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  • Le général Pierre de Villiers veut une augmentation du budget des Armées : nous aussi !

     

    Mur-bleu gds.jpgMais pas dans la même proportion. Le général demande une augmentation progressive jusqu'à 2%, alors que, nous, nous ne cessons de demander que le budget de la Défense retrouve son niveau de 1960, soit un budget de 4% du PIB : 1% pour chacune des trois Armes, et 1% pour le nucléaire.

    thCANJFBZ4.jpgCependant, le fait que le plus haut gradé de l'Armée française ose prendre la parole publiquement sur le sujet, et pour demander une augmentation des crédits militaires est, en soi, une bonne chose, et une initiative à soutenir. D'autant plus qu'un autre général, Vincent Desportes, a immédiatement apporté son soutien aux propos de Pierre de Villiers.

    Ecoutez les 7 minutes de cet entretien entre le général Vincent Desportes et un journaliste de France info. Nous ne partageons pas du tout l'opinion du général sur l'Europe de la Défense, qu'il exprime dans les toutes dernières secondes de cette intervention, mais tout le reste est très « bon à prendre » et permettra à ceux qui ne sont pas très au fait des choses militaires d'avoir une image plus précise des - tristes - réalités ; et du sort lamentable que le Système réserve à nos soldats, dont la compétence, le bon esprit et le dévouement ne sont plus à signaler... 

    Lire et écouter ...

    Le général Vincent Desportes soutient le général Pierre de Villiers

  • Robert Redeker : « Le but de la politique est la continuation de la nation dans la durée »

     

    Par Alexis Feertchak

    Le mot de « valeur » est prisé à gauche comme à droite. Le philosophe Robert Redeker dénonce dans l'entretien qui suit l'usage de ce terme galvaudé qui dissimule une faillite de la politique et le triomphe du vide idéologique [Figarovox, 16.12]. Sachons reconnaître que lorsque nombre d'intellectuels qui publient, s'expriment dans les grands médias, ont une audience importante, tiennent le discours qu'on va lire, s'insurgent à ce point contre la pensée dominante, lui opposent une contre-culture cohérente et forte, l'on a bien affaire à cette percée idéologique dont parle Buisson. Et dont il dit avoir la certitude qu'elle portera ses fruits. Notre avis est que c'est là un espoir qui - pour cette fois - n'est pas illégitime.  Lafautearousseau   

     

    Le mot « valeur » est partout en politique. On parle sans cesse des valeurs de la République. Qu'y a-t-il derrière l'omniprésence de ce mot ?

    Pas grand-chose de consistant. Les valeurs ne sont ni des idées, ni des concepts, ni des principes. L'invocation politique rituelle des valeurs est une mode très récente. Plongez-vous dans la littérature politique d'il y a une trentaine d'années seulement, écoutez les discours d'alors, vous constaterez l'absence de ce recours obsessionnel aux valeurs. Au lieu de révéler ce que l'on pense, le mot valeur le dissimule. Pourquoi ? Parce qu'il est aussi vague qu'abstrait. Il peut aussi cacher que l'on ne pense rien du tout, que l'on n'a pas de conviction arrêtée, justifier tous les revirements. Le même Premier ministre peut au nom des valeurs user et abuser du 49.3 avant de mettre à son programme présidentiel la suppression de ce 49.3 pour honorer ces valeurs !

    De trop nombreux politiciens sombrent dans l'illusion suivante : les valeurs sont les buts de l'action politique. Pourquoi faire de la politique ? Pour les valeurs ! C'est-à-dire pour du vide ! Funeste erreur ! On fait de la politique pour la nation, pour la France, pour le peuple, pour le social, pour l'histoire, jamais pour des valeurs. Les valeurs ne constituent ni la réalité d'un peuple ni un projet de société, ces objets de la politique. Elles sont trop inconsistantes pour définir un projet de cette nature. Les valeurs ne sont que le cadre à l'intérieur duquel la politique peut se déployer. Elles ne sont pas un programme, elles sont des bornes. Les valeurs sont hors politique, elles sont extrapolitiques. Loin d'avoir affaire aux valeurs, la politique rencontre les projets, les réalités et, par-dessus tout, la nation et le souci du bien commun.

    À gauche particulièrement, ce mot est dans toutes les bouches...

    La rhétorique creuse des valeurs est le linceul dans lequel a été enveloppé le cadavre de la gauche. C'est une thanatopraxie, le maquillage du cadavre. Cette fatigante psalmodie sur les valeurs évoque les récitations funéraires. C'est parce qu'elle est morte, parce qu'elle n'a plus rien à dire, plus rien à proposer pour l'avenir à partir de son passé (le socialisme), que la gauche se gargarise, de tréteaux en tribunes, avec les valeurs. Les valeurs fournissent la matière d'une péroraison se substituant aux défuntes promesses de socialisme (le progrès social, l'émancipation dans et par le travail). La thématique des valeurs est le dispositif que la gauche a bricolé pour basculer de la défense des classes populaires (« les travailleurs » comme, elle disait d'un mot que symptomatiquement elle n'emploie jamais plus) vers celle des minorités sexuelles et ethniques. La gauche a abandonné son projet social (réaliser la justice économique) pour lui substituer un projet anthropologique (l'exaltation des différences sexuelles et culturelles). Le discours sur les valeurs a permis de prendre ce virage. Autrement dit, l'invocation des valeurs est le moyen trouvé par la gauche pour abandonner les classes populaires. L'extrême-droite récupère la mise. Dernier point : ce discours sur les valeurs est aussi l'instance qui la dispense la gauche du devoir d'inventaire. La ridicule prestation de Ségolène Royal aux obsèques de Fidel Castro est, à cet égard, pleine d’enseignements : la gauche ne parvient pas à condamner totalement certaines dictatures sanguinaires, donc à liquider l'inventaire, parce que celles-ci ont prétendu s'appuyer sur les idéaux (l'égalité, la justice, le partage, etc.…) dont elle se veut le bras armé.

    Lors de la primaire de la droite, les électeurs étaient invités à signer la charte des valeurs de la droite et du centre. Pour exprimer leur souhait que la droite retrouve son identité, beaucoup évoquent la « droite des valeurs ». Est-ce le bon chemin que la droite emprunte ?

    Je réponds en trois temps. D'une part, la droite s'est laissé imposer par une gauche pourtant en coma dépassé l'obligation d'en appeler sans cesse aux valeurs. Par la reprise de cette thématique, la droite se croit obligée de répliquer aux accusations permanentes d'anti-républicanisme et au soupçon larvé de racisme, de fascisme, voire d'inhumanité, que la gauche fait peser sur elle. Nous avons dans ce soupçon et dans la propension de la droite à y répondre, l'ultime résidu de feu l'hégémonie idéologique de la gauche. Mieux : la dernière métastase de l'antifascisme. D'autre part, évoquer des « valeurs de droite » revient à les relativiser. Le relativisme pointe le bout de son nez dès que l'on latéralise politiquement les valeurs. Si des valeurs existent, elles sont universelles. Il est plus pertinent de parler d'idées et de programmes de droite ou de gauche.

