas, Artège, 132 p., 12,90 €

    France Catholique

  • La matinale de France Inter ? Mais, c'est un Vatican à elle toute seule !

     

    Mur-bleu gds.jpgL'actualité (primaire à droite, Syrie, Trump, terrorisme...) nous a fait reporter cette petite réflexion, faite le jeudi 24 novembre. Mais, comme c'est tous les matins pareil, sur France Inter, on peut tout aussi bien dire aujourd'hui ce que l'on a ressenti ce jeudi 24 novembre...

    Ce jour-là, comme d'habitude, Patrick Cohen Grand Prêtre de la Vérité Cosmique, Universelle et Obligatoire, officie. On n'est pas membre de l'Eglise catholique, à France Inter, on ne doit pas aller souvent à la Messe, Dieu, on n'y croit pas, pas plus qu'aux vérités révélées, et, le Pape, on n'en veut pas. Mais c'est parce que France Inter EST Dieu, et Patrick Cohen son prophète. Et que la Vérité Cosmique, Universelle et Obligatoire sort de la bouche dudit Patrick Cohen et de ses acolytes, comme Thomas Legrand, Léa Salamé et consort...

    L'infaillibilité pontificale ? Obscurantisme médiéval et billevesée de grenouilles de bénitiers ! Par contre, tous les matins, on a droit à l'infaillibilité Cohenienne et compagnie !

    Ce jeudi 24 novembre, donc, à l'heure de la Messe (pardon, de la Matinale de France Inter, faites excuse, M'sieu-Dames) le prêtre (re-pardon, Patrick Cohen) a invité deux personnalités pour le sermon (re-re pardon : pour la proclamation du Dogme, Intangible et Infaillible) : Bérénice Levet (philosophe) et Caroline Mécary (avocate, membre d'Europe Ecologie Les Verts). Le thème de la prédication (ô flute ! encore trompé : du débat orienté à conclusion forcée et obligatoire...) est double : mariage pour tous et avortement.

    Cohen commence très fort : angoissé (vite, un Lexomil !) il demande aux invités « Y a-t-il une vague conservatrice, une volonté de retour en arrière ?».

    Cohen montre donc son vrai visage « retour en arrière » signifie que son opinion est vérité, toute autre idée ou positionnement ne pouvant être que rétrograde. Objectivité, quand tu nous tiens (ou, plutôt, quand tu nous lâches...) !

    Souvenez-vous, on est alors pile poil entre les deux tours de la primaire de la droite et du centre, et Fillon vient de se déclarer, « à titre personnel », opposé à l'avortement et hostile à l'adoption plénière par les paires homosexuelles (déclarées « couple » par une loi qu'il faudra bien abroger un jour, le plus tôt étant le mieux).

    Il y avait aussi cette stupide et malvenue campagne « Sexe entre hommes », avec affiches placardées à côté d'établissements scolaires. 

    Caroline Mécary lance alors à un Patrick Cohen qui - tel le corbeau de la fable - «ne se sent plus de joie » : « ...Sous l'influence d'une frange catholique, dont on sait qu'ils votent très à droite (bravo pour la façon qu'elle cause, la philosophe, c'est qu'est-ce qu'on peut dire !) on remet sur le tapis des questions dont vous avez rappelé qu'elles étaient réglées... »

    Admirable ! Le Pape Cohen, derrière son micro, c'est-à-dire tiare en tête et crosse en main (« en uniforme et avec ses outils » comme il est dit dans Don Camillo !) a donc déclaré, infailliblement, la Vérité. L'affaire est « réglée ». La preuve ? Dame Mécary insiste, et revient sur le sujet : « ...Avortement... Ouverture du mariage civil à tous les couples, qui permet aux homosexuels de bénéficier des mêmes droits... CES QUESTIONS NE DOIVENT PAS ETRE REOUVERTES, ELLES ONT ETE TRANCHEES, ET BIEN TRANCHEES. »

    Dieu existe, je l'ai rencontré est le titre d'un livre d'André Frossard. Il a raison, Frossard : Dieu existe, et nous le rencontrons tous, tous les matins, sur France inter. Il tranche les questions, et il les tranche bien : c'est Dame Mécary qui l'a dit. Ça, c'est un « bon » Dieu ! On en a, du bol, en France, parce qu'il est chez nous, Dieu, eh oui, pas chez les autres, cocorico !  Ils peuvent aller se rhabiller, les Allemands, avec leurs milliards d'excédent commercial, ou les Anglais, avec leur reine Elisabeth : nous, on a bien mieux que tout ça, nous, on a Dieu ! Soi-même, oui M'sieu-Dames...

    La plupart d'entre nous se contentent de n'entendre que sa voix, mais c'est bien l'essentiel, non ? puisqu'il détient la vérité, et qu'il la livre chaque matin, avec une largesse et une générosité qui forcent le respect. Mais ceux qui veulent peuvent prendre avion, train ou voiture et se rendre à Paris, Maison de la Radio : il y apparaît chaque matin !

    Elle est pas belle, la vie ? 

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