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Livres • PIERRE BOUTANG, MODE D'EMPLOI
L'oeuvre de Pierre Boutang est un continent dont les falaises abruptes paraissent plonger droit dans les profondeurs de l'océan. Une voie d'accès possible — la plus pénétrante, peut-être — est de le suivre sur les chemins escarpés de sa vie. C'est ce que nous propose Stéphane Giocanti. Dont il est fait ici une remarquable analyse*.
Par Christian Tarente
« Vous parlez comme un livre ! » lançait un jour Boutang, moqueur, à un jeune fanfaron. Mieux qu'à nul autre, c'est pourtant à lui-même que cette boutade pourrait s'appliquer à la lettre : il parlait comme il écrivait, d'un même rythme, sans rupture ni rature. L'habitait une sorte de densité permanente, que seuls désarmaient, à certains moments, l'humour ou l'émotion. Ce poids spécifique, propre à sa nature même, issu de quelque grâce inexpliquée, n'est évidemment pas pour rien dans le sentiment répandu que son oeuvre est d'un accès difficile. Aussi est-ce souvent par certains aspects particuliers de son travail, notamment la critique littéraire (Les Abeilles de Delphes, La Source sacrée, La Fontaine politique), que beaucoup parviennent à l'aborder. Avec le risque d'être tentés d'en rester là, de ne pas oser affronter ses autres grands livres - Ontologie du secret, Apocalypse du désir, Le Purgatoire, ou le Maurras... -, dont la lecture peut prendre l'allure d'une épreuve rebutante, voire dissuasive.
DEUX PERSONNAGES CAPITAUX,
TOUS DEUX PRÉNOMMÉS CHARLES...On ne se risquera pas ici à prétendre que Boutang est plus facile à lire qu'on ne le croit. Entrer dans sa vision des choses et dans son mode de pensée implique indéniablement un effort, une ascèse si l'on veut. Il faut l'admettre d'emblée : ce n'était pas un adepte de la clarté classique, son oeuvre ne s'ordonne pas comme un jardin à la française. Non qu'il ne soit pas lumineux, mais la lumière procède chez lui d'harmoniques complexes qui ne demandent qu'à révéler leurs surprenantes richesses. Il y a quelque chose d'essentiellement musical dans la manière dont sa pensée s'élabore et se déploie. Parfums, couleurs et sons s'y répondent d'une manière qui n'appartient qu'à lui, et qu'il va chercher dans tout ce qui a fait la matière même de sa vie.
Né sous la calamiteuse IIIe République, marqué au fer par la Seconde Guerre mondiale, son itinéraire s'est vu éperonné par l'enchaînement diabolique des événements. Deux personnages capitaux, tous deux prénommés Charles, vont y jouer, à des titres bien différents, un rôle déterminant À 14 ans, le jeune Pierre découvre le bouleversant Corps glorieux de Maurras (reproduit dans le Dossier H « Pierre Boutang »), que son père lui lit les larmes aux yeux. Sans encore bien le comprendre, il découvrait l'inquiétude métaphysique du chef de l'Action française. Dès lors, le discours sur l'amour de Diotime dans Le Banquet de Platon suffira à faire de lui un platonicien à vie. Et décider de son destin de philosophe. Le débat Maurras-Boutang sur Platon et Aristote, dialogue d'une vie, restera au coeur de l'étonnante et indestructible fidélité, « jusqu'au bout de son souffle », de Boutang à son vieux maître. En dépit - et peut-être à cause - de l'antisémitisme d'État, de Vichy, de l'épuration, de la prison, de la vieillesse...
L'autre Charles, ce général qui s'est forgé une légitimité de la manière poignarde que l'on sait, sera pour Boutang, loin de sa vie intime certes, l'occasion de grandes rencontres d'idées et de vives espérances pour le pays, mais aussi (surtout ?) de cruelles déceptions et d'amères frustrations.
C'est sur ce fond de décor que les grandes étapes de sa vie vont s'installer, induisant plus ou moins directement la parution de ses oeuvres. 1947 : journaliste à Aspects de la France ; 1950 : lettre de Maurras lui interdisant le découragement (« Il faut que l'arche franco-catholique soit mise à l'eau face au triomphe du pire et des pires ») ; 1955 : fondation de La Nation française, qui paraîtra chaque semaine pendant douze ans ; 1967 : réintégration à l'Université : il devient professeur de lycée ; 1973: soutenance de thèse portant sur l'ontologie du secret ; 1976: nommé professeur à la Sorbonne, malgré la cabale menée contre lui par Derrida, il y enseignera jusqu'en 1989, marquant de son empreinte toute une génération de jeunes philosophes (Marion, Bruaire, Colosimo, Mattéi,...).
LA VIE MOUVEMENTÉE DE BOUTANG,
VOIE D'ACCÈS À SON OEUVREL'étroite imbrication entre une vie hors du commun et une oeuvre qui ne l'est pas moins forme la substance même de la magistrale biographie que vient de publier Stéphane Giocanti. S'appuyant notamment sur les Cahiers que Boutang a tenus de 1947 à 1997 (des milliers de pages, encore inédites, mais bientôt publiées), il fournit une masse considérable d'informations, des plus simples - notamment les agitations de sa vie personnelle, traitées avec délicatesse - aux plus décisives. Leur grand mérite est de grandement contribuer à éclairer le sens de son oeuvre.
Prenons par exemple Ontologie du secret, son « maître-livre », salué par les plus grands. Simple sujet de thèse ? Non, dit Giocanti, c'est depuis la fin de la guerre qu'il porte en lui un traité de métaphysique tournant autour du « désir de l'origine », et de « l'origine comme fondement du désir » : l'origine absolue, c'est Dieu même, et sa Parole créatrice qui se révèle dans le secret. Au service de sa réflexion, Boutang mobilise des lectures considérables qui touchent à presque toute la culture occidentale : des présocratiques, Platon (le Parménide, qu'il récitait par coeur) et Saint Augustin à Musil et Pound, en passant par tous les grands noms de la philosophie, de Descartes et Kant à Heidegger et Wittgenstein, mais aussi Giambattista Vico (le napolitain de la Scienza nuova, sa grande redécouverte), Dante, Nicolas de Cusa, Shakespeare, Pascal, le cardinal de Retz, Max Scheler, Simone Weil, Freud, Dostoïevski... Pas l'ombre d'une cuistrerie, pourtant : de l'érudition, certes, mais au seul service de ses démonstrations. Sans compter un large appel fait aux rencontres et aux souvenirs personnels.
Comme l'a noté Gabriel Marcel, Ontologie du secret est un périple, une sorte d'Odyssée à la manière, peut-on dire, de James Joyce. D'ailleurs, Boutang s'en souviendra en écrivant Le Purgatoire, ce roman-confession dont Giocanti nous fournit, là encore, et comme il le fait pour l'ensemble de. ses livres, les tenants et aboutissants biographiques.
Avec cet ouvrage, nous disposons désormais de deux outils majeurs d'explicitation de l'oeuvre du Forézien : l'autre est le « Dossier H » publié à L'Âge d'Homme en 2002, sous la direction du même Giocanti et d'Axel Tisserand. Parmi ses contributions, Stéphane Giocanti s'était attaché à explorer le lien entre Boutang et Maurras. Ce lien indéfectible ne cesse de nous interroger. Chez un esprit de cette trempe, la fidélité filiale n'explique pas tout. •
PIERRE BOUTANG, de Stéphane Giocanti, Flammarion, coll. Grandes biographies, 2016, 460 p., 28 euros.