    À ces deux remarques il faut ajouter une précision. Les valeurs ne sont pas le contenu de l'action politique, mais ses frontières. Elles ne disent rien de positif, elles tracent des limites. Elles définissent un intérieur et un extérieur. La laïcité, par exemple, que l'on hisse au statut de valeur, est une telle frontière : elle exprime une limite à ne pas dépasser dans l'expression publique d'un sentiment religieux. À l'image de toutes les valeurs elle fonctionne comme le démon de Socrate : une voix intérieure qui dit non. Ainsi de toutes les valeurs. Ces frontières s'imposent à la droite comme à la gauche.

    Une civilisation est-elle définie par des valeurs, des coutumes, des attachements ?

    Pas uniquement. Les aspects dont vous parlez procurent à l'existence collective d'un peuple sa couleur, sa particularité. Si on se limite à ces aspects, on parlera plutôt d'une culture. La culture, toujours particulière, toujours bornée, toujours nationale, est le terreau à partir duquel une civilisation peut germer et se développer. Une civilisation se définit par ce qu'elle donne au monde, et qui est pourtant marqué du sceau de la culture qui la nourrit. La France donne au monde, entre autres choses, Molière et Stendhal, dont les œuvres n'auraient pu voir le jour ailleurs. Elle donne au monde son architecture, sa musique, ses savants, et même sa gastronomie… C'est le don irremplaçable, insubstituable, qui définit une civilisation plutôt que seulement ses valeurs et coutumes.

    La référence aux valeurs va souvent de pair avec le discours « droits-de-l’hommiste ». N'y a-t-il pas un paradoxe entre des valeurs qui peuvent impliquer une forme de relativisme et des droits de l'homme qui sont considérés comme naturels et objectifs, dépassant les volontés humaines ?

    Les droits de l'homme, devenus les droits humains, sont une invention métaphysique du XVIIIe siècle. Ils sont suspendus dans les nuées. Ils servent de principes structurant l'action politique, et non, comme les valeurs, de frontières. Ils sont affirmatifs, positifs, et non limitatifs, négatifs. La différence est alors celle-ci : posés au départ, les droits de l'homme ne sont pas déduits, ils sont une hypothèse politique, tandis que les valeurs sont un résultat, une construction politique. Plutôt que de paradoxe, je parlerai de jeu, comme d'un roulement à billes « qui a du jeu » : une valeur comme la laïcité trace la frontière que la liberté de penser et de croire, comprise dans les droits de l'homme, ne peut dépasser. Néanmoins il faut éviter d'être la dupe de ces droits de l’homme : ils n'ont rien d'évidents ni de nécessaires, ils sont une illusion métaphysique propre à une certaine civilisation. Ils n'auraient pu être inventés ailleurs que dans l'Europe chrétienne et rationaliste. Ils sont enfants d'une certaine civilisation, la nôtre. Ils ne sont pas universels, mais universalisables.

    L'histoire est faite de mots comme la nation ou la République qui sont davantage des êtres voire des personnes morales et fictives que des concepts ou des idées. Diriez-vous que l'abus du mot « valeur » traduit une certaine impuissance du politique, qui n'est plus en prise avec le réel ?

    Guettée par le relativisme, souvent thanatopraxique, la péroraison sur les valeurs fait oublier l'essentiel, qui est ceci : le but de la politique est d'assurer la survie d'un peuple dans la durée malgré les vicissitudes et selon le souci du bien commun. La République est une structure politique, qui dans notre histoire s'est appelée tantôt monarchie, tantôt empire, ou tantôt « république » (au sens de démocratie). La nation est l'âme de cette structure. C'est une âme qui survit à chaque vie individuelle qu'ainsi qu'aux différents états de la République (les régimes politiques). C'est aussi une âme fragile, qui peut disparaître si on ne la nourrit pas (par la transmission). Qu'est-ce que l'éducation publique sinon une forme de transmigration de cette âme, la nation, qui renaît de génération en génération ? L'éducation est bel et bien une métempsychose politique. Le but final de la politique est la continuation de la nation dans son originalité irremplaçable par-delà l'existence et les intérêts de chacun. C'est de cela bien plus que des valeurs que gauche et droite doivent parler. 

    « La culture, toujours particulière, toujours bornée, toujours nationale, est le terreau à partir duquel une civilisation peut germer et se développer »

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    Professeur agrégé de philosophie, Robert Redeker est écrivain. Il a notamment publié Le soldat impossible (éd. Pierre-Guillaume de Roux, 2014) ; Bienheureuse vieillesse (éd. du Rocher, 2015) et dernièrement L'École fantôme (éd. Desclée De Brouwer, 2016). 

    Alexis Feertchak  

  • « La centralité de la pensée de Maurras » selon Olivier Dard

    Illustration reprise d'Action française Provence 

     

    arton11267.png« Il y a une centralité de la pensée de Maurras à droite, comme il y a une centralité de la pensée de Marx à gauche » 

    Olivier Dard

    Historien français,

    Agrégé, docteur en histoire contemporaine

    et professeur à l’université Paris-Sorbonne (Paris IV)

     

    Cette réflexion qui nous paraît importante parce qu'en définitive elle se réfère aux données politiques actuelles et les explique en partie, est extraite de la conférence qu'Olivier Dard a donnée au Cercle de Flore le 16 décembre.

    Il s'agissait de présenter les dissidents de l'Action française à travers une réédition - préfacée par Olivier Dard - de l'ouvrage que Paul Sérant leur a consacré et qui est initialement paru en 1978.  

    On lira - si l'on clique sur le lien en note - le compte-rendu de cette conférence - que le Cercle de Flore a mis en ligne. Et dont, naturellement, on pourrait débattre. 

    Les dissidents ont-ils été finalement les meilleurs témoins du rayonnement de l'Action française ? C'est la conclusion que propose ce compte-rendu. On peut, en effet, le penser. 

    lacamisole.fr le cercle-de-flore

    cercle_de_flore_dard-a4c42.jpg

    Les Dissidents de l'Action française de Paul Sérant, préface d'Olivier Dard, éd. Pierre-Guillaume de Roux, 418 pages, 29 €

    A lire, voir et écouter dans Lafautearousseau

    A propos de la conférence d'Olivier Dard sur Charles Maurras, un contemporain capital [Martigues, 11 janvier 2014 - Vidéo]

     

  • Éric Zemmour : « Cette année qui vit les peuples de l'Ouest dire qu'ils ne veulent pas mourir… »

     

    Par Eric Zemmour

    « Brexit, élection de Donald Trump, éviction d'Alain Juppé et de Matteo Renzi... Un vent à la fois révolutionnaire et réactionnaire a soufflé en 2016. » [Figarovox 23.12]. Et sans-doute Eric Zemmour pense-t-il - comme nous - que la France et le monde moderne ont grand besoin tout à la fois de révolution et de réaction. Souvent pessimiste - comme Bainville à qui il s'apparente à beaucoup d'égards - il égrène ici des notes d'espoir. Comme Villiers, comme Buisson, ses amis. Et dans le même sens. Jadis on eût appelé le grand courant qu'évoque Zemmour, contre-révolution. Même si nous en sommes encore assez loin. Aujourd'hui, on invoque « un vent à la fois révolutionnaire et réactionnaire ». Va, donc, pour l'un et pour l'autre.  Pourvu qu'ils soufflent dans le sens de l'ordre véritable et du Bien Commun. Lafautearousseau   

     

    XVM764cf474-abe5-11e6-8287-ace72c3558b9.jpgLe vent a soufflé fort. Du début à la fin de l'année. Un vent d'ouest chargé de fureur, de ressentiment, de désespoir. Un vent qui emporte tout sur son passage. Un vent qui ne respecte rien, aucune vache sacrée, aucune institution, aucune tête couronnée. Un vent révolutionnaire et réactionnaire à la fois. Le vent des peuples qui ne veulent pas mourir, et des nations qui veulent rester elles-mêmes. Un vent populiste, ont dit avec mépris et colère les élites. Le vent du repli, de la peur, ont-elles continué sans rien comprendre.

    Un vent qui a d'abord frappé l'Angleterre, où il a arraché l'arbre européen. Ses racines n'étaient pas très profondes, mais les intérêts de certains étaient puissants. Le peuple anglais a, malgré toutes les mises en garde venues des élites du monde entier, opté pour la sortie de l'Union européenne : le Brexit. L'Angleterre populaire a voulu avec éclat mettre un coup d'arrêt à une immigration européenne et surtout extra-européenne qui avait transformé Londres en une cité cosmopolite d'où les Anglais de souche ont été chassés.

    Nos élites en ont tiré comme conclusion qu'il ne fallait plus organiser de référendum ; que le suffrage universel était incapable de traiter des questions trop complexes, et le peuple pas capable non plus de choisir le bon président des États-Unis. Donald Trump est sorti vainqueur d'une compétition que ne pouvait pas perdre Hillary Clinton. Le mâle blanc de plus de 50 ans (et sa femme) a vaincu la candidate des minorités. Et des médias. Un Trump qui lui aussi a séduit l'électorat en promettant un mur pour arrêter l'immigration mexicaine et le retour au protectionnisme commercial pour stopper la désindustrialisation. Bref, le retour des frontières et la défense d'une Amérique américaine.

    Le vent soufflait toujours plus fort, mais certains ont continué à ne pas l'entendre. Alain Juppé était donné gagnant de la primaire de la droite par les sondages et les médias depuis deux ans. Son ode à l'identité heureuse et à la diversité plaisait tant aux médias et à la gauche. Le vainqueur annoncé a été vaincu. Mais pas par son adversaire privilégié. Nicolas Sarkozy a bien tapé sur le bon clou, mais c'était le marteau qui était mauvais. Le marteau, c'était lui. Trop de tactique, pas assez de convictions ; trop de paroles, pas assez d'actes. Par ici la sortie. Son meilleur ennemi n'allait pas tarder à le suivre. François Hollande reconnaissait qu'il ne pouvait pas se représenter. C'était une première dans la Ve République qu'un tel renoncement. Il est vrai qu'Hollande n'avait en vérité jamais été président de la République.

    15750249-2016-en-une-photo-bye-bye-hollande-cameron-obama-renzi.jpgLe vent ne cessait de souffler. Il emportait encore le premier ministre italien, Matteo Renzi. Encore un référendum, encore une coalition des non. Encore un social-libéral emporté par la houle populaire. Déjà la routine. Sur une photo prise quelques mois plus tôt, on voit Obama, Cameron, Renzi et Hollande entourer Angela Merkel pour un sommet occidental. L'Allemande est la dernière à garder son trône. Pour combien de temps encore ? 

    Eric Zemmour           

  • Après le drame de Berlin

    Une Berlinoise rend hommage aux victimes de l'attentat sur le marché de Noël de Berlin. - Reuters  

     

    par Gérard Leclerc

     

    3392000575.jpgLe drame qui a endeuillé, lundi soir, Berlin et l’Allemagne toute entière, n’est sans doute pas intervenu par hasard dans un marché de Noël. Au surplus, dans un des lieux les plus significatifs de la capitale, presque au pied de l’église du souvenir, cette église bombardée pendant la Seconde Guerre mondiale et témoin de la détresse provoquée par la folie nazie. La correspondante du Monde parle à juste titre d’un monument emblématique comme prédestiné à pleurer les habitants de la ville. On présume, dans l’attente des résultats de l’enquête, qu’il s’est agi, pour les responsables et les auteurs de l’attentat, d’atteindre un pays dans sa chair vive, à un moment privilégié, là où s’affirment une culture et une forme de vie. Culture et vie stigmatisées au nom d’une conception contraire qui inspire un rejet radical et se justifie aussi par un énorme ressentiment.

    Bien sûr, on peut s’interroger sur ce qui reste de spécifiquement chrétien dans ce marché de Noël et dans les festivités qui marquent la fin de l’année pour les foules qui investissent le centre de Berlin. L’Allemagne continue à fêter la Nativité avec plus d’éclat que la France. Ce n’est pas pour autant que les sentiments religieux soient plus ardents que chez nous, Mais c’est toujours la manifestation d’une civilisation qui accommode les réjouissances profanes, d’ailleurs de bon aloi et de caractère familial, aux traditions anciennes. Mais cela même est insupportable à ceux qui se réclament d’une pureté islamique intransigeante.

    L’Europe paraît désarçonnée par cette offensive, non seulement parce qu’elle est cruellement meurtrière, mais parce qu’elle remet en cause son propre équilibre que garantissait sa sécularisation tranquille et garante de la liberté de conscience et de religion. La voilà désarçonnée par cette guerre déclarée à ce que Marcel Gauchet appelle « le désenchantement du monde », c’est-à-dire la sortie du religieux précipitée par le rationalisme des Lumières. Le défi qui nous est imposé n’est pas seulement politique, il est culturel et nous n’avons pas fini de nous débattre avec lui. 

    France Catholique

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 21 décembre 2016.

  • Pour la très belle crèche qu'il a installée dans l'Hôtel de Région, un double bravo à Laurent Wauquiez ! 

     

    Mur-bleu gds.jpgAlors que les Tribunaux administratifs ridiculisent la Justice, interdisant une crèche ici mais l'autorisant là, dans une grotesque guerre picrocholine menée par quelques laïcards qui vivent encore en 1905, quelqu'un a bravé l'ire de ceux dont l'horloge mentale s'est arrêtée au temps du petit père Combes : une centaine de santons en terre cuite, une superficie totale de 14m2, c'est la crèche de Noël qui a été installée dans le hall d'entrée du siège de la région Auvergne-Rhône-Alpes par son président, Laurent Wauquiez. 

    En dehors de toute considération de politique politicienne, ou de toute prise de parti, ce geste nous paraît mériter un double bravo. 