* Politique magazine, mai 2016
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Livres & Actualité • Éric Zemmour : Terrorisme et vieilles recettes
Par Eric Zemmour
Un expert en stratégie dénonce avec pertinence les insuffisances dans la réponse des autorités. Mais son réquisitoire tourne vite à la sérénade bien-pensante. Tel est du moins le point de vue qu'expose Eric Zemmour dans cette excellente recension du livre que publie François Heisbourg. LFAR
Il faut se méfier des experts. Pas seulement pour le style, souvent ampoulé et pédant. Mais leur science, incontestable, dans leur domaine d'excellence, les persuade qu'ils ont la même légitimité sur un terrain plus politique. Ils confondent science et idéologie et croient qu'ils assènent des connaissances alors qu'ils ne font que défendre des convictions.
François Heisbourg n'est pas n'importe qui. Il est conseiller spécial à la Fondation pour la recherche stratégique; préside l'International Institute for Strategic Studies de Londres et le Centre de politique de sécurité de Genève. Il a participé à la rédaction des livres blancs sur la défense pour les trois derniers présidents de la République. Quand il aborde les attentats qui ont ensanglanté Paris en 2015, notre auteur sait de quoi il parle. La raison sans doute pour laquelle il parle aussi de ce qu'il ne veut pas savoir. François Heisbourg n'a pas l'habitude qu'on lui dise non. Il ne s'est visiblement pas remis du refus - par Manuel Valls - de convoquer une commission nationale - à l'exemple des Américains après le 11 septembre 2001 - pour tirer les leçons des attentats. Il a décidé de tenir sa convention nationale à lui tout seul. D'où ce livre.
Son texte est bref, concis, efficace. Découpé sur le modèle des dix commandements, transformés en dix erreurs à éviter. Erreurs dont on a déjà commis la plupart ! Erreurs d'anticipation et de réaction. Il reproche ainsi à Sarkozy la fusion de la DST et des RG, qui a dépouillé notre police de ses informateurs de proximité. Il oublie seulement qu'il est plus facile pour un policier français d'infiltrer un parti politique ou un groupuscule gauchiste qu'une mouvance islamique qui repose sur les liens des fratries et de la religion.
L'assaut à Saint-Denis qui a suivi l'attentat du 13 novembre lui paraît disproportionné. Cela a pourtant tué dans l'œuf un autre massacre prévu.
Et puis notre expert passe de la pratique à la théorie, des actes aux mots. Comment nommer l'ennemi ? Califat ou Daech. Heisbourg félicite Hollande de parler de Daech car « c'est le nom que Daech déteste ». Notre spécialiste ne se demande pas pourquoi on interdirait aux djihadistes - avec un mépris gourmet - l'autoproclamation d'un califat alors que notre propre Histoire regorge d'autoproclamations comme la déclaration d'indépendance américaine ou la République française de 1792. Dans la foulée, Heisbourg comme d'autres glosent sur le concept de « guerre » employé à foison par nos gouvernants. C'est alors que notre expert découvre ce qui est tu ou nié : « Bombarder Raqqa dans le cadre de la guerre contre Daech est une chose, mais quid de Molenbeek ou du « 93 » ? Y faire la guerre au sens militaire du terme - armée contre armée - serait absurde ; mais cela est pourtant implicite dans le discours non métaphorique sur la guerre à Daech puisque les forces que celui-ci lance contre nous sont « de chez nous » et frappent chez nous. La guerre serait donc aussi une guerre civile ? »
Le livre alors change d'âme. Affolé par sa découverte, l'expert se mue en prédicateur. Aucun poncif, aucun lieu commun sur la France des Lumières et des droits de l'homme ne nous seront épargnés. L'esprit du padamalgam règne en maître sur notre maître.
Heisbourg en appelle à l'esprit de la Résistance pour mieux renouer avec les réflexes pacifistes de la politique « d'apaisement » qui menèrent à la collaboration.
La déchéance de nationalité promise aux djihadistes binationaux (à laquelle Hollande a dû renoncer) provoque l'ire de notre auteur. Tous les habituels arguments de la bien-pensance sont ressassés. Il n'est pas venu à l'idée de notre expert que si l'égalité sacro-sainte était bien rompue, c'était au bénéfice des binationaux qui ont deux nationalités. Abondance de biens ne nuit pas. Si une égalité devait être rétablie en ces temps de nécessaire rassemblement national contre l'ennemi, ce serait plutôt par la suppression de la binationalité qui obligerait chacun à choisir : partager le destin français ou pas.
Heisbourg ridiculise l'éventuel rétablissement des frontières parce qu'on peut toujours les passer. Mais alors pourquoi interdire le vol et le meurtre puisqu'on peut toujours transgresser ces lois en volant ou en tuant ?
Il condamne la « dérive » de l'état d'urgence au nom de l'État de droit. Et si c'étaient les dérives laxistes de l'État de droit qui avaient conduit à notre tragique situation ?
Il reprend sans aucune distance l'antienne convenue sur « les discriminations au logement et à l'embauche » qui alimentent le « vivier de Daech ». Il est vrai que les millions de Français « de souche » qui végètent dans le périurbain deviennent tous trafiquants de drogue puis djihadistes, qu'Oussama Ben Laden était miséreux et que les frères Kouachi n'avaient pas bénéficié de tous les généreux bienfaits de la République sociale…
« Ce seront toujours les peaux mates qui appelleront les contrôles d'identité un peu virils, les portes des maisons mal situées qui seront forcées à coups de bélier. » On croit entendre le refrain de la chanson parodique de Coluche : « Misère, misère, pourquoi t'acharnes-tu toujours sur les pauvres gens ? »
Il nous explique avec des accents apocalyptiques que l'échec de Schengen serait un « retour à l'Europe d'avant l'Union européenne et une belle victoire pour les djihadistes qui ne rêvent que de nous voir renier nos valeurs et revenir sur nos réalisations ». On ignorait qu'Oussama Ben Laden avait fait campagne pour le non à Maastricht !
Il refuse de voir que l'Union européenne est un handicap dans la lutte contre nos ennemis puisqu'elle a laminé les souverainetés nationales sans forger une souveraineté européenne.
Mais il est temps de conclure, impérieux et grandiloquent : « L'Histoire jugera durement ceux qui choisiront de persister dans l'incompétence et le contresens. » François Heisbourg a raison : l'Histoire jugera durement ceux qui ont choisi de persister dans l'aveuglément et le déni de réalité… •
Comment perdre la guerre contre le terrorisme. François Heisbourg. Stock. 119p., 15 €.
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Hé oh, la gauche !
Quand Macron annonce qu’il veut sortir du vieux clivage gauche-droite, il ne fait que répéter une très vieille antienne que Bayrou a reprise en son temps. Mais alors il faut aller jusqu’au bout… et renier un régime qui ne vit que de la lutte des partis. Chiche !
La France attend l’homme fort. Les sondages, d’ailleurs, confirment, chez les Français, le dégoût du régime et l’attente d’une solution énergique ; pour certains, elle est même militaire, voire monarchique : un chef, un seul, en qui il soit possible d’avoir confiance et qui remette de l’ordre. Cette aspiration est aussi simple qu’essentielle. Il n’est pas besoin d’être grand clerc ni expert en matières politiques pour comprendre cet appel que lance l’âme française aujourd’hui, comme elle le fit déjà dans le passé, de siècle en siècle, chaque fois que le pays traversait une période d’anarchie, subissait l’invasion, allait de désastre en désastre et ne se reconnaissait pas dans de faux chefs qui profitaient de la situation pour s’emparer du pouvoir et pour en abuser. Oui, il est rassurant de penser que 85 % des Français ne font plus confiance aux hommes politiques, aux partis, aux syndicats, aux médias, en un mot au système ; ce mot que tout le monde comprend et emploie tant il est significatif. Nous n’avons plus d’État, nous n’avons qu’un système.
La république oligarchique
Certes, ces Français qui protestent en leur for intérieur, ne sont jamais entendus ; cependant, ce sont eux qui font marcher la France effectivement, qui font tourner ses usines, ses commerces, son agriculture, qui livrent des produits remarquables à l’exportation dont le gouvernement peut encore se flatter – avions, navires, sous-marins de haute performance –, qui lui donnent une armée, une gendarmerie, une police qui, en dépit des méfiances et des inepties du régime, effectuent leur service au mieux de leur possibilité. Un général Soubelet qui se fait démettre de ses fonctions, est un cas typique. Dans aucune instance officielle ces Français, en tant que tels, ne sont représentés ou ne peuvent faire valoir leurs justes demandes. Politiquement ils n’existent pas. Partis et syndicats se sont emparés de tous les leviers de pouvoir, de la représentation et des organes de décision.
On fait croire au peuple que l’élection est un choix ; c’est évidemment archi-faux ; c’est au mieux un exutoire, on dirait maintenant un défouloir. Et, en ce moment, en Europe comme en Amérique, en Autriche dernièrement, irrités par l’incurie de leurs gouvernants, les peuples s’essayent à récuser les élites officielles. Mais ces réactions sont toujours précaires et nul ne sait où elles mènent vraiment. Le jeu électoral, surtout en France, est tel qu’il n’est en fin de compte réservé qu’aux seuls dignitaires du régime ou à ceux qui y font allégeance. Le Conseil constitutionnel, d’ailleurs, contrairement aux principes démocratiques, vient de valider la réforme électorale qui privilégie les candidats du système. Il est impossible d’en sortir. Des coups de boutoir sans doute et tant mieux, mais, comme l’expérience l’a prouvé à toutes les générations, le régime finit toujours par l’emporter. C’est la seule chose qu’il sache fort bien faire : se défendre.
Quel est donc ce régime qui permet à un Hollande de devenir chef de l’État ? Voilà la vraie question qu’il faut se poser. Quelle est cette moulinette qui transforme les opinions profondes des Français en bouillies électorales dont se nourrissent indéfiniment les partis du système ? Et qui donnent au final une représentation faussée ? Il y a au cœur du problème français une question d’institutions. Chacun le sait fort bien mais personne ne veut le voir ni le dire.
Cependant, le rejet en est si total que les médias en dissimulent la violence. On feint de croire à l’importance de révoltes gauchardes, comme Nuit debout, qui s’essayent à récupérer l’insupportable malaise français, alors que la Manif pour tous, les Veilleurs, toutes les vraies révoltes du pays réel ont été constamment occultées et vilipendées. Alain Finkielkraut a appris à ses dépens la sordide réalité de cette chienlit. On met en scène les moindres revendications catégorielles – en ce moment les intermittents du spectacle, les cheminots – sans même attacher le moindre regard aux usagers des transports qui pâtissent tous les jours ni à ceux qui triment à longueur de journées pour tenter de survivre.
La CGT, entre autres, ne représente plus rien, mais c’est elle qui fait la loi. Elle publie une affiche qui insulte les forces de l’ordre ; le gouvernement ne proteste même pas. L’Unef n’est qu’une misérable officine où se concoctent les carrières des futurs élus de la gauche qui y apprennent tout à la fois et « le baratin » à servir pour réussir dans le système et la manière de rafler les mises, y compris financières ; telle était déjà l’Unef dans les années 60 qui a donné les apparatchiks actuels du parti socialiste, telle elle est encore aujourd’hui. Toute cette engeance qui ne vit que de la société et qui s’est installée au chaud dans de belles places garanties et bien payées, s’adonne au jeu de la révolution permanente, mais qui ne va jamais jusqu’à les remettre en cause eux-mêmes… évidemment ! Il n’est pire conservatisme que celui des stipendiés de la révolution totalitaire !
La fin du régime ?
L’État n’est plus qu’une administration sans âme dont la lourdeur pèse d’un poids accablant sur le pays : 57 % de la richesse produite est accaparée par un monstre qui ne remplit plus les hautes fonctions régaliennes, mais qui se mêle de tout avec des ministères et des secrétariats d’État aux appellations grotesques. Plus aucune autorité ne se dégage des institutions. Le chef de l’État n’est plus rien qu’un sujet de dérision et qui s’imagine encore être quelqu’un ; quand il s’exprime en public, comme dans sa dernière « prestation » télévisée, il est toujours pitoyable, incapable de s’élever à la hauteur de son rang ; on dirait d’un maquignon content de lui et qui discute du bout de gras. Avec toutes les dernières aventures législatives où l’incohérence le dispute à la pitrerie, de la déchéance de nationalité à la loi El Khomri, il devient de plus en plus légitime de se demander à quoi servent les parlementaires quand on sait comment sont fabriquées et votées les lois ?
Chacun ne pense plus qu’à son élection ou sa réélection. Stéphane Le Foll lance au service de son chef de parti son dérisoire « Hé oh la gauche ! ». Valls répand la manne de l’État sur la jeunesse pour acquérir ses voix, RSA et bourses à volonté, puis il saupoudrera de subventions et d’augmentations les catégories que la gauche voudrait récupérer. Déjà on annonce, sur un seul chiffre mensuel, la baisse du chômage. On parle de libéraliser le cannabis. Macron fonde En marche pour se mettre à part et se définir comme au-dessus des partis.
Dans cette atmosphère délétère, on oublie l’état d’urgence qui sera pourtant prolongé ; les forces de l’ordre sont harcelées, moquées, épuisées. Les risques n’ont pas diminué : les attentats, les vagues migratoires que nul au niveau de l’État n’envisage vraiment dans leur ampleur, la crise économique et sociale, peut-être bientôt financière et monétaire. Qui sait ce qui restera de l’Europe dans un mois, dans deux mois ? L’Angleterre ? La Grèce ? L’Allemagne elle-même ? Une question se pose, de plus en plus évidente : la France peut-elle survivre avec un tel régime ? •
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Brexit, la grande peur des eurobéats
par David Desgouilles
La stratégie de la peur est contre-productive.
Pour persuader nos voisins britanniques de rester dans l'Union européenne, médias et politiques du monde entier multiplient menaces et prophéties apocalyptiques. Par le passé, cette stratégie n'a pourtant jamais influencé la vox populi, sinon en sens contraire... C'est ce que David Desgouilles a exposé avec talent et pertinence dans Causeur [29.04]. Nous partageons d'autant plus volontiers son analyse - reprise ici - que, selon nous, avec ou sans Brexit, la Grande Bretagne a toujours été, est et sera toujours de toute façon hors de l'Union Européenne. Quel que soit son vote, le 23 juin prochain. Ce qui ne veut pas dire qu'il sera sans importance ni signification. LFAR
Le Brexit fait peur. Ou on nous fait peur avec le Brexit. Il y a quelques jours, le journal de France 2 nous concoctait un petit reportage comme il en a le secret. On nous annonçait l’Apocalypse au cas où les sujets de Sa Gracieuse Majesté décidaient de quitter l’Union européenne en juin prochain. L’OCDE, le FMI et tous les cabinets de consultants économiques qui ne se trompent jamais – d’ailleurs, tous ces gens avaient prévu la crise financière de 2008 - l’indiquaient avec force : le Brexit serait une catastrophe pour les Britanniques. Chute de la croissance, chômage, sécession de l’Ecosse, marginalisation de la City… La rédaction de France 2 est restée modérée ; elle n’a pas mentionné les invasions de criquets, les rivières de sang, les séismes et l’envahissement par les eaux de toute la surface de la Grande-Bretagne. Nous sommes habitués. En 1992 puis en 2005, alors que nous devions nous prononcer sur le Traité de Maastricht et le TCE, nous mangions de ce genre de reportage matin, midi et soir. Cela ne nous a pas empêchés de maintenir le suspense jusqu’au bout en 1992 et de dire Non massivement en 2005. Ce qui est curieux, c’est que France 2 et les autres tentent de nous convaincre, nous pauvres Français, alors que ce sont les Britanniques qui devront se prononcer. L’habitude, sans doute…
Le week-end dernier, Barack Obama himself est venu faire la leçon à Londres. Voilà que le président américain manifeste son mécontentement devant la tentation du Brexit. Que ses cousins britanniques se le disent ! S’ils quittent l’UE, ils seront désavantagés dans les négociations commerciales du Traité transatlantique. Pourquoi ces menaces ? Les Etats-Unis craignent-ils de perdre leur fameux cheval de Troie au sein de l’Union européenne ? Ou redoutent-ils la dislocation d’un ensemble qu’ils ont toujours couvé tant il leur paraissait docile ? Les menaces ne viennent d’ailleurs pas que de Barack Obama. L’immense Emmanuel Macron les a aussi menacés. Si les Britanniques votaient le Brexit, nous Français laisserions passer tous les migrants en Angleterre, a-t-il juré. Pourtant, le Royaume-Uni n’est pas dans l’Europe de Schengen et c’est le traité bilatéral franco-britannique du Touquet qui établit les règles en la matière. Bien entendu, la France pourrait le dénoncer en mesure de rétorsion mais il s’agirait dans ce cas de représailles que notre gouvernement devrait assumer en tant que telles. Pourquoi faire mine de croire que le Brexit annulerait automatiquement les dispositions d’un traité en rien concerné par une sortie d’un des deux pays de l’UE ?
On se demande si ces rodomontades peuvent avoir une influence réelle sur les électeurs. Si elles n’auraient pas au contraire un effet contre-productif. Car enfin, Les Britanniques n’ont qu’à regarder autour d’eux : la Norvège a beau ne pas appartenir à l’UE, cela en fait-il un pays à mi-chemin entre le Venezuela de Maduro et l’Albanie d’Enver Hoxha ? La Suisse est-elle à ce point isolée que son système bancaire est le moins attractif du monde et la place financière de Zurich, complètement marginale ? La récente renonciation de l’Islande à l’adhésion à l’UE lui a-t-elle causé des dommages économiques ? Les partisans du Brexit ont beau jeu de leur rappeler ces faits incontournables. On explique souvent que les adversaires de l’UE jouent sur les fantasmes. En l’occurrence, à chaque référendum, d’Athènes à Amsterdam et de Paris à Londres, ce sont ses partisans zélés qui usent à l’envi de l’argument de la peur.
Soyons généreux ! Donnons un conseil amical aux défenseurs la sainte construction européenne. Si jamais le Brexit advenait et qu’aucune des prévisions alarmistes ne se réalisait, à l’avenir, changez de tactique en cas de référendum français sur le sujet ! •
David Desgouilles
est blogueur et auteur du roman "Le bruit de la douche" -
Retour sur l'étonnante profession de foi monarchiste de Choderlos de Laclos (1791)
« Je veux une monarchie pour maintenir l'égalité entre les différents départements, pour que la souveraineté nationale ne se divise pas en souveraineté partielle, pour que le plus bel empire d'Europe ne consomme pas ses ressources et n’épuise pas ses forces dans des discussions intéressées, nées de prétentions mesquines et locales ; je veux aussi, et principalement une monarchie, pour que le département de Paris ne devienne pas, à l'égard des 82 autres départements ce qu'était l'ancienne Rome à l'égard de l'empire romain… Je voudrais encore une monarchie pour maintenir l'égalité entre les personnes, je voudrais une monarchie pour me garantir contre les grands citoyens ; je la voudrais pour n'avoir pas à me décider un jour, et très prochainement peut-être, entre César et Pompée; je la voudrais pour qu'il y ait quelque chose au-dessus des grandes fortunes, quelque chose au-dessus des grands talents, quelque chose même au-dessus des grands services rendus, enfin quelque chose encore au-dessus de la réunion de tous ces avantages, et ce quelque chose je veux que ce soit une institution constitutionnelle, une véritable magistrature, l’ouvrage de la loi créé et circonscrit par elle et non le produit ou de vertus dangereuses ou de crimes heureux, et non l'effet de l'enthousiasme ou de la crainte… Je ne veux pas d'une monarchie sans monarque, ni d'une régence sans régent, je veux la monarchie héréditaire…» Et il poursuit : «Je veux une monarchie pour éviter l'oligarchie que je prouverais, au besoin, être le plus détestable des gouvernements ; par conséquent, je ne veux pas d’une monarchie sans monarque et je rejette cette idée, prétendue ingénieuse, dont l'unique et perfide mérite est de déguiser, sous une dénomination populaire, la tyrannique oligarchie ; et ce que je dis de la monarchie sans monarque, je l'étends à la régence sans régent, au conseil de sanctions, etc... Dans l'impossibilité de prévoir jusqu'où pourrait aller l'ambition si elle se trouvait soutenue de la faveur populaire, je demande qu'avant tout on établisse une digue que nul effort ne puisse rompre. La nature a permis les tempêtes, mais elle a marqué le rivage, et les flots impétueux viennent s’y briser sans pouvoir le franchir. Je demande que la constitution marque aussi le rivage aux vagues ambitieuses qu’élèvent les orages politiques. Je veux donc une monarchie ; je la veux héréditaire ; je la veux garantie par l'inviolabilité absolue ; car je veux qu'aucune circonstance, aucune supposition, ne puisse faire concevoir à un citoyen la possibilité d'usurper la royauté. » •
Choderlos de Laclos
Journal des Amis de la Constitution, organe officiel des Jacobins, 12 juillet 1791, n° 33
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A propos de cette profession de foi ...
Nous ne voulons pas manquer de signaler que la déclaration de Choderlos de Laclos que l'on peut lire plus haut a été mise en lumière par Patrick Barrau* lors de son intervention au Café actualités d'Aix-en-Provence du 2 décembre 2014, « A propos des Valeurs républicaines », publiée ensuite dans la Nouvelle Revue Universelle.
Antoine de Crémiers en a d'ailleurs opportunément donné lecture lors de son intervention au colloque d'Action française, « Je suis royaliste, pourquoi pas vous », de samedi dernier, 7 mai, à Paris.
Patrick Barrau, dans sa conférence « A propos des Valeurs républicaines », avait apporté les précisions préalables suivantes qui éclairent la profession de foi de Choderlos de Laclos - texte, effectivement, important, dont le contexte et les circonstances sont ainsi utilement indiquées :
« Il est bon de rappeler un fait essentiel : après Varennes et le retour du roi fugitif, les Jacobins, et notamment les plus importants d'entre eux, défendent énergiquement le principe de la monarchie. Quand il parle en faveur d'un gouvernement républicain, Billaud-Varenne est hué. Choderlos de Laclos prend alors la parole et dénonce les dangers d'un régime d’anarchie. Parlant des « républicains », il aura, le 1er juillet 1791, ce mot d'une étonnante lucidité : « Je leur demanderai si nous n’aurons pas des empereurs nommés par des soldats. »
Mais sa véritable profession de foi – qui rejoint alors les convictions de Robespierre, Danton, Marat, etc. – date du 11 juillet 1791. Le Journal des Amis de la Constitution, organe officiel des Jacobins, la publiera dès le lendemain, dans son n° 33. •
* Historien du Droit, ancien directeur de l’institut régional du travail.
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Message du Prince Jean de France aux participants du colloque d’Action française du 7 mai
Le Prince Jean, dauphin de France, qui n’a pas pu se rendre au colloque que l’Action française a organisé le 7 mai dernier sur le thème : " Je suis royaliste, pourquoi pas vous ? " et a par ailleurs exprimé son regret de ne pouvoir y être présent, a toutefois tenu à adresser aux participants un message dont la lecture a ouvert les tables rondes. Les organisateurs l’en ont remercié avec une profonde gratitude.
Domaine Royal de Dreux, le 7 mai 2016
Chers Amis,
« Le bien est ce vers quoi toute chose tend », disait Aristote.
Cette maxime a été oubliée depuis bien longtemps. Dans notre monde politique, peu d'hommes et de femmes se soucient de la recherche du bien commun. L'homme s'est éloigné de Dieu et de la nature. Notre monde s'est déshumanisé, plus rien ne le distingue. Nos politiques gouvernent en dépit du bon sens et ce qui reste encore debout, comme la famille ou l'école, est mis à terre.
Pour notre génération les défis à relever, pour laisser quelque chose à nos enfants, sont importants mais pas impossibles. Mon récent voyage en Syrie m'a montré que même un pays détruit peut se reconstruire. La joyeuse détermination que j'y ai rencontrée m'a confirmé dans mon espérance.
Je ne sais ce que l'avenir nous réserve. Même s'il faut s'attendre au pire, nous pouvons construire le meilleur. Cela ne dépend que de nous. Je souhaite que ce soit le sens que vous donnez à votre réunion d'aujourd'hui.
L'avenir dure longtemps, comme le disait mon Grand-Père, c'est un des principes de la monarchie. Cet avenir, c'est à nous de le préparer autour de la Maison de France, « hic et nunc «, ici et maintenant.
Votre affectionné.
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Terrorisme : Présomption républicaine
La république est présomptueuse. Elle pense déradicaliser les terroristes potentiels. Cela a été annoncé à grand renfort de trompes médiatiques.
Radical, déradicalisation : c’est, au sens étymologique, arracher les racines. La question se pose donc de savoir si les intéressés ont des racines, ce dont on peut douter. Nés en France pour la plupart, ils s’inventent en réalité des racines qu’ils supposent être celles de leur origine ethnoculturelle. En revanche leur structure psychologique est simpliste : une dose de fascination pour la violence, beaucoup de frustration, une eschatologie vague sur le retour du califat et l’illusion qu’ils se déterminent seuls alors qu’ils sont le jouet des puissances du théâtre de la guerre en Syrie : Turquie, Qatar et Arabie saoudite. Mais ils sont aussi le jouet des puissances occidentales qui sont allées chercher au Proche-Orient des succès militaires aventureux pour détourner l’attention sur leurs problèmes internes. Il suffit de considérer la gourmandise avec laquelle notre président de la République s’est emparé des attentats de 2015. Enfin, le terroriste potentiel se sent « autre », étranger au pays où il est né : le rejet de l’altérité non islamique va chez lui jusqu’à la névrose.
Echec prévisible
Le résultat est prévisible : la « déradicalisation » sera un échec. On peut cesser d’être djihadiste, on peut difficilement modifier sa façon de l’être. La taqyia aidant, les « travailleurs sociaux » créés à cette fin seront dupes de la dissimulation. D’ailleurs, nos radicaux « indigènes » ne le sont-ils pas toujours ? Voyez Jean-Marc Rouillan. L’assassin d’Action directe a déclaré que les petits gars du Bataclan avaient bien travaillé mais qu’ils auraient pu faire mieux… Nous ne savons pas si ce sinistre personnage, qui était en liberté surveillée, est retourné en prison. Dans son cas, on aurait tendance à soupçonner les juges de quelque indulgence. Car la vraie question est là. La déradicalisation étant vouée à l’échec, il faut incarcérer ou expulser. Seulement, les juges si prompts à traquer des arrière-pensées racistes chez le péquin lambda, ne peuvent agir contre les terroristes islamistes qu’en cas de passage à l’acte. Et pourtant, imaginons, ce qu’à Dieu ne plaise, qu’un militant d’extrême droite soit soupçonné de radicalisation… Pas besoin d’être Jérémie comme disait ce cher Brassens pour deviner le sort qui lui serait réservé !
Impuissance du catéchisme républicain
Nous baignons ainsi dans la plus totale hypocrisie. La marâtre républicaine a ses chouchous. Elle va servir à ces graines de radicaux un prêchi prêcha sur les fameuses mais introuvables valeurs de la république ! Catéchisme bien pauvre qui, précisément, sera de nature à renforcer leur radicalité puisque c’est justement ce moralisme à deux sous qui les révulse.
En plus, le terrorisme étant totalement décentralisé, ses acteurs agissent de façon indépendante, aléatoire voire improvisée. Ils ne sont pas des soldats ou des militants d’un parti, construits sur la rationalité de la guerre idéologique ou militaire. Inutile de vouloir les « retourner » ou les « convertir ». Les chances de conversion sont d’autant plus minces que la République n’a, en ce domaine, absolument pas les moyens de ses ambitions. Son corpus idéologique, proposé comme prix de la conversion, est trop faible, trop léger.
Il reste une solution, mais celle-là n’appartient pas à la République. C’est la conversion de Dismas, le bon larron, au Golgotha : « Ce soir tu seras avec moi en paradis ! ». Ce paradis n’est certes pas celui du Coran. Quant au paradis terrestre socialiste et républicain, nous avons déjà donné pour les lendemains qui chantent… •
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Le Prince Jean à Gap pour l’officialisation de son parrainage du 4ème Chasseurs
Le Prince Jean était ces 3, 4 et 5 mai à Gap pour l’officialisation de son parrainage du 4ème Chasseurs. Nommé Colonel de réserve l’été dernier, son parrainage initié il y a 2 ans par le précédent Chef de corps, le Colonel Dirou, a été officialisé par le nouveau Chef de corps le Colonel Fatinet au cours d’une visite du régiment et d’une prise d’armes ce mercredi 4 mai. Le 4ème Chasseurs portant le titre de Clermont Prince, c’est au nom de son frère le Prince François, Comte de Clermont, que le Prince Jean a accepté cette responsabilité.Commencée par une petite course en montagne, la matinée s’est achevée par un déjeuner où le Colonel Fatinet entouré de plusieurs officiers et sous officiers a présenté au Prince le 4ème Chasseurs dans sa configuration de base de défense. Au début de l’après midi le Prince a pu faire le tour du régiment, notamment des outils de simulation pour la préparation des opérations et le tir. Ensuite était signée dans le bureau du Colonel la convention de parrainage, suivie de la prise d’armes au cours de laquelle le Colonel Fatinet a rappelé l’importance de la tradition du régiment tout en montrant que celle-ci devait s’inscrire dans la dynamique d’aujourd’hui. Le choix de la date de parrainage correspondait en effet avec la constitution du Groupement tactique interarmes « Edelweiss » devant être déployé dans la bande sahélo-saharienne pour une mission opérationnelle de 4 mois. La journée s’est achevée par une réception chez le Chef de corps au cours de laquelle le Prince Jean a souligné l’honneur et la fierté d’être ainsi associé à ce prestigieux régiment, continuant ainsi une belle tradition familiale. •Source : Prince Jean de France, Site officiel -
Reportage du Dauphiné libéré : Le « 4 » accueille le prince
Le prince Jean d’Orléans est devenu officiellement hier le parrain du 4e Régiment de chasseurs. Sur la place d’arme Clermont-Prince, il a présidé sa première cérémonie, celle entérinant la création du Groupement tactique désert. Il nous a également accordé un long entretien sur la place de sa famille ou encore sur sa vision de la politique actuelle. Photo Le DL/Vincent OLLIVIER
Le prince Jean d’Orléans, descendant des rois de France, est devenu le parrain du régiment haut-alpin bien connu sous le nom de “4”
Visite royale au 4e Régiment de chasseurs
Son altesse royale Jean d’Orléans, duc de Vendôme, est officiellement depuis hier le parrain du 4e Régiment de chasseurs. La convention de parrainage qui scelle l’engagement du Prince avec le régiment des Alpes du Sud a été signée dans la salle d’honneur du “4” après une genèse assez longue débutée il y a plus de deux ans. Le prince Jean d’Orléans est le fils d’Henri d’Orléans, comte de Paris, chef de famille de la Maison d’Orléans, prétendante au trône de France. Il a répondu aux questions du Dauphiné Libéré.
Monseigneur, la genèse de votre parrainage du 4e Rch a été longue. Il y a un lien historique entre votre famille et Clermont-Prince. Le régiment vous a été présenté, quel est votre sentiment ?
« Je suis très heureux pour de nombreuses raisons. Il y a plusieurs aspects qui rentrent en ligne de compte : la dimension humaine, les aspects techniques et opérationnels. Moi qui n’ai fait que mon service militaire, je vois une autre partie de l’armée d’aujourd’hui. C’est une bonne façon de poursuivre cet engagement dans un environnement complexe de notre société française à la fois à l’intérieur et à l’extérieur. J’observe que notre armée est de plus en plus nécessaire et que même les politiques s’en sont rendu compte en augmentant les effectifs. Le “4” est une entité en pleine dynamique qui doit faire face à de nombreux enjeux. Je suis admiratif de tout ce qui se met en place et de l’évolution entre l’armée que j’ai pu connaître et l’armée d’aujourd’hui. »
Ce parrainage est-il une responsabilité pour vous, comment va-t-il s’incarner, s’exercer ?
« Concrètement il y aura certainement des événements liés à la vie du régiment comme la Saint-Georges. Le dispositif reste à déterminer et préciser. Peut-être dans les étapes d’instruction ou même la présence sur le terrain, qui sont des moments privilégiés qui favorisent les rencontres. Mon intégration de la réserve citoyenne donne un sens à ce parrainage et s’inscrit dans les orientations menant à cultiver l’esprit de défense et de le relayer dans des couches qui n’ont pas forcément accès à toute cette connaissance. À Dreux, nous travaillons sur la connaissance de l’histoire et le témoignage de l’engagement du 4e RCh peut être un prolongement à ce travail. Nous avons la chance d’avoir une unité de lieu et de temps sur notre domaine qui nous permet d’évoquer l’environnement historique et militaire des régiments auxquels notre famille est attachée. »
Si vous deviez vous adresser aux soldats du “4” avant leur départ pour l’Afrique, que leur diriez-vous ?
« D’abord ma fierté d’être le parrain de ce régiment engagé dans la défense de nos idéaux et de notre pays. Il faut aujourd’hui toucher l’ennemi sur ses bases. La mission que portent les soldats du “4” est très importante pour le présent et pour notre avenir et toutes les promesses portées. »
Nous sommes à un an des élections présidentielles, va-t-on entendre votre voix dans cette effervescence préélectorale, et même cette cacophonie ?
« Sur les questions politiques, pas plus que ça. D’abord parce que je ne suis pas le chef de ma famille. Sur des sujets plus particuliers, je peux avoir des choses à dire ; mais dans tout ce brouhaha, ma voix est inaudible. Je préfère m’exprimer dans l’action plutôt que dans la parole, c’est une qualité ou un défaut. Je préfère travailler sur les questions de long terme que de m’arrêter à une élection qui, je l’espère, n’enfoncera pas un peu plus notre pays au regard des difficultés qu’il traverse.
La monarchie et son rétablissement sont un recours politique possible, comment vous positionnez-vous ? En “militant” de votre propre cause ou en spectateur discret en retrait mais disponible ?
« Je ne suis pas un “militant”, je suis dans la retenue. J’incarne cette tradition des princes qui ont servi leur pays et je le montre par un certain nombre d’actions que je mène ; et ce parrainage en fait partie. J’ai d’autres flèches à mon arc avec la défense des chrétiens d’Orient. J’étais en Syrie au mois d’avril avec l’évêque de Toulon pour un jumelage d’évêchés. J’ai tout ce travail local à Dreux mais aussi l’éducation de mes enfants, ça fait beaucoup de choses. La question de la monarchie peut apporter des éléments intéressants. C’est le fait de ne pas s’arrêter au moyen terme et de se projeter sur le long terme, être dans une dynamique de construction. Une fois accomplie, c’est le fils qui poursuit cette construction puis le petit-fils. Le pré capétien a grandi petit à petit. On a besoin de référentiel et de perspective. Aujourd’hui, le monde politique tel qu’il est n’en donne plus vraiment. De là à un retour à la monarchie ? Les Français sont monarchistes de cœur, mais pas encore de raison. »
Avez-vous un lien avec les Hautes-Alpes ?
« J’ai un lien avec les Alpes, j’ai vécu de 7 à 11 ans tout près d’Annemasse ; mais hélas, pas avec la ville de Gap. Je suis heureux de ce parrainage avec le 4e RCh qui est dans la tradition de notre famille où les héritiers avaient des régiments où ils étaient colonels. Voilà le lien. » •
Propos recueillis par Alain BARADAT
Le prince Jean d'Orléans a présidé sa première cérémonie
La famille d'Orléans a un lien historique avec le 4e Rch : Louis de Bourbon Condé, comte de Clermont, ancêtre du prince, a laissé le nom. C'est au terme d'une journée marathon de présentation de l'unité, où le “parrain du 4” a visité l'emprise du quartier général Guillaume et fait la démonstration de ses qualités de tireur au simulateur de tir aux armes légères (Sittal), qu'il a présidé sa première cérémonie sur la place d'armes de Clermont-Prince, celle de la création du groupement tactique désert (GTD) baptisé “Edelweiss”. Ce GTD, constitué sur l'ossature de Clermont-Prince renforcée de deux sections du 27e Bataillon de chasseurs alpins, d'une section du 2e Régiment étranger du génie et d'une équipe du 93e Régiment d'artillerie de montagne, sera déployé dans quelques semaines sur la bande sahélo-saharienne pour 4 mois.
Le chef de corps du “4” s'est adressé au prince Jean devant les troupes : « Votre famille se trouve donc aujourd'hui encore réunie auprès des soldats de montagne, cavaliers et fantassins mais surtout chasseurs, dont l'action complémentaire est gage de succès. Quel beau symbole que cet attachement familial et patrimonial aux unités de montagne qui se retrouvent depuis leur professionnalisation engagées en opérations extérieures sous un même commandement. » « Merci prince Jean et longue vie au groupement tactique désert Edelweiss », a conclu le colonel Fatinet. A.B. •
EN IMAGES
DANS
LE BUREAU
La signature de la convention de parrainage entre le prince Jean d’Orléans et le olonel Jean-Jacques Fatinet, chef de corps du 4e RCh. Photo Le DL/V.O.
AU SIMULATEUR DE TIR
Au Sittal, simulateur de tir aux armes légères, le prince a fait carton plein. Il avait officié dans la cavalerie lors de son service militaire. Avec 100 % de réussite, il a “abattu” tous les ennemis. Le scénario demandait de répondre à une attaque
de terroristes en milieu urbain. Photo Le DL/V.O.Reportage repris du Dauphiné Libéré 5.05.2016
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Mort aux portables !
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Par Péroncel-Hugoz
Excédé par les bruyants bavardages en public des « portablomanes », notre confrère montre ses dents avec rudesse – mais propose peut-être un début de solution …
Je n’en peux plus, je suis à bout … Depuis l’invention diabolique du portable, mahmoul, natel ou mobile, on n’est plus tranquille nulle part. Trains, bus, taxis, cafés, restaurants, jardins publics, plages, piscines, zoos, parcs d’attractions et même cinémas voire lieux de culte (je l’atteste pour les églises, mais des orants m’ont affirmé que des sonneries intempestives avaient même retenti dans des mosquées …), partout on doit subir, depuis des années, en arabe, en français, en berberarabe, voire en espagnol, en bambara ou en ouolof, les bavardages, le verbiage, la logorrhée, la diarrhée verbale de gens racontant à haute, très haute voix leurs affaires privées ou professionnelles, comme s’il étaient seuls. Et avec parfois des détails intimes frisant l’indécence, de sordides histoires de fric, etc. Sans parler des maladies, des uns et des autres. Sans oublier les voix nasillardes, métalliques, criardes, un vrai supplice pour les oreilles.
L’autre jour j’étais seul dans un wagon de 1ère entre Casa et Rabat. Hélas ! à Aïn-Sbâa, au moment où je commençais à jouir du silence, où j’allais ouvrir un nouveau petit livre sur Tanger, « Socco » de Philippe Guiguet, et m’abandonner aux délices de la lecture dans un bon fauteuil, une dame genre « executive woman », pantalon noir, veste noire, lunettes noires, sac noir, est arrivée en jacassant déjà dans son portable mordoré. Je me suis dit : « Patientons, soyons galant, elle va sans doute finir sa communication et on sera tranquille … » Eh ! bien pas du tout, elle a continué à hurler ses affaires jusqu’à l’Agdal. Je m’étais déplacé à l’autre bout du wagon où, malheureusement, sa voix aiguë venait encore me fouailler. Et culot suprême, quand elle est passée près de moi avant de descendre, elle m’a lancé sur un ton ironique : « J’espère, Monsieur, que je ne vous ai pas trop dérangé – eh ! bien si, Madame, et si vous étiez bien élevée, vous auriez baissé le ton en mettant les pieds dans ce train. Et puisque vous avez l’air d’une femme moderne, vous devriez savoir que les portables dernier cri, comme le vôtre, permettent de parler très bas sans aucun inconvénient pour être bien entendu par son correspondant … ». La bavarde invétérée a haussé les épaules.
Le supplice sonore qu’elle impose, comme des milliers d’autres « portablomanes », à ses voisins de train ou d’ailleurs, est sans doute dû à son exhibitionnisme, maladie contractée en regardant les émissions de téléréalité, où chacun vient déballer ses drames personnels pour l’édification du reste de l’Humanité, une mode venue naturellement d’Amérique du Nord …
Suggestion
Les Chemins de fer de Chérifie devraient imiter certaines compagnies ferroviaires européennes ou asiatiques qui ont créé dans leurs trains des « wagons silence » où les portables doivent être éteints sous peine d’expulsion voire d’amende. D’une manière générale, on devrait pouvoir passer une partie de la journée avec son mahmoul fermé sans être aussitôt traité de « sauvage » ou d’« associal » …
Morale théorique
La mondialisation « portablomaniaque » illustre à merveille les effets pervers d’une invention au départ géniale ; elle me rappelle ce mot d’un lord anglais des années 1970, lançant à Londres en pleine Chambre haute, à propos de je ne sais plus quels effets dommageables d’une innovation : « L’ennui, avec le progrès, c’est que quand on l’a déclenché, on ne peut plus l’arrêter … »
Morale pratique
Après l’incident avec la dame ultrabruyante, j’ai recommencé à voyager en seconde dans la navette Casa-Rabat. Tout le monde bien sûr y est accro en permanence à son portable mais, dans le brouhaha général, mêlant toutes les conversations, en plusieurs langues, au moins on ne comprend plus le sens des bavardages et on se laisse « étourdir » par cette bouillie verbale sans queue ni tête… La vraie solution serait peut être que je recommence à utiliser mon auto entre Casa et Rabat, malgré la présence sur routes et autoroutes d’un autre danger bien connu des Marocains : les criminels du volant … Encore un sujet brûlant à traiter… •
Repris du journal en ligne marocain le 360 du 06.05.2016
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La Semaine de MAGISTRO, une tribune d'information civique et politique
La Semaine de MAGISTRO - Adossée à des fondamentaux politiques avérés, Magistro, une tribune critique de bon sens, raisonnée et libre, d'information civique et politique.
A tout un chacun• Arnaud TEYSSIER Historien "Pourquoi les français se plaisent à rêver d'un Macron ou d'un Juppé ?"
Du côté des élites• Christine SOURGINS Historienne de l'art, essayiste L'Etat perd de vue 23 000 œuvres d'art
• Maxime TANDONNET Haut fonctionnaire, ancien conseiller pour les affaires intérieures et l’immigration au cabinet du Président de la République
- Présidentielle : prolifération de candidatures et désintégration de la politique
- Église de Mossoul : la destruction ignorée
En France• Jacques BICHOT Economiste, démographe, Professeur émérite à l'Université Lyon 3 - Ancien président de Familles de France Naissances : nouvelle baisse au 1er trimestre 2016
Avec l'Europe• Eric ZEMMOUR Journaliste politique, écrivain Encore et toujours l’axe germano-américain
• Jean-Luc BASLE Economiste, ancien directeur de Citigroup New York L’euro survivra-t-il ?
De par le monde• Roland HUREAUX Essayiste Candidature d'Hillary Clinton : on ne saurait oublier combien la présidence Clinton fut défavorable aux intérêts français
• François JOURDIER Officier, amiral (2S) COP 21, la fausse menace
• Yves GAZZO Ambassadeur de l'Ordre souverain de Malte auprès de l'Union européenne Problématique de l'eau dans le bassin méditerranéen : entre COP21 et COP22
Au-delà• Henri HUDE Philosophe - Directeur du Pôle d’éthique au Centre de recherches des Ecoles de Saint-Cyr Coëtquidan Quelques pensées sur "La joie de l'amour" (3)
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Jeanne d'Arc 2016 : Retour sur deux journées d'exception, hommages à Jeanne d'Arc et débats sur la France en crise
On trouvera ici, aujourd'hui, une évocation nécessairement partielle du colloque « Je suis royaliste, pourquoi pas vous ? » tenu à Paris, samedi dernier, à l'initiative de l'Action française. Ce colloque - qui a été un évident succès et a suscité beaucoup d'intérêt - a eu de nombreux échos dans toute la presse et, sans-doute aurons-nous l'occasion d'y revenir dans les jours qui viennent.
Nous publions en second lieu l'important discours de François Bel-Ker, secrétaire général de l'Action française, prononcé place des Pyramides, dimanche 8 mai, en conclusion du Cortège traditionnel de Jeanne d'Arc. Il y est proposé un programme d'action et de réflexion politique pour le royalisme français, dans le temps de crise que traverse la France. Nous ne pouvons qu'en approuver les termes et l'esprit général. •
Lafautearousseau
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Impressions sur le colloque « Je suis royaliste, pourquoi pas vous ? » [Paris, Forum de Grenelle samedi 7 mai].
Eugénie Bastié - dont nous avons souvent cité ici les articles et les travaux - a signé dans Le Figaro [8.05], un article d'impressions sur le colloque « Je suis royaliste, pourquoi pas vous ? » [Paris, Forum de Grenelle samedi 7 mai].
Impressions sur le vif, à l'écoute des intervenants et des participants venus pour débattre de la question objet du colloque, posée clairement dans son titre.
Et impressions diverses, voire hétéroclites, nécessairement marquées par la participation vedette de Marion Maréchal-Le Pen, mais pas seulement car, malgré la sympathie qu'elle a rencontrée de la part des participants, elle a été, de tous les représentants du camp républicain au débat, celle qui a le plus nettement affirmé son attachement à la République, même si elle semble limiter cet attachement à la seule Ve République et si, de toute façon elle entend, à fort juste titre, relativiser la République comme simple régime politique et plus encore les partis, par rapport à la France elle-même, transcendante et pérenne.
D'autres impressions encore, par le dialogue avec les participants à ce colloque et en particulier avec François Bel-Ker récusant, légitimement que l'Action Française puisse être classée à l'extrême-droite, procédé courant des médias, devenu, en effet, si mécaniquement pavlovien, et si systématiquement utilisé qu'il ne conserve plus guère d'impact et de crédibilité.
Bref, cette sorte de compte-rendu constitué d'impressions sur le vif d'un spectateur hors des cercles royalistes traditionnels, éclairera sans-doute utilement les lecteurs de Lafautearousseau éventuellement présents, eux aussi, à ce colloque, sur place ou via la retransmission vidéo pour ceux qui l'auront regardée en temps et heure ... mais, nous dit-on, avec difficulté. LFAR
Le mouvement royaliste et nationaliste de l'Action française tenait un colloque samedi à Paris. Y sont intervenus la député du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen et le maire de Béziers Robert Ménard.
Rue de la Croix-Nivert, dans le XVe arrondissement de Paris, la salle est pleine pour le colloque de l'Action française (AF) intitulé «Je suis royaliste, pourquoi pas vous?» Les jeunes hommes aux cravates fleur-de-lysées se bousculent. Dans les stands, on vends des t-shirt avec une photo de poilu de 14 et la mention «0% hipster», des briquets « Vive le roi », des CD de Jean-Pax Méfret et des oeuvres de Maurras et de Daudet. On trouve aussi des autocollants que ne renieraient pas les militants de Nuit debout : « A bas la dictature de la finance » ou « Coucou c'est la démocratie » avec un avion lâchant des bombes, et « nike la République ».
« Nous avions invité le ministre Emmanuel Macron, mais il a la meilleure excuse, il est à Orléans pour célébrer Jeanne d'Arc », expliquent les organisateurs. Faute d'Emmanuel Macron et de Jean-Luc Mélenchon, qui a lui aussi refusé l'invitation, c'est Marion Maréchal-Le Pen qui était la grande invitée politique. Elle arrive en baskets, ce qui à le don « d'agacer » certains militants plutôt vieille France. Interrogée par les royalistes, elle s'est dite « relativement sceptique quant à la capacité de rétablir la monarchie héréditaire de droit divin » mais favorable « au régime de la Ve République » tout en louant le « miracle capétien ». La benjamine du Front national est revenue sur ces propos où elle disait être « saoulée » par les « valeurs de la République ». « La France, c'est mon pays, la République est un régime, ce n'est pas à mettre sur le même plan. Je suis lasse, pour le subir systématiquement, de l'invocation des valeurs républicaines comme un réflexe pavlovien qui est une forme de paresse intellectuelle. » « Je dérape régulièrement sur le sol glissant du politiquement correct, ce ne sera pas mon premier, ni mon dernier bleu républicain », a-t-elle ironisé. « La révolution française fait partie de notre histoire. Je prends la France comme un bloc. De Clovis à François Hollande, même si ce n'est pas facile, il faut tout assumer ». Elle a tout de même concédé que « l'essentiel de l'histoire de France s'est fait sous la monarchie ». Elle a évoqué son rapport aux partis politiques, conspués par l'Action française : « Je n'ai pas un attachement total au système des partis, leur dogmatisme en premier lieu. Un parti politique, ce n'est pas une fin en soi, c'est un moyen, je n'ai pas un attachement dynastique à un parti politique ». « Hélas, ça ne sert pas à grand chose d'être élue au Parlement français » dit-elle dans un tonnerre d'applaudissements.
« Le Front national est peut être le plus monarchiste des partis français, en ce sens où il est le dernier à défendre les fonctions régaliennes de l'Etat » a-t-elle conclu. Les militants l'ont chaleureusement applaudie.
De Villiers, Chevènement ou Debray comme références
Avant elle, Robert Ménard, en duplex depuis Béziers avec une connexion Skype chaotique était invité à débattre de la « crise de civilisation », en compagnie du rédacteur en chef du service politique de Valeurs actuelles Geoffroy Lejeune. « Quand je vois un musulman élu à la tête de Londres, peut-être qu'il est très sympathique, je n'ai rien contre lui, mais symboliquement c'est une gifle terrible à la civilisation européenne et chrétienne », a osé le maire de Béziers. Sa critique des médias dominants reçoit un franc succès. « Mon rapport aux médias est un rapport de combat. Je n'ai pas pire ennemie dans ma ville que la presse locale, régionale et nationale. Si j'avais le pouvoir, la première mesure que je prends, j'arrête toutes les subventions aux médias. Ils n'auront plus un sou.»
Entre 400 et 600 personnes étaient présentes à cette après-midi de débats. Si le courant attire quelques partisans du FN et du Parti Chrétien-démocrate, ici, on vomit la droite traditionnelle. Samuel a sa carte à l'UMP, mais il l'a rendue lorsque le parti a décidé de s'appeler « Les Républicains ». « J'ai fait des études de droit, j'ai compris que le système le plus efficace est le système monarchique », explique-t-il.
Quand on leur demande qui sont leurs références actuelles, les militants citent pêle-mêle Philippe de Villiers, Jean-Pierre Chevènement, ou encore Régis Debray, qui incarnent selon eux le lien entre l'Etat et la nation.
L'Action française, pour son passé antisémite et son nationalisme est classée à l'extrême droite, étiquette que récuse François Bel-Ker, le secrétaire général de l'AF: « Les gens qui pensent que l'AF est d'extrême droite n'ont pas une bonne grille de lecture idéologique. Tous les débats que nous abordons (écologie, souveraineté, nation) sont transversaux aux partis politiques. » •