    D'abord parce que Laurent Wauquiez « a osé » : oui, il a osé braver le politiquement correct de tous ceux qui hurlent contre les crèches, alors qu'ils n'hésiteront jamais à partager avec les musulmans le repas de rupture du jeûne, ou à leur souhaiter un « bon ramadan » ! Les adeptes de la Nouvelle Religion Républicaine s'étranglent dès qu'on dit « crèche », et bien sûr plus encore quand on en installe une, alors qu'ils ouvrent toutes grandes les portes à l'Islam : eh, bien ! qu'ils s'étranglent, en admirant cette crèche dans un Hôtel de Région ! Nous, nous voulons des crèches partout, parce que « nous sommes un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. Qu’on ne se raconte pas d’histoires... » comme le disait fort justement de Gaulle.
     
    Ensuite parce que, ce faisant, Laurent Wauquiez montre qu'il a bien compris une chose, finalement, fort simple, mais qui échappe à nos beaux esprits : « ...ne devient culturel que ce qui est entré dans les mœurs par la force de l'habitude. Le culturel c'est le cultuel... avec, en plus, l’R.… du temps ! Il n'y a donc au fond pas de différence entre notre tradition religieuse et notre culture... Ne nous laissons pas enfermer par une laïcité qui ne cherche qu'à nous étouffer. » (Dominique de Longeaux, Courrier des lecteurs de Famille chrétienne n° 2029) 
  • Joyeux Noël !

    Budapest à Noël

     

    Superbe ! 

    Marché de Noël filmé à Budapest.  

    Pour celles et ceux qui, croyant au Ciel ou n'y croyant pas, aiment les gens de cœur. Et aiment les chœurs  … 

    Ce flash-mob* à été filmé à Budapest … plus exactement devant la basilique Saint-Etienne de Pest.

    À l’initiative des Franciscains, des centaines d’instrumentistes et de chanteurs se sont réunis… pour attirer l’attention sur les chrétiens persécutés dans le monde et chanter leur foi.

    Le résultat est émouvant et les sous-titres sont en français.   

    * Flash mob [Wikipédia] 

     

    4' 30'' Et c'est magnifique !

    Cliquez pour regarder en plein écran !

  • Culture • Loisirs • Traditions ...

  • Civilisation • Une Nation sans héros ne peut pas survivre

                 

     Par Marc Rousset

     « Ainsi périrent plusieurs civilisations du passé, lorsque leurs défenseurs naturels renoncèrent à la lutte et à l’effort. Ce ne fut jamais l’abaissement de l’intelligence qui causa la ruine des peuples, mais celui de leur caractère »

    G. Le Bon, Psychologie du Socialisme-, Paris - Alcan, 1899 

    « La force de la Cité n’est pas dans ses remparts ni dans ses vaisseaux, mais dans le caractère de ses hommes »

    Thucydide 

    464995803.jpgAu début du XXI° siècle dans les sociétés occidentales, les héros sont une race  en voie de disparition. Nous vivons l’époque du remplacement du militaire par l’humanitaire, du héros par la victime, de la conviction par la compassion, du courage par l’art de plaire, de la virilité par la féminité.

    Le chroniqueur médiéval italien, Giovanni Villani, écrivait déjà : « L’Empire romain entra dans sa décadence quand, comme une ruine, le nom de César tomba sur la Cité » précisant encore : « La Cour impériale accueillait les hommes vils au lieu des forts, les flatteurs au lieu des hommes d’action, et le passage des gouvernements aux mains des plus mauvais entraîna peu à peu la ruine de l’Empire »

    Si l’intérêt personnel individualiste est le seul fondement du pacte social, on ne voit pas ce qui interdirait à chacun d’en profiter au mieux de ses intérêts et de ses appétits, de se servir au lieu de servir. Cela d’autant plus que le discours de la société marchande, par le truchement de la publicité, fait à chacun l’obligation de jouir, plus exactement de n’exister que pour jouir. 

    La fin de l’exemple du courage et de l’héroïsme dans l’enseignement de l’histoire 

    L’homme européen ne peut vivre sans mythes et se contenter d’une forme de pensée technicienne, aride, froide, sèche.  Les héros des anciens livres d’histoire représentaient des « surmoi » propres à éveiller le courage. Au moins jusqu’à 1963, ils formèrent en France des hommes d’une vaillance très supérieure à la mollesse de nos contemporains, nonobstant l ‘appât du gain. A partir de cette date, les réformes successives de l’enseignement de l’histoire  ont chassé les figures chevaleresques. La Nation France est démâtée, emportée dans la dérive des continents par «  l’histoire connectée » qui étudie les interactions et les interdépendances. On n’enseigne plus que la Révolution française, version les droits de l’homme oublieux du citoyen, et la Shoah ! Le patriotisme est devenu ringard ; l’histoire est remplacée par la morale. L’erreur est de tout démythifier  dans un monde froid, aseptisé, hors-sol, pacifiste, technologique et numérique.

    Les Français se souviennent de la façon dont la III° République  tenta de façonner une conscience républicaine, laïque, égalitariste en droits. Elle le fit « en racontant des histoires » aux enfants du peuple. Le manuel, partout le même en France et dans les colonies, de l’école primaire  présentait une trentaine d’images  fortement « marquées » idéologiquement et accompagnées d’un court récit qui méritait pleinement le qualificatif de « mythique ». De « Nos ancêtres les Gaulois » au  « regard fixé sur la ligne bleue des Vosges », en passant par Bouvines, le panache blanc d’Henri IV, la prise de la Bastille….tout concourait à présenter l’image idéale, quasi divine, de la Nation jacobine. Dans une école sans épopée, la disparition de Bayard appelle bien au contraire  le triomphe des terroristes et des loubards. 

    La fin du dépassement de soi, d’un idéal  et de l’esprit de sacrifice 

    La plupart des Occidentaux n’ont pas vraiment de conscience nationale :  Peu importe ce qui se passe dans mon pays tant que ma vie personnelle n’est pas affectée. 

     « Toute collectivité sans cohésion sacrificielle, si efficace qu’en soit l’organisation, n’est qu’un agrégat sans volonté commune, anonyme et sans responsabilité »

    L’Académicien et poète français Pierre Emmanuel (1916-1984)

    L’homme ne peut accepter de donner sa vie que pour sa famille, une collectivité, une nation, une culture, une civilisation, une foi, une croyance, un idéal… On ne meurt pas pour des sociétés individualistes et matérialistes qui n’ont rien d’autre à offrir à leur jeunesse que le sexe et l’argent. L’histoire apprend que riches ou pas, puissants ou pas, orgueilleux ou pas, les nations, les empires et les civilisations disparaissent inévitablement sous les coups de bien moins puissants, bien moins armés, mais animés de la foi dans leur projet, fut-il- criminel. Avec un idéal et la foi chevillée au corps  des hommes décidés  peuvent déstabiliser et  renverser  un Etat, un Royaume, un Empire ! 

    Courage et héroïsme : la véritable richesse d’un pays 

    Les jeunes de 20 ans qui offrent leur vie quand la République le leur demande, méritent reconnaissance, respect et considération, même s’ils ne font pas fortune! Ces  jeunes constituent la plus précieuse des richesses de la Nation, car elle est  faite d’humanité, d’idéal, de dépassement de soi, et surtout  de chair et de sang ! 

    Aucune machine ne pourra jamais faire le métier de soldat. Les hommes sont condamnés à rester l’instrument premier du combat. Mais en trouvera-t-on encore longtemps pour porter les armes ? Rien n’est moins sûr si la France continue d’ignorer l’histoire de ses héros. Une société « fabrique » des défenseurs en les honorant, en leur offrant une place et une reconnaissance particulière pour leurs mérites, leur utilité, leur esprit de sacrifice. Elle suscite alors des vocations de volontaires qui feront le choix du métier des armes malgré des contraintes exorbitantes. Le risque pour la France de ne plus en trouver parmi ses fils, si l’on songe à la fin de l’Empire romain, n’est pas nul. 

    Les sociétés hédonistes matérialistes et d’argent considèrent les soldats-héros comme des Idiots utiles  

    Une démocratie ne peut durer si elle devient un amas d’individus égoïstes qui souhaite être défendu par un corps militaire digne et loyal, dont l’efficience et la fidélité reposent sur le sens du devoir et du sacrifice. On exploiterait alors les nobles sentiments et l’impécuniosité des militaires pour préserver le confort d’une masse de riches égoïstes sans idéal. Sans un minimum d’élévation morale partagée, tout héros mort pour la patrie ressemblerait à un idiot qui se serait fait escroquer. Nos démocraties européennes décadentes actuelles, c’est à peu près cela !

    Qui dit héros, dit gloire et modèle à imiter, dit multiplicateur d’énergies, dit capacité à se battre, à vaincre la peur, à s’imposer. En rendant un culte au héros, on favorise la cohésion et les chances de survie de la cité .

    Qui dit victime, dit mise en cause, culpabilité et judiciarisation à outrance, dit aussi atrophie des énergies, des volontés et des intelligences, dit enfin méfiance et incapacité à se battre. Endosser le statut de victime pour des soldats morts en opérations, c’est prendre le risque à terme, de ne plus trouver quiconque pour exercer correctement ce métier.

    Le service de la cité dans sa forme la plus exigeante qui est celle du métier des armes, mérite, non pas une émotion compassionnelle, ostentatoire et fugitive, mais une véritable, sincère, durable   et profonde reconnaissance empreinte de dignité et de respect. Autrement dit, doivent accéder au statut de héros, ceux qui, bravant la mort, ont fait honneur à leur pays.

    Selon Henri Hude, directeur du cours d’éthique à Saint-Cyr : « Sans un minimum d’élévation morale partagée, tout héros mort pour la Patrie ressemble à un idiot qui se serait fait escroquer ». L’esprit héroïque holiste de sacrifice du citoyen au service de l’hédonisme individualiste du consommateur relève de la quadrature du cercle et n’a donc aucune chance de perdurer à terme.   

    Marc Rousset 

    Ancien Directeur Général, Economiste, Géopoliticien, Ecrivain, Prix de l’Académie des Sciences Morales et Politiques

    Auteur de « Adieu l’argent-roi ! Place aux héros européens ! Critique de la Civilisation de l’argent et Apologie de l’héroïsme « 500 pages - Editions Godefroy de Bouillon-2016. 

  • Société • Les prix 2016 de la Carpette anglaise ont été attribués ...

     

    Les distinctions attribuées le sont en termes brefs, ironiques et savoureux d'une redoutable efficacité. Les lecteurs de Lafautearousseau apprécieront les choix 2016.  LFAR

     

    L’académie de la Carpette anglaise* s’est réunie le 16 décembre 2016. Le jury, présidé par Philippe de Saint Robert, était composé de représentants du monde associatif** et littéraire.

    Au premier tour de scrutin, par huit voix sur treize, la Carpette anglaise 2016 a élu Mme Anne-Florence Schmitt, directrice de la rédaction de Madame Figaro pour l’abus constant d’anglicismes et d’anglais de pacotille, dans cette revue destinée à un large public féminin.

    La Carpette anglaise 2016 à titre étranger*** a été attribuée, à l’unanimité, à L’ENS Ulm qui développe des filières d’enseignement uniquement en anglais en se prétendant être une école internationale.

    L’académie félicite par ailleurs M. Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, pour avoir exclu l’anglais de la communication européenne depuis le Brexit.

    Hervé Bourges, Paul-Marie Coûteaux, Anne Cublier, Benoît Duteurtre, Yves Frémion, Dominique Noguez et Marie Treps sont membres de cette académie. 

     

    * La Carpette anglaise, prix d’indignité civique, est attribué à un membre des « élites françaises » qui s’est particulièrement distingué par son acharnement à promouvoir la domination de l’anglo-américain en France au détriment de la langue française.

    ** Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française (Asselaf), Avenir de la langue française (ALF), Cercle littéraire des écrivains cheminots (CLEC), Courriel (Collectif unitaire républicain pour la résistance, l'initiative et l'émancipation linguistique), Défense de la langue française (DLF) et Le Droit de comprendre (DDC).

    *** Le prix spécial à titre étranger est attribué à un membre de la nomenklatura européenne ou internationale, pour sa contribution servile à la propagation de la langue anglaise.

    Contact : Marc Favre d’Échallens, secrétaire de l’académie de la Carpette anglaise. Courriel : parlerfranc@aol.com

    Académie de la Carpette anglaise, chez Le Droit de Comprendre, 34 bis, rue de Picpus, 75012 Paris.

  • Histoire & Actualité • Vivre-ensemble … ou laisser mourir ?

    Le pont El-Kantara à Constantine construit en 1860, photochrome datant de 1899

    Par Pierre FORTIN

    Depuis plus de 50 ans maintenant, la France a décidé de mettre fin à l’Algérie Française, clôturant ainsi de manière brutale et désordonnée, 130 ans d’une cohabitation qui avait commencé par une conquête militaire. Et depuis bientôt 35 ans, la France à son tour envahie, tente désormais de créer une société multiculturelle et multiconfessionnelle.

    « Flux et reflux » nous dit-on, pour décrire ces migrations circum-méditérannée. Mais voilà, la comparaison s’arrête là, car entre les deux « Vivrensemble » (1), entre celui qui n’existe toujours pas et celui qui n’existe déjà plus, il y a toute l’épaisseur du dogme, s’opposant au fin constat de la nécessité.

    Quand des peuples ou des ethnies différentes cohabitent nécessairement sur un même territoire, quand cette nécessité est imposée à tous par les mêmes lois, les mêmes objectifs, les mêmes adversités naturelles mais aussi les mêmes avantages médicaux, éducatifs et sociaux, quand ces peuples partagent la même nationalité et par voie de conséquence, la même souveraineté, alors on peut parler de vivre ensemble. Même s’ils ne partageaient pas la même identité, et même si leurs représentants respectifs ne se voyaient pas attribuer la même citoyenneté (2) …on ne peut certes pas parler d’un seul peuple, mais de communauté nationale, oui.

    Mais quand il s’agit de forcer le mélange, quand la citoyenneté unique est fantasmée plus que réalisée, quand la quête de mixité sociale dissimule en réalité le diktat du métissage ethnique, bref quand l’idéologie cherche à s’imposer sur le réel, alors on peut dire que le « Vivrensemble » est convoqué mais jamais effectif.

    Quand la frange la plus radicale d’une de ces communautés organise le ressentiment envers les juifs, les apostats et les mécréants, alors on peut dire qu’il n’existe pas de communauté nationale unique mais des communautés, qui hélas, s’affrontent.

    Au souhait d’une société multiculturelle succède souvent la réalité d’une société multi-conflictuelle. Dans le cas de l’Algérie Française, l’affaire fût réglée de facto par la suprématie militaire d’une de ces communautés : les Chrétiens qui furent les colons mais aussi les bâtisseurs de l’Algérie. Dans le cas de la France Algérienne, le refus d’exercice de tout leadership (la fameuse repentance postcoloniale) ne permet plus d’échapper aux conflits devenus meurtriers en 2014, 2015, 2016, …Dès lors, le « Vivrensemble » socialiste a échoué.

    Et pourtant …

    Il aurait suffi d’écouter les Pieds Noirs au lieu de leur intimer de se taire ou d’aller se réadapter ailleurs. Il aurait suffi aux hommes d’état français, de concevoir un peu d’humilité envers ceux qui, auparavant, étaient venu les aider à repousser l’envahisseur nazi, après avoir participé pendant cinq à six générations à protéger leurs côtes méditerranéennes !

    Au contraire de cela, les politiciens français, renouant avec le pacifisme d’opérette qui avait été le leur à chaque fin d’entre-deux guerres (c'est-à-dire juste avant que d’appeler à l’aide la moitié de la Terre), devenus amnésiques et gaullo-communistes, crurent bon de trahir le mandat de la France et ses ressortissants d’Algérie.

    Mais au-delà de l’idéologie, comment expliquer l’hystérie anti-Algérie Française, comment expliquer la fusillade de la rue d’Isly ou même les porteurs de valise autrement que par un énorme sentiment de … jalousie, savamment dissimulé derrière un ralliement pseudo-humaniste à la décolonisation ?

    Jalousie oui, le mot n’est pas exagéré même s’il est tabou, jalousie bien sûr puisqu’eux, ils avaient réussi …

    A assainir la Méditerranée de ses pirates, ils avaient réussi,

    A régenter les barbares d’Afrique du Nord, ils avaient réussi.

    Mandatés par deux royautés, un empire et trois républiques,

    Pour coloniser les territoires barbaresques du Nord de l’Afrique,

    De Dunkerque à Tamanrasset, ils avaient réussi,

    De Tlemcen jusqu’à Annaba, ils avaient réussi.

    Ils avaient même réussi à sauvegarder les populations indigènes,

    A l’inverse des colons européens envers les Indiens d’Amérique,

    Et Ils n’eurent même pas l’idée, ni ne se donnèrent la peine

    D’affamer et réduire les paysans comme le firent les soviétiques !

    Les indigènes les appelaient les Pieds Noirs mais eux s’appelleront les « Européens », Des souliers des soldats de Charles X aux nationalités les plus diverses parmi ces ‘migrants’ qui vinrent ensuite, il n’y avait pourtant pas beaucoup de liens.

    Les autochtones retinrent les attributs militaires de leurs envahisseurs tandis que ces derniers se définiraient eux-mêmes par leur … diversité !

    Et malgré cette diversité européenne, augmentée des Juifs et des Musulmans, malgré ce constat émaillé de réussites, la colonisation de l’Algérie fut médiatiquement transformée en une accablante « occupation », vous savez, celle qui nous rappelle les heures les plus sombres… mais vous connaissez probablement la suite de cette chanson.

    Quand à cet inique concert, se mêlèrent ensuite les voix des dirigeants américains et soviétiques, on aurait dû comprendre qu’ils chantaient là le Requiem de leurs propres utopies d’harmonie universelle.

    Il fallait donc faire taire et réprimander ces Français d’Algérie, tout d’abord en leur faisant croire qu’on les avait compris mais aussi en encourageant toutes les factions et tous les coups bas, fomentés depuis l’étranger. Il fallait donc ensuite mettre à la mer ces Français, car ils avaient réussi. Ils avaient réussi le vivre-ensemble jusqu’à en être capable de mourir ensemble – les plaques de marbre ou de granit qui fleurissent sur la route du Monte-Cassino jusqu’à Berlin sont là pour le prouver.

    Car « L’œuvre civilisatrice de la France en Algérie », chère à Ferry, à Hugo, à Blum, à Jouhaux et à Lyautey passera aussi par l’éducation à la souveraineté nationale, qui fût gagnée au coude à coude, fusil en mains, et cela malgré les différences.

    Au lieu de tout cela, la civilisation européenne se montre actuellement totalement incapable d’organiser un véritable vivre-ensemble, non-dictatorial s’entend (3).

    Au contraire, elle paraît maintenant se résigner à se laisser envahir et finalement, à se laisser mourir.   

    1. Définitions du « Vivrensemble » :

    Définition 1 : Cohabitation harmonieuse sur un même territoire de peuples et d’ethnies différentes [wiktionary.org]

    Définition 2 : L’identité heureuse, comme promotion du « Vivrensemble » est une reprise des ‘très canadiens’ « accommodements raisonnables », revisités par [Alain Juppé] (4)

    Définition 3 : fantasme de la gauche remplaciste et pseudo-humaniste, lui permettant en réalité d’induire chez l’indigène la culpabilité de l’échec de ce « Vivrensemble », et aussi afin d’assurer la promotion du Grand Remplacement (sans jamais nommer celui-ci bien sûr !) [Renaud Camus] (5)

    2. « Les voies incertaines de la Repentance » de J.P.BRUN, page 54

    « 14 juillet 1865 : Par Senatus consulte , possibilité est offerte à tout indigène d’Algérie d’accéder à la pleine citoyenneté à la condition d’accepter que lui soit appliqué, comme à tout citoyen français, l’ensemble des dispositions de la législation nationale […] Les responsables religieux musulmans interdiront cette démarche en l’assimilant à une apostasie »

    3. Le « vivre-ensemble » : un remède de bisounours contre le terrorisme, mais une intention totalitaire, par Michel Geoffroy - http://www.polemia.com/le-vivre-ensemble-un-remede-de-bisounours-contre-le-terrorisme-mais-une-intentiontotalitaire/

    4. Juppé, le bienheureux qui voulait faire entre le loup dans la bergerie, par Véronique Bouzou  - http://www.bvoltaire.fr/veroniquebouzou/juppe-bienheureux-voulait-faire-entrer-loup-bergerie,179979

    5. Le Journal de Renaud Camus - http://www.bvoltaire.fr/renaudcamus/le-journal-de-renaud-camus-mercredi-24-juillet-2013,31658

    [Merci à LUC de sa transmission de ce texte] 

  • Cinéma • Eastwood : y a-t-il un magicien dans l’avion? Sully, du jamais vu au cinéma

     

    Par Olivier Prévôt

    Une excellente critique sur Sully - qui semble être déjà un film culte - que nous avons aimée [Causeur 9.12]. Les cinéphiles apprécieront, donneront leur avis, s'il y a lieu ...  LFAR

     

    Il n’est guère besoin de vanter le cinéma de Clint Eastwood. Une fois de plus, la critique se partagera entre les enthousiastes – qui nous donneront du « Le meilleur Clint Eastwood » (en général, depuis le précédent) – et les fines bouches qui avoueront avec une gourmandise entortillée « avoir un tout petit peu moins aimé celui-là ». De toute manière, nous irons tous voir Sully.

    Du jeu des acteurs – Tom Hanks et Aaron Eckhart – aux effets spéciaux qui rendent incroyablement « vrai » l’accident de l’avion US Airways et son amerrissage sur le fleuve Hudson en 2009, tout est parfait. J’ajouterai qu’après certaines scènes, on se demande comment on ne se retrouve pas aussi trempé que l’un des 155 passagers…

    On me dira que la véritable histoire de Sully est ailleurs – dans cette sorte de procès intenté contre les pilotes, à qui l’on reproche de ne pas avoir tenté de rejoindre l’aéroport et de sauver… l’avion. Valeurs humaines vs. gros sous. Soit, le film peut être lu ainsi : une parabole politico-sociale. La dimension de l’entertainment (la reconstitution du crash, comme si vous y étiez) introduirait une réflexion politique. Sauf que le crash n’introduit rien : il revient en boucle et sous différentes formes (rêves, récit, simulations…). Le crash est le propos du film : dans sa lutte pour la vie, nécessairement solitaire, l’homme demeure un animal social, responsable des et devant les autres.

     

    On n’a rien inventé depuis les débuts du cinéma. Tout a été dit depuis La Sortie des usines Lumière (le cinéma témoin de la réalité sociale), L’Arrivée d’un train en gare de La Ciotat (le cinéma comme expérience spectaculaire) et Le Voyage dans la Lune de Georges Méliès (le cinéma comme fantaisie et artifice). Tous les films sont une combinaison de ces trois éléments : A + B = C. Tous sauf Sully, où A = B = C. C’est comme si L’Arrivée d’un train en gare de La Ciotat devenait un propos sur la vie des cheminots. Et ça, pareil tour de magie cinématographique, on ne l’avait jamais vu. 

    Sully, de Clint Eastwood, en salles. 

    Olivier Prévôt
    anime le site et la revue L'Esprit de Narvik

  • Noël tragique

     

    par Hilaire de Crémiers

     

    2771589182.jpgBerlin est en deuil. Un lourd camion pris en main par un djihadiste a semé la mort le 19 décembre dernier dans le plus fameux marché de Noël de la ville. Un attentat islamiste qui est en lui-même un signe évident, signé Daech, revendiqué comme tel.

    Oui, l’acte est conçu, voulu en lui-même. Comme en France, à Nice, le jour du 14 juillet. Comme toutes les fois précédentes. Les circonlocutions ne servent plus à rien. L’ennemi est connu. Il fait la guerre comme il l’a toujours faite, y compris et surtout sur ses propres territoires – les pauvres gens, du Proche-Orient au Maghreb et au Sahel, en savent quelque chose – par la terreur, l’arme des faibles qui jouent aux forts.

    L’ambassadeur de Russie à Ankara, Andreï Karlov, le même jour a été assassiné à bout portant au cri de « Allahou Akbar » et « N’oubliez pas Alep ». L’assassinat est pareillement signé. En dépit des discours larmoyants et lénifiants des Occidentaux, la Russie menait la guerre où il fallait pour liquider une poche terroriste et assainir le nord-ouest de la Syrie. Toutes les composantes de l’islamisme terroriste représentent le même danger, d’Al Qaida, al-Nosra, Fatah al-Cham et autres à Daech.

    Elles pratiquent, toutes, la même stratégie de l’enfermement des civils dans leurs bastions. Partout les mêmes tactiques en Asie comme en Afrique : l’utilisation des gosses comme bombes vivantes, des femmes comme esclaves sexuelles ou comme instruments guerriers et des populations tantôt comme boucliers, tantôt comme champs de batailles. Il en est et sera à Mossoul, bientôt à Idlib, comme à Alep. Refuser de voir la réalité comme le font bureaucrates et politiciens de nos prétendues diplomaties et gouvernances européennes, c’est être complice actif de ces « salopards ».

    D’où les réactions. Comment ne pas être lassé, exaspéré par les commentaires indéfinis de nos commentateurs patentés aux ordres de la gouvernance officielle de la mondialisation heureuse ? Ils auront beau dire ce qu’ils veulent de Poutine, les Russes préfèreront pour leur part Poutine qui, du moins, est un chef d’État qui sait ce qu’il doit et veut faire.

    Et la même chose pour Trump : l’homme a su se choisir une équipe de fortes personnalités, hommes d’entreprise, de combat, de conviction, généraux éprouvés au feu de la guerre ; l’Amérique se sent à nouveau elle-même, grande et déterminée, comme le proclamait le slogan de campagne du nouveau président.

    Les peuples européens frémissent : ils en ont assez des gnomes qui leur dictent leur loi. Qu’est-ce que Juncker et sa commission de grands benêts qui n’ont de ruse que pour leur carrière ? Loin de faire l’Europe, ces bureaucrates et technocrates l’ont détruite, en la saccageant à l’intérieur et en l’ouvrant, désarmée, à tous les vents financiers, à toutes les compétitions sauvages et à tous les flux migratoires.

    L’Angleterre s’en est retirée pour se sauver. La Pologne qui renoue avec son passé et qui s’est publiquement et en foule vouée, le 19 décembre, au Christ-Roi (personne n’en a parlé !), ne se laissera pas anéantir. La Hongrie a décidé d’être elle-même.

    Il s’en est fallu de peu que l’Autriche reprenne son destin en main. Demain, les Pays-Bas ? Et les pays du Sud minés d’absurde démocratie qui littéralement les tue ? Et, peut-être, l’Allemagne ?

    Et la France ? Elle qui a subi déjà tant d’attentats ? Et qui est visée plus particulièrement ? Alors que tout la fragilise : une économie en berne, une agriculture sinistrée, une industrie en grave déclin, des finances publiques grevées de dettes insupportables, un système de santé au bord de la faillite, une immigration incontrôlable, des territoires hors la loi. Eh bien, ses politiciens en sont à jouer comme des gosses à celui qui aura la place, à ceux qui auront les places. Spectacle ridicule dont les honnêtes gens ne peuvent être que dégoûtés.

    Que nous réserve 2017 ? Ceux qui ont le sens de la patrie, savent bien qu’au-delà des jeux stériles et des oppositions vaines, la France n’a d’avenir comme toute nation qui se respecte, que si elle retrouve son esprit. Un Français sait quel il est ? Noël ne peut que le lui rappeler. 

    Politique magazine

  • Face à l'horreur qui se répète...

     

    Par Jean-Philippe Chauvin

     

    1345578492.2.jpgLe temps de Noël est ordinairement un temps de joie et de partage, mais le voilà aujourd'hui endeuillé par l'attentat survenu à Berlin et visant, explicitement, l'un des symboles même de notre civilisation : de la chaleur d'une étable et d'une famille aimante est née une certaine manière d'aborder le monde et ses périls, plutôt fondée sur l'amour et le don que sur ce que notre société de consommation en a fait désormais, entre envie et gaspillage. 

    La photo de ce grand sapin décoré couché près du camion dévastateur marquera peut-être les esprits et les couvertures de la presse saignent aujourd'hui de titres affligés et horrifiés. Au café, les habitués du matin soupirent, résignés « en attendant le prochain » : une nouvelle habitude, mâtinée de mépris et, presque, d'indifférence devant l'horreur à répétition, est en train de s'installer, signe révélateur d'une ambiance désormais pleine de plomb, de cendres et de larmes... 

    main%20ensanglante.jpgIl y aura encore des milliers de bougies allumées qui, sans forcément qu'on le sache, nous rattachent à une tradition ancienne et d'origine fort peu laïque ; il y aura ces dessins d'enfants en mémoire du petit camarade, d'un frère ou d'une mère, de toutes ces victimes venues fêter Noël et reparties sur un brancard ou, pire, dans un linceul ; il y aura ces discours émus et un peu fatigués des ministres et des diplomates, ces hommages venus de partout ; il y aura surtout ce chagrin qui, désormais, minera des familles entières... 

    Pourtant, au-delà du deuil, il faudra bien poser la question politique de la résistance des Etats et des sociétés face aux poussées d'un fanatisme qui se nourrit aussi des vices de cette société de consommation qui croit vider le Ciel et les esprits en remplissant les poches et en gavant les estomacs. Le souvenir des années trente est souvent évoqué, mais il est rarement étudié et compris, et Cassandre est toujours, hier comme aujourd'hui, moquée et parfois diffamée... 

    Face à la terreur nouvelle portée par les fanatiques contemporains et qui nous frappe ainsi que nos voisins (hier les Belges, aujourd’hui les Allemands), sans doute faut-il renforcer la puissance de l'Etat, non pour seulement surveiller ou punir, mais pour prévenir et agir contre les causes mêmes de l'horreur : cela nécessite aussi, pour notre pays, un Etat qui soit « mémoire et durée », et qui dispose de ce temps long qui permette de soigner cette maladie qui, elle, ne suit pas le calendrier électoral... 

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • Les travailleurs d'ECOPLA veulent sauver leur entreprise !

     

    Nous ne savons rien du sérieux et de la solidité du dossier de SCOP produit par les salariés d'ECOPLA. On peut même en douter si la CGT y est mêlée. Et les Tribunaux de Commerce ne sont pas, en principe, des assassins. Souvent tout au contraire. Mais sur l'impéritie de l'Etat en matière de défense des intérêts économiques français ; sur la financiarisation destructrice de notre appareil de production ; sur le sort néfaste qui en résulte pour les salariés et, plus encore, pour la nation toute entière, nous n'avons pas de doute. A l'instar du grain de sel qui suit.  LFAR  

     

    Mur-bleu gds.jpgNous avons récemment parlé de la défaillance du Système, du Pays légal, des Pouvoirs publics - du moins au plus haut niveau - dans le dépeçage aberrant de notre tissu économique•, que les responsables de notre semble-Etat laissent faire, dans la plus parfaite inconscience ...

    Que dire de plus, aujourd'hui, devant cette lamentable « affaire » des salariés d'ECOPLA, prêts à reprendre leur entreprise, à qui les banques et les élus locaux apportent leur appui, mais que le Tribunal de commerce assassine en livrant, il n'y a pas d'autre mot, leur outil industriel à des étrangers qui n'ont qu'une hâte : prendre les machines et le savoir-faire, et déguerpir chez eux. Et tant pis pour la France et pour ses salariés, qui sont traités comme du bétail et semblent ne compter pour rien. 

    C'est une honte et un scandale. Qu'au moins soit rendue publique la solidarité des royalistes avec ces travailleurs courageux, injustement et follement sacrifiés...  

    RAPPEL DES FAITS

    Les salariés d'Ecopla ont d'abord appris que leur dossier « SCOP » (Société Coopérative et Participative : les salariés rachètent leur usine, et en deviennent les gestionnaires) n'était pas retenu ; puis, que le Tribunal de commerce leur a préféré leur ancien concurrent italien, un groupe qui ne compte pas reprendre de postes ni même les bâtiments, mais uniquement les machines et le savoir-faire.  « Nous pouvions reprendre 25 personnes tout de suite » explique Karine Salaün, l'une des porteurs du projet, « et nous avions misé sur 66 emplois dans 5 ans... C'était un projet créateur d'emplois, un projet industriel dans la vallée du Grésivaudan... Cela représentait aussi d'autres emplois, on sait que pour un poste il y en a 3 induits... ».

    Le projet de SCOP est soutenu par des députés locaux dont Pierre Ribeaud (PS), l'Union Régionale des Scop, la Communauté de Communes, la Préfecture et plusieurs banques. 

    LA PAGE DE FR3 DU 21 DECEMBRE

    Le collectif Ecopla Scop bloque toujours l'entrée de l'usine

    Ce mercredi 21 décembre, les ex-salariés d'Ecopla ont refusé de laisser entrer dans l'usine un camion du repreneur italien CUKI COFRESCO. Alertés la veille par la présence sur place d'un premier camion, ils craignent un déménagement « furtif » des machines.

    Depuis le 20 décembre au matin, le collectif Ecopla Scop et ceux qui le soutiennent se relaient devant l'usine de Saint-Vincent-de-Mercuze pour s'assurer qu'aucun camion n'entre ou ne sorte du site, de peur que l'outil de travail soit démantelé, et le fichier client pillé.

    Ce mercredi, malgré la demande des forces de l'ordre et d'un huissier venu constater le blocage, ils n'ont pas bougé, empêchant un camion de pénétrer dans l'enceinte de l'usine.

    Le collectif s'est organisé pour qu'une trentaine de personnes se relaient en permanence sur place, et a alerté les élus locaux.

    Le maire de Grenoble les a assurés de son soutien dans un communiqué : « Je soutiens le combat des ECOPLA pour la sauvegarde de leur outil de travail. Les ECOPLA sont le symbole d’une financiarisation folle qui détruit notre tissu industriel. Cette entreprise doit être sauvée d’une mise à bas organisée par des repreneurs qui n’ont que faire de la sauvegarde du savoir-faire industriel unique de notre région.» 

    Une délégation devrait tenter de rencontrer le président de la République en visite à Chambéry le jeudi 22 décembre. 

    Le vrai problème d'Alstom ? La faiblesse de notre « puissance publique », de la classe politique, du Système